Forum de Jeux de Rôle Futuriste - Inspiré des Mutants de Marvel (X-Men)
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Personnage de l'un de nos anciens joueurs, Domino a été laissée en PNJ. Reprise par le staff, son adoption par un joueur peut-être discutée avec Miss Lemington (n'ayant plus de nouvelles de son créateur)
Nom et prénom : Gemma Aguilera
Surnom : Domino
Âge (Date de naissance) : Née le 8 janvier 2028. Elle a 24 ans.
Race : Mutant.
Avez-vous été vacciné/Etes-vous nés de parents vaccinés ? : Non/non.
Origine : Espagnole.
Clan : ?
Pouvoir : Technopathe.
Spoiler:
Domino est une technopathe, c’est à dire qu’elle est capable de se "connecter" psychiquement sur n’importe quelle machine par une simple pensée, et de ce fait peut en prendre le contrôle, briser leur protection, les faire fonctionner, télécharger leurs données dans sa mémoire, en séparer les composants etc... ce qui fait d'elle une reine du piratage, une mine d'or d'informations mais surtout une personne très dangereuse, son champ d'action n'ayant de limite que l'absence de tout mécanisme autour d'elle. En effet, Domino crée avec les machines une relation très particulière et emploie un langage que elle seule peut comprendre. Cette attirance mutuelle, respective entre la mutante et les machines est instinctive, innée. On pourrait en quelque sorte affirmer que Domino est capable de détecter et de “charmer” les machines.
Ainsi, qu'il s'agisse d'un grille-pain standard ou d'un véhicule dernier cri, Domino est capable de pénétrer à l'intérieur et d'en faire, à peu de chose prés, tout ce qu'elle veut en faire et cela de manière absolue dans les limites des possibilités de ce dit mécanisme. Ainsi cette relation unique et sans précédent avec les machines lui a conféré une connaissance experte des ces dernières et de leurs domaines affiliés, la rendant quasi omnisciente sur la portée de ses capacités, ce qui la rend parfaitement alerte quant à ses possibilités selon le mécanisme auquel elle se connecte. De plus, autre dérivé, Domino se révèle une excellente conceptrice, réparatrice, etc... Ayant pénétré profondément le coeur même des machines, elle en connaît tous les secrets : il suffit de lui donner les éléments nécessaires pour qu'elle puisse les façonner selon son imagination et ses acquis, ce qui fait de Domino une personne apte à créer des machines encore jamais connues et au potentiel varié.
Cependant, cette relation très poussée avec les machines peut parfois lui porter préjudice, si Domino oublie sa qualité d'être humain pour se confondre avec les mécanismes qu'elle est censée dominer... De cette manière, sa mutation a considérablement affecté sa morphologie : sa peau, devenue nacrée, abrite en réalité un véritable circuit lui permettant de fluidifier l'échange d'informations entre son cerveau et les machines, qui plus est si il y a contact tactile : ainsi, de nombreuses marques parsèment sa peau, marques que l'on confond souvent avec des tatouages d'un nouveau genre. D'autre part, l'absence nette de pilosité chez Domino est flagrante, ses cheveux ayant laissé place à des espèces de tentacules relevant plus d'une composition mécanique que biologique, lui permettant elles aussi d'avoir un contact plus puissant, plus poussé si elle utilise ce moyen pour se connecter à une quelconque machine. A l'instar de ces changements physiques, Domino peut aussi être la proie d'une insensibilité au monde extérieur flagrante. Des contacts trop prolongés avec les machines entraînent chez elle une perte de personnalité certaine, comme si elle devenait à son tour une machine, ne ressentant de cette manière plus aucun sentiment, allant de la compassion à la colère. Domino se transformera alors en un véritable automate dénué de sensation, exécutant ses gestes avec un automatisme parfait, jusqu'à recouvrir son caractère commun.
Pour ce qui est des humanoïdes, elle n'a encore jamais eu l'occasion de s'y confronter en ayant un contrôle assez maîtrisé de ses pouvoirs, mais qui sait.
Spoiler:
Niveau 1 : Domino n'a acquis qu'une légère maîtrise de ses pouvoirs, l'étendue en est donc très limitée... Elle ne peut pleinement étendre ses talents technopathes à une infrastructure informatique ou mécanique trop complexe. De plus, il faut qu'elle soit proche des machines pour entrer en contact avec elles (environ 15 mètres) et pour les plus complexes, un toucher physique est nécessaire.
