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Virginie Parish

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Virginie Parish

Alias : Résilience
Race : Mutante
Clan : Le Nouvel Institut
Age du perso : 18 ans
Profession : Employée de la LC et Membre du Contrepoison
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MessageSujet: [RP] Appuyer sur pause [RP] Appuyer sur pause EmptyDim 29 Mai 2011 - 17:01

03 mars 2052

Tout semblait être rentré dans l’ordre du côté d’Essex. Les cours avaient repris. Luc était retourné à Nantes. Et Virginie faisait son possible pour soutenir June. La mort de Kenjiss avait sonné tout de monde. Pendant un instant les différentes factions avaient eu la décence de respecter la disparition d’un des mutants les plus puissants de son temps. Si cinq minutes de silence avaient suffi à apaiser la plus part des gens. Il y en avait pour qui le deuil ne prendrait pas fin. C’était difficile de voir June malheureuse.

Depuis leur retour à l’Institut la vie s’était arrêtée autour de la future mère. Virginie essayait, d’être présente, sans imposer sa présence. Elle faisait son possible. Mais même les mots les plus sincères ne pouvaient pas réconforter un cœur meurtri. Il y avait aussi Samarah que cette épreuve avait marquée. Elle se remettait lentement. La jeune élève espérait que les souvenirs allaient s’estomper et qu’un jour elle pourrait à nouveau sourire. Peut être que tous ces malheurs rapprocheraient les deux amies ?

Virginie avait complètement abandonnée l’idée de poursuivre le cursus scolaire. C’était tout bonnement peine perdue. Elle évitait –de son mieux- de croiser les professeurs ou pire mademoiselle Hara. Quand tout serait un peu plus clair dans sa vie qui sait, peut être, reprendrait-elle une formation. En attendant elle se concentrait sur la Liberty Corporation et le Contrepoison. Cela lui prenait déjà beaucoup de temps.

Sans compter qu’elle s’était engagée auprès du Conservatoire et que la danse lui tenait particulièrement à cœur. Alors comme avant elle profitait de son énergie pour être partout et nulle part à la fois. Elle mettait un point d’honneur à ne jamais s’arrêtait. Qui aurait eu le temps de la regarder faire aurait entrevu sa formidable fuite en avant. De fait mademoiselle Parish fuyait une grande question. L’appelle de cette femme du centre de recherche sur la mutation l’angoissait en secret.

Une rapide conversation avec sa mère avait confirmé les choses. On avait agit dans son dos pour la mettre face à des obligations. Plus Virginie se renseignait sur sa mutation et sur son potentiel plus elle... comprenait la démarche de sa mère. Son organisme possédait des ressources qui pourraient aider la médecine. Avait-elle le droit d’ignorer cette possibilité quand sa propre mère souffrait au quotidien ? Alors elle se posait mille questions. Elle n’avait plus que quelques jours pour prendre sa décision.

Elle n’avait pas encore osé en parler à Luc, à Koji, ou même à Valérie. Elle se cachait derrière se dynamisme qu’on lui connaissait si bien. Et David qui avait apprit les choses ne se privait pas de lui répéter qu’elle n’avait pas à dire oui à ces types. L’entêtement de la jeune fille l’agaçait de plus en plus. Tant et si bien qu’ils finirent par ne plus vraiment se parler. Virginie, en était certes attristée, mais aussi soulagée. Elle ne voulait pas y penser encore plus.

Pour une fois elle avait convaincu Koji de venir avec elle pour la soirée. Cela faisait des semaines qu’elle avait en tête de lui faire découvrir l’une des boites de nuit du centre ville. Elle était venue frapper à sa porte à vingt heures tapantes et l’avait volé à ses livres et silences métaphysiques. Sous couvert de la nuit elle Virginie arborait un style vestimentaire différent. Les effets conjugués d’une relation amoureuse et d’une nouvelle réussite sociale lui donnait envie d’être un peu plus présentable.

Sans vraiment se résigner à suivre la mode londonienne elle acceptait de mettre sa silhouette en valeur dans des tenues qui la mettait véritablement en valeur. Si on ne la connaissait pas on avait l’impression de voir une jeune fille un peu superficielle. Mais il fallait encore qu’elle se trouve et qu’elle assume son originalité ce qui viendrait avec le temps.

La Cadillac les avaient emmenés jusqu’au quartier le plus attractif de la cité. Virginie conduisait avec aisance en faisant teinter ses dizaines de bracelets. Elle avait mit un peu de saoul et regardait la route avec le sourire. La perspective d’une petite soirée sans pression la détendait et la rendait plus loquace que d’habitude. Elle parlait surtout de Luc, du cinéma, et de la danse et écoutait Koji avec joie. La portière claquait avec force et la carlingue s’affaissait un peu sur elle-même.

-« Tu vas voir ils ont un programme musical super diversifié. »

Ses jolis yeux bleus –maquillés- brillaient d’une malice qui rappelait à quel point ses plaisirs pouvaient être simples.


Dernière édition par Virginie Parish le Jeu 24 Nov 2011 - 23:13, édité 1 fois
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Koji Ashton

Type Gamma

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MessageSujet: Re: [RP] Appuyer sur pause [RP] Appuyer sur pause EmptyDim 29 Mai 2011 - 18:24

L’Institut s’était retrouvé plongé dans un calme étrange. Si les professeurs et les élèves les mieux renseignés s’inquiétaient certes qu’il eût été possible d’enlever les deux mutants les plus puissants du monde et si certains prévoyaient une rude époque à venir, beaucoup étaient également soulagés d’avoir constaté que l’Institut avait su réagir, à la fois dans ses murs et en mission, que personne n’avait vraiment perdu son calme et que, quelque critique que fût la situation, tout avait toujours été, à peu près, sous contrôle.

Bien des élèves s’étaient révélés grâce à ces heures sombres : certaines jeunes filles, effacées et timides, avaient su montrer quelles réserves de calme et d’esprit pratique elles gardaient en elles, elles avaient géré l’infirmerie, l’armurerie, les rondes de surveillance, des jeunes hommes que l’on trouvait un peu brutaux, comme des adolescents mal dégrossis, avaient su apaiser l’esprit des plus jeunes et étendre une aura protectrice autour d’eux. La solidarité avait resserré les liens.

Koji s’était révélé, aussi. Il avait hanté pendant de longs mois l’Institut comme un fantôme, n’apparaissant qu’aux heures indues, se montrant rarement aux repas, discutant à demi-mots, rêveur étrange toujours occupé à autre chose ; ses camarades s’étaient résolus à penser qu’il était un peu fou, mais inoffensif et charmant, comme un habitant de la Lune qui aurait chu par hasard au centre de Londres et ne penserait guère qu’à rentrer chez lui.

Pendant la crise, il avait consenti à révéler cet autre visage qu’il tenait à dissimuler d’ordinaire, facette la plus dangereuse et la plus efficace de son pouvoir : il avait embrassé les circonstances en une seule seconde, son esprit s’était emparé de tout ce qu’il fallait faire, il avait tout fait au mieux, paré à tout, même au plus improbable, déployé des trésors de précaution et d’organisation.

Il avait dévoilé ses connaissances, surtout, loin de la métaphysique, de l’histoire de l’art ou de la poésie : il avait parlé d’assembler des explosifs, de construire des machines, de manipuler des poisons, il avait formé des plans pour éradiquer les envahisseurs éventuels, avec le pouvoir de Léon, avec le pouvoir de Sinéad, il avait montré une ingéniosité subtile et retorse pour la guérilla et le meurtre, dont on devinait aisément qu’elle n’était qu’une infime partie de ce que son esprit pouvait fournir et il avait appris à des gens à peine sortie de l’enfance à tenir une arme.

Tout cela avait été nécessaire, profitable du moins, à la défense de l’Institut et sans doute personne n’avait, sur le moment, songé à s’en étonner ; mais la crise était passé et, désormais, les gens faisaient réflexion sur les heures qui s’étaient écoulées dans l’angoisse et ce qu’ils pensaient de Koji, que maintenant tous connaissaient et dont chacun mesurait le potentiel danger, n’avait plus guère à voir avec l’image de poète tranquille qu’il avait su entretenir jusque là.

Certains de ses camarades, attirés soudainement, à cause d’une forme d’intérêt morbide, pour ces connaissances presque interdites, désireux de savoir comment quelqu’un qui extérieurement leur semblait si semblables à eux-mêmes, qui en effet avait le même âge, qui vivait, en somme, parmi eux, pût savoir fabriquer des engins mortels et distiller des substances qui ne l’était pas moins et, plus que cela, envisager avec une certaine froideur et une redoutable efficacité, d’employer tout ce qui lui passait sous la main pour broyer impitoyablement ce qui se dressait sur son chemin, tentaient de s’approcher de lui pour sonder ses mystères, avec l’espoir secret que Koji pût les initier à une certaine de fraternité mystique ou révolutionnaire, au sein de laquelle ils eussent à leur tour appris ces choses et cultivé cet instinct semeur de mort dont il leur semblait qu’il était la seule chose qui pût vraiment les protéger contre un monde qui s’était dévoilé à eux tout soudainement trop hostile et trop incertain pour qu’ils pussent y vivre en toute quiétude ; Koji cependant ne songeait guère à partager ses secrets et rabrouait durement ceux qui se montraient trop inquisiteurs.

Mais il y avait les autres, ceux qui, trop reconnaissants d’avoir été protégés, même si le danger n’avait pas été réel, soulagés d’avoir été guidés et peut-être également un peu naïfs, ne songeaient pas aux détours sombres de la personnalité de leur éphémère chef de la sécurité ; beaucoup s’étaient ainsi rapprochés de lui, poussés par un sentiment de respect et d’affection presque filiale, de sorte que Koji avait réellement trouvé dans l’Institut une nouvelle famille, très étrange peut-être, mais plus proche de lui que ne l’avait jamais été la sienne.

De sorte qu’il n’y avait guère que Gaël qu’il évitât vraiment, quoiqu’il fût incertain si ce n’était pas Gaël lui-même qui l’évitait. La souffrance de cette situation ambiguë n’était pas aussi grande qui l’avait d’abord attendue ; la vastitude de son esprit s’employait à diluer ces préoccupations précises dans des alternatives sans grande consistance mais qui l’occupaient assez pour qu’il pût continuer à vivre.

Aussi n’avait-il pas été trop difficile à convaincre, quand Virginie vînt l’enjoindre de l’accompagner danser. Il s’était éclipsé dans la salle de bains ¬— assez longtemps, comme à son habitude. Il en était ressorti beau comme il savait l’être, tout en noir, et il semblait qu’il eût choisi ses vêtements pour qu’ils pussent à la fois faire sentir l’énergie sensuelle et nerveuse qui animait sa jeunesse et souligner sa fragilité presque inquiétante, dans un troublant paradoxe qui n’était pas fait pour laisser indifférent.

Il avait considéré avec un mélange d’appréhension et d’amusement la voiture de Virginie, qu’il jugeait de plus en plus improbable, mais avait renoncé à lui suggérer d’emprunter la sienne : il soupçonnait la jeune femme d’éprouver une sorte de satisfaction à manœuvrer ce véhicule obsolète et lui-même se trouvait assez téméraire pour y céder.

Dans la voiture, sur le trajet, il répondait à la jeune femme avec la joie tranquille qu’elle lui connaissait. Sans doute ses yeux noirs et profonds ne s’épuraient-ils jamais vraiment d’une sorte d’inquiétude, comme si son esprit, tout en écoutant et répondant à Virginie, était préoccupé par une série de problèmes de première importance ; mais c’était son attitude ordinaire et Virginie avait dû s’y habituer.


« Cela fait une éternité que je ne suis plus allé danser. »

Une éternité qui ne remontait guère qu’à un an mais, quand même Koji n’eût-il pas eu un esprit dont la rapidité lui faisait sentir les secondes comme des jours, tant de choses s’étaient passées depuis et sa vie avait si radicalement changé qu’il lui semblait vraiment que ce fût une autre existence.

Pourtant, il avait été habitué, jadis, à toutes sortes de soirées, des plus innocentes aux plus licencieuses et c’était un monde qu’il connaissait bien. Il n’était certes plus très au fait des musiques à la mode de ces derniers mois, mais il connaissait parfaitement les codes silencieux qui régissaient le monde de la nuit et le jeu de la séduction.

Peut-être, au-delà de la satisfaction purement charnelle qu’il ressentait à chaque conquête, au-delà de l’exaltation complexe qui accompagne chaque étape de la rencontre à la consommation, se plaisait-il à songer que, dans ces moments-là, il ressemblait à n’importe quel jeune homme un peu aventureux et point trop farouche et cette normalité débridée et orgiaque le consolait de ses moments de solitude.

L’établissement où l’emmenait Virginie ne tardait pas à se dessiner à l’horizon ; il appartenait à ce mélange savant de nightclub et de boîtes de nuit, susceptible de drainer une large clientèle mais de lui offrir les plaisirs d’une ambiance plus confortable et distinguée que les usines à sons qui formaient le tout venant des distractions nocturnes. Une petite file de futurs clients s’étirait à l’extérieur de l’établissement, qui passait devant deux videurs, chargés d’examiner avec circonspection les visages et les tenues et de faire le tri parmi les postulants.

Koji ne se faisait pas trop de soucis quant à leurs chances d’entrer : Virginie était magnifique et, pour sa part, eût-il même été laid que ses vêtements eussent annoncé à l’œil exercé des employés combien il ferait un bon client, susceptible de payer sans jamais s’inquiéter du prix des consommations .

Virginie eut la chance improbable de sortir sans que la voiture explosât et les deux jeunes gens se dirigèrent vers la fin de la file d’attente. Si un camarade de l’Institut les croisait ici, leur apparence ne ferait que confirmer l’inépuisable rumeur qui courait sur leur prétendue idylle. Koji s’en amusait sans la démentir et il soupçonnait Virginie d’être un peu trop timide pour oser vraiment la faire taire.

Les mains dans les poches, frissonnant légèrement dans la fraîcheur de l’air de février, Koji parcourait du regard les autres clients.


« C’est drôle. On en viendrait presque à s’étonner qu’ils nous ressemblent. »

Parfois, et sans qu’il s’en cachât, les yeux du jeune homme s’arrêtaient très nettement sur l’un d’entre eux, que ce fût une jeune fille brune à la silhouette parfaite et que la froideur de l’air n’avait pas l’air d’effaroucher autant que lui ou un jeune homme qui avait pris soin de mettre en valeur sa musculature, un effort que Koji ne manquait pas de saluer d’un sourire appréciateur.

« Je me souviens de la fois où j’ai déclenché une bagarre. C’était inoubliable. »

Il évoquait ce souvenir avec un sourire songeur et enchanté, alors que le vent faisait voler légèrement quelques-unes de ses mèches grises..
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MessageSujet: Re: [RP] Appuyer sur pause [RP] Appuyer sur pause EmptyDim 29 Mai 2011 - 21:36

Par pudeur et respect de l’intimité Virginie n’avait pas interrogé Koji ou bien Gaël. Elle avait bien remarqué que l’un comme l’autre ne se parlaient plus. Mais elle savait ses connaissances, sur les relations humaines, trop pauvres pour pouvoir donner des conseils avisés. Elle s’était instinctivement mise à guetter des signes de désarrois chez Koji. La fausse tentative de suicide avait été un traumatisme qu’elle peinait encore à éloigner de ses pensées. Après avoir vu la Zone 56 une angoisse persistait à la tirailler vers des mauvais rêves.

-« Justement il faut y remédier ! Depuis le temps que je parle de ça. Et puis je veux te voir danser ! »

Virginie avait l’intime conviction que voir quelqu’un danser l’aidait à le connaître un peu mieux. Elle gardait le souvenir de rencontres extraordinaires, des personnes à qui elle n’avait put adresser plus de trois phrases, et qui en une chanson lui avait paru familière. Koji savait tout faire. Alors elle était curieuse de le voir à l’œuvre sur une piste.

Elle rangeait le passe de sa voiture dans le sac qui pendait à son épaule droite. Elle avait beau porter des talons ses pas étés aussi fluides que si elle l’eut été pieds nus. Parce qu’elle était en effet une danseuse et que tout souliers devenait son compagnon de mouvement. La nuit était froide et pourtant elle avait à peine un gilet pour la couvrir. Elle marchait en direction de la file en observant les environs. TBC était un point de rassemblant.

-« Pas tout à fait comme nous … »

Entre ses doigts était glissée une carte magnétique bleue dont le style était identique à celui de l’enseigne. Sa fine silhouette approchait du gardien de droite qui n’eut besoin que d’un regard furtif pour leur libérer l’entrée. Le magnifique sourire de Virginie avait réussi à provoquer une infime réaction sur sa mine ronchon. Voilà qu’ils étaient devant l’escalier d’où montait le son de la grande salle. C’était l’un de ces petits avantages à participer à la vie artistique de Londres.

-« Toi ? Tu as voulu te battre ? Mais pourquoi ? Comment ? »

Ses pas créaient un rythme sur les dalles bleues. C’était un soir de semaine. Le jeudi était le soir des étudiants. Ils étaient tous entrain d’arriver pour profiter des happy houres de l’établissement. L’air sentait un peu le parfum et le tabac. Virginie évoluait dans ce lieu avec l’aisance d’une biche dans sa forêt de métal bleuté. Elle n’était pas encore tout à fait une habituée. Mais elle était depuis des années une arpenteuse de boite de nuit et ici ou à New York elle en faisait ses lieux de fêtes.

La jeune fille si timide dans les couloirs du manoir se révélait d’une délicate assurance au milieu de la foule. Sous la lumière artificielle le tissu de sa robe lui donnait un air de sirène sortie des eaux. Elle se mouvait comme si elle était déjà entrain de danser. La musique était forte. Les basses raisonnaient contre les murs et entrainait la symbiose des inconnus. Il avait fallu des jours à la mutante avant d’oser entrer dans un lieu aussi bruyant après le développement de son ouïe. Elle guidait son ami jusqu’au deuxième carré. Le bar les attendait avec de charmant serveurs souriant et prés à exaucer les caprices d’une clientèle.

-« Ce soir c’est moi qui t’invites. Et toi tu as juste à profiter. C’est d’accord ? »

Sans vraiment lui donner l’occasion de refuser –dans un mouvement qui trahissait un savoir-faire justifié- elle lui présentait la carte des boissons. Puis elle souriait à un employé et lui montrait la photo placardé, à quelques mètres en hauteur, d’un cocktail multicolore. Celui-ci était constitué d’autant de fruit que d’alcool et faisait la joie des gourmands. Ses yeux un rien rieurs se fixaient sur Koji avec attention. Elle aimait l’idée de lui faire partager cet aspect de son quotidien. Elle défaisait son vêtement de trop et le fourrait dans son sac. Sur sa peau –parfaite de fait- étaient posés de petits éclats de « diamant » dignes de la fantaisie d’une enfant.
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MessageSujet: Re: [RP] Appuyer sur pause [RP] Appuyer sur pause EmptyMar 31 Mai 2011 - 15:53

Peut-être Koji mesurait-il mal l’effet que son évasion du mois de janvier avait eu sur Virginie ; lui-même ne songeait qu’à ce qu’elle avait eu de pratique et d’efficace. Les vieilles cicatrices qu’il avait rouvertes sur ses poignets, il ne s’en préoccupait plus guère : elles avaient été un moyen comme un autre et il était perpétuellement disposé à saisir tous les moyens qu’il trouvait à sa disposition. C’était son caractère, beaucoup plus que son pouvoir, qui développait en lui cette froideur stoïque et impérieuse dont il devinait cependant aisément qu’elle était bien éloignée de ce que Virginie pouvait désirer voir en lui.

Mais ces évènements étaient passés depuis quelques semaines maintenant et une autre crise avait pu occuper leurs esprits. Koji songeait à l’avenir ; il ne voyait que trop quels changements dans la géopolitique silencieuse des guerres mutantes les péripéties des dernières semaines annonçaient, il sentait que ces changements étaient déjà en mouvement, qu’une partie était révolue dont il faudrait s’accommoder et qu’une autre devait encore se présenter, sur laquelle il était possible d’influer.

Il avait commencé, peu après les enlèvements, à rassembler ses ressources, activer ses contacts, déployer son industrie pour rassembler des informations et des moyens d’affronter l’avenir, par principe de précaution : ses investissements financiers, judicieusement placés, lui donnait un pouvoir discret mais certain dans plusieurs conseils d’administration ; ses connaissances, importantes dans bien des domaines, qui le rendaient utiles à beaucoup de gens, lui créaient des relations qui pouvaient lui être redevables et dont il n’excluait pas de se servir un jour.

Il songeait à ces choses en discutant de tout et de rien avec Virginie, à mesure qu’ils progressaient tous deux dans la file d’attente. Il esquissa un sourire légèrement amusé et secoua la tête.


« Quand je dis aller danser, c’est une manière de parler. Je ne danse pas ; je danse très mal. »

Il se contentait d’écouter la musique, de discuter, de séduire le plus souvent, éventuellement de rencontrer certaines personnes dans l’obscurité favorable des boîtes de nuit ; ses tentatives de danse n’avaient jamais été de francs succès et il soupçonnait son esprit d’être beaucoup trop préoccupé par beaucoup trop de choses pour jamais pouvoir se montrer très efficace dans ce domaine.

