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[RP] Besoin d'elles, besoin d'oeufs

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Eniss

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Eniss

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MessageSujet: [RP] Besoin d'elles, besoin d'oeufs [RP] Besoin d'elles, besoin d'oeufs EmptyDim 23 Déc 2012 - 19:32

- Si t’as pas les moyens de te faire soigner, tu peux aller au Diable, sale muto !

C’est sur ces termes que je quittai la gentil centre sanitaire qui m’avait accueilli après l’incident du Whalen Show. Les pompiers m’avaient donné une couverture, un café, et expédié fissa à la clinique St Lesanges de Notre Mère, située en périphérie de Londres, réputée pour ses prix assez faibles, son sens de la charité et ses tendances conservatrices extrémistes.
Je me retrouvai donc sous la pluie, sans le sou, dans une campagne paumée. Au moment où ils avaient perçu mes ailes, mes sauveurs m’avaient insulté, conspué, demandé de payer. J’étais pour eux une erreur de la nature, ce dont, faute de n’avoir jamais pu en discuter avec quelqu’un de plus positif, j’étais convaincu.
Heureusement, j’avais toujours ma guitare : à force de beuglements les pompiers avaient consenti, après avoir fouillé les décombres, à ramener les effets personnels laissés aux vestiaires. Dire que j’étais allé à cette émission en espérant me distinguer et briller…
Au lieu de ça, j’en ressortais couvert de bleus et d’ecchymoses, le bras encore endoloris par sa fracture fraichement ressoudée. Il n’y avait pas à dire, ils avaient de très bons soigneurs à SLNM.

J’étais aussi sans pantalon et il fallait que cela cesse : au moment de m’enfuir de la clinique, j’avais encore un bras dans le pull et, sous l’effet de la précipitation, je n’avais pensé qu’à saisir ma guitare avant de me jeter par la fenêtre et de planer un peu plus loin. Je m’introduis alors dans un coin de campagne et demandai la charité pour que les habitants me laissent un vêtement contre un morceau de musique. Le ciel était couvert mais il ne pleuvait plus. Un vieux couple accepta de me laisser un habit plusieurs fois trop grand ainsi qu’une ceinture contre un morceau de
Gojira. Ils me prêtèrent même une guitare électrique et un ampli. Ils étaient très charmants, ils me donnèrent même de l’argent en précisant « Vous ne le boirez pas, hein ? ». J’acquiesçais. C’était parfait, je pourrais ainsi me fournir en poudre magique.

Un bus plus tard, je retrouvais le centre agité de Londres. D’un regard distrait, je comptais les flics et l’augmentation en effectifs dont ils semblaient bénéficier depuis la veille. Au moins, ils étaient occupés à chercher des coupables et sans doute qu’ils laisseraient en paix les dealers, suffisamment longtemps pour que je puisse me fournir.
Pour passer le temps, je décidai de me recueillir dans un parc en jouant de la musique. Une fois à destination, quelqu’un était déjà en train de divertir les passants, je me mis donc un peu à l’écart, visible tout en étant en retrait. Ainsi, peu de gens ne firent attention à ce que je jouais – des morceaux que les moins de cinquante ans ne peuvent pas connaitre.
Le Soleil était revenu et, bien qu’il fit frais, le temps était radieux, magnifique. Le réchauffement des rayons sur ma peau blanche était très agréable et je tendis le cou en fermant les yeux, sans trop faire attention au reste. En m’étirant, je ne réalisais pas que quelques plumes rousses, profitant de ma négligence, se ruèrent en dehors pour bénéficier de quelques effets calorifiques.

Je poussai à la fin de mon interprétation un petit râle de plaisir. J’avais envie de dormir et de me laisser aller.
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Angeline Scott

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MessageSujet: Re: [RP] Besoin d'elles, besoin d'oeufs [RP] Besoin d'elles, besoin d'oeufs EmptyMar 25 Déc 2012 - 18:48

« Prend soin de toi chérie, fais bien attention ! S'il y a quoi que ce soit, tu m'appelles tout de suite. Et si jamais ça ne va pas tu rentres tout de suite compris ? »

« Oui papa... »


Debout au milieu du hall de l'aéroport de Dublin, mon père au visage trahissant son appréhension me donnait ses dernières consignes avant mon départ pour Londres et l'Institut que j'avais choisi de rejoindre. S'il me peinait de devoir quitter mon petit nid familial, mon père et moi avions convenus qu'il serait mieux pour moi et pour mon avenir que d'évoluer dans un environnement peut être moins hostile aux personnes de mon... genre. Après tout, du haut de mes 20 ans (et bientôt 21 ), il était pour moi grand temps de prendre mon envol et de voler de mes propres ailes. En parlant d'ailes, il me chagrinait rien qu'à l'idée de penser que je devrais les garder cachées par un horrible manteau visiblement trop grand pour moi mais indispensable pour pouvoir couvrir toute la longueur de ces deux grands membres couverts de plumes d'un blanc pur.


« Mesdames et Messieurs, le vol HK4600 à destination de London Heathrow partira porte 7 à l'heure prévue. Tous les voyageurs sont priés de bien vouloir se présenter porte 7. »

Voilà, il fallait y aller. Si j'avais peur ? J'avais la chaire de poule oui ! Presque autant tremblotante qu'un oisillon tout juste sortit de l'oeuf ! Mon père me serra contre lui et après un bisou, je lui promis de l'appeler un fois arrivée. Sur ce, j'attrapais ma valise et me dirigeais vers le sas d'embarquement.

Le vol entre la capitale de mon Irlande natale et Londres fut heureusement court : il fallait dire que les navettes entre Dublin et l'Angleterre ne brillaient déjà pas par leur confort en temps normal, alors je vous raconte pas le galère que c'est de devoir se caler sur un siège trop petit pour une personne de ma corpulence ! Je parle bien évidement du petit détail de la gigantesque paire d'aile qui trônait dans mon dos parce que caser deux trucs de 3 mètres chacun ça prend un peu de place mine de rien !

J'arrivais donc sans encombre à London Heathrow sans véritables encombres. Londres, capitale d'un pays qui, il y avait encore quelques temps était une véritable terre d'accueil pour les mutants. Une neutralité appréciée dans un monde qui s'enflammait contre la nouvelle espèce. Mais maintenant, tout était plus compliqué. Le royaume de la reine s'était lui aussi radicalisé de plus en plus, faisant s'envoler mon rêve de pouvoir me balader librement les ailes à l'air.

De toute façon, je fus vite mise dans l'ambiance : « Whalen Show » était sur toutes les lèvres. Partant sur un (très) bonne idée de faire un débat sur la question mutante en faisant participer pro et anti mutants, qu'ils soient porteurs du gène ou non. Cependant, d'autres personnes avaient pensé que la discussion manquait surement un tontiné de punch et d'arguments... percutants. C'est malheureusement un n-ième attentat qui assombrit cette bonne initiative.

Voilà, je n'étais même pas encore arrivée à destination que j'étais déjà complètement paniquée. J'en devais presque parano : j'étais à la limite de croire que tous ceux dont je croisais le regard voulaient me sauter au cou et me plumer comme une oie... Je m'empressais alors de prendre un bus vers le centre-ville de Londres et d'essayer de me trouver un coin paisible pour attendre ma correspondance vers l'Institut.

Je m'enfonçais donc dans le cœur de la ville en effervescence après les tragiques évènements qu'elle venait de vivre. Je trouvais refuge dans Hyde Park, en me disant que le plus grand parc de Londres offrirait surement des endroits plus isolés et moins enclins à des rencontres que je regretterais. C'est donc encombrée de ma valise que je m'installais un peu à l'écart sur un banc accueillant.

Je profitais un peu de la timide douceur de cette fin du mois de Mars, regrettant de ne pouvoir retirer cet odieux manteau qui masquait mes grandes ailes qui ne demandaient qu'à être libérées de cette contrainte et pointer le bout de leurs nez. Ici, on avait l'impression d'être loin de la clameur de la ville, et pourtant nous étions en plein centre ! Ce calme apparent était le bienvenu et seule dans ce parc, je commençais à peine à relâcher mon attention.

C'est à ce moment précis que choisit un artiste de rue pour venir s'installer un peu plus loin. Ce qui attira pour moi au premier regard n'était par forcement ses traits qui, même s'ils ne manquaient pas de charmes, semblaient tirés et d'une pâleur à la limite du maladif. Non, ce qui me surpris tout de suite, c'était ce qu'il portait dans le dos : une sorte de masse informe sous son pull mais qui pour moi n'était que trop familier. Serait-ce possible que... ? Non, c'était impossible : se pourrait-il qu'il partage un certain point commun avec moi ? Un sentiment plus fort que ma crainte et ma nature farouche me poussa à m'intéresser un peu plus à ce parfait inconnu : la curiosité.

Un petit groupe s'était formé autour de lui alors qu'il commençait à jouer des morceaux old-school datant des années 2000. Si je ne m'étais pas approchée plus, je m'étais cependant redressée pour mieux le voir et mieux l'observer à distance, profitant de mon excellente vue. Tout un tas de question tournait dans ma tête : devais-je l'aborder ? Comment le faire ? Et si jamais je me trompais ? Je me voyais très mal arriver et balancer direct : « Hey, je crois que tu es un mutant comme moi et qu'on a la même mutation ! ». De un, si jamais il n'était pas celui que je pensais et qu'il était un anti-mutant, je risquais de passer un sale quart-d'heure, de deux je doutais qu'un autre mutant accepte si facilement de se dévoiler ainsi et de trois, je n'étais pas une personne qui avait cette facilité pour aborder les étrangers : j'étais timide, j'étais craintive et ces derniers temps je me trouvais en plus un peu trop parano. Cependant, rencontrer un personne qui partageait les mêmes... caractéristiques que moi, c'était quelque chose d'assez unique et je ne pouvais pas passer à coté !

Je décidais tout de même de me lever de mon banc et de m'approcher doucement sans le lâcher du regard, enfin lui et ce qu'il avait dans le dos. Pouvait-il réellement cacher une paire d'ailes ? C'était peut être tout simplement un méga faux pli (fort peu probable tout de même). J'étais donc à l'affut du moindre indice qui pourrait trahir sa nature. En attendant que le petit groupe s'étant attroupé autour de lui se disperse ou de trouver la bonne ouverture pour tenter une approche, je me pris à laisser vagabonder mon regard plutôt sur le visage de celui qui occupait toute mon attention plutôt que sur la masse indéterminée qui trônait dans son dos. Si sa chevelure semblait négligée, avec des boucles partant un peu dans tous les sens lui donnant un air plutôt bad boy ténébreux, renforcé par la couleur de ses yeux bruns. A première vue, il ne semblait pas tellement attirant dans le sens ou son look quelque peu douteux accentué par ses vêtements visiblement trop grands et pas de prime jeunesse et tout simplement sa dégaine de rockeur le faisaient passer pour une personne en dehors des normes de la société, en quelque sorte. Cependant, malgré cette première impression, je ne me permettais pas de le juger sur le simple critère de son apparence. D'ailleurs, je lui trouvais quand même un petit air craquant car il fallait bien avouer qu'il conservait un physique plutôt bien proportionné et des traits ma foi fort sympathiques.

Quand enfin, il arrivait à la fin de son morceau et que son public décida enfin de se disperser, je restais un instant en retrait, à la fois dans l'optique de l'aborder et entamer une discussion et d'autre part complètement tétanisée et paralysée par la timidité ne sachant quoi lui dire. J’espérais simplement que si je me trompais, il n'allait pas me voler dans les plumes ! Déjà que mon courage légendaire battait de l'aile, il ne faudrait pas qu'on s'attaque à moi sans quoi je risquais probablement de... hum... souffrir ?

Bref, je ne savais même pas s'il s'était déjà aperçu de la présence de la petite blondinette un peu paniquée ou s'il s'en foutait complètement. Il se contenta simplement de s'étirer longuement en fermant les yeux. C'est la que j'aperçus exactement ce que je voulais voir, à savoir de petites plumes pointant le bout de leur nez juste à la base de son cou qui contrairement à moi était de la même couleur que ses cheveux et non pas d'un blanc immaculé. Cette découverte m'arracha un sourire et je ne pus m'empêcher de lâcher un petit soupir de soulagement. Cependant, il ne fallait pas perdre de vu que même si je ne m'étais pas trompée sur ma première hypothèse, il n'en demeurait pas moins qu'il pouvait s'agir d'un dangereux mutant à la vision radicalement différente de la mienne. Enfin, ce n'était pas directement grâce à son pouvoir qu'il pouvait nuire à son entourage ! Posséder des ailes, ce n'est pas pouvoir lancer des boules de feu non plus ! Enfin, je me perdais en suppositions et divagations et je décidais de l'aborder, de la manière la moins ridicule possible, enfin essayer tout au moins...

Je m'approchais alors et, alors qu'il était toujours en train de profiter des rayons de soleil perçant entre les branches des arbres nous surplombant, j'ouvris la bouche mais la refermais aussitôt car je me rendis compte que je n'avais pas la moindre idée de comment commencer la conversation, ni de comment l'orienter sur le dit sujet. Je supposais que de toute façon, si de mon coté j'avais presque tout de suite essayé d'identifier la forme bizarre de ses vêtements dans son dos, il en ferait de même pour moi. Mais comment lui montrer que j'avais repéré notre... point commun, et ce sans qu'il ne se sente agressé ou aussi facilement démasqué ? Enfin, se sentir agressé ou mis en danger par une blondinette de mon gabarit, il fallait être un sacré froussard ! D'un autre coté, si je ne disais rien et que je restais plantée là, il me trouverait surement encore plus bizarre. Au moins, les maladresses avaient toujours quelque chose d'attendrissant non ? Bon, tant pis, je me lançais :



« Heu... salut... je... crois que tu as un truc qui dépasse de ton pull... »


Ah bah bravo ! Superbe prestation ! Je m'applaudissais ironiquement dans la tête. J'essayais de me rattraper :


« Je m'appelle Angeline, et je pense qu'on a heu... quelque chose en commun non ? »


Je virais encore plus couleur pivoine. Si je pouvais me mettre des claques sans passer pour une folle, je l'aurais fait. Je décidais de garder le silence, pour éviter de n'empirer le choses. Après tout, j'avais, à ma manière, lancé la conversation non ? Je restais alors à l'affut de la moindre de ses réactions, en m'attendant au meilleur comme au pire.
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MessageSujet: Re: [RP] Besoin d'elles, besoin d'oeufs [RP] Besoin d'elles, besoin d'oeufs EmptyJeu 27 Déc 2012 - 11:22

« Heu... salut... je... crois que tu as un truc qui dépasse de ton pull... »

J’ouvris négligemment un œil en direction de la source de ce son si féminin, et donc si cristallin, si pur. A l’oreille, je l’avais définie splendide : jeune, tendre, aimante, à la fois attentionnée et digne… Mon cerveau s’emballa et le premier contact visuel ne l’aida pas à se remettre. J’avais à peine prêté attention à ce qu’elle avait dit, une histoire de pull très obscure. Sans trop y réfléchir, je répondis machinalement :

- Ce doit être l’étiquette, elle dépasse parfois.

