Forum de Jeux de Rôle Futuriste - Inspiré des Mutants de Marvel (X-Men)
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Sujet: Re: [RP] Irish coffee et concerto Ven 4 Oct 2013 - 18:39
Après avoir littéralement fendu la distance qui séparait la table des membres de l’institut, tel un éclair roux, des toilettes pour femmes du Soul of ireland, Aisling fonça sans réfléchir dans la porte des dites toilettes et s’y engouffra aussi rapidement qu’une ombre fuyant la lumière vive et pressante d’un jour naissant. Sur le moment, elle ne pensait absolument pas à la suite des évènements. Elle ne pensait pas à Samarah, au vieux professeur ronchonneur contre tout et rien à la fois, ni même sa camarade de cours qui, pour le coup, avait du trouver son comportement des plus cavaliers. Elle ne pensait pas que, une fois de retour dans la salle, elle devrait leur donner une explication aussi crédible que bien évidemment mensongère, afin d’apaiser leur dévorante curiosité mâtinée d’une pointe d’inquiétude aussi sourde que sans doute maladroite pour certains d’entres eux.
En fait, le jeune irlandaise ne réfléchissait même pas le moins du monde. Elle avait pénétré dans les toilettes pour dames, telle une petite sauvageonne apeurée, avec une seule et unique pensée presque instinctive : trouver refuge à l’abri des regards curieux, afin de soulager son corps de ce malaise aussi incommandant que terriblement dérangeant. Fort heureusement pour l’adolescente, les toilettes pour dames du pub ou elle passait la soirée était loin de ressembler à ceux d’un palace de luxe, ce qui se traduisait donc par des espaces aussi restreint que, par chance, très rapidement accessible depuis l’entrée de la pièce. Sans prendre le temps de se regarder dans les quelques miroirs qui tapissaient le murs des lavabos ou les clientes de l’établissement se lavaient les mains ou bien encore se refaisait une petite beauté aussi rapide que finalement vaine, Aisling pénétra instinctivement dans le troisième box, qui était le seul à avoir sa porte légèrement entrouverte. Le gain d’une fine poignée de secondes n’avait en réalité aucune incidence sur le déroulement des évènements, mais ainsi était fait la nature humaine, tellement prompte à croire qu’elle agissait toujours de la plus judicieuse des manières.
Une fois isolée à l’intérieur du box et invisible au moindre regards curieux, Aisling referma vivement la porte, sans pour autant en tourner le verrou afin de s’assurer d’une intimité toute naturelle en pareille circonstance. Elle avait de plus en plus de difficulté à retenir le flot déferlant qui poussait en elle comme le faisait une gigantesque masse d’eau contre le mur d’un barrage et c’est à l’ultime seconde ou Aisling se mit à genou tout en relevant frénétiquement le protège cuvette d’un bleu pâle assez joli, que finalement sa bouche s’ouvrit, presque contre son gré, afin de se libérer de cette vague irrésistible qui l’assaillait depuis plusieurs secondes… Des secondes, qui pourtant lui avait semblé être des longues heures interminables, tant l’adolescente avait craint de s’humilier publiquement, ainsi que ceux qui l’accompagnait, en ne se montrant pas forte assez longtemps afin d’atteindre les toilettes salvatrices. La situation lui était déjà bien assez gênante, pour qu’elle désire éviter des explications ainsi que des excuses publiques, pour avoir troublé la soirée et le moment magique que semblait avoir créer cette artiste mystérieuse au talent certain. Si elle ne s’était pas senti aussi soudainement mal Aisling aurait presque été jalouse de son talent artistique, elle qui n’en avait apparemment aucun et qui n’aurait, de toute façon, jamais l’occasion d’en avoir, ne fut-ce qu’un tout petit.
En moins d’une minute, la jeune irlandaise se sentit devenir aussi faible et tremblotante qu’un petit poussin perdu et sans défense. Lorsque cela lui était déjà arrivé, enfant, sa mère avait toujours été là pour prendre soin d’elle, pour la rassurer en la prenant doucement entre ses bras et en lui disant que tout allait bien aller maintenant. Même si Aisling ne l’aurait sans doute jamais avoué à qui que ce soit, elle aurait aimé que Sinéad soit présente à ses côté en cet instant de faiblesse évident… Mais la jeune irlandaise n’était plus une petite fille, elle avait renoncé, en son âme et conscience, à ce privilège le jour ou elle avait choisi de dissimuler et sa mutation et son état de santé sans espoir, à sa mère. Devenir adulte n’était pas une chose facile, lui avait dit un jour Samarah et en cet instant de douloureuse fragilité, Aisling réalisait cruellement combien la télépathe avait raison. Elle avait décidé de taire à tous sa maladie et désormais elle devrait en assumer les conséquences que sa nausée violente venait de lui rendre douloureusement réelle… Et dire que selon le docteur Velasquez, ce n’était que le début… Le début de la fin songea l’adolescente, dans un éphémère sourire amer et quelque peu frissonant, tout en se demandant combien de temps elle allait pouvoir encore faire illusion aux yeux de tous si jamais son état s’aggravait aussi rapidement.
Finissant de cracher ce qu’elle pensait être les derniers relents de son malaise nauséeux, l’adolescente releva soudain la tête en entendant la porte des toilettes pour dame s’ouvrir à nouveau. Pensant tout d’abord qu’il s’agissait d’une inconnue en proie à un besoin pressant, Aisling ne réagit pas plus que cela et préféra se concentrer à nouveau sur la cuvette souillée ou elle laissa encore couler un fin filet de bave maladroit. Dieu, qu’elle se sentait mal, jamais elle n’aurait cru possible d’être aussi mal en point… Pas aussi rapidement tout au moins. Lorsque résonna tout à coup la voix, adoucie par une inquiétude certaine, de Samarah à travers la pièce centrale des toilettes, Aisling marqua un bref temps d’arrêt ou l’inquiétude se mêla insidieusement à la panique. Elle n’avait pas songé un seul instant que la mutante la suivrait… Que quelqu’un la suivrai jusqu’ici…
Craignant que la cerbère ne pousse à son tour la porte de l’exigu box afin de s‘enquérir de son état de ses propres yeux, ce qui ne manquerait pas d’alarmer Samarah selon l’adolescente qui savait ne pas pouvoir faire mentir son visage sans doute devenue affreusement blafard et être incapable de faire taire ces fichus tremblements qu’elle tentait vainement de maîtriser, elle usa alors des quelques forces qui lui restait afin de s’appuyer sur le rebord de la cuvette et aidé de ses jambes flageolantes, Aisling propulsa avec une lente avidité son bras en direction du verrou qu’elle s’empressa de tourner. Vu de l’extérieur, si l’on peux dire, cela avait ressemblé à une sorte de tâtonnement hésitant contre le bois de la fine porte, comme si le geste avait été habité par une sorte de panique qui ne voulait pas dire son nom. Ce qui en soit, ne serait pas une vision tout à fait fausse de la situation. Comme pour tenter de désamorcer la situation qui pouvait toutefois difficilement l’être, Aisling lâcha sans grande conviction à l’égard de Samarah :
‘’Tout va bien…’’
Le propos avait été aussi court, que difficilement crédible tant il y avait de trémolos dans la voix incertaine de la jeune irlandaise habituellement si assurée. Une quinte de toux assez forte suivi ces quelques mots, résonnant en écho dans toute la pièce. Le souffle court, l’adolescente savait que cela ne suffirait cependant pas pour calmer la curiosité et l’inquiétude de son amie. Elle devait se reprendre, retrouver une début de contenance et un semblant d’assurance éhonté comme elle en avait le secret… Mais malheureusement, elle n’était pas certaine d’en être capable avant une bonne dizaine de minutes, si ce n’était plus et même sans sa télépathie, Samarah était loin d’être une sombre idiote qui avalait tout ce qu’on pouvait lui dire, sans plus s’interroger en avant. Etre une femme brillante comme la cerbère pouvait l’être, ce n’était pas facile tous les jours… Surtout pour ceux qui l’entouraient. Toujours à genou, penchée au dessus de sa cuvette souillée et dans une seconde tentative, tout aussi peu crédible que la précédente, Aisling ajouta d’une voix faiblement haletante :
‘’J’ai du avaler un truc pas net à la cantine ce midi, c’est sur…
Un toussotement vint interrompre la pathétique excuse visant à dissimuler la vérité, avant que la jeune irlandaise ne rajoute :
’’Tu sais ce que c’est, c’est toujours mauvais les repas à la cantine… Ne dis rien à ma mère, sinon elle serait bien capable de venir me chercher tous les midi afin que je retourne déjeuner à l’institut… Tu la connais, elle s’inquiète toujours pour un rien…’’
Un bref toussotement se fit à nouveau entendre à travers le panneau de bois, suivi rapidement d’un bruit ressemblant à un crachat involontaire. Dans un souffle toujours haletant, Aisling se passa une main sur la bouche afin de tenter naïvement de se débarrasser de ce goût affreux qui avait envahit son palais. En déposant sa main lasse et souillée à son tour, sur le rebord de la cuvette, l’adolescente remarqua alors avec une profonde horreur que le revers de celle-ci était taché de sang. Elle porta aussitôt ses doigts à ses lèvres, avant de découvrir que ces derniers étaient eux-mêmes entachés d’écarlate.
’’Non, pas ça… Pas maintenant…’’
Murmura l’adolescente pour elle-même, sans vraiment penser que, peut-être, l’ouie de la télépathe était suffisamment aiguisée pour faire attention à ce soupir parlé. De rage, la main souillée et tremblotante de la jeune irlandaise se replia afin de devenir un poing qui vint frapper une ou deux fois la porcelaine de la cuvette, dans un bruit sourd. Elle savait que si Samarah la voyait ainsi, jamais elle ne croirait à son histoire de mauvaise nourriture à la cantine. Un peu désemparée, Aisling tenta de se calmer et dit à travers la porte de bois en fermant les yeux :
Ne t’inquiètes pas pour moi, je vais bientôt sortir de là… Tu devrais retourner auprès des autres et leur dire que je vais bien… Laisse moi juste le temps de me refaire une petite beauté et puis je vous rejoindrais…
Le propos, initialement voulu rassurant, contrastait un peu avec le ton de la voix et le faible halètement qui l’accompagnait. A cela, s’ajoutait également un point important : l’adolescente n’avait même pas un sac à main en sa possession en cette soirée, ce qui rendait sa remise en beauté légèrement boiteuse. Fort heureusement, la jeune irlandaise pensait pouvoir compter sur le respect de sa vie privée de la part de Samarah, pour que celle-ci accepte de quitter les lieux sans chercher à en savoir plus… Elle l’espérait en tous cas, mais vraiment ce n’était pas le soir pour que ce genre de chose lui arrive.
Nakor
Type Gamma
Sujet: Re: [RP] Irish coffee et concerto Lun 28 Oct 2013 - 21:44
Samarah n'attendit pas longtemps avant de réagir à son tour, de donner ses ordres et de partir directement en direction des toilettes pour dames. Le vieil homme resta donc là, interdit devant Moka. Il se saisit à l'instant de son verre et le balança au milieu de la foule qui applaudissait à tout rompre la sibérienne. Le verre explosa au sol mais passa inaperçue pour presque tout le monde sauf le pauvre imbécile qui s'était reçu des gouttes sur les pieds. Le vieillard n'était pas content. Il se rassit donc en faisant la moue et ordonna en aboyant
"Et ne touchez à rien d'autre!"
Puis il ferma le poing et le posa contre sa tempe, du côté droit, le coude sur la table. Il se mit à réfléchir en passant en revue les premiers instants de la soirée. Non, personne ne s'était approché d'eux de trop prés, pas de garçon un brin insistant, ni de jeune gourgandine affairée, pas de péronnelle et il avait été le seul à ennuyer de prés les serveurs ... mais tout de même cela ne pouvait être le personnel, qui serait alors fort peu professionnel justement. Faisant la moue, il s'imaginait mille et une situations vis à vis de la fille de sa collègue de toujours à l'institut.
"Pale sang bleu!"
Voilà que la musique reprenait Clic musique et cela l'empêchait de réfléchir. Les traits d'archers du violon résonnaient mais aussi tout le background sonore, les beats, les accompagnements, les déformations de l'arrière plan, les accords et les dissonances réglés par des machines électriques. Perdant patience et ne voyant pas revenir Samarah, Nakor frappa de son vieux poing sur la table et d'un seul coup des étincelles jaillirent de toute part sur la scène. Il ne l'avait pas fait exprés, mais en effet son contrôle des métaux s'était étendu jusqu'aux filaments en tungstène des ampoules qui donnaient ce cachet si particulier à ce pub. Chaque filament se brisa dans un éclair de surtension quand le contact fut rompu. La sibérienne se retrouva donc au beau milieu des gerbes de lumières et en perdit le contrôle de son archer. Elle s'arrêta donc, totalement horrifiée de voir qu'elle avait lâché son violon à cause d'une surtension infâme dans les circuits de ce satané pub miteux. Le froid de la Sibérienne était là, la diva exigea réparation par un temps de pause suffisamment long pour se replonger dans sa concentration et que son public en train de vociférer soit calmé. Les gens prirent alors le temps de sortir pour fumer une cigarette, ce qui fit de la place. Voyant cette presque fantomatique sibérienne passer proche de lui, le vieillard assena
"Bonsoir Dame de Russie. Quel grand dommage que l'éclairage ainsi disparu, les gens n'en aient pas profité pour succomber encore plus à votre envoutante musique des steppes du grand nord. Ces enchainements de septièmes mineurs avec variation d'Alberti sont stupéfiantes."
Voilà qui l'occupait au moins un peu, lancer des sarcasmes sous couvert de beaux compliments. La violoniste répondrait-elle seulement, froissée dans son immense orgueil, ou s'excuserait-elle en grande professionnelle de talent qu'elle était. En tout cas, ce qui était sur, c'est que le vieil homme savait la musique, le jargon qu'il venait d'utiliser était maitrisé et usé au bon endroit au bon moment. Nakor avait plus prés de soixante dix ans de piano derrière lui.
Il n’y avait que la musique. Les notes naissaient du bout de son archet, emplissait le Soul of Ireland et s’éteignaient doucement non sans ravir un public satisfait. La Sibérienne berçait la foule du pub irlandais de sa douce mélodie et envoutait les sens. Presque tous les sens. Au fond du pub, la colère d’un vieillard vint soudain briser le charme. L’archet de la Sibérienne s’immobilisa soudain sur son violon au milieu de la musique. Les notes s’éteignirent au creux de son instrument. Surprise, la musicienne avait ouvert les yeux pour constater les raisons de son interruption subite. Rien ni personne ne devait arrêter sa musique ! Si l’explosion lumineuse mit fin prématurément à sa prestation, elle plongea également la musicienne sous une pluie de grains lumineux étincelante. Malgré ce qu’elle jugea comme un outrage à sa performance musicale, l’artiste se montra pragmatique et décida, en tant que professionnelle, de tirer profit de la situation. Elle s’inclina avant de disparaitre de la scène en même temps que les dernières étincelles mouraient et que son archet disparaissait dans l’obscurité. Autant tourner cet effet de lumière à son avantage pour rattraper cet infâme incident technique.