Il continuait à détailler machinalement du regard les gens qui l’environnaient ; il les voyait si jeunes et il songeait avec amusement que, d’un point de vue purement biologique, il ne devait pas y en avoir beaucoup qui fussent plus âgés que lui. Mais ils étaient baignés d’une telle insouciance. Quel élève de l’Institut pouvait désormais en dire de même ?

Koji s’absorba dans la contemplation des biceps des videurs en répondant à Virginie.


« Oh non. Je ne me bats jamais. »

C’était bien sûr parfaitement faux : il avait appris à se défendre, comme à forcer des serrures, manipuler des armes ou toute autre compétence qui avait pu, selon sa prudence ou sa paranoïa, lui apparaître un jour comme profitable à sa propre protection, qui l’était en effet, mais dont il était vrai qu’il faisait un usage des plus parcimonieux. C’était une question de discrétion.

« Mais j’étais avec un garçon, et un autre garçon est arrivé, et je crois que c’était le copain du premier garçon. Enfin bref, il n’a pas apprécié et ils ont commencé à se battre. C’était charmant. Très viril. »

Il avait un air mi-ironique, mi-rêveur, à mesure que cette évocation ramenait dans son esprit l’atmosphère un peu électrique de ses frasques passées, qui n’étaient guère éloignées de lui que d’une ou deux années, mais qui lui faisaient désormais l’effet d’appartenir un âge d’un or un peu discutable, à des temps quasi immémoriaux ; alors, dans la fraîcheur du mois de février, à mesure que ces souvenirs formaient en lui une vague nostalgique de cette époque révolue, il se sentait naître un désir vague aussi, vaste et imprécis, d’une seconde jeunesse un peu déraisonnable, qui serait comme un rafraîchissement de ses peines et labeurs et dont il savait qu’elle était, après tout, à sa portée, car enfin il n’avait que dix-huit ans.

Il hocha la tête légèrement à l’invitation de Virginie ; c’était irrationnel bien sûr, il était infiniment plus riche qu’elle, l’inviter ne lui coûterait rien, mais il devinait que son amie en tirait une satisfaction et il ne désirait pas la contrarier. Il haussa un sourcil en observant qu’elle devait être familière de l’endroit ; sans doute perdait-elle ici sa timidité, dans l’anonymat confortable qu’offrait le monde de la nuit, et il imaginait assez quel soulagement ce pouvait être, pour une jeune fille vivant d’une inépuisable énergie, de trouver, une fois le monde endormi, un autre monde qui vivait encore et pouvait l’accueillir.

Ils pénétrèrent enfin dans l’établissement, qui était semblable à ce que Koji avait imaginé : point trop de clients, pour que l’ambiance ne fût pas étouffante, une musique variée, à la fois festive et branchée, sans jamais être vulgaire, un personnel trié sur le volet et des lumières ni trop obscures, pour que l’on sût à qui l’on s’adressait, ni trop fortes, pour que tout le monde parût à peu près séduisant.

Une seconde d’observation avait suffi pour graver dans la mémoire de Koji chaque danseur, chaque client attablé, son esprit avait tout observé en un même instant et, pendant que les deux jeunes gens progressaient vers le bar, il n’y avait plus désormais un visage qui lui semblât nouveau et inconnu ; ce qu’il déduisait machinalement de ce qu’il voyait lui rendait ces personnes qui lui étaient étrangères quelques instants plus tôt comme familières et il lisait presque littéralement sur les corps et les vêtements les petites histoires de la vie.

Koji adressa au serveur un sourire à faire fondre la banquise et s’évanouir une nonne avant de commander un cocktail sans alcool : aucune ambiance de fête n’était susceptible de lui faire oublier que son arme principale était son esprit et qu’il devait se garder de jamais l’embrouiller. Le jeune homme récupéra sa consommation, remercia le serveur et avisa une table libre, au bord de la piste de danse.

Assis, il se mit à observer à nouveau les danseurs. Une musique électronique assez consensuelle les unissait dans une danse moderne, peu faite pour rapprocher les corps, mais vive et énergique, propre à séduire leur jeunesse ; il connaissait ce morceau pour l’avoir entendu un jour, de loin, dans les écouteurs trop puissants d’une jeune fille, au hasard des couloirs de l’Institut. Mais le démon de la danse ne le saisissait pas : il n’avait aucun désir de se rendre ridicule.

Il se pencha vers Virginie en lui indiquant un jeune homme blond, charmant sans doute, ou bien favorisé par l’obscurité, qui dansait non loin d’eux.


« Je crois que voilà ton partenaire idéale. »

Koji était un peu curieux d’observer Virginie dans cette partie de la vie de la jeune femme qui lui demeurait encore un peu étrangère ; il y avait là quelque chose de l’ordre de l’expérimentation, qui était en quelque manière une façon qu’avait Koji de porter de l’intérêt aux personnes qu’il appréciait. Il espérait simplement que Virginie n’allait pas essayer de l’entraîner danser.
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MessageSujet: Re: [RP] Appuyer sur pause [RP] Appuyer sur pause EmptyMer 1 Juin 2011 - 11:19

Une lueur –un rien malicieuse- était passée dans son joli regard. L’humilité du jeune homme le plus intelligent de la planète était une motivation supplémentaire à découvrir ses ressources cachées. Pour Virginie il n’existait pas réellement de mauvais danseur. Mais une multitude d’harmonie du geste et de la mélodie. Elle était donc déterminée à le lui montrer.

Elle attendait la suite de l’anecdote de plus en plus curieuse. Koji ne lui parlait pas si souvent que cela de sa vie post-institut. En toute honnêteté elle-même n’était pas très loquasse concernant son année sur le continent américain. C’était toujours plaisant d’avoir un aperçut de leurs vies d’avant. Elle n’était pas dupe quant au fait qu’il était entrain de travestir la vérité. Ne serait-ce qu’en suivant les cours il devait savoir se défendre.

La désinvolture avec laquelle il traitait un conflit amoureux choqua quelque peu la demoiselle. Ils n’avaient pas tout à fait la même vision des relations humaines tout les deux. Virginie ne pouvait pas clairement affirmer que Koji soit un libertin. Mais elle avait bien vue le regard de Mathilde. Même avec la plus grande naïveté du monde elle ne pouvait nier que son ami était un séducteur né. Elle se demandait ce qui leur permettait à tout les deux de ne pas développer cet aspect relationnel.

-« Tu te rend compte que les hommes se battent pour toi ? C’est romanesque d’accord mais quand même… c’est dangereux ! Tu crois que Luc se bâterai pour moi ? »

C’était David qui le lui avait emmené ici la première fois. Il arguait ses grands dieux qu’une londonienne de pure souche, ne pouvait pas passer à côté de ce lieu, à fortiori quand elle se prétendait danseuse. Virginie avait quitté l’Angleterre trop tôt pour tout à fait y appartenir. Mais ces derniers mois avaient permit de rattraper le temps perdu. Ses camarades étaient totalement intégrés dans leur temps et l’entrainait dans les houles de la jeunesse. Elle participait, moins trop sollicitée, trop passionnée par ses quêtes. Mais elle aimait être en leur compagnie sans avoir à réfléchir sur sa condition et son avenir.

Si le serveur n’était pas attiré par le sexe fort il était pour autant bien élever. Il sourirait avec ce mélange de politesse et d’amusement. Il tendait les consommations en souhaitant une bonne soirée. Son regard –exercé- reconnaissait sans conteste la jeune fille qui filait en compagnie de Koji. C’était toujours celle qui dansait le plus et qui chaperonnait subtilement la petite bande d’artistes. Il avait toujours cru qu’elle sortait avec l’un des petits blonds…

Virginie tirait la chaise de droite y abandonnant ses affaires sans la moindre crainte. Elle aussi connaissait ce morceau. Le genre de musique qui permettait de se dépenser plus que de danser. Au début elle ne savait pas très bien comment on devait danser sur ça. Et puis, un jour sur madison avenue, une fille l’avait attirée sur la piste et lui avait dit deux simples mots : « vit la ». De ce conseil avait découlé une liberté formidable. Elle buvait, jambe croisées et regard vif, plus détendue encore que devant le goûté. Indifférente aux autres jeunes hommes de la salle.

-« Mais tu n’es pas venu là pour regarder ! Aller… Koji… danse avec moi ! »


Aussi vive qu’il pouvait le redouter la demoiselle se levait et prenait ses mains dans les siennes. Koji pouvait toujours lui faire confiance. Elle ne forcerait pas ces aprioris sans être certaine de les abattre. Il avait été là pour lui apprendre des choses. C’était à son tour de devenir un élève. Elle savait ce que signifiait avoir l’esprit préoccupé. Elle lui proposait de découvrir sa bulle d’oxygène. Pas à pas elle l’attirait vers le centre du carré bleu. Virginie brillait littéralement d’enthousiasme et déjà sa silhouette bougeait en accord –complice-. Elle se rapprochait au point de le frôler pour aller lui murmurer un secret.

-« Ça doit pas être parfait Koji. Ça n’a même pas besoin d’être beau. Juste libre… Ferme les yeux. »

Elle n’avait rien perdu de cette douceur un peu enfantine. Mais dans le fond de sa voix naissait le timbre de la séduction. Une séduction, pure, servante de son désir de partager cet instant avec lui. Sa générosité n’avait pas de limite et la rendait entreprenante. Ses mains le lâchait tranquillement sans pour autant qu’elle ne s’éloigne de lui. Un sourire aux lèvres elle se laissait envahir par la musique et commençait à danser.

Était-elle belle ? Aussi belle que pouvait l’être le papillon sous un soleil bleu. Tout ce qui faisait de Virginie une personne bienveillante se traduisait ici par une grâce délicate. Elle incitait Koji à essayer par un regard encourageant. Tandis, qu’à quelques mètres de là, un jeune homme les étudiait en buvant une bière. Ses yeux verts trahissaient un peu de curiosité. La question de sa voisine provoquait un simple hochement de tête. Il ne parlait pas entrain de détailler le métisse qu’il prenait pour un autre.
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MessageSujet: Re: [RP] Appuyer sur pause [RP] Appuyer sur pause EmptySam 4 Juin 2011 - 16:15

La vie de Koji était certainement romanesque, mais elle n’était certes pas romantique ; le jeune homme avait surveillé son amie du coin de l’œil, persuadé que cette histoire un peu brutale, et qui témoignait d’une vie dissolue, ne la mettrait pas tout à fait à son aise, et il songeait en soi-même qu’elle devait l’apprécier beaucoup pour consentir à passer sur ce qui paraissait sans doute à des yeux d’insurmontables défauts : il avait bien conscience que ses histoires flétrissaient les tendres idéaux qui séduisaient la jeune femme et la question qu’elle lui posa, à propos de Luc, le conforta dans cette perspective. Il esquissa un sourire amusé et lui adressa un compliment d’autant plus galant qu’il lui paraissait évident qu’il ne portait pas à conséquence.

« Mais Virginie, il n’y a pas d’homme au monde qui ne se battrait pas pour toi. »

En tout cas, Koji était presque sûr qu’il n’y en avait pas beaucoup dans ce night-club qui ne fussent prêts à des efforts pour considérables pour ramener chez eux la belle mutante et il était non moins certain que ces efforts seraient inutiles ; sans avoir conscience peut-être tout à fait, Virginie était sur cette piste de danse comme un joyau précieux dans un musée, disposé sur un présentoir pour exciter l’admiration et la convoitise de tous, mais destiné à n’être approché qu’à une tendance respectueuse et conquis jamais.

Parfois, pendant quelques fractions de seconde, il se prenait à regretter rêveusement de n’avoir pas su conserver, de n’avoir jamais eu peut-être, cette innocence native qui était celle de Virginie et qui simplifiait, sinon le monde et la vie qu’il fallait y vivre, du moins les sentiments ; il lui semblait que la naïveté douce de la jeune femme devait embellir son quotidien, car tous les idéaux qu’elle pouvait épouser avec une conviction qu’autorisait seule l’ignorance de la réalité cruelle dans sa complexité lui étaient interdits par la nécessité rigoureuse, douloureuse parfois, de sa trop grande clairvoyance.

Ces langueurs un peu nostalgiques ne le saisissaient cependant jamais assez longtemps pour qu’il voulût abandonner son pouvoir et il n’y avait rien qu’il regardât avec tant d’appréhension, car enfin sans cette intelligence interminablement compliquée, il n’était vraiment plus lui-même ; ce n’était pas une figure du discours, une façon de présenter les choses, car vraiment, tout son être était construit dans les méandres parfois improbables de son esprit et il n’était que ce que lui permettait d’être son pouvoir.

Comme Virginie l’entrainait sur la piste, il songeait douloureusement que son amie ne s’en apercevait pas encore tout à fait, ou bien, simplement, ne prenait pas la mesure de ses impossibilités ; les conseils de la jeune femme étaient vains, car la liberté dont elle faisait la conquête dans la danse, et qui était l’expression instinctive d’un être profond, débarrassé de ses inquiétudes mondaines, était aussi éloignée de Koji que quelque chose pouvait l’être : jamais le jeune homme ne pouvait se défaire des réflexions infinies qui roulaient dans son esprit et suivre simplement la musique, quand il ne la produisait pas lui-même en exerçant ses facultés, était impossible, qu’il fermât les yeux ou non.

Il resta immobile sur la piste, un peu gêné, réfléchissant à la manière d’évoquer cela pour Virginie — bien sûr, cela ne lui prenait qu’une seconde, mais elle était interminable dans son esprit, et il observait les ralentissements improbables du temps autour de lui, devant ses yeux une réalité figée à mesure que son esprit s’en détournait, ou qui reprenait brusquement vie lorsqu’il consentait à la considérer à nouveau. Il approcha ses lèvres de l’oreille de la jeune femme pour qu’elle l’entendit, malgré la musique.


« Je suis désolé Virginie, mais… Ce n’est pas de la mauvaise volonté, tu sais. C’est juste impossible. Je ne peux pas être en rythme avec quelque chose d’extérieur. Je ne peux pas me vider assez l’esprit pour ça, en quelque sorte. »

Il haussa les épaules et lui glissa un sourire rassurant.

« Mais ce n’est pas grave. Que ça ne t’empêche pas de danser. »

Le métisse lui adressa un nouveau sourire et en quelques pas se faufila à l’extérieur de la piste de danse, pour laisser le champ libre à d’autres plus capables que lui. Pendant ce temps, son attention avait été éveillée par un jeune homme qui les observait très certainement, lui et Virginie ; la scrutation de l’étranger lui en avait appris infiniment moins qu’à Koji un coup d’œil que le mutant lui avait lancé. Bien sûr, il avait reconnu son visage : c’était un élève du conservatoire, qu’il avait aperçu au détour d’un couloir. Ce n’était pas qu’il eût particulièrement marqué Koji ou plutôt le monde entier marquait Koji et l’instant où il voyait un voyage était le même que celui où il le reconnaissait.

Il n’était sans doute pas surprenant qu’un jeune homme se retrouvât, un soir, dans un club branché de la capitale et il était probable que les élèves du conservatoire s’échangeassent les bonnes adresses ; cependant Koji était toujours disposé à percevoir au-delà des coïncidences une machination potentielle et il était vrai que les évènements des derniers jours n’aidaient pas les élèves de l’Institut à ne se pas montrer soupçonneux.

Koji était bien décidé à résoudre l’incertitude, qui lui offrait d’ailleurs une occasion de s’occuper comme il ne dansait pas. Il s’approcha de la table qu’occupait le jeune homme et une amie, tira un fauteuil et s’assit avec eux, avec un air de décontraction d’un naturel désarmant, qui empêchait quasi qu’on lui refusât rien — du reste, la jeune fille posait sur lui des yeux papillonnant peu décidés à le laisser s’échapper.

Ce que Koji ignora royalement. Il avait posé ses yeux noirs dans ceux de son observateur, et l’intelligence redoutable qui semblait sonder l’esprit du pauvre jeune homme n’avait rien à voir avec le sourire chaleureux et presque charmeur que Koji lui adressait par ailleurs.


« Salut. Je m’appelle Koji. Tu es au conservatoire, non ? Je crois me souvenir t’avoir vu dans les couloirs. »

Il avait prononcé sa dernière phrase avec un frémissement de timidité presque imperceptible, glissé à dessein dans l’intonation de sa voix, pour que son interlocuteur pût croire que Koji l’avait remarqué, distingué parmi toutes les autres personnes qui hantaient ses couloirs, pour qu’il pût se croire, en somme, quelqu’un d’exceptionnel, de particulièrement digne d’intérêt et que le plaisir que cette sensation lui procurât endormît en lui toute la méfiance qu’il pouvait avoir.

Du coin de l’œil, Koji observait les réactions de la jeune fille qu’il avait fait exprès d’ignorer, pour mesurer, à sa jalousie peut-être, à son agacement, à quelque signe qu’elle ferait paraître, le degré d’intimité qu’elle avait avec son voisin, à quel point elle estimait qu’elle le possédait, si elle pensait que Koji représentait un danger, quelle était la nature de son relation, quel était son caractère et donc, par contamination, celui que le jeune homme était susceptible d’avoir.

C’était, à vrai dire, bien plus amusant que de danser.

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MessageSujet: Re: [RP] Appuyer sur pause [RP] Appuyer sur pause EmptyLun 6 Juin 2011 - 23:08

Koji exagérait. Sa camarade avait du mal à imaginer qu’autant d’inconnus puissent –sincèrement- désirer, sa sécurité, ou dans le cas présent une exclusivité. N’avait-on pas passé ces dix-huit dernières années à lui dire qu’elle n’était pas grand-chose ? Le mépris d’Alison Parish envers sa fille avait eu un désastreux effet sur la manière dont celle-ci se percevait. A tout instant elle se demander ce qui justifiait qu’elle soit appréciée. Ce qu’elle devait faire pour l’être encore plus. Son altruisme prenait alors des airs d’esclavagisme volontaire. Fort heureusement sa vie à l’Institut lui montrait petit à petit qu’elle pouvait être utile.

Utile par exemple, pour apprendre à danser, à l’un des plus fabuleux jeunes hommes de sa génération. Elle ne se faisait toujours pas à la rapidité de réflexion de Koji. Au mot « désolé » la lumière de son regard s’estompait. Elle le connaissait assez pour savoir qu’un « non » n’était jamais à contredire. On ne pouvait pas contredire la logique pure. Alors la jeune fille dissimulait galamment sa déception. Elle possédait ce tact qui l’aidait à occulter ses envies devant les refus. Elle n’allait insister. Pourtant cette « solution » n’avait pas l’air de la convaincre.

-« D’accord … »

Il n’y avait pas que des boites de nuit à Londres. Ils trouveraient bien quelque chose à faire ! Virginie n’eut même pas le temps de proposer d’aller autre part. Le beau mutant s’était éclipsé. Comme il le devinait quelqu’un d’autre prit sa place. Et la demoiselle était trop faible pour résister à l’appel des basses. En quelques secondes elle dansait avec eux. Ses mouvements n’étaient pas entachés par l’envie de séduire, ce qui la rendait un rien intrigante.

Les jeunes d’espions devaient faire face à la superbe du mutant. La mise en place de Koji fonctionnait à merveille puisque dans un même temps Mary faisait une petite moue en détournant le regard tandis que son compagnon montrait une certaine satisfaction. Ils correspondaient tous les deux à l’archétype du couple londonien. Leurs vêtements n’avaient presque rien à envier à ceux de monsieur Asthon. La façon dont ils étaient assis, trahissait une souplesse délicate, que seule la rigueur offre. Elle laissait fumer une cigarette devant un cocktail l’air faussement désintéressée.

-« Salut Koji. Alors c’est toi le petit surdoué ? On y est oui. Je suis David et là c’est Mary. »

La jeune fille se tournait vers eux avec un petit sourire amusé. Elle venait de voir la silhouette de sa consœur. Ce n’était pas qu’elle détestait spécialement cette fille. Non, en fait elle détestait le pétillement dans le regard du danseur, quand il voyait cette cruche. Voilà maintenant que cette fille avait des relations… Mais qu’est-ce qu’un type pareil pouvait bien trouver à cette blonde ? Bien sûr ces raisonnements étaient secrets et bien gardé derrière un sourire presque aussi convainquant que celui du métis.

-« Alors Koji à part le piano et les bonnes actions qu’est-ce que tu fais dans la vie ? »

David retenait un petit soupire au bord de ses lèvres en secouant la tête. La gente féminine était définitivement sans finesse une fois piquée par la jalousie. Il n’intervenait pas. Il se contenait de regarder le mutant. Il ne savait rien d’autre sur lui que ce qu’en disaient les médias. Parce que comme Virginie dissimulait ses amis du Conservatoire à ceux de l’Institut, elle ne parlait pas aux artistes des mutants. C’était deux mondes différents. Il n’avait pourtant rien oublié des dernières confessions de la mutante mais de là à pensé que ce riche était un mutant…

La musique changeait naturellement de style. Une partie de la foule allait rejoindre sa table. Virginie se retrouvait presque au centre de la piste. Ses yeux bleus étaient vifs et brillaient d’une joie Elle lançait un regard au partenaire le plus proche et reprenait la danse. C’était un morceau qui mettait en œuvre les codes de la séduction contemporaine. La grâce virginienne arrivait à en faire un échange aux frontières du charme et de la confession. Elle n’avait plus honte de sa silhouette depuis que Luc y avait posé les yeux.
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MessageSujet: Re: [RP] Appuyer sur pause [RP] Appuyer sur pause EmptyMer 8 Juin 2011 - 19:34

Koji avait été navré, sans doute, d’abandonner Virginie sur la piste de danse : ce ne devait certes pas être la soirée dont la jeune femme avait rêvée et il songeait qu’il eût été préférable peut-être de refuser son offre ; et cependant il était lui, il lui tenait en quelque manière compagnie, la soirée du reste n’était pas finie et, quoiqu’ils ne pussent vivre tout à fait normalement, chacun avec les limitations de son pouvoir, ils pouvaient mener ce qui pour eux consistaient en une vie paisible et quotidienne et que les événements des dernières semaines leur avaient souvent refusée.

