Forum de Jeux de Rôle Futuriste - Inspiré des Mutants de Marvel (X-Men)
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Sujet: [Scénar 6] Bienvenue au Whalen Show ! Lun 31 Oct 2011 - 14:13
Luc (neutre) Aisling (neutre) Eniss (neutre) Koji (neutre)
Aisling O'Hegarty
Type Alpha
Sujet: Re: [Scénar 6] Bienvenue au Whalen Show ! Sam 12 Nov 2011 - 14:20
La télévision, le nouvel opium du peuple selon son professeur de philosophie… Peut-être bien que quelque part, celle-ci avait raison en fin de compte. Depuis la fin du siècle dernier, un nombre incalculable de parfaits inconnus avaient essayé d’approcher au plus près la célébrité en se mettant outrageusement en scène dans des émissions de télé-réalité aussi stupide que ceux qui y participaient, pour finalement finir par se brûler les ailes tels des papillons de nuits à l’éphémère existence. On aurait pu imaginer que tout ceci ne serait qu’une mode, un phénomène passager qui disparaîtrait aussi rapidement qu’il était apparu, mais au contraire il semblait être devenu évident que le processus de pseudo starification ne s’interromprait pas avant très longtemps désormais.
Quel rapport entre ces pathétiques désespérés avide de reconnaissance et d’argent facile et ce débat, auquel Aisling s’apprêtait à assister.. ? A priori aucun, si ce n’était ce publics composé, pour sa grande majorité, par des gens qui n’étaient visiblement pas gêné pour un sous de se retrouver ainsi sous le feu des projecteurs et, bien entendu, sous l’œil curieux des caméras de télévision. On pourrait aussi s’interroger sur la présence de la jeune demoiselle O’Hegarthy, au vu de son avis sur la question…. En vérité, elle-même ne saurait trop apporter une véritable réponse à cette interrogation.
Tout avait commencé à l’institut, un soir qu’elle vérifiait une fois encore ses mails après un retour toujours aussi tardif. Les producteurs de l’émission qui allait se dérouler sous peu avait apparemment envoyé un mail de masse à l’institut, dont le réseau intranet propre à celui-ci avait consciencieusement effectué la distribution à chacune des personnes présente et ayant un E-mail y étant rattaché. Il s’agissait d’une invitation à participer à ce débat à propos des mutants. Sans doute, pensaient-il pouvoir faire de l’audience en invitant les membres de l’institution représentant légalement les mutants. Mais étant donné l’avidité des britanniques pour le sordide et le spectaculaire, il n’était pas sot d’envisager la possibilité que, en réalité, les producteurs envisageaient plutôt de bâtir leur audience sur le clash et le trash, plutôt que sur un véritable échange d’idées destinées à faire véritablement avancer les choses…
Dans un premier temps, Aisling avait poussé un soupir las avant de refermer sa boite de réception et d’aller prendre sa douche avant de se plonger dans un sommeil réparateur, mais ô combien aussi éphémère que douloureux à son réveil. Mais plus les jours passaient et plus cette invitation collégial à se rendre à cette émission prenait de l’ampleur parmi les discussions entres les résidents de l’institut. Toutefois, elle entendait bien ne pas se laisser happé par l’engouement général et persévéra dans son idée de ne pas donner suite à cette invitation. Elle n’était pas supposé être une mutante de toute façon, alors pourquoi se mêlerait-elle de ce genre de chose.. ? Mais voilà, c’était sans compter sur ce fieffé vieillard qui, allez savoir comment, avait fini par la convaincre de se rendre elle aussi à cette émission. Ne se sentant toutefois pas en mesure de se déclarer ouvertement activiste étant donné son mensonge à propos de sa propre nature, l’adolescente se déclara alors comme étant neutre dans la réponse demandé par l’émission. Elle aurait certes pu se déclarer pacifiste, mais cela non plus ne lui plaisait pas.. De toute façon , pourquoi devoir être absolument d’un côté ou de l’autre, de la barrière.. ? Le monde lui-même, n’était-il pas un subtil mélange nuancé de gris.. ?
Alors voilà… En ce jour et en cette heure, Aisling était assise sur les gradins du pool réservé aux personnes se déclarant neutre… Et elle se sentait vraiment stupide. Le studio, bien que vide encore, se remplissait pourtant doucement mais sûrement et l’adolescente se demanda, un peu curieuse il est vrai, qui seraient ses plus proches voisins. En tournant légèrement la tête sur le côté, elle vit Nakor qui était déjà installé dans les gradins destinés aux activistes… Samarah lui avait dit que elle aussi se rendrait à cette émission, donc logiquement elle devrait elle aussi se retrouvé du côté du vénérable mutant. Levant le bras en l’air, elle effectua un salut silencieux de la main en direction du professeur, préférant ne pas s’égosiller comme une indécente vulgaire… Ils étaient en publique après tout.
Mais tout de même, quelle sacré filou manipulateur ce Nakor… Nul doute qu’ils devaient mener ses élèves d’autrefois comme des petits moutons bien obéissant. Aisling se dit intérieurement qu’elle devrait commencer à se méfier de lui, autrement un de ces jours il risquerait bien de lui faire dire des choses qu’elle préférait garder secrète.
Eniss
Type Alpha
Sujet: Re: [Scénar 6] Bienvenue au Whalen Show ! Dim 27 Nov 2011 - 20:46
J’avais perçu l’appel au témoignage via la radio : en bon rockstar, je me devais d’être à la pointe musicale du fleuron de ce qui se faisait de mieux, d’où mon penchant pour les ondes radiométriques. Au départ je me suis dit que c’était des conneries, un gros canular. Puis, l’idée faisant son chemin dans ma tête, elle devenait séduisante, tentante, enivrante. Après tout, j’étais destiné à devenir immortel, à accéder à la postérité. Combien de grands talents ont été découverts grâce à la télé ? Je pourrais commencer animateur d’une émission musicale puis, progressivement, avec la renommée montante, devenir une idole.
C’est dans cette optique là que je m’inscris chez Rickdan. Pour la première fois de ma vie je me présentai sur un lieu de tournage. J’avais soigné mon look : jean déchiré, gros pull pour camoufler mes maudits appendices, baskets, les cheveux calculément décoiffés pour sembler négligés – c’était prévu pour rester dans cet état plusieurs heures durant.
A l’entrée on ne me posa aucune question quant à mon statut d’humain mutant ou non. Je vis d’ailleurs que certains invités étaient soit très laids, soit visiblement mutants. Moi-même je devais sembler bossu aux yeux des autres. Par contre, aucun objet ne fut accepté dans la salle principale, aussi je dus me défaire à contrecœur de ma guitare. Je m’installai ensuite dans les gradins, les mêmes que ceux où Basile se trouvait. Cependant je ne le vis pas tout de suite, trop occupé que j’étais à poser mon regard dans tous les recoins de la salle.
Un jour, cela deviendrait mon monde, j’y croyais dur comme fer. Cette sorte d’admiration me donnait un nouveau souffle. Ou non. Disons que j’étais ragaillardi pour quelques heures – la motivation a toujours été une notion très erratique chez moi.
Luc Treanez
Type Gamma
Sujet: Re: [Scénar 6] Bienvenue au Whalen Show ! Dim 27 Nov 2011 - 23:07
Pourquoi il était là déjà? Luc se demandait s'il ne valait mieux pas qu'il reparte de suite, et rejoindre ses collègues qui se trouvaient à plus de 2000 km de lui, dans les alpes italiennes pour travailler sur des affleurements récemment découverts. Mais non, il était à là, à Londres, Virginie accrochée à son bras, à se rendre dans un studio de télévision, pour participer à un show télévisé. Le thème: les mutants. Pour changer.
Deux semaines plus tôt, il avait reçu un mail de Virginie lui demandant s'il voulait l'accompagner. Ca faisait un moment qu'il ne l'avait pas vue. Pas depuis leur petite aventure aux USA en fait. Il avait donc répondu favorablement. Et peut être qu'il allait le regretter, vu comment ses amis et collègues semblaient s'éclater sur les affleurements. Il avait eu un premier rapport juste avant de prendre l'avion pour Londres, et les premières observations semblaient plus qu'intéressante. Mais pour le moment, il fallait abstraction et essayer de se détendre un peu. Dans quelques jours il les rejoindrait, dès qu'il pourra se libérer.
Et puis cela permettrais aussi à Luc de poser quelques questions qu'il avait en tête à Virginie. Ces derniers temps il trouvait ses actions étranges, et de plus en plus de doutes s'installaient dans sa tête. Que cachait-elle? Comment faisait-elle pour se retrouver dans des situations où elle n'aurait jamais dû être? C'était trop étrange pour qu'il puisse laisser passer ça sans réponses.
Mais on dirais que ce n'était pas aujourd'hui qu'il pourrait poser ses questions. Peu après leur entrée dans le studio, Luc et Virginie furent séparés. Apparemment leurs coupons d'inscriptions avaient tranchés sur leur places dans le public. Luc la regarda s'éloigner vers son pool, puis alla rejoindre le sien. Il ne voyait personne qu'il pouvait connaître. Ou peut être pas. Il aperçu une fille qu'il avait déjà vu à l'Institut ces derniers temps, Aisling O-machin. Il ne lui avait pas spécialement parlée, mais il reconnu au moins son visage. Luc s'installa, attendant que l'émission commence, l'air un peu boudeur. Qu'est-ce qu'il ne donnerai pas pour être avec ses collègues à cet instant.