Je me la jouais un peu playboy, j’avoue. En même temps, que pouvais-je faire d’autre ? Une bombe sexuelle débarquait devant moi, comme ça, m’accostait, alors qu’on ne s’était jamais adressé la parole. Forcément, je me la jouais irrésistible, distant, pour montrer que je ne cède pas facilement aux charmes placés sous mon nez.
La situation actuelle n’était pas pour moi naturelle. D’habitude, quand je jouais de la musique pour gagner de quoi me nourrir, les gens ne s’attardaient pas à me faire la conversation. C’était d’ailleurs très pratique : les bons gentilshommes qui me gratifiaient de leur générosité, en général, se contentaient d’éviter tout contact avec moi, un peu comme si ma « maladie » était contagieuse, comme s’ils risquaient de devenir pauvre en restant trop près de moi. Du moins, c’était là l’analyse que j’avais faite à l’époque, il est plus probable, en réalité, que ces bonnes personnes soient simplement happées par le courant continu et soutenu de la vie active. Le résultat était invariant : personne ne s’arrêtait pour me tailler une bavette.
Or là, comment dire… Elle était jeune, elle était fraiche, elle était jolie, ok. Du genre à donner l’aumône au clochard du coin, peut-être. On lui donnerait le bon Dieu sans confession, j’en suis certain. Pourquoi me parlait-elle ? Pourquoi ne donnait-elle rien pour mon fantastique jeu de guitare avant de partir silencieusement, émue par les émotions que j’avais réussi à lui insuffler ?
La réponse était simple, évidente, infantile même : elle avait craquée pour moi.

J’étais, d’un assez commun accord avec moi-même, un beau gosse. Du moins, c’est comme tel que je me percevais. Après avoir subi une nuit blanche, être très mal fringué, ne pas m’être lavé depuis quelques jours, j’étais toujours persuadé que l’attirance que les autres ressentaient pour moi battait son plein.
Les pauvres…

J’étais encore à genoux et je regardais dans sa direction, toujours avec un seul œil car j’avais le Soleil qui m’arrivait en pleine face. En déplaçant mon buste, j’arrivai à utiliser l’ombre portée d’Angeline et ainsi ouvrir les deux. Cependant, le contre-jour ne me permit pas d’apprécier ses formes, ni même les traits de son visages.


« Je m'appelle Angeline, et je pense qu'on a heu... quelque chose en commun non ? »

Angeline, hmm… Elle était prête à me donner son prénom, si rapidement. Était-elle une fan ? Je n’étais pas encore mondialement connu, pourtant. Non, je me disais à l’époque que ce devait être un pseudonyme emprunté à la volée.
Je répondis avec un ton qui, en théorie, se voulait particulièrement suave et accrocheur. Dans la réalité, il n’était que râpeux, les mots grattaient les parois de ma gorge avant de sortir.


- Angeline, si tu veux. Je toussais un peu sous l’effet de l’irritation avant de reprendre la conversation au point où elle l’avait lancée. Je comprends ce que tu peux ressentir, tu sais. Des fois tu marches sans faire gaffe dans la rue, tu te sens seule, le monde est froid, vide de sens. Et un jour, paf ! Tu tombes sur quelqu’un de génial, qui vaut le détour. Je la regardais en haussant un sourcil, avec un petit sourire en coin, de celui qui se la pête bien plus haut que son cul. Tu sais, même s’il n’est pas disponible, qu’il a des centaines d’admiratrices, il faut se montrer forte, insister, se rendre indis…

Lentement, ma voix mourut. Certains éléments jusqu’à lors ignorés hurlaient à mon oreille qu’ils avaient de l’importance. Je me redressai, mes genoux endoloris craquaient tristement d’avoir subit tout mon poids si longtemps. Je réalisai une fois de plus que je n’étais pas bien grand, ma taille était légèrement inférieure à celle d’Angeline.
Des mots revenaient en écho, « pull », « dépasse », « commun ». Je l’observais attentivement sans le filtre de mes hormones et plus d’informations me parvenaient. Elle rougissait beaucoup avec l’air timide de celle qui est prête à s’enfuir à chaque instant. Ceci confirmait l’hypothèse de la groupie au bord de l’apoplexie.
Pourtant, son haut clochait, un peu comme il serait surprenant de trouver un éléphant dans un landau. Il était trop grand, démesuré, alors que j’aurais plutôt vu ce genre de fille avec un haut près du corps. Le parallèle avec moi, bien que difficile, germa soudainement. Je tordis ma nuque afin de regarder ce qui dépassait de mon cou pour y voir deux petites plumes rousses qui dépassaient, contestataires. J’avais tout simplement, face à moi, une femme-oiseau, ce que l’on appelait certainement une dame-oiselle.

Je rougis intensément. Je me sentis con à un point difficilement imaginable. J’avais excessivement chaud et je soulevai et j’abaissai périodiquement l’ouverture de mon col pour créer un système de refroidissement rudimentaire et particulièrement inefficace. J’ouvris et je fermai la bouche dans un ordre tout à fait chaotique, avant de lâcher :


- Je suis con, hein…

Je tortillais mes doigts d’un air penaud en regardant mes chaussures. Je savais que je devais perdre l’habitude de me croire désirable à l’excès, et pourtant, mes premiers réflexes à l’égard de ceux qui m’entouraient étaient toujours gorgés de prétention.
Sans dire un mot, je refermai ma guitare dans son étui en ramassant la petite monnaie que j’avais glanée. Je pointais un endroit un peu isolé du parc en murmurant.


- Si tu veux, on peut se mettre par là, on sera plus à l’aise pour discuter. Par les temps qui courent, c’est plus prudent. Je m’appelle Eniss… Angeline, c’est ton vrai prénom ? Tu es vraiment… Comment dire, euh, comme moi ?

Je n'en menais pas large.


Dernière édition par Eniss le Jeu 27 Déc 2012 - 23:12, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [RP] Besoin d'elles, besoin d'oeufs [RP] Besoin d'elles, besoin d'oeufs EmptyJeu 27 Déc 2012 - 21:14

Le jeune homme à qui j'avais osé adresser la parole ne semblait pas se rendre compte que par « truc » je désignais les plumes de ses ailes qui étaient de moins en moins hypothétiques. A moins qu'il ne se donnait un air vaguement désintéressé et détaché pour au contraire masquer sa surprise ou sa gêne qu'une personne vienne lui faire une remarque sur sa mutation ? Je n'en saurais dire plus car son visage n'exprimait rien de plus que des traits crispés et tendus puisqu'il était face au soleil. Bref, je ne pouvais pas savoir comment il prenait ma première tentative de communication. Au moins une chose avait l'air sure, il ne semblait pas des plus agressif ou pire, comme moi, à savoir craintif et apeuré à la moindre sollicitation extérieure ( il n'y avait rien de pire que d'une conversation entre deux personnes qui pouvaient prendre peur si un mot était prononcé plus haut qu'un autre ).

Je ne savais toujours rien de mon mystérieux interlocuteur mais ce qu'il commença à me dire m'en appris soudain un peu plus sur lui :



« Angeline, si tu veux. Je comprends ce que tu peux ressentir, tu sais. Des fois tu marches sans faire gaffe dans la rue, tu te sens seule, le monde est froid, vide de sens. Et un jour, paf ! Tu tombes sur quelqu’un de génial, qui vaut le détour. Tu sais, même s’il n’est pas disponible, qu’il a des centaines d’admiratrices, il faut se montrer forte, insister, se rendre indis… »


Si sa remarque nonchalante a propo des plumes dépassant de son pull pouvait être mise sur le dos d'une position défensive, je remarquais bien vite qu'en fait il se donnait plutôt un air de bad boy ou plutôt un loveur et qu'il n'était pas forcement très doué dans ce petit jeu. Pourquoi se comporter ainsi ? Devais-je mettre ça aussi sur le compte d'une position défensive et d'apparence détachée ? Ou était-ce sa véritable personnalité ? Ou encore... sauterait-il sur moi comme si j'étais la seule membre du sexe féminin qui lui adressait la parole ? Une sorte d'opportuniste en quelque sorte, et que toutes ses simagrées n'étaient qu'une façade ? Je penchais plutôt pour cette dernière option, d'ailleurs, il se rendis bien vite compte de son erreur alors que je le regardais d'un air plus d'incompréhension qu'outrée.

Il venait de se ridiculiser totalement devant moi et cela me rassura une fois de plus : je n'étais pas la seule à être maladroite dans cette conversation. C'était maintenant à son tour de rougir comme une pivoine, ce que j'interprétais bien comme une prise de conscience et donc qu'il jouait plus un rôle qu'il n'était vraiment un de ces « beaux gosses » qui aurait tout fait pour se justifier et se prouver encore à lui même qu'il était le meilleur. Non, au lieu de ça, il se contenta d'essayer de masquer son embarra en tordant ses doigts dans tous les sens et de s'excuser à sa manière en me lâchant un petit :



« Je suis con, hein… »


Je gardais le silence par politesse mais aussi gênée et surtout parce que je savais exactement ce qu'il ressentait en ce moment à savoir l'impression d'être le plus attardé de toutes les personnes vivant sur cette Terre et qu'il aurait sans doute préféré creuser un trou juste sous ses pieds et s'y planquer le temps qu'il faudrait pour que la personne en face de lui l'oubli. J'éprouvais (très) souvent cela.

Mon mystérieux et maladroit interlocuteur réuni alors ses affaires et je me demandais vraiment s'il n'allait pas tout simplement s'enfuir en courant en me plantant là, comme je l'aurais surement fait à sa place. Mais au final, il s'avéra bien plus... entreprenant et m'indiqua un endroit du parc encore un peu plus à l'écart en me disant :



« Si tu veux, on peut se mettre par là, on sera plus à l’aise pour discuter. Par les temps qui courent, c’est plus prudent. Je m’appelle Eniss… Angeline, c’est ton vrai prénom ? Tu es vraiment… Comment dire, euh, comme moi ? »


Je restais un moment en retrait et immobile en me demandant s'il était raisonnable de le suivre, mais cette fois ci c'était ma nature plus insouciante qui emboitait le pas et je concédais à le suivre. Je pris avec moi ma valise et c'est une fois installée et sure d'être bien seule à l’abri d'oreilles indiscrètes que je lui répondis :


« Il faut croire que mes parents ont fait preuve de prescience en m'appelant ainsi car oui, je m'appelle vraiment Angeline. »


Je pris le temps de faire une petite pause pour répondre à mon mystérieux musicien qui s'était présenté sous le doux nom de Eniss. Devais-je lui montrer moi aussi mes ailes ou du moins une portion ? Je balayais rapidement cette question de mon esprit car j'en connaissais déjà la réponse : bien évidement ! Après tout c'était moi qui avait sollicité cette... interaction.

Après avoir vérifié encore fois et à plusieurs reprise que l'on était bien isolés, je décidais de lui montrer que lui et moi, étions plus proche que n'importe qui d'autre, sur le plan physique. Hésitant cependant, de la même manière qu'une adolescente pouvait hésiter la première fois à se déshabiller devant un garçon, je me débarrassais de mon long manteau pour libérer mes deux grandes ailes d'un blanc immaculé. Instantanément, je profitais de cette liberté temporaire pour dégourdir un peu ces deux grands membres quelques peu ankylosés par l'immobilisation imposée en effectuant deux grands battements d'ailes avant de les replier lentement devant moi sans quoi elles traineraient par terre (il fallait dire qu'en temps normal, à savoir debout, elles m'arrivaient déjà jusqu'au creux des genoux)

L'air toujours inquiet, je guettais la potentielle arrivée d'un promeneur qui m'aurait obliger à cacher de nouveau ma mutation qui, je le pense, ne le méritait pas. Dans le même temps, j'attendais de voir la réaction d'Eniss. Relevant les yeux vers lui, je lui demandais :



« Je crois que les tiennes sont un peu plus courtes non ? Puisqu'apparemment tu arrives à les cacher sous un simple pull. »


La glace avait été brisée. J'espérais que la discussion s'en trouverait moins gênée. Au moins j'avais réussi à ne pas faire fuir Eniss, et lui de même. Je me demandais maintenant ou tout cela allait nous mener : pourrait-on échanger nos expérience ? Apprendre à comprendre et mieux maitriser notre mutation ? Genre, se partager des astuces ? Ça me paraissait bizarre et enfantin mais à la fois intéressant et captivant. Après tout, ce n'était pas forcement donné à tous les mutants de trouver une personne capable de les comprendre pleinement. Sans même se connaître, Eniss et moi partagions déjà beaucoup. A voir si nous allions partager plus...
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MessageSujet: Re: [RP] Besoin d'elles, besoin d'oeufs [RP] Besoin d'elles, besoin d'oeufs EmptyVen 28 Déc 2012 - 12:59

J’émis un bref rire lorsque mon homologue confirma son prénom. Appeler sa fille Angeline me paraissait incroyablement cliché. C’était comme dire « oh, euh, je veux que ma fille soit belle, intelligente et tout, comme un ange, alors je vais l’appeler Angeline ». C’était cliché mais, d’un autre côté, cela démontrait aussi un certain attachement envers sa fille avant même sa naissance. C’était mignon, en un sens, mais ce trait m’échappait totalement.

