Forum de Jeux de Rôle Futuriste - Inspiré des Mutants de Marvel (X-Men)
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Sujet: [Scénar 5] Rassemblement et décisions Ven 30 Juil 2010 - 0:15
[Scénar 5]
Tout était si calme et pourtant, Artie savait que ça n’allait pas durer. D’ici là à une poignée de minutes, ils seraient revenus à l’Institut et une nouvelle discussion s’engagerait alors. Tête adossée contre la vitre, le garçon regardait le paysage nocturne défiler et la pleine lune les suivre tout au long de leur trajet. En dépit de l’heure tardive pour une telle aventure, il ne se sentait pas fatigué en raison du fait qu’il avait beaucoup dormi.
Il regarda du coin de l’œil son voisin. Aaron regardait la route droit devant, entre Virginie et Luc. Malgré la situation dans laquelle ils s’étaient fourrés, le jeune éphèbe devait bien admettre qu’il se sentait parfaitement à l’aise ici, au chaud, dans cette voiture, à rouler dans le silence de la nuit, en compagnie de ceux qui constituaient désormais pour lui sa nouvelle famille. Il ferma les yeux un instant et savoura cet instant de répit, si bien qu’un frisson lui parcourut l’échine.
Lorsqu’il les rouvrit, il fut légèrement dépité de constater que Virginie se garait déjà dans la cour de l’Institut. Il ouvrit mollement la portière et sortit dans le froid hivernal, remontant la fermeture Eclair de sa veste de saison qu’il avait acheté récemment. Koji avait raison. Le violet lui allait bien. C’est en tout cas ce qu’Ulrich lui avait dit lorsqu’il l’avait vu pour la première fois avec.
Il suivit, claudicant toujours un peu, les autres en direction du sous-sol. C’était là le point de rendez-vous. La double-porte d’habitude destinée à la sortie des voitures s’ouvrit automatiquement à leur approche, leur dévoilant le dédale de véhicules aussi divers que variés, leur carrosserie brillante à la lueur des lumières du garage.
Artie s’avança entre les voitures, les détaillant toutes du regard. C’était là un décor à la fois intéressant et banal. Un grand garage rempli de diligences modernes comme passées d’utilisation, des voitures de sport, de collection, ou simplement celles qu’on pouvait voir tous les jours sur les routes. Il tendit la main vers une magnifique Lamborghini Murciélago noire mais Aaron lui prit le bras :
- Ne touche à rien.
Artie tourna la tête vers lui, l’air furieux. Il dégagea son bras d’un mouvement brusque :
- Je t’ai déjà dit de me laisser tranquille, tu n’es pas mon père.
- Alors je suis quoi pour toi ? demanda Aaron d’une voix douce.
Artie ne répondit pas, se contentant de dévisager son visage encadré de mèches blondes. Il lui rappelait vaguement le stéréotype accordé aux surfeurs : beau, grand, les cheveux mi-longs et blonds. A l’exception près que les surfeurs ne vous collaient pas aux basques pour vous dicter votre conduite.
Artie se détourna et se dirigea vers Virginie et Luc.
- Tu as beaucoup changé, fit remarquer Aaron dans son dos.
Artie s’arrêta à mi-chemin. Tournant légèrement la tête vers son interlocuteur, il répliqua :
- C’est plus facile à voir quand on a abandonné la personne en question pendant plusieurs mois, non ?
Il rejoignit le couple, laissant Aaron silencieux derrière lui. D’une certaine manière, il avait inconsciemment cherché à en parler et ne regrettait en rien ses paroles.
Virginie Parish
Type Sigma
Sujet: Re: [Scénar 5] Rassemblement et décisions Ven 30 Juil 2010 - 15:08
23 janvier 2052, 21h23, sous sol du Nouvel Institut.
Toutes les fenêtres du manoir étaient éclairées. C’était un soir de semaine bien particulier. Tout l’Institut était pour ainsi dire « sur le pied de guerre ». A peine avaient-ils passé le portail que les signes les mettaient en garde. Il n’y avait aucun jeune trainant dans le parc. Les apprentis musiciens ne jouaient pas l’ultime mélodie du soir. Personne ne s’amusait là bas sur le lac gelé. C’était comme si toute la propriété restait silencieuse, pour ne pas se faire remarquer. Pourtant on voyait des ombres passer derrière les vitres. Tout le monde était là. Chaque pensionnaire, professeurs, surveillants, employés, étaient nichés dans la chaleur de la bâtisse. L’atmosphère était si étrange… C’était donc ça de se préparer à une attaque ? Virginie rangeait la clé de son véhicule en regardant cette silhouette victorienne. Elle n’était pas vraiment rassurée par ce qui s’y dégageait.
Dés le départ on l’avait avertie. L’Institut ne profitait d’aucune protection étatique. Sa volonté d’intégration dans la société humaine ne la préservait de rien. Et fort de leur expérience en Amérique, les créateurs de ce lieu, s’étaient donc préparés à se défendre. Ce manoir était une véritable forteresse. Aucun élève ne pouvait savoir précisément combien il y avait de caméras, de système d’alarme, d’armement. Cependant Virginie avait comprit une chose. Personne ici ne se laisserait faire face à une attaque. La Confrérie Moderne était sans aucun doute plus directe. Les deux institutions étaient belles et bien prêtes pour un siège ! Elle songea à Vancouver. Est-ce que mademoiselle Elkash serait assez remise pour affronter tout cela ? Il y en avait d’autres, tant d’autres à prendre en compte.
La voiture de Koji n’était pas encore là. Il faut dire qu’elle avait roulé assez vite. Maintenant sur place elle laissait les deux garçons prendre les devant. Ses yeux à l’acuité de plus en plus avérée surveillaient leurs deux silhouettes. Ainsi elle profitait un peu plus de la présence de Luc. Le retenant délicatement prés d’elle, ce qu’elle n’osait jamais faire dans un lieu public. En vérité c’était exactement comme cela qu’évoluait n’importe quel couple de leur âge. Virginie craignait encore et toujours que sa présence incommode les autres. Une impression si enraciné qu’il fallait au jeune homme une patience d’or pour la laisser progresser à son rythme. Ceci dit tous ces troubles leurs rendaient peut être un peu service.
-« Tu ne voudrais pas les prévenir ? Ils vont entendre parler de la bagarre. Ça les rassurait non ? »
Elle parlait de ses parents à lui. Ils ne les évoquaient pas souvent tous les deux. Virginie savait que la famille de Luc n’avait pas été très chanceuse. Qu’ils avaient passé toute leur vie à fuir le danger. Son père était un mutant, mais même elle ignorait en quoi. Il ne voulait pas en parler. C’était sans aucun doute pour les protéger. Elle n’avait jamais insisté. Elle savait trop bien ce que c’était que de devoir cacher des choses sur soi. Malgré sa curiosité, la jeune reporteur n’avait pas fait de recherche sur eux. Elle savait seulement que la mère venait d’Espagne. Qu’ils laissent à leur fils le soin de se débrouiller.
Artie revenait vers eux l’air mécontent. Grâce, ou à cause, de sa mutation sensorielle elle avait put suivre leur échange. La relation entre ces deux individus était étrange… Mais ce n’est pas elle qui se permettrait de porter un jugement. Elle se contenta donc de l’attendre prête à le rassurer si nécessaire. Cependant la graine d’une dispute fit évoluer la situation dans une autre direction. La bouche de Virginie eu une moue désolée. Elle au moins on avait attendue qu’elle soit un peu plus grande pour faire cela. Malgré elle un regard d’avertissement s’adressa au jeune indépendant. S’il avait fait souffrir Artie qu’il ne s’attende pas à trouver sa gentillesse. S’oubliant comme toujours elle se détacha de son cher et tendre pour accueillir son petit lézard. Un sourire de sœur sur les lèvres et disposé à défendre la plus acceptable des hypothèses. Non pas pour le cœur d’Aaron, mais pour l’esprit du petit.
-« Il n’avait peut être pas le choix tu sais. C’est toujours un peu compliqué avec nous. »
Ils avancèrent vers le cœur du sous-sol. Des voix leurs parvenaient. C’était une véritable assemblée qui était entrain de se mettre en place. C’était assez fou de voir tout le monde réuni ainsi. Même à la reprise des cours le groupe était moins impressionnant. Virginie avait inconsciemment ralentit le pas. Voilà rester en retrait de toute cette masse agitée. La foule n’était toujours pas son alliée. Son regard chercha les visages les plus connus. Léa ? Mathilde ? Où étaient-elles ? Au moins tout le monde communiquaient à foison ici. Ils étaient en sécurité pour le moment. Mais il ne fallait pas oublier l’essentiel. Plusieurs mutants avaient besoin de leur aide. Et de toute urgence !
Dernière édition par Virginie Parish le Mar 31 Aoû 2010 - 2:09, édité 1 fois
Artie Chastel
Type Alpha
Sujet: Re: [Scénar 5] Rassemblement et décisions Mer 4 Aoû 2010 - 20:13
En voyant arriver Virginie, Artie s’étonna de s’en trouver un peu agacé. Il n’avait pas le cœur à l’écouter. Il n’avait pas le cœur à écouter qui que ce soit, pour le moment. Sauf une personne.
Les sous-sols étaient bondés. Tout le monde, ou presque, était là. Des têtes se tournèrent vers eux, et certains observèrent même Artie en train de boiter. Il leur aurait bien dit d’aller voir ailleurs s’il y était, mais il se contint et se tourna simplement vers Virginie :
- Je reviens, je monte juste m’assurer que… hum, je reviens. Il n’avait pas envie d’en dire plus. Il adressa un signe de main à Luc et partit vers les escaliers, sans un regard pour Aaron. C’était volontaire, bien entendu. Il voulait que celui-ci s’excuse. Pas nécessairement qu’il réponde aux interrogations d’Artie à son sujet, mais au moins qu’il lui montre un semblant de véritable attention. Parce qu’il en avait besoin, et même plus que ça, c’était un désir impérieux que seuls ceux de son âge pouvaient détenir.
Il grimpa d’un pas claudicant les marches menant au hall et le travers le plus vite possible. Il s’arrêta alors, bouche bée.
Quatre personnes se tenaient devant l’entrée. Ou plutôt, trois personnes… et un ours. Un énorme animal de plusieurs centaines de kilos, qui se tenait en face de deux personnes plus petites : le prénommé Alex qu’Artie avait déjà vu des mois auparavant, et une femme d’origine asiatique au visage strict qui ne disait rien à Artie. A côté d’eux, une jeune fille plutôt jolie semblait intimidée par le trio. Une nouvelle, à tous les coups. Artie fit une moue dubitative et reprit sa course à travers le hall sans se préoccuper de savoir s’ils le verraient.
Le garçon passa le dédale de couloirs qu’il avait pratiqué en sens inverse quelques heures plus tôt, jusqu’à arriver à la porte entrouverte de son objectif : l’infirmerie. Il la poussa et entra sans hésitation.
Il n’y avait presque personne, et c’était tant mieux. Il s’approcha de l’un d’eux, occupé par un jeune garçon de son âge, au teint mat, d’après ce que les bleus couvrant son visage laissaient entrevoir. Ulrich paraissait endormi, mais à l’approche d’Artie, il ouvrit lentement les yeux. Il inspira mollement, profondément, un souffle tremblotant qui fit mal au cœur de son ami. Artie tenta un sourire forcé, sans grand succès. Ulrich restait silencieux, le visage impassible.
Artie ne dit rien pendant quelques instants, puis il déclara :
- L’infirmière a dit qu’on a rien de cassé. C’est…
Il se tut en voyant la lueur furieuse qui anima soudainement le regard de son compagnon. Il baissa la tête et se décida à fixer résolument le bout de ses chaussures :
- Ecoutes, si tu penses que c’est ma faute… je veux dire, ça l’est mais… c’est à cause de moi que tu es dans cet état-là. Je n’aurais jamais du te forcer.
Il ajouta d’une petite voix :
- Excuse-moi.
Il déglutit, se racla la gorge et fit brutalement demi–tour, désireux de ne plus croiser ce regard qui l’étouffait, qui l’opprimait et le désespérait.
- Ce film était une daube comme j’en ai jamais vu.
Artie se retourna vers le lit, perplexe. Ulrich eut un petit sourire qui n’enlevait rien à l’animosité de ses iris.
- Sérieusement, je peux pas te pardonner d’avoir balancé ton fric là-dedans. A part peut-être pour la fille bien roulée…
Artie eut un rire nerveux qui exprimait son soulagement intérieur.
- Je suis facilement influençable. L’affiche du film était bien faite.
Ulrich cligna des yeux, un infime signe de son accord et de leur complicité. Puis son sourire disparut.
- Où vas-tu, comme ça ? D’ailleurs, où sont-ils tous passés ? Cette Virginie… tu sembles beaucoup tenir à elle.
Artie rougit un peu.
- Eubawi, c’est une très bonne amie. Pas autant que toi, bien sûr, mais... et puis, je vais… chercher la proprio. Elle a disparue.
Ulrich leva les yeux au ciel.
- Tu vas rechercher cette…
- Elle est très gentille, coupa Artie. Enfin, elle est pas méchante avec nous, tu le sais. Je ne suis pas le seul influençable, apparemment.
Ulrich haussa les épaules, autant que son état puisse le permettre en tout cas. Un silence lourd s’installa entre eux, puis Artie dit :
- Je reviendrais bientôt. Promis.
Ulrich cligna à nouveau des yeux.
- Va, avant que je ne te force à rester auprès de mon lit de mort.
Artie s’approcha de lui et lui donna une petite tape sur l’épaule :
- T’inquiètes, j’aurais disparu avant même que tu ne t’en rendes compte. Rétablis-toi bien.
- Toi aussi, souffla Ulrich.
Un dernier sourire mutuel qui suffit à réchauffer le cœur du garçon à la peau mutilée et il se força à abandonner son meilleur ami, son frère derrière lui et à retourner dans le garage. Il apparut devant les autres dans le sous-sol, l’air plus léger, un petit sourire flottant sur ses lèvres.
Koji Ashton
Type Gamma
Sujet: Re: [Scénar 5] Rassemblement et décisions Ven 20 Aoû 2010 - 20:05
Ce qui distinguait Koji du reste de l'humanité – sa mutation – ce n'était pas que son intelligence exceptionnelle lui permît de calculer très vite, de tout retenir et de tout comprendre ; cela, ce n'était qu'un degré de plus dans la suite de l'intelligence humaine, et l'histoire ne manquait d'exemples de génies qui avaient eu l'une ou l'autre de ces qualités. Ce que Koji avait de particulier, c'était une intelligence, une compréhension, une mémoire et une exactitude répandues dans tout son être, répandue dans son corps, dans son esprit et dans son âme ; c'était une intelligence qui avait affaire autant avec les chiffres et les données, qu'avec les sentiments et les aspirations, les désirs, les gestes et les dégoûts.