Niveau 2 : La mutante commence à saisir ses capacités, qu'elle maîtrise de plus en plus. Elle peut désormais faire sauter des protections plus élaborées, télécharger des données plus rapidement, se lier à des machines plus complexes et plusieurs à la fois, etc... Ses talents de conceptrice quant à eux s'affinent de plus en plus, ainsi que la portée de son pouvoir (environ 20 mètres pour un contact distant).
Niveau 3 : Apparition d'un nouveau pouvoir. Le contact poussé et régulier de Domino avec les machines a conduit à affecter la source motrice même de son propre corps : son cerveau. Ainsi, le cerveau de Domino est en réalité un cerveau numérique. En effet, elle est dotée d’une mémoire photographique et peut y stocker une masse de données incroyable : à proprement parler, Domino n’oublie jamais rien et tous les détails lui reviennent avec une parfaite clarté, ou presque. Elle peut ainsi analyser toutes ces données très rapidement, ce qui lui permet notamment dans certains cas de calculer des statistiques en quelques secondes, d'émettre des probabilités sur les évènements ou d’anticiper les mouvements des autres, ce qui la rend capable d’agir en conséquence avec une vitesse surprenante. Ses pouvoirs technopathes, quant à eux, se développent toujours de plus en plus.
Niveau 4 : Les divers mécanismes et leur technologie n'ont plus de secrets pour Domino. Sa mémoire photographique atteint un stade non-négligeable et sa connaissance et sa capacité de contrôle des machines croît parallèlement à l'exercice de son pouvoir.
Niveau 5 : Domino peut désormais stocker une quantité presque infinie d'informations dans sa mémoire. Question talents technopathes, ses compétences ne cessent de s'améliorer.
Niveau 6 : Parfaite maîtrise des pouvoirs.
Aptitudes :
Suite à un entraînement poussé et régulier, Domino est une combattante à mains nues aguerrie, et dispose d'une santé physique remarquable. Cependant, suite à sa captivité, elle a beaucoup de mal à tisser des relations, chose totalement nouvelle pour elle.
Description physique :
Domino a hérité du physique sulfureux dû au sang andalou, mélangé à celui d'une pin-up. Une peau lisse qui ne laisse transparaître le moindre défaut, des yeux mordorés d'une rare dureté, des lèvres à la fois pulpeuses et pincées, une voix rauque et des jambes longues et fines qui côtoient des formes graciles lui confèrent une apparence atypique, mais qui ne laisse pas indifférent. En effet, dès les premières années qui ont suivi l'apparition formelle de sa mutation, Domino a vu son reflet dans le miroir changer considérablement. Suite à ses contacts poussés et forcés avec différents dispositifs mécaniques, la morphologie de Domino s'est vue nettement affectée : la perte de la totalité de sa pilosité fut le premier changement, précédant les diverses modifications qu'allait subir sa peau. Sa chevelure autrefois abondante et couleur d'ébène laissa sa place à des tentacules purement fonctionnelles issues de sa mutation, suivies de l'apparent et mystérieux circuit qui grava son épiderme à jamais. De cette manière, Domino garde une forme humanoïde incontestable, mais a perdu l'apparence d'un être humain lambda.
Côté vestimentaire, Domino s'est découvert un imminent intérêt pour les apparats luxueux : ainsi, quand elle le pourra, elle préférera porter des robes au prix à multiples chiffres pour la plupart fendue dans le dos, des bijoux ornés de pierres comme des bracelets ou des colliers, ou des chaussures à talons rehaussant sa démarche. Cependant, lorsque la situation l'exige, des vêtements plus pratiques seront bien évidemment de rigueur, le tout demeurant dans des tons assez sombres.
Caractère :
Domino est une personne froide, tyrannique, vindicative, fière et qui profite d'une éloquence rare. Laisser transparaître ne serait-ce qu'une once de faiblesse, de renoncement est pour elle inconcevable et signe de déshonneur, car la jeune femme, sans s'en rendre compte elle-même, est très attachée à des valeurs de vieille école qui sont aujourd'hui très certainement désuètes. Cependant, garder cette attitude est pour elle plus une sorte d'obligation qu'un jeu, les écarts étant à proscrire si elle veut conserver son image de marque auprès de personnes beaucoup plus influentes qu'elle et ainsi assurer sa survie. Du vrai stoïcisme en boîte. Domino voile donc une partie de sa personnalité pour assurer ses intérêts. Cependant, une fois le masque percé, elle peut révéler un visage très surprenant...
