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[RP] La patiente de la chambre S37 (Nathaniel)-(terminé)

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Bloody Mary

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Bloody Mary

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MessageSujet: [RP] La patiente de la chambre S37 (Nathaniel)-(terminé) [RP] La patiente de la chambre S37 (Nathaniel)-(terminé) EmptyMar 7 Juil 2009 - 17:03

(Au lendemain de la Conférence au British Museum)

Allongée sur le dos, les cheveux blonds détachés, dispersés en couronne autour de son visage, Maria ouvrit les yeux.
Après quelques secondes d’éblouissement, sa vision se précisa, les contours d’un plafond blanc immaculé vinrent graver la surface de ses rétines. Quelques autres secondes lui furent nécessaires pour se rappeler la raison pour laquelle elle se réveillait ce matin en chemise de nuit dans un lit d’hôpital.
Le British Museum… Terry… Arthur… Le mal de tête intense… Le black-out.

Les souvenirs remis bout à bout, son premier geste fut instinctif : elle porta la main à sa tête en grimaçant de douleur par anticipation. Elle sentit une compresse sur le côté gauche de son crâne, au niveau de la tempe, maintenue en place par un petit bandage. Soulagement : une blessure superficielle et son visage épargné.
C’est en voulant regarder l’heure qu’elle se rendit compte qu’elle avait bien failli aggraver son cas en s'auto-auscultant sans gants : ses deux compagnons de toujours l'attendaient, posés sur la table de chevet, à côté d’un réveil affichant 7h25. Elle les attrapa et les enfila soigneusement… C’était clair, pendant son black-out, on l’avait bourré de médocs : elle ne ressentait aucun douleur mais, en contrepartie, chacun de ses gestes lui demandait une dépense d’énergie beaucoup plus importante qu’habituellement.

Elle se rallongea et commença à détailler la pièce dans laquelle elle s’était réveillée d'un coup d'oeil circulaire : une chambre blanche, stérile et insonorisée, comme il y en avait tant dans tous les hôpitaux du monde. Elle y était seule. Terry passerait-il dans la matinée ou était-il déjà rentré « à la maison » ?
La lumière du soleil perçait les rideaux blancs de la fenêtre. Au dehors, le début de la journée s’annonçait radieux.

D’un coup de télécommande, Maria alluma l’écran d’holovision accroché au mur qui lui faisait face et commença à faire défiler rapidement les nouvelles du jour.
Déjà, une petite annonce sur l’incident d’hier soir, une info brute, sans aucun détail :
"La porte-parole de la Confrérie Moderne hospitalisée en urgence. Ses jours ne sont pas en danger."

Les journalistes ne tarderaient pas à venir lui rendre visite jusqu’ici pour entendre sa version. Il était temps qu’elle se mette à travailler son discours. Elle éteignit l’holovision, tendit le bras pour atteindre la sonnette et appuya longuement.


Dernière édition par Bloody Mary le Mar 11 Aoû 2009 - 2:54, édité 1 fois
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Nathaniel Albenco

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MessageSujet: Re: [RP] La patiente de la chambre S37 (Nathaniel)-(terminé) [RP] La patiente de la chambre S37 (Nathaniel)-(terminé) EmptyMer 8 Juil 2009 - 2:23

En théorie, il y avait toujours des choses à faire dans un hôpital, et la pratique venait le plus souvent étayer cette hypothèse. Mais parfois, rarement en vérité, les employés parvenaient à se libérer quelques minutes, ou encore à peine une poignée de secondes, mais la moindre parcelle de moment de calme était toujours bonne à prendre. La Direction avait fait installer une petite salle de détente pour les rares élus qui n’avaient à se soucier de rien pendant quelques instants. Une télé, un petit coin cuisine, quelques fauteuils confortables et une pile de magazines. Cependant outre ces petits conforts appréciés par les employés lorsqu’ils réussissaient à en profiter, la mise en place d’un boitier qui sonnait à chacun des appels des nombreux, avaient refroidi plus d’un dans le rang des collègues de Nathaniel. Certains d’entre eux entraient à peine dans la pièce qui la quittaient aussitôt pour retourner auprès du chevet de tel ou tel patient. Le tour de chacun étant choisi d'abord par consentement mutuel et au cas où il y avait désaccord, un système de calcul des heures enchainées avait été mis en place. Des trois personnes présentes dans la salle, Nathaniel était celui qui s'était le plus "reposé" (huit minutes), le boitier sonna comme un glas. Le dos contre le mur, lisant paisiblement un magazine scientifique, il aurait vendu son âme pour ne pas avoir à être dérangé. Raté. Il quitta avec résignation son article sur le système reproductif des oursins, posa la revue sur la table et consulta le panneau qui indiquait la chambre de l’enquiquineur qui le forçait à se remettre au travail.
Il marcha le plus rapidement dans les couloirs, certains patients ne supportaient pas d’attendre et Nathaniel ayant déjà été confronté à ce genre de cas, ne préférait pas réitérer la chose. Le patient irascible et hargneux reste le pire cauchemar de l’ensemble du corps médical. Un type gravement malade était préférable, eux au moins étaient silencieux et ne criaient pas trop, les drogues expliquant peut être ce dernier point...
Enfin devant la chambre, la S37, l’une des plus spacieuses, il s’arrêta afin de consulter l’identité de son occupant. Son occupante en vérité, avec un nom imprononçable, d’origine étrangère vraisemblablement. Il se figea quelques secondes, en tentant de prononcer correctement les syllabes de ce nom si particulier, puis entra.
La chambre d’un hôpital inondée de lumière était toujours un spectacle splendide, et ce malgré l’état du patient qu’il l’occupait. Le soleil qui faisait chatoyer chaque objet dans une aura nacrée, les quelques touches qui ressortaient de la blancheur immaculée des murs (le plus souvent une plante verte), et face à ce genre de scènes, Nathaniel ne pouvait s’empêcher d’être ému, presque en joie, alors que rien ne justifiait cette émotion éphémère.

« Je crois que c’est ce à quoi pourrait ressembler l’espoir, il n’y a pas que la mort qui rôde dans un hôpital, il y a aussi la croyance en un rétablissement, et malgré qu'elle prend ses racines dans l'idée de la mortalité humaine, l'idée n'en reste pas moins belle. La vie prend son sens une fois qu’elle est mise en danger, jamais avant, et certainement pas après, car le souvenir de sa valeur disparaît. En revanche dans ces moments d’espérance, ils sont là dans leurs lits, eux, avec leurs yeux qui sourient malgré la tristesse. Si ça ne tenait qu’à moi, je n’annoncerai jamais à quelqu’un son verdict vital, simplement pour pouvoir les contempler plein d’espoirs incertains, mais une fois l’annonce faite, ils perdent de ce charme qui les embellissent, tous. Ils redeviennent des hommes simplement, n'ont plus d'abstraction. Soit ils pleurent, s’éloignent et deviennent morts avant l’heure, soit ils sont heureux d’avoir vaincu la maladie, en oubliant que leur guérison ne les prémunira pas contre d’autres accidents à l’issue tout aussi mortelle. Il y avait une Sarah je crois bien, mère de deux jolies petites filles, qui luttait contre un cancer depuis de nombreux mois, elle est sortie gagnante de la bataille. Et quelques jours après sa sortie, elle s’est faite renversée par un camion citerne. »
Caractères illisibles.

Une femme donc, blonde, l’aspect plaisant, les mains fines, un visage enjoliveur et séduisant mais dont le maintient trahissait une éducation stricte. Elle aurait pu ressembler à l’une de ces princesses de contes anciens, prostrées dans leur lit de draps blancs, l'allure fière et hautaine et qui n’appelaient qu’à être déflorées.

- Bonjour Mademoiselle, vous avez besoin de quelque chose ?
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MessageSujet: Re: [RP] La patiente de la chambre S37 (Nathaniel)-(terminé) [RP] La patiente de la chambre S37 (Nathaniel)-(terminé) EmptyMer 8 Juil 2009 - 19:06

[ … inconsciente, transportée en urgence dans le service ...... de l’hôpital ...... ]

Maria leva son stylo. Quel hôpital était-ce, ici, d’ailleurs ? Dans quel service avait-elle été admise ? Posant son bloc-notes sur la table de chevet, elle regarda autour d’elle en quête d’un indice. Sa perfusion de glucose la privait de sa liberté de mouvement, mais malgré tout, elle estima possible d’atteindre la pochette de sa courbe de température accrochée à l’avant de son lit. Elle sortit une jambe de ses draps et la posa au sol pour se donner un appui. Son mollet ne la soutenait pas, fichues drogues… Qu’à cela ne tienne, elle jeta le haut de son corps et réussit à attraper sa cible du bout des doigts sans que la perfusion ne cède.
Elle se remit rapidement en place, se retrouva exténuée par ces quelques mouvements et commença à lire le relevé en soufflant, le dos bien droit sur son coussin.
Hôpital St Thomas, bonne nouvelle : elle était bien restée à Londres, il aurait été d’ailleurs étonnant qu’on l’ait rapatriée au Canada dans son état. Elle compléta le blanc de sa phrase sur son bloc-notes.
Service traumatologie ? Ah ! Super, un nom qui fiche la trouille, voilà qui ferait son petit effet dans les médias, elle griffonna une nouvelle petite phrase.
Chambre S37 ? Le sourire de Maria s’effaça… Etait-ce une mauvaise blague ? Terry avait-il osé lui faire ce vilain coup ? … Dans tous les cas, mieux valait ne pas en faire mention dans son papier.
Maria griffonnait et s’énervait.

[ … Qui je suspecte ? La confrérie moderne a beaucoup d’ennemis, vous n’êtes pas sans le savoir… Les mouvements anti-mutants, par exemple, que je sais encore très influents dans ce pays… ]

Que c’était bon de taper un peu sur ces mangeurs de viande bouillie à la menthe ! Après tout, aux dernières élections, la liste ouvertement anti-mutante avait fait un score honorable !
Maria aimait bien l’Angleterre, ses paysages verdoyants, ses pubs, son climat adouci par le réchauffement climatique. Ce qu’elle ne supportait pas, c’était qu’on laisse ce beau pays aux anglais, ces barbares pro-humains aux goûts culinaires douteux.

[ … J’ai également eu un accrochage hier avec Samarah Lemington, rien de grave, mais peut-être le tireur était-il un de ses admirateurs complètement dingues qui pensait la défendre ainsi… ]

Ah oui, il ne fallait pas qu’elle oublie les détails médicaux, elle reprit sa page précédente :
[ … Heureusement, la balle n’a fait qu’effleurer mon crâne, je l’ai sentie avant de m’écrouler… ]

Etait-ce crédible ? Quelqu’un qui se fait tirer dessus a-t-il vraiment le temps de s’en rendre compte ? Sous ses doigts, les lettres avaient du mal à s’inscrire normalement sur le papier. Habituellement, elle ne réservait l’écriture manuscrite que pour le russe, sinon, depuis toute petite, elle n’écrivait que sur des claviers d’ordinateurs. Elle retourna encore un R. Fichu R occidental dans le mauvais sens. Au fur et à mesure qu’elle grattait, ses idées s’embrouillaient, elle raturait plus souvent.
C’est au moment où elle envisageait sérieusement de jeter l’éponge que la porte s’ouvrit. Un beau brun entra tout sourire et la salua. Bien évidemment, c’était plus plaisant que de voir débarquer une vieille infirmière moustachue aux allures de cantinière mais Maria ne put s’empêcher, une fois de plus, d’avoir le jugement facile.

[ … vraiment bien reçue dans cet hôpital, je lui accorde 3 étoiles pour cet infirmier-apollon appartenant certainement à la secte des minets-au-beau-sourire-mais-désespérément-niais… Le plaisir des yeux et le repos du cerveau, idéal pour une remise à pied… ]

Maria mit de côté cette petite remarque méchante pour une future interview écrite… Et reprit ses esprits pour se concentrer sur la priorité de l’instant : la collecte d’information en prévision de l’oral de ce matin.
" _ Bonjour, bonjour, répondit-elle sur un ton charmeur, en fait, j’ai besoin de quelques éclaircissements… D’abord, comment suis-je arrivée là ? Je crois qu’on m’a tiré dessus en pleine rue, mais j’ignore encore les détails de mon arrivée ici… Ai-je subi une opération ? Combien de temps suis-je restée inconsciente ?"