Le mutant accueillait avec un sourire chaleureux, savamment dosé, la réponse de David et ne cessait d’observer du coin de l’œil la compagne du jeune homme, qui pour sa part considérait Virginie sans aménité et Koji devinait sans peine, derrière l’air dépréciateur et concentrée de la jeune femme, une de ces jalousies de couloir comme il y en avait beaucoup au conservatoire.

Il n’en savait pas beaucoup plus : Virginie ne lui avait jamais parlé de Mary et lui-même n’était pas très répandu dans l’établissement. Il s’y faisait discret comme à l’Institut, et d’autant plus discret que son art n’était pas un art de groupe et qu’il était finalement peu amené à se mêler aux autres étudiants qui fréquentaient les lieux ; tout au plus échangeait-il quelques mots avec les personnes qui le précédaient ou lui succédaient aux leçons de piano, quand les circonstances s’y prêtaient.

Cependant, si ce David était celui que connaissait Virginie, alors il en avait entendu parler, un peu, et la façon que la jeune femme avait de s’exprimer lorsqu’il en était question n’était pas propre à diminuer son intérêt pour le jeune homme ; maintenant qu’il l’avait fait en face de lui, et sans pouvoir s’exprimer sur ses qualités de danseur, Koji voyait bien que de simples considérations esthétiques pouvaient amplement justifier la sympathique qu’il semblait inspirer à Virginie.

Comme ile ne doutait pas que cette sympathique pût être réciproque et que le charme de Virginie fût propre à porter ombrage aux menées d’autres jeunes femmes, il ne fut pas surpris outre mesure par le sarcasme mal habile que Mary tenta contre son amie ; pour prévisible qu’il fût cependant, il ne manqua pas de lui faire un effet désagréable, et Koji jeta à la jeune femme un coup d’œil bref, glacial et un peu superbe, plein de ce calme supérieur de l’offensé qui constitue la meilleure des insultes. Il répondit néanmoins à la question.


« Je viens en aide aux gens qui me consultent. »

Cette réponse était beaucoup trop vague pour être d’une quelconque utilité : elle était néanmoins exact. Koji répondait aux demandes d’aide qu’il recevait continuellement, pour résoudre des problèmes philosophiques, concevoir des expériences scientifiques, améliorer du matériel technologique, mettre en œuvre des stratégies financières, gérer des crises, qu’il le fît gracieusement (pour ses amis) ou contre une rétribution (pour les entreprises et les gouvernements).

Sa réponse suggérait cependant qu’il ne faisait pas particulièrement d’études, ce qui devait étonner après que David eût affirmé qu’il était un petit génie. Bien sûr, le couple n’avait pas de raison de supposer qu’un homme si jeune pût être déjà un éminent docteur dans une grande variété de disciplines.

Toujours était-il que la présentation de David avait suffit à lever le mystère de sa scrutation : c’était parce qu’il connaissait Virginie qu’il les regardait, peut-être à l’affût d’un quelconque signe d’affection trop intime entre eux deux. Mais il avait trouvé au danseur un air étrangement préoccupé et Koji avait l’intuition — résultat chez lui d’une réflexion très concentré ¬— qu’une vague inimitié partageait à présent les deux amis et comme il savait Virginie peu habituée à se fâcher, il était intrigué par la nature de l’éventuelle discorde.


« Tu es danseur, c’est ça ? »

Après avoir posé sa question, il détacha ses yeux de David et promena vaguement son regard sur la piste de danse, où continuaient à s’agiter, sur une musique différente, les gens dont l’apparence était désormais imprimée dans son esprit.

« Je dois avouer que c’est un art qui m’est un peu étranger. Je suis un bien piètre danseur. Un peu trop, comment dire ? Réfléchi, je suppose. »

Il esquissa un léger sourire, presque mélancolique, qui convenait à merveille à la douceur de ses traits, car Koji excellait dans l’art du grand méchant loup qui se fait passer pour un tendre agneau. Il lui semblait peu probable d’arracher quelque information d’importance à David le jour même de leur rencontre, particulièrement dans un contexte qui prêtait peu à la conversation intime, mais il saisissait la coïncidence pour ménager une première présentation.

Son regard de temps à autre passait sur Virginie et il enviait machinalement cette liberté qui permettait à la jeune femme de se dépenser sur la piste de danse, en songeant qu’il eût aimé également pouvoir se débarrasser si aisément, pour quelques minutes du moins, de ses réflexions nombreuses et de ses préoccupations.

Pour l’heure, à en juger par la position confortable du couple qu’il venait de rencontrer, par les habitudes de Virginie qu’il découvrait, il supposait que David et Mary connaissaient bien l’établissement.


« Danser au conservatoire, danser en boîte de nuit : vous y consacrez beaucoup de temps. Vous comptez en faire une profession ? A moins que ce ne soit déjà le cas, bien entendu. »

Il avait englobé, par une sorte de politesse forcée, Mary dans la formulation de sa phrase, mais il était évident qu’elle s’adressait surtout à David, que Koji sondait à nouveau d’un regard un peu inquisiteur, en commençant par ailleurs à évaluer le temps que Virginie mettrait à le rejoindre et qui serait une indication, suivant sa longueur, du degré de froideur qui la séparait pour l’heure de David.
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MessageSujet: Re: [RP] Appuyer sur pause [RP] Appuyer sur pause EmptyVen 10 Juin 2011 - 18:50

La répartie du mutant avait au moins pour effet d’ôter la lueur mauvaise dans le regard de la jeune femme. Elle ne fit pas mine de répondre consciente qu’une parole de trop pouvait lui attirer des ennuis. Parce qu’après tout quand on faisait parti d’un groupe la moindre dispute pouvait signifiait la mort de l’ensemble. Mary aimait trop la danse –était trop professionnelle- pour prendre des risques inutiles.

-« Est-ce que c’est comme ça que tu as rencontré Virginie ? »

Sans que rien ne soit officiellement établi Niel tenait le rôle de protecteur dans le groupe. Il était de ces personnes dont le sourire réussissait à calmer les petites angoisses. Il était poli avec les adultes et cool avec ses camarades. Oui c’était le genre de personne qu’on ne pouvait pas dénigrer sans avoir une bonne raison. Cette notoriété n’était pas facile à gérer pour celle qui voulait tenir la place de copine. D’autant plus quand une protégée prenait une place particulière aux yeux de celui-ci. La réplique de Koji pouvait apparaître comme un trait d’humour pour ce tandem de passionnés.

-« Tu veux dire, que tu intellectualise trop l’action. C’est ça ? Tu n’es pas le seul. Ce n’est pas un mal. Il attrapait son verre en désignant la silhouette de la jolie blonde avec un air amusé. Par contre c’était risquer de l’accompagner dans un lieu pareil si tu ne peux pas danser. »

Il donnait à ses paroles le ton du conseil plein de bienveillance. Chacun avait appréhendé un aspect différent de la personnalité de la londonienne. Puisque Koji, n’était pas ce fameux Luc, ils étaient sur un pied d’égalité. Qu’est-ce qui pouvait bien réunir un cerveau et une danseuse ? Voilà une question occupait ses pensées avec insistance. Sa voisine elle cachait de moins en moins sa mauvaise humeur. Les interrogations de Koji provoquaient un petit ricanement hautin.

-« On ne danse pas dans une boite de nuit. On regarde. Ceux sont deux mondes totalement différents. Ici les gens s’amusent. Notre boulot c’est de faire de l’art vivant. Quoi, ta copine ne t’as pas dit… A la fin du cursus, les meilleurs intégreront l’ENB (English National Ballet). »

Le regard de David s’était légèrement assombri. L’avenir des jeunes danseurs était un sujet complexe et sensible. Tout domaine de l’excellence entrainait une compétitivité de loup. La concurrence n’était pas mauvaise en elle-même. Mais elle était trop souvent la justification de coups bas. Il percevait le sous-texte de son amie. Il y avait des bandes dans leur petite troupe. Monsieur Peterson avait beau être un bon pédagogue il ne pouvait pas empêcher le venin de couler.

-« C’est un monde particulier… Mais pour répondre à ta question : beaucoup d’entre nous en feront leur métier. A la façon dont il fuyait la silhouette de Virginie on pouvait deviner que cette finalité n’était pas évidente pour tout le monde. Un charmant sourire chassait le traqua. Si tu es curieux viens nous voir en mars. On fait la première représentation. »

Avec cette invitation il instaurait immédiatement une complicité. C’était sans aucun doute un peu calculé. L’un comme l’autre savait, que celle qui les reliait, chérissait la paix. Peu à peu se dessinait ce désir de bien faire qui était le propre des ailiers. David savait que la jeune fille restait discrète sur son talent. Il prenait parti d’ouvrir une porte à ces « détails » également éludés par la jeune mutante. Le monde du spectacle était bien trop voyant pour l’attirer pourtant il pouvait la faire briller.

Peut être était-ce le sixième sens, ou bien l’intuition, qui poussa Virginie à jeter un coup d’œil à leur table. L’absence de Koji déclenchait un peu de surprise et d’inquiétude. Alors elle abandonnait la grâce des nymphes pour redevenir cette adolescente craintive. Elle était tout autant préoccupée pour la sécurité de son ami qu’angoissé à l’idée qu’il l’ait laissé. Elle rejoignait la table en quelques enjambées. Le verre du garçon n’était plus là. Elle tourna sur elle-même avec grande concentration à sa recherche.

La vue de leurs trois silhouettes côte à côte la désarçonna. C’était une vision pour le moins incongru. Comme si deux univers avaient été fusionnés. Sachant la pertinence des deux garçons la demoiselle redoutait d’apprendre la teneur de leur conversation. Elle hésitait sincèrement à les approcher. Depuis le retour de la zone 56 elle évitait son camarade de danse avec zèle. Qu’en à Mary, sa grâce et sa beauté, l’intimidaient depuis le premier jour… Voila qui contrariait sérieusement cette soirée !

Quand il devint impossible de faire l’autruche Virginie se fit violence. Elle affichait un sourire un rien gêné, et prenait une chaise adjacente, pour s’installer avec eux. Ses gestes étaient trop lents pour être naturels. Elle attendait que le silence soit à la table pour saluer ses deux collègues. Son regard se posait plus précisément sur Mary qui lui souriait avec la plus élégante des hypocrisies.

-« Tu tombes bien ! On parlait du solstice. »

En une phrase mademoiselle Parish perdait le peu de contenance qu’elle avait encore. Dans ses yeux se lisait la question la plus simple du monde. Pourquoi, pourquoi, Mary avait-elle fait cela ? Elle observait alternativement les deux garçons sans savoir auquel demander à l’aide. Elle ne savait pas vraiment si elle devait se sentir en danger ou bien heureuse de cette hasardeuse rencontre.

-« C’est… bien… »

Incapable de se rassurer tout à fait elle interrogeait David d’un furtif regard. Elle le croyait trop fin pour divulguer ses secrets en place publique. Mais qui sait… Koji pouvait être tellement perspicace !
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MessageSujet: Re: [RP] Appuyer sur pause [RP] Appuyer sur pause EmptySam 11 Juin 2011 - 15:31

Koji accueillait les questions et les réponses de David avec une apparente bienveillance et, dans les profondeurs de son esprit, il les enregistrait et les interprétait, il cernait la position du jeune homme dans le groupe de danse, il devinait les jeux de pouvoir qui partageaient l’ensemble faussement homogène et ces quelques élèves du conservatoire s’assemblaient sous ses yeux avec la clarté d’une analyse politique d’historien sur la Rome impériale.

Il répondait pour sa part avec une sincérité sobre, qui s’approchait parfois, il était vrai, d’une mensonge par omission, mais dont il était en fait certain que David n’aurait aucun mal pour l’interpréter comme une discrétion nécessaire : un jeune homme avec la position qui semblait être la sienne dans le petit groupe, perspicace sans aucune doute, devait avoir compris que Virginie avait des choses à cacher et, dans le monde qui était le leur, il n’était pas difficile de supposer ce que ce pouvait être.


« Virginie et moi sommes voisins : nous habitons dans le même bâtiment. C’est comme ça que nous nous sommes rencontrés. »

C’était la stricte vérité et Koji ne se souciait pas que sa réponse suggérât bien plutôt l’aménagement dans une quelconque cité universitaire que dans l’Institut des monstres de la capitale : David ferait le rapprochement s’il avait les moyens et les informations pour le faire, et le métisse guettait déjà la lueur de compréhension qui se ferait alors dans son regard et qui l’instruirait un peu plus sur le degré d’intimité que le danseur avait avec Virginie.

Avant de répondre à la seconde remarque du jeune homme, il haussa les épaules et but une gorgée de son verre.


« Virginie n’est pas du genre à forcer les gens à faire quoi que ce soit. Je ne risquais pas grand-chose. »

Avec Virginie, on ne risquait jamais rien : la protection que pouvait offrir la jeune femme l’emportait largement sur celle du béton armé et elle était elle-même beaucoup trop paisible pour faire du mal à ses amis. Koji appréciait cette sécurité simple et véritable, qu’il lui avait été si rarement donné de rencontrer au cours de son existence ; ce n’était qu’auprès de Virginie qu’il se rendait compte qu’il avait grandi parmi les loups et les requins.

Mais manifestement, l’univers de la jeune femme n’était pas dénué de semblables prédateurs, et Mary ne comptait pas abandonner la posture de supériorité qu’elle devait avoir mis beaucoup de soin à construire ; Koji ne ressentait pas vraiment d’animosité pour elle : de son point de vue, il était un rouage dans une machine et la froideur qui lui faisait paraître était la meilleure manière de manœuvrer ce rouage et ses voisins.

Il hocha vaguement la tête à la réponse de la jeune femme. Il mesurait aisément la compétitivité de rigueur dans un tel milieu : il n’avait fréquenté que des cercles où l’excellence était requise et ce n’était pas parce que son pouvoir lui permettait d’atomiser tous les critères de cette excellence qu’il n’avait jamais vu à quel point ils pouvaient peser sur les êtres normaux.

Il était vrai cependant que ces perspectives professionnelles n’avaient jamais été évoquées par Virginie. Il ne trouvait pas, pour sa part, que ce fût nécessairement un mal, et il comprenait que la jeune femme pût avoir envie de danser pour exercer son corps, sublimer son inépuisable énergie et construire d’elle-même une image qui fût plus flatteuse que celle qu’elle s’imposait d’ordinaire, sans avoir nécessairement l’envie d’en faire un métier : il était persuadé, pour sa part, que l’idéalisme de Virginie la pousserait vers la cause des mutants et qu’une profession purement artistique demeurait toujours trop indifférente aux injustices du monde pour satisfaire la jeune femme.


« Je comptais venir, oui. Ne pas savoir danser ne m’empêche pas d’admirer la danse. »

Et les danseurs. Il fallait avouer qu’ils avaient toujours de quoi séduire, aussi l’appréciation esthétique de Koji n’était-elle pas entièrement dénuée d’une certaine concupiscence. Et ses réflexions sur la situation au sein du groupe, sur la vie que Virginie menait quand il n’était pas là, ne l’empêchait nullement d’employer une part de sa considérable imagination pour se représenter les œuvres de David, qui avait tout pour plaire.

Koji jeta un coup d’œil vers la piste. Virginie n’y était plus, elle ne dansait pas. Elle avait dû le chercher du regard et il était certain qu’elle l’avait repéré. Mais elle n’était pas venue tout de suite. Voilà qui confirmait ses doutes : elle était en froid avec le couple. Peut-être avec Virginie. Mais le regard que David avait posé sur eux n’était pas indifférent. Quelque chose se tramait entre les deux danseurs : Koji avait maintenant assez de preuves pour en être certain.

Elle vint finalement et il n’était nul besoin d’être aussi intelligent et perspicace que le métisse pour démêler dans le comportement de la jeune femme toute la gêne qui la traversait. Koji ne désirait pas exposer Virginie à une situation trop pénible pour éclairer des détails qui, sans importance en eux-mêmes, se trouveraient bien par la suite, de sorte que son souci ne fut plus que d’écourter la rencontre dans les formes.

Il posa son regard sur la jeune femme et lui adressa un sourire chaleureux propre à susciter la jalousie d’une bonne partie des jeunes adultes du club.


« J’ai aperçu tes camarades et comme leur visage me disait quelque chose, je suis venu discuter un peu. »

Bien évidemment, il était impossible pour Virginie d’être dupe des explications de Koji et ce dernier le savait : la jeune femme le connaissait trop bien, et mesurait trop l’étendue de ses capacités, pour supposer que cette rencontre eût jamais été aussi hasardeuse que le jeune homme l’avançait, et chacun d’eux comprenait que c’était pour donner le change et entamer la retraite.

« Ils m’ont invité à votre spectacle. Je serai ravi de venir vous admirer. »

Cela ne prêtait pas à conséquence, selon lui : les spectacles, récitals et concerts de tous les groupes du conservatoire étaient affichés, communiqués, et il était d’usage pour tout le monde de s’y rendre, afin d’entretenir la solidarité au sein de l’établissement, de rencontrer des professionnels qui venaient aussi y trouver de futurs professionnels, c’était, en somme, un événement académique et mondain auquel il était difficile de se soustraire, si l’on désirait poursuivre sa carrière. Koji y allait par curiosité. Et pour les garçons.

Le jeune homme sortit son téléphone portable, qui aurait sans doute été l’appareil le plus cher du marché si Koji ne l’avait pas fabriqué lui-même et n’était le seul à le posséder. Il fit mine de regarder l’heure, ce qui était bien sûr parfaitement inutile : son horloge interne était cent fois plus précise.


« Oh, Virginie. La rétrospective Maya Deren va bientôt commencer. »

Ils n’avaient jamais parlé d’aller voir une rétrospective des œuvres de la cinéaste et, du reste, il n’y en avait probablement pas de prévu ce soir-là à Londres : le message que Koji envoyait à Virginie était ainsi riche de sens. Il lui disait qu’il avait compris que quelque chose la mettait mal à l’aise, qu’elle avait quelque chose à lui cacher, qu’il s’offrait de la soustraire à une situation embarrassante, que d’ailleurs il ne lui en voulait pas et qu’il trouverait tous les deux quelque chose d’autre à faire ce soir.

Koji rempocha son étrange téléphone et se mit à siroter évasivement le reste de son verre, en laissant la jeune femme le loisir de prendre une décision ; car, après tout, ils pouvaient très bien rester.



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MessageSujet: Re: [RP] Appuyer sur pause [RP] Appuyer sur pause EmptyDim 12 Juin 2011 - 15:05

Pour le reste du monde –tout ce qui n’était pas le manoir- mademoiselle Virginie Parish était domiciliée dans un petit studio d’un quartier excentré de Londres. Une adresse factice qui lui permettait de protéger sa véritable nature. Pour l’heure ce subterfuge fonctionnait, puisqu’elle s’arrangeait toujours, pour qu’on ne puisse pas venir jusqu’à cet endroit. Avec scrupule elle mentait pour sa propre sécurité. Malheureusement elle s’était mise en danger peu avant la mission. Quand le jeune Niel était venu la chercher au conservatoire. Il avait apprit –malgré lui- qu’elle était une mutante. Depuis il tentait de l’imaginer dans ce rôle. Il fantasmait, sur les effets de cette mutation, dont il ignorait encore tout. Koji qui était un voisin devait savoir des choses là-dessus.

-« Le hasard fait bien les choses. Je paris qu’elle est un vrai courant d’air ! On dirait qu’elle a toujours quelque chose à faire. »

La situation de crise avait éloignée la jeune fille de ses activités purement personnelles. Elle passait de plus en plus de temps à la lib corp, auprès de June –dont le ventre ne cessait de bouger !- et avec le réseau. La mort du leader de la Confrérie avait entrainé une chaine de réaction. Toute la population mutante craignait les conséquences de ce déséquilibre. Cette crise était presque invisible aux yeux de la capitale. Inconscient de ces dangers David se contentait de chercher des réponses qui purent l’aider à comprendre le comportement de leur jeune amie. Il ne pouvait qu’acquiescer au raisonnement du métis.

-« Elle devrait être moins conciliante sur certains points. »

Cette remarque s’appliquait tant à la virulence de sa compagne qu’aux personnes qui mettait cette joliette en danger. Mary écoutait cela avec un rien d’agacement. Tout le monde avait remarqué la façon particulière dont il traitait la petite nouvelle. Les plus venimeux interprétait ce comportement comme la preuve d’une relation secrète. Mais c’était sous-estimer l’emprise que Luc avait sur le cœur de la londonienne. David lui l’avait tout de suite vu et avait éloigné toute idée de séduction tant qu’elle ne montrait aucun signe de doute. Il avait le même avis concernant l’avenir de celle-ci. Virginie ne voulait pas autant danser qu’elle désirait sauver le monde… principal raison de leur discorde.

