Camille n’était pas vraiment venue jusqu’au Canada pour ça, mais bon voilà qu’elle se retrouvait à la gare routière pour attendre un inconnu dans le pétrin.
Elle souffla regardant sa montre, elle allait être en retard à la conférence de presse de la Confrérie. Tant pis, elle n’aurait pas le temps de déposer le nouveaux venu, elle l’emmènerait avec elle, cela ne pouvait qu’être bon pour sa culture général.

Elle regarda au loin, le bus arrivait, pourtant en lui, le mutant qui était sorti des U.S.A. seul pays dans le monde à encore persécuter les mutants –enfin du point de vue de Camille. Ce garçon savait –il seulement la chance qu’il avait eu ? Ce n’était pas très malin de sa part d’avoir parler au téléphone…Il avait eu de la chance que par hasard un mutant technologique ait intercepté le tout. Même si le réseau d’extraction n’était plus officiellement en place, il restait tout de même quelques personnes, peut-être nostalgique du bon vieux temps, pour venir en aide à ceux qui voulaient sortir de ce pays maudit ! Le jeune n’avait sans doute pas non plus remarqué que dans son voyage, il avait été épaulé par d’autres mutants de toutes sortes. Naturellement, les temps étaient difficiles avec les humanoïdes… mais au moins, il avait minimisé les risques en prenant le bus.
* Mais qu’est-ce qu’il fiche ! Pour le coup, on va vraiment être en retard. * Pensa-t-elle alors que les premiers passagers commençaient à descendre du bus.
Enfin, elle le vit, il était en train de récupérer son sac. Comme elle savait que c’était lui, depuis tout ce temps, elle avait l’habitude des jeunes mutants perdus ou en fuite… d’ailleurs, elle n’était pas la seule ! Jetant un coup d’œil alentour, elle les vit, bien qu’ils n’aient pas le droit d’opérer en dehors de leur territoire, ils étaient quand même.

Elle se faufila entre les passagers, espérant atteindre le garçon avant eux. Celui-ci commença à sortir une pancarte qu’elle lui enleva promptement des mains, le serrant dans ses bras.
"Bienvenue, au Canada, une fois à la maison, on appellera ta mère pour lui dire que tu es bien arrivé. Alors, vas-y, racontes, comment va mon neveu favori ?"

Elle montra discrètement les deux personnes de l’autre côté de la rue, s’il n’était pas bête il jouerait le jeu.
Elle le prit par les épaules et le conduisit à la voiture, jetant la pancarte dans une poubelle. Et le fit monter en vitesse dans la voiture, d’une part parce qu’elle était en retard et d’autre part parce qu’il ne fallait pas trop traîner avec les envoyer du gouvernement américain dans les parages, et ce même s’il était probable qu’ils ne tentent rien en public.

Une fois qu’ils se furent éloignés de la gare routière. Elle se présenta enfin…
"Désolé pour cet accueil, je m’appelle Camille Mayfield, j’appartiens au Nouvel Institut. On m’a demandé de te récupérer, ça va aller maintenant, tu es en sécurité."
Même si elle n’avait l’impression d’être suivit, elle passa tout de même par le bord de mer, c’était un peu long, mais l’eau pourrait les protéger au cas où.

*C’est bon, je l’ai récupéré. Mais je n’étais pas le seul comité d’accueil.* Ce message était pour celle qui lui avait demander comme un service d’aller chercher ce garçon, elle était télépathe et devrait par conséquent avoir eu le message.

Elle sourit au jeune garçon, il avait du faire un long voyage…
"Si tu as faim, je crois qu’il y a de quoi grignoter dans le vide poche devant toi…. Et je m’excuse, mais je ne vais pas avoir le temps de te déposer avant d’aller à la conférence qui se tient à la Confrérie. Ce n’est sûrement que poudre au yeux, mais je préfère tout de même y assister ce sera mieux que ce que rapporte les journalistes."
Même si Camille avait l’habitude des inaugurations et autres cocktails, elle n’avait pas jugé utile de se mettre sur son trente et un pour cette occasion. Elle portait donc un pantalon de ville et un chemisier recouvert d’un trech coat suffisamment chaud pour ne pas grelotter par ce temps.

Douze heures de car, cela avait de quoi vous assommer n'importe qui ! James gornt, potentiel réfugié mutant de New-York, en avait ras la casquette et des fourmis dans les jambes. Les faux papiers de son vieux pote avaient fonctionné, le poste frontière s'était passé comme une lettre à la poste. Grâce à son téléphone et son Ebook, il avait surfé un moment sur la toile. Mais, personne n'avait répondu à son SOS, ou alors pas assez clairement pour qu'il comprenne. Dans le contexte, Jim ne savait pas vraiment, si quelqu'un l'attendrait a port. Enfin, à l'arrivée... Cela ne lui faisait pas vraiment chaud ni froid, parce qu'il avait surtout le bourdon de NY. Quand vous avez rarement fréquenté autre chose que les immenses building de New-york, les mornes plaines qui menaient au Canada vous donnaient l'impression de mourir d'ennui.

N'empêche qu'il n'en menait pas large lorsque le conducteur d'une voix morne annonça :

" Vancouver, terminus, veuillez vous préparer à la descente du car, n'oubliez rien à votre place, la directive 447 nous oblige à détruire toute chose trouvée à bord après le départ des passagers. "

Merde, dans quel guêpier, il était en train de se fourrer ? Vancouver ! le trou du cul du monde pour tout neyworkais sensé ! Il rumina à voix basse :

- De toute façon, si, ça déconne je me casse... Manquerais plus qu'ils m'envoient un vieux crouton genre professeur foldingue, ou une bigote genre sacerdoce "sauvetage des mutants" ! Je ne suis pas un putain d'agneau à l'abattoir. "

Quand James disait,"il", lui même ne savait pas vraiment sur quoi il allait tomber. Bump avait envoyé une bouteille à la mer du Web, un simple message sur un forum bidon. Quand à savoir si le truc marcherait ?

Il n'eut pas longtemps à attendre parce qu'une espèce d'hystérique l'attrappa avant qu'il ait réussi à sortir son panneau. Un discourt très décousu... Merde ! La nana qui l'avait accrochée au bras lui donnait du neveu. Presque vexant, elle ne devait pas avoir plus de trente cinq ans ou moins pour ce qu'il était capable de donner un age à quelqu'un de plus de 20 ans, et Jim même s'il se trompait lourdement était convaincu que son dixième de barbe et ses allures de voyou lui faisait bien plus ! Mais, Jim remarqua son regard et les types bizarre qui trainaient au loin. Autant le jouer profil bas.

" Eh tata !!! Tu m'as manqué ! Fais moi une grosse bise. "

Jouer l'adolescent excité, il adorait. D'autant que c'était tout bonnement ce qu'il était. Et puis se jeter dans les bras d'une grande brune, Et la serrer fort, fort, fort, ça n'était pas déplaisant. Il joua le jeu un peu trop. Mais, comme, elle était pressée, il lui emboita le pas. Dans la voiture, il se gratta le crâne et l'écouta au long du voyage. Elle parlait vite, avec précision en femme habituée à ce genre d'affaire. James dut reconnaître qu'elle avait l'air de savoir où elle allait. Mais, il tiquait trop pour ne pas intervenir.

" Merci, madame Mayfield, new-york devenait dangereuse pour moi. Mais, je ne savais pas sur qui je tomberais en laissant mon message sur le forum. Moi, j'ai juste demandé de l'aide, des adresses, du fric pour me retourner... Le genre de truc qui se font entre mutants non ? J'ai aucune envie de me retrouver dans une conférence sur la place des mutants dans le monde ou quoi que ce soit ! Et si vous êtes de Londres, pourquoi vous allez écouter les élucubrations des canadiens ? Merde ! Je n'avais rien demandé moi ! Je cherchais juste une planque... "

Gornt, adolescent sauvage de la banlieu de New-York, n'avait pas l'air vraiment énervé, non, il avait une facheuse tendance à tout prendre à la rigolade. Mieux, se retrouver embarqué au chaud, en sécurité, dans une bagnole avec une superbe brune genre agent secret, éveillait chez lui quelques sourires et une envie d'en rajouter.