Koji Ashton
Type Gamma
Sujet: Re: [Scénar 6] Bienvenue au Whalen Show ! Mar 29 Nov 2011 - 23:38
Lundi matin. Koji Ashton se livrait à l’une de ses activités les plus préoccupantes. Choisir sa tenue. Assis en sous-vêtement, en tailleur sur son lit, il observait son armoire depuis une dizaine de bonnes minutes, soupesant les possibilités, les perspectives de la journée, les gens qu’il rencontrerait peut-être. De temps à autre, il poussait un déchirant soupir d’incertitude.
Son téléphone portable sonna. En allemand :
« Ashton. — Tu y vas ? — Bonjour. »
C’était la voix de Zoé Zelanger. Une amie microbiologiste d’une université allemande, humaine pro-mutante ultra-activiste. Soixante ans. L’un des esprits les plus brillants de son pays, mais dont la carrière se heurtait toujours à la réticence de ses supérieurs : il fallait bien avouer que les prises de position politiques du Professeur Zelanger, sur le problème mutant comme sur d’autres, ne favorisaient guère son avancement.
« Oui, oui, bonjour. Alors ? — Aller où ? — Le grand Professeur Ashton me poserait-il une vraie question ? — Zoé, je suis en train de… euh… »
Il jeta un nouveau regard à sa penderie.
« Tu es avec un garçon ? — Non. — Deux ? — Non, pourquoi ? — Ah, pourquoi, on se le demande bien. Bon, bref. L’émission de télévision. — Mais encore ? — Regarde tes mails. »
Koji se leva, jeta un coup d’œil sur son ordinateur, parcourut l’invitation lancée à la ronde pour le Walden Show. Son silence sur la question mutante était d’autant plus notable qu’en tant que mutant déclaré (puisqu’il ne pouvait guère le cacher) et un intellectuel de premier plan, tout le monde s’attendait perpétuellement à ce qu’il prît position. Il savait très bien que Zoé désapprouvait son silence et tentait de le pousser en avant.
« Bof. — Tout le monde y sera. — Et alors ? — Tout… Le… Monde. »
L’esprit paranoïaque de Koji n’eut pas la peine d’un troisième avertissement. Tout le monde : les pro-mutants, les anti-mutants, l’armée, l’Institut, la Confrérie, les services secrets. Virginie au milieu de tout cela. Ewan peut-être. Quant à Gaël, il trouvait là la seule consolation qu’il eût disparu de la circulation. Koji se tourna vers sa penderie, attrapa machinalement quelques vêtements et répondit :
« Je te laisse. J’ai des coups de fil à passer. »
***
La foule affluait de toute part dans le studio du Walden Show. Koji avait hésité entre le public et les coulisses, mais pas une seconde il n’avait songé à aller sur le plateau : témoigner, tel n’était pas son genre. Il ne désirait pas tomber dans ce piège médiatique. D’autres, du reste, paraitraient plus humains devant la caméra.
Koji avait étudié les plans des lieux en détail et, désormais, en patientant pour entrer, il balayait la foule d’un regard analytique, gravant chaque visage dans sa mémoire, pour toujours, chaque fragment de conversation, évaluant les attitudes, calculant le nombre de présents, supposant, balançant, pesant tout.
Les mesures de sécurité étaient évidemment considérables et l’avaient contré à ne pas porter d’armes. Pourtant, il était intimement persuadé que la rencontre ne pouvait que dégénérer : réunir tant de mutants dans une seule pièce, c’était un buffet pour l’armée et les groupes anti-mutants, c’était un concentré de pouvoirs qui ne demandait qu’à exploser.
Depuis l’appel de Zelanger, Koji avait activé ses connaissances, fait fonctionner ses réseaux, mobilisé encore ceux d’Ewan. Les informations qu’il avait assemblées lui-même, celles du métamorphe, exprimaient des tendances peu rassurantes. Des heures sombres se préparaient sans doute.
Il fut introduit avec un groupe de gens dans le pool central et s’installa, le plus en hauteur possible, pour avoir une vue panoramique sur les lieux. De loin en loin, il reconnaissait un visage familier, à quelque trait, quelque mouvement, qui n’eût pas suffi à un esprit normal, mais qui réactivait dans sa mémoire infaillible un souvenir précisément enregistré. De nombreux membres de l’Institut étaient là. A plusieurs mètres, il reconnut Aisling, puis Luc.
Ce tour d’horizon effectué, Koji descendit quelques marches dans les gradins et vint s’asseoir à une place encore libre à côté de la fille de Sinéad. Il l’avait vue quand l’Institut était en état de siège, aperçue de temps à autre depuis, mais n’avait jamais eu le temps de converser avec elle. C’était l’occasion de prendre un peu le pouls.
« Votre mère sait-elle que vous êtes ici ? »
Ils avaient presque le même âge évidemment, mais entre Koji et le reste du monde, ces considérations n’avaient pas vraiment de valeur.
Aisling O'Hegarty
Type Alpha
Sujet: Re: [Scénar 6] Bienvenue au Whalen Show ! Mer 30 Nov 2011 - 13:31
Plus le temps passait et plus le studio de télévision se remplissait… L’agencement du public était plutôt logique, avec les défenseurs de la cause mutante d’un côté, leurs détracteurs de l’autre et, juste au milieu du champ de bataille, les autres, ceux qui ne prenaient parti ni pour les uns, ni pour les autres… En résumé, l’ennemi commun des deux opposés ou se trouvait, justement, la jeune irlandaise. D’après ce que sa mère lui avait dit, mais était-ce réellement une surprise, celle-ci serait du côtés des défenseurs de la cause mutante, aux côté de Samarah. Aisling se sentait un peu coupable de ne pas être auprès d’elles, mais étant donné sa situation elle devait absolument faire profil bas au maximum du possible… Neutre, c’était bien selon elle… Ils n’accusaient personne, ne protégeaient personne… Finalement, les neutres étaient bien souvent laissé tranquille et cela arrangeait plutôt les affaires de la jeune adolescente, il fallait bien l’avouer.
Elle salua brièvement Luc, venu s’installer lui aussi sur les gradins des indécis, tandis que les deux autres partis continuaient, lentement mais sûrement, à se remplir. Il allait y avoir du monde, autant dire que le débat allait être des plus animés d’autant plus que les mutants étaient un sujet qui provoquait bien des sentiments chez les gens, mais l’indifférence n’en faisait assurément pas parti… A moins, bien entendu, d’être plongé dans un coma profond. De plus et ce n’était un secret pour personne, ce genre d’émission aimait le spectaculaire, les bisbilles, les clashs faussement involontaires entres les différents intervenants, au grand plaisirs des adorateurs du dieu audimat. Asling poussa un léger soupir… Comme les animateurs risquaient d’interroger des gens dans le public, il allait falloir qu’elle se fasse toute petite afin de ne pas se faire remarquer… Elle songea alors que ce qui lui faudrait, ce serait qu’une personne remarquable, dans tous les sens du terme, viennent prendre place à ses côtés. Une personne qui attirerait sans le moindre doute les regards à elle, comme un érudit ou bien encore un fanfaron toujours prêt à prendre la parole sans penser aux autres… C’est alors qu’une voix l’interpella, tout en prenant justement place à ses côtés. Tournant son regard dans sa direction, elle reconnu… C’était quoi son nom déjà.. ? Ha mince, c’était le super cerveau récemment arrivé… Cody.. ? Brody.. ? Non, c’était quelque chose de plus étranger… Bah… Tant pis, lui la connaissait visiblement alors elle ferait illusion avec ça. La question de ce dernier fit faire de grand yeux à Aisling, qui lui répondit sur un ton ou flottait un délicat parfum d’évidence :
‘’Bien sur qu’elle le sait, pourquoi voudrais tu que je lui cache alors qu’elle même sera dans le public.. ?’’
Dit-elle en désignant les gradins des défenseurs de la cause mutante, avant de revenir sur Koji et de lui dire : ‘’Tu sais, tu peux me tutoyer, on a quasiment le même âge visiblement… Ou alors, tu es beaucoup plus jeune que tu ne le parais… Mais je pensais qu’une personne avec ton intellect prendrais plutôt parti pour l’un ou l’autre des camps, non.. ? Pour ma part je ne voulais pas venir, mais c’est le professeur Nakor qui m’a convaincu de le faire… Ce vieux bougre serait capable de convaincre un esquimau d’acheter un congélateur, c’est sur…’’
Acheva la jeune fille, très clairement amusée par ce dernier propos. Il était vrai que le vieil homme était une nature étonnante, à tous les points de vue… Un modèle unique, qui ne serait sans doute plus jamais fabriqué à l’avenir.