Au lieu de ça, je m’alarmais au moment où elle retira le haut. Non pas par pudeur, c’était sans doute le sentiment qui me faisait le plus défaut. Elle aurait pu se mettre nue devant moi que cela ne m’aurait pas gêné. Non, le problème était qu’elle exhibait ses ailes, au vu et su de tout passant qui circulerait par là. Mon sang ne fit qu’un tour et je me précipitais sur elle, les bras en avant, essayant de cacher le plus de plumes possible.


- Schhhh, cache ça enfin, imagine si on te voit !

J’étais indigné de tant d’absence de gêne mais, à force de coups d’œil, je ne pouvais que constater qu’elle avait été efficace : on était isolés, partiellement cachés par des buissons ou des arbres. Je déstressais un peu et en profitais pour l’observer. Enfin, l’observer… C’était vite dit. Je la reluquais carrément, faisant le tour de sa personne, contemplant ses appendices d’un blanc pur qui ne gênaient visiblement pas l’attache de son petit haut qui s’adaptait ingénieusement à sa condition physique, ainsi que ses fesses. Je me surpris même à m’imaginer, laissant ma main courir sur cette peau d’albâtre, tirant doucement sur cette petite ficelle et…
Hum, mais je m’égarais, évidemment. J’avais caressé ses ailes en passant et constaté leur douceur. Je perçus en elle une pointe de plaisir lorsqu’elle les étira et la tentation fut grande d’en faire de même. Je ne suis pas connu pour résister à la tentation, à vrai dire.


« Je crois que les tiennes sont un peu plus courtes non ? Puisqu'apparemment tu arrives à les cacher sous un simple pull. »
- Je crois que tu as raison. Attends, je vais te montrer.

Joignant le geste à la parole, je tirais sur mon pull pour en extraire ma tête. Mes ailes s’étirèrent dans la foulée, m’arrachant un râle de satisfaction de plus. Je battis l’air une paire de fois de manière assez maladroite avant de les replier à l’image de mon interlocutrice.
Contrairement à elle, je m’étais déshabillé sans la moindre hésitation et ce malgré mon torse ravagé par les bienfaits de la drogue. J’étais maigre et quelques rares muscles se dessinaient çà et là, sans grande conviction. Je pouvais me compter les côtes et, à vrai dire, à l’époque, cela ne me dérangeait pas, je m’y étais habitué. Je m’étais même trouvé des excuses, comme dire que c’était dû à mon métabolisme – j’adorais ce mot, il était magique, il expliquait tout sur mon apparence. Si j’avais les cuisses aussi épaisses que des roseaux, c’était mon métabolisme. Si mes yeux étaient injectés de sang, c’était mon métabolisme. Si mes dents se déchaussaient, le coupable était facile à identifier, toujours le métabolisme. Je jouais l’autruche.
Je me grattais machinalement l’avant-bras avant de poursuivre.


- Tu as raison, mes ailes sont un peu plus courtes, mais la différence ne vient pas entièrement de là, regarde.

J’effleurais son épaule d’un doigt qui alla se poser à la base d’une de ses ailes, puis qui courut le long du premier os.

- L’os qui est raccroché à ton dos est plus court que le mien. Du coup, ton articulation est moins loin et c’est le reste qui est vachement plus long pour compenser. Alors que moi, je me tordis un peu, étalant ma rousseur, j’ai l’articulation plus loin. Comme ça, je peux les replier plus bas que toi et en mettre plus contre mon dos. Enfin, je crois, rajoutai-je en repensant au fait que je n’avais sans doute pas la science infuse. Ça change quoi pour voler ?

N’empêche, j’étais assez fier de moi, je n’avais pas fait que la mater sournoisement en lui tournant autour, j’avais aussi analysé sa morphologie de l’œil averti de celui qui partage le même défaut physique afin d’en retirer des informations essentielles, comme la longueur des os et le positionnement des plumes.
Les siennes étaient si parfaites, si lisses, comparées aux miennes à la fois froissées et irrégulièrement espacées.

J’étais émerveillé, ce moment d’intimité et de dévoilement partagé émoustillait mes sens. Maintenant, quand j’y repense, je suis d’accord avec elle : il y avait quelque chose de sexuel dans notre rencontre. C’était comme le premier rendez-vous avec quelqu’un dans le but de se dénuder : on savait à quoi s’attendre, en théorie, mais dans la pratique, le moment devenait magique, avec un semblant de sacré qui n’était pas pour autant sérieux. Il ne restait que le beau de la découverte, un peu comme quand on trouve enfin ce que l’on cherchait avec acharnement depuis des années.
J’écarquillais les yeux et, pour la première fois, je ne la voyais plus comme une simple femme mais plutôt comme une sœur. J’oubliais ses formes et la totalité de mes hormones se retrouvaient bâillonnées pour laisser place à une profonde satisfaction. Je souris chaleureusement et un frisson me parcourut l’échine.


- Hé ben, fait pas très chaud aujourd'hui… Dis, j’aimerais savoir, tu as déjà essayé, tu sais… De voler ?

J’avais du mal à formuler ma demande parce qu’elle me paraissait contre nature : si les humains étaient faits pour voler, tous auraient des ailes. Or, nous n’étions que quelques rares écarts à cette règle. Malgré mon à priori et mon intolérance latente, j’étais intrigué. Je ne pouvais pas lui avouer que je n’avais jamais goûté à l’ivresse du vol, ma fierté d’homme était en jeu. A mon avis, elle se doutait que je n’avais pas été baptisé, ma manière incertaine de poser la question était trop louche.
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MessageSujet: Re: [RP] Besoin d'elles, besoin d'oeufs [RP] Besoin d'elles, besoin d'oeufs EmptySam 29 Déc 2012 - 20:15

La réaction d'Eniss ne se fit pas attendre et à peine avais-je retiré mon manteau et libéré mes ailes qu'il se précipita pour essayer maladroitement de cacher mes trois mètres d'envergures. Se réaction, compréhensible, me fit néanmoins sursauter, moi qui était déjà de nature nerveuse et inquiète. Mais au final, après avoir lui aussi jeté un coup d'oeil aux alentours et s'être assuré de l'isolement relatif dont nous bénéficions, il semblait se détendre. Il commença alors à ne plus se focaliser que sur moi, de manière... assez dérangeante. A vrai dire, il me matait sans retenue aucune en me tournant autour un peu comme un oiseau autour de sa proie. Il se permit également de toucher mon plumage. Si je ne pipais mot ni osais dire quoi que ce soit, je repliais instinctivement mes ailes autour de moi comme un cocon protecteur.

Quand je lui demandais si les siennes étaient plus courtes que les miennes, il en profita pour lui aussi libérer ses appendices emplumés. Contrairement aux miennes, ses ailes avaient bien une teinte châtain qui se mariait avec la couleur de ses cheveux. De plus, comme je l'avais supposée, elles étaient plus courtes que les miennes et surtout moins bien entretenues. Si je me faisais un point d'honneur à soigner mon plumage à la fois d'un pur point de vue esthétique mais également dans l'optique d'améliorer tous les avantages que je pouvais en tirer : un meilleur aérodynamisme lors du vol, une couverture thermique efficace ainsi qu'une protection étanche.

J'en profitais également pour moi aussi observer un peu plus Eniss. La première chose qui me frappa était sa maigreur quasi maladive, ce qui m’amenait à me poser la question : était-il vraiment malade ? A vrai dire, je ne savais rien du tout sur lui : d'où il venait, ce qu'il faisait etc... je ne pouvais que faire des suppositions qui pouvaient être fausses mais une personne qui faisait artiste de rue pour gagner quelques piécettes ne devait pas avoir un standard de vie très élevé. N'avait-il pas assez d'argent pour se soigner ? Ou était-ce la peur de se faire refouler à cause de sa mutation ?

Eniss ne me laissa pas le temps de m'inquiéter plus pour lui ( il n'était visiblement pas affecté pas sa corpulence ) et poursuivit :



« Tu as raison, mes ailes sont un peu plus courtes, mais la différence ne vient pas entièrement de là, regarde. »


Il parcourut de nouveau une partie de mon aile :


« L’os qui est raccroché à ton dos est plus court que le mien. Du coup, ton articulation est moins loin et c’est le reste qui est vachement plus long pour compenser. Alors que moi, j’ai l’articulation plus loin. Comme ça, je peux les replier plus bas que toi et en mettre plus contre mon dos. Enfin, je crois. Ça change quoi pour voler ? »


Il avait raison, lui au moins il pouvait cacher plus facilement que moi ce que beaucoup considéraient comme une aberration de la nature (ce qui n'était pas mon cas). Répondant à sa question, car je m'étais intéressée depuis l'apparition de ma mutation à l'ornithologie pour mieux comprendre et appréhender cette nouvelle partie de mon corps :


« Cela change énormément de choses : toi, tu as les ailes plus courtes et l’extrémité plus pointue, ce qui est une configuration typique pour un vol battu et rapide. Tu voles surement avec plus d’agilité mais je pense que tu consommes plus d'énergie et si tu planes, tu devrais chuter plus rapidement que moi. Moi, j'ai des ailes plus longues et plus larges avec une extrémité plus arrondie ce qui favorise le vol lent et plané. Je ne dépense au final qu'assez peu d'énergie car je peux planer sur de longues distances sans vraiment perdre beaucoup d'altitude. Typiquement, si on faisait la comparaison avec les oiseaux, tu serais plutôt un colibri qui bat rapidement des ailes et qui est très agile et extrêmement rapide alors moi ce serait plutôt un aigle qui plane la plupart du temps et à vitesse réduite. »


A vrai dire, j'avais assez longuement étudié le vol des oiseaux pour essayer d'en tirer partie et m'améliorer, mais il y avait un énorme gouffre entre la théorie et la pratique. Si je connaissais les bases du décollage, du vol plané, du vol battu et de l'atterrissage, appliquer ces connaissances n'était pas chose aisée. Oui, bien sur, cela m'aidait quelques fois, sur la manière dont positionner mes ailes face au vent, ou comment améliorer ma portance en plein vol, mais là ou la moindre petite erreur pouvait être fatale, s'escrimer à faire de savants calculs ou chercher la meilleur des positions pour pallier à un problème était bien souvent trop long ou futile et la majorité du temps, c'était souvent une histoire de réflexes ou de sens inné qui prenait le dessus. Peut être qu'à l'instar des oiseaux, Eniss et moi développerions une sorte d'instinct pour le vol ? Bien sur, pas non plus aussi facilement que les volatiles qui sans cet instinct seraient condamnés à mort. Car même si je ne pouvais prétendre à une grande expérience du vol, je m'étais plus d'une fois impressionnée par certains réflexes que l'on pourrait qualifier de sur-humain en quelques sortes et qui me permirent plus d'une fois d'éviter une collision ou un douloureux crash...

Eniss en profita pour poser la question qui me brûlait les lèvres déjà depuis un moment :



« Hé ben, fait pas très chaud aujourd'hui… Dis, j’aimerais savoir, tu as déjà essayé, tu sais… De voler ? »


Il semblait lui aussi intéressé car après tout, si c'était bien sympa de discuter de paire d'aile, là ou nous aurions le plus d'informations utiles à partager, c'était bien sur le vol en lui même. Cependant, il avait posé la question de manière assez étrange, comme si c'était tabou. Pourquoi tant de précautions ? Si les mutants naissaient ou acquerraient leurs pouvoirs, c'était bien pour s'en servir non ? Certes, dans certaines circonstances, mais bien pour les utiliser ! Moi même je serais la plus malheureuse si je ne pouvais me servir de mes ailes ! Voler c'était un sentiment... de liberté incomparable. Après tout, si pouvoir voler comme un oiseau était bien un des plus vieux rêves de l'Homme, ce n'était pas pour rien, et je n'allais pas dire le contraire. Je partageais donc mon ressenti avec Eniss :


« Bien sur, j'ai la chance d'habiter dans un coin assez isolé en Irlande, j'ai donc pu apprendre à voler en toute tranquillité. C'est quelque chose d'assez... magique, à croire que l'air est mon élément naturel : même si parfois je me fais un peu peur, je n'ai jamais été aussi bien qu'en volant. »


Je devais surement avoir une étincelle dans le regard et Eniss devait surement être l'un des seuls qui pouvait pleinement comprendre cette excitation, encore aurait il fallut qu'il ait déjà ressentit ces sensations. Je lui demandais donc :


« Et toi ? Est-ce que tu as déjà volé ? »
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MessageSujet: Re: [RP] Besoin d'elles, besoin d'oeufs [RP] Besoin d'elles, besoin d'oeufs EmptyLun 31 Déc 2012 - 21:08

« Cela change énormément de choses : toi, tu as les ailes plus courtes et l’extrémité plus pointue, ce qui est une configuration typique pour un vol battu et rapide. Tu voles surement avec plus d’agilité mais je pense que tu consommes plus d'énergie et si tu planes, tu devrais chuter plus rapidement que moi. Moi, j'ai des ailes plus longues et plus larges avec une extrémité plus arrondie ce qui favorise le vol lent et plané. Je ne dépense au final qu'assez peu d'énergie car je peux planer sur de longues distances sans vraiment perdre beaucoup d'altitude. Typiquement, si on faisait la comparaison avec les oiseaux, tu serais plutôt un colibri qui bat rapidement des ailes et qui est très agile et extrêmement rapide alors moi ce serait plutôt un aigle qui plane la plupart du temps et à vitesse réduite. »

Compliqué, hein… J’ai décroché à « vol battu », perso. Pourtant, en y repensant, ce n’était pas si compliqué que ça. Tout n’était ici qu’un problème de vocabulaire. Par exemple, pour moi, « Colibri » était un surnom affectueux que je pourrais donner à ma petite amie, si j’en avais une. Du coup, me faire appeler « Colibri », j’hésitais à le prendre pour une insulte. Je ne savais pas ce que c’était, aussi, ce n’était pas de ma faute si je n’avais pas étudié l’ornytomachin.
En revanche, et à cette époque là j’aurais préféré mourir, j’aurais pu lui demander simplement la définition des ces mots, voire une ou deux images. Elle possédait sans doute un téléphone avec accès au Net. En fait, notre rencontre aurait pu très bien se dérouler si je n’avais pas l’égo surdimensionné d’un dictateur en puissance. Je fis l’impasse sur ce que je pensais être des détails parce que mon intérêt était ailleurs.

