Forum de Jeux de Rôle Futuriste - Inspiré des Mutants de Marvel (X-Men)
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*Je te conseille vivement de ne commettre aucune erreur ! Je m'en voudrais de devoir te mettre hors service pour le reste de la soirée...*
Cet avertissement avait traversé l’esprit de l’aquaman aussi sûrement que le regard de la mutante avait transpercé les yeux cristallins du leader de l’Institut. La menace était à peine voilée. Léon n’avait pas intérêt à faire un seul faux pas. Samarah était suffisamment à cran, sans devoir en plus s’assurer qu’il n’enfonce davantage l’image de leur institution.
*Tu as carte blanche tant que tu ne mets pas l’Institut en danger. Tu sais que malgré tout, je veille dessus et je ne tolérerai pas une catastrophe de plus. Pas ce soir*
Ils –et surtout elle- en avait déjà suffisamment pris un coup avec l’intrusion de Kenjiss chez eux un mois plus tôt. Il n’était pas question de donner encore au Confrériste l’occasion de jouer avec eux. De les… ridiculiser. Samarah ne le supporterait pas. Il avait pris un malin plaisir à la provoquer. Elle lui ferait payer. Bien sûr, elle ne savait pas encore comment, mais elle trouverait. Quand il s’agissait de ses ennemis, la mutante pouvait se montrer très patiente.
Il y eu soudain de l’agitation dans le hall et la jeune femme se retourna. Elle n’aurait pas du. Son regard capta plusieurs informations qu’elle traita par ordre d’importance. Ou plutôt de gravité. Pour une raison qui ne resta pas obscure très longtemps aux yeux de la mutante, la porte parole de la Confrérie fut soudain la cible ‘accidentelle’ de verres d’eau instables. Mais au lieu d’inonder une robe blanche comme la neige, le liquide se déversa sur les ténèbres. La prestation fut trop rapide pour qu’elle l’analyse correctement, mais il lui sembla que la dénommée Twik possédait des réflexes à ne pas sous-estimer, car celle-ci se jeta in extrémis entre la cascade d’eau et la sanglante Russe. Le résultat de la scène fut pour le moins… admirable. L’étrange Confrériste se réceptionna plus ou moins correctement –par chance ?- et se retrouva avec des cheveux dégoulinant, qui n’enlevaient rien à sa beauté froide. Comme pu le constater la moitié des invités qui s’était retournée vers le groupe de Confréristes.
Malheureusement pour les responsables, Samarah intercepta le discret échange entre Léon et June. Soudain, l’attitude de June envers Léon lui parut très claire. Furieuse, la mutante fit intrusion dans l’esprit de son amie, épargnant pour une fois celui de Léon. Celui-ci ayant visiblement agi à sa demande. Elle l’engueulerait plus tard de lui avoir obéi…
*June ! Tu peux me dire à quoi tu joues ?! Tu me rappelles sans arrêt de garder mon calme et tu viens de friser la catastrophe !*
Entretemps, elle vit arriver Kenjiss droit sur Léon, en grande discussion avec Nakor et Deklan. Samarah se raidit, prête à intervenir à la moindre entourloupe de la part du leader confrériste. Elle était prête à passer par-dessus les interdictions notoires de la soirée pour l’écraser quand une voix se fit entendre dans la salle. Celle-ci leur annonça que tous les invités pouvaient dès à présent se rendre dans la salle de réception où ils allaient avoir la chance d’assister aux discours d’inauguration des ambassadeurs de la soirée. La mutante suivit la foule à regret, tout en gardant un œil vigilant sur Kenjiss et Léon. Sans oublier June, à présent entourée de ses supérieures, dont elle attendait toujours les explications. Son amie avait à peine sursauté à son intrusion, se contentant de lui répondre dans un sourire étrange
*Juste un petit coup de pouce pour notre image, ma belle !*
Samarah resta perplexe face à cette déclaration. Oui, vraiment, June était bizarre ces derniers temps...
Kenjiss
R.I.P
Sujet: Re: [Estrade] Ambassadeurs (groupe 3) Mer 14 Oct 2009 - 22:13
[Léon étant absent, on le zappe et on avance !]
Toi jte veux en engrais pour mon parc dès que t’y passe !
Ce fut en substance la première pensée qui traversa l’esprit de Kenjiss. Son approche avait été parfaite, Léon avait joué le jeu en serrant la main de sa Némésis, souriant aux appareils photos dans une parfaite démonstration d’hypocrisie… Puis Nakor s’en était mêlé, au grand dam du tatoué qui se promit de demander à Twikjeya si les arbres fruitiers poussaient bien lorsqu’ils prenaient racines dans une momie à la limite des capacités de mesure du carbone 14. La moindre micro seconde des fantasmes de Kenjiss s’échappant à voix haute à ce moment précis aurait non seulement ruiné la crédibilité pour les siècles à venir, mais aurait sans doute également relancé les terrifiantes manifestations ultra violentes (fauteuils roulants surarmés, cannes explosives) des honorables ancêtres qui peuplaient le monde en 2051.
Raclure ! Pourriture ! Humain !
Kenjiss sut pourtant préserver les apparences en se retenant de balancer Nakor par dessus bord. Le tatoué sourit aux convives présentes, lesquels hésitaient sur la marche à suivre, indécis, troublés de voir quelqu’un répliquer avec autant de malice au leader de la Confrérie… Lequel inspira profondément, sans laisser paraître l’effort surhumain de ses neurones qui bourdonnaient désespérément pour se sortir du guêpier. A cet instant présent, la foule enthousiaste devant la soirée qui s’annonçait, les slaves trempées et les décolletés abyssaux de June n’avaient plus la moindre importance pour le tatoué qui ne cessait d’y penser une fraction de seconde auparavant. Kenjiss avait enclenché le mode automatique et cherchait désespérément une issue, tout en sachant parfaitement que le temps jouait contre lui. A vrai dire, une seconde à peine s’était écoulée depuis la réplique cinglante du vénérable membre de l’Institut. Le colosse inspira une seconde fois, se redressant de toute sa hauteur en prenant soin de ne pas basculer dans le cliché du mastodonte tentant de rouler des mécaniques.
Monsieur Nakor… Voix maitrisée, sourire colgate et regard enjôleur pour le maitre des métaux qui se dressait bravement devant lui. Je vous serais gré d’éviter d’évoquer ma génitrice en public, nous ne voulons pas gâcher l’appétit de nos amis n’est ce pas ? Regard rieur aux voisins proches. Mais je suis en effet impardonnable de ne pas avoir salué la sagesse de nos ainés en premier… Je vous prie de bien vouloir accepter mes excuses. L’émotion de l’instant m’a sans doute chamboulé.
Kenjiss n’écouta pas les protestations outrées de son orgueil mâle et inclinant la tête en guise d’excuse. Comme certains pouvaient s’en douter, le tatoué était à peu près aussi désolé qu’un Daniel Gray apprenant une famine en Somalie mais il tentait désespérément de préserver les apparences… Fin du débat. Les usages voulaient sans doute qu’il propose au vieil homme de se retrouver plus tard dans la soirée pour échanger moultes commodités d’usages, mais il était au delà des forces du mutant d’accepter des heures supplémentaires après la soirée qui s’annonçait…
Et puis le Rohan arriva enfin. Les alliés débarquèrent, l’Etoile Noire explosa, belle maman mourrut… Ces grands évènements n’étaient que d’infimes anecdotes en comparaison de la douce mélopée qui frappa les oreilles du tatoué. La suite de la soirée fut annoncée, enfin! Kenjiss songea à devenir croyant en appréciant le prétexte qu’on lui fournissait pour fuir Nakor aussi vite que possible, et avec les honneurs ! Le tatoué s’esquiva après moultes formules de salutations, filant aussi vite que ses jambes le lui permettait, comme pressé d’arriver près de la guillotine… pardon, de l’estrade.
Le discours était prévu depuis longtemps, et Kenjiss savait qu’il ne pouvait y couper. Il allait devoir gravir l’estrade, se présenter devant tout le monde, leur jeter ses poignées de mensonges à la tronche pour les voir sourir béatement… Il détestait ça. Reposant sa coupe de champagne après s’être assurée qu’elle était vide de la dernière goutte, Kenjiss s’essuya les mains en priant pour que le reste des confrères se débrouillent tous seuls. Il n’avait ni le temps ni la concentration pour les surveiller et avec des cas aussi particuliers que ceux que son institution comptait dans ses murs, le pire pouvait arriver, même avec des adultes matures et responsables…
Monsieur Kenjiss ? Dans une minute c’est à vous.
Merci adorable larbin, merci de sourire en m’annonçant ma peine capitale !
Pour se détendre, le tatoué se mit en devoir d’admirer la salle. Il aurait tout aussi bien pu contempler la foule mais les seuls pensées de croiser le regard de June, une Twikjeya dans un état qu’il n’osait imaginer après le tumulte qu’il avait entendu derrière lui ou une Samarah Lemington agitant une grande faux ensanglanté dans sa direction le décourageait d’avance… Kenjiss rajusta soigneusement son costard. Le discours n’était pas très long, il le connaissait sur le bout des doigts, il savait que la moitié des convives étaient des gens bien élevés qui applaudiraient même s’il leur annonçait avoir dézingué la famille de chacun avant de vider leurs comptes en banque pour les refiler aux malheureux du monde entier. Certes, ils n’hésiteraient pas à le détruire dans tous les domaines possibles une demie minute plus tard, mais la règle était claire… On préservait les apparences quoiqu’il arrive, on pourrissait l’autre dans le dos ensuite.
C’est à vous monsieur Kenjiss.
Toi tu cherche les emmerdes ! C’est quoi ton nom ? Larson ? T’as gagné, jte mords après mon discours ! Faudra pas me demander pourquoi !
Bonsouaaar.
Et voilà. Il y était. Planté sur une estrade dominant la foule, aveuglé par les flashs quasi permanent, souriant bêtement face à ses pires ennemis et observant ses sales gosses de Confrères avec qui il n’avait plus aucun contact depuis dix minutes, le pauvre petit…
J’avais l’intention de vous lire un discours soigneusement préparé… Il déplia soigneusement un morceau de papier. Mais à la dernière minute, j’ai compris que je m’adressais à un cercle d’amis, que les mots sortiraient des tréfonds de mon âme. Il froissa le papier. Geste soigneusement étudié et repété. Les écologistes se seraient arrachés les cheveux en voyant le gâchis de feuilles de la Confrérie ces derniers temps. Je dis amis car nous partageons, tous ici présents, un idéal aussi simple qu’éphémère.