Mais, par l'effet d'une sorte de lâcheté, ou bien d'une pudeur hésitante qui quelque temps l'avait protégé, le jeune homme n'avait jamais fait l'effort de conjuguer ces différentes parties de son don : il avait laissé l'esprit à l'esprit, le corps au corps et l'âme à l'âme, il avait aimé sans réfléchir, désirer souvent sans aimer, et réfléchi froidement. En somme, il soupçonnait qu'il était continûment dans ses désirs, ses pensées et ses sentiments, ou bien s'il le soupçonnait, ce n'était que de loin, et sans bien y songer : il ne se sentait pas l'être unique en qui tout cela se passait.
Cependant, sa retraite à l'Institut, et peut-être le résultat d'une maturité longuement acquise, l'avait enfin replié et avait formé en lui un être véritable ; il avait cessé de fuir, de se croire un fleuve qui abandonne tous ses bras dans un delta où jamais il ne se rejoigne, et cesse ainsi d'être un fleuve, pour devenir la mer, parmi tant d'autres fleuves, qui baigne le monde. Il sentait mieux maintenant ce qu'il avait de particulier, il savait ce qu'il désirait et ce qu'il aimait, les choses qu'il cherchait chez un être – il prenait enfin en considération cette petite particule insignifiante de l'univers qu'il avait longtemps négligée : Koji Ashton, et la petite vie qu'il menait.
Alors il avait abandonné beaucoup de l'habillage dont il avait revêtu sa vie pour la déguiser à ses yeux, il avait arrêter sa course effrénée de conquêtes, comprenant que s'il ne trouvait pas ce qu'il désirait chez les hommes qui avaient traversé son existence, ce n'était pas que la chose n'existait pas, mais qu'il ne la cherchait pas, qu'il s'abandonnait trop aisément, et sans patience, au premier venu qui n'était point trop laid ; c'était des plaisirs médiocres auxquels ne se mêlait aucune satisfaction de l'âme.
En un sens de la sorte il était plus serein ; il était plus troublé, également. Ses sentiments lui apparaissaient plus clairement, il sentait les liens qui les unissaient, de sorte qu'une nouvelle émotion avait cessé de chasser celle qui la précédait : elle se mariait à elle désormais, c'était son être tout entier qui se condensait, et cette densité nouvelle était parfois presque écrasante. Comme son esprit qui courait plusieurs pensées à la fois, son cœur poursuivait plusieurs sentiments, dont certains pouvaient être contraire, et il avait l'impression d'être à deux pas de la folie.
Ainsi en cet instant, conduisant dans les rues de Londres, se partageait-il entre l'inquiétude vague de ce qu'ils avaient à faire, de l'enquête qu'ils étaient en train de mener, la gêne que lui causaient les détails de son ancienne vie que Gaël venait de surprendre, la tristesse née de la réaction de Gaël, d'autres sentiments encore, et un désir, et une affection pour son passager, qui ne cessaient de croître.
Il avait l'impression de lui devoir l'existence, c'était Gaël dans chaque bouffée d'air qu'il respirait, à la fois trop rares et trop abondantes ; il voulait arrêter la voiture brutalement à quelque endroit que ce fût, en plein milieu de la route, se tourner vers lui et lui expliquer, longuement s'il le fallait, autant de fois qu'il le faudrait, combien il tenait à lui et ce qu'il lui devait d'existence et de vérité que des siècles de lecture ne lui eussent pas offert : il se trouvait bêtement romantique et adolescent, il savait qu'il l'était, mais il sentait aussi qu'il n'avait pas tort, qu'il y avait quelque chose de plus qu'une simple passade, quelque chose aussi de différent que de l'amour, ou bien d'une sorte nouvelle et qu'il n'avait jamais goûtée, il se sentait enchaîné à un autre être, à une respiration et un pas différents des siens, c'était une pensée douloureuse et très douce.
Il y eut une embardée. Il n'avait pas fait attention à une voiture qui arrivait. Pas de mal. Il se gara un peu brusquement sur une place libre, dans un créneau dont la précision eût exaspéré plus d'un candidat au permis de conduire. Ses mains tremblaient un peu sur le volant, il regardait dehors, par la vitre, il faisait semblant de réfléchir : il faisait mal semblant. Il vivait un moment rare de son existence, où une même pensée, une seule personne, l'occupait pleinement, mobilisait toutes les facultés de son être, et interdisait que quoi que ce fût d'autre s'y immisçât.
Il savait Gaël à côté de lui, tout en lui voulait lui parler, et il sentait l'âpreté de n'y pas parvenir. C'était le seul point du monde qui l'intéressait, il était là tout proche, et il lui semblait parfaitement inaccessible. Koji se sentait idiot. D'ordinaire, il goûtait ces moments privilégiés d'obscurité comme une pluie dans une région trop sèche et trop ensoleillée. Cependant, cette idiotie-là était âcre, elle était amer comme un manque de toute chose.
Il tapotait nerveusement des doigts sur le volant, et dehors il commençait à pleuvoir. Il savait que Gaël lui avait posé une question, il essayait de mobiliser son intelligence pour y réfléchir, évoquer les possibilités et les écarter les unes après les autres, mais tout son être refusait obstinément de lui obéir, il n'avait d'ailleurs quasi aucune envie de se changer les idées ; il se sentait au bord d'un moment très important de son existence, la bouche pleine de mots, mais les dents trop serrées.
Il regardait les passants passer. C'était tout ce qu'il faisait, son esprit ne les découpait pas en détails, n'en faisait pas une nouvelle synthèse, n'interprétait rien ; pendant quelques minutes, le monde lui apparaissait aussi simplement qu'à n'importe qui, il était incapable de perdre son regard dans le vide. Il était à la fois plus et moins que ce qu'il avait jamais été, plus dense, un être plus véritable, mais réduit par sa vérité à une douleur toute simple, et d'une simplicité presque honteuse.
Lemington. De demi-seconde en demi-seconde, parfois, il convoquait ce mot à sa mémoire, il forçait son esprit à s'y appliquer, pour se changer les idées, pour remettre son intelligence en marche, mais la machine refusait de démarrer. Ce qui eût du le préoccuper, lui faire sentir un danger imminent, le prévenir de prendre des mesures, lui était aussi négligeable que n'importe lequel de ces passants dans la rue.
Il levait les yeux, il fermait et ouvrait les paupières pour ne pas pleurer ; il sentait bien que son âme avait pris le dessus, annexé tout le domaine de son esprit, et il ne voulait pas que son corps y vînt à son tour. Il redoutait la synthèse finale de son être, une sorte de seconde naissance (ou bien de troisième, de dixième), douloureuse comme toutes parce qu'il faut pour la première fois respirer un air qui nous paraît d'abord hostile, et sans lequel pourtant il est impossible de vivre.
« Gaël... »
Il avait prononcé cela comme une poésie aimée que l'on récite avec prudence et respect, ou bien comme un homme qui aperçoit une ombre et lui donne le nom de sa femme disparue parce qu'il croit aux fantômes depuis ce décès, ou bien comme le vent dans les feuilles d'un peuplier commun transformé ainsi en harmonium, ou bien comme un pays à découvrir et qui n'est encore qu'une carte, ou bien comme un jeune lévite qui blasphème par amour mystique.
« Si je veux te tenir à l'écart, ce n'est pas parce que je n'ai pas confiance en toi, ou que je crois que tu n'arriveras pas à suivre, ou je ne sais pas, c'est parce que... »
Il pleuvait dehors, sur la voiture immobile, comme il pleut seul à Londres, une pluie vague, ondulante, sans goutte, comme une bruine très mobile qui voile la ville.
« C'est parce que... Enfin, tu sais, c'est parce que je t'... - Vous avez un nouveau message. »
Il fallut à Koji une seconde entière pour comprendre que c'était à lui que s'adressait la voix artificielle, une nouvelle seconde pour se souvenir qu'il fallait ôter le téléphone portable du réceptacle dans la voiture, une seconde pour se décider à le faire, à ouvrir le téléphone, à lire le message ; ses joues s'étaient empourprés d'une vie nouvelle, d'un sang qui battait tout son corps, il y avait dans ses yeux une timidité fuyante et vive, et dont la fuite un peu maladroite les amenait toujours à nouveau vers Gaël, avec un sourire d'excuse, des phrases silencieuses et interrompues au bout des lèvres (en fait, toujours la même), ses doigts cherchaient maladroitement les touches pour afficher le message de Virginie.
Il lut silencieusement le message de Virginie (c'est-à-dire qu'il y jeta un coup d'oeil) puis tendit le téléphone à Gaël, pour qu'il le lût à son tour. Et il avait déjà démarré, s'était extirpé de la place de parking, et lancé à nouveau dans les rues de Londres, à cette vitesse effroyable qu'il avait prise plus tôt pour quitter l'Institut : il trouvait à se concentrer sur la route, comme à toute activité un peu fastidieuse et qui ne demande pas trop de réflexion, une sorte de soulagement, ou tout du moins c'était un moyen pour empêcher que ses émotions grandissent encore.
Il prit la parole, pour répondre à la question de Gaël, mais d'une voix qui était distante, comme si sa réponse était un paravent qu'il étendait autour de la phrase qu'il n'avait pas pu finir, pour la dissimuler, la faire oublier (ce qui, nécessairement, était très maladroit, et attirait l'attention, et c'était peut-être justement une maladresse qu'il cultivait, comme un demi-aveu).
« Pour enlever quelqu'un comme ça, il faut des ressources, de l'argent, des relations, de l'équipement, des moyens de transport, des agents entraînés, une expérience de la stratégie. Probablement une organisation militaire, ou para-militaire, avec un soutien étatique. Auquel cas il faut considérer cela comme une offensive. Du reste, c'est ce que le message de Virginie nous incite à penser. »
Ils avaient quitté déjà le cœur de Londres, ils revenaient vers le manoir. Déjà, ils passaient les grilles du parc : le parc, dépeuplé, d'infimes signes partout que les équipements de sécurité étaient en alertes, comme une atmosphère plus lourde, un calme d'avant la tempête, qui disaient trop à Koji qu'il ne s'était peut-être pas beaucoup trompé. Il conduisit la voiture jusqu'au garage, la rangeant à un emplacement.
A peine furent-ils descendus qu'ils virent des gens se diriger dans les couloirs qui faisaient communiquer les garages aux sous-sols. Il n'y avait pas trop à s'inquiéter du chemin à prendre : il suffisait de suivre, et les rumeurs des discussions montaient de plus en plus. Au détour d'un nouveau couloir, ils aperçurent enfin la masse des adultes, des gens responsables, la masse du conseil de guerre, qui se ressemblait, prête à délibérer et à passer à l'action.
Koji savait que quelques pas de plus, et ils seraient jetés à leur tour dans la confidence, qu'une réunion commencerait, qu'il y aurait des ordres, qu'il faudrait s'oublier, parer au plus pressé, se battre peut-être, peut-être mourir ? C'était possible. En tout cas, ils ne s'appartiendraient plus, ils n'auraient plus le temps pour rien dire – plus le temps, jamais, peut-être. Qui savait quelle menace se dessinait ?
Alors il eut une envie de fuir, d'embarquer à nouveau Gaël et de rouler ailleurs. Ce n'était pas tant de la lâcheté qu'un excès de vie, et le désir de tout préserver. Il s'était arrêté à quelques pas de la foule, il prit la main de Gaël dans la sienne, il entremêla ses doigts aux siens ; maintenant que c'était fait, que c'était commencé, tout lui semblait plus facile à faire et à dire, plus naturel, doucement évident. Il l'attira, doucement, un peu plus près de lui, et puis, dans un murmure :
« Je t'aime. Je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose. J'ai peur. J'ai l'impression de ne rien pouvoir faire. Je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose. Je ne veux pas. Pas à toi. Tu es ce qu'il y a de mieux au monde, tu sais ? Je suis sûr que c'est vrai. Rien ne mérite que tu souffres pour lui. Je t'aime. »
Comme chaque mot l'irradiait un peu plus que le précédent, il avait craint que le dernier l'achevât d'un excès de vie. Ses yeux d'abord avaient été timides, et puis ensuite, avec une sorte de fragilité, d'incertitude, ils avaient cherché ceux de Gaël. Koji se hissa un peu sur la pointe des pieds pour embrasser Gaël sur la joue – pour ne pas trop le gêner et éviter de scandaliser l'assemblée par un baiser trop bien senti.
Il lui avait adressé un léger sourire, moitié timide, moitié heureux et soulagé, puis lentement ses doigts avaient libéré ceux de Gaël, et Koji, à regret, avait fait quelques pas de plus, et s'était mêlé à la foule qui attendait.
Sur le pavé, les deux mutants se jaugeaient, et chacun se disait : "Pourvu que je puisse lui faire confiance". Car chacun avouait des secrets : tous deux avaient confessé leur mutation, Sinéad par étourderie, Basile à demi-mots. Mais c'était pourtant la seule manière d'avancer : de se confier ; et comme ils étaient sages, chacun exigeait de l'autre une confession d'égale valeur à la sienne ; et chacun espérait pouvoir faire confiance à l'autre. Basile, peut-être, était plus confiant que Sinéad, puisqu'il lui expliqua, assez confusément, ce qu'était son pouvoir : grosso modo, se faire oublier des gens. Ce qui en effet pouvait expliquer son arrivée sain et sauf jusqu'ici : il avait dû se faire oublier des contrôleurs, des gardes, d'une masse de gens dont le travail était pourtant de repérer les mutants.
- Bon, eh bien, je crois qu'on a deux mutants à trouver... Si vous avez besoin, vous et votre groupe, de mes pouvoirs, je serais ravi de vous aider. Pour ce qui est de l'échange de bon procédé, vous me direz plus tard ce dont vous êtes capable, ça laissera planer encore un peu le mystère.
Peut-être qu'ils auraient besoin de lui. Passer inaperçu, c'était une qualité parfois indispensable. Monsieur Feuillade souriait. Il ne se rendait peut-être pas bien compte de la situation. Sinéad, en tout cas, n'avait pas envie de sourire. Elle était inquiète.
- J'espère que vous avez une belle voiture. - Rien de bien exceptionnel, Monsieur Feuillade !
Ils marchèrent encore quelques minutes. D'abord, Sinéad était muette, tentant de garder un peu de chaleur dans ses vêtements. Mais rien n'y faisait. Plus de trente millénaires passés à chasser, élever, construire, dominer en fait la Terre, et on n'était toujours pas capables de combattre efficacement contre le froid ! Alors elle se décida à parler, reprenant la discussion là où elle l'avait laissée :
- Je ne sais pas encore ce que nous allons faire, mais il est possible que nous bougions beaucoup... ou plutôt, il n'est pas interdit de penser que nous allons devoir nous battre.
Elle espérait que non. Allons, c'était peut-être une farce. Un poisson d'Avril en avance. Elle dut se rendre à l'évidence. Samarah, plaisanter ? Il était bien plus réaliste de penser qu'elle et Kenjiss s'étaient entretués. Ou bien qu'ils avaient tous les deux été enlevés.
- Voilà ma voiture. Excusez-moi, elle est d'une banalité !...
