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[Fiche] Charlie Van Der Hoff

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AuteurMessage
Charlie Van Der Hoff

Type Alpha

Type Alpha

Charlie Van Der Hoff

Alias : Kairos
Race : Mutante
Clan : Lib'Corp et Contrepoison
Age du perso : 21 ans
Profession : Etudiante en troisième année d'Histoire, journaliste, karatéka et sapeur-pompier volontaire à ses heures perdues.
Affinités : A venir.
Points XP : 188


-PERFORMANCES-
Pouvoir: Intuition décuplée
Type: Alpha
Niveau: 1

MessageSujet: [Fiche] Charlie Van Der Hoff [Fiche] Charlie Van Der Hoff EmptyLun 11 Aoû 2014 - 13:50

Prénom et nom : Charlie Van Der Hoff.

Surnom/Nom de Code : Kaïros, du nom du dieu grec de l'opportunité.

Âge (Date de naissance) : 21 ans. Née en l'an 2031.

Race : Mutante.

Avez-vous été vacciné/Êtes-vous nés de parents vaccinés ? : Ses parents étant humains jusqu'au bout du bout du code génétique, ils n'ont jamais jugé bon de vacciner Charlie.

Origines : Elle est venue au monde sur l'île néerlandaise de Sint Maarten (Saint Martin en fr), au nord-est des Antilles. L'île étant partagée en deux États jusque dans les années 2010, un français, au nord et un néerlandais, au sud, et ayant gardé ses habitudes linguistiques et culturelles, elle parle les deux langues. Johans, son père était banquier à Philipsburg tandis que sa mère, Frauke, était directrice d'une agence de voyages. Elle leur fut arrachée à dix-sept ans quand on l'emmena dans les prisons pour mutant. Elle ne les a pas revus depuis et n'a pas essayé de renouer contact.

Clan : Le Contrepoison.

Pouvoir : Intuition décuplée (don passif)

Niveau 0, Novice, très bons réflexes. Découvert à l'âge de 13 ans quand elle commença les compétitions d'arts martiaux. Régulièrement, il se passait quelque chose d'étrange. Charlie sentait avant que le partenaire ne bouge, comme une sorte d'intuition, ce qu'il comptait faire comme attaque. Coups de poings, de pieds, Mawashi Geri, Mikazuki Geri, Ashi Barai, elle savait. Elle sentait et ajustait sa défense. Souvent, cette perception lui jouait des tours. Déjà, elle ne se manifestait que très rarement et n'était pas toujours juste. Notamment quand l'adversaire changeait de choix à la dernière seconde. S'était-elle de nombreuses fois retrouvée avec un coup de coude dans l’œil et un joli coquard à la suite de compétition, attendant que l'intuition se manifeste bêtement ou en se trompant en l’interprétant. Pendant des années, ça ne se manifestait que lorsqu'elle se trouvait en combat avec quelqu'un, à savoir, uniquement pendant ses cours de karaté et de self-défense.

Niveau 1, Bleu, anticipation sur une demie-seconde, découvert à 18 ans. Il s'agit de son niveau actuel. Depuis qu'elle a été aidée par le Fil et la Liberty Corporation et qu'elle est sortie de prison, elle a rencontré bien des mutants tentant eux aussi de contrôler leur pouvoir. C'est à leur contact qu'elle s’est entraînée. Désormais, elle parvient à percevoir quelques petites choses bénignes, comme une étagère qui s'apprête à céder, une ampoule qui va griller, un verre qui va tomber. Ressentant physiquement l'environnement qui l'entoure, elle capte parfois les changements immédiats qui le perturbent. Néanmoins, il s'agit toujours d'une intuition et c'est rare qu'elle parvienne à agir en conséquence pour éviter que les choses se passent.

Quelconque perturbation émotionnelle nuit à cette perception ; comme la consommation d'alcool et la cigarette, en bref tout ce qui altère la réception des signaux électriques, nerveux.