Signes particuliers :
Un léger abandon à la claustrophobie dans les endroits les plus confinés. Elle est aussi très douée au poker.
Ambitions : Se racheter en éradiquant les humanos et le Cercle de la surface de la terre.
Histoire :
Spoiler:
Lieu inconnu, antenne secrète du Cercle, date : 27 décembre 2027.
Un homme de forte stature, trônant sur un fauteuil aussi massif, tournait le dos à une autre silhouette, tapie dans la pénombre ambiante. La salle dans laquelle ils se trouvaient dégageait une aura inquiétante et désagréable, malgré l'apparente sobriété des lieux. Des volutes de fumée s'égaraient depuis l'endroit où est assis celui qui semblait être le supérieur, et vinrent perturber de leurs étranges arabesques le climat tendu et pesant. Plusieurs minutes s'écoulèrent avant que le premier haussa la voix, une voix stricte et avide :
- Avez-vous retrouvé la trace ? - Biologique ou formelle ? - Je veux les deux. - Des tests ADN et des vols de fichiers nous ont permis de retrouver le génome. Mais son porteur, quant à lui, nous a devancé grâce à ses pouvoirs, et est d'ores et déjà en fuite. - Homme ou femme ? - Une femme, une espagnole d'origine gitane. Et enceinte qui plus est.
Un temps.
L'agent était parfaitement conscient de la portée de son annonce. Tellement de recherches, de travail et de patience, pour aboutir à un résultat encore plus énorme que ce qu'ils avaient initialement prévu. La satisfaction de l'agent était plus que perceptible, celle de son supérieur également. Cependant, ce dernier ne laissa s'échapper qu'un hoquet de surprise, rien de plus.
- C'est incroyable... - N'est-ce pas ? - La chose est viable ? - Il n'y a pas de doute à avoir. - Ce qui fait que... - C'est l'enfant à naître qui nous intéresse désormais. Et il, ou elle, ne va pas tarder à voir le jour.
Un nouveau silence, plus profond cette fois, s'empara de la pièce. Dans le noir, l'agent arborait un rictus de joie sadique et glacial.
- Retrouvez-la une fois qu'elle aura accouché, puis tuez-la. Avant cela, suivez-la dans sa fuite, sans éveiller le moindre soupçon de sa part. Je vous fais confiance pour ce qui est de l'enfant et de son... éducation. - Et que fait-on de son mari ? - Un mutant ? - Tout à fait, et plutôt dangereux dans son genre. - Tuez-le lui aussi. Après tout, vous en avez les moyens. - Ce sera fait.
Silence.
Les deux hommes analysaient manifestement l'impact de la situation chacun de leur côté, même si il n'y a avait bien sûr, aucun risque à craindre pour eux. Seul le bénéfice offert par ce pur fruit du hasard accaparait leur esprit.
- Pensez-vous que cet enfant sera le point culminant de la lignée ? La touche finale du projet ? - Qui sait. En tout cas, ses dons seront plus puissants que ceux de sa mère, c'est dans la logique des choses. Et je peux vous assurer qu'elle nous donne déjà bien du fil à retordre. Il n'y a pas de raisons que ce processus si rare s'arrête en si bon chemin... - Bien, très bien. Encore quelques années à attendre... Et le véritable travail qui nous a amené ici pourra enfin débuter. Impatient ? - Vous n'imaginez même pas à quel point.
L'agent tourna les talons, plein d'engouement malsain pour sa nouvelle mission. Mais à peine eût-il ouvert la porte que son supérieur reprit la parole :
- Je n'admettrais aucune erreur de votre part, j'espère que vous en avez bien conscience. Il serait dommage que votre vie s'arrête en... l'homme assis prit un ton ironique, si bon chemin, Penance. - Bien entendu.
L'agent jeta un dernier regard à son supérieur qui tirait une nouvelle bouffée sur son cigare, puis la porte claqua aussi sec.
Londres, date : 15 janvier 2028.