" Dites, on se tutoie ? Je t'appelle Camille. Sérieux, c'est sympa de m'avoir sorti de la gare avec les malabars qui guettaient et tout. En plus, tu n'as rien d'un vieux grincheux barbu ou d'un militaire au crâne rasé. C'est vrai, tu sens bon ! Enfin, c'est sérieux, tu veux vraiment qu'on aille à cette conférence ? Je vais avoir du mal à m'y faire à d'autres mutants, tu vois ? a new-York, c'est chacun pour sa peau... "

Il fixa un bref instant le paysage qui défilait sous ses yeux. Vraiment, là-bas, cela ne ressemblait plus à rien... Surtout depuis qu'il avait découvert son secret... Mais, aussitôt, sur son visage de blondinet angélique repassa un sourire.

" Tu crois qu'ils auront un vrai truc à boire là -bas ? Je ne fonctionne qu'au Bluestrike, caféïne et coca en concentré . Bordel qu'est-ce que je viens foutre dans ce trou ? "

Son regard se perdit dans le floue d'un paysage où les immeubles lui semblaient mornes, rabougris et bas du plafond.

A la gare routière, le gamin avait joué le jeu, preuve qu’il n’était pas trop bête. Dans un premier temps, Camille ne répondit rien, le laissant poser toutes ses questions, elle avait l’habitude des discours décousus des gens qui sont déracinés et qui rentre dans un nouveau monde, pour ainsi dire. Elle sourit à l’évocation des « malabars », oui, ils étaient là pour qu’on les remarque, mais c’était tout, avait-il aussi vu le couple de l’autre coté de la rue ? Sûrement que non, et Camille se dit que c’était bien ainsi. Elle n’allait de toute façon, pas lui dire ce qu’elle avait remarqué, ça n’avancerait à rien sauf peut-être à se vanter et Camille n’était pas de ce genre là.
Tout de même, en écoutant le garçon, elle se dit que c’était bien qu’il soit sorti de cet horrible pays et que maintenant, il avait un avenir qui s’ouvrait devant lui !

Elle commença ses réponses par le début.
"Pour ce qui est de ton message, nous l’avons eut… enfin, si on appeler ça comme ça, c’est forcément un peu compliqué. Et puis c’est vraiment rare que ce soit moi qui se déplace, je ne fais plus partie du réseau, même si j’ai fait parti de ses créateurs. Maintenant, je fais de la recherche. Bref, je rends service lorsque je le peux et je suis contente de t’avoir intercepter avant d’autres." Elle n’ajouta pas le "qui aurait eu de moins bonnes intentions à ton égard" mais il était tout de même fortement sous entendu.
Ensuite, elle n’eut d’autre choix que de lui expliquer comment cela marchait pour les mutants en dehors de US pour qu’au final il comprenne pourquoi il se retrouvait à devoir assister à la conférence.
"Ça ne me dérange pas du tout que tu me tutoies. Donc, je vis à Londres, au Nouvel Institut. Nous accueillons les mutants du monde entier, sans forcément vouloir être une structure médiatique. Au Canada, se trouve, la nouvelle Confrérie, eux étaient plus radicaux, dans le temps, en ce qui concernait les humains. Ils pensaient que les mutants étaient supérieurs, point final. Soit disant que maintenant ils ont changé, mais je suis d’avis qu’on ne peut pas se départir aussi facilement d’une haine qui a tendance à être tenace lorsqu’on grandit avec. La conception de l’entente entre humain et mutant de l’Institut a toujours été plus humaniste, prônant l’égalité des deux, un respect mutuel, quoi !"

Elle fit une pause, même si elle avait parlé doucement et sur un ton suffisamment énergique pour que le jeune homme ne s’endorme pas, cela faisait tout de même beaucoup d’information à assimiler pour lui. Elle espérait qu’il comprenait, mais de toutes façon, au besoin, elle reformulerait sans problèmes.

Puis elle reprit :
"Je suis ici, dans le cadre de mes recherches et par hasard, la Confrérie fait une conférence de presse. Donc, je vais y assister pour voir quels sont les changements qu’ils vont y annoncés. Et malheureusement pour toi, je n’ai pas le temps de te déposer avant, donc, tu viens avec moi. Si ça ne te dit pas, tu pourras resté dans la voiture. Mais d’un autre coté, cela serait bien que tu viennes pour te rendre compte et voir ce qu’est la Confrérie… ou plutôt l’image qu’ils veulent en donné, par toi-même."
Elle avait conscience que ses mots pouvaient paraître durs, elle n’avait pas vraiment connu la Confrérie du temps où les deux institutions se livraient une guerre ouverte et elle avait fait sortir indifféremment les mutants des deux fratries. Mais elle trouvait que leurs discours sonnait faux, peut-être était-ce juste qu’au fond d’elle, Camille avait intégré cette animosité qui existait entre les deux structures accueillant de jeunes mutants.

"Maintenant, si tu préfères que je te ramène avec moi à l’Institut, après le conférence, aucun problèmes. Après tout, ce serait compréhensible que tu veuilles t’éloigner le plus possible de tes poursuivants…" Elle se mordit la lèvres, elle n’aurait pas du utiliser ce mot, ce n’était pas malin de sa part. Même s’il était probable qu’il y ait un contrat sur la tête de ce jeune homme, ce n’était pas une raison pour lui mettre la pression. Après tout plus aucun mutant n’était censé sortir des Etats-Unis.
"Enfin, je veux dire, quitte à être dépaysé autant l’être à fond… Enfin, là je prêche un peu pour ma paroisse, c’est à toi de prendre ta décision."

Camille ne voulait pas l’influencer, juste lui expliquer un peu les deux lieux d’accueil possible pour lui. A Londres, on aidait du mieux qu’on pouvait les jeunes, mais on ne prenait pas les décisions à leur place, il en avait toujours été ainsi à l’Institut, les élèves avaient le choix et n’étaient jamais prisonniers.

"Pour ce qui est de vivre avec d’autres mutant, je pense que tu t’y feras très vite, même si tout le monde appréhende au début, le fait de se retrouver avec des gens qui ont des pouvoirs aussi est quelque chose de génial ! Il va sans dire que quoi que tu choisisse les deux structures prennent en charge le logi, la nourriture et l'éducation."

Elle jeta un œil sur la banquette arrière dans le rétro… son sac de voyage.
"Si tu veux dans le sac de derrière, j’ai un coca et aussi sur le siège arrière, j’ai une veste si tu veux paraître un peu plus habillé, mai bon, si tu ne veux la mettre, ce n’est pas grave du tout !"

Et puis, elle rajouta, même si ce n’était pas vraiment utile sa dernière réponse, en espérant de rein avoir oublié.
"Quand à ce que tu viens foutre là, tu viens sauver ta peau et essayer d’avoir un espérance de vie supérieur à 20 ans, non ?"
Cela pouvait paraître un peu cynique comme réflexion mais Camille était bien placé pour savoir combien de temps on pouvait tenir dans le pays de barbare dont était originaire. Elle avait sciemment éluder la phrae qui disait qu'elle sentait bon... qu'aurait-elle pu répondre ?
Soudain, elle réalisa qu’elle ne connaissait pas le nom du jeune homme assis à ses cotés.
"Au fait, comment je dois t’appeler ?"

Il grignota quelques cochonneries que Camille avait fourré dans son sac. Non qu'il avait une passion pour les sucreries, mais, il n'avait rien bouffé depuis le début du voyage. Pendant ce temps au moins, il laissait la femme qui l'avait ramassé comme un vieux paquet parler. Mieux, il l'écoutait.