-« Proposes aussi à son Luc. Je vous pari qu’elle n’en a parlé à personne. Vu son degré d’implication… »

David devait avoir l’habitude de ce genre de pique car il se contentait de la rappeler à l’ordre par une somation. Il observait la mutante s’assoir sans un mot. C’était à elle ne renouer le dialogue. Elle filtrait ses appels depuis plus de quinze jours dans l’espoir –vain- qu’il abandonne. Pendant que Koji expliquait la situation il essayait de décrypter ses réactions. Avait-elle parlé à sa mère ? Virginie penaude souriait à son camarade en posant doucement son verre presque vide sur la table.

-« Tu as bien fait. C’est vrai que je ne vous ai jamais présentés les uns aux autres. »

Elle faisait bonne figure en apprenant ce qui avait été préparé en son absence. Sa douceur empêchait le moindre reproche envers les danseurs. Elle n’imaginait pas une seconde que cet acte put être prémédité avec de mauvaises intentions. Koji avait bien le droit de venir au spectacle. Mais la timidité de Virginie interdisait à son esprit d’en être tout à fait heureux. La simple idée de monter sur scène lui donnait un tract monstrueux. Si en plus l’une des personnes qu’elle admirait le plus était présente… Sa voix était plus basse et son regard fuyait vers le fond de son verre.

-« Comme ça tu verras les futures étoiles du pays... »

En disant cela l’ombre d’un sourire passait sur ses fines lèvres. Elle devinait l’une des raisons –plus personnelle- qu’il avait de revenir les voir. Elle pourrait lui confirmer que ce groupe possédait de charmants modèles masculins propres à attirer son regard d’esthète. Il lui fallait une diversion pour pouvoir éviter une confrontation pour laquelle elle n’était pas du tout préparée. Les sujets d’angoisses étaient déjà bien trop nombreux à son goût. Dans le silence le stratagème du mutant fût accueillir par un soupire intérieur de soulagement. A cet instant la délicatesse de monsieur Asthon était tout simplement bénite.

-« Ho oui… heureusement que tu veilles. Je n’ai pas vu le temps passé. Eh bien… heu… on y va ! »

Aussi déclarée la jeune fille repoussait précautionneusement sa chaise. Elle se saisissait de son sac qui y était accroché. Elle évitait de regarder l’un ou l’autre par crainte de se trahir elle-même. Mary ne cachait en rien son amusement. Elle savait que ce type arrangeait la situation dans les convenances. David lui haussait doucement un sourcil. Il acceptait volontiers que Virginie s’éloigne de la danseuse mais certes pas qu’elle l’évite encore une fois. Il se levait à son tour en cherchant son regard avec sérieux.

-« Tu as eu des nouvelles de ta mère dernièrement ? »

Virginie éludait la question en replaçant la chaise avec énergie.

-« Désolée on doit y aller. On se voit samedi. »

Plus vive que l’éclair elle disparaissait dans la foule pour s’engouffrer jusqu’à la sortie du Cube. Elle savait que Koji n’avait pas besoin d’elle pour trouver le chemin de celle-ci. Maintenant que David avait abordé ce sujet son agoraphobie remontait à la surface avec force. Elle filait sans s’arrêter montant l’escalier en évitant les corps. Une fois à l’air libre elle s’éloignait un peu pour attendre son ami. Une brume glacée était dans l’air. Virginie ne la sentait pas. Elle jouait avec l’un de ses bracelets à nouveau plongée dans une réflexion sans fin. Ses yeux bleus se posaient sur le jeune homme à la fois coupables et confus.

-« C’était le meilleur moyen de te protéger. Je crois. Je minimise les risques avec le dehors. Moins ils en savent mieux sait. Et puis je crois que je vais arrêter de toute façon. Il y a plus important à faire maintenant. »

Tout cela ressemblait étrangement à des justifications. Elle ne voulait pas qu’il se méprenne sur ses agissements. Virginie faisait son possible pour ne pas imposer ses choix aux autres. Son sourire était plein de cette timidité qu’a l’enfant nerveux après une bêtise. Cette rencontre lui montrait qu’elle ne pouvait pas continuer à sectionner son existence de la sorte. Ses méthodes de défenses étaient entrain de se retourner contre elle. Il lui était impossible de faire comme si de rien n’était maintenant que Koji était impliqué. Elle n’avait jamais eu le courage de lui parler de certaines choses. Maintenant elle était au pied du mur. C’était peut être la seule façon qu’elle avait de briser son silence. Mais avant elle préférait parler de choses plus légères.

-« Merci d'avoir fait ça Koji. ... Quelle impression as-tu d’eux ? »



Dernière édition par Virginie Parish le Mer 15 Juin 2011 - 22:48, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [RP] Appuyer sur pause [RP] Appuyer sur pause EmptyMar 14 Juin 2011 - 22:37

Les cours de danse devaient être vraiment très exaltants, ou bien David doué d’un charme absolument extraordinaire, pour que Virginie pût supporter l’ambiance glaciale qui semblait peser sur le petit groupe : Koji eût-il été moins perspicace que les quelques minutes qu’il venait de passer avec Marie eussent malgré tout été suffisantes pour qu’il comprît combien les candidats au prestigieux ballet étaient peu fraternels les uns avec les autres et, comme il connaissait Virginie, il était un peu surpris qu’elle parvînt à s’accommoder d’une atmosphère si délétère, mais point trop, parce qu’il était également prêt à supposer que la naïveté de la jeune femme l’empêchait de se rendre compte de toutes les piques qui pleuvaient sur elle, et sans doute ne s’en portait-il pas plus mal.

Néanmoins, il était évident que toute cette tension, des facteurs étrangers également sans doute, disposaient de moins en moins Virginie à considérer comme une perspective heureuse sa carrière de danseuse, et la timide n’était certes pas la seule raison qui modérait tant son enthousiasme à l’idée que Koji assistât à son spectacle ; le jeune homme, du reste, n’était pas certain d’y aller, s’il s’avérait que cela devait trop indisposer son amie.

Du reste, le spectacle d’automne n’était pas sa préoccupation principale pour l’air : il avait récupéré son manteau et se rhabillait d’un air faussement distrait en surveillant du coin de l’œil et du bout du tympan Virginie et David ; il était clair que la question du jeune homme à propos de la mère de la mutante frôlait le fond du problème qui semblait les diviser et le métisse commençait à échafauder quelques hypothèses : le sujet, cependant, était un peu trop vague, et l’état des relations de Virginie avec ses parents était suffisamment mauvais pour qu’il fût difficile de préciser plus avant.

Comme Koji n’espérait pas récolter de plus amples informations dans de semblables circonstances, le jeune homme fit un petit signe au couple (ou plutôt à David) avant de s’éclipser vers la sortie ; en passant entre les danseurs et les clients, il jeta quelques sourires qui ne furent pas sans effet et, une fois sortie à l’air libre, respirant à pleins poumons la fraîcheur du soir après l’ambiance parfois un peu oppressante du club, il jeta un coup d’œil aux deux ou trois numéros de téléphone qu’il était parvenu à récupérer.

Il doutait d’en faire jamais usage cependant ; il était vrai que, le temps passant, le souvenir de Gaël, quoique gravé en sa mémoire, s’éloignait — et le temps qui passait était si long pour Koji que, joint à la précision de ses souvenirs, il suspendait les êtres chers dans un paradoxe d’obsolescence et d’instantanéité dont ne venait les sauver que l’efficacité de leur présence renouvelée à ses côtés ; peut-être aussi était-il vrai que la solitude et la chasteté de ces derniers mois commençaient à le puiser, mais enfin, il sentait toujours qu’était désormais révolue l’époque où il pouvait s’abandonner sans aucune mauvaise conscience aux charmes de parfaits inconnus, rencontrés dans l’obscurité douteuse des clubs même les mieux fréquentés.

Les mains dans les poches, il avançait vers la voiture, songeant à moitié à la manière de terminer la soirée, à moitié à la brève rencontre avec les amies de Virginie, à moitié à des théories physiques, à moitié à la beauté du ciel, aux trois quarts aux fesses d’un des clients, et à toute sorte d’autres choses dont la somme excédait généreusement les capacités d’un esprit humain, mais qui suffisait à peine à tenir Koji tout à fait éveillé. Il finit par s’arrêter devant la voiture de Virginie pour considérer d’un œil circonspect la désuétude de la mécanique.
La jeune femme ne tarda pas à le rejoindre, et Koji esquissa un sourire un peu vague à ses premières explications. Le protéger ? Il n’était pas certain de voir quel danger pouvait bien représenter David ou Mary pour lui, en revanche, il était persuadé de se représenter très exactement les dangers que l’un ou l’autre courrait à tenter de s’en prendre à lui, et il était considérable : s’il y avait bien une chose dont Koji estimait ne pas avoir besoin, et sans avoir tout à fait tort d’ailleurs, c’était de protection ; il était loin, néanmoins, de se formaliser de celle que Virginie voulait étendre autour de lui, car il comprenait quelle douceur de sentiments pouvait motiver l’attitude de la jeune femme.

La suite des explications de Virginie vint rapidement confirmer les supputations du mutant : elle comptait bien abandonner la danse. Le jeune homme avait trop peu d’éléments pour tenter de l’en dissuader et il n’était du reste pas tout à fait certain que ce fût pleinement judicieux, tant il sentait intimement que Virginie s’épanouirait bien plus dans l’activisme que dans un esthétisme parnassien par trop aveugles aux circonstances politiques. Du reste, il n’était pas sûr que toute la résilience de Virginie lui permît de résister encore très longtemps à cet océan de venin.

Le jeune homme s’adossa à la voiture : la conversation qui allait suivre avait des chances d’être sérieuses. Il avait trop peu confiance en les freins de la voiture de Virginie pour ajouter aux multiples risques qu’ils courraient dans ce véhicule improbable celui de l’inattention d’une jeune femme trop émotive. Il préférait donc de loin la rigueur du mois de février aux hasards du bolide de la mort.

Koji haussa les épaules à la question de Virginie.


« Mary est… Je suppose qu’elle est fidèle à ce que l’on peut s’attendre d’une jeune fille de bonne famille qui s’investit dans ses cours de conservatoire : un peu prétentieuse, poseuse, mauvaise langue, encore immature et incertaine, vaguement complexée. »

Il avait habillé la jeune femme pour l’hiver et néanmoins, ses paroles avaient été prononcées avec moins de férocité que de résignation un peu amère sur les adolescents de son âge — Mary était même sans doute plus vieille que lui. Elle ressemblait finalement beaucoup à certaines jeunes femmes avec lesquelles il avait eu des relations et dont le comportement, somme toute normal, lui avait fait sentir, cruellement mais malgré elles, à quel point sa mutation le mettait à l’écart du reste du groupe.

« David est terriblement beau, assez charmant je suppose, quoiqu’un peu trop sérieux à mon goût, paternel et protecteur, peut-être trop intrusif. »

Il l’avait dit avec une certaine douceur qui n’était pas exempte de désapprobation, comme il en avait en général pour tout paternalisme qu’il jugeait déplacé : un jeune homme de l’âge de David devait, à son sens, se laisser vivre un peu plus qu’il ne semblait le faire, ne fût-ce que pour laisser les autres vivre également, et c’était ce qu’il appréciait du reste chez Gaël, une fantaisie encore un peu enfantine qui n’était pas pressée de se perdre dans les turpitudes de l’existence d’adulte.

Sans doute aussi les commentaires de Koji n’avaient-ils pas été tout à fait innocents, et les qualités qu’il avait poussées jusqu’à la limite du défaut dans son portrait sommaire du danseur avaient évidemment toutes les chances d’être celles qui avaient motivé le froid aisément perçu entre lui et Virginie.

Le jeune homme leva les yeux vers le ciel, regarda quelques secondes les étoiles et interrogea la mutante, avec un air un peu détaché.


« Alors, comment va ta mère ? »
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MessageSujet: Re: [RP] Appuyer sur pause [RP] Appuyer sur pause EmptyJeu 16 Juin 2011 - 16:38

Mary. Au bout de deux ans de vie commune elle était une vraie… garce en collectivité. Il avait beau réitérer ses preuves d’affections rien n’y faisait. Alors avec son sourire de séducteur il la conduisait vers la piste. Ils n’échangèrent pas un mot sur cette rencontre fortuite évitant ainsi une énième dispute.

Dans la rue le calme –relatif- soulageait un peu la mutante. L’hyper-sensibilité de ses sens la rendait encore plus vulnérable aux agressions extérieures. C’était tout le paradoxe de cette mutation. Son corps assimilait tout avec une facilité déconcertante. Il était entrain de retrouver un rythme cardiaque normal. Sa vue s’adaptait à la nuit. Cependant ses émotions commandaient dés qu’elles le pouvaient. Les pressions, s’accumulaient petit à petit, ne lui permettaient pas de se recentrer et de se calmer. Le drame –peut être- était que tout se passait en elle-même. Virginie était une bombe à retardement qui heureusement ne pouvait faire de mal qu’à soi même.

Elle ouvrait son –vieux- sac pour y chercher sa clé tout en écoutant Koji. Elle savait maintenant qu’il n’avait pas besoin d’une analyse très longue pour cerner un esprit. Une capacité, qu’elle savait liée à la gêne X, mais aussi à son tempérament attentif. Il lui arrivait souvent d’envisager ce qu’il aurait put penser, voir, de telle ou telle personne. Elle essayait de comprendre les expressions de ses interlocuteurs. Mais ses présupposés bénéfiques bloquaient toute hypothèse un peu trop décevante.

La lucidité d’autrui faisait le même effet à chaque fois. La demoiselle tombait dénue. Elle avait l’impression de ne pas avoir rencontré la même personne. Les portraits la laissaient sans voix. Elle ne savait pas ce qu’elle devait penser. Koji avait rarement –pour ne pas dire jamais- tort sur l’être humain. Il disait tout cela sur un ton si neutre qu’elle ne pouvait savoir si c’était par ennui ou déception. Mary complexée … alors qu’elle se baladait presque nue dans le vestiaire après le cours. Son attention s’aiguisait naturellement quand il parlait du danseur.

-« Il veut aider tout le monde … Ce n’est pas facile. Il faut faire avec tout. »

Il y avait un peu de dérision dans ce constat. C’était exactement ce qui les avait rapprochés. Ce besoin constant d’être présent pour les autres. Son regard ne se portait plus sur rien. Trois mois ce n’était pas grand-chose. A l’échelle d’une vie ce n’était presque rien. Pourtant chaque individu pouvait prendre une place importante dans le présent. Elle avançait vers la porte du conducteur avec un petit sourire. Ou pouvait bien se faire cette rétrospective ? Virginie devait reconnaître qu’elle ne connaissait pas du tout cette Maya Deren. Elle appréhendait un peu le nouveau silence avec raison.

-« Elle souffre. Son corps a rejeté la dernière greffe. Elle envisage d’aller vivre dans un centre de soin pour grands brûlés. » Ses traits étaient à la fois tendres et raidis par la peine. Ce n’était que la première partie. La demoiselle oubliait la voiture et se callait à côté de lui. On sentait que ce sujet était à la fois sensible et compliqué pour elle. « C’était une très belle femme tu sais. Elle ne veut pas accepter ce qui lui arrive. Elle m’en veut de plus en plus. » Sa voix était un peu plus roque au fur et à mesure qu’elle exposait cette relation conflictuelle. Elle n’avait pas oublié le froid de madame Asthon. Parfois elle se prenait à espérer de l’indifférence plutôt qu’un fiel contre lequel elle n’avait aucune défense. Ses mains reprenaient leur toc nerveux. « Ma famille côtoie des anti-mutants depuis des années. J’imagine qu’elle a toujours été un peu d’accord avec eux, mais qu’elle ne voulait pas non plus, que j’ai d’ennuis. Mais… maman a eu cet accident. Et … Je crois qu’elle s'est laissée séduire par le discours. Elle est persuadée que ma mutation pourrait la soulager. C’est ce que je voudrais aussi. J’ai commencé des recherches. Je voulais faire des testes. » Un temps d’arrêt lui permettait d’affronter encore une fois la suite. « Mais elle est allée encore plus loin. » Elle amenait son sac contre elle et en sortait une brochure. Celle-ci présentait un centre de recherche sur la mutation basée aux USA. C’était une institution gouvernementale reconnue qui assurait aider les mutants en leur proposant de mettre leurs capacités au service du pays. C’était un moyen d’attirer et sans avoir recourt aux autorités. Un post-it signé M Cassidy demandait de la rappeler au plus vite. « J’ai regardé. Ça a l’air sérieux. Mais depuis que j’ai qu’on a été là bas sur la zone. J’ai un peu peur. » Elle y réfléchissait sérieusement parce que son désir d’aider était plus fort que tout le reste. Toujours redevable envers ceux qui l’avait mise sur cette terre et consciente que sa mutation devait être exploitée. Il y avait aussi ceux qu’elle pouvait aider en restant ici. Pour la première fois depuis des semaines elle partageait tout cela. « Ils m’attendent jeudi prochain. »

Un silence lourd envahissait leur petit espace. Etrangement la jeune femme se sentait soulagée d’en avoir parlé. Une tention s’apaisait un peu. La boule au fond de son ventre diminuait aussi. Elle ne voulait pas que son ami se sente obligé de réagir. Avec un regard doux et rassurant Virginie se remettait en mouvement. En fin de compte un bon film n’était pas une mauvaise idée. Cela lui ferait du bien. Le communicateur rangé dans une poche intérieur de son sac vibrait. Une poigné de personnes sur cette terre avait ce numéro. Intriguée la mutante le prit en main et lut le message.

Citation :
*Récupérer document important. Contact : Passager. Méfiez-vous du Passager : agent instable. Métro. Station centrale. Tout de suite. Pas de risques inutiles. Bonne chance.*

Le destin s’acharnait-il contre elle ce soir ? Au moins elle pouvait écarter sans remord les questions concernant son avenir personnel. Elle prenait une inspiration en cherchant son regard.

-« Koji. J’ai quelque chose d’important à te dire… Tu te souviens, l’autre fois, quand on a croisé ta professeur de piano… tu te souviens de ce dont elle a parlé… »

Virginie Parish partageait à présent toute une facette de son existence. Elle éluait la Lib Corps et parlait uniquement du Contrepoison. De ce qu’elle avait commencé cet été, du rôle qu’elle jouait pour la cause mutante, d’où elle était obligée d’aller… maintenant. Pendant le court trajet elle n’arrêta pas de parler. Elle expliquait pourquoi elle faisait cela, comment, et tout ce qu’elle espérait voir arriver. Pas une fois elle n’évoquait le fait qu’on lui avait demandée de le recruter lui, ou encore qu’elle avait déjà été aidé des mutants à passer la frontière du Canada, pour fuir les lois tyranniques. Elle éclairait une partie de sa vie avec des mots simples. Malgré ses efforts pour rester la plus partiale possible elle partageait son admiration pour ce mouvement et sa foi en lui. Elle arrêtait sa Cadillac sur le parking de la gare et coupait le moteur.

-« Tu peux m’attendre ici si tu veux. »
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MessageSujet: Re: [RP] Appuyer sur pause [RP] Appuyer sur pause EmptyJeu 16 Juin 2011 - 20:03

S’il avait donné son avis sur chacun des deux camarades de Virginie qu’il venait de rencontrer, Koji ne s’était pas exprimé sur le couple qu’ils formaient, par souci de délicatesse peut-être, ou bien parce qu’il sentait que la jeune femme n’était pas tout à fait indifférent au charme du danseur et qu’il était inutile d’instiller des doutes, même inconscients, même profondément enfouis, mais il lui semblait que l’espèce de secours paternel que David apportait confusément à ce qui, en Mary, souffrait (et à l’expression maladroite de quoi il venait d’assister) n’était peut-être pas le plus sain des fondements pour une relation amoureuse, quoique l’un des plus courants sans doute, de sorte que le jeune homme eût été prêt à parier que cette association ne durerait pas très longtemps.

Il sentait de toute façon que ses jugements, même dénués de véritable animosité, perturbaient Virginie par leur froideur et leur objectivité ; c’était une chose qu’il trouvait nécessaire cependant, et il pensait que la jeune femme ne pouvait que mieux se porter d’un regard extérieur, eût-il été moins exercé et sévère que le sien, non tant pour mesurer les défauts des gens qu’elle fréquentait que pour en sentir les complexités et les souffrances, comprendre qu’ils étaient semblables à elle et point meilleurs, ni plus beaux ni de plus de valeur.

Mais la question qu’elle avait finie par poser à la jeune femme rejetait bien loin derrière eux ces considérations sur les amis de Virginien et le sujet qui se présentait à eux était bien plus douloureux. Virginie parlait peu de sa famille, seulement quand elle ne pouvait faire autrement et en essayant d’être aussi objective et détachée que possible, ce qui ne trompait personne. Koji, pour sa part, ne songeait pas à lui reprocher sa discrétion et son silence : il s’ouvrait lui-même assez peu sur ces questions et, du reste, il n’y avait pas beaucoup d’élèves de l’Institut, c’était compréhensible, qui eût de raison de se féliciter du climat qui régnait dans son précédent foyer.

Le jeune homme, comme à son habitude, écouta en silence les explications de son amie et, à mesure qu’elle développait les circonstances les plus récentes qui, probablement, avaient jeté un trouble entre elle et David, un sentiment d’inconfort grandi en lui, né des dangers innombrables qu’il voyait au projet évoqué par Virginie : ce centre, ces recherches, ces expériences, il n’y avait rien là qui fût très encourageant.