Je m'appelle Maria Alvarez, et mon mari s'est sacrifié pour m'offrir ces quelques minutes de répit si précieuses. Cela fait déjà plusieurs mois que nous sommes en cavale, à fuir un mal jusque là inconnu et dont nous ne pouvions pas nous cacher plus longtemps. Mais le pire n'est pas encore arrivé, et ne va pas tarder à nous frapper. Une vérité que j'aurais voulu moins violente, moins douloureuse, moins révélatrice, ou tout simplement plus juste. Non, ce n'est pas à moi qu'ils en veulent depuis tout ce temps, ni à mon mari ni à notre simple nature mutante, mais au bébé que je tiens dans mes bras. Ma fille, Gemma.
Je lui ai fait un terrible cadeau lorsque je l'ai mise au monde, chose que j'ai toujours juré de ne pas faire. Mais c'est arrivé, et l'exception génétique qui hante ma lignée s'est manifestement perpétuée dans son petit corps. Le seul fait de savoir qu'ils la recherchent le prouve.
Je ne m'accorde même pas d'imaginer ce qu'ils projettent de lui faire, il me faut encore la force nécessaire de la cacher, et je n'ai plus beaucoup de temps, ou plus de temps du tout. Je sens qu'ils sont proches, prêts à exécuter leurs ordres, savourant à l'avance leur victoire écrasante et sale. Des prédateurs aguerris que j'ai pourtant essayé de semer, mais ça n'a pas fonctionné, pas cette fois-ci. Ils sont peut-être déjà là, il est peut-être déjà trop tard, mais je refuse d'y croire une seule seconde. Je continue à courir vers nulle part, dans le néant de mes faux espoirs qui m'empêchent d'admettre une réalité beaucoup trop cruelle, beaucoup trop indigne.
Je suis trop lente, et eux trop rapides : ils sont là désormais, je le sais. Je sens leurs regards qui me scrutent, qui la scrutent elle, et la puanteur de leur satisfaction perfide me révulse. Gemma pleure, elle pleure à en faire trembler la terre de détresse. Elle a compris que tout ce cortège macabre est venu pour l'emmener dans un monde où son père, où moi, ne seront plus que des images trop enfouies pour qu'elle s'en souvienne, où sa conscience même sera brimée, voire anéantie. Je la serre si fort contre moi que je l'entends qui s'étouffe, et pendant un bref instant, l'idée de lui éviter ce futur sans nom, ce futur qu'il lui est fatalement promis, me traverse l'esprit. Mais je ne peux pas me résigner à faire cela. Beaucoup trop faible, beaucoup trop amoureuse d'elle. Le souffle coupé, des hoquets de sanglots désespérés viennent me déchirer la poitrine, comme s'ils voulaient lui donner mon coeur avant qu'il n'arrête de battre.
Je ferme les yeux, m'arrête de courir, embrasse son front trempé, complètement résignée. Mon foutu pouvoir me force à envisager de multiples éventualités, mais le résultat reste identique, immuable. Il n'y a aucune issue, aucune alternative, mais l'admettre est pourtant impossible. Je n'arrête pas de lui chuchoter de vaines excuses, mon dernier pardon, attendant le coup fatal qui nous séparera à jamais :
- Perdóname, te suplico, perdóname mi bebé...
Une balle, puis deux, aussi silencieuses l'une que l'autre. Je réussis à ne pas lâcher Gemma, tout en titubant vers le parvis le plus proche. Une église, où je m'effondre sur la pierre humide et rugueuse, où je sens la vie qui m'animait quitter doucement mon corps. Gemma hurle à la mort, et pour la première et la dernière fois de ma vie, sous l'ombre de mon assassin qui trône au-dessus de ma fille orpheline, je me suis mise à prier pour elle.
Lieu inconnu, base secrète du Cercle. Date : 16 octobre 2040
- Fais fonctionner ce putain d'ordinateur ou je t'arrache les yeux morveuse !
L'agent fulminait. Cette gamine de mutos, rien qu'à sa tête, l'énervait. Cela faisait maintenant trois longues heures qu'il essayait de briser l'obstination à ne pas obéir du projet Domino, qui refusait catégoriquement d'utiliser ses jeunes pouvoirs pour allumer l'ordinateur posé devant elle.
* Merde, c'est pas mon boulot de faire ça. Je suis censé la surveiller pas la forcer à allumer cette putain de machine. Qu'est-ce qu'ils lui veulent tous ? C'est qu'une sale petite conne, rien de plus *, pensa l'agent.
