[RP] Au travail les filles ! - terminé

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La conversation avait été assez rapide entre les deux alliées. La jolie secrétaire vit passer leur deux silhouettes, à peine une demi-heure après l’entrée de l’adolescente. Ses yeux chocolats étudiaient se tandem atypique entrain fuir les murs. Peut être les enviait elle-même un peu de retrouver un semblant de soleil estival. Virginie, qui ne souffrait d’aucune diminution physique, marchait peut être un peu plus vivement que la co-directrice. Pourtant son rythme s’adaptait à celui de l’humaine avec une facilité d’concertante. Faire attention à l’autre s’était aussi cela. Ce qui fut mit à profit, pour ouvrir la porte, dans un élan théâtral et plein de bonne humeur. La perspective d’avoir réussit rendait l’adolescente plus légère et celle de pouvoir travailler ici littéralement enjouée.

Sa silhouette se tourna instinctivement vers la bonne direction. Les rues de Londres la recueillir donc une nouvelle fois. Cette fois aux côtés de June tout semblait différent. Les papiers sous bonne garde ne bougeaient pas d’un yota. Il y avait toujours cette brume capricieuse et lourde. Quelques autochtones récalcitrants aux déplacements onéreux flânaient. Elles passèrent non loin du café qui les avait réunies pour la première fois. La nervosité ce jour là ! Maintenant Virginie pouvait en sourire. En une saison les choses changent n’est-ce pas ?

Un rayon perça la couche nuageuse son visage si abreuva sans attendre. Un sourire conquit détendait son visage aux traits plus affirmés. Son habit de femme prenait doucement ses marques. La chaleur se rependait sur ses épaules nues. Mais comme le reste elle était diminuée par la résistance cutanée. Virginie s’y était fait. Contre mauvaise fortune bon cœur ! Il fallait bien accepter les compromis avec mère nature. Cela lui permettait tout de même de porter un corset tout à fait charmant sans craindre la brise malicieuse.

Le chemin lui non plus n’était pas très long. Virginie ne parlait pas laissant à sa compagne de route tout le silence de la sérénité. Le manoir était bientôt en vu. Il y avait un portail grand ouvert. Sur le gravier une bande, qui faisait une partie de foot assez spécial, si l’on en croit les différentes ondes qui passaient dans l’air ambiant. Une scène digne des plus joli conte. Il flottait ici une paix entière et revigorante. Le parc était parcouru par différent groupe lui aussi.

Alfred s’occupait d’un petit garçon de quatre ans à peine. Ils étaient assit et regardaient le match improvisé. Virginie lui sourit spontanément. Depuis la frayeur de Deklan l’adolescente s’était prise d’affection pour le vieux mutant. Ça n’avait rien à voir avec le professeur de physique. L’adolescente avait l’impression de devoir prendre soin de ce gardien de leur petit bout de paradis. Il était le seul à pouvoir rivaliser avec son endurance au sommeil. Parfois il venait gentiment la rabrouer au soir tomber de veiller dans le jardin.

A bien y réfléchir mademoiselle Parish avait trouvé une place dans ce lieu. Elle était : la tranquille. Les adultes connaissaient son sourire poli, qui ne manquait jamais de chaleur. Ses camarades la timidité rougissante, objet de quelques douces plaisanteries. Petit à petit elle était devenue l’une d’entre eux. Quoi que, d’abord et avant tout, elle était maintenant « l’amie de ». On ne voyait que Koji réussir à l’approcher assez. C’était sans aucun rejet direct des autres qu’elle savourait cette place privilégiée. Les occasions ne s’étaient pas présentées encore pour lier de nouveaux liens.

-« Je penses qu’on sera bien mieux en haut tu vas voir. »

Avec un air tranquille la jeune fille mena son amie jusque dans le hall. Prenant les directives avec une fraîcheur tout à elle la locataire savait où les installer pour la suite. Il n’y avait guère qu’un endroit pour profiter tout à la fois du climat, de l’ambiance et d’une certaine intimité. L’escalier parcouru avec la vitesse d’une ballerine amoureuse et voilà le couloir du premier étage. Elle délaissa la branche des salles de classe. Le repère se trouvait de l’autre côté sous le joli nom de salle à manger. Ce n’était pas une fantaisie de son estomac. Un choix tout intuitif et rusé l’avait guidée. Elles pourraient être au cœur de tout s’en subir les désagréments. Et oui bien sûr profiter de quelques gourmandises si nécessaire.