Aisling O'Hegarty
Type Alpha
Sujet: Re: [Scénar 6] Bienvenue au Whalen Show ! Lun 13 Fév 2012 - 21:30
Enfin, le cirque avait commencé… Pardon… Le show, avait commencé… Encore que l’un dans l’autre, avec ce type d’émission très clairement à scandale et tapant plus souvent dans le spectaculaire que dans la vérité, il était bien souvent facile de se tromper. Gloria et son acolyte, les joyeux duettistes comme l’adolescente les avait intérieurement surnommés, avaient fait leur entrée sur le plateau en faisant bien entendu le spectacle : grand sourire, complicité entre les animateurs et le public, joie de recevoir leurs prestigieux invités… En parlant d’invités, justement… Ou diable, est-ce que la confrérie avait-elle pu avoir la tête en envoyant cette fille vêtue de la sorte.. ? Elle avait ouverte une section sur le thème du ‘’comment apprendre à devenir un clown’’ ou quoi ? Il était bon de diversifier ses activités parfois, mais Aisling pensait qu’il y avait tout de même des limites à ne surtout jamais dépasser… Ou alors, c’était un savant calcul de la part de la confrérie… Peut-être qu’en se faisant publiquement passer pour des pitres ridicules, elle pensait pouvoir détourner l’intérêts des gens… Très forte cette confrérie, mais l’adolescente espérait tout de même qu’elle ne payait pas un quelconque conseiller en communication pour avoir ce genre d’idée complètement ridicule. D’ailleurs, le public ne s’y trompa pas en riant, pour ne pas dire en se moquant, de la représentante de la confrérie lorsque les joyeux duettistes y firent allusion de façon plus ou moins explicitement sous-entendu. Si jamais Aisling avait un jour le mauvais goût de porter ce type de vêtements psychédélique, sa mère la tirerait part les oreilles jusqu’à sa chambre et elle veillerait personnellement à ce qu’elle se change séance tenante, pas de doute sur ce sujet.
Enfin, heureusement que le ridicule ne tuait pas… Paraît-il… Mais dans le doute, à la place de cette fille elle se serait tout de même abstenu, par excès de prudence.
Du côtés des représentant de l’institut, les choses étaient très nettement différentes… Plus sobre, plus digne… En jetant un regard sur Samarah, Aisling ressentit comme une sorte de pincement au cœur. Il était évident, pour qui connaissait la télépathe, qu’elle n’était pas vraiment à l’aise dans ce piège holovisuel. Surtout, si peu de temps après être sorti de son profond coma. Mais il était vrai que en tant que dirigeante de l’institut, il lui aurait été assez difficile de ne pas être présente ce soir. En la regardant, l’adolescente esquissa un léger sourire à son encontre comme un soutien discret et silencieux. Le verrait-elle ? peut-être… Ou peut-être pas… Comme on dit, c’était l’intention qui comptait. En ce qui concernait le professeur Nakor, ce fieffé filou aussi rusé qu’une horde de renards plusieurs fois centenaires, il n’était visiblement pas besoin de s’inquiéter outre mesure pour lui, comme en témoigna son intervention qui coupa littéralement l’herbe sous le pied des joyeux duettistes. Pour un peu, le vieil homme leur apprendrait presque comment mener leur émission et Aisling trouva cela tout simplement hilarant au plus haut point. D’ailleurs, elle dut camoufler sa bouche en y portant une de ses mains, afin de ne pas éclater de rire et d’en faire profiter tous le monde… Ce vieux français, décidément… Contrairement à elle, le jour ou il disparaîtra il laissera un grand vide derrière lui, pas de doute possible.
Parmi les autres intervenants de l’institut, il y avait aussi et surtout, sa mère… Sinéad O’Hegarty. De tout le panel de l’institut et peut-être même de celui de la confrérie, elle était la seule véritable scientifique… Alors, autant dire que toutes les questions portant sur le gène et la mutation à proprement parlé, lui incomberait fatalement. Difficile position que la sienne, Aisling ne l’enviait pas vraiment. D’ailleurs, si les joyeux duettistes s’acharnaient un peu trop sur sa mère, Aisling se promis intérieurement de leur enfoncer chacun une de ses roses au fin fond de la gorge afin qu’ils ne puissent plus sortir la moindre insanité… Quand on s’attaquait à une O’Hegarty, on s’attaquait à toutes les O’Hegarty, foi de O’Hegarty !
Comme avec Samarah, l’adolescente gratifia sa mère d’un sourire de soutien même si, comme avec la télépathe, il passerait certainement inaperçu Au milieu de la foule. Lorsque la caméra effectua un plan sur les première rangé des trois pool, Aisling remercia intérieurement le ciel d’avoir été placé vers les hauteurs des gradins. Bien que les joyeux duettistes avaient du préparer soigneusement leur émission en rassemblant le maximum d’informations sur leurs invités, Aisling espérait qu’il ne remarquerait pas sa grande ressemblance avec sa mère. Bien entendu, ils devaient savoir que Sinéad avait une fille, mais sans doute ignoraient-ils à quoi elle pouvait bien ressembler. De même, avaient-ils du supposer que sa fille était une mutante, puisqu’elle vivait avec elle à l’institut… Dans le cas contraire, ils pourraient avoir la malsaine envie de vouloir la mettre mal à l’aise en créant du sensationnel, en lui demandant si elle ne ressentait pas un certain sentiment de culpabilité d’avoir obligé sa fille, non mutante à vivre à l’institut, loin de ses ‘’semblables’’ génétiques. Cette pensée, purement hypothétique et sans doute sans le moindre fondement, irrita fortement Aisling qui sentit alors dans son poing fermé la naissance de quelques pétales de rose, qu’elle découvrit d’un noir profond en ouvrant discrètement la main à l’abri des regards de ses voisins proches. Très vite, elle s’en débarrassa en les laissant choir au sol et en essayant au mieux de les disperser à l’aide de ses pieds… Heureusement, toute l’attention du public était concentré sur le plateau central… Ce n’était vraiment pas le moment de se laisser aller, surtout pas ici.
Eniss
Type Alpha
Sujet: Re: [Scénar 6] Bienvenue au Whalen Show ! Lun 20 Fév 2012 - 10:58
Il y avait beaucoup de monde – toujours aucune trace de Basile. L’enfoiré s’était-il rendu perméable à la mémoire des gens ? Dans mon gradin, précisément, il y avait une fille. En réalité il y avait plusieurs filles, mais surtout il y en avait une qui se distinguait des autres car elle se faisait aborder. Aisling O’Hegarty… Je connaitrais son identité plus tard. Pour l’instant, elle n’était qu’une bonnasse pour moi. Disons que je manquais de finesse à l’époque ? Bonne et accessible, puisqu’un autre garçon prit la liberté de l’accoster. Nous avions le même âge, grosso-modo, je m’imaginais la détresse dans laquelle elle devait vivre de ne pas me connaitre. Une fleur fragile perdue dans cet océan d’ignorance.
Il était temps que ça change ! Prenant l’air le plus assuré et le plus confiant, je me levai de mon siège. Maitre de mon destin, je me plaçais à côté de Koji, de sorte d’avoir l’air plus grand que lui et, lui coupant le droit de réponse, je lançai à la demoiselle un bon gros cliché dans ses dents.
- Salut, mignonne.
Je n’avais pas prévu d’aller plus loin dans le monologue. Mon apparence était terriblement soignée – ce qui était assez relatif – jusqu’au sourire aguicheur, portant un soupçon de malice et, avouons-le, de lubricité. Mais juste un soupçon, à peine perceptible ! Faut dire que je n’avais pas vu une fille de près depuis longtemps, une vraie fille, pas comme les employé(e)s du Matisse. Bref, je n’avais rien prévu de plus et des phrases croisèrent rapidement dans mon esprit, comme « puis-je vous déposer quelque part ? » ou « t’as de beaux yeux tu sais ». Cependant, sous le coup de l’émotion, c’est autre chose qui sorti, sans temps mort.
- Ça fait tellement longtemps que je n’ai pas vu une vraie fille…
Cela pouvait être considéré comme une insulte, évidemment, mais dans ma bouche il s’agissait d’une qualité sincère. Etre féminine, être une vraie fille… Pour une fille, justement, c’était rassurant.
A peine eût-elle le temps de me répondre qu’un hurlement de lumière inonda la salle. Le show commençait et les effets spatiaux battaient leur plein. Tel un lapin pris dans les phares d’une voiture, je fus balayé par la mise en scène. Dans un souffle, je demandais à la belle :
- Puis-je m’asseoir à côté ?
Sans attendre de réponse, je m’exécutai pour une peine capitale. Si je pouvais passer un peu de temps près d’une jolie fille, je n’allais pas renoncer à cette chance. J'avais remarqué son malaise mais je l'avais attribué à mon unique présence : elle devait être impressionnée par mon charisme naturel. Je ne me doutais pas un instant de la tempête qui animait son crâne. Pauvre fou. Je ne connaissais pas non plus Koji mais il représentait le cadet de mes soucis.
Koji Ashton
Type Gamma
Sujet: Re: [Scénar 6] Bienvenue au Whalen Show ! Mer 18 Avr 2012 - 16:47
A mesure que le public se mettait en place, que, sur le plateau, les équipes techniques s’affairaient, à mesure que tout autour d’eux l’excitation croissait, Koji sentait monter en lui un sentiment de vague inconfort, comme si une menace indéfinie planait quelque part, perdue là dans ce bourdonnement incessant, derrière les grandes structures métalliques qui soutenaient le décor, à l’ombre des projecteurs dont la lumière éblouissante, comme un leurre jeté à la figure des spectateurs, empêchait de rien voir au-delà.