Et en effet, la voiture était on ne peut plus standard. Mais elle roulait, ce qui était le principal pour Sinéad. Sans tarder, elle se glissa au poste de conducteur, mit le chauffage à fond, puis invita Basile à s'asseoir à côté d'elle. Elle roula aussi vite que lui permettaient les limitations de vitesse. L'Institut n'était pas bien loin, et, heureusement, la circulation était fluide. Ils y arrivèrent en une demie-heure.
Elle sortit de la voiture, laissant là son manteau : elle n'avait pas le temps de se changer. Elle prit à peine le temps de se recoiffer à la main, puis elle se rendit vers le sous-sol - elle voyait comme une grande marée de mutants, élèves comme adultes, s'y rendre. Elle n'était donc pas en retard.
- Restez avec moi, dit-elle à Basile.
C'est qu'elle ne voudrait pas le perdre dans l'immense manoir qu'est l'Institut. Ou qu'il s'enfuît, en imaginant que leur rencontre n'était pas une coïncidence. Quelques pas plus loin et instants plus tard, Sinéad était parmi les adultes. Koyuki n'était pas encore là. Elle regarda Basile avec quelques soupçons encore. Elle se demandait : "est-ce que j'ai bien fait ? Ce n'est pas prudent." Mais l'heure n'était peut-être plus à être prudent. Peut-être cette heure sombre était l'heure de prendre des risques.
Dernière édition par Sinéad O'Hegarty le Mar 31 Aoû 2010 - 12:36, édité 1 fois
Gaël Calafel
Type Alpha
Sujet: Re: [Scénar 5] Rassemblement et décisions Jeu 26 Aoû 2010 - 8:08
Son coeur rata un battement.
*Plus jamais, plus jamais de voiture.*
Il constata avec soulagement que Koji avait décidé de garer la voiture, apparemment pour réfléchir. Gaël ne savait pas trop quoi dire, ni quoi penser. Les premières gouttes de pluie tombèrent peu à peu, maculant la carrosserie avec un son léger tandis que les deux jeunes hommes, eux, restaient silencieux.
Gaël bougea légèrement ses yeux pour observer Koji à la dérobée. Il ne semblait pas décidé à ouvrir la bouche dans l'immédiat. Ses mots lui revinrent en mémoire... et il se demanda pourquoi il était vraiment là. Il n'était pas assez idéaliste pour penser qu'il serait capable de sauver qui que ce soit (sans parler de Miss Lemington, dont les pouvoirs étaient plus qu'au delà des siens). Il n'était ni spécialement fort, ni spécialement intelligent, ni... ni rien. Aucun talent particulier, rien qui ne justifia d'une manière ou d'une autre qu'il puisse risquer sa vie, comme Koji le craignait. Et même si Gaël avait plus ou moins compris que son voisin de siège était capable de se laisser facilement emporter par ses sentiments, il ne mésestimait pas son jugement pour autant, et commençait à penser que peut-être, il y avait un réel risque à persévérer dans cette voie.
Quelle voie d'ailleurs ? Ils n'avançaient à rien. Miss Lemington était perdue quelque part dans le vaste monde, et ils se trouvaient réduits à échafauder des hypothèses plus qu'incertaines pour tenter d'obtenir une miette de piste. Pas exactement ce qu'on attendait de recherches efficaces, d'autant que ce n'était pas forcément leur responsabilité à eux, élèves. Mais dans ce cas, pourquoi les autres continueraient et pas lui ? Il leva les yeux, observant à travers la vitre la forme floue d'un passant surpris par la pluie soudaine qui courait s'abriter dans un pub quelconque, disparaissant dans la foule que l'averse avait réunie.
*Et bien dans ce cas, je vais faire comme tout le monde. Suivre l'instinct grégaire. Avec un peu de chance je me rendrai utile. Et en cas de danger, je m'enfuirai, voilà tout. Voilà tout...*
Deux secondes plus tard, il se rendait compte que Koji avait prononcé son nom. Il battit légèrement des paupières, une fois, deux fois, trois fois, et se tourna finalement vers lui.
Il semblait perturbé, peut-être plus que Gaël ne l'avait jamais vu. Peut-être plus que la fois où il avait pleuré, le jour de leur rencontre. Gaël comprit qu'il lui avait fait plus de tort qu'il ne l'avait tout d'abord cru. Il l'écouta sans l'interrompre, curieux de connaître ses raisons, prêt à s'excuser si Koji montrait le moindre signe de défaillance.
Et lorsque le message de Virginie arriva, il n'essaya même pas de deviner ce que Koji avait voulu dire. Pour lui, il était évident que Koji avait une raison parfaitement objective de désirer sa mise à l'écart, et qu'il n'hésiterai pas à lui en parler. Aussi, il fut légèrement intrigué de voir que le jeune homme ne continuait pas sa phrase. Mais pas assez pour se poser des questions. Puis Koji reprit la route, et il essaya à grand peine de se concentrer sur autre chose que la vitesse affolante de la voiture. Le message de Virginie par exemple. Peut-être avait-ils trouvé quelque chose de leur côté ?
Mais déjà le message s'effaçait de sa mémoire, le laissant seul-à-seul avec le bruit des roues sur l'asphalte mouillé. Il fut extrêmement reconnaissant à Koji de lui donner un autre sujet de préoccupation.
*Une organisation militaire ou para-militaire... je comprends pourquoi il s'inquiétait. Mais pourquoi seulement moi ?*
Plongé dans ses pensées, il ne prêta qu'une faible attention au trajet, et quand vint le moment de sortir de la voiture, il quitta à regret le siège confortable. Il se contenta ensuite de suivre Koji, légèrement étonné par la quantité de monde qui circulait dans les couloirs.
Juste avant d'arriver à destination, Koji stoppa net. Gaël, surpris, fit de même, lui jetant un regard interrogateur (ce qui ne servit pas à grand-chose, Koji étant devant lui et de dos).
Il regarda sans comprendre la main de Koji qui enserrait la sienne.
Il écouta sans en saisir le sens les mots que Koji prononçait.
Il sentit sans réagir le baiser que Koji déposa sur sa joue.
Puis il le regarda disparaître parmi la foule. Et alors arriva quelque chose qui n'était pas arrivé depuis une éternité.
Gaël rougit.
Il resta là, légèrement en retrait, bouillonnant d'émotions contradictoires, sans arriver à formuler une pensée cohérente. Sans savoir ce qu'il ressentait.
Basile Feuillade
Type Alpha
Sujet: Re: [Scénar 5] Rassemblement et décisions Dim 29 Aoû 2010 - 16:28
La voiture de Sinéad O'Hegarty n'avait en effet rien d'exceptionel, mais elle avait au moins le mérite de tenir correctement la route. En tout cas, pour Basile, cela sautait aux yeux. Assis du côté passager, il s'efforçait de ne rien laisser transparaître du malaise grandissant qui s'emparait de son ventre, et de la dangereuse tendance qu'il avait à remonter vers le haut... Arbres, signalisation... Tout défilait décidément beaucoup trop rapidement à son goût, même si Sinéad se cantonnait à l'extrême limite des vitesses autorisées.
*Surtout, bien regarder devant soi...*
Basile osa tourner la tête vers Sinéad. Son regard fixe et déterminé traduisait l'inquiétude qu'elle refoulait. Le mutant avait manisfestement mal évalué la situation : Sinéad et lui-même allaient arriver sur le pied de guerre, autant dire que Basile n'aurait pas le loisir de visiter. D'ailleurs, le mutant commençait sérieusement à remettre en cause sa présence dans cette affaire. Tout s'était enchaîné à une telle allure... Hormis sa condition de mutant, Basile n'avait rien en commun ni avec Samarah Lemington, ni avec ce prétendu Kenjiss. Le destin ? Aprés tout, tout semblait possible.
L'arrivée à l'Institut se fit dans le même silence. La silhouette de l'édifice, magistrale, suffit à impresionner Basile dès le premier instant.
*Et voilà le fameux bastion.*
Sinéad sortit en hâte, sans même prendre le temps de se vêtir. La foule de mutants en pleine effervescence était déjà en vue, signe que le bal avait déjà commencé sans eux.
- Restez avec moi.
*Sans problèmes !*
Etant donné la superficie du manoir et la densité du regroupement, mieux valait avoir Sinéad sous la main. Au fur et à mesure que cette dernière avançait, Basile perdit son regard sur les différents visages qu'il croisait. Des enfants, des ados, des adultes... Tant de diversité, tant de pouvoirs, mais une seule et même image, récurrente et oppressante : la peur. Ces émanations nocives lui rappelaient que cette réunion n'était ni plus ni moins qu'une cellule de crise improvisée, et Basile était tombé dans le tas, comme un cheveu dans la soupe. Son impression d'intrusion progressa, si bien que la tentation d'utiliser son pouvoir, ici, parmis ses "semblables", se fit ressentir plus intensément que jamais.
*Soit j'ai une case en moins, soit j'ai vraiment pas de bol. Je suis dans le plus grand refuge pour mutants au monde, et tout ce que j'arrive à faire, c'est de me mettre la pression.*
Et quelle pression. Sinéad l'avait désormais amené auprés des adultes de la maison, les têtes pensantes et dirigeantes. Le temps que Sinéad s'absentât un peu, Basile se retourna une nouvelle fois vers le brouhaha de la foule. Le bruit de voix confus qui en émanait le submergea. Tous attendaient dans une agitation folle, innombrables. Etait-ce possible de rassembler autant de mutants sous la même bannière, de les unifier de la sorte dans toute cette crainte ? Basile n'en savait rien, mais au fond de lui, il était prêt à se battre pour une telle image.
Cherchant Sinéad des yeux, il la trouva prés de lui, pensive. Basile croisait toujours le doute en échangeant un regard avec elle, mais il ne pouvait pas lui en vouloir. Les circonstances prédominaient toujours dans ce genre de cas.
Basile lui sourit de nouveau, histoire d'apporter un peu d'apaisement. On allait sûrement en avoir plus besoin que prévu.
Dernière édition par Basile Feuillade le Mar 31 Aoû 2010 - 16:53, édité 2 fois
La directrice les avait rapidement accueillis, l'ours et elle, et était partie travailler. Elle était visiblement débordée et leur arrivée ne tombait pas au meilleur moment. Heureusement, Alex avait visiblement décidé de prendre les choses en main. Il avait appelé un dénommé Alfred qui lui avait conseillé de se rendre au sous-sol.
Il s'approcha alors des nouveaux venus et leur dit :
"Désolé, les jeunes, mais on décampe. J’espère que vous n’avez pas le mal de mer parce que je suis pressé. Donnez-moi vos mains, on se rends au sous-sol."
Donner sa main? Avoir le mal de mer? Almare ne comprenait pas trop ce qu'il lui voulait, mais il l'attrapa par la main.
Elle sentit sa tête lui tourner, sa vue se brouiller. Son estomac se serra et elle ressentit une vague nausée. Puis sa vision s'éclaircit. Elle reprit peu à peu ses esprits. Elle s'aperçut qu'elle s'était agrippée convulsivement à la main d'Alex. Elle toussa, s'éclaircit la gorge et réussi à articuler :
"Excusez-moi Alex. C'est un peu violent quand même votre truc. On s'y habitue? Et c'est quoi cette fumée jaune? ça pique les yeux et la gorge"
Puis elle regarda autour d'elle. Sa vision était un peu floue. Sûrement à cause de cette fumée. Ils étaient donc dans les sous-sols. Elle vit un nombre de personnes assez impressionnant. Ils allaient être serrés avec l'ours en plus. Il y avait quelques adultes, mais la plupart étaient jeunes. Un regain d'espoir l'envahit. Ici elle allait peut-être pouvoir se faire des amis. Elle aperçut un garçon à l'air un peu plus jeune que les autres, celui qu'elle avait vu passer rapidement devant la porte. Elle lui adressa un sourire amical.
Puis elle se recula dans l'ombre de l'ours. Elle n'aimait pas trop les grands rassemblements. Elle préférait les petits groupes où il était plus facile de se lier. Elle osa glisser sa main dans la fourrure de l'ours. Il n'avait pas l'air méchant et elle avait besoin d'être rassurée. Tout cela était ci nouveau pour elle. Pour lui aussi sans doute.
Elle lui murmura : "ça ne te dérange pas? J'ai besoin d'un peu de soutien, de me sentir moins seule."
"A deux on est plus fort" ajouta-t-elle avec un clin d'œil.
Dernière édition par Almare Dashek le Sam 18 Sep 2010 - 10:15, édité 1 fois
Virginie Parish
Type Sigma
Sujet: Re: [Scénar 5] Rassemblement et décisions Mar 31 Aoû 2010 - 3:19
La foule. C’était pire qu’un vendredi soir au Obika Mozzarella bar. Pire que n’importe quel entrainement de cet Institut. Virginie ne savait pas d’où naissait la source de cette angoisse. Les Parish n’avaient jamais été des adeptes des grandes réceptions. Aucun souvenir ne pouvait déterminer un quelconque traumatisme lié à cette… entité vivante. Mais depuis qu’elle savait marcher Virginie ne supportait pas d’être prisonnière d’une masse de corps. Cela lui empoisonnait la vie d’une manière insidieuse. Toutes les sorties qui incluait une trop grande présence humaine étaient évitées avec soin. Malgré son affection pour la musique, les opéras, même les défilés, rien n’y faisait. Cette mutante ultra-résistante avait peur.
De plus son ouïe de plus en plus développée l’obligeait à prendre conscience de chaque présence. Luc, Aaron et elle avaient été repoussés plus en avant dans la pièce. Les élèves arrivaient encore, les uns après les autres. C’était une vague qui lui rappelait la panique de la Trans Atlante. Le temps de quelques images son épine dorsale fût parcourue d’un frisson. L’été n’était pas si loin. Pauvre Helen… C’est Chris qui chassa cette réminiscence d’une réplique moqueuse, qu’elle ne releva pas. Il ne perdait jamais une occasion depuis qu’elle le battait sur le terrain. Depuis le début du mois le jeu de Virginie était –enfin- devenu offensif. A croire qu’elle avait eu l’un de ces déclics pharaoniques…
Monsieur Alfred (car elle ne pouvait toujours pas l’appeler autrement) posa ensuite une main sur son épaule. Comment avait-il fait pour la rejoindre ? Il avait un don. Avec un sourire rassurant il lui tendit alors une enveloppe. Le tampon : URGENT alarma la destinatrice de cette missive impromptue. Il n’y avait guère qu’une personne pour lui écrire une lettre –sur papier recyclable certifié- Valérie France. Sa main libre glissa vers la hanche de Luc pour attirer son attention en toute discrétion. Un geste que seule leur intimité partagée lui offrait la liberté de faire. En quelques mots elle l’avertissait qu’il fallait à son tour qu’elle s’éclipse.