L'adolescente menottée baissait la tête, à genoux sur le sol de la salle capitonnée, elle avait le visage couvert par sa chevelure d'ébène qui tombait et lui collait à la peau, dissimulant de la sueur, du sang, mais surtout de la rage qui convulsait progressivement sous les hématomes. L'agent, qui faisait les cent pas autour d'elle, se retourna :
- Tu veux que je continue à te foutre des bouffes c'est ça ?
La jeune mutante ne broncha pas d'un cil. Le souffle court, elle réfléchissait déjà à une potentielle vengeance.
- Quoi ? Tu vas me dire que t'en es pas capable peut-être ? Alors que t'as mis la merde dans tous les circuits informatiques hier ? Fous-toi de ma gueule.
Le projet Domino leva la tête. Elle fixait l'agent droit dans les yeux, une intensité diabolique dans son regard injecté de sang.
- Alors t'aimes ça avoir mal hein ? T'inquiète j'ai autre chose pour toi, tarée de mutos.
Lentement, l'agent sortit de sa ceinture une petite bille de métal. La tenant du bout des doigts, il la jaugea un instant. En fait, il ignorait complètement de quoi ce foutu machin était fait ou comment cela s'appelait, il savait juste que lorsqu'on la balançait sur quelqu'un, cela torturait la victime à coup de décharges électriques extrêmement douloureuses, et cela lui suffisait amplement. Il arma son pistolet et visa l'adolescente sans plus tarder :
- Cadeau.
Un léger son d'impact se fit entendre, avant que la jeune fille fut prise de violents spasmes. La souffrance accaparait ses pensées, mais elle s'empêchait de hurler en se mordant l'intérieur des joues jusqu'au sang, donnant un goût amer et métallique à sa douleur. La bille vidée, le projet Domino s'écroula à terre. Elle était comme paralysée.
- Alors t'as aimé petite conne ? Si t'en veux pas une autre, t'as intérêt à allumer cet ordinateur. Penance veut vérifier si tes pouvoirs sont bel et bien apparus ou pas.
Penance... En entendant le nom de l'humanoïde, l'amertume du projet Domino crût à vitesse grand V. Elle leva faiblement la tête vers l'agent, la bouche dégoulinant de salive et de sang.
- Je … te … tuerai … - Quoi ?! - Tu … vas ... crever ... - Quoi ?! Espèce de sale...
L'agent furieux avançait à grands pas vers l'adolescente qui souriait, une matraque dans le poing droit. Levant l'arme au dessus de sa tête, prêt à frapper, il fut stoppé net par une main venue serrer son poignet :
L'humanoïde était apparu à une vitesse inouïe, et continuait d'accentuer la pression de son emprise. L'adolescente ne parvenait pas à s'affranchir de la détresse qui la dominait lors de leur présence conjointe. Penance était toujours aussi grand, toujours aussi impressionnant, et la folie habituelle qui habitait son visage persistait, une folie malsaine, cruelle. L'agent se courbait sous la douleur.
- Il serait dommage d'abîmer encore un peu plus ce si beau visage, n'est-ce pas ? - Oui Monsieur Penance... argh... s'il vous plaît... vous me faîtes mal... - Oh ? Excusez-moi, je vous libère. - ARRRGGGH !!!
D'un geste, l'humanoïde arracha la main de l'agent, puis le propulsa à l'autre pôle de la pièce d'un seul revers du bras avec une rapidité incroyable. Désormais agenouillé face à l'adolescente, il compressa son visage d'une main et la regardait fixement. Les suppliques de l'agent n'étaient qu'un lointain murmure.
- Tu sais, cette agent-là a mal agi avec toi...
Penance esquissa un demi-sourire.
- Tu ne méritais pas autant d'attention.
Tout en continuant à contempler la jeune fille, l'humanoïde fouillait dans la poche arrière de son pantalon et en sortit une minuscule fiole emplie d'un liquide transparent. La seringue suivit.
- Je n'ai aucune idée si cela te fera mal ou pas, Penance remplissait désormais la seringue du liquide, tout ce que je sais, c'est qu'après cette piqûre, tu ne feras plus la difficile.
Le projet Domino essayait de se débattre, en vain. Elle ne savait que trop bien quel effet la substance aurait sur son esprit. La pointe de l'aiguille n'était plus qu'à quelques millimètres d'une veine du creux de son bras gauche.
