Forum de Jeux de Rôle Futuriste - Inspiré des Mutants de Marvel (X-Men)
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Il n’y avait absolument aucun bruit dans son bureau. Une condition indispensable pour se préparer mentalement à l’exercice que la mutante s’apprêtait à faire et qui allait demander une concentration extrême. Assise à son bureau, les yeux fermés, Samarah inspira longuement. Fouiller un esprit, en temps normal, ne nécessitait pas autant d’efforts de sa part. A son niveau, elle l’exécutait même assez facilement. Mais aujourd’hui, les choses étaient quelque peu différentes. Elle allait investir l’esprit de plusieurs personnes quasi simultanément à la recherche de détails qui lui avaient échappés lors de l’intrusion de Louis Désiré et cela, dans l’espoir de recroiser les évènements afin d’en établir une chronologie précise et avec beaucoup de chance, d’y débusquer l’un ou l’autre point faible du mutant fou passé inaperçu durant le chaos. Revivre le traumatisme collectif une seconde fois pour tenter de le combattre. Il ne fallait pas être très saine d’esprit pour accepter de se replonger dans l’horreur. Ou bien alors, sacrément déterminée.
En outre, l’adage n’avait pas tort d’affirmer qu’il y avait bien plus d’informations dans plusieurs têtes que dans une seule. Et ce ne serait pas tant le nombre d’esprits à fouiller qui s’avérerait difficile pour la mutante mais plutôt le flot d’informations à gérer, qui déferleraient dans son propre esprit en même temps. L’un après l’autre, elle consolida les filtres mentaux qui protégeaient ses pensées en permanence. Si elle pouvait ramener de ses visites mentales chez ses victimes des souvenirs qu’elle ne cherchait pas, il était également possible qu’elle laisse involontairement des traces de son passage si elle baissait sa garde. Et il était hors de question que cela lui arrive, la mutante avait hélas bien trop de choses à cacher. Surtout maintenant qu’elle éprouvait de plus en plus de difficultés à dissimuler ses sentiments ainsi que ses réelles motivations.
Elle inspira lentement une dernière fois avant d’ouvrir les yeux. Elle était prête. Elle passa machinalement sa main sur le collier qu’elle portait, au bout duquel pendait le symbole celtique que Virginie avait aperçu dans ses affaires lorsqu’ils avaient fouillé sa chambre ainsi que la bague que son filleul lui avait offerte sur la TransAtlante. La mutante portait rarement des bijoux. Mais ceux-là, de par les personnes qui les lui avaient offerts, demeuraient particuliers à son cœur et leur signification lui rappela ses priorités. C’était pour Léo mais également pour tous les autres êtres qui lui étaient chers, qu’ils soient résidents de l’Institut ou non qu’elle menait un combat journalier contre l’extrémisme de l’humanité envers les mutants. Mais aussi contre elle-même. C’était cette conviction profonde qui lui donnait encore la force de continuer, voire de se sacrifier si la situation l’exigeait. Car la mutante ne se faisait pas beaucoup d’illusions sur son état lorsqu’elle aurait terminé son inquisition mentale. Même si elle récupérait peu à peu ses capacités, elle avait conscience d’avoir frôlé la mort de près cette fois. Et son état général en restait affaibli. Elle savait qu’elle finirait la journée avec une belle migraine.
La mutante ajusta vaguement ses cheveux en un chignon, histoire d’être un minimum présentable et d’afficher une certaine contenance. En l’absence de Koyuki, elle était bien consciente qui lui revenait d’entretenir l’image de l’Institut. Elle jeta un œil à la liste des personnes qui avaient confirmé leur présence quelques jours après sa proposition, lancée lors du débriefing. Auraient-ils le courage d’aller jusqu’au bout et de confier leurs esprits à la redoutable télépathe ?
Samarah se leva et ouvrit la porte de son bureau. Ils ne devraient plus tarder à arriver. Et elle attendit en silence.
Dernière édition par Miss Lemington le Dim 4 Mai 2014 - 15:53, édité 1 fois
Nakor se leva difficilement ce matin là, l'âge n'aidant pas à avoir des genoux en béton et un dos d'acier, lui le maître des métaux avait souvent du mal à se rétablir en position droite quand il avait passé sa nuit allongé. Il se frotta doucement les cuisses afin de ramener un peu de chaleur dans ses vieilles jambes et se leva. Il passa ses pieds dans ses pantoufles et alla jusque devant son miroir.
"Vieux bouc!"
Se lança-t-il à la volée en se passant la main sur le visage. Il se décida donc et entra dans sa douche. Une fois ses ablutions terminés, et ce, comme depuis plus de soixante ans, il enfila son pantalon à pince noir, sa chemise chaque jour d'une couleur différente, aujourd'hui le bleu azur, ses chaussette, ses chaussures de ville et rentra sa chemise dans son pantalon machinalement en enfilant ensuite sa ceinture. Ce manège dura un peu plus de vingt cinq minutes tant l'âge et les récents événements l'avaient fatigué. Il était sorti rétabli au niveau de son bilan sanguin, hier soir de l'infirmerie. Mais il faudrait encore quelques jours pour qu'il puisse de nouveau sautiller dans les couloirs de l'Institut. Il tendit sa main et fit voler sa canne métallique jusqu'à lui. Il marcha alors tranquillement jusqu'à sa table, avala des pilules remplies de fer, de zinc et de potassium et avala un solide petit déjeuner. Il fit bouillir de l'eau et avala son thé à l'orange. Tout cela en chantonnant une petite chanson qu'il avait dans la tête sans trop savoir pourquoi ce matin là. En réalité tout ce cérémonial l'aidait à démarrer sa journée et à mettre son cerveau en marche. Lentement son imagination se réveillait, sa réflexion repartait de plus belle et ses souvenirs le travaillaient. En effet, satané maudit Louis Désiré! Un Français en plus, enfin, prétendument! Il termina sa tasse de thé et se leva, il alla jusqu'à son évier pour rincer son matériel et venait donc de prendre sa décision.
"Samarah, j'arrive!"
Le vieux professeur s'élança ainsi, en passant sa veste de costume sur ses épaules, sa canne à la main et son éternel rythme de frappe au sol. Le vieux fou craignait tout de même que, submergé par tant de souvenirs et de sensations, Nakor produise un effet brouillon dans l'esprit de la cerbère et que la jeune mutante puisse remonter à bien plus loin dans son esprit. Mais de toutes les manières il n'avait rien à cacher sur sa vie, il voulait juste éviter de souffrir trop fortement une nouvelle fois, son cœur toujours marqué par ce qui était arrivé à son épouse et son presque enfant, voilà tant de décennies. Mais il ne fallait pas mettre en avant ses peurs personnelles, le bien commun était plus important pour le monde des mutants. Surtout après cette infernale soirée au Whalen Show. Nakor arriva donc jusqu'au bureau de Miss Lemington et remarqua que la porte était déjà ouverte. Se tenait là, une femme qui s'était donné une contenance certaine, qui semblait enfin avoir compris qu'elle avait de nouvelles responsabilités maintenant qu'il était arrivé ce qu'il était arrivé à Koyuki. Hochant gravement la tête, Nakor tint ce petit discours
"Bonjour mon enfant. Je vois que tu sembles prête. Tu m'en vois ravi et soulagé. Je me tiens à ta disposition pour la fouille mentale, je te fais confiance! Il suffira de me dire ce que je peux faire pour t'aider, si quoi que ce soit est à faire."
Pendant qu'il parlait, il s'avança pour saluer la jeune mutante, ils étaient tout de même "amis" depuis pas mal d'années et le vieillard aimait encore dire bonjour aux femmes comme aux hommes. Un brin de politesse ne gâchait jamais le plaisir de personne. Il prit ensuite place sur un siège et termina en demandant
"Penses-tu que du monde va se présenter?"
Puis il attendit la suite des opérations.
Virginie Parish
Type Sigma
Sujet: Re: [RP] Traque mémorielle (post-scénar 6) Sam 5 Oct 2013 - 12:44
L’aile est du Nouvel Institut était plongée dans un silence matinal et tranquille. Après le retour en panique, les élèves comme les enseignants, profitaient que les choses se soient enfin calmées pour retrouver des forces. Derrière la porte, de la chambre 248, Virginie était bien entendue éveillée. Mais contrairement à son habitude elle ne faisait rien du tout. Elle était étendue près de Luc dont le sommeil profond et paisible la fascinait. Sa présence était toujours un réconfort. Avec lui dans la pièce la mutante se sentait en confiance et elle arrivait à dormir plus que son soul quelques fois. Ce n’était pas le cas pour cette fois. Il y avait trop de pensées qui tournaient en rond dans sa tête depuis l’attaque du mutant sur le plateau.
Lorsque les oiseaux commencèrent à piaffer autour de la bâtisse, la demoiselle jugea que c’était une heure raisonnable, pour se lever. Elle embrassa l’épaule du français et sortie de sous les draps, pour aller se préparer, sans bruit dans la salle de bain. Elle savait que c’était aujourd’hui que Miss Lemington… Samarah, allait faire une séance de fouille mémorielle pour obtenir plus d’informations, concernant le fou furieux dont plus personne n’avait de trace. Vêtue d’une robe printanière aux motifs floraux elle coiffa rapidement ses cheveux, se faisant une fois de plus la réflexion qu’ils devenaient un peu trop longs. Mais Virginie avait une sainte horreur des coiffeurs …
Avant de quitter la chambre Réminiscence veilla à ce que touts ses appareils de communications soient verrouillés, voir éteints. Elle agissait le ventre serré par une pointe de culpabilité. Malheureusement elle savait qu’elle ne pouvait pas faire autrement… Sans cette assurance Treanez pourrait avoir accès à des informations qui le mettraient en danger. Ce qui était hors de question pour sa jeune compagne. Cette dernière enfila enfin ses ballerines tandis que son regard doux se perdit dans les cheveux ébouriffés du dormeur. Luc avait prit des risques pour lui venir en aide dans les égouts… Elle sentait que le lien entre eux se fortifiait sans pouvoir imaginer à quel point il était en proie au doute depuis leur retour. C’était probablement la dernière fois que miss Parish observait un spectacle aussi charmant que celui de son amant paraissant dans son lit. Mais elle l’ignorait.
C’est donc, avec un pas aussi léger que celui des danseuses, que Virginie prit le chemin du bureau de la directrice par intérim. Chez les étudiants personne ne savait ce qui se passait au niveau de la direction. Madame Hara avait de nouveau disparue, et depuis peu Léon lui-même ne donnait plus signe de vie. C’en était à ce demandé si ces deux pionniers voulaient encore de leurs postes à l’Institut ? Ca faisait maintenant un an que la londonienne avait mit les pieds ici. De son avis Samarah et Nakor peut-être, étaient les deux adultes les plus impliqués dans la vie de la structure. Néanmoins c’était à eux de prendre les décisions qu’ils jugeaient utiles.
Virginie passa devant la chambre de Koji avec un petit sourire. Ils n’avaient pas vraiment eu le temps de se voir en tête à tête depuis quelques jours. Cela lui manquait. Elle voulait qu’il lui parle de Léon et de ses idées car Koji avait toujours des idées en tête. De même avant de tourner dans le couloir des bureaux administratifs la demoiselle fut tentée d’aller dire bonjour à June et surtout à Caleb. Mais elle se raviva au dernier moment. Il était peut-être encore trop tôt pour aller les déranger… Elle se présenta dans l’encadrement de la porte alors que le professeur de science terminait sa question.
- « Moi je suis là. Luc ne viendra pas. Bonjour professeur. »
Il l’avait prévenu qu’il ne voulait pas qu’on chasse des souvenirs dans son esprit. Même si consciente que son point de vu pouvait aider le Cerbère la blondinette n’avait pas insisté. Elle pouvait comprendre et puis c’était son droit. Elle salua le vieux Nakor d’un petit signe de main tandis que ses yeux clairs débordaient d’affection avant de se tourner vers la quarantenaire.
- « Bonjour. Veux-tu que j’attende dehors que tu ais finis avec mr Nakor ? »
Aisling O'Hegarty
Type Alpha
Sujet: Re: [RP] Traque mémorielle (post-scénar 6) Sam 5 Oct 2013 - 21:05
Le regard perdu dans une contemplation lasse des premiers rayons du soleil qui pénétraient dans sa chambre à travers la fenêtre de sa chambre, Ailsing poussa un bref soupir… Le matin, déjà, s’était-elle alors dit en son for intérieur, avec un certain dépit dans la pensée qui avait été la sienne.
S’étirant lascivement de manière quasiment instinctive dans ses draps bleuté d’une teinte d’un ciel d’été vide de tous nuages, l’adolescente pesta en silence contre cette nuit qui ne lui avait accordé aucun repos, pourtant bien nécessaire à sa santé. Ces dernières n’étaient déjà pas très folichonne depuis que l’activation de son gêne mutant avait également déclenché la malédiction qui touchait chaque enfant de parents mutants vaccinés, qui avait eux-même eu le très mauvais goût de naître mutant, mais depuis que le docteur Velasquez lui avait donné ce nouveau traitement, le traitement de la dernière chance comme s’amusait amèrement à le décrire la jeune irlandaise, ses nuits s’était encore p^lus dégradés. Ce n’était pas que son sommeil fut plus mauvais ou plus troublé, mais les effets secondaires de ce traitement à base de morphine avaient singulièrement augmenté les désagréments physiques qui en étaient les symptômes les plus visibles.
Nausées, vomissement, saignement et crachats de sanguins, douleur plus aiguë à la tête, ainsi que depuis peu dans les membres au bout d’un certain temps ou bien encore d’un certain effort. Bien qu’elle en avait pleinement accepté les conséquences en demandant ce traitement ultime à un docteur Velasquez des plus réticent, l’adolescente devait cependant bien admettre que tout cela lui compliquait encore un peu plus la vie. Même si tous ces symptômes de sa mort programmée apparaissaient fort heureusement le plus souvent lorsqu’elle se trouvait dans le secret de sa chambre durant la nuit et sa bienvenue obscurité, ceux-ci commençaient à déborder dangereusement sur ses journées. Même au lycée, loin de l’institut comme Aisling l’avait choisi, on commençait à se poser sérieusement des questions sur ses fréquentes disparitions aux toilettes. Pour le moment les professeurs ne s’interrogeaient pas trop sur son cas car l’adolescente avait toujours le chic pour trouver une excuse quelconque afin d’expliquer ses récurrentes visites aux petits coins, mais elle craignait que ces derniers ne finissent tôt ou tard par appeler sa mère… Tsss… Les enseignants, de quoi se mêlaient-ils donc, bon sang… On ne pouvait plus être malade en paix maintenant ?