Des cris avaient retenti dans la salle, des protestations de mécontentement avaient fusé, certaines allant même jusqu’à relier cet incident à un mutant qui serait présent dans la salle.
La Sibérienne les ignora toutes. Sa fierté de musicienne était certes entachée par la frustration de voir sa musique brutalement interrompue, mais elle se devait de rester fidèle à l’image de l’artiste professionnelle qu’elle entretenait lors de ses prestations
Alors qu’elle descendait de la scène, une voix masculine l’interpella. Celle-là même responsable de la fin de son enchantement musical. Mais elle l’ignorait. Elle s’arrêta –il n’était pas rare que le public l’aborde à la fin de ses prestations, malgré son apparente froideur, l’artiste demeurait accessible- et écouta les propos du vieillard tout en posant son regard cristallin, presque gris sur lui. La barrière de la langue ne fut cependant pas assez forte pour masquer la pointe de sarcasme qui perçait les félicitations du vieil homme. Indifférente aux courtoises manigances du Français, la Sibérienne lui répondit dans un anglais teinté d’un léger, mais néanmoins bien présent, accent russe qui devait lui confirmer son pays natal si Nakor en doutait encore après les élucubrations de la jeune Aisling.
« Vous semblez connaitre cet art noble qu’est la musique. Heureusement pour vous, celui-ci demeure inaltérable contrairement à… cet éclairage défectueux », finit-elle par déclarer
Elle ajusta sa chevelure d’ébène d’une main, tenant de l’autre son violon et son archet qui paraissaient à présent beaucoup plus sombre que lorsqu’elle était sur scène
« Je vous conseille de retourner rapidement à votre place afin de continuer à profiter du récital. Le concert devrait reprendre dans quelques instants »
Un technicien lui fit signe depuis les coulisses, ils travaillaient à résoudre le problème le plus vite possible mais ils devaient remplacer tout le circuit avec des ampoules de secours…
« Si vous voulez bien m’excuser… Nous pourrons continuer cette discussion à la fin du concert si vous le désirez »
Déjà, elle s’éloignait, telle une silhouette insaisissable parmi les ombres…
Dernière édition par La Sibérienne le Jeu 13 Fév 2014 - 21:08, édité 1 fois
Tout va bien ! lui avait assuré la jeune irlandaise, prétextant une possible indigestion due aux repas de la cantine. Malgré toute l’énergie du désespoir que l’adolescente avait pu insuffler à ses paroles pour les rendre crédibles, la mutante les accueillit sans grande conviction. La porte se referma lentement derrière elle, laissant les deux jeunes femmes dans l’intimité toute relative que pouvait leur offrir les toilettes d’un pub.
"Visiblement non" répliqua calmement, mais fermement Samarah tout en s’approchant de la cabine où s’était réfugiée l’adolescente.
La mutante était loin d’être une idiote. Et les bruits suspects qui lui parvenaient de la cabine n’étaient pas pour la rassurer. Pour une raison qu’elle ignorait, Aisling semblait peu encline à ce qu’on s’occupe d’elle. Un comportement qu’assez paradoxalement, la mutante était sans doute la plus à même à comprendre. Mais qui, dans le cas présent, se révélait plutôt inapproprié et surtout incompréhensible. Surtout que l’état de l’adolescente semblait ne pas vouloir s’arranger si elle se fiait aux murmures qui franchissaient faiblement les lèvres de l’adolescente.
Aisling n’allait visiblement pas bien et alors qu’elle s’obstinait à ne pas vouloir recevoir de l’aide, la mutante était tout aussi déterminée à ne pas la laisser seule. La mutante ignorait ce dont souffrait l’adolescente. Il était même possible que son malaise s’aggrave ou pire encore, qu’elle s’évanouisse. Il était absolument hors de question qu’elle l’abandonne ici et retourne dans la salle comme le lui avait suggéré l’adolescente !
Samarah s’arrêta et se tint droite devant la porte. La tentation de l’ouvrir fut grande. Mais elle respecta l’intimité d’Aisling. Comme elle l’avait toujours fait jusqu’à présent. Elle avait bien noté un léger changement de comportement chez l’irlandaise ces derniers temps, mais elle avait mis ça sur le dos de l’adolescence. L’âge des secrets jalousement gardés. Et n’y avait pas accordé beaucoup d’importance, persuadée d’une part que c’était ‘normal à cet âge’ et d’autre part, parce qu’elle se retrouvait confrontée à ses propres problèmes. Qui s’étaient révélés beaucoup plus difficiles à gérer qu’auparavant. "C’est normal de s’inquiéter pour les gens qu’on aime, Aisling. Surtout quand ceux-ci ne vont pas bien" déclara Samarah lorsqu’Aisling la supplia de ne pas appeler sa mère
Très honnêtement, la mutante n’avait pas très envie, ni de devoir annoncer à Sinead que sa fille avait été embarquée à l’hôpital, ni de devoir l’accompagner au dit hôpital. Il y eut à nouveau du bruit derrière la porte et Samarah s’avança près de la porte au moment où, de l’autre côté de celle-ci, l’Irlandaise s’était ruée sur le verrou pour le fermer brusquement.
La mutante inspira faiblement, hésitante - la diplomatie, c'était pas vraiment son truc-, avant de déclarer doucement
"Aisling, je ne suis pas certaine que tout aille bien… Ouvre la porte, s’il te plait."
Elle ne savait pas quelle attitude elle devait adopter pour tenter de convaincre l’adolescente. Aux négociations sans fin, la mutante avait toujours préféré l’action. Sans compter qu’elle n’excellait pas réellement dans les relations humaines.
"Tu sais bien qu’un verrou ne me retiendra pas…" la prévint finalement la mutante, signifiant ainsi à l’adolescente qu’elle n’hésiterait pas à réduire la porte en copeaux de bois si elle le jugeait nécessaire pour entrer
Mais la jeune fille s’accrochait résolument à son mensonge. Qu’elle puisse mentir à la mutante pour une raison qui lui était propre, Samarah –à défaut de l’accepter- pouvait encore le comprendre, mais il était hors de question qu’elle-même confirme ce mensonge aux autres, prétextant que l’adolescente allait mieux alors que ce n’était pas le cas !
"Je ne vais pas leur mentir, Aisling. J’ignore ce qu’il se passe mais tu ne vas pas bien."
La mutante avait déjà envisagé une série d’explications. Certaines plus probables que d’autres… même si elle était encore loin de la vérité "De quoi as-tu peur ? As-tu fait quelque chose dont... tu n'oses pas parler ?"
Oui, elle avait aussi pensé à cette possibilité. Même si elle ne s’était jamais imaginée avoir une discussion de ce genre avec la fille de sa vieille amie. Des nausées subites, des vomissements… Aisling étant une jeune femme, cette éventualité n’était pas à négliger.
La mutante recula de quelques pas et s’appuya légèrement contre le rebord de l’évier en croisant les bras, au cas où Aisling se décidait à sortir mais au lieu de ça, elle lui affirma simplement vouloir se refaire une beauté. La mutante eut un fin sourire. Pour le plus grand malheur d’Aisling, Samarah avait toujours été plutôt bonne observatrice. Elle notait les moindres détails des lieux et des personnes qui l’entouraient. Même si dans le cas présent, les mauvaises langues pourraient dire qu’elle n’avait absolument rien vu du véritable problème de l’adolescente…
Or ce soir, l’adolescente n’avait pas de sac ni de trousse à maquillage.
"Bien essayé jeune fille, mais se maquiller avec du papier de toilette, ça risque d’être un peu compliqué, tu ne crois pas ?" répliqua Samarah avec malice, lui faisant ainsi comprendre qu’elle n’était pas aussi stupide qu’elle l’espérait et qu’elle savait parfaitement qui lui manquait l’essentiel si elle voulait vraiment se refaire une beauté. Un silence s’installa pendant quelques minutes avant que la mutante ne reprenne
" Et si tu me disais réellement ce qui ne va pas, Aisling ?"
Malheureusement pour elle (ou heureusement pour l’adolescente ?), ce fut à cet instant que les ampoules sautèrent sur scène et que des voix mécontentes s’élevèrent dans la salle du pub. La mutante se redressa brusquement. La dernière soirée à laquelle elle s’était rendue ayant fini en un véritable carnage, elle avait désormais de bonnes raisons de se méfier lorsque quelque chose d’anormal, et surtout imprévu, se produisait
"Que se passe-t-il encore ?" marmonna-t-elle plus pour elle-même que pour Aisling
Nakor
Type Gamma
Sujet: Re: [RP] Irish coffee et concerto Jeu 26 Déc 2013 - 18:25
Nakor pensait au début, que la jeune femme et son arrogant violon si habile, allait se permettre de faire comme si elle n'avait strictement rien entendu de ce qui avait été dit par le vieux fou. Mais il se trompait, car dans un anglais presque parfait, dans lequel un accent tout de même bien présent démontrait qu'elle venait bien du grand pays à l'Est de l'Europe, elle répondit aux sous-entendus du vieillard. C'est dans un grand sourire, un brin amusé, un brin étonné, que le français répondit
"Ho ... si la musique écrite sur de vieux feuillets ne s'altère pas, il n'y a rien de plus vivant et donc de plus évolutif que l'art musical. Chaque joueur peut y mettre une partie de son âme et, en désobéissants aux ordres premiers du créateur de la chanson en question, former une nouvelle manière d'appréhender le morceau joué. Mais je ne suis qu'un modeste pianiste de bas étage, peut-être que je fais fausse route."
Puis se tournant vers la scène, alors qu'elle faisait allusion à la place de Nakor et à sa potentielle capacité à apprécier son grand spectacle, le vieux fou lança un œil dans la salle, et haussant les épaules, il ajouta
"Mais Ma Dame, si je peux me permettre, c'est le silence absolu et l'envoutement qui prend possession de la salle lorsque votre archer se met à vibrer sur les cordes de votre violon. D'où que je sois dans cette pièce je pourrai profiter de votre art sans aucun problème."
Puis prenant un air de conspirateur doublé par un de ses acolytes, il se passa la main sur son menton glabre et le frotta à plusieurs reprises, sur une moue affichée et suspicieuse. Oui, le professeur semblait réfléchir. Et il termina alors que la jeune femme se retournait pour le laisser après l'avoir invité à se revoir à la fin du concert
"Oui ... à tout bien y réfléchir, c'est presque comme si nous étions tous obligés de vous écouter. Une fois les premières notes jouées, on ne peut plus rien faire d'autre que d'être sous votre charme ... fascinant!"
Puis comme s'il revenait sur terre, avec encore plus de malice dans le regard, il ajouta
"Oui, je viendrai vous voir avec plaisir après votre récital ... Mademoiselle?"
Le ton de la fin de sa phrase était sans appel : il demandait le prénom de la jeune sibérienne, après tout, Nakor avait toujours préféré savoir à qu'il avait affaire. En tout cas le sous-entendu avait été lâché : un gène mutant était-il à l'œuvre? Et Aisling et Samarah qui ne revenait pas. Que diable arrivait-il à cette jeune fille? Décidemment, il ne faisait pas bon vieillir!
La Sibérienne
PNJ
Sujet: Re: [RP] Irish coffee et concerto Jeu 13 Fév 2014 - 22:33
La Sibérienne ne pouvait qu’approuver les paroles du vieil homme, lorsqu’il déclarait que la musique se nourrissait de l’âme de ceux qui la faisait naitre. Chaque fois qu’elle jouait un morceau, la musicienne laissait une partie de son âme s’exprimer. Alors qu’elle s’apprêtait à rejoindre son équipe technique, la jeune femme s’était arrêtée en chemin, pour écouter les dernières paroles du vieillard. L’allusion était à peine voilée derrière le compliment. Cependant, la Sibérienne se contenta de sourire poliment et se présenta, puisque le vieil homme avait sollicité son identité. S’étant fait connaitre sous son nom de scène, sa véritable identité semblait susciter le mystère, alors qu’elle ne l’avait jamais véritablement cachée. Elle s’était juste contentée de la garder sous silence tant qu'on ne la lui demandait pas, en quittant la Russie. Pour des raisons qui lui étaient propres et au contraire de son identité... secrètes.
« Mademoiselle Selivanov. Et vous ? Vous êtes bien flatteur Monsieur… ? »
La voix de la Sibérienne se fit légèrement interrogative, elle ne connaissait pas non plus l’identité de son interlocuteur. Et bien qu’il lui paraissait charmant, elle n’avait jamais oublié ce qu’on lui avait enseigné dès son plus jeune âge : se méfier des apparences.
Elle joua donc la carte de l’innocence et déclara
« Mais je pense que vous confondez mon charme avec celui de la musique ! De tout temps, la musique a été capable de lier le cœur des hommes et de les réconcilier. C’est dans cette incroyable puissance que réside toute la beauté de la musique… »
L’un des techniciens, le plus âgé, s’approcha de la musicienne et lui souffla quelque chose dans l’oreille, en russe. Quelque fut la nouvelle qu’elle reçut, son visage ne trahit aucune émotion. Elle fit un léger signe de tête et lui répondit également en russe. A moins de parler cette langue, Nakor ne put comprendre que le dernier mot, qui ressemblait vaguement à un nom ou un prénom : Miksa. Puis, comme si elle n’avait pas été interrompue, elle reprit sa conversation avec le vieil homme
« N’êtes-vous pas d’accord ? »
En coulisse, l’équipe terminait les réparations. Un second technicien effectuait les dernières vérifications. Il inspectait scrupuleusement chaque nouvelle ampoule, ne comprenant pas comment les autres avaient pu sauter, toutes en même temps. Et surtout, par quel miracle le disjoncteur avait été épargné… Le jeune Alekseï trouva cette panne soudaine vraiment très étrange...
Dans la salle, le public commençait à s’impatienter. Il remplaça la dernière ampoule et indiqua à son supérieur, le technicien plus âgé qu’il avait terminé. Celui-ci fit alors signe à la Sibérienne qu’elle pouvait remonter sur scène.