Niveaux de pouvoir - GROSSE EBAUCHE, à ré-éditer en cours de jeu:

Publiquement : Rien ne laisse supposer que Charlie est mutante.

Aptitudes :
- Parle trois langues : le néerlandais, sa langue maternelle ; le français, apprit sur le tas sur son île de Saint Martin en écoutant et discutant avec des jeunes ; ainsi que l'anglais, langage international et parler couramment depuis son établissement en Angleterre.
- Maîtrise le karaté jusqu'au 1er dan (ceinture noire) et la self-défense depuis respectivement ses 8 et 15 ans. Son passage de grade final se fit à un stage national encadré par Senseï Chinen en personne, fondateur de l'école internationale de karaté shotokan et kobudo d'okinawa.
- Sapeur pompier volontaire à ses heures perdues, depuis deux ans environ. Un rêve d'enfant. Elle aimait depuis toujours les uniformes et avait toujours été fascinée par ces gens qui dévouaient leur vie corps et âme aux autres.

Description physique : Il y avait un homme qui passait là. Fin de carrure, élancé, environ 1m75, ses cheveux étaient noir corbeau, coupés court et ils ondulaient légèrement aux extrémités. Assez longs pour tomber sur son front, ils révélaient de fins sourcils sombres, surplombant deux yeux aux pupilles bleu-gris. Son nez était droit, ses lèvres roses et couturées par le silence. C'est le menton baissé que l'homme traversait la rue. Il portait une veste noire ouverte sur une chemise blanche aux boutons fermés jusqu'au col et aux manchettes, sur laquelle était nouée une cravate toute aussi noire que l'ensemble. Accrochée à cette dernière, on trouvait aussi une épingle. En guise de bas, il portait un jean noir déchiré par endroit, descendant sur des Dr Martens Cassidy.

Mains dans les poches, d'une démarche à la fois souple et nonchalante, les traits du visage figés, écouteurs vissés dans les oreilles sur une vieille playlist de grunge et de rock, le regard dans le vide, Charlie, qui était en réalité une femme, traversait la rue. Le fait qu'elle s'habille en homme ne datait pas de la dernière pluie. Au contraire, cela faisait bien depuis ses sept ou huit ans qu'elle répugnait se fringuer « en fille ». Sa mère avait bien essayé les cheveux longs, les petits nœuds dans les cheveux, les jupes et leurs collants, les petites bottines et les nuisettes. Rien à faire. Il n'y avait que dans les jeans, les shorts, les débardeurs coupe homme et les t-shirt trop larges de son père qu'elle se sentait bien. C'était comme ça. Pourquoi chercher plus loin ? Aussi avait-elle fini de s'habiller comme sa mère le voulait vers onze ans. A l'époque, elle ne portait que des pantalons et des t-shirts trop larges puis ado, elle s'était doucement mais sûrement branchée sur un look punk-rock mêlé à du classique distingué.

Bref. En un seul mot : androgyne.

Piercing : Elle avait sinon un écarteur noir de 2,5 mm de diamètre, de type tunnel en acier chirurgical plaqué titane, à l'oreille gauche d'abord. Un piercing à l’oreille droite ensuite : un Scaffold passant de l'hélix normal au daith (anti-hélix), en diagonale de l’oreille. Et deux billes noires à l'arcade droite pour finir.
Note : Un tatouage était prévu mais elle ignorait encore lequel faire.

Caractère : A première vue, Charlie faisait assez anti-sociale et anti-conformiste, physiquement comme psychologiquement. Son côté rebelle et rock n' roll était indéniable et expliquait sa difficulté évidente à se plier bêtement aux ordres et à l'autorité. Faire des études d'histoire où la contestation et la remise en question des propos d'auteurs étaient nécessaires lui avait permis de développer un esprit critique. Passionnée, déterminée quand elle s'engageait dans une cause, c'était une volonté de fer qui l'habitait et la poussait à tenir le rythme jusqu'au bout. Si cela apparaissait dans son métier comme une qualité, dans sa vie personnelle, on avait tendance à la trouver surtout bornée quand elle avait quelque chose en tête. Difficile de la faire changer d'avis, malgré tous les bons arguments du monde.