Bon, Ok, la Confrérie, c'était les méchants du temps d'avant le massacre... Et aujourd'hui, ils se payaient une virginité façon "laissons de côté hier". Mais, d'une part, Bumper était-il vraiment gentil ? C'est vrai, sa vie ressemblait à une vaste cour de prison où on ne survivait qu'à coup de dents ! Alors juger l'un ou l'autre... Et d'autre part, Jimmy n'aurait jamais voulu tuer quelqu'un. Il était doué pour le vol, et son talent résidait dans sa capacité à planifier les coups. Le sang le dégoutait. Putain, il n'était rien de plus qu'un type normal dont le talent, un pouvoir mutant, lui donnait des facilités... Il ne souffrait pas, il y prenait plaisir. Quelle jouissance quand il rebondissait entre les buildings.Pourquoi fallait-il que tout le reste ressemble à un vieux marais putrescent ?

" Dis, pourquoi, je dois en bouffer parce que je suis un mutant ? Merde ! J'ai un talent, c'est génial. Quel monde de merde ! Je te jure, tous ensemble, on pourrait pas renverser ce cauchemar ? Je te jure, je rentrerais chez moi ! Un jour ou l'autre ! "

Il avait demandé à sa compagne, mais, en vérité la fin de sa diatribe prouvait qu'il n'avait pas besoin de réponse. C'était son crédo. Et cel répondait à la durée d'esperance d'un mutant newyorkais.

Quand Miss Mayfield eut finit de parler, Jim fixa son profil qui se découpait sur la vitre de la voiture. Peau pâle sur fond tourmenté canadien, nocturne. Un visage au profil tout plein de surprise. Quelques rides aux coins des yeux, la douleur, la tristesse ? Mais, encore tout en plein et déliés, abritant une douceur envahissante. Par mesure de précaution, James Gornt grogna.

" Jim; ou jimmy, c'est comme ça que les gens m'appellent. Pour la veste, je suis un putain de mutant non ? alors, je vais préferer mes fringues. Autant pas faire semblant. Mais, je te suis parce que j'ai confiance en toi. "

Et puis, son humour reprit le dessus, parcequ'il avait décidé que la merde devait glisser sur lui. Et qu'il ne se laisserait plus aller.

" Je vais te suivre, parce que comme tu dis, plus on est loin... Mais, on est pas encore en couple, et j'ai horreur des calins, alors, évite de me tenir par le bras, madame. Ok ? "

Fringué crado, tout en jean, il était près à suivre...

Les propos du jeune la firent sourire, non pa qu’elle se moquait, loin de là même, plutôt, qu’elle savait que de ce côté ci de la frontière, c’était plus calme et surtout plus question de chasse à l’homme… Enfin, officiellement tout du moins, certaines rumeurs circulaient dans les as fond, comme quoi les assassins étaient partout, mais Camille refusait de se laisser aller à la paranoïa !
Puisque Jim, comme il s’était présenté ne pouvait à priori pas lire dans ses pensées et par conséquent savoir le pourquoi de se sourire aux lèvres, elle le lui expliqua de vive voix.
"Maintenant, tu n’as plus besoin de cacher que tu es mutant. Bon, je ne dis pas non plus que les gens vont te sauter au cou, mais au moins tu ne risques pas ta peau en le faisant… Enfin, évite tout de même de crier sur tous les toits que tu as réussi à sortir de US."
Elle lui fit un clin d’œil entendu, il n’était besoin de lui faire un dessin, pensait-elle.

La deuxième raison de son sourire était que le jeune homme avait décidé de l’accompagner à Londres. Elle était contente de l’avoir attiré dans ses filets… non, elle n’aimait pas ce terme, on aurait dit qu’elle lui avait forcé la main. Elle l’avait plutôt tiré des griffes de la Confrérie… oui, c’était mieux formulé comme ça ! Et ça faisait plus héroïque, aussi.

Par contre, au "madame", son sourire s’estompa.
"D’accord, je ne touche pas, mais à condition que tu m’appelles Camille. Madame, c’est ma mère." Elle fit une moue une peu grognon l’espace d’un instant, pour bien signifier que Madame n’était pas une dénomination correct à lui appliquer… sauf peut-être si vous étiez n vieux savant qui remette en question les recherches de la demoiselle.

"On ne restera pas longtemps de toute façon, je viens juste écouter et puis en suite direction l’aéroport où le jet nous ramènera à Londres."
Cela faisait peut-être un peu bof de parler aussi d’un avion privée comme si ce n’était qu’un véhicule comme un autre, mais il fallait dire que Camille n’avait jamais connu autre chose.

Ils étaient enfin arrivés, au portail, la jeune femme montra son pass… que lui avait prêter une amie journaliste. L garde dévisagea le jeune homme, d’un air dédaigneux et Camille répliqua sans une once d’hésitation.
"C’est mon photographe." L'aspect du jeune homme lui était égal, après tout elle n'était pas ici pour parader !

Il était peu probable que sachant qu’ils étaient mutants, on leur interdise l’accès à la conférence, mais bon, Camille ne tenait pas spécialement qu’on sache qu’elle était là, surtout avec une nouvelle recrue.

Pensant que Jim lui laissait un regard courroucé pour ce petit mensonge, alors même qu’elle regardait la route et que donc tout cela n’était sûrement que dans sa tête ; elle se justifia quand même.
"Oui, je sais, ce n’est pas bien de mentir. Je promet de ne plus le refaire et basta !" A son ton désinvolte on entendait bien, que ce mensonge ne pensait pas sur sa conscience et qu’elle ne comptait pas le moins du monde tenir sa promesse.

Bref, une place de parking trouvée, ils se faufilèrent. Dans le fond, la Confrérie toute neuve, puis l’estrade, des sièges pour les VIP, puis une foule debout… Jim et Camille arrivèrent pile lorsque la russe prit la parole. De là où ils étaient, ils ne pouvaient pas la voir, mais ils l’entendaient parfaitement… Et c’était ça l’essentiel !
"Surtout ne t’éloigne pas de moi." Elle faillit ajouter un "on ne sait rien des gens qui nous entourent", mais ne venait-elle pas de lui dire l’instant d’avant qu’il ne risquait rien à être mutant ici ? Par conséquent, elle se tut.

Tout en prêtant un oreille attentive au débit de parole de la représentante de la Confrérie, elle cherchait des yeux June.
*Elle m’a pourtant bien dit, qu’elle serait là, elle aussi !*

Les grands rassemblements, encore plus lorsqu'il s'agissait de mondanités qui attiraient tout un paquet de journalistes, ça n'avait jamais été son truc. Même si, indubitablement, cela demeurait l'un des meilleurs moyen de passer inaperçu. Hors, c'était plus ou moins ce que la jeune femme, ses cheveux noirs au vent, tentait de faire. Avec l'arrivée d'ici quelques minutes de Camille, cela faisait déjà 2 personnes de l'Institut sur place.

Officiellement, June ne faisait pas partie de la maison, mais pour un peu que vous la connaissiez et que vous étiez au courant de ses relations, vous apprendriez vite qu'officieusement, le Nouvel Institut était sa seconde résidence. Et il aurait été très mal vu de donner l'impression que les émissaires anglais venaient espionner leurs confrères canadiens. Non, ils ne faisaient rien de tout cela. Ils se contentaient juste d'observer.

June avait accepté la demande de Samarah de l'envoyer à la Conférence de Presse tenue par la Confrérie. En plus, cela correspondait avec le sauvetage d'un futur nouvel élève. C'était donc pour la bonne cause et June n'avait absolument aucune raison de refuser.

La jeune femme s'était donc infiltrée l'air de rien dans la foule, évitant les têtes susceptibles de la reconnaître et donnant l'impression de suivre le discours que déblatérait avec ferveur et engouement ce qui semblait être le nouveau porte parole de la Confrérie Moderne. Ou plutôt la nouvelle porte parole.

La jeune femme inondait de ses paroles la foule qui semblait boire ses futures promesses et nouvelles résolutions comme de l'eau bénite. A ce stade-ci, June ne savait pas encore si elle devait se méfier ou non, mais il lui semblait fort improbable que la Confrérie ait à ce point changé, en à peine quelques années. Ou du moins que tous ces membres ait adopté ce même point de vue. Les semaines à venir allaient se montrer décisives sur le plan politique concernant la situation des mutants...

