[HJ : Deklan, Nakor, Remiel, Sin']

Nakor avait finalement été convié sur la TransAtlante, ce nouveau navire volant qui devait faire la navette entre l'ancien et le nouveau continent et surtout qui devait servir de territoire neutre pour les différentes races que comptait ce monde. Nakor pensait qu'il avait été invité, surtout parce qu'il était certainement l'un des mutants les plus anciens, encore en vie, qui ait connu les premières vagues de vaccinations et tout ce qui s'était déroulé un peu avant. Il était certain d'être le doyen des lieux, et sa sagesse devrait briller sur les autres, pour donner l'exemple! Le problème c'est que Nakor ne faisait que très rarement preuve de sagesse ouvertement, devant les autres. Il passait plus souvent pour le vieux prof cinglé qui avait perdu la boule à force de renifler les tubes à essais pleins de produits toxiques. Peu importait, Nakor se voyait pouvoir voyager gratuitement, sans avoir à user de ses pouvoirs, sans avoir à faire des pieds et des mains, à s'épuiser et autre! Non il allait monter dans un bateau très luxueux, qui se payait le luxe de voler. Le vieil homme sortit alors son plus beau costume trois pièce, un costume d'époque, avec une chemise bleu, qui se mariait à la perfection avec son regard profond de la même couleur, par dessus laquelle Nakor portait un petit veston en tafta noir qui recouvrait à la perfection son ventre arrondis. Au dessous duquel il portait un pantalon noir à pince du plus bel effet. Il avait sa canne à la main, canne dont il avait remodelé l'extrémité! En effet il avait manipulé le métal qui se trouvait au bout de sa canne, pour qu'il prenne la forme d'une sphère parfaite, rayé de bandes horizontales gravé à l'intérieur du métal, sur une courte profondeur, rendant la sphère non lisse mais là aussi, très classieuse car le métal reflétait très bien la lumière des lampes et de l'allumage, comme s'il avait été longuement polis. Le tout recouvert par un chapeau haut de forme en laine tressé, recouvert de satin, comme tout bon haut de forme de Paris du dix huitième siècle. Les chaussures cirés, les cheveux qui lui restaient sur le crane coiffé et enfin un monocle doré sur l'œil gauche, Nakor partit pour monter sur la TransAtlante. Une fois arrivée, on le fit passer aux détecteurs de métaux, ainsi qu'à toutes sortes de fouille. Nakor posa son monocle en or massif et sa canne avant de passer la machine puis se tourna pour qu'on lui rende ses effets une fois les fouilles terminées. Le garde refusa de lui rendre la canne et le monocle lui disant timidement que l'on savait ce qu'il pouvait faire avec cela. Le vieil homme, offusqué, s'empressa de prendre la parole

"Monsieur, comment osez vous? Vous oseriez enlever la vue et l’appui d'un vieil homme! Je ne suis pas venu ici pour tuer qui que se soit, j'ai passé l'âge de ces sottises il y a bien longtemps alors rendez moi çà jeune homme!"

Nakor vieux bougon qu'il était avait tendu les mains et essayé d'arracher ses objets personnels, de la main du garde réfractaire. Nakor tirait dessus avec la force d'un vieil homme, c'est à dire pas grand chose, sans même entendre les demandes du garde, qui désirait un peu plus de calme et de sérieux. Mais finalement, voyant que Nakor n'arrêterait pas d'attirer l'attention sur lui, rouge comme une tomate à force de tirer sur sa canne, ou peut être pour une autre raison, le garde relâcha son emprise et rendus ses effets au vieillard. Nakor remit tout en place, souffla et plaça

"Merci ... Monsieur!"

Puis il tourna vivement la tête et partit en toute hâte afin de ne pas exploser de rire face au jeune homme. Mais au moins il avait montré qu'il pouvait ne pas se servir des pouvoirs qu'il possédait, et son costume était au complet. C'est donc un Nakor rutilant qui avança vers l'ascenseur, sentant la présence de tout ce métal partout, bougeant et virant dans tous les coins, de la salle des machines jusqu'aux cabines. Nakor marchait donc presque en sautillant de joie devant tant de luxe qui lui était offert et aperçue un homme qu'il avait déjà croisé, à moins qu'il ne l'ait que vu sur un journal ou quelque chose du genre, un archéologue célèbre. Nakor adorait l'histoire! Quoi que personne ne savait si c'était qu'il adorait l'histoire, qu'il adorait les histoires, les raconter ou en créer ... en tout cas Nakor s'approcha donc de l'homme et s'inclina légèrement en disant ainsi

"Ho bonjour Monsieur ... "

Mais le mot resta en suspend, Nakor cherchant le souvenir du nom et du prénom

"Déclic ... clac ... clim ... clone ..."

Puis Nakor planta son regard dans celui de l'archéologue et plaça simplement, avec un hoquet de surprise, comme s'il se rendait subitement compte d'une évidence

"Non certainement pas ... non!"

Puis Nakor explosa de rire, comme le vieux fou qu'il était. Presque à en avoir les larmes aux yeux, puis se calma rapidement, du mieux qu'il put, avant de terminer

"Je suis désolé, vous comprendrez j'espère, que les antiquités n'ont pas forcement beaucoup de mémoire, je me nomme Nakor et je suis ravi de vous rencontrer!"

Nakor glissa un clin d'œil complice au jeune homme et tendit sa main vers lui, espérant qu'il la serrerait.

Grande journée en perspective. Ou tout du moins une journée où il ne fallait pas faire un pas de travers. Difficile à prévoir quand on a un caractère assez particulier. Mais avec l'âge Deklan avait appris à calmer ses ardeurs et à être moins le chien fou-fou prêt à relever toute provoque s'il amenait un soupçon d'adrénaline.

L'homme s'était assagi, avait un enfant à présent et un métier qui le portait à certaines responsabilités. A vrai dire, ce n'était pas vraiment le cas. Deklan était dans une phase de sa vie où il avait plonger dans ses plus noirs côtés pour préserver ce à quoi il tenait le plus. Il était le chien traqueur des pires ordures que la Terre ait portée mais il ne pouvait rien y faire à part obéir. Malgré tout, il gardait sa vie « normale » et c'était plus ou moins facile. Le sableux n'était pas d'un très grand sociable. Juste ce qu'il fallait pour avoir quelques relations. Il avait eu d'ailleurs plusieurs propositions pour enseigner et il avait céder pour quelques cours car il savait très bien que son franc parlé pouvait mettre un bloc de glace avec ses interlocuteurs. Enfin bref, il avait revêtu son fabuleux masque d'invité avec un très léger sourire et ne laisser donc apparaître aucunement le désarroi qui accompagnait son destin.

Pour l'occasion, il s'était vêtu d'une chemise blanche ainsi que d'un pantalon et d'une veste bleu foncée qui lui donnait un air très chic. On y voyait même un homme d'affaire de grande allure. Très bien rasée, les cheveux qui laissaient quelques piques sur le haut avec les côtés légèrement plaqués grâce une certaine quantité de gel. Quelques coups de parfum bien masculin et il ne manquait plus qu'à enfiler ses chaussures cirées. La classe ! Pour l'occasion, il prit un taxi. Une moto gâcherait tout ces effets... Et puis, il fallait diverger les avis sur ses actes clandestins. Pourrait-on encore le reconnaître? Mystère et boules de gum.

Malgré tout il avait garder quelque chose. Son corps était constamment recouvert d'une couche de sable. Il ne s'en séparait jamais. C'était une protection pour lui et à force du temps comme une seconde peau.

