Forum de Jeux de Rôle Futuriste - Inspiré des Mutants de Marvel (X-Men)
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Sujet: [Chambre de Koyuki] Mar 31 Aoû 2010 - 17:34
A venir !
Koyuki Hara
Type Sigma
Sujet: Re: [Chambre de Koyuki] Mar 31 Aoû 2010 - 17:48
Teddy Bear
Koyuki avait déboulé dans sa chambre d'une façon bien brutale pour une asiatique. En deux seconde elle avait retiré chaussures et bas. Le reste suivit rapidement. Elle attrapa sa combinaison, celle que tous les mutants de l'Institut porteraient pour les missions dangereuses. La tenue était relativement sobre, en cuir noir ni trop brillant ni trop mat, et recouvrait intégralement bras et jambes. Trois mots suffisent à décrire le vêtement : solide, souple et sexy. La directrice ajouta un soupçon de fantaisie à la combinaison, sous la forme d'une fine ceinture rouge accentuant sa taille fine et de mitaines elles aussi écarlates.
Cinq minutes étaient passées, le téléphone vibra. Les élèves étaient au sous sol. La directrice prit soin de nouer ses longs cheveux de jais en une que de cheval haute, et ce dans un but évident de praticité. Puis le détail qui tue : elle baissa de bien cinq centimètres la fermeture éclair du haut de la combinaison. Pour finir, elle enfila une paire de Doc Marten's noires et se précipita dans le couloir en prenant à peine le temps de récupérer son portable. La plupart des élèves ne l'avaient jamais vu ainsi. En fait, seul Alex l'avait peut être entre aperçu, vingt ans plus tôt, dans un accoutrement proche de celui-ci. Elle faisait alors parti des New X Men, l'une des deux équipes de choc de l'établissement.
Le bruit des gouttelettes d'eau frappants le sol de marbre à intervalle régulier. A peine un murmure. Inaudible pour peu que l'on n'y prête pas attention. Mais pourtant bien présent. N'était-ce pas là une des seules réalités de ce monde ? Une multitude, un foisonnement de choses existantes et toutefois transparentes...
Bou-boum, bou-boum, bou-boum.
Le son de la vie. Perdue par les propres battements de son cœur, Koyuki fixait, stoïque, la source des clapotis non loin. Un robinet usé par le temps laissait s'échapper une eau glacée en petits filaments aux reflets argentés. Il faisant froid, mais la mutante, évidemment, n'en avait cure. Pire. Elle ne pouvait même plus s'en rendre compte. Une fois n'est pas coutume, son pouvoir lui glissait à nouveau entre les doigts, la rendant de plus en plus inhumaine. A l'heure actuelle, elle ne pouvait plus s'empêcher de faire descendre la température de plusieurs degrés autour d'elle, et ce constamment. Les jours de pluie, une mince pellicule de givre recouvrait son corps dans son intégralité, la rendant alors complètement surnaturelle aux yeux des autres.
Assise à même le sol, le menton sur les genoux, les bras autour des jambes, la directrice du Nouvel Institut semblait perdue. Elle n'était plus vraiment là, ne faisait plus partie de cette réalité. Elle entendait l'eau s'écraser sur le sol. Elle entendait son cœur battre, doucement, tranquillement. Mais elle n'avait plus conscience d'être celle qu'elle était. Sa tâche ne lui importait plus. L'école existait sans elle. Cela faisait des heures, ou peut être même des jours qu'elle était assise à cette endroit. Son corps fonctionnait si lentement qu'elle n'avait nul besoin de se mouvoir. En revanche, il avait besoin d'énergie pour fonctionner. Son estomac grognait parfois, mais la nippone n'y prêtait pas attention. Corps et âme n'étaient plus en accord. Et l'âme gagnait.
Évidemment.
Le bruit de l'eau lui emplissait les oreilles comme une mélodie entêtante. Son cœur s'y mêlait en une symphonie viscérale, et plus rien d'autre n'avait d'importance. Des perles de glace roulaient sur les joues pâles de la manieuse de glace. Des images apparaissaient devant ses yeux... son grand père, ses parents. Sébastien. Léon encore prisonnier de l'iceberg qui leur avait confisqué dix ans d'existence. Samarah, enfin retrouvée, et pourtant si éprouvée, si marquée. Kenjiss décédé. Cette montagne de muscle et de volonté, anéantis. Koyuki regardait tout cela avec ses yeux d'adolescente. Elle revivait cette soirée de Nouvel An à l'Institut François Xavier de Boston.
**This is war**
La mutante ne s'était jamais remise de cette nuit là. Sans doute comme beaucoup d'autres, c'est certain. Mais aujourd’hui, elle ne tenait plus. Ses nerfs l'avaient lâchés. Son manque de sommeil l'avait rattrapé. Son manque d'amour aussi. Elle n'avait jamais été aimée, à part peut être par Seb... une amourette d'adolescents qui n'avait duré que quelques jours durant l'hiver 2030. C'était si loin, et pourtant, cela lui paraissait si proche. Elle murmura son nom, indistinctement. A peine un soupir qui résonna un instant dans la pièce. A travers lui c'est son innocence qu'elle recherchait, sa joie. Ils avaient marché ensemble dans le parc enneigé de Boston un après midi, et s'étaient montrés leurs pouvoirs, simplement. Une histoire était née, évanescente. Ce Nouvel An les avait séparé. Sébastien, l'ombre, avait sans doute survécu, jusqu'à se faire cueillir, son pouvoir n'étant d'aucune utilité face aux nouvelles armes humaines. Koyuki se forçait à croire qu'il l'aurait cherché s'il l'avait pu. Elle s'accrochait à cette dernière idée. Elle était beaucoup pour lui, il l'aurait vraiment rechercher. Il ne l'aurait pas oublié.
Seule.
Comment continuer ? Où trouver la force, le but ?
Koyuki pleura enfin à chaudes larmes. Larmes de glace en abondance. Un nouveau bruit vint rythmer son monde. Ses perles frappants le sol par vagues irrégulières. Elle essuyait ses joues blanches, plus par habitude que par nécessité. Le temps s'arrêta à nouveau. Et puis ses yeux séchèrent. Les larmes ne parvenaient plus à ruisseler comme elles l'auraient du. La vue de la nippone se brouilla. Ses yeux devinrent opaques. Alors elle s'étira, comme l'aurait fait un chat après une longue sieste. Puis elle se leva, agile comme elle l'avait toujours été, et se dirigea droit devant elle. Elle s'allongea dans la baignoire puis fit couler l'eau froide afin de tremper son corps, ses cheveux, ses vêtements. Elle en sortit puis revint à sa place initiale.
Elle posa son menton sur ses genoux, entoura ses jambes de ses bras maigres. Ses yeux étaient totalement blancs, elle ne parvenait plus à fermer ses paupières. L'eau gela autour d'elle, formant un halo protecteur. Son corps se refroidissait progressivement. Elle eu presque mal lorsqu’elle sentit la piqure du gel atrophier les muscles de ses jambes. Ses poumons se bloquèrent dans une dernière expiration. Son cœur battait toujours, vaillant et jeune. Un ange passa.