Arthur lui avait promis une blessure superficielle bien propre. Mais, tout professionnel qu’il était, Arthur avait pu se planter, il fallait en être sûre…
" _ Et y a-t-il une raison particulière au fait que je sois dans cette chambre particulièrement ? Je veux dire à ce numéro précis ? Est-ce un hasard ou un de mes amis vous l’a-t-il suggéré ?"

S37… Sale blague, vraiment…
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MessageSujet: Re: [RP] La patiente de la chambre S37 (Nathaniel)-(terminé) [RP] La patiente de la chambre S37 (Nathaniel)-(terminé) EmptyJeu 9 Juil 2009 - 2:00

Il souriait effectivement, parce que son métier l’exigeait, et parce que montrait ses dents rassurait habituellement les patients. En revanche son sourire vacilla quelques instants quand il dévisagea la fameuse Maria Aleksandrovna Yevgeniyen. Sans savoir vraiment où, il était sûr de l’avoir déjà vu, ses traits anguleux et doux, cette fierté glacée, ce regard intelligent et distant, le parfait visage d’une de ces déesses destructrices et sourdes aux supplications des êtres humains. Il consulta rapidement le dossier de la jeune russe, dossier qu’il avait eu l’intelligence de prendre avant de venir, pour ne pas se présenter sans rien savoir sur la jeune femme, il regarda ensuite le diagnostic vital et les causes de sa venue ici, oubliant momentanément son émoi :

- Si l’on en croit ces papiers, vous êtes arrivée ici à 17h34 Jeudi dernier, vous avez été ensuite admise en salle d’urgences où il a fallu vous soignez d’une hémorragie sur le coté droit du crâne. Au bout d’une heure, l’équipe est parvenue à vous stabiliser toutefois vous ne vous êtes pas réveillée depuis lors. Au bout du troisième jour, on vous a fait passer des examens afin de vérifier que votre cerveau n’avait pas encaissé d’autres traumatismes, ce qui aurait pu expliquer votre coma, il s’est avéré que non et nous attendions votre réveil. en ce qui concerne votre question sur le numéro de la chambre, nous avons jugé bon de ne faire entrer personne car nous ne sommes pas parvenus à différencier vos amis des journalistes , lui répondit-il sans quitter des yeux le dossier. Chose qu’il ne parviendrait pas à faire longtemps, il était troublé par ce qu’il lisait ici, et le nom de cette femme ne lui était plus vraiment inconnu.

« J’étais assis dans mon fauteuil, ce que je fais lorsque je m’ennuie et n’ai rien à faire, devant un téléviseur que je voyais à peine, trop occupé à fixer le plafond nu de mon appartement. Je ne savais même pas ce que je regardais jusqu’au moment où la voix d’une femme prononça les mots suivants : "Les objectifs de la Confrérie sont clairs : pacifier le monde en résolvant les conflits humano-mutants, lutter contre les injustices à travers la planète entière !" . J’ai émergé comme d’un long sommeil et j’ai vu cette femme qui aujourd’hui se trouvait dans un lit d’hôpital à me lorgner avec son regard d’iceberg. Je sais ce qu’elle est. Une bête médiatique, une chose qui n’existe à proprement parlé que sous le feu des projecteurs, un outil qu’on sort du placard lorsque l’on a besoin d’un joli discours et de quelques poignées de mains. En fait ses yeux ne reflètent pas une orgueilleuse intelligence, juste du vide. C’est une potiche qui déballe stupidement les inepties qu’elle a apprises par cœur et dans lesquelles elle ne se retrouve pas (si une telle gourde peut se retrouver dans quelque idéal). Pourtant j’ai besoin d’elle car elle sait ce qu’elle est, moi pas »
Graffitis

Il ne souriait plus, l’identité de la confrériste n’était plus à remettre en cause. Elle était dangereuse, du moins elle l’était en temps normal, aujourd’hui cependant, avec toutes ces drogues distillées dans le sang, son potentiel de dangerosité avec très grandement chuté. Il la toisa longuement, avec insistance, cherchant presque à déchiffrer sa machinerie interne, une sorte de viol visuel s’expliquant par la faiblesse momentanée de Maria. Il ne se serait pas attaqué à elle de cette manière là si elle avait pu se défendre. Nathaniel se pencha une dernière fois sur le rapport qu’il venait une nouvelle fois de relire avec la plus grande attention, inspira un grand coup et se lança :

- Il y a écrit ici que lorsque certains de mes collègues ont cherché à vous laver ou à vous changer notamment, beaucoup ont été blessés, effectivement des plaies s’étaient ouvertes là où selon eux vous les auriez ne serait-ce qu’effleurer. Je sais ce que vous êtes, en fait je suis sans doute le seul idiot à ne le savoir que maintenant. Les médecins n’ont pas réellement compris les circonstances de votre accident, en revanche il est peu probable que vous vous soyez fait cela vous même. On vous a retrouvé inconsciente dans une des ruelles non loin d’ici, la tête en sang comme je vous l’ai dit. Ce que j’essaye de dire c’est que votre agression pourrait être le revers de votre célébrité.
Toutefois, je me sens maladroit en vous demandant ça, mais j’aurais une question à vous soumettre non pas en tant qu’infirmier mais en tant que personne, cela me taraude depuis que je vous ai vu à la télévision, lors de cette conférence où vous avez ébloui les médias par vos sourires radieux. J’ai peur de vous ennuyez, si c’est le cas je suis navré et vous n’êtes pas obligez de répondre, mais c’est comme un besoin vital que j’ai besoin d’assouvir. Voici ma question : qu’est ce que cela fait de s’assumer pleinement au grand jour ? Je veux dire dévoiler sa nature tout en sachant que cela suffit seul à se faire assassiner, n’avez-vous pas peur de vous donner comme ça aux gens? Votre sacrifice vous le transformez en image médiatique, mais considérez vous qu’il vaille vraiment la peine de vous mettre en danger ainsi ?


En temps normal, Nathaniel ne se montrait pas si peu professionnel avec ses patients, ce genre de problème, il les résolvait généralement dans son coin. Mais pour la première fois, il pouvait trouver une réponse à toutes ces questions qu’il le taraudait depuis l’apparition de son « don ». Il était mutant et avait eu une enfance paisible, sauf que tout au long de sa jeunesse, personne n’avait rien su, et il dût faire sa propre éducation. Cette Maria représentait ce que lui n’avait pas eu le courage de faire, une femme porteuse du gène X qui acceptait sa condition sans rechigner, lui préférait la cacher, comme bien d’autres de son espèce d’ailleurs. Et il détestait ça, ne pas être doté de cette force de caractère et surtout de cette foi. Nathaniel ne croyez en rien, cela l’effrayait parfois mais face à elle il mesurait l’horreur de son nihilisme. Rien n’avait d’intérêt dans sa vie, se laisser porter par le courant était ce qu’il avait toujours fait, mais était-ce le bon choix pour autant ?
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MessageSujet: Re: [RP] La patiente de la chambre S37 (Nathaniel)-(terminé) [RP] La patiente de la chambre S37 (Nathaniel)-(terminé) EmptyJeu 9 Juil 2009 - 19:01

Au fur et à mesure que l’infirmier lui donnait les détails de son admission, Maria les reportait consciencieusement sur son bloc-notes.
[ Jeudi, 17h34, gisante dans la rue, urgences, hémorragie sur le côté droit du crâne, trois jours de coma, pas de traumatisme cérébral … ]

Elle reprendrait toutes ces données plus tard sur ordinateur et les réarrangerait à tête reposée.
L’infirmier marqua une courte pause, Maria leva les yeux de sa feuille pour remarquer qu’il était en train de la dévisager avec intensité. Elle connaissait bien ce type de regard… C’était le regard des gens qui la reconnaissaient dans la rue sans pour autant en être ravis ! Elle ne prit plus aucune note et se contenta de mordiller son stylo, les yeux toujours braqués sur Nathaniel.

Il y a écrit ici que lorsque certains de mes collègues ont cherché à vous laver ou à vous changer notamment, beaucoup ont été blessés, effectivement des plaies s’étaient ouvertes là où selon eux vous les auriez ne serait-ce qu’effleurer.

Un sourire amusé apparut sur les lèvres de la russe… Le choix de la chambre avait bel et bien une explication autre que le hasard. Sans doute avait-elle effleuré d’un peu trop près un médecin plus susceptible que la moyenne. Médecin qui, l’esprit aussi taquin que revanchard, s’était arrangé pour la faire dormir sans gants et qui l’avait logé sous le code S37… Code international de sécurité chimique qui conseillait à tous les manipulateurs de « porter des gants appropriés ». Il faudrait rendre une petite visite à ce blagueur. Au moins pour lui rappeler la loi de 2015 sur le secret médical concernant les mutations des patients… Histoire qu’il ne devienne pas trop bavard devant les journalistes.
Les médecins n’ont pas réellement compris les circonstances de votre accident, en revanche il est peu probable que vous vous soyez fait cela vous-même.

Bien évidemment que non ! Elle s’était faite aidée, une blessure trop superficielle aurait pu être interprétée comme une automutilation, ils avaient agi avec plus de prudence… Et tout s’était globalement déroulé selon le plan, même si en fin de compte, ce fichu télékinésiste d’Arthur avait un peu dérapé avec sa balle et sa trajectoire censée être contrôlée au micromètre près. Il lui avait promis quelques heures de coma, pas quelques jours… Elle se jura de tirer ses moustaches ridicules la prochaine fois qu’elle le croiserait.

Toujours silencieuse, elle laissa l’infirmier continuer. Il confirma ce qu’elle avait deviné : il la connaissait depuis son discours à la Confrérie…
Puis vint LA question, claire et précise… qui ne laissait aucun doute à Maria sur l’identité génétique de son infirmier. Il fallait être mutant et vivre au quotidien les pressions continuelles de son entourage pour avoir ce genre d’interrogation… Elle replongea le nez dans ses notes.