La jeune femme s’excusa une fois de plus auprès du vieil homme
« Je crois qu’il est temps que je remonte pour de bon sur la scène ! »
Elle s’inclina légèrement et fit demi-tour. La salle replongea dans une semi-obscurité et lorsque le halo de lumière bleu descendit à nouveau sur scène, il illumina la musicienne, qui était réapparue sur les planches, prête à reprendre son récital…
Aisling O'Hegarty
Type Alpha
Sujet: Re: [RP] Irish coffee et concerto Mar 18 Fév 2014 - 18:03
A son grand dam, Aisling devait bien admettre que ‘’la cerbère’’ portait bien son nom. Tel un chien face à un énorme morceau de viande alléchante, elle ne lâchait pas l’affaire un seul instant et essayait tant bien que mal, d’enfoncer ses ‘’crocs’’ dans la situation présente. Mais cela n’étonnait pas vraiment l’adolescente, c’était là une de ses principales qualités qui l’avait sans doute bien aidé à maintenir l’institut à flot en dépit des nombreuses difficultés qui s’étaient imposés à eux, notamment comme l’espèce de sommeil cryogénique mystérieux dans lequel Kyoko s’était soudainement plongé, il y avait quelques temps de cela. Dans un soupir de dépit, Aisling se demanda pourquoi Samarah tenait à s’encombrer d’un soucis de plus en la forçant à tout lui révéler en ce qui la concernait.
A nouveau, une quinte de toux brève secoua le corps fragilisé de l’adolescente, avant que celle-ci ne sente à nouveau le goût métallique du sang lui envahir la bouche et qu’elle ne projette rapidement sa tête au dessus de la cuvette souillée afin de laisser s’y déverser de tout son saoul le liquide écarlate en un fin filet. Au moins, avait-elle l’impression que les vomissements s’étaient tari, c’était déjà cela de gagné. Mais dans le fond, l’adolescente ne savait pas si elle devait préférer les vomissements aux déferlements de sang, plus propre dans une certaine mais aussi nettement plus inquiétant. Une fois ce nouveau flot tari, Aisling soupira à nouveau très doucement… Elle se demanda ce qu’elle allait bien pouvoir faire, qu’est-ce qu’elle allait bien pouvoir trouver, afin de satisfaire la curiosité, toute légitime, de Samarah à son égard. Elle ne se faisait pas d’illusion sur sa situation présente, elle était vraiment dans de sales draps cette fois-ci.
Les paroles de la télépathe la firent légèrement sourire… Si seulement, elle pouvait les appliquer à sa propre personne… Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais… typique, absolument typique de la nature humaine, que l’on soit un porteur du gène x ou pas. Mais elle avait raison, c’était tout à fait normal de s’inquiéter pour ceux que l’on chérissait et c’était précisément pour éviter cela à ceux qu’elle aimait, que Aisling avait délibérément choisi de ne rien révéler de son état de santé à quiconque. Toutefois, ce ‘n’était pas ce point qui inquiétait actuellement Aisling mais plutôt le fait que la mutante lui avait clairement fait comprendre que le verrou de la porte ne l’empêcherait nullement de l’atteindre si jamais elle en décidait. Dans une pathétique tentative de créer une distraction visant à atténuer l’inquiétude de Samarah, l’adolescente lui répondit alors d’une voix toujours aussi fragile et incertaine :
‘’Je préfèrerais que tu ne te brise pas l’épaule, je n’ai pas envie de t’accompagner à l’hôpital pour finir la soirée.’’
En une plaisanterie, aussi minable soit-elle, l’adolescente venait littéralement d’inverser les rôles / Ce n’était plus elle qui inquiétait la cerbère, c’était la cerbère qui l’inquiétait. Une tactique de défense que la jeune irlandaise employait en vérité assez souvent, afin de détourner l’attention de sa propre situation. On trouvait cela plutôt osé, d’une certaine hardiesse et bien souvent, cela suffisait à désarçonner la plupart des gens. Cela étant dit, vu la tournure des évènements elle ne savait pas si cela suffirait à renverser la tendance vis-à-vis de Samarah, d’autant plus que cette fois-ci elle ne pouvait pas compter sur son sourire et ses yeux rempli de malice, pour appuyer l’insolence de son propos.
Dans un souffle court, un énième crachat de sang fusa de sa bouche avant d’atterrir dans la cuvette des toilettes. Se faisait-elle des idées, ou bien les choses paraissaient-elle se calmer doucement mais sûrement ? Mais malheureusement, c’était trop tard, le mal été fait. Samarah avait fini par comprendre intuitivement que quelque chose n’aillait pas, même si elle ignorait précisément quoi et end épit de sa triste plaisanterie Aisling savait pertinemment que la mutante n’aurait pas besoin de ses frêles épaules pour faire éclater la porte de la cabine en mille morceaux. Mais au moins, pouvait-elle s’estimer heureuse qu’elle ne lui fouille pas son esprit en passant outre le respect de son intimité. D’autant plus que la mutante venait à nouveau de mettre le doigt sur une des failles de ses paroles en lui rappelant, à juste titre, qu’elle n’avait pas de trousse de maquillage à portée de mains… Ha mince… Voilà ce que c’était d’inventer des mensonges dans l’urgence, on finissait par sortir un peu tout et n’importe quoi et au final on y croyait pas un seul instant L’adolescente avait bien penser à lui rétorquer qu’elle comptait lui emprunter son maquillage, mais elle doutait très fortement que Samarah soit du genre à se promener avec un nécessaire de beauté dans les poches et, jusqu’à preuve du contraire, le vieux professeur ne se maquillait pas non plus… Non, cette fois-ci elle était véritablement dans la panade et elle allait devoir se surpasser afin de trouver le moyen de conserver son secret tout en inventant un mensonge crédible… Ou bien, une échappatoire qui ferait reculer la cerbère, ce qui serait en réalité un formidable exploit.
Mais Aisling était une véritable irlandaise et son sang ne reculait jamais devant les difficultés après tout… Samarah non plus et c’était bien là le nœud du problème : qui, des deux mutantes, allait finir par céder un pouce de terrain et laisser l’autre prendre le contrôle de la situation ?
Reprenant peu à peu son souffle, le corps de Aisling commença à frémir de plus en plus doucement. Voilà, elle sentait que c’était fini… Pour cette fois tout au moins, mais si ce qu’il venait de se passé augurait de la suite des évènements à venir, elle allait avoir un mal de chien, pour ne pas dire de cerbère, à continuer à dissimuler la vérité. A un moment, Aisling avait pensé suivre Samarah dans son idée fausse. Dire qu’elle était enceinte, voilà qui était une idée intéressante… Si en plus la télépathe s’en convainquait toute seule, c’était encore mieux. Mais aussi plaisante qu’elle fut, l’idée n’était pas vraiment viable. Pour commencer, une grossesse ne durait que neuf mois et elle n’aurait aucun bébé à présenter à ce terme. Ensuite, sa mère la tuerait sans doute si jamais elle faisait le même erreur qu’elle même avait fait à son âge. Sinéad serait sans doute ravie d’être grand-mère, mais elle le tuerait tout de même. Alors, Aisling avait simplement répondu à Samarah :
‘’Je n’ai rien fait, si cela peux te rassurer’’
Ce qui n’était pas un mensonge, en dépit d’être une vérité qui en dissimulait un. Tout était dans l’art et la manière de poser les question en fin de compte. Soulagée que cela se soit enfin arrêté, pour le moment en tous cas, l’adolescente se laissa tomber au sol et s’adossa mollement contre le mur de la cabine. Dieu, qu’elle se sentait faible… Et elle devait avoir une véritable tête d’enterrement, même pour une irlandaise au teint naturellement pâle. Elle savait qu’elle ne pourait pas rester indéfiniment dans catte cabine et, visiblement, Samarah ne semblait pas d’humour à quitter les lieux afin de la laisser. Pire encore, elle ne cautionnerait pas son mensonge auprès du vieux professeur et de Moka. Pour celle-ci ce n’était pas très grave, mais le vénérable ancien ne la lâcherait pas avant de connaître le fin mot de l’histoire et, pire encore, il pourrait bien en parler à sa mère là ou la télépathe gardait, encore pour le moment, le secret.
Plus les secondes s’écoulaient et moins Aisling restait persuadée de pouvoir s’en sortir avec une pirouette cette fois-ci. Devait-elle finalement tout révéler à Samarah ? Naaann… Hors de question de lui encombrer son esprit, déjà bien rempli, avec un énième problème. C’était le sien après tout, pas celui de quelqu’un d’autre… L’adolescente le savait, elle était vraiment une sale bourrique d’irlandaise. Mais parfois, surgissait un miracle… Inattendu, inespéré… Mais merveilleusement bienvenue. Dans le cas présent, ce fut une phrase prononcé par Samarah qui adopta la forme de ce miracle, la phrase de trop pourrait-on dire, celle que l’on prononce sans regarder chez soi auparavant. La phrase, qui allait sans doute permettre à Aisling de botter en touche et de s’en sortir en conservant intact le sceau de son terrible secret. Ne pouvant s’empêcher de laisser apparaître une faible sourire de satisfaction, l’adolescente glissa sa main encore fébrile dans sa poche afin d’en extraire son flacon de pilule et fini par répondre à la télépathe :
‘’Tu sais quoi Samarah ? je crois que tu as raison… Et si tu me disais réellement ce qui ne vas pas ? Tu crois que je n’ai rien remarqué ? Cela fait suffisamment longtemps que je te connais, pour savoir que tu caches quelque chose, quelque chose que tu ne veux pas me dire… A moi, ainsi que aux autres…
Une fois de plus, l’adolescente opta pour une technique de défense basé sur l’attaque inversé. Elle n’aimait pas faire celà, surtout avec la télépathe, mais elle savait aussi et elle comptait d’ailleurs sur ce point, que Samarah ne lui révèlerait rien de ses secrets et qu’elle se sentirait alors presque dans l’obligation de ne pas l’obliger à faire ce que elle-même se refusait à faire. On appelait cela de la psychologie inversé lui semblait-il, une chose que la télépathe lui avait d’ailleurs appris en tant que psychologue. C’était plutôt moche mais, comme on disait, à la guerre comme à la guerre.
C’est alors que des voix s’élevèrent de la salle. Des voix fortes, apparemment assez mécontentes… Commele souligna si justement Samarah, il se passait visiblement quelque chose.
‘’Tu devrais aller voir ce qu’il se passe, on ne sait jamais… Peut-être que le professeur Nakor à été un peu trop loin cette fois-ci…’’
Même si elle n’y croyais pas vraiment, Aisling devait bien avouer qu’elle n’en serait que peu surprise. Le vieil homme était parfaitement adorable, mais parfois il pouvait se montrer un tout petit peu trop… Expressif… Tout en disant cela ; l’adolescente secoua son flacon de pilule d’une main encore tremblotante afin de faire tomber une pilule dans sa main, mais malencontreusement l’une d’entres elle s’échappa du dit flacon et ricocha sur le sol de la cabine avant de disparaître sous la porte en direction de l’extérieur de celle-cl.
‘’NON !!!’’
La négation sonna presque comme un cri de désespoir, tandis que Aisling, oubliant son état de faiblesse, s’écrasa littéralement le visage contre la porte close de la cabine tandis que l’une de ses mains se faufila à son tour sous la porte de la cabine afin de rechercher, en une quête aussi incertaine que aveugle, le fuyard révélateur avant que Samarah ne s’en empare et ne le prenne en otage. L’adolescente savait que même si la télépathe ne saurait sans doute pas ce qu’était cette pilule, elle aurait là une preuve absolue que ‘’quelque chose n’allait pas’’ et ça…
Ca… Ce ne serait vraiment pas une bonne chose pour elle. elle le savait et c’est pourquoi intérieurement Aisling se maudit avec véhémence en se traitant de sombre idiote stupide.
Tony DiFury
Type Alpha
Sujet: Re: [RP] Irish coffee et concerto Mar 18 Fév 2014 - 23:51
Plic !, fait la pluie. Tut-tut !, fait la voiture. Splatch!, fait la flaque d'eau.
"Et merde !" Fais Tony qui a sauté dedans, pour éviter la voiture, qui roulait sous la pluie.
L'eau déferle à grosses gouttes sur la capitale. Cela fait plus d'une heure que le grand blond, les mains enfoncées autant que possible dans les poches de son cuir noir, progresse à travers les rues et avenues tortueuses de cette ville étrangère et mystérieuse. Pour un habitué des campagnes et forêts, s'orienter dans ce dédale goudronné est un véritable chemin de croix. Pour rajouter une touche de pathétique au tableau, l'enfer liquide contre lequel il se battait depuis qu'il était descendu du bus semblait redoubler de violence, donnant à cette marche forcée des allures de tortures savantes. L'impression de s'enfoncer dans une jungle hostile et inextricable se faisait de plus en plus forte à mesure qu'il se perdait et s'égarait entre les bâtiments. Cela faisait plus d'une heure que Tony tournait en rond, trempé jusqu'aux os, transi de froid, en ressassant les événements incongrus qui lui était arrivés il n'y a pas si longtemps. Finalement, son arrivée à l'Institut ne s'était pas passé aussi mal qu'il le craignait...
Il avait ressenti le besoin impératif de prendre un peu de distance, de renouer avec le monde normal. Incohérent ? Certes, mais nous le sommes tous, n'est-ce pas ? Un flyers égaré, collé sur un lampadaire par les hasards de la météo, lui avait donné l'envie soudaine de se mêler à ses contemporains. Il était effectivement question d'une représentation donnée par une artiste qui commençait à se faire un nom dans le milieu des musiques alternatives, dont Tony essayait de suivre l'actualité. Il n'avait jamais vraiment accroché au classique et, ne jurant que par le punk et le hard rock aux instruments amplifiés, n'avait jamais pris le temps d'écouter cet as du violon dont tous ses amis lui disaient qu'il fallait la voir en live pour l'apprécier, étant apparemment meilleure sur scène qu'en album. Un pont vers la vie normale qu'il avait quitté...
"Bordel, mais c'est pas vrai !!"
Le poétique blondin aux oreilles percées avait fait choir sa clope dans la mare visqueuse en se penchant pour essorer le bas de son jean troué. Perdu, trempé, plus qu'une seule tueuse de poumons dans le paquet, et pour couronner le tout, il allait rater le spectacle. Que du bonheur, pour l'instant, cette soirée !
Un éclair lumineux attira son attention. Derrière les carreaux d'un pub, Les lumières venaient d'étinceler ... avant de disparaître soudainement en plongeant au passage une bonne partie de l'échoppe dans les ténèbres. Une petite foule de gens énervés sortaient évacuaient les lieux et maugréaient avec véhémence en allumant leurs cigarettes. Au bord du désespoir, le jeune punk ravala sa fierté de Français et, vaincu par la tentaculaire métropole, consentit à aller leur demander son chemin.
"Excusez moi les gars, c'est ici le show de la Sibérienne ??" Demanda-t'il du ton hésitant mais compréhensible malgré son accent.
"Ouais mec, c'est là."
Levant les yeux, il aperçut en effet l'enseigne du Soul of Ireland. Il songea au comique de la situation : Un Français, qui va en Angleterre, dans un pub Irlandais, pour écouter une musicienne qui se faisait appeler "La Sibérienne"... Il s'était toujours considéré comme citoyen du monde avant tout, mais là, il commençait à saisir la signification profonde de ce concept si abstrait auparavant. Vertigineux.
"J'suis pas trop en retard, au moins ?"
