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[RP]"Lorsque le calme revient" [suite au scénario 5]

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Sinéad O'Hegarty

Type Sigma

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Sinéad O'Hegarty

Race : Humaine mutante
Clan : Institut
Age du perso : Trente-sept ans
Profession : Généticienne
Affinités : Sa fille : Aisling ; Des amis : Samarah, Koyuki, Léon, Nakor
Points XP : 1275


-PERFORMANCES-
Pouvoir: Concrétisation des rêves
Type: Sigma
Niveau: 6

MessageSujet: Re: [RP]"Lorsque le calme revient" [suite au scénario 5] [RP]"Lorsque le calme revient" [suite au scénario 5] EmptyDim 22 Mai 2011 - 12:19

Le café était amer, noir. Son parfum sensuel évoquait en elle des souvenirs d'un temps très lointain.
Ce devait être l'hiver. Il faisait assez froid. Toute petite encore, elle ne dépassait même pas la grande table du salon. Assise sur la chaise, elle se sentait invitée à un dîner de géants. Ce devait être un dimanche, sans doute un après-midi : il y avait de la famille ; on discutait, on refaisait le monde autour d'un café. Elle écoutait patiemment. Elle regardait, observait ces visages connus. Mamie avait l'air fatigué, papa était un peu joyeux. Il la prenait dans ses bras. « Tu veux un canard ? » Ah, oui. Elle voulait bien. Le sucre, imprégné de café, était un délice auquel elle avait parfois droit. Puis il la reposait par terre. Elle ne disait rien : elle avait encore en bouche ce goût, en nez cet arôme. Elle restait là quelques temps. Enfin, satisfaite, elle allait gambader, ici ou là, laissant libre cours à son imagination.
Elle sourit à ce souvenir. Quelle folle jeunesse ! Mélanger sucre et café, cette hérésie ! Ce n'est pas maintenant qu'elle se risquerait à ce crime, non. Elle en était bien consciente – c'était un art de vivre, c'était un credo : « le café doit se boire noir ». En conséquence, il ne lui vint même pas à l'idée de proposer du sucre à Kaito.
D'ailleurs, celui-ci ne lui en demanda pas. Il goûta la boisson, presque pressé, se brûlant sûrement, n'y prenant pas garde, gardant sa tasse en main.
Il était un peu prudent – peut-être un peu naïf aussi.

– Vous voyez, on rentre dans l'Institut comme dans un moulin. La plupart des nouveaux arrivants débarquent sans prévenir et, comme nous sommes un peu bonne poire par ici, nous les acceptons. Bien sûr : c'est le but de l'Institut. Beaucoup d'élèves sont un peu clandestins. Évidemment, il faut les accepter quand même – ce sont ceux-là qui ont le plus besoin d'aide. En général, ils sont assez jeunes. Ils sont assez loin de votre âge. Je ne crois pas que vous nous ayez prévenu, Monsieur Vernst ?

Elle disait ce nom – Vernst – avec un accent typiquement anglophone, c'est-à-dire incapable de prononcer correctement le « r ».

– Bref, nous ferons avec. Donc, vous voilà à l'Institut. Qu'êtes-vous venu chercher, Monsieur Vernst ? Évidemment, vous êtes assez mal tombés. Aujourd'hui n'est pas l'idéal pour arriver ici. Tant pis.
Tout à l'heure... vous avez eu un comportement assez étrange.


Elle dissimula un sourire. Un énorme « Ferme-la ! » avait résonné dans les couloirs de l'Institut.

– Vous aviez dit que vous nous expliqueriez « plus tard ». Pourquoi pas maintenant ?

En vérité, Sinéad, avec toutes ses allures glaciales, avec son parler distant et sa voix neutre, était pleine de considération : à ce point qu'elle était seule avec Kaito, pour qu'il pût parler l'esprit tranquille de ses soucis. Si, bien sûr, il était désireux d'en parler... mais il parlerait : elle en était assez confiante. Elle gardait encore très présent à l'esprit de cette éventualité : Kaito espion.

– Pourquoi êtes-vous venu ? Quelle est votre mutation ? Quel est ce « souci personnel » apparemment assez gênant ? Parlez ; c'est la seule manière de faire avancer les choses. Ne vous inquiétez pas : si vous ne voulez pas, je ne dirai rien de ce que vous me révèlerez.