" _ Vous êtes drôlement bavard pour un infirmier, remarqua-t-elle en griffonnant deux-trois phrases supplémentaires, mais j’apprécie l’honnêteté de votre question, ça me change de l’hypocrisie journalistique. C’est pourquoi je vais faire un effort pour être moi-même la plus honnête possible. "

Il était homo superior, voilà qui méritait une explication franche et sincère. Elle reposa son bloc-notes sur la table de chevet, croisa les mains devant elle et le regarda dans les yeux.
" _ Comme souvent pour ce genre de question, il n’y a pas qu’une seule réponse définitive. Dans ce cas là précisément, j’en compte trois, chacune décrivant un pan différent de la réalité.
La première est la réponse militante, celle qui me montre sous mon meilleur jour, celle que je pourrai servir au monde entier pour me faire mousser : Devenir une figure médiatique, c’est accéder à l’immortalité. Si je suis tuée, je deviens une martyre de la cause et nos ennemis seront bien embêté d’avoir créé un Martin Luther King mutant.
Si jamais je meure, j’aurai, aux yeux du monde, défendu mes idées jusqu’au bout, je me serai sacrifiée pour que les générations mutantes futures n’aient plus à le faire… C’est beau n’est-ce pas ? "


Le demi-sourire ironique de Maria laissait clairement entendre que ce pan de vérité était loin d’être le plus dominant de sa philosophie. Mais c’était tout de même la raison pour laquelle elle occupait aujourd’hui ce lit d’hôpital. Ils avaient voulu mesurer l’impact d’un « martyr » sur la communauté mutante, ils auraient les premiers résultats dès sa sortie. De plus, ils venaient de couper l’herbe sous le pied de tous les dingues qui auraient pu envisager un tel assassinat.
" _ La deuxième réponse est à l’exact l’opposé de la première, poursuivit-elle, les yeux toujours plantés dans ceux de Nathaniel, celle qui me montre sous mon plus mauvais jour. Si je me mets autant en avant, c’est pour assouvir le désir purement égoïste d’être célèbre, tout simplement, pour réaliser mes rêves de petite fille. Je suis meilleure que les autres, je veux pour cela être connue et reconnue dans la rue, je veux que mon nom soit dans tous les livres d’Histoire. Mon ego ne supporterait pas l’anonymat et je me sens prête à risquer ma vie pour ces espoirs de midinette… Une justification moins glorieuse, n’est-ce pas ? Mais que je ne peux pas nier… "

Ce rêve, elle l’avait déjà en partie réalisé. Au moins, elle, quand elle se faisait admettre aux urgences, les infirmiers la reconnaissaient.
" _ La troisième réponse est sûrement celle qui contient la plus grande part de vérité, mais c’est aussi la plus désespérée : j’ai fait le choix de vivre « intensément et dangereusement » plutôt qu’ « ennuyeusement et dangereusement ».
Qu’on fasse profil bas ou non, de toute façon, si un beau matin les humains décident de nous exterminer tous, ils y parviendront. Je sais que le BCGDCA travaille depuis quelques années sur des casques détecteurs de gène X pour équiper leurs milices d’extermination… Un jour, ces dingues y parviendront, c’est certain… Et ce jour là, qu’on soit mutant assumé ou mutant planqué, notre sort sera le même.
J’ai donc décidé d’exposer en place publique mon identité génétique. Je me suis condamnée à vivre sous la protection de la Confrérie Moderne tout en sachant que je serai la première cible quand la guerre éclatera. Mais au moins, jusque là, je vivrai au grand jour en hurlant à la figure de ceux qui me détestent que j’existe, dans toute ma monstruosité mutante, que je suis bien vivante et que je suis prête à conquérir leur monde s’ils ne font pas assez attention…
Quand la guerre éclatera, qu’auront donc gagné tous ces mutants qui ont préféré vivre planqués ? Quelle aura été la vie de ces peureux qui gâchent leur formidable potentiel à nettoyer les excréments des autres dans les hôpitaux pour conserver leur anonymat ? Ils mourront comme les autres, mais en ayant vécu une vie de merde passée dans la crainte perpétuelle de l’erreur en public, dans la terreur de la fameuse étourderie qui vous envoie tout droit au bucher populaire… Si c’est leur choix, grand bien leur fasse ! "


Maria détacha ses yeux du beau brun à qui ces dernières remarques étaient personnellement destinées et reposa son dos sur le coussin.
" _ Maintenant, vous seriez gentil de m’apporter un ordinateur portable quelconque, pas forcément quelque chose de puissant, j’ai juste besoin d’un support. Je réfléchis toujours mieux quand je tape sur un clavier… "
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MessageSujet: Re: [RP] La patiente de la chambre S37 (Nathaniel)-(terminé) [RP] La patiente de la chambre S37 (Nathaniel)-(terminé) EmptyMar 14 Juil 2009 - 0:11

Cette femme était en vingt huit ans d’existence, la première personne à connaître sa vraie nature. Chose qu’il avait cachée tout au long de ces années, et ses efforts venaient d’être mis à bas en quelques secondes. Il avait évité les tests génétiques, les manifestations trop flagrantes de ses pouvoirs et tous ces soucis que les mutants rencontraient habituellement dans leur jeunesse. Et son secret avait été livré presque trop facilement à cette jeune femme dont il ignorait tout si ce n’est qu’elle était elle-même une représentante (et non des moindres) de l’espèce mutante. Ce dernier point lui permettait de légitimer sa décision d’avouer son état d’homo superior, et s’ajoutait à cela que la probabilité de chance que cette information sorte de la pièce était relativement faible. Et quand bien même cela fut faux, qu’importe ? On pourrait juste démontrer qu’il est un porteur du gène X, et après ? Sa mutation était insidieuse, cachée, contrairement à la plupart des ses « confrères » dont le moindre faux pas de leur part les privait de leur tranquillité d’âme. Il devait être l’un des seuls représentants de sa race génétiquement supérieure à pouvoir aspirer à la normalité, car le dérapage ne fit jamais partie de la vie de Nathaniel. Aucun accident, aucun débordement, le contrôle et la maitrise comme préceptes, voilà tout.
Jusqu’à ce jour du moins. Il avait fait s’écrouler volontairement son petit monde bien rangé, du moins l’avait mis en danger, et Maria n’avait donc aucun mérite, quelque soit la pertinence de ses déductions.


« Or elle était très fière d’elle, ça se voyait à sa façon de relever le menton, mouvement typique qu’on retrouve souvent dans la catégorie des snobs. Et forte de cette pseudo victoire, elle me juge implicitement en parlant d’elle. Je l’accorde, c’est subtil, et son discours est adroitement ficelé, comme si elle l’avait préparé à l’avance, ce qui n’est pas impossible par ailleurs. Ses deux premières justifications m’ont faites rire, même s’il m’a fallu le cacher, avec difficulté néanmoins. Maria Aleksandrovna Yevgeniyen manipule la parole comme du poison, elle détourne les mots et s’en sert comme des armes, ceux dont la langue est fourchue sont les plus dangereux des hommes. Elle crache du mensonge, littéralement, elle n’incarne que de la fausseté. C’était mon impression première, celle qu’elle renvoyait durant les premières minutes de son speech. J’ai cru qu’elle n’était que la poupée qui se cachait sous des couches de vernis et qui ne dissimulait aucune profondeur, semblant presque croire que des caméras invisibles l’accompagnait afin de jauger chacun de ses gestes ou propos. Mais je me suis planté, elle sait mordre aussi, et férocement. Je sais que je suis un lâche, en revanche j’apprécie peu qu’on me le fasse remarquer (et peu le savent). Je n’en conçois aucune colère ni rancœur, mais ça m’irrite, et je n’aime pas être irrité. Je dirais même que c’est irritant dans une tentative ratée de faire de l’humour. Mais je lui pardonne, car elle s’est trompée. Je ne vis pas dans la crainte de ma condition, je ne sais pas ce qu’est avoir peur. Je regarde les gens, leurs yeux qui s’agrandissent, leur respiration qui s’accélère, leur cœur qui s’emballe, je ne peux que faire comme eux, imiter, jouer, mais non la ressentir. J’en éprouve presque du regret. »
Réminiscences

Nathaniel toujours droit face à la malade, dans sa tenue bleu d’infirmier, le dossier dans les mains, aurait pu paraître inquiétant dans cette pièce nacrée. Il se remit à sourire, abandonnant son air grave, ses yeux pétillaient d’une joie presque déplacée dans le contexte actuel, comme si les insultes à peine voilées de Maria n’avaient fait que glisser sur lui :

- Je comprends parfaitement votre point de vue, mais je ne vous cache pas que celui-ci m’apparaît comme teinté de malhonnêteté, vis-à-vis de vous-même surtout. En partant du principe que vous avez raison, qu’un jour une guerre éclatera, ces mutants qui se cachent comme vous le soulignez de manière si méprisable, auront eu un avantage sur vous. Vous vous battez pour une seule chose, la paix, et ceux qui ont fait le choix de ne pas prendre part au combat la connaisse cette fameuse paix. Elle est éphémère, illusoire aussi, mais elle existe pendant un instant du moins. Pouvez vous en dire autant vous et les chimères que vous poursuivez ? Car il y a toujours le risque qu’elles ne se concrétisent pas et alors la lutte que vous menez n’aurait eu aucun sens. C’est presque…triste, acheva-t-il dans un sourire plus charmant que les précédents.

Et mesquin jusqu’au bout, un peu vexé également, il ajouta toujours resplendissant :
- En ce qui concerne votre demande, je crains que vous allez devoir vous contenter de ce calepin. Il faut que vous vous ménagiez et fixer le plafond pendant des heures est une activité reposante, je vous assure !
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MessageSujet: Re: [RP] La patiente de la chambre S37 (Nathaniel)-(terminé) [RP] La patiente de la chambre S37 (Nathaniel)-(terminé) EmptyMar 14 Juil 2009 - 23:48

"_ Ainsi, vous faites partie de ceux qui peuvent vivre sereinement malgré cette situation… Voilà qui est intéressant et instructif !"

Maria se pencha en avant et plissa les yeux pour lire le nom inscrit sur le badge de l’infirmier.
"_ Nathaniel, c’est bien ça ? Déchiffra-t-elle avec un petit sourire, cher Nathaniel, tes paroles m’indiquent que tu es quelqu’un de très chanceux… C'est tant mieux pour toi mais j'ai bien peur que cette chance ne t’aveugle ! Effectivement, je comprends pourquoi le combat ne t'intéresse pas mais un gagnant du loto, même s'il ne donne rien, a-t-il de droit de nier la faim dans le monde ? Sûrement pas... Et pourtant tu adoptes une attitude équivalente : tu sembles ignorer que pour chaque mutant qui, comme toi, peut vivre en paix tout en restant caché, il y en a des milliers d'autres qui souffrent atrocement... Et je vais t’expliquer pourquoi…"

Elle se redressa et repositionna le coussin dans son dos pour avoir une meilleure assise.
"_ Et je vais même en profiter pour relever un défi : nous n’avons pas beaucoup parlé, mais avec le peu que tu m’as dit, je crois être en mesure de deviner la nature ton pouvoir… disons que si j’y arrive, tu m’apporteras l’ordinateur que je demande, OK ? "

Elle lança à l’infirmier un regard de défi assaisonné d’un sourire provocateur. Il ne pouvait refuser l’offre, d’ailleurs, elle n’attendit même pas qu’il confirme et se lança.
"_ … A la confrérie Moderne, je fréquente beaucoup de mutants. J’ai pu remarquer que nous, homo superior, avons un besoin naturel vital de plus que les humains normaux : la pratique fréquente de nos capacités spéciales… C’est un besoin qui est aussi fort que celui de boire ou manger et les mutants qui, pour une raison ou une autre, ne peuvent l’assouvir à loisir ne se considéreront jamais heureux.
Or si toi, tu laisses sous-entendre que tu peux vivre en paix, j’en conclue qu’il t’est fréquemment possible d’exprimer ton potentiel… C’est une chance rare ! J’aimerais pouvoir en faire autant, mais mon pouvoir, tu pourras le constater, n’est pas très présentable en société… "


Pour illustrer ses paroles, elle retira un de ses gants, sortit une épaule de sa chemise de nuit et, lentement, du bout de l’index, se scarifia au niveau de la clavicule en regardant Nathaniel, un sourire dépité aux lèvres. Elle réenfila son gant et poursuivit sa démonstration :
"_ En partant de ce constat, je peux déjà procéder à quelques éliminations. Tout d’abord, j’exclus d’office toutes les mutations physiques flagrantes. Je sais qu’il existe une loi dans ce pays d’arriérés pour interdire aux mutants de travailler dans le domaine de la médecine. Ici, le gène X est toujours considéré comme une maladie génétique au même niveau que la trisomie 21 et il serait ridicule de demander à des malades de soigner d’autres malades… J’imagine qu’avant de pouvoir entrer au service de cet établissement prestigieux, il faille d’abord passer un examen médical assez poussé. "