Gaspiller sa thune…
La paix. Cette soirée est un signe fort. Nous pouvons, humains et mutants, « mutant humain » ou « humain mutant » ? La discussion avait duré plus de trois heures avant qu’on ne finisse par trancher. Cohabiter pacifiquement, partager le même air, la même nourriture, des choses aussi simples que beaucoup oublient si vite…Soyons frères, qu’importe ce à quoi ressemble notre ADN. Nous sommes tous terriens, nous sommes tous semblables. Abattons les haines et les peurs. La Confrérie vous remercie tous d’être courageusement venu participer à cette inauguration de la Transatlante. Notre rôle n’est pas facile, nous serons spoliés, trainés dans la boue par nos détracteurs… Mais j’ai confiance en notre combat. J’aimerais également remercier tous les organismes à l’origine de ce projet, et en particulier la Lib’Corp, qui s’est réellement démenée pour ce combat… Et bien évidemment, saluer nos confrères de l’Institut. Le jeu de mot était savoureux. Qui sont des acteurs majeurs de la paix outre Atlantique…
Encore une fois, merci à tous. Amusons nous, réjouissons nous, et faisons en sorte de diffuser le message de ce soir. Pour la paix !
Picolons, exploitons et paradons ! Youpi ! Nos consciences seront tranquilles ! Nous sommes tous de zentils humains et mutos malgré nos comptes en banque !
Kenjiss en avait la nausée. Il sourit à la foule, saluant les convives, survolant les têtes, hochant la tête aux vagues connaissances qui l’acclamaient, répondant aux applaudissements en descendant lentement les marches de l’estrade… Il venait de prononcer un discours imbécile et bourré d’hypocrisie à une bande de chimpanzés comptant la moitié des plus grosses fortunes de la planète, dans une barge de luxe croulant sous les accessoires hors de prix et dépourvus du moindre bon goût. Le jeu des apparences, toujours… Le tatoué recula contre le mur, laissant la place à l’interlocuteur suivant, perdu dans ses pensées… Ou profitant des quelques minutes de répits, laissant son cerveau tourner à vide pour se purger des blasphèmes proférés.
June Appleby
Humaine
Sujet: Re: [Estrade] Ambassadeurs (groupe 3) Ven 16 Oct 2009 - 22:20
Tout ne se passa pas exactement comme prévu. En vérité, ce fut même pire. Mais June dut garder bonne figure devant l’échec de sa petite ‘blague’, au moins devant Samarah qui ne tarda pas à réagir. Elle fit irruption dans l’esprit de la jeune femme, heureusement sans trop de dommages. La mutante savait se contrôler, quand elle le voulait. Et entre nous, June était persuadée que son amie prenait un malin plaisir à entrer avec fracas dans la tête de ses ennemis. En temps normal, elle était parfaitement capable de le faire en toute discrétion. Un éclat de malice dans le regard, elle la rassura.
*Juste un petit coup de pouce pour notre image, ma belle !*
Oui… sauf que ça ne s’était pas vraiment passé comme elle l’espérait. Certes, une Confrériste avait bel et bien été arrosée, une certaine Twik’ si elle s’en tenait aux descriptions que lui avait faites Kenjiss de ses ‘proches’ collaborateurs mais l’autre y avait échappé. Celle qui, précisément, avait été sa cible de prédilection. Car voir la porte parole de la Confrérie aussi… resplendissante dans sa robe avait eu le don de l’irriter ? Mais ne cherchez pas une quelconque raison, elle-même ignorait pourquoi. Simplement qu’une petite déconfiture de sa part aurait joué en la faveur de l’Institut. Son amie semblait si lointaine, perdue dans son aura de noirceur face à l’éclat immaculé que dégageait la jeune Russe… Autant pour leur image. Seulement, elle n’avait pas prévu que les acrobaties de la mutante trempée attireraient autant les regards. Bien qu’elle ait remercié intérieurement Léon d’avoir exécuté son petit tour, la jeune femme eut une légère moue agacée devant le résultat. June maugréa avant de rejoindre Miranda. Bien mal acquis ne profite jamais disait un certain dicton… June l’envoya paître en enfer d’un revers de main. Elle avait à présent autre chose à faire.
Se frayer un chemin dans la foule autant bigarrée qu’hétéroclite de la TransAtlante lui parut plus simple qu’elle ne l’aurait imaginé. Comme si la vue plongeante d’un certain décolleté avait le don de vous dégager le passage. Mais June n’avait pas le temps de vérifier cette nouvelle théorie sur le comportement des hormones mâles. Miranda se dressa bientôt devant elle et sans hésiter la jeune femme l’apostropha, l’air aussi joyeux que décidée à obtenir certaines réponses. Hélas, la directrice de la Lib’Corp – tout aussi resplendissante que la Russe dans sa robe vermillon- lui coupa l’herbe sous le pied.
- June ! Je suis très heureuse de te voir parmi nous ce soir ! Tu me semblais plutôt réticente ce matin
Ah bon ? Réticente ? Non, sans blague. Le séjour sur la TransAtlante s’annonçait à peu près aussi périlleux pour elle et Kenjiss qu’une traversée dans le désert du Sahara. Mais à part ça, tout allait pour le mieux, non ?
"Justement, à ce propos… j’aimerais enfin savoir pourquoi tu m’as… "
-… Absolument sollicitée ce soir ? Je suis sûre que tu n’en dors plus !
Miranda était loin de se douter à quel point elle était proche de la vérité. Elle pouvait absolument tout imaginer, et sachant les personnalités présentes à bord, le pire comme le meilleur pouvait lui tomber sur le crâne. June retint un léger sourire crispé car elle comprit que sa supérieure ne lâcherait pas encore le morceau tout de suite.
-Tu le sauras bientôt ! Mais il me semble que tu as autant ta place que nous ce soir, après tout le travail que tu as fourni. Pour le reste, disons que tu as certaines compétences que nous ne possédons pas à la Lib’Corp…
Aïe. Là, June se mit sérieusement à craindre le pire, laissant le meilleur loin, bien loin dans le fond d’un placard. Des compétences ? Cela pouvait signifier beaucoup de choses. Que pouvait-elle bien avoir dit ou fait pour qu’une quelconque idée saugrenue germe dans l’esprit de Miranda, au point que la jeune femme s’avère à ce point indispensable ? L’appel pour se rendre dans la salle de réception mit fin à ses interrogations. Elle n’avait aucune idée de la suite du programme, Miranda étant restée délibérément floue sur le sujet, lui assurant qu’il y aurait un discours, en soit cela n’avait rien d’étonnant, avant le reste de la soirée. Qui s’annonçait un soupçon plus mystérieuse…
June se rendit compte trop tard que Miranda l’emmenait droit sur le devant de la scène et par conséquent droit sur… Kenjiss. Sa respiration se bloqua une fraction de seconde, avant que l’air ne retrouve le chemin de sa trachée et en fidèle et secrète compagne… la jeune femme l’ignora superbement. Le mutant devait être, à peu de choses près, au bord d’un stress difficilement gérable. Un peu comme elle, finalement. Pas la peine d’en ajouter une couche avec des regards perdus. June décida de fixer son attention sur Miranda et Helen puisque regarder Samarah l’aurait mise mal à l’aise et Kenjiss… aussi. Elle écouta d’ailleurs distraitement son discours. Elle savait de toute façon qu’il n’en pensait même pas la moitié. Hélas… Que ce soit sur les humains ou sur l’intérêt de la Lib’Corp. Sujet à tension entre les deux amants, évidement. Elle fut néanmoins surprise de sa capacité à manier une sincérité aussi factice devant une foule qu’il détestait tant. Certes, côté manipulation, la jeune femme n’était pas en reste. Mais parvenir à captiver une salle entière par un odieux mensonge… Miranda succéda au leader confrériste sur l’estrade et lorsqu’il passa non loin d’elle pour s’appuyer contre le mur, June ne put s’empêcher de poser son regard sur le tatoué. Un regard étrangement vide. Si seulement… La voix de Miranda la rappela à l’ordre et elle décrocha ses yeux du mutant.
-… et c’est donc, avec le même plaisir que notre ami ici présent, Monsieur Kenjiss, l’humaine se permit un sourire, elle savait qu’il n’aimait pas qu’on l’appelle ainsi, que la Lib’Corp vous accueille à bord de la TransAtlante. Si nous vous avons tous réunis ce soir, c’est pour vous offrir un aperçu de la situation. Un aperçu du monde qu’ensemble nous pouvons bâtir. Les politiques jugent une entente cordiale entre les humains et les mutants impossible. Nous leur prouverons leur contraire. Par votre séjour, par notre volonté et par la paix que celui-ci engrangera. Humains… mutants…Nous ne sommes pas si différents. Je suis mutante et l’une de mes plus fidèles alliées, j’ai nommé mademoiselle June Appleby, la jeune femme tenta soudain de retrouver une certaine contenance lorsqu’une dizaine de regards inconnus se braquèrent sur elle, est humaine. Et cela ne nous a jamais empêché de collaborer depuis plusieurs années. Avant de laisser la parole à nos derniers mais non des moindres représentants, les ambassadeurs de l’Institut, je tiens moi aussi au nom de la Lib’Corp et de tous nos collaborateurs, à vous remercier pour votre présence. Une présence sans laquelle, les fondations de notre entreprise n’auraient pas été possibles.
Miranda se tut. Un coup d’œil circulaire sur la salle, aimable et confiant et elle revint sur June, laissant sa place aux membres de l’Institut. Elle descendit de l’estrade et rejoignit l’humaine. Celle-ci appréhendait maintenant le discours de l’Institut, ou plutôt la réaction de Samarah face au tissu de mensonges déversés par Kenjiss
Léon Asakura
Type Omega
Sujet: Re: [Estrade] Ambassadeurs (groupe 3) Mer 21 Oct 2009 - 23:40
Léon n'avait pas vraiment eu le temps de se reposer de sa farce concoctée avec la complicité de June qu'une voix derrière son dos le héla. Bien évidemment, le jeune directeur tourna la tête afin de voir qui pouvait bien le désirer autant. Surement un autre journaliste qui souhaitait obtenir l'exclusivité d'une interview privée avec l'homme fraichement apparu sur le devant de la scène médiatique et qui dirigeait le Nouvel Institut. Mais la réalité donna tort au mutant des eaux puisqu'il s'agissait en fait de Kenjiss, le leader du camp opposé au sien. Celui se rapprocha de la position de Léon avec un énorme sourire figé sur les lèvres, une flûte de champagne dans une main tandis que l'autre attendait de recevoir celle du jeune directeur.
Connaissant Kenjiss, ou du moins, le connaissant assez bien autrefois, Léon se douta bien qu'il ne s'agissait que d'un geste purement médiatique, destiné à assouvir la soif de commérages des personnalités présentes sur le TransAtlante. Mais aussi hypocrite que pouvait être ce geste, le directeur serra la main de son soi-disant rival avec sincérité. Malgré tout ce qui avait pu les séparer depuis leurs années de lycée, Léon avait réellement apprécié le peu de temps qu'il avait partagé avec Kenjiss à cette période lorsqu'ils s'adressaient encore la parole et se supportaient plus ou moins.
Léon – Ah Kenjiss. Ca doit être notre première rencontre officielle en tant que directeur de la Confrérie et du Nouvel Institut, non? Ca me fait plaisir de te voir en pleine forme... même si, je dois l'avouer, j'étais loin de me douter qu'un jour, tu serais à la tête de la Confrérie. En même temps, je ne pense pas que les gens me voyaient comme le futur co-directeur du Nouvel Institut à l'époque.