Tout en se disant qu’il lui faudrait également s’occuper de ce petit soucis, un de plus à gérer alors qu’elle peinait déjà à maintenir l’illusion d’une santé parfaite devant les membres de l’institut et sa mère, Aisling fini par se lever en baillant de manière fort peu élégante pour une jeune fille digne de ce nom. Faisant fi de ses chaussons situés non loin de son lit, l’adolescente dirigea ses pas en direction de sa salle de bain dans une démarche saccadée que n’aurait pas renié un zombie expérimenté digne de ce nom. Après un rapide détour par les toilettes, elle vint se placer en face du lavabo. Elle plongea alors son regard dans le reflet de verre qui lui faisait face et à nouveau, un soupir de dépit fusa de ses lèvres closes… Décidément, chaque matin elle avait de plus en plus une sale tête à cause de son manque de sommeil et de la dégradation de son état de santé. Encore quelque temps et cela lui prendrait sans doute plus de temps pour se ravaler la façade le matin afin de n’en rien laisser paraître, que pour avaler son petit-déjeuner er faire la route jusqu’à Londres
Après cette triste constatation, devenue de plus en plus récurrente au fil des jours passés, Aisling se remotiva en se parlant à elle-même : carpe diem, comme disait elle ne savait plus trop qui, carpe diem… A chaque jour suffit sa peine, un pas après l’autre et tutti quanti.
Après avoir pris sa douche, essayé de masquer au mieux les traces de fatigue de son visages émaciés qui pouvait chaleureusement remercier le miracle du maquillage, principalement celui du fond de teint, l’adolescente fouilla dans sa garde-robe afin de se dénicher sa tenue du jour. Tout en s’habillant, elle repensa au moment ou elle avait commis la sottise d’accepter la demande de Samarah concernant les évènements du Whalen show. Elle avait répondu positivement à sa proposition, presque sans réfléchir… Saleté de fatigue, qui trompait si insidieusement sa vigilance pourtant travaillé au mieux. En temps normal la jeune irlandaise n’aurait rien contre le fait de laisser la télépathe fouiller dans son esprit, mais étant donné sa situation c’était là un risque qu’elle ne pouvait accepter de courir. D’autant plus que même si il n’y aurait que les évènements du Whalen show de scanné, Samarah risquait potentiellement de voir le moment ou son pouvoir s’était activé de lui-même… Si elle voyait cela alors qu’elle avait toujours prétendu à tous le monde ne pas avoir de pouvoir et par extension, ne pas être une mutante, cela ne ferait qu’éveiller chez la télépathe une suspicion, certes légitime, mais qui la conduirait immanquablement à en tirer les seules conclusions qui s’imposaient en pareille circonstance.
En cette matinée naissante, plus que tout autre matin précédent, la chose était extrêmement claire : elle devait trouver le moyen de revenir sur son acceptation vis-à-vis de Samarah, sans pour autant éveiller les soupçons de qui que ce soit. Fort heureusement, ce qui ne serait sans doute pas l’avis de tous le monde cela étant dit, l’adolescente avait un certain talent naturel pour ce genre de chose. Le propos n’était certes pas des plus flatteur, mais seul importait l’efficacité de la chose au yeux de Aisling qui quitta finalement sa chambre vêtue d’un jeans et d’un chemise toute simple, faussement pimpante de santé grâce à la magie de la cosmétique moderne. Tout en traversant les couloirs de l’institut, la jeune irlandaise attrapa le flacon dissimulé dans la poche avant droite de son pantalon, afin d’en extirper un comprimée de morphine qu’elle avala le plus rapidement possible afin que personne ne voit ce qu’elle appelait toujours des vitamines… Lorsque l’on y songeait un peu, ce n’était peut-être qu’un demi mensonge… Tout était une simple question de point de vue après tout et il n’y avait guère de gens debout à une heure aussi matinale, dans la bâtisse. C’était l’un des avantages d’être obligé de se lever très tôt, par un manque de sommeil devenue chronique.
Après être descendu à la cuisine et avoir pris un petit déjeuner que sa mère aurait sans le moindre doute trouvé un peu trop frugal, mais qui était préférable au fait de devoir le rendre quelques heures plus tard, l’adolescente avait été prendre un peu l’air dans le parc, jusqu’à l’heure ou Samarah leur avait donné à tous rendez-vous. Elle avait choisi un horaire qu’elle savait lui assurer une tranquillité sans doute nécessaire à son travail à venir. A nouveau ses pas parcoururent les couloirs matelassés de tapis de l’institut, afin de rejoindre le bureau de la directrice malgré elle des lieux. Chemin faisant, l’esprit de l’adolescente tournait à plein régime à mesure qu’elle se rapprochait de son but, afin de trouver une solution au problème pressant qui s’amplifiait à chacun de ses pas. Elle finit par arriver au siège de la direction, ou dans l’antre de la cerbère selon les points de vue, et l’adolescente constata qu’il y avait déjà deux personnes de présente auprès de la télépathe : Virginie et ce fieffé vieux sacripant de professeur… Au moins, elle pourrait grappiller du temps en passant la dernière et même si c’était peu, c’était déjà cela de gagné.
A moins que… Et si Samarah décidait de lire tous leurs esprits en même temps ?
Ha flûte… Flûte de flûte !
En dépit de son état, c’est qu’elle en serait bien capable, songea en son for intérieur une Aisling soudainement devenue des plus inquiète par cette possibilité qu’elle n’avait jusqu’ici pas envisagé. Vite ! Vite ! se morigéna-t-elle, il fallait qu’elle prenne les devants, qu’elle trouve un moyen de parer cette possibilité… Et soudain, ce fut l’éclair de génie issu du désespoir… L’adolescente frappa poliment à la porte afin de prévenir de sa présence, puis elle dit dans un sourire qu’elle voulu charmant, pour ne pas dire légèrement charmeur :
‘’Bonjour tous le monde ! On est que trois ? C’est normal, les autres doivent encore dormir j’imagine, après tout il y a cours aujourd’hui, il faudra refaire une séance en fin de journée pour les autres.’’
Voilà pour l’entrée en matière, maintenant il allait falloir entamer le plus délicat. Pénétrant plus en avant dans le bureau de Samarah Aisling s’installa tranquillement dans un fauteuil tout proche en ajoutant sur un ton négligé :
‘’J’espère que tu ne va pas essayer de lire nos trois esprits en même temps Samarah, n’oublies pas que tu dois encore faire attention… Tu es sorti du coma il y a peu de temps après tout, alors ce n’est pas la peine de surestimer tes forces… Ou alors, essaye de ne lire que les esprits de Virginie et Nakor et on verra ensuite. Deux esprit ce sera moins épuisant que trois et si cela se trouve tu auras assez de renseignements sur Louis désiré sans avoir besoin d’en faire plus… Après tout, je n’étais pas sur le plateau mais dans le public et il faut bien avouer que nous avons passé la majeur partie du temps à quatre pattes afin d’échapper à ses attaques. ‘’
Bien vu, la santé de la télépathe devrait convaincre les deux autres personnes présente dans le bureau, d’aller dans son sens… Après tout, tous ici avaient à cœur de ne pas aggraver l’état de santé encore fragile de l’anglaise.
Parfois, sa capacité à faire preuve de sournoiserie faisait presque peur à la jeune irlandaise.
Doris Léolagus
Type Gamma
Sujet: Re: [RP] Traque mémorielle (post-scénar 6) Dim 20 Oct 2013 - 20:25
Que de foin à la Confrérie, que de foin sa décision déclencha. Les lourds secrets de la Confrérie dévoilés à l'ennemi, le changement de bord, la trahison... Il avait entendu à peu près tout se dire à son sujet et était allé s'entretenir avec la directrice qui, quoi qu'on en dise, n'était pas idiote. Enfin, pas toujours. Elle l'écouta avec une oreille neutre exposer ses arguments et, à l'issue d'un entretien très direct, consentit à ce qu'il se déplace à l'Institut. Doris se pensait être la personne la plus à même à réaliser un lien trop longtemps piétiné entre les deux camps, fallait que les temps changent. Il se rendit alors en Grande Normandie via l'Express Atlantique qui reliait les deux côtes opposées de l'Océan. Sur le trajet, il se demandait quelle attitude adopter face à Samarah, qu'il ne connaissait pas vraiment. Il songea à faire une blague pour détendre l'atmosphère, il avait entendu dire que ça se faisait quand des gens se rencontraient pour la première fois, mais il avait dévoilé en quarante ans plus de médiocrité à en citer une drôle qu'Elaine à écrire un traité de philosophie. Il avait songé venir avec un cadeau, mais quoi ? Il n'avait que trop peu d'imagination pour ça et, sans personne pour l'aiguiller de manière satisfaisante, il dût se soustraire à cette idée. Non, finalement il avait décidé de venir simplement mais bien habillé dans un costume scandaleusement onéreux vu sa sobriété.
Il utilisa, dans le train et dans le taxi qui l'emmena à l'Institut, des méthodes de relaxation connues de lui seul. Par exemple, il prit le trombinoscope de tous ses employés dans le monde et vérifia qu'il se rappelait de chacun d'eux. Il s'était imposé un devoir de tous les connaître par leur nom et prénom. Il sélectionna aussi quelques magasins au hasard et relut leur liste des comptes du mois, y nota une ou deux erreurs et envoya un mél aux responsables concernés afin d'obtenir des précisions. Il lut aussi des comptes-rendus sur l'avancement de son groupe de recherche concernant les meubles holographiques et sut qu'ils n'étaient plus qu'à quelques semaines de déposer un brevet afin d'en commencer l'exploitation. Finalement, il se présenta tout apaisé à la porte du domaine possédé par l'Institut où il sonna.
- Bonjour, c'est M. Léolagus, de la Confrérie, je viens pour le scan mental de Mme Lemington, vous avez reçu ma proposition il y a quelques jours normalement, vous m'aviez répondu par l'affirmative. - Un instant je vous prie... Oui, c'est bien ça, on vient vous ouvrir tout de suite.
Le majordome apparut alors et l'invita à le rejoindre, ce que Doris fit de bon cœur. Il fut très impressionné par la stature de la bâtisse, comparable à ce qu'il voyait régulièrement à la Confrérie. Le manoir sentait le vieux mais dans ce qu'il a de plus noble et de plus sage. Le suédois se surprit même à tenter de faire moins de bruit en marchant aux abords de la porte d'entrée. Ce n'était pas le cas de tout le monde, des enfants jouaient ou étudiaient sans trop faire attention à lui. Il perçut toutefois quelques regards en biais et sut que les membres de la Confrérie n'étaient pas souvent invités. Ça ou son costume décalé dans cette ambiance étudiante, enfin, il attirait légèrement l'attention.
Il fut ensuite escorté jusqu'au bureau de Samarah où il entra, la porte étant déjà ouverte. Le lieu avait momentanément regagné son silence et Doris promena rapidement son regard dans la salle avant de trouver ce pour quoi il était venu.
- Ah, Mme Lemington, enchanté de faire votre connaissance, je suis Doris Léolagus, je vous prie de m'excuser pour le dérangement. Il lui tendit une main chaleureuse avant de se détourner d'elle. Monsieur Nakor, dit-il, en français cette fois, c'est délicieux de vous revoir. Serrage de main une fois de plus. Melle... Parish, je crois ? reprit-il en anglais, enchanté de vous rencontrer, vous avez fait preuve de beaucoup de bravoure le jour du Whalen Show. Et... Je n'ai pas l'honneur de vous connaître, Melle, dit-il en s'adressant à Aisling, qui êtes-vous, si ce n'est un secret pour personne ?
Une fois les présentations faites, Doris s'installa sur un siège, prêt à faire la discussion avec n'importe qui le souhaiterait. « N'oublie pas de rester poli et amène » lui avait lancé sa femme au moment de son départ, non sans le gratifier d'un tendre baiser sur la joue.
Miss Lemington
Type Omega
Sujet: Re: [RP] Traque mémorielle (post-scénar 6) Dim 24 Nov 2013 - 4:01
La mutante ne dut pas attendre très longtemps. Nakor fut le premier à franchir la porte de son bureau. Samarah l’accueillit d’un sourire poli, elle ne doutait pas que le vieil homme serait au rendez-vous. Même du fond d’un lit à l’infirmerie, elle était certaine qu’il aurait fait déplacer et le lit et l’infirmière jusqu’à son bureau pour ne pas leur faire défaut !
"Bonjour Nakor"
Prête était un bien grand mot. A dire vrai, Samarah n’était jamais vraiment prête avant une fouille mentale. Il n’était pas toujours bon de déterrer ce qui demeurait enfoui au plus profond de l’âme humaine. La mutante ne le savait que trop bien. Mais elle ne fit pas part de ses doutes au vieillard. Elle lui fut en revanche reconnaissante de lui accorder sa confiance alors qu’elle s’apprêtait à pénétrer son esprit. Peu de gens osait tout simplement lui accorder leur confiance en temps normal, alors en sachant qu’elle frôlerait bientôt l’intimité mentale des personnes présentes… Cela pouvait sembler anodin mais ce geste de la part du vieillard lui fit chaud au cœur. Elle le rassura néanmoins quant à sa participation "Il suffira de te relaxer le plus possible pour pouvoir te vider l’esprit des pensées parasites"
Ce genre de pensées qui vous passaient par la tête en permanence, sans grande importance et qui ne restaient qu’à la surface de votre esprit. Samarah les détestait car c’étaient les premières qui jaillissaient dans sa tête lorsque son filtre mental faiblissait. Et se voir submerger des préoccupations journalières d’inconnus n’était pas franchement une partie de plaisirs.
"Si tu ne penses à rien d'autre que le moment évoqué, il me sera plus aisé de me plonger directement dans tes souvenirs car il n’y aura pas d’interférences"
En général, la mutante n’aimait pas apporter des précisions quant à l’utilisation de sa télépathie. Le simple mot ‘télépathie’ semblait déjà mettre mal à l’aise les personnes qu’elle rencontrait. En leur expliquant le mécanisme de sa mutation, elle avait l’impression de les horrifier davantage.