Elle posa ses lèvres au bord de la tasse, buvant avec comme une lenteur infinie, quelques gouttes à peine. Le café était encore chaud ; elle frissonna de ce plaisir double, le goût et la chaleur. Kaito ne parlait pas – le temps était un peu suspendu. Son geste était encore lent, soutenu, retenu, en posant sa tasse sur la table. Elle posa les coudes sur la table, s'avança, regarda Kaito dans les yeux. Ses iris noirs, inquisiteurs, immuables, se concentraient, affrontaient le bleu acier des yeux du mutant. Ils étaient, ainsi, distants et intimes à la fois.

– Dites-moi tout.
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Sinéad O'Hegarty

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Sinéad O'Hegarty

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MessageSujet: Re: [RP]"Lorsque le calme revient" [suite au scénario 5] [RP]"Lorsque le calme revient" [suite au scénario 5] EmptySam 4 Juin 2011 - 23:11

Ils nageaient en pleine fiction. Un dédoublement de personnalité chronique ? Sinéad ne s'attendait pas à ça, et loin de là. Elle examina à nouveau le visage de Kaito. Deux êtres dans un seul corps... pourquoi après tout ? Elle avait déjà eu un imperceptible frisson, un froissement au cœur, en le voyant se couper la main mais avait aussitôt compris, et accepté, l'idée : son pouvoir était de manipuler le sang.
Elle buvait encore son café, à petits pas, en continuant d'observer le mutant.

« Je n'en dirai rien, » affirma-t-elle.

Aussitôt, un silence se fit. Ils se regardaient un peu et ils s'évitaient beaucoup. Chacun cherchait à connaître l'autre sans que l'autre ne le connût. Opération délicate, impossible à l'instant. Sinéad était bien sûr avantagée : Kaito devait répondre à ses questions ; elle représentait l'Institut pour l'instant. Et, alors qu'elle commençait à trouver Kaito un peu cohérent, celui-ci se dépêcha de troubler l'impression par une allusion fort obscure à la « Lune Pourpre ».
Un autre silence, très léger, s'installa, pendant que Sinéad buvait encore. Enfin, elle posa sa tasse, lentement, et, évitant délibérément le sujet sur lequel Kaito paraissait vouloir les emmener, dit :

« Votre pouvoir est peu commun. Manipuler le sang... »

Peu commun, et assez repoussant aussi. Kaito semblait habitué à se couper, ce qui en soi était effrayant. Mais peut-être que par son pouvoir, il ne sentait pas la douleur... ou peut-être qu'il avait simplement appris à en faire abstraction. Quoiqu'il en soit, la vue de la rose avait été troublante : un objet fait de sang, une pensée à faire frémir.

« Votre, euh... seconde personnalité est peut-être liée à votre pouvoir ? Est-elle apparue avant votre pouvoir ou après ? »

Tout en écoutant Kaito, la mutante se leva, prit une boîte dans un placard, qu'elle déposa sur la table de la cuisine et ouvrit.

« Au fait, je ne vous ai pas proposé de gâteaux. Prenez-en si vous en voulez, » dit-elle d'une voix presque amicale.

C'est que, en discutant avec le mutant, elle doutait de plus en plus qu'il pût être un ennemi. D'abord, il était indubitablement mutant – certes, il y avait des mutants qui étaient contre l'Institut, mais ils étaient assez peu nombreux. De plus, il avait l'air honnête. Il y avait aussi l'éventualité qu'il fût forcé à agir. Cela restait possible et elle ne l'éliminait pas, même si elle ne le croyait pas. Il était sûrement arrivé au mauvais endroit, au mauvais moment. D'ailleurs, elle-même, il y avait plus de vingt ans de cela, était arrivée à peu près en même temps que l'attaque des Sentinelles à l'Institut, et personne n'avait douté d'elle.
Quoique, si on avait douté un peu plus, si l'on avait été un peu plus prudent, l'Institut serait peut-être encore debout, à Boston.

« Vous ne m'avez pas dit pour quoi vous avez rejoint l'Institut. Pour maîtriser mieux votre pouvoir ?
La plupart des mutants, même adultes, ne maîtrisent pas tout à fait correctement leurs pouvoirs. Ils ne savent, simplement, pas s'y prendre. C'est un vrai travail qu'il faut fournir, et qui doit être en plus propre à chacun. Souvent, le temps améliore les choses et un entraînement quotidien encore plus.
Si votre « seconde personnalité » est liée, d'une manière ou d'une autre, à votre pouvoir, elle disparaîtra peut-être en le maîtrisant. »


Sinéad vida enfin sa tasse, d'un coup sec.