Dans son esprit, des millions de petits détails, de scènes entrevues, se combinaient seconde après seconde, dans l’espoir que la rencontre fortuite de deux éléments jadis isolés produisît une sorte de révélation, comme si le réel abondant, nécessairement compréhensible, devait lui offrir quelque chose sur quoi se fonder, un début de réponse, une donnée objective.
C’était que Koji était beaucoup plus prompt à supposer que la source de ses impressions se trouvait à l’extérieur de lui-même plutôt qu’à imaginer que, comme n’importe qui, des angoisses un peu vagues pouvaient traverser son esprit, qui naissaient de pensées personnelles, sans fondement objectif, non nécessairement gratuites mais, pour ainsi dire, tout à fait infondées.
Le jeune mutant se refusait à reconnaître que, peut-être, son inconfort ne naissait que de la foule, de l’habitude perdue de se mêler à la population, de trop longs mois passés en une volontaire réclusion, d’une vie toujours plus compliquée, où la normalité tenait toujours moins de place et dont le développement l’empêchait désormais de songer que cette émission n’était, au mieux, qu’un débat destiné à explorer une question de société et, au pire, un coup d’éclat publicitaire — non un complot, non une machination, non une catastrophe en marche.
Entièrement occupé à dépouiller le réel de son sens, en promenant son regard froidement analytique sur les assemblées séparées dans les différents gradins, revenant de temps à autre, machinalement, sans y songer, à celui où se trouvait Léon, le mutant n’avait prêté qu’une attention très vague à la réponse de son interlocutrice, dont les mots s’étaient perdus à des milliers de kilomètres, dans l’un des espaces reculés de son esprit aux multiples détours.
« Hmm hmm. »
A mesure qu’il était contraint de se rendre à l’évidence que nulle part ne se trouvait la confirmation de ses doutes, Koji sentait se mêler à son inquiétude une certaine frustration, semblable à celle qu’un jeune homme normal eût ressenti devant un problème de mathématique un peu trop difficile, dont la solution, toute proche, demeurerait néanmoins fuyante — un sentiment dont il n’était pas familier.
« Pas vraiment un activiste. »
Sa réponse avait laissé plusieurs minutes s’écouler après la question d’Aisling. Depuis quelques mois, son pouvoir, en conservant absolument intactes les impressions d’un moment passé, rendait plus incertaine que jamais la sensation du temps passé ; ne trouvant pas dans sa mémoire les signes d’un éloignement, il était devenu bien malgré lui un expert en réponses à retardement, comme il l’était déjà depuis longtemps des réponses que ses capacités d’anticipation lui faisaient donner en avance.
Koji abandonna finalement, et bien à contre-coeur, sa vaine scrutation pour reporter son attention sur Aisling. Propension de prêter sa propre paranoïa aux autres ou non, il n’en laissait pas d’être surpris que Sinéad eût autorisé sa fille à se présenter à ce genre de manifestations — il avait imaginé la généticienne beaucoup plus protectrice, mais il était vrai que la compréhension des relations familiales lui échappaient à peu près entièrement.
Le jeune homme allait compléter sa réponse laconique et à contretemps lorsqu’un nouveau venu s’immisça entre eux. Koji haussa les sourcils, haussa les épaules et, loin de tenter de s’imposer, détourna le regard en laissant Aisling se dépêtrer seule de ce séducteur peut-être importun. Par féminisme ou défaut de caractère, Koji n’était pas porté à jouer au chevalier servant.
D’ailleurs, dans sa jeunesse, il eût été lui-même assez séduit par ce genre d’approches parfaitement dépourvu de subtilités pour songer, à cet âge où ses goûts en matière de garçons étaient devenus, sinon un peu plus raisonnables, depuis un peu plus calmes, qu’Aisling peut-être ne serait pas fâchée de passer le temps qui les séparait encore du début de l’émission à susciter les attentions du mystérieux inconnu.
Ce ne serait, du reste, pas très long. Les techniciens désertaient peu à peu le plateau, laissant la place libre aux présentateurs, aux invités, aux maquilleurs, et se repliaient derrière les caméras et le matériel de son, appliqués aux derniers réglages après les dernières installations. Le public, plus discipliné qu’il n’y paraissait, sensible sans doute à ces muettes indications, se faisait progressivement plus silencieux.
Bientôt, ce furent les musiques, les comptes à rebours dans tous les sens, les caméras pivotant vers le plateau, les derniers projecteurs allumés, les chauffeurs de sol occupés à dompter les spectateurs récalcitrants, le sourire de plastique des présentateurs, qui venaient de chasser, avec une sécheresse odieuse, leurs derniers assistants : jingle, nouveau jingle, dernier jingle, et l’émission commençait.
Alors que Koji n’accordait qu’une attention flottante aux interminables introductions, parcourant une dernière fois du regard l’assistance, dans l’espoir de trouver, dans le calme d’un instant, les signes qui lui avaient échappé dans la tumulte, son intérêt fut insensiblement ramené au cœur de l’action par les propos du premier intervenant, à qui les présentateurs venaient de céder la parole.
Les propos, c’est encore beaucoup dire. Koji était beaucoup plus occupé à détailler du regard Léon qu’à s’intéresser vraiment à son discours. Malgré lui, le jeune homme songea qu’il devrait regarder plus souvent la télévision.
Aisling O'Hegarty
Type Alpha
Sujet: Re: [Scénar 6] Bienvenue au Whalen Show ! Ven 20 Avr 2012 - 16:28
Et dire que des tas de gens, jeunes ou moins jeunes, fantasmait devant cette univers fait de rêves et de mensonges, qu’était la télévision. Pourtant, pour Aisling s’était bien tout le contraire. C’était la première fois de sa vie qu’elle assistait à une émission de télévision et, contrairement à ce que elle avait pu voir sur son écran, bien confortablement installé chez elle, tout lui paraissait terriblement confus. Les techniciens et les cameramen courraient dans tous les sens afin de régler soit des problèmes de prises de vues, soit de lumières, soit de maquillage… Car oui, non content de maquiller les animateurs et les invités en salle de maquillage, ce que l’adolescente pouvait comprendre à cause de la réflexion de la lumière sur la peau et de ses effets désastreux à l’image, il fallait que les maquilleurs viennent en rajouter une couche, et le mot ne pouvait être plus adéquat en la circonstance, en continuant de fourrer leurs pinceaux sur les visages des différends protagonistes de ladite émission. La jeune fille savait que sa mère avait du détester cela, mais son plus gros soucis était en réalité pour Samarah. Elle qui ne supportait déjà pas énormément la foule et qui avait certainement du faire un effort considérable afin de se rendre sur le plateau de ce divertissement à scandales, voilà que en plus on lui tripotait le visage sans vergogne au nom de la sacro-sainte présentation télévisuelle… Dans son esprit, il ne faisait aucun doute que les deux femmes seraient heureuse de rentrer à l’institut le soir venu.
Tandis que toutes les petites fourmis du monde de l’audiovisuel s’activaient, tel des travailleuses acharnée et infatigables, Aisling avait, de son côté, entamé une conversation avec Koji… Encore que la encore, le terme de conversation était sans doute quelque peu exagéré sur les bords. Une conversation exigeait un échange oral et compréhensible entre deux personnes, mais avec le mutant au cerveau supérieurement exceptionnel c’était un peu comme si la jeune fille parlait toute seule. Bien entendu, il lui avait répondu, mais entre un ‘’hum hum’’ aussi bref que discret et une seconde réponse ou certains mot s’étaient visiblement perdu en cours de route en voyageant du super cerveau du jeune mutant à sa bouche, donnant ainsi l’impression d’une réponse mécanique et quelque peu empressée, autant dire qu’il était difficile de trouver matière à poursuivre la conversation. Mais Aisling ne lui en tint cependant pas rigueur… Il avait un cerveau au-dessus de la moyenne après tout, certainement remplit de mille et une chose que personne d’autre que lui ne pouvait probablement comprendre. Alors sans doute, Koji n’éprouvait-il que peu d’intérêt pour une banal conversation sans enjeux technique, scientifique, voire même peut-être philosophique, avec une adolescente de son âge ayant encore la nécessité d’aller chaque jour à l’école afin de parfaire son propre savoir.
Même si l‘adolescente avait voulu tenter une poursuite de la conversation avec le jeune mutant, au risque sans doute de l’ennuyer encore un peu plus, elle en fut empêchée par l’apparition aussi soudaine que déplaisante d’un nouveau venu qui l’interpella d’une façon que la jeune fille jugea assez vulgaire… Mignonne.. ? Mais c’était quoi ce ringard.. ? Il pensait peut-être qu’elle était du genre idiote charmante à forte tendance blonde décolorée, qui acceptait volontiers de se faire appeler mignonne par le premier inconnu venu.. ? Quelle pauvre type, songea alors intérieurement Aisling en jetant un regard sur le garçon en question qui n’avait pas l’air d’être beaucoup plus vieux que Koji et elle. Son propos suivant souligna la juste tendance primaire de l’adolescente, le concernant… Il n’avait pas vu de vraie fille depuis longtemps.. ? Il venait d’ou celui-là.. ? D’un monastère.. ? D’un asrham situé au fin fond de l’Himalaya.. ? Ou pire peut-être… De prison. Si c’était bien cela, alors inutile qu’il se fasse des idées sur ce qui pourrait se passer entre lui et elle car c’était peine perdue… Tout au plus, l’adolescente lui conseillerait-elle d’aller faire un tour en ville afin de se trouver une certaine catégorie de femme qui se feraient un plaisir de le contenter contre des espèces sonnantes et trébuchantes. Toutefois, Aisling préféra lui jeter un bref regard légèrement dédaigneux en lui répondant tout simplement : ‘’Alors ouvre grands les yeux et regarde autour de toi, les gradins sont rempli de jolies filles.’’