Voyant son auditoire se rembrunir et se refermer comme une huître, Tony fut pris d'un doute soudain. Venait-il de sortir une grosse insulte en confondant ses mots ?
"Nan mec. T'as juste loupé les deux premiers morceaux, mais... y'a eût un p****n de problème technique en plein milieu... Le meilleur passage... Ils sont en train de réparer, là."
"Merci !"
Tony se faufila avec difficulté dans le bar bondé et, visiblement, en effervescence pour remédier au dit problème. Les roadies courraient comme des dératés autour de la scène, des câbles dans les mains, en se hurlant des directives. L'attention du nouveau venu s'arrêta un instant sur la batterie, une magnifique Yamaha Stage Custom, un authentique modèle de 2011 qui était en fait une réédition du modèle original sorti dans les années 1970, et ornées d'une farandole de cymbales Sabian, connues pour leur son chaud et brillant. Une merveille.
Décidant de dépenser les quelques livres qu'il avait sur lui, il tenta de se diriger vers le bar pour y commander une pinte quelconque. Au bout de quelques assauts contre la foule compacte, il renonça à fendre le flot inamovible de spectateur déçus qui s'étaient dirigés vers le même objectif pour combler le vide musical. L'atmosphère était tendue, ce qui sembla d'autant plus étrange à Tony qui avait connu des concerts de punk hardcore autrement plus calmes. Bizarre... Il se prit à penser lui, capable de se propulser à 200 kilomètres à l'heure, trouvait la situation "bizarre". Et ça ne l'aidait pas à faire taire un étrange sentiment d'angoisse, tout aussi bizarre et inexplicable...
Mais il n'eut pas le temps de réfléchir plus à la question. La majorité des regards étaient tournés vers le fond de l'établissement, et celui de Tony surfa sur la vague de cette soudaine gravité. Il comprit pourquoi. La Sibérienne profitait visiblement du hiatus imprévu pour tailler la causette avec ses admirateurs. C'est vrai qu'elle était fichtrement belle, le genre à avoir tous le hommes qui se jettent à ses pieds... Alors pourquoi est-ce qu'elle parlait avec un vieillard tout ridé ?!? Le jeune blondinet eut un léger bug, une collision dans le cerveau. Il lui semblait avoir déjà vu ce vieux fossile. En d'autres temps. D'autre lieu. Il y a longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine ... Fichtre !
Cela remontait peu ou proue à une dizaine d'année. Le vieux fossile n'était autre qu'un professeur qui lui avait enseigné la chimie au collège. Oh il ne l'avait eut qu'un an, avant qu'il ne quitte Fréjus avec ses parents. Mais ce prof restait dans sa mémoire comme le plus drôle et le plus fascinant qu'il ait jamais eût. La façon qu'il avait de se faire écouter, d'intéresser même les moins scientifiques avec ses expériences farfelues.. Oui, c'était lui, sans aucun doute ! Il n'en croyait pas ses yeux. C'était quoi son nom, déjà ?.. Bakor ? Fakor ?... Professeur Nakor ! Décidément, le monde était petit...
Tony se rapprocha, attendant poliment que la sublime instrumentiste mette fin à la conversation. Arrivé à portée de voix, il fut pris d'un doute, comme toujours. Et s'il s'était trompé ? Si ce n'était pas lui ? Bof... au pire, il passerai pour un con... Puis il eut une idée qui ne pouvait porter ses fruits.
"Excusez-moi... Professeur Nakor ?" demanda-t'il en français.
Bingo ! L'ancêtre, qui semblait s'amuser comme un petit fou, se tourna vers lui et le dévisagea, l'air surpris. Plus de doute : C'était bien lui.
"Oh peuchère, c'est bien vous... Pardon de vous déranger... Je m'appelle Tony. Tony DiFury. Vous ne vous souvenez probablement pas de moi, mais j'était dans votre classe il y a longtemps, vous enseigniez à Fréjus... Nondidiou de nondidiou ?? Laissez moi vous payer un verre, ça fait du bien de voir un visage connu . "
Nakor
Type Gamma
Sujet: Re: [RP] Irish coffee et concerto Ven 28 Fév 2014 - 17:51
La jeune femme froide avait finalement du répondant. Elle entretenait cependant, presque par nature d'ailleurs, son propre mystère. Un talent de femme des steppes du grand nord. Le vieil homme étant né dans le sud de la France, il avait toujours vu d'un œil emprunté les gens qui venaient du nord. Sa propre grand-mère ne lui avait-elle toujours dit que le froid éteignait les cœurs et rendait les esprits méfiants? Il avait finit par faire cette maxime sienne. Elle avait cette pointe d'accent dans la voix et ce retrait dans le corps. Mais elle avait aussi la dextérité de ses mains et la politesse d'une belle éducation, si fait qu'elle répondit au vieux fou en lui demandant de décliner son identité après lui avoir donné sa propre dénomination. Russe sans aucun doute. Le vieillard fit mine de se lever quelque peu, en gentleman avisé, et inclinant légèrement la tête il prit la parole
"Monsieur Nakor, enchanté de vous connaitre Mademoiselle Selivanov."
Puis se rasseyant, et prenant un air rieur, il continua
"Bien des dénominatifs m'ont été donné au fil de ma longue carrière dans l'enseignement Mademoiselle, mais jamais celui de flatteur, je puis vous l'assurer!"
Un petit rire de vieux papy gâteau accompagna sa tirade. Elle se défendait de ne pas être la responsable du charme opérant, mais que c'était la musique qui faisait son œuvre. Voilà une chose en laquelle Nakor ne croyait toujours pas, il pensait avoir affaire avec une mutante mais elle restait fortement allusive à ce propos. Pourtant, une salle de soulards médusés devant une telle scène, devant une simple violoniste, malgré tout son talent immense, il y avait de quoi se poser des questions. Surtout quand on avait vécu si longtemps dans cette ville et pratiqué si longuement les habitudes du peuple des pubs. Elle allait répondre quelque chose juste après avoir reprit son souffle quand elle fut coupé par un technicien. Il lui parlait dans l'oreille et elle donna des ordres en russe. Nakor ne savait pas si c'était dû au dialecte ou si c'était vraiment le cas, mais il avait clairement l'impression que la musicienne tyrannisait ses employés et qu'elle était la reine dans sa propre place, sans aucun doute. Faisant une moue dubitative, le vieillard continua à sa suite
"Certes la musique peut faire de grands prodiges, je vous l'accorde, mais pas à tous les coups. Si la personne qui la crée n'est pas dotée d'un immense talent, la musique peut être même source de la plus grande des discordes. J'ai déjà vu des musicos devant affronter une horde déchainée, rêvant simplement que la musique, qui alors ne leur seyait guère, cesse sur le champ. Des chaises qui volent, accompagnés de huées et de fruits pourris, font un mauvais public, m'est avis. Alors quand ici, dans un pub où on peut croiser tout et n'importe quoi ... réussir à méduser chaque personne sans aucune exception ... vraiment cela me laisse songeur."
Puis la technique venant apparemment de mettre un terme à ce que l'on aurait put appeler le "problème-Nakor" elle prit congés, ce sur quoi le vieillard allait revenir à la charge quand on le dérangea. Du Français? Mais qui diable? Et cet accent! Etait-ce seulement possible. Très lentement, Nakor tourna la tête jusqu'à voir la source de cette interruption. La sensation en lui fut immédiate : un ancien élève. Le vieux Français avait enseigné très longtemps, prés de soixante dix ans. Et à chaque visage qu'il recroisé dans la rue, dans un magasin, dans un bar, dans un cinéma, et qui lui évoquait ce sentiment si spécial, était immanquablement celui d'un ancien élève. Un sentiment mélangé de déjà-vu, de souvenir teinté d'oublie et d'un millier d'autres qui lui ressemble. Oui ce jeune homme avait le regard d'un ancien élève et éveillait en lui l'idée qu'il en était bien un. Et le gamin se présenta sous les yeux médusés du professeur.
"Pale-sang-bleu! Difury ... mais ... mais ... c'était il y a quoi? Dix ans environ! Bien sur que je me souviens de vous! Toujours au fond de la classe à rire de mes bêtises au tableau. Je vous en prie prenez donc place, j'étais en train de discuter avec Mademoiselle Selivanov, qui refuse d'avouer qu'elle nous jette un sort à chaque fois qu'elle joue."
Et ne sachant trop si elle allait longtemps rester ou pas, Nakor la salua en ajoutant à son encontre
"Et bien j'espère pouvoir continuer notre petite discussion sur la musique plus tard, si vous le voulez bien?"
Obtenant sa réponse, il la salua car son public appelait. Se retournant vers Tony il lui administra une énorme tape dans l'épaule en lui disant, une sorte de moue sur la bouche
"Alooooooors! Mais que diable êtes-vous devenu mon garçon? Cela me fait plaisir de vous voir! Nous allons trinquer ... laissez moi faire je vais appeler un garçon."
Puis levant les yeux il vit passer la satané diable de gourgandin qu'il avait rendu fou voilà peu
"Hé! Hé? Hey! Vous là bas ... non mais répondez au moins pauvre imbécile heureux! Aller au diaaaaaable! Au diaaaaaaaable avec vos bières infâmes!"
Puis pour terminer il fit un bruit singulier ... comme s'il vomissait. Et d'un coup, comme s'il remarquait qu'il s'était peut-être, voir même très éventuellement, un brin emporté et comporté de manière étrange, il se racla la gorge, se rassit car dans sa fureur il s'était levé, et termina
"Euuu ... je ne sais pas trop pourquoi mais ce serveur semble vraiment décidé à ne pas me servir. Vous devriez essayer de votre côté avec une autre serveuse, vous auriez plus de chance."
Et il resta là, à subitement se souvenir de Samarah, d'Aisling et de tout le cirque qui venait de se produire.
Miss Lemington
Type Omega
Sujet: Re: [RP] Irish coffee et concerto Mer 5 Mar 2014 - 13:59
Les éclats de voix provenant de la salle s’étaient intensifiés et avaient, temporairement, détourné l’attention de la mutante des soucis de la jeune Aisling. Prudente, elle s’était alors approchée de la porte des toilettes qu’elle avait entrouverte pour tenter d’identifier la cause de toute cette agitation. Mais la soudaine obscurité qui avait envahi la salle l’en empêcha. La mutante se fia alors aux mouvements de la foule. Celle-ci semblait davantage râler plutôt que de s’énerver réellement, pour une raison qu’elle ignorait toujours d’ailleurs. La musicienne s’était éclipsée de la scène et sa musique avait cédé la place au brouhaha, si caractéristique d’un concert interrompu brusquement. Loin de se douter que le vieil homme était responsable de cette panne technique, Samarah le contacta mentalement.
*Nakor ? Que s’est-il passé ?*
Elle se rendit compte trop tard qu’elle avait peut-être envoyé sa flèche mentale trop fort. Nakor, malgré ce qu’il disait, se faisait vieux et il n’était pas bon pour son cœur de le brusquer. Elle continua donc plus calmement
*Doit-on craindre une attaque d’un groupe isolé ?*
Elle ne pouvait omettre aucune possibilité afin de mieux se préparer à une éventuelle riposte. Certaines personnes sortirent du pub alors qu’elle referma délicatement la porte des toilettes derrière elle. Rester en arrière pour mieux analyser la situation et si nécessaire agir sans se faire repérer. Pour l’instant, les choses ne semblaient pas s’aggraver. Elle pouvait donc retourner à sa préoccupation principale : Aisling. Celle-ci craignait-elle vraiment que Samarah ne se déboite l’épaule en forçant la porte ? Non, bien sûr. Elle était suffisamment intelligente pour comprendre le sens caché de sa phrase. Samarah possédait clairement d’autres moyens pour forcer le passage à travers une porte qui lui résistait. De l’autre côté de celle-ci, les bruits qui trahissaient le malaise de l’adolescente semblaient se faire plus rares. Pour autant, la mutante n’en fut pas totalement rassurée. Elle était à présent certaine que quelque chose n’allait pas. Mais quoi ?
L’adolescente la rassura en lui disant qu’elle n’avait rien fait. Et bien qu’elle s’en félicitait intérieurement, il s’agissait bien là d’un pan de sa vie qui n’appartenait qu’à elle et Samarah savait parfaitement qu’elle n’avait pas à s’immiscer dans les affaires intimes de la jeune fille. Elle ne ferait pas la même erreur deux fois, son intrusion sur la TransAtlante lorsqu’elle avait surpris June dans les bras de Kenjiss lui avait bien suffit… Et Samarah se rendit compte trop tard qu’elle avait mis les pieds sur un terrain bien trop glissant en présence de l’adolescente. Son cœur rata brusquement un battement.
Les paroles de l’adolescente la figèrent littéralement d’effroi, la bouche légèrement entrouverte et les yeux écarquillés à la fois de surprise et de…terreur. Heureusement, il n’y eut personne pour le voir. Mais le silence gêné qui suivit, quelques secondes à peine, pourrait sans mal paraitre suspect et trahir la mutante. Ce mutisme étonné risquait de contredire la maigre -et réellement pathétique- défense de la mutante prise au dépourvu :
"Je… ne vois absolument pas de quoi tu parles !"
Première (et souvent désespérée) technique de défense : nier en bloc. Taux de réussite : médiocre. Efficacité : proche du néant. Chance d’écarter les soupons : zéro. La mutante grimaça, Aisling n’était pas dupe. Bien au contraire. Rusée, l’Irlandaise l’était. Assurément. Plus encore maintenant qu’elle se doutait de quelque chose. Et parfois, Samarah regrettait de lui avoir enseigné certaines de ses pratiques. A cet instant, la mutante se maudit d’avoir un jour évoqué le principe de la psychologie inversée avec l’adolescente. Pourquoi diable fallait-il qu’elle ait aussi bonne mémoire ? Et surtout assez d’audace pour s’en servir contre celle qui lui avait fait découvrir cette méthode. La mutante retrouva l’assurance qui lui avait manqué précédemment et se défendit lors d’une seconde tentative, qu’elle espéra plus convaincante que la première :
"Je dissimule bien des choses aux yeux du monde, Aisling. Ca, ce n’était pas vraiment un secret, sache que ce que l’on ignore ne peut te nuire !Mon statut actuel exige de la discrétion et certains sacrifices, du moins elle s’en persuadait, mais si cela peut te rassurer, tu n’es en rien concernée. En revanche, ta santé me concerne !" C’était bien là, le minimum qu’elle était en droit d’exiger pour les soins et l’inquiétude que ses proches avaient eu à son égard lors de son coma.