La jeune femme se donnait sinon un air calme et posé mais la pratique des arts martiaux lui avait plus servi à contrôler son corps que ses émotions. Sous pression constante, le stress, l'angoisse d'être découverte, elle avait succombé au charme du tabac à rouler à l'âge de 17 ans. Depuis c'était un paquet de Rasta tous les quatre jours qu'elle se devait d'acheter sous peine de finir tremblante et en pleine crise de nerfs. De nature méfiante, elle parlait difficilement d'elle mais pouvait discuter et débattre d'économie, de politique et d'histoire pendant des heures.

Ajusté comme un masque, le sourire qu'elle arborait où trônait une pointe d'arrogance n'était qu'une couverture. Celle d'une femme sensible et discrète qui se fondait sans hésitation dans la masse pour observer, analyser, questionner et surtout, passer inaperçue. Experte dans l'art du contournement de réponses, elle avait tendance à fuir les gens trop envahissants, trop attentionnés, trop curieux, pas par réel manque que sociabilité mais plus par suspicion.

Cependant, l'être humain était un paradoxe, c'était bien connu. Charlie était anti-conformiste mais détestait qu'on transgresse trop les règles. Elle était de nature discrète, tout en ayant un style qui attirait irrémédiablement les regards à elle. Était-ce un homme ou une femme ? Elle se faisait plaisir en jouant sur les genres, faire s'interroger les gens. D'un côté, son côté masculin aimait particulièrement faire preuve de gentlemanie, de courtoisie, de respect, et de l'autre, sa part de rock n' roll attitude lui faisait user d'ironie, d'arrogance, de provocation, en croisant ses Martens sur les tables, bière et clope à la main.

Hormis ça, Charlie avait surtout un goût prononcé pour la prise de risques. Ses centaines d'amendes pour excès de vitesse à moto, au-dessus de 20 km/h au dessus de la vitesse autorisée, n'étaient qu'un avant-goût. Le danger, l'imprévisibilité, l'audace avaient quelque chose d'addictif. Le fait qu'ils déclenchent une montée d'adrénaline si intense qu'on ait envie de recommencer dans la seconde. Ce dont elle ne se privait pas.

Histoire :

UN AN PLUS TOT

28 janvier 2051.
Il était précisément 22h et 43 minutes.
Charlie venait de claquer la porte de son studio -un 20m², fermer le verrou et se laisser tomber sur son sofa vintage. C'était considéré comme étant la nouvelle mode et donc cher, mais celui-ci elle l'avait récupéré en trafiquant, et à bas prix. Il avait beau être moche, abîmé et le matelas être raide et dur, elle n'en avait cure. Avoir quelque chose sur lequel se jeter le soir après une journée de garde à la caserne était le plus important. Et puis... sa collection de briquets Dunhill, exposée sur l'étagère qui le surplombait, avait quant à elle bien de la gueule. Même si les cendriers pleins qui les accompagnaient étaient éparpillés à droite à gauche et entretenaient l'odeur de clope froide qui flottait là.
Elle s'était donc laissée choir sur le matelas, en avant et avait fermé les yeux. Épuisée par sa journée à parcourir Londres (là où elle avait emménagé à 18 ans), célèbre capitale de la Great Britain, dans un camion de pompiers roulant à toute allure, sirène hurlante allumée, elle sombra dans l'inconscience et n'en sortit que bonnes quarante-cinq minutes plus tard, réveillée en sursaut par le signal sonore de son téléphone nouvelle génération.