Ce qui, dans les faits, étaient vrai… Sa mère dirait sans doute de manière plutôt impartiale qu’elles étaient loin d’être aussi jolie que Aisling, mais c’était sa mère après tout et elle, sa fille unique… Et puis c’était vraie qu’elle était jolie… Très jolie même, assurément. Avant que le garçon aux déplaisantes manières ne lui réponde, les lumières des traverses inondèrent le plateau de leur éclat aveuglant et aussitôt, le silence fut demandé sur le plateau… L’émission allait enfin commencer… Ainsi que les coups les plus bas et les plus fourbes, sans le moindre doute. Lorsque le garçon inconnu lui demanda si il pouvait s’asseoir à côté, Aisling lui répondit négligemment : ‘Fais comme chez toi, les gradins sont à tous le monde…’’
En effet, comment lui interdire de se poser auprès d’elle et de Koji, sans faire d’esclandre.. ? Et de cela, il n’en était absolument pas question. Elle ne s’était pas assise parmi les mutants, mais elle n’en représentait pas moins l’institut et donc, se faire remarquer de mauvaise manière lui était par conséquent formellement interdit afin de ne pas gêner les représentants de l’institut sur le plateau situé en contrebas. Le premier assaut du couple d’animateurs se concentra sur les représentants de l’institut. Il lui avait semblé qu’ils avaient chercher la confrontation directe, mais heureusement ses pairs ne s’étaient pas laissé entraîner sur ce terrain. Sa mère n’avait encore rien dit de concret, contrairement à Samarah qui, à son grand soulagement, avait l’air de bien tenir tête aux deux journalistes en quête de sensationnel et de clash. Un sourire s’afficha alors sur les lèvres de l’adolescente… Quelque part, elle retrouvait un peu la Samarah qu’elle avait connu à son arrivée à l’institut : Combattive, ne se laissant certes pas marcher sur les pieds, ni nul part d’autre d’ailleurs… Bien qu’elle la savait un peu mal à l’aise dans ce genre de situation, Aisling devait bien avouer que la voir ainsi lui faisait véritablement plaisir… Pour ce qui était de la confrérie, c’était sans doute la fille avec sa robe de carnaval qui devait rebuter les deux journalistes à interroger ses représentants… A leur décharge, il fallait bien avouer que ce genre d’accoutrement de fête foraine laissait indéniablement sans voix Mais peut-être était-ce là leur technique… Passer toute l’émission sans dire un seul mot, grâce au repoussoir à la robe ridiculement indescriptible… Quelle bande de fourbes cette confrérie tout de même…
Eniss
Type Alpha
Sujet: Re: [Scénar 6] Bienvenue au Whalen Show ! Dim 22 Avr 2012 - 16:47
Je pouvais l’affirmer avec l’humilité du paon pendant la parade nuptiale : j’avais gagné. Oui, j’avais gagné, oui ! Entendez mon prêche, vous les aveugles qui évoluez dans un monde obscur dont vous ne percevez pas la clarté ni la beauté. Oui ! Vous les malandrins qui, n’ayant que peu de moyens, viennent près de moi pour obtenir l’aumône misérable. Oui ! Cessez de me tourner le dos et avouez vos craintes, elles n’en seront que plus savoureuses à abandonner. Ou… Hum… Pardon, je m’emballe. Un vieux réflexe.
Tel un remake de La Belle et le Clochard, je m’imaginais lui avoir tapé dans l’œil. Je n’avais pas perçu le sarcasme dans son premier contact avec moi, ni la retenue issue de son imagination. Non, pour moi, j’avais vaincu, par ma seule présence, l’Autre qui lui faisait la cour et, en plus, je l’avais intéressée. Je croyais en la mixité des genres et des groupes sociaux, aussi, je m’installai paisiblement à ses côtés. Je lançai aussi dans ma tête un plan pour la ramener chez moi, avant de réaliser que je n’avais plus de toit sous lequel dormir.
* Bon, exceptionnellement, je pourrais accepter de dormir chez elle. *
Ma pensée était à demi-innocente. Bien sûr, si l’un allait chez l’autre, ce n’était pas pour se regarder dans le blanc de l’œil jusqu’à ce qu’une conjonctivite s’ensuive. Plus même, je m’étais mis en tête de lui faire passer la plus belle nuit de sa vie, avant de disparaitre tel un voleur de cœur prisonnier de la lourde tâche d’être théâtralo-dramatique. Je dois préciser une chose cependant, je n’étais fier que façade. En réalité, je savais très bien que mes songes resteraient à l’état de fantasmes pour plusieurs raisons. Et d’une, parlons crûment, j’avais très peu d’expérience au pieu. En y repensant plus tard, vu ma maladresse, ça aurait été l’une des pires nuits de sa vie, si elle avait accepté. De plus, il y avait ma timidité : je me donnais des grands airs de chaud lapin – ce qui inclut la précocité, bien sûr – dans le seul but de cacher encore plus mon romantisme latent et mon envie de trouver « la bonne » pour vivre avec elle un rêve éveillé. Mais le pire, le plus important, j’aurais dû dévoiler ma mutation, sujet ô combien tabou. J’avais frappé ma mère à cause de ça, la plus grande honte de ma vie – bien devant mes gênes défaillants. Et ça, c’était hors de question. A cela, bien que je l’ignorasse – et la tienne ! –, s’ajoutaient pêle-mêle le fait que Koji rentrerait sans doute avec elle, que « chez elle » signifiait un dortoir de plusieurs centaines d’élèves gardé par quelques mutants les plus puissants de la planète et, réjouissances, que sa maman rentrerait avec elle avant de plonger le malheureux qui s’approcherait trop près de sa fille dans des tourments parmi les plus sadiques qu’on puisse appliquer. Non, plus sadiques encore. Plus sadiques… Encore un peu… Voilà, on est à la limite que nous impose notre imagination, hé bien c’est encore au-delà.
Sentant, ou plutôt pensant, que la belle était attentive à ce qui se disait, je fis de même. Ce jour-là, je compris assez peu ce qui se dit. Je n’étais pas habitué à ce type de vocabulaire mais, plus que le sens des mots, c’était le sens des phrases et de l’argumentation qui se perdait dans ma tête. Pourquoi débattre ? Les mutants étaient forcément l’incarnation et la cause des malheurs terrestres. Personne n’avait remarqué mon dos bombé mais l’idée seule qu’on puisse savoir que j’avais des ailes dans le dos me donnait la nausée. Et ça n’arrêtait pas de parler… Comme quoi la diversité… L’Institut ou la Confrérie… L’évolution, les nouvelles capacités… J’avais envie de beugler quelque chose du type : « il faut buter tous ces putains de mutants ». Je me dis que la logique et le bon sens se perdaient assurément et que c’était bien dommage. J’étais un peu con, quoi.
Au lieu de m’exclamer, je préférai glisser une fine remarque à ma voisine. Sans lui passer le bras autour des épaules, je lui susurrai simplement :
- Tu crois qu’un jour on pourra respirer sans ces mutants qui nous gâchent l’air ?
D’accord, je l’avoue, j’étais très con.
Eniss
Type Alpha
Sujet: Re: [Scénar 6] Bienvenue au Whalen Show ! Mer 25 Juil 2012 - 11:43
Je me mis à écouter les showistes, faute de mieux. Un tout petit peu, pour comprendre que cela me gonflerait carrément. La Confrérie, l’Institut, les guerres de religion… J’appris que le monde mutant était aussi organisé qu’il était divisé. Cela ne m’étonna pas réellement. Après tout, peut-on attendre autre chose de l’erreur la plus grave que la nature ait faite ?
Je laissais ainsi mon esprit vagabonder, quand Louis intervint. Louis. Avant même qu’il ouvrit la bouche, je sus que je l’aimais. Il avait tellement raison. Déjà, une grande claque dans la gueule de la grosse présentatrice, elle ne l’avait pas volée. Haha, rien que de voir son air dégoûté, son nez dégouliner de sang et de morve, me fit marrer. Il avait un petit air comique aussi, avec son béret et l’accordéon par-dessus, son accent aussi tranchant qu’un rasoir. Je l’imaginai romantique, à bicyclette, posant à côté de la fameuse Tour Eiffel dans des positions idiotes où, par le truchement des lois de l’optique, on fait semblant de la tenir dans le creux de ses mains. Et j’étais d’accord avec ce qu’il disait, aussi me levai-je en applaudissant.
- Oui, c’est vrai, qu’on se débarrasse de ces collabos, de ces mutos qui nous empestent !
Je brandis le poing, dans le signe d’une lutte syndicale. Je n’avais dès lors plus d’attention à donner à ma voisine, qui était pourtant toujours aussi mignonne.