La salle colorée profitait d’une vue sur la propriété. Et déjà Virginie allait vers l’endroit le plus éclairé. Elle aimait cette salle. Il y avait quelques étudiants dont les idées s’étaient rejointes. Ils discutaient à voix basses en grignotant autour d’un jeu de carte virtuel. C’était sans doute l’espace le plus festif de tout l’Institut avec ses couleurs vives. Aussi vive que la tenue de l’adolescente qui déposait son fardeau avec un air complice. Il y avait une planche et même du pain. Le temps du labeur pouvait sonné !

-« Et voilà. »

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A la pharmacie, June avait eu le choix. La pharmacie… Tandis qu’elle s’éloignait de la Lib’Corp, Virginie sur ses talons, un sourire nostalgique éclaira son visage malgré la situation. C’est bien là que tout avait commencé finalement. Et c’était précisément pour cette raison que l’humaine n’avait pas voulu s’y attarder davantage ce matin, de peur d’y être reconnue. Sanguin ou urinaire. Mais qu’est-ce qu’elle pouvait bien en savoir ? L’humaine, après avoir regardé la pharmacienne avec des yeux ronds, avait pris le premier qu’elle lui avait proposé… Réputé rapide, pratique et surtout infaillible. En 2051, le test sanguin avait l’approbation de bon nombre de femmes. Et si June n’avait effectivement rien à redire sur le côté pratique (encore que, la jeune femme n’avait pas beaucoup de points de comparaison… après tout, c’était pas vraiment le genre de test qu’on faisait tous les jours), elle devait reconnaître que pour le côté rapidité, on y était pas encore !

Parce qu’éviter le squattage intensif des toilettes de l’association pour se faire choper en train de se piquer le doigt (non, il ne s’agit pas un remake de la Belle au Bois Dormant) n’était pas forcément recommandé comme idée. L’un comme l’autre, en plus de ne pas être discret, paraissait aussi impossible à justifier pour écarter tout soupçon naissant pour un observateur extérieur surgissant dans son bureau. Le petit appareil l’avait nargué pendant ce qui lui avait semblé être les cinq plus longues minutes de sa vie lorsqu’elle avait du précipitamment le remettre dans la boîte quand Virginie avait frappé à sa porte. Emportant ainsi hors de sa vue, le résultat aussi attendu que redouté…

L’air frais et les rayons du soleil firent du bien à l’humaine qui malgré la température avait gardé sa veste sur ses épaules. Par réflexe sans doute… Virginie à ses côtés, elle déambula dans les rues jusqu’à sa voiture. Si June fut observée à cet instant, elle n'en eut pas conscience. Le trajet jusqu’à l’Institut se fit rapidement. A cette heure de la journée, les routes étaient encore plus ou moins dégagées. Les deux femmes échangèrent quelques mots dans une complicité naissante. June expliqua à l’adolescente le fonctionnement de l’association dans son entièreté. Autant la familiariser le plus vite possible avec le monde qu’elle côtoierait dès à présent. Et puis, la volonté de l’adolescente était presque palpable, ce qui la confortait dans l’idée qu’elle ne venait pas de faire une grosse bêtise en l’engageant. Ou du moins, elle tentait de s’en convaincre. Autant que possible, elle s’assurerait de sa protection.

Virginie l’emmena dans la salle à manger et June se laissa guider. Elle connaissait bien évidemment les lieux pour y passer assez souvent mais elle préféra laisser l’adolescente trouver un endroit qu’elle jugerait optimal pour s’occuper des dossiers. Leur contenu étant assez conséquent pour certains. June s’assit en face de la reporter et posa son sac sur la table tout en veillant à le garder à portée de main… Il n’était pas question qu’il se retrouve dans les mains de n’importe qui tant qu’elle n’aurait pas ouvert cette fichue boîte. Le résultat devait à présent y être clairement affiché. June tenta d’oublier sa préoccupation du moment et sourit à Virginie

"Bien. Autant commencer par ceux qui font le plus mal… La TransAtlante."

Elle prit le plus gros dossier et en déposa le contenu devant l’adolescente sur la table avant d’énumérer

"Liste des victimes, listes des plaintes, estimation des dégâts occasionnés. Etant donné l’implication de notre association dans cette catastrophe, les prochains jours s’annoncent plutôt durs. Il va falloir se tenir prêt à riposter aux attaques."