Le fait qu’elle soit capable de me parler sans la moindre retenue de son expérience m’ébranlait dans mes plus profondes fondations, celles de mon enfance. J’avais admis, depuis très longtemps, qu’être mutant était en soi une honte suffisante pour mériter une lapidation publique. Ben oui, sinon, pourquoi des gens le feraient ? Pourquoi les gouvernements ne l’interdisaient pas ? Certains étaient très dangereux, pouvant éliminer en un claquement de doigts toute une ville. L’expérience de Louis Désiré était encore ancrée dans ma chair et, même si elle parvenait à guérir totalement, ma mémoire mettrait du temps à oublier les morceaux d’humains qui voletaient en tous sens. Autant ne pas prendre de risques et éliminer dès le début les mutants avant qu’ils ne puissent déclencher de catastrophe.
Ici, en fait, tout vient de la différence induite par le gène X : que ce soit changer d’apparence, d’esprit, soulever des poids ou voler, personne ne peut prévoir sur quoi ça peut déboucher. Ma mutation est a priori sans gravité et peu puissante, mais qui sait comment elle évoluerait avec le temps ? Serais-je capable de transformer les gens en poulet, ou juste les garnir de plumes ? Ou alors, pourrais-je battre des ailes si fort que je créerais des bourrasques capables de menacer le climat d’une nation ? A l’époque où j’ai connu Angeline, bien sûr, je savais qui j’étais, mais l’avenir et mon propre corps me paraissaient si incertains.
En réalité, je voulais lui faire part de tous mes doutes, échanger mon point de vue sur tout. Mais j’étais un mec, bordel. Un homme, un vrai, c’est bien connu, ne fait pas dans les fioritures, ne doute pas. Il est sûr de lui et il agit. C’était ça, pour moi, être un homme, et ma réponse à sa dernière question était donc, partant de ce postulat, évidente.


« Et toi ? Est-ce que tu as déjà volé ? »
- Oh, oui, oui, plein de fois ! dis-je d’un air très convaincu. Comme tu dis, l’ivresse de l’air dans les cheveux et, euh, le réchauffement de l’air que l’on ressent quand on va vite, oui ! C’est incroyable de se sentir vivant quand on doit, euh… Battre des bras pour entretenir le mouvement des ailes et… Je constatai l’air dubitatif qu’affectait mon homologue mais j’essayais de me rattraper. Mais si, tu sais, comme dans les dessins-animés, on bat un peu des bras et puis, une fois en l’air, ça va mieux. On a les plumes qui se plient en plein vol et ça nous permet de monter ou de descendre, comme le bout de bois sur un bateau qui le fait tourner et…

Et non, mon pauvre vieux, tes explications ne tenaient pas du tout la route. Tu le savais pertinemment. Je baissai alors les bras de dépit. Je me maudissais de mentir à Angeline, qui était jusqu’à présent plutôt honnête, voire carrément franche. Je me détestais de faire l’autruche et de penser qu’esquiver ce que je considérais comme un problème m’en sortirait grandi. Je me haïssais de mentir à moi-même, d’essayer de me convaincre moi-même que j’étais un type génial alors que je n’étais en réalité qu’un petit con trop obtus pour reconnaitre qu’il ne connait pas tout à la vie.

Ma bouche s’ouvrait et se fermait alternativement car je cherchais quoi rajouter, sans rien trouver d’aussi brillant que je ne l’aurais souhaité. Je réfléchissais devant la moue dubitative de l’Ange Blanc pendant une longue éternité. J’avais soudain très chaud, et je saisis mon T-shirt afin de reproduire le système de refroidissement précédent, avant de me rappeler que j’étais torse nu. Je réalisais que j’étais plus malingre que la moyenne, et que ce n’était pas dû à mon code génétique. J’avais envie de pleurer, de crier, mais je devais garder la face coûte que coûte. J’avais envie de m’enfuir, ce qui aurait été l’une des manières les plus lâches d’admettre que j’étais faible, et que j’avais bien besoin d’aide.
Bref, je me sentais mal et c’était visible.

Finalement, je décidai de m’asseoir en tailleur et j’invitai Angeline à faire de même, avant de réaliser que ses ailes étaient trop longues pour que l’opération soit simplissime. Je la laissais faire en me demandant comment tourner mes propos, par où commencer ce que je voulais lui dire.
Puis je me lançai. N’ayant pas trouvé la manière la plus cohérente d’exposer mon avis, je me laissais improviser comme l’envie me prenait, en la regardant dans les yeux autant que possible.


- J’ai grandi dans la banlieue de Seattle, dans l’un des pays les plus extrémistes en ce qui concerne les mutants. Ma mère n’avait pas d’argent, précisai-je sans la lâcher du regard. Quand j’ai découvert que des ailes me poussaient, j’ai su que je n’aurais pas d’avenir et je me suis enfui. Là, je prenais bien soin de ne pas préciser que j’avais frappé ma mère en partant. De là, j’ai enchainé les petits boulots, la mendicité, les problèmes. C’est beau de voyager, mais là c’est pour me cacher. Je pense vraiment qu’avoir des ailes, pour un être humain, c’est pas normal. J’ai cherché la raison, pourquoi moi, mais je n’ai rien trouvé et… Comment dire ? Tout ce que je vois, c’est que nous sommes inadaptés, dans un monde beaucoup trop agressif pour nous. Si encore on avait la possibilité de choisir à la naissance, on saurait à quoi s’attendre. Mais là… Du coup, non, désolé, je n’ai jamais volé et je n’en ai vraiment pas envie. Un homme qui vole, c’est contre nature.

L’œil bien sec, je regardais toujours Angeline directement. Je n’avais pas peur de ce qu’elle pouvait me dire ou me répondre, ni du jugement qu’elle pouvait émettre à mon encontre. A la rigueur, je craignais d’avoir eu un ton peut-être un peu trop convaincu : je ne voulais pas la bousculer dans ses idées et je souhaitais même qu’elle m’explique pourquoi, elle, se faisait un plaisir d’utiliser les capacités dont la Nature l’avait dotée.
A tous ceux qui se demandent : non, je n’ai jamais fait ce lien, pourtant facile, consistant à se dire que, puisque c’est la Nature qui m’a donné des ailes, ce n’est peut-être pas si opposé à ses lois. Ce raccourci pouvait être dangereux et, ici, infirmer mon positionnement. Je n’aimais pas trop me mettre en défaut tout seul, je préférais attendre qu’on me secoue avant de partir en claquant la porte et en bougonnant que, de toute façon, le monde entier est contre moi.
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MessageSujet: Re: [RP] Besoin d'elles, besoin d'oeufs [RP] Besoin d'elles, besoin d'oeufs EmptyMar 1 Jan 2013 - 19:14

« Oh, oui, oui, plein de fois ! Comme tu dis, l’ivresse de l’air dans les cheveux et, euh, le réchauffement de l’air que l’on ressent quand on va vite, oui ! C’est incroyable de se sentir vivant quand on doit, euh… Battre des bras pour entretenir le mouvement des ailes et… Mais si, tu sais, comme dans les dessins-animés, on bat un peu des bras et puis, une fois en l’air, ça va mieux. On a les plumes qui se plient en plein vol et ça nous permet de monter ou de descendre, comme le bout de bois sur un bateau qui le fait tourner et… »


De la même manière que lorsqu'il était partit dans son délire de rockeur écartant gentiment une groupie trop collante, je faisais petit à petit une moue dubitative et mon regard disait clairement « nan mais arrête de t'enfoncer, t'es déjà au fond » le tout souligné par mes sourcils de plus en plus froncés qui exprimaient ma déception plus que grandissante. Pourquoi avait-il ce besoin de me mentir ? Quelle honte avait-il à avoir à ne pas avoir volé ? Bon, okay dit comme ça c'était un peu bizarre mais pour des personnes comme Eniss et moi, cela me paraissait tout naturel. Il voulait jouer aux bonhommes ? Celui qui avait fait le plus de choses ? Toujours rester dans la sur-enchère ? Ça par contre c'était bien un truc de mecs.

Je gardais toujours le silence, encore une fois par politesse mais aussi parce qu'un silence prolongé valait mieux que le plus long des discours, ce qui collait parfaitement à ma nature discrète. Mais mon silence était lourd de significations : lui faire comprendre que je n'était pas dupe et qu'il était un très mauvais menteur, sur ce coup la en tout cas. Je n'étais pas très douée non plus en mensonges mais là j'avais trouvé mon maître en la matière ! Même moi d'habitude si naïve et si prompte à croire la plupart des personnes, je ne pouvais que grimacer à ces paroles qui sonnaient aussi faux qu'un ivrogne chantant pendant une nuit bien arrosée. Mon silence exprimait encore et toujours la déception, d'une gravité sans pareil. Déçue d'avoir pensée pouvoir, je ne sais pas... peut être développer une relation sur un un peu plus long terme : apprendre à se connaître, à apprivoiser sa mutation pour lui, à maîtriser un peu mieux pour moi, à échanger nos ressentis, nos craintes, nos espoirs... Mais non, apparemment monsieur voulait jouer les plus malins, monsieur voulait se montrer le plus fort, monsieur... monsieur avait un sacré ego, une grosse tête et des chevilles qui enflent.

Ma déception se lisait même jusque dans mes ailes qui était un véritable moyen d'expression à part entière. En ce moment, elles semblaient se ratatiner, à l'instar de mes épaules qui s'affaissaient. J'étais déçue parce que je pensais qu'il aurait pu mettre de coté son ego sur-dimensionné l'espace d'un instant et qu'il aurait essayé de profiter au mieux de ce moment que je qualifierais quand même d’extrêmement rare ou précieux. Ne se rendait-il pas compte que c'était une chance innée de pouvoir rencontrer une personne qui était à même de comprendre exactement ce que l'on ressentait ? Qui partageait les même rêves et les mêmes cauchemars ?

Peut être était-ce aussi du au fait qu'il n'avait pas encore gouté au plaisir du vol libre ? Cette sensation de liberté indescriptible et si puissant qu'il en devenait presque une drogue ? Ne plus pouvoir utiliser mes ailes et ne plus pouvoir retrouver ces émotions là était pour moi impensable ! Sans ça, plus jamais je ne pourrais être heureuse ! J'étais déjà si malheureuse quand je devais simplement cacher et immobiliser mes ailes pour quelques temps ! N'était-ce pas naturel de pouvoir garder ces magnifiques extensions à l'air libre ? De ressentir le vent entre ses plumes, d'apprécier la chaleur du soleil et tout simplement s'en servir ! Que diraient les gens si on les obligeait de porter des camisoles de force leur interdisant l'utilisation de leurs bras ? Et bien c'était pareil pour moi, et surement pour Eniss. Sans ailes, je me sentirais handicapée, terriblement handicapée.

Bref, j'étais prête à prendre congés gentiment et à laisser ce personnage dans son délire mégalomane quand il semblait soudain se rendre compte que poursuivre dans cette voie ne mènerait à rien. A croire que mon silence de plomb avait fait son effet et que je m'étais trompée sur son sort : il n'était pas forcement aussi rigide dans sa manière de se comporter que je ne l'avais pensée. Je faisais donc amende honorable et décidais de lui donner une seconde chance, l'espoir renaissant. Je lui laissais le temps de vaincre la gène qu'il venait de créer alors que pour la seconde fois il devait se sentir on ne peut plus mal à l'aise. Sa mine devint un peu plus grave et il s'assit en m'invitant à faire de même. Je le suivais donc, en déployant autour de moi mes ailes comme une grande collerette blanche pour éviter de m'assoir dessus.

J'étais tout ouïe et je sentais qu'il venait de changer du tout au tout dans son comportement et que ce qui allait suivre n'allait ressembler en rien à ce qu'il m'avait dit jusqu'à présent :



« J’ai grandi dans la banlieue de Seattle, dans l’un des pays les plus extrémistes en ce qui concerne les mutants. Ma mère n’avait pas d’argent. Quand j’ai découvert que des ailes me poussaient, j’ai su que je n’aurais pas d’avenir et je me suis enfui. De là, j’ai enchainé les petits boulots, la mendicité, les problèmes. C’est beau de voyager, mais là c’est pour me cacher. Je pense vraiment qu’avoir des ailes, pour un être humain, c’est pas normal. J’ai cherché la raison, pourquoi moi, mais je n’ai rien trouvé et… Comment dire ? Tout ce que je vois, c’est que nous sommes inadaptés, dans un monde beaucoup trop agressif pour nous. Si encore on avait la possibilité de choisir à la naissance, on saurait à quoi s’attendre. Mais là… Du coup, non, désolé, je n’ai jamais volé et je n’en ai vraiment pas envie. Un homme qui vole, c’est contre nature.» 


La pour le coup, j'étais émue. Finalement, au fond, Eniss était quelqu'un qui se cachait derrière un masque de mégalomane et de supériorité pour voiler ses véritables problèmes. Et derrière la confession qu'il venait de me faire, d'avoir concéder à partager avec moi une partie de son histoire, je ressentais tout ça comme un appel à l'aide désespéré. Il me prenait par les sentiments maintenant, et je me sentais terriblement désolée pour lui et horriblement concernée par son sort. L'empathie était une capacité forte chez moi, un peu trop même je dirais. Immédiatement c'était bien plus de l'affection que le désintérêt que je venais de montrer, que je ressentais.