En rebroussant chemin elle trouva Artie qui les cherchait du regard. En évitant de justesse deux jeunes surexcités elle le rejoignit. L’air ravi qu’elle trouva sur son visage l’informa qu’Ulrich allait bien, aussi bien que possible étant données les circonstances. D’une phrase succincte elle lui indiqua où se trouvait les deux garçons. En relevant les yeux c’est cette fois les cheveux de Koji qu’elle reconnue. Malheureusement elle n’eut pas le temps de voir le calme qui l’habitait depuis sa confession amoureuse. Sa présence voulait dire que Gaël était là aussi. Le temps d’une pensé l’amie fût rassurée. Il ne serait pas tout seul quand…
Il ne manquait donc plus que les filles. Ce qui voulait dire que…
Son communicateur vibra. C’était madame la directrice. C’était une remontrance pleine d’empressement qu’elle adressait à son intermédiaire. Virginie se sentit fautive. Elle n’avait pas prévenue de leur arrivée en ce lieu. Cela lui était sorti de la tête. Mince. La pression valait bien celle du NYNW en retard sur son planning. Il fallait rester concentré Miss Parish. A quoi pourrais-tu bien servir autrement ? Ses doigts s’activaient avec la vitesse de repentis sans savoir que madame Hara était à quelques mètres au-dessus de leurs têtes.
Citation :
Soirée du 23 janvier 2052, 21h38 heure de Londres, un nouveau message venant de Virginie Parish :
*Madame. Tout le monde est ici. Enfin tout ceux qu’on a trouvé. Les professeurs nous ont réunis au sous-sol. A tout de suite.V.*
Bien. Une grande inspiration. Une chance que le stress n'est plus qu'un effet psychologique sur cette jeune fille. elle rangea encore une fois l'appareil et adressa un sourire au petit mutant blessé. Lui allait-il bien ? Il boitait toujours elle pouvait le savoir à la manière dont il se tenait. En chassant une mèche de cheveux Virginie remarqua deux ombres vers un murs. Un ours... Son cœur fit un bond affolant dans sa charmante poitrine.
Irgit Schanukbaj
Type Alpha
Sujet: Re: [Scénar 5] Rassemblement et décisions Mar 31 Aoû 2010 - 15:24
Les fines particules de soufre s’envolaient alors qu’Irgit ouvrait doucement les yeux. L'odeur était infecte mais il était en u nseul morceau. Quelle étrange sensation ... C'était la première fois qu'il voyait un autre mutant usé de ses capacités. Et en plus, il en profitait. Sa grosse patte d’ours brun toujours en contact avec la main du téléporteur, il découvrait avec une certaine anxiété le nouveau décor. Etaient-ils toujours à l'Institut ? Difficile à dire, il était déboussolé par ce soudain changement de lieu et, il fallait l'avouer, ne savait plus trop où donner de la tête.
Par chance, le plafond du sous-sol était assez haut pour qu’il puisse se lever sans problème. Au moins n'allait-il par être coincé comme un idiot. Mais avant qu’il puisse apercevoir l’étendue de la collection de l’Institut en matière de voiture (car il faillit bien le dire, c’était très impressionnant), c’était le rassemblement qui se profilait sous leurs yeux qui l’intriguait plus que tout. Etaient-ils tous mutants ?
Car du haut des troncs d’arbres qui lui servaient de pattes, il était difficile pour lui de discerner une quelconque ressemblance physique avec Irgit. Il y avait beaucoup de jeunes. Mais aussi quelques moins jeunes. Des petits, des grands. Des blonds, des bruns. Il avait en face de lui un échantillon de ce qu’étaient les résidents de l’Institut.
Ses petits yeux verts balayèrent l’assistance avant de finalement se poser sur le petit blond et la jeune femme. Il n’entendit pas ce qu’ils se dirent, mais en revanche il sentit une main se glisser dans sa fourrure claire.
« Ça ne te dérange pas? J'ai besoin d'un peu de soutien, de me sentir moins seule. »
« A deux on est plus fort »
Il ne pouvait hélas pas parler, mais l’ours brun eut tout de même un hochement de tête en signe de réponse et un grognement sourd, venu du plus profond sa gorge, qui résonna dans toute la pièce. Du coin de l’œil, il sentait déjà certains regards s’arrêter sur lui. Pas de quoi s'inquieter, ce n'était qu'un ours de presque trois mètres de haut.
« Grruuummmmpppffff »
Luc Treanez
Type Gamma
Sujet: Re: [Scénar 5] Rassemblement et décisions Mer 1 Sep 2010 - 1:23
Leur petite escapade en forêt à la recherche du dernier lieu où la cerbère avait dû se rendre en dernier avait finit plus tôt et plus brutalement que prévu. Virginie avait reçue un message de la directrice qui voulait que le groupe rentre au plus vite pour une réunion de crise. Les jeunes gens avaient rejoints la voiture de Virginie le plus vite possible et cette dernière avait conduit au maximum des possibilités de l'antique voiture, compte tenue du temps. Le silence régnait dans le véhicule, tout le monde étant concentré sur la situation qui pesait sur l'institut et ses occupants, ou alors sur la route prise à grande vitesse par la blonde anglaise.
Ils rejoignirent l'institut rapidement, et se dirigèrent vers les sous sols. Apparemment ils n'étaient pas les seuls à le faire, de plus en plus d'élèves prenant cette direction également. La situation avait soit changée, soit une décision importante allait être communiqué à l'ensemble de l'Institut. Luc et Virginie avancèrent plus rapidement que Artie et son collègue, qui discutaient de façon plus ou moins privées. Apparemment il y avait des explications dans l'air, vu l'air que tirait le petit lizard boy.
Luc observait tout ce qu'il se passait autour de lui. Il repéra facilement les têtes connues, étant assez grand, et surtout ceux qui étaient dans le coup pour le moment. Koji était un peu plus loin, avec un autre garçon, ce qui semble être la mode dans leur petit groupe on dirait vu l'attitude de Artie derrière, en train de se disputer avec son ami. D'ailleurs Luc ne savait toujours pas qui il était par rapport au garçon.
Virginie lui demanda s'il voulait appeler ses parents. Il lui serra doucement la main.
Non, pour deux raisons. Ils sont déjà assez préoccupés comme ça, et de toute façon je ne sais pas en ce moment comment je pourrais les contacter. Laissons les tranquilles et concentrons nous sur ce qui va arriver.
Virginie s'écarta un peu, ayant reçue une lettre apparemment urgente. Il l'observa s'éloigner de lui, suivant ses déplacements d'un oeil protecteur. Il ne l'avouerai peut être jamais, mais il commençait à tenir à elle au point d'en être presque jaloux certaines fois. Mais il savait se contrôler et gérer ses sentiments. Jamais il ne deviendrait possessif au point de l'étouffer, elle qui a tant besoin de liberté pour s'épanouir.
D'autres élèves arrivaient, et remplissaient petit à petit la grande salle qui d'ordinaire est la salle d'entrainement. Il y avait de nombreux visages qu'il ne connaissait pas, mais pas au point de ne pas remarquer l'arrivée d'un ours, avec une femme accrochée à son bras et d'un homme, le tout dans un nuage de gaz jaune, qui vu l'odeur devait être du souffre. C'était quoi cette histoire?? On avait une ménagerie ici? Le délire.
Alex D. Turner
Type Sigma
Sujet: Re: [Scénar 5] Rassemblement et décisions Mer 1 Sep 2010 - 10:06
Contrairement aux deux autres passagers (Bienvenue sur Alex Airlines …), Alex ne ressentit aucun malaise lors de la téléportation. Ni même d’ailleurs l’odeur infecte que dégageait son pouvoir. C’était pour lui aussi naturel que de respirer. Et puis après autant de temps à l’utiliser, il s’était mis en tête que le soufre, ce n’était pas si dangereux que ça en fin de compte (C’était bien sur sans compter le fait qu’il n’avait plus de poumons).
Mais trêve de plaisanteries, sa visite ici n’avait d’autre but que d’avoir quelque explication sur ce qu’il se passait ici. Et visiblement, certaines personnes présentes ici étaient aussi dubitatives que lui. D’ailleurs, il apercevait le petit Artie, qu’il avait rencontré quelques mois plus tôt et quelques têtes qu’il avait plus ou moins entre-aperçues lors de ses escapades dans les couloirs de l’établissement.
« Excusez-moi Alex. C'est un peu violent quand même votre truc. On s'y habitue? Et c'est quoi cette fumée jaune? ça pique les yeux et la gorge »
« Violent ? Ah, euh … Si tu le dis, c’est la première fois qu’on me fait la remarque. Mais me vouvoie pas, steuplait, j'ai l'impression d'être un vieux crouton sinon ...
Je fais même plus attention cela dit … C’est du soufre. T’inquiète pas, ça se dissipe en un clin d’œil, il n’y en a pas assez pour vous faire le moindre mal. Mais si j’étais toi, je ne me soucierai pas de ça. Visiblement, on a un problème un peu plus tordu. »
Ce qui l’inquiétait, ce n’était pas tant ce qu’il voyait en ce moment, mais plutôt la cause de ce rassemblement. Et à voir les différentes têtes présentes, rares étaient ceux qui dépassaient la vingtaine. Mais parmi toutes celles qu’il voyait, il y en a une qu’il reconnut. Difficilement, certes, mais il y avait assez de ressemblances avec son souvenir pour qu’il n’y ait pas de doute.
« Venez avec moi, histoire qu’ils ne pensent pas que Teddy est venu les dévorer. Ça serait dommage, quand même. »
Une fois assuré que les deux nouveaux le suivent, il s’avança vers la jeune femme qu’il avait reconnu. Déjà que Sinead n’était pas ce qu’on pouvait appeler une grande perche, alors Alex ressemblait plus à un nain de jardin blond qu’autre chose. Il attendit quelques secondes avant d’ouvrir la bouche. Peut-être était-ce le temps qu’il se remémore le bon vieux temps ?
« Salut, l’écossaise (oui, je sais, elle est irlandaise). Ca fait … Un bail.
Ce p’tit monde … Il est là à cause de Sam’, je suppose ? T'es au courant de quelque chose ? »
Nakor
Type Gamma
Sujet: Re: [Scénar 5] Rassemblement et décisions Mer 8 Sep 2010 - 21:06
Nakor était sorti de sa chambre et parti d'un pas décidé en direction de sa salle de cours, comme il l'avait prévu avec Koyuki. Une fois arrivé devant la salle, Nakor soupira, il n'y avait plus personne. Nakor fit frapper sa canne au plancher et se retourna dans les couloirs. Il y avait quelques très jeunes élèves qui passèrent par ci, quelques autres qui passèrent par là. Mais personne d'intéressant en vu. Nakor alla vite jusqu'au bureau de la directrice, mais se détourna et fonça au sous sol. Après tout Koyuki avait voulu garder cela le plus secret possible, Nakor se dit donc qu'elle avait peut-être envoyé l'ensemble de la troupe au sous sol. Il entra donc, grâce à son passe et continua dans les couloirs qu'il avait si longtemps arpentés autrefois. Il entendit alors une certaine effervescence et suivit le bruit que ses oreilles parvenaient à capter. Nakor entra alors dans ce qui servait de garage. Sa canne l'aidait autant à avancer qu'à se faire de la place dans cette foule. Il y avait beaucoup de monde, plus qu'il n'y en avait d'habitude. Nakor parvint à voir dans cette petite peuplade Virginie et son ami Luc, il passa à coté de Monsieur Turner et le salua en disant simplement, une main sur l'avant bras du téléporteur
"Bonjour Alex, ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vu hein! J'espère que ça va pour toi!"
Puis, il continua à avancer en direction de Virginie et de Luc, après avoir écouté Alex lui retourner son bonjour. Il arriva enfin à hauteur de celle qu'il avait envie et besoin de voir : la jeune mademoiselle Parish, après tout, elle était partie à la recherche d'une piste et de toutes les façons rien ne commencerait sans Koyuki. Il se plaça proche des deux compères et ajouta
"Alors mes enfants, comment ça c'est passé?"
Nakor souriait, et sa voix chevrotante mais grave ne trahissait aucune inquiétude. Il attendit alors que quelqu'un prenne la parole et surtout il attendait que Koyuki arrive et qu'il prenne la parole quand le moment serait venu de le faire, après tout, s'il n'était qu'un professeur, il avait eut beaucoup d'élève dans cet Institut et donc il était de ceux que l'on prenait le temps d'écouter, un tout petit peu, mais d'écouter quand même.
Dernière édition par Nakor le Sam 11 Sep 2010 - 2:02, édité 1 fois
Koyuki Hara
Type Sigma
Sujet: Re: [Scénar 5] Rassemblement et décisions Ven 10 Sep 2010 - 21:33
Koyuki se dépêcha de descendre au sous sol du Nouvel Institut, ses grosses chaussures faisant un bruit sourd à chacun de ses pas. Elle entra rapidement dans le garage, fit quelques mètres entre les voitures de luxe avant de stopper net sa course. Une bonne dizaine de personnes se trouvaient devant la directrice. Ils semblaient l'attendre, elle. En fait, c'était quelque chose de bien logique, mais la japonaise fut envahit par une onde de stress intense, qui la traversa en un frisson glacé des plus désagréables. Elle déglutit puis s'avança vers le groupe, tout en ressassant l'affaire Samarah / Kenjiss dans sa tête. Finalement, elle ne savait rien de plus que les élèves, peut être même moins que certains. En effet, Virginie avait déjà pu commencer à enquêter en ville, et elle avait peut être trouvé quelques informations. La mutante se devait de trouver une solution à cette crise, puisqu'elle était leader de l'établissement. Mais par où commencer ?
La manieuse de glace se positionna au centre du groupe, afin de voir chaque personne sans problème. Elle observerait ainsi les réactions de tous, individuellement. Et puis c'était plus commode ainsi ! La température descendit soudainement d'à peu près 10°C autour de Koyuki. mais les personnes les plus éloignées ne ressentir pas aussi fortement le phénomène. Elle s'adressa d'abord à l'assemblée, puis particulièrement à la jeune Parish. - Bonjoul à tous. Vous savez sulement poulquoi nous sommes ici, mais je vais lépéter poul les nouveaux. Deux des plus puissants mutants, Samalah et Kenjiss, ont dispalu sans laisser de tlaces, nous sommes donc en alelte louge. Les choses poulaient mal toulner, nous devons faile tlès attention et agil vite. Vilginie, qu'avez vous tlouvez en ville ? Le ton était donné. Le Nouvel Institut entrait dans une phase critique, et ce pour deux raisons, forcément liées. Premièrement, la disparition des deux mutants dont il était question lors de ce rendez-vous improvisé. Ensuite, la recrudescence de la violence contre les mutants. Le racisme anti-mutants faisait rage depuis quelques semaines, et au moindre dérapage de l'un d'eux, on pouvait se retrouver en pleine guerre civile. A une époque où les mutants étaient au moins aussi nombreux que les humains, et où les temps de transports s'étaient considérablement réduits, des événements semblables à ceux de 2031 décimeraient la population et embraseraient le Monde en moins d'une semaine.