Arrivant au TransAtlante, il laissa un généreux pourboire au chauffeur. Est-il devenu fou? Non, mais il s'était dis qu'un entrainement à sociabilité ne lui ferait pas défaut et puis il fallait bien de quoi penser... Sinon la colère et la rage ferait surface ainsi que le chagrin. Son masque serait brisé... Deklan arriva finalement près du pont d'embarcation. Il dut déposer ses affaires : une mallette avec quelques affaires de rechange, une téléphone portable, une montre, un paquet de chewing-gum, un stylo et un carnet de note. Rien de bien extraordinaire. Une petite avait été de mise mais compactant le sable à la forme de son corps, rien n'avait été détecté. Parfait ! L'embarcation s'était posée sans problème.

L'arpenteur continua son petit bout de chemin jusque jusqu'à un ascenseur. Il se demandait comment aller se passer ce voyage, il se demandait d'ailleurs pourquoi il avait accepté l'invitation. Ah oui. Cela lui revenait. L'idée d'être l'un des premiers à baptiser ce nouveau moyen de transport lui avait plût. Son côté éclaireur avait refait surface... L'esprit même de Christophe Colomb résidait même peut être en lui. Qui sait? Mais le premier pas sur la plateforme lui rappela qu'en altitude il n'y avait pas de sable. Le plancher des vaches lui manquerait.

Non loin de l'ascenseur, il fut aborder par un vieil homme. Je dirais même plus, un vieil homme qui ne faisait pas son âge de part son attitude et qui s'inclina pour le saluer. Deklan haussa légèrement de la tête pour lui rendre la pareil. L'homme finit par balbutier quelques mots, variant entre plusieurs choses incohérentes mais dans la sonorité lui faisait penser qu'il essayait de mettre un nom sur son visage...

Le tas de poussière l'aurait regardé peut être étrangement et aurait même pris de la distance en d'autres circonstances mais le temps était à la so-cia-bi-li-té. Il arbora alors un léger sourire qu'il eut du mal à maintenir en voyant le nonagénaire s'exclaffer à pleins poumons.

* Qu'est ce qui se passe? Pourquoi il rigole comme ça celui-là? C'est peut être son quart d'heure quotidien... ou il a oublié ses médicaments.*

Le vieillard finit par terminer sa partie de rigolade en l'air, avant de s'excuser en se nommant d'antiquités. Cela tombait bien. Deklan était un expert en antiquités. Quand à celui qu'il avait devant les yeux, il paraissait par contre assez spécial. Mais il se serait bien jeté une pierre en pleine face s'il devait lui en vouloir pour ça. L'archéologue n'en fut que plus intrigué et lorsqu'on lui tendit une main avec un clin d'œil, il eut une période d'appréhension mais tendit quand même la main dans une poigne ferme mais pas prudente pour ne pas risque de casser quelques vieux os.

« Enchanté, Nakor... » et il prit de l'insistance pour le dire « Deklan Fanel, membre de l'Institut ».

Il y pensa trop tard, mais si cette personne faisait partie de la confrérie, le vieillard le verrait d'un mauvais œil. Peu importe, il ne s'en cachait pas et bien au contraire, cela lui aurait fait plaisir qu'il le sache. Mais quelque chose le titillait.

« Nous sommes nous déjà rencontré quelque part ? Vous avez l'air de me connaître mais j'en suis désolé, vous ne me dites rien. »

Relâchant la poigne de main, il examina plus attentivement l'individu. Un vieille pour le moins bien vêtu, un monocle, une canne, de l'excentricité à en faire pâlir Mariline Monsone... Pouvait-il vraiment être plus pâle? C'était une expérience à faire. Et puis s'il avait été habillé comme cela dans un lieu où Deklan avait été, il l'aurait déjà remarqué et retenu en mémoire. Mais cette personne lui rappela plus par son excentricité le grand père qu'il n'avait jamais eu.

Se tenant toujours le dos bien droit, il continua de parler avec courtoisie.

« Et vous? Comment vous êtes vous retrouver sur cet impressionnant appareil? Vous ne trouvez pas qu'il ressemble à Moby Dick? Difficile d'avoir confiance en un appareil volant semblable à un cétacé... »

L'archéologue prit la main du vieil homme et la serra délicatement, doucement même, peut être pour ne pas casser la main fragile du vieil homme. Nakor rendit alors la poignée de main en serrant bien fort, en effet il avait quatre vingt dix ans, mais il était encore capable de faire bien des choses, et sa potion de divers métaux dans son corps lui permettait d'avoir autant de force physique d'un homme d'une bonne cinquantaine d'année. Il devrait donc certainement étonner le jeune homme par la force avec laquelle il serrerait cette poignée de main! Ha voila! Deklan Fanel, c'était bien le nom qu'il avait lu dans un magasine avant de croiser ce visage à l'institut. Le vieux professeur de physique chimie sourit et allait répondre quand Deklan continua à parler d'une manière extrêmement courtoise pour un jeune homme de son âge. Le vieillard lâcha la poignée de main puis écouta avant de prendre son propre tour de parole

"Non, votre mémoire ne vous fait pas défaut Deklan ... ho? Vous permettez que je vous appelle Deklan, Deklan?"

Et voila que Nakor se remit à rire comme le vieux fou qu'il était, car allait savoir pourquoi, mais à chaque fois que le vieux monsieur posait une question par simple courtoisie mais qu'il montrait en même temps qu'il comptait de toutes les façons ne pas faire autrement, il se mettait à rire de la sottise de la situation. Rapidement calmé, il continua

"Je donne des cours à l'Institut ... rhoofff depuis des siècles j'ai l'impression"

Un autre long rire de vieil homme à la voix éraillé mais encore très intelligible ponctua sa phrase avant de continuer, encore et toujours

"Je suis enseignant de physique chimie à mes heures ... on voit mes vieille guêtres trainer un peu partout dans l'école, quand je pourchasse mes petits élèves pour savoir s’ils font leur devoir au lieu de bavasser!"

Nakor glissa un clin d'œil dans un sourire complice. Puis il prit le temps de répondre à la dernière question de Deklan, dans un sérieux et une sagesse impressionnante, ce qui contrastait très fortement avec la folie passagère du vieillard

"Et bien pour ma part, je pense que l'on m'a invité tout simplement parce que je suis le plus vieux des mutants encore en vie, qui peut tenir un discours clairs et qui se souvient de tout ... et puis avec l'âge vient aussi la sagesse, ce navire, aussi étrange qu'il puisse être, n'est pas juste là pour naviguer dans une montgolfière dernier cri Deklan. Elle est aussi une terre neutre où toutes les races vont devoir faire preuve d'ouverture d'esprit : les plus jeunes comme les plus vieux ... je pense être là pour le coté vieux!"

Puis un nouveau clin d'œil complice avant que le sourire revienne et que Nakor termine, de sa vieille voie

"Ho vous savez Deklan, pour ma part, je ne m'inquiète jamais de l'engin dans lequel je voyage ... du moment qu'il est fait en métal et bien ... tout le reste n'est que fadaise en ce qui me concerne!"

Nakor sourit à son nouveau compagnon du moment puis ouvrit sa main droite, laissant sa canne chuter! Mais jamais elle ne tomba : la canne se souleva dans les airs, à quelques centimètres du sol, puis redescendit et reprit sa place initiale, dans la main de nouveau resserré, du vieil homme. Là encore Nakor tourna son visage vers celui de monsieur Fanel et glissa un clin d'œil entendu. En effet Nakor avait la vieille manie de se présenter à un collègue mutant en lui indiquant un peu quel était son pouvoir propre, c'était ainsi que faisait les mutants il y a soixante ans lorsqu'ils se présentaient l'un à l'autre et qu'ils faisaient connaissance, et l'enseignant rasé de prés n'avait jamais perdu cette ancienne manie. Il rit encore un peu avant d'ajouter

"Et vous mon cher, pourquoi un archéologue vient voyager dans un engin plein de nouvelles technologies?"

Nakor posait la question par simple curiosité, mais il était heureux d'avoir engagé la conversation et ne comptait pas s'en arrêter là!