Je ne pouvais pas rester sans réaction, et je ne l'étais pas, mais les mots prenaient du temps à venir et c'est encore un petit silence qui s'installait. Mais cette fois, toutes mes émotions transparaissaient sur mon visage qui exprimait une profonde compassion. Ma bouche restait longtemps entre-ouverte avant que les mots n'arrivent et c'est tout en soutenant son regard que trouvais la force pour lui dire :



« Je... je... Eniss, je te préfère mille fois quand tu es sincère et que tu n'essayes pas d'inventer des trucs. J'ai très envie de t'aider, et pour moi, la première chose à faire est de te faire accepter et changer d'avis sur ta mutation. Pourquoi rejeter nos ailes ? Ne les trouves tu pas esthétiques ? Elles sont une partie intégrante de notre corps ! Elles... elles sont magnifiques et indispensables ! Je déployais en grand mon aile droite. Elles sont utiles, je la repliais vers l'avant pour toucher les siennes dans son dos. Elles sont comme des bras : tu ressens la même chose lorsqu'on les touche, elles te servent à garder l'équilibre, et mieux que tout : elles t'ouvrent les portes sur de toutes autres libertés. L'Homme à toujours rêvé de voler et n'a eu de cesse de tenter d'imiter les oiseaux. Il suffisait d'être assez patient et Dame Nature à fait son œuvre et refuser d'utiliser son don serait dommage. Je suis persuadée qu'il y a plus d'une personne qui souhaiterait être à ta place ! Tu ne trouves pas ça naturel ? C'est parce que tu n'as jamais volé. C'est.. difficile au début mais tu te rendras vite compte que c'est grisant et totalement addictif. C'est une seconde nature chez nous et tu ne peux pas échapper à ça. Comme on dit : chasse le naturel et il revient au galop. Et dis moi pourquoi l'Homme n'est-il pas censé avoir des ailes ? L'Homme n'a pas toujours été Homme : l'Homme a déjà eu une queue car il descend de lointain ancêtres qui se déplaçaient à quatre pattes et pour se stabiliser, ils avaient besoin de ça, mais je ne vais pas t'embêter plus longtemps avec. La seule constante de l'univers est le changement, et l'espèce humaine est en constante évolution. La Nature se trompe, souvent, mais ces erreurs sont souvent éliminées d'elles mêmes. Par contre, quand elle trouve un bon filon, ses changements s'appliquent à long termes. Je crois que Dame Nature a trouvé un nouvel avenir pour l'humanité. Si nous, « mutants », étions vraiment des erreurs, alors pourquoi sommes nous de plus en plus nombreux ? »


Je reprenais un peu mon souffle m’enflammant dans un discours qui, je l'espère, convaincra Eniss de la chance qu'il avait d'être celui qu'il était.


« Eniss, le monde est si hostile car il a peur, et il n'y a rien de plus dangereux que quelqu'un d’apeuré. Certains entretiennent cette peur car ils veulent en tirer partie, mais ça, c'est le propre de l'Homme. Les mutants sont les parfaits bouc-émissaires : ils donnent à l'humanité une cause à combattre. Mais avant les mutants, il y avait les religions : les musulements sont tous des terroristes, il existe un complot juif etc... et ça a justifié pas mal de guerres. Et même sans les religions : il y a bien une époque ou les noires étaient considérés comme des mutants, les homosexuelles comme des malades. Non, je veux croire qu'on pourra trouver un jour un terrain d'entente entre les « humains » et les « mutants ». Je suis mutante et fière de l'être, mais je ne veux pas voir pour autant disparaître les humains ! On a tous des amis proches ou de la famille qui est soit un mutant soit un humain. »


Je me calmais un peu, me rendant compte que j'avais sans le vouloir un peu trop élevé la voix. Heureusement nous étions toujours seuls et isolés. Je repris plus lentement :


« Tout ça pour dire que je te comprends, je ne te connais pas assez bien mais de ce que tu m'as dit, je comprends parfaitement ce que tu peux ressentir. J'ai eue de la chance d'être née dans une famille qui était tolérante sur la question mutante et je n'ai pas eu à souffrir de ma mutation. Je... je ne sais pas comment j'aurais réagit si j'avais été à ta place et j'imagine que ça doit être dur. J'ai vraiment envie de t'aider, et je ne veux pas que tu penses de telles choses sur tes jolies ailes. De toute façon, tu ne peux t'en séparer. Je ferais tout pour t'encourager à sauter le pas et t'aider à découvrir les joies de voler. Eniss, je te le promets, tu ne regrettas pas cette expérience, c'est tellement... tellement... magique. Je suis désolée mais je ne peux vraiment pas mettre de mots dessus, c'est juste... indescriptible. »


Je terminais en lui offrant un petit sourire attendrie. Une fois de plus, je me sentais un peu plus proche de lui, et nous avions beau nous être rencontrés il n'y a que peu de temps, je me confortais dans l'idée que notre point commun était une force à entretenir. Maintenant, je savais à qui j'avais affaire et ne m’arrêtais plus à rentrer dans son jeu du « c'est moi le plus fort ».

J'en profitais pour rajouter :



« Tu sais, il y a bien un endroit ou tu pourrais apprendre à mieux apprécier tes ailes à leurs justes valeurs. Un endroit ou tu ne serais pas obligé de les cacher, ni à te justifier. Si j'ai quitté l'Irlande, c'est pour m'y rendre. Le Nouvel Institut sonne pour moi comme une terre promise ou je serais dans un environnement calme, sure et en adéquation avec ma conception de la relation entres humains et mutants. Tu... pourrais peut être venir avec moi et te renseigner ?»
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Eniss

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MessageSujet: Re: [RP] Besoin d'elles, besoin d'oeufs [RP] Besoin d'elles, besoin d'oeufs EmptyLun 14 Jan 2013 - 1:12

J’étais très impressionné par le caractère d’Angeline. A n’en point douter, elle était une fille, que j’aurais à l’époque qualifiée de « du genre qu’on ne trouve que dans les magasines ». Cependant, il y avait quelque chose en elle qui m’interpellait. Ce n’est pas de notre mutation commune dont je parle là, mais bien de son caractère.
Pour moi, une fille était attirée par les hommes riches, puissants, il n’y avait aucune chance qu’une membre du beau sexe ne s’intéresse à moi. Une femme parfaite devait forcément être affriolante, consumériste, vouloir se faire voir – petite pensée à la fameuse directrice de la Confrérie que j’avais vue en vrai au plateau télé – et glousser très fort en parlant chiffon ou cuisine. Ma mère n’était pas comme ça, parce qu’elle m’avait porté avant que je naisse, mais toutes les autres aimaient ou admiraient les hommes qui avaient tout vu et tout fait.
Angeline était dépitée en constatant mes mensonges et ma manie de vouloir jouer au Bœuf, non pas parce que je n’étais qu’un moins que rien mais plutôt parce qu’elle tenait à une sorte de principe d’honnêteté entre nous. Elle semblait attendre de moi de la franchise et même être prête à accepter ce que j’étais, peu importait, tant que j’étais franc. Sans doute nos ressemblances y étaient-elles pour quelque chose, mais les faits étaient là : elle m’acceptait à nu.
C’était perturbant, et je ne savais quoi penser de son regard plein d’empathie, jusqu’à ce qu’elle réplique.


« Je... je... Eniss, je te préfère mille fois quand tu es sincère et que tu n'essayes pas d'inventer des trucs. J'ai très envie de t'aider, et pour moi, la première chose à faire est de te faire accepter et changer d'avis sur ta mutation. Pourquoi rejeter nos ailes ? Ne les trouves tu pas esthétiques ? Elles sont une partie intégrante de notre corps ! Elles... elles sont magnifiques et indispensables ! Elles sont utiles.

Je frissonnais au contact de ses appendices et je m’émerveillais d’un détail simple, mais auquel je n’avais jamais prêté attention : je ressentais le toucher au niveau des plumes, comme s’il s’agissait d’une portion de ma peau. Ou de gros poils, mais c’était moins poétique.
En revanche, j’étais surpris qu’elle arrive si bien à mettre des mots sur mes pensées sans que je lui en ai fait part.


Elles sont comme des bras : tu ressens la même chose lorsqu'on les touche, elles te servent à garder l'équilibre, et mieux que tout : elles t'ouvrent les portes sur de toutes autres libertés. L'Homme à toujours rêvé de voler et n'a eu de cesse de tenter d'imiter les oiseaux. Il suffisait d'être assez patient et Dame Nature à fait son œuvre et refuser d'utiliser son don serait dommage. Je suis persuadée qu'il y a plus d'une personne qui souhaiterait être à ta place ! Tu ne trouves pas ça naturel ? C'est parce que tu n'as jamais volé. C'est.. difficile au début mais tu te rendras vite compte que c'est grisant et totalement addictif. C'est une seconde nature chez nous et tu ne peux pas échapper à ça. Comme on dit : chasse le naturel et il revient au galop. Et dis moi pourquoi l'Homme n'est-il pas censé avoir des ailes ? L'Homme n'a pas toujours été Homme : l'Homme a déjà eu une queue car il descend de lointain ancêtres qui se déplaçaient à quatre pattes et pour se stabiliser, ils avaient besoin de ça, mais je ne vais pas t'embêter plus longtemps avec. La seule constante de l'univers est le changement, et l'espèce humaine est en constante évolution. La Nature se trompe, souvent, mais ces erreurs sont souvent éliminées d'elles mêmes. Par contre, quand elle trouve un bon filon, ses changements s'appliquent à long termes. Je crois que Dame Nature a trouvé un nouvel avenir pour l'humanité. Si nous, « mutants », étions vraiment des erreurs, alors pourquoi sommes nous de plus en plus nombreux ? »

Forcément, ses arguments faisaient mouche. Je n’avais jamais songé à la mutation comme une évolution, Darwin me passait très au-dessus de la tête. J’avais été très passif en classe, les dernières années où je l’ai fréquentée. Je ne le regrette pas, soit dit en passant. Je manquais d’arguments à lui opposer mais, pour le coup, c’était tant mieux. Cela ressemblait un peu à ce que Basile me disait, entre deux crises de nerfs pour que je me calme sur la drogue. Le souci avec lui c’était qu’il luttait sur plusieurs tableaux en même temps. Angeline avait fait mouche parce qu’elle avait attaqué un point très précis de ma personne. Elle semblait convaincue, passionnée, et ce malgré mon blocage évident à ce sujet.
J’essayais de faire un peu le tri pour trouver un truc à répondre le temps qu’elle se tut, mais elle repris avant moi, un feu ardent dans les yeux.


« Eniss, le monde est si hostile car il a peur, et il n'y a rien de plus dangereux que quelqu'un d’apeuré. Certains entretiennent cette peur car ils veulent en tirer partie, mais ça, c'est le propre de l'Homme. Les mutants sont les parfaits bouc-émissaires : ils donnent à l'humanité une cause à combattre. Mais avant les mutants, il y avait les religions : les musulements sont tous des terroristes, il existe un complot juif etc... et ça a justifié pas mal de guerres. Et même sans les religions : il y a bien une époque ou les noires étaient considérés comme des mutants, les homosexuelles comme des malades. Non, je veux croire qu'on pourra trouver un jour un terrain d'entente entre les « humains » et les « mutants ». Je suis mutante et fière de l'être, mais je ne veux pas voir pour autant disparaître les humains ! On a tous des amis proches ou de la famille qui est soit un mutant soit un humain. »


De l’histoire, maintenant. Rhaa, j’étais pas bon en histoire non plus et je me sentais bête face à ce qu’elle m’envoyait. Je savais qu’il y avait eu des guerres et tout, des histoires de religion, mais c’était tellement loin et intangible que ça passait à l’époque après ma guitare.
Le coup des amis m’acheva parce que j’aurais pu lui répondre quelque chose comme « non, je n’ai pas d’amis », ce qui était plutôt vrai. J’avais coupé tous les ponts avec ma vie d’enfant, je zonais beaucoup et je ne considérais pas Basile comme un ami, plutôt comme un tuteur. Du coup, ben, non, pas moi. D’autant que, par chez moi, être un mutant était un critère pour déterminer si on pouvait être amis.

Angeline, finalement, repris plus calmement.


« Tout ça pour dire que je te comprends, je ne te connais pas assez bien mais de ce que tu m'as dit, je comprends parfaitement ce que tu peux ressentir. J'ai eue de la chance d'être née dans une famille qui était tolérante sur la question mutante et je n'ai pas eu à souffrir de ma mutation. Je... je ne sais pas comment j'aurais réagit si j'avais été à ta place et j'imagine que ça doit être dur. J'ai vraiment envie de t'aider, et je ne veux pas que tu penses de telles choses sur tes jolies ailes. De toute façon, tu ne peux t'en séparer. Je ferais tout pour t'encourager à sauter le pas et t'aider à découvrir les joies de voler. Eniss, je te le promets, tu ne regrettas pas cette expérience, c'est tellement... tellement... magique. Je suis désolée mais je ne peux vraiment pas mettre de mots dessus, c'est juste... indescriptible. »
« Tu sais, il y a bien un endroit ou tu pourrais apprendre à mieux apprécier tes ailes à leurs justes valeurs. Un endroit ou tu ne serais pas obligé de les cacher, ni à te justifier. Si j'ai quitté l'Irlande, c'est pour m'y rendre. Le Nouvel Institut sonne pour moi comme une terre promise ou je serais dans un environnement calme, sure et en adéquation avec ma conception de la relation entres humains et mutants. Tu... pourrais peut être venir avec moi et te renseigner ?»


- Non.

Ce mot était sorti de ma bouche sans que je puisse le contrôler, tranchant comme un sabre, aussi définitif que la mort. Je réalisais à peine ce qui venait de sortir avant de rajouter, précipitamment.

- Enfin, je veux dire… Désolé, je ne veux pas te faire de peine, mais je ne peux pas. Enfin, je crois… C’est difficile à dire. Je la regardais avec un regard plein de franchise et je livrais toute l’honnêteté dont j’étais capable. Je comprends qu’on est proches et je comprends ta décision. J’aimerais beaucoup venir avec toi, rejoindre cet Institut dont tu parles. J’en ai entendu parler, d’ailleurs, et je n’ai pas envie de le rejoindre. C’est trop… Bizarre. Tous ces gens, réunis au même endroit, ça fait un peu cage aux monstres, et je n’ai pas envie d’en faire partie.