Pour l’instant, tout n’était qu’évidences… Un môme serait arrivé aux mêmes conclusions. Son épaule avait cessé de saigner, elle remonta sa chemise de nuit pour essuyer la plaie.
"_ La première manifestation du gène X se fait généralement à la puberté, expliqua-t-elle ensuite, donc tu connaissais certainement tes pouvoirs quand tu as décidé de te lancer dans une carrière médicale… Et cela constitue un choix très étrange : ce genre de boulot sacerdotal ne laisse que très peu de temps libre. Tu es impeccablement habillé, rien ne dépasse, rien à redire sur ton attitude, je suis certaine que tu t’impliques bien dans ton travail et que tu n'es pas du genre à lésiner sur les heures sup’… Ce qui explique accessoirement l’absence d’alliance à ton annulaire. La seule solution à mon sens pour que tu aies conservé le moral, sachant que tu dois avoir une vie personnelle limitée, serait que tu puisses utiliser tes pouvoirs en toute sécurité ici, au sein même de ton lieu de travail.
J’élimine par conséquent toutes les capacités aux effets trop visibles : du genre pyrogénération, pyrokinésie, aquakinésie, géokinésie, envoi de décharges d’énergie en tous genres, super armure, super endurance, polymorphie, téléportation... etc…
J’élimine aussi d’office tous les pouvoirs bénéfiques de type curateurs : si des guérisons miraculeuses arrivaient en ces lieux… nul doute qu’avant d’appeler le Vatican, tes supérieurs soupçonneraient d’abord une intervention mutante. "


Maria attendit un sourire de Nathaniel qui lui aurait indiqué une erreur… Sans succès. Alors, soit elle se trompait sur toute la ligne et Nathaniel savait parfaitement déguiser ses émotions, soit elle suivait la bonne piste.
"_ … Non, poursuivit-elle toujours les yeux dans les yeux, si tu arrives à exprimer ici tes pouvoirs en toute sérénité, c’est qu’ils doivent être de nature passive, comme la télépathie... Même si, d’instinct, j'élimine toute forme de télépathie. Vu ton jeune âge, ton niveau ne pourrait pas être exceptionnel et je fréquente assez de mentalistes amateurs pour reconnaître les chatouillis caractéristiques de leurs sondages encore maladroits… Je n’ai rien senti de tel avec toi.
Des visions du futur ? Non, comme tous ceux qui sont dans ce cas, tu te serais orienté vers la voyance, l’astrologie ou la médiumnie…
Un supersens ? Peut-être, mais c’est peu probable, l’hôpital est un environnement blanc, uniforme et stérile… Rien à se mettre sous les rétines. Avec toute cette population, une superouïe serait constamment malmenée et l’air est saturé d’une odeur de chlore, ce n’est pas terrible pour des narines ultrasensibles.
Que reste-t-il qui puisse coexister avec ton métier ? Tous les pouvoirs de type empathiques ! En fait, je te verrais bien en vampire émotionnel…"


Maria ne réussissait pas à tirer une seule information des expressions du stoïque Nathaniel… Elle naviguait à vue, mais se sentait proche de la vérité :
"_ Le vampirisme empathique est un pouvoir discret, qui ne laisse aucune trace et qui peut combler facilement jours après jours le vampire s’il réussit à s’entourer des bonnes personnes… Il absorbe et/ou transforme les émotions, les ressentis… Mais, encore une fois, vu ton âge, ta maîtrise ne doit se limiter qu’à une ou deux émotions spécifiques…
Serait-ce la joie ? … Non, tu te serais plutôt arrangé pour entrer dans le service maternité, n’est-ce pas ?
La tristesse, la peine ? … Non, tu travaillerais à la morgue… Et peut-être même aurais-tu choisi le métier de croque-mort.
La peur ou le désespoir ? … Service oncologie, bien entendu.
Non, en fait, toi, tu as choisis le service traumatologie… Les accidentés, les blessures graves… Quelle est la principale émotion ressentie ici ? La douleur…
Ne serais-tu pas un amateur de douleur, Nathaniel ? Ne serais-tu pas une sorte de vampire se délectant de la douleur d’autrui ?"


Maria souffla, elle regarda Nathaniel dans les yeux avec un sourire jusqu’aux oreilles :
"_ Alors ? J’y ai le droit à mon ordinateur ou non ?"
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MessageSujet: Re: [RP] La patiente de la chambre S37 (Nathaniel)-(terminé) [RP] La patiente de la chambre S37 (Nathaniel)-(terminé) EmptyMer 15 Juil 2009 - 3:06

« Une des seules fois où j’ai été estomaqué de ma vie, réellement j’entends. Cette femme est parvenue à déduire en quelques minutes la nature de mon pouvoir en ayant en main qu’à peine deux ou trois éléments tandis que les gens que je côtoie depuis des années en auraient été incapables même si l’évidence leur avait été enfoncée dans le crâne à coups de marteau. J’ai mésestimer cette femme, c’est un fait et on ne m’y prendra plus, et me voilà nu comme un idiot, ne sachant trop comment réagir à la découverte fracassante de mon petit secret. Admirable vraiment, elle a explosé son rôle de poupée, comme quoi il existe des acteurs presque aussi bons que moi. Mais d'autre part, je lui suis reconnaissant, elle m’a éclairé sur un point, anodin certes mais vital, Maria est parvenue ce jour là à mettre un nom sur ce que je suis, un « vampire émotionnel ». L’expression me plaît, elle sonne juste, elle sonne bien, j’ai la larme à l’œil. En revanche je la vois toujours avec cette fierté mal placée, j’admire son intelligence et son pouvoir de déduction, mais encore une fois, pour m’excuser, elle n’a aucun mérite. Je lui ai pratiquement tout donné, son seul talent vraisemblablement c’est de pouvoir saigner à blanc quelqu’un, physiquement efficace, un poil traumatisant pour la victime, mais ensuite ? Elle ne les atteint pas comme moi je peux le faire, et ne pourrait se défendre contre les coups que je lui porterai, sa force devient alors une faiblesse, paradoxe davantage plus intéressant que la faiblesse qui devient une force, ce dernier beaucoup trop banal pour que je puisse m’y intéresser. »
Lignes écrites après un fou rire.

Pendant tout le long de la (très) longue tirade de Maria, Nathaniel resta effectivement stoïque, faisant preuve d’une maîtrise quasiment parfaite de l’impassibilité, son sourire ne se crispa pas une seule fois au fur et à mesure qu’il se faisait disséquer par cette beauté blonde. Une fois qu’elle eut finie, orgueilleuse de sa propre pertinence, elle le provoqua également d’un sourire éblouissant presque aussi lumineux que le sien. Tous les deux devaient avoir l’air idiot avec leurs masques de fausseté hypocrite et moqueuse placardés sur le visage. Si quelqu’un était entré dans la pièce à cet instant là, il aurait pu voir deux personnes donnant l’air de participer au concours de celui qui a les plus blanches, sur ce dernier point, ils étaient à égalité.
Mais fatigué de grimacer ainsi, Nathaniel laissa les traits de son visage s'affaisser pour en revenir à son expression de sérénité tranquille. Il laissa planer quelques minutes de silence, profitant pleinement de l’instant pour préparer sa tirade qu’il espérait aussi emphatique de celle de la jeune russe :

- Et bien, je dois dire que vous êtes dotée d’une intelligence rare Mademoiselle Aleksandrovna Yevgeniyen, qui doit paraître bien irritante pour la plupart des gens, et je suis convaincu que mettre les gens dans tous leurs états est une des choses qui vous amusent le plus. Trois fois hélas pour vous, je crains de ne pouvoir satisfaire vos petites lubies.

À ces mots, il s’approcha du lit où gisait toujours cette patiente si exaspérante mais néanmoins fascinante, puis il s’assit près de ses jambes, évitant au passage de les écraser afin de préserver ses tibias fragiles :

- Vous avez à la fois raison mais aussi particulièrement tort. Je suis effectivement un empathe, je vous suis d’ailleurs reconnaissant car je n’avais jamais vraiment su mettre de mot sur ce que j’étais capable de faire. Je me nourris effectivement de la douleur, c’est vrai, mais choisir la traumatologie n’a pas été de mon fait mais le rapprochement que vous faites entre moi et ce service est néanmoins pertinent. Toutefois vous vous trompez également, à vous entendre, vous semblez croire que je ne me repaît que des souffrances physiques, c’est faux. En ce sens, j’ai autant ma place ici qu’en oncologie ou en maternité, les drames humains, cela me passionne, chacun d’entre eux a une saveur bien particulière. Pour tout avouer, je me nourris de tout ce qui est perçu comme une atteinte à l’esprit, je ne suis pas tenu par une seule émotion, la peur et le désespoir ont autant de portée traumatisante que l’amputation d’un membre. Je jouis du malheur simplement, autant le mien que ceux des autres. Pour reprendre votre exemple, le fait que des mutants souffrent atrocement pendant que moi je vis pleinement ma vie m’est nécessaire, comment pourrais-je exister si ce n’était pas le cas ? J’ai besoin que les autres aient mal pour pouvoir ensuite les en libérer. J’aide les gens, à ma façon, je leur vole ce qui contribue à leur martyr. Et vous Mademoiselle Yevgeniyen, vous devez bien avoir quelques chagrins qui se terrent derrière ce beau visage, peut-être que je pourrais vous en guérir ?, finit-il en faisant marcher sa main gauche avec son index et son majeur, lui donnant un simulacre de vie propre, qu’il approcha peu à peu du corps de Maria.
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MessageSujet: Re: [RP] La patiente de la chambre S37 (Nathaniel)-(terminé) [RP] La patiente de la chambre S37 (Nathaniel)-(terminé) EmptyVen 17 Juil 2009 - 3:26

Maria attendait le verdict avec une patience directement proportionnelle à la confiance qu’elle portait à son raisonnement… C'est-à-dire grande… Et chaque minute qui s’écoulait lui faisait gravir une marche de plus sur le podium de la victoire ! Effectivement, Nathaniel prendrait d’autant plus de temps pour aiguiser sa réponse qu’elle avait été proche de la vérité.
Quand enfin il lui expliqua les quelques nuances qu’il fallait apporter à la description de son pouvoir pour être tout à fait exact, elle sut qu’elle ne ratait l’ordinateur que parce qu’il tenait absolument à lui casser les pieds sur ce point. Si jamais elle avait demandé un bisou en récompense de sa super clairvoyance, elle l’aurait certainement obtenu…

Super clairvoyance… Pour être tout à fait honnête, elle avait tenté un coup de poker et avait joué de chance. Autant sa série d’élimination s’était bien basée sur l’observation et la déduction pure, autant pour arriver à deviner la nature même du pouvoir de Nathaniel elle avait fait confiance aux probabilités.
De nombreuses études montraient que les mutations passives les plus courantes étaient celles qui agissaient sur les capacités mentales.
En première position dans la banalité, avec plus de vingt pour cent d’ « adeptes » : la télépathie… Les mutants télépathes étaient légions dans le monde, même si la grande majorité d’entre eux ne réussissait pas à dépasser le simple stade de la lecture des pensées par flashs…
Ensuite, venaient tous les pouvoirs de divination et de clairvoyance, même si la plupart des élus dotés de la double vision ne parvenaient qu’à prévoir le résultat d’un tirage de dé… à raison d’une fois sur deux.
Et à la troisième place, on trouvait les empathes… C’est sur cette statistique que s’était basée Maria.
Pour réussir à deviner la spécialité d’empathie de Nathaniel, elle s’était appuyée sur l’apparente jeunesse de l’infirmier… Et la douleur physique, de par sa nature intense et violente, est bien souvent la première émotion captable par les jeunes empathes.
La seule erreur que Maria avait commise dans son raisonnement venait du fait qu’elle avait sous-estimé l’expérience de Nathaniel. Apparemment, il avait réussi à passer par lui-même à un niveau supérieur de maîtrise… L’avantage de travailler au milieu de personnes souffrantes !

"_ Tu as bien saisi un point de ma personnalité, confessa-t-elle en riant, irriter autrui c’est pour moi comme une hygiène de vie ! Agresser mentalement ainsi les autres n’enfreint aucune loi humaine ou divine. Dieu a oublié d’écrire sur les tables de la loi : « tu n’irriteras point ton prochain » et c’est tant mieux pour l’emmerdeuse que je suis ! "

Ce qu'osa ensuite faire Nathaniel était de nature à égratigner le code de déontologie médicale : il s’approcha de la patiente et, sans en demander l’autorisation, vint s’asseoir sur son lit. Le code de déontologie médicale pouvait bien aller se faire foutre, Maria, qui sentait que les choses pouvaient devenir intéressantes, se décala un peu pour lui laisser suffisamment de place.
"_ Ainsi, tu as réussi à étendre par toi-même tes capacités d’empathie, poursuivit-elle sans se laisser perturber, c’est prometteur pour ton avenir, mais sais-tu que tes pouvoirs connaîtraient une évolution bien plus rapide si tu étais au sein d’une organisation comme la Confrérie Moderne ? Être entouré de mutants aide énormément au développement de ses capacités… réfléchis-y."