L’humaine, tout en parlant continuait de déballer papiers et photos accompagnés de témoignages.

"Pour nos détracteurs, il s’agit là d’une occasion en or… ils n’hésiteront pas à nous traîner dans la boue. De plus, l’opinion publique ne va pas tarder à vouloir des coupables. Et vu ce qu’il s’est passé, il n’est pas difficile de deviner quelles cibles seront premièrement pointées du doigt. Plus nous serons préparés, mieux nous éviterons les procès à la Lib’Corp et à l’Institut un scandale déjà bien amorcé…"

June soupira en déposant son menton dans la paume de sa main. En tant qu’aînée et responsable, elle n’était pas censée montrer le moindre signe de découragement aux autres activistes mais cela s’annonçait réellement hardu… Et s’il n’y avait que ça ! La jeune femme redoutait par-dessus tout la réaction de la Confrérie sur les évènements. Les paroles de Kenjiss ce soir là, adressées à son amie, avaient résonné à ses oreilles comme une probabilité plus que plausible… Et elle savait hélas, vu le peu de considération que le tatoué avait pour Samarah qu’il était parfaitement capable de mettre ses menaces à exécution. Et elle, petite humaine risquait fort bien de se retrouver coincée au milieu des opposants. C’était quand même vachement compliqué la vie…

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Koyuki était revenue depuis peu à Londres, et la ville lui semblait bien différente de celle qu'elle avait connu durant sa jeunesse. La mutante avait passé la majeure partie de la journée à déambuler dans les rues, profitant des rayons de soleil, qui contentaient le cœur et l'esprit des londonnais. Elle était de bonne humeur. Enfin, elle avait moins mauvaise mine qu'a son habitude. Disons juste que le lourd poids de la tristesse s'était envolé pour quelques heures de ses frêles épaules.

Du travail l'attendait au Nouvel Institut, puisqu'il fallait régler au plus vite les problèmes amenés par les évènements de la TransAtlante. Mais la manieuse de glace n'avait pas tellement envie de se plonger dans un tas de paperasse, un jour où justement elle se sentait légère, voir euphorique. A l'entrée de l'école pour mutants, elle vu tout un groupe de jeunes en train de jouer ensembles, paisiblement. Le mur d'enceinte de la propriété les protégeait des dangers mais aussi des occupations extérieures. Ils vivaient, comme des adolescents parfaitement "normaux" et ce grâce à tout ce travail pour faire renaitre l'établissement. Ne jamais se décourager.

La nippone parcourut rapidement le parc, d'un pas actif, tout en s'entrainant très légèrement. En fait, elle s'amusait à créer des sculptures de glace aux formes diverses. Plus elle affutait son pouvoir, plus elle gagnait en précision... Il ne lui fallait plus maintenant qu'une seule arme gelée pour stopper un ennemi, et plus qu'un petit effort pour former le visage d'une personne connue dans la glace. Cette partie était certes inutile, mais qu'à cela ne tienne, il fallait bien s'amuser un peu. Après une petite demie heure à faire n'importe quoi, Koyuki se résolu à rentrer, espérant qu'aucun élève ne l'avait vu... Une fois dans ses appartements, elle se changea, revêtit un magnifique yukata bleu-gris, puis partit en direction de la cuisine. Rien de mieux qu'un chocolat chaud, une part de cake et un vieux bouquin d'Anne Rice pour passer une après midi à flemmarder.

Le voleur de corps. Elle l'avait sans doute lu une bonne dizaine de fois. Les pages de cet antique livre de poche étaient cornées, certaines même décollées. La faute aux techniques des années 90, préférant un mauvais papier et un collage minable pour un prix modique, à la qualité. Quoiqu'il en soit, la japonaise comptait bien le dévorer une nouvelle fois. C'est ainsi qu'elle se dirigea vers la salle à manger. Il n'y avait pas grand monde, car tous voulaient profiter au maximum du "beau temps". Mais elle aperçut au fond de la salle deux têtes dont une connue : June. Elle avait aidé à la construction du Nouvel Institut et connaissait bien Sam. De plus, on en avait entendu parler en rapport à l'attentat de la TransAtlante. L'autre n'était pas bien vieille, sans doute une étudiante. Cette vision eu le don d'énerver Koyuki. Elle ne pourrait pas profiter de son après midi tranquillement, puisque son rôle l'obligeait à aller voir ces deux personnes entourées de dossiers. Tout cela devait avoir son importance... mais pourquoi justement ce jour là ?