Ce qui était inquiétant surtout, c’était que Koji voyait, comme David sans doute l’avait vu, qu’il serait difficile de détourner Koji d’une entreprise apparemment charitable, quelque danger qu’elle comportât en effet pour elle ; simplement Koji, non tant en raison de son intelligence que de son appartenance de fait à la communauté mutante, voyait des dangers plus vastes et il lui semblait plus facile de présenter le problème d’un point de vue extérieur, et en quelque manière altruiste, que Virginie serait plus à même d’embrasser.

Il avait laissé la jeune femme finir, hochant de temps à autre la tête, le regard perdu dans ses réflexions semblait-il, quelques secondes s’étaient écoulées, et il allait commencer à parler quand un des téléphones — Koji était trop observateur pour ignorer qu’elle en eût plusieurs — de la jeune femme se mit à vibrer ; comment c’était celui qu’il voyait le moins souvent, il soupçonnait aisément que ce fût le plus important et que quelque affaire délicate se profilât à l’horizon.

Délicate, et urgente. Quoique ce fût inutile, le métis hocha la tête pour confirmer à Virginie qu’il se souvenait de leur entretien avec Irene Fichte. Sagement, il monta dans la voiture et attacha sa ceinture le jeune homme était curieux de cette vie secrète et ravi d’une occasion qui sans doute ne se reproduirait pas avant longtemps d’en découvrir les rouages mystérieux.

Les explications que Virginie lui donnaient en conduisant étaient, pour la plus grande partie, inutiles : ce qu’elle lui disait, Koji l’avait rassemblé par ses propres moyens, fait jouer ses propres réseaux et pour le reste, l’avait déduit. Mais le mutant avait l’habitude d’entendre des choses qu’il connaissait déjà et il avait compris assez tôt que l’important n’était pas tant l’information que la communication ; et puis Virginie exprimait les choses de son point de vue, et cela ne manquait pas d’intérêt.

Il regrettait simplement que ce nouveau sujet de préoccupations écartât le précédent, dont les développements voletaient quelque part dans son esprit, mais, comme il avait pris la décision d’en parler à Virginie, de lui faire voir les risques qu’il y avait à ce projet, le peu d’avantages qu’elle pouvait réellement en espérer, les difficultés politiques de semblables recherches et les dérives toujours possibles, il n’était pas disposé à laisser la jeune femme s’en tirer à si bon compte : il n’oubliait rien et Virginie en entendrait parler un jour ou l’autre.

Il reconnaissant le chemin qu’elle prenait et songeait à la vie qui, même la nuit, animait la capitale. L’enthousiasme qui vibrait dans les explications que lui donnait Virginie confirmait assez son intuition et celle de David : la danse et les plaisirs passeraient toujours en seconds pour la jeune femme. Koji était très loin de la désapprouver. La voiture s’arrêta, il balaya d’un revers de main la proposition de rester l’attendre et sortit.

Il faisait froid. A mesure que la nuit s’était avancé et quelque activité qu’il y eût dans le quartier, les stations de métro s’étaient un peu dépeuplées : il y avait parfois un grand afflux de passagers, des groupes qui sortaient d’établissements enfin fermés, des supporters de fin de match, des soirées révolues, mais, entre ces grands mouvements, la station était presque déserte et il y régnait un froid que l’ambiance souterraine rendait plus glacial encore.

Koji enfonça ses mains dans ses poches et se mit à scruter les alentours. Il ne savait pas vraiment qui il attendait. Virginie non plus. La méfiance légendaire du jeune homme le portait à de sombres pressentiments : ce rendez-vous fixé dans l’urgence, cette ignorance de la personne qu’ils devaient rencontrer, l’avertissement que contenait le message, le choix d’un lieu souterrain dont il était difficile de s’échapper, tout cela n’était pas fait pour le réconforter.

Mais comme rien ne venait, le jeune homme prit le parti de reprendre leur ancienne conversation.


« Si je puis me permettre un avis, je crois que tu devrais éviter de te rendre dans ce centre. Nous avons tous envie de rendre service, à des gens proches, à l’humanité, grâce à ce que nous sommes, et tu sais que je suis bien placé pour le savoir. »

Quelle responsabilité écrasante pesait en effet sur ces épaules si jeunes ! Il avait le pouvoir de régler les problèmes les plus complexes, il pouvait le mettre au service de tant de cause, au service de la médecine, de la recherche agricole, énergétique, et sans doute des progrès techniques incroyables dormaient dans son esprit. C’était un sujet sur lequel Koji ne s’exprimait pas souvent, parce qu’il était difficile de faire comprendre ses raisons.

« Mais il y a des choses qui… »

Il s’interrompit : il lui semblait que Virginie était un peu distraite. Quelques secondes plus tard, il comprit que l’ouïe aiguë de la jeune femme avait repéré avant la sienne un bruit de course et il ne doutât plus que leur mystérieux rendez-vous vînt de balayer, une fois de plus, ces explications nécessaires.

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Ewan Ramsay

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MessageSujet: Re: [RP] Appuyer sur pause [RP] Appuyer sur pause EmptyJeu 16 Juin 2011 - 21:43

Age apparent : un peu plus d’une vingtaine d’années. Taille : Un peu plus d’un mètre quatre-vingt. Silhouette : Athlétique. Peau : Claire. Cheveux : Noirs. Yeux (en théorie) : marron sombre. Vêtements de cambrioleur : pantalon de toile noir, chaussures d’escalade noires, tee-shirt et blouson noir, gants de cuir noir.

« Bordel de… »

Ewan jurait à voix basse. Rien ne se passait. Un coup de pied contre la porte, toujours rien. Etait-il condamné à ce qu’on lui prêtât toujours du matériel défectueux ? Le brouilleur de code tournait depuis une bonne minute et la serrure électronique du bureau ne semblait pas le moins du monde décidée à s’ouvrir. Le voleur se voyait mal rester toute la nuit à attendre le bon vouloir de l’une ou l’autre des machines. Nouveau coup de pied, rien.

« Brouilleur ultra-rapide, tu parles. Brouilleur de merde, serrure de merde, mission de merde, journal de merde. Merde, merde, merde. »

Il ôta l’appareil de la porte, le secoua de toutes ses forces et le replaça. Quelques secondes plus tard, la porte s’ouvrait et le jeune homme s’engouffrait en silence dans le bureau. C’était une pièce immense où s’étalait dans un luxe presque insolent tout le confort des quartiers d’affaires londoniens : canapés pour les discussions, fauteuils confortables, écran télévisé géant, bar, salle de bain, bureau à proprement parler, énorme, écrasant.

La lumière de la ville éclairait faiblement les lieux et Ewan n’eût aucun mal à trouver l’ordinateur. Il fouilla dans une des poches de son pantalon pour sortir un disque qu’il introduisit dans l’appareil : il avait les rudiments d’informatique nécessaires à l’utilisation du matériel qu’on lui donnait, mais il ne se voyait pas craqué lui-même la sécurité d’un ordinateur.

Parfois, il se prenait à regretter de n’être pas né à l’époque où l’on forçait les serrures avec des outils et où les dossiers importants étaient noyés dans une masse de papier : il lui semblait que la vie était plus simple alors. Et les cambriolages plus conviviaux. A présent, le métier était devenu dépersonnalisé. Et les brouilleurs ne fonctionnaient jamais.

L’ordinateur couina : les fichiers étaient téléchargés. Ewan retira la clef, la rangea dans sa poche, éteignit la machine et se mit en route vers la sortie. L’immeuble avait cinquante étages et les laboratoires Duvallier, groupe d’origine franco-suisse, occupait les dix derniers : ils avaient doublé la sécurité garantie par la société propriétaire du bâtiment de leur propre service de gardes.

Les laboratoires Duvallier étaient l’objet d’une attention soutenue de la part du Contrepoison, à cause de la part qu’ils prenaient aux recherches sur les mutants. Les fichiers que venaient de récupérer Ewan étaient censés contenir la preuve des implications des laboratoires dans une série d’expériences entreprises dans le plus grand succès, au sein même de pays qui ne toléraient pas encore ce genre de pratiques.

Fondés à la frontière franco-suisse près d’un siècle auparavant, les laboratoires Duvallier avaient connu un essor considérable ces deux dernières décennies et s’étaient implantés au Royaume-Uni. Malgré l’orientation étrangement prudente que certains actionnaires importants, comme le groupe Ashton, s’obstinaient à tenter d’imposer à la politique des laboratoires, ces derniers avaient multiplié les menées audacieuses et attiré, bien malgré eux, l’attention des organisations mutantes.

Et cette audace s’était accompagnée d’un souci croissant pour la sécurité. Le Contrepoison s’était arrangé pour que l’équipe principale des gardes tombât malade au dernier moment, et les laboratoires avaient été contraints de faire appel, dans l’urgence, pour ce soir-là du moins, à des agents moins expérimentés. Néanmoins, Ewan préférait ne pas se frotter à eux.

Il avait déjà descendu une trentaine d’étages lorsque, dans la cage d’escaliers, il entendit un bruit de pas qui montait. Le jeune homme retint sa respiration et se plaqua silencieusement contre le mur. L’immeuble, à cette heure-ci, était vide de tout employé, et c’était nécessairement un garde. Le brouilleur l’avait trop ralenti : c’était l’heure d’une ronde d’inspection, qu’il était supposé éviter.

Lentement pour ne pas éveiller l’attention, et néanmoins aussi vite qu’il lui était possible, il s’approcha de la porte de l’étage, l’ouvrit sans un bruit et se glissa dans le couloir. Il y avait d’autres cages d’escalier. La plus proche : trois couleurs plus loin. Ewan ne tarda pas à l’atteindre et reprit sa descente de l’immeuble, les sens en alerte.

Il descendit jusqu’au premier sous-sol : premier niveau du parking. Il lui suffisait de prendre la rampe qui allait jusqu’à la rue. Il était à une dizaine de mètres de la sortie, quand la lumière d’une lampe torche balaya le mur devant lui : derrière lui un garde, un peu trop gros et un peu trop vieux pour être très menaçant sans doute, mais un garde tout de même, lui jetait un regard soupçonneux.


« Hé là, on ne bouge plus ! Vous êtes qui, vous ? »

Sans prendre le temps de réfléchir, Ewan prit ses jambes à son coup. Il priait pour que le garde n’attînt pas la fermeture d’urgence avant qu’il ne pût sortir du parking : la sortie se rapprochait, seconde après seconde, enfin il était passé. Mais derrière lui, il entendait une rumeur, comme une agitation. Le garde avait été trop lent, mais il avait prévenu néanmoins des collègues qui se trouvaient plus alertes que lui, et la chasse était sans doute donnée.

Ewan, sans cesser de courir, plongea la main dans une poche de son blouson, tira son téléphone portable, composa un numéro.


« C’est le Passager. Il faut avancer la réception du colis. Réception immédiate.
- Est-ce que la ligne est sécurisée ?
- Oui. Non. Sais pas. Rien à foutre. Vous avez attendu ou quoi ? Réception immédiate ! »


Il y eut une brève détonation et un bout de mur, un peu à sa droite, explosa. On lui tirait dessus. Ewan bifurqua dans une réelle plus sombre que les autres. Son esprit tournait à toute vitesse pour trouver les raccourcis les plus efficaces : il connaissait Londres comme sa poche, mais c’était bien l’un de ses seuls avantages dans la situation présente.

« Décrivez la situation, Passager.
- Bordel, on me tire dessus, vous croyez vraiment que j’vais vous raconter ma vie ? Envoyez quelqu’un récupérer le colis.
- Bon. On vous a localisé Passager. Rendez-vous Station Centrale. On vous envoie quelqu’un.
- Qui ça ?
- Information confidentielle. »


Ewan répondit par une bordée de jurons, avant de coincer son téléphone dans sa bouche pour entreprendre d’escalader un grillage. Ses poursuivants, incertains de la direction qu’il avait prise, s’étaient séparés en deux groupes, mais il y avait toujours cinq hommes à ses trousses. Une fois de l’autre côté, il reprit son téléphone.

« Et comment je reconnais ?
- Ce sera une femme. Blonde. Terminé. »


Le jeune homme maugréa, fourra le téléphone dans sa poche et détala en direction de la Station Centrale. Une série de raccourcis lui permit, croyait-il, de semer le trouble parmi ses poursuivants et de les distancer tous. Une fois qu’il lui parût qu’il était hors d’affaire, il ralentit le pas, reprit son souffle et se mit en route à un rythme plus normal vers la Station Centrale, qui n’était plus très loin.

A part quelques ivrognes, la station de métro était vide. Il plissa les yeux et finit par apercevoir un couple de jeunes gens. La fille était blonde. Mais à côté d’elle… Un jeune homme. Dont le visage lui était familier. C’était Koji Ashton ! L’actionnaire du groupe Ashton, des laboratoires Duvallier. Alors quoi ? Un traquenard ? Pourtant, c’était une femme avec lui, une femme blonde, il n’y avait personne d’autre ici.

Il n’avait pas le temps de réfléchir. Le Contrepoison ne l’enverrait jamais dans un traquenard. Le groupe Ashton était un actionnaire rétif des laboratoires. C’était peut-être par eux que les informations remontaient ? Ewan prit néanmoins le temps de bien observer le reste de la station. Pas d’hommes embusqués. Si c’était un traquenard, il était mal préparé.

Le jeune homme s’avança donc vers le couple de mutants. Il s’arrêta devant eux. Ni Koji ni Virginie ne purent douter que c’était la personne qui devait les rencontrer : les yeux d’Ewan étaient en train de perdre la couleur marron que le jeune homme avait essayé de leur donner et il s’y développait des volutes de vert et de bleu, comme de l’encre que l’on eût versé dans l’eau, perpétuellement en mouvements. C’était un spectacle à la fois fascinant et déstabilisant.


« Je suis le Passager. J’ai quelque chose pour vous. »

A peine avait-il fini sa phrase que des cris retentirent à l’autre bout de la station : c’était les gardes qui, en quadrillant le quartier, avaient fini par le retrouver. Il fallait fuir.
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Virginie Parish

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MessageSujet: Re: [RP] Appuyer sur pause [RP] Appuyer sur pause EmptyVen 17 Juin 2011 - 1:12

La forme du message lui indiquait que Tony n’était pas le commanditaire de cet ordre de mission. Il préfère la savoir prés de Samarah et de l’héritier d’un des plus puissant mutant du monde. Ce document devait vraiment être important pour briser la hiérarchie habituelle de l’organisation. L’indication sur les risques l’inquiétait un peu concernant la sécurité de son ami. Il était de toute façon trop tard pour faire marche arrière. Elle connaissait assez ce jeune homme pour savoir qu’il ne resterait pas en arrière. En quittant la voiture elle songeait amusée que c’était maintenant lui qui était embarqué dans ses mésaventures.

Les réflexions que le mutant était entrain de se faire trouvaient écho dans l’esprit de Virginie. Par la force des choses la damoiselle avait dû changer. Elle avait dû apprendre à se méfier. Son esprit n’était pas aussi calme et raisonné qu’un vrai agent mais elle avait quelques reflexes. Elle tournait lentement sur elle-même à la recherche d’un inconnu. Etrangement la présence du milliardaire n’avait pas l’effet rassurant habituel. Elle avait l’habitude de faire ces choses là seule quand ses actes n’engageaient qu’elle. Ce soir tout était différent… nouveau.

Dans l’attente elle devait se résoudre à écouter Koji. Il avait la même position que David c’était évident. Raison pour laquelle la mutante gardait ce sujet pour elle depuis des semaines. Elle craignait qu’une logique trop parfaite émiette son peu de courage. De plus son esprit était bien loin de ses propres ennuis à ce moment là. Elle savait qu’un tel état d’urgence n’augurait rien de bon. Alors son écoute était toute relative.

Le pas de course lui venait quand personne n’était encore visible. Sa silhouette se tournait déjà dans la direction de l’individu. A son allure qui était entrain de se calmer évoquait un homme en fuite. Virginie cherchait des signes de dangers extérieurs sans les voir. Cependant la silhouette hésitante elle se voyait. Aucune hésitation n’était possible lors de ce genre d’opération. La jeune fille avançait lentement dans la direction du passeur d’info. Il faisait de même dans un silence de plomb signe d’une latente tentions.

C’était un mutant lui aussi à en voir son regard. Virginie restait interdite le temps que son œil s’habitue un peu au phénomène. C’était tout simplement prodigieux. Il lui rappelait un peu ce confrériste qui était assimilé à une sorte de caméléon. Comme elle aurait aimé pouvoir se fondre dans la masse elle aussi. Un sourire naturel venait répondre aux premiers mots du jeune homme. Elle hochait doucement de la tête en suivant les traits de son visage de son regard intrigué.

-« Je suis la réceptrice. Vous avez eu des ennuis ? Il est avec moi rien à craindre. »

Condenser l’information lui était de plus en plus aisé à force de faire des synthèses d’information. Elle savait dans quel état on se trouvait quand on était celui qui apportait et que les choses ne se déroulaient pas comme prévue. Elle perçu les envahisseurs avant les deux autres. Son ouïe n’était pas encore assez exercée pour lui indiquer le nombre de personnes en approche. Il était de toute façon inutile de transiger. Virginie n’abandonnerait jamais quelqu’un aux mains de la police.

-« Le parking extérieur. J’ai une voiture. Maintenant. »

La mutante ouvrait la voie de son pas vif de sportive. Elle avait déjà la clé en main et accélérait pour aller préparer le véhicule. La Cadillac répondait à ses ordres sans broncher. En démarrant elle jetait un coup d’œil dans le métro pour l’instant elle ne voyait personne. Elle devait se décider rapidement sur la direction à prendre. L’adrénaline augmentait une nouvelle fois sa sensibilité sensorielle. L’odeur de la sueur, de la neige salle, du vieux cuire élimé…

-« L’Institut est trop loin. L’appartement de June encore surveillé. Une idée ? »

Elle s’adressait à l’un comme à l’autre l’esprit en effervescence. La voiture sortait lentement du parking pour ne pas attirer l’attention des poursuivants. Un homme en uniforme arrivait sur les lieux et avançait déjà vers la voiture. Virginie ne s’arrêtait pas et conduisait attentive au moindre signe de danger. Elle ne pouvait pas se concentrer sur plus d’une chose à la fois. Son sang froid était indispensable. Elle avait besoin d’être rassurée. La voiture filait à une allure régulière dans les rues désertées.

-« Koji s’il te plait, attrape mon téléphone, sélectionne le dernier numéro… et met les haut-parleurs. »

Il n’y eu qu’une seule sonnerie avant qu’une voix d’homme ne réponde. Virginie n’écoutait pas la réprimande concernant les consignes de sécurité.

-« Dis-moi que tu peux envoyer une équipe de surveillance sur une fausse piste. » A la question suivante elle répondait en mettant le clignotant. « Le badge dit « Duvallier », tu connais ? »

Tony eut un grognement qui en disait long et raccrocha après avoir promis de faire son possible… Et aucun nom n'avait encore été prononcé dans cette rencontre.
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Koji Ashton

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MessageSujet: Re: [RP] Appuyer sur pause [RP] Appuyer sur pause EmptyMer 22 Juin 2011 - 21:00

Les bruits de pas ne tardèrent pas à se concrétiser en une silhouette qui finissait par descendre les escaliers de la station à un rythme plus apaisé : Koji n’eût pas de mal à déduire qu’il s’agissait bien de leur rendez-vous, qu’il avait été poursuivi, mais qu’il jugeait que ses poursuivants avaient abandonné leurs efforts et qu’il lui était permis désormais de prendre un peu de repos.

La distance qui les séparait de l’inconnu était encore trop considérable pour qu’il pût rien distinguer d’autre que sa silhouette : c’était un homme sans doute, assez grand. Virginie devait pouvoir mieux observer ses traits. Mais ce qui intriguait surtout Koji, c’était que l’étranger restait à une bonne distance d’eux alors qu’il lui semblait que, quelque sûr que le Passager pouvait être d’être défait de ses poursuivants, il n’était guère judicieux de faire attendre plus longtemps la transaction.

L’homme se rapprochait et, à mesure de sa progression, Koji distinguait un peu mieux ses traits : il était jeune, un peu plus d’une vingtaine d’années peut-être. Beau, indubitablement. Mais quelque chose chez lui perturbait Koji et le mutant mit quelques secondes à identifier la source du problème : plus le Passager s’approchait et plus il devenait évident pour l’œil averti du métis que la structure osseuse de l’étranger ne convenait pas exactement à l’âge qu’il semblait avoir, mais encore qu’il y avait dans sa musculature, que suggéraient ses gestes et sa démarche, beaucoup trop d’équilibre et beaucoup trop de symétrie pour qu’elle fût l’œuvre de la seule nature.

Une étrange sensation s’empara du jeune homme ; ce n’était pas le physique particulier d’Ewan, qui se précisait, c’était son propre esprit qui étonnait Koji : quand il avait observé l’inconnu, quand il avait tenté d’apprécier le rapport entre les différentes parties de son corps, il avait senti surgir dans son esprit, spontanément, les nombres exacts, la distance entre tel ou tel point, la masse de telle ou telle partie et toutes ces données chiffrées avaient formé en lui non tant une évaluation intellectuelle de l’aspect d’Ewan que vraiment une perception, une sorte de sixième sens.