Le jeune directeur n'eut pas le temps d'en dire plus car Nakor intervint aussitôt dans la conversation en jouant les offusqués. Il haussa le ton, en qualifiant le directeur de la Confrérie d'irrespectueux entre autres. Le destin ne laissa pas le temps à Kenjiss de répondre à la provocation de Nakor car l'annonce invitant les personnalités à se rendre dans la salle de réception se fit entendre.
Comme tout le monde, Léon prit le chemin de la salle de réception, sans se douter que Samarah lui avait réservé une petite surprise. Lorsqu'il découvrit que l'ambassadeur de l'Institut avait de changé de visage, c'est-à-dire qu'il ne s'agissait plus de Sam' mais de Léon -maintenant que tout le monde savait qu'il était le vrai représentant d'une des deux partis mutants -. A cette nouvelle, les paroles de Samarah prirent tout leur sens.
*Tu as carte blanche tant que tu ne mets pas l’Institut en danger. Tu sais que malgré tout, je veille dessus et je ne tolérerai pas une catastrophe de plus. Pas ce soir*
*C'est de ça dont tu parlais tout à l'heure! Tu aurais au moins pu me dire que ce serait moi qui prononcerais le discours au nom de la maison! Ca m'aurait permis de me préparer... Et après, tu veux que j'évite de causer une catastrophe mais si tu me mets au bord du gouffre aussi...*
Léon chercha du regard une sortie de secours qui lui aurait permis de fuir la corvée qui lui avait été refilée par Sam'... et accessoirement, de la laisser se débrouiller toute seule, comme il avait l'habitude de faire. Mais le directeur se souvint tout à coup qu'il se trouvait à bord d'un navire volant et qu'il n'avait aucun moyen de s'échapper si ce n'était sauter par dessus bord. Bien que cette idée aurait certainement plu à pas mal de personnes présentes à cette soirée, Léon lui, n'avait pas tellement envie de tenter l'expérience. Il était résistant mais il n'avait pas envie de savoir jusqu'à quel point... pas de cette manière en tout cas. A cet instant, Kenjiss fut présenté à la foule, comme si ce dernier avait encore besoin d'être présenté, et celui-ci démarra son discours. Trop occupé à essayer de tisser un discours à la va-vite, Léon fit vaguement attention à ce que pouvait dire le directeur de la Confrérie mais son discours se termina trop vite au goût du mutant. Heureusement, la directrice de la Lib'Corp avait également un discours à présenter aux orateurs, ce qui laissait encore quelques minutes de plus au chinois pour travailler ce qu'il allait dire aux personnes présentes. Comme avec Kenjiss, Léon trouva que la directrice de la Lib'Corp avait conclu trop rapidement...
??? - Monsieur Asakura, si vous voulez bien... c'est votre tour désormais.
Léon – Ah... euh merci.
Léon suivit l'homme qui le menait tout droit vers l'estrade. Le pas rapide et le cœur également, le directeur monta les quelques marches qui l'élevaient au dessus et au regard de tous. Les projecteurs braqués droits sur lui, lui donnant l'impression de subir un interrogatoire russe, c'était à présent le tour au directeur du Nouvel Institut de montrer la bonne volonté du manoir anglais. Le mutant des eaux prit une profonde inspiration, avant d'approcher sa tête des micros.
Léon – Bonsoir tout le monde. Pour ceux qui ne le savent pas encore, je m'appelle Asakura Léon, actuel co-directeur du Nouvel Institut. Tout comme Mademoiselle Miranda et Monsieur Kenjiss avant moi, je voudrais d'abord vous remercier d'être présent parmi nous ce soir.
Bon l'introduction était bien passé... maintenant comment Léon allait-il aborder la partie principale du discours, celle où il était supposé valoriser le Nouvel Institut? Le directeur laissa le silence planer pendant quelques secondes avant de reprendre:
Léon – Je suis désolé... je n'ai pas de discours tout prêt à vous présenter alors s'il-vous-plaît Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, faites seulement attention au fond de mon discours et ne vous concentrez pas sur la forme...
Je pense qu'il est un peu hypocrite d'annoncer que toutes les personnes présentes ce soir sont amies. Non pas parce qu'il y a des personnes mutantes et des personnes non mutantes et qu'il est impossible qu'elles puissent s'entendre. Non mais simplement parce qu'il est impossible d'aimer et de se faire aimer par tout le monde. Cependant, cela ne veut pas dire qu'on ne doit pas essayer... et c'est la raison de notre présence ici, je pense. En tout cas, c'est ma raison d'être ici ce soir.
Je ne vous promets pas qu'au final, nous serons les meilleurs amis du monde. Peut-être bien que nous le serons, ou peut-être pas mais si nous ne le sommes pas, j'aimerais que ce soit pour une autre raison que le fait d'être mutant ou non. Dans mon cas, ce serait surement à cause de mon manque de sérieux qui manque de donner des cheveux blancs à mon amie et bras-droit, Samarah. *rires dans l'assistance* Pour finir, au nom du Nouvel Institut, je souhaite me joindre à la Confrérie et à Lib'Corp et vous remercier pour votre présence et vos efforts présents et futurs en faveur de l'entente entre humains et mutants. Merci.
Léon recula d'un pas et salua l'assistance par une courbette, une habitude culturelle qu'il avait conservé. Il revint de nouveau près de l'estrade et prit encore la parole. Cependant cette fois-ci, les mots sortaient plus naturellement:
Léon – A présent, et comme l'a si bien dit Kenjiss, profitons de notre séjour au bord de ce superbe navire volant. Bonne soirée à toutes et à tous.
Léon descendit de l'estrade, pour de bon cette fois-ci et se rapprocha de Samarah. Son cœur battait encore rapidement, à cause de la nervosité. Une fois aux côtés de son amie, le directeur lui demanda:
Léon – Alors, comment je me suis débrouillé? Dois-je être mis hors service?
Bloody Mary
Type Sigma
Sujet: Re: [Estrade] Ambassadeurs (groupe 3) Mer 28 Oct 2009 - 20:21
Il fallut une petite seconde à Maria pour réaliser qu’elle avait échappé au supplice de la douche écossaise. Sa consœur l’avait peut-être rudement bousculée, mais le résultat était là : elle s’en était sortie sans humiliation publique… Et, plus que personne d’autre, elle savait combien c’était appréciable !
Reprenant solidement ses appuis sur ses jambes, la porte-parole fusilla du regard le serveur maladroit et attrapa la serviette blanche posée sur son plateau. "_ Pas de soucis, Twikjeya, répondit-elle en épongeant consciencieusement les quelques gouttes d’eau qui avaient réussi à atteindre son décolleté, je vais bien et c’est grâce à toi, merci beaucoup !"
Mais Twikjeya l’écoutait à peine, trop occupée à faire le show avec un magnifique tournoiement de cheveux humides. Maria regarda la bimbo publicitaire à la crinière d’ébène avec un sourire en coin. L’image de la Confrérie Moderne avait manquée d’être ternie par un ridicule arrosage de sa porte-parole et Twikjeya, en bon petit soldat, s’était arrangée pour retourner la situation en leur faveur en donnant ce moment un côté délicieusement érotique. Les mâles solitaires de la soirée ne l'oublierait pas de sitôt ! Elle lui tendit la serviette blanche et se tourna vers le serveur moustachu : "_ Quant à vous…" Fit-elle à mi-voix mais où une rage contenue transparaissait.
Elle baissa les yeux pour lire le nom inscrit sur le badge du fautif : "_ … Raùl ! … Vous tenez à garder votre place ?"
Le serveur entre deux âges louchait sur le bout de l’index tendu de la demoiselle. Il hocha lentement la tête en déglutissant. En fait, il tenait surtout à la vie ! "_ … Très bien, fit Maria avec un sourire retrouvé, alors ne me quitte plus d’une semelle pour le reste de la soirée ! Tu es personnellement à mon service, ça te va ?"
Raùl hocha une nouvelle fois la tête, bouche bée. Quelques minutes auparavant, il avait croisé un agent de la sécurité qui revenait de la salle de réception livide comme un spectre. Le vigile racontait qu'un vieillard l'avait mis en garde contre cette demoiselle blonde. Apparemment, elle était connue sous le nom de « la Tueuse » et était capable de vous griller le cerveau à distance. S’il y avait une part de vérité dans tout ça, le serveur considérait qu'il s’en sortait plutôt bien ! Une voix résonna dans le hall. On invitait tous les convives à rejoindre la salle de réception. Maria pesta. Elle devait veiller à ce que Kenjiss ne bafouille pas trop son discours et n’aurait pas le temps d’aller papoter avec Virginie et Luc. "_ Désolée, Twik’, je dois te laisser, le boss m’attend."
Elle gratifia sa consœur d’un clin d’œil et suivit le mouvement de foule… escortée de près par Raùl.
La salle de réception était somptueuse, elle lui rappelait toutes les grandes ambassades qu’elle avait écumé avec son paternel dans sa prime jeunesse. Elle se dirigea directement vers l’estrade. "_ Raùl, tu m’attends là, chuchota-t-elle en pointant la latte du parquet sur laquelle il était dressé, je veux que monsieur Kenjiss soit servi en champagne sitôt qu’il descendra... Et, attention, seulement monsieur Kenjiss !"
Maria s’assura que son serveur-esclave avait bien compris les ordres et gravit les marches de l’estrade. Le patron était sur le point d'entamer son discours. Elle se posta discrètement derrière lui, les mains croisées sur sa robe blanche, et joua les parfaites potiches. Le patron fut irréprochable. Quand il lança son discours en boule sur le sol, Maria regarda avec sévérité Raùl pour qu’il s’empresse de la ramasser. Les quelques mondanités prévues balancées à l’assistance, elle applaudit avec force l’orateur… Et fronça les sourcils en regardant Raùl pour lui suggérer d’applaudir avec plus de ferveur. Kenjiss descendit de l’estrade et fut tout de suite servi en champagne, comme prévu. Maria resta en retrait. Suivant le contenu des prochains discours, il était possible qu’elle prenne la parole au nom de la Confrérie pour rebondir et obtenir l’avantage du dernier mot. La grande maîtresse de cérémonie, Miranda Blake, prit la parole pour énoncer quelques banalités et présenter le Nouvel Institut… Pfff… Bande de pistonnés ! Léon Asakura entra en scène et fit, lui aussi, le coup du vrai-faux discours non préparé… Maria eut un sourire en coin et claqua timidement deux fois dans les mains à la fin, prenant bien garde que ses gants amortissent le bruit.