Je la regardais longuement, en prenant du recul sur ce que je venais de dire. Avec des mots à peine voilés, je venais de la qualifier de monstre. C’était loin de ce que je pensais d’elle bien sûr, elle n’avait rien d’un monstre. Ses ailes, même si elles représentaient pour moi l’Abomination, paraissaient incarner la pureté sous sa plus simple forme. Elle avait des ailes, oui, elle les utilisait, elle en était même fière.
Ses arguments m’avaient vraiment touché et j’essayais de les appliquer à d’autres cas. Par exemple les yeux. Quelqu’un qui naît aveugle est handicapé et, malgré les progrès actuels en médecine, il était considéré par la plupart des gens comme un faible, une sorte de rebus, voire même de parasite, ne vivant que grâce à la société. Le genre de personne qui se ferait rapidement bouffer par un lion. Mais c’était un raisonnement idiot dès lors que l’on considérait que tous les êtres méritent de vivre, quelle que soit la manière dont la Nature les avait pourvus au départ.
Et c’était bien là l’effet que je me faisais : je me voyais comme une sorte de handicapé volontaire, quelqu’un qui se serait bandé les yeux parce qu’ils n’avaient pas la bonne couleur et qui essayait de faire passer ça pour une cécité de naissance. Non seulement je devais passer pour un mythomane, mais en plus j’étais coincé dans un cercle vicieux concernant ma propre estime. Je sentais bien qu’Angeline me proposait une échappatoire à ma vie déchue, c’est pourquoi mon avis changeait, hésitait, revenait sur sa parole.

Mais revenons-en au monstre. J’essayais tant bien que mal de tempérer mes propos.


- Tu sais, je ne veux pas te traiter de monstre, je suis très mal placé pour ça. J’apprécie ta proposition, en fait. Avec un effort nouveau, je dépliais mon aile droite pour caresser une des siennes. Mon visage affectait une certaine timidité, au travers de la concentration nécessaire pour faire faire à mon appendice des trucs que je ne lui avais jamais osé demander. Mais j’ai des choses à régler par chez moi, il faut que je rentre. Affectant un air pensif quelques secondes, je repris. En fait, je crois que je vais te rejoindre à l’Institut. Pour en apprendre plus sur moi, tu pourras m’apprendre à voler ? Je crois qu’avec toi, je pourrais me lâcher.

J’étais très tenté de la rejoindre tout de suite, mais le souvenir douloureux de ma mère me hantait de plus en plus depuis que l’idée de vivre à l’Institut faisait son chemin dans mon esprit. Si je partais vivre là-bas, je devais en informer ma mère, lui expliquer qui j’étais, ce que j’étais. J’avais très peur de la retrouver, après la manière dont on s’était quitté, mais il fallait que je le fasse.
Cette discussion à cœur ouvert m’avait donné le goût de la franchise. Au risque de passer pour un fils à maman, j’éludais l’ensemble de mes pensées pour ne sélectionner que l’essentiel.


- C’est par rapport à ma mère, précisai-je avec un visage plutôt sérieux et concentré. Je dois la revoir. Je lui dirai où je vais, que j’ai une idée plus précise de ce que peut-être le bonheur pour moi. Là, mes traits s’adoucirent, devenant beaucoup plus avenants, malgré un faciès toujours aussi décharné, avant de devenir hésitants, inquiets. Dis, tu… Tu voudras toujours bien que je vienne ?

Ce n’était pas l’Institut, ni de grands idéaux que je voulais rejoindre pour l’instant. Je m’étais senti bien avec Angeline, et c’était d’elle que j’avais besoin. Son avis serait donc déterminant : elle m’avait invité, mais je l’avais traitée de monstre.
Il y avait là le début d’un grand changement, mais il fallait y aller en douceur, petit à petit. A noter que si j’avais su ce qui m’arriverait à mon retour en Amérique, j’aurais foncé à ses côtés sans réfléchir.
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MessageSujet: Re: [RP] Besoin d'elles, besoin d'oeufs [RP] Besoin d'elles, besoin d'oeufs EmptyMar 15 Jan 2013 - 20:26

« - Non. »


Sa réponse fut tellement sèche et directe que je le pris presque comme une agression ce qui se traduit par un petit mouvement brusque et incontrôlé de mes ailes : juste un petit battement. Quand je vous disais qu'elles étaient un véritable moyen d'expression...

Eniss semblait avoir prit conscience de la brutalité de sa réponse qui l'avait visiblement lui aussi surpris, avant de nuancer un peu ses propos :



« Enfin, je veux dire… Désolé, je ne veux pas te faire de peine, mais je ne peux pas. Enfin, je crois… C’est difficile à dire. Je comprends qu’on est proches et je comprends ta décision. J’aimerais beaucoup venir avec toi, rejoindre cet Institut dont tu parles. J’en ai entendu parler, d’ailleurs, et je n’ai pas envie de le rejoindre. C’est trop… Bizarre. Tous ces gens, réunis au même endroit, ça fait un peu cage aux monstres, et je n’ai pas envie d’en faire partie. »


Je ne pus cacher ma déception de le voir décliner mon offre. C'est vrai : on aurait pu apprendre tellement de choses ensemble et progresser cote à cote ! Après tout, même si j'avais déjà un peu l'expérience du vol contrairement à lui, nous étions tout de même au degré zéro de la maitrise de notre mutation ! Il aurait surement été intéressant de faire nos premiers pas ensemble car j'étais convaincue que nous progresserions plus rapidement main dans la mains plutôt que chacun séparément, surtout que j'étais persuadée qu'il ne chercherait pas se lancer de lui même. C'était vraiment... dommage.

Et puis de la à considérer l'Institut (ou la Confrérie, ça marchait de paire) comme une foire aux monstres, on croirait entendre un anti-mutant ! Mais je ne le blâmais pas pour cela : il n'avait visiblement pas eu la chance d'être entouré les bonnes personnes ou d'évoluer dans un environnement non hostile aux mutants. Cela se ressentait qu'il n'acceptait pas totalement ces deux grandes ailes de plumes qui lui poussaient dans le dos, et ça aussi je pouvais le comprendre. Après tout, dans la période de l'adolescence, on avait déjà assez de problème existentiels à régler, même quand on était bien tranquille dans son petit cocon familiale ! Alors rajouter par dessus une mutation dans le tas, physique de surcroit ! De quoi donner un petit cocktail explosif.

Eniss semblait vouloir s'excuser de s'être exprimé ainsi, pensant m'avoir quelque part blessée en utilisant le terme de monstre. Je ne m'en étais pas sentie affectée d'une part parce que venant de lui, je savais qu'il ne signifiait pas cela à l'encontre de tous les mutants mais se considérait, malheureusement, lui même comme un monstre, et d'autre part parce que « monstre » était bien un euphémisme pour la plupart des anti-mutants : des insultes, j'en avais subie des bien pires, plus vicieuses, plus sales, plus directes et plus personnelles. « Monstre » était bien le mot le plus light qu'il m'avait été donné d'entendre pour parler des mutants. J'étais nettement plus habituée à des agressions plus gratuites et lourdes.



« Tu sais, je ne veux pas te traiter de monstre, je suis très mal placé pour ça. J’apprécie ta proposition, en fait. Mais j’ai des choses à régler par chez moi, il faut que je rentre. En fait, je crois que je vais te rejoindre à l’Institut. Pour en apprendre plus sur moi, tu pourras m’apprendre à voler ? Je crois qu’avec toi, je pourrais me lâcher. »


Alors qu'il parlait, l'espoir renaissait dans mon regard. Si son « non » avait été automatique, directe et sans réflexion préalable, il argumentait maintenant dans mon sens. J'étais heureuse qu'il change d'avis, mais je demandais cependant s'il était sincère. Me promettait-il juste pour me faire plaisir, m'endormir pour mieux s'échapper ? Une sorte de « Houla ! Si jamais je refuse elle va me tanner à coup d'arguments jusqu'à ce que j'accepte ! Il faut lui donner de quoi se mettre sous la dent et filer en vitesse ! ». Mais s'il pensait comme cela, il se trompait. La encore, je rabâche peut être, mais c'était quand même une occasion trop rare que de rencontrer son... homologue ? Je n'aimerais juste pas que cette fois soit unique et peut être me montrais-je un peu trop entreprenante de peur que cette occasion m'échappe ? Eniss était un nomade, un oiseau libre : peut être appréhendait-il aussi l'idée d'intégrer un nid et de trouver ou retrouver des attaches ?

D'un autre coté, Eniss faisait maintenant preuve d'une honnêteté réconfortante et c'était plutôt ma nature candide et idéaliste qui prenait le pas et je prenais sa promesse comme étant effective. C'était de toute façon le plus rassurant pour moi et pour cela je lui en était reconnaissante. Il avait même prit l'initiative de venir à son tour trouver mon aile de la sienne, chose que j'interprétais comme un début de réussite de ma plaidoirie pour les mutants. Il m'avait même presque fait rougir en m'avouant penser pouvoir « se lâcher » avec moi (en parlant du vol bien sur).

Eniss pensait devoir se justifier, alors que j'aurais très bien respectée son intimité et il me précisa :



« C’est par rapport à ma mère. Je dois la revoir. Je lui dirai où je vais, que j’ai une idée plus précise de ce que peut-être le bonheur pour moi. Dis, tu… Tu voudras toujours bien que je vienne ? »


Je lui répondis :


« Je comprends, la famille c'est sacré. J'espère qu'elle comprendra ! Et oui bien sur, je t'attendrais à l'Institut ! Ça me fait vraiment plaisir de te voir accepter ma proposition. Ce sera un véritable plaisir de t'aider à « sauter le pas » et je suis sure que là haut, on pourra apprendre à maitriser le vol en toute tranquillité. »


C'est vrai que j'avais joui d'une possibilité de m'exercer au vol dans des endroits reculés et isolés de mon Irlande natale et Eniss n'avait peut être pas eu cette chance. L'institut devait être assez éloigné de Londres pour être à l'écart de la plupart des personnes indiscrètes et ainsi nous donner la possibilité « d'exercer notre art » en toute liberté. Ce sera un bon endroit où débuter pour Eniss.

Cherchant à en apprendre plus sur mon interlocuteur et profitant de son apparente résolution quant à parler en toute franchise, je le questionnais, plus timidement :



« Et donc... sinon tu es... heu, un artiste de rue ? Et comment t'es tu retrouvé à Londres ? »


J'essayais, maladroitement, de détourner un peu la conversation car si notre mutation était le principale sujet, j'aimais à être considérée comme étant autre chose qu'une paire d'ailes avec accessoirement une personne au bout. Il m'avait déjà confié certaines choses plutôt personnelles et j'étais prête à en faire de même car je n'envisageais pas notre relation, quelle qu'elle soit, autre qu'un échange franc, et pour cela je pensais qu'il était important de connaître l'autre.
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MessageSujet: Re: [RP] Besoin d'elles, besoin d'oeufs [RP] Besoin d'elles, besoin d'oeufs EmptyDim 24 Fév 2013 - 16:21

Je ne réalisais pas, à l'époque, le changement qui s'était opéré en moi. Ce fut si rapide pourtant, si soudain. Je n'était déjà plus le même Eniss, en à peine quelques échanges. J'étais quelqu'un d'autre, quelqu'un de serein et qui se sentait enfin entier. J'aimais ce que j'étais devenu et devoir m'en aller m'arrachait le cœur. Je poussais un soupir quand elle confirma qu'elle m'aiderait à voler.
De ce que je compris, elle aussi avait envie de rester en ma compagnie, d'apprendre à me connaître. Sinon, pourquoi aurait-elle tenu à poursuivre la conversation ? J'appréciais cette attention et je lui répondis. Elle m'avait lancé, peut-être sans le savoir, sur un sujet qui me passionnait : la musique.


- Oui, artiste de rue, en quelque sorte... Enfin, je ne sais pas, je n'ai jamais eu de fiche de salaire, donc je ne sais pas comment ça s'appelle. Je riais de ma blague, avant de poursuivre. En fait, je fais ça dans la rue pour survivre le temps de percer dans le métier. Tu auras sans doute remarqué que je veux devenir une star internationale, vu mon, euh... Comportement, disons. J'aimerais remettre à neuf les vieux rocks d'antan, tu sais que certains confondent avec la musique classique ? Confondre Paul McCartney avec des vieux poudrés datant du Moyen-Âge, faut le faire quand même !

Progressivement, mon ton était devenu plus enflammé, puis soutenu. Je m'emballais, seul, au sujet d'un univers où je croyais avoir ma place. Comme tous les passionnés, je détenais LA vérité, et je tenais à tout prix à l'asséner à quiconque se dressait sur mon chemin. Angeline ne ferait pas exception.

- C'est sûr qu'aujourd'hui, vu ce qu'on entend et ce que les gens écoutent, je ne risque pas d'être visible. Non mais franchement, c'est comme cette connerie de A-Pop, tu y crois, toi ? De la Pop africaine, avec des clips sur fond de savane, des tambours, des os dans le nez... Alors bon, je ne nie pas l'intérêt musical de la Pop en général, hein, mais franchement, quand on voit les variantes qu'ils sortent, comme l'Eco A-Pop, simple version écologique de l'autre, là. On écoute des musiciens pour leur musique ou pour le fait qu'ils portent des fringues biodégradables ? Ça devient ridicule et... Hum, pardon, je m'échauffe pour rien, ce n'est pas ta faute après tout.

Je me calmais progressivement. Mon visage était rougis par l'intensité de mon discours et je reprenais lentement ma respiration. Mon corps avait perdu sa posture colérique – sourcils froncés, gestes saccadés, postillons – pour reprendre un rythme de vie plus paisible et quelque peu gêné.

- Et toi, tu écoutes de la musique ? Tu as des passions particulières, à part voler dans le ciel ? Après une pause, je préférais la rassurer concernant ma tolérance musicale. Tu sais, tu as le droit d'aimer la A-Pop, ou n'importe quelle variante, hein. Je ne juge pas les gens sur leurs goûts, ce serait trop bizarre. Et j'ai une bonne oreille, si tu me fais écouter un morceau que tu aimes, je peux te le rejouer à peu près à la guitare.

Ne remarquant pas ma répétition du « trop bizarre », je me rappelais de sa deuxième question, que j'avais momentanément oubliée. Elle me refit penser à ces derniers jours et, bien qu'ils avaient été très douloureux, j'essayais d'en parler avec légèreté, sans doute un moyen pour moi de passer à autre chose, de commencer à oublier.