Il tentait de se concentrer pour retrouver cette acuité incroyable, qui ne relevait certes pas de la seule intelligence, aussi poussée pût-elle être, mais qui était quelque chose de plus, d’entièrement nouveau, qu’il n’avait jamais connu, mais il n’y parvenait pas : aucun effort de sa volonté ne lui permettait de reproduire l’expérience et la sensation avait finalement disparue aussi inopinément qu’elle était venue à lui.

Et le Passager était en face d’eux. Comme Virginie, Koji s’abîma un instant dans la contemplation de ce regard si particulier et quelque peu déstabilisant. Il avait craint un instant que l’explication de la formidable symétrie de l’individu fût un corps artificiel d’humanoïde et s’était tenu prêt à s’enfuir au premier signe hostile, mais le regard changeant d’Ewan lui montrait trop clairement la mutation du jeune homme pour qu’il eût vraiment de raison de douter de son identité.

Koji se prenait à rêver aux possibilités qui s’offraient à un métamorphe et il s’interrogeait sur l’étendue du pouvoir d’Ewan. Ce visage qui était le sien et qu’il leur présentait, à quel point se l’était-il approprié ? Etait-ce une sorte de déguisement, ou bien ne pouvait-il changer que de petites choses et leur dévoilait-il ce qui était vraiment lui ? Quelle sensation étrange ce devait être de se regarder dans les miroirs sans jamais vraiment se reconnaître !

Ces rêveries ne l’empêchèrent pas de remarquer, comme Virginie, l’insistance qu’avait le Passager à l’observer et Koji qui, pour sa part, ne se souvenait pas l’avoir jamais vu, ce qui impliquait qu’il ne l’avait en effet jamais vu, ne pouvait s’expliquer cet air méfiant ; certes, son visage pouvait être connu de qui suivait un peu, ou l’actualité scientifique, ou l’actualité financière, mais Koji connaissait de près et de loin le visage de tous les scientifiques dont il avait brisé les théories et de tous les spéculateurs qu’il avait coiffé au poteau et il était certain qu’Ewan, ne comptant pas parmi eux, n’avait pas de raison particulière de s’opposer à lui.

Mais tout cela tenait probablement à l’atmosphère particulière de ce genre de rendez-vous et Koji ne doutait pas que, le temps aidant, le Passager apprendrait à lui faire confiance et que tous les deux entretiendraient une liaison follement passionnée. Car Ewan était tout de même très beau. De sorte que Koji était bien plutôt occupé à s’absorber dans une contemplation béate, pleine de songes sur les possibilités exquises des métamorphoses, qu’à prêter attention à la transaction qui se préparait.

Il ne remarqua pas la tension qui s’empara soudainement de Virginie et il fallut les exclamations peu bienveillantes de leurs assaillants pour le tirer de ses méditations esthétiques ; son esprit n’eût pas besoin d’un long moment pour récupérer toutes ses facultés et rejeter à des temps plus propices ses rêves de folles idylles avec une chair délicieusement variable.

Les trois jeunes gens partirent en courant, les hommes de sécurité à leur trousse ; une fois de plus, Koji se félicitait de prendre soin de sa santé et de veiller à ses entraînements réguliers, et remerciait sa vanité de lui fournir les moyens de se tirer de ces situations délicates. Naturellement, cela ne suffisait pas à soutenir le rythme surhumain de Virginie, mais, et cela le vexait un peu, ne suffisait pas non plus à le maintenir à la hauteur de leur nouveau comparse.

Ils parvinrent tous sans encombre, néanmoins, dans la voiture qui démarra. Koji avait cédé sa place à l’avant au Passager, bien conscient que c’était une affaire qui le concernait surtout, que Virginie et lui avaient peut-être l’habitude de ce genre de choses, ou bien, à défaut, des protocoles à suivre, et que ce n’était pas le moment d’interférer dans la situation.

Le jeune homme laissa donc Virginie et Ewan régler les détails de leur fuite, en écoutant d’une oreille la conversation à bâtons rompus que la jeune femme avait avec un mystérieux interlocuteur téléphonique, et se tourna sur la banquette arrière, pour observer, par le pare-brise, les rues qui défilaient derrière eux à toute vitesse, mesurant la distance qui s’établissait entre eux et les gardes.

Mais un mot prononcé par la jeune femme jeta soudainement une lumière toute nouvelle sur les circonstances qui les faisaient se rencontrer : Duvallier. C’était un laboratoire que Koji connaissait bien pour y avoir investi une partie de son argent. Dès que son pouvoir s’était suffisamment développé pour lui permettre de maîtriser, sans y consacrer trop de temps, les aléas des spéculations financières, il s’était employé à s’ouvrir des portes dans certaines industries sensibles, afin de mettre un frein à certaines initiatives dangereuses et de s’assurer de quelques protections.

Le métis détourna son regard du pare-brise et se pencha en avant, pour passer la tête entre les deux sièges.


« Ce sont des dossiers de chez Duvallier, donc. »

Il entreprit de répondre à la question que l’interlocuteur de Virginie avait laissé en suspens d’une manière qui fût propre à dissiper la méfiance du Passager.

« Duvallier est un groupe pharmaceutique qui s’est étendu ces dernières années et qui commence à s’intéresser de très près au phénomène mutant. J’ai investi un peu d’argent de ce côté-là, pour pouvoir garder un œil sur la progression de leurs recherches et ralentir certaines décisions. Mais comme j’essaye de rester discret, je crains que mon influence ne soit un peu limitée. »

Un coup de volant un peu brusque le renvoya dans la banquette arrière. La course-poursuite n’améliorait pas la douceur de la conduite de son amie.
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Ewan Ramsay

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MessageSujet: Re: [RP] Appuyer sur pause [RP] Appuyer sur pause EmptyJeu 24 Nov 2011 - 23:11

Age apparent : un peu plus d’une vingtaine d’années. Taille : Un peu plus d’un mètre quatre-vingt. Silhouette : Athlétique. Peau : Claire. Cheveux : Noirs. Yeux (en théorie) : marron sombre. Vêtements de cambrioleur : pantalon de toile noir, chaussures d’escalade noires, tee-shirt et blouson noir, gants de cuir noir.

Plus les secondes passées, plus Ewan sentait se développer en lui l’intime conviction que cette mission était frappée en quelque manière du sceau des destinées malchanceuses et il désespérait de la voir jamais s’améliorer : des hommes à ses trousses, sa vie entre les mains d’inconnus et une conductrice furieuse ne présageaient pas heureusement de l’avenir.

Mais Ewan n’était pas du genre à s’appesantir sur les aléas de l’existence, à méditer la métaphysique de la Fortune, à sonder les profondeurs des prédestinations : il y avait les obstacles, ceux que l’on pouvait démolir, ceux qu’il fallait contourner. Composer avec les murs et les escaliers dérobés : l’existence. Compter sur les airbags de la voiture, compter sur les réflexes de Virginie, compter sur la loyauté de Koji : parce que c’était la seule chose à faire.

Koji cependant ne lui plaisait guère. Ewan avait une méfiance instinctive pour les gens qui parlaient très bien et, parmi cette vaste catégorie de la population, pour ceux qui avaient manifestement de l’argent. Les explications de Koji, sans doute destinées à le rassurer, ne faisaient que cultiver ses soupçons. Après tout, était-il possible que l’argent ne corrompît pas ? Pouvait-on investir dans une entreprise pour des raisons aussi étranges que celles qu’alléguait ce quasi inconnu ? Qui avait autant de ressources à peine et autant de bons sentiments ?

Les crissements des pneus, les brusques coups de volant, les coups de fils paniqués suffirent à distraire Ewan de ces réflexions suspicieuses et à le jeter à nouveau dans le moment présent. Il fallait assurer la sécurité des dossiers. Trouver une planque. Se défaire des poursuivants. Tant et de si pressantes nécessités manquèrent de le submerger.

L’habitude, l’entraînement, l’adrénaline aussi, reprirent le dessus. Il se pencha une seconde au-dessus du tableau de bord pour considérer le paysage urbain, repérer les quartiers de maison, calculer machinalement le chemin le plus court à la retraite la plus proche. Pendant qu’il observait la ville, dans ses yeux ne cessaient de tournoyer les couleurs les plus diverses.


« Alister Street. Il y a une ruelle derrière Alister Street, un escalier contre la façade et sous les toits, on a une planque. Là-bas, c’est sûr. C’est à quatre pâtés de maison. »

Mais un asile leur était entièrement inutile s’ils ne se débarrassaient pas préalablement de leurs poursuivants ; la voiture noire derrière eux continuait à les suivre et il y avait peu d’apparence que le véhicule de Virginie, aussi volontaire fût-il, pût jamais distancer un engin aussi puissant — la conduite erratique de la jeune femme, des détours dans les ruelles mal répertoriées, seraient déjà des avantages plus certains.

Bien sûr, ils pouvaient toujours attendre que le Contrepoison créât la fausse piste que Virginie avait si instamment requise ; mais, pour l’heure, la confiance d’Ewan en l’efficacité de l’organisation centrale du journal s’était un peu effritée et il était persuadé que le plus sûr était encore de s’en tenir à leurs propres moyens. Comme à son habitude, il se promettait intérieurement de ne plus se laisser embarquer dans ce genre d’aventures, sans ignorer que deux jours plus tard, il accepterait probablement de semblables missions.

Le métamorphe fouilla dans son sac, en sortit une arme à plasma qui paraissait bien plutôt avoir été bricolée avec des pièces récupérées d’une décharge qu’être sortie d’une usine d’armement : c’était à se demander par quel miracle mécanique les différentes parties de l’engin tenaient encore ensemble et qu’Ewan pût espérer en faire le moindre usage paraissait tenir de la folie.

Le Passager avait l’air pourtant parfaitement convaincu de l’utilité de son objet et de ne pas songer une seule seconde qu’il pût exploser dans l’habitacle et causer la mort des deux passagers, laissant la conductrice super-résistante aux prises avec les agents de sécurité. Pire encore : il n’avait pas l’air de douter qu’il fût possible de s’en servir dans une voiture lancée à pleine vitesse contre une autre voiture à la trajectoire non moins indécise.

Car Ewan avait ouvert la vitre de la portière à côté de lui et s’était penché à l’extérieur, arme au poing, visant en fermant un œil la voiture qui les poursuivait. Il ne tirait pas cependant : il y avait dans son arme de fortune à peine de quoi fournir un seul tire — c’était un quitte ou double et il s’agissait de ne pas rater la cible.

Or, s’il avait l’air parfaitement sûr de lui, des signes non-équivoques trahissaient son anxiété : ses cheveux noirs venaient brutalement d’emboîter le pas à ses yeux et, depuis quelques secondes, des mèches blondes, blanches, grises et parfois rousses se mêlaient à la couleur originelle, pour disparaître aussitôt, revenir en d’autres endroits et offrir un spectacle dont la beauté surréaliste eût été charmante si la situation n’avait été aussi pressante.

Après de nouvelles secondes d’hésitation qui durent paraître des éternités, et comme les passagers de l’autre voiture, ayant considéré l’intention du jeune homme, avaient ouvert également leurs fenêtres et s’apprêtaient à tirer à de même contre ceux qu’ils poursuivaient, Ewan pressa finalement la gâchette — et rien ne se produisit.

En tout, la boule d’énergie bleutée censée sortir de l’engin, elle, ne se produisit pas. Mais la pression n’avait pas été entièrement infructueuse : l’arme elle-même crépitait, grinçait, bref, se préparait à exploser entre les mains d’Ewan. Le Passager leva vers le ciel des yeux d’un bleu métallique et d’un noir profond, secoua vivement le revolver et, cédant à l’exaspération, saisit l’arme par le canon et la jeta dans les roues des poursuivants.

Une fois rentré dans la voiture, il souffla d’un air un peu nerveux :


« Là, faudrait tourner. N’importe où. Mais vite. »

A peine le véhicule s’était-il engagé dans un chemin de traverse que, derrière eux, dans la rue principale, une violente explosion se fit entendre, bientôt suivie d’un fracas de ferraille : le revolver avait explosé sous la voiture des agents de sécurité et avait propulsé le véhicule contre un lampadaire. Si les passagers avaient survécu, ils n’étaient guère en état de reprendre la poursuite.

Ewan poussa un soupir de soulagement et s’installa, cette fois plus confortablement, dans son siège ; la plus grande part de l’inquiétude était passée : ses cheveux prenaient lentement une teinte uniformément blonde, ses yeux se fondaient doucement dans un vert forestier et, progressivement, sa respiration se faisait plus calme.

Il n’y avait plus qu’à atteindre la planque et à y attendre la nuit, que les autres équipes de sécurité cessassent de quadriller le quartier, pour profiter au petit matin de la foule des employés de bureau qui se répandrait dans la rue et se disperser, transporter les documents en lieu sûr et retourner chacun à sa vie.

Leur retraite n’était plus qu’à une ou deux minutes en voiture. Ewan avait appuyé sa tête sur le dossier du siège et, d’un regard un peu las et songeur, il regardait les immeubles défiler par les vitres, ne songeant à rien de précis, goûtant ce calme salvateur et épuisant d’après la tempête, quand l’esprit, dépourvu des préoccupations pressantes qui l’avaient tenu jusque là dans la plus grande alerte, retrouve une quiétude dépeuplée et comme attristante.



Dernière édition par Ewan Ramsay le Sam 26 Nov 2011 - 17:10, édité 2 fois
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Virginie Parish

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Virginie Parish

Alias : Résilience
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MessageSujet: Re: [RP] Appuyer sur pause [RP] Appuyer sur pause EmptySam 26 Nov 2011 - 11:25


Virginie percevait, de façon indistincte, la réserve du passager avant. Elle savait que Koji provoquait souvent ce genre de réserve chez les autres. L’intelligence était une arme probablement plus dangereuse, qu’une bombe, où des poursuivants. Parce qu’elle pouvait planifier des dégâts et manipuler les événements à son avantage. Mais ce n’était pas le moment de défendre le mutant d’une simple suspicion défensive. Koji n’aurait pas du être là, elle l’avait dit, seul le hasard était responsable de cette rencontre.

Certains faisaient de la veille informative pour le Contrepoison. Grâce à de l’espionnage sur le terrain et sur internet, ils pouvaient surveiller les puissances financières mondiales, et justement prévenir ce genre de diversification d’activité. Virginie n’était pas tenue informée de toutes ces choses là. Elle était une petite main. Cependant si elle avait travaillé pour un journal pendant plus d’un an c’était pour apprendre à chercher. Il lui faudrait revoir sa méthode d’investigation très vite. Car la mutation était le domaine le plus porteur.

-« D’accord. »

Elle pensait immédiatement à l'EP. Ce projet se développait, dans l’ombre, depuis presque un an. A voir l’inquiétude qu’il provoquait chez les rebelles scientifiques, c’était un projet qui ne pouvait pas voir le jour. Virginie avait voulu en parler avec la généticienne de l’Institut ou même avec Koji. Mais ces sujets étaient encore plus confidentiels que l’existence de Résilience.

Alister Street se plaçait rapidement sur la carte personnelle de la mutante. Elle choisissait la trajectoire, la plus compliquée à suivre, quitte à rallonger un peu la poursuite. Depuis qu’elle était entrée dans la résistance elle avait découvert tous les dessous de Londres. Cette belle ville où elle avait grandi était à présent, un ensemble de points chauds, de lieux de rendez-vous et de cachettes. Le monde changeait pour les yeux bleus de Virginie. Elle ne pouvait plus, se contenter de voir les devantures de magasin, mais les cataloguait selon leur propriétaire et leur système de surveillance.

-« Avant, on doit les semer. » Ses mains tenaient fermant le volant. Elle aurait put conduire une voiture de courses. D’ailleurs cette idée lui avait déjà traversé l’esprit lors de rêves fantasques. -« Finalement je vais peut-être investir dans un nouveau moteur. » Une remarque plus adressée pour son ami. Cette voiture la mettait à chaque fois dans des situations délicates. Virginie devait se faire une raison et se résoudre à acheter du matériel adéquat. S’ils s’en sortaient. Elle demanderait conseil à Koji.

Son ouïe lui permettait d suivre tout ce qui se passait autour du véhicule. Elle n’eu pas le temps de voir l’arme bricolée du Passeur. C’était peut-être mieux. Ses yeux guettaient le reflet de la voiture noire dans le rétroviseur. Elle repensait à la fuite de Seattle. Chaque mission tournait à la catastrophe. Etait-elle responsable de cela ? Tony allait être furax. Parish avait été repérée lors de plusieurs interventions de sauvetage. Sa mutation était connue. Son appartenance à la Liberty Corporation également. Quant à sa participation à la rébellion ce n’était plus qu’une question de temps. L’époque de l’adolescente cachée et invisible était belle et bien révolue.

Elle obéissait automatiquement et braquait pour virer à droite. Le bruit de l’explosion la fit grincer des dents. Le son se répercutait dans sa boîte crânienne un peu comme dans l’ Arizona. Question discrétion ils avaient tout faux. La Cadillac filait dans un dédale de petites rues. Ils n’étaient pas sortis d’affaire. Cet « accident » allait attirer l’attention.

-« Bien joué. »

La voix était douce, en contraste complet, avec la tentions qui palpitait dans son regard. Elle évaluait d’or et déjà les conséquences de cette affaire. Ses yeux cherchaient ceux de Koji dans le miroir. Elle était inquiète, comme elle était inquiète pour Artie, ou June. C’était quelque chose de quasi viscérale. Ils étaient sa famille. Tout dans ses yeux criait des excuses sincères. A force d’être engagée dans une lutte Virginie y entrainait une à une les personnes les plus chère à son cœur. Ce n’était pas bien.

La ruelle était plongée dans l’obscurité. La conductrice coupait le contacte et dans la même impulsion ouvrait sa porte pour sortir et aller vers le coffre. La clé magnétique était fatiguée mais lui livra le contenu. En premier elle sortait une un chiffre aimanté qu’elle mit à la place d’un autre sur la plaque d’immatriculation. La mutante se saisissait ensuite une sacoche, d’une trousse de secours et d’un sac de supermarché bourré. A force de se retrouver coincée elle avait apprit à s’organiser un minimum.

Elle laissait Le Passager ouvrir le chemin. Il était le plus à même de les guider. Elle restait derrière Koji pour veiller sur leurs arrières. Cette planque était de taille raisonnable. Il y a avait tout ce qui donnait un confort minimal. Virginie déposait les sacs dans un coin avant d’aller vérifier chaque porte et chaque fenêtre. Tout avait l’air calme. Ses sens la rassuraient un peu. C’était déjà ça. La faim qui s’éveillait était le signe qu’elle devait encore travailler sur son self-control.

Elle tournait sur elle-même à la recherche d’une prise d’électricité. La sacoche contenait un deuxième ordinateur portable, dans lequel elle avait investit, après avoir aidé Christopher. Elle s’asseyait à même le sol dos au mur le PC sur ses genoux. Le réseau était bon. Ses doigts fins tapaient une suite de mot de passe avec la rapidité de l’automatisme. Au bout de quelques secondes une fenêtre vidéo s’ouvrait sur l’écran.


« Aucune filature jusqu’ici ?
-« Normalement non. »
« Tu dois en être sûre. »
-« Je sais oui… Je suis désolée… To »
« Inutile de revenir sur ce qui est fait. »
-« Ils ont un véhicule HS. Ça va attirer l’attention. »
« Autre chose ? »
-« Non… »
« On est entrain de faire croire que vous avez fuit vers Southend. Pas un mouvement avant demain soir. »
-« Oui. »
« Terminé. »


Virginie refermait l’ordinateur et le posait sur le sol. Ce ne fut qu’à ce moment là que ses muscles se détendaient un peu. Ses mains repoussaient ses cheveux en arrière contre son crâne. Elle avait quand même réussi à se tenir tranquille pendant tout un mois. C’était déjà un miracle. Son attention se portait vers Koji. Elle ne savait même pas par où commencer. Il n’était pas idiot ou naïf. Il devait se douter de quelque chose depuis le temps. La jolie blonde se rapprochait de lui. Elle avait un sourire mal à l’aise. Une main se posait délicatement sur le bras du jeune prodige.

-« Je ne voulais pas te mêler à ça. Je te jure que je fais tout pour que ça n’arrive pas. Je suis vraiment désolée. Je ne savais pas comment en parler sans trahir ma promesse. Et… enfin je pensais à une façon plus … tranquille d’aborder ce sujet. Est-ce que ça va aller ? »

En fin de compte c’était ça l’important.
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Koji Ashton

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MessageSujet: Re: [RP] Appuyer sur pause [RP] Appuyer sur pause EmptySam 26 Nov 2011 - 17:09

Pour une fois dans sa vie, Koji partageait exactement les mêmes préoccupations que celles des personnes qui l’entouraient : comme Virginie et Ewan, il jetait sur la voiture qui les poursuivait des coups d’œil circonspects, avant de reporter son attention droit devant, histoire de prévoir le moment où la conduite de son amie les projetterait contre un mur, ou sur Ewan, qui produisait hors de son sac un armement peu fait pour rassurer.

Dans son esprit aussi, la carte de Londres s’était développée. Bien sûr, elle n’avait rien à voir avec celle de Virginie : ce que l’esprit de Koji lui fournissait, c’était une carte plus précise que toutes les cartes réellement existantes, une carte en trois dimensions, où se reportait leur position passée, présente et à venir, celle de leurs poursuivants, de multiples éventualités, tout un monde de possibilité.