Bien sur, les plus jeunes ne pouvaient avoir autant d'appréhension que Nakor, Alex et Koyuki. Mais la mine grave de cette dernière devait leurs faire comprendre la situation. De plus, la directrice était équipée comme un super héros, ce qui, normalement, finirait de les convaincre. Par précaution, la mutante préféra rappeler le danger qui les guettait. - Tous ceux qui tentelons de letlouver les deux dispalus s'exposent à de glâves ploblèmes. Je n'en voudlais pas à ceux qui pléfelelont lester à l'école. De toute façon, il faut plotéger les plus jeunes...
Virginie Parish
Type Sigma
Sujet: Re: [Scénar 5] Rassemblement et décisions Dim 12 Sep 2010 - 16:46
Virginie s’était éloignée avait lut la lettre de Valérie et se promit d’y répondre dés qu’elle pourrait prendre dix petites minutes, pour choisir ses mots. Résumer une crise inter-mutant n’était pas l’exercice de style le plus aisé. D’autant plus quand la jeune fille voulait préserver la sécurité de cette femme. Il était pourtant inutile d’espérer que mademoiselle France reste inactive face à cette… situation.
Puisque pour le moment il fallait attendre les ordres mieux valait qu’elle ne s’éloigne pas. Juste avant de regagner sa place prés de Monsieur Treanez elle ne put s’empêcher de vérifier si personne n’avait essayé de la joindre. Son message laissé sur la boite vocale de Jimmy était toujours sans réponse. Pourvu que ce jeune mutant ne se soit pas attirer d’ennuis. Ni tenant plus elle se décida à informer Tony. Le Réseau avait peut être repéré quelque chose. Et même sans cela, informé, le Contrepoison pourrait se protéger. Le Cercle pouvait profiter des circonstances pour attaquer tout ce qui touchait à leur « camp ».
Virginie essayait sincèrement de faire bonne figure. Dans cette communauté grouillante d’excitation c’était un nouvel entrainement. Son ouïe ultra-sensible lui permettait d’entendre les conversations à la volé. Tout le monde avait le même coupable en tête. De six à vingt ans tous savait de qui il fallait se méfier. C’était l’une des premières leçons. Connaître son adversaire était une donnée indispensable. Mais quelle stratégie adopter ? Ils n’étaient qu’une bande d’apprentis mutants ! Tous les entrainements de ces neuf derniers mois ne l’avaient pas préparée à découvrir le terrain…
Discrètement la demoiselle se glissa contre son compagnon. Voilà une présence –concrète- affectueuse et forte : Luc. Il avait raison. Informer les personnes extérieures ne mènerait nulle part. Et puis, de toute manière, ni sa mère ni Molly n’aurait été inquiète de savoir l’Armée aux trousses de son école. Espérons tous deux même que les deux sœurs n’auraient pas facilité les choses pour cette guerre ouverte. A la vérité moins Virginie y réfléchirait et mieux elle se porterait. On ne choisit pas ses racines, encore moins ces gènes.
Pour une fois l’élève ne se préoccupa point d’être prise en flagrant délie de tendresse. Un sourire poli et chaleureux accueillit le plus ancien des professeures. Il ne perdait pas son calme. Il restait ce vieux monsieur qui intimidait un peu les plus jeunes. Virginie avait été de cette catégorie jusqu’à ce qu’elle se soit un jour décidée à franchir le seuil de sa salle de cours. Comment répondre à ce maître des sciences sans le décevoir ? Car forcément ce serait le cas…
Nakor a écrit:
"Alors mes enfants, comment ça c'est passé?"
-« Eh bien, en fait, nous… nous n’avons pas eu le temps de chercher grand-chose, vous savez, on a été rappelés ici. »
L’accent de madame Hara attira son attention. Elle était entrée dans le garage. En fait elle était à quelques mètres, centre d’un cercle d’étudiants. Cette fois mademoiselle Parish retrouva une tenue plus ferme. Ses pieds trouvant instinctivement la position de repos d’avant une simulation. Koyuki faisait partie de ces femmes que l’on admirait en les craignant. C’était une intimidation différente de celle que pouvait provoquer ses parents, son ancien patron, ou bien un enseignant… C’était comme d’approcher de trop prés l’Histoire elle-même.
Ses grands yeux bleus détaillaient la silhouette de cette femme. Ce changement vestimentaire lui allait bien. Il lui allait même très bien. C’était la tenue réglementaire pour les missions. On pouvait voir plusieurs photos de groupes un peu partout dans l’Institut. En vingt ans de nombreuses équipes s’étaient formées. C’était aussi impressionnant que ces clichés de régiments. Parfois Virginie les contemplait en se demandant si un jour elle aurait sa place sur ces murs ? Est-ce qu’un jour elle serait assez efficace, utile pour apporter sa contribution ?
Son cœur rata un mouvement. C’était bien à elle que la directrice s’adressait ? Elle ? La petite élève de rien, qui n’avait fait que conduire une vieille Cadillac d’un point A à un point B ? Pourquoi ne pas demander à Koji ? C’était lui le cerceau du groupe. (Sans mauvais jeu de mot.) Il passait des après midi entières à parler devant les personnes les plus intelligente du monde ! Il savait faire un compte rendu à la perfection…
Il ne fallait surtout pas qu’elle regarde la foule. Ça non. Mon dieu… c’était pire que les exposés, ou les récitations de poésie face à toute la classe. Sand Petal s’adressait peut être à des centaines d’internautes, mais son alter-ego ne demandait pas un tel honneur. Le secret était de rester concentré sur un point. Alors elle choisit d’occulter le reste de la salle. Convoquant toute sa volonté pour ne plus entendre les murmures. Petit à petit la magie opéra.
-« en fait, madame, nous nous sommes divisés en deux groupes pour accélérer les recherches. Je suis allée avec trois autres camarades vers la forêt d’Epping, où peut être miss Lemington se serait rendue. Mais ça n’a rien donné… Je suis désolée madame la directrice, vraiment… désolée. Koji aura peut être plus de choses à vous apprendre. »
Voilà, aveux d’un nouvel échec… en place publique. Elle cacha son malaise en détourant le regard. Découvrant alors la présence de la généticienne qu’elle était allée voir il y a quelques semaines pour poser certaines questions. Madame Hara reprenait la parole pour annoncer la suite des opérations. Oui s’était très dangereux. Mais pouvait-il laisser Samarah… et monsieur Kenjiss aux mains de montres ? Virginie agirait en son âme et conscience. Voilà tout.
Sinéad O'Hegarty
Type Sigma
Sujet: Re: [Scénar 5] Rassemblement et décisions Dim 12 Sep 2010 - 23:10
Depuis environ cinq ans passés à l'Institut, Sinéad avait vu des tas d'évènements, de personnes, d'aucuns diraient qu'ils sont bizarres. Hélas, plus le temps passait et plus elle se rendait compte qu'il y aurait toujours quelque chose pour la surprendre. Ainsi, alors qu'elle attendait l'arrivée de la directrice pour coordonner le groupe, observant parfois du coin de l'oeil Basile, les élèves de l'Institut, elle eut la surprise de sentir tout à coup une odeur forte, caractéristique du soufre, et, inspectant les lieux, de voir surgi de nulle part un gigantesque ours brun. Elle écarquilla les yeux un temps, puis les ferma et ne les rouvrit qu'une fois qu'elle se fût calmée, c'est-à-dire après quelques longues, profondes, nerveuses, inspirations. L'ours était toujours là. Ça ne pouvait pas être un vrai ours, tout de même ! A l'Institut ? Peut-être une mutation particulièrement poussée ? L'explication paraissait bien plus raisonnable. Et moins paniquante, aussi. Aux côtés de cette montagne, il y avait une jeune femme, et, comme en contraste avec l'animal, un homme, assez petit, de son âge. Du soufre... Elle le vit venir vers lui, et elle était trop estomaquée encore pour faire quoi que ce fût. Ou peut-être que si elle n'allait pas à sa rencontre, c'était à cause de cette montagne en mouvement, à côté de lui. Et ils venaient vers elle. Elle essaya de ne pas paraître trop intimidée, et de regarder Alex quand celui-ci lui parla :
- Salut, l’écossaise.
Elle soupira, ne disant rien. Écossaise... n'importe quoi.
- Ça fait … Un bail. Ce p’tit monde … Il est là à cause de Sam’, je suppose ? T'es au courant de quelque chose ?
Un bail effectivement... quelques vingt et un an, en fait ! Elle se souvint presque avec tendresse de l'époque d'alors, et d'Alex... ah, tout ça, c'était passé depuis longtemps, maintenant... (d'ailleurs et en réalité, à l'époque elle appréciait peu Alex. Il faut dire qu'elle était alors un poil hystérique et ne supportait pas ses téléportations incessantes.) Un sourire naissait sur ses lèvres, mais il ne vint pas le jour quand elle se souvint pourquoi ils étaient là.
- Oui, bien sûr. C'est à cause de Samarah, je veux dire. Désolée, Alex, je viens d'arriver, pour l'instant je ne pense pas en savoir plus que toi... mais dis-moi...
Elle fit attention à ce que seul Alex l'entendît :
- Cet ours, là... c'est un mutant ?
La réponse d'Alex la soulagea. Bon, au moins il n'était pas dingue au point de faire rentrer son ours de compagnie ici. Ce fut sur ses faits que Koyuki arriva. A son approche, le silence se fit. On aurait pu rire de son accent, mais l'accent qu'elle donnait à ses mots était trop grave pour ça. Donc certains avaient déjà commencé à enquêter... des élèves ? Bizarres, mais soit. Après tout, ils étaient presque adultes... jeunes... Elle se demanda d'où sortait Alex. Vingt ans qu'ils ne s'étaient pas vus ! Il avait dû se passer des choses ! Mais ils n'avaient guère le temps de se raconter des histoires. Virginie - c'était son prénom, donc ? Elle se souvenait qu'elle était venue la voir, il y avait quelques temps - n'avait rien trouvé, rien à rapporter... Et pourquoi est-ce qu'ils étaient allés voir en ville ? Samarah était donc partie en ville avant de disparaître ? Koyuki n'avait rien dit à ce propos... mais peu importait. Apparemment, ils ne savaient encore rien de la disparition de Samarah... Elle se demanda où elle était, et surtout ce qu'elle faisait. Ou ce qu'elle subissait.
La pauvre Virginie, elle semblait complètement désemparé de devoir répondre à une question simple du vieil homme. Nakor eut une petite pointe au cœur, il ne cherchait pas à la déstabiliser, il voulait juste savoir si l'espoir donnait encore lieu d'être. Bien sur ils n'avaient rien trouvé en un laps de temps si court et Koyuki avait du les faire revenir rapidement. Le vieillard prit son sourire le plus chaleureux, celui du vieux grand père gâteau qu'il était et répondit
"Evidemment ... Koyuki vous a fait revenir pour que nous soyons tous réunis, il est bien normal que vous n'ayez rien trouvé en moins d'une heure de recherche ... le cas contraire nous aurait mis sur une fausse piste."
Nakor ouvrit de grands yeux, comme s'il cherchait à voir si Virginie et ses compagnons avaient compris l'allusion du vieillard un brin cinglé. Il préféra donc éclaircir ses pensées
"Des gens capables d'enlever et de séquestrer Samarah et Kenjiss ... vous vous imaginez bien qu'ils ne sont pas des amateurs! J'imagine donc aisément qu'ils vont être très durs à pister ... peut-être même trop! Nous allons devoir mettre nos meilleurs éléments là dessus."
Puis ce fut au tour de la directrice de pénétrer dans la pièce, elle était vêtue d'une manière qui donnait le ton à tous les élèves présents. Nakor pensa plutôt, en la voyant, à une longue vie, entretenue par un long et rigoureux entrainement quotidien, une attention toute particulière à son alimentation et tout ce qui allait avec ce corps travaillé, musclé et en pleine forme. Au contraire de Nakor qui avait toujours était enclin à l'embonpoint, Koyuki avait une fière allure dans ses habits de guerrière mutante. Nakor eut un petit sourire sur les lèvres, comme un pointe de fierté dans le regard et écouta avec attention les propos de la japonaise. Elle demanda alors à Virginie de prendre la parole et la pauvre enfant eut de nouveau à combattre la foule pour avouer qu'elle n'avait rien trouvé. Nakor s'avança alors et posa une main réconfortante sur l'épaule de sa jeune élève. Il serra l'épaule de Virginie quelques instant puis, voyant que personne ne prenait la parole, le vieillard, qui s'était approché du centre de la pièce et qui faisait maintenant face à Koyuki, décida de poursuivre. C'est donc une voix de vieillard qui prit la relève, grave et directe
"De toutes les façons, nous aurions du nous douter qu'ils ne trouveraient rien en si peu de temps! N'oublions pas que c'est Samarah et Kenjiss qui ont été enlevé. Ils comptent parmi les plus puissants mutants de ce monde. Des amateurs qui laisseraient leurs traces au premier venu ne seraient pas dignes d'un intérêt quelconque. Je crois au contraire que nous allons devoir user d'une grande ruse afin de retrouver nos disparus. J'ai pris contact avec la Confrérie et ses représentants du moment. La bien connue Bloody Mary est mon contact là bas ... elle n'est pas un modèle de fiabilité et nous devons être méfiants avec la Confrérie qui ne perd jamais de vu ses objectifs, quels qu'ils soient. J'ai obtenu d'elle plusieurs choses : dans un premier temps, j'ai en ma possession un numéro de téléphone qui me permet de rester en contact avec eux. Ce numéro sera confié à certains ici présent, afin que je ne sois pas le seul à pouvoir entrer en communication avec eux. C'est le numéro de Terry Nohlann."
Nakor se concentra un peu plus sur la directrice et continua
"Koyuki, la Confrérie est d'accord sur un fait : nous sommes en situation de crise, nos deux organisations vont donc devoir coopérer pendant un temps. Il va falloir que nous acceptions de travailler main dans la main! Pas de cachoterie! Ils m'ont proposé une aide directe ... Maria et moi même craignons une attaque imminente d'une de nos organisations, si ce n'est des deux! Dans le cas où l'Institut ou la Confrérie serait attaqué, ils nous proposent d'utiliser nos téléporteurs pour envoyer des renforts à l'un ou l'autre des camps. Maria prétend qu'un de leur jeune téléporteur, un dénommé Stephen, serait capable de venir de Vancouver en très peu de temps, avec une personne et faire l'aller retour quelque fois afin qu'un nombre important de mutants puissants se retrouvent face à une attaque. De mon côté, je ne suis pas sur que nous disposions de téléporteurs sur de si grandes distances ... je lui ai donc dis que nous pourrions faire deux choses : soit que ce Stephen vienne chercher certains d'entre nous, soit que nous leur apportions un soutien médical fort dés que possible. A vous de trancher Koyuki et de me dire ce que je dois leur transmettre!"