"Aisling et Virginie ont accepté l’invitation. Et il semblerait même qu’un Confrériste nous honore de sa présence. Nous serons bientôt fixés…"
Elle ne pouvait en dire plus sous réserve de s’avancer dans ses propos. Ils pouvaient être revenus sur leur décision et avoir changé d’avis. Dans tous les cas, la mutante ne leur en voudrait pas s’ils avaient décidé d’annuler. Elle-même n’avait jamais subit de fouille mentale mais elle se doutait bien qu’avoir son esprit envahi ne devait pas être très agréable. Même si dans le cas présent, elle s’emploierait évidemment à ne laisser aucune trace de son passage dans la mémoire de ses hôtes. Pour leur confort bien entendu, mais également pour sa propre sécurité.
Virginie arriva alors que Nakor s’installait sur une chaise et la mutante l’invita à s’asseoir également.
"Bonjour Virginie. Ce ne sera pas nécessaire. Je vais… effectuer une recherche quasi simultanée en passant d’un esprit à l’autre. J’ai longuement réfléchi et il me semble que c’est la meilleure chose à faire si je veux comparer vos souvenirs à la recherche d’un détail qui nous aurait échappé"
Cela demanderait évidemment un effort conséquent, mais la mutante était consciente de ce qu’il y avait à la clé : un éventuel moyen de mettre la main sur ce fou de Louis Désiré. Et cela n’avait pas de prix.
Ce fut au tour d’Aisling d’entrer et Samarah la salua. Une seconde séance ? Elle espéra vivement qu’Aisling plaisantait. Une seule suffirait bien assez à la mettre KO pour le reste de la journée, il était hors de question qu’elle recommence ! Paradoxalement, alors qu’elle suggérait à la télépathe d’effectuer une deuxième séance, elle lui proposait –à juste titre- d’épargner ses forces nouvellement retrouvées en ne s’attaquant qu’à deux ‘victimes’ à la fois. Elle y avait certes pensé, évidemment, mais la mutante n’était pas sûre de parvenir aux mêmes résultats
"En fait, je venais justement de dire à Virginie que j’allais au contraire mener une fouille frontale et simultanée, sans doute plus difficile certes, mais plus à même de m’apporter le détail qui nous aurait échappé"
Loin de se douter des raisons qui poussaient l’adolescente à vouloir éviter à tout prix l’intrusion de la mutante dans son esprit, Samarah pensa dès lors que celle-ci comprendrait son raisonnement et elle se détourna d’elle lorsqu’elle entendit des pas derrière elle. Le dernier invité arrivait. Même si elle n’en montra rien, elle fut ravie qu’au moins un Confrériste tienne ses engagements. La mutante s’avança vers lui et prit –à contrecoeur- sa main dans la sienne "Bienvenue à l’Institut Mr Léolagus, j'espère que vous avez fait bon voyage"
Puis, il s’éloigna pour aller saluer les autres. Hormis le fait qu’il possédait avec sa femme une grande entreprise en Suède et que la dite entreprise avait du figurer par le passé dans les généreux donateurs de l’Institut, Samarah ne savait pas grand-chose sur la personne en face d’elle, un mutant qu’elle n’avait finalement rencontré qu’à de rares occasions où il n’était guère indiquer de bavarder s’ils voulaient rester en vie.
La mutante attendit qu’ils soient tous confortablement installés avant de prendre la parole. "Avant de commencer, je vous remercie tous de vous être déplacés pour venir ici. Je sais que ce que je vous ai demandé n’est pas facile, d'autant que cela est sans garantie de résultat, et je vous suis reconnaissante de vous êtes portés volontaires."
Il y eut un bref silence. La mutante sentait le regard de ses congénères posé sur elle. Une sensation fort désagréable qui lui rappela pourquoi elle avait délégué la direction de l’Institut à Koyuki avant de devoir la reprendre depuis son accident. Tous les jours, la mutante espérait que la nipponne finirait par se réveiller…
"Comme je le disais à l’instant, je pense que la recherche sera plus fructueuse si je parcours vos esprits en parallèle. La tâche sera plus aisée pour moi, si vous parvenez à vous détendre et à vous défaire de toutes pensées parasites. Replongez-vous à la date du Whalen Show et concentrez-vous uniquement sur vos souvenirs"
La mutante se surprit à penser que c’était sans doute la première fois qu’elle se voyait donner des directives avant d’entrer dans l’esprit de quelqu’un. En temps normal, elle ne prenait pas autant de précautions et entrait plutôt sans prévenir. Avant de commencer, elle crut néanmoins bon de préciser afin de rassurer tout le monde
"Vous ne sentirez rien, hormis peut-être la sensation d’un frôlement, comme un courant d'air ou l’écho d’un lointoin murmure..."
Il ne fallut pas longtemps pour que deux autres cobayes volontaires entrent dans la pièce. Le bureau était assez spacieux pour accueillir encore quelques personnes. Mais la réaction de Samarah porta à croire qu’ils étaient au complet. Parish salua chacun d’eux, de son sourire poli et d’une douce œillade bleutée. A vrai dire, son allure délicate, reflétait parfaitement son humeur présente. Elle ne connaissait pas vraiment ces deux mutants et ne pouvaient donc se faire une idée précise à leur sujet. Néanmoins, elle appréciait de voir que quelques uns d’entres eux acceptent de se prêter à l’exercice. De plus, le fait qu’un Confrériste se joigne à eux lui paraissait d’ailleurs très encourageant. Pour une fois, les petites rivalités étaient mises de côté et ce n’était pas plus mal. Quelque-chose lui soufflait que bientôt ce genre de coalitions soient indispensables.
Tout en écoutant la télépathe parler, Virginie se dirigea vers l’un des sièges disponibles. Jamais, encore, elle n’avait été amenée à subir une « fouille mémorielle ». Bien entendu aucune inquiétude ne la prenait concernant une hypothétique douleur physique. Sur ce plan elle était tranquille. A certains égards, on pouvait la comparer à des moines, qui dans l’abstraction s’étaient entièrement libérer des chainons de la douleur charnelle. Sans avoir leur spiritualité Virginie possédait la même volonté que eux de vivre en harmonie avec le monde et pourquoi pas l’univers. Elle fut sur la réserve en entendant l’argumentation très sensée de sa camarde, cependant, la réaction très directe de la codirectrice la rassura sur le champ. Il n’était pas dans ses habitudes de mettre la parole d’autrui en question.
Ils étaient à présents tous au fait et en place. La jeune mutante ne se sentait pas spécialement tendue pourtant une part d’elle était agitée. C’était au moment de débuter qu’elle songeait enfin que Samarah allait peut-être voir des choses qu’elle n’aurait pas voulu ou du voir. L’appréhension ouvrit spontanément l’un des jardins secret de la demoiselle. Sans même pouvoir saisir pourquoi ce souvenir lui revenait en particulier, elle se revit plusieurs mois en arrière, sur un autre continent en train de danser avec Basile. Les images et les sensations se conjuguaient pour recréer le plaisir de l’impromptue soirée lors de laquelle ils s’étaient rencontrés. Puis, le fils de la pensée se poursuivant elle songea au professeur Magnus… et enfin à l’absence de son ami, au manque de sa présence à certains moments depuis.
Une petite claque mentale replaça Résilience sur le droit chemin et elle eu bien du mal à dissimuler la teneur des pensées suivantes lorsque ses yeux se mirent à luierent de gênes. La meilleure défense face à un amour déçu n’était-ce pas de songer à celui que l’on avait ensuite conçu pour un autre ? Le souvenir du souffle de Luc dans le creux de son cou l’entraînait sur une pente très intime qu’elle évita en convoquant de toutes ses forces, la date fatidique. Peu à peu elle revoyait, avec de plus en plus de précision, les éléments de la salle. Yeux clos Parish parcourait de nouveau les gradins pour trouver une place. Elle découvrit, stupéfaite, qu’elle retrouvait en plus des sons, les odeurs, et le goût.
*Je me souviens de ça…*
La scène se stoppait net et dans l’image fixe, se voyait au coin de l’œil une silhouette anonyme, qui avait interpellé la jeune fille. Puis, le déroulement reprit, Vivi revivait la soirée à son rythme, elle fouillait elle-même sa mémoire. L’occasion de discerner tout ce qu’elle pensait, sans jamais le dire et tout ce qu’elle ressentait et cachait en permanence. Le fait qu’elle pouvait, comme chaque femme, être envieuse, en voyant Maria la belle russe, se donner en spectacle. Le fait qu’elle se sente si mal à l’aise, entourée par autant de monde, dans un endroit dont elle ne savait rien. Le fait que la mesquinerie des deux présentateurs, ait le même effet sur elle, que les petits coups de couteaux dans les cotes. La mutation s’était peut-être renforcée, mais le cœur n’avait pas changé, il était toujours aussi avide de reconnaissance.
Vint le déluge, l’entrée en scène du perturbateur, et la nervosité de la demoiselle, face au danger. Elle était tellement prise dans le souvenir qu’une ses doigts se resserraient sur eux-mêmes en voyant Valérie France tomber au loin. Elle revoyait ses propres actions sous un œil neuf. Approuvant son idée d’aller affronter l’adversaire au corps à corps. En quelques secondes elle se trouva face à Louis Désiré. Son esprit recréait les expressions faciales, l’odeur, le chaos extérieur. Il y avait tout. Et avant même que la demoiselle ait pu tenter une véritable offensive, le sol se dérobait sous ses pieds. Virginie rembobina la scène automatiquement. Elle repassa d’elle-même en arrière pour disséquer chaque seconde. En sachant ce qui s’était passé par la suite, avec le peu de recul dont elle disposait, elle faisait ses propres hypothèses en silence.
Comment elle avait d’abord pensé à Jessie, comment elle avait repoussé cette piste pour accuser le gouvernement. Là, sans qu’elle ne puisse s’en empêcher elle pensa à Tony et à une conversation qu’ils avaient eu peu de temps avant le show. Le fils se tissait à une vitesse effrénée. Virginie déployait en pensée, des heures entières de conversations secrètes. Elle désirait tellement, aboutir à sa réflexion, qu’elle en oubliait la présence de Sam. Inévitablement, en faisant cela, elle révélait à la mutante, une part d’elle dont personne à l’institut ne savait rien et dans un même temps l’existence de soutiens secrets. Mais cette divulgation inconsciente était peut-être une façon pour cette jolie blonde de partager ses informations sans totalement avoir à assumer une trahison.
Nakor écouta avec attention, les sourcils légèrement froncés, ce que Samarah était en train de dire. Oui, en plus d'être un vieux professeur, Nakor était aussi un ancien bon élève, il avait donc toujours à cœur d'écouter les consignes, afin de bien faire ce que l'on attendait de lui qu'il fasse. Un vrai cartésien indécrottable, canne à la main, confortablement installé sur son fauteuil. Il ne put d'ailleurs retenir
"Un Confrériste? Ca alors!"
Quelle surprise. Qui donc de cette folle organisation allait venir se joindre ainsi à eux et se laisser fouiller le cerveau par une surpuissant télépathe? Virginie entra, donna quelques informations et salua le vieil homme, ce qui le fit passer à autre chose.
"Bonjour mon enfant!"
Eut-elle en réponse, accompagnée d'un léger hochement de tête et d'un sourire sincère mais tranquille. Oui, il était encore fatigué, il n'avait plus vingt ans le bougre, il ne les avait d'ailleurs plus de soixante dix ans passé maintenant! Aisling arriva ensuite, la petite gourgandine irlandaise, si attachante, voir peut-être même attachiante dans le meilleur sens du néologisme ici présent. Et voilà que bien sur, elle saluait à la volée, aucun respect celle là! Elle était donc elle même et c'était plutôt rassurant. Enfin, un claquement à la porte et la surprise arriva, en tout cas le voile en fut levé. C'était ce bon monsieur Léolagus. Nakor l'avait rencontré il y a pas mal de temps, dans le sud de la France, par surprise, et ils avaient tous deux joués aux mutants doués dans leurs arts respectifs. Les sourcils tout relevés d'étonnement et de satisfaction, le professeur répondit lui aussi et sans même y faire attention, en français
"Hoo mais Doris, l'enchantement est pour moi! Quel plaisir de vous voir ici, vraiment. Bienvenue à l'Institut Monsieur Léolagus."
Il avait dit cela pendant qu'il lui serrait la main, ne la libérant donc de son étreinte que lorsqu'il eut finit sa phrase, prononcée là aussi avec un grand sourire mais toujours depuis le fond de son fauteuil. Voyant qu'étaient présent dans la pièce, tous ceux qui devaient y être, Nakor marmonna dans sa barbe
"Bien ... passons aux choses sérieuses oui ..."
Puis il s'enfonça plus encore dans son assise et ferma les yeux en soufflant longuement, après avoir respiré par le ventre. Il posa ses vieilles mains sur les accoudoirs en métal et tenta de se concentrer sans trop forcer. Il repensa simplement à ce qu'ils avaient vécu, le début de l'émission, les odeurs, les couleurs, les sons, le métal présent autour de lui, son accoutrement, la musique qu'il avait écouté dans la voiture. Il préférait commencer par la partie calme de l'histoire plutôt que de perdre le contrôle de ses nerfs trop vite et donc rendre la tache plus ardue encore pour la pauvre cerbère. Il se laissa donc aller avant de sentir en lui une vague présence, comme quelque chose qui avait forcé délicatement des portes fermés, délicatement certes, mais qui les avait forcé dans même. Voilà donc que s'ouvrait à Samarah un très long terrain vague, un jardin privée, bien remplis et très ancien, vieux de prés de quatre vingt douze printemps.
Doris Léolagus
Type Gamma
Sujet: Re: [RP] Traque mémorielle (post-scénar 6) Mer 1 Jan 2014 - 7:53
Quelle fabuleuse ambiance à l’Institut. Sans ironie aucune, Doris s’y plaisait et y aurait bien séjourné de manière définitive s’il n’y avait pas eu ce léger détail qui clocha.
- Bonjour M. Léolagus, je suis Aisling, la fille de Sinéad O’Hegarty.