Bon… Rien d’important n’avait été dit, tout le monde était resté à un niveau très élevé de langue de bois… La porte-parole de la Confrérie n’avait rien à ajouter à ce florilège de paroles creuses, aussi descendit-elle discrètement de l’estrade et fut chaleureusement accueillie par Raùl et une flûte de Champagne. "_ Bon, parfait Raùl, chuchota-t-elle, mission suivante : tu vois la nana là-bas ?" Avec un maximum de discrétion, elle pointa June du doigt. "_ Oui, c’est mademoiselle Appelby…" Répondit-il sur le même ton.
"_ Je dois lui parler sans avoir l'air de la harceler ! Je vais de ce pas aux toilettes pour me remaquiller. Arrange-toi comme tu veux, mais je veux que d'ici deux minutes, elle y soit également. Cette rencontre devra avoir l'apparence d'une coïncidence !"
Raùl écarquilla les yeux… "_ Et comment suis-je censé faire ça ?"
"_ Je n'en sais rien... Raconte-lui un bobard... Trouve un mutant capable de contrôler sa vessie ou ses intestins. Au pire, si tu n’as aucune imagination, fais tomber un verre de vin sur sa robe ! De toute façon, personne ne s'étonnera de ta maladresse !"
Avec un sourire, Maria reposa sa flûte à moitié pleine sur le plateau du serveur. "_ Allez, au boulot ! Tu as deux minutes !"
Elle le gratifia d’un dernier sourire et s’éloigna vers les toilettes pour dames. Raùl soupira… Il devait le faire, il devait obéir à "la Tueuse", c'était une question de vie ou de mort... Et sa place comptait moins que sa vie. La mort dans l’âme, il se dirigea lentement vers June Appelby, il lui fallait un mensonge ! Il approchait… Approchait… Rien ne lui venait en tête… Plus que deux mètres… Il n’avait toujours rien trouvé… "_ Mademoiselle Appelby ?" Fit-il d’une voix blanche.
Il allait se rabattre sur une histoire sans queue ni tête de problème technique dans les toilettes pour dames quand, malencontreusement, il buta contre le pied d’un convive et envoya son plateau dans une trajectoire parabolique… Le pire, c’était que cette fois-ci, il n’avait eu besoin d’aucun coup de pouce !
Face au grand miroir des toilettes, Maria sortait le rouge à lèvres de son sac en se mirant.
Miss Lemington
Type Omega
Sujet: Re: [Estrade] Ambassadeurs (groupe 3) Jeu 29 Oct 2009 - 2:57
[Post groupé Sam'-June ]
De marbre. Telle était le Cerbère durant la prestation de son ennemi juré. Aucune émotion ne filtrait sur son visage pâle. Même ses yeux sombres semblaient s’être figés. Résister. Résister à l’envie, cette envie qui lui taraudait les tripes. Cette envie de lui faire payer ses actes, ses mensonges. Ne pas céder à la tentation. Ne pas donner l’occasion à ses détracteurs de démontrer pour de bon sa folie légendaire. L’occasion aurait été trop belle !
La mutante paraissait encore présente physiquement, mais ce n’était plus qu’une illusion. Son esprit vagabondait dans un ailleurs inaccessible. Ne pensez à rien. Ne pas pensez que Kenjiss se tenait à quelques mètres à peine d’elle. Ne pas pensez qu’il aurait été si simple de le faire taire… Se concentrer. Faire le vide. Son discours. Il lui donnait presque la nausée. Comment autant des gens pouvaient-ils se laisser berner aussi facilement ? C’était un véritable désastre. Hélas, la mutante était forcée de reconnaître les talents oratoires du manipulateur Confrériste. A peu près aussi doué que sa jeune porte-parole.
Ce fut une pensée cristalline qui la ramena à bord de la TransAtlante. Bientôt, ce serait au tour de Léon de faire ses preuves. De réussir le défi que la mutante lui avait ‘innocemment’ lancé. Une petite vengeance amicale. Le prix à payer de son absence injustifiée qui lui restait encore au travers de la gorge. L’épreuve qui déciderait si oui ou non, le mutant resterait dans son estime.
*C’est en étant au bord du précipice qu’on apprend le mieux…*
Voilà, à peu de choses près, ce que Samarah répondit laconiquement face au regard outré du maître des eaux. Et si à confronter Léon face à ses responsabilités de façon aussi abrupte, elle jouait quitte ou double, la mutante n’hésitait pourtant pas. Il était temps que leur aquaman grandisse un peu !
La mutante se montra un peu plus intéressée par le discours de Léon. Prétextant qu’il représentait le Nouvel Institut et surtout qu’elle pouvait de cette façon intervenir à la moindre erreur. Samarah l’écouta. Et elle put constater –heureusement pour lui- qu’il s’en sortit plutôt bien. Sans provoquer, Léon était resté politiquement correct. Tout comme son adversaire. Parce qu’elle avait horreur de ça, Samarah décida de ne rien ajouter aux déclarations. En plus, personne ne l’avait sollicitée. Parfait. Léon semblait reprendre sa place et ce n’était certainement pas elle qui irait s’en plaindre. Elle accueillit même Léon, un faible sourire sur les lèvres, satisfaite lorsqu’il descendit de l’estrade. Ce qui, de la part de la mutante, était un réel compliment.
*Non, ce ne sera pas nécessaire… Pour une fois*
Dans la salle, les invités s’activaient. La jeune femme savait qu’elle était à présent tranquille. On ne nécessiterait sans doute plus sa présence et déjà elle songea à regagner sa chambre. La tranquillité. Le calme, auquel elle aspirait tant. Tout ce monde… cette agitation. Ce n’était pas pour elle. Ce n’était pas son monde. Des reliquats de son agoraphobie commençaient tout doucement à se manifester. Elle allait quitter la pièce, pour mieux s’enfoncer dans les ténèbres de la solitude lorsqu’un serveur attira son attention. Le même qui, quelques minutes auparavant avait déversé une cascade d’eau sur une confrériste. Instinctivement, Samarah se méfia.
D’autant qu’il se dirigeait vers June. Elle n’eut pas le temps de s’interroger davantage sur ses motivations que le maladroit se prit les pieds dans la moquette. Samarah suivit du regard le vol plané du plateau dont la fin de la trajectoire s’annonçait plus qu’évidente. La robe de June, au mieux. Au pire, son décolleté. Le plateau se figea un instant dans les airs avant de voir sa trajectoire coupée net. Celui-ci s’écrasa sur le sol dans un fracas métallique. La coupe de champagne se brisa, diamants de cristal éparpillés sur le sol. Le reste de champagne imprégna les chaussures neuves du malheureux serveur. Ce n’était vraiment pas sa soirée…
La mutante avait réagit sans réfléchir. Instinctivement pour protéger June. Heureusement, l’incident passa plus ou moins inaperçu dans le brouhaha de la salle. Et dans son dos, Miranda reprit la parole. Samarah se figea. Ca… ce n’était pas prévu. La mutante posa son regard sur la Directrice de la Lib’Corp. Réellement inquiète. Apparemment, personne ne s’attendait à une déclaration supplémentaire de sa part. Miranda s’adressa à la foule, son sourire charmeur collé aux lèvres
« Avant de vous laisser continuer la soirée, j’aimerais, chers invités, vous demander d’accueillir l’initiative que vont prendre deux jeunes gens d’ici quelques minutes… »
Elle marqua un temps d’arrêt, un regard à la fois pétillant et malicieux. Pour mieux ménager son suspens. Son annonce – qu’elle jugeait d’une importance capitale, bien entendu- était audible dans toute la station. Même dans les toilettes où une certaine mutante machiavélique attendait une humaine qui ne viendrait plus désormais. Même si, à choisir elle aurait certainement préféré affronter la porte parole !
Samarah ne quittait plus des yeux Miranda. Qu’avait-elle donc inventé pour qu’elle juge utile de ne pas la mettre au courant et plus douteux encore, à garder June dans l’ignorance ? Car un simple coup d’œil sur son amie pour observer son air soudain mal assuré suffisait à comprendre que Miranda avait une idée derrière la tête. Une idée très précise. Et que June tout comme elle, allaient l’apprendre en même temps que la totalité des invités présents dans la salle. « … Comme vous le savez, cette soirée est dédiée à la paix. C’est pourquoi… je vous prie d’accueillir chaleureusement monsieur Kenjiss et mademoiselle June Appleby qui vont inaugurer pour vous la soirée dansante par une brillante démonstration de Modern Tango»
Samarah se crispa instantanément. Cette femme était folle ! Folle à lier ! Elle voulait déclencher une catastrophe à bord de la TransA et en direct qu’elle ne s’y serait pas mieux prise !
A quelques pas de là, la respiration d’une certaine humaine venait de se bloquer quelque part au fond de sa gorge. Ses yeux écarquillés valaient toutes les expressions possibles de la stupeur lorsqu’ils se posèrent durant une fraction de secondes sur le tatoué en face d’elle. Certes, un individu lambda aurait très certainement affiché la même détresse si on lui annonçait qu’il signerait probablement son arrêt de mort à la fin d’une valse avec le directeur confrériste. Mais elle affichait un tel désespoir pour une raison tout aussi différente qu’évidente. Elle était censée ignorer le mutant. Et pas se jeter dans ses bras pour danser ! Danser ! Et un tango en plus ? Miranda avait vidé une boite de pilules roses avant la soirée ou quoi ? A moins qu’elle ne veuille simplement sa mort par honte imminente. Oui, ça devait être ça. Bien que cette pensée lui parut tout à fait ridicule. June croisa le regard de Sam’ et fit un effort surhumain pour retrouver une bouffée d’air. Surtout ne rien laisser paraître devant Samarah. Pas l’ombre d’un soupçon. Elle était certaine qu’il ne manquait pas grand-chose à son amie pour faire le rapprochement entre elle, Kenjiss et son comportement bizarre depuis l’épisode du British et voilà que sa supérieure lui fournissait le dernier indice sur un plateau d’argent !
*bien joué Miranda…*
En cet instant, June détesta viscéralement la mutante qui était pourtant une amie de longue date. Et elle se maudit aussi d’avoir laissé un jour échappé dans une conversation qu’elle avait suivi quelques cours de danse par le passé. Pour se défouler et décharger un trop plein d’énergie. Cela faisait des années qu’elle n’avait plus fait ça ! Cette soirée s’annonçait désormais comme une catastrophe sans fin, June en était intimement persuadée. Elle tenta d’inspirer un grand coup. Toujours face à elle, son compagnon n’avait pas desserré sa mâchoire, sans doute encore sous le coup de cette annonce stupéfiante. Et totalement imprévue. La jeune humaine décolla du mur. Si aucun des deux ne bougeaient maintenant, cela paraîtrait suspect.
Elle fit un pas en avant. Jouer la comédie, elle savait faire après tout, non ? Un pas de plus. Ne l’avait-elle pas fait dès le premier jour en se jetant dans les bras du mutant pour écarter les curieux ? Après cela, danser devant une foule dans ses mêmes bras, ce n’était pas tellement différent, si ? Bien plus vite qu’elle ne l’aurait voulu, la jeune femme aux yeux vairons se retrouva devant le tatoué. Ils s’étaient ignorés depuis le début… Et ça devrait continuer comme ça, quoiqu’il arrive ! June inspira et déclara le plus naturellement du monde, son sourire habituel collé aux lèvres
"On dirait qu’il nous revient l’honneur d’inaugurer cette soirée, Mr le Directeur. J’ai entendu dire que vous saviez danser. Faites-moi donc tourner la tête !"
