Devoir sortir dans la rue, ailes toutes déployées me permit de voir l'évolution du regard et de l'opinion que les gens portaient sur moi. Cela me permet de me conforter dans une chose : je ne m'étais pas trompée sur les personnes avec qui je m'étais liée d'amitié : si certaines apprirent ainsi ma mutation avec surprise, la plupart s'en doutait déjà un peu et ainsi confirmer leurs soupçons me permit de me rapprocher plus de ceux qui ne voyez pas en moi une aberration de Dame Nature. D'autre part, l'inverse fut également vérifié : ceux de qui je m'étais éloignée plus pour me protéger aux vues de leurs opinions un peu trop tranchée sur la question mutante ne firent que confirmer mes craintes et c'est de ceux là que je reçue le plus d’agressions verbales en tout genre, parfois difficilement supportable.

Si la plupart du temps je restais en compagnie de personne que je connaissais (y compris les anti-mutants), je savais à peu près quelle réaction je pouvais attendre d'eux, mais ce qui me faisait le plus peur, et qui continu à me le faire, c'était "d'affronter" de parfait inconnus dans la rue : le monsieur ou la madame tout-le-monde celui qui pouvait aussi bien être inoffensif que terriblement dangereux pour moi. Si le regard des gens pouvait beaucoup vous renseigner sur leurs attentions, cela ne me suffisait pas pour me sentir véritablement en sécurité, surtout lorsque j'étais seule.