En langage de rôliste, c’était équivalent à ce que l’on appelle un epic fail. En physionomie Doris, c’était juste une légère dilatation des pupilles. Cependant, ce petit écart reflétait à lui seul un carnage bien plus intense que les deux guerres mondiales réunies. Ce nom de O’Hegarty, en dépit des années, continuait d’inspirer à Doris un dégoût profond : il aurait préféré se barbouiller le visage du sang de tous les orphelins d’Amérique plutôt que d’avoir à prononcer ce qui était, pour lui, le point culminant du carnage de Boston, la crasse du monde entier dans une allégorie en forme de bouteille, l’un des événements les plus insignifiants mais qui, pour Doris, prit une ampleur à peine mesurable. Il s’assit, suite aux consignes de Samarah, et se prépara à la fouille en vidant son esprit. Contrairement à ce que l’on pouvait penser, le suédois n’était pas un modèle d’intelligence permanente, tout consacré à de pertinentes réflexions à chaque instant. Non, sa tête avait même quelque chose d’assez creux, s’il montrait en général très peu d’émotions c’était parce qu’il n’en ressentait pas. Sauf que le nom O’Hegarty avait quelque chose de sournois, il revenait à la charge de manière insidieuse, à la fois ténu et tenace.
Il décontracta sa fine musculature et ralentit sa respiration. Il pencha la tête en arrière et, discrètement, ferma les yeux. Comme sa femme le lui avait appris, il se concentra uniquement sur les événements du Whalen Show : l’apparition de Désiré, l’attaque de tous les mutants réunis, son coup de poing qui fit mouche, le portail dimensionnel qui protégea sa femme et lui. Progressivement les souvenirs refaisaient surface mais, lentement, se teintaient, se faussaient : comme sous l’effet d’une aura, le visage de Désiré se floutait pour revêtir finalement les traits du comte di Smorggia. Puis l’attaque aquatique de Léon, le jet d’eau était arrêté à quelques mètres par le télékinésiste et, soudainement, un Kenjiss jeune bondissait et atterrissait sur la scène, tous tatouages dehors, possédé qu’il était par le sang vicié du comte anémié. L’intervention de Maria pour charmer le français aussi, il revoyait très clairement sa tentative d’approche, l’intérêt que suscita Désiré pour la chair décolletée et la fureur de la directrice une fois que l’attaque du suédois fit rater les négociations. Lentement, imperceptiblement d’abord puis de plus en plus nettement, son œil fut remplacé par une caméra, des fils se substituaient à ses cheveux et des jointures mécaniques apparaissaient aux coudes et aux genoux. Bientôt, ce n’était plus de Maria qu’il subissait la fureur mais d’une femme électromécanique, étrange mélange entre une poupée muette et un ordinateur de bureau.
Sa position n’avait pas changé d’un iota mais de la sueur perlait sur son front à mesure que la catastrophe de Boston se liait inextricablement à celle de Londres. Avec toute la bonne volonté qui le caractérisait, Doris faisait des efforts pour se concentrer sur les souvenirs récents mais une haine sourde grondait, d’abord petite rumeur puis torrent aveugle, contre l’humanité. La déception de se voir manipulé, l’aspect néfaste du concept même d’envie, le bonheur de certains puissants de faire du mal à d’autres, tout son être hurlait de tout stopper. Seule solution : mettre fin à toutes les convoitises en annihilant l’espèce humaine bien sûr.
Miss Lemington
Type Omega
Sujet: Re: [RP] Traque mémorielle (post-scénar 6) Jeu 23 Jan 2014 - 0:06
La mutante attendit qu’ils soient tous bien installés avant de pénétrer dans leurs esprits. Comme elle leur avait promis, ils ne sentirent rien. Samarah ayant veillé à entrer dans leur sanctuaire cérébral tout en douceur. Elle avait également veillé à enfouir ses propres pensées parasites afin qu’elles ne perturbent pas sa fouille et surtout pour qu’elles ne s’impriment pas par mégarde dans un esprit ou l’autre. La mutante tenait à ses secrets aussi sûrement qu’elle respectait ceux des autres.
Les premières pensées qu’elle analysa furent celles de Virginie et de Nakor. Samarah sentit les efforts que l’adolescente s’efforçait de faire pour rester concentrée sur les évènements du Whalen Show. Elle perçut son message au moment où elle frôlait les interrogations du cœur de l’adolescente. Mais la mutante les ignora et continua son chemin à travers les souvenirs que lui fournissait petit à petit l’adolescente. La télépathe se félicita de la mémoire de Virginie. En lui fournissant des détails aussi précis, elle lui facilitait sa tâche d’exploration. Toute l’énergie qu’elle pouvait épargner à remettre de l’ordre dans les souvenirs de chacun, la mutante pouvait la déployer pour prolonger davantage la fouille mentale. C’était là un gain de temps précieux pour tenter de percer le mystère qui planait autour de ce Louis Désiré.
Petit à petit, l’esprit de Samarah s’immisça dans celui de l’adolescente et elle vécut à nouveau les évènements du Whalen Show, mais du point de vue de Virginie cette fois. C’est en y assistant une seconde fois que la mutante put se rendre compte qu’ils avaient eu beaucoup de chance de s’en sortir. Les attaques de Louis étaient violentes. Il frappait dans le but de faire des dégâts et il y parvenait. Il n’hésitait pas. Une telle indifférence pour des vies humaines… Samarah dut faire un effort pour ne pas se laisser envahir par ses propres souvenirs… Elle continua de visualiser la scène dans les souvenirs de Virginie, à la recherche du moindre petit détail qui leur aurait échappé ce soir-là…
Puis, elle sentit les pensées de l’adolescente dériver doucement. Elle perçut ses interrogations, légitimes à son âge. La mutante voulut la rassurer, mais elle ne trouva pas les mots. Elle se concentra à nouveau. Virginie avait repris le fil de ses pensées. Mais cette fois, elles défilaient beaucoup plus vite. Virginie revivait elle aussi les évènements de la soirée et élaborait des hypothèses, un début d’explication, à la recherche de réponses. C’est là que Samarah perçut autre chose. Les réflexions de l’adolescente furent suivies de révélations, plus ou moins surprenantes et probablement involontaires. Surprise, la mutante dut faire un effort pour ne pas être déconcentrée et réduire à néant sa fouille mentale. Elle savait l’adolescente fort occupée, souvent hors des murs de l’Institut. Elle comprenait aujourd’hui pourquoi. Devait-elle lui en tenir rigueur ? Quoiqu’on en dise, Samarah avait à cœur la sécurité de ses élèves et le chemin qu’avait emprunté l’adolescente se verrait parsemés d’embûches. Devait-elle encourager cet engagement ? Et surtout, l’approuver ? Ou bien au contraire, la mettre en garde et lui faire part de son désaccord ? Ce choix ne faisait finalement que renforcer et confirmer la détermination qui animait Virginie. Un sentiment que Samarah avait déjà pu deviner chez l’adolescente. En définitive, la vie de l’adolescente ne lui appartenait pas, pas plus que ses décisions qu’elle savait réfléchies. Elle tirerait les choses au clair plus tard, ce n’était pas le plus important pour l’heure. Alors, avant de passer dans l’esprit de Nakor, elle glissa simplement à l’attention de Virginie
*June avait vu juste dès le début… elle ne pouvait pas trouver quelqu’un de mieux que toi pour l’épauler à la Lib’Corp*
L’esprit de Nakor lui parut beaucoup plus calme, après la frénésie qui régnait dans celui de Virginie. Elle avait laissé derrière elle, un esprit jeune et fougueux pour pénétrer dans un jardin silencieux, presque serein. Se promener dans un esprit qui n’opposait aucune résistance avait quelque chose d’assez reposant. Samarah profita un instant de la plénitude de l’esprit de Nakor avant d’entreprendre sa fouille. Elle eut l’impression de violer un sanctuaire. Il y avait tellement de souvenirs. Certains, elle le sentait, irradiait de bonheur mais d’autres, lorsqu’elle les frôlait, n’avaient à offrir qu’une profonde souffrance. L’esprit de Samarah se fraya un chemin entre les souvenirs de Nakor. Par respect envers le vieux professeur, elle ne s’attarda pas sur ces instants de bonheur ou de tristesse qui n’appartenaient qu’à lui. Les souvenirs qui l’intéressaient se matérialisèrent bientôt sous les traits du visage dément de Louis Désiré. Ils étaient sur le plateau. Nakor s’adressait à la mutante, s’interrogeant quant aux capacités du mutant… et la mutante de reconnaitre qu’elle n’en n’avait pas la moindre idée. Cela, elle s’en souvenait aussi. Pour la troisième fois, Samarah se retrouva sur le plateau. Entourée de Nakor et de Léon. Louis Désiré leur faisait face. Elle vit, du point de vue de Nakor, Virginie se jeter sur le mutant. Décidée à en finir. Et si sur le moment même, elle n’avait pas réagit, à cet instant, elle en frissonna de terreur. L’acte de l’adolescente témoignait à la fois d’un courage extraordinaire mais également d’une bêtise profonde. Se jeter sur un ennemi sans connaitre ses faiblesses relevait du suicide ! Autour d’eux, le bâtiment commençait à s’écrouler. La mutante retint un soupir d’exaspération. Elle n’avait toujours aucune information neuve concernant le mutant fou…
Elle quitta l’esprit de Nakor aussi doucement qu’elle y était entrée, refermant les portes sur les secrets qu’elles protégeaient. Il ne lui restait plus qu’à comparer le point de vue Doris et d’Aisling. Autant, Samarah avait par le passé fait preuve d’une brutalité évidente lors de ses entrées fracassantes dans l’esprit du tatoué, autant ici, elle pénétra le plus respectueusement possible dans l’esprit du Confrériste. Il y régnait un calme apparent. Doris faisait des efforts pour se concentrer sur les évènements de la soirée. Bientôt, elle sentit les souvenirs du Whalen Show de Doris s’imprimer dans son esprit. Confronter le point de vue de Doris avec le sien lui permettrait peut-être de…
Mais soudain, tout bascula.
Le visage de Louis Désiré, fidèlement remodelé par l’esprit du mutant, se transforma petit à petit en un autre visage. Un visage que la télépathe avait espéré ne jamais rencontrer à nouveau. Un visage qu’elle ne se serait jamais attendue à revoir. Encore moins aujourd’hui, alors qu’elle traquait un autre fou.
Di Smorgia. Un visage qui hanterait ses nuits probablement jusqu’à la fin de ses jours. Un bond dans le temps. Vingt années plus tôt. Un nouvel an inoubliable..
Dans son bureau, la mutante recula d’un pas, horrifiée. Les mutants présents eurent l’impression que le lien télépathique qui les unissait à Samarah trembla légèrement, comme s’il y avait soudain un problème de retransmission. La mutante rétablit rapidement le lien. Un couac de concentration, cela pouvait arriver, non ? Elle y parvint au prix d’un immense effort de volonté. Mais le souvenir de Doris avait fragilisé son filtre mental. Elle tenta néanmoins de se reconcentrer sur son objectif. Louis Désiré se matérialisa de nouveau avant de disparaitre brusquement dans un nuage de fumée.
Elle était dans un bar. Des gens se battaient. Et des morceaux de verre sifflaient autour de la mutante, tranchants comme la mort, prêts à mordre et à fondre sur ses victimes tels des serpents. Elle en voulait à ce garçon qui lui avait tenu tête…
Mais une personne semblait leur échapper et demeurait insensible à leur menace… Maria, qui tentait de résonner Louis. Samarah s’accrocha à ce souvenir. Elle devait absolument suivre le fil de ce souvenir et pas l’autre, beaucoup plus ancien… Son esprit voulut analyser la réaction de Maria lorsque Louis Désiré se ramassa le coup de poing de Doris, mais ce n’était déjà plus Maria. A sa place, se tenait à présent une femme, mi-humaine, mi machine, surgie du souvenir de Doris
*Ambre…* lâcha Samarah sans s’en rendre compte
Malgré sa volonté, la télépathe perdit le fil de ses recherches à cet instant. Son filtre mental céda sous le poids de ses propres souvenirs, ravivés par ceux du Confériste. Des souvenirs qu’elle s’était pourtant efforcée d’enterrer durant toutes ces années, pour pouvoir mieux les oublier.
Mais elle n’avait jamais pu bannir cette soirée de sa mémoire. Pas après ce qu’elle avait fait.
Des visages s’imprimèrent dans son esprit et dans celui des personnes présentes, Samarah n’ayant pas ‘coupé’ la communication. Une adolescente qu’elle avait rencontrée peu de temps avant la catastrophe… Tsipora, accompagnée d’un Kenjiss rajeuni de quelques années. Derrière lui, elle aperçut Sinead, alors sous l’emprise du Comte, elle était entourée de ses ailes noires, tel l’ange de la mort. Puis le souvenir se brouilla et une rue se matérialisa. Elle connaissait cette rue. Elle savait ce qui l’attendait… Et elle ne voulait pas que quelqu’un soit témoin de son carnage. Un carnage dont elle se sentait toujours aussi coupable plus de vingt ans après.
« Non ! » hurla soudain la télépathe
La mutante se trouvait au milieu de ce qui avait un jour été une rue. Autour d’elle, des débris de verre, des voitures retournées, des bâtiments fissurés, des lampadaires brisés. Mais surtout, du sang. Beaucoup trop de sang. Et des corps. Autant de vies qu’elle avait fauchées sous l’emprise du Comte et de sa folie. En face d’elle se tenait un jeune homme. Aden Camoran. Ils étaient prêts à s’entretuer. Ces deux-là s’étaient voué une haine profonde sans trop savoir pourquoi dès l’instant où leurs regards s’étaient croisés. Elle ignorait ce qu’il était advenu de lui après la tragédie de Boston … Ce qu’elle regrettait aujourd’hui. Du haut de son regard d’adulte, elle avait le sentiment que, une fois leur rancune d’adolescent respective passée –et surtout leur égo particulièrement démesuré-, ils auraient sans doute pu très bien s’entendre…
Samarah eut soudain du mal à respirer. Elle était en train de s’étouffer. Dans son souvenir, elle avait demandé à Deklan de la neutraliser. Peu importe les moyens utilisés. Mais même autant d’années après les faits, la sensation était toujours aussi désagréable. Elle avait frôlé la mort pour mettre fin à sa folie destructrice…
Sa respiration fut de plus en plus saccadée. Elle devait absolument revenir dans le présent. Maintenant.