« C'est pour quoi ? »

« Vous – avez – un – nouveau – message – de – Laurens »

La jeune femme poussa un soupir, se redressa, passa une main dans ses cheveux courts en bataille et tendit la main pour allumer sa bouilloire, posée sur la commode à côté du canapé. Si c'était un lieu inhabituel pour une bouilloire, au moins était-elle plus utile là que sur le plan de la cuisine où s'entassait de la vaisselle à quelques pas de là. Une tasse sale se tenait à côté, entre deux cendriers. Charlie y versa de l'eau froide, mélangea, jeta le contenu dans le pot de fleurs au pied du sofa et l'essuya du premier torchon qu'elle trouva à portée de main. Elle retira ensuite ses Dr Martens et les lança devant l'entrée du studio sur sa gauche ; puis elle s'empara du journal qu'elle avait laissé tomber sur la moquette bleue avant de mourir de fatigue. Désirant devenir journaliste depuis quelques années déjà, elle s'était abonnée à une bonne dizaine de grands journaux américains et français. Celui-là était le Boston Daily News, l'édition du vendredi 25 janvier paru au petit jour. Elle en recevait dans sa boite tous les jours, avec 4 de retard mais c'était toujours mieux que rien.

Elle le déplia, lut le gros titre et l'ouvrit au hasard sur une page. Elle commençait toujours comme ça avant de le reprendre au début. C'était une sorte de routine trop ancrée en elle pour qu'elle arrive à lire d'abord la première page. Ce jour là, l'article était signé d'un certain Jeffrey Wind, un ancien connu et reconnu. Il était à la retraite désormais mais la passion pour le journalisme de la jeune femme l'avait amenée à apprendre les grands noms du métier de chaque très grand journal américain.

« Ami lecteur, bonjour, bonsoir. »

C'était peu commun comme entrée en matière dans un journal tel que le BDN et surtout pour Jeffrey Wind. Du moins, n'en avait-elle jamais vu de la sorte. Feuillets posés sur les genoux, elle lut les premières lignes tout en éteignant son portable dont la voix allait sous peu encore annoncer un nouveau message.

« Vous êtes en train de lire mon récit, celui d'un homme dépassé par un monde qu'il ne comprend pas ... Ou plutôt, qu'il ne comprend plus. Notre monde tel que nous le connaissions n’est plus. Mais avant cela, je me présente. Je suis Jeffrey Wind. Dans les beaux jours de ma jeunesse j'étais un journaliste apprécié par ses paires au Boston Daily News. Sans doute ne le connaissez-vous pas aujourd’hui, mais cela importe peu. »

Si si, ne vous inquiétez pas, Mr Wind.

« J'écris ici pour vous raconter ce qu'il s'est passé depuis ces vingt dernières années. Vous n'êtes pas sans savoir que notre monde est peuplé d'êtres humains incroyables, possédant chacun des caractéristiques très différentes. Certains pouvant cracher le feu, d'autres lire dans les pensées. Dans les années 2030, leur existence n'était pas encore très claire, on n'y croyait parfois pas. Mais aujourd'hui, c'est différent. Les preuves de leur existence ne sont plus à établir. »

Charlie détourna les yeux, porta une main au café en poudre, en versa sa dose habituelle dans le fond de sa tasse et souleva la bouilloire par la anse. Elle fit couler l'eau bouillante, reposa le tout et revint à son article en attendant que son café refroidisse. Elle savait de quoi, enfin, de qui il parlait. Des mutants. Ceux qui possédaient le gène X avec sa célèbre allèle mutante. Elle savait tout ça depuis qu'elle avait été récupérée par le Fil puis amenée au siège de la Liberty Corporation de Londres. Partiellement mais clairement, la vieille dame qu'elle y avait croisé lui avait racontée ces histoires de code génétique spécifique et leurs conséquences. Cet article l'intéressait déjà bien plus que n'importe quel autre. Enfin un qui parlait d'eux et.. d'elle.