Les doigts anthropomorphisés de Nathaniel s’approchaient de Maria… Les choses devenaient effectivement intéressantes : il lui proposait de tester son pouvoir sur elle. Une occasion d’évaluer par elle-même les réelles capacités d’un mutant ne se refusait pas.
"_ J’avoue que je suis curieuse, affirma-t-elle avec un sourire, par contre, comme je ne suis pas chagrinée par autre chose que par le fait de ne pas avoir d’ordinateur, tu risques d’être déçu… Mais ça peut s’arranger…"

D’un geste brusque, elle arracha la perfusion de son bras en tordant le tube de la manière la plus barbare possible, s’arrangeant pour bien casser l’aiguille sous sa peau.
"_ Voilà, fit-elle avec un demi-sourire teinté d’un rictus de douleur, ça fait un mal de chien… Régale-toi, je t’en prie… Par contre, ne joue pas les machos en prenant ton pied tout seul… J’ai des besoins moi aussi ! "

Ses mains gantées prirent à leur tour forme humaine et vinrent se mettre face à de celle de Nathaniel… Puis celle de droite commença à dévêtir sensuellement celle de gauche, doigt après doigt… Une fois le mini-striptease terminé, Maria tendit sa main nue à Nathaniel.
"_ Un petit paume contre paume pour partager les plaisirs et les douleurs…"

Maria n'espérait qu'une chose : qu’il ne se dégonfle pas à la dernière minute ! La pâleur naturelle de la russe s'intensifiait petit à petit, des larmes étaient en train de s'accumuler aux coins de ses yeux cernés et son front se recouvrait de sueurs froides. Maria souffrait...
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MessageSujet: Re: [RP] La patiente de la chambre S37 (Nathaniel)-(terminé) [RP] La patiente de la chambre S37 (Nathaniel)-(terminé) EmptySam 18 Juil 2009 - 0:56

« Ma vie sociale, si l’on peut nommer ça comme ça, ma vie sociale, avec les femmes j’entends, a toujours été riche, vivante mais vide de sens. Mon visage est bien évidemment apprécié par beaucoup, la liste de mes conquêtes est longue. Je n’en tire aucune fierté, je ne les ai pas aimé, à aucun moment, n’ai reconnu en elles aucune qualité, aucun trait de caractère qui n’aurait pu faire naitre en moi qu’autre chose qu’une parfaite indifférence. Ce qui m’a plu, et me plaît encore dans ce genre de relations, ce sont les ruptures. Voir leur visage dans lequel s’engouffre un profond désespoir, c’est jouissif. Mais je suis bon, je trouve toujours le moyen de leur prendre les mains, bien que certaines aient essayé de me repousser, et j’adoucis leur douleur. Je ris, c’est risible, elles me remercient presque de les quitter ! C’est comme être une divinité bienveillante adoré par des fidèles aveuglés par leur foi. Je crois que cela est dû au fait que je ne parviens pas à me reconnaître en elles, que pour aimer quelqu’un, il faudrait que je puisse me retrouver en lui dans un élan de narcissisme exacerbé. Et j’admets que Maria me renvoie une image plutôt plaisante de moi-même, je remercierai presque un dieu quelconque de cette heureuse rencontre. »
Songes d’une nuit.

- Je sais ce qu’est la Confrérie, la mission qu’elle s’est donnée, soit l’amélioration de la condition mutante. Ce que je pense également, En fait c’est une conviction, c’est que vous ne recherchez pas simplement à aider les jeunes mutants à contrôler leurs pouvoirs. Le but véritable que vous poursuivez c’est la création d’une armée, car cette guerre contre l’Humanité arrivera et nous le savons tous les deux, et vous la préparez de votre coté pour ne pas être pris au dépourvu. En fait cette guerre est le seul et unique objectif auquel vous aspirez. Et comme la condition mutante ne m’intéresse pas, pourquoi me joindrai-je à vous ? Pourriez vous tolérer la présence d’un soldat, car il ne s’agit que de ça, d’un soldat qui ne croit pas au combat qu’il mène ? Moi je ne le pourrai pas, et il est très probable que vous non plus. De plus, je ne mets pas ma vie en danger pour une raison au quelle je ne crois pas, et il y en a vraiment peu de raisons valables qui pourraient s'attacher ma loyauté, il va valoir en trouver une plus percutante que le développement de mes « dons » ou la juste libération de mes semblables. Mais passons, nous nous connaissons pas encore suffisamment pour que vous puissiez me convaincre, pourtant à l’allure où nous allons, je crains de ne pouvoir vous résister bien longtemps, ajouta-t-il en souriant, sa paume à quelques centimètres de celle de Maria.
Toutefois, vous blesser une nouvelle fois n’était pas nécessaire, je puis vous assurer, même sans vous connaître, que vous n’êtes pas vide de chagrins. Une amie m’a dit un jour que nos malheurs façonnent notre histoire, et elle avait raison, êtes vous à ce point vide de vécu ou au contraire trop aveugle sur vous-même ? Je parie sur la deuxième solution Maria, et ce que nous allons faire maintenant, car je l’aurais fait même sans votre consentement et je suis heureux de voir que vous l’acceptiez, ce que nous allons faire vous changera profondément. Moi je sortirai indemne d’ici, avec la main en sang certainement, ce qui sera difficilement explicable à mes collègues mais je m’en fous pour le moment. Il est trop tard pour faire marche arrière. Paradoxalement, autant que je le sache, ça va faire mal

À ces mots il plaqua sa paume contre celle de Maria, serrant ses doigts, comme des serres. Le sang se mit immédiatement à couler, tachant les draps, la douleur explosa dans son poignet, toute sa main devint incandescente sous l’effet des enzymes que produisait Maria et sa bouche se crispa, ni de douleur ni de plaisir, il s’agissait seulement d’un spasme musculaire. Puis Nathaniel se projeta en elle, littéralement, par le biais des deux paumes réunies dans un festin sanglant, sa volonté pris la forme de tentacules qui s’infiltrèrent dans les muscles, les os, les cellules de Maria. D’abord dans son bras, aspirant même les minuscules douleurs à peine perceptibles par les nerfs, s’attaquant maintenant à celle qu’elle s’était infligée, puis les appendices empathiques envahirent le torse, les organes, dévorant tout sur leur passage, ces petits souffrances quotidiennes comme les maux de ventre ou les crispations nerveuses. Une fois le corps conquis tout entier, Nathaniel s’assiégea ce qui formait Maria en tant qu’être pensant. Les scientifiques ignoraient où se trouvaient la conscience et l’inconscient, Nathaniel également ne le savait pas, pourtant il pouvait y pénétrer impunément, ignorant l’aspect intime et privé de ces deux choses. Il absorba tel un ogre tout ce qui avait fait souffrir Maria jusque là, mais aveugle il ne voyait pas ce qu’il engloutissait, ne pouvait décrire les maux de la jeune femme, il n’avait pas ce pouvoir, pas encore. En à peine quelques secondes, Nathaniel s’empiffra de tout ce qui avait conçu la Maria d’aujourd’hui, il passa en revue le moment de sa naissance, son premier cri, jusqu’à maintenant et cette aiguille plantée dans l’épaule.
Enfin il décolla sa main de celle de la jeune femme, la douleur dans son poignée était sourde et diffuse. Il contempla ensuite les ravages qu’elle avait occasionné sur sa paume puis se tourna vers elle :


- J’espère que cela vous a plu. Ah, et je crois avoir oublier de mentionner que tout ce qui vous a fait souffrir jusqu’à maintenant, et il y a eu pas mal de choses croyez moi, que toutes ces choses n’éveilleront en vous plus aucun sentiment. Ni haine ni rancœur envers votre premier copain disparu, ni pleurs ni tristesse en repensant à la mort d’un de vos proches. J’espère que vous n’étiez pas trop attachée à vos traumatisme. Il sourit une dernière fois, puis se leva, prenant un kleenex et s’essuyant la paume.
Bon maintenant laissez moi soigner cette plaie, je n’ai pas envie que l’on m’impute cette blessure.

Il n’avait pas encore regardé les yeux de Maria, et ignorait encore dans quel état elle se trouvait.
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MessageSujet: Re: [RP] La patiente de la chambre S37 (Nathaniel)-(terminé) [RP] La patiente de la chambre S37 (Nathaniel)-(terminé) EmptyMar 21 Juil 2009 - 1:39

"_ Co… nnard !"

Se tordant de douleur, Maria n’avait pu s’empêcher de murmurer cette insulte au petit con dressé devant elle qui lui parlait de ses doutes concernant la bonne foi de la Confrérie alors qu’elle logeait dans son bras un bout de métal acéré. Chacune des paroles inutiles de Nathaniel avaient pour conséquence d'ajouter, par l’intermédiaire de Maria, une génération maudite de plus au palmarès de la famille Albenco. L’infirmier fut si bavard qu’il condamna tous ses rejetons à la misère jusqu’à la moitié du troisième millénaire. Elle ne pouvait pas réfléchir, pas plus à la guerre, qu'aux mutants, elle flirtait avec l’évanouissement… mais le mutant se décida enfin à lui saisir la main…
La douleur au bras commença à s’estomper petit à petit. L’esprit de Maria se clarifia et ses yeux vinrent aussitôt se fixer sur le liquide écarlate coulant à flot :

"_ SSSSSSSSSSSSSSssssssssaaaaaaang… "

Les yeux braqués sur la paume sanguinolente de Nathaniel, l'esprit de Bloody Mary s’égara dans un monde de conte de fée :
*** Il était une fois une petite fille de Russie, la plus sanguinaire qu’on su voir ; sa mère était mutante et son patron, Kenjiss, complètement fou. Sa mère la dota d’un petit gène rouge sang, qui lui seyait si bien, que partout on l’appelait « le Petit Démon Sanglant ».
Une nuit, Kenjiss, ayant égorgé quelques enfants du village, lui dit : Va tuer miss Lemington, car on m’a dit qu’elle était pro-humaine. Rapporte-moi un éclat de tête et un petit peu de cœur. Le Petit Démon Sanglant partit aussitôt pour tuer Samarah Lemington qui habitait dans un autre pays… ***


Le pouvoir de Nathaniel était d’une efficacité redoutable : la douleur physique avait complètement déserté le bras et le crâne de Maria, adoucissant en même temps, les souvenirs qui allaient avec. Maintenant, c’étaient les souffrances morales qui étaient visées… des plus récentes aux plus anciennes. Déjà, Maria relativisait son accrochage avec Samarah Lemington au British Museum et le souvenir irritant de la destruction de son bijou de technologie se transforma en anecdote risible.
Lemington disparut alors du conte ténébreux et la mère-grand retrouva sa place d'antan :

*** … En passant dans un hôpital, elle rencontra compère Nathaniel, qui eut bien envie de la déflorer ; mais il n’osa, à cause de sa lâcheté. Il lui demanda son but ; la pauvre enfant, qui ne savait pas qu’il est dangereux de s’arrêter à écouter Nathaniel, lui dit : Je vais voir ma Mère-grand, une vulgaire humaine, et lui arracher la tête et un morceau de cœur comme le méritent tous les humains, c’est Kenjiss qui m’envoie.***

L’investigation mentale se poursuivait, serpentait dans les registres à long terme de Maria tel un ver cérébral. Les souvenirs douloureux s’effaçaient… Rapidement, toutes les remontrances passées de Kenjiss à l’égard de la Russe se ternirent, qu'elles aient été justes ou injustes…
Le tatoué quitta à son tour le conte défiguré de Charles Perrault, laissant gracieusement à la mère le rôle qui lui revenait de droit.