Le lien télépathique fut brutalement rompu. Samarah s’effondra sur le rebord de son bureau, épuisée. Elle se rattrapa de justesse avec l’une de ses mains tandis qu’elle se prenait la tête de l’autre. Fouiller les esprits des personnes présentes l’avait sérieusement fatiguée. Mais émerger de l’enfer de ses souvenirs dans un ultime effort de volonté avait puisé dans ses dernières forces. Elle n’aurait pu dire précisément ce que Nakor, Virginie, Aisling et Doris avaient pu apercevoir au fin fond de sa mémoire. Elle avait perdu le contrôle de sa télépathie. Avaient-ils assisté à toute la scène ou bien n’avaient-ils eu que des bribes de l’apocalypse ? Pire encore, avaient-ils eu accès à d'autres souvenirs, beaucoup plus personnels ? La mutante sentit sa gorge se serrer. Elle inspira faiblement
« Je suis… désolée » parvint-elle finalement à déclarer
Bien malgré elle, elle leur avait offert un aperçu de ce qu'elle dissimulait aux yeux du monde. Ses actes sanguinaires, orchestrés sous les ordres du Comte mais finalement guidés par sa colère contre les humains. Virginie ne regretterait-elle pas d’avoir risqué sa vie pour ramener d’entre les morts une mutante réellement dangereuse ? La considérerait-elle toujours comme une personne de confiance après avoir eu un aperçu de sa folie dévastatrice et surtout meurtrière ? Et Aisling ? Porterait-elle toujours ce regard teinté de respect et de compassion envers elle ? Nakor continuerait-il de voir en Samarah une jeune femme fragile qu’il traitait presque comme sa petite fille depuis qu'il la connaissait ?
Elle ne s’en rendit pas compte, mais deux fines larmes perlèrent doucement le long de son visage bien trop pâle. Elle avait… honte. Terriblement honte des meurtres dont elle s’était rendue coupable cette nuit-là. Une culpabilité qui la rongeait depuis vingt longues années..
Dernière édition par Miss Lemington le Jeu 30 Jan 2014 - 21:36, édité 1 fois
Aisling O'Hegarty
Type Alpha
Sujet: Re: [RP] Traque mémorielle (post-scénar 6) Mer 29 Jan 2014 - 19:43
Idiote… Stupide… Pourquoi diable, avait-elle spontanément propose sa candidature à Samarah, afin de participer à cette fouille mentale ? Elle le savait pourtant, elle le savait que c’était là courir le risque de la laisser découvrir ce que pourtant elle s’acharnait à cacher à tous, depuis plus d’un an et demi… Tout cela, c’était de la faute de sa mère, elle l’avait trop bien élevé, c’est sur… Bon sang, pourquoi est-ce qu’elle n’était pas une mauvaise fille, cela lui aurait pourtant bien facilité la tâche.
Bien que la télépathe ne fouillerait pas son esprit, elle lui faisait confiance pour cela, afin d’en extraire des informations sans rapport avec les évènements du Whalen show, Elle n’était pourtant pas à l’abri d’un accident. Après tout, Samarah était une très puissante télépathe, peut-être même la plus puissante au monde à l’heure actuelle et comme celle-ci le lui avait déjà dit, plus un pouvoir est grand et plus il est difficile d’en garder le contrôle absolu. L’anglaise lui avait également plus ou moins déjà expliqué comment se déroulait ce type d’intrusion mentale, ainsi que la fragile frontière qui séparait deux esprits en contact Samarah pouvait lire ls pensées les plus intimes, mais dans le même temps l’autre pouvait également percevoir parfois des bribes mémorielles de l’esprit de la télépathe. Il suffisait d’une seconde, d’un éphémère moment de distraction, pour que la frontière se désagrège tel une volute de fumée offerte au vent .. Non, non… Aisling ne pouvait pas se permettre ce genre de risque, c’était certain.
Mais pour autant, elle ne pouvait pas simplement se lever et déclarer qu’elle avait tout simplement changé d’avis. Les autres trouveraient cette réaction des plus étrange, d’autant que l’adolescente n’avait jamais caché son entière confiance en Samarah, tout comme elle avait une confiance absolue en sa propre mère afin de laisser cette dernière pénétrer ses rêves de petite fille… Et de moins petite d’ailleurs, car quel que soit son âge sa mère serait toujours là afin de venir apaiser un bien vilain cauchemar si elle en ressentait l’apparition chez sa précieuse fille unique. A cela, il fallait également ajouter le fait que Aisling ne voulait pas blesser Samarah en la laissant s’imaginer qu’elle ne lui faisait plus confiance. Son amitié de presque seconde mère lui tenait bien trop à cœur pour laisser cela arriver. L’adolescente se sentait déjà fortement coupable de mentir sur sa condition génétique , ainsi que sur son état de santé, mais blesser la télépathe, lui laisser imaginer que quelque chose avait pu se rompre entre elles, ferait braiment d’elle la plus méprisante des filles sur cette Terre : Son terrible et terrifiant secret, Aisling était prête à tout pour le conserver jusqu’à la fin, mais jamais elle n’avait envisagé de ‘’détruire’’ quelqu’un pour y arriver. Elle le savait, Samarah ne se remettrait sans doute pas de cette cruelle trahison venant de sa part, surtout après les efforts que l’adolescente avait déployée afin de tenter de lui faire accepter l’idée qu’elle n’était pas un monstre effrayant à cause de sa prodigieuse capacité à pénétrer les esprits.
Aisling était sans le moindre doute menteuse et fourbe, circonstance oblige, mais elle n’était pas aussi minable… Tout au moins, voulait-elle s’en convaincre afin de pouvoir supporter ce qui était peut-être bien le plus grand secret de tous l’institut à l’heure actuelle. Cela étant dit, si les nobles sentiments pouvaient résoudre les problèmes alors le monde seraient devenu un havre de paix depuis bien longtemps maintenant. La noblesse d’âme, certes toute relative de l’adolescente, lui compliquait néanmoins la tâche : Elle ne pouvait pas faire souffrir odieusement Samarah mais, dans le même temps, il était hors de question de la laisser entrer dans son esprit…
Un malaise peut-être ?
Naann… Si elle optait pour cette option, alors on appellerait sa mère et cela ne ferait que compliquer encore un peu plus la situation car celle-ci chercherait à découvrir le pourquoi de ce malaise. Dommage que sa mère fut médecin.
Tandis que Samarah commençait à pénétrer les esprits de Virginie, du vieux professeur et de leur invité inattendu de la confrérie, Aisling profita de ce bref répit afin de jeter un œil rapide aux autres outils présent dans le bureau et à sa disposition : Virginie, Nakor, Doris… La première, l’adolescente ne savait pas trop quoi en faire. Virginie était une gentille fille, mais leurs visions de l’avenir étaient bien trop dissemblable pour qu’elle soient devenue des véritables amies. Là ou celle-ci voyait le monde avec son regard idéaliste et rempli d’espoir pour l’avenir, Aisling ne pouvait que se limiter à la durée de sa propre existence qui allait atteindre son ultime limite d’ici moins de cinq ans… Avec un peu de chance cela dit, mais étant donné l’évidente aggravation de sa santé, elle doutait très fortement de pouvoir dépasser les deux ou trois ans.
Nakor… Najor était un choix déjà plus intéressant… Dans une pensée qu’elle savait pourtant des plus honteuse, l’adolescente se dit que l’idéal serait qu’il fasse, lui, soudainement un malaise. De sa part, personne ne trouverait cela étrange étant donné son grand âge. Le seul problème, c’était que ce vieux filou avait une santé de fer… Sans vouloir faire un mauvais jeu de mot. Si elle avait pu atteindre le même âge que lui, Aisling aurait bien aimé avoir une aussi bonne santé que ce sale gamin quasiment centenaire.
In ne restait donc plus que Doris… Doris léolagus, leur invité… Une cible facile à première vue : un membre de la confrérie, forcément cela laissait toujours la porte ouverte à la suspicion, une arme dangereuse si elle était bien employée. Devrait(elle provoquer un clash, afin de distraire Samarah de sa tâche ? Jouer l’outragée, refusant finalement de faire confiance à un confrériste et en mettant en doute la motivation qui l’avait amené à venir participer à cette fouille mentale matinale ? Ce serait d’autant plus facile, que l’adolescente pourrait prendre pour prétexte ce bref moment d’arrêt, imaginaire ou non, qu’elle avait cru percevoir chez Doris lorsqu’elle s’était présenté à lui. Comme il ne la connaissait pas, cela devait donc logiquement être l’évocation de sa mère qui avait fait réagie l’homme. Cela ne serait pas vraiment étonnant d’ailleurs, car le monde des mutants était un petit monde lorsque l’on y songeait, surtout lorsque l’on parlait de l’institut et de la confrérie. De plus, il était proche de la génération de sa mère et de celle de Samarah.
Bien qu’elle en ignorait la raison, Aisling en conclu donc que Sinéad avait laissé un souvenir peu positif à Doris. Ce qui l’étonnait plutôt d’ailleurs, car sa mère était une personne vraiment sympathique à souhait… Et l’adolescente ne pensait pas cela, uniquement parce que Sinéad était sa mère à elle. Quoi qu’il en soit, c’était là un terreau propice à une dispute soudaine et malvenue A sa décharge, Aisling ignorait le détail des évènements passé. Selon sa mère et Samarah, c’était du passé, il ne fallait pas ressasser ce dernier mais plutôt porter son regard vers le futur… En ce qui la concernait, une loupe premier prix suffisait largement pour regarder en direction de son propre futur.
L’adolescente pensait à tout, sauf aux évènements du Whalen show et quelque part c’était une bonne chose. En effet, elle savait que Samarah s’intéresserait tout d’abord aux pensées lié aux dits évènements, car ce serait plus simple pour elle. Cela éviterait à la télépathe de voir que Ailsing faisait très clairement de l’obstruction mentale et l’adolescente pouvait prétexter qu’elle essayait de mettre de l’ordre dans ses souvenirs afin de tenter de lui faciliter la tâche. C’est alors que des images envahirent l’esprit de Aisling, qui en écarquilla les yeux de surprise : Ils avaient parlé de voir les souvenirs de Samarah ? Elle avait du rater quelque chose lors de l’explication de la télépathe dans ce cas.
Très rapidement, les images apparurent étrange à l’adolescente. Elles ne concernaient clairement pas le Whalen show et de surcroît, elles n’évoquaient absolument rien à la jeune irlandaise si ce n’était un bien curieux sentiment de malaise. Dans certaines d’entres elles? Aisling cru reconnaître certains visage familiers, dont celui de sa mère. Mais elle était si jeune, à peine plus âgé qu’elle ne l’était elle-même. La reconnaître ne lui posa aucun problème, car c’était un peu comme si elle se regardait elle-même à travers un miroir très légèrement déformé. Elle ressemblait à sa mère après tout, quoi de plus normal dans ce cas ? En revanche, le contexte lui échappait sans le moindre doute hormis ce dérangeant sentiment de malaise persistant. Il y avait aussi cet homme derrière la jeune Sinéad, une ombre imposante, pour ne pas dire écrasante, qui semblait envelopper la scène de ses immenses ailes aussi ténébreuse qu’une nuit sans lune. Les images mentales pouvaient être trompeuse, Samarah le lui avait également expliqué et c’était finalement ce qui rendait la lecture mentale des plus difficiles si on était pas habitué à la chose. Quoi qu’il en soit, Aisling ne pouvait s’empêcher de ressentir un profond sentiment d’oppression lui étreindre le cœur. Elle ne savait pas à quoi correspondait cette curieuse et dérangeante scène, mais C’éyait une expérience assez désagréable en vérité.
Une autre scène s’afficha également dans son esprit, tandis que un prénom fusa littéralement dans l’abstrait de sa psyché : Ambre… Qui était-elle.. ? Une ancienne résidente de l’institut ? Elle l’ignorait. La rue qui était apparue dans son esprit, semblait avoir été dévaster par un terrible combat ou bien encore une tempête. Mais ce qui marqua le plus l’adolescente, fut les nombreuses trainées de sang qui jonchaient ladite rue dévasté. Mais que diable, cette image représentait-elle donc ? Venait-elle de Samarah ou bien de l’un des trois autres participants à la fouille mentale ? Et tout ce sang… Tout ce sang, qui en venait presque à effleurer les narines de l’adolescentes en dépit de l’impossibilité de la chose. Le premier mot qui vint à l’esprit de Aisling, fut presque naturellement celui de carnage. Un carnage terrible, affreusement sanglant… Mais qui pouvait donc en être responsable ? Dans cette rue, ils y avait deux personnes et la jeune irlandaise eu du mal à reconnaître une Samarah merveilleusement lumineuse en dépit de l’apparent sinistre de la situation. Le garçon, quant à lui, ils ne lui disait absolument rien, que ce soit de près ou de loin. Aisling s’imagina alors que c’était lui le responsable de l’état de la rue et que la jeune Samarah était en train d’essayer de le stopper.
Soudain, l’image disparu et la présence de la télépathe s’effaça définitivement de l’esprit de Aisling… Pour une raison inconnue, le lien mental établi par celle-ci avec toutes les personnes présente dans la pièce, cessa abruptement. En levant les yeux en direction de Samarah, Aisling vit celle-ci se raccrocher à son bureau avec hésitation, tandis que sa main se porta à sa tête dans un légère frisson tremblotant. La télépathe s’excusa alors, laissant des larmes couler de ses yeux quelque peu perdu. Oubliant alors ses propres peurs vis-à-vis de sa situation, Aisling quitta prestement sa place et se précipita auprès de Samarah qu’elle enveloppa doucement de ses bras afin de la soutenir… Au cas ou… D’un ton très clairement inquiet, elle lui demanda alors si elle allait bien, avant de tourner son regard en direction de Virginie, Nakor et Doris, en leur déclarant avec une certaine fermeté provoqué par une inquiétude non feinte :
‘’Ca suffit, on arrête… C’était une mauvaise idée, Samarah n’était pas encore prête pour ça… Cela ne vaut pas la peine de la faire souffrir pour retrouver ce fichu mutant, vous entendez ? C’est fini !’’
Bien malgré elle et sans demander leur avis aux autres, l’adolescente prenait la direction de la situation. Même si elle ne pouvait s’empêcher de penser que cela arrangeait plutôt ses affaires, sa réaction n’était ni feinte, ni teinté d’une arrière pensée intéressée Elle s’inquiétait vraiment pour la télépathe et entendait bien faire cesser son évidente souffrance définitivement, quoi qu’en disent les autres participants à la séance. Afin d’appuyer son premier propos, Aisling revint sur Samarah et lui dit d’un ton plus doux :
‘’Ne t’en fais pas, on trouvera un autre moyen pour trouver des informations sur ce Louis Désiré, tu n’as pas besoin de te faire du mal pour ça.’’
Puis, elle serra délicatement la cerbère contre elle afin de l’aider à retrouver un état d’apaisement plus bénéfique pour elle…
… Mais en dehors de toute autre considération morale, il fallait effectivement bien avouer que parfois les destin faisait bien les choses, assurément.