Rien. Rien d’autre que la mission, cette farce imposée par sa supérieure, ne transparaissait sur son visage, pourtant tendu par l’appréhension. Elle tendit sa main vers Kenjiss, prête à le suivre sur la piste de danse. Une fois encore, l’humaine avait pris les devants, restait à savoir pour combien de temps…
Près de l'estrade, une mutante désormais sur le qui-vive ne quittait plus d'un œil cet étrange couple.
Kenjiss
R.I.P
Sujet: Re: [Estrade] Ambassadeurs (groupe 3) Ven 30 Oct 2009 - 3:15
Tout va bien Twikie, c’est juste ton copain qui a refait des siennes…
Kenjiss sourit en effleurant l’épaule de la jeune femme. Twikjeya s’était rapprochée, nageant dans la foule avec une aisance qu’il ne lui connaissait pas pour venir lui faire une ébauche de rapport. Certes, c’était totalement inutile mais le tatoué connaissait la sombre dame depuis suffisamment longtemps pour savoir qu’elle venait plutôt s’enquérir discrètement de son état. Même si la jeune slave ne s’en doutait pas elle-même, elle avait un côté mère inquiète assez amusant par moment… Le tatoué avait patiemment écouté les différents discours de ses salopards de rivaux, pardon, de ses estimés compagnons dans la lutte pour l’égalité. Kenjiss n’avait même pas tiqué au « monsieur » délicatement apposé devant son nom –ou ce qui lui servait de nom- par cette chère Miranda Blakes qui savait parfaitement qu’il haïssait ça. Il avait déjà un prénom qui tenait plus du pseudonyme de guerre d’un hypothétique guérilleros groenlandais, ce n’était pas la peine d’en rajouter ! Il resta toutefois de marbre, applaudissant à tout rompre et multipliant les hochements de tête appréciateurs. Par chance, son dos semblait décidé à lui fiche la paix ce soir. Tout allait pour le mieux. C’était dans ces moments là que les directs à l’estomac faisaient le plus mal. Kenjiss eut l’impression d’encaisser un autobus dans le ventre, avant qu’un siège éjectable ne lui percute le menton, faisant résonner son crâne sous l’impact. Le tatoué cligna des yeux en prenant une inspiration à faire pâlir d’envie d’un aspirateur. Miranda Blakes… En temps normal, le mutant aurait levé les yeux au ciel devant les idées inspirées des bals de promo de cette chère directrice de la Lib’corp. Puis il se serait résigné. Après tout, le discours de la confrérie quelques mois plus tôt n’avait été qu’une valse perdue parmi d’autres, encore une entrée qui faisait plaisir aux médias… L’ennui c’était que la situation était… légèrement différente. June Appleby n’était pas tout à fait le prototype de la greluche qu’on lui collait dans les mains pour faire de grands sourires aux journalistes. Pas plus qu’elle n’était la seule demoiselle potable qu’un obscure société lui présentait pour faire bonne figure… June Appleby était humaine et partageait sa vie depuis quelques dizaines de jours, qui avaient été pour le moins riches en émotions. Kenjiss aurait presque eut l’impression de jouer à l’ado planquant sa copine si ce n’avait été la différence du sort qui les attendaient en cas de découverte de leur étrange relation. Et après tout, pourquoi s’en faire ? Il allait simplement devoir danser avec elle aux yeux de tous sans devoir trahir le moindre sentiment, la moindre émotion, comme s’il s’agissait d’une de ces bêtes danses protocolaires… Dire qu’il avait scrupuleusement, méthodiquement, évité cette robe affolante et ce regard délicieux pour se retrouver mis de force entre les mains de leur propriétaire, au milieu d’une foule avide de sensations, ravis de voir la bonne volonté évidente des deux partis en présence. C’était à s’en arracher les cheveux, s’ils n’avaient pas exigé un soin de près d’une heure ! La présence de Twikjeya à ses côtés n’arrangeait rien. La sombre psychopathe anorexique distillait son fiel à ses oreilles d’une voix capable de geler un incinérateur ! Kenjiss ne lui prêta pas attention et se décolla enfin de son mur pour se diriger vers sa compagne, calculant le moindre de ces gestes. Trois mètres. Trois petits mètres qui le séparaient de la plus grande comédie qu’il aurait sans doute à jouer de sa vie ! Deux mètres. Le tatoué jeta un coup d’œil à Miranda Blakes qui jubilait visiblement. Il lui décocha un sourire enhardi par l’adrénaline qui montait peu à peu. Un tango hein ? Si c’était une humiliation que cette démone espérait, elle pouvait toujours courir ! Ils allaient lui offrir la prestation la plus époustouflante de cette décennie ! Kenjiss se savait bon danseur… Il rattrapait son manque d’expérience par des capacités physiques hors du commun, un sens du rythme correct… Et par de discrets cours de rattrapage ! Les médias ignoraient bien évidement cela, mais la vie du directeur de la Confrérie comportait une bonne part d’apprentissage… Un mètre. Hein ? Déjà ?
Une nouvelle bouffée d’adrénaline explosa dans la tête du tatoué. Il était facile de se perdre dans ses pensées, moins d’en sortir pour faire face à la réalité ! Réalité qui lui faisait face dans une robe propre à lui faire perdre la tête pour de bon, avec un sourire qui, s’il était protocolaire, n’en restait pas moins sacrément sous entendant aux yeux du mutant ! Kenjiss força son propre rictus en saisissant délicatement la main de l’humaine entre ses doigts mutilés, respectant une distance parfaite entre leurs deux corps qui n’allaient pas tarder à se laisser entrainer par la furie d’une danse étrange…
Mademoiselle, vous sublimerez le piètre danseur que je suis.
Crétin. Triple crétin. Abruti. Mais qu’est ce qu’il attendait pour se jeter dans l’Atlantique ? Il avait une infime chance de survie avec cette température ! Kenjiss eut la très nette sensation d’amener sa compagne à l’abattoir alors qu’il se dirigeait vers la piste de danse improvisée par le cercle des convives. Regard droit, posture parfaite, le tatoué paraissait à l’aise. Ses doigts ne s’en crispaient pas moins sur ceux de sa compagne, dévorés par un stress que rien ne pouvait apaiser. Des visions fugaces s’imprimaient dans son esprit, des souvenirs particulièrement gênant dans ce genre de situations. Et toute la Confrérie qui était aux premières loges… Le sort que Samarah lui réservait était un véritable paradis en comparaison de ce que certains confrères étaient capable de faire subir à June s’il avait le malheur de se trahir par le moindre mouvement, aussi infime soit il. Sans se retourner, Kenjiss sentait peser sur lui le regard de chacun, les imaginait savourer à l’avance le supplice auquel il se voyait condamné… Si seulement ils savaient être à mille lieues de l’état de stress dans lequel il se trouvait actuellement… Le tatoué s’arrêta au centre de l’arène, leva le bras de sa compagne avant de passer un bras robuste dans son dos pour se plaquer à elle, tendant la jambe… et finissant par croiser l’inévitable regard vairon. Droit dans les yeux. Samarah Lemington pouvait se réjouir, oublier toute trace de l’existence de June était brutalement devenu impossible pour son rival ! Les secondes s’écoulèrent beaucoup trop lentement pour ceux qui n’attendaient que la musique pour se sortir de ce supplice imposé par leur pose de départ, étroitement enlacés.
Maria rectifiait soigneusement son fond de teint, guidée par les bons conseils qui s’affichaient numériquement sur le miroir. June et sa belle robe baptisée au Champagne n’allaient certainement plus tarder à débarquer dans les toilettes. Car, apparemment, Raùl avait eu une panne d'inspiration et s’était rabattu sur la stratégie la plus bourrine : des bruits de verres brisés accompagnés de petits cris de surprise avaient traversé la porte des toilettes quelques secondes auparavant. Brave Raùl… Brave... Mais bizarre. Elle ne comprenait plus ce qui le poussait à agir ainsi. Théoriquement, s'il lui obéissait c'était parce qu'il avait failli la tremper et qu’elle l’avait menacé de le faire renvoyer. Croyait-il vraiment pouvoir désormais échapper au licenciement définitif en allant arroser la secrétaire de la Lib’Corp ? Maria rangea lentement son matériel de maquillage en faisant des grimaces au miroir… Le temps commençait à devenir long ! Alors, soit Raùl avait été maladroit au point de rater sa cible, soit mademoiselle Appleby était de ces femmes qui assumaient de porter une robe tâchée toute une soirée ! Cette deuxième possibilité était envisageable : après tout, ce n’était qu’une humaine… Donc susceptible d'avoir un degré de distinction proche de celui d’un babouin.
Maria se mit à faire les cent pas dans les toilettes. Chaque fois qu’elle passait devant la porte d’une cabine, celle-ci s’ouvrait en grand et la chasse d’eau se tirait automatiquement. Luxe rimait souvent avec gaspillage ! Bon… il fallait se rendre à l'évidence : tout ne s’était pas déroulé comme prévu... Il allait falloir trouver un plan B et Raùl lui devait des explications. Alors que la russe, dépitée, se dirigeait vers la sortie en soupirant, la petite musique douce, diffusée par le haut-parleur des toilettes, se tut tout à coup. La voix de Miranda Black résonna à sa place : « Avant de vous laisser continuer la soirée, j’aimerais, chers invités, vous demander d’accueillir l’initiative que vont prendre deux jeunes gens d’ici quelques minutes… »
Maria avait déjà la main posée sur la poignée de la porte, elle arrêta son geste pour écouter. Deux jeunes gens ? Une initiative ? « Comme vous le savez, cette soirée est dédiée à la paix. C’est pourquoi… je vous prie d’accueillir chaleureusement monsieur Kenjiss et mademoiselle June Appleby qui vont inaugurer pour vous la soirée dansante par une brillante démonstration de Modern Tango ! »
Avant refermer la mâchoire, alourdie par le surréalisme de cette annonce, Maria eut trois pensées fulgurantes : La première fut : *... Merde !*. La deuxième fut : *Kenjiss va être ridicule, il ne sait pas danser le Modern Tango... Merde !* Et la troisième fut : *Kenjiss va danser avec une humaine, il va tirer une tronche de deux pieds de long... Merde !*
Panique à bord ! La porte-parole attrapa les pans de sa longue robe blanche et se précipita à l’extérieur de toilettes. En sortant, elle bouscula le pauvre Raùl qui était venu se confondre en excuses. Elle ne lui prêta pas attention et regarda vers le centre de la salle. La foule s’était déjà regroupée autour de la piste de danse et, même en se mettant sur la pointe des pieds, elle ne put voir les danseurs. Il fallait qu’elle se rapproche. Avec des ondoiements dignes d’un serpent, elle se fraya un passage au milieu des convives regroupés… Le serveur la suivait tant bien que mal : "_ Je suis désolé, disait-il d’une voix implorante, j’ai trébuché comme il le fallait, mais… Le plateau a mystérieusement changé de trajectoire au dernier moment !"