Une demi-vérité pour masquer un aveu. La mutante aussi était douée à ce petit jeu. Même si elle venait clairement d’avouer à demi-mot qu’elle cachait effectivement quelque chose à l’adolescente ainsi qu’aux autres. Maintenant que celle-ci l’avait deviné il était inutile de le nier plus longtemps. L’adolescente n’était pas stupide et Samarah avait assez d’estime pour Aisling pour ne pas lui faire cet affront. Mais de là à lui confier ce qu’elle avait défendu secrètement toutes ces années…
Elle aurait du se méfier, pourtant. Depuis le début de la soirée, les allusions de l’adolescente auraient du l’alerter et la mettre en garde mais… elle n’y avait pas prêté attention, l’esprit ailleurs. Elle savait que son secret était menacé depuis que son masque s’était brisé au bord du lac. Samarah semblait en permanence préoccupée ces derniers temps. L’implacable Cerbère avait laissé la place à une mutante bien plus fragile qu’il n’y paraissait en réalité. D’abord le fiasco dans son bureau alors qu’elle fouillait les esprits, ensuite le lac et maintenant ça… Que ses proches aient fini par le remarquer ne l’étonnait guère. Mais qu’ils puissent en découvrir la véritable raison, ça… il n’en n’était pas question ! Elle ne pouvait pas se le permettre. La mutante ne se pardonnait pas ses faiblesses.
Samarah ne s’en rendit pas compte, mais elle avait commencé à faire les cent pas entre la cabine d’Aisling et les lavabos. A côté, la foule semblait ne pas s’agiter davantage. Alertée par la remarque –plausible- de l’adolescente, elle s’était à nouveau rapprochée de la porte des toilettes pour jeter un œil à l’extérieur. Le vieil homme ne lui avait toujours pas répondu, alors l’idée qu’il puisse être impliqué –même si elle lui paraissait improbable- ne pouvait pas être négligée
*Nakor ? Peux-tu me faire un bilan de la situation ? Tout danger est-il écarté ?*
Ce fut à cet instant que le cri désespéré d’Aisling retentit dans son dos. Surprise, Samarah fit volte face. Son regard porté droit devant elle à hauteur de la porte, la mutante ne comprit pas tout de suite la raison de l’effroi de l’adolescente. Du moins, jusqu’à ce que celle-ci ne se cogne contre la porte en bois et qu’elle n’aperçoive une main à la fois fugace et incertaine passer en dessous de celle-ci, dans une tentative malheureusement vouée à l’échec, pour rattraper ce qui ressemblait vaguement à une…pilule blanche ?
A cet instant précis, les problèmes sentimentaux de la mutante furent relégués au dernier rang de ses préoccupations actuelles et son sang ne fit qu’un tour. La petite pilule fuyarde était déjà trop loin pour être rattrapée par la main de l’adolescente, aussi cette dernière ‘sauta’dans celles de la Cerbère qui s’en saisit sans même la regarder. Elle aurait en effet été bien incapable de dire avec précision de quel médicament il s’agissait, mais malheureusement pour l’adolescente, Samarah avait vécu quelques temps aux côtés d’une droguée aux substances similaires… Alors ce genre de petites pilules ne pouvait signifier qu’une seule chose : soit Aisling avait à son tour emprunté un chemin fort peu recommandable, soit elle était vraiment malade, malgré tout ce qu’elle pourrait dire pour le nier. Aucune des deux possibilités n’était enviable : dans un cas comme dans l’autre, l’adolescente avait un sérieux problème. Et désormais, la Cerbère ne la lâcherait pas avant d’avoir le fin mot de l’histoire ! Sa voix se fit plus sévère lorsqu’elle reprit la parole :
"Jeune fille, il me semble qu’une conversation sérieuse s’impose ! Et sans mensonge cette fois. Tu as intérêt à me dire ce qu’il t’arrive, sans quoi je peux te le jurer, je réduis cette porte en poussières et je viens chercher l’information moi-même… à la source !"
Ce fut la première fois que la mutante menaçait aussi clairement de bafouer l’intimé mentale de l’adolescente. Et au ton de sa voix, elle était certaine qu’Aisling ne prendrait pas la menace à la légère, consciente que Samarah était parfaitement capable de le faire. Quand la situation l’exigeait, la mutante passait allègrement outre ses principes moraux !
Ce rire qui semblait couver dans la voix rauque de ce vieil homme, prêt à surgir au détour de chaque mot... Ah, Tony redevenait nostalgique, riant à son tour à l'évocation du petit trublion qu'il était à l'époque. Aussi étrange que cela puisse paraître, l'irascible ancêtre n'avait pas pris une ride par rapport au souvenir qu'il avait laissé. Enfin... Soyons justes, oui, une petite, entre le front et les yeux. Mais une seule ride en près de dix ans, l'exploit reste quant même notable.
Il se crispa quant même lorsqu'il entendit son ancien professeur lui demander ce qu'il devenait. Que répondre ? *Oh trois fois rien, je suis devenu une fusée sur pattes qui est venu se réfugier dans un Institut pour mutant en laissant tomber toute ma famille. Et vous, la femme, les enfants ?*. La majorité des personnes âgées de chez lui ne portaient pas le mutants dans leur coeur. Et même si le professeur Nakor semblait bien loin des standards de sa génération (ou même de n'importe quel standard en vigueur pour n'importe quelle génération, de toute façon), Tony n'était pas sûr de sa réaction et de ce que cela entraînerait. Les mutants étaient toujours plus ou moins persona non grata pour la majorité humaine. Et il était envisageable que des anti-mutants soient venus se prendre une bière séant, auquel cas la soirée risquait de très mal finir...
Il n'eut pas le loisir d'écouter d'avantage sa paranoïa latente. L'ancien se mit à vociférer, engueulant avec une véhémence surprenante un serveur qui passait en lui tournant ostensiblement le dos. Ce dernier, sans même daigner se retourner, tendit son majeur bien haut à l'attention du vieillard vitupérant. Lequel émit un rugissement gutturale aux sonorités humides proprement effarantes.
Là, l'ambiance détendue se fissura comme un pare-brise sous les baisers assidus d'un gravillon.
Le vénérable se rassit (pas comme le pain, hein ! comme un mec qui se rassoit, suivez un peu !) et tenta une justification, les yeux dans le vague comme s'il se rendait compte que ses actes n'étaient pas synchrones avec sa volonté. Le jeune punk en restait abasourdi. Il n'avait pas souvenir d'avoir jamais vu le professeur élever la voix sur qui que ce soit, si ce n'est pour lancer une plaisanterie bon enfant comme il en avait le secret. Mais certainement pas pour une telle démonstration.
Les gens peuvent changer en fin de compte...
Il fit un signe à une serveuse qui se faufilait entre la foule, et mit quelques piécettes dans sa main.
"Heu... Deux Guiliness, s'il vous plait"
Le mignon brin de fille s'esquiva sur la pointe des talons en zigzaguant des fesses. Tony reporta son attention sur le vieil homme à l'air absent. Puis il reprit comme si rien ne s'était passé.
"Eh bien... Par où commencer ? J'ai eu le Bac, bien sûr. Et..."
Il hésita. Une seconde. Une minute.
"Et j'ai lâché la fac de psycho il y a quelques semaines. J'ai eu des problèmes, c'est pour ça que je suis là en fait. J'ai rejoint un institut..."
Il se tut. Il ne savait pas pourquoi il avait dit ça. Il avait commencé à se méfier. Il ne voulait pas, mais il l'avait fait. Son instinct lui avait juste soufflé qu'il ne craignait rien de la part du vieil homme. Il prit néanmoins le parti de changer de sujet.
"Eeeeeeeeenfin bref ! Et vous, qu'est ce que vous devenez ?? S'il y a un endroit où je ne m'attendais pas à vous voir, c'est bien Londres !"
Derrière lui, des éclats de voix. Le grand blond se retourne. Quelques clients qui ont visiblement atteints leur limite d'alcool par litre de sang ont décidés de s'expliquer au sujet s'un verre renversé. Quelques phalanges ont déjà rencontrés des nez lorsque le videur, un véritable colosse au crâne rasé, les invite à poursuivre leur discussion dehors, par la peau du cou. L'ambiance devient vite électrique dans le pub surchargé. Tony voit même du coin de l'oeil un pauvre type en survêtement qui drague plutôt lourdement la serveuse qui lui rapporte sa commande. Il sourit d'un air compatissant en réceptionnant les deux récipients, et la remercia.
La soirée promettait d'être mouvementée... Entre la picole et l'effet de foule, on était en droit de s'attendre à quelques pépins d'ici peu...
Nakor
Type Gamma
Sujet: Re: [RP] Irish coffee et concerto Lun 2 Juin 2014 - 14:25
Nakor venait de faire ses simagrées avec le serveur et s'en était remit à son jeune collègue. Qui eut, très étonnamment, bien plus de succès que lui. Sans doute la politesse? Peu importait, le vieil homme souffla en balayant devant lui, l'air de sa main droite, comme pour renvoyer tout ce qui venait de se produire, aux oubliettes. Il posa sa petite question et écouta avec intérêt quand soudain une voix vint rompre sans concentration. Il était tranquillement en train d'hocher de la tête, pour signifier au jeune Tony que c'était très bien d'avoir eu son bac mais un choc mental en décida autrement. Il fit donc un léger bond à l'annonce de l'obtention du bac. Le pauvre ancien élève pourrait prendre ça comme de la surprise d'entendre une telle chose, il n'en était rien. Nakor fronça des sourcils, comme s'il était très fortement concentré et répondit mentalement.
"Non non, tout va très bien de mon côté ... il y a eu ... un petit incident électrique, mais enfin, juste des ampoules qui ont sauté, rien de plus. Et toi? Comment va la petiote?"
Puis il revint à la conversation juste au moment où Monsieur Difury annonçait sa venue à Londres, dans un institut après un petit problème. Nouveau sursaut, puis cette fois, la conversation mentale était oubliée : les yeux du vieux professeur étaient profondément ancrés dans ceux de son collègues du moment. Non mais étaient ils tous devenus fous? Ils allaient lui faire avoir une crise cardiaque bon sang de bois! Il allait prendre la parole quand ... un nouveau sursaut! Le garçon était revenu, en posant assez violement la pinte de bière devant Nakor. Relevant la tête il administra un
"Non mais vous êtes complètement fou ou quoi?"
Dans un français que l'imbécile de service ne pouvait pas comprendre et pas même entendre puisqu'il était déjà reparti. Nakor décida de prendre les choses en main, il en avait assez des tentatives d'assassinat contre sa personne, par sursaut et peur interposés.
"Euu ... ou en étions nous ... oui! Un problème à la faculté de psychologie n'est-ce pas? Et vous dites venir à Londres pour entrer à l'Institut?"
Puis, après le regard scrutateur, vint le sourire malin et espiègle.
"C'est drôle ce que vous me dites mon petit Tony ... je travaille moi même, depuis de nombreuses années pour un Institut un peu particulier oui, oui, particulier. A l'époque où j'étais venu vous donner quelques cours au collège, j'étais déjà membre de ce fameux Institut ... particulier."
Mentalement il interpella sa camarade
"Samarah?"
Au moins, si le vieux fou faisait une bêtise en se montrant mutant à un jeune homme qui n'en était pas un, il pourrait demander à sa chère cerbère de la porte, d'intervenir et de limiter la casse dans la tête du petit Tony. Il pointa donc ses yeux dans ceux de son ancien élève et envoya la suite, en baissant les yeux sur les pièces de monnaies posées sur la table. Elles se mirent à tout doucement bouger, se soulevant d'un petit centimètre, voir un peu moins, et se mirent à tourner sur elles-mêmes avant de se reposer sur la table.
"J'ai comme l'impression que vous avez rejoins un Institut dans lequel j'enseigne. Oui, un Institut où les élèves ont de nombreuses capacités. Mais, en disposez vous, vous même, de ces capacités?"
La question était claire : s'il était un mutant, le vieillard avait envie de savoir quelles étaient ses facultés, une sorte d'échange de bons procédés après lui avoir montré sa maîtrise des métaux. Si jamais le jeune homme se levait d'un bond pour hurler au mutant, Nakor sonnerait Samarah avec vigueur! Mais les choses collaient assez : un jeune garçon, qui se découvre des problèmes sans trop s'appesantir dessus et qui vient à Londres ... dans un institut. Tout concordait oui.
Tony DiFury
Type Alpha
Sujet: Re: [RP] Irish coffee et concerto Ven 18 Juil 2014 - 16:57
Tony commençait à se sentir mal à l’aise dans ce bar bondé. Mais sa discussion avec le vieil homme prenait une tournure… inattendue, c’est le moins qu’on puisse dire. Sa main se figea lorsque l’ancêtre expliqua qu’il était lui aussi membre de cet institut. Vraiment ? Quelles étaient les chances, honnêtement ? Tony avait un peu de mal à y croire : ça semblait trop opportun pour être vrai… Il garda donc le silence, se contentant d’un impressionnant levé de sourcil que son interlocuteur pouvait sans peine sous-titrer d’un « Plait-il ? ». Sans quitter le vieillard des yeux, il porta sa pinte à ses lèvres pour savourer l’épaisse et onctueuse mousse de sa bière noire. Le vieux baissa le regard, le jeunot fixa les pièces…
Et recracha sa bière par le nez en s’étouffant à moitié.
Tony reposa son verre en catastrophe, toussant le houblon venu se loger dans des conduits non prévus à cet effet, arborant une jolie teinte vermeil sur l’ensemble de son visage. Quelques client parmi les plus proches se retournèrent, le punk se retourna à son tour et lança bien haut :
« Whaoh, elle est balèze cette bière ! J’ai été surpris ! C’est bon, tout va bien ! »
Il s’essuya gauchement, sous les quolibets des quelques témoins de son infortune qui, heureusement, n’avait pas surpris la discrète démonstration du professeur Nakor. Les yeux luisants, le blondin laissa passer les quelques instants nécessaires aux gens pour reprendre leurs conversations, puis revint planter son regard dans celui de son camarade de table avant de retrouver son français natal.
« Alors celle-là, c’est la meilleur de l’année… Vous aussi… Si je m’attendait à ça ! »
Le soulagement et la surprise se mêlaient, peignant une expression inédite sur son long visage orné d’un éternel sourire en coin. Tony se détendit, s’abandonnant contre le dossier de son siège. Ses mains vinrent se plaquer sur son visage, et il rit dans le secret de ses paumes. Lui qui avait craint d’avoir fait une énorme boulette, il s’avérait qu’il était finalement tombé sur quelqu’un de confiance. Il soupira, et se recoiffa. Sa conversation avec la cerbère de la porte (mais où est le maître des clés ?) lui revint dans la foulée. Il baissa un peu la voix.
« C’est … c’est carrément trop cool ! Je suppose que c’est vous, le fameux prof qui vient de France dont m’a parlé Miss Lemington … »
En énonçant le nom de la directrice, il s’assurait au moins qu’ils parlaient tous deux du même Institut, des fois qu’il y en ait un autre, on ne sait jamais… Tony réalisa soudain que malgré ses jolies paroles, il n’avait toujours pas prouvé au vieux Nakor qu’il était bien lui aussi un mutant. Il promena son regard de gauche et de droite, pour s’assurer que personne ne prêtait une oreille trop attentive à leur converse (et qui serait aussi, et par malchance, francophone), mit sa main en cache-voix et susurra juste assez fort pour être entendu dans le vacarme ambiant.