Nakor, sur sa bonne chaise, avait réglé son souffle sur son rythme cardiaque. Il respirait en profondeur, par le ventre, lentement et ferma les yeux. Son vieil esprit ayant vécu bien des choses, un événement certes mouvementé le marquait encore, mais avec moins de force que les jeunes gens dans la pièce sans aucun doute. Il finit par sentir une intrusion, comme si on insérait en lui un souvenir qui n'était pas le siens. Sensation très étrange mais pas trop désagréable tout de même. Il se trouva donc dans une position nouvelle pour lui : il se mettait à se souvenir. De beaucoup de choses, en surface, sa longue vie, ses événements heureux, ses combats, ses bons élèves, ses mauvais élèves, le jour où il avait passé son concours, ainsi que, malheureusement des souvenirs bien plus sombres. La mort de sa femme alors enceinte, la tristesse profonde dans son cœur meurtris depuis soixante dix ans par ce souvenir. Puis il cessa de se remémorer tout cela. Les souvenirs faisaient mal, mais il avait le recul d'un très grand âge pour en limiter l’émoi. D'autant plus qu'en réalité, ce n'était pas lui qui se souvenait très concrètement, mais Samarah, qui observait avec douceur. Il finit par avoir en tête, la scène infernale sur le plateau de télévision. Oui, la cerbère avait trouvé ce qu'elle cherchait et comme s'il regardait un film, Nakor vit la scène avec une très puissante clarté. Incroyable de se souvenir aussi bien des choses. C'était sans aucun doute grâce aux fantastiques et puissants pouvoirs de sa jeune camarade. Puis l'intrusion se retira presque, comme si elle passait à autre chose. Mais la connexion n'était pas coupée. De très légères bribes de souvenirs qui n'étaient pas les siennes semblèrent créer un très léger écho dans son esprit. Puis une perturbation plus forte, presque anormale, une inquiétude grandissante, une haine se soit, des images très brèves, quasi stroboscopique, du sang, sur des corps mais aussi sur les mains, c'est à dire au sens propre comme au sens figuré. Une douleur de plus en plus forte, dans l'esprit mais aussi sur le corps, de la sueur perlant au front du vieux fou. Puis la coupure nette et libératrice et le retour dans le bureau. Nakor fit presque un bond en avant, avec un petit cri, comme s'il venait de se réveiller d'un très long cauchemar. Ouvrant les yeux et prenant un peu de temps pour mettre sa vision au clair et faire le point en focalisant, il put voir Samarah, épuisé, reprenant difficilement son souffle et ... se mettre à verser des larmes!
##Que l'enfer m'emporte!##
Pensa le vieux fou au sein de son esprit en pleine réflexion. Le Comte Di Smorggia, cette vieille histoire, voilà vingt ans, les événements de Boston. La culpabilité puissante, transformée en haine profonde de soi-même qu'il avait ressenti, le lien spirituel coupé net, le mélange des souvenirs et des esprits. Aisling, très encline à ne pas continuer la séance se jeta presque sur la cerbère pour mettre un terme à ce qui lui semblait être une folie. Nakor fut un brin étonné et un brin touché, elle souhaiter protéger son amie? Mais le vieux professeur darda un regard scrutateur dans celui de Samarah, quand elle eut enfin le courage de relever les yeux. Il resta là, à respirer tranquillement et suivre son propre cheminement mental. Nakor décida cependant de prendre la parole, il fallait bien épauler un peu celle qui était devenu à la suite d'événements étranges, la directrice de l'Institut, que cette aide fut-ce apporté par une momie comme lui. D'une voix très calme et basse, il annonça
"Non Aisling, c'était une très bonne idée au contraire."
Puis il laissa quelques instants de silence avant de continuer pour s'expliquer
"Personne ne peut vivre, avec toute la splendeur dont doit être empreint le mot vie, avec de si lourds souvenirs. Si cette séance, avec la fatigue de notre chère Samarah, a pu ramener à elle la source réelle de son mal-être, en la privant de ses défenses mentales habituelles et bien c'était une excellente idée en fait."
Puis, se levant avec toute la vigueur de ses quatre vingt douze ans, c'est à dire bien peu, il termina
"Samarah ... nous avons tous vécu, en tant que mutant, des heures sombres. Du sang, certains d'entre nous en ont sur les mains, certains même, plus que d'autres. Mais la vie doit aller de l'avant. Rester dans l'ombre fatale du passé t'empêche de vivre et de faire ce qu'il faut pour aller dans un meilleur sens que celui prit autrefois. Et dieu sait que nous avons profondément besoin de toi à nos côtés. Pour nous guider, nous protéger et lutter pour la cause mutante. Encore plus maintenant que jamais, avec ce Louis qui veut que le monde déclare unanimement la guerre aux êtres de notre espèce. Prend le temps qu'il faut, isole toi ou entoure toi, frappe toi, hurle jusqu'à te briser les cordes vocales ... fais ce que bon te semble, mais libère toi de tes démons. Sinon, nous sommes tous perdus!"
Un peu de douceur, de la fermeté tout autour et de la bousculade. Nakor, après plus de soixante sept ans d'enseignement, n'avait jamais trouvé mieux pour motiver les foules. Il faisait appel à l'amour de Samarah pour ses amis ici, pour l'espoir d'un monde dans lequel les mutants pourront vivre un jour en paix, il la secoué aussi, comme la jeune fille perdue qu'elle était, enfin il l'entourait de douceur, en lui rappelant à quel point, ils avaient tous besoin d'elle et par la même, qu'elle avait aussi besoin d'eux. Nakor alla se saisir de sa canne et vint poser sa main ridée sur l'épaule libre de Samarah.
"Mais souviens toi d'une chose ma douce enfant. Même les plus grands médecins consultent leurs homologues pour se soigner."
Oui, personne ne se soignait seul. Il fallait qu'elle trouve le courage de se confier. Auprès de la jeune fille protectrice, du très vieux patriarche alangui, de l'inconnu sympathisant. Peu importait, mais il fallait le faire.
Virginie Parish
Type Sigma
Sujet: Re: [RP] Traque mémorielle (post-scénar 6) Sam 8 Mar 2014 - 16:04
Sam a écrit:
* June avait vu juste dès le début… elle ne pouvait pas trouver quelqu’un de mieux que toi pour l’épauler à la Lib’Corp*
Par cette simple répartie Miss Lemington, confirma voir renouvela, le pacte tacite qui existait entre les deux mutantes. Virginie n'avait pas besoin de plus de mots pour comprendre, que sa maladresse, n'était enfin de compte pas une si mauvaise chose. Cette époque menaçante était probablement, celle où les secrets devenaient plus dangereux que protecteur. C'était une sorte de soulagement de pouvoir enfin partager un peu de toute cette double vie avec une personne de l'Institut.
La fouille continua amenant un lot impressionnant d'informations sur chacun des participants. Il fallait beaucoup de concentration pour parvenir à suivre tout ce qui se passait. La jeune demoiselle faisait de son mieux pour ne pas laisser ses pensées dériver de nouveau. Elle savait combien cela pouvait compliquer l'exercice et elle ne voulait pas que celui-ci se prolonge éternellement.
Cependant, Samarah, fut la première à mettre leur enquête en péril, en laissant son propre passé se manifester. Virginie était à peu près convaincue que cette intrusion n'était pas volontaire. Elle suivait le déroulé des séquences de son œil mental. Malheureusement l'ensemble était tellement chaotique qu'il lui était impossible de tout comprendre. Certains bribes faisaient échos à des conversations qu'elle avait eu avec Sam ou encore la professeur de piano de Koji. Mais les événements de Boston demeurait pour elle un événement historique.
C'était donc, une chance imprévue, si l'on peut dire, d’assister aux faits par l'esprit de la mutante. Peu à peu Parish perçue pourquoi le Cerbère de l'Institut avait autant de mal à se livrer et à se redresser. La peur et la culpabilité étaient soudain si prégnantes qu'elles en devinrent insupportable. Virginie regretta d'être empathique lorsqu'elle sentit ses propres larmes se mettre à couler. Elle fut autant soulagée qu'Aisling , quand le lien se coupa, enfin.
L'expérience l'avait trop désarçonnée, pour qu'elle puisse réagir aussi vite que sa camarade, ou même que le vieux professeur. Elle demeura assise sur sa chaise les yeux dilatés par la confusion et l'émotion. Les deux réactions qui suivirent furent en totale opposition. Pourtant chacune d'elle avait une part de bon sens. Il était vrai que Sam avait besoin d'être tranquille, tout comme il fallait qu'elle se soulage de son fardeau. Mais qui étaient-ils tous, pour décider de la conduite à tenir ?
- « Laissons, Miss Lemington, choisir ce qu'elle veut faire d'abord... »
Virginie s'était levée, mais à l'inverse des deux autres, elle ne s'était pas approchée. Elle préférait, comme toujours, limiter les interactions physiques. De plus, elle n'en avait pas vraiment besoin pour montrer à leur leader, qu'elle compatissait et soutiendrait son choix, quel qu’il soit. Car non, le passé, ne transformait pas, ce que la jeune mutante pensait de cette femme extraordinaire.
Après s'être beaucoup livré, Doris eut tout le loisir de contempler la vie au travers des yeux de Samarah. À la haine sourde s'opposait le regret profond des actes passés. Alors que le suédois avait toujours vécu la catastrophe de Boston comme un martyre, une victime, il voyait à présent les mêmes événements depuis les coulisses. Ce qui avait échappé à sa connaissance se montrait sans artifice.
Doris se retrouvait dans une rue, la plus importante de Boston. Le monde était comme terni, grisé, elle n'y avait plus d'emprise, comme un mauvais film qui se déroulerait sous ses yeux. Plusieurs personnes se promenaient, certaines rentrant du travail, d'autres léchant les vitrines, toutes insouciantes, dans l'ignorance. Les vitres explosèrent. Elle sut que c'était son emprise. Le pouvoir montait en elle comme une litanie sacrée qui se faisait de plus en plus pressante, oppressante. Il la pressait de sortir et de se manifester dans tout ce qu'il avait de plus destructeur.
La panique se dispersa alors comme une nuée d'insectes. Les gens se mirent à courir de manière chaotique, fuyant l'épicentre de mort qu'elle incarnait, d'autres hurlèrent leur désarroi. Les véhicules qui se précipitaient vers elle furent projetés sur les côtés et les bouches de l'enfer s'ouvrirent sous ses pieds. La douleur, l'horreur, elle pouvait faire naître tous ces sentiments à la fois en chaque humain qui l'environnait, ils tombaient à terre sans rien pouvoir contre elle. Elle qui a toujours été réservée, timide, introvertie, dont les camarades se moquaient, blaguaient, bousculaient, renversaient, la voilà qui pouvait s'exprimer pleinement, faire comme bon lui plaisait. Cela était doux, suave, presque sensuel. C'était bon, le Comte aimerait aussi, tout devait être fait pour lui plaire, pour le servir. Cependant Nayati et Aden s'interposèrent et, au cours du duel, le monde reprenait des couleurs. Suite à une lutte d'esprit exténuante, elle reprenait le contrôle du film, elle possédait à nouveau sa propre tête. L'alcool n'était pas le problème, c'était la solution, elle passa l'information. Une tempête de sable se leva, lui couvrant la vue puis la respiration. Elle s'étouffa, s'endormit lentement.
Doris ouvrit les yeux. Il se mit à tousser, comme s'il avait eut la gorge obstruée par de petites particules de silice. Cela le râpait, il inspira le plus goulûment possible comme si c'était ses dernières bouffées. Progressivement sa vue s'habituait à la luminosité ambiante, sa respiration se fit plus lente, plus posée. Il se massa encore un peu la gorge, elle l'irritait curieusement. Les personnes autour de lui s'étaient levées et s'attroupaient autour de Samarah, certains la berçant gentiment, d'autres lui parlaient pour l'apaiser.
Ainsi, c'était elle la cause de tous ses maux ? Toute la souffrance qu'il avait vécu, toute la haine, tout serait de sa faute ? Non, il se sentait coupable. Coupable et faible, il n'avait rien pu faire, telle était la triste vérité. Le Comte avait résolument propagé son emprise et c'était lui le criminel. Le souci c'était qu'il était le seul en cause. L'humanité n'était pas autant rongée de vices qu'il le pensait. La culpabilité de Samarah d'avoir tué tous ces innocents lui serra le cœur terriblement. Il avait mal. Il se tint la poitrine comme si cela allait la faire arrêter de battre. Ses entrailles se nouaient, s'entortillaient dans un ballet foudroyant. Il avait mal, tellement mal. Il s'appuya sur l'accoudoir de son fauteuil et vacilla légèrement. La tête lui tournait, elle était pleine d'informations nouvelles : culpabilité, remords, certaines formes de tendresse, tout lui était inconnu, tout se battait. Il ne comprenait plus ni où il était, ni qui il était.
Un instant, il souhaita être seul. Il regarda ses mains, les tendis devant lui d'une manière automatique, un réflexe, puis bascula.
Le trou se referma derrière lui.
Miss Lemington
Type Omega
Sujet: Re: [RP] Traque mémorielle (post-scénar 6) Dim 4 Mai 2014 - 16:07
Quand Samarah avait rouvert les yeux, Aisling s’était déjà précipitée à ses côtés pour la prendre dans ses bras. La mutante ne trouva même pas la force de reculer et laissa l’adolescente la soutenir jusqu’à un fauteuil tout proche. Elle la rassura néanmoins d’un vague signe de tête : elle survivrait, oui. Pour autant, elle ne pouvait pas dire que tout allait bien. Au contraire, la mutante avait l’impression que ces derniers temps, tout allait de mal en pis ! Et finalement, ce n’était peut-être pas qu’une impression… Les personnes présentes autour d’elle pourraient toutes en témoigner. La terrible Cerbère était en train de perdre totalement le contrôle des choses qu’elle s’était pourtant minutieusement efforcée de maitriser ces dernières années. La mutante releva péniblement la tête lorsque Nakor prit la parole. Elle affronta, non sans une certaine gêne, le regard pourtant bienveillant du vieil homme
Celui-ci sembla en effet penser que ce qu’ils venaient tous de vivre se révélerait bénéfique, surtout pour elle. De son point de vue, la mutante eut du mal d’envisager la chose sous un autre angle que celui d’une catastrophe. Virginie s’était approchée également, tout en conservant néanmoins une certaine distance. La mutante lui en fut intérieurement reconnaissante : il y avait déjà beaucoup de personnes autour d’elle.