- Oh, et pour ma présence à Londres, je suis venu pour un Show télévisé au sujet de la question mutante, justement. Je pensais qu'en passant à la télé, je me ferais peut-être remarquer par un producteur, mais... Ça a mal tourné, comme tu as dû le lire dans les infos. C'était horrible à vivre. Mais l'avantage c'est que je suis encore ici à cause de ça, raison pour laquelle nous nous sommes rencontrés ! Un mal pour un bien, dirons nous, haha.

Mon dernier rire était tout sauf convainquant et signifiait « si on pouvait ne plus jamais parler de ça, ce serait cool, merci ».

- Et toi, dis, qu'est-ce qui t'a amené ici ? Pas ma musique, j'imagine, rajoutais-je sur le ton de la blague, pour tenter de la faire rire. Le Nouvel Institut est basé à Londres ? J'ai vu certains membres, à la télé, dans les journaux. Ils n'ont pas l'air d'être des rigolos. C'est une école en fait, c'est ça ? La rumeur selon laquelle il s'agit en fait d'une armée de terroristes mutants est infondée, tu crois ?

J'avais posé cette même question sur le même ton que tout le reste, elle était très innocente, même si elle pouvait être perçue comme sarcastique. Je n'avais aucune idée de ce qu'il pouvait s'y passer, entre tous ces mutants, et vu que je m'étais engagé à les rejoindre, autant savoir un peu ce qui pouvait animer leurs soirées.
Si c'était une école, il faudrait que je trouve un financement, par exemple. Toutes les informations étaient bonnes à prendre.
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MessageSujet: Re: [RP] Besoin d'elles, besoin d'oeufs [RP] Besoin d'elles, besoin d'oeufs EmptyJeu 28 Fév 2013 - 17:56

Quand mon ange roux répondis à ma tentative d'en apprendre plus sur lui, une flamme de passion à la limite du fanatisme le gagna alors que mon plus grand plaisir il parlait de lui et de ce qui visiblement l'animait et le faisait vivre : la musique. Il s'enflammait en parlant avec envie et dévouement de la musique qu'il aimait, de cette passion qui le guidait, de ses périodes préférées et des tendances actuelles qu'il considérait comme une dérive des genres.

A le voir ainsi s'agiter pour un rien, je ne pus m'empêcher de sourire car il me faisait étrangement penser à quelqu'un d'autre qui partageait sa mutation. En effet, dans des domaines tout autres, j'avais également le don pour me monter la tête toute seule et défendre avec passion mes convictions et mes gouts même si l'on ne les remettaient même pas en question. Une fois de plus, cela nous faisait un point commun.

Alors qu'il se débattait encore à essayer de me faire comprendre que la A-Pop n'était pour lui que le degré zéro de la musique ayant profité du déclin prononcé de la K-Pop pour proposer une saveur similaire dans un emballage différent, il finit par se contenir de lui même et se calmer petit à petit. Il me demanda alors quels étaient mes goûts musicaux et mes hobbies. Etait-il comme moi à la recherche d'informations sur son interlocutrice ? Ou répondait-il juste poliment pour entretenir une simple conversation ? Je crois qu'il avait saisit l'intérêt que je portais à cette rencontre, la question était de savoir ce qu'il allait en faire. Je lui répondis alors :



« Eh bien... justement, j'apprécie de temps en temps ces « vieux poudrés datant du Moyen-Age ». »


Je souris légèrement pour lui indiquer que je ne tenais pas rigueur de son jugement sur les grands compositeurs de la musique classique avant de rajouter :


« Disons que moi aussi, il m'arrive de jouer d'un instrument. Bon, pas de la guitare mais je dois avouer que je sais me débrouiller sur un piano, alors forcement, la musique classique est incontournable. Sinon, j'apprécie grandement le jazz, même si beaucoup considère ça aussi comme de la « musique classique ». Autrement, en musique un peu plus contemporaine, j'ai une petite préférence pour la musique électronique du début du siècle : je doute que tu puisses en rejouer avec ta guitare, mais c'est très gentil et attentionné de ta part ! »


En fait, j'étais très tolérante et peu difficile dans mes goûts musicaux et mise à part quelques exceptions près j'écoutais un peu tout les styles. Passé cette interlude « musique », sujet dont je le savais maintenant passionné et quasi-indissociable de son mode de vie, il finit par me confier la raison de sa présence dans la capitale britannique. Il m'apprit alors qu'il avait participé au Whalen Show et qu'il était la quand... eh bien, quand l'attentat eu lieu. Mille questions me brulaient les lèvres mais je sentais bien que c'était encore trop récent et trop éprouvant dans son esprit pour en parler ouvertement. Je lui dis :


« Oui, j'ai entendu ça... ça a du être horrible... »


Après un petit silence pour lui montrer que je comprenais la gravité de la situation et que je compatissais, je lui proposais alors :


« Si... si tu veux en parler, je suis la hein ? N'hésites pas. »


A vrai dire, j'étais tellement inquiète de ne pas avoir la certitude de le revoir un jour (malgré sa promesse de venir me rejoindre à l'Institut) que j'essayais désespérément de nouer un lien quelconque. De plus, meilleurs sera ce dernier et plus j'estimais grandes les chances que l'on puisse découvrir, échanger et partager ensemble de nouvelles expériences.

Vint alors ses questions sur les raisons de ma présence à Londres et également sur l'Institut. J'appréciais cet intérêt qu'il pouvait avoir sur cet établissement car cela me rassurait légèrement sur le fait qu'il allait tenir sa promesse. Après avoir lâché un petit rire cristallin en réaction à sa petite plaisanterie, je lui expliquais donc :



« Eh bien en faite j'habite pas très loin de Cork en Irlande et justement, je suis venue rejoindre l'Institut. Je ne saurais juger ces personnes avant de les avoir connus, mais je suppose que comme dans toute institution, il faut des structures solides et il se peut qu'effectivement certains peuvent paraître pas très marrant. Mais tu sais, il n'y a pas que des « vieux » là haut : il y a beaucoup d'étudiants (et d'étudiantes) de tout age et de tout horizon. Je crois que c'est l'un des meilleurs endroit pour faire des rencontres, voir du monde et recevoir de bons enseignements.
Sinon oui, c'est une école et non, je ne pense pas que ce soit une armée de dangereux mutants. Certes, il doit bien y avoir un ou deux mutants capable de déclencher un cataclysme, mais j'ose imaginer que s'ils sont là c'est pour justement protéger les autres (mutants comme humains) et non pour tuer pour le plaisir comme le laissent entendre certains médias... »



Après une petite pause, je me permis de rajouter, la mine grave et inquiète :


« J'espère que tu reviendras vite à Londres une fois rentrée aux Etats-Unis... »


J'étais très mal placée pour lui donner un quelconque conseil, surtout que s'il rentrait là haut, c'était pour annoncer à sa famille ce qu'il voulait faire de son avenir, mais je ne comprenais que difficilement les mutants qui décidaient de rester dans ce pays ou toutes les lois étaient anti-mutantes au possible et ou la vie quotidienne d'un porteur du gène X devait être un véritable calvaire. Même s'il ne faisait pas forcement bon vivre d'être un mutant en cette époque troublée, les Etats-Unis étaient vraiment LE lieu à éviter à tout prix. J'espérais simplement qu'il ne lui arriverait rien là haut car personne n'était à l'abri d'une agression d'un fanatique anti-mutant, surtout dans ce pays.

Un petit silence gêné s'était installé et prenant une grande inspiration en reprenant un ton plus jovial et lui offrant de nouveau un petit sourire, je lui demandais :



« Et sinon, est-ce qu'il y a un numéro de téléphone, une adresse mail ou physique ou je pourrais te joindre ? Comme ça tu pourras me tenir au courant... si tu veux hein, je te force pas »


*Bientôt il va croire que tu veux l'espionner et te prendre pour une folle furieuse* pensais-je.

Il n'aurait pas tout à fait tord en me prenant pour une fanatique. Même si je rejetais tous ces extrémistes, leurs idées et leurs comportements, il m'arrivait d'être assez intrusive parfois... bon pas au point d'en faire une maladie non plus ! Fallait pas pousser !

Jetant un coup d'oeil à l'heure sur mon smartphone, je lui annonçais :



« J'ai encore un peu de temps avant de prendre mon bus. Tu... tu me jouerais un petit quelque chose ? Ce que tu veux »
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Eniss

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MessageSujet: Re: [RP] Besoin d'elles, besoin d'oeufs [RP] Besoin d'elles, besoin d'oeufs EmptyLun 4 Mar 2013 - 22:10

« Eh bien... justement, j'apprécie de temps en temps ces « vieux poudrés datant du Moyen-Age ». »

A ces mots, je crus avoir fait une boulette. Critiquer le style musical apprécié par quelqu’un était très souvent le meilleur moyen de se le mettre à dos. Dans mon cas, critiquer le rock anglais pouvait déclencher l’équivalent d’une guerre thermonucléaire en paroles. Elle semblait pourtant ne pas se soucier du langage parfois familier avec lequel je m’exprimais. Faut dire qu’elle n’était pas au bout de ses peines à ce niveau là.
Après avoir bien noté qu’elle riait de ma formulation, je me détendis et écoutai la description de ses goûts. Du classique et du jazz donc, avec un soupçon d’électro...
Qu’on soit bien d’accord, je me considérais à l’époque comme un génie de la musique. Pour moi, même si tous les styles ne se valaient pas et qu’il y en avait de plus « nobles » que d’autres, je me faisais un point d’honneur à les connaitre tous et à connaitre au moins quelques morceaux de chaque, histoire de montrer au monde entier – ou, à défaut, aux gens qui étaient tout autour – que je me plaçais clairement au dessus du lot. J’avais donc quelques partitions en tête et je réfléchissais à une sorte de cadeau auditif à lui faire. Mais plus tard. Là je répondis à sa remarque concernant mon incapacité probable à jouer de l’électro.


- Tu sais, la guitare électrique, c’est vachement facile d’en sortir un son impressionnant. On les voit tous suants dans les clips, fronçant les sourcils sous un effort de concentration mais en fait c’est plus du cinéma qu’autre chose : ils auraient la même posture sur une guitare sèche. Sauf que le son, t’as pas d’ampli dessus.

J’appris plus tard que cette dernière phrase était fausse. Bien sûr qu’il y avait un ampli, sinon le son d’une corde qui vibre ne porterait pas bien loin de lui-même. Cette amplification n’était juste pas électrique.
J’en profitais pour noter aussi qu’elle jouait du piano. Il y a toujours un échange qui peut s’opérer entre deux musiciens, ils peuvent jouer ensemble, improviser, apprendre à l’autre à jouer de son instrument… Je n’ai jamais pu m’exercer au piano et, si la base paraissait simple, les morceaux les plus fous semblaient… Fous, justement. Un bon défi que je serais content de relever. J’avais hâte de me rapprocher d’elle.

Ensuite la discussion fit un détour qui ne me plut pas du tout. Elle me demandait si j’avais envie d’en parler ? En réalité, j’étais tiraillé entre l’envie de me confier et celle de me terrer dans un mutisme total. Me confier parce que, à ce qu’il parait, c’est bon de raconter ce que l’on a vécu, ça permet de partager la douleur, blablabla. Sauf qu’ici, non seulement je ne voyais en quoi ça allait me soulager de la traumatiser avec des détails aussi choquants et sordides.
Au lieu de cela donc je lui demandais un sursis grâce à une formulation que je trouvai tout à fait appropriée :


- Désolé mais non, je vais attendre d’oublier avant de pouvoir t’en parler.

Ceci dit avec une mine très grave, je profitais de peindre un sourire un peu douloureux sur mon visage afin de bien lui faire comprendre que je ne lui en voulais pas du tout d’insister autant. La curiosité, bien qu’étant un vilain défaut, était aussi un moyen de montrer à quelqu’un qu’on s’inquiète, qu’on s’intéresse à lui. Même si sur le moment je ne pensais pas à tout ça, je voulais juste fuir les visions qui me hantaient depuis la veille.

Parler école et Institut m’égaya quelque peu. Je n’avais pas aimé l’école, sa structure avait été trop rigide pour moi. Il fallait se lever tôt pour aller bosser des trucs qui ne m’intéressaient pas le moins du monde. En plus je m’étais battu une paire de fois. Certains me regardaient de haut et je n’aimais pas ça. Bon, faut dire aussi que je m’étais calmé depuis, assagi. La drogue sans doute n’y était pas anodine.
C’était une bonne question ça aussi, comment je ferais pour me « fournir » si je rejoignais une structure telle que l’Institut ? Si j’avais envie de prendre deux ou trois journée sabbatiques ? Si le cours de maths ne me branchait pas et que je préférais aller dormir sur l’herbe ou sortir ma guitare ? Toutes ces questions, loin de me décourager, titillaient mon intérêt : j’avais hâte d’y être rien que pour braver leurs lois. Enfin, ça c’est la manière dont je fantasmais l’école. Il s’avère que cela ne se passa pas tout à fait comme je l’imaginais, mais bon. Au moins j’étais très motivé et c’est sans mauvaise foi que je pus répondre :


- Je t’ai donné ma parole, allons… Tu ne me fais pas confiance ? Un petit sourire espiègle passa sur mes lèvres. Si ça peut te rassurer, tu m’as entièrement convaincu de te suivre et, même si me retrouver dans cette « foire aux monstres », pour reprendre mon expression, me fait un peu peur, je suis aussi excité à l’idée de vérifier avec mes yeux comment la vie là-bas se passe. S’ils sont de dangereux terroristes, nous le verrons bien assez vite. Et s’ils peuvent m’aider… Enfin, nous aider, précisai-je en lui lançant un clin d’œil affectueux, ce serait dommage de s’en priver. Au fait, comment on s’inscrit, tu le sais ? Il y a un dossier à remplir ? Et les frais d’inscriptions sont de combien ? Je n’ai pas beaucoup de moyens, tu sais.

Pour le reste, la ville de Cork ne me disait rien du tout. Cela me faisait penser à une série télé sur le thème des mutants, « Kork’s Adventure », où un jeune mutant bravait la société et les interdits. Chaque épisode se terminait mal jusqu’au moment où, à la fin, il tuait sa mère par accident alors qu’il avait passé une grande partie de ses aventures à la rechercher. Cette série, profondément mutophobe, avait cartonné quand j’étais gosse, elle permettait de mettre en évidence le danger que représentait le gène X par le biais d’un scénario triste à en pleurer.
Je me gardais bien de partager cette pensée et je me contentais de hocher la tête quand elle prononça le nom de sa ville. Inutile de faire des parallèles aussi foireux.