« Désolé, mais ça va pas être possible de vous faire une démonstration de ce que je sais faire ici… C’est à peu près aussi discret que de tirer au lance-roquettes, vous voyez le genre ? Ah ben tiens, d‘ailleurs, c‘est le nom de code que j‘me suis trouvé, ça : Rocket. Vous comprendrez quant vous verrez le cratère dans la cour…»
Il repris le ton de la conversation badine. Le mieux à faire pour ne pas attirer l’attention, c’est encore de faire comme si tout ce dont on parle est tout à fait normal. Tony but une gorgée de sa boisson malté, sans se tromper de tuyau cette fois, et leva son verre pour trinquer avec le vieil homme.
« A la santé des mu… Des surdoués !»
Un petit ricanement pour accompagner. L’enthousiasme et l’intérêt le plus sincère transpirait de sa voix. Il était content, vraiment content d’avoir trouvé quelqu’un avec qui parler sa langue et qui s’avérait être lui aussi un mutant (et bientôt, un enseignant).
« C’est quoi votre truc à vous alors ? Vous êtes comme la directrice, ou ça marche seulement avec les pièces ? »
Autour d’eux, la situation continuait de dégénérer doucement. Le type lourd de tout à l’heure venait de mettre une main aux fesses de la serveuse, et cette dernière lui avait retourné une claque magistrale qui fit s’esclaffer le patron et grommeler la victime. Observant la scène du coin de l’œil, Tony nota mentalement de surveiller ce mec louche. Il avait une sale expression dans le regard.
Du côté des musicos, tout se remettait en place : la surtension avait fait griller les lampes d'un ampli guitare, les roadies s'acharnaient donc à trouver la bonne pièce de remplacement...
Aisling O'Hegarty
Type Alpha
Sujet: Re: [RP] Irish coffee et concerto Mer 23 Juil 2014 - 18:20
Aisling se cogna doucement la tête à trois reprises contre la porte de bois de la cabine, tout en se maudissant intérieurement d’être aussi idiote. Comment diable, avait-elle pu être assez stupide pour se relâcher de la sorte ? Elle qui avait toujours pris soin de toujours prendre ses comprimés et autres gélules uniquement lorsqu’elle se retrouvait seule dans un lieu, voilà qu’elle avait bêtement dérogé à sa propre règle de sécurité… Non, vraiment… Elle était vraiment trop bête !
L’adolescente se considéra même doublement, voire triplement stupide, alors qu’elle savait que la personne en question était Samarah. A choisir, elle aurait préféré que ce fut le vieux professeur qui ai découvert sa gélule, lui au moins elle aurait pu jouer de son charme enfantin afin de le convaincre que cela n’était rien de grave. Mais Samarah… En dépit des apparences, on ne la lui faisait pas, comme disait l’expression populaire, on ne la surnommait pas le cerbère sans raison après tout. D’ailleurs, le ton de la voix de cette dernière lors de son ultime propos était très clairement empreint d’une menace qui ne disait pas son nom. Aisling savait que la télépathe n’userait jamais de son don à son encontre, sauf raison impérieuse, mais il n’était nul besoin d’être fin psychologue pour comprendre qu’une adolescente prenant des médicaments, quels qu’ils soient, sans que aucun de ses proches ne soient au courant, en serait une aux yeux de Samarah… Tout comme aux yeux de toutes personnes responsable digne de ce nom.
La première pensée de l’adolescente fut de mentir, de nier en bloc en inventant un mensonge aussi soudain que sans doute peu crédible. L’idée était séduisante, mais la femme qui se trouvait derrière la fragile barrière de bois était loin d’être une blonde idiote comme paraissait l’être cette fille de la confrérie. De plus, lui mentir aussi naïvement ne ferait que conforter son intention de forcer les portes de son esprit. De cela, il n’en était définitivement pas question, sur ce point l’adolescente n’en démordrait pas une seule seconde. Alors quel choix lui restait-il ? tout avouer, en suppliant la télépathe de ne rien dire à sa mère et de garder le secret jusqu’à la fin ?
Mauvaise idée… Aisling savait que Samarah ne rendrait jamais coupable d’une telle complicité et qu’elle s’empresserait d’aller s’entretenir avec sa mère en une discussion des plus sérieuse. Alors quoi ? Dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité, afin qu’elle devienne un pathétique objet de pitié ? Faute de remède, sa mort prochaine était une certitude et l’adolescente ne voulait pas voir, dans les yeux de sa mère une éternelle tristesse et un constant sentiment de culpabilité. Sans parler, bien entendu, du regard de tous les autres… Les élèves de l’institut, les professeurs… Le malaise permanent inhérent à ce genre de situation, semblable à celle d’une personne condamnée à mort par une leucémie ou le sida. Savoir que l’on allait mourir avant même d’avoir eu le temps de vire était déjà une chose difficile à accepter pour Aisling, mais si en plus elle devait être considérée comme une malade incurable par tous elle ne le supporterait pas, c’était certain.
Donc, que lui restait-il comme choix ? Fuir maintenant, comme ça ? sans rien de prévu, les poche vides ? Même si l’adolescente ne doutait pas de sa capacité à repousser aisément Samarah, tout comme de sa capacité à la distancer rapidement en courant précipitamment vers l’extérieur, elle ne doutait pas, également, de la capacité de.la télépathe à la stopper –littéralement- d’une simple pensée. Non… Plus elle y pensait et plus Aisling devait se résoudre à la seule solution envisageable : dire la vérité.
Enfin… La vérité… C’était là une notion des plus relative en fin de compte. Car après tout, est-ce que une vérité n’était pas simplement une chose à laquelle les gens acceptaient de croire, que ce fut un mensonge où pas ? De toute manière, il semblait des plus évident que Samarah n’accepterait pas une explication qui dédouanerait entièrement l’adolescente, elle le savait.
‘’D’accord… C’est bon, je vais tout te dire. De toute façon je savais que je ne pourrais pas te tromper très longtemps, c’est peut-être mieux ainsi.’’
Après ces quelques paroles d’acquiescement à l’injonction de la mutante, l’adolescente poussa un soupir tout en éjectant une nouvelle gélule de sa boite qu’elle avala aussitôt d’un geste qui trahissait sa lassitude du à son état actuel. Une fois cela fait, elle pris quelques secondes avant de se relevant péniblement en prenant appuis sur la cuvette des toilettes désormais souillées. Avant de sortir, elle enclencha la chasse d’eau avant de profiter de ce bref moment afin de séparer son tube de gélules en deux. Parts plus ou moins égales La première irait rejoindre une de ses poches de pantalon, tandis que la seconde resterait dans son tube . Toutefois, l’adolescente prit soin de décoller l’étiquette de celui-ci, afin que nulle trace pouvant en identifier le contenu ne puisse être exploitable. Etant donné la nature autoritaire de la parole de la mutante, elle savait que cette dernière lui demanderait sans doute de lui donner immédiatement le tube et qu’un refus serait des plus malvenue car, alors, il confirmerait que quelque chose de vraiment grave était dissimulé. Aisling était une jeune fille pragmatique, si elle ne pouvait éviter les dégâts alors elle pouvait tout au moins les limiter le plus possible.
Une fois le tube glisser dans son autre poche, Aisling déverrouilla la porte de la cabine et l’ouvrit doucement tout en essayant de retrouver une certaine contenance qui ferait quelque peu oublier sa pâleur. De peur d’affronter le regard courroucé et sans doute suspicieux de la cerbère, elle détourna son regard de celle-ci et tâtonna lentement jusqu’à un des lavabos avant d’en ouvrir le robinet. Une fois le flot liquide translucide se déversant en spirale dans la cuvette de porcelaine blanche, Aisling se pencha en avant afin de s’asperger longuement le visage d’une eau salvatrice. Outre le fait que cela lui faisait bien entendu du bien, ce temps volé lui offrait également un temps de réflexion appréciable pour trouver une raison valable à son état, sans pour autant avouer exactement les faits.
Après un certain temps, Aisling se redressa, referma le robinet et, toujours en tournant le dos à Samarah, s’empara d’une serviette afin de s’essuyer le visage. Tout en s’exécutant, l’adolescente dit à l’encontre de la mutante :
‘’je suis désolée de t’avoir dit… Ca… Je n’aurais pas du, pardonnes-moi s’il te plait. Tu as le droit d’avoir des secrets après tout, je ne suis rien pour toi, on n’a même pas un quelconque lien de parenté, alors tu n’as pas à me confier quoi que ce soit si tu n’en a pas envie.’’
Outre une rallonge de temps bienvenue, le propos de Aisling visait à adoucir l’apparente sévérité de la cerbère en jouant sur l’affection que celle-ci pouvait lui portait. C’était tout aussi faux que cruel que de dire qu’elle ne représentait rien pour Samarah et elle le savait parfaitement. Mais en dépit de toute sa culpabilité intérieure, Aisling savait qu’elle devait tout faire pour conserver son secret… Son véritable secret et non pas celui qu’elle s’apprêtait à avouer à la femme derrière elle. A nouveau, un soupir fusa de ses lèvres et enfin elle osa, le regard bas et triste, se retourner afin de faire enfin face au courroux de celle qu’elle considérait comme une seconde mère. D’une petite voix hésitante, l’adolescente commença alors à se confesser tout en tordant la serviette entre ses mains :
‘’Tu sais… C’est difficile de se lever si tôt le matin pour aller à Londres. Il y a aussi le fait de rentrer si tard à l’institut, à peine le temps de faire mes devoirs, de prendre une douche et de manger avant de finalement aller au lit pour me lever encore et de recommencer encore et encore… Ce que je veux dire c’est que… Je ne suis qu’une simple humaine, je n’ai pas un quelconque pouvoir d’endurance où autre tu sais… Alors…’’
Ailsing se tut l’espace d’un instant, semblant hésitante à devoir poursuivre son terrible aveu. Mais finalement, elle reprit dans un énième soupir :
‘’Je ne voulais pas décevoir ma mère, tu la connais n’est-ce pas ? Elle m’aurait ordonné d’abandonner le lycée pour reprendre ma scolarité à l’institut. Ce que tu as dans la main, c’est… Un moyen de tenir le coup encore un an, juste une toute petite année avant l’université… C’est… Des amphétamines en fait, c’est tout. Je connais quelqu’un qui connais quelqu’un… Tu vois…’’
Se taisant, Aisling fit un timide pas en avant tout en conservant son attitude hointeuse t ajouta tout aussi timidement :
‘’Ne dis rien )à ma mère s’il te plait, je te promets d’arrêter d’en prendre si tu fais ça. Tu penses peut-être que je ne le mérite pas, mais pense à ma mère, pense à ce qu’elle va ressentir si jamais elle s’aperçoit qu’elle n’a rien vu. Elle est médecin, elle risque de se sentir coupable de ne rien avoir remarqué… Elle ne mérite pas ça tu sais, vraiment pas… Je suis vraiment désolée, ne me détestes pas pour ça s’il te plait Samarah, je ne le supporterais pas.’’
Acheva finalement l’adolescente, en s’élançant dans les bras de la cerbère afin de court-circuiter le moindre reproche éventuellement à venir. La mutante n’étant pas très à l’aise avec une proximité aussi intime, l’adolescente espérait que cela la déstabiliserait bien assez afin de la convaincre. Si en plus elle pouvait en oublier de lui demander son tube de gélules, ce serait vraiment parfait. Ailsing avait cependant bien conscience que prendre des amphétamines de la sorte était une chose dangereuse, mais l’était-ce plus que celle d’être une morte en devenir à cause d’un vaccin injectée à sa propre mère ?
Quitte à devoir avouer une chose grave à Samarah qui ne lâcherait de toute façon pas le morceau, pour Aisling, le choix était vite fait.
Joshua venait à peine d’intégrer l’Institut. Mais il avait déjà l’envie de se changer les idées. Il avait vu les différentes publicités affichées vantant le spectacle d’une grande concertiste russe. C’était donc une bonne opportunité de prendre un peu l’air. Il y avait un HIC même deux : premièrement le pub Soul of Ireland n’était pas à la porte d’à côté, il fallait au moins compter une heure de bus ; deuxièmement il est fort probable qu’un adolescent ne soit pas autorisé à rentrer seul dans un pub…Qu’importe il saurait improviser sur place !
La bonne nouvelle pour cette échappée était que Lady Lemington était également de sortie, on ne sait où ! Qu’importe tant que ce n’est pas à ce pub ! Il évitait ainsi tout un questionnement sur son petit tour même s’il était fort probable qu’elle l’apprenne après. Elle aurait certainement interdit de s’y rendre à moins d’être accompagné par un garde-chiourme, ce qu’il ne voulait pas. Mais bon, tant qu’il rentrait avant minuit, il n’enfreignait aucun règlement de l’Institut.
Cette sortie le mettait dans un réel état d’excitation. Le voyage dans le bus lui parut interminable. Il sautillait des genoux tellement qu’il avait hâte d’autant qu’il s’aperçut qu’il avait sous estimé le temps du trajet. Il allait louper le début du concert !
C’est au pas de course qu’il arriva devant l’établissement lorsque le bus le déposa à une centaine de mètres. Il enfonça sa tête bien au fond de sa casquette pour cacher son visage. Il jeta un coup d’œil par-dessus la vitre et s’aperçut que les lumières étaient éteintes. De plus, il régnait un certain brouhaha peu ordinaire dans un concert. Peut être qu’ils râlaient parce que la concertiste était en retard ? Joshua ne chercha pas plus à trouver une explication car là il avait une excellente opportunité pour se glisser incognito dans le pub. Les deux HICS venaient d’être surmontés avec succès. Il resta devant l’entrée, un petit instant, pour prendre connaissance des lieux. C’était un peu compliqué de le faire avec cette obscurité. C’est alors que les ampoules s’allumèrent. Il vit aussi la concertiste sur scène qui se préparait à jouer. Il avait trop hâte !
L’endroit était bondé…l’idéal pour passer inaperçu. Son regard croisa deux places libres près d’une table. Il n’hésita pas une seconde allant s’assoir sur la banquette en bois dont il n’aimait guère la rudesse. Sur la table face à lui, il restait des consommations entamées. Il se pencha sur l’un des verres pour humer le contenu : ça sentait le café…
* Sais pas si les gens se sont absentés mais comme dit le proverbe qui va à la chasse perd sa place…*
Joshua était à dix mille lieux de savoir qui se tenait à la place même où était assise, il y a quelques instants, Miss Lemington…
Nakor
Type Gamma
Sujet: Re: [RP] Irish coffee et concerto Jeu 21 Aoû 2014 - 17:56
Nakor s'attendait à de nombreuses réactions mais pas forcément celle là. Voilà que le pauvre Tony recracha sa bière toute entière par le nez. En plus d'être absolument dégoutant, ce genre de phénomène était aussi très désagréable pour celui chez qui cela se produisait. Le professeur arqua donc un sourcil et recula perceptiblement son visage de quelques centimètres. Tony reprit contenance et plaça une petite phrase qui évita au reste du pub tout entier de se concentrer sur eux deux. Nakor respira longuement puis souffla tout l'air qu'il avait absorbé, comme pour reprendre contenance. Comme son jeune homologue français retrouvait lui aussi contenance, ils continuèrent comme si de rien n'était. Un large sourire sur le visage du jeune homme et des messes-basses entre les deux compères du moment s'en suivirent
"Samarah Lemington vous aurait donc parlé de moi? C'est plutôt flatteur ... à moins qu'elle ne l'ait fait en des termes qui ne le sont pas!"