« La Lune Pourpre ? Non. Qu'est-ce que c'est ? »
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Léon Asakura

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Léon Asakura

Alias : Abyss
Race : Mutant
Clan : Nouvel Institut
Age du perso : 38 ans, mais en parait 28
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MessageSujet: Re: [RP]"Lorsque le calme revient" [suite au scénario 5] [RP]"Lorsque le calme revient" [suite au scénario 5] EmptyJeu 9 Juin 2011 - 23:28

Message à l'attention de Sinéad, sur son communicateur:
Citation :
Sinéad, le Jet est sur le chemin du retour. Ils ont demandé à ce que la salle de soin soit préparée. Je me dirige à l'infirmerie. On se retrouve là-bas.

PS: S'ils demandent une salle de soin, ça veut bien dire que Sam' est avec eux non?
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Sinéad O'Hegarty

Type Sigma

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Sinéad O'Hegarty

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MessageSujet: Re: [RP]"Lorsque le calme revient" [suite au scénario 5] [RP]"Lorsque le calme revient" [suite au scénario 5] EmptyDim 12 Juin 2011 - 19:07

Elle comprenait un peu mieux Kaito : à la manière, peut-être, d'un lézard qui peut se séparer de sa queue pour survivre, lui pouvait faire couler son sang sans en être affecté, et les coupures se résorbaient très rapidement. Sinéad se montra très intéressée par cet aspect de son pouvoir. D'une manière générale, tous les pouvoirs qui affectaient le corps l'intéressaient – et pas qu'elle : ils étaient sources de nombreuses études scientifiques. Les pouvoirs de guérison, en particulier, étaient très étudiés – on y cherchait la panacée, qu'on n'avait pas trouvé avec les cellules souches, malgré leur essor et leurs succès remarquables en soi. L'antidote à toute maladie ; le Saint-Graal des médecins. Vues les études qu'elle menait à l'Institut, Sinéad, forcément, s'intéressait aussi d'assez près à ces mutations – elle avait étudié, d'ailleurs, la sienne, ainsi que celle de quelques élèves de l'Institut, assez rares cependant. D'autres élèves, ici, avaient des pouvoirs remarquables. Elle était sûre que, si on donnait à certains laboratoires l'occasion d'étudier ces pouvoirs, ils n'hésiteraient pas une seconde. Ainsi Virginie Parish, qui était en ce moment à la recherche de Samarah et dont Sinéad savait qu'elle était particulièrement résistante, aurait fait la joie des armées – posséder un corps aussi résistant ! C'était une protection formidable – aussi bien, d'ailleurs, que des médecins – si Sinéad se souvenait bien, elle était également comme insensible aux maladies. D'autres mutants, ici, maîtrisaient un élément. Léon maîtrisait l'eau, Koyuki la glace... les champs d'application de ces pouvoirs étaient infinis. Et maîtriser le sang ? Sinéad leva son regard vers Kaito. Oh, maîtriser le sang aussi. Elle pensait bien qu'avec un peu de réflexion, on pourrait trouver dans ce pouvoir un potentiel énorme. Peut-être quelque chose à voir avec la médecine – sûrement, même – ou bien avec l'armée.
En tant que généticienne, Sinéad ne pouvait que douter de ces études. Tant sur le plan humain – les mutants étant soumis à des tests odieux, vivant dans des conditions dégradantes – que sur le plan scientifique. Les physiciens, qui s'arrachaient les cheveux devant les pouvoirs mutants encore plus que les biologistes, et qui ne savaient encore trop rien, avait depuis longtemps pensé à une explication un peu « magique » : qu'il existerait des particules que l'on pouvait manier par un effort de volonté réservé aux détenteurs de gène X. Il y avait de nombreuses variations sur ce thème et la physique de la mutation, dont Sinéad était loin d'être une experte, était un terrain d'étude fécond mais chaotique.

L'irlandaise écoutait Kaito. Yohann Vernst... le nom lui disait quelque chose, elle avait une sorte de réminiscence un peu fébrile, qu'elle essayait un peu d'attraper. Elle l'avait presque, tendant le bout de l'esprit ; et il s'échappait pourtant : la réminiscence resta impression. Du reste, Sinéad avait conscience que l'homme éludait ses questions. Décidément... où était Samarah quand on avait besoin d'elle pour fouiller l'esprit de quelqu'un ? Partie, capturée. Son communicateur vibra. C'était Léon. Elle lut le message.