Deklan était un homme véritablement sympathique, en tout cas il était au moins assez bon acteur et courtois pour le faire croire. Parce que du point de vue de Nakor, jamais on ne l'avait ainsi accepté comme interlocuteur sans émettre des points de mécontentement. Là l'archéologue semblait apprécier la conversation et la présence du vieil homme ce qui fit que le professeur de physique chimie s'en voyait ravi et encore plus rayonnant. Il écouta les propos du farfouilleur d'antiquité puis compris assez vite qu'il n'avait donné que la moitié de sa dénomination. S'en rendant compte quand les gestes accompagnèrent l'intention de Deklan, Nakor eut un petit hoquet d'amusement et plaça donc

"Ho ... pardon ... je m'appelle Nakor ConDoin Monsieur Fanel, et pour tout vous dire je suis né à Marseille dans le sud de la France."

Nakor glissa un clin d'œil puis s'activa devant cet homme qui, décidemment, en plus d'écouter, posait des questions. Le vieillard fut amusé, parce qu'il comprit vite que l'archéologue menait l'enquête, il devait vouloir savoir d'où Nakor le connaissait. En effet, Nakor était lui même venu voir Deklan et semblait se souvenir, plus ou moins bien, de son prénom! Mais non, ce n'était pas parce qu'il l'avait croisé durant un de ses passages à l'Institut. Nakor allait répondre quand Deklan fit une autre remarque. Nakor ouvrit grand les yeux, dans un petit mouvement de tête, celui là même qu'aurait un connaisseur de grand vin, qui mettrait son nez sur le dessus d'une excellente bouteille qu'il ne pensait pas si bonne que ça au départ. Le vieil homme, qui appréciait les esprits vifs, était ravi de parler avec Deklan, il le souligna d'ailleurs

"Extraordinaire mon ami ... plus deux!"

Nakor se mit alors à rire, il venait de réagir comme s'il parlait à un élève qui avait donné une très bonne réponse et à qui il assurait un supplément de point au prochain contrôle. Il continua vite cependant

"En effet, il était déjà difficile d'enseigner à de jeunes gens qui n'avaient tout simplement pas envie d'être là, mais quand ces derniers peuvent torturer les lois que je leur enseigne ... alors là ça devient un tout autre jeu!"

Un petit clin d'œil dans un sourire chaleureux vint ponctuer sa phrase, très vite remplacé par une autre

"Mais non, ce n'est pas à l'institut que je vous ai rencontré ... puisque si ma blouse blanche se repère vite, vos passages éclairs eux, je vous le confirme, ne se font pas beaucoup remarquer. Non, je vous connais pour vous avoir vu cité dans un article sur un magazine spécialisé qui parlait de vos découvertes, alors quand je vous ai vu, je me suis dis qu'il valait le coup que je tente de discuter un peu avec vous, le célèbre archéologue!"

Nakor donna une petite tape sur l'épaule de Deklan, en riant, comme s'ils étaient les plus vieux amis du monde. Décidemment Nakor agissait comme un familier très rapidement avec tout le monde, mais que voulez vous, on est un papy gâteau ou on ne l'est pas! En tout cas il n'y avait eu aucune moquerie dans les propos de Nakor, surtout quand aux passages rapides de Deklan à l'institut, Nakor insistait justement sur le fait qu'en effet, quand il voulait se faire petit, il semblait savoir le faire très bien. Ce qui ouvrit l'appétit de Nakor quand au don du jeune homme. C'est pourquoi il fit son petit tour avec sa canne avant d'attendre. Et Deklan répondit en premier lieu à la dernière question du vieillard. Une réponse intelligente, qui plu à Nakor. Il tapa de sa canne au sol et continua ainsi

"Ha ça c'est une bonne réponse, intelligente, argumenté et convaincante. J'aime ça Deklan ... vous défendez avec brio votre profession et son but."

Puis Nakor allait continuer après un court silence quand la main du jeune homme s'avança, du sable plein la paume! Puis une légère manipulation et une plume de sable apparu, très belle, stylisé! Deklan expliqua ce que c'était avant de le défaire. Ainsi, l'homme pratiquait la manipulation du sable, quoi de plus intéressant pour un archéologue. Bien des choses vinrent alors à l'esprit du vieil homme. Il inclina la tête avant de continuer

"Très bel ouvrage Deklan et très beau symbole, surtout si vous l'associer aux qualités que se doit d'avoir un enseignant ... ce qui en fait don un symbole qui me convient ... quoi que pour la sagesse ... elle s'échange étrangement avec la folie de tant en autre, sur ma noble personne!"

Un petit rire pour changer et Nakor qui continua en gardant son tour de parole

"Je vous avoue que je préfère à Maat qui pèse le cœur des hommes avec sa plume, Thot, le dieu du savoir, à tête de babouin ... après tout, selon le mythe, c'est lui qui aurait inventé les sciences ... ou alors Héphaïstos, dieu du métal et de la forge, de qui je me sens étrangement très proche, tant pour le don que pour le physique difforme!"

Nakor explosa de rire cette fois, ouvertement. Une fois calmé de sa petite auto dérision, il continua

"En tout cas je comprends maintenant pourquoi vous n'êtes pas absolument à l'aise à l'idée d'être si loin d'une bonne vieille plage. Mais je pense que de ce point du vue là nous n'avons rien à craindre, car si la gravité doit nous rappeler à elle, je suis certains que nos amis les chefs de cette expéditions ont du prévoir une foultitude de solutions pour tout ceux qui n'auraient pas leur propre moyen de rester en vie."

Nakor fit une pause et sembla réfléchir

"Cette structure métallique est affreusement lourde, et mon âge avancé m'interdit de penser que je pourrai la maintenir en l'air, ou en tout cas pas très longtemps ... mais il me serait facile d'arracher un bout du fuselage, de l'étendre un peu et ... de m'en faire un tapis volant avec, au moins, deux places!"

Nakor se mit à rire une fois encore, parce qu'il s'imaginait tout simplement dans son accoutrement impossible, assis en tailleur, les bras levé, pour guider la plaque de métal sur laquelle il serait assis. Il proposait aussi, subtilement, son aide à Deklan, si jamais quelque chose arrivait.

"Ennnnnnnnfin ... tout cela pour dire qu'en effet il est intéressant de lier à ce moment un homme qui rappelle sans cesse au monde ce qu'il a oublié par le temps. Comme si cet événement serait à inscrire rapidement dans l'histoire pour que tout le monde s'en souviennent ... ou peut être pour nous faire croire qu'à une époque donné du monde, tout les peuples étaient unis, et que nous venions de redécouvrir cela, caché au fond d'un tombeau! C'est intéressant certes mais ... cela me laisse perplexe! Je doute que tant de diversité, à mon grand désarrois, puisse mener à une union claire et solide ... surtout quand je vois les gens qui y sont invité!"

Nakor fit un signe de la tête, comme s'il saluait de loin des gens qu'il connaissait. En effet, il y avait Miss Lemington et les gens qui l'accompagnait dans un coin, puis des gens de la confrérie, qui ne s'en cachait jamais, et qui ne devrait pas tarder à arriver. Le vieil homme rit simplement puis prit deux coupes de vin au passage d'un serveur, il en tendit une à Deklan et lui dit

"Et si nous trinquions à notre rencontre Deklan, parce que je vais être honnête avec vous : je vous aime bien! J'ai trop rarement rencontré des gens qui ne m’envoyaient pas bouler comme un vieux fou sans cervelle en moins de deux. Mais ce n'est pas le cas avec vous. Alors je veux boire en espérant que oui notre présence ici aidera à améliorer nos relations entre nos semblables, mais aussi avec ceux qui nous sont différents!"

Nakor répondait en échos à une remarque qu'avait fait Deklan, en expliquant clairement qu'il espérait que cela fonctionne, mais qu'il en doutait, parce qu'en quatre vingt dix ans, il n'avait jamais vu la différence mener sur le chemin de la compréhension. Le vieil homme attendit alors de voir quel était le point de vue du jeune homme sur les idées de Nakor, sur l'état de ses connaissances en histoire et surtout, s'il acceptait de trinquer, au milieu de tout ce monde, avec un homme qui manipulait le métal.