La jeune femme blonde arrivait à la fin de son discours lorsque June aperçut Camille qui se faufilait au travers de la foule restée debout. June bouscula alors deux ou trois personnes pour la rejoindre et arriva dans son dos.

"Je suis là", annonça-t-elle à voix basse pour ne pas attirer l'attention, je vois que tu as réussi ta mission", continua-t-elle en saluant discrètement le jeune homme auprès de Camille.

Jim commençait à se sentir à l'aise avec Camille. Elle était du genre à jouer la scène façon agent secret en territoire ennemi, mais Gornt trouvait cela marrant. Ils passèrent le barrage sécurité de la Confrérie grâce à l'aplomb de sa compagne. Comme, elle lui faisait tout un discourt sur le mensonge, un sourire éclaira le visage pâle et juvénile du garçon. Il sortit les mains de ses poches et ricana toujours trop volubile.

« Je t'arrête tout de suite. Camille ! - Il appuya volontairement sur le prénom, amusé par les remontrances un brin vexées de la femme sur son âge. - Je viens d'un monde où le mensonge est le début de la survie. J'ai rien d'une sainte nitouche... Je me suis tapé l'orphelinat, la maison de redressement et trois familles d'accueil depuis que j'ai six ans. Si tu veux survivre, masquer la vérité, c'est le début de tout. Celui qui montre ses sentiments ou quoi que ce soit d'autre se fait forcément bouffer. C'est la loi de la rue. »

Le pire, Jim disait cela avec insouciance et plein d'aplomb. Mais, la leçon, il l'avait apprise à coup d'échecs cinglants. Même avant d'être un mutant, le monde d'où il venait ne laissait pas une chance aux faibles. Surement pour ça, qu'il avait développé en réaction un goût pour l'ironie et qu'il restait détaché de tout. A peine s'il se rendait compte de la chance qu'il avait eu de rejoindre Vancouver, d'être tombé sur Camille Mayfield. Tout ceci faisait parti d'un jeu pour lui. Un jeu où il avait placé ses pièces du mieux qu'il pouvait, et maintenant, il en recevait les fruits.

La Confrérie ressemblait à un de ces manoirs pour rupins qui faisaient rêver tous les petits caids du Bronx. Sur une estrade, une femme haranguait un parterre de journalistes surexcités. Les flashs crépitaient, on se serait cru un 4 juillet à Washington. Gornt écouta d'une oreille discrète le discourt de la femme sur l'estrade. Il grommela juste.

« Vache de baraque ! Cela doit coûter bonbon en chauffage. »

Comme, Jim entendait qu'on annonçait l'arrivée imminente du grand patron de la Confrérie et que les journalistes s'agitaient comme s'il avaient le cul poser sur une fourmilière, une femme surgit à leurs côté. La trentaine, bien fringuée, élégante, elle adressa un petit signe au jeune avant de se tourner vers Camille. Le jeune new-yorkais commençait à croire qu'il était tombé dans un univers parallèle. Vrai, il était né et avait grandi dans un monde où il existait trois types de femmes. Les bonnes soeurs de l'orphelinat, qui pouvaient faire office de mères, même si certaines se révélaient vite de sacrées peau de vache, les femmes de mauvaises vie, prostituées, droguées, qui dépassaient rarement le cap de la trentaine, et celles qui bossaient pour l'état, flics, services sociaux... Alors croiser le même jours, deux femmes « normales » qui s'interressait à lui en plus... Il en perdait de sa verve.

Les yeux vairons de la nouvelle arrivée le figèrent un instant. Il se tritura le cerveau pour trouver quelque chose de drôle à dire. Mais, rien ne vint. Il toussa, un peu gêné.

« Je m'appelle Jim, mais, je ne suis pas une mission. J'ai juste besoin d'un endroit où me poser histoire de voir ce que je vais faire, maintenant que je suis de l'autre côté du rideau de fer. Enchanté. »

Comme, il se sentait plutôt idiot, et que seul la parole le sauvait dan ces cas là, il enchaîna les bourdes.

« Au fait Camille, y a pas de soucis si je vais voir la gueule du buffet. Vu que la dame sur l'estrade a dit qu'ils sont gentils maintenant, ici. Marrant, je voyais la Confrérie comme un repère de terroristes. L'histoire dans les écoles des States dit que c'est eux qui ont provoqué la guerre. Même si je sais que c'est de la propagande, je les voyais pas avoir un manoir comme ça et la jouer charité mutante. »

Comme d'habitude, cela n'était pas très malin, ce qu'il avait à dire.

[ Désolée pour l'attente , j'ai eu un petit gros contre-temps]

Le discours fut assez long, pourtant aucun des invités ne sembla se lasser, normale avec une conférencière telle que la demoiselle qui était au pupitre. Lorsqu’on prenait la parole devant une foule l’important n’était pas tant ce qu’on disait que la façon de le dire. Et cette femme à l’allure de chérubin avait une parfaite élocution. Camille aurait presque pu croire ce qu’elle disait si son esprit scientifique ne lui avait pas fait gardé un certain recul par rapport aux mots prononcés. En effet, ce que la dame disait était un peu trop idéal, cela ressemblait trop à "et il vécurent heureux" à la fin des histoires pour enfants et cela ne pouvait arriver dans le monde réel car il y aurait toujours des gens pour avoir peur de ce qui est différent. En plus de cela, elle risquait de se mettre à dos les différents courants religieux avec ses paroles, même si Camille n’était pas croyante, elle trouvait que les paroles de l’ange blond sur l’estrade étaient un manque de respect envers les personne qui avait la foi…Enfin, il fallait naturellement relativiser, la conférencière n’avait dit cela que pour souligner l’importance de la science, mais Camille eut presque peur de la façon dont elle la présenta. Bref, elle n’aima pas particulièrement ce discours, démagogique et qui sonnait faux à ses oreilles.

Elle avait garder un œil sur Jim tout du long, ce qu’il lui avait dit dans la voiture l’avait une peu surprise et c’est là qu’elle s’était rendu compte du fossé entre leur deux monde. Camille n’avait jamais eu souffrir d’être une mutante, enfin, elle avait été traquée mais pas dès son enfance et lorsque le drame s’était produit, elle était largement en mesure de se défendre !
I l n’en était rien pour les centaines, voir les milliers, de jeunes mutants qui voyaient le jour sur le sol des USA. Et aux paroles du jeune homme, elle aurait voulu répliquer que tout ça était derrière lui, que sa vie allait changer… mais elle se dit qu’à trop idéaliser la vie à l’Institut, il allait finir par croire que tout ces dires étaient trop beau pour être vrais, alors, elle décida de le laisser découvrir les changements entre sa nouvelle vie et son calvaire d’avant tout seul. Et puis, elle sourit en repensant à la remarque du Jim sur le chauffage de la "baraque". Elle doutait que les Confréristes aient eu le moindre mal à payer la facture… par contre la provenance de l’argent, elle restait mystérieuse.

Alors que le chérubin introduisait Kenjiss, le directeur, June se joint enfin à eux. Elle afficha un sourire radieux lorsqu’elle vit la demoiselle, un moment elle avait presque eut peur qu’il lui soit arrivé quelque chose. Aussi si elle n’était pas venue les rejoindre, Camille aurait téléphoné dès la fin de la conférence…

June était une amie, ayant rejoint la cause de la paix et par conséquent avait les mêmes valeurs que ceux qui recueillaient de jeunes mutants à Londres. Elles s’étaient connues lorsque Sam l’avait intégrée au projet de reconstruction de l’Institut, et Camille pour sa part, n’y avait pas vu d’objection. Après tout, toutes les bonnes volontés étaient bonnes à prendre, non ?!

"Bonjour ! Contente de te voir." *Enfin*
Apparement cela ne plut pas trop à Jim de se faire traiter de "mission" et il le fit savoir. Il se présenta lui-même. Camille fit le reste.
"Jim, je te présente June."