*** _ Habite-t-elle bien loin ? Lui dit Nathaniel.
Oh ! non, dit le Petit Démon Sanglant, c’est par-delà les immeubles où s’entassent les inferiors que vous voyez tout là-bas, au Nouvel Institut pro humain…
Eh bien, dit Nathaniel, je veux l’aller la tuer moi aussi ; je m’y en vais par le métro, et toi par les quartiers chauds, et nous verrons qui plus tôt y sera, considère cela comme un jeu.
Nathaniel prit les lignes de transport les plus directes, et la petite russe s’en alla par les quartiers insalubres, s’amusant à insulter les prostituées inferiors, à courir après les enfants humains pour les saigner à blanc, et à lécher l’embout des seringues qu’elle ramassait… ***


La sonde mentale remonta encore le flot des souvenirs… Le 31 août 2044, jour où Maria posait pour la première fois le pied sur le continent américain, elle débarquait droit de sa Russie natale, où elle avait vécu une enfance dans le confort. C’est à partir de ce jour qu’elle prit connaissance de toutes les incivilités quotidiennes diverses dispensés par les citadins lambdas. C’est à partir de ce jour qu’elle apprit à détester ces villes sales et ennuyeuses, où les métros insalubres quadrillaient les sous-sols et transformaient l’environnement urbain en un labyrinthe insondable. Quand Nathaniel lui retira la nostalgie de cette contrée russe où tout était plus propre et plus simple, le décor du conte changea et c’est dans une forêt moyenâgeuse que se déroula la suite de l’histoire.
*** Nathaniel ne fut pas longtemps à arriver à la maison de la Mère-grand ;
Toc, toc.
Qui est là ?
C’est une mutante, le Petit Démon Sanglant (dit Nathaniel, à l’aide d’un déguisement holographique) qui vous demande l’asile.
La bonne Mère-grand, qui était dans son lit, lui cria : Entre ton empreinte palmaire sur la plaque, la porte s’ouvrira.
Nathaniel posa la paume de sa main sur la plaque et la porte s’ouvrit. Il se jeta sur la bonne femme, et la viola en moins de rien ; car il y avait plus de trois ans qu’il ne s’était pas adonné à ce genre d’activité. ***


Le continent américain n’avait pas aidé, mais c’est en Russie que Maria avait aiguisé sa haine des humains… Quand Nathaniel vint mettre un coup de gomme aux souffrances responsables de ces idées, l’homo-inferior-juste-bon-à-tuer quitta cette histoire où il n’aurait jamais dû être cité…
*** Ensuite Nathaniel referma la porte, étrangla la Mère-grand et prit son apparence, en attendant le Petit Démon Sanglant, qui quelque temps après vint heurter à la porte.
Toc, toc.
Qui est là ?
Le Petit Démon Sanglant, qui entendit la grosse voix de Nathaniel eut un doute d’abord, mais croyant que sa Mère-Grand était enrhumée, répondit : C’est votre petite fille, le Petit Démon Sanglant, qui vous apporte…***


Le 20 avril 2043… son annihilation commençait :
*** …qui vous apporte du sang… qui vous apporte une galette… de sang… et un petit peu de cœur… et un petit pot de beurre que ma Mère vous envoie.
Nathaniel lui cria en adoucissant un peu sa voix : Mets ta paume contre la mienne et la porte de ton cœur s’ouvrira…
Le Petit Démon Sanglant… Rouge… posa la paume et la porte s’ouvrit.
Nathaniel, la voyant céder, lui dit en se cachant derrière son sourire enjôleur : Mets ton esprit en phase avec le mien avec confiance, et viens coucher avec moi. Le Petit Démon Rouge se déshabille, et va se coller contre Nathaniel. Elle lui dit : Ma Mère-grand, que vous avez des veines saillantes… de grands bras ! C’est pour mieux t’embrasser, ma fille.
Mère-grand, que vous avez un pouls régulier… de grandes jambes ! C’est pour mieux courir, mon enfant.***


Le traumatisme du 20 avril ne fut plus qu’un souvenir désagréable…
*** Ma mère-grand, que vous avez de grandes oreilles ! C’est pour mieux écouter, mon enfant. Ma mère-grand, que vous avez de grands yeux ! C’est pour mieux voir, mon enfant. Ma mère-grand, que vous avez de grandes dents. C’est pour te manger… Et en disant ces mots, Nathaniel se jeta sur Bloody Mary, et l’absorba totalement… Seul survécu le Petit Chaperon Rouge…***


Fin de la séance… Maria détacha sa paume de la paume de Nathaniel, silencieuse. Elle était calme et détendue et regardait l’infirmier avec un sourire paisible. Il lui proposa de soigner sa plaie. Bien sagement, elle tendit son bras…
"_ Expérience intéressante, fit-elle enfin en respirant lentement, j’ai l’impression d’être dans la peau d’une gentille petite fille innocente sortie droit d’un conte de fée... "

Elle approcha brusquement son visage de celui du bel infirmier avec un regard aussi gourmand qu'enjôleur…
"_ Vérifions… Suis-je vraiment devenue aussi innocente ? Que vaut ma pureté ?"

Tout doucement, millimètres après millimètres, ses lèvres s’approchèrent des lèvres de Nathaniel…
"_ Tu sais quoi, méchant loup… Murmura-t-elle, tu n’as pas réussi à dévorer Bloody Mary, je crois qu’elle est cachée dans les gênes du Petit Chaperon Rouge…"

Cela ne devait avoir aucun sens pour Nathaniel. Maria approcha ses lèvres jusqu’à l’effleurement puis, brusquement, elle lui repoussa le visage à pleines mains en riant… Il saignerait peut-être un peu des joues, mais rien de grave...
"_ J’ai indéniablement changé, fit-elle en s’adossant, toute sourire, sur son oreiller, je me sens plus sereine, plus zen… Par contre malgré ma métamorphose, je suis toujours moi-même… Mes convictions restent intactes. Apparemment, le ciment qui m’a permis de construire ma personnalité actuelle n’était pas seulement un mélange de mes traumatismes passés… J’ai appris quelque chose ! Peut-être est-ce comme ma fascination pour le sang ? Peut-être Bloody Mary est-elle intrinsèque à ma mutation ?"

Mais un détail la perturbait encore… Pour vérifier ses doutes, elle se toucha l’avant-bras du bout du doigt… Et sa grimace de douleur fut une confirmation : la gomme émotionnelle de Nathaniel avait dû lui débloquer un truc dans le ciboulot : son pouvoir venait d’évoluer… pour maintenant faire intervenir la douleur dans le processus !
Heureuse de sentir son propre corps la meurtrir pour une caresse, elle pensa à une certaine infirmière qui serait fortement intéressée par ce petit changement !

" _ Et de ton côté, Nathaniel, poursuivit-elle, oubliant complètement qu’elle venait de lui labourer le visage avec ces nouvelles mains, je suppose que ça a été agréable de me nettoyer les méninges, non ? Etait-ce assez agréable pour que je mérite un ordinateur ? J’ai toujours un discours à préparer pour les journalistes, moi !"
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MessageSujet: Re: [RP] La patiente de la chambre S37 (Nathaniel)-(terminé) [RP] La patiente de la chambre S37 (Nathaniel)-(terminé) EmptyDim 26 Juil 2009 - 17:33

« Il y a des horreurs de vivre incalculables, les gens se cachent, se meurent dans leurs misères et tout le monde autour ferme les yeux, préférant se mentir plutôt qu’affronter cette réalité si exténuante. Je suis l’antagoniste de ce que les Anciens appelés « l’homme sage », je ne m’investis pas dans la quête quasi-universelle de la vérité, au contraire, je permets aux gens qui me côtoient de fermer les yeux sur ce cruel réel, ils se dissimulent alors derrière leurs propres illusions, se créent leur petit monde artificiel, la pauvreté autour d’eux continue de croître et je demeure et m’en repait davantage, et le cycle continue. Des gens agonisent, d’autres trouvent refuge auprès d’utopies irréalisables, bref l’Humanité est un grand brouillon hypocrite. Ils valent moins que des animaux, ils se voilent la face et je les aide à entretenir leur lâcheté, je n’ai guère plus de prix qu’eux en somme…Et c’est bien ! De se sentir médiocre alors qu’on pourrait friser l’excellence ! La défaite ne rend pas plus forte, c’est faux, elle rend davantage misérable et c’est tant mieux ! L’adversité nous écrase et seuls les mensonges permettent de nous en relever, je l’ai compris, je le comprends encore, c’est la leçon que j’ai su tirer de ce que les autres m’apportaient lorsque je dévorais leurs malheurs. Maria ne fait pas exception à la règle, quoi qu’elle en dise, il y a quelque chose de caché derrière ces yeux fiers, je l’ai senti après notre petit enlacement empathique, or j’ignore encore ce que c’est, un mystère pour plus tard sans doute.
J’aime le monstrueux, les massacres, les génocides, les pleurs, les larmes, et le désespoir qui en découle. J’aime la joie évanouie, l’espoir envolé, la frustration d’un désir inachevé. J’aime voir ces personnes jamais rassasiées de ce qu’elles ont, je suis là pour leur apprendre ce qu’il en coûte, d’ignorer le bonheur lorsqu’il nous appartient.
»
Sermon

Le spectateur inopportun qui se serait aventurer dans la chambre à l’instant aurait été frappé des événements scandaleux qui s’y déroulaient. Déjà il aurait pu constater la proximité entre les deux protagonistes qui, semblait-il, s’apprêtaient presque à s’humecter mutuellement les lèvres, si les employés d’hôpitaux se prêtaient à ce genre de proximité avec leurs patients, dans quel monde vivrions nous ? Mais au-delà de cet aspect révoltant, certains éléments de la scène, auraient probablement alerté le observateur avisé mais toujours inopportun (le voyeurisme n’étant jamais entré dans les bonnes mœurs). Déjà la présence d’une aiguille de dix centimètres plantée dans l’épaule délicate de la patiente était chose aussi sordide qu’incongrue. Les mains dégoulinantes de sang des deux jeunes gens en était une autre. Le plus alarmant sans doute, fut le regard de perdition extatique qui hanta les yeux de la jeune Russe pendant quelques secondes, à l’inverse l’infirmier lui détournait le regard comme s’il était coupable de l’état dans lequel était plongée la femme. Certes il était coupable, mais n’en concevait aucun remord, de même que Marie qui s’excusa à peine de toute cette hémoglobine qui tachée les beaux draps immaculés du lit. Et lorsque la princesse russe fit mine d’embrasser Nathaniel qui bien que surpris par une telle réaction, se préparait à lui rendre son baiser, jamais personne n’aurait pu croire qu’elle se jetterai littéralement sur lui afin de, le griffer ? Non ses paumes étaient bien plus efficaces qu’un coutelas aiguisé et le saignement sur le visage de l’infirmier ne tarda pas à tacher la chemise bleue.

Lorsqu’il sentit les mains moites et sanglantes de Maria sur son visage, Nathaniel fit un bond en arrière, ne voulant absolument pas être marqué de manière si barbare. Le sang qui ruisselait sur ses joues et qui s’égouttaient sur son uniforme l’irrita. D’abord Maria s’était remise trop rapidement de sa torpeur, ce qui déboussola pendant quelques instants le jeune homme. Et par vengeance peut-être, lorsqu’il retira l’aiguille (tout en suivant lorgnant les mains de la mutante), il s’appliqua à la faire tourner afin de titiller le plus possible les chairs endommagées, ce n’était pas son style certes, mais sortir d’une chambre barbouillé de sang non plus. Une fois qu’il eut appliqué le coton sur la plaie, il put s’essuyer le visage et grimaça lorsqu’il constata que le sang commençait déjà à sécher.
Et comme il n’était pas sûr d’avoir maté sa patiente avec le coup de l’aiguille (il doutait d’ailleurs que ce genre de procédés puisse réellement l’atteindre), il exprima son opinion sur l’expérience qu’ils avaient partagée :


- J’ignore totalement qui est cette Bloody Mary, bien que je crois avoir perçu une conscience plus primitive en vous, si telle fragmentation de l’esprit fut possible. Le plus étrange est que je doute que cela soit d’ordre psychiatrique, et maintenant, en y repensant, je suis absolument sûr d’avoir englouti deux esprits différents, leur saveur n’était pas les mêmes, ronchonna Nathaniel en grattant les croutes sanglantes sur sa peau.
Ceci expliquant peut-être votre sérénité. Ou pas. Pour tout vous avouer, mes talents restent encore limités, et je crains de ne pas être allé aussi profondément dans votre histoire que je ne l’aurais voulu, d’avoir sous-estimé votre complexité également.