Nakor écouta avec intérêt les réponses de l'archéologue. L'homme était habile et surtout un fin esprit, ce qui plaisait au vieil homme, qui, par faute de sa profession, avait fini par détester les imbéciles. Deklan vint à parler des méthodes d'enseignement de Nakor et le vieillard eut un grand sourire sur les lèvres

"Ho ... il fut une époque où j'avais le droit d'aller en pharmacie acheter du sparadraps pour le coller sur la bouche de mes élèves! Mais maintenant ... même à l'institut, je n'ai pas le droit à de telles pratiques, les coups de règles sur les doigts auxquels j'étais soumis de mon temps sont révolus. Et ce n'est pas plus mal, parce que du coup un enseignant doit faire preuve de beaucoup de ruse pour ... charmer ses élèves oui! Pour ma part je déploie toutes mes forces pour réussir à faire croire à mes élèves, que c'est eux qui viennent à moi pour écouter ce que j'ai à dire, et pas moi qui les oblige à écouter les jérémiades d'un vieux cinglé. C'est assez compliqué à mettre en place, mais si à quatre vingt dix ans, c'est à dire avec prés de soixante dix ans de carrière, vous n'arrivez pas à tenir les petits jeunes ... alors vous avez perdu votre temps Deklan, et puis j'ai un gros capitale sympathie, au vue de mon grand âge!"

Là, un petit rire cristallin vint ponctuer sa phrase, en effet Nakor jouait à fond sur l'affectif, et qui pouvait résister à un grand père sympa, qui passait son temps à rire en racontant de bonnes histoires, peu de jeunes en tout cas. Surtout à l'institut, où les étudiants étaient d'une manière ou d'une autre, privés de leur famille. Nakor ajouta alors

"Mais j'ai longtemps rêvé de les attacher avec de l'acier trempé ho oui!"

Et là Nakor s'esclaffa de rire, une fois de plus. Ensuite Nakor confirma d'un simple hochement de tête qu'en effet il ne devait pas y avoir d'autre archéologue ce soir, le vieil enseignant était même persuadé que les invités avaient été trillés pour qu'une seule spécialisation soit présente à la soirée. Alors vint deux remarques très intéressante, où Deklan mettait à profit ses connaissances en histoire, pour fouiller dans le passé de Nakor, car en effet, le vieil homme avait tout de même reconnus les temps mort d'un homme qui est plongé dans ses souvenirs. Après tout qui d'autre qu'un grand père pourrait voir ce genre de choses comme un phare dans la nuit, lui même passant beaucoup de temps dans des souvenirs qui le hantaient. C'est avec un sourire un peu plus morose qu'il répondit, acceptant ainsi gentiment de donner des informations sur lui même.

"Ho, il fut un temps où j'étais un homme de Fer, mais maintenant je suis plutôt le serviteur de Maat et de Thot que d'Héphaïstos ... et pour la forge, avouons nous les choses mon jeune ami, je n'ai jamais fais que du trucage!"

Nakor rit un peu avant de s'expliquer

"Je n'ai jamais prit un marteau jusqu'à donner une forme à quoi que se soit en métal, tout simplement parce que je suis un fainéant et que, si je dois forger une arme en acier trempé ou en adamantium, il me suffit de quelques secondes pour le faire et d'un peu de concentration. Mais en effet, heureusement qu'il me reste encore un peu de temps et surtout que j'ai mes pouvoirs pour me maintenir dans mon état de santé."

Nakor fit une petite pause, comme s'il réfléchissait puis glissa, mystérieusement

"Alliez, la physique chimie à la biologie et vous arrivez à des miracles de la nature!"

Puis le vieil homme reprit un air un brin plus sombre quoi qu'encore souriant

"Le passé fait mal hein? Peu importe l'âge! J'aime votre métaphore Deklan, oui un Aladin, car il m'arrive de voler sur une plaque de métal pour prendre l'air ... malheureusement si on pousse la métaphore, ma Jasmine est tombé du tapis il y a bien longtemps ... le 25 Juillet 1982, ma femme et l'enfant qu'elle portait ont été touché dans une émeute proche d'un maudit pénitencier, par des balles perdus. Ho vous l'auriez vu, elle était magnifique à cette époque ... ma belle Audrey!"

Nakor souffla longuement puis continua

"Ainsi va la vie, les souvenirs les plus forts, ceux qui nous permettent de ne plus faire la même erreur à répétition sont aussi les souvenirs les plus douloureux Deklan ... sans la souffrance nous ne cesserions de commettre des erreurs et c'est ainsi que les humains apprennent et progressent ... c'est triste mais c'est ainsi. Voila pourquoi il ne faut pas vivre dans le passé mais ne jamais l'oublier : il faut avoir été piqué par une guêpe, pour savoir qu'elle fait mal!"

Le professeur était profondément persuadé de cela, les humains apprenaient par la méthode d'essai-erreur et rien ne pouvait y faire. Puis le vieil homme soudainement plein d'une nouvelle vitalité, parla avec joie et conviction

"Mais tout cela ne sont que de vieilles histoires et comme vous le dites nous sommes là pour que la paix advienne un jour et que nos enfants puissent vivre dans un monde plus sûr!"

Nakor était en effet d'accord avec Deklan, ils étaient là pour des raisons heureuses et il fallait le vivre pleinement. Puis l'archéologue lui parla en français, et Nakor immédiatement eut un sourire qui remontait jusqu'aux oreilles en parlant aussi dans la langue de Molière

"À nous deux mon jeune ami."

Nakor trinqua puis avala son verre de vin d'une traite. Qui a dit que c'était un alcoolique? Puis il continua en français sur sa lancée

"J'ai moi même rarement rencontré des mutants français et je suis heureux donc d'être tombé sur vous, parce que non, les magazines ne parlent pas de vos origines mon cher. Rhooo il est vrai que je me laisse rarement faire, mais bon ... !"

Et hop un autre clin d'œil amusé vint se placer entre les deux messieurs. Puis Deklan se tourna vers les confreristes et posa une question très intéressante. Nakor avait depuis longtemps réfléchie à cela et tenta une explication

"Le but de ce voyage est clairement défini : nous voulons tous montrer que nous pouvons coexister! Dans cette optique là, évidemment que chaque groupe, qu'il soit rebelle ou non, doit être présent, pour avoir une chance de faire un pas l'un vers l'autre. En cela je trouve formidable qu'ils aient accepté de venir sur la TransAtlante. Il subsiste pourtant un problème, le but de ce voyage est défini certes, mais par qui? Si les confréristes, tout comme nous, sont de simples invité, il est don à prendre en compte le simple fait qu'ils soient là, mais pas forcement pour les même raison, ou peut être même qu'ils soient là, pour montrer que c'est de toutes les façons voué à l'échec ... dans une partie avec plusieurs joueur, si un seul d'entre eux établi les règles de départ, qui peut assurer que les autres les respecteront du début à la fin ... personne! Alors ils disposent du bénéfice du doute, et je suis content de les voir ici, dans l'espoir qu'ils agissent dans le bon sens ... mais rien n'est moins sûr."