Pendant ce temps, les questions des journalistes fusaient et Kenjiss faisait de son mieux pour y répondre, pourtant le contraste avec la jeune femme qui était passé avant lui était saisissant. Il avait l’air moins à l’aise mais beaucoup plus imposant qu’elle. Enfin, cette autorité naturelle était sans doute pour un chef…

Lorsque Jim demanda à aller au buffet, la première réaction de Camille fut de le retenir légèrement par la manche. Rien de très sévère et le garçon aurait pu se dégager on ne peut plus facilement. C’était jute pour gagner un peu temps, pour réfléchir, Camille ne voulait pas passer pour une paranoïaque, mais qui savait ce qu’il avait mis dans la nourriture ? Elle souffla lâchant Jim, de toute façon, elle ne pouvait que mette en garde et pas l’obliger…
"On y va ensemble, je ne sait pas si on pourrait se retrouver dans cette foule." Kenjiss avait fini, la nuit était tombée et les invités s’éparpillaient quelque peu dans le parc.

Elle se tourna vers son amie pour avoir si elle d’accord pour bouger un peu. Camille n’était pas très à l’aise, elle était entre avec un pas de journaliste et elle n’avait pas envie qu’on la reconnaisse…pourtant elle se dirigea quand même vers le buffet, suivant Jim.
Tout en marchant, elle se tourna vers June pour une simple question.
"Alors, tu as fait le déplacement au Canada spécialement pour l’ouverture de la Nouvelle Confrérie ?"

Avec le temps, June s’était peut-être un peu trop professionnalisée lorsqu’elle partait sur le terrain et elle en avait perdu son tact. C’est vrai que considérer Jimmy comme une mission était peut-être un peu délicat. Avant toute chose, c’était un adolescent qui avait du en voir de toutes les couleurs avant de croiser le chemin de Camille. June afficha un air légèrement gêné avant de se reprendre

"Euh… oui, désolée. C’est le boulot qui parle, que veux-tu. Enfin bref, ravie de voir que tu es bien arrivé à destination, Jim. Ne t’en fais pas, le plus dur est derrière toi maintenant. Une nouvelle vie t’attends désormais"

Puis, elle se tourna vers Camille qui avait l’air enfin rassurée de la voir arriver. Pour ne rien cacher, June était aussi soulagée de la voir vivante. Autant, elle ne pensait que très rarement à la dangerosité de se balader de ce côté-ci de l’océan – après tout, étant humaine, elle ne risquait pas grand-chose-, autant lorsqu’il s’agissait des autres membres de l’Institut, ne pouvait-elle s’empêcher de s’inquiéter pour eux. June afficha un sourire radieux, lui signifiant que tout allait bien. Elle n’avait rencontré aucun problème pour se rendre ici.

"Tout s’est bien passé pour toi au niveau des frontières ?" demanda-t-elle à Camille.

L’aventure semblait avoir ouvert l’appétit du jeune Gornt car il demanda de se rendre près du buffet. Camille sembla hésiter quelques secondes avant de finalement décider qu’ils s’y rendraient tous. June accepta volontiers la proposition, à vrai dire, elle ne rechignait pas non plus à se mettre quelque chose sous la dent et pour une fois que c’était offert par la Confrérie, autant en profiter !

Ils se mirent en route et Camille l’interrogea sur la réelle présence de June au Canada. Celle-ci aquiesca vaguement.

"En effet, oui. Sam’ m’a demandé si ça ne me dérangeait pas d’effectuer le déplacement. Elle a pensé, et a raison je crois, que je passerais plus inaperçue qu’elle. Etant donné qu’elle doit être à peu près aujourd’hui fichée dans toutes les banques de données gouvernementales américaines qui traquent les mutants depuis 20 ans…"

June n’avait pas assisté au carnage de Boston lors du Nouvel An en 2031, mais elle connaissait son amie et elle avait été une des premières à voir de quoi elle était capable. Alors, elle n’osait même pas imaginer ce qu’elle avait pu faire ce soir-là, davantage encore si elle n’était plus tout à fait elle-même. Et fidèle à son caractère, Samarah n’avait jamais voulu lui relater les faits dans les détails…

"Et toi, tu venais pour notre ami Jim uniquement ?

Elle se tourna vers le jeune homme qui était déjà près du buffet.

"Au fait, si tu trouves des toasts au pâté, tu me fais signe, okay ?"

Il lui était encore difficile de se faire à l'idée qu'il était libre et tiré d'affaire. Embarqué dans le bateau de l'Institut, peut-être, mais en vie et pas loin de pouvoir se jeter sur un festin comme le garçon n'avait jamais vu. Il en restait avec des yeux ronds comme des soucoupes. Tout juste s'il trouva la force de répondre à Camille d'abord qui semblait inquiète que Jim s'écarte d'elle.

" Eh Camille ! On est tous mutants non, ici. Et le type tatoué, il l'a bien répété tout à l'heure sur l'estrade. "

Il disait cela en plaisantant. Mais, à la vérité, il avait du mal à comprendre les différence entre les deux refuges de mutants. Bon, il en avait lu des trucs historiques qui remontaient même à la première guerre mutante. Pas les livres expurgés, et censurés qui servaient de manuels scolaires aux jeunes américains... Depuis le rideau de fer, c'est comme ça qu'on décrivait l'après 2031, Le gouvernement avait forcé sur le côté réecriture de l'histoire. Mais, Jimmy avait ses sources sur le web, un bon hacker pouvait trouver ce qu'il voulait. La Confrérie, elle en avait fait des massacres d'innocents... Aujourd'hui, le peu qu'en savait Gornt, elle avait pignon sur rue au temps si ce n'était plus que l'institut.

" Ce que je veux dire, c'est qu'ils se sont rachetés depuis non ? La Confrérie travaille à visage ouvert come vous. Quelle est la différence ? "

Il avait abandonné une seconde le buffet du regard, mais son estomac grondait, un tigre affamé. D'ordinaire, le garçon, plutôt maîgre, avait un appétit d'oiseau. Mais, une journée complète avec quelques biscuits et les sandwitchs de Camille dans le ventre ne suffisait pas vraiment. Et devant un tel buffat, il bavait littéralement. il se fraya un passage vers la table prise d'assaut par une foule surexcité. A June, il répondit.

" Des toasts au paté ? Beurk, June, y a du caviar et du champagne !!! Bougez pas, on va fêter ça, je reviens. "

Disparaissant dans le paquet qui se pressait contre la table, il laissa les filles quelques minutes. Le temps de revenir avec un plateau chargé digne d'un prince arabe. Saisissant une des coupes de champagnes et offrant les autres aux dames.

" Santé, à Londres !!! "

Puis, il se mit à dévorer à belles dents. En vérité, le petit voyou dans son blouson de cuir rapé semblait aussi à l'aise qu'un poisson dans l'eau. Maintenant qu'il se sentait mieux, il jetait des regards appuyés aux dames, plaisantait trop fort. Pourtant, on sentait qu'il espérait que Camille ou Junes oseraient lui expliquer pourquoi Camille semblait si tendue dans les murs de la Confrérie.

(Hrp : J'avance à un rythme de tortue arthritique, désolé... Et bonne année !^^)

Non, elle n’avait pas eu de problèmes aux frontières, elle avait toujours veiller à être entourée de suffisamment de témoins pour ne pas "disparaître" de la surface de la terre. Elle savait parfaitement que les Etats-Unis n’hésitait pas envoyer leurs gens au delà de leurs frontières même si cela leur était interdit.
Ils avaient été traqués à La Havane lorsqu’elle faisait sortir les mutants pour leur éviter le vaccin, alors pourquoi les méthodes peu orthodoxes de ces chasseurs de sorcières auraient-elles changées ?
Cependant, June avait bien fait de lui parler de frontières… il faudrait qu’elle soit vigilante lorsqu’elle emmènerait Jim à Londres. Finalement peut-être qu’un vol normal en classe touriste serait mieux que son avion privé –enfin, celui de sa famille.