« Nous sommes précisément en 2051, le 25 janvier même, il est... »

En fait, elle trouvait le studio trop peu éclairé en cette heure tardive, les lumières de la grande rue ne lui permettant pas d'y voir vraiment clair. Aussi posa t-elle le journal sur le canapé, se leva, zigzagua entre des journaux et un tabouret, ferma la fenêtre entrouverte toute la journée, tira définitivement ses rideaux de velours et alluma le courant. La lumière de son lampadaire de salon puni dans un coin de la pièce l'inonda faiblement. Ça lui faisait une petite ambiance sympathique. Légèrement romantique compte tenu que la luminosité de l'ampoule désamplifiait à vue d’œil. C'était propice aux soirées détentes et moins à la lecture, mais c'était tout ce qu'elle avait alors elle s'en contentait avec joie, sachant que trouver un logement à Londres était déjà bien compliqué.

Finalement, la jeune femme retourna sur le canapé, s'appuyant à son dossier, s'assit en tailleur et posa de nouveau le journal sur ses genoux. Son chaton noir choisit ce moment pour sortir sa tête du bac à linge, *il va encore tomber...* en sauter, le renverser au passage *rah...* et venir lui réclamer une caresse, mine de rien. Qu'elle lui rendit, distraite. Frustration qu'était le fait de sentir que quelque chose allait arriver sans parvenir à l'éviter.

« Nous sommes précisément en 2051, le 25 janvier même, il est 23h47 à ma montre et j'ai sommeil, mais je vais quand même vous raconter. Les individus dont je viens de vous parler, plus communément appelés « mutants » étaient autrefois divisés en deux grands clans aux idéologies bien différentes.
Le premier, l'Institut, prônait l'association des humains et des mutants dans la vie de tous les jours, la paix et le maintien de l'ordre. Le second, la Confrérie, prônait la suprématie de la communauté mutante sur tous les points.
Néanmoins, le soir du Nouvel An et le 1er janvier 2031, tout bascula. Un événement tragique se produisit, un événement à présent gravé dans toutes les mémoires. Un mutant mégalomane, dans sa soif de domination, transforma la ville de Boston –réputée pour accueillir une population importante de mutants- en véritable enfer.

Cet événement eut de terribles conséquences. La première fut immédiate. L'opinion publique, terrorisée à l'idée de devoir revivre une telle catastrophe pressa le gouvernement américain de faire quelque chose contre le fléau mutant. La première solution trouvée fut de ficher chaque mutant connu dans les archives gouvernementales avec le maximum d'informations disponibles. D'abord menée discrètement, cette opération fut rapidement rendue publique par les autorités qui avaient déjà les plus dangereux mutants dans le collimateur. »

Ça aussi elle le savait déjà, mais il avait omit de parler des arrestations, qu'elle connaissait pour l'avoir vécu cette fois. Elle avait 17 ans et était 1er dan depuis quelques mois. A la suite d'un tournoi de karaté de Saint Martin où elle remporta la victoire, une de ses concurrentes fit remonter aux responsables qu'elle la suspectait d'avoir triché. Charlie avait subi une batterie de tests, dont le test mutant et avait été mise en état d'arrestation rapidement en vue de son résultat. La population était devenue complètement parano, et pas seulement aux Etats-Unis. A Saint Martin aussi, les dénonciations avaient le vent en poupe par ces temps. Quiconque était suspecté d'avoir un gène mutant était arrêté, mis en garde à vue et soumis au test mutant. S'il le résultat s'avérait négatif, la personne était relâchée mais fichée. Si par malheur il était positif, les complications commençaient. La condamnation, la torture parfois, la prison toujours. Charlie tendit la main et apporta son café à ses lèvres, but un coup tandis que son regard retournait à la plume de Jeffrey Wind. Elle ne voulait pas revivre ça, pas même en pensées.

« La deuxième étape consista en l'élaboration d'un vaccin annulant les gènes mutants. Ce vaccin fut nommé ‘Genesis’. Les premières semaines suivant l’apparition du vaccin furent un véritable succès. Nombreux furent ceux qui voulaient faire disparaître leurs capricieuses malédictions. Cependant, on s’était bien gardé de dire à la population que les récalcitrants au vaccin étaient persécutés comme des fugitifs. Face à un tel assaut de violence de la part du gouvernement, l'Institut et la Confrérie ne purent rien faire. Tout deux furent anéantis en l’espace d’une nuit seulement, laissant seul le gouvernement au courant de la tragique histoire de ces mutants. »

D'où la volonté d'écrire cet article Mr Wind ? Et de révéler au monde entier la véritable histoire ? Quel homme c'était que celui-là. Le plus grand de tous les temps pour avoir le courage, ou la folie de mettre ça au goût du jour.

« Toutefois, pour en revenir à ce que l'on connaît de toute cette histoire, le vaccin ne s'avéra pas être aussi bon que prévu. Était-ce voulu ou non ? Personne ne le sait vraiment. Toujours est-il que son effet fut très différent de celui attendu. Non seulement, les individus ayant eu accès à ce vaccin virent leur pouvoir réapparaître mais en plus, leur fertilité s'en trouva nettement accrue. Ça, c'était la "bonne" nouvelle. La mauvaise, c'est qu'ils se rendirent très vite compte qu'ils étaient à présents beaucoup plus enclins à des expositions à diverses maladies connues telles que des cancers ou le HIV, rendues mortelles du fait de la nouvelle combinaison de leurs gènes, créée par le vaccin. »

Elle avala un nouveau trait, et tasse finie, la reposa sur sa commode avant de prendre son tabac à rouler Rasta, à 5,186 £ les 30 grammes. L’État était un paradoxe. Il encadrait des populations mais ne voulait pas dépenser pour elles. Il ne voulait pas de guerres, mais les faisait pour la défense d'enjeux économiques. Il faisait des réseaux d'alliance qui cassaient à chaque désaccord et se retournaient vers l'ennemi. Les gouvernements fonctionnaient ainsi. Il était impossible de tout avoir. Le monde était une gigantesque balance, rien de plus.

Charlie eut une légère pensée pour ses parents en roulant sa clope, la posant au bord de ses lèvres, et l'incendiant : au moins, ils avaient eu la bonne idée de ne jamais la vacciner, étant humains. S'ils avaient su, par contre, qu'il y a deux générations, l'arrière-arrière grand-mère paternelle était une mutante, il en aurait été différemment et peut-être qu'elle ne serait plus là aujourd'hui. Elle eu également une pensée pour ces gens qui l'avaient sortie de prison et les autres qui l'avaient recueilli à Londres. Dévouer sa vie à sauver des vies, par quelconque moyen qui soit, faisait désormais parti de ses motivations.

Elle se passa une main dans les cheveux, se recoiffant.

Les prisons pour mutants étaient l'enfer même. Il était impossible d'imaginer pire. La seule chose qu'elle évitait d'oublier était la piqûre de la longue aiguille lui injectant le vaccin. Celui qui l'avait privée de son pouvoir pendant des mois et qu'on venait lui administrer plusieurs fois par an pour ne pas qu'il revienne. Si Charlie avait été libérée depuis trois ans maintenant et qu'elle avait récupéré le sien, le vaccin avait affaibli son système immunitaire. Elle était donc plus exposée aux virus et diverses maladies qui traînaient. Ce auquel elle essayait de faire attention... régimes sans clope et alcool exceptés, évidemment.

La jeune femme tira un nouveau coup sur sa roulée.

« Les années passèrent et la population mutante rattrapa bientôt celle des humains, à ce détail près que les mutants nés de parents vaccinés ont commencé à mourir de vieillesse,à peine arrivés à l'âge de... 20 ans, le plus vieux ayant survécu jusqu'à 24 ans. Aujourd'hui, on ignore encore la nature de ce phénomène, mais il ne fait aucun doute que tout est lié à ce fameux vaccin...

Puis, il y eu une escalade de violence aux États-Unis. Les associations et groupes anti-mutants se multiplièrent à une vitesse folle pour faire face à cette croissance exponentielle de la population mutante, obligeant leurs victimes à se réfugier au Canada ou au Mexique pour fuir la répression, voire même en Europe où la politique concernant les mutants n'avait pas encore atteint un avis aussi tranché qu'aux États-Unis. »

Il connaissait bien son sujet. C'était exactement le cas pour la jeune femme. Elle avait été embarquée par le Fil qui l'avait tirée de prison par elle ne savait quel moyen et embarquée de force pour l'Angleterre. Bénis soit le jour où elle débarqua à l'aéroport de London Heathrow, le plus important de tout le pays, et où ces bénévoles de la Liberty Corporation l'avaient sortie de l'enfer... lui avait trouvée un logement, payée ses frais universitaires -bien plus pharamineux qu'à Saint Martin, et assurée une sécurité 24h/24, 7j/7 dans le siège de l'Association.

Néanmoins, on en arrive à un point important. Je sais que la plupart des mutants appartenant autrefois au groupe des X-men et de la Confrérie sont encore vivants. Comment ? Je le sais, nous le savons tous. Quelque part, ils existent et attendent sans doute le bon moment pour sortir à nouveau de l'ombre. Les noms de Marcus Lensher et Malicia ne sont pas encore tombés dans les oubliettes. Tout comme celui de Charles Xavier, celui qui tout au long de sa vie avait prôné la paix entre les humains et les mutants... Qui mieux que le vieux continent pourrait vous le dire ? D’autant qu’aujourd’hui, les mutants ne constituent plus la seule menace pesant sur l’avenir de l’humanité…

Cet homme avait tout compris et en un article il abattait le silence gouvernemental établi jusque là. Il faisait tomber tous les murs et offrait la vérité aux yeux du monde. Espérons que cela fasse réfléchir les foules et redonne espoirs aux mutants en cavale comme elle. L'heure était encore à se battre. Plus que jamais. Il était temps que les gens savent, que les gens percutent et se bougent. Quoi d'autres de mieux que les médias pour organiser la révolte, soulever les peuples ? Rien. C'était par eux que les informations étaient manipulées par les politiques, ça serait alors par eux qu'éclateraient les vérités. Ça ne faisait juste que commencer. Charlie en était convaincue. Elle était prête à arrêter ses études pour monter un journal et se faire connaître s'il le fallait. Elle prendrait le risque de retourner en prison si ce risque là pouvait faire rejoindre des dizaines, des centaines ou des milliers de gens à leur cause.

Elle ferma le journal, inspira un dernier coup sur sa roulée, se leva, l'écrasa dans un cendrier sur la commode, se pencha pour caresser son chaton, enfila ses Mr Martens, réajusta le pans de sa veste, éteignis la lumière, attrapa son casque, ses clés d'appart comme de moto et referma derrière elle. Il était 23h30 environ et feux de croisement allumés dans la nuit, elle prit la route des quartiers généraux de Liberty Corporation.

- - -

Ce journal de dénonciation d'actes gouvernementaux, de dévotion à la cause mutante, il existait désormais depuis plus d'un an et Charlie Van Der Hoff, 21 ans, mutante, étudiante en licence d'Histoire, en faisait partie. Il n'était certes pas officiel et l'organisation était secrète mais il n'en faisait pas moins un bon travail.
Ce n'était pas elle qui l'avait monté mais une femme de la trentaine, mutante elle aussi. Sûrement la plus formidable de toutes les femmes au monde. Les quartiers généraux de la rédaction se trouvaient en Irlande, à Dublin mais Charlie, elle, travaillait toujours à Londres, dans la deuxième antenne du groupe, un quelque part tenu secret dans la City. Elle avait eu des contacts par les membres de l'association Lib'Corp et en remontant de contacts en contacts, elle avait réussi à joindre le responsable recrutement des ressources humaines. Entretien planifié une semaine plus tard, elle avait passé ses soirées de libre à le préparer. Elle le voulait ce post dans ce journal. Elle le voulait et elle donnerait tout pour l'avoir.