Après quelques bousculades, Maria arriva enfin aux premières loges, les extrémités de ses ballerines touchaient la piste de danse. Les propos du serveur avaient été si absurdes qu’elle ne pouvait douter de leurs véracités. Quitte à mentir, Raùl aurait probablement inventé une histoire plus crédible ! Elle se retourna vers lui en chuchotant : "_ Te bile pas, Raùl, tu ne pouvais rien faire. Je suis maintenant sûre qu’Appelby est protégée par un ange gardien !"
Un ange gardien doué de télékinésie... Samarah Lemington ! Sale avorteuse de mauvais coups ! De quoi se mêlait-elle ? Les bras croisés, fébrile, Maria porta toute son attention sur le couple de danseurs. Soulagement : Kenjiss s’en sortait comme un chef ! Il faisait virevolter sa partenaire comme un vrai pro ! Elle jubila et applaudit comme une petite fille devant un gâteau d'anniversaire. Allez boss, courage ! Mets-en leur plein la vue à tous ces journaleux ! Un, deux, trois, quatre… Un, deux, trois, quatre… Concentre-toi sur les temps un et trois !
Les craintes de Maria étaient finalement infondées, Kenjiss avait des talents mondains aussi bien cachés qu'étonnants ! La porte-parole pouvait se détendre : la réputation de la Confrérie Moderne n’était pas en danger. Toute à sa bonne humeur, elle aperçut, de l’autre côté du cercle formé autour de la piste de danse, sa consœur Twikjeya et leva la main pour attirer son attention. Rien… Pas de réponse. La jeune slave restait concentrée sur le couple de danseur, les yeux mi-clos, le visage fermé. Sans doute n’appréciait-elle pas de voir le patron dans les bras d’une vulgaire humaine ? Il était pourtant inutile de se prendre la tête ! Maria prenait cette mascarade avec humour et le voyait plus comme une épreuve de bizutage ! Pauvre Kenjiss... Il aurait certainement préféré danser avec Terry ! Plus tendancieux mais moins sale !
Mais le sourire de Maria se figea un instant... Ses yeux se voilèrent soudainement d’un doute. En observant attentivement le regard concentré de Kenjiss, elle avait cru, l’espace d’un instant, y percevoir… "Bonjour ma chère... " Entonna derrière elle une voix aux accents malicieux.
Elle perdit immédiatement le fil de ses idées et se tourna sur elle-même. Le grand-père qu’elle avait aperçu dans le hall en compagnie de Fanel lui faisait face, un chapeau à la main. "… Accorderiez-vous à un vieil homme de rendre jaloux toute l'assemblée, en ayant à son bras une si belle femme pour danser ?"
Maria jeta un coup d'œil autour d’elle… Oui, c’était bien à elle que ce vieillard s’adressait ! Elle revint rapidement de sa surprise. "_ Et pourquoi pas ? Répondit-elle avec un demi-sourire, je ne raterai pas cette occasion de montrer à l’assemblée combien je peux être charitable !"
… Et c’était également l’opportunité de faire oublier au public sa désastreuse valse avec l’humano lors de l’inauguration. De plus, Kenjiss ne serait plus seul sur la piste à porter sa croix ! Sans laisser au vieillard le temps d’analyser sa vacherie, elle lui attrapa la main : "_ Par contre, chuchota-t-elle en le tirant vers la piste, j’aimerais que vous fassiez attention à vos mains. Je sais qu’à votre âge, le pelotage est le seul plaisir accessible, mais sachez je ne le tolèrerai pas !"
Maria ne se gênait pas : elle se doutait que Deklan avait mis au parfum ce petit vieux.
June Appleby
Humaine
Sujet: Re: [Estrade] Ambassadeurs (groupe 3) Mar 3 Nov 2009 - 0:30
Un sourire de circonstance envoyé à Miranda (elle ne perdait rien pour attendre celle-là !) lorsqu’elle la dépassa pour se rendre au centre de l’arène et June eut la très nette sensation de se consumer sur place quand elle se retrouva sur la piste de danse, uniquement –et délicieusement, soutenue par les bras de son compagnon. Ses jambes longilignes ne semblaient plus vouloir répondre à leur propriétaire. Et elle allait devoir enchainer sur un tango dans quelques secondes ? Petit problème en perspective, non ?
L’éclairage dans la salle s’était réduit à une simple ambiance tamisée. Les projecteurs bien entendu dirigés vers le couple pour la durée de leur supplice. Dans un sens, cela valait peut-être mieux. June ne pouvait pas apercevoir le regard de la foule curieuse/mesquine/ abasourdie qui n’attendait probablement qu’une seule erreur de leur part. Un seul faux pas suffirait à les envoyer tous les deux au fond du précipice qu’ils tentaient d’éviter alors qu’ils avaient dévoilés depuis un mois des trésors d’imagination pour ne pas se laisser surprendre. Tant par une mutante aux tendances névrotiques que par une sanglante porte parole. Porte parole qui se trouvait à présent aux premières loges pour assister au massacre… pardon, à cette sublime prestation. Vraiment, mieux valait que l’humaine ne voit pas tout cela. Son aplomb légendaire, déjà rudement mis à mal depuis l’annonce de Miranda, risquait d’en prendre davantage…
La jeune femme inspira. Comédie. Son regard d’ordinaire si assuré croisa celui du mutant et se fit vacillant le temps d’un battement de cil. Kenjiss lui demeurait imperturbable. Sinistre comédie. Celui-ci faisait visiblement tous les efforts du monde pour ne pas les trahir, comme pouvaient en témoigner ses doigts crispés sur les siens. Et de son côté, June ne pouvait délibérément pas se permettre de tout révéler, de le mettre en danger. Tragicomédie ? Une menace au doux nom d’une montagne planant au dessus de la tête du tatoué était déjà bien suffisante. Pas la peine d’y ajouter celle de la Confrérie au grand complet en prime. Bientôt, elle sentit à nouveau le sol sous ses pieds. Sacrée comédie. Tout comme elle sentit dans son dos le regard de Samarah posé sur eux. Son amie ne tarderait probablement pas à la trucider. La confrontation fatidique qu’elle avait reportée depuis des semaines arrivait à échéance. Mais cela pouvait encore attendre. Au moins le temps d’une danse. Impossible comédie.
Par miracle, June put maitriser son corps lorsque la main de Kenjiss vint se poser sur son dos. Heureusement pour eux. Sa tenue plutôt dénudée - qu'elle jugea soudain très appropriée à la situation- aurait immédiatement révélé la présence anormale de ces délicats frissons le long de sa colonne. Elle comprit soudain pourquoi Miranda n'avait pas tiqué lorsqu'elle l'avait aperçue dans sa robe au début de la soirée... La plus grande comédie du siècle.
*et sans doute de toute ta vie, ma fille… l’improvisation dans la ruelle, c’était de la rigolade à côté de ce soir !*
Doucement, la musique démarra et le silence se fit dans la salle. D’abord calme, elle suivit lentement les mouvements de son compagnon qui l’entrainait. De sa jambe, elle se releva et se laissa glisser contre son torse avant de tourner complètement autour du mutant et venir déposer sa main libre dans son dos. Puis, le rythme changea, s’accéléra. Les premières notes enivrantes firent place à toute la sensualité qu’imposait le tango. Malheureusement pour nos amoureux. June n’eut pas besoin de faire le vide dans sa tête, la concentration qu’exigeait leur mascarade s’en était chargée. La musique se fit de plus en plus rapide, et malgré la situation l’humaine retrouva un semblant d’assurance aux souvenirs des pas de danse. Au rythme qui prenait lentement mais sûrement possession de son corps. La danse avait toujours eu le don de la déstresser. Même si pour y parvenir ce soir, il aurait certainement fallu balancer dans l’Atlantique la foule présente.
Kenjiss la fit basculer, tournoyer, basculer encore, guidé par la musique et une expérience qu’elle ne lui connaissait pas. Leurs corps se frôlaient, s’éloignaient avant de se retrouver. Toujours plus proches. Plus attirants. L’instant aurait pu être réellement romantique s’il n’avait pas été à ce point dangereux. La musique se fit soudain moindre et leurs visages furent si proches qu’ils auraient pu s’embrasser… Sa poitrine se soulevait au rythme de sa respiration rendue haletante par l’effort. June se souvint juste à temps qu’elle ne devait SURTOUT PAS le faire ! A la place, elle glissa délicatement sa main le long de la joue du mutant et lorsque la musique redémarra, mima une gifle monumentale avec l’autre avant de se redresser pour venir se caler dos contre le torse de son compagnon, ses mains à nouveau dans les siennes. Prête à enchainer sur le mouvement suivant. Mais quand donc allait-elle se terminer cette fichue musique ?
June commençait à trouver leur prestation anormalement longue. Masquer ses sentiments durant une danse langoureuse n’était pas forcément la chose la plus aisée à accomplir. Et ce ne serait pas son tatoué préféré qui démentirait cette accablante vérité. La jeune femme pria pour que leurs masques tiennent bon…
Kenjiss
R.I.P
Sujet: Re: [Estrade] Ambassadeurs (groupe 3) Mar 3 Nov 2009 - 23:34
Lorsque les premières notes s’égrenèrent, les pas furent lents, mesurés, agréables mais dépourvus d’entrains, comme pour laisser le suspense planer. Kenjiss décrocha ses yeux de June, vérifia ses jambes d’un coup d’œil… Puis le silence retomba durant une fraction de seconde, les corps se rapprochèrent… Et tout explosa. Et ce fut le début d’une prestation au rythme particulièrement soutenu, qui rendit vraisemblablement jaloux une bonne partie du public, constitué d’octogénaires bedonnants. Kenjiss tendit son bras, laissant June virevolter à quelques mètres de lui avant de la ramener contre son torse, de pivoter pour la faire basculer à l’horizontale, prolongeant le contact quelques secondes avant de la laisser se redresser. Et le couple enchaina sur une série de pas de danses qui lui firent traverser le cercle formé par les convives à une allure impressionnante, tout en restant élégante… Le ton était donné, les deux danseurs s’animèrent de plus en plus vite…. Certains murmuraient que le stress aidait parfois sa victime dans les moments de tension extrême… Kenjiss avait haussé les épaules. Pour lui, le stress n’avait jamais été qu’un élément perturbateur lorsqu’il se battait. Stress rimait avec mains tremblantes, visée peu assurée, réflexions stupides et décisions dangereuses. Il pensait avoir tout vu, tout fait et tout accompli… Et pourtant, du haut de ses trente huit ans, Kenjiss découvrait que le stress avait du bon. A moins que ce ne soit son pragmatique naturel qui revenait au galop et lui soufflait que toute défaillance risquait d’entrainer des catastrophes qu’il était loin de deviner intégralement… Quoiqu’il en soit, le tatoué dansait. Incapable de planifier quoi que ce soit, dévoré du regard par tous, Kenjiss n’avait eut d’autre choix que de se lancer. Les mauvaises langues auraient marmonné qu’il y prenait même un certain plaisir, dansant ainsi avec sa compagne dans les bras. Après tout, on pouvait toujours mettre sur le dos du tango la fougue qui les animait non ? Peut être n’était ce pas uniquement une hargne désespérée qui animait les corps des deux danseurs après tout. La musique n’évoquait rien pour lui, mais Kenjiss savait s’adapter. Par un coup du destin, le tango avait été l’objet de ses dernières études… Et à défaut de pouvoir viser le championnat du monde, le tatoué se défendait superbement, bien aidé par les aptitudes de June et sa réactivité naturelle. Ils virevoltèrent sur la piste quelques instants de plus avant de se lancer dans une nouvelle série de tournoiement rapides, séparés l’un de l’autre avant de se rejoindre avec une cohésion parfaite, comme si un chronomètre à la précision remarquable les guidait en permanence. Kenjiss s’enhardit. Il avait promis du regard une prestation éblouissante non ? Le tatoué s’inclina, mains sur la taille de June qui le fixa une fraction de seconde, interdite. Le mutant eut un sourire qui ne laissait présager rien de bon… Mais étrangement, il la savait prête. Aussi dingue que lui par moment, il la sentait enivrée par l’atmosphère si particulière de cette danse… Ses bras s’élevèrent, propulsant June dans les airs.