Camille fut ramenée à la réalité par June qui lui répondait. Cela ne l’étonna pas que ce soit Sam qui l’ait envoyé ici, après tout, c’était quelqu’un d’assez prudente et de réfléchie –quand elle le voulait. Il était vrai que la reconstruction de l’Institut ne s’était pas fait sans heurt et le pays autoritaire qu’était devenu l’Amérique avait bien essayé de faire pression sur l’Angleterre (voir même sur l’Europe) pour que le projet n’aboutisse pas. Mais les terrains étaient privé, tout comme les fonds, alors ils n’avaient rien pu faire, d’autant plus que les gens portaient un nouveau regard sur les mutants. Pour autant tout ceux qui avaient participé avaient été fichés, avec plus ou moins de succès, la menace était donc réelle.

"Non, en fait je suis venue aider un collègue il avait l’impression que ses recherches n’aboutissaient à rien. Une ancienne amie du réseau m’a demandé de m’occuper de Jim, naturellement, je ne pouvais pas refuser."
Il allait de soit pour Camille qu’elle ne pouvait pas refuser, lorsqu’elle avait fuit les Etats-Unis après ce raid chez eux, elle avait participé à la mise en place du réseau et ce qu’elle voulait à l’époque, c’était que le plus possible de mutants échappent au griffes des tyrans. Aujourd’hui, elle avait laissé sa place à d’autre, happer par d’autres préoccupations, non, en fait une seule : comment empêcher le vaccin de nuire. Pour autant, elle n’avait pas changé d’idéaux et était toujours prête à donner un coup de main lorsqu’il le fallait.

Au moment où June demanda du pâté, même si elle ne dit rien, elle fut d’accord avec le jeune homme. Il y avait bien d’autres mets plus appétissants et pour elle qui avait connaissance de ces mondanités, il lui semblait peu probable de trouvé quelque chose dans ce style. Ce qui s’en rapprocherait le plus c’était des toast au foie gras… mais les goûts et les couleurs ne se discutaient pas et elle ne porta pas de jugement sur June, esquissant juste un sourire à la réponse que fit Jim.

Camille n’aima pas voir le garçon s’éloigner, mais elle resta stoïque, il ne fallait tout de même pas lui donner l’impression qu’il était en prison. Et puis il avait dit qu’il revenait, s’il ne le faisait pas, c’est qu’il n’avait pas de parole… ou qu’il lui était arrivé quelque chose. Au moment ou elle s’apprêtait à partir à sa recherche, il revint avec un plateau chargé et elle se trouva bien ridicule, il ne s’était même pas absenté une minute.
Elle prit de bonne grâce la coupe qu’on lui tendait et porta le toast, levant elle aussi son verre à cette merveilleuse ville qui était à présent leur maison.
"A notre foyer !" ajouta-t-elle.

Elle but doucement, elle avait mangé avant de venir et devait tout de même conduire pour repartir. Camille se dit que de toute façon, elle était habituée à tout ça… Elle parcouru rapidement l’assistance des yeux, il y avait des gens qu’elle connaissait, enfin qu’elle avait déjà croisé dans d’autres circonstances mondaines. Certains la saluèrent, d’autres firent comme s’ils ne l’avaient pas, ce qui l’amusa. Son regard finit par tomber sur Jim, qui visiblement voulait quelques réponses…
Elle prit une voix plus basse, elle n’avait envie que toute l’assistance l’entende dénigrer leur hôte.
"Je ne sais pas si tu peux comprendre. Mais je veux bien essayer de t’expliquer pourquoi nous sommes sur nos gardes et pourquoi nous avons du mal à croire en la sincérité de ce discours. J’ai croisé pas mal de Confrériste du temps où je faisais sortir les mutants, il y a quelques années déjà. Je dois dire, que cela est surprenant de constater qu’ils avaient tous le même point de vue en qui concernait la place des humains et la soi-disant suprématie des mutants. Ces idées étaient très profondément ancrées en eux et une telle haine ne peut s’effacer comme cela. Aussi, même s’ils ont l’air de faire amende honorable, je pense que pour ceux qui ont connu l’ancienne Confrérie, il est très légitime de se demander ce que cache tout cela."
Elle fit une courte pause le temps de boire quelques gorgées de ce nectar qu’elle aimait tant.
"Maintenant, la différence avec nous. C’est que nous ne nous mettons pas en avant, naturellement, nous nous efforçons de faire évoluer les mentalités et de préserver l’équilibre fragile qu’il y a entre les humains et nous. Mais jamais nous n’imposerons notre choix ou notre point de vue à quelqu’un. Ce qu’ont tendance à faire les gens de la confrérie… ils passent même parfois par la violence pour cela."
Camille avait bien vue deux ou trois choses qui l’avait interpellées dans les informations de ces dernières années, mais les Confréristes étaient loin d’être des idiots et rien n’avait pu être prouvé.

Elle fit une petite moue, un peu gênée avant de reprendre.
"Je ne sais pas si j’ai été très claire !"

Elle préféra s’amuser de tout cela et sourire, attendant pour voir si June avait quelque chose à ajouter, du style "Et puis chez nous on mange mieux", peut-être.
Elle se préparait psychologiquement à poser la question qui lui brûlait les lèvres depuis qu’elle avait accueilli Jim : que savait faire le mutant ? Et pas seulement son pouvoir, d’après ce qu’elle avait cru comprendre, il s’y connaissait en informatique… mais à part ça ? Mais cela n’était-il pas un question indiscrète ? Parce que de toute façon, c’était sans importance, quelque soit son pouvoir, il serrait le bienvenu à l’Institut, ça aurait juste été pour satisfaire sa curiosité. Alors elle renonça à être impolie …

Moui, évidement, entre le pâté et June, il y avait une grande histoire d'amour que les autres ne pouvaient pas forcément comprendre. Elle rougit quelque peu, gênée que même des années plus tard, son passage dans la rue laissait encore parfois des marques. Mais elle se ressaisit et se corrigea à l'attention de Jim

"C'est vrai ! Autant en profiter de l'occasion, ramène du foie gras et du caviar tant qu'il y en a !"

Puis, lorsque le jeune homme disparut dans la foule, elle avoua à Camille :

"En fait, je n'en ai jamais mangé... Mais on m'a dit un jour que le pâté ressemblait au foie gras."

Apparemment, la jeune femme n'avait rencontré aucun problème à son entrée dans le pays. June s'en sentit soulagée, mais maintenant, c'était bien beau d'y être rentré, il allait aussi falloir en sortir ! Elle lui confia également les autres raisons qui l'avaient poussée à revenir mettre les pieds sur ces terres interdites. June n'ignorait pas la formation scientifique de Camille et lorsqu'elle parlait de recherches, elle se doutait du thème de ces dernières. Camille s'étant consacrée à une seule et unique chose ces dernières années. Le vaccin qu'on avait inoculé de force aux mutants.

"Et ça t'as permit d'apprendre de nouvelles choses ?" demanda June sur le ton de la conversation afin que personne ne puisse se douter de quoi elles parlaient

Quelques minutes après son départ, Jimmy revint avec un plateau chargé de toasts et de champagne et il servit les deux jeunes femmes. June prit la coupe de champagne sans se faire prier, elle avait déjà commis un impair avec le jeune homme, elle allait se contenir à présent. Ou du moins tenter. Elle se servit également d'un de ces fameux toast au foie gras et le goûta.

"Je reconnais que ce n'est pas mauvais non plus", dit-elle en en prenant un autre orné de caviar cette fois.

Mais ils n'étaient pas seulement là pour se remplir l'estomac et la curiosité dont faisait preuve le jeune homme demeurait tout à fait légitime. Et puis, vu son âge, il ne connaissait pas la Confrérie d'avant et sa mentalité... quelque peu extrémistes. June n'était certainement pas la mieux placée pour en parler, aussi, elle se contenta d'écouter Camille qui se fit un plaisir de faire un rapide exposé de la situation à Jimmy. Lorsqu'elle eut terminé, June confirma simplement :

"En clair, leur comportement est louche, tout comme cette conférence, si tant est qu'il s'agisse réellement d'une conférence et non pas un évènement destiné à un cacher un autre... Pour le moment aucune information ne filtre, même du côté de LibCorp. C'est à désespérer. Mais un jour, ils commettront une erreur... Et à ce moment là, nous serons là pour intervenir".