Nakor venait de finir quand un homme les interpella. Ce fut Deklan qui prit la suite des opérations et Nakor qui écoutait d'une oreille attentive regardait dans tout les sens. Il capta vite une femme à l'autre bout de la pièce qui les regardait avec amusement. Elle semblait proche des confreristes et Nakor n'eut pas à se poser la question longtemps. Le vieillard réagit immédiatement quand Deklan parla de ficelle. Nakor fit semblant de sortir une main de sa poche, le pouce et l'index serré, puis mis sa deuxième main en dessous et tira avec le pouce et l'index serré aussi, comme s'il avait attrapé un fil extrêmement fin qu'il étirait sous les yeux ébahit du garde. Bien sur, avec un sourire bienveillant sur les lèvres, ne montrant pas son soupçon quand au lien entre la femme et le garde. L'archéologue, trompait déjà allégrement le garde, mais Nakor voulait aller beaucoup plus loin et donner une leçon à cette petite empêcheuse de tourner en rond. En effet, on ne jouait pas de mauvais tour au roi de la blague, surtout pas à son âge. Nakor prit donc un air inquiet et de plus en plus démonstratif, quand Deklan parla de la femme, il devint même tout pale et se mit à trembler comme un véritable très vieil homme. Deklan tendit un verre en direction du garde, mais Nakor posa son bras sur celui de l'homme et, tout tremblotant, intervint d'une voix extrêmement inquiète et presque apeuré.

"Par tout les dieux du ciel mon enfant, vous avez parlé avec cette femme là bas ... mon dieu ... savez vous qui elle est? Toutes vos maudites fiches de sécurité ne peuvent tout savoir après tout. Cette femme est une mutante au pouvoir destructeur, on l'appelle la tueuse! Il suffit qu'elle vous parle pour prendre le contrôle de votre esprit. Une fois cela fait, elle peut vous faire bouillir le cerveau ou vous faire exploser un membre. Si j'étais vous et que je lui avais parlé je partirai d'ici et j'irai prendre l'air frais du large aussi vite que possible, le seul moyen que l'on connaisse pour se sortir de son emprise, c'est de rester loin d'elle pendant plusieurs heures, hors de son champ de vision ... holala, regardez, elle regarde dans votre direction partez vite ou elle vous tuera à distance quand vous irez dans votre cabine."

Le garde pâlit de plus en plus lorsque Nakor parlait! Le vieillard était convainquant. Après tout si un enseignant n'était pas bon comédien, il ne réussirait jamais à manipuler ses élèves comme il se doit. Nakor fut donc extrêmement satisfait quand le garde posa son verre précipitamment et partit au second étage pour échapper à l'emprise de la jeune femme, la peur clairement inscrite sur son visage. Une fois débarrassé de cette petite farce, Nakor se tourna vers la jeune femme et donna un léger coup de coude à Deklan

"Faite lui coucou à cette vilaine garce!"

Nakor agita la main en riant en direction de la jeune femme qui avait envoyé le garde. Puis Nakor se tourna vers Deklan et parla tranquillement

"Non mais qui est elle pour croire qu'elle peut me berner ... on ne fait pas de blague au roi des farces franchement! Quelle audace ... mais si je ne suis pas devenu complètement fou, je ne connais pas cette jeune fille ... ce qui me mène à une conclusion très simple Deklan!"

Nakor attendit un peu, il n'avait pas besoin de formuler sa conclusion, il posa donc la question à son interlocuteur

"Qui est-elle? Et quels sont ses pouvoirs?"

Nakor attendit donc que son ami du moment réponde à cette intéressante question, parce que si Nakor était satisfait d'avoir put détourner la farce contre l'envoyeur, il voulait savoir qui était cette ennemie qu'il venait de se faire.

Deklan était un homme cultivé, comme tout bon homme d'histoire qu'il était. Et le vieux scientifique adorait confronter ses connaissances à celle de ses confrères, n'étant qu'un physicien chimiste et n'ayant donc aucune prétention historique si ce n'est son grand âge! Nakor décida donc de répondre à son nouvel ami du moment par deux proverbes tibétain

"Face à l'éloquence, les montagnes hochent la tête! Mais je ne fais que m'inspirer d'une chose simple ... ne disait on pas autrefois quelque part dans le monde : quand l'élève est prêt, le maitre arrive!"

Nakor glissa un clin d'œil, en effet grâce à deux citations tibétaines, il venait de complimenter l'archéologue et en même temps il venait d'expliquer que, seul si l'on veut bien écouter les choses, on les entend, sinon étrangement on ne les entend pas! Puis il reprit une partie de la réponse de Deklan pour continuer

"Mais si c'est une invitation à un de mes cours que vous voulez Monsieur Fanel, vous l'avez!"

Nakor aimait avoir du monde dans sa classe, des gens qui posaient des questions, ou qui était la pour lui, parce qu'après tout, qui n'aimait pas être flatté?

"Vous pourrez alors voir comment je matte les récalcitrant et comment je réussi à briser les barrières défensives de ceux qui ne veulent plus donner leur confiance ... vous remarquerez alors à quel point avoir mon âge est un avantage!"

D'ailleurs, en parlant d'âge, une fois de plus quelqu'un s'intéressa à son incroyable vitalité pour un homme de son âge. Nakor prit alors la parole sur un air amusé et mystérieux de conspirateur. Il tira un peu une manche et tendit le bras en disant

"Non, comme vous pouvez le voir, je ne mange pas beaucoup d'épinard, et je les avale encore moins en les faisant passer par ma pipe!"

Nakor remit sa manche en place, tout en regardant avec intensité Deklan, dans les yeux, on pouvait y lire une aura de vieille sagesse, durement gagné au fils des décennies

"Je n'ai pas découvert d'élixir de jouvence, le secret du Comte de Saint Germain est bien gardé et soyez sur que d'ici quelques années plus personne ne me verra plus sur cette terre ... parce que je serai tout simplement mort au moins de vieillesse! J'ai simplement réfléchie à certaines choses, mêlé mes connaissances à celle d'amis biologiste et voila le travail ... mais croyez moi, si cela me permet juste d'avoir autant de vitalité qu'à mes cinquante ans, cela me demande beaucoup de concentration et d'effort! Et pour rien au monde je ne voudrai vivre de manière constante, comme un immortel ... la vie est trop dure, trop d'épreuves sont à affronter, et si vous pensez que se sont là les propos d'un lâche ... nous en reparlerons dans une bonne cinquantaine d'année mon ami!"

En effet, Nakor avait vécu une longue vie, et donc une série d'épreuves compliqué, comme tout un chacun, il avait toujours lutté pour le bien et avait même en certains temps, lutté contre des semblables. Il n’avait jamais abandonné le combat, mais maintenant, à son âge, il n’avait plus envie, et en tout cas plus la force d’affronter de nouveau tout cela. Il avait aussi cité un nom célèbre pour les historiens, espérant là que Deklan le connaitrait : le Comte de Saint Germain. En tout cas le vieil homme donnait tout de même le ton, et rien dans sa voix ne trahissait le fait suivant : il n’en dirait pas plus, même si Deklan se fâché ou s’il cherchait plus profondément dans cette direction. Le vieillard reçu les condoléances du maitre du sable, il inclina alors la tête et plaça

"Je vous remercie de votre sollicitude mon cher mais nos amis tibétain peuvent encore nous aider … Ne demeure pas dans le passé, ne rêve pas du futur, concentre ton esprit sur le moment présent ! C’est sous ce précepte que je vis chaque instant plus fortement que le précédent … on ne doit pas oublier le passé, mais pas y vivre non plus et ne pas s’inquiéter de l’avenir, de peur de rater le présent mon enfant !"

Voila, Nakor donnait encore sa petite leçon mais c’était plus fort que lui, à son âge, et avec le métier qu’il avait fait, c’était d’une banale normalité. Le moment du discours sur la méthode d’essai erreur venait de permettre au vieillard de parler encore, ce qu’il adorait par-dessus tout ! Peu importe avec qui, Nakor adorait parler

"Précisément, mais nos choix sont la seule chose qui nous distingue réellement des autres, de ceux qui nous entourent … ce qui fait de nous ce que nous sommes, ce ne sont pas nos caractéristiques ou nos qualités ou nos défauts, ceux sont nos choix ! Et il est de toutes les façons plus respectable de faire des choix et d’agir en fonction que de rester là, à ne rien faire, attendant assis que les choses arrivent ! Quelqu’un qui fait le choix de faire la même bêtise, montre qu’il est un idiot … mai au moins un idiot courageux !"