Nakor se tourna alors vers l'assemblée et termina là dessus
"La Confrérie n'est pas plus avancée que nous, ils soupçonne le Cercle. Comme je leur ai dit, nous ne devons pas faire d'excès de doute, dans aucun des deux sens possible : nous allons nous lancer sur certaines pistes et devront les mener à leurs termes avant de passer aux suivantes. Si nous découvrons une piste nous ne devons ni la négliger, ni être immédiatement sur qu'elle mènera au bout du tunnel! Je le répète, dans ce genre de crise, le doute, dans les deux sens, par excès de confiance ou par manque, est notre pire ennemi! Il faut être méthodique, ne bruler aucune étape et surtout agir de concert, garder une grande foi en nous! C'est de notre union que nait la plus grande des forces, la capacité de pouvoir se reposer sur l'épaule d'un autre est vital dans cette affaire! Quel que soit votre choix, que vous restiez ici pour protéger les nôtres ou que vous veniez chercher les disparus, il faudra que nous puissions tous compter les uns sur les autres mes enfants!"
Nakor avait voulu redonner un peu de courage aux gens réunis ici, en effet Koyuki avait parlé de danger, et c'était la vérité, mais il fallait aussi souffler un peu sur la flamme de l'espoir et de la confiance en soi. Le vieux professeur demanda alors
"Si quelqu'un a quelque chose à dire, qu'il le fasse maintenant! Nous devons mettre les choses au clair, puis prendre une décision."
Nakor, sur son dernier mot, avait planté son regard dans celui de la directrice : les élèves avaient confiance en elle, plus encore, ils avaient besoin d'elle, besoin qu'elle les guide en donnant des ordres. Nakor lui faisait aussi confiance et pouvait lui prêter main forte à tout moment, après tout, cela faisait très longtemps qu'ils se connaissaient tous les deux. le vieux fou attendit donc de voir si des élèves voulaient ajouter quelque chose, ou simplement attendre que la directrice prenne la parole pour continuer, répondre au vieil homme et donner des ordres.
Gaël Calafel
Type Alpha
Sujet: Re: [Scénar 5] Rassemblement et décisions Jeu 16 Sep 2010 - 23:51
Gaël commençait à comprendre. En fait, tout ça n'était qu'un rêve et il allait se réveiller ! Tout s'expliquait !
Il cligna des yeux avec force. Les rouvrit. La Bête était toujours là, auréolée de soufre tel le Diable biblique, promenant ses yeux vils, cruels et mesquins sur la petite assemblée comme pour choisir quelle serait la première victime de sa fureur sadique tout en expirant un léger nuage de vapeur fétide. Gaël rassembla tout son courage pour mouvoir son corps tétanisé, faisant un prudent pas en arrière, le cœur battant.
Une soudaine prise de conscience assimila la Bête à une espèce d'ours, un animal généralement placide, du moins tant qu'on ne le provoquait pas. Gaël se souvint -futile conseil- que l'ours était également un charognard et que faire le mort était une très mauvaise idée. Et dans un second temps il remarqua que l'ours était accompagné, par Virginie. Ah non tiens, pas Virginie. Juste une fille qu'il n'avait jamais vu et qui lui ressemblait vaguement. Ce fut à peu près à ce moment qu'un mouvement à la périphérie de son champ de vision l'amena à baisser les yeux, les baisser, les baisser... jusqu'à découvrir un homme à l'air amusé. Un petit homme.
Gaël n'en pu plus. Il émit une sorte de bref rire nerveux gargouillant à moitié étranglé avant de parvenir à se reprendre. On inspire, on expire, on garde son calme. Argh.
"Teuheu teuheu teuheu !"
Pas une bonne idée d'inspirer à proximité d'une explosion de souffre, d'autant qu'on était au sous-sol et que le gaz mettrait sans doute un certain temps à se disperser. Gaël recula encore de quelques pas, à la fois pour préserver ses poumons et s'éloigner de l'ours.
Il promena son regard dans la pièce tout en se plaçant de manière à garder l'ours à portée d'yeux (on ne sait jamais...). Gaël commençait déjà à se dire que cette journée était en bonne place pour figurer dans les plus mémorables de sa courte vie, et pas forcément en bien, quand il eut une autre surprise de taille. La directrice. En combinaison. Moulante. Et pas tout à fait fermée.
Ah.
*Il y a des jours comme ça,pensa-t-il en fermant les yeux et en appliquant du mieux qu'il pouvait ses exercices de respiration, où l'univers s'acharne à vous prouver que vous n'êtes rien d'autre qu'une minuscule poussière ignorante.*
Il ouvrit les yeux, serein au moins en apparence. Sérénité factice cependant, qui vola en éclat avec les derniers mots de la directrice. Il en était désormais sûr, c'était la pire journée de son existence. Maintenant on lui demandait de faire un choix, un choix difficile, un choix duquel découlait de multiples possibilités, conséquences, un choix peut-être important qui pouvait influencer le reste de sa vie pour toujours, ou pouvait tout aussi bien ne pas le faire. C'était tellement plus simple de se laisser porter par les évènements, de rester dans la douillette tranquillité de ceux qui n'ont pas la responsabilité de Choisir. Gaël n'était plus aussi certain qu'avant de vouloir se lancer dans une aventure dont il ignorait tout, même la directrice avait parlé de danger. D'un autre côté rester signifiait se morfondre en attendant des nouvelles, patienter, être dans l'expectative. Pouvait-on supporter cela, sachant qu'autour de vous d'autres prenaient des risques ? Parlons des risques d'ailleurs, elle voulait dire quoi avec son « il faut plotéger les plus jeunes... » ? Que l'Institut risquait d'être attaqué ? Allait être attaqué ? C'était quoi encore ce délire ? Qui pouvait attaquer l'Institut ? Et la Confrérie en même temps ?
Gaël se rendit compte que ces questions n'étaient pour l'instant pas à l'ordre du jour. Soit il était le seul à se les poser, soit ils auraient des infos plus tard, soit... soit personne n'en savait rien. Il avait un vague souvenir dans ses cours d'histoire d'une attaque groupée contre les mutants qui avait été organisée par le gouvernement américain, bien connu pour ses préjugés. Mais ils n'iraient pas jusqu'à oser intervenir en pleine Angleterre, si ? Ou un autre acteur s'était insidieusement mêlé à la partie en cours ?
Et voilà, encore des questions auxquels d'autres répondraient mieux que lui.
Il écouta d'une oreille discrète le vieux professeur en essayant de trouver le meilleur choix, de peser le pour et le contre. Il envisagea même la possibilité d'une diversion en vue d'une attaque, avant de se rappeler que les mutants enlevés étaient les plus puissant du monde. Pas le genre de procédé qu'on utilise pour une diversion. D'ailleurs ils avaient été capturés sans faire de vague, donc sans doute assez facilement. Comment pouvait-ils, eux, s'opposer à quelqu'un capable de faire disparaître une personne aussi puissante ? Gaël se souvenait très bien de la fois où toutes les vitres d'une des ailes de l'Institut avaient été brisées –avaient explosé- en même temps. Bien sûr personne n'avait seulement pensé à quelqu'un d'autre que le Cerbère.
*Aaaaaah, stop ! Ma tête va exploser. Il faut que je me concentre sur l'essentiel. Le choix.*
Mais rien ne vint. Pas de soudaine compréhension ou d'idée lumineuse. Gaël était toujours seul face à ses incertitudes, ses doutes et ses questions. Il courait peut-être un danger en les accompagnant et peut-être pas en restant, à moins que ce ne soit l'inverse. Comment savoir ? Lorsque finalement il prit sa décision, ce fut sans grand enthousiasme. C'était une décision peu solide, vacillante, et un rien aurait suffi à la faire trembler. Mais c'était une décision, et c'était la sienne.
*Danger incertain pour danger incertain, autant aller là où j'aurais des réponses. J'espère juste ne pas rester les bras croisés...*
Koji Ashton
Type Gamma
Sujet: Re: [Scénar 5] Rassemblement et décisions Ven 17 Sep 2010 - 19:35
A mesure que la réunion se poursuivait, Koji, à l'inverse de la plupart des gens pressés dans les sous-sols, qui écoutaient anxieusement, ou bien avec l'exaltation qui s'éprouve parfois à l'approche du danger, Koji, seul peut-être, s'ennuyait et se détachait des propos échangés, des discours, des mesures énergiques que l'on demandait de prendre. Quand on l'avait interrogé sur ses éventuelles découvertes, il avait haussé les épaules, la discussion avait repris sans lui, et son regard s'était détourné, il examinait les mutants qui peuplaient les lieux, avec une espèce de vague curiosité.
C'était que l'excitation qui les supportait tous, cette palpitation de l'existence très vive face au danger, à la vie menacée, à l'imminence d'une mort qui rend tous les moments plus savoureux, il était incapable de la ressentir, non par excès de courage, ou d'indifférence, mais parce que cette réalité, la réalité, n'était pour lui qu'une facette du monde – sans réflexion, il en envisageait bien d'autres, son esprit multipliait les mondes, il y en avait beaucoup plus de paisibles que de dangereux : il avait du mal à se sentir concerné.
Parfois, un petit événement, une nouvelle arrivée, attirait son attention et rendait le réel un peu plus dense et plus sensible. Il avait vu un ours apparaître dans un nuage de souffre et en se disant « tiens, un ours », il lui avait semblé que ce qu'ils vivaient là, en étant plus extraordinaire, était plus réel, avait vraiment plus de poids, mais son imagination et sa conscience avaient bientôt repris le dessus, et diluer cette sensation fugace, que pourtant il s'escrimait à rattraper.
Il est vrai que peut-être il ne s'escrimait pas beaucoup, et qu'il laissait plus volontiers le monde dériver, parce qu'avec lui dérivait le silence de Gaël, son immobilité – il avait espéré que son ami le rejoignît, fît quelque chose, n'importe quoi ; cela avait été un espoir un peu romantique, d'une naïveté juvénile, mais rien – il était gêné, ce qu'il avait fait, ce qu'il avait dit à Gaël lui semblait beaucoup plus grave que tous les enlèvements du monde.
Aussi, chaque seconde s'étendant dans son intelligence comme une heure, pressée et peuplée par toutes les pensées que son cerveau pouvait nourrir, il percevait mal le rythme nerveux des instants qui passaient dans ces sous-sols, et quoiqu'il y fût également, il ne partageait pas avec l'assemblée la même vie anxieuse, la même indécision et le même besoin de prendre des initiatives, de se préparer à l'adversité.
Il avait conscience bien sûr qu'une attaque se produisant, lui aussi pouvait mourir. Il savait aussi que ses connaissances, ses aptitudes, le transformaient en une marchandise précieuse, que l'on pouvait souhaiter préserver pour en extraire ensuite la richesse, et c'était peut-être plus inquiétant encore. Mais ces idées intellectuelles, lointaines, de sa propre mort ou de la torture, n'impressionnaient pas suffisamment son âme pour qu'il pût en concevoir les craintes qui lui eussent permis de s'immerger dans l'action.
Il écoutait Nakor parlait, sans doute parce qu'il lui était impossible de faire autrement : il écoutait et regardait tout, son esprit portait attention à tout ce qui faisait impression sur ses sens. Alors il l'écoutait, et à mesure que ce discours défilait, ses pensées se reportaient aussi vers Gaël ; ce n'était que par rapport à Gaël que Koji parvenait à bien percevoir le danger, les vicissitudes du sort, c'était à travers lui qu'il pouvait vivre un peu comme quelqu'un d'autre ces instants incertains.
Alors, s'il fallait choisir, que choisirait Gaël ? Lui, Koji, pouvait partir bien sûr – il était même probable qu'avec ses ressources, son esprit, sa ruse impénétrable, ses relations, il pût s'enfuir : cela faisait quelques années à présent qu'il avait appris à jouer de la publicité et de la discrétion pour se dérober aux intérêts trop pressants. Il pouvait rester, aussi, mourir peut-être, qu'était-ce ? Il l'avait envisagé tant et tant de fois, de lui-même, et il avait vécu si longtemps, bien sûr, si longtemps.
Mais si Gaël partait, où irait-il, serait-il poursuivi, qui veillerait à le sauver contre une hostilité dont Koji était certain que son ami la cernait mal ? S'il restait, ce serait pire encore : le danger, pour en être plus net, n'en serait pas moins grand. C'était le suivre qu'il fallait, de loin bien sûr – car Koji désormais était certain que Gaël ne tenait plus particulièrement à lui parler, ni même peut-être à le voir.
Alors il assembla patiemment dans son esprit – il ne lui fallut pas une seconde – tout ce qu'il connaissait de Gaël pour anticiper, dénouer l'écheveau des pensées toujours inconnues qui étaient celles de son camarade, et supposer, formuler pour lui-même la décision qui se prendrait dans un autre cerveau, et agir en conséquence. Koji était certain, donc, que Gaël resterait – et il se rendait compte que cette certitude était à peine une déduction, à peine raisonnable : une intime conviction.
Koji prit donc la parole.
« Pour ma part, je reste ici. Je me propose d'assurer la permanence médicale, si elle devenait nécessaire. Et de prévenir dans la mesure du possible toute défaillance technique. Je suppose que l'Institut à des mesures de protection, des systèmes de sécurité. Je suppose également qu'un des préliminaires à une attaque serait d'endommager matériellement ou virtuellement ces systèmes. Mieux vaut être prudent. »
Il ne pouvait guère proposer de s'impliquer personnellement dans les recherches, qui certainement seraient dangereuses. Il y avait des mutations plus adaptées que la sienne aux entreprises de ce genre, et il préférait s'employer à des choses où il était certain d'être très utile. Il songeait bien sûr à d'autres choses, mais il hésitait à abattre toutes ses cartes, et à démolir définitivement sa réputation de relative innocence.
La certitude cependant que chaque sacrifice qu'il faisait contribuerait à protéger un peu Gaël l'incita à parler de nouveau.
« Si par ailleurs il était nécessaire... de s'introduire dans certains autres systèmes, de concevoir des produits anesthésiants ou... »
Il haussait les épaules, par une espèce de pudeur, et aussi parce qu'il était inutile d'être plus précis.
« Il est évident par ailleurs que mes ressources matérielles et mes relations politiques ou économiques sont à votre disposition. »
Il sentait péniblement tomber par lambeaux la protection de sa personnalité éthérée ; ceux des gens assemblés qui le connaissaient un peu le croyaient poète ou philosophe – ils ne songeaient pas à la fortune que Koji laissait toujours dans le vague, quand ils en savaient quelque chose, ils n'avaient pas pensé que cette fortune pût être effectivement employée, investie, dans des sociétés (et des sociétés peu recommandables), et que se développait avec elle, que Koji tenait entre ses mains, un de ces pouvoirs occultes d'antichambres que donne l'argent.
Il eût été aisé pourtant pour Koji de proposer d'abord ses services de financier, de fournisseur, d'intrigant et d'empoisonneur, puis ses services de médecin : les derniers eussent effacé un peu de l'effet un peu sombre des premiers, mais le jeune homme éprouvait une sorte de volupté un peu masochiste à se dépouiller du mythe de son innocence – pour Gaël – secrètement.