- J'espère que tu te doutes qu'on ne te garde pas en vie par pure charité, ma jolie. L'humanoïde pointa le bout de son doigt sur le ventre de la jeune fille, c'est ce qui il y a à l'intérieur qui nous intéresse. Tu n'as pas fait l'objet d'un transfert de la Mutant Korp jusqu'ici pour rien, tu n'es pas faite pour le terrain. Tu n'es qu'un simple projet après tout, et notre juridiction est maître dans ce domaine...
La jeune fille bouillonnait une nouvelle fois de rage. La vérité nue était toujours difficile à avaler, à entendre.
- Cependant, vous les mutants, ne voyez apparaître vos pouvoirs qu'à l'âge tendre de l'adolescence... Et du haut de tes douze ans, et vu la pagaille que tu as mis dans nos systèmes informatiques hier soir, nous sommes en droit d'exiger de toi un fait probant, quelque chose nous confirmant bien que tes pouvoirs sont désormais actifs. Penance soupira, Non, on a pas fini de faire joujou avec toi ma p'tite.
L'adolescente avait la vue brouillée par les larmes, si bien que la silhouette de l'humanoïde lui paraissait floue. Un bref espoir lui traversa l'esprit, l'espoir que tout ceci n'était peut-être qu'un rêve.
- Oh...
Penance essuya ses larmes et plongea une nouvelle fois son regard dans le sien.
- Tu sais le sentimental chérie, c'est pas trop pour toi.
L'humanoïde planta violemment sa seringue avant de verser son contenu dans l'organisme du projet Domino. La jeune mutante, prise de convulsion pendant quelques secondes, releva la tête lentement. Son regard, vide et vitreux, n'exprimait plus aucune résistance, plus aucune personnalité. L'humanoïde, méfiant, recula d'un pas.
- Tu m'entends ?
L'adolescente était réduite à l'état de coquille vide, mais réussit néanmoins à hocher la tête en gage d'approbation. Penance, rassuré, se plaça juste derrière elle et s'abaissa pour pouvoir lui chuchoter à l'oreille.
- Bien. Tu vois cet ordinateur là-bas ? Tu sens son appel ? Sa présence ?
La jeune mutante hocha une nouvelle fois la tête tout aussi mécaniquement.
- Alors fais ce que t'as dit l'agent tout à l'heure. Connecte-toi à lui.
Le projet Domino dirigea son regard morbide vers l'appareil. Elle n'exprimait aucun signe de concentration ou d'intérêt, elle obéissait, c'est tout. Quelques secondes s'écoulèrent avant que l'écran de l'ordinateur n'émette des flashs.
- Arrête, ne vas pas plus loin.
Penance sortit en hâte de la salle, un air à la fois grave et satisfait sur le visage. A la sortie l'attendaient quatre agents :
- Emmenez-la où vous savez. Elle est enfin prête.
Les agents pénétrèrent dans la salle, et chacun d'entre eux eurent un sursaut d'effroi en voyant leur collègue démembré affalé à même le sol, un peu plus loin. Près d'eux, une jeune fille traumatisée tentait désespérément de les supplier du regard.
Lieu inconnu situé aux USA, antenne secrète du Cercle, 10 ans plus tard... (16 août 2050)
- Fier de votre travail, Penance ?
L'humanoïde, sans détourner la tête, acquiessa. Les deux hommes, qui ne s'étaient pas vus depuis plus d'une vingtaine d'années, continuaient de contempler le projet Domino à travers un miroir semi-réfléchissant. Assise, elle regardait une vidéo, complètement passive. Elle venait de sortir d'une séance, et était toujours sous les effets de la drogue.
- Cette mutante est répugnante à la vue, vous ne trouvez pas ? Ces tentacules...
Penance gardait le silence. Dix ans que lui et toute son équipe se servait d'elle, dix ans que cette mutante n'avait pas de volonté propre. Dix ans qu'il avait précipité sa mutation pour plus d'efficacité de sa part, d'où ces violents et imprévisibles changements physiques. Des transformations qui demeuraient toujours nimbées de mystère, d'ailleurs. Quelle contradiction... Se servir d'une mutante pour en éradiquer d'autres.
- Quoi qu'il en soit, son efficacité fut et est encore à la hauteur de nos espérances n'est-ce pas ? Combien de mutants avons-nous déniché grâce à elle ? - Pas moins d'une centaine Monsieur, tous morts à l'heure qu'il est, bien évidemment. Et ce chiffre ne demande qu'à croître. - C'est honorable.