Cette figure était interdite à la plupart des débutants, mais Kenjiss possédait certains atouts personnels que personne ne remarquèrent, ses yeux habituellement argentés masqués par les lentilles qu’il avait pris soin de mettre avant la soirée… L’assistance poussa un cri de stupeur en apercevant le corps apparemment condamné de la demoiselle frôler la tête du tatoué pour plonger droit sur le plancher… L’effet était saisissant, la robe noire de l’humaine accentuait encore la scène, June défiant la gravité l’espace d’une seconde. L’humaine eut le réflexe d’étendre les bras, arquant son corps dans la lueur tamisée des projecteurs… Le baroud d’honneur d’une condamnée à un choc brutal contre le plancher, tous le savaient. On retint son souffle, on oublia de respirer, on laissa tomber des verres en se lamentant déjà de la folie de ce directeur qui n’avait décidément pas volé sa réputation. Pauvre petite… Kenjiss savait qu’il jouait sa vie à ce moment précis, mais il n’avait pu s’empêcher de tenter cette bravade. Il savait que sa compagne ne toucherait jamais le sol, que Lemington se tenait prête à la réceptionner. Mais il n’avait pas l’intention de lui en laisser l’occasion. Cette danse était la leur, quoiqu’il arrive. Il leva les bras, sachant parfaitement où assurer sa prise. Il avait suffisamment « volé » pour savoir instinctivement où la saisir… June atterrit en douceur dans des bras puissants qui s’inclinèrent à la perfection, Kenjiss pivota sur lui-même, s’abaissant dans le même mouvement pour se pencher sur sa compagne, s’immobilisant ainsi, à quelques centimètres de ses lèvres. Il sentit son souffle sur sa figure, la contempla dans ses bras, haletante. La musique s’était tue pour ne laisser que quelques notes s’élever lentement dans les airs, pour reprendre peu à peu, montant à nouveau en intensité… Il se redressa doucement, serrant June contre lui, sans se rendre compte qu’il ne pensait à rien d’autre qu’à l’embrasser. La foule avait disparu tout autour de lui, et il s’apprêtait à commettre l’irréparable, enivré par la danse… Kenjiss se fit arracher la joue par une main qu’il enserrait voilà quelques secondes… June n’avait évidemment pas réellement frappé, mais l’effet fut le même pour lui qu’une plongée dans une piscine glacée. Reprise de contact brutale avec la réalité. L’espace d’un instant, le tatoué fut décontenancé. Fort heureusement pour lui, June avait davantage la tête sur les épaules et se plaqua dos à lui, guidant ses mains… Kenjiss se reprit juste à temps pour le mouvement suivant, dans un rythme parfait, tournant autour de June pour mieux l’enlacer, reculant au rythme de ses pas pour revenir peu à peu, de nouveau concentré. Ils avaient frôlé la catastrophe, mais le tatoué survola quelques visages à la faveur d’un nouveau jeu de jambes et put les deviner bouches bée. Parfait… Parfait.
La fin du morceau les surpris presque. Emportés par la ferveur du moment les amoureux ? Kenjiss s’immobilisa contre le dos de June, mains autour de sa taille, menton niché au creux de son épaule tandis qu’une main caressait sa nuque…On murmura les avoir vu se chuchoter des remerciements, masqués par les derniers accords. Et tout s’arrêta.
PERFECTO !!!
Ah. Evidemment il y avait toujours un taré pour brailler plus fort que les autres dès la fin du morceau… La magie était rompue. Le tatoué se détacha lentement de sa compagne, inspira un bon coup pour se défaire de la transe qui menaçait de l’emporter à nouveau… Et fut aspiré par la foule, non sans un baisemain galant. En quelques secondes, il fut félicité, acclamé, photographié… Les convives prirent possession de la piste de danse en un instant, échauffés par la prestation de l’étrange couple. On s’activait à présent sur la piste ! Le champagne faisait des émules, le tango reprenait de plus belle, les retardataires se pressaient… Bien vite, Kenjiss fut oublié. A plus forte raison qu’il avait disparu de la salle. Et si un mutant de près de deux mètres pouvait s’éclipser ainsi, la tâche fut d’autant plus aisée pour une humaine bien plus petite que lui...
Sujet: Re: [Estrade] Ambassadeurs (groupe 3) Ven 6 Nov 2009 - 0:31
Samarah ne se réjouissait pas. La mutante s’était figée. De stupeur, d’abord. Ensuite, parce que le moindre petit mouvement de sa part aurait très certainement engendré une catastrophe fort peu enviable. Pour elle, comme pour toutes personnes présentes à bord de la TransAtlante. Sa respiration s’était ralentie progressivement pour atteindre le seuil limite avant l’évanouissement. Et son regard sombre suivait le moindre mouvement de ce couple désormais douteux sur la piste de danse.
Elle avait hésité… disons une seconde à peine avant de préférer ne pas intervenir. Réitérer une entrée fracassante dans l’esprit du tatoué –non que cette idée la gênait- l’aurait très certainement déconcentré. Et vu la situation plus que délicate qui se présentait, c’était la dernière chose à faire. Tout comme risquer de le laisser couler la TransAtlantique au fond de l’océan. Ce qui arriverait probablement si elle se permettait de menacer Kenjiss. N’avait-il pas menacé le British ? Alors, une plateforme volante, il n’allait pas en faire grand état d’âme. Mais depuis quand se souciait-elle de déranger son ennemi ? Depuis quand réduire ses neurones en bouillie constituait-il un problème pour la mutante ? Peut-être depuis l’instant où il tenait entre ses bras June… et donc aussi sa vie. La mutante en aurait presque tremblé de fureur. Ses poings se serrèrent. Ses doigts se crispèrent. Elle devait absolument se contrôler. Déjà, elle sentait les premiers frémissements de colère parcourir son corps. D’ailleurs, sans doute alertée par son comportement, Camille tenta de se rapprocher de la mutante.
Leur prestation parut sans doute aussi longue pour Samarah qu’à June. Malgré le supplice qu’il représentait, ses yeux fixaient le moindre faux pas, le moindre de leurs gestes. Glaciale, elle tentait encore de ne rien laisser paraître. Mais les premières fissures commençaient à attaquer le masque élaboré au fil du temps. Crispée dans un carcan de rage au niveau rarement égalé, Samarah se tenait néanmoins prête à réagir. Par n’importe quel moyen. Prête à tout pour éviter… un carnage ? Un scandale ? Sauver les apparences ? Elle savait que quelque chose lui avait échappé. Elle avait senti que quelque chose ne tournait plus très rond chez June. Tout ce temps, elle avait pourtant espérer se tromper. Etre dans l’erreur parfois, avait quelque chose d’agréable. Mais… cette soirée était en train de lui révéler la douloureuse vérité. Petit à petit, certains signes ne trompaient pas. Ca… plus toute une série de petits détails accumulés au fil des semaines. Doucement, la mutante voyait ses doutes se confirmer.
June dansait. Et plutôt bien, même. Ce n’était pas vraiment un secret. Cependant, on n’observait pas une telle symbiose entre des danseurs au bout de quelques minutes. Samarah le savait pour avoir suivi quelques entrainements de son amie par le passé. De loin. Toujours à son insu. Lorsqu’elle veillait sur l’humaine. Leurs pas étaient trop parfaits ce soir. Du moins pour un œil averti. Lors de ses entraînements, la mutante avait vu June. Elle l’avait vu hésiter avant de se lancer dans certaines figures avec un partenaire qu’elle connaissait pourtant. Et là… ce soir… Pas la moindre hésitation. Doucement, les soupçons devenaient certitudes. Et la douleur qu’ils engendraient…plus forte encore. Un regard ne mentait jamais et valait bien souvent toutes les capacités télépathiques du monde. La mutante était bien placée pour le savoir.
Tout comme la foule, Samarah ne put s’empêcher de retenir son souffle lorsque Kenjiss envoya son amie voltiger dans les airs. Tout comme elle ne doutait pas de pouvoir la rattraper en cas de problèmes, elle était dorénavant certaine que son ennemi ne la lâcherait pas. Il n’avait pas intérêt à créer un scandale. Pour des raisons aussi bien évidentes teintées de politique que personnelles. Puis, la musique se fit plus lente. Les danseurs se saluèrent. La démonstration prit fin.
Pas son supplice. La mutante avait envisagé d’envoyer sur la piste Camille et Panic pour faire diversion, mais cela ne fut pas nécessaire. Déjà les autres convives prenaient naturellement le relais. Bien, au moins il y avait d’autres fous dans la salle. Il ne lui fallut pas très longtemps pour constater que les deux ‘danseurs’ avaient… mystérieusement disparus. Hasard ou coïncidence ? Samarah n’avait pas le temps de tergiverser davantage. Elle devait trouver June et avoir une discussion sérieuse avec elle. Sur le champ. La comédie avait assez duré…
La mutante amorçait déjà un demi-tour lorsqu’elle perçut de l’agitation dans la salle. Des murmures semblaient agiter la foule sur les côtés. Et pour la première fois depuis longtemps, Samarah prit peur. Si jamais les invités prenaient conscience de… Non, cela ne pouvait pas arriver. Sous aucun prétexte. Malgré le risque et l’interdiction de la soirée, la mutante activa discrètement son pouvoir. Son filtre ainsi réduit à néans, ce fut une multitude de voix qui explosèrent dans sa tête en même temps. Mais elle avait l’habitude. Une telle cacophonie l’avait hantée pendant des mois. Et c’était un bien faible prix à payer si cela lui permettait d’épargner June. Et accessoirement Kenjiss. Bien que le sort de son ennemi lui emportait bien moins que celui de son amie. La mutante trouva rapidement la ‘source’. Les sources, même. Mais il s’agissait d’un seul et unique mutant. Un duplicateur. L’empreinte mentale était identique. Samarah intercepta ses pensées et décida de couper court à ses rumeurs. Le double Mister Gray eut soudain l’envie irrépressible de se rendre aux toilettes. Oubliant sur le champ sa mission de colporter ses rumeurs. Quant à l’original… Samarah dut faire un effort monumental pour ne pas le réduire au silence. Au lieu de ça, une voix menaçante mais pourtant très claire résonna dans la tête du jeune effronté
*Un mot de plus, Mr Gray… et vous ne sortirez pas de cette plateforme vivant…*
Puis… ce fut à nouveau le silence dans la tête de la mutante. Et sans plus de cérémonies, sans plus se soucier du jeune avorton ni de savoir si ce dernier avait pu identifier la menace, elle quitta la salle de réception d’un pas décidé. Trop énervée cependant pour s'assurer qu'elle n'était pas suivie...