Alex D. Turner
Type Sigma
Sujet: Re: [Scénar 5] Rassemblement et décisions Mer 22 Sep 2010 - 11:08
Visiblement, les anciens étaient tout autant au courant que lui, puisque Sinead n’en savait visiblement pas plus que lui. Ou alors était-ce la présence du mutant géant à poils cours qui la perturbait ?
Ben, je crois bien oui. Il est arrivé tout à l’heure, je vais devoir me le coltiner un moment j'ai l'impression … La fille qui est à côté de lui aussi d’ailleurs.
Mais le nabot n’eut pas le plaisir de développer sa pensée qu’une voix l’interpella. Alex n’eut pas besoin de tourner la tête pour deviner qu’il s’agissait du vieux professeur de sciences sénile qu’il était (Nakor savait-il qu’Alex n’aimait pas du tout les sciences ?). Il lui retourna son sourire (sans grande conviction, il fallait bien le dire) d’un signe de la main et le regarda s’éloigner en direction d’un autre couple de mutants. Mais l’attention que le téléporteur leur porta fut de courte durée car des bruits de pas sourds provenant de l’entrée de sous-sol résonnaient jusqu’à eux.
Turner aperçut la nippone qui approchait d’un air décidé, du genre « Hé, j’suis pas commode », et affublée d’une combinaison très facilement reconnaissable pour un ancien comme lui, puisqu’il s’agissait à quelques détails près des uniformes qu’ils avaient utilisé par le passé. D’ailleurs cela ne signifiait qu’une seule chose : Elle l’avait laissé avec les deux nouveaux pour se changer ! Il lui aurait bien botté les fesses s’il n’y avait pas eu autant d’élèves obnubilés par sa tenue. D’ailleurs, c’était lui ou Nakor avait les yeux rivés sur son décolté plongeant ?
- Bonjoul à tous. Vous savez sulement poulquoi nous sommes ici, mais je vais lépéter poul les nouveaux. Deux des plus puissants mutants, Samalah et Kenjiss, ont dispalu sans laisser de tlaces, nous sommes donc en alelte louge. Les choses poulaient mal toulner, nous devons faile tlès attention et agil vite. Vilginie, qu'avez vous tlouvez en ville ?
« Vilginie » … Alex la chercha du regard. Elle était petite et semblait devenir aussi rouge qu’une tomate à mesure que les regards se tournaient vers elle. Ses conclusions données, le crapaud avait l’impression qu’elle venait de faire la plus grosse bourde de sa vie. Mais, ce qui scotcha Alex n’était pas leur manque d’informations. C’était plutôt l’annonce que fit le vieux professeur au sujet de la Confrérie.
Alors comme ça, ils comptaient … Coopérer ? Alex eut un rire nerveux qu’il ne cacha pas le moins du monde. Décidément ils étaient tous tomber bien bas, mais il se garda bien d’en faire la remarque. D’ailleurs en tant que téléporteur, il ne proposa même pas son aide pour effectuer ce fameux …. Transport, comme ils le suggéraient. Même s’il se doutait qu’aucun mutant à l’Institut en ce moment ne connaissait les limites du bostonien (ils pouvaient tout au plus imaginer jusqu’où il pouvait aller par téléport), il avait bien d’autres raisons de ne pas proposer son aide pour ça. Peut-être était-ce dû à l’hostilité viscérale qu’éprouvait Alex à l’encontre des confrères ?
Alex s’avança quand même à son tour vers le petit groupe formé par Luc, « Vilginie », Koyuki et Emmet Brown, puisque déjà, un jeune homme proposait lui aussi ses services.
« Je peux toujours filer un coup de main après tout. Lemington a toujours eu besoin d’une babysitter, ça n’a pas changé. »
Artie Chastel
Type Alpha
Sujet: Re: [Scénar 5] Rassemblement et décisions Mer 22 Sep 2010 - 13:49
Artie était à peine revenu vers les autres qu’il s’était déjà perdu parmi tout ce flot de nouveaux arrivés. Il sursauta en voyant trois silhouettes surgir d’un nuage de soufre qui le fit tousser. Le petit gugusse blond qu’il avait vu quelques mois auparavant mais sur lequel il n’arrivait pas à remettre de nom était là. Il y avait aussi une jolie jeune fille qui lui adressa un sourire. Artie le lui rendit sans vraiment savoir pourquoi. Il détacha son regard du sien et resta fixé sur l’énorme ours à côté d’elle pendant une bonne poignée de secondes avant de se rendre compte de quoi il s’agissait. Son cœur fit un bond de surprise, et pas un instant ne lui vint l’idée qu’il pourrait être un mutant. Il n’avait néanmoins pas peur, et restait là à regarder le bestiau. Il détacha son regard et le promena une nouvelle fois sur l’assemblée alentour. Il n’écoutait pas la discussion qui se déroulait près de lui, bien qu’il vit arriver le vieux professeur qu’il avait plus tôt dans la journée à l’infirmerie.
Il commençait à s’impatienter lorsqu’enfin, des pas sourds se firent entendre derrière lui. Il se retourna et resta bouche bée : la directrice venait d’arriver, l’air pressée et froide, comme d’habitude. Seulement, elle semblait différente… ouais, ça devait être à cause de cette tenue de cuir ultra-moulante qu’elle portait. Artie sentit un froid l’envahir et il frissonna, croisant les bras dans l’espoir fugace de se réchauffer un peu.
Cette fois-ci, Artie écouta attentivement le discours de miss Hara, plus par politesse que pour autre chose. Protéger les plus jeunes ? Artie regarda autour de lui et ce fut seulement à ce moment-là qu’il se rendit compte qu’il était le seul enf… le seul préadolescent présent dans la salle. Heureusement, personne ne tourna la tête vers lui lorsque la directrice eut fini de prononcer sa dernière phrase.
Virginie raconta également leur échec dans la forêt. C’était la première fois qu’Artie la voyait si réservée, si… honteuse ? Il comprit alors que c’était sans doute l’annonce de cet échec devant tant de monde qui la mettait mal à l’aise. Faisant un pas en avant dans le cercle, il lança aussitôt après elle :
- On a pas vraiment eu le temps de chercher, la forêt est très grande, et puis même si on aurait pris le temps, on aurait sans doute rien trouvé.
Il avait débité cela très vite, d’une voix un peu mal assurée, et s’en voulut pour ça. Il ne bougea néanmoins pas de place ni ne baissa le regard, ce n’était pas la chose à faire. Il se sentait tout drôle, ainsi.
Il sentit une main sur son épaule et tourna la tête.
- Arthur a raison, madame la directrice, dit Aaron sans regarder le garçon, c’est à peine si nous avons eu le temps de fouiller les abords. En outre, je viens aussi.
Artie resta pantois, une fois de plus. « Quoi, quoi ! Mais ils se font tous la malle ! »
- Hé, j’veux pas rester seul ici pendant que vous allez tous… commença-t-il.
La main sur son épaule se resserra et Aaron le regarda de ses yeux bleus.
- Un peu que tu vas rester ici, toi. Tu as besoin de repos et tu ne vas pas abandonner ton ami. C’est pas un jeu, c’est très sérieux, Artie.
Artie se dégagea de sa poigne et s’avança vers Virginie. Il n’était pas question de les laisser disparaître sans jamais être sûr de les revoir. Il avait déjà fait un sacrifice, il n’en ferait pas deux.
D’après Alex, le souffre n’était pas dangereux pour elle. C’était toujours ça de gagné. Almare le suivit donc docilement lorsqu’il le lui demanda, toujours cramponnée à l’ours. Ils se dirigèrent donc devant une toute petite femme, écossaise d’après la manière dont l’homme l’interpellait. Apparemment ils étaient là pour Sam. Mais qui était ce Sam ? Ah Samarah… Une fille alors.
Un vieil homme les salua au passage et la jeune fille eu un sourire timide à son intention.
Soudain la directrice apparût dans une tenue tout à fait différente que celle dans laquelle elle les avait accueillis. Elle avait l’air maintenant sur le pied de guerre. Elle commença son petit discours. Il y avait un Kenjiss qui s’ajoutait dans l’équation. Deux des plus puissants mutants disparus, ça ne pouvait en effet qu’être inquiétant. Et le retrouver pourrait être dangereux. Très bien… l’adolescente sentit le frisson de l’aventure la parcourir. Après plusieurs mois sur les routes, elle commençait à avoir l’habitude, et ça ne lui déplaisait pas, au contraire !!!
Elle s’éclaircit la gorge et prit la parole.
Je n’apprécie pas particulièrement de rester enfermée. Je préfère agir. Si ça ne vous dérange pas et que vous me faites assez confiance, je souhaiterais vous accompagner. Elle regarda sa tenue maculée de poussière, ses bottes tachées de boue. Après une douche si ça ne vous ennuie pas ajouta-t-elle dans un sourire.
Et elle retourna enfouir ses mains gelées dans la fourrure de l’ours.
Koyuki Hara
Type Sigma
Sujet: Re: [Scénar 5] Rassemblement et décisions Ven 1 Oct 2010 - 12:31
La mutante compris rapidement que sa question mettait Virginie mal à l'aise. Celle-ci eu du mal à prendre la parole et à s'exprimer clairement. Et pour cause, son petit groupe n'ayant rien trouvé les mettant sur la piste de Samarah. Artie s'avança afin d'expliquer qu'ils avaient manqué de temps pour trouver une piste. Nakor, comme à son habitude, ne pu s'empêcher de voler au secours de la jeune femme. Il prit la parole pour l'excuser, puis passa rapidement au vif du sujet, l'enlèvement de deux des plus puissants mutants de la planête, Sam et Kenjiss. Son débit de paroles était régulier mais surtout abondant, si bien que Koyuki se sentit rapidement noyé sous le flot des mots. Deux choses retinrent son attention. Tout d'abord, il avait pu contacter la Confrérie Moderne, et les deux organisations allaient pouvoir coopérer. Ensuite, il détenait le numéro de Terry, que Koyuki avait rencontré 21 ans auparavant, lors de la soirée du nouvel an. La communication entre Vancouver et Londres serait donc relativement facile, puisque la manieuse de glace et le caméléon avaient combattu ensembles par le passé, dans le but de stopper Di Smorgia et ses sbires (venus des deux camps, rappelons le). Le vieux enchainait phrases après phrases, spéculant sur les différentes facettes que prendrait la coalition du Nouvel Institut et de la Confrérie Moderne. Ils avaient un téléporteur grande distance. Bonne nouvelle. Mais la japonaise ne connaissant pas la portée d'Alex, elle ne pouvait pas savoir s'il serait d'une grande utilité de ce point de vue là. Elle pensa alors directement au jet de l'école, grâce auquel il était possible de traverser l'Atlantique en quelques heures.
Le Cercle était bien sur soupçonné de l'enlèvement. L'organisation ne rêvait que d'une seule chose : éradiquer les mutants, jusqu'au dernier. Nakor avait vraisemblablement fini de parler. Un ange passa, puis Koji pris le relais. La directrice préférait que tous puissent s'exprimer avant de reprendre la parole. Elle aurait ainsi quelques précieuses indications sur les intentions de chacun. Le super cerveau préférait rester à l'Institut afin de le protéger et d'organiser, si nécessaire, les secours. Son pouvoir serait une grande aide pour l'établissement, car il était évident que tant que les systèmes de défenses fonctionneraient, l'école ne craignait pas grand chose. De plus, il était suffisamment mûr pour que Koyuki lui fasse confiance. Il saurait tenir les rennes de l'institut durant son absence. Koji joua ensuite sur la corde sensible. Bien que tous les professeurs se doutaient de ses capacités, il n'avait jamais admis ouvertement être capable de pirater des systèmes informatiques ultra protégés, ou encore de confectionner des armes chimiques. Les yeux de Koyuki brillèrent d'une nouvelle intensité pendant qu'il parlait. Elle le regardait intensément, comme pour le percer un peu plus. Elle aurait aimé en savoir d'avantage, mais pour l'heure, elle pensait seulement :
** heureusement qu'il est de notre coté** Koji parla ensuite de ses relations, qui pourraient être bien utile en cas de gros problème. Ou bien seulement pour les aider à trouver plus d'informations, en un temps réduit. Enfin il se tu, semblant vouloir se faire oublier. Il en avait beaucoup dit, plus que depuis son arrivée au Nouvel Institut, et semblait être gêné de ses révélations. Koyuki comprenait sans problème. Il en aurait été de même pour elle si elle avait du parler de son passé ou des raisons de son comportement, de sa longue absence à la tête de l'école. Alex profita de l'intermède pour glisser une idiotie... Koyuki poussa un long soupir tout en le foudroyant du regard. M'enfin, il était de la partie, et le reste importait peu pour le moment...
L'attention de la directrice fut soudain happée vers le plus jeune des élèves ici présent, Arthur Chastel. Il semblait à la fois énervé, triste et apeuré. Il était question de sa participation, ou non, aux futures recherches pour retrouver Sam (et Kenjiss, même si celui-ci était évidemment moins important pour la mutante). Bien sur, il voulait être de la partie... et prenait la pauvre Virginie à partie. Koyuki ne pu s'empêcher d'intervenir.
- Altie, tu es tlop jeune poul venil avec nous. Mais si tu veux, tu poullas nous aider à distance. J'ai une mission à te ploposer.
Almare elle aussi, voulait être présente. Sur que vu sa mutation, et son état, elle ne devait pas être habituée à ne rien faire, affalée dans un canapé moelleux. Koyuki lui aboya d'aller prendre rapidement une douche. Le majordome lui montrerait le chemin. La directrice n'avait rien contre elle en particulier, mais la tension qui montait dans la pièce la rendait quelque peu exécrable. Cela se calmerait quand il y aurait de l'action ! La manieuse de glace entreprit de synthétisé tout ce qui avait été dit, puis de faire avancer l'organisation. - Bon, nous selons facilement en contact avec la Conflélie, et paltagelons avec eux nos découveltes. Poul le moment, nous n'avons lien de conclet, mais la plemièle piste à suivle sela celle d'un enlèvement pal le Celcle. Koji, quand on se sépalela, tu t'occupelas de lenfolcer tout le système de défense de l'Institut. Teddy, peux tu lester ici poul sulveiller les élèves ? Tu selais tlès utile en cas d'attaque... La directrice stoppa net son petit discours. C'était si dur de faire un effort pour parler de façon compréhensible dans une langue si éloignée de la sienne ! Elle se dirigea vers le fond du garage, à une dizaine de mètres du petit groupe. Elle apposa sa main droite sur une « vitre » et un système de reconnaissance se mis en place. Ses deux yeux furent scannés. Deux grandes portes s'ouvrirent enfin sur une pièce plus large que profonde, rempli d'étagères métalliques. C'était l'armurerie. Koyuki se tourna vers l'assemblé avant de se remettre à parler. Elle se tenait dans l'encadrement.