Puis l’estrade se leva, en millions d’échardes, et je compris que ce Louis était un mutant. Puissant ou non, je m’en foutais. En revanche, je compris ce jour que, tout en étant mutant, certaines personnes n’avaient pas honte de haïr leurs confrères. Que, comme il existait des blancs racistes en Afrique, des homos contre les droits aux homosexuels, des catholiques n’approuvant pas la vision de Dieu de leurs confrères, il y avait aussi des mutants mutophobes. Ce fut, sur le coup, un soulagement. Je n’étais pas anormal, il y avait d’autres gens comme moi. Un peu plus extrême, sans doute, mais ils avaient trouvé un moyen de réduire l’influence des mutants qui était, de toute évidence, trop importante, trop grandissante.
Au moment de mourir, un intrus se glissa subrepticement de l’autre gradin en faisant exploser les canalisations sans les toucher et en créant des murs de flotte devant nous pour nous protéger. Un putain de sauveur à la con venait de s’interposer. Basile. Ce n’était pas lui qui se dressait là mais, dans mon esprit, tout me le rappelait. Ma rancœur lui explosa donc au visage.
- Putain Basile, tu fais chier. Merde ! Je ne t’ai pas demandé d’intervenir, OK ? Tu es toujours là, à me sauver, à me faire perdre ma liberté, tout ça pour que je te loue, pour que je te remercie, pour que je flatte ton égo ? Tu m’emmerdes, c’est tout ce que tu fais. Tu m’emmerdes, tu comprends ça ? répétai-je lentement en le prenant délibérément pour un simplet. La haine qui se percevait dans mon ton n’avait rien de personnelle. Je n’en voulais pas à Léon, qui pensait bien faire. Sauver autrui, en général, c’est bien vu. A posteriori, j’avoue même que j’apprécie son geste. Dommage que je fus si sanguin, sur le moment et, surtout, complètement aveuglé par la colère.
Tout autour, des personnes gisaient. Elles n’avaient pas eu autant de chance que moi, visiblement. J’eus un moment d’absence : je n’avais jamais vu la mort directement. Ce que l’on voyait à la télé, c’étaient des images. Parfois même, c’était du cinéma. À mes côtés, il y avait fort à parier que les cadavres ne faisaient pas semblant de gésir. Entre la réalité et la fiction, il y avait un monde. Avais-je envie de ce monde là ? Ce monde réel où on pouvait perdre la vie aussi salement, avec aussi peu de dignité ? Avais-je envie de mourir comme un animal abattu de sang froid ? Avais-je envie de faire disparaitre les mutants de cette manière ?
Ces questions, je ne me les posais même pas. J’étais coincé, quelque chose dans ma tête avait plié bagage, le temps de s’adapter à la dure réalité. Ma bouche s’ouvrait et se fermait par intermittence, comme un poisson hors de l’eau qui essaierait de respirer. J’allais me noyer.
Luc Treanez
Type Gamma
Sujet: Re: [Scénar 6] Bienvenue au Whalen Show ! Jeu 26 Juil 2012 - 1:41
Luc s'ennuyait. Il s'ennuyait tellement qu'il commençait à s'endormir sur son siège, bien que peu confortable et pas prévu pour ce genre de roupillons. Pourtant il s'assoupissait, n'ayant pas comme d'autres autour de lui un compagnon pour discuter, ou un intérêt tout court à ce débat qu'il jugeait stérile. Il avait bien vu que la seule raison de leur présence ici n'était pas de débattre calmement, cela ayant déjà été fait des dizaines ou des centaines de fois sur ce même plateau TV ou sur d'autres. Non ils étaient là pour servir de spectacle, pour les enfoncer. Les présentateurs ne faisaient que chercher le petit indice dans les réponses des invités pour les discréditer.
Et c'est là qu'un homme monta sur le plateau. A moitié assoupit, Luc ne se rendit pas compte immédiatement de sa présence. Ce fut les murmures de plus en plus insistants et la claque qui fit voler la journaliste qui le sortirent de sa torpeur. Immédiatement ses sens se mirent en alerte. Les paroles de ce prétendu français, il n'y avait qu'à entendre son accent pour savoir que Luc avait plus de chance d'être le prochain roi d’Angleterre que cet homme d'être français, étaient plus qu'incohérentes, ce qui ne fit que renforcer la vigilance du mutant. Et il n'était pas le seul à se méfier. De part et d'autres dans le public des hommes et des femmes se levaient, prêt à réagir.
Quelques secondes avant que les échardes ne s'élèvent du sol, le mutant déploya son armure sur tout son corps, sauf les mains et sa tête. L'instant d'après il était entièrement recouvert de son armure de roches, et couvrit plusieurs personnes autour de lui de son corps, faisant écran aux milliers d'échardes qui transperçaient le public. Une fois l'attaque passée, le mutant se redressa. Un écran d'eau protégeait le pool où il se trouvait. Léon.
Le mutant observa la scène. Déjà le papy Nakor et Léon étaient passé à l'attaque, bien décidés à s'occuper du cas de ce fous furieux. Dans les tribunes, c'était la panique. Des gens couraient dans tout les sens, d'autres restaient prostrés, certains réclamaient de l'aide... Luc vit une femme coincée sous le cadavre d'un obèse. Il s'approcha et fit roulé le corps sur le coté, arrachant des hurlements de douleur à la femme. Même si le corps l'avait protégée, certaines échardes avaient traversé le cadavre pour atteindre la femme. La vitesse des projectiles devait être vraiment élevée pour en arriver là. Mais le moment était mal choisit pour s'attarder sur la physique. Luc tenta de la rassurer un peu: Vos blessures ne sont pas trop graves. Les secours vont bientôt arriver, ne bougez pas d'ici comprit?
Ne lui laissant pas le temps de répondre, il se dirigea vers la porte principale. Visiblement fermée et verrouillée. Il tenta de s'approcher pour voir où ça coinçait, mais les spectateurs affolés étaient trop nombreux pour passer. Luc ne vit qu'une solution. Il se mit à genoux, une main au sol. De l'autre coté de la porte, le sol trembla. L'instant d'après, une stalagmite jaillit du sol pour défoncer la porte au niveau de la serrure. L'impact fit reculer les gens, puis voyant la porte ouverte, ils se précipitèrent dedans pour s'enfuir.
Luc regarda un instant le flux incontrôlable du public s'engouffrer dans l'issue, puis revint vers la scène. Le combat était maintenant à l'ordre du jour, et Luc n'était plus du genre à rester en arrière. Il ne valait mieux pas réveiller la colère de la Terre aujourd'hui.
Aisling O'Hegarty
Type Alpha
Sujet: Re: [Scénar 6] Bienvenue au Whalen Show ! Ven 27 Juil 2012 - 13:35
Depuis peu, Aisling avait commencé à perdre un peu le fil du débat qui se menait en contrebas, entre les partisans de l’institut et ceux de la confrérie. Ce n’était pas que la question des mutants et de leurs place dans la société l’avait lassé, mais elle devait bien avouer que la dérive philosophico religieuse à forte tendance apocalyptique des représentants de la confrérie l’avait quelque peu laissé sur ses jolies petites fesses rebondies.. D’ailleurs, même parmi les confréristes et leurs partisans, des voix s’élevaient contre ce tissu d’absurdité qui commençait à faire de ce débat, à l’origine déjà bien boiteux, une véritable farce destiné à, au pire, effrayer les non mutants et au mieux, à faire de celui-ci un spectacle de cirque totalement rocambolesque. En jetant un nouveau regard sur la fashion victime désigné et sa robe toujours aussi ridicule, l’adolescente se dit en son for intérieur qu’il n’y avait pas que en terme de mode, que la confrérie avait des idées absolument idiotes.
Un autre idiot, plus près d’elle cette fois, fit la preuve de son incommensurable et effarante bêtise… Ce garçon étrange qui lui paraissait lui faire du charme, aussi maladroit et grossier que cela pu être, lui énonça une de ses pensées concernant les mutants que Aisling pris extrêmement mal, surtout de la part de quelqu’un qui, visiblement, ne portait guère d’intérêt au débat en cours. Elle se tourna alors vers celui-ci et lui jeta un regard noir qui laissait deviner un sentiment de colère certain en elle, avant de lui répondre sur un ton qui ne pouvait laisser échapper sa profonde contrariété :
‘’Ma mère est une mutante, alors tu devrais plutôt aller là-bas si tu veux respirer un air plus agréable pauvre crétin.’’
Joignant le geste à la parole, la jeune irlandaise avait alors désigné discrètement du doigt le pool réservé aux détracteurs des mutants. Non mais c’était quoi ce type à la fin ? S’il n’aimait pas les mutants c’était son droit le plus strict, mais dans ce cas pourquoi était-il venu s’installer dans le pool des personnes neutres sur la question ? Si c’était simplement une fille qu’il était venu chercher, alors il pourrait sans peine trouver son bonheur dans l’étalage des pétasses mutophobe affichant un air supérieur et quelque peu dégoûté, qui s’alignaient dans le pool des anti mutants. Sans oublier le fait que outre sa mère, Aisling aussi était une mutante même si elle dissimulait cette vérité à tous le monde… Bien entendu, même un imbécile comme ce type aux sales manières avait du comprendre que sa tentative de séduction venait subitement de sombrer dans les plus profond abysses de l’échec total et définitif… Insulter sa mère, et puis quoi encore.. ? Si ils n’avaient pas été en public et que Aisling ne voulait pas faire honte à cette dernière et à l’institut, elle se serait volontiers laissé aller à lui fourrer son poing dans la figure à ce méprisable petit minable qui détestait tant les mutants.