Elle ne sourit qu'à moitié en entendant le compliment de Kaito. Elle leva son regard, un peu triste, inquiet surtout, moins froid maintenant qu'elle connaissait un peu le mutant, et ces deux yeux noirs, presque grands, étaient chargés de maturité et de responsabilité. Elle était parmi les adultes de l'Institut. Parmi eux, elle était, peut-être, parmi ceux qui avaient vécu le plus de temps. Un être humain normal dort à peu près huit heures par jour. Sinéad, depuis maintenant plus de deux lustres, ne rêvait plus. De fait, chose terrible, elle ne dormait plus. Elle ne connaissait plus cette sorte de coma, cette mort éphémère, cet évanouissement de la conscience, que temporairement – et encore là, elle était toujours un peu tendue, comme mal endormie. Sa conscience flottait dans son sommeil. De plus, elle était mère d'une merveilleuse fille, et parfois un peu des élèves de l'Institut. La mutante avait conscience de ces responsabilités. Elle les considérait, sans jamais les diminuer – en les exagérant peut-être parfois.

« Il se passe que les deux mutants les plus puissants au monde, chefs de l'Institut et de la Confrérie, ont disparu. En même temps. Évidemment, c'est suspect. Ils auraient pu s'entretuer, ayant aux dernières nouvelles quelques différends, mais comme la moitié de la planète n'a pas été rasée, ils ont plus vraisemblablement été enlevés. Évidemment, s'il s'avérait que quelqu'un profitait de cette absence pour s'introduire dans l'Institut, par exemple, ce serait embêtant. Et donc, nous sommes sur le pied de guerre. »

Elle se leva, débarrassa la table promptement. Sa voix était redevenue neutre. C'est qu'elle ne faisait toujours pas confiance, pas pleinement, à Kaito.

« Je vous déconseille d'être un ennemi, monsieur Vernst. J'espère, aussi, que ce n'est pas le cas. »

Il y avait dans son ton un mélange d'amitié et de menace. Elle souriait un peu, et il était visible que ce sourire était faux.

« Quand ces évènements seront passés, que ma tendance un peu paranoïaque, mais pas dénuée de sens, vous en conviendrez, à voir en vous une sorte d'espion, se sera calmée, nous pourrons discuter à nouveau, si vous voulez. Nous en profiterons pour parler de cette Lune Pourpre.
Pour l'heure, j'ai à faire. Suivez-moi. »


Dans les couloirs, il y avait encore de l'agitation. Sinéad préférait, pour l'instant, ne rien annoncer à ces jeunes. Car on ne savait encore rien. Samarah était-elle avec eux ? Et... si oui, dans quel état ? Tout en songeant, l'irlandaise fit signe à un groupe d'élèves de venir.

« Messieurs et mademoiselle, voici monsieur Kaito Vernst. Est-ce que vous voudriez bien le conduire auprès de ma fille, qui doit être en train de faire visiter l'Institut à deux nouveaux venus ? Merci !
Monsieur Vernst, je vous dis donc à bientôt. Vous devez être assez fatigué, je pense que l'on va pouvoir vous trouver une chambre. »


Ainsi, elle s'arrangeait pour que Kaito ne restât pas seul, mais aussi pour qu'il ne fût pas là quand Samarah reviendrait. Si elle revenait effectivement...
Elle salua l'allemand, presque chaleureusement, remercia les élèves, et se remit en route. La mutante prit son communicateur, et répondit à Léon avec un murmure bref : « J'espère. J'arrive. »
Autour d'elle, on s'agitait encore. Son anxiété grandissait. Les couloirs semblaient un labyrinthe désert dont elle connaissait la sortie, et pas ce qu'il y avait après. Le temps était comme capturé, et dilué infiniment. Là-haut, et très loin, que ramenait le jet de l'Institut ? Elle le saurait bientôt. Ses pas étaient rapides, trop lents encore pour elle. Sinéad allait de plus en plus vite. Elle se mit, enfin, à courir. Ce qu'elle perdait en calme, elle gagnait en vitesse.
Elle arriva très vite à l'infirmerie.






[Suite pour Sinéad : Fin de l'enfer]
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