La manieuse de glace avala une gorgée de sa boisson chocolatée, la reposa sur son plateau puis s'avança d'un air courroucé mais néanmoins décidé vers les deux "fauteurs de trouble". Sur son passage, l'air se refroidit de quelques degré. Elle semblait avoir du mal à maitriser son pouvoir. Globalement, elle le contrôlait, mais il lui échappait quelques fois, sans même qu'elle s'en aperçoive. Sans doute une nouvelle évolution se préparait. Quand cela serait-il fini ? Son pouvoir allait-il être bientôt illimité ?

Les quelques élèves présents avaient sans doute sentis la vague de froid les entourer au passage de leur directrice, car ils se firent tout petits, lâchant à peine un "bonjour" terrifié. Ils ne la connaissaient pas, et son air strict aurait fait peur à bien des adultes. La manieuse de glace se trouvait désormais aux cotés de June et Virginie. Elle regarda la première droit dans les yeux.

- Bonjoul, comment allez vous ? ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vu...

Puis elle se tourna rapidement vers Virginie.

- Tu dois êtle une élève... peux-tu me dile quel est ton pouvoil ?

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Virginie écouta les paroles de June avec un intérêt réel. Elle apprit qui était à quelle place, le rôle de chaque branche, les principales responsabilités de l’association. Comme elle l’avait apprit en tant que pigiste chaque information trouva sa case dans l’instant. Les enjeux essentiels, les charges moins connues du grand public. Toute l’organisation interne devait être engrangée. Pour faire correctement son travail la jeune étudiante devait être au point. Ce qu’elle connaissait de tout cela prenait à présent la texture de la réalité et c’était à vrai dire fort excitent. C’est sans doute cela qui la rendit plus loquace qu’à l’ordinaire. Comment pouvait-elle deviner que son entrée avait retardé la plus importante des réponses dans la vie d’une femme ? Elle ne le pouvait pas. Son entrain en paraissait d’autant plus naïf et résistant.

June l’avait suivit sans un mot. Leur complicité se tissait, au fil des marches, avec une douceur rassurante. Elles étaient toutes les deux très différentes et très semblables. Cette humaine avait été l’une de ses premières alliées à son retour de Vancouver. Il y avait quelque chose en elle qui amenait la confiance. Une intuition quasi farouche poussait Virginie à croire en cette femme. D’ordinaire elle aurait endormie cette impression par la prudence. Aujourd’hui… après tout ce qui s’était passé, elle voulait avant tout croire en l’humanité. June lui donnait de l’espoir.

Assises l’une en face de l’autre dans les hauteurs d’un institut de mutants, elles posaient les bases d’un labeur universel. Les derniers évènements avaient ralentis la cadence de la lib corp. Ou plutôt elle avait fait s’entasser les dizaines de dossiers. Virginie connaissait très bien la pression des délais. Un journal, où y avait-il de meilleur terrain, pour apprendre à contrôler le stress et les ulcères ? Une pile de dossiers ne l’impressionnait plus. Son contenu par contre… Il lui fallu une seconde d’adaptation avant d’accepter de baisser les yeux sur le sujet. Les mots frappaient son crâne aussi surement qu’un poing : victime, plainte, dégâts, attaques…

Oui. La situation était assez simple au fond. Le talion. Cette misérable loi humaine. C’était tristement compréhensible. Bien. Virginie n’avait pas de manche à remonter. Mais ses cheveux furent évacués dans l’instant. Elle étala les feuilles en demi-cercle face à elle. Collecter les informations, trier, filtrer, synthétiser. Il fallait une défense solide. Il fallait contacter les experts de ces questions juridiques. Il leur fallait un bon avocat. La silhouette en face d’elle lui fit lever les yeux une seconde. Pourquoi cette femme avait un air si dépité ?

C’est à ce moment sans doute que la co-directrice entra dans la salle. Seulement mademoiselle Parish était tout à son monde. Le visage penché sur un compte rendu elle n’entendit pas les saluts inquiets. Elle savait qu’une telle femme existait. Elle avait bien sûr entendu quelques rumeurs. Tout comme Nakor l’avait intimidé, Koyuky était l’objet d’une crainte révérencieuse. Tout le monde se tenait bien devant cette personne. Et si sa peau avait été normale sans doute la vague de froid lui aurait elle servit d’alerte. L’heure de l’aînée aurait mit en garde son esprit timide. Il en alla autrement. C’est en s’adressant à sa supérieure que madame Hara indiqua sa présence.