Finissant finalement par délaisser ce dernier, de vue comme d’esprit, l’adolescente reporta alors son attention sur la scène en contrebas. Les propos sans doute volontaire de la représentante de la confrérie continuait d’échauffer les esprits mais heureusement, ce vieux bougre de Nakor ne s’en laissait pas conter pour autant. Mais de toutes les interventions du pool de l’institut, ce fut sans doute celle de Samarah qui surpris le plus la jeune irlandaise. Elle qui n’était venu à l’émission que réticente et légèrement en marchant à reculons, Voilà qu’elle s’était soudainement… Comment dire… Eveillée ? Ressuscitée ? Quoi qu’il en soit, Aisling en fut très agréablement surprise et elle se dit alors que ça, c’était la Samarah qu’elle avait connu à son arrivée à l’institut… La Samarah impressionnante, qui en imposait en seulement quelques mots et sans véritablement élever la voix. Le modèle que la jeune fille aurait bien aimé avoir le temps de copier une fois elle-même devenue adulte, en association avec celui que sa mère lui inspirait.
Mais alors que la suite du débat s’annonçait de plus en plus incertain avec les délires de la confrérie, un homme fit abruptement irruption sur le plateau au son d’un accordéon venu d’on ne savait ou. Avec ce genre d’émission il était difficile de dire si cela avait été prévu ou pas par la production afin de raviver préventivement l’audience, Mais toujours est-il que ce nouveau venu commença à déblatérer des propos sans la moindre réelle cohérence avec un accent français à faire honte aux habitants de ce beau pays. Des français, Aisling avait eu l’occasion d’en voir en Irlande et ils ne parlait absolument pas anglais de façon aussi ridicule et tragiquement appuyée. Tandis que la pensée la traversa que c’était peut-être bien là un nouveau coup sournois de la part de la confrérie afin de troubler le débat, l’homme en question répondit aux parole de Gloria en lui massacrant littéralement le visage. Une fois celle-ci tombé au sol, il s’acharna sur elle durant plusieurs secondes en la rouant de coup de pieds violant, ce qui fit se redresser brusquement Aisling sur son siège. C’st alors que l’autre imbécile qui n’aimait pas les mutants se redressa tel un paon fier et conquérant, en brandissant un poing et en hurlant comme un hystérique son engouement pour les paroles pleines de haine de l’inconnu… Décidément, il était définitivement irrécupérable celui-là…
Mais tout cela ne fut rien, en comparaison de ce qui arriva par la suite. L’homme, un mutant apparemment, fit littéralement voler en éclat le sol de bois du plateau afin d’en faire des armes meurtrières qui pointèrent tout d’abord en direction des différents pools, avant de filer à la vitesse de l’éclair en plein sur ses occupants. La première réaction de l’adolescente fut de se raidir brusquement, jsute avant d’avoir la présence d’esprit de se jeter en avant afin de trouver protection auprès du couvert des sièges devant elle. Cela n’était peut-être pas la solution idéale, mais c’était tout de même mieux que de tenter illusoirement de fuir en direction des portes du studio étant donné le danger qui planait sur les pools. Mais à leur décharge, il était vrai que l’irlandaise avait un petit avantage sur le public lambda : elle avait grandit à l’institut avec tout ce que cela impliquait.
Bien lui en pris d’ailleurs, car à peine fut-elle plus ou moins protégé que lespointes de bois acérées fusèrent comme des flèches en direction des gens qui commencèrent à s’écrouler un peu partout dans le studio, gravement blessé… Peut-être même mort, Aisling ne savait pas trop et elle avait en vérité déjà bien à faire avec sa propre survie pour se soucier des autres. Une fois plus, résonna alors la voix du mutophobe dragueur qui, cette fois-ci, hurlaient des choses assez incompréhensibles à une personne qui n’était visiblement pas présente. Curieuse, la jeune fille se redressa très légèrement afin de comprendre pourquoi l’emplacement autour d’elle avait été épargné par la pluie mortelle et elle vit alors que l’idiot s’adressait en fait à un des membres de l’institut qui était en train de les protéger grâce à son pouvoir… Irrécupérable et fou en plus, songea-t-elle alors en jetant un bref regard à Eniss…
Mais au milieu du capharnaüm et de la panique ambiante, une seule pensée occupait désormais l’esprit de Aisling : Sa mère, sa mère qui était encore sur le plateau en contrebas et qui était sans doute en danger. Sans penser au danger qui pesait sur sa propre personne, la jeune irlandaise se décida alors à se diriger vers l’un des deux escaliers central en rampant recroquevillée sur elle-même afin de continuer à bénéficier de la protection des sièges avant, dans le but de se précipiter à son tour sur le plateau afin de rejoindre Sinéad. Même si son pouvoir ne servait à rien, Aisling n’entendait pas laisser sa mère mourir ou être blessée, sans tenter quoi que ce soit pour la protéger, quitte à subir à sa place…
Eniss
Type Alpha
Sujet: Re: [Scénar 6] Bienvenue au Whalen Show ! Ven 24 Aoû 2012 - 20:26
Au moment où l’oxygène manquait le plus à mes poumons, où la douleur que j’y ressentais était devenue intolérable, je me pris de l’eau à la gueule. Envoyer de l’eau à la gueule de quelqu’un qui se noie. FA-BU-LEUX.
N’empêche, ce fut efficace. Je repris mes esprits un instant et il s’avéra que ce jet était tout ce dont j’avais besoin. J’aurais bien demandé avec un soin du visage mais les masseuses étaient absentes, ces fainéantes. Je commençais à me reprendre, à me rappeler où j’étais et à observer mes mains d’un air incrédule quand je reçus un jet, plus violent cette fois, au ventre. Il me projeta vers l’arrière de la salle, me donnant ainsi une bonne idée du chaos ambiant qui régnait. Le temps d’un vol, je vis ce bon Louis, dont les idées pertinentes m’avaient convaincu, aux prises avec, pêle-mêle, une scie circulaire, des boules d’eau, un uppercut… Quel comble, tout de même : moi, le mutant soit disant destiné à devenir expert en vol, j’avais besoin de l’aide d’un flaquomorphe pour gouter à l’ivresse de la liberté aérienne.
J’entendis un petit vieux donner des ordres. Il ne prononça pas mon nom, donc ils ne m’étaient pas adressés. Tant mieux, j’aurais été énervé qu’on me donne des ordres à un instant aussi crucial de ma vie. J’fais c’que j’veux, après tout.
Concernant l’atterrissage, j’avoue avoir merdé. La réception SUR le bras, CONTRE un dossier de siège bien accroché au sol, c’était une mauvaise idée, quand j’y repense. Je crois avoir entendu un *crac* sourd avant d’avoir l’impression de m’être fait arracher le membre. Je me relevai, pantelant, avant de constater que mon bras gauche faisait un angle non-naturel avec lui-même. Une fichue manie que de me casser ce bras trop souvent…
Un râle d’agonie plus tard, je restais allongé, pour méditer un peu sur le sens de la vie. Autour de moi, les cadavres jonchaient le sol. Je n’étais pas le plus à plaindre, finalement. Je vis que des enfants n’avaient pas été épargnés, dans le tas. Douleur physique ou morale, une larme se mit à couler sur mes joues, suivie de près par d’autres. C’était triste, tout ça.
Luc Treanez
Type Gamma
Sujet: Re: [Scénar 6] Bienvenue au Whalen Show ! Mar 28 Aoû 2012 - 23:30
Luc regardait les autres mutants attaquer ce Louis Desiré, si au moins c'était son vrai nom. Il avait repoussé facilement la première vague d'attaque, et déjà les autres mutants préparaient la deuxième. C'était le chaos tout autour de la zone de combat, les blessés étaient nombreux, et les cris qui les accompagnaient aussi, couvrant tout autre son. Mais ce ne fut pas les sons qui avertirent le mutant du danger qui arrivait. Le géokinesiste sentit un grondement sourd parcourir le sol. D’instinct il se retourna et su que quelque chose arrivait par le couloir avant même que les bus apparaissent. Dans chaque couloir des bus à l'impériale défonçaient tout sur leur passage, arrachant les murs, et écrasant les os des fuyards. Qu'avait-il fait? Il avait ouvert la porte aux blessés, et voila qu'il les avait envoyés dans un piège.
Mais l'heure n'était pas aux questions ou aux remords. Il fallait stopper ce bus avant qu'il atteigne les autres mutants et fasse d'autres morts. Toute la structure autour de lui était en béton armée, et il allait s'en servir. Récupérant l'architecture atomique du sol autour de lui, il fit "pousser" plusieurs murs dans le couloir. Une dizaine au total. Le premier explosa sous le choc, ainsi que les deux suivants. Le quatrième céda également mais déjà il avait fait son office: ralentir la masse de métal. Cinq autres murs cédèrent sous la pression phénoménale, mais Luc sentit que la puissance d'impact était plus faible. Plus qu'un mur. Le mutant le vit exploser comme les autres. La masse informe qui avait été un bus continua d'avancer. Luc recula de quelques pas, observant le projectile ralentir jusqu'à s'arrêter. Mais le soulagement fut de courte durée, car deux autres bus jaillirent à pleine vitesse, et allèrent s'écraser dans les gradins. Eux n'avaient été ralentit par aucun obstacle. Les dégâts étaient monstrueux. La plupart des mutants s'en tirèrent, mais le peu de public indemne fut prit dans l'avalanche de métal, si ce n'était pas les projectiles de l'attaque détournée du professeur Nakor.
