[Chambre de Daniel Gray] On dirait qu'il mûrit ... un peu.

Pouvoir · Type Gamma

C’était déjà le matin. La chambre était plongée dans le silence. Les volets étaient fermés. Ils laissaient à peine entrer un filet de lumière. La pièce principale empestait le tabac froid. Le cendrier était plein à ras bord. Les vêtements de la veille traînaient au pied du lit. Ses affaires étaient éparpillées un peu partout sur les meubles. Tant de signe d’un désintérêt assumé.

Un PC (jamais éteint) faisait défiler les dernières new des quotidiens internationaux. Les unes tournaient en boucles. L’icône de la boîte mail clignotait avec agressivité. Nous étions le 25 janvier 2052, et la nouvelle, arrivait sur la toile. Qui avait trouvé l’information, et comment, n’avait aucune importance. La bource était ébranlée. Les forces financières mondiales avaient les yeux rivés sur Vancouver.

La température était anormalement élevée. Le seul moyen de lutter contre l’hypothermie provoquée par l’utilisation intensive de sa mutation. Daniel avait été terrassé par la fatigue. Il dormait encore, dans la même position, que celle quand il était tombé sur son lit. Le drap recouvrait à peine son corps nus et complètement vulnérable qui s’était enfin arrêté de frissonner. On ne pouvait lire aucune émotion sur ses traits.

Le bruit de la bâtisse n’avait pas réussi à la réveiller. Le corps de Kenjiss avait été mit en chambre froide dans l’attende de l’enterrement. La Confrérie était sous le signe du deuil. L’ambiance était pour le moins bizarre. Les membres les plus anciens devaient se réunir pour réfléchir à l’avenir des lieux. Kenjiss avait-il seulement fait un testament ?

La sonnerie du communicateur fit sursauter son propriétaire. Il ouvrait les yeux le cœur battant et se redressait en un quart de seconde. Ses yeux furent immédiatement attirés par l’appareil qui eu droit à son regard le plus noir.

-« Quoi ! »
-« Ta sœur a essayé de te joindre deux fois. »
-« Maman… tu sais que j’ai failli mourir hier ? Tu pourrais au moins… »
-« Tu es encore là. Assez vivant pour me parler comme à un chien alors évite de me faire du pathos Daniel. »
-« J’y crois pas. Qu’est-ce qu’il faut que je fasse pour que madame soit contente hein ? Crever sur le champ de bataille.»
-« Appelles ta sœur. »
-« T’as qu’à le faire. »
-« Quand est-ce que tu arrêtera d’être aussi égoïste ? »
-« Demandes à ton mari. »
-« Je veux que tu viennes ici la samedi prochain. On doit parler. »
-« Impossible. »
-« Ce n’est pas une question. Ton père va changer de statu vous devez décider… »
-« Maman. Arrêtes. J’ai perdu mon patron hier. Tu comprends ce que ça signifie ? »
-« Eh bien c’est fâcheux. Mais en quoi cela t’empêches… »
…

Il abandonnait l’holophone sur le lit avant de se diriger vers la salle de bain. Tout en actionnant les lumières il enclenchait les commendes vocales de sa chaine hifi.

-« Son. Musique. Camara »

Oublier sa mère et ce début de journée avec un bon morceau. A l’abri des regards le jeune homme chantonnait la mélodie qui accompagnait les tambours. C’était d’Afrique qu’il avait besoin en ce moment. Le collier pendait contre sa gorge, souvenir d’un vrai premier béguin. Est-ce que les chamans aurait de nouveau écouté ses craintes ? Le jeune homme avait besoin de leurs sages conseils. Tout ça lui fichait vraiment la trouille. A mesure que le rythme accélérait les odeurs du pays lui revenaient.

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