Les deux femmes se connaissaient. Cela en soit était logique. June faisait pratiquement parti de cette maison anglaise. Les adultes de ce lieu avaient une histoire commune qu’aucun élève ne pouvait saisir dans son ensemble. Cela entretenait un rien de mystère qui laissait libre court aux plus beaux récits d’adolescent. Virginie s’était immédiatement redressée. Elle avait baissé les yeux sans la moindre nécessité de somation. Sa voix aigue et polie avait murmuré le « bonjour madame la directrice » de rigueur. Elle ne l’avait jamais vu en vrai.

Une femme à l’apparence fragile. Cela dit, pour être dans le même cas, la demoiselle ne se fiait jamais réellement au physique. Après tout la Cerbère aussi n’avait rien de très impressionnant au premier abord. En fait un mutant impressionnait d’autant plus quand tout est invisible. Il émanait de cette prof quelque chose de dangereux. La jeune mineure n’aurait jamais fait le pari de la contrarier. Tant pis elle mettrait entre parenthèses la lib corp pour quelques minutes. Il y avait des priorités. Après un furtif coup d’œil à June elle répondit avec bonne volonté.

-« Oui madame la directrice, Virginie Parish, je suis en classe de niveau deux. Mon pouvoir… la résistance corporelle, madame. »

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Virginie avait écouté June durant tout le trajet et l’humaine finalement se félicita de son choix. Non seulement, le contact passait très bien elles deux depuis leur rencontre. Mais en plus, l’expérience qu’avait déjà acquis l’adolescente au sein du journal où elle travaillait ne pourrait que lui être bénéfique à la Lib’Corp, notamment pour en saisir le fonctionnement. Et même si sa nomination avait plutôt été faite sur un coup de tête, la jeune femme savait que sa nouvelle assistante saurait se montrer à la hauteur. Lorsqu’elles consultèrent le dossier dédié à la TransAtlante, June devina sans mal le malaise de la jeune pigiste. Ce n’était pas forcément un sujet très réjouissant dont les deux jeunes femmes traitaient actuellement. Elle la rassura dans un sourire

"Ne t’en fais pas, la situation est plutôt exceptionnelle. D’habitude, il y a aussi des dossiers moins déprimants que celui-ci."

L’arrivée de Koyuki eut le bon effet de chasser les pensées négatives qui s’agitaient furieusement dans l’esprit de l’humaine. Ses yeux quittèrent le sac qu’elle fixait par moment avec un peu trop d’insistance pour venir se poser sur Koyuki. Malgré la vague de froid qui semblait émaner de la jeune femme, celle-ci lui sourit. Au contraire d’une grande majorité d’élèves, l’humaine ne craignait pas la mutante. Elle ne la voyait pas souvent mais c’était une amie de Sam’. Et pour June, les amis de ses amis étaient ses amis aussi !

"En effet ! Je suis contente de te voir, Koyuki. Je vais… bien, ce n’était pas tout à fait exact mais June n’avait pas vraiment envie de devoir expliquer sa situation en long et en large. Et toi, comment vas-tu ? Je suppose que tu dois avoir autant de travail que nous avec ce qu’il s’est passé, non ?"

La manieuse de glace n’était pas à bord le soir de la catastrophe mais connaissant Samarah, la jeune femme se doutait que celle-ci devait lui avoir fait un résumé très précis des évènements, détails y compris. Enfin, presque. L’épisode de la chambre étant bien entendu, pour des raisons plus qu’évidentes, resté sous silence. Après un instant de réflexion, l’humaine continua sur sa lancée :

"Je disais justement à Virginie qu’il serait judicieux de prémunir l’Institut contre les retombées de la catastrophe. A-t-on toujours les coordonnées de Lloyd Barnes, cet avocat qui avait défendu un mutant il y a 3 ans après l’incident survenu à la piscine municipale ?"

Si June n’avait jamais été très assidue à l’école, elle n’en avait pas pour autant une bonne mémoire. Et elle se souvenait très bien qu’à l’époque l’affaire avait fait beaucoup de bruit. Les parents des victimes n’ayant pas tellement apprécié que leur progéniture se retrouvent prisonnière dans un typhon d’eau créé par un aquakinésiste débutant…

"Je pense qu’il serait judicieux de le contacter… Cela peut toujours être utile."