En cela Nakor respectait même les confréristes, ceux qui avaient décidé de se battre pour leur idéal, plutôt que de rester au milieu du monde à ne rien faire, pestant contre tout mais n’agissant jamais. Puis Deklan, après une petite explication, demanda si Nakor n’avait pas son génie sur lui dans le pire des cas, comme le bon Aladin qu’il était. Nakor ne répondit pas cette fois, il prit sa canne fermement, vint tapoter avec l’index de sa main gauche la sphère de métal qui se trouvait au bout et garda un œil fermé, l’oreille toute proche de la canne, comme s’il écoutait le son que cela émettait. Puis il explosa de rire, allez savoir pourquoi ! En tout cas Deklan comprendrait bien qu’avec tout le métal qu’il y avait dans cette sphère, Nakor pouvait se défendre, en faisant ainsi appel à son petit génie de poche. Puis vint l’épisode avec le garde. Le vieux mutant écoutant les propos fort intéressant de Deklan puis parla, pour lui autant que pour l’archéologue en premier lieux

"Humm, Bloody Mary hein ? Comme le cocktail épicé ! Intéressant … elle vous blesse au touché … du sang par contact … oui très intéressant !"

Puis Nakor sembla revenir sur la conversation en observant Deklan et en revenant un peu sur terre, sortant de sa rêverie passagère

"Ho ne vous méprenez pas mon cher, cela ne m’affecte aucunement, au contraire cela m’amuse de répondre à une vilaine blague par une autre boutade … c’est vrai que le pauvre garde ne nous ennuiera plus en tout cas !"

Nakor explosa de rire, d’un rire vrai et franc, en effet il se fichait éperdument de ce que cette femme pouvait lui faire, il voulait simplement savoir qui, dans la confrérie semblait prêt à créer des ennuis gentiment mais surement. Comme ça, il saurait à qui parler et qui provoquer un peu quand tout le monde serait mêlé les uns les autres !

"Ce n’est pas une bande de confréristes sans cervelle qui pourra me gâcher mes vacances sur ce merveilleux navire ho non … à la limite j’irai même un peu m’amuser avec eux quand j’en aurai le temps ! C’est juste que j’aime bien savoir qui sont les gens à qui j’irai certainement faire quelques blagues. Et en ce qui concerne la peur ou l’inquiétude … croyez moi ... quand vous aurez mon âge, vous n’aurez plus peur de rien du tout !"

Et une fois de plus Nakor explosa de rire, en effet, aux portes de la mort, après une vie bien mené, avec de bonnes actions accomplis, le vieil homme n’avait pas peur de mourir, il avait bien vécu et maintenant tout ce qui l’intéressait c’était de rire, de profiter de la vie, de se mêler des affaires des autres et surtout de mettre des bâtons dans les roues de la confrérie. Une fois calmé, Nakor plaça quand même

"En tout cas pour un archéologue, vous avez l’air de savoir bien des choses sur cette dame au touché particulier … mais j’imagine que vous avez aussi votre génie sur vous non ?"

Nakor passait à l’attaque des questions, et surtout il voulait savoir comment un homme qui manipulait le sable pouvait se sentir à son plein-aise, à une si grande altitude en présence d’une femme qu’il avait apparemment rencontré au moins une fois dans sa vie.

Nakor appréciait ce petite échange, il était après tout arrivé seul à la TransAtlante et avait eu peur de tomber sur un ou une imbécile heureux ou heureuse qui n'aurait pas été capable de lui tenir une conversation intéressante! Le vieil homme aimait parler, mais il aimait aussi parfois rester seul, à cause d'une longue vie passé, privé de son épouse! Nakor s'était habitué à la solitude, mais peu lui importait les changements! Nakor en cherchait qu'une seule chose : s'amusait. Et maintenant ce qui l'amusait c'était de sympathiser avec l'archéologue et d'en apprendre un peu plus sur lui! Etonnant de voir comme le jeune homme d'un peu moins de quarante ans répondait au vieux fou. Nakor inclina simplement la tête, quand Deklan lui donna l'autorisation de le nommer Deklan ... pour la seconde fois! C'était en réponse au Monsieur Fanel. Le vieil homme comprit alors que l'homme des sables n'aimait pas être vieillis trop vite, c'était significatif de bien des choses. Mais à la remarque suivante Nakor ne put s'empêcher de prendre la parole comme s'il avait été étonné de la réponse, pas par sa stupidité mais justement, par sa sagesse et sa véracité

"Là mon ami, vous m'impressionnez! Vos propos sont d'une sagesse sans faille ... qu'est ce qui a bien put vous arriver en une quarantaine d'année, qui vous donne autant de sagesse, si ce n'est plus, que quatre vingt dix ans de vie et d'épreuve? Des choses bien affreuses oui ... oui!"

Nakor hocha la tête comme pour se confirmer à lui même quelque chose, mais en effet être aussi apte à voir la vie comme elle est vraiment ne peut être possible qu'après avoir apprit sa leçon, hors la vie ne nous enseigne de choses que lorsque l'on est confronté à de terribles épreuves : la mort, la déchéance, l'échec cuisant et bien d'autre encore! Le vieillard continua de regarder Deklan un œil plus arqué que l'autre pendant quelques seconde avant de rajouter

"Ho oui toutes les bonnes choses ont forcément une fin ... sans ça, ce ne serait pas de bonnes choses : sans le vinaigre, le miel ne serait pas le miel! Remarquez que le Comte est immortel aussi parce qu'il a su créer une rumeur : tout le monde à l'époque jouait déjà le jeu ... on demandait à ses serviteurs s'il était vrai que le Comte avait trois cent ans, et eux répondaient qu'ils n'en savaient rien puisqu'ils ne le servaient que depuis cents ans!"

Nakor explosa de rire devant l'excellente farce qu'étaient capable de réaliser de simples laquet en cette époque passé! Ce qui lui permit d'ouvrir encore un peu la discussion

"Cela nous apprend que les gens croient en certaines choses parce qu'ils voudraient que ce soit vrai ... mais ils savent que c'est faux! ... et vous Deklan, en crois croyez-vous?"

Nakor voulait lui aussi en savoir un peu plus et cette histoire d'immortalité lui permettrait peut être d'en savoir plus. En tout cas une chose était claire, Nakor ne croyait pas en l'immortalité parce que c'était trop dur à vivre, enterrer ses proches est une épreuve qu'aucun être ne devrait subir, pourtant on lui avait arraché sa femme et il l'avait enterré de ses propres mains! Voila pourquoi il ne voulait pas vivre éternellement : il savait que c'était trop dur! Mais néanmoins il se servit de la réponse suivante pour éclairer quelque chose d'important

"Ho ne vous en faites pas mon cher Deklan, j'aime trop la vie pour la quitter maintenant ... vous me verrez encore longtemps claudiquer avec ma canne et surtout je vous bassinerai avec mes salades de vieillard sénile aussi longtemps que possible ... ou tout du moins aussi longtemps que vous tendrez votre oreille pour les écouter!"

Nakor éclata de nouveau de rire, tout simplement parce qu'il se trouvait drôle et aimait l'image qu'il venait de développer. Il ajouta tout de même

"Mais quand la mort viendra me voir ... je dirai à cette vieille garce tout le mal que je pense d'elle puis je la suivrai, parce que ... j'aime bien les nouvelles aventure, et de mon coté je crois que la mort n'est pas la fin! Bien au contraire."