Luc ne put qu'observer le massacre, avant de se faire projeter contre un mur, un corps lui aillant été envoyé dans la figure. Le temps de reprendre ses esprits, le mutant repoussa le corps en grimaçant. Qu'est-ce qu'il était lourd pensait-il, jusqu'à constater que c'était en fait la présentatrice qu'il venait de recevoir en pleine poire. Elle était inanimée, peut être morte, mais là c'était le cadet des soucis du jeune homme. Il n'avait pas le temps de penser à ça. Déjà les mutants qui avaient réussit à survivre à la riposte du "français" repartaient à l'assaut. Il n'avait pas vu Virginie se prendre son propre tir dans la figure, ou Léon qui n'avait dû son salut qu'à sa capacité à devenir de l'eau pour échapper à l'assaut d'un bus pesant des tonnes.
Le jeune homme se releva difficilement, sentant la douleur parcourir son corps malgré la protection que lui offrait son armure. Plusieurs projectiles de métal avaient percés la roche pour atteindre sa chair. Mais ce n'était pas ça qui allait le ralentir. Tout le monde attaquait, et il n'allait pas rester en reste. Un peu en arrière par rapport aux autres, il se concentra sur la structure sur laquelle marchait le "français". Dès qu'il réussit à en prendre le contrôle, le géokinésiste profita de la distraction causée par l'uppercut fantôme pour attaquer. Des tentacules de béton percèrent la scène pour s'enrouler autour des pieds du mutant, le privant de mouvements. Luc ne s'arrêta pas là, et d'autres tentacules jaillirent avec force pour s'enrouler autour des autres membres et agripper son cou pour le tirer en arrière. Ainsi piégé il se retrouvait arc-bouté en arrière, exposé aux autres attaques.
Eniss
Type Alpha
Sujet: Re: [Scénar 6] Bienvenue au Whalen Show ! Mar 30 Oct 2012 - 0:32
Où en étais-je ? Ah oui, je pleurais, le corps et l'esprit ravagé. Que n'aurais-je donné pour satisfaire l'adage Anima Sana in Corpore Sano ? Sans doute n'aurais-je pas hésité à sacrifier la moitié de la salle pour sauver ma peau. J'aurais bien évidemment donné la moitié démembrée et exsangue, autant que ces corps servent. Beaucoup de conditionnel, l'actualité ne me laissait pas le temps d'ergoter sur les possibilités et les bienfaits du retour dans le temps. Je sentis un bus passer en trombe près de ma tête. Je me couchais à peine trop tard, je sentis un fragment – un essuie-glace sans doute – me broyer l'oreille gauche. J'y levai par réflexe ma main, mais elle était portée par mon bras cassé. La trajectoire de l'ensemble fut donc très chaotique et la douleur m'arracha un autre râle.
Après une éternité ainsi qu'un grand fracas, je posais précautionneusement mon regard sur les alentours. Un large trou était apparu dans le mur, ouvrant ainsi une fenêtre sur la liberté, et les maigres survivants s'y précipitaient. Notamment une certaine mignonne, dont le charme était magnifié par la sueur et le sang qui maculaient son visage. Elle épaulait une femme dans la quarantaine et un vieillard dans la quasi-inconscience. Mon réflexe premier était, indéniablement, de partir à toute jambe et pousser s'il le fallait le grand-père affaibli en me disant que, de toute façon, il n'en avait plus pour longtemps. L'élégante Rose qui s'échinait à aider sa mère rattrapa ma conscience et, appelez ça un besoin de briller, de séduire ou de la ramener chez moi, je décidai de l'aider. Je me levai, faisant temporairement fi de la douleur qui me lançait dans le bras. Je tendis donc un bras valide au papy, puis le tirais, doucement, en faisant attention que les autres personnes n'empiètent pas sur notre démarche.
Dehors, le bordel régnait en maître. J'identifiais facilement les pompiers et j'eus l'idée de ramener de quoi se réchauffer à mes petits protégés. Je m'avançais donc en me tenant le bras. Arrivé à distance convenable, je demandais un peu d'attention :
- S'il vous plaît, j'ai besoin d'aide. - Kasstoua, me répondit-on depuis l'intérieur d'une couverture. Tu vois pas que je suis choquée, la couverture, le café ? Allez, dégage ailleurs, clodo. Le pompier, un fort beau jeune homme, me redirigea vers un autre, un vieux. - S'il vous plaît, demandai-je, mon grand-père ne va pas bien. Je montrais du doigt le groupe composé d'Aisling. Pouvez-vous...
Sans me demander mon avis, quelqu'un me saisit et m'entraîna dans un coin où l'on traitait les blessures légères. On m'affubla d'une couverture, quelqu'un tripota et déplaça mes os afin que mon membre forme un angle plus naturel. On s'occupa de mon oreille et de mes écorchures diverses. Je me détendis, et on m'envoya des anesthésiants. On me posa une atèle et une écharpe. Je m'endormis finalement, d'un sommeil agité, dans le tumulte général.
Luc Treanez
Type Gamma
Sujet: Re: [Scénar 6] Bienvenue au Whalen Show ! Jeu 1 Nov 2012 - 22:30
La scène était presque irréelle. Maria qui tentait de négocier, et les autres mutants qui attaquaient en même temps. Pour la première fois une autre expression que le visage moqueur de Desiré apparue. Un rictus de haine traversa la face du mutant après avoir reçu un coup de poing fantôme. Et la riposte n'en fut que plus violente.
Impuissants: Voila le qualificatif qui convenait le mieux pour décrire la situation des mutants. Chaque attaques avaient été repoussées sans que le mutant ne semble faire d'efforts. Les tentacules de pierre de Luc s'étaient effritées comme si elles n'avaient été que du calcaire. Le mutant savait qu'il n'avait pas encore assez de maitrise pour les rendre solide au niveau minéralogique, mais là c'était plus que déroutant qu'il ai pu se libérer aussi facilement. Le morceau de béton balancé par Lemington finit explosé par trois bus impériaux volants, ce qui semblait être une scie circulaire arrêtée par une énorme canalisation sortie d'on ne sait où, arrachée au sol par le puissant pouvoir du télépathe, les projectiles d'eau eux s'écrasèrent sur un mur mouvant constitué par d'innombrables débris provenant du champs de bataille qu'était devenu le plateau de télévision.
Luc regardait, impuissant et épuisé, le mutant qui semblait à tout points de vue invincible. Même si l'ex directeur de la confrérie eu été présent, le jeune français doutait que la bataille puisse avoir une autre issue. Quelles solutions s'offraient aux mutants encore debout? Aucune. La réponse fut très vite donnée par Desiré. Les fondations même du bâtiment commencèrent à trembler. Luc comprit très vite que le mutant cherchait à faire s'effondrer le plafond sur tout le monde histoire d'enterrer tout le monde. Tout le monde commença à s'agiter et chercha une sortie. Au même moment, Luc vit Virginie disparaitre d'un coup, passant à travers le sol. Un instant interdit, Luc courut vers le trou en hurlant.
Il ne vit rien dedans, que des ténèbres prêtes à l'engloutir, comme elles venaient d'engloutir sa compagne. Tout autour de lui le sol, les murs, le plafond tremblaient, prêts à s'écrouler. Il ne vit pas Nakor percer une issue dans l'un des murs et permettre aux autres de s'échapper. Le jeune homme n'était fixé que sur une chose: retrouver Virginie et la sortir d'ici. Bien que ne sachant pas quelle était la profondeur du trou, il se redressa. En face de lui plongeait un mur qui descendait dans le noir. Son armure se modifia au niveau de ses mains, s'allongeant et s'aiguisant comme des griffes. La même chose se fit sur ses pieds, perçant ses chaussures, formant un semblant de crochet. Il recula un peu, prit une inspiration, puis couru et sauta. Ses doigts et ses pieds se plantèrent dans le béton, le maintenant une seconde immobile contre le mur, puis commencèrent à glisser. Dans un raclement assourdissant, Luc glissa pendant quelques secondes qui lui semblèrent être une éternité, s’enfonçant dans le noir. Quand il toucha enfin le sol, tout en criant le nom de sa bien aimée, il s'avanca dans le noir, butant sur les débris, sursautant quand un morceau de plafond s'écrasait pas loin ou au dessus de lui sur le plateau, ou ce qu'il en restait. Au milieu du tumulte, il crut entendre un appel. Guidé par la voix, il trouva enfin Virginie, une jambe coincée sous une pile de gravas. Luc déploya ce qui lui restait d'énergie pour dégager les pieds de la jeune femme. Ceci fait, il la prit dans ses bras et l'embrassa. Mais il reprit bien vite ses esprits, ramené à la réalité par un morceau de plafond qui s'écrasa près d'eux.
Il faut que l'on dégage au plus vite, il est en train de détruire complétement le bâtiment.