Méfiante, June ? Oh que oui, et pas qu'un peu. Ses années vécues dans la rue lui avait appris à ne faire confiance à personne et ce n'était pas avec des confréristes, autrefois ouvertement extrémistes qu'elle allait changer d'avis...

Gornt, du haut de ses dix-huit ans, était tout fier de servir de chevalier servant à deux dames dans ce raout pompeux. Il sentit bien combien Camille stressait de le perdre de vue. Pour un orphelin comme lui, cela faisait bizarre que quelqu'un qu'il connaissait à peine soit si anxieuse à l'idée de ne plus le voir pendant une seconde. Et même s'il l'avait connu mieux d'ailleur. Les gens qui s'inquiètaient pour lui, attendaient une livraison, ou bien, il leur devait du fric. Ca faisait bizarre, mais, il n'allait surement pas essayer d'en parler.

Au lieu de ça, il se concentra sur les réponses de Camille et Junes à propos de la Confrérie, l'Institut. Toutes choses dont il ne connaissait rien que des oui dire, de la désinformation, et un paquet d'anneries. Il ne savait pas encore de quoi serait fait son avenir, mais, les deux femmes le rassuraient. En même temps, il n'avait pas l'habitude de se trouver le centre d'attention d'un duo féminin. Il parlait un peu trop fort, avec des gestes amples, tachant de se rendre stupidement interessant.

Camille avait bien précisé ce qu'elle pensait de la Confrérie, et les raison de son appartenance à l'Institut. Junes semblait partager les mêmes idées, mais avec quelque chose de plus en retrait. Jim répondit en guise de conclusion avec son affreux accent new yorkais, et un chouille trop fort pour le lieu.

" Je crois que c'est clair. Les Confréristes rêvent d'un monde dominé par les mutants avec pour esclave ces braves petits humains. La suprématie de la nouvelle race ou un truc du genre ? Merde, voilà vingt ans qu'ils ont été foutu à la porte des States et que le rideau de fer est tombé. avec les branlées qu'ils ont du prendre, ils ont décidé de la jouer profil bas. Tandis que vous à l'Institut, vous êtes comme une spèce de bande de hippie qui rêvent d'échanger des couronnes de fleurs avec tout le monde. Mais, vous êtes pas dupes de la nouvelle méthode de communication des Confrères. "

Il rajouta presque pour lui même.

" Et moi, je me retrouve au milieu et je ne suis pas dans la merde ! "

Décidément, il en faisait trop pour impressionner June et Camille, ses grands gestes, sa voix trop forte, autour d'eux on commençait à se retourner sur l'hurluberlu. Loin de le remarquer, il secoua sa coupe vide qu'il avait sifflé cul sec. Et jetant des regards impérieux alentour, il repéra un loufiat chargé d'un plateau de flutes emplies du liquide mousseux. Il en subtilisa trois avec habilité.

" Bon, demain sera un autre jour, j'ai quand même bien envie de voir votre maison bleue. On s'en reboit une et je vous fais danser, mesdames ? Chacune son tour, bien sur ! "

Jim remarqua enfin qu'on lui jetait des regards courroucés.

" Dites, j'ai fais une connerie ? J'ai une tache qelque part ? "

(Hrp : Topic relancé, désolé, les filles, reviendez !!!)

[On est pas partie, en tout cas pas moi ^^. C'est juste que j'ai eu une semaine d'enfer !]

Elle n’avait pas vraiment eu le temps de répondre à la question de June avant que Jimmy ne revienne. En fait cela n’avait rien donner de vraiment concret et elle n’avait pas vraiment avancé, mais le chercheur qu’elle était venu voir avait quelques théories très intéressantes, elle avait débloqué la situation en aidant son confrère à mettre au point un protocole qui permettrait de tester ces nouvelles idées.

Elle laissa Jimmy être exubérant et s’exprimer à sa guise. Elle se demanda s’il avait toujours été comme ça ou bien si c’était cette nouvelle liberté qui lui donnait des ailes. Qu’importe en fait, il avait bien le droit de dire ce qu’il voulait, ce qui n’était pas du goût de tout le monde. Quelques regards se tournèrent vers eux, il y avait peu de chance pour qu’on ne l’ai pas reconnu, mais tant pis, Camille doutait qu’il se passe quelque chose, rien ne serait tenté devant la horde de journalistes présents !

La scientifique adressa tout de même un regard de reproche à Jimmy, reproches qui sonnaient faux car accompagnés d’un petit sourire amusé.
"On souhaitait être discret, histoire que ceux qui nous poursuivent, toi inclus, ne nous repèrent pas trop vite. Voilà qui est raté maintenant. Quant au pourquoi de ces regards, je te rassure, tu n’as pas fait de gaffe et tu n’as aucune tâche ! C’est juste parce que tout ce petit monde qui t’entoure vit dans une ambiance feutrée, où l’on élève que rarement la voix et où l’on n’aime rarement que quelqu’un se fasse remarqué."

De tels propos pouvaient sembler hypocrite de la part de quelqu’un qui venait de ce milieu. Pourtant Camille aimait à penser qu’elle portait un regard objectif sur ce qui l’entourait, comme tout bon scientifique. Et justement, on ne pouvait critiquer que ce que l’on connaissait, Camille ne voyait pas que les mauvais côtés de la mondanité et elle aimait à paraître en public… enfin, le seul bémol à son plaisir était certain fois l’hôte.

De toutes façon, il fallait minimiser, le brouhaha ambiant avait largement couvert la voix du jeune mutant et il n’y avait que dans un cercle restreint autour d’eux qu’on avait entendu ce qu’avait dit le jeune homme. Aussi pas de quoi filer à l’anglaise, comme des espions maintenant à découvert. Et puis, ils n’étaient pas des espions !

"Par contre, je ne suis pas d’accord avec toi quand tu dis que tu es au milieu de tout ça."
Camille avait naturellement remplacé les termes grossiers de la phrase de Jimmy, éducation oblige.
"Tu as le choix, mais il est effectivement plus facile de découvrir d’abord l’Institut, parce que cela ne doit pas être si simple que ça de quitter la Confrérie."
Il y avait quelque chose que Camille ne disait pas, c’était qu’à son avis les confrétistes s’étaient installé plus près des Etats-Unis pour pouvoir mener leurs opérations à leur termes. Elle se demanda même ceux-ci n’étaient pas près à déclanché une guerre pour cela… La demoiselle trouvait ces mutants assez inconscients et imbus de leur personne pour croire que quelques – des centaines, voir des milliers en fait – vies humaines sacrifiées n’étaient rien comparer à la satisfaction de retrouver Boston.

"En tout cas, j’espère que tu n’as pas choisis l’Institut parce que je suis venue te chercher ! Le réseau n’est pas fait pour recruter, il est fait pour sortir des gens qui restent des êtres humains, des griffes de fous qui se croient tout permis." Tout avait été dit sur un ton neutre, elle ne voulait pas être moraliste, ni directive.
Elle avait pu parler ainsi en connaissance de cause puisqu’elle était l’un des fondateurs de ce réseau. Et quoique peu de Confrériste y prennent part à sa connaissance, elle savait que beaucoup s’était servi du réseau pour sortir… mais comme il n’y avait pas de liste, on ne pouvait pas savoir qui exactement. Camille avait été en contact avec certains et elle avait essayé, dans la mesure du possible, de ne pas influencer leur jugement, même si elle en mourait d’envie !