Ces représentations devaient être satisfaisantes, car Koji n’avait pas l’air très inquiet. Il avait été évasif, bien sûr, sur certains épisodes de son passé, tout en évoquant la convoitise que ses connaissances avaient suscitées et, en bien des occasions, par exemple quand l’Institut aurait pu être attaqué, il avait laissé voir que ses airs d’érudit tranquille pouvaient bien n’être qu’une façade.

Mais il y avait plus : l’inquiétude nécessaire des situations les plus dangereuses paraissait glisser sur lui comme la brise sur le roc. En cet instant comme en bien d’autres, la réalité n’était qu’une expression parmi d’autres dans un univers des possibles et Koji, qui voyait cent raisons, y compris les moins plausibles, de sortir de ce mauvais pas, traversait le monde avec flegme.

Heureusement, les soubresauts de plus en plus chaotiques de leur moyen de transport le rappelaient de seconde en seconde aux pressantes considérations de l’instant présent. Il continuait cependant à garder sa réserve et à examiner ses deux compagnons d’aventure : Virginie conduisait, Ewan s’occupait de leurs poursuivants, il ne lui restait pas grand-chose d’autre à faire.

Alors Koji méditait. Il méditait sur la remarquable habileté de Virginie, qui trahissait une certaine habitude, il méditait sur le réseau auquel elle appartenait et qui se dévoilait sous ses yeux, il méditait sur Ewan, son caractère fuyant, son air d’animal soupçonneux, Ewan qui indiquait les planques, prenait les décisions et, en somme, gouvernait pour l’heure leurs existences. Koji, comme toujours, se méfiait.

Ils virèrent à droite et la voiture derrière eux explosa. Koji, qui avait calculé l’explosion, la trajectoire de la voiture, la position probable des occupants, se tenait pour assurer que les agents de sécurité avaient survécu au choc mais que leur poursuite s’arrêterait là : avant que d’autres voitures n’arrivassent dans la zone, lui et ses camarades disposaient de quelques minutes, plus que suffisantes pour rejoindre leur retraite.

Ils ne tardèrent pas à déboucher dans une petite ruelle sombre et guère avenante, tout droit sortie semblait-il d’un film noir. Ce n’était probablement pas le genre de lieux que Koji avait beaucoup fréquenté et sa distinction, la richesse discrète mais sensible de ses vêtements, sa froideur un peu monarchique détonnaient dans le climat extrêmement populaire des lieux.

Ewan désigna une cage d’escaliers en fer qui montait le long d’une façade. Il sauta, fit descendre une échelle et, après que Virginie eut fini de récupérer ses affaires, les trois jeunes gens entreprirent l’ascension de l’immeuble, aussi discrètement qu’il était possible. De temps à autre, ils s’arrêtaient, retenaient leur souffle, guettaient les bruits en contrebas, puis reprenaient leur marche. Un étage, trois étages, six étages et enfin ils étaient arrivés.

Ils pénétrèrent par une fenêtre dans un petit appartement de trois pièces, simple, un peu austère, mais que la prévenance des intendants du réseau avait rendu propre à la fonction qu’on lui avait donnée. On pouvait y vivre à l’abri du monde quelques jours si le besoin s’en faisait sentir : il y avait de la nourriture, l’eau et l’électricité, un peu d’argent, quelques armes, du matériel de communication. On pouvait surveiller aisément les issues.

Ewan avait refermé les fenêtres et après avoir, comme Virginie, fait le tour des issues, il murmura d’une voix lasse, où l’on sentait confusément l’effet de l’adrénaline qui se dissipait, qu’il leur laissait garder les lieux pendant qu’il allait se laver et panser quelques coupures superficielles. Le jeune homme s’éclipsa, le bruit de la douche se fit entendre, Koji et Virginie demeurèrent seuls.

Le métis s’était assis sur un canapé passé d’âge qui devait être le seul confort de la pièce principale, tandis que la jeune femme prenait contact avec sa hiérarchie. Il avait observé les lieux, tracé mentalement un plan de l’immeuble et dressé quelques scénarios pour s’enfuir. Mais une précaution bien plus importante fut rapidement prise.

Pendant que Virginie offrait ses excuses à la voix mystérieuse qui s’échappait de son ordinateur, Koji sortit son téléphone portable et parcourut un répertoire qui comportait des noms prestigieux, ceux des personnes qui, un jour ou l’autre, avaient eu recours à l’aide précieuse du génie et s’estimaient désormais redevables, carnet d’adresses et réseau de relations qui formaient un des piliers de la puissance de Koji en ce monde.

Quelques secondes plus tard, il s’entretenait aimablement avec un haut gradé de la police municipale londonienne, qui était toujours reconnaissant à Monsieur Ashton des généreuses donations que ce dernier faisait régulièrement aux Orphelins de la Police de Londres. Après de premiers propos aimables et vagues, Koji affirma à son interlocuteur qu’une voiture, pour laquelle il fournit une description qui rappelait celle de Virginie, avait failli le renverser, à l’autre bout de la ville, que c’était probablement, à en juger la conduite, des gens qui fuyaient quelque crime et qu’il estimait de son devoir de citoyen d’en informer les autorités, aussi anodine que la chose pût d’abord paraître.

A la voix soudainement intéressée du policier, Koji devina que la chose commençait à se savoir, qu’on recherchait effectivement la voiture sans savoir précisément où elle était partie. Quelques formules de politesse plus tard il raccrocha, satisfait de son initiative. Il supposait par ailleurs que le laboratoire, soucieux de préserver la confidentialité de ses affaires, répugnerait à voir la police se mêler de la poursuite, que l’une et l’autre force se mettraient des bâtons dans les roues et qu’ils en tireraient tous les trois les plus grands profits.

Koji regarda Virginie qui s’approchait. Il devinait à peu près le discours qu’elle voulait lui tenir et il n’était pas besoin d’être un génie pour comprendre combien la jeune femme pouvait se sentir mal à l’aise : on l’eût été à moins et elle, surtout, était disposée à de semblables sentiments. Il l’écouta avec patience puis balaya ses excuses avec un sourire.


« Ne t’inquiète pas. Tu sais, je ne suis pas en sucre et puis… »

Il haussa les épaules.

« Je ne suis pas sans avoir l’habitude de ce genre de choses. »

Il ne s’étendait jamais sur le sujet et même Virginie n’avait que par bribes des informations sur ces questions. Elle savait que Koji était capable de se servir d’une arme et de se battre, que ces aptitudes avaient quelque chose à voir avec la protection dont le jeune homme estimait, à tort ou à raison, avoir besoin, mais il n’avait jamais été très prolixe sur les occasions qu’il avait eues de mettre en pratique ces compétences.

« Et puis, tu œuvres pour une cause et c’est une chose que je respecte. Tu sais, Virginie… Je suis fier de toi. »

Il lui adressa un nouveau sourire qui ressemblait un peu à un adoubement et, comme il allait ajouter d’autres propos, Ewan sortit de la salle de bain, en jean et en tee-shirt, les pieds nus, l’air légèrement plus jeune que lorsqu’il y était rentré, sans qu’il fût vraiment possible de déterminer si c’était une vague impression due à ses vêtements ou si son physique avait encore une fois changé.

Pendant une ou deux secondes, Koji posa sur le Passager un regard qui n’était pas exactement innocent, avant de détourner les yeux pour regarder évasivement les lames du parquet.

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Ewan Ramsay

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MessageSujet: Re: [RP] Appuyer sur pause [RP] Appuyer sur pause EmptySam 26 Nov 2011 - 17:46

Age apparent : une vingtaine d’années. Taille : Un peu plus d’un mètre quatre-vingt. Silhouette : Athlétique. Peau : Claire. Cheveux : Bonds. Yeux (en théorie) : vert clair. Vêtements décontractés: jeans, pieds nus, tee-shirt rouge.

Après l’explosion, Ewan s’était réfugié dans le silence. Il ne s’inquiétait pas pour les agents de sécurité. Sa conscience ne s’encombrait guère de ce genre de choses. La vie dans la rue avait tempéré chez lui ce genre de scrupules. Et puis, avec tout l’altruisme que la hiérarchie de l’organisation pouvait professer, accepter une mission du Contrepoison, c’était s’exposer nécessairement à ce genre de situations.

Mais c’était précisément pour ses méthodes peu conventionnelles qu’Ewan était traité avec une certaine méfiance de la part de l’organisation centrale. On faisait appel à lui quand cela s’avérait vraiment nécessaire, quand il était impossible de faire autrement, soit que personne d’autre ne se présentât à tel moment pour remplir une mission, sans qu’on eût besoin de ses aptitudes particulières, mais c’était toujours avec une sorte de réticence et de méfiance, et avec la crainte que les choses ne tournent à la catastrophe.

Ewan n’était pas un malade mental, un psychopathe amoureux des explosions et un meurtrier en puissance ; simplement l’existence, avec la banalité des bas quartiers de la capitale, lui avait appris que la vie était une vaste entreprise de prédation, qu’il fallait fuir ou triompher et, plus particulièrement, la révolution lui apparaissait comme un combat où tombaient certains soldats.

Du reste, les poursuivants n’étaient probablement pas morts. Il fallait se cacher, se faire oublier. Comme les choses n’étaient plus entre ses mains, Ewan sentait l’excitation née de l’instinct de survie s’effondrer progressivement en lui et une grande lassitude l’envahir. Il fallait cependant demeurer en alerte : rejoindre la planque pouvait n’être pas sans danger. Le jeune homme faisait tous les efforts du monde pour rester à peu près concentré.

Ils ne tardèrent pas à rejoindre Alister Street. Sortir de la voiture. Changer la plaque. Récupérer le matériel. Descendre l’échelle. Monter les escaliers. Les derniers froids de l’hiver se faisaient sentir dans le cœur de la nuit londonienne et le vent battait la façade de l’immeuble, à mesure qu’ils progressaient. Ewan montait avec une souplesse de chat qui disait assez ses talents de cambrioleur et, quoique l’escalier fût branlant, ses déplacements ne produisait pas le moindre son.

Ils arrivèrent enfin. La planque. Le jeune homme ne fut pas surpris par son austérité. Elle ressemblait à toutes les autres planques qu’il connaissait et était toujours plus confortable que la moitié des chambres miteuses dans lesquelles il avait pu dormir. Il fit le tour du propriétaire, jeta un coup d’œil par les fenêtres, considéra le vis-à-vis et se tint pour rassurer. Ils étaient sans doute tranquilles pour un petit moment.

A vrai dire, tout ce à quoi il pensait, c’était à prendre une douche. Enlever de son corps la sueur, l’adrénaline, la poussière, l’odeur du danger et de la poursuite. Couper par de l’eau chaude sa vie en deux moments : avant ce soir, après ce soir. C’était sa manière, futile sans doute, d’aller de l’avant.

Une seconde, il hésita à laisser Virginie et Koji seuls. Il faisait à peu près confiance en la jeune femme, envoyée par le Contrepoison, mais le métis était un élément inconnu de l’équation. La lassitude cependant était trop forte pour supporter encore sa méfiance et, par facilité, il supposa que si un problème se présentait, Virginie saurait bien le résoudre. Il murmura quelques vagues excuses et s’éclipsa dans la salle de bain.

Quelques secondes plus tard, il chassait les préoccupations, les contrariétés, les incidents multiples de la soirée, sous une averse d’eau chaude et des effluves de shampoing. Il avait l’impression d’être semblable à n’importe quel jeune actif qui rentrerait chez lui après une longue journée de travail et chercherait à se délasser sous une douche brûlante. Sauf que sa journée de travail était faite d’explosions et de serrures forcées.

Il s’attarda plus que de raison sous la douche puis, hors de la cabine, s’examina sous toutes les coutures. Il traquait les petites blessures, mais également les coupures qui, parfois, spontanément, apparaissaient sur sa peau. Ce soir-là, il s’en tirait plutôt bien et un ou deux pansements, prélevés d’une trousse de secours sous le lavabo, suffirent à occulter les dégâts de la nuit.

Alors vint le moment du miroir. C’était peut-être l’instant de ses journées qu’il préférait. Comme certains le matin prennent soin et plaisir à se maquiller, Ewan choisissait consciencieusement la couleur de ses yeux, de ses cheveux, son âge, la couleur de sa peau. Lentement, soigneusement, ses cheveux s’harmonisèrent dans un blond doré, son visage rajeunit de deux ou trois ans, ses yeux prirent une teinte verte, très claire. C’était comme une innocence retrouvée.

Le mutant enfila des vêtements propres, attrapa une serviette et sortit de la salle de bain en achevant de sécher ses cheveux. Il trouva Virginie la main sur le bras de Koji et s’interrogea un instant sur la nature de la relation qui unissait ses deux invités : il formait un couple atypique, s’ils étaient ensembles. Du reste, Ewan, pour l’heure, n’y accordait pas une trop grande importance.

Il posa la serviette sur une chaise, se dirigea vers un placard et en sortit une mallette qui, une fois ouverte, laissa apparaître plusieurs revolvers et des chargeurs. Il tendit une arme à Virginie et en prit une autre pour lui-même, négligeant complètement Koji, soit qu’il estimât improbable qu’un bourgeois de la haute société sût se servir d’un tel objet, soit que sa méfiance le poussât à ne pas lui confier une arme.

C’était plus probablement la seconde motivation qui avait commandé son choix puisqu’à peine eût-il posé la main sur un revolver qu’il l’arma et mit en joue Koji, avec un air déterminé.


« Bon. Trêve d’ambiguïtés. Je devais remettre un disque au Contrepoison, je me retrouve à courir les rues avec deux inconnus. Pour elle, ça va, Tony m’a prévenu. Mais toi là, tu n’as pas une tête d’agent de terrain et à vrai dire, pas franchement l’air d’une révolutionnaire. »

C’était un euphémisme : Koji avait beaucoup plus l’air de fréquenter les milieux mondains que les meetings anarchistes. Du reste, la méfiance d’Ewan était sans doute compréhensible et un agent moins tatillon que lui sur ses fréquentations n’eût sans doute pas réagi autrement. Toujours était-il que l’atmosphère du petit groupe venait encore d’empirer et la résolution avec laquelle Ewan s’était défait de leurs poursuivants montrait assez qu’il n’hésiterait pas à se servir de son revolver si la nécessité s’en faisait sentir.

Cependant, aussi décidé qu’il fût, il ne put s’empêcher d’être intérieurement déconcerté devant le manque à peu près complet de réaction de Koji, qui avait l’air à peu près aussi concerné par ces menaces que par des propos généraux sur la saison, la pluie et le beau temps. Ce fut alors que, pour la première fois, le regard noir d’intelligence inhumaine de Koji se plongea dans celui d’Ewan et le Passager comprit confusément qu’il venait de mettre le doigt dans un engrenage dangereux.


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Virginie Parish

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MessageSujet: Re: [RP] Appuyer sur pause [RP] Appuyer sur pause EmptyMar 29 Nov 2011 - 9:55

La réaction de Koji supprimait, presque tout de suite, une partie de la gêne de la jeune fille. Elle avait de la chance qu’il soit aussi compréhensif car, elle le savait, ce n’était pas le cas de tout le genre humain. Il était d’une patience d’or avec elle, comme avec le reste des pensionnaires, ou de toutes personnes qu’ils avaient croisé ensemble. Elle admirait cela. Ce ne devait pas être tout les jours facile, quand on pouvait comprendre l’univers et ses secrets, de supporter les bêtises des autres.

Il était vrai aussi que ce genre d’expérience n’était pas rare pour eux. Il suffisait de regarder ces derniers mois, pour comptabiliser le nombre anormal, de leurs mésaventures. La plus marquante étant sans aucun doute la séquestration d’Asthon le jour même de son anniversaire. Virginie y repensait souvent et se demandait où il avait trouvé le courage de faire ce qu’il avait fait. Elle était beaucoup moins sur son dos. Mais une petite partie d’elle était en alerte et surveillait un peu. Ce comportement était encore plus accentué à l’encontre d’Arthur et de Samarah.

-« Merci Koji. Je suis contente que tu sois au courant. C’est difficile de cacher des choses. Je crois que s’il n’y avait que moi, je ne ferai pas de secret jamais. Maintenant je peux en parler un petit peu. Enfin, si ça ne te dérange pas ? Je ne veux pas non plus te l’imposer bien sûr. »

Elle stoppait là ses circonvallations et lui souriait d’un air coupable. Quand elle se sentait coupable elle devenait très bavarde. Telle une enfant qui ne sait pas comment réagir devant la culpabilité et éprouve le besoin de se justifier tant et plus. Une preuve évidente qu’elle devait travailler d’avantage sa confiance en elle-même. Mais peut-être, était-elle faite pour douter, comme ces philosophes qui ne s’arrêtent jamais.

Les yeux bleus s’illuminaient d’une reconnaissance sans borne. Elle avait l’impression que sa poitrine était plus grande tant elle se gonflait. C’était un compliment que lui faisait beaucoup d’effet. Elle ne savait pas quoi répondre à des paroles aussi gentilles, et saluait l’entrée inopinée de leur allié, avec peu de soulagement. Elle aurait bafouillée et aurait mal exprimé son ressentit comme d’habitude. Sa main s’était automatiquement éloignée du mutant. Preuve, non pas de faute, mais de pudeur qu’elle avait beaucoup de mal à mâter. Même si, plusieurs progrès avaient été faits, avec Luc et seulement avec Luc.

Elle s’était redressée avec souplesse, pour observer le contenu de la mallette, dont la vue développait une moue. Sa paume se refermait sur l’arme tendue avec dégoût mais sans tremblement. Virginie avait apprit à s’en servir. Sa nuque se raidissait en voyant la cible de Passager. Elle n’aimait pas cela. Elle n’aimait pas ça du tout. Qu’il s’agisse d’une simulation n’atténuait en rien la symbolique d’un tel geste. Son corps se plaçait naturellement entre les deux garçons. Les yeux clairs étudiaient plus attentivement ce mutant aux cheveux blonds. Y avait-il entre eux un grief ?

-« C’est à cause de moi. C’est parce qu’il était avec moi quand on m’a appelé. J’ai réagi sur le vif. Il n’y a pas à s’inquiéter. Koji est quelqu’un de confiance. Je t’assure. » Il y avait dans cette dernière phrase une détermination plus palpable. Elle fixait son collègue avec inquiétude, comme si elle avait peur, qu’il ne comprenne pas le sens de ses mots. -« Il ne ferait pas de mal à un mutant. Crois-moi. » Un timide sourire appuyait son opinion. Virginie était certaine que Koji trouverait toujours une autre réponse que la violence. Il était si intelligent. Elle ne sous-estimait jamais autrui. Encore moins quand il était engagé dans un mouvement protestataire. D’une voix plus discrète elle demandait tout doucement. -« Tu ne voudrais pas poser ça ? Il n’y a pas d’ennemi ici. » Pour lui démontrer la véracité de son propos la jeune fille reposait délicatement celle qu’elle tenait sur la table.

Elle voyait bien qu’une joute oculaire venait de commencer. Ce n’était jamais une bonne chose. Jamais. -« Si vous commencez à vous défier comme ça, vous réduisez nos chances, de nous en sortir. »

Virginie avait bien l’intention d’arranger les choses mais il lui fallait, à défaut de soutient, un terrain neutre. Elle n’était pas aussi innocente qu’avant et savait plus ou moins ce que son ami pouvait dire d’un seul regard. Avec quelqu’un d’aussi réactif qu’Ewan les choses pouvaient trop vite dégénérer. Elle jetait un coup d’œil à sa montre. Il était à peine vingt-trois heures, la nuit, risquait de leur paraître longue. Elle les regardait tour à tour et dans une tentative d’apaisement lança la première idée qui passait.

-« Je ne sais pas vous. Mais moi j’ai faim. On a bien mérité un peu de réconfort après une course poursuite comme celle-là ! » Parish n’avait pas besoin de manger mais elle en avait envie. D’un pas leste elle passait dans la pièce adjacente. Les placards étaient pleins pour la plupart. Ce n’était ceci dit qu’une collection de boîtes de conserve et de surgelé. Elle retournait dans la pièce commune avec un menu dans chaque main. -« Patate saucisse … ou Chili ? »

Tandis qu’elle s’activait devant la casserole son cellulaire se mit à sonner. C’était un morceau de jazz. -« Salut Léa. Oh… non je suis désolée finalement je découche. » Un sourire se glissait dans sa voix. -« Non Luc n’est pas encore en ville. » Le show n’avait lieu que dans trois semaines il faudrait attendre jusque là. -« Je suis sur le terrain. » Un code un peu gros pour signifier qu’elles ne pouvaient pas en discuter même sur cette ligne de téléphone. Virginie posait alors les trois mêmes questions. Comment allait June et son bébé, comment allait Arthi, et comment allait Samarah. Elle avait arrêté de faire de même pour Gaël qui semblait être retourné dans un monde hors de leur portée. -« Dis Léa… je n’ai pas les exos d’histoire avec moi. Tu peux me les envoyer ? Oui j’ai le net. Merci ! » Virginie reposait une grosse cuillère. Son regard se concentrait sur l’imperfection du bois. -« Je ne sais pas encore. Mais je vais manquer les prochains cours. Je te tiens au courant. … oui je sais. » A la guerre comme à la guerre était son nouveau dicton. Elle souhaitait bonne nuit à sa complice raccrochait avant de partir à la recherche du sel.