À cause de l’ardeur qu’il déployait à se frotter les joues, Nathaniel ressortit du tas de kleenex rougi mais son sourire après l’irritation s’était ravivé :

- L’âme humaine est mon terrain en temps normal, et me voir confronter à un semi échec, c’est dur pour moi, vraiment. Parlez moi de la Confrérie, que pourrait-elle m’apporter ? Oh et épargnez moi la propagande habituelle, entre vous et l’autre groupuscule mutant, on ne s’en sort plus. Je veux savoir précisément ce que
je pourrais apprendre là-bas ? Avez-vous d’autres empathes ou suis-je un spécimen rare ?



[P.S: Navré s'il y a des fautes, je n'ai pas eu le temps de me relire, me reste plus qu'une semaine à me demander ce que tu vas répondre, bon courage!]
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MessageSujet: Re: [RP] La patiente de la chambre S37 (Nathaniel)-(terminé) [RP] La patiente de la chambre S37 (Nathaniel)-(terminé) EmptyMar 28 Juil 2009 - 4:08

" _ Eh ! Oh ! Aïe !! Sale brute !"

Avec une précision chirurgicale, Nathaniel venait d’extraire l’aiguille cassée du bras de Maria de manière à ce que l’opération soit aussi douloureuse que possible… Et il semblait s’y connaître le sadique : il avait réussi à tirer une larme d’yeux habituellement peu enclins à l'humidité. Maria avait bien capté le regard irrité que lui avait lancé Nathaniel suite à son innocente « plaisanterie », mais jamais elle n’aurait imaginé qu’un infirmier puisse s’adonner à une si vile contre-attaque. Elle se frotta le bras endolori en grimaçant et, pour répondre de manière adulte à cette vengeance, essuya consciencieusement ses mains ensanglantées sur les draps de son lit déjà bien salis par leur petite partie de « paume contre paume ».
"_ Ne te prends pas la tête, Nathaniel, fit-elle en prenant une voix rassurante, si toutes les personnes à qui tu as administré ce traitement de choc en sont ressorties irrémédiablement transfigurées et pas moi, c'est que je ne fais pas partie du même monde qu'elles... Je suis une homo superior…"

L’expression « homo superior » avait longtemps été bannie des discussions mondaines. Elle était jugée trop tendancieuse car sous-entendant que les humains standards puissent être considérés, par opposition, comme des homo « inferior ». Avec la dernière décennie pourtant, suite à l’accroissement de la population mutante, le terme était peu à peu revenu à la mode dans le langage courant… On l’utilisait d’ailleurs beaucoup au sein de la Confrérie Moderne.
Maria détacha son regard de Nathaniel et poursuivit son raisonnement en jouant avec le bout de ses gants :

"_ Je m'explique : ton pouvoir agi de manière optimale sur des personnalités qui se sont construites autour de douleurs et de traumatismes. Je suis convaincue que ce schéma est plus courant dans la population humaine que mutante. Prenons la vie d'un bureaucrate londonnien quelconque : métro, boulot, dodo… Quels sont ses meilleurs souvenirs ? Le soir de son vingtième anniversaire quand il découvre la prostituée que ses copains de boissons lui ont payé pour l’occasion ! Il n’y a rien d’étonnant que ce pauvre monsieur personne construise sa personnalité sur les coups que lui portait son père quand il était enfant : ils constituent les moments les plus palpitants de sa vie !
En revanche, un mutant, de par ses pouvoirs, vit généralement davantage de choses merveilleuses et fantastiques, sa personnalité doit s’en trouver naturellement enrichie !"


Oui, Maria avait de lourds préjugés sur l’espèce humaine. Elle percevait les inferiors comme des gros beaufs inutiles, débiles et alcooliques à la vie morne et désespérée. Mais cela ne l’empêchait pas d’être parfaitement charmante quand elle avait affaire à l’un d’entre eux… Après tout, ils étaient déjà tellement malchanceux d’appartenir à une espèce obsolète, il était inutile de les enfoncer encore plus !
"_ Je vais être honnête avec toi, reprit-elle sur un ton ferme, intégrer la Confrérie Moderne ou le Nouvel Institut ne te sera bénéfique que si tu souhaites vraiment apporter à ta vie un peu de piment… Et, ayant eu un bon aperçu de tes pouvoirs, je crois que tu pourrais vivre heureux pour l'éternité entre les quatre murs de cet hôpital à vampiriser tous les patients qui te passent sous la main.
Mais venir dans un institut pour mutant te permettra de découvrir de nouvelles facettes à ton pouvoir... Et peut-être même de nouveaux plaisirs. Pas vraiment grâce à nos autres empathes, ils ont la fâcheuse tendance à se court-circuiter les uns les autres quand ils se rencontrent, mais plutôt grâce à un télépathe de niveau convenable, il t'aiguillera sur les bonnes pistes pour que tu maîtrises au mieux ton pouvoir et que tu puisses évoluer vers de nouvelles capacités ."


Elle fit une pause pour s'humecter les lèvres et remarqua que là où Nathaniel lui avait retiré l’aiguille apparaissait un vilain bleu. Elle le tâta doucement… et arrêta, assurée que cela faisait bien mal :
"_ De plus, poursuivit-elle en se reconcentrant sur le sujet, comme tu n’auras plus à cacher ton identité génétique, tu pourras exercer tes pouvoirs au grand jour… Et même en vivre ! As-tu déjà réfléchis à la valeur de ton pouvoir sur le marché du travail ? A ton avis, combien des parents seraient-ils capables de payer pour qu’on cautérise leur douleur suite à la disparition d'un enfant ? Quelle somme d’argent une adolescente de 14 ans serait-elle prête à débourser pour qu’un beau gosse comme toi lui retire toute trace de son chagrin d’amour ? Tu ne t’en es peut-être jamais rendu compte, mais tu as une mine d’or dans les doigts."

Sans grande surprise, Maria, de son côté, n’avait pas trouvé le moyen d’exploiter lucrativement son pouvoir… Hélas, très peu de médecin dans le monde pratiquait encore la saignée de nos jours…
" _ Une meilleure maîtrise de tes pouvoirs, énuméra-t-elle en comptant sur ses doigts, un logement sûr, l’échange d’expérience avec d’autres personnes de ta trempe, la reconnaissance et l’exercice en toute plénitude de tes pouvoirs, l’argent… Comment pourrait-on te faire une offre plus intéressante ? Maintenant que tu choisisses entre la Confrérie ou l’Institut dépendra plus de tes idées et de ton tempérament…"

Elle n’avait pas renoncé à l’idée d’obtenir un ordinateur portable mais s’était décidée à attendre un moment plus opportun.
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Nathaniel Albenco

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MessageSujet: Re: [RP] La patiente de la chambre S37 (Nathaniel)-(terminé) [RP] La patiente de la chambre S37 (Nathaniel)-(terminé) EmptyMer 5 Aoû 2009 - 0:53

Nathaniel toujours sourire (mais à quel moment ne l’est-il pas au bout du compte ?), acquiesçant à chaque prise de parole de Maria, donnant l’impression de ne vouloir la contredire à aucun moment. Une fois qu’elle eut terminée, ce fut son tour de parler.

-Vous le pensez vraiment ? Que nous sommes mieux qu’eux ? Les humains je veux dire. C’est un nouveau point de vue auquel je dois réfléchir, j’ai toujours été habitué à être leur égal d’une certaine façon, parce qu’ils me nourrissaient et je ne suis pas ingrat. Mais ce qu’insinuent les termes « homo superior », c’est que j’ai la possibilité, voir même le droit, d’avoir autant de considération pour eux que pour du gibier ou plutôt du bétail. Pourquoi pas. C'est une idée intéressante mais toutefois je ne soutiens pas vos propos, vous considérez être différente des humains, c’est faux. J’ignore pourquoi je n’ai pu vous avoir à moi entièrement, mais cela vient de votre esprit propre et non de votre nature mutante. Nos semblables ne suivent pas ces vies merveilleuses et caricaturales que vous me décrivez, il suffit de voir les informations du soir. Combien sont-ils pourchassés, honnis et enfin tuer?

Il se débarbouille encore un petit peu, ôtant les derniers restes de sang craquelé. Puis il reprit :

- Mais passons, ce n’est pas à moi de juger la démesure de votre arrogance ou de votre aveuglement. Sans rancune j’aimerais dire ! Et dans un élan convaincu pour me faire pardonner, je vais tâcher de vous faire plaisir. Dites moi si je me trompe, mais en plus d'être une enquiquineuse, vous aimez jouer, votre attitude jusque là le montre, je vous propose donc un autre marché, vu que j’ai omis volontairement ou non le précédent. Ainsi nous allons partir du principe que je suis un candidat indispensable à votre Confrérie, le but du jeu étant de me convaincre de me rallier à vous. Car vous n’y êtes pas encore parvenue, parce que vous avez cru à tort que j’étais ce genre de personnes motivées par des rêves de grandeur. Voyez vous, comme vous l’avez souligné, j’ai une vie stable ici, confortable en fait. Je me nourris, possède une situation convenable et n’éveille pas les soupçons. Rejoindre la Confrérie serait faire s’effondrer toute cette stabilité que j’essaye de maintenir depuis mon plus jeune âge, et quelle serait la récompense à ce bouleversement ? Le pouvoir ? La richesse ? La gloire ? L’admiration d’autrui, de ceux de ma race ? Est-ce qu’il s’agit là de vos meilleurs arguments ? Je vous demande donc d’être un peu plus imaginative et si je juge votre prestation de qualité, et bien je demanderai une autorisation pour que vous ayez accès au matériel informatique, formidable non ? Alors qu’en dites vous ? Montrez moi que vous êtes bien plus capable que ces politiciens véreux qui ne stimulent leurs employés corrompus que par l’argent et la puissance.
Oh et une dernière chose, il est vrai que ma demande est complètement narcissique, mais c’est justifié après l’échec que je viens d’encaisser, j’ai besoin que l’on me remonte un peu le moral au fond et il m'apparait que vous êtes très forte pour cela, nos échanges sont des plus revigorant!


Et son rire éclata dans la pièce à demi vide de silence, comme un écho venant du fond d’une caverne de cristal.

« Il y a des jours comme ça, où nous avons simplement envie de rien dire, c’est un de ces jours-ci. J’ai eu une amie, une vraie je veux dire, la seule qui a su fouiller les tréfonds de mon âme sans jamais rencontrer de résistance. Pourtant c’était une amitié vouée à disparaître, existant dans un unique instant, un seul, tellement court en réalité mais qui m’apparaît aujourd’hui comme admirablement long. Mais je l’ai mangé, elle a vu, elle n’a rien dit ou presque, m’a accusé de tous les malheurs du monde, de toutes les atrocités dont est capable l’homme, ses guerres et ses carnages, pour elle j’étais le seul responsable. Car j’avais le pouvoir de changer les choses, et n’est ce pas cela mon talent ? Pouvoir transformer les gens, les ramener à l’état de feuille blanche pour leur donner de nouvelles espérances . Et malgré ça je n’ai rien fait et ne fait toujours rien. Je tiens juste à signaler que ce n’est pas ma faute, c’est celle des autres et non la mienne. »

Confidence éveillée
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MessageSujet: Re: [RP] La patiente de la chambre S37 (Nathaniel)-(terminé) [RP] La patiente de la chambre S37 (Nathaniel)-(terminé) EmptyMer 5 Aoû 2009 - 23:20

"_ Tu as raison, fit Maria en hochant la tête, tous les mutants ne vivent pas des choses plus merveilleuses et intéressantes que les humains… Seulement ceux qui peuvent pratiquer leurs pouvoirs en toute sérénité. Les petits veinards comme toi et ceux qui se sont mis sous la protection de la Confrérie Moderne ou du Nouvel Institut."