Car si procès il devait y avoir, autant tenter de mettre un maximum de chance de son côté. Et tout à penser que Kenjiss préparait sans doute la même chose à la Confrérie, l’humaine se mordit la lèvre. Non, ça ne s’annonçait pas simple du tout…

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[hrp] Désolée du retard les filles, j'arrive ! [/hrp]

Alors comme ça, le pouvoir de cette élève consistait en une grande résistance corporelle. Un pouvoir très intéressant que Koyuki avait hâte de voir en action. Pour sur, cela pouvait être très utile en temps de... conflit, dirons-nous. La directrice de l'Institut ne pouvait s'empêcher de penser ainsi, surtout après les événements de la TransAtlante. C'était comme si le monde qu'ils avaient durement construit était prêt à s'effondrer d'un instant à l'autre, replongeant mutants comme humains dans un chaos infernal. Il fallait parer à toute éventualité.

June n'avait pas franchement l'air dans son assiette, mais en même temps, vu sa charge de travail, c'était bien normal. La manieuse de glace ne se doutait absolument pas que son amie humaine était enceinte. Elle n'était donc pas prête à mettre de coté son sale caractère. Rah ! Il lui fallait vraiment un homme, à cette pauvre nippone. A ce rythme, elle allait bientôt être pire que Samarah si personne ne la déridait rien qu'un peu !

- Jé vais bien, melci. Oui, nous avons pas mal de tlavail, et c'est bien nolmal. La petite Vilginie t'aide poul ce dossier ?

Koyuki n'était qu'à moitié surprise. L'humaine était connue pour sa gentillesse et son coté extraverti. Mais quand même, Virginie ne devait pas être bien vieille ! Pourtant, cette phrase ne sonnait pas comme désapprobatrice. La manieuse de glace trouvait en effet l'élève charmante. Elle était polie, chose que la japonaise appréciait par dessus tout, car c'était une qualité très rare, surtout en Occident.

- Lloyd Barnes ? oui, son nom me dit quelque chose, nous devons avoil ça quelque palt... Il faut que j'en palle à Sam, c'est elle qui a gélé l'affaile. Nous allons le contacter au plus vite. Et sinon, où en es-tu dans le dossier ?

L'air ne se réchauffait toujours pas. C'était peut être même le contraire. La mutante contrôlait mal son pouvoir. Certains élèves s'étaient discrètement dirigés vers la sortie. D'autres encore gardaient les yeux fixés sur le trio, bouche légèrement ouverte. Koyuki était rentrée depuis peu, et elle leur faisait vraiment peur. Il allait falloir qu'elle s'arme de patience et surtout de douceur avec eux. Bientôt commencerait un nouvel entrainement dont elle se chargerait personnellement, afin de mieux connaitre ses élèves. Il fallait aussi qu'elle modifie les emplois du temps, afin d'y ajouter des cours pratiques. Au cas où les évènements dégénéreraient.

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Oui normalement il y avait des dossiers plus encourageants. Après tout elle n’était plus dans la petite rubrique du journal de la banlieue new-yorkaise. D’ailleurs son dernier coup de fil là bas remontait à mai. Quand il avait fallut prévenir la tante de l’état de sa mère. Ils étaient passés il y a quelques semaines. Quand elle n’était pas assez disponible pour passer à l’appartement parental. Virginie avait eu peur que son alibi ne soit démasqué. Moly était peut être plus intéressée par sa nièce que le reste de la famille. En cela elle avait désiré visité ce studio qu’elle partageait avec une amie de lycée. Heureusement Alison et son indifférence habituelle l’en dissuada en cinq minutes. La mutante ne voulait pas encore parler de l’Institut.

En fait elle n’avait donc plus vraiment de travail depuis trois semaines. Un trou dans son budget de jeune étudiante indépendante. Gloire soit faite à ce manoir qui lui procurait logis et nourriture, les plus grosses dépenses de son quotidien. Sinon elle n’aurait jamais pus tenir plus de deux mois. Maintenant Virginie pouvait envisager de faire des économies. C’était la première fois depuis qu’elle avait été congédiée du foyer. Une aire nouvelle s’annonçait enfin ! Enfin, quand les soins de sa mère ne seraient plus aussi onéreux. Quoiqu’il en soit son esprit allait se concentrer sur de réelles questions : aider des familles à reconstruire leur vie peut être. Il y avait tout ce réseau dont elle prendrait bientôt connaissance : le Fil. Et d’autres encore…

Un sourire plein d’optimiste répondit à sa nouvelle collègue. Elle voulait bien la croire !

La directrice étai-elle aussi sévère qu’on le disait ? Koyuki c’était un prénom aux consonances japonaises. Cette femme revenait dans le monde de l’Institut. Etait-elle allée en Asie ? Elle avait également la beauté de cette origine. Les yeux bleus touts européens l’observaient avec une curiosité discrète. Et leur propriétaire songeait alors à cette nouvelle connaissance, imprévue. Ce charmant Koji qu’elle côtoyait depuis son arrivé ici. Pourvu qu’il se plaise comme elle entre ces murs. Ils découvraient tous deux les joies de l’été au cœur d’un manoir. Cela dit il restait beaucoup d’autres choses à faire pour la demoiselle c’est vrai. On ne devient pas une assistante en un jour !

Etait-ce à elle de répondre à cette question de sa directrice ? La jeune fille ne savait pas si son rôle était déjà officiel. Quelle conduite tenir face à des personnes extérieures à l’association ? Il ne fallait pas faire de bêtise. Elle ne tenait pas vraiment à ce que toute la bâtisse soit au courant. Virginie n’agissait pas pour que ces actes se sachent. Au contraire elle préférait rester une élève lambda et invisible comme à son habitude. On vous laissait toujours en paix comme ça. Alors son regard accapara une seconde celui de June. Elle voulait faire passer son souhait dans le silence.

Elle n’avait jamais entendu parler de cette affaire avec Monsieur Barnes. Voilà ses premiers devoirs personnels. Elle était en dernière année à cette époque. Cette époque où tout allait bien. Aussi bien que la vie chez les Parish puisse être. Elle avait juste à penser à ses examens et ses quelques heures de danse. Et à éviter de contrarier son père, qui tournait en rond, toute la journée. Un comportement qui avait désagrégé les liens maritaux, jusqu’aux disputent. Depuis il avait dû reprendre les petits boulots « ingrats » comme il le disait. Le salaire de sa femme étant momentanément plus léger. Sans jamais se rendre compte que sa fille avait fait la même chose pendant quasiment un an et demi. Mais Virginie ne pensait pas à cela et lui envoyait tout les liens qu’elle avait accumulés à force de recherches.

Le dossier… il venait tout juste d’être ouvert. Virginie laissa le soin aux aînées de discuter. Elle n’avait pas à intervenir sans y être invitée de toute manière. Son comportement revenait à la docilité instinctive de toute son éducation. Il en fallait peu pour la retrancher derrière la politesse. Elle voyait les silhouettes s’éloigner. Il y avait encore des visages qu’elle découvrait parfois. Il lui faudrait encore un peu de temps pour se faire à un pensionna si tranquille. Une bulle infime dans ce monde au bord de la crise. La mutante en avait une conscience terrible. C’était impossible de l’oublier. Elle regrettait tant parfois d’avoir accepté de monter sur cette plateforme ! Il fallait se préparer… malheureusement, oui se préparer à la suite.

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L’humaine fit tout son possible pour ne pas prêter attention au froid ambiant. A moins qu’elle n’ait en fait trop chaud pour s’en rendre compte. En effet, June tentait de ne pas laisser paraître des perles de sueur sur son front, non par crainte de la manieuse de glace qu’elle considérait comme une amie, mais bien par la peur qui la tenait au ventre et l’impatience de connaître le résultat contenu dans la petite boite, soigneusement dissimulée au fond de son sac. A la question de la nippone, elle parvint à détourner le regard de son sac et confirma dans un fin sourire

Oui, je l’ai engagée à mes côtés, elle capta le regard de Virginie trop tard et se dépêcha d’ajouter, à titre personnel on va dire. Elle est plutôt dynamique et volontaire, c’est un soutien inestimable…", surtout pour les semaines qui s’annonçaient

June se renfrogna légèrement lorsque Koyuki évoqua Sam’ dans la conversation. Cela compliquerait certainement un peu les choses si elle devait aller lui parler… tout de suite. Il était préférable qu’elle l’évite en ce moment et en particulier aujourd’hui. Elle se contenta de suggérer une alternative à la manieuse de glace

"Ce serait bien que tu vois avec elle et que tu me passes les coordonnées dès qu’elle te les donnera."