Puis lui aussi se mit à rire comme le gentil grand père qu'il était parfois. Puis il fut question de tire au lance roquette, de surnom assez révélateur et de trou dans la cour. Ce fut au vieillard d'ouvrir de grands yeux au point de presque les voir sortir de leurs orbites. Mais quel pouvoir possédait-il donc? Un explosif ambulant? Une source d'énergie déplaçable? Nakor ouvrait mentalement un panel immense de caractéristiques improbables et préféra rester le bon cartésien qu'il était : il allait attendre d'avoir une démonstration pour poser de plus amples questions et cesser d'affabuler. Monsieur DiFury trinqua donc, en manquant une occasion de se taire. Mais Nakor s'en fichait un peu aussi, emporté par l'enthousiasme communicatif de son jeune ami. Il trinqua donc et répondit à sa petite question, un peu surpris des suppositions du jeune garçon
"Comme Samarah? Non absolument pas non, les dieux m'en préservent, j'aurai trop tendance à vouloir faire de vilaines choses à mes étudiants les moins appliqués!"
Un petit regard en coin signifiant clairement : "à bon entendeur, salut" puis il continua en baissant la voix le plus possible. Tony lirait presque sur les lèvres tant c'était bas dans ce pub infernal ou tout le monde beuglait comme des veaux
"Et heureusement ma faculté n'est pas de faire tourner des pièces de monnaie ... quelle étrangeté cela serait! J'ordonne aux métaux. A tous les métaux et c'est une classe chimique vaste car de très nombreux atomes qui constituent notre monde sont des atomes qui, lorsqu'ils se réunissent entre eux, donnent naissance à des métaux. Mon champ d'action est assez vaste finalement et mon contrôle est notablement non négligeable dira-t-on."
Puis il se mit à rire, il n'allait pas déballer sa classe de mutant ni l'envergure de ses pouvoirs, mais oui il pouvait contrôler de très grosses structures ou des minuscules, jusqu'au fer contenu dans les globules rouges. Il remarqua alors un jeune garçon en approche, mais resta concentré sur le flamboyant Tony.
Tony DiFury
Type Alpha
Sujet: Re: [RP] Irish coffee et concerto Mar 6 Jan 2015 - 19:33
Tony tendait l'oreille au maximum pour saisir les paroles de l'aimable vieillard qui semblaient se noyer dans le vacarme ambiant. Heureusement, d'un certain point de vue. Le professeur pouvait donc commander au métal ? Impressionnant... Les possibilités qu'offrait ce genre de capacité était tout simplement immenses.
Mais pour l'heure, puisqu'ils parlaient en français, Tony ne put s'empêcher une citation.
« Ah bah oui... Parce que le dire c'est bien, mais le « fer », c'est mieux ! »
Et de s'esclaffer de sa blague nulle.
Du coin de l'oeil, Tony crut apercevoir le mec louche de tout à l'heure en train de bidouiller quelque chose, mais il était tellement absorbé par sa conversation avec le professeur Nakor qu'il n'y prêta guère plus d'attention. Un professeur qu'il respectait, qui le faisait rire, et qui de surcroît parlait sa langue maternelle ! Voilà qui promettait de bonnes choses pour l'avenir ! Un sourire jusqu'aux oreilles, il voulut poursuivre.
« C'est vraiment un truc de dingue ! Dites m'en plus, comment ça marche ?? »
Loin derrière le dos du vieil homme, le drôle de type souriait de toutes ses dents à la serveuse qui lui avait foutu un râteau un peu plus tôt. La jeune fille, les bras croisés, semblait encline à accepter ce qui semblait être des excuses. Jusque là, tout allait bien... Une question surgit alors dans l'esprit de Tony.
« Mais dites moi professeur, qu'est ce que vous faites ici, dans ce... »
Il s'interrompit aussi sec, fixant ce maudit mec bizarre par dessus l'épaule de son interlocuteur : Il venait de tendre un verre à la jeune femme, avec un sourire aussi innocent que celui d'un assureur qui s'apprête à faire signer un contrat foireux. L'expression joyeuse du grand blond fondit comme neige au soleil. Oh oh...
« Je reviens tout de suite. », lâcha t'il en se levant brusquement, bousculant légèrement un jeune garçon qui passait par là. Il s'excusa à demi mots sans un regard, trop concentré sur le drame qui était sur le point de se produire.
Slalomant entre quelques poivrots, il rallia l'alcôve qui abritait l'entrée des toilettes, posant la main sur le bras de la serveuse qui ne se doutait de rien et qui le regarda d'un air surpris. En le voyant arriver, le type se hâta de ranger quelque chose dans sa poche.
« Ahem... Vous ne devriez pas boire ça. Je crois bien l'avoir vu mettre quelque chose dedans... »
L'autre réagit au quart de tour.
« Non mais dis de quoi j'me mêle p'tit con ? ».
À ces mots, la jeunette sembla prise d'un doute et l'interrogea.
« C'est vrai ??? »
Le mec lança un regard noir au jeune français, puis devint subitement doux comme du miel en répondant à la jolie jeunette.
« Mais non mais pas du tout ! Tu vas pas croire ce pauv' connard quant même ? Hein ? Bon ! »
Le connard en question reniflait le mensonge à plein nez. Le grand punk en aurait mis sa main à couper. Plantant son regard bleu-vert dans celui du malfrat, il proposa donc en haussant les épaules.
«Eh ben vas-y, bois-le alors. Si je me suis trompé, t'as rien à craindre non ? Et je paye le suivant... »
Le regard du type sauta de Tony au verre dans les mains de la serveuse, du verre à la serveuse, de la serveuse au verre, puis du verre à Tony. Il lâcha une bordée d'injures que le français ne prit même pas la peine de traduire. La jeune femme, elle, semblait avoir comprit aussi bien que le grand blond qu'elle avait faillit se faire blouser.
Aussi décida-t' elle d'envoyer le contenu douteux de sa boisson directement à la tronche du malotru.
Naturellement, après s'être essuyé les yeux, celui-ci répliqua d'une grosse mandale dans la jolie bouche de mademoiselle en la traitant de putain.
Le français, chevaleresque mais un peu con, le repoussa vivement et vint se mettre entre lui et la jeune femme.
Tony n'eut pas même le temps de comprendre ce qu'il se passait qu'il recevait un magnifique uppercut dans le menton. Sous la force du coup, il fut projeté à travers la porte des toilettes des filles, dont le verrou céda sous l'impact. Il se réceptionna lourdement sur le carrelage glacé, grimaçant de douleur. Sa vue était légèrement brouillé, mais il crut néanmoins reconnaître l'une des occupantes des lieux.
« Miss Lemington ? »
Il lui sourit niaisement, mais l'autre enfoiré dont la tentative de viol avait lamentablement foirée revint à la charge, le releva, le plaqua contre le mur, et se mit à le rouer méthodiquement de coups. Tony ne pouvait qu'encaisser, parant maladroitement un coup sur deux en gesticulant du mieux qu'il pouvait.
Aïe... Aïe... Aïe...
Joshua Teynold
Type Alpha
Sujet: Re: [RP] Irish coffee et concerto Mer 11 Fév 2015 - 13:51
Le jeune homme fut sorti de ses pensées lorsqu'il entendit la dispute entre le punk et le jeune homme. Il tenta de comprendre l'objet de leur dispute et comprit que le grand punk était intervenu en grand chevalier blanc sauver la jeune femme... Joshua en resta bouche bée. Il connaissait peu la vie et ses dangers. Autrefois, il était sous la protection de son cocon douillet familial.
Lorsqu'il vit le français se prendre une mandale et voltiger dans les toilettes des filles, son sang bouillonnant, fit naître en lui une colère immaîtrisable. D'un bond, il se leva pour venir au secours de l'inconnu. Il allait pouvoir maître en pratique ses longues heures d'entraînement au judoka. Il agrippa le bras du forcené pour lui faire une clef de bras. Le mec fut surpris par l'audace de l'adolescent. Il tenta de résister mais plus il le faisait plus la pression sur le bras lui faisait mal. Il se résigna jusqu'à ce qu'il eut un sourire mauvais sur les lèvres à glacer le sang du jeune homme. Il comprit trop tard...Le jeune français encore abasourdi par la violence des coups n'eut le temps de l'avertir... Tout s'était passé à une vitesse grand V.
Joshua relâcha sa prise. Il gloussa un petit cri de douleur. Son visage était devenu blanc comme le linge. Et puis il s'écroula au sol, dévoilant dans son dos un jeune voyou tenant une lame dont la pointe perlait de sang...La salle était plongée dans un silence d'effroi. Le bagarreur regarda son acolyte et dans l'expression du silence ils décidèrent de décamper au plus vite.
Le regard de Joshua était plongé dans le noir. Puis enfin la lumière. Il était maintenant à une table, celle de sa cuisine familiale. Sa mère lui cuisinait des pancakes et son père lisait le journal. Sa mère arborait à chaque fois son plus beau sourire matinal et réconfortant. Il avait envie de la rejoindre et de la serrer très fort dans ses bras mais il ne pouvait pas comme s'il était collé à sa chaise. Aucun mot n'arrivait à sortir de sa bouche. Il s'aperçut alors que sa mère ne le voyait même pas. Elle venait de servir son père et lui rien. Il était comme un étranger, un fantôme...Il avait la boule au ventre, un malaise indescriptible. Il fut focalisé alors sur un seul bruit, un battement dont le son se réduisait petit à petit jusqu'à devenir sourd. Il mit la main sur son cœur et il comprit. Le noir l'enveloppa de nouveau. Il poussa un dernier hurlement sourd pour quiconque.
Joshua, à terre, gisait dans son sang. Il ne bougeait presque plus à part sa poitrine soulevée par sa respiration. Mais jusqu'à quand ?
Miss Lemington
Type Omega
Sujet: Re: [RP] Irish coffee et concerto Ven 12 Juin 2015 - 0:59
Lentement, la porte s’ouvrit et la jeune Aisling sortit. Sans un regard pour la mutante, elle se dirigea vers les lavabos et prit quelques instants pour se rafraîchir. Samarah la laissa faire tout en l’observant du coin de l’œil, consciente que l’adolescente profitait des dernières secondes de répit qu’elle pouvait espérer avoir avant d’affronter la Cerbère. Celle-ci, bras croisés attendait qu’Aisling prenne la parole. L’adolescente n’avait plus le choix. Elle allait devoir avouer ce qu’elle cachait à présent bien mal et dévoiler le fin mot de ses petites manigances. La voix d’Aisling parut d’abord incertaine, puis les mots s’enchaînèrent petit à petit dans un début d’explication. Au fur et à mesure de son récit, la voix d’Aisling reprenait de l’assurance. Samarah avait eu le temps d’imaginer beaucoup de choses… mais pas cette possibilité-là. Comment pouvait-elle deviner à ce stade que l’adolescente était pourtant encore loin de la vérité ? Cela paraissait tout à fait plausible.
"Je peux comprendre que cela ne soit pas évident pour toi, cela dit, je te rappelle qu’il s’agit de ton choix. Tu as toujours été la bienvenue pour suivre les cours de l’Institut."
La voix de Samarah demeurait ferme malgré tout. Aisling avait insisté, presque supplié sa mère pour pouvoir étudier en dehors de l’Institut, à la grande stupéfaction de la mutante. Elle n’avait jamais très bien compris sa décision, mais à défaut, elle l’avait acceptée, peu incline de s’immiscer dans la vie privée de l’adolescente
"Si tu ne te sens plus d’assumer les trajets, tu peux parfaitement revenir suivre ta scolarité à l’Institut pour le dernier trimestre"
Il allait sans dire que cette option rassurerait tout le monde, Samarah la première, au vu des récents évènements qui avaient secoué la capitale anglaise ces derniers temps.
"Cela te laisserait la possibilité de…"
Et puis, Aisling prononça le mot fatidique. Amphétamines. La mutante se raidit immédiatement. Elle savait les ravages que l’addiction provoquée par des drogues pouvait engendrer chez ses victimes. Mais avant même qu’elle n’ait pu, ne fut-ce que commencer le début d’un sermon qui s’annonçait monumental, l’adolescente se précipita dans ses bras.
Ce geste, tout aussi inattendu que calculé, eut l’effet escompté. Non sans être aidé par les caprices du destin. Aisling, dans une tentative désespérée pour échapper au courroux de la mutante, se jetant à corps perdu dans ses bras, Samarah aurait encore pu le gérer sans trop de difficultés.
Mais la bagarre soudaine de l’autre côté de la porte, l’apparition fracassante de Tony à travers la porte, l’intrusion dans les toilettes du forcené qui s’en prenait violemment à Tony et la tentative (non) héroïque de Joshua (d’ailleurs, que faisait-il dans ce pub ?) pour s’interposer face au molosse… se révélait autrement plus ardu comme situation à maitriser. La scène sembla se dérouler au ralenti avant que Samarah ne réagisse finalement. Elle s’écarta d’Aisling. Son regard se porta successivement sur Tony, l’adolescente et le jeune Joshua qui gisait dans son sang. Le voyou qui l’avait poignardé quant à lui, fut promptement et mentalement expulsé des toilettes par la mutante alors qu’il rouait de coups le pauvre Tony. Il s’écrasa lamentablement sur une table qui céda sous son poids. Mais il semblait décider à en découdre car cela ne l'empêcha pas de vouloir encore revenir à la charge. C'était un coriace ! Ou un abruti...
Dans la salle, l’agitation créée sur son passage interrompit à nouveau le concert de la Sibérienne. La musicienne, toujours sur scène, eut cette fois toutes les peines du monde à ne pas laisser paraitre son agacement. Ces conditions n’étaient pas dignes de son talent ! Mais elle se retint de faire un scandale, ce n’était pas dans ses habitudes. La Sibérienne savait garder sa dignité. Et ce, en toutes circonstances. Comme tout le monde dans la salle, elle chercha du regard la source de cette nouvelle interruption. Elle aperçut du mouvement du côté des toilettes, dans le fond de la salle.