Nakor avait un sourire énigmatique sur les lèvres qui resta là un moment, marquant une pause dans la discussion. Vint la remarquer sur la force de Nakor. Le vieil homme planta son vieux regard dans celui de Deklan

"C'est parce que je me suis jurer de profiter de la vie pour deux, que je refuse de m'apitoyer sur le passé et les souffrances qu'il remonte ... vous savez, c'est gâcher sa vie que de rester dans le passé et de le subir ... hors j'ai dans mon entourage une personne qui ne peut plus profiter de la vie ... la honte serait sur moi si je m'amusait à gâcher ce trésor que j'ai et qu'elle n'a plus : la vie est dure, très dure même, mais elle vaut la peine d'être vécu, et surtout d'être vécu pleinement mon enfant, rien ne doit venir l'assombrir éternellement, sinon nous gâchons le don qui nous a été fait. Ma femme viendrait me tuer depuis le royaume des morts si elle me voyait pleurer sans cesse ... elle préfère que je m'amuse ... et entre vous et moi ... moi aussi!"

Nakor repartit à rire de bon cœur, comme s'il venait de faire une confidence que son épouse fantôme ne pouvait pas entendre! En tout cas Nakor avait parlé comme un grand père à son petit fils, donnant des conseils sur la vie, il espéra donc que Deklan ne s'en offusquerai par. Les histoires de choix et de non choix étaient un sujet délicat. Le vieillard développa son point de vue, un peu strict mais tel était son point de vue

"Non, rien ne nous oblige à faire tel ou tel chose, dans la vie on a toujours le choix ... on peut abandonner le combat, laisser les autres gagner, se tuer plutôt que de faire certaines choses ... mais quand on laisse les choses se faire toutes seule, on ne fait pas un choix : on montre par là qu'on a peur de faire un choix et qu'on préfère ne pas se mouiller ... c'est faire preuve de faiblesse que de ne pas faire de choix, ce n'est pas un choix en soit, c'est juste de la peur profonde!"

Nakor parlait avec vigueur, sachant qu'il pouvait être insultant tant il était absolu et peut être même que Deklan avait un jour attendu que les choses se fassent ou alors il avait été prit par le destin et n'avait pas pu faire de choix! Mais tant pis, c'était le point de vue d'un vieillard, qui ne changerait pas! Nakor put alors voir entrer le chef des confrériste et il suivit du regard son entrée ridicule! Le vieil homme ne bougea même pas et regarda ailleurs, il apprit alors que Deklan avait donc côtoyé cette femme ... ce qui devenait intéressant! Nakor laissa l'archéologue présenter les choses puis prit la parole à sa suite

"Ainsi donc vous l'avez connus ... et personnellement heinnnnnn? Ho vilain cachotier va!"

Nakor explosa de rire alors et attendit tout de même de voir comment l'homme réagissait, s'il démentait ou s'il ne disait rien. Mais Nakor ne lui laissa pas beaucoup de temps il continua ses simagrée

"Je viendrai vous dire si elle m'embête, ou alors c'est elle qui viendra se plaindre de moi à vous ... ce qui serez d'une plus marrant et de deux plus probable ... parce qu'avec toute cette surveillance, que peut elle me faire! Rien! On peut juste s'affronter dans un duel de mots et de propos douteux jusqu'à ce que l'un de nous soit poussé à bout ... ce genre de duel que j'adore par dessus tout oui! Un duel verbal!"

Nakor ria tranquillement, en effet il aimait bien aller taquiner les autres, pour voir comment ils réagissaient et, comme cette femme viendrait certainement le trouver, peut être même qu'il irait à elle avant. Pour la devancer! Décidément Nakor était certains de s'amuser follement. Il tomba nez à nez avec le visage du jeune Léon suivit de prés par une question de Deklan, qui semblait lui aussi le connaitre. Nakor répondit donc à Deklan

"Oui Léon Asakura ... comment en pas le connaitre quand on sait qu'il est le bras droit de cette bonne vieille cerbère de la porte! Je connais pas mal de tête, surtout de vue, mais personnellement on va dire que je connais surtout Samarah Lemington ... pour passer le plus clair de mon temps à la rendre folle quand je la croise dans un couloir de l'institut! Pour un vieux professeur, il est normal que bien des têtes me soient familière, parce qu'un jour ou l'autre je les ai eu dans ma classe à l'Institut ... et vous qui connaissez vous ici à part le confréristes?"

La question était simplement ironique, pour rappeler avec insistance le petit passage avec Bloody Mary, mais Nakor voulait simplement savoir qui d'autre Deklan connaissait, afin de savoir si c'était un solitaire ou un homme mondain.

Deklan prenait des détours, il n'avait pas véritablement envie de répondre au vieil homme et il le lui faisait savoir, mais tout de même de la manière la plus élégante qui soit : en donnant une autre réponse, à une autre question que Nakor n'avait pas vraiment posé. Nakor arqua un peu les sourcils et fit la moue! Il répondit aux derniers mots de Deklan sur une éventuelle déception et Nakor dit simplement

"Peut être!"

Puis Nakor se mit à rire, le vieil homme appréciait la tournure que prenait la discussion et finalement il prenait plaisir à être sur la TransAtlante. Le professeur répondit tout de même à la suite de propos du roi du sable

"Oui et en cela je suis d'accord, mais le problème c'est que quand même ... quelque part dans cette discussion, on pourrait finir par dire ou pire encore ... par penser! Que croire en n'importe quoi est une bonne chose. Or c'est complètement faux. Faire partie d'une secte qui vous vide à la fois l'esprit et le compte en banque n'est pas une bonne chose, même si vous croyez que cela vous fait du bien .... quelque part ça vous fait du bien, mais le jour où la réalité vous rattrape, ça fait très très très mal, enfin m'est avis!"

Nakor haussa des épaules, indiquant là que cette partie de la discussion pouvait, à la limite, être considéré comme étant clause puisque cela pouvait mener à des non sens ou à une discussion qui durerait des siècles sans pourtant trouver de réponse! Nakor écouta la proposition de Deklan quand à un don d'oreille et le vieil homme se retourna vers le mutant, l'air tout étonné, faisant là, preuve d'une grande qualité d'acteur

"Trente ans seulement ... vous me décevez Deklan!"

Nakor se mit à rire ouvertement, d'une voix de stentor! Puis ajouta, espiègle et farceur

"Sauf si vous menez une vie si dangereuse que de tenir encore trente ans soit un exploit hors du commun!"

Nakor se mit à rire de nouveau, il taquinait innocemment le sableux et voulait voir jusqu'où cette personnalité là pouvait couvrir un mutant moins sociable qu'il n'y paraissait. Puis pour ne pas aller trop loin et rester sur la corde raide sans y tomber, il ajouta tout de même

"Quoi que ... soyons honnête ... pff je ne sais pas si je tiendrai encore le coup trente ans ... hooo ça me ferait ... par les dieux cent vingt ans, tu parles d'une momie!"

Nakor se tapa le genou en riant aux éclats et en ajoutant comme un vieux radoteur

"Ho oui, une momie oui une momie!"

Puis, vint une discussion un peu plus sérieuse sur la mort et une éventuelle rencontre avec celle ci, sur ce point Nakor était tout à fait sur la même longueur d'onde que Deklan et se contenta de lever son verre en direction de l'homme, avant de boire une nouvelle gorgée d'un excellent verre de vin rouge qu'il avait attrapé sur un plateau. Nakor répondit tout de même

"Oui, nous camperons sur nos positions et nous finirions par ne même plus nous écouter ... ce serait dommage! Mais sachez que je m'amuse de tout et surtout, de venir mettre mon gros nez dans les affaires de ceux qui précisément espère que je n'y prendrais pas part! J'aime bien faire tourner en bourrique mes élèves et surtout les faire réfléchir ... pousser leur façon de voir les choses de manière plus profonde! Enfin vous avez compris j'aime bien rire, me mêler de tout et surtout j'aime les gens qui ont de l'esprit, alors je teste, je tente, je questionne et à la fin j'arrive à m'entourer de gens qui étrangement m'apprécie et, on gagné en esprit! En réflexion! C'est orgueilleux n'est ce pas?"