L'entretien avait duré une bonne quarantaine de minutes. Elle avait parlé de ses convictions, de son parcours, avait débattu de politique, d'économie, d'histoire, d'influence des médias avec son recruteur et ils n'avaient arrêté juste parce que ledit homme avait une réunion importante de prévue pour boucler les prochains articles à paraître. Conversation arrêtée en plein milieu, les regards brillants, ils s'étaient serrés la main, s'étaient souhaités une bonne soirée et... s'étaient revus le sur-lendemain. Cette fois, une femme était venue la chercher et l'avait emmenée au QG.  

Charlie avait commencé d'abord volontaire et s'était malmenée pour faire ses preuves. Puis après quelques mois de dur labeur à voyager à ses frais, en usant de trafics illégaux pour se déplacer et obtenir des entretiens d'importance, on l'avait promue rédactrice. Elle s'employait ainsi à rédiger ses propres articles et bien qu'elle soit une inconnue parmi tant d'autre, que sûrement peu de monde la lisait, c'était le rêve de sa vie. Il n'y avait rien qu'elle n'aimait plus. Hormis peut-être... les femmes, mais c'était une autre histoire. La prison, la torture étaient du passé. Elle en cauchemardait toujours mais la détermination, la résolution d'agir pour la bonne cause, même à risques et périls grandissants, lui faisait repousser toujours plus loin ses limites.

Elle était 1er dan de karaté, après treize ans de pratique, savait se défendre et faisait 150 abdos matin et soir sur sa moquette ou ailleurs quand elle n'était pas chez elle, suivis de 50 pompes pour entretenir la condition physique que demandait son bénévolat chez les sapeur-pompiers volontaires de Londres. Elle était là depuis trois ans et s'était tout de suite inscrite à la formation. Après quelques week-ends pendant six mois à se préparer, elle avait enfin pu commencer ses gardes, du vendredi soir au dimanche soir. Elle fumait sinon beaucoup, ce qui aurait à long terme, d'inévitables conséquences sur ses capacités pulmonaires mais elle n'en avait cure. Il fallait des gens pour se battre. La pression était réelle et écrasante mais pour rien au monde elle n'aurait donné sa place. Elle aurait par contre bien pris des heures de sommeil au premier passant croisé.

Signes particuliers : Androgyne.

Ambitions : Deux rêves : Monter en grade dans le Contrepoison, être connue et reconnue par la profession, puis voir enfin la face du monde changer. Si l'homme est manipulable par les gouvernements, il est par conséquent possible d'inverser la tendance, bien que les préjugés et les prénotions aient résolument la vie dure.

Vous, derrière votre écran : Sur une chaise avec un dossier usé, une lampe de bureau à la lumière un peu faiblarde et une playlist de grunge, rock alternatif en guise de fond sonore.

Votre âge (réel) : Noooon, pas ça, ça fâche !
Votre addiction au net (en h/jour face) : Je peux passer plusieurs fois par semaine pendant les vacances scolaires mais sinon, ça dépendra de la dose de travail à fournir (parce que quand même, un peu de sérieux dans la vie).
Comment avez-vous connu Generation-X ? : En harcelant notre ami Google de recherches du genre 'Forum rpg futuriste' 'Forum rpg science fiction' puis finalement 'Forum rpg X-MEN'. Histoire de changer du médiéval fantastique à haute dose.
Pour quelles raisons nous avoir rejoint ? : Parce que je voulais en trouver un -de forum- et que celui-là avait l'air de parfaitement convenir à mes attentes.
Quel est votre dernier mot ? : Rock n' roll !

Dans le règlement, qui nous tient ? : OK by Sam'

NB : Acceptez-vous que votre fiche de présentation soit mise dans les Incarnations si pour une raison ou une autre vous êtes appelé à nous quitter ? Je ne vous quitterai pas et si par malheur ça arrive, je l'emporte avec moi, ma petite Charlie...


Dernière édition par Charlie Van Der Hoff le Mar 19 Aoû 2014 - 2:10, édité 5 fois
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