Du moins jusqu’à ce que Doris disparaisse sans un mot. Avant qu’elle ne s’écroule sur le fauteuil, il était encore là, visiblement sous le choc…. l’instant d’après, il avait disparu. Volatilisé. Samarah s’en voulut. L’expérience avait sans doute du se révéler très –trop ?- pénible pour lui. Et dire qu’elle leur avait assuré qu’ils ne sentiraient rien… C’était plutôt raté.
Quand la mutante eut enfin le courage de reprendre la parole – c’est-à-dire lorsqu’elle sentit la main du vieux professeur se poser délicatement sur son épaule-, elle évita soigneusement le regard de la jeune Aisling, fixant vaguement un point dans le vide devant elle. Si cette dernière n’avait pas interprété correctement l’enchainement de visions qui avait envahi son esprit, décrivant la catastrophe de Boston telle que Samarah l’avait vécue, ayant elle-même été l’un des moteurs du carnage sous l’emprise du comte maudit ; ce qu’elle s’apprêtait à révéler ne manquerait pas d’apporter les précisions nécessaires pour remettre de l’ordre dans les images qu’elle avait bien pu apercevoir, même fugacement… Il était dès lors probable qu’elle change à jamais le regard qu’elle portait sur la mutante depuis qu’elle était arrivée à l’Institut. Un comportement qu’elle comprendrait parfaitement et pour lequel, elle ne lui tiendrait évidemment aucune rigueur, mais qui ne manquerait cependant pas de la blesser malgré tout. Mais elle devait parler. Maintenant ou jamais. Ce fut donc à l’assemblée présente que Samarah avoua son crime
Les mots semblèrent rester coincés au fond de sa gorge avant qu’elle ne les prononce finalement d’une voix rauque et incertaine, bien loin du ton froid et assuré dont elle usait et qu’on lui connaissait habituellement :
"Tant de gens sont morts cette nuit-là… à cause de moi."
Inévitablement, les images du Nouvel An Sanglant se réimprimèrent dans son esprit. Les cris de terreur, la rue dévastée et elle, en plein milieu, telle une faucheuse de vies. Elle ne pouvait s’empêcher de revivre ces évènements. Comme à chaque fois que ces images venaient la hanter ou bien lorsqu'elles la réveillaient en sursaut quand elle parvenait enfin à trouver le sommeil. La mutante se retrouvait alors en sueur, seule dans sa chambre face à son désespoir, en plein milieu de la nuit. Et elle pleurait. Toutes les larmes de son maigre corps.
"Je n’ai pas été assez forte pour résister à l’emprise qu’il a eue sur moi…"
L’emprise du Comte bien sûr, mais également celle de la terrifiante puissance que pouvait lui conférer ses pouvoirs, alors décuplés par celui du Comte. Une ivresse au parfum envoutant, qui guettait sans cesse la mutante à la frontière de la folie depuis qu’elle y avait goûté. Un plaisir qui la ravissait tout autant qu’il la répugnait de le désirer dans ses moments de faiblesse. Or Samarah, trop sûre d’elle, supportait difficilement les échecs, de quelque nature qu’ils soient. Et davantage encore les siens qu’elle ne tolérait pas du tout.
Deux choses rongeaient secrètement l’âme et le cœur de la mutante depuis plusieurs années. La première, c’était ce terrible poids sur sa conscience d’avoir ôté des vies innocentes lors de cette tragique nuit. La seconde n’était autre que les sentiments amoureux, profondément sincères, qu’elle nourrissait à l’égard de son amie humaine. Si pour l’heure, elle était encore loin de se douter qu’elle finirait par avouer ceux-ci à Virginie après une ultime défaillance de sa part ; ce fut la première fois qu’elle fit part de sa culpabilité concernant les meurtres sanglants qu’elle avait commis à Boston.
Même dans les jours qui avaient suivi le drame, l’adolescente qu’elle était alors s’était réfugiée dans un profond mutisme, duquel elle n’était finalement sortie que bien des semaines plus tard. Et elle n’avait plus jamais parlé à personne de cette nuit-là. Sauf une fois. A June. Dans une lettre qu’elle lui avait envoyée alors qu’elles ne se parlaient plus. Et encore, sans entrer dans les détails. L’humaine ayant bien compris qu’il s’agissait là d’un sujet plus que sensible pour son amie, elle n’avait jamais insisté. Attendant que la mutante parvienne, peut-être, à en parler un jour d’elle-même. "Ces gens… Cette histoire ne les concernait pas… Je… je ne voulais pas leur faire de mal."
Nakor parlait d’avoir du sang sur les mains. La mutante en avait, et très certainement bien plus que toutes les personnes réunies dans cette pièce. Et qui sait ce qu'elle aurait encore pu faire si Deklan n'était pas parvenu à l'arrêter dans sa folie meurtrière... Quoique puisse en dire le vieux professeur, il s’agissait d’un fardeau très lourd à porter. Si elle avait abattu de sang froid les agents du Cercle sur son chemin lors de son évasion sur la Zone 56, elle ne portait pas le même regard sur les meurtres qu’elle avait commis lors de la tragédie de Boston "Di Smorgia a détruit bien plus qu’une ville cette nuit-là…" murmura finalement la mutante
Il avait non seulement torpillé l’entente cordiale que tentait désespérément d’établir l’Institut avec le reste du monde. Mais il avait également détruit psychologiquement les mutants qu’il avait entrainés dans sa folie destructrice et ceux-ci –Samarah en faisait partie- porteraient à jamais les cicatrices de leurs actes sanglants. La mutante prit sa tête entre ses mains et soupira longuement, à défaut de pouvoir évacuer ses remords au travers de larmes, qui pourtant n’étaient plus très loin. Mais elle ne supportait pas qu’on puisse la voir pleurer.
Elle eut envie de dire qu’elle n’était pas responsable. Elle savait pourtant que cela aurait été un mensonge. Elle était fautive d’avoir cédé, sous l’emprise totale du Comte, aux pulsions les plus primales qui caractérisaient tant les humains que les mutants finalement : le désir de vengeance et de la violence. Faire souffrir l’autre autant qu’il vous avait fait souffrir… A 17 ans, une adolescente paumée et meurtrie par les diverses injustices sous-jacentes à sa condition de mutante, ne pouvait que très difficilement résister à cette opportunité quand on la lui offrait sur un plateau d'argent. Le Comte le savait et en avait habilement profité. Sa rencontre avec des anti-mutants dont les actes et la cruauté sans égale l’avait profondément marquée quelques jours auparavant, n’ayant fait que renforcer sa soif de rébellion. Justice devait être faite pour les mutants. Mais pas de cette façon.
Vraiment ? Aujourd’hui, elle hésitait. Ses convictions, qu’elle avait mis des années à reconstruire, avait volé en éclats. La mort de Kenjiss, assassiné par des agents du Cercle, avait à nouveau ébranlé ses certitudes et fait ressurgir ses penchants les plus sombres. Un crime ne se payerait-il finalement que dans le sang ? C’était donc ça que les Inférior voulaient ? La mort pour la mort. L’appel du sang, de la violence et de la guerre ?
Samarah ferma les yeux. Elle ne voulait pas penser à ça maintenant. Pourtant Nakor avait raison : elle devait se libérer de ses démons. Mais elle ignorait comment, ni même si elle y parviendrait un jour. Et pour l'instant, il y avait des choses plus importantes à faire.
Aisling en la serrant dans ses bras, avait pris sa défense. Avant qu’elle ne leur révèle ce qu’elle avait enfoui au plus profond de son âme. Elle ne voulait pas qu’ils continuent de chercher des informations sur Louis Désiré en mettant la santé de la mutante en péril. Samarah rassura Aisling en posant à peine son regard sur elle. Elle n’était plus en état d’aller plus loin sans les mettre eux aussi en danger. Elle croisa le regard de Virginie sans s’y attarder davantage. La mutante se sentit coupable des larmes empathiques de l’adolescente mais elle retrouva peu à peu son assurance.
"De toute façon, la fouille est terminée. Je ne veux pas vous en infliger davantage. Et j’ai au moins trouvé quelque chose d’intéressant à travers vos souvenirs."
Même si elle avait effectivement souffert, et pire encore, fait souffrir les personnes autour d’elle, cela n’aurait pas été vain. En analysant scrupuleusement leurs divers souvenirs, Samarah n’avait en effet pas noté de mouvements suspects lors de la folie ambiante, synonymes d’une quelconque communication entre complices. Un soupçon parmi d'autres qu'elle avait tenté d'écarter au travers de cette fouille mémorielle.
"Je suis presque sûre qu’il a agit seul sur le plateau. S’il avait un complice ou bien s’il était aux ordres de quelqu’un d’autre, celui-ci n’était pas présent au Whalen Show"
En soit, cela pouvait être une bonne nouvelle comme une mauvaise, voire une très mauvaise nouvelle. Une bonne nouvelle, car cela ne leur ferait toujours qu’un électron-libre à retrouver et maitriser. Une mauvaise car même à lui tout seul, le mutant fou avait laissé pas mal de dégâts derrière lui. Et enfin, une très mauvaise nouvelle, si Louis Désiré n’avait en réalité été qu’un pion placé sur un échiquier plus grand. Dans ce cas, leur ennemi était pour l’instant toujours invisible et d’autant plus dangereux qu’il pouvait revêtir mille visages, en continuant de semer la désolation avant qu’ils n’aient pu avoir une vague idée de son identité.
La question restait donc ouverte : qui avait tout intérêt à discréditer les mutants, quitte à plonger le pays dans une nouvelle guerre si nécessaire ? Etait-ce uniquement Louis, un mégalomane tout comme l’avait été Di Smorgia en son temps ? Nakor semblait le penser. Ou bien ne faisait-il que répondre aux ordres d’une entité supérieure et mystérieuse ?
Le Cercle avait tout intérêt à détruire les mutants évidemment, mais dans ce cas, il semblait assez étrange aux yeux de Samarah qu’il ait utilisé justement un mutant pour parvenir à ses fins. C’était là une logique qui lui échappait. La possibilité que la menace vienne donc d’ailleurs n’était pas à écarter…
" Cela dit, ça ne nous facilitera pas les choses pour autant, conclut-elle à la fin de ses réflexions. S’il est effectivement seul, ça n’en fait pas moins quelqu’un de très dangereux".
D’autant que sa fouille mentale ne lui avait pas permis de confirmer la nature de ses talents. Elle restait sur son idée d’un puissant mentaliste, mais l’éventualité d’un illusionniste n’était pas encore à négliger totalement…
"Et dans l’hypothèse ou il répond aux ordres d’un supérieur, nous ignorons pour l’heure de qui il s’agit… Cela pourrait tout aussi bien être le Cercle, bien que j’en doute de plus en plus, que l’Armée américaine ou bien une nouvelle menace, inconnue à ce jour. Au final, nous en revenons presque aux mêmes conclusions que la dernière fois !"
Tandis qu’elle laissait le temps aux personnes présentes de digérer cette information, il lui restait une dernière chose à faire. Samarah ferma les yeux et se reconcentra du mieux qu’elle le put, laissant son esprit sonder les environs jusqu’à ce qu’elle trouve celui qu’elle cherchait, dans les jardins de l’Institut. Il n’avait pas disparu très loin… Son incursion au sein de son esprit fut la plus douce possible.
*Mr Léolagus ? Est-ce que vous allez bien ?*
Après ce qu’il venait de vivre, elle doutait qu’il puisse répondre par l’affirmative –si tant est qu’il lui réponde effectivement. La mutante était presque honteuse d’entrer à nouveau dans sa tête, mais elle n’avait pas le choix. Elle devait le contacter, ne fut-ce que pour s’excuser.
* Je suis sincèrement désolée de vous avoir infligé une telle expérience. Croyez bien que ce n’était pas là le fruit de ma volonté. Désirez-vous revenir parmi nous, ou bien préférez-vous encore rester seul un moment ?*
Nakor avait fait ce qu'il considérait être les choses nécessaires à faire : appuyer ses jeunes camarades, et les guider sur le chemin qu'il pensait sans doute être non pas le meilleur mais bel et bien le bon. Il était vieux, avait longuement vécu, des époques de bonheur intense, des époques horribles, de tristesses, de peur, de haine. Ces périodes avaient même finies par s'entremêler jusqu'à n'être plus qu'un souvenir fugace au travers d'une vie rondement menée. Il en avait tiré certaines conclusions et il avait même décidé voilà longtemps d'en faire sa propre ligne de conduite. Il y avait des notions à respecter, importantes comme la vie, l'entre-aide, la foi en l'avenir, l'union et l'ouverture aux autres. La haine, la peur, l'envie et le doute, la colère et l'enfermement sur soi même, tout cela ne menait que sur des chemins dangereux et funeste. Se morfondre n'amenait jamais rien et il fallait certes du temps, mais aussi des efforts mentaux de son propre chef pour guérir d'événements durs et qui n'étaient pas de notre fait qui plus est. Sauf que Samarah semblait avoir ancré dans son crâne et de façon trop profonde que les problèmes de Boston étaient véritablement de son fait et uniquement du sien. Cela fit bouillir le sang du vieux bonhomme à la canne. Il avait déjà enlevé sa main de l'épaule de la Cerbère, sachant qu'elle n'était pas à son aise avec le contact physique et la présence de trop de personne à son alentour. Le fauteuil utilisé jusque là par le vieillard fut rejoint doucement, à petit pas. Mais Samarah reprit la parole, une fois de plus, amenant son raisonnement jusqu'à voix intelligible et surtout jusqu'au bout. Il fallait qu'elle dise tout ce qu'elle avait à dire, qu'elle mette non plus seulement des pensées et des remords sur ses actes, mais qu'elle leur donne sens et réalité, pour peut-être pouvoir un jour les laisser s'en aller. Nakor était dos à sa collègue mutante et donna un grand coup de canne sur le sol quand elle murmura ses derniers mots. Il se retourna avec une vivacité folle, que seul l'émotion forte lui permettait d'avoir à son grand âge et balança avec autorité et assurance
"Oui c'est Di Smorgia qui a fait ça. Ce Comte infernal et ses pouvoirs maudits, pas toi! C'est sous son emprise que les plus puissants d'entre nous se sont retournés contre les humains et Boston. Ce Comte mille fois maudit, pas toi. Il a détruit la ville, tué des milliers de personnes, lui! Sans lui tu ne te serais jamais détournée ne serait-ce qu'une seule seconde des idéaux de notre Institut. La haine n'anime et ne doit animer jamais aucun d'entre nous. Cesse de te morfondre, oui, il y a eu des morts, mais tu fus un instrument, une marionnette. Lui tirait les fils, c'est lui le monstre. Ta seule faiblesse fut de ne pas être assez puissante ... et jusqu'à preuve du contraire ... aucun de nous n'est un dieu! Cela ni n'excuse ni ne répare les horreurs du passé mais les choses doivent être remises à leur vrai place!"