- Voici l'almulelie. Tous ceux qui paltent en mission aulont besoin de combinaisons, d'almes, et d'un système de localisation. Ah, micro et oleillettes selont aussi bien utiles. Ceux qui sont plet à se battle peuvent venil vels moi afin d'êtle équipé.
Elle s'arrêta à nouveau, regarda Artie et s'adoucit un peu. Elle lui demanda de venir vers elle en premier et lui murmura deux trois petites choses à l'oreille. S'il acceptait sa mission, il serait toujours en sécurité, tout en étant d'une grande aide à ceux sur le terrain. Il lui fallait une formation particulière... et accélérée.
Koyuki ne donna pas plus d'informations, pour la simple et bonne raison qu'elle estimait avoir dit le nécessaire. Elle était plutôt avare de paroles, et réfléchissait encore au plan à suivre. Le temps que tous s'équipent lui permettrait d'avancer sa réflexion. Il faudrait ensuite leur apprendre les règles de la vie en mission. La plupart savait manipuler une arme, et ils avaient leurs pouvoirs. Tout devrait bien se dérouler... Bien sur, la directrice répondrait à toutes questions supplémentaires, si elle en avait la réponse.
Virginie Parish
Type Sigma
Sujet: Re: [Scénar 5] Rassemblement et décisions Ven 1 Oct 2010 - 18:25
Que dire, si ce n’est que le courage d’Artie l’avait émerveillée. Il était venu à son secours plus vite que n’importe qui. Il avait affronté cette foule sans y être obligé. Sa compagne d’aventure en éprouvait une reconnaissance sincère et illimitée. C’était une preuve de soutient qu’elle n’avait pas espérée et qui la laissait heureuse. A l’heure, de l’un des plus gros conflits de la décennie, une jeune mutante se sentait entourée. La peur ne pouvait pas être aussi dévastatrice grâce à cet adolescent plein de générosité. Quand les anciens reprirent la parole elle se tourna vers lui pour lui offrir un sourire lumineux. Ses lèvres esquissèrent un « Merci » tout à la fois timide, et complice.
Virginie s’était naturellement reculée pour laisser le professeur parler à son aise. Elle l’écouta comme elle écoutait en cours, avec concentration. Le jugement qu’il porta sur la Confrérie n’était pas en accord avec sa propre opinion. Après tout elle avait passé quelques heures à Vancouver, où elle n’avait vu que gentillesse et générosité. Cependant l’idée de pouvoir croiser à nouveau Maria passa devant tous le reste. Elle se souvenait aussi avoir rencontré monsieur Nolhan sur l’Oiseau Blanc. Cela n’avait été ceci dit, que brièvement et dans des conditions cauchemardesques. A coir que seule l’apocalypse réunissait réellement leur communauté. Elle pensa à Jimmy qui lui aussi avait un certain talent pour arriver sur les lieux en toute vitesse. Où était-il, ce camarade d’investigation ?
Ses yeux se levèrent vers le vieil orateur tandis qu’il les apostrophait tous. Il parlait bien, comme à chaque fois. Il les encourageait, prodiguant des conseils de sage. Ne rien négliger et travailler ensemble. Il avait raison. Mais c’était bien difficile de cordonner les actions d’une si grosse troupe. Il fallait avoir un sens inné l’organisation. L’Institut était-il entrain de devenir une armée ? Depuis qu’elle était de retour à Londres, Virginie n’avait jamais agit directement, en tant que mutante. C’était plus sur de se cacher derrière une institution ou un écran d’ordinateur ! Mais sortir de l’ombre…
L’approche de Monsieur Turner attira autant son ouïe que son regard. Un inconnu, adulte, avec un pouvoir assez hors du commun. Ce qu’il aurait été pratique, qu’elle puisse faire comme lui ! Ne plus avoir à faire ces allers et retours incessants entre banlieue et ville. Les quelques heures gagnées auraient étaient mises à profit. Peut être pour faire un peu plus et un peu mieux ses devoirs. Peut être pour trouver, un autre petit boulot, qui lui aurait permit de remplacer cette voiture fatiguée.
Tout à son angoisse la demoiselle n’avait aucune conscience du drame sentimental que vivaient les deux garçons un peu plus loin. Elle savait que Koji était amoureux de Gaël, depuis quelques semaines. Mais elle n’avait pas songé une minute, que cette crise généralisée, soit le décor de l’aveu. C’était en fait comme dans tous les romans. Les héros, au pied du mur, se sentaient obligés de laisser parler leur cœur avant qu’il ne soit trop tard. Sans jamais l’avoir dit à Koji, Virginie pressentait, que l’élu ne répondrait pas favorablement. Non pas parce que ce beau métisse ne méritait pas de retour. Mais parce que Gaël ne donnait pas l’impression de vouloir nouer un lien aussi fort avec quelqu’un.
Alors, quand Koji énuméra ses ressources, elle eut comme un mauvais pressentiment. Ce n’était pas dans son habitude de partager toutes ces facettes. Il était entrain d’abîmer ce voile qu’il aimait tant à porter. Elle le regarda en silence. Il était donc prêt à tout, ou presque, pour le sauver. Cette révélation lui fit éprouver une grande fierté et un peu d’inquiétude. Il devenait un héros de leur histoire commune. Cela obligea donc Virginie à réfléchir elle-même sur cette question. Etait-elle prête à tout ? Non pas concernant sa vie, sa chaire, mais ses secrets… Dire à la fasse de cette assemblée, qu’elle pouvait entrer en contact avec un réseau secret dissimulé dans le monde entier ? Elle songea à la jolie professeure de piano du Conservatoire. Il fallait aussi la prévenir, non ?
Les engagements successifs eurent un effet inattendu. Artie se rebellait. Il se rebellait contre la situation, contre leurs prises de risque. Les yeux bleus de la mutante interrogèrent d’abord Aaron du regard. Depuis le début il jouait le chaperon. L’assurance qu’il dégageait suffisait à le rendre crédible. Quelque soit sa véritable identité, ou ses objectifs cachés, il voulait le bien être du garçon. Et elle était d’accord lui. C’était beaucoup trop dangereux. Quelle ne fut pas sa surprise, quand leur protégé s’avança vers elle. Il approchait avec un air si désespéré. Non… Artie, il ne faut pas jouer, avec la sensibilité d’une amie. Surtout pas lorsque celle-ci est prête à tout pour complaire aux gens qu’elle aime. Troublée, impuissante, mal à l’aise et désolée, Virginie le regardait.
-« Artie tu… »
Ouf, merci madame la directrice ! Virginie n’aurait jamais eu l’assurance, et encore moins l’autorité nécessaire, pour lui dire « non » tout de suite. Koyuki l’avait momentanément sauvée d’une situation où sa maladresse aurait compliquée les choses. De plus en donnant à ce blessé de guerre un rôle particulier, elle s’assurait son sérieux. C’était finement mené. La preuve évidement que madame Hara n’avait pas eu ce poste par hasard ! Heureusement qu’ils étaient là. Tous.
La voix d’une jeune fille l’attira de nouveau dans la scène centrale. Virginie ne l’avait jamais vue. Une nouvelle élève ? A sa stature elle devait être un peu plus jeune que les autres, comme Léa. Elle aussi avait choisie un instant particulier pour arriver au manoir. Ses habits sals l’intriguaient. Comment était-elle venue jusqu’ici ? Sans connaître personne elle décidait d’agir, un acte de courage, de quoi mériter un respect sans égal. Qu’elle trouve refuge auprès de l’homme-ours fit sourire la londonienne. C’était comme dans ces légendes indiennes, où l’homme et l’animal entraient en communion, sans avoir besoin de rien d’autre, que la confiance. Quelque chose de beau. Plus beau que ce ton employé pour accéder à la requête de cette fraîche recrue. Lorsque celle-ci passa Virginie ne put s’empêcher de la regarder avec un air doux et encourageant. La belle nipponne était ainsi avec tous les élèves.
Puis la suite s’amorça pour de bon. Virginie regarda la mutante leur montrer la réserve défensive de la bâtisse. Tout au long de son séjour ici, mademoiselle Parish avait pratiqué des exercices, qui n’étaient que des simulations. Le matériel était alors soit virtuel soit factice. Strictement rien à voir avec ce qu’elle était entrain de découvir ! Dans un flash elle se revit tenir l’arme d’un humanos en la pointant droit sur cette femme abominable. Un frisson de dégout lui parcouru la colonne vertébrale. Serait-elle réellement capable de quelque chose sur le terrain ? Elle savait Koji et Artie en sécurité ici. Mais Luc suivrait l’équipe, cela aussi elle le savait. Et c’est sans aucun doute cet argument, qui réunit en elle, tout ce qu’elle avait de courage.
Pendant que la directrice s’entretenait avec Artie les premiers élèves allèrent dans l’armurerie. Il y avait surtout les plus vieux. Il y avait tous les garçons un peu fougueux. Toutes les jeunes filles responsables. Virginie les regardait faire : entrer, prendre combinaison et matériels, ressortir et se diriger vers les vestiaires de la salle d’entrainement. Elle était intimidée. Se rappelant brièvement ce retour à la danse classique et le trac qui l’avait retenue sur le palier. Elle éprouvait une crainte similaire à présent. Que savait-elle faire à part danser ? Ses pensées allèrent vers June. June qui espérait à la fois revoir son amant et son amie. June qui allait avoir un bébé, une vie à construire. Puis à Samarah… qui était quelque part à les attendre.
Poussée par une impulsion invisible elle marcha droit devant elle. Sans réfléchir, c’est cuire, gadget et arme, qui se retrouvèrent dans ses bras fermes. Sans être capable d’articuler un mot, elle alla dans l’une cabine libre et s’enferma. Il ne fallait surtout pas s’arrêter. Virginie regarda une dernière fois sa silhouette, cette robe orange de grosse laine, ses ballerines blanches. Elle inspira. Un nouveau pas vers l’âge adulte. Au revoir. Délaissant sur le sol là l’habit de jeune fille, se saisissant du costume de mutante. C’était comme d’enfiler un nouveau juste-corps. Pourtant celui-ci était si lourd de symbole. Normalement elle n’aurait du le revêtir, qu’une fois sa mutation achevée. Elle trichait avec le temps et les règles.
Il lui fallu un instant. Un tout petit instant, pour oser rencontrer son reflet dans le miroir. Ce n’était pas la première fois que la demoiselle portait quelque chose de moulant. Elle connaissait ses formes. On la trouvait souvent jolie parfois belle aussi. Cependant, guindée de ce noir, du cou aux chevilles… Virginie devenait séduisante, joli mot, pour ne pas dire… sexy. « Ça », c’était peut être pire que de se balader toute nue ! Entre ces murs, il n’y avait qu’une personne, qui connaissait cette silhouette sous toutes ses coutures. Ce qui lui avait toujours paru largement suffisant ! Elle se sentait ridicule à vouloir faire la grande. En désespoir de cause, elle trouva ses repères dans un chignon, avant de nouer les lacets de ces bottes. Elle devait donc assumer, sa chaire, sa mutation, et sa responsabilité… beaucoup de chose. Trop pour une seule fille songeait-elle.
Parish laissa ses affaires « de ville », dans le casier, où attendaient sagement ses affaires de sport. Au dernier moment elle attrapa la lettre de Valérie et la plia pour la garder dans sa main. Elle n’oubliait pas non plus cette bonne amie qui attendait de ses nouvelles. Puis le cadenas fut remit en place, alors qu’elle songeait à fuir, loin, très loin. Ses doigts remontèrent la fermeture éclaire de la combinaison, d’un centimètre, avec le vain espoir de la dissimuler. Si, ses anciens camardes de lycée, la voyait à présent… Elle se raisonna, du mieux qu’elle le put, et rejoignit le groupe en partance.
Dernière édition par Virginie Parish le Lun 4 Oct 2010 - 22:36, édité 1 fois
Nakor
Type Gamma
Sujet: Re: [Scénar 5] Rassemblement et décisions Dim 3 Oct 2010 - 21:15
Nakor se rendit compte que, pendant qu'il parlait, la directrice restait très concentrée. Sans doute qu'elle avait du mal à suivre un tel débit, mais après tout elle y était habituée. Ils se connaissaient depuis si longtemps maintenant. Une fois ses petits discours terminés, Nakor se retira du centre de la pièce et attendit la suite. Plusieurs personnes dirent clairement ce qu'elles pensaient, si elles allaient prendre part aux recherches ou non. Koji proposa son aide et décréta qu'il resterait là, pour assurer la défense de l'institut. Nakor hocha la tête en direction du jeune cerveau. C'était une bonne chose qu'un mutant comme lui reste ici pour assurer la défense. Il proposa d'autre service qui donnèrent à sourire au vieillard : des procédés chimiques douteux. Mais après tout, on ne se refait pas, et après une vie à enseigner la physique et la chimie, Nakor souriait toujours quand quelqu'un d'autre que lui parlait de cette si belle science qu'il aimait tant. Des plus jeunes aux plus vieux, certains prirent la parole. La directrice prit donc le temps de répondre presque à chacun puis ouvrit un pan du mur entier. Toute l'assemblée put y découvrir une cachette pleine d'armes et de tenues plus moulantes que jamais. Nakor affichant un visage amusé, suivit Virginie, attendit son tour et glissa ouvertement, autant en direction de la directrice que de quiconque serait à ses côtés à ce moment là
"Très franchement Koyuki, des oreillettes et un micro oui, des armes ... pourquoi pas ... mais alors ces tenus de petits gourgandin et de jeunes gourgandines, ça fait longtemps que j'ai passé l'âge! De toutes les façons je me protège moi même des balles et les armes lasers ou autre ... ces tenus n'y changeront pas grands choses que je sache ... alors je garderai mes propres vêtements, à ma propre mode, comme le bon patriarche que je suis! Et pour les armes, je vais surtout prendre ces bracelets en métal ... ça me sera bien plus utile ... ho et puis allez ... ça aussi un petit joujou comme ça, mais pas plus!"
Nakor parlait avec légèreté, pas avec insouciance, car il mesurait plus que complètement ce qui les attendait. Mais à son âge, il avait mené une vie pleine, rondement gouverné comme un marin à la barre de son navire, et aussi fièrement que possible. Alors un danger de plus ou de moins ... bien peu lui importait! Ce qui importait vraiment à Nakor, c'était ces petits jeunes, les élèves de l'Institut Moderne et finalement tous les gens qu'il aimait, comme Virginie, Koyuki, ou même Maria de la Confrérie. Nakor prit donc des bracelets, ces vieilles armes qu'il avait lui même fabriqué il y a tant d'années, faite dans un métal ultra résistant, très dense mais aussi très léger. Ces armes, aux poignées de Nakor, pas gênantes pour un sous, étaient très dangereuses, puisque Nakor pouvait les modeler à son gré et s'en servir aussi bien en combat rapproché qu'à distance, pour tout un tas de chose. Il laissa ensuite un peu de place aux suivants et se mit de côté, afin de voir comment allait évoluer les choses. Nakor planta tout de même son regard dans celui de Koyuki, un regard interrogatif, qui signifiait clairement : par où allons nous commencer les recherches!