De par son existence passée, June avait l’habitude de se voir attribuer des regards menaçants ou courroucés. Et elle s’en fichait comme de son premier joint, à vrai dire. Elle n’était pas du genre à se soucier de l’avis des autres. Aussi, aux regards de plus en plus soutenus que les convives lançaient à leur groupe, June se contenta d’un haussement de sourcils. D’autant que niveau discrétion, une hôte de marque allait battre Jimmy à plate couture d’ici quelques minutes ! Celui-ci, sans doute libéré d’un poids devenu trop lourd pour ses jeunes épaules, ne gachait pas sa joie et rien dans son attitude ne laissait aller à la discrétion, depuis le plateau remplis d’hors d’œuvre qu’il apporta aux deux jeunes femmes, aux danses qu’il leur proposa, tout à fait confiant et sûr de lui. June sourit avant de revenir à l’objet de leur préoccupations

"Tu as à peu près bien résumé la situation, les cachotiers confréristes d’un côté et les hippies institutistes de l’autre. Même s’il serait fort agréable de ne pas pousser plus loin la comparaison. Car la vision que tu en as est assez simpliste. Nous n’hébergeons pas des bisounours et sommes parfaitement capables de répliquer ou bien de faire parler de nous en cas de nécessité !"

June était tellement attachée à l’Institut, de par son amitié avec Samarah, que parfois, elle en oubliait ses priorités à la Lib’Corp.

"L’Institut s’est montré gentil et courtois une fois, il s’est fait écrasé. Nous ne referons pas la même erreur une seconde fois, je te le garantis !"

Puis devant les interrogations de l’adolescent, la jeune femme s’approcha de lui et le prit par ses épaules

"Non, tu n’es pas dans la merde. Tu as la possibilité de choisir ton camp en toute connaissance de cause. Beaucoup n’ont pas eu cette chance avant toi. Alors à l’avenir, tâche de t’en rappeler avant de décider quoique ce soit !"

Et elle n’en dit pas plus, car elle s’interdisait d’influencer davantage le jeune garçon. Et puis, elle n’en eut pas le loisir car une voix stridente retentit dans l’assemblée. Un coup d’œil curieux par-dessus la foule et June comprit rapidement que la situation risquait de dégénérer d’un instant à l’autre au vu de l'ambiance électrique qui semblait émerger d'un certain groupe de personnes

"Je vous propose un repli stratégique, pour éviter de nous retrouver au mauvais moment, au mauvais endroit… "

Prudente, June ? Oui, elle l’était devenue. Avec les années et l’expérience…

La Confrérie ... L'Institut ... Autant de groupes mutants qui n'avaient jamais fait qu'effleurer l'oreille de Jimmy. Et maintenant qu'il était au milieu de tout ce beau petit monde il se sentit plutôt solitaire. Pas désarmé non, parce que Jimmy était sans doute le dernier des mutants à penser une chose pareille, mais plutôt hésitant.

Les deux jeunes femmes qui l'accompagnaient lui expliquèrent le pourquoi du comment. D'ailleurs, le discours de June s'avéra assez tranché ! Mais Gornt n'en tint pas compte. pour le moment, tout ce qui l'importait était de pouvoir sortir de l'enfer américain. Et même si les plaines sauvages du Canada ne l'attirait pas vraiment, il fallait bien admettre qu'il serait surement beaucoup plus tranquille que dans sa ville natale.

Choisir mon camp ? Ouais ... Vous savez quoi, les filles. J'y réfléchirai quand j'aurai une meilleur idée de ce que c'est exactement que la Confrérie et l'Institut. Je veux jouer ni au terroriste écervelé ni à l'écolo naïf.

Après tout, rien ne l'empêchait de rester neutre pour le moment ! Et puis, profiter d'un bon de bon temps hors du territoire américain ne lui ferait pas de mal du tout.

Je suis plutôt pour, rester ici au milieu des loups, très peu pour moi ! Mais, je pense plutôt resté ici, à Vancouver, histoire de me faire une idée plus précise ... Mais pas longtemps ! Je risque d'en avoir vite ras-le-bol des arbres et des p'tites fleurs.

Et si l'invitation pour Londres tient toujours ... Mouais, je dirais pas non !

[HRP -C'est court, je sais, mais j'essaie de me dépatouiller Xd En espérant ne pas avoir trop fait d'incohérences. Considérez que Jimmy vous suit jusqu'à la sortie puis se rend à Vancouver. Comme je sais pas si son joueur voulait aller à Londres, je laisse planer le doute ... - HRP]

June avait été franche ce qui était normale, mais cela rendit Jimmy indécis. Camille comprenait le point de vue du jeune garçon et s’il lui fallait un peu de temps, il en aurait. Dans cette ville, le danger rôdait toujours, alors il fallait tout de même veiller à le mettre un minimum à l’abri.
"J’ai des amis qui peuvent t’héberger quelques temps, tu ne vas tout de même pas dormir sous les ponts ! C’est sur le chemin de l’aéroport, je te déposerai, je vais les appeller pour les prévenir."
Alors qu’elle terminait sa phrase un esclandre éclata au milieu de la foule amassée sur la piste de danse. Elle acquiesça lorsque June proposa une retraite stratégique. Malgré tout, elle regarda qui était à l’origine de leur départ, surtout parce qu’elle était habituée aux potins mondains et là, elle aurait quelque chose à raconter lorsqu’elle reverrait ses amies à Londres.

Sur le chemin qui les ramenait à leur voiture respective, elle demanda à June si elle prenait le Jet pour rentrer. Camille était venue seule, cela ne la dérangeait pas du tout de revenir en compagnie de son amie, sauf bien sûr si on ne pouvait pas lui rembourser son billet… La mutante fut un peu gênée lorsqu’elle comprit que June n’avait pas de billet de retour et qu’elle comptait effectivement rentrer en Angleterre avec elle.

Les deux jeunes femmes se saluèrent et se donnèrent rendez-vous sur le tarmac de l’aéroport. Une fois dans la voiture, Jimmy resta silencieux, il était pensif et Camille le laissa dans ses réflexions. Si elle avait voulu engager la conversation, le jeune homme aurait pu penser à une quelconque tentative pour le convaincre de la suivre à Londres.

Une fois sortit de l’enceinte de la Confrérie, elle téléphona à son amie, naturellement, elle savait que celle-ci ne refuserait pas son aide à un jeune mutant tout juste échappé des Etats-Unis.
Elle expliqua tout de même à l’adolescent que Charlotte n’avait jamais mis les pieds dans une institution pour mutant. Ce n’est pas que son amie était contre, c’était juste qu’elle n’en avait jamais ressenti le besoin.

Une demi-heure plus tard, ils arrivèrent chez Charlotte, elle déposa Jimmy, son amie l’attendait sur le trottoir, il était clair qu’elle connaissait suffisamment Camille pour la savoir en retard…

Les "au revoir" furent courts, puisque June devait déjà l’attendre à l’aéroport, mais elle prit tout de même le temps de donner sa carte à Jimmy, s'il avait le moindre problème, il ne devait pas hésiter à l'appeler.
Elle essaya de rouler aussi rapidement et aussi prudemment qu’elle pouvait le faire pour arriver au plus vite, mais en un seul morceau jusqu’à l’oiseau de fer.
La mutante sourit en pensant à ce surnom, c’était dans une des histoires que son père lui lisait pour qu’elle s’endorme lorsqu’elle était enfant.

Elle monta dans l’appareil, June était déjà installé, en guise d’excuse pour l’attente, la jeune femme eut juste le droit à un sourire de la part de la mutante.

Elle s’installa à son tour avant que le pilote passe devant elle en lui signalant qu’on n’aurait pas pu l’attendre plus longtemps ! Elle nota dans son esprit que cela avait été dit méchamment et qu’il y aurait des répercutions.

Elle attendit de pouvoir détacher sa ceinture pour enfin entamer la conversation. Le décollage et l’atterrissage était deux moments où Camille était plus que concentrée, elle faisait abstraction de ce qui l’entourait. Elle pensait que c'était sûrement un sorte de peur résiduelle de ce vol plané qu'elle avait fait lors de l'attentat, il y avait des années.

Naturellement, le sujet de la conversation fut l’échappée belle de Jimmy, la conférence de presse et un peu l’esclandre qui avait éclatée et qui avait quelque peu précipité leur départ.