Elle jeta un œil aux dossiers qu’elle avait éparpillé sur la table devant Virginie. Même si l’adolescente était volontaire, la jeune femme s’en voulait de lui imposer une affaire aussi importante que la TransAtlante pour commencer. Cette soirée s’était conclue par une issue dramatique et surtout traumatisante pour ceux qui étaient à bord. Et aujourd’hui, la tranquillité relative du lieu à leurs égards semblait bien hypocrite. Pour ceux qui n’y étaient pas, ignorants encore la menace latente et surtout pour ceux, comme June et Virginie qui étaient présents ce soir-là. Ceux-là savaient que ce n’était qu’une accalmie avant que les conséquences de l’acte terroriste n’explosent à la vue de tous

"Ce n’est que le début… Analyse des dégâts, analyse du nombre de victimes, analyse des plaintes. Nous devons parer la Lib’Corp aux attaques. Certains n’hésiteront pas à mettre sa responsabilité en cause puisque nous étions les organisateurs de cette soirée."

Bref, tout un tas de paperasses fort peu réjouissantes qui constituaient bien souvent les bases d’un dossier de ce genre.

"C’est très facile d’accuser une sécurité défaillante mais je sais pour y avoir travaillé personnellement dessus et tout vérifié que ce n’est pas possible. Et June était prête à étrangler la première personne qui lui retorquait que son esprit était au 3/4 occupé par un certain tatoué et que cela pouvait engendrer une certaine distraction. La seule explication c’est que nous avons été infiltré… Reste à trouver par qui."

L’humaine soupçonnait depuis longtemps la présence d’une taupe au sein de l’association. Elle en avait peut-être une preuve à présent et elle se serait fait une joie de mettre la main dessus si elle n’avait pas eu d’autres problèmes, disons plus urgents, à régler. Et en parlant de problèmes, son communicateur vibra soudain dans sa poche. June sursauta et attrapa le petit appareil électronique. Un air inquiet passa sur son visage tandis qu’elle parcourait le message

"Hum… je vais devoir vous laisser. J’ai un petit souci à régler. Je suis désolée Virginie, je te confie les dossiers, tu pourrais les ramener à mon bureau ?"

Et voilà que l’humaine commençait son job de supérieure. Cela lui procurait une sensation étrange car jusqu’à il n’y avait pas encore si longtemps que ça, c’était elle qui occupait la place de Virginie. Si l’adolescente allait devoir apprendre les rouages du métier, June de son côté devrait apprendre à composer avec une assistante. Etant assez indépendante, elle agissait souvent seule et par conséquent, elle ignorait encore quelle tâche elle pouvait déléguer à la jeune mutante. Mais pour le moment, ce qu’elle lui demandait ne paraissait pas insurmontable…

"Je suis vraiment navrée, Koyuki, d’écourter notre conversation"

Les deux femmes ne se croisaient finalement que très rarement et l’humaine le regrettait. Elle aurait apprécié de pouvoir apprendre à connaître davantage la nippone. L’humaine rangea son communicateur dans la poche de son jeans et attrapa son sac d’un geste brusque avant de se relever. Elle quitta la salle à manger d’un pas sans doute un peu rapide, mais tant le message qu’elle avait reçu que la boîte dans son sac l’inquiétait. Léa semblait encore avoir des problèmes…

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Ce ne fut que deux heures et demies plus tard, après s’être assurée que sa voisine parviendrait à gérer seule la nouvelle ivresse de son père que l’humaine s’enferma chez elle et ressortit enfin la petite boîte de son sac. Lorsque son regard bicolore se posa sur le test, et surtout –surtout- cette énervante lumière bleue affichant le résultat tant attendu que redouté, June s’effondra sur son canapé. Il n’y avait qu’un seul mot capable de résumer la situation. Une seule exclamation appropriée.

Eh merdeuhhhh !

Apprendre que l’on était enceinte pouvait engendrer différentes réactions chez une femme. Certaines sautaient de joie jusqu’au plafond car elles attendaient cet heureux évènement depuis longtemps. D’autres en revanche étaient persuadées qu’il s’agissait d’une catastrophe car cela leur tombait dessus sans prévenir et chamboulait tant leur vie que leur parcours professionnel. Pour June, plus proche de la seconde catégorie que de la première, ce fut carrément la fin du monde…

La nouvelle n'allait pas faire que des heureux. Sans compter que cela compliquait encore davantage sa situation.

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