Dernière édition par Miss Lemington le Ven 25 Déc 2009 - 22:22, édité 2 fois
Bloody Mary
Type Sigma
Sujet: Re: [Estrade] Ambassadeurs (groupe 3) Sam 7 Nov 2009 - 14:48
Les pieds au bord de la piste de danse, Maria contemplait le couple de danseurs bouche bée. La démonstration que Kenjiss et Appelby dispensait à la salle était tout simplement époustouflante. On aurait pu croire que ces deux là s’étaient entraînés ensemble toute leur vie ! Quand Kenjiss lança l’humaine dans les airs, Maria ne put réprimer un petit rire. "_ Sale tricheur ! Murmura-t-elle le sourire jusqu’aux oreilles, ce n'est pas du jeu d'utiliser ses pouvoirs pour danser !"
Son cavalier antédiluvien était toujours posté à côté d’elle. Elle n’avait pas été dupe de sa capacité à comprendre, aussi se pencha-t-elle vers lui : "_ Si vous continuez à jouer les papys gâteux atteints de surdité, lui chuchota-t-elle à l’oreille, croyez-moi, vous vous en mordrez les doigts, mon cher ! Changez de stratégie, c’est un conseil !"
La musique s’arrêta enfin, le couple se salua et se retira. Ils avaient subjugué l’assistance ! Maria mêla de bon cœur ses applaudissements à ceux du public conquis. Sa bonne humeur fit qu’elle ne saisit même pas le double sens de la réponse de son cavalier. Ainsi, elle ne craignait rien à danser avec lui ? Et bien, tant mieux, au moins savait-il se tenir !
C’était à leur tour… A petits pas, accompagnés par d’autres couples courageux, ils avancèrent jusqu’au centre de la piste de danse. Il allait être difficile de briller après une telle représentation ! Et si Maria usait des mêmes artifices que son patron –à savoir utiliser ses pouvoirs sur son partenaire pour épater la foule - le résultat ne serait pas aussi joli et glamour ! La russe prit les mains de Nakor dans ses mains gantées, plongea le regard dans les yeux bleus qui lui faisaient face et écouta les premières mesures du second morceau.
La Cumparsita... Le morceau de tango le plus célèbre et le plus joué au monde… Un classique indémodable ! Les premiers mouvements arrivèrent très naturellement. S'exposer ainsi, aux yeux de tous, à danser avec un vieillard ne posait aucun problème à la russe. Quand elle avait quinze ans, son ambassadeur de père aimait la traîner dans toutes les soirées chics de l'élite diplomatique. Elle était rapidement devenue la cavalière attitrée de nombreux septuagénaires très galants, mais aux mains parfois baladeuses. Toute à sa concentration, elle ne songea même pas à savoir où avait disparu Kenjiss… Probablement avait-il rejoint une table et prit un verre d’alcool fort pour se remettre de ses émotions !
En 2051, on pratiquait le même tango qu’à la fin du XIXème siècle : c’était toujours une danse basée sur la capacité d’improvisation, sans aucun pas décidé à l’avance ni aucune figure codifiée. Les deux partenaires marchaient ensemble dans une même direction qui pouvait changer à tout moment, selon le bon vouloir et la fantaisie du guide. Nakor remplissait d'ailleurs ce rôle avec talent. Comptant tout bas la cadence de ses pas, 1, 2, 3, 4, Maria faisait de son mieux pour le suivre. "Passez-vous une belle soirée, pleine de discours, de nouveaux liens qui se créent dans la joie et la sincérité ... mademoiselle ?"
Changement brusque de direction qui ne perturba pas le moins du monde la russe, elle sourit : "_ Je passe en vérité une excellente soirée." Répondit-elle toujours les yeux dans les yeux du vieillard.
Demi-tour droite... Rien de compliqué. " _ Le cadre est fort joli et me rappelle les décors de mon enfance..."
Nouveau changement de direction, Maria sauvegardait avec brio l’équilibre du couple : "_ J'ai trouvé les discours très émouvants et emprunts de sincérité pour la plupart… Et en plus, –qui l'aurait cru ?- la soirée dansante s’annonce riche en bonnes surprises !"
La Terre faillit s’arrêter de tourner sous le choc : Maria était-elle en train de complimenter son partenaire ? "_ Effectivement, poursuivit-elle en jetant un œil au placement de ses pieds, jamais je n’aurais imaginé, en montant dans ce paquebot, que j’aurai l’occasion d'y danser un tango avec un dinosaure ! Dieu, que la paléontologie est une science passionnante !"
Nakor s’était brièvement présenté et, comme elle l’avait présupposé, il faisait bien parti du Nouvel Institut. Un chien-chien de plus à la botte d'Asakura et de Lemington. Il précisa même sa fonction au sein de l'établissement londonien : "_ Professeur de physique-chimie ? Répéta-t-elle alors qu’il lui faisait courber l’échine vers l'arrière, bah, bah, bah... Vous savez, personne n’est parfait !"
Elle se redressa avec un sourire en coin en saisissant le vieil homme par la nuque : "_ Je m'appelle Maria Aleksandrovna Yevgeniyen, cavalière pour antiquité... Vous voyez ? Quand je vous dis que personne n’est parfait..."
La russe sentait bien qu’elle avait face à elle un type capable de prendre en pleine poire des seaux entiers de vannes et d’avoir le bon goût de les apprécier ! "_ Et accessoirement, à mes heures perdues, je joue les porte-paroles de la Confrérie Moderne."
Elle se laissa guider par son cavalier, toujours plus rapidement, toujours plus acrobatiquement, au rythme des quatre temps du tango : "_ Dites-moi, je vous ai aperçu tout à l’heure près des ascenseurs avec mon ami Deklan. Vous étiez en train de faire flotter avec votre canne dans les airs... Alors, qu’est-ce que vous êtes ? Prestidigitateur ou télékinésiste ?"
Maria ne perdait jamais une occasion d’en savoir plus sur les pouvoirs de ses adversaires potentiels. Nakor ne lui répondrait certainement pas, mais au moins, le sujet était sur la table.
Tout autour d'eux, les couples de danseurs continuaient à enflammer la piste de danse sur le rythme endiablé de la Cumparsita...
Bloody Mary
Type Sigma
Sujet: Re: [Estrade] Ambassadeurs (groupe 3) Dim 8 Nov 2009 - 20:49
Le tango, de par son intensité et sa cadence endiablée, était un sport complet, sollicitant autant les muscles des bras et des jambes que l’équilibre, l’endurance et la concentration. Une vraie discipline olympique ! Cela faisait trois minutes que le couple de mutants dansait la Cumparsita et, déjà, Maria ressentait les premières douleurs musculaires causées par la fatigue. Sa respiration s’accélérait, son teint blanc de porcelaine rosissait à vue d'œil. Et, pour ne pas arranger les choses, Nakor ne leur laissait aucun répit et redoublait d’efforts. Plutôt en forme pour une momie ! Heureusement, l’orchestre entama le dernier mouvement du tango uruguayen, Maria savait qu’à partir de ce moment il ne lui restait à subir qu’une minute d’efforts intenses. "_ Il faut croire que vous n’avez jamais quitté le XXème siècle, monsieur Nakor, répondit-elle en fronçant les sourcils quand il fut question de ses origines, froid, vous dites ? A votre époque mésozoïque, peut-être… Mais depuis, le réchauffement climatique global nous a gratifiés d’un climat bien plus clément, vous ne le saviez pas ? Et puis, vous dites "dur et cassant" ? Vous en parlez comme si la guerre froide n’était pas terminée depuis plus de soixante ans… Vous savez, depuis la chute du mur de Berlin, les russes se sont arrêtés de manger les enfants et sont redevenus gentils !" Le père Yevgeniyen étant un haut-représentant fier de sa mère patrie, insulter le pays revenait à l’insulter lui… Et Maria n’appréciait guère qu’on attaque son papa-chéri. Guidée par les mouvements du nonagénaire, elle pivota sur elle-même. "_ Être un vieux croulant c’est une chose qu’on ne peut pas vous reprocher ! Par contre, ne pas vous tenir informé…"
Comme elle l’avait prévu, Nakor avait été évasif concernant ses pouvoirs. Mais qu’avaient-ils donc tous à protéger le secret de leurs capacités spéciales avec la même ferveur que s’il protégeait leur virginité ? En tant qu’homo superior, il fallait afficher et être fier de ses pouvoirs de mutants ! "_ Bloody Mary, répéta la russe, songeuse, alors que se jouaient les dernières notes de tango, c’est effectivement ainsi certains m’appellent… Essentiellement, ceux qui ne m’apprécient pas ! Il est vrai que j’ai la malchance d’avoir un pouvoir salissant… Mais je ne contrôle pas le sang, non. En fait, la face interne de mes mains sécrète une substance qui provoque de douloureuses hémorragies au moindre contact... Je suis sûre qu'un scientifique comme vous va vouloir le tester !"
Elle avait calculé juste pour que la fin de sa phrase coïncide avec la dernière note de la Cumparsita. L'orchestre se tut sous les applaudissements des quelques spectateurs qui étaient restés à regarder au bord de la piste. Maria s’éloigna de son partenaire d’un pas, toujours en lui faisant face. Délicatement, elle retira un de ses gants blancs et tendit sa main nue avec un demi-sourire. Que le cavalier baise la main de la cavalière à la fin du tango était une tradition inébranlable... S’y dérober devant tout le monde serait vu comme un acte de goujaterie abject ! "_ Mais contrairement à vous, je ne mérite pas ce vilain surnom, ajouta-t-elle avec un sourire carnassier, promis, je n’ai jamais blessé personne intentionnellement !"
Le vieux fou avait osé prononcer le nom de Bloody Mary ! Voilà une invocation qui portait malheur ! Comment allait-il réagir maintenant qu'elle lui faisait face, dans toute sa folie sanguinaire ?