Nakor était on ne peut plus clair : son défaut de faiblesse avait eut de lourdes conséquences oui, mais elle n'était pas celle qui avait donné les ordres, sans le Comte elle n'aurait jamais tué personne là bas, il était grand temps qu'elle se pardonne. Les crimes et le sang, oui il y en avait sur ses mains, mais pas de son propre fait en réalité. Si elle avait suivis les ordres sciemment oui, elle serait une criminelle monstrueuse, mais là, elle l'avait fait sous emprise d'un pouvoir mutant, ce n'était absolument pas la même chose. Si cela avait jeté un froid, il semblait clair qu'il était temps de passer à autre chose. Se remettre en ordre de bataille et conclure cette expérience certes douloureuse mais nécessaire. Et puis se concentrer sur le présent était beaucoup plus intelligent que toute autre rodomontade contre le vieux et heureusement bien enterré Comte. Nakor se frotta le menton quand Samarah trouva la force de reprendre la parole. Un fou, un nouveau fou seul et surpuissant. Un Boston bis en préparation? Si cela devait arriver, Samarah risquait de perdre pied lors d'une nouvelle confrontation. Ou alors ce serait l'occasion de dépasser à jamais ses peurs internes, et de vaincre enfin ses démons impossibles. Soudain le vieux professeur eut une idée et se tourna sur lui même, un brin abasourdis. Il éleva alors là voix
"Mais où est Monsieur Léolagus?"
Un brin surpris, les sourcils froncés comme pour essayer de comprendre cette énigme, il vit que les gens autours de lui ne voyaient pas forcément pourquoi il posait cette question à ce moment précis. En haussant distinctement des épaules il termina ainsi son intervention
"Et bien ... si nous sommes légèrement bredouille ... peut-être que ... la Confrérie ne l'est pas autant que nous, ou dispose d'informations qui pourraient se cumuler aux nôtres. Il faut trouver un moyen d'avancer, ou de le localiser. Doris peut sans doute nous aider à y voir encore un peu plus clair."
Oui, pour le coup, les vieilles rancœurs devaient se voir remiser au placard quelques temps. L'ennemi commun, car c'était bien cela, forçait les deux congrégations de mutants à s'allier l'espace de quelques temps s'ils voulaient y survivre tous. L'esprit du professeur de science continuait à fonctionner à pleine vitesse malgré tout, gardant pour lui ses réflexions
##Un homme seul, un deuxième Comte infernal et donc très dangereux? Ou un homme contrôlé, une marionnette ... ce qui serait encore pire. Mais qui? Et où a-t-il été alors trouvé? A moins que ... fabriqué? Crée de toute pièce ... par tous les dieux, où allons nous encore devoir mettre les pieds?##
Le Comte Di Smorgia. Ce nom était glissé un peu partout dans les archives que Parish avait pu dépouiller depuis un an. La jeune mutante laissa son aînée confesser son lourd passé. La vérité était effrayante à attendre. Virginie avait beau savoir que l'humanité était faite du meilleur comme du pire, chaque exemple de cruauté la choquait profondément. Elle n'arrivait pas encore à comprendre pourquoi certains étaient aussi malveillants. Elle était persuadée que personne n'était mauvais par nature. Il devait bien y avoir une raison pour laquelle ce mutant s'en était prit aux habitants de Boston. Une raison, que peut-être personne n'avait encore trouvé.
Elle même prompte à s'accuser et à se sentir coupable, saisissait parfaitement l'état d'esprit de Samarah. Un élan de solidarité lui avait tout de suite gonflé le cœur. Mais Virginie ne voulait pas mettre la télépathe mal à l'aise et resta immobile. Vivre avec le souvenir de cette fatale erreur devait assurément être pénible. Cela expliquait aussi mieux pourquoi elle n'arrivait pas à être heureuse. Pour autant... ces événements n'étaient pas du fait de la Cerbère. Elle avait été instrumentalisée. Parish était convaincue, que tout ceux qui côtoyaient cette mutante, savait qu'elle n'aurait jamais commis des actes aussi atroces de son pleins grés.
Soudain, l'intervention du vieux professeur de science, exprima exactement l'opinion de la jeune fille. Elle l'écouta, hochant régulièrement du menton, pour signifier qu'elle était d'accord avec lui. Jamais, elle n'aurait trouvé une façon plus clair de s'exprimer. La passion avec laquelle Nakor expliquait les faits avait quelque-chose de stimulant. Il ne faisait pas que rassurer Sam, il donnait un peu de courage à la jeunette. Virginie ne pu donc s'empêcher de sourire, admirative et attendrit par toute l'énergie bénéfique qu'il offrait à la Cerbère. Nakor était une sorte d'ange gardien que l'Institut avait décidément bien de la chance d'avoir.
- « Bien parlé mr Nakor ! »
A la question, Vivi se tourna, elle aussi, en direction de la place de Doris Léolagus. La chaise était en effet vide. Sans doute c'était-il éclipsé pendant qu'ils reprenaient tous leurs esprits.
- « Il est peut-être allé aux toilettes ? »
Le détail fût rapidement écarté pour qu'ils puissent reprendre où ils en étaient. Autrement dit à peu près nul part. Une fois de plus, Parish était d'accord avec le scientifique. Ils ne pouvaient pas continuer à faire bande à part. Ce Désirée était trop puissant pour que leurs forces soient divisées.
- « Oui, il a raison, on ne va pas avancé beaucoup sans eux. Il faut que vous convainquiez Maria, pour qu'on travaille ensemble. Je suis sûre qu'elle ne serait pas contre. Après tout, on a tous envie de retrouver cet homme, non ? Ce serait l'occasion de retravailler ensemble. »
Virginie ne perdait pas espoir, de voir un jour les deux goupes fusionner, sous une seule banière. Elle croyait encore au dicton qui disait que l'union fait la force. L'Histoire lui avait d'ailleurs donné raison, plus d'une fois. Le sauvetage de Samarah en avait été un exemple aussi. A ce souvenir le coeur de Résilliance se serra. Irrémédiablement, elle pensa ensuite à Twikjeya... Ils partaient, les uns après les autres. Heureusement, un jeune breton, n'était jamais très loin pour venir la faire sourire.
Vivi s'imposa d'écarter toutes ces tristes pensées, afin de se concentrer sur le présent. Ils avaient encore beaucoup à faire...
- « La Lib'Corp a peut-être répertorier des choses intéréssantes. Je regarderais. Et je suis sûre que Koji peut regarder dans les dossiers du MI5 et compagnie. »
Après avoir écouté les derniers conseils, la demoiselle entama tranquillement son départ. Elle adressa un sourire d'encouragement à Miss Lemington. Elle prit ensuite le temps de saluer la jolie O'Hegarty dont la douceur et le calme, avaient beaucoup aidé. Sans doute, Virginie avait-elle tort de ne pas faire un peu plus d'efforts pour aller à la rencontre de ses camarades... Elle perdait une occasion de rencontrer des personnes intéressantes. Elle s'approcha enfin de son vieux et gentil mentor, se mit sur la pointe des pieds et lui baisa les deux joues, sans manquer de lui faire un sourire. Le membre de la Confrérie réapparaîtrait sans doute un peu plus tard dans la matinée pour faire ses au revoir.
Une minute plus tard, presque, on frappa à la porte. Luc avança sur le seuil et chercha la blondinette des yeux. Il salua poliment chaque personne présente dans la pièce et stoppa son regard sur l’intéressée. Il s'était rasé, habillé, et dégageait une force paisible, qui clôturait enfin de compte très bien cette réunion. Virginie le rejoignit sans attendre, lui prit délicatement la main, et l’entraîna avec elle vers le réfectoire, pour un petit déjeuner plus que mérité !
…Prend le temps qu’il te faut, entoure- toi ou isole-toi…
Nakor s’était éloigné de la mutante et ses paroles continuaient de résonner dans son esprit. Pour autant, le poids de ses actes passés, qui l’écrasait chaque jour un peu plus, ne s’était pas envolé lorsque le vieil homme avait rompu le contact bienveillant de sa main avec son épaule. Il semblait certain que jamais Samarah n’aurait fait de mal sciemment à une personne. Aujourd’hui, la mutante aurait aimé en être aussi sûre que lui…
Elle avait bien conscience de n’avoir été qu’un instrument entre les mains du Comte, face auquel elle avait été bien trop jeune et trop faible pour résister mais personne ne pourrait lui ôter de la tête le sentiment de culpabilité qui la rongeait, celui d’avoir allègrement franchi la limite ce soir-là et d’avoir goûté à l’ivresse que pouvait offrir la puissance de son pouvoir. Nakor semblait croire que la mutante pourrait un jour se pardonner et par là-même se libérer de ses démons mais Samarah continuait de penser que cela ne lui serait jamais possible, hélas.
Il lui faudrait sans doute encore beaucoup de temps pour comprendre que ce sont les aléas de la vie qui nous façonnent mais nos choix qui nous définissent, en réalité. Le jour où la mutante parviendrait à comprendre cela ; ce jour-là seulement, elle finirait par être en paix avec elle-même et admettre qu’elle n’était pas la mauvaise personne qu’elle s’imaginait être… Mais le chemin restait encore long à parcourir. Aujourd’hui, ses proches n’avaient fait qu’entrouvrir une porte grâce à son dérapage mental, mais peut-être était-ce là le début vers une lueur d’espoir, le premier pas vers la guérison de son âme ? Et pour l’heure, la rédemption n’était pas le principal sujet d’inquiétude de la mutante. Ils avaient un mutant fou à lier en liberté et ils devaient le retrouver avant que celui-ci ne sème à nouveau la désolation sur son passage !
Les réflexions du vieil homme lui parvinrent et Samarah accrocha son regard. Elle était plus ou moins parvenue aux mêmes conclusions
*Nous avons beaucoup de questions et encore trop peu de réponses… nous devons considérer tous les éléments possibles. Je ne pense pas que l’on puisse, dans l’état actuel de nos connaissances concernant la mutation, créer un mutant de toutes pièces. Mais il n’est pas impossible d’envisager une manipulation effectuée sur un mutant, quand on voit ce que le Cercle a fait avec ses Humanoïdes…*
Leur base de travail avait été de la chair humaine. De là à songer à travailler sur de la chair mutante, il n’y avait qu’un pas… Mais pourquoi le Cercle aurait-il commencé à mener des expériences sur des sujets qu’il s’était juré d’éliminer alors qu’il disposait déjà de ses propres armes ? Pour mieux les anéantir ? Probable, mais pas logique si on se penchait sur l’aspect éthique et financier du projet. "Cet homme est, je le pense, seul à agir. Au nom de qui, je l’ignore. Pourquoi, cela me parait évident : nous discréditer pour ensuite mieux nous anéantir"
L’image déjà fort peu reluisante des mutants avait une fois de plus été bien entachée au sein de l’opinion publique lors de l’incident du Whalen Show.
Sans nouvelles du confrériste, qui semblait vraiment avoir disparu, Virginie et Nakor proposèrent d’agir, en mettant un maximum de chance de leur côté. La mutante acquiesça à chacune de leurs idées. Elle savait que Virginie irait se renseigner du côté de la Lib’Corp et qu’elle lui transmettrait les éventuelles informations qu’elle trouverait.
"Je compte sur toi pour faire passer le message à Koji, je sais qu’il est fort occupé mais insiste bien sur le caractère urgent de la situation, déclara-t-elle finalement. Quant à toi, Nakor, il me semble que tu entretiens des relations plutôt bonnes avec Maria, je te charge donc d’entrer en contact avec elle. Si on veut mettre toutes les chances de notre côté, il est sans doute préférable que ce soit quelqu’un qu’elle apprécie un minimum qui l’aborde en vue d’une éventuelle collaboration"
Si la mutante prenait de front la discussion, il n’était en effet pas impossible que celle-ci tourne vite à court, faute de trouver un terrain d’entente entre les deux partis. Lorsque tout le monde eut reçu ses instructions et commença à quitter son bureau, elle se tourna enfin vers la jeune Aisling qui était restée fort silencieuse depuis le dérapage mental de la mutante.
"Je suis vraiment désolée de t’avoir mêlée à cette affaire, Aisling. Tu n’aurais pas du voir tout ça"
L’horreur, le sang et la mort ne méritaient pas qu’on les expose. Elle invita également l’adolescente à sortir de son bureau. Elle comprendrait aisément que cette dernière lui en veuille et ne souhaite pas rester davantage à ses côtés après ce que la mutante leur avait bien involontairement infligé lors de sa fouille mentale…
Nakor
Type Gamma
Sujet: Re: [RP] Traque mémorielle (post-scénar 6) Jeu 1 Jan 2015 - 20:50
Alors que le vieux professeur avait ses réflexions pour lui, il fut surpris de l'intensité du regard de sa jeune camarade et se rappela soudain qu'il était dans la même pièce qu'une très grande télépathe. Il obtint d'ailleurs une réponse qui démontra que dans son coin, Samarah avait aussi pensé à cette possibilité. Il hocha lourdement la tête, comme en réponse silencieuse aux interrogations ouvertes de la jeune cerbère. Et finalement, peut-être que le vieux fou n'avait pas parlé pour ne rien dire car la mutante en proie à d'affreux doutes donna des ordres en se redressant. Voilà qui était une excellente chose! Etrécissant le regard afin de mieux se concentrer, Nakor écouta avant d'ajouter, un peu surpris
"Ho ... cette chère Maria ... oui, cela doit pouvoir se faire oui! Compte sur moi Samarah, j'entre en scène."
Puis comme toujours, le vieux professeur se mit à rire tranquillement, en gloussant un peu, en bondissant aussi sur place, comme le papy gâteau qu'il était. Cette brave et sanglante Maria, Nakor se demandait comment la jeune slave allait répondre à son prochain coup de fil. Etonnée? Froide? Mordante? L'enseignant allait vite le savoir. Il donna un sourire à chacun et prit congés de ses compagnons.