Leur attention se redirigea vers la captive. Elle avait l'air de reprendre ses esprits, et paraissait folle de rage, comme à l'accoutumée.
- Pourquoi cette réaction ? - Parce que, malgré qu'elle soit sous notre contrôle lorsque nous l'exploitons, elle se souvient de tout. - Est-ce que quelque chose l'a particulièrement irrité aujourd'hui ? - Oui, grâce à elle, nous avons trouvé un jeune mutant. Âgé de douze ans. Une équipe est déjà en route. - Ah ah ! Je comprends mieux...
L'homme continua de glousser, puis hoqueta.
- Elle a vraiment l'air furieux ! - C'est habituel. Elle a un caractère bien trempé. N'y faites pas attention. - Comment vous y prenez-vous pour la contrôler ? - Une drogue à base de nanites, qui réussissent à bloquer sa capacité à utiliser son pouvoir. Il suffit d'une injection et elle devient douce comme un agneau... Nous lui disons quoi faire, et le travail commence. Les nanites nous laissent faire, quand c'est nous qui prenons les commandes. - Des nanites ? N'est-elle pas censée contrôler les machines ? - Elle sera morte avant de pouvoir agir sur ses parasites. Son niveau est insuffisant, pour l'instant. - Et en quoi consistent les ordres que vous lui donnez ? - C'est une technopathe, Monsieur. Un simple ordinateur subvient à nos désirs, la plupart du temps.
L'homme, satisfait, continua à contempler le projet Domino. Son regard trahissait sa haine, palpable jusqu'à travers les murs qui séparaient les deux salles. Une vive inquiétude s'empara de lui.
- Penance, êtes-vous sûr que tout se passe bien ? Sa fureur m'a tout de même l'air anormale... Et je ne suis pas sûr que vous disposiez des moyens nécessaires ici en cas de problèmes. Ce n'est qu'un laboratoire, si j'ose en croire les rapports. A part vous, personne ne serait capable de l'affronter n'est-ce pas ? Aucun homme armé n'est présent ici ? - Non, personne. Ma présence suffit. - Vous êtes admirablement idiot, Penance. Un dérapage est vite arrivé, la prudence est de mise dans ces cas-là. - Nous n'avons rencontré aucun problème, pour l'instant. - Pour l'instant, Penance, pour l'instant. L'homme lui tapota l'épaule et regarda une nouvelle fois la mutante, Mais j'ai comme l'impression que les ennuis vont vite arriver.
Perplexe, l'humanoïde observa plus attentivement la mutante. En effet, elle paraissait lutter contre quelque chose... Un sourire malsain était venu agrémenter son visage, signe qu'elle était en train de gagner la bataille.
- Je vous laisse Penance, des affaires urgentes m'attendent. Assurez-vous qu'il n'y ait pas de casse, au moins.
Soudain, les quelques ordinateurs et lumières présents dans la salle s'étaient mis à grésiller. Un étrange halo rouge entourait la mutante. Elle levait désormais ses yeux dorés vers le miroir.
- C'est son sang ce rouge ? Mais que se passe-t-il Penance ?
L'humanoïde se précipita vers un appareil de mesure. Quelque chose clochait...
- Non !! s'écria l'humanoïde. - Que fait-elle au juste ? - Les nanites... elles les expulsent de son corps... mais comment fait-elle ?! - Bon dieu que se passe-t-il Penance ?! - Cela ne devait pas arriver avant plusieurs années !
L'humanoïde s'acharnait sur les ordinateurs, qui ne répondaient plus à ses commandes. Les portes électriques elles, étaient verrouillées.
- Elle nous a enfermé Penance. Réagissez bordel ! - Je ne peux rien faire ! La garce !
En bas, la mutante leur souriait sans les voir. Elle tenait enfin sa liberté. L'humanoïde quant à lui s'affairait toujours sur les machines qu'il ne contrôlait plus. Sur l'un des ordinateurs, un message s'afficha fébrilement :
« Ce gamin, c'était la victime de trop. Je sais tout Penance. Vous n'aviez pas le droit. Ne vous posez pas plus de questions, ma colère est plus puissante que vos nanites. Vous ne pourriez même pas la mesurer. Pourtant, je ne vais pas vous tuer aujourd'hui, vos petits copains sont déjà en route. Mais ne vous inquiétez pas, je vous retrouverai, et ce jour-là, vous souffrirez, je vous le promets... J'ai été à bonne école.»