Enfin, pour ce qui était de l’adresse et du numéro de téléphone, je me contentais d’ouvrir grand les bras en signe de démonstration :


- Tu peux voir là toutes mes possessions. Je n’ai ni téléphone, ni adresse. Je dois bien en avoir une électronique mais je ne l’ai pas consultée depuis... Pouh, je crois que j’en ai oublié le mot de passe. Mais qu’on soit bien d’accord, ça ne veut pas dire que je ne tiendrai pas ma parole. Je mettrai le temps qu’il faudra, mais je te rejoindrai, pas de souci.

Je voyais bien où elle voulait en venir avec toutes ses dernières questions et je n’étais pas dupe : elle tenait vraiment à ce que je la rejoigne à l’Institut. J’avais dit que je le ferais, alors ce serait le cas. Cependant, je ne pouvais pas m’empêcher de me demander si cet intérêt soudain tiendrait ne serait-ce qu’une semaine. Je demandais à voir. Rares étaient les gens, selon mon point de vue, à s’être vraiment intéressés à ma personne. Elle avait vu plutôt clair dans mon jeu, mais que se passerait-il lorsqu’elle rencontrerait tous ces jeunes qui lui ressemblent tant ? Allait-elle m’oublier ?

J’ignorais ces pensées pour répondre à sa dernière demande.


- J’en serais honoré. Je te propose qu’on se rhabille – il ne faudrait pas qu’un passant perdu porte l’alarme parce que nous avons des ailes – et qu’on s’assoit tranquillement sur ce tronc, là ? Je désignais un vieux morceau de bois partiellement recouvert de mousse qui permettrait à Angeline de s’installer sans abîmer ses précieuses ailes blanches. Moi je n’avais pas ce souci, je pouvais me poser sur le sol. Ça va être un morceau qui se joue plus souvent au piano, il me semble, tu devrais reconnaitre très vite. Je crois que l'auteur s'appelle Batcheuh.

Ceci dit, je me lançais dans ma petite interprétation. J'étais loin du sommet de mes performances, quelques fausses notes parsemaient çà et là mon jeu, mais il était plutôt facile et cours. Je m'amusais bien et je pouvais regarder ailleurs que sur mes doigts, pourquoi pas l'attitude de mon ange blanc ?
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MessageSujet: Re: [RP] Besoin d'elles, besoin d'oeufs [RP] Besoin d'elles, besoin d'oeufs EmptyMar 19 Mar 2013 - 21:03

Eniss essayait toujours de me rassurer sur sa bonne foi en m'assurant de ma capacité de persuasion et s'avouant totalement convaincu par mes arguments pour tenter de le voir me rejoindre à L'institut, un petit doute persistait en moi, surement à mettre sur le compte de mon naturel méfiant mais surtout à cause de l'inexplicable envie qui était née en moi de le voir me rejoindre pour en apprendre plus sur lui, dans un environnement à la fois isolé et loin de toute hostilité. J'avais été très loin de me douter que rencontrer quelqu'un, finalement aussi « proche » de moi sur le plan de la mutation, me ferait tant ressentir le besoin de créer un lien, car étrangement, j'avais très peur de le perdre comme si nous n'étions plus que deux face à l'univers tout entier.

Bon, j'en rajoutais peut être un peu trop, mais sur le moment, c'était ainsi que je le ressentais. Malgré nos différences, malgré tous les mystères qui l'entouraient et le fait que je ne connaissais à vrai dire pas grand chose sur Eniss, j'avais envie de partager un petit bout de chemin avec lui et voir ou nous mèneraient nos pérégrinations. Tout ça pour dire que quand il me demanda si je ne lui faisais pas confiance, je savais pas quoi lui répondre, surtout quand il rajouta «  tu m’as entièrement convaincu de te suivre ». Ah ! Méfiance, quand tu nous tiens !

Il me requestionna alors sur les modalités d'inscription à l'Institut, s'il devait trouver un financement ou autre. Je me fis alors un très grand plaisir de le rassurer :



« Oh non non ! L'Institut a de la chance d'avoir de puissant contributeurs qui n'hésitent pas à financer cet établissement qui fait quand même figure d'exception dans le monde. Si tu étais au Whalen Show, tu as peut être du entendre parler de Mademoiselle Lemington ? C'est elle qui possède les bâtiments de l'Institut, enfin sa famille possédait le manoir et elle l'a gracieusement mit à disposition du Nouvel Institut. C'est aussi en grande partie grâce à elle que cet établissement est ouvert à tous les mutants, quelque soit leurs moyens ! Ne t'inquiète pas pour ça, tu y seras plus que le bien venu. Tu n'as même pas forcement besoin de prévenir de ton arrivée, même si cela est peut être un peu plus simple pour eux. Par exemple moi, ils sont normalement au courant de mon arrivée, enfin je pense. »


J'espérais avoir été assez convaincante sur le fait que même s'il n'avait aucune ressource, l'Institut l’accueillerait et que justement, cela pouvait lui offrir la possibilité de se poser un petit peu et de repartir sur une base plus solide. Surtout quand il confirma ce que je pensais : il n'y avait pas de réels moyens de le contacter directement. Eniss était en quelque sorte un drôle d'oiseau migrateur, voletant ou bon lui semblait sans de vrais attaches. A défaut de pouvoir le suivre, j'aimerais justement essayer de lui proposer un nid douillet ou il pourrait trouver refuge et une oreille toujours prête à l'écouter.

En parlant de l'écouter, comme je m'y attendais, Eniss accepta volontiers de me jouer un morceau de son choix mais me conseilla de me « revêtir ». Retrouver la contrainte de mon grand manteau et immobiliser mes ailes ne m'enchantait guère mais il avait raison : si jusqu'à présent, la végétation environnante et le coin plutôt éloigné des sentiers nous avait permit de prendre un peu nos aises avec nos ailes, rien ne servait d'alarmer les passants, surtout après l'attentat de la nuit.

Une fois donc le pénible repos forcé imposé à mes ailes, j'appréciais la délicate attention de mon musicien qui me proposa un « siège » pour être aux premières loges de son spectacle. Il m'informa que ce dont il allait jouer était plus traditionnellement interprété au piano plutôt qu'à la guitare et j'en déduisais qu'il devait s'agir de musique classique ou de jazz, cependant, je ne connaissais pas de « Batcheuh » dans mon répertoire musicale. Je le laissais commencer avant de poser la moindre question.

Alors que ses doigts commençaient à s'activer sur son instrument avec une technique et une agilité indiscutable malgré certains petits accrocs dont je ne tenais pas compte, j'identifiais effectivement instantanément et sans difficulté son choix : le très célèbre prélude en do majeur de Bach. Cette succession d'accords arpégés si caractéristiques avec ses modulations autours des tonalités voisines en faisaient à n'en pas douter un air facilement assimilable et reconnaissable pour la plupart des personnes.

J'esquissais un léger sourire pour signifier à Eniss que j'avais reconnu son morceau. Appréciant la mélodie qui coulait comme une source d'eau cristalline, je reportais mon attention sur ces doigts de musiciens qui virevoltaient sur le manche de la guitare et qui décrochaient chaque note d'une simple caresse sur les cordes. Ça, on ne pouvait pas lui enlever : il se débrouillait comme un chef.

Mais ce qui m'impressionnait surtout c'était son interprétation : je ne pouvais pas juger de la diversité de son répertoire puisque je n'avais entendu que deux de ses morceaux mais pour un type qui aimait le rock et qui était à fond dedans, je trouvais étonnant qu'il se soit intéressé à de la musique classique, qu'il caractérisait lui même de musique pompeuse ; qu'il s'y soit intéressé et qu'il en apprenne au moins un morceau ! Décidément, Eniss était une personne pleine de ressource et de surprises et j'aimerais bien découvrir plus de ses facettes.

Quand il eu fini son interprétation et que le dernier accord résonna encore avant de disparaître, je ne pipais mot l'espace d'un instant pour savourer le moment présent. Je poussais alors un petit soupir de décontraction avant de lui souffler :



« C'était... très jolie, vraiment. En plus tu m'as surprise en jouant du Bak, je dois dire que je ne m'y attendais pas du tout. Mais ou donc as tu appris tout ça ? En autodidacte ? »


Si c'était vraiment le cas et qu'il avait battit tout son répertoire uniquement en se fiant à son oreille, il fallait avouer que ça forçait le respect. Il devait surement avoir l'oreille absolue ou alors était doté d'une sacré persévérance.

Me forçant à jeter un coup d'oeil sur l'heure, je constatais à mon grand regret que mon bus devait passer dans un petit quart d'heure. Je prévenais mon ange roux :



« Je peux rester encore quelques minutes mais je vais devoir y aller. »


Prenant un air plus gêné je rajoutais :


« Tu... on se retrouvera à l'Institut alors ? Hein ? »


Je me rendais compte que je devais devenir un peu lourde à insister la dessus, mais c'était surtout pour me rassurer que je lui demandais une dernière confirmation.

Après tout, j'étais fidèle à ma nature inquiète, surtout en ce qui concernait Eniss...
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MessageSujet: Re: [RP] Besoin d'elles, besoin d'oeufs [RP] Besoin d'elles, besoin d'oeufs EmptySam 13 Juil 2013 - 23:12

Miss Lemington, hmm… Le nom ne m’avait pas profondément marqué, pour être entièrement honnête. Cependant, une petite voix résonna dans ma tête, celle d’une femme très mince qui avait l’air presque malade. Je l’avais entendue parler au Whalen Show, elle s’était avancée comme une grande tête de l’Institut. Je ne savais pas ce qu’elle était devenue depuis la catastrophe, elle devait être puissante, elle avait dû s’en tirer à n’en point douter.
Je crois que, juste après son intervention, j’avais lâché quelque chose comme « ces mutos ne valent même pas le caniveaux dans lequel ils chient » à ma voisine qui semblait agacée, quand j’y repense. Douce inconnue à l’air pincé, te reverrai-je un jour ?


- Oui, je vois, finis-je par lancer.

Je pensais avoir bien compris le concept, un abri gratuit et fournissant une éducation pour les gens comme moi, comme nous. Bien que le côté école me rébarbatait puissamment, la facette gratuite, elle, m’attirait comme un papillon à la lumière. Pourvu que je ne finisse pas mal, me disais-je, englué dans toute cette facilité et ce faste, cristallisé dans un état où j’aurai perdu toute liberté, entravé par l’argent et les contrats de bonne conduite.
Et puis bon, hein, je dis que l’école m’emmerde, mais c’était plus facile quand j’étais lycéen que quand je dormais sous les ponts. Avec un peu de chance, je pourrais même sortir quand je veux. Tant qu’on me laisse jouer de la musique.
J’aurais pu poser encore de nombreuses questions, est-ce que c’est catholique, est-ce qu’il y a un parc pour apprendre à voler, risque-t-on une attaque du type de celle du Whalen Show… Mais je les laissais couler, inaudibles manifestations de mon esprit encore un peu dérangé.

Non, place à la musique ! J’aurais bien le temps de m’occuper des détails d’organisation plus tard.
J’étais plutôt satisfait que mon interlocutrice reconnaisse ce que je lui jouais mais, quand même, j’étais un peu déçu qu’elle le reconnaisse si vite. Le but d’une interprétation c’est de reprendre un morceau existant et d’y laisser son empreinte de sorte que l’on soit surpris, déstabilisé. Peut-être que je n’avais pas appuyé assez fort.
Quoi qu’il en soit, mon public était en liesse et des fans, au loin, s’arrachaient les vêtements pour me les lancer. Je les ramassais, triomphant, et les brandissais tels des trophées représentant l’amour que je leur portais.
Hum, pardon, non, Angeline se montrait satisfaite et me demandait des précisions, ce qui m'emplit d’orgueil.


« C'était... très jolie, vraiment. En plus tu m'as surprise en jouant du Bak, je dois dire que je ne m'y attendais pas du tout. Mais ou donc as tu appris tout ça ? En autodidacte ? »

- En auto… Tout seul, tu veux dire ? Oui, pour beaucoup de morceaux. Des fois, quand je joue, les gens qui s’y connaissent me conseillent des trucs où remarquent des fausses notes que je ne prêtais pas attention. En gros j’écoute un truc, si ça me plaît j’essaie de le refaire jusqu’à ce que je suis satisfait du résultat et ensuite je le joue aux gens. Ça peut prendre plus d’une heure parfois. Mais, précisai-je, ça dépend de si ça me plaît ou non, vraiment. Celui-là, dis-je en désignant le prélude, il est cool, pas ennuyeux du tout. Par contre, il y a un poudré que j’y arrive pas, il fait des morceaux chantés aussi c’est… Wajener ? Warner ? Oh, et merci pour la prononciation, je ne savais pas qu’on le prononçait Bak.

Je lui fis un clin d’œil tout en tapotant ma tempe pour signifier que j’avais noté ses propos. L’heure de la séparation approchait et je décidai, en galant homme, de la raccompagner jusqu’à son bus.
Elle prenait la route vers l’Institut, pour ce faire accepter telle qu’elle était et moi… Je regardais vers l’Ouest, l’esprit un peu perdu. Les États-Unis, contrée parmi les plus intolérantes qui existent. Un pays qui m’avait beaucoup fait souffrir et qui n’en avait pas fini de me latter la gueule.


« Tu... on se retrouvera à l'Institut alors ? Hein ? »

Je ne comprenais pas son inquiétude, pas encore. Les gens vont, viennent… J’avais donné ma parole en plus. Renonçant à utiliser des mots, je la pris alors dans mes bras. Je sentais ses appendices osseux sous mes mains qui frottaient dans le but de la rassurer. Elle sentait plutôt bon et ses cheveux étaient bien plus doux que tout ce que j’avais touché depuis des mois, exception faite de ma guitare bien sûr. Je me redressai après une éternité, la gratifiai d’un grand sourire sincère et, son bus partant, lui fis des grands signes de au-revoir.

J’attaquais je reste de mon long voyage avec le cœur plus léger.
J’étais heureux.
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