Puis elle écouta très attentivement le marché de Nathaniel. Il n’avait pas tort, il avait affaire à une joueuse, mais les règles semblaient particulièrement restrictives. Elle serait certainement contrainte à un énorme coup de poker. L’argent n’intéressait pas notre infirmier, la gloire non plus et pour la paix, il l’avait déjà... Quant à l'évolution de ses pouvoirs, il semblait s'en moquer royalement…
Elle regarda donc un moment le ciel à travers la fenêtre pour réfléchir à sa réponse. Comme elle le faisait de temps en temps pour se donner une ligne de pensée directrice, elle se repassa mentalement la liste des sept péchés capitaux et travailla autour de chaque thème.
La colère ? « Nathaniel, la Confrérie Moderne te permettra d’assouvir ta vengeance contre tous ces humains qui te persécutent »… Sauf que Nathaniel n’était pas persécuté par les humains.
Paresse ? Déjà fait... sans succès. L’infirmier avait rejeté l’argument comme quoi il pouvait gagner grassement sa vie sans rien faire d’autre qu’utiliser son pouvoir.
L’orgueil ? Lui cirer les pompes en affirmant que la Confrérie avait vraiment besoin de ses pouvoirs comme il semblait lui-même le réclamer ? Non, c'était un piège : toute tentative de Maria dans ce sens sonnerait faux et il le savait certainement.
Gourmandise ? A moins qu’un vieux pot de Nutella dans le placard des cuisines ne tente l’infirmier, Maria ne voyait pas comment l'appâter à la Confrérie avec ce péché.
Avarice ? Et non, cet ascète se vantait d'être complètement désintéressé par l’argent.
Luxure ? Même s’il était sujet à succomber à ce péché, Maria doutait qu’un beau gosse comme lui aie besoin des services de la Confrérie pour assouvir son vice !
L’envie ? Il y avait-il une chose appartenant à la Confrérie Moderne qui aurait pu l'attirer jusqu'à Vancouver ?

Une réponse lui vint tout à coup à l'esprit. Une réponse violente, cartes sur la table et qui avait l'avantage de donner à Nathaniel une leçon de narcissisme et de culot :

"_ Ici, Nathaniel, tu as le confort, la sécurité et la belle vie, répondit enfin Maria après cette petite minute de réflexion, mais bientôt, cela ne te suffira plus ! Tu verras que notre rencontre a radicalement changé la donne : elle t’a insufflé un nouveau besoin vital !
Quand je serai partie, avec qui pourras-tu discuter aussi ouvertement ? Qui sera capable de t'enquiquiner comme je suis en train de le faire ? Qui te reconnaîtra pour ce que tu es et es en passe de devenir ? Quel genre de patient inintéressant me remplacera dans la chambre S37 ?
Je te manquerai, Nath, tu souffriras de mon absence ! Tu repenseras à mon égo surdimensionné, égo qui me rend capable de dire ce que je suis en train de dire en ce moment ! Tu rêveras aux caresses de mes mains, aussi douces et blessantes que mes paroles. Tu rechercheras autour de toi le paradoxe que j’incarne : la blancheur immaculée angélique couchée dans des draps pleins de sangs.
Alors, je vais te dire… Qu’y a-t-il de plus Confrérie Moderne qu’ailleurs ?
Moi !
Et je serai la raison qui te fera traverser l'Océan Atlantique, Nathaniel !"


Maria posa sa main gantée sur celle de l'infirmier et le regarda dans les yeux avec un sourire doux.
"_ Ce sera moi qui t'ouvrirai la porte quand tu frapperas à la Confrérie Moderne."
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Nathaniel Albenco

Type Gamma

Type Gamma


Race : Mutant
Clan : Confrériste
Age du perso : 30 ans
Profession : Infirmier
Affinités : Maria Aleksandrovna Yevgeniyen
Points XP : 575


-PERFORMANCES-
Pouvoir: Empathie
Type: Gamma
Niveau: 3

MessageSujet: Re: [RP] La patiente de la chambre S37 (Nathaniel)-(terminé) [RP] La patiente de la chambre S37 (Nathaniel)-(terminé) EmptyDim 9 Aoû 2009 - 23:14

La bouche de Nathaniel s’entrouvrit légèrement, il lui était vraiment inhabituel de sentir sa surprise se peindre sur son visage mais Maria venait de le bluffer. Contre toute attente, il applaudit, et le bruit de ses mains se frappant mutuellement résonnaient dans l’espace de silence qui avait suivi la prestation de la jeune russe. Elle est une magicienne du langage, c’est indéniable, et elle possède un tel égo et une telle prestance qu’il n’était pas surprenant qu’elle se charge de la communication au sein de la Confrérie. Nathaniel n’avait vu qu’elle, les autres s’éclipsaient lorsqu’elle parlait, c’était magnifique. Mais pourquoi est-ce que ça l’était ? Pourquoi une telle maîtrise ? Il voulait savoir comment fonctionner ses rouages qui étaient plus complexes chez elle que chez la plupart des gens. Lorsqu’il avait voulu la « disséquer », il n’avait trouvé aucune réponse si ce n’est davantage de questions, et les causes de son échec étaient évidentes. Il était moins fort qu’il ne le pensait et il ne pouvait tolérer de rester avec cette femme sur un échec. Pour la première fois, il n’en jouissait pas, au contraire il voulait comme tout être humain, le surmonter.

« C’est une attitude nouvelle pour moi, je n’ai jamais été du genre combattif, au contraire, je m’abandonnais à la défaite et j’en restais là. La seule chose qui me fait vibrer ce sont les autres, et je n’ai jamais échoué à les comprendre jusqu’à présent. Mais elle, c’est un obstacle, et de taille. Pour comparer ma situation, je dirais que c’est comme si j’essayais d’entailler un paroi d’acier avec une cuillère en plastique. Ce sont des explosifs qu’il me faut pour ébranler ce mur, et un bélier pour l’achever. Mais je n’ai rien de tout ça pour l’instant, pas encore. »

Il laissa retomber ses bras sur son corps et se rassit près de Maria en reprenant la main qu’il avait précédemment lâché:

- Je suis profondément…ravi. Vous venez de m’offrir le numéro rarissime d’une narcissique au plus haut de sa gloire et de son auto gargarisme ! C’était beau, extraordinaire, et grandiose ! Vous le méritez amplement votre ordinateur, vraiment, si toutes les femmes étaient comme vous, le monde serait sous domination féminine à n’en pas douter. Par ailleurs vous m’avez convaincu d’une manière auquelle je ne m’attendais vraiment pas, vous avez gagné. Mais surtout, quand puis-je faire mes bagages ?

Il accentua la pression sur la paume de Maria, puis il se pencha de telle sorte que son visage se trouva à quelques centimètres de celui de la jeune femme :

- Vous serez effectivement la raison de mon intégration à votre Confrérie, mais peut-être pas au sens où vous l’espérez. Je vous veux, vous mais surtout ces traumatismes que je n’ai pas pu comprendre. Je vais rencontrer cette personne qui me permettra d’évoluer plus vite, puis je reviendrai vous voir, et nous recommencerons notre petit jeu. Je vous assécherai alors, complètement, votre regard perdra ce petit éclat si singulier, vous ne serez plus qu’une chose morte. Et alors Maria, mon désir sera enfin assouvi.
Mais nous n’en sommes pas encore là
, ajouta t’il en bondissant du lit, nous avons encore un long et beau chemin à parcourir ensemble.

Puis il se rua presque sur la porte en reprenant le dossier de la patiente de la chambre S 37, puis il se tourna une dernière fois vers elle avant de partir :

- Je vais tout de suite passez le mot qu’on vous apporte un ordinateur, puis je repasserai demain pour que nous arrangions les derniers détails. Je n’ai pas d’attache, mais j’ai tout de même quelques affaires à remettre en ordre. À dans quelques heures Maria.

Puis il quitta la pièce en renvoyant l’image de par son départ si soudain, de n’avoir jamais existé.


[HRP: Tu n'as qu'à répondre pour enfin clore le sujet, et on continuera ça à la Confrérie.]
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Bloody Mary

Type Sigma

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Bloody Mary

Alias : Maria Aleksandrovna Yevgeniyen
Race : Mutante
Clan : Confrérie Moderne
Age du perso : 24
Profession : Directrice de la Confrérie Moderne
Affinités : Méprise tous les humains.
Hait tous les humanoïdes.
Pour les mutants, cela dépend de nombreux facteurs subjectifs. (âge, pouvoirs, sexe, alignement, hobbies...)
Points XP : 1413


-PERFORMANCES-
Pouvoir: Ses caresses ouvrent des plaies sanglantes
Type: Sigma
Niveau: 6

MessageSujet: Re: [RP] La patiente de la chambre S37 (Nathaniel)-(terminé) [RP] La patiente de la chambre S37 (Nathaniel)-(terminé) EmptyMar 11 Aoû 2009 - 2:53

A partir du moment où Nathaniel lui prit la main et lança les premières tirades de son discours enthousiaste, Maria se posa en spectatrice silencieuse, ravie et bouche bée. S’il lui avait lâché la main, elle aurait pu applaudir sa performance avec ferveur, des étoiles pleins les yeux. Tout ce qu’il disait n’était pas sympathique à entendre, mais le débit de ses paroles, le rythme, les gestes et la classe avec laquelle il quitta la scène donna à Maria l’impression d’être au milieu d’une chorégraphie enchanteresse. Elle était comme Dorothy, dans le pays d’Oz, à regarder avec des yeux d’enfants l’homme en fer blanc danser sur sa tristesse de ne pas avoir de cœur.
Tout allait pour le mieux : Nathaniel acceptait de lui apporter un ordinateur et annonçait sa venue à la Confrérie Moderne ! Et les menaces de mort explicites n’arrivaient même pas à entacher sa bonne humeur !
Juste avant qu’il ne disparaisse derrière la porte, elle lui cria :

"_ Rien ne presse, Nathaniel. Vancouver n’est qu’à quelques heures de voyage. Prends tout le temps qu'il te faut pour te préparer ! Et puis... Tu saurais prendre le train tout seul, non ?"

Malgré cet appel à la temporisation, elle avait elle-même hâte de voir l'étrange énergumène évoluer dans son chez-elle canadien. Une nouvelle personnalité intéressante allait venir s'ajouter à la belle série de dingues qui hantait déjà les couloirs de la Confrérie !


Quelques heures plus tard, elle reçut enfin dans sa chambre ceux pour qui elle s'était donnée tant de mal : les journalistes ! Une petite dizaine accompagnée de deux holocaméras. Pour l’occasion, tout le personnel de l’hôpital s’était plié en quatre pour redonner à la chambre S37 et à sa patiente un aspect présentable et holovisible. On avait remplacé les loques ensanglantées par de beaux draps immaculés, on lui avait refait son pansement, une infirmière avait même répondu à un de ses caprices en la remaquillant pour lui donner un aspect plus pâlichon.
Le discours fut simple, concis mais clair. Beaucoup en prirent gratuitement pour leur grade : les humains, les anglais, la sécurité nationale… sans oublier bien évidemment le Nouvel Institut.
Mais le principal message qu’elle passa était que Maria Aleksandrovna Yevgeniyen était bien vivante et que ce ne serait pas ce genre de tentatives d’assassinat qui détournerait la Confrérie Moderne de son objectif vertueux : la paix et la félicité mondiale !


[HJ : Fin du sujet /HJ]
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[RP] La patiente de la chambre S37 (Nathaniel)-(terminé)

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