La mutante avait déjà disparu de sa cellule. L'humanoïde était sidéré. Cela ne pouvait pas être possible... Et pourquoi seulement maintenant ?
- Penance... - Que ?!
Le supérieur de l'humanoïde était allongé au sol, et paraissait endurer quelque chose de suffisamment douloureux pour qu'il demande de l'aide.
- Qu'est-ce qu'elle est en train de me faire putain ?!!
L'humanoïde, écoeuré, ne cessait pas de reculer.
- Les nanites... - Quelles nanites?! Bordel Penance arrangez ça tout de suite ! Argh !
Les yeux de l'homme était désormais vitreux, les nanites avaient pris le contrôle. Lentement, le supérieur dirigeait sa main vers son arme.
- Tuer... Penance... - Merde !!
D'un bond, l'humanoïde s'était retrouvé devant son supérieur et avait réussi à le désarmer. L'homme n'arrivait pas à se ressaisir, Penance l'assomma. L'humanoïde allait avoir de gros ennuis. Cette satanée mutos ne perdait rien pour attendre.
Plus tard... Le 17 février 2051.
Domino bidouillait toujours et encore, à l'abri d'un entrepôt désaffecté. Il lui fallait impérativement un nouveau générateur holographique, son apparence étant son fardeau le plus important en société. L'assemblage restait simple, mais dénicher les composants était une véritable corvée. Cela faisait maintenant six mois qu'elle cavalait, sachant pertinemment qu'elle était recherchée activement. Fort heureusement, son influence sur les machines et ses talents de conceptrice lui étaient d'une grande aide, mais ça ne durerait pas éternellement. Ils allaient la retrouver, tôt ou tard. Domino demeurait faible par rapport à eux, ne serait-ce qu'au niveau des moyens utilisés. Mais son défaut ne résidait pas dans ses capacités matérielles, mais plutôt dans ses capacités d'adaptation : captive durant toutes ces années, elle n'avait d'images de l'extérieur que par ses études, ses entraînements ou ces terribles séances... Au fur et à mesure des jours, elle ne faisait que découvrir ce monde, rien d'autre. Comment se défendre de l'inconnu ?
Lasse, elle observait son oeuvre, achevée. Elle l'effleura du bout de ses doigt et eut un léger frémissement : l'appareil était prêt à l'usage. Elle lui commanda mentalement de s'actionner, et bientôt, Domino prit l'apparence d'un jeune cadre dynamique tout ce qu'il y avait de plus banal. Elle sortit de l'entrepôt. L'air avait une saveur salée, et soudainement, la mutante repensa à sa fuite. Quelqu'un l'avait aidé, c'était certain. Elle n'aurait jamais pu y arriver seule. Mais alors qui ? Elle avait bien senti que la drogue avait été diluée, et ce n'était pas Penance qui lui avait administré ce jour-là. L'un des membres de l'équipe devait avoir eu un sursaut de conscience... Pourtant Domino n'arrivait pas à se sentir redevable envers cet illustre inconnu. C'était déjà trop tard.
Elle leva les yeux vers le ciel, éblouissant. L'image de Penance et de tous les autres membres du Cercle qui l'avaient torturé lui triturait l'esprit. Sa soif de vengeance n'avait pas de limite, mais il fallait bien tenir compte de la réalité des choses : elle n'y arriverait jamais seule. Mais vers qui se tourner ?
Janvier 2052 - Quelque part en France...
Domino est poursuivie par un agent du Cercle : Jack Ortiz, qui suit en parallèle les agissements suspects de la sous-directrice de la Lib'Corp June Appleby lors de la disparition soudaine du leader de la Confrérie, enlevé par le Cercle. L'humanoïde Ortiz aurait très probablement atteint sa cible si sa rencontre fortuite avec le projet Domino n'avait pas eu lieu. L'agent Ortiz a du faire un choix. Il s'est battu contre Domino et l'a neutralisée, laissant filer June Appleby dans la nature. Mais ce n'est que partie remise maintenant qu'il a découvert son secret... Nous sommes dans le courant de l'année 2052
Domino est donc pour le moment aux mains du Cercle. Cela dit, elle leur a déjà échappé une première fois... il n'est pas impossible qu'elle y arrive une seconde fois...