Puis Nakor haussa de nouveau des épaules et se tourna pour regarder de nouveau la salle. Deklan vint à lui demander pourquoi il supposait que Bloody Mary et lui se connaissait! Nakor explosa alors de rire et répondit une fois calmé

"Holala mais ne vous a t on jamais dit que vous étiez excellent Deklan! Vraiment excellent! ... Mais sinon, ce qui me fait vous dire ça ... hoooo on apprend plus au vieux singe cinglé à faire une belle grimace mon cher petit!"

Ces derniers mots avaient été prononcé en français, tout simplement parce qu'il trouvait que cela sonnait mieux dans sa langue maternelle. Il repassa alors à l'anglais pour faire suite et répondre aux quelques remarques de Deklan

"Oui je sais que ces fous de confréristes vont peut être partir en vrille avant la fin et qu'une simple surveillance ne leur fait pas peur ... comme si ce serait la première fois qu'on leur mettrait des mauvaises actions sur le dos? Mais j'aime à penser que je suis assez insignifiant pour eux, pour que j'aille m'amuser un peu avec eux sans qu'ils ne fassent rien d'autre de mal que de m'envoyer bouler! Quand à cette chère Saramah, elle ne parle pas souvent de moi, sinon elle serait obligé d'avouer que je la rends aussi folle que possible à chaque fois que je la croise ... ce qui pour une mentaliste, n'est pas une bonne chose!"

Nakor explosa de nouveau de rire et suivit ensuite du regard les gens que lui montrait Deklan, ce qui était amusant c'était de voir justement qui Deklan pointait, ce n'était pas gentil de la part du vieil homme, mais feindre l'ignorance permettait à Nakor de savoir qui le sableux connaissait et donc qui, il avait au moins côtoyé un peu. Nakor hocha donc doucement la tête à chaque fois, souriant à souhait. Nakor finit par rassurer monsieur Fanel

"Ho ne vous en faite pas, je sais que par définition, les confréristes ne sont pas forcément recommandable, même si on fait parti de leur clan, alors si on s'oppose à eux!"

Nakor gloussa sur place et regarda l'étrange manège de Bloody Mary : elle montrait une montre. Nakor ne la connaissant pas cela devait être un message pour Deklan. Nakor se tourna légèrement vers son ami et dit simplement

"Tiens donc ... étrange manière de demander l'heure!"

Puis Nakor explosa de rire et ne trouva rien d'autre à faire que de lever sa propre montre à gousset, accroché à sa petite veste, la pointer du doigt puis faire non de la tête, comme pour indiquer qu'il n'avait nullement besoin d'heure! Décidemment, Nakor s'amusait follement.

Deklan était un homme qui avait du répondant et pour quelqu'un qu'il venait de croiser il y a pas moins de dix minute c'était follement intéressant de voir comme il était capable de sympathiser et de tenir la discussion sans faiblir nullement. Le vieillard écouta donc les réponses de nouvel ami du moment et espérait que quelque part au fond de Deklan, l'étincelle toute fine d'amitié qui s'était crée continuerait de vivre encore un peu. Pensant à cela et écoutant à moitié, il salua d'un geste de la tête la première réponse du maitre du sable. Ensuite Deklan se rattrapa sur la remarque de Nakor quand à la possibilité qu'il menait une vie dangereuse. Mais habilement et avec un bon trait d'humour, il répondit par une pirouette amusante et Nakor ria pleinement, les dents apparentes. Il ajouta alors, en mimant le geste d'une femme qui remettrait en place une longue mèche de cheveu, alors que lui même était chauve comme le roc

"Ho ... cela ferait fureur!"

Puis il se mit à rire de nouveau, pensant à l'image grotesque qu'il aurait, à plus de deux cents ans, sur un magazine de mode! Le maitre des roches silicieuses continua sur sa lancée et finit par une autre petite remarque, dans le ton parfait et identique à celui de Nakor sur son auto dérision. Nakor prit un sourire touché et dit d'un ton paternaliste

"C'est très gentil à vous Deklan!"

Nakor se permit même de donner une toute petite tape sur le coude de son acolyte. Nakor à ce moment précis était sincère, il trouvait très sympathique que le jeune homme précise qu'il appréciait, à l'aide de métaphore, la présence du vieillard. Vint ensuite une question fort intéressante et si Deklan tournait autour du pot quand les questions le concernait lui et sa vie privée, il était directe quand il posait des questions sur les autres. Nakor gloussa et dit simplement

"Ca ... c'est à vous de voir!"

Et Nakor rit lui aussi, surtout lorsque son compagnon se dérida enfin et rit de bon cœur! Nakor fut donc agréablement surpris de voir que l'homme en face de lui pouvait tout de même s'amuser et prendre un peu de bon temps, chose que les êtres obscurs ne faisaient guère en ce genre de situation. Ils échangèrent encore quelques mots, passant par le français, puis Deklan parla d'un soutient éventuel qu'il lui apporterait s'il le fallait et de quelques possible taquinerie envers la mentaliste préféré de Nakor. Le vieil homme plongea son regard dans celui de Deklan et prit la parole sur un ton sérieux

"Je suis heureux de pouvoir compter sur l'aide d'une personne aussi intelligente que toi Deklan! De mon coté, au milieu de tout ce fatras métallique, si le roi de la silice à besoin d'un peu d'aide, qu'il se tourne vers moi sans douter! Vraiment!"

En effet, Nakor soulignait par là, le fait que Deklan avait bien compris dans quelle position Nakor était, en tant que vieil homme il pouvait jouer de cela fortement et c'est ce qu'il faisait. Nakor venait aussi de lui proposer son aide si jamais quelque chose arrivait et que quelqu'un comme lui pouvait l'aider. Par là même il ne voulait absolument pas dire qu'il pensait que Deklan aurait besoin de lui, mais simplement que s'il en sentait les prémices, il suffirait de demander et Nakor aiderait. Pour Samarah, Nakor eut le temps d'ajouter

"Ho mais de rien, et surtout pense bien à lui dire que c'est moi ta source ... elle adorera!"

Puis Nakor explosa de rire, il ne s'était même pas rendu compte qu'il était passé au tutoiement, il ne s'en rendit compte qu'ensuite et espéra que Deklan ferait de même ou tout du moins ne s'en offusquerait pas. Le petit épisode de la montre passa et Nakor n'était pas dupe, il avait simplement fait ça pour brouiller les pistes et surtout pour montrer à Bloody Mary qu'il n'était rien d'autre qu'un vieux fou qui ne comprenait rien. Nakor répondit tout de même à une remarque

"Tu crois? A moins que ce ne soit elle qui me rappelle qu'il est bientôt l'heure que j'aille la fesser!"

Nakor explosa alors de rire comme le vieux fou qu'il était et vit Léon venir à eux, il se calma juste à temps pour entendre les propos à voix basse de l'homme en blanc et eut à peine le temps de dire à la suite de Deklan

"Bonsoir Léon je suis content de te voir et ..."

Mais voila que là aussi le vieil homme fut coupé! Kenjiss de la confrérie était venu pour faire son cirque médiatique et faire tourner en bourrique l'Institut. Nakor ne le tôlerait pas une seule seconde et lorsque la poignée de main fut refermé et après que le chef de la confrérie eut finit, Nakor fit les gros yeux, prit un air profondément choqué et dit alors ouvertement.

"Petit effronté! Mais quelle audace! Votre mère ne vous a t elle jamais apprit qu'on ne coupait pas la parole à ses ainés Kenjiss de la confrérie!"

Nakor voulait couper l'effet du maitre de la gravité, en effet des médias qui noteraient les mauvaises manières de l'homme feraient une bonne pub pour l'Institut, puisqu'il mettrait en défaveur les envies politiques de Kenjiss. Nakor resta donc là, la main gauche sur la hanche et la main droite sur sa canne. Il était prêt à tout sorte de remarque et attendit de voir comment cela tournait, puisque Kenjiss était dans son tord, et Nakor avait une multitude d'idée pour répondre à toute les remarques possible de l'homme.