Et dans ces toilettes, Samarah allait devoir opérer par ordre de gravité tout en gardant son sang-froid. "Non mais quel idiot" ! laissa-t-elle échapper malgré elle en s’approchant de l’adolescent inconscient.
Elle posa ses doigts fins sur le cou de Joshua pour essayer de trouver son pouls. Elle le sentit, mais faiblement. Il fallait agir vite sinon… Déjà, des curieux pointaient le bout de leur nez à travers l’embrasure de ce qui avait été une porte.
"Au lieu de le laisser mourir, allez chercher de l’aide et appelez une ambulance immédiatement !" s’emporta la mutante qui sentait la colère monter. Le comportement de ces quelques curieux était de ceux qu’elle ne supportait pas. Observer sans agir, venir renifler le sang pour espérer côtoyer de près la mort… Une réaction tristement humaine, hélas.
Le ton de sa voix, assuré malgré la situation, eut au moins pour effet d’en faire réagir un parmi l’attroupement. Sans doute le plus intelligent. Celui-ci fit demi-tour sans attendre et se rua vers le bar pour aller chercher de l’aide. Si le pub avait organisé ce concert en respectant les normes de sécurité, une première équipe médicale devait au moins se trouver sur les lieux, pour parer aux incidents susceptibles de se produire lors de ce genre de soirées. Cependant, dans notre cas, une éventuelle gueule de bois venait d’être remplacée par une attaque à main armée sur un adolescent. Ce qui se révélait autrement plus dramatique qu’un jeune complètement alcoolisé!
Tout en maintenant sa main sur la plaie pour la comprimer, Samarah s’inquiéta à présent de l’état de Tony. Il saignait du nez et son visage n’était pas très joli à voir. Il serait probablement tuméfié d’ici quelques heures. Mais contrairement à Joshua, il était encore conscient
"Est-ce que tu peux te relever ? Si oui, je vais avoir besoin de votre aide à tous les deux en attendant les secours, dit-elle en se tournant vers Aisling qui n’avait pas bougé depuis le début de la bagarre. Il faut continuer de comprimer la plaie et veiller à ce qu’il n’avale pas sa langue en cas de convulsions"
La mutante ignorait en effet l’étendue des lésions internes et il s’agissait là de la base des quelques notions de secourisme qu’elle possédait. Il fallait également veiller à ce que le blessé ne bouge pas, mais dans le cas de Joshua, ce n’était pas vraiment ce qui inquiétait le plus la mutante…
Dans la salle, toute l’attention était à présent dirigée vers les toilettes où, d’après la rumeur qui gonflait, il y avait eu une sacrée bagarre et peut-être même un mort ! Sur scène, la Sibérienne n’avait toujours pas bougé, mais son assistant, le technicien qui avait réparé l’éclairage précédemment, s’était rapproché d’elle et lui murmura à l’oreille
-и что теперь нам делать?
La Sibérienne lui répondit sans un regard, toute son attention portée vers le fond de la salle
-Мы, попробовать другой подход. Был слишком неожиданным для поддержания первоначального плана
Dans l’agitation, Samarah n’avait pas perçu l’appel mental de Nakor. Elle pénétra son esprit sans se douter qu’il avait tenté de la joindre. *Nakor ? Est-ce que tu peux nous rejoindre dans les toilettes? Au diable la pudeur, l’un des nôtres est blessé. Et si tu pouvais prier les responsables de se bouger pour nous faire parvenir l’équipe médicale en attendant l’ambulance, ce serait parfait !*
Il n’y avait plus qu’à attendre. Mais les minutes s’annonçaient longues… Au milieu de ce drame, la mutante tentait de relativiser et de ne pas céder à la panique. Honteusement, elle se sentit presque soulagée –assez égoïstement- de voir qu’Aisling semblait avoir oublié ses suppositions à son égard. Même si, pour sa part, elle n’avait rien oublié des aveux de l’adolescente. Elles devraient toutes les deux remettre la fin de leur conversation à plus tard. La mutante lança d’ailleurs un regard lourd de sens à la jeune fille… Elle n’en n’avait pas encore fini avec elle, malgré qu’une fois encore, le destin semblait avoir été en faveur d’Aisling… Le répit ne serait que de courte durée
Samarah lança un coup d’œil au garçon qui se vidait, lentement mais sûrement, de son sang entre ses mains.
"Il faut que tu tiennes le coup, Joshua. Les secours ne vont pas tarder à arriver…"
On avait dit une soirée tranquille ? Une chose impossible pour la mutante !
Dernière édition par Miss Lemington le Ven 27 Juil 2018 - 13:22, édité 1 fois
Virginie Parish
Type Sigma
Sujet: Re: [RP] Irish coffee et concerto Ven 27 Juil 2018 - 12:35
Le Soul of Ireland organisait une soirée. Un concert, atypique, dont la publicité se faisait dans les rues de Londres, par le biais des étudiants. Virginie Parish avait un flyer dans les mains alors qu'elle prenait tranquillement la direction du métro. Elle finissait à peine une permanence à une antenne de la Liberty-Corporation, ayant accepté de remplacer un collègue au pied levé, pour qu'il puisse garder sa fille malade.
Elle connaissait le pub en question, pour être passé devant de nombreuses fois, sans jamais avoir poussé la porte. Il ne se trouvait pas dans le coin où elle devait aller pour rentrer à l'Institut. Aller seule là-bas était pas le genre de chose que la demoiselle ferait naturellement. De plus, l'horloge holographique indiquait une heure déjà bien avancée dans la soirée. Le concert avait déjà commencé depuis un moment. En soi, tout lui recommandait de suivre son idée de base : rentrer prendre une douche.
Mais, tandis qu'elle s'éloignait de la station de métro, Vivi reçu un message sur son communicateur. Un collègue du Fil, lui demandait si elle allait bien. Lui demandant de répondre rapidement. Le ton pressant du message intriguait un peu la jeune fille. Elle le rassurait en quelques mots. Lui demandant par la même la raison de son alarme. C'est ainsi, qu'elle su que la prestation de la Sibérienne, était en train de virer en bain de sang. Il s'était inquiété, parce qu'il savait d'une connaissance commune, que plusieurs personnes de l'école pour mutants, se trouvaient sur les lieux.
Parish s'était brusquement stoppée. Sa silhouette immobilisée en pleine rue. Elle attrapait son téléphone personnel pour envoyer un message à la directrice de l'établissement. Si des élèves étaient bien là-bas, alors Samarah serait la plus concernée pour faire intervenir une aide. Sans attendre de réponse Vivi tournait les talons afin de se rendre sur le lieu dans l'immédiat. D'abord, elle gardait le pas d'une marcheuse un peu pressée. Mais, au fur et à mesure que son imagination s'affolait, sa foulée augmentait. Bientôt, elle se retrouvait à courir à travers Harlow, sous les regards des passants étonnés.
A bonne foulée, et avec la constitution qui était la sienne Résilience, avait parcouru la distance en un temps record. Certes, un bus l'aurait peut-être déposée un peu plus vite. Mais ce marathon nocturne lui avait permis de juguler, une partie, de la peur qui lui serrait les entrailles depuis la nouvelle. Lorsqu'elle arrivait en haut de la rue du pub sa nervosité augmentait d'un cran. Elle replaçait la hanse de son sac sur son épaule et franchissait les quelques mètres en scrutant l'entrée.
Il y avait du monde. Il y avait beaucoup trop de monde au mètre carré pour elle. Les effets de la claustrophobie se faisait sentir en moins de deux. Heureusement, son appréhension était la plus forte. Elle profitait de son agilités pour pénétrer dans la salle principale, jouant un peu des coudes. Son ouïe captait des bouts d'informations. Les gens parlaient d'une bagarre, de sang, des toilettes. Vivi s'arrêtait au milieu de la foule, cherchant des yeux la zone dite.
Elle repérait les bribes de verres sur le sol, les gens amassés et surtout les cris. C'était là la zone de conflit. Une fraction de seconde, elle avait l'impression d'avoir reconnu un visage. Elle n'avait pas besoin de plus pour reprendre son avancée. Au fur et à mesure, elle commençait à entrevoir le tableau. Son ventre se nouait avec force, à la vue de son camarade gisant sur le sol.
_ « SAMA... Le Français était-là aussi, visiblement aux prises avec l'un des agresseurs. _ « TONY !!!
Cette fois Vivi accélérait le pas. Elle arrivait dans le dos du grand gaillard, qui s'en prenait à son ami. Elle évaluait rapidement les risques pour Tony, fouillant l'espace des yeux, elle ne trouvait rien de plus efficace que son sac, qu'elle attrapait par la hanse pour l'envoyer dans le crâne de l'inconnu. Elle profitait de la seconde de surprise pour passer sur le côté, plaquer ses mains contre les cotes du coupable et le pousser de toute ses forces en direction du mur le plus proche. Elle espérait qu'avec ça, le mec serait mis à bonne distance de Tony, que le pauvre puisse se redresser et battre en retraite.
_ « TONY... VA AIDER SAM ! J'arrive... Marmonnait-elle en plaquant l'inconnu contre le mur, comme s'il ne pesait pas grand chose. Une petite lueur accusatrice dans le regard, elle le tenait en respect. Tout de même la nature était bien faite. Une force en puissance dotée d'un tendre cœur... Si ce n'était pas la preuve que l'Humanité en était l'un de ses plus beaux paradoxes.
HRP:
Par la proposition de Sam', je vous rejoint. ^^
Aisling O'Hegarty
Type Alpha
Sujet: Re: [RP] Irish coffee et concerto Sam 28 Juil 2018 - 18:18
C’était moche… C’était même très, très, très moche… Mais dans une situation désespérée, on employait des moyens tout aussi désespérée. En l’occurrence Aisling avait tapé dans l’un des points faibles de Samarahn à savoir son inexpérience des gestes tendres avec un autre être humain. Elle n’en était vraiment pas fière, mais il fallait absolument qu’elle limite les dégâts afin de pouvoir, plus tard, rattraper la situation tant que faire se peux.
Alors que la jeune irlandaise se calait confortablement contre la poitrine de la télépathe tout en enfouissant son visage au creux de sa frêle mais néanmoins fiable épaule britannique, la réalité du monde extérieur vint brutalement faire irruption dans les toilettes pour femmes de l’Irish coffee… Et quelle réalité ma foi ! La porte des sanitaires s’ouvrit brusquement et dans un fracas témoignant de la violence de l’acte, deux corps surgirent tout aussi brutalement dans l’espace clos, mettant ainsi fin à l’état de grâce que Aisling avait pourtant mis tant de soin à créer.
Machinalement, sa tête quitta son doux refuge et son regard se dirigea vers les deux intrus ; Quand elle reconnu Tony, une certaine surprise s’empara de son esprit tandis que Samarah se sépara d’elle rapidement afin s’occuper de cette nouvelle situation dont elle se serait, sans le moindre doute, bien passé. La jeune irlandaise recula sans vraiment y penser, réagissant de manière inconsciente afin de ne pas être une gène. Elle en profita alors pour analyser la situation avec un peu plus de recul et d’attention et c’est la qu’elle compris vaguement, sans pour autant comprendre le pourquoi du comment de la chose.
Tony était en train de se battre avec un inconnu et apparemment ce dernier ne semblait pas vraiment disposé à se calmer vu les dégâts qui avaient déjà commencé à s’accumulé sur le visage du mutant. C’est à ce moment là, que ladite situation devint totalement surréaliste : Joshua apparut à son tour dans la pièce et, avant que Aisling n’ai eu le temps de se demander que qu’il pouvait bien faire ici, il se jeta héroïquement, ou stupidement selon les points de vues, entre Tony et son mystérieux agresseur. Etre un héros au cinéma c’était cool, la grande classe… Etre un héros dans la réalité, cela signifiait généralement finir avec un couteau dans le corps. C’est exactement ce qui arriva à l’adolescent, qui s’écroula presque aussitôt sur le sol en se cabrant légèrement suite à la violente pénétration aiguisé qui lui transperça impitoyablement le dos.
Aisling ne pu réprimer un sincère et fugace mouvement exprimant le choc que la scène lui avait fait ressentir, Juste avant que Samarah ne décide finalement de prendre les choses en main et de se débarrasser de l’agresseur son non de manière assez brutale. Elle reporta ensuite toute son attention sur le malheureux Joshua qui gisait au sol, tentant tant bien que mal de ralentir l’hémorragie qui avait commencé à déverser le liquide écarlate de l’adolescent sur le sol des toilettes pour femmes du pub. Un esprit malicieux dirait sûrement que là, maintenant, on était vraiment dans un pub irlandais avec cette bagarre, mais la situation n’avait pourtant rien d’amusant.
Samarah s’en prit ensuite à la foule de curieux qui avait reniflé l’odeur du sang et qui, peut-être, espérait voir un mort au moins une fois dans leur vie, leur faisant sèchement la morale et les exhortant à se rendre utile en allant chercher les secours. L’un deux s’exécuta et fila dans la direction opposé à l’action, mais l’agresseur tenta de revenir afin de poursuivre sa tâche. Ce qui n’échappa nullement à Samarah, qui interpella à son tour Tony et Aisling afin qu’ils viennent lui prêter main-forte avec Joshua. Sans doute afin de pouvoir s’occuper avec plus de facilité du dit agresseur.
Après un moment d’hésitation, la jeune irlandaise se reprit et vint rapidement s’agenouiller auprès de la télépathe Et de Joshua. En regardant lmes mains ensanglantés de Samarah, Aisling ne pu s’empêcher de se dire qu’il était dommage que sa mère ne soit pas avec eux ce soir. C’était elle le médecin après tout, alors elle saurait certainement ce qui fallait faire dans ce genre de situation. Mais elle n’était pas ici et prenant son courage à deux mains l’adolescente dit à Samarah :
‘’Je vais compresser la plaie, laisse moi faire.’’
Ce n’était pas qu’elle en connaissait plus sur le sujet que la télépathe, mais faire un point de compression demandait un minimum de force et, sur ce point, Aisling était assurément bien au-dessus de Samarah. Avant que celle-ci ne puisse faire quoi que ce soit envers l’agresseur qui revenait à la charge, ce dernier fut brutalement stoppé dans son élan par… Un sac à main ? Voilà qui était aussi surprenant que la situation en elle-même en vérité. Bien que concentré sur l’effort musculaire qu’elle effectuait afin de ralentir au maximum la vitesse de propagation du liquide sanguin de Joshua sur le sol, Aisling remarqua du coin de l’œil que cet agresseur d’agresseur n’était autre que Virginie.
Cependant, loin de s’interroger sur la présence inattendu de cette dernière à l’Irish coffee, Aisling se surpris à penser que, en dépit de la gravité de la situation, elle tombait plutôt bien pour détourner l’attention de Samarah de sa propre personne. Mais le regard au lourd silence de celle-ci avait été très clair, elle n’oublierait pas éternellement. C’était comme une promesse silencieuse, une terrifiante et incontournable manière de communiquer dont la télépathe maîtrisait assurément les arcanes.