Telle une serveuse expérimentée, la jeune mutante apparaissait, avec le diner de leur petite compagnie. Elle installait le tout avec bonne humeur. L’odeur de cette nourriture lui mettait le baume au cœur. Cette petite conversation venait de faire germer une idée dans son esprit. Certes ce n’était pas à elle de « recruter » pour l’Institut. Cependant ce garçon était encore jeune. Il avait peut-être envie d’avoir un endroit tranquille où se poser. Ça ne coûtait rien d’en parler. Et puis comme cela il prendrait conscience que Koji était du bon côté.

-« Est-ce que tu connais le Nouvel Institut ? »

Virginie attrapait son sac de cours et en sortait une carte étudiante pour lui montrer le logo de l’établissement. C’était une façon comme une autre de mettre tout ce temps à profit.
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Koji Ashton

Type Gamma

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MessageSujet: Re: [RP] Appuyer sur pause [RP] Appuyer sur pause EmptyMar 29 Nov 2011 - 16:55

Koji peut-être n’était pas tout à fait conscient de l’impression qu’il pouvait faire sur autrui : sa propre personnalité lui semblait parfois si fuyante, si complètement perdue dans les considérations diverses qui, à chaque fraction de seconde, multipliaient son esprit, qu’il imaginait difficilement que tous les êtres autour de lui se faisaient une idée de ce qu’il était, de son caractère, se disaient : « c’est bien Koji », avec plus ou moins de sympathie, de mépris, d’agacement, d’émotions diverses, sans doute, mais simples et humaines.

Ce n’était pourtant que dans son regard porté sur lui, dans le sens que prenait l’histoire de sa vie à l’intérieur d’une vie voisine, dans le jugement, défavorable ou non, de ses semblables, qu’il parvenait, parfois difficilement, à ressaisir la complétude de son être et à ne pas sombrer dans la profonde folie qui était, depuis de nombreuses années déjà, l’horizon de son pouvoir.

Mais que cela lui fût nécessaire n’impliquait certes pas que la chose fût aisée et il avait besoin d’efforts d’imagination considérables pour se représenter ce qu’il était dans un autre esprit, ce que Virginie, par exemple, voyait lorsqu’elle posait les yeux sur lui, ce à quoi elle songeait.

Sans doute ce besoin nécessaire et pourtant presque jamais complètement satisfait était-il à la source de sa vie amoureuse frénétique, des conquêtes multipliées et presque aussitôt abandonnées, dans les bras desquelles il recherchait désespérément l’assurance d’être un être différent du monde dont il voyait si bien les causes et les conséquences, dont il comprenait si bien comment il lui appartenait, qu’il ne s’en distinguait presque plus.

Ainsi la méfiance instinctive d’Ewan lui paraissait-elle un peu curieuse et, pour ainsi dire, presque formelle : Koji avait l’impression de se retrouver dans un film et que leur nouveau camarade remplissait complaisamment un rôle, récitait un texte qu’on attendait de lui, mais qui n’avait, au fond, pas de véritable consistance, pas d’application et, en somme, presque pas de signification.

Sans doute Koji pouvait-il se représenter intellectuellement les raisons qui poussaient Ewan à agir de la sorte et sans doute pouvait-il reconstruire au jeune homme une biographie qui rendît cohérente son comportement : une frustration sociale, un entraînement, une vie qui disposait à la méfiance, les exigences du métier. De là, il pouvait supposer sa propre apparence, celle d’un bourgeois, d’un étranger, d’un ennemi donc. Mais tout cela avait l’abstraction des concepts sans sentiment.

Il cherchait à comprendre, donc. Pour cela, il plongeait son regard dans celui d’Ewan — un regard noir, profond, d’une intelligence démoniaque, dont il était impossible de sortir tout à fait indemne, tant il était sensible que rien ne lui échappait, qu’un plissement de la paupière, une inclination de la tête, inscrits dans un système plus vaste, seraient interprétés. Ainsi le regard de Koji était-il parfois une violence silencieuse et froide — insensible comme une divinité lointaine à laquelle il est impossible de jamais échapper.

Et Koji ne se pressait pas pour répondre, ce qui achevait d’alourdir l’atmosphère. Tout être à peu près normalement constitué, convaincu du caractère pressant de sa propre mort quand il était menacé par l’arme d’un individu dont il y avait toutes les raisons de soupçonner l’instabilité, se serait empressé de fournir les explications les plus convaincantes possibles ; mais Koji, qui, envisageant ce scénario parmi des milliers d’autres, doutait fondamentalement de l’urgence de la situation, faisait paraître avec toute sa concentration un air de nonchalance distanciée qui pouvait sonner comme une menace.

Heureusement Virginie avait-elle un peu plus de présence d’esprit et se lançait-elle dans les explications très pratiques auxquelles le métis ne semblait pas décider, ou même seulement en mesure, de pourvoir. Peut-être supposait-il simplement que, fournies par lui, elles n’auraient eu, aux yeux d’Ewan, à peu près aucune valeur : Virginie était entre deux l’arbitre et la source de la seule vérité.

Une fois la situation vaguement désamorcée, la jeune femme les abandonna pour inspecter les placards. Lentement, le regard de Koji se détacha de celui d’Ewan, dans lequel il s’était attardé plus que nécessaire, pour se poser sur les armes à feu. On ne lui en avait pas proposé. Il n’était pourtant pas celui des trois qui sût le moins s’en servir — mais il supposa qu’aussi sincères qu’avaient été les explications de Virginie, il était probablement peu prudent de s’autoriser à en prendre une.

Il finit par hausser les épaules, se lever et se diriger vers une fenêtre. Elles étaient voilées d’épais rideaux noirs, afin que personne ne pût savoir, au dehors, si la lumière dans la planque était allumée ou non, si quelqu’un était là : discrétion obligeait. Mais Koji se souciait pas d’observer la rue. Il plissa les yeux et se mit à considérer, avec une grande attention, les rideaux eux-mêmes.

Il cherchait à en déterminer le poids. Au bout de quelques secondes, une mesure très précise s’inscrivit dans son esprit, comme une évidence. Le jeune homme détourna le regard et le porta sur la pièce, entreprenant d’évaluer mentalement la distance qui séparait la table du canapé. A nouveau, en peu de temps, un chiffre exact s’imposa à lui. Il fit d’autres essais avec de semblables résultats.

Cette dimension de son pouvoir lui était toute nouvelle. Il l’avait sentie confusément éclore ces dernières semaines et, depuis un ou deux jours, en ressentait ponctuellement les effets très concrets, comme de soudaines transformations au cours desquelles le monde se chiffrait intérieurement, puis revenait à la normale ; il tentait à présent de provoquer volontairement le phénomène.

Il ne voyait que trop bien l’avantage qu’il pouvait tirer de ce développement, lui qui possédait des capacités calculatoires inégalées. A tout autre, un tel pouvoir eût été à peu près inutile, mais lui pouvait combiner ces données pour prédire ou agir. Un sentiment de muette exaltation grandit en lui.

Patates saucisses ou chili. Koji se tira de ses pensées pour observer avec une perplexité inégalée les deux boites de conserve qui constituaient l’alternative ainsi décrite. Lui qui était habitué à la gastronomie trouvait le choix un peu rude. Oh, bien sûr, il avait vécu à la dure parfois, mais il préférait ne pas trop renouveler l’expérience.

Il haussa les épaules pour ne pas répondre : le choléra puis, en continuant à tourner dans la pièce, il prêta une oreille un peu indiscrète à la conversation téléphonique de Virginie. Léa. June. Le bébé. Arthur. Samarah. Il pensa à Gaël, ravala ses sentiments et s’empressa de tourner son esprit vers d’autres horizons. Enfin, il était l’heure de manger.

Koji s’assit à la table branlante qui occupait la pièce, avec l’impression de se retrouver à la cantine ou dans une auberge de seconde zone en pleine Géorgie. Il contempla son assiette avec un air peu convaincu et fit tourner évasivement sa fourchette dans la nourriture qui produisait un bruit peu ragoûtant : comme souvent, il donnait l’impression d’être un jeune homme à peine sorti de l’enfance.

Il avait faim cependant et le tour que prenait la conversation, la question de Virginie, dont il percevait fort bien les intentions, l’attention qu’il reporta sur Ewan (et sur son remarquable profil), l’occupèrent assez pour qu’il ne songeât plus exactement à ce qu’il mangeait.

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Ewan Ramsay

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Ewan Ramsay

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MessageSujet: Re: [RP] Appuyer sur pause [RP] Appuyer sur pause EmptyMar 29 Nov 2011 - 17:24

Age apparent : une vingtaine d’années. Taille : Un peu plus d’un mètre quatre-vingt. Silhouette : Athlétique. Peau : Claire. Cheveux : Bonds. Yeux (en théorie) : vert clair. Vêtements décontractés: jeans, pieds nus, tee-shirt rouge.

Ewan fut un peu surpris que Virginie s’interposa entre son arme et sa cible. Dans le milieu où il avait grandi (car il ne considérait pas avoir grandi ailleurs que dans la rue), personne n’eût fait cela personne, si bien qu’il semblait à Ewan que le monde entier vivait dans un égoïsme généralisé — c’était pour cela, d’ailleurs, que la méfiance lui paraissait si nécessaire.

Cette attitude de la jeune femme produisait à elle seule assez d’effet pour qu’il songeât sérieusement à baisser son arme, si bien que les explications de la mutante trouvèrent dans son esprit un terrain tout disposé à les accueillir. Du reste, elles étaient parfaitement plausibles. C’était une situation d’urgence, après tout, pour elle comme pour lui, et il avait fallu faire avec les moyens du bord.

Du reste Ewan, comme beaucoup de gens, lorsqu’il regardait Koji, lorsqu’il le voyait si délicat, si fragile, ne pouvait guère imaginer très longtemps que le jeune homme présentât le moindre danger du monde. Il commettait en cela une grave erreur qui, heureusement, ne prêtait pas pour lui aux mêmes conséquences que pour les ennemis du scientifique.

Enfin, le nom de Koji, qui n’était pas habituelle en Grande-Bretagne, résonnait dans l’esprit d’Ewan avec une vague familiarité et, quelque connaissance inconsciente, soit de l’activité scientifique du jeune homme dont il avait pu avoir vent dans les journaux, soit de son philanthropisme, soit de ce qui pouvait s’en dire dans les milieux politiques, le disposait instinctivement à prêter foi à Virginie et à lui accorder sa confiance.

Ewan n’était que trop content de pouvoir changer de sentiment et de retrouver, dans la planque, une sorte de foyer, un vrai refuge, qu’une confrontation silencieuse de plusieurs heures eût rendu très inconfortable. Il était un peu gêné de sa méfiance : il avait l’air un peu intimidé et coupable d’un enfant qui observe chez d’autres un bonheur auquel il n’a jamais eu droit, l’évidence d’un cadeau de Noël ou d’une étreinte amicale et, au fond de lui, il se sentait un peu honteux, comme s’il était responsable, et non les vicissitudes de l’existence, de son isolement et de ses profondes blessures.

Aussi, après avoir posé son revolver, quand Koji eût quitté le canapé, s’y lova-t-il avec un air las et décontenancé. Il songeait que, même dans la lutte, il n’avait jamais trouvé la fraternité de laquelle beaucoup de militants tiraient un sentiment de sécurité, car il s’était toujours comporté en franc-tireur. Il était vrai aussi que la hiérarchie du Contrepoison, qui n’avait pas en lui une confiance illimitée, ne faisait guère d’efforts pour l’introduire dans les réseaux plus continuels.

Du coin de l’œil, il observait Koji aller et venir, sans pouvoir comprendre pour quelle raison le métis observait tous les objets avec une telle insistance. Il songea soudainement que lui comme Virginie pouvait être un mutant et cette idée fit en lui une forte impression car, quoiqu’il fût un mutant lui-même, quoiqu’il travaillât pour le Contrepoison, il n’avait guère l’occasion de croiser beaucoup de ses semblables.

Comme bien des personnes, il essaya de démêler, en observant ses deux camarades, ce que pouvaient être leurs pouvoirs. Intuitivement, il attribuait à Koji des facultés mentales, dont il espérait profondément qu’elles ne fussent pas d’ordre télépathique car, quoiqu’il n’eût pas de pensées très compromettantes, la perspective de les communiquer ne l’enchantait guère.

Quant à Virginie, il était très loin de la voir comme un tank. Avec son air de grâce inconsciente, la jeune fille lui inspirait des méditations un peu naïves : il la voyait guérisseuse ou dissimulant des ailes secrètes. Il se demandait si, en société, la question pouvait se poser, ou si « quelle est ta mutation ? », rentrait dans la série de « tu votes à gauche ? tu gagnes combien ? tu préfères les garçons ou les filles ? »

Ces pensées le préoccupaient entièrement et, contrairement à Koji, il n’avait pas la faculté de courir plusieurs lièvres intellectuels à la fois, de sorte que lorsque Virginie les interrogea sur leurs désirs culinaires, il manqua de sursauter. Levant des yeux coupables (parce qu’il songeait désormais qu’elle pouvait peut-être savoir qu’il était en train de les épier), il observa tour à tour les deux boîtes de conserva et, avec beaucoup plus de conviction et de bonne volonté que son camarade masculin, répondit :


« Chili. »

Une seconde plus tard, avec un réflexe d’ours qu’on ramène à la civilisation, il ajouta :

« S’il te plait. »

Il se rendit soudainement compte qu’il ne connaissait pas son nom. L’autre s’appelait Koji. D’où venaient-ils ? Pourquoi étaient-ils ensemble ? Quelles étaient leurs motivations ? Ewan avait toujours songé que le Contrepoison était une réunion de gens semblables à lui, de marginaux complets, et il n’avait jamais vraiment imaginé (sans doute parce qu’il n’en avait jamais fait l’effort), qu’il pût y avoir dans les rangs de l’organisation des jeunes gens pleins de bonnes manières et d’élégance.

A l’inverse de Koji, Ewan fit son possible pour ne pas espionner la conversation de la jeune femme. Il observait le génie. Que devait-il penser de lui maintenant ? Sans doute était-il en train de se dire qu’il était un fou sanguinaire, un agent incompétent de surcroît, incapable de voler un document sans faire de vague. Un individu grossier et peu fréquentable. Une nouvelle vague de honte saisit Ewan et ses yeux furent traversées de ce qui semblait être un flot d’encre noire.

Ils se mirent à table. Ewan se sentait aussi nerveux que si on le présentait à ses beaux-parents. Il était persuadé que Virginie et Koji jugeraient sa façon de tenir sa fourchette. Il n’arrêtait pas dépenser à l’impression catastrophique qu’il leur avait faite depuis qu’ils s’étaient rencontrés. Il les avait entrainés en jurant dans une course poursuite, avait fait exploser une voiture, les avait introduits dans un appartement austère et en avait braqué un des deux avec un revolver. Un vrai gentleman !

Comme le silence menaçait de s’installer, il allait ouvrir la bouche pour dire à peu près n’importe quoi (et aggraver sans doute son cas), quand Virginie se fendit d’une salvatrice intervention, en exhibant la carte de l’Institut. Ewan, évidemment, en avait entendu parler, comme tout mutant, mais, confusément, sans trop savoir pourquoi, il avait toujours songé que ce n’était pas là un endroit pour lui, qu’on ne voudrait pas de lui. Parce que, parce que… Il ne savait pas. C’était comme ça.


« Oui. J’connais. Enfin, un peu, enfin, de nom, quoi. »

Sa voix avait changé un peu et, comme son visage avait rajeuni, comme il avait changé la couleur de ses cheveux et de ses yeux, il paraissait véritablement un ange perdu sur Terre et qui se heurterait à la rudesse du monde. Comme il avait envie de ne pas paraître trop profondément crétin, il se permit d’observer une évidence :

« C’est de là que… dont… que vous venez, donc. »

Brillant. Il ne savait même pas construire ses phrases — la nuit, songeait-il, allait être longue. Il avala une bouchée de chili, qu’il trouva excellent, pour se donner une contenance, et ajouta :

« Au fait, j’m’appelle Ewan. Ewan Ramsay. »

C’était évidemment contre le protocole du Contrepoison de révéler les noms des agents de terrain, surtout d’un mercenaire à des agents-réguliers, mais il n’était pas malaisé de deviner qu’Ewan ne se souciait guère des règles.
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Virginie Parish

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Virginie Parish

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MessageSujet: Re: [RP] Appuyer sur pause [RP] Appuyer sur pause EmptyVen 2 Déc 2011 - 17:12

L’indifférence de Koji n’étonnait guère sa jeune amie. Il parlait quand il avait vraiment quelque chose à dire. Et elle n’avait pas besoin de l’interroger pour savoir que ce diner ne lui faisait pas vraiment envie. Elle fut donc ravie que leur comparse prenne un parti. En remerciant Virginie lui adressait l’un de ses sourires jovial dont elle avait le secret. On aurait dit qu’elle avait enterré les suspicions du Passager dès l’instant où il avait obtempéré.

-«Je vais essayer de nous trouver un dessert. » C’était la façon habituelle pour esquiver les remerciements de quelqu’un. Elle faisait les choses de bon cœur et trouvait naturel d’améliorer leur situation. Elle continuait sur sa lancé d’un ton ragaillardit. -« On n’a pas un vrai repas sans une petite douceur à la fin. » Cette bonne humeur un peu sur jouer, lui permettait surtout de ne pas penser à des choses contrariantes, comme la mauvaise humeur dont avait fait preuve Tony, ou le fait que Koji ne semblait pas disposé à faire des efforts.

Elle était trop sensible aux ondes dégagées par autrui pour ne pas sentir le malaise de l’inconnu. Une réaction qu’elle pouvait aisément comprendre. Elle-même n’aurait pas fait meilleure figure si Koji n’avait pas été là. La présence du mutant créait un sentiment familier de sécurité. Cela pouvait paraître idiot quand on connaissait les capacités de cette mutante. Pourtant c’était vrai. Si presque aucune balle ne pouvait la tuer un mauvais mot pouvait la perturber.

La maladresse de leur interlocuteur attirait spontanément la sympathie de Virginie. Elle savait ce que cela signifiait, de se retrouver enfermé, seul, avec deux totaux inconnus. Ses yeux se mettaient à luire de bienveillance. Il dégageait, à cet instant, quelque chose de terriblement innocent. Tandis que Koji était l’âme ténébreuse et gardienne, lui devenait l’ange perdu et inquiet. Une analyse qui amusait son esprit trop romanesque. Elle préférait l’imaginer ainsi, que comme une petite frappe individualiste et méfiante. D’ailleurs la volonté à abattre le protocole fut gaiment encouragée par sa réponse.

-« Moi c’est Virginie. » La voix était un peu plus détendue. -«Ca va faire un an que j’y suis, je me suis décidée un peu tard. » Cette constatation fit un drôle d’effet à la jeune fille. C’était pourtant vrai dans quelques jours elle pourrait célébrer sa première année à l’Institut. Peut-être, la seule, si ses projets prenaient vie. Elle laissa le soin au métis le soin de parler sur son compte évitant d’en dire trop. Le dialogue lancé l’entretenir était moins compliqué. -« Et toi ? Tu vis sur Londres ? »

Faire connaissance était parfois épuisant quand on ne savait pas par où entrer, sur quel axe développer, comment insister l’autre à se dévoiler. Virginie n’avait d’autres méthodes que de sonder les réactions de ses interlocuteurs et de démontrer son intérêt. Elle savait que cela pouvait s’avérer risquer si la personne était un peu trop sur ses gardes. Mais Ewan lui inspirait un rien d’optimisme. Après tout il ne s’était pas renfrogné.

-« Si je t’en parle c’est parce que… il y a de la place là bas. Et tu y es le bienvenu. C’est aussi bien qu’une résidence universitaire, nourri et logé, avec l’avantage qu’on n’a pas besoin de faire comme si on était normal. »

C’était, à peu prés, le discours qu’elle avait entendu en débarquant au manoir. Et même si pouvoir être anormal, n’était pas forcément ce que l’on voulait, au moins on le pouvait. Parish faisait parties de ces jeunes gens qui avaient trouvé un équilibre dans cet Institut. N’importe quel mutant sur cette planète y avait droit. Même ceux qui chérissaient à tout prix leur indépendance. En cette période, de trouble, c’était encore plus important. Nakor avait raison leur communauté devait plus que jamais se serrer les coudes. Virginie ne sentait un peu le devoir de faire connaître cet asile.

-« Tu pourrais nous accompagner et venir voir, pour te faire ta propre idée. »

Ses yeux pétillaient d’optimise. Il y avait toujours moyen de tirer parti des imprévus offerts par la vie. Elle en avait l’intime conviction. Bien que curieuse, la demoiselle retardait la question concernant la mutation elle voulait d’avoir observé ses réactions. Le but n’était certainement pas de le braquer. Côtoyer des mutants lui avait apprit à faire attention. Elle se levait pour aller chercher un pichet d’eau et du sirop qu’elle avait aperçu dans l’un des placards. Suite à quoi elle prenait le sac plastique remplit de commission. Elle en extirpait une brique de lait avec un sourire heureux et commençait à se préparer un breuvage. C’était un caprice gustatif dont son corps avait bien du mal à se passer. Un quart de sirop donnait au lait une couleur rose.

-«Avec ça je vais pouvoir veiller sur vous jusqu’au petit matin. » Son visage prenait un air un rien juvénile tandis qu’elle mélangeait la mixture avec un couvert. -« J’espère qu’ils vont vite nous oublier quand même... » une réflexion un peu songeuse qui aurait du être plus angoissée. Au lieu de quoi elle entreprenait de lisser un peu le tissu de sa jupe.
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