Forum de Jeux de Rôle Futuriste - Inspiré des Mutants de Marvel (X-Men)
--In Game (Summer 2052) : Votre personnage peut évoluer librement en mode vie ou participer à l'Event 'Cymru'-- -- IRL : Nos personnages prédéfinis cherchent une plume pour leur donner vie !-- N'hésitez pas à nous rejoindre !
Sujet: [Scénar 6] Bienvenue au Whalen Show ! Lun 31 Oct 2011 - 14:12
Maria (activiste) Daniel (activiste) Valérie (activiste) Doris (activiste) Elaine (Heu...)
Daniel Gray
Type Gamma
Sujet: Re: [Scénar 6] Bienvenue au Whalen Show ! Dim 20 Nov 2011 - 22:28
Daniel avait prit un vol pour l’avant-veille de l’émission. Depuis qu’il était à la Confrérie les occasions d’aller sur Londres se faisaient plus rares. En bon fils il avait été diné chez ses parents. Ceux-ci en avaient profité pour exiger une bonne conduite devant les médias. Les journaux à scandale n’en finissaient pas de parler de lui. Cette grande famille était lasse de devoir faire des démentis tous les quatre matins. Dany devait grandir une bonne fois pour toute.
Ce sermon arrivait un peu tard dans l’évolution du jeune homme. A vingt-cinq ans il s’était déjà permit un nombre incalculable de frasques. Il disposait d’une autonomie financière et morale suffisante pour que ni père ni mère ne puisse l’atteindre. Un fait qui avait le don d’agacer sa mère. Mais il était trop tard pour reprendre les choses en main.
La journée lui permit de revoir plusieurs connaissances sur la capitale. En haut de la liste se trouvait Beth. Beth était l’une des ses plus vieille amie. Un titre non abusif quand on savait que ces deux là se connaissaient depuis plus de vingt ans. Ils avaient grandi dans le même monde. Ou Gray faisait esclandre Beth restaient dans les mémoires pour sa classe invétérée. Le plus étonnant de tout était sans aucun doute qu’ils n’avaient jamais eu la moindre petite aventure. Ce qui donnait à leur amitié une force étonnante.
Cette jeune femme faisait office de… confidente. Si Daniel pouvait envisager les choses ainsi. Elle ressemblait beaucoup trop à Claire pour qu’il lui dise tout. C’était pourtant elle qui l’avait vu revenir complètement détruit de son séjour en Afrique. Là où, pour la seule fois de sa vie, il avait cru être amoureux. Beth l’avait regardé mais n’avait rien dit. Elle n’avait pas besoin de demander pour savoir qu’il voyait quelqu’un. Ils s’étaient quitté avec le sourire et s’était une nouvelle fois promit d’aller en vacances ensemble un de ces jours.
Le lendemain Gray s’était présenté devant les hôtesses avec le sourire. Il était habillé en costume décontracté. Bien entendu le premier bouton de sa chemise était ouvert. Bien entendu il sentait bon. Et bien entendu sourdait sans ses yeux noirs la malice séductrice dont jamais il ne se départait. A renfort de murmures et de frôlement (indécents) il avait réussi à faire rougir la jolie fille qui s’occupait de lui. En quelques phrases il obtint un sourire et un numéro. Elle s’appelait Mary ce qui le fit beaucoup rire en son fort intérieur.
Il était assit comme un roi, sa veste sur le siège adjacent, un verre de vin dans la main. L’excitation montait progressivement lui offrant le premier divertissement. Le bras étendu sur le dos du siège, voisin il reluquait tranquillement les collègues de cette chère Mary, tout en suivant les arrivées des participants. Il ne s’était pas tenu au courant. L’idée de pouvoir taquiner Maria au nez et à la barbe de tous ne lui aurait pas déplut. Malgré leurs dires ils n’avaient pas cessé leur petit jeu, cette aventure imprévue et il y prenait un peu goût.
Voyant sa petite victime passer en contrebas il imagina un plan tout à fait convenable. Il y avait sur cette terre bien des façons de se distraire. En étudiant un peu plus la configuration de l’espace il comprenait comment le show allait se dérouler. Ce petit débat pouvait s’avérer amusant. Il se ferait un plaisir de mettre de l’huile sur le feu. Les langues de bois pouvait brûler tellement vite !
Doris Léolagus
Type Gamma
Sujet: Re: [Scénar 6] Bienvenue au Whalen Show ! Dim 27 Nov 2011 - 20:44
- N’oublie pas de prendre une bouteille d’eau ! - Oui, oui, ne t’inquiète pas.
Doris et Lina décidèrent de répondre favorablement à l’appel mondial du journaliste. Ce serait l’occasion pour eux de se voir et de passer du temps ensemble, même si une émission de télévision n’est pas le cadre le plus intimiste que l’on puisse imaginer. Ce n’était plus un problème après vingt années de mariage. L’important c’était de se retrouver. Ils avaient donc naturellement décidé, d’un commun accord, de participer à l’interview en couple. Par commun accord il fallait comprendre que monsieur n’avait pas eu voix au chapitre et qu’il n’avait même pas cherché à l’avoir, sachant depuis longtemps que madame pouvait être très têtue. Concernant les enfants, pas de soucis non plus, ils avaient à disposition du personnel de confiance.
Ils embarquèrent donc en classe économique depuis Stockholm, la clé USB chargée de dossiers à traiter pendant le vol et les autres temps morts. Côte-à-côte, chacun penché sur son mini-ordinateur, il y avait tout de même une impression attachante qui se dégageait de leurs regards furtifs. Doris savait entretenir l’illusion de l’amour, l’huile essentielle de lavande avait eu beaucoup d’effet sur sa compagne qui avait adoré le principe.
Ils prirent ensuite leur chambre dans un hôtel proche du salon de tournage et se rendirent aux places qui leur étaient assignées, dans une position relativement haute des gradins. Ce qu’il se passa ensuite n’aurait pu être appréhendé et, si Doris l’avait su, il aurait insisté pour que sa femme reste en Suède. D’anciens travers de comportement risquaient de ressurgir.
Tout commença quand le couple fut installé. Lina Léolagus semblait sur le qui-vive, elle observait les alentours par curiosité, scrutant chaque personne présente, jusqu’à trouver quelqu’un digne de valeur. Elle saisit violemment le bras de son mari et lui dit, surexcitée :
- Dodo, regarde ! - Outch ! s’exclama-t-il, le bras soudain endolori par une poigne de fer. Calme-toi, qu’est-ce que t’as ? - Mais regarde, enfin, tu ne vois pas ? demanda-t-elle en tendant un petit doigt fin vers les sièges plus en avant. C’est elle ! - Elle ? répéta Doris, avec un brin de panique dans la voix, sentant que la situation pourrait devenir sous peu incontrôlable. Je ne vois personne. - Mais si, c’est Valérie France ! J’ai toutes les coupures de journaux qui parlent d’elle dans le monde, et ça en fait beaucoup ! Elle s’est battue pour le droit des animaux et, une fois, elle est allée jusqu’à se faire ligoter nue aux portes d’un abattoir pour manifester contre la cruauté du genre humain. J'y étais, d'ailleurs, c'était une sacrée époque de lutte. C’est une légende vivante qu'on a là, un modèle à suivre qui est à quelques pas de nous !
Les images qui vinrent à l’esprit du scandinave – sa femme enchainée nue à une chaine de fabrication de jambon – était assez déplaisante et il la chassa autant que faire se peut. Il saisit alors les mains de sa compagne et tenta de la calmer.
- D’accord, ajouta-t-il paisiblement, tempérant sa voix pour qu’elle soit plus douce, mais tu ne vas pas la déranger là, tout de suite, alors que l’émission ne va pas tarder ? Attends un peu, on ira lui parler à la fin si tu veux. Tu auras sans doute le temps.
Lina sembla hésiter, regarda en direction de Valérie et, après quelques secondes de doute, ses traits se détendirent. Ses mains retombèrent mollement dans celle de son époux qui semblait satisfait de son détournement de la conversation.
- Bien, tu as raison. Mais par contre, une fois qu’on a le temps, on le prend pour lui parler ! conditionna-t-elle.
Il ne s’agissait pas d’une requête mais plutôt d’un ordre. Mme Léolagus reprenait ses anciennes habitudes d’activiste pour la protection des bébés phoques. Doris n’aimait pas trop la voir dans un tel état de stress, elle risquait de devenir hystérique d’un instant à l’autre. Au moins il avait acheté un peu de temps. Avec un peu de chance ils subiraient bientôt une attaque terroriste, ce qui dévierait son attention sur un sujet plus important comme sauver sa vie.
Dernière édition par Doris Léolagus le Sam 3 Déc 2011 - 10:35, édité 1 fois
Valérie France
Type Alpha
Sujet: Re: [Scénar 6] Bienvenue au Whalen Show ! Dim 27 Nov 2011 - 23:11
« L’invitation de Whalen ? … Moui je l’ai reçu, mais je supporte pas cette dinde. J’pense pas y répondre …Tu y vas toi ? … Oh c’est génial ! On se voit là bas alors ! Oui, bisous je t’embrasse ma grapounette ! »
Je raccrochai, et fixai le plafond blanc de ma chambre d’hôtel. Un lit, une fenêtre, voilà ce qu’on m’offrait de chaleur depuis quatre jours. Malgré le réconfort de Virginie, j’étais toujours hantée par mon échec à Vancouver. De fait lorsqu’elle m’avait proposé de me rendre « de nouveau » utile je l’avais suivi à Londres sur l’instant, implorant un dieu inutile (disons celui des maladies vénériennes) que cette fois serait la bonne.
La poulette voulait que je rencontre la « Liberation Corpse » qui d’après un traducteur en ligne signifiait « Libération cadavre ». Malgré ma mauvaise maitrise de la langue, et vue la docilité de la jeune pigiste, je ne pu m’en remettre à cette interprétation. « Libération cadavre » me faisait penser à une attaque ringarde de ninja traduite en français, ou à une secte de satanistes mangeurs d’enfants. A priori Virginie ne côtoyait pas ces milieux.
*
Une semaine plus tard j’entrai dans les studios de la London News TV, et par la grande porte s’il vous plaît. Tête haute et épaules droites je traversai le hall sous les regards flatteurs des hommes comme des femmes. L’industrie télévisuelle anglaise se portait bien, et ça se voyait. L’accueil circulaire était entièrement tapissé d’écrans géants renvoyant des tourbillons de couleurs chaudes, très certainement inspirés de quelques artistes dont les noms m’échappaient. Charmée par cette danse psychédélique, j’esquissai un sourire. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque les formes s’agencèrent pour reformer mon visage heureux. Une voix suave s’éleva dans le hall : « Vous êtes heureuse grâce à nous, bienvenue dans les studios de la London News TV ». Soudain le visage digital devint furieux, il copiait en tout point l’humeur qui tordait mon visage. Saloperie de panneau interactif.
« Va te faire mettre », mimai-je avec les lèvres.
Aussitôt le visage éclata et rejoignit la danse des couleurs. C’était comme si les programmeurs avaient prévu que leur création rencontrerait des incorruptibles. Mais en éclatant de rire, je réenclenchai la publicité. « Vous êtes heureuse grâce à nous, bienvenue dans les studios de la London News TV ». Bon sang, fallait-il faire la gueule pour qu’on nous fiche la paix ? J’accélérai jusqu’à la porte qui menait au show. On vérifia mon identité puis j’accédai au plateau télévisé. A contrario du hall, la décoration nous garantissait un dialogue sérieux : pas de couleurs sur les écrans, juste le logo de l’émission et deux portraits : celui de Gloria Whalen qui, comme à son habitude, posait avec élégance, que son visage lifté et sa perruque faussaient complètement. John Rickdan au contraire affichait fièrement l’impureté de sa peau, derrière ses lunettes d’intellectuel qui certifiait combien il était élevé au grain et 100% biodégradable.
J’interpellai une hôtesse qui se précipita à ma rencontre :
« Madame France, si vous voulez bien me suivre »
Mon cœur bondit hors de la poitrine : on me connaissait à l’étranger ! Propulsée au rang de semi-célébrité, je suivi, toutes dents dehors, la jeune femme qui m’invita aux premiers rangs. Emportée par l‘orgueil, je croisai les jambes et sourit à mes voisins…qui…visiblement ne partageaient pas mon enthousiasme. Je calmai mes ardeurs en feignant de chercher dans le public. Soudain deux yeux rivés sur moi retinrent mon attention. C’était une femme. Elle resta bien quelques secondes sans savoir quoi faire, avant de détourner le regard. Elle n’était pas inconnue…
Bloody Mary
Type Sigma
Sujet: Re: [Scénar 6] Bienvenue au Whalen Show ! Jeu 12 Jan 2012 - 2:09
A grands enjambées, guidée par une hôtesse au visage inexpressif, Maria, superbe comme à son habitude, fit une entrée de princesse sur le plateau de l'émission. Le visage décontracté, une tablette électronique sous le coude, elle laissait poindre un sourire paisible sur ses lèvres. Soulagement ! Malgré toutes les difficultés qu'elle avait rencontré pour se garer dans le quartier, elle n'était pas trop en retard.
Sa présence au Whalen Show n'étonnait personne, au contraire, c'est son absence qui aurait paru étrange. Ex-porte-parole et nouvelle codirectrice de la Confrérie Moderne, Maria était une bête de communication, aussi à l'aise sous les feux des holo-projecteurs que devant le miroir de sa salle de bain.
Et cette émission allait être du gâteau pour elle ! Pour avoir déjà suivi les talk-shows de Gloria Whalen à l'holovision, Maria savait dans quoi elle mettait les pieds. Son intelligence ne serait pas mise à rude épreuve, loin de là. Les questions auxquelles elle allait être confrontée étaient ennuyeusement prévisibles. Comme à son habitude, la présentatrice frapperait là où elle pensait –bien à tort- que ça ferait mal. Elle chercherait à la déstabiliser, reprendrait ses mots un par un pour les déformer et les lui renvoyer à la figure et attiserait les flammes de la provocation dans l'unique but de générer des clashs audimatogènes.
Gloria avait certes plus le talent oratoire d'une poissonnière que d'un maître de conférences mais, malgré tout, la populace imbécile la déifiait. Maria était confiante : elle se savait capable de répondre à tout, en toute honnêteté. Elle maîtrisait parfaitement ses dossiers, connaissait tous les chiffres importants, toutes les statistiques pertinentes et était au fait de l'actualité… Tout le bagage nécessaire pour échapper aux grosses ficelles de l'interview-piège ! Rien à craindre à priori et ce ne serait pas John Rickdan, cuistre et médiocre scribouillard devant l'Eternel, qui parviendrait à la troubler.
On prévoyait déjà que l'émission serait suivie en direct par des millions d'holospectateurs. Pour une telle occasion, Maria l'extravagante n'avait pu faire autrement que de mettre le paquet pour ramener à elle le maximum d'attention. Un seul mot définissait son accoutrement : immatériel. Une espèce de justaucorps blanc opaque la recouvrait entièrement des chevilles jusqu'aux clavicules. Tel quel, un modèle de sobriété… Mais c'était sans compter les miracles de l'optoélectronique. Le tissu était composé d'entrelacement de fibres optiques. Sur toute la surface de cet écran souple, apparaissaient aléatoirement diverses formes géométriques : fourmillements, éclairs, cercles concentriques, carrés, triangles. Les couleurs étaient froides et fluorescentes : bleu ciel, vert pâle, gris, blanc, rien de flashy, tout devait paraître éthéré. Plus impressionnant encore, de petites projections holographiques représentant des morceaux de surfaces voguaient à quelques centimètres au dessus du tissu, telles de minuscules plaques continentales en orbite autour du corps de Maria. L'effet était hypnotique, le top de la mode cybernétique.
Maria remercia d'une courbette l'hôtesse qui lui indiquait sa place. Daniel et Doris étaient déjà installés, elle les salua sobrement d'un petit hochement de tête accompagné d'un clignement d'yeux. Son regard fit le tour du plateau… Que de visages connus ! A chacun, elle lança personnellement un petit salut poli avant de s'installer dignement à sa place.
Ne pas s'occuper de ses voisins... Rester concentrée...
Kerstin Altman
PNJ
Sujet: Re: [Scénar 6] Bienvenue au Whalen Show ! Sam 14 Jan 2012 - 15:54
La sueur qui ruisselait sur le visage de l'homme atteignait des proportions dantesques et le malheureux bredouillait des phrases incompréhensibles. Elle lui laissa quelques secondes de répit, puis haussa les épaules et désigna le colosse qui l'accompagnait.
Toi. Bute le. Mais enfin madame, c'est mon frère... Je ne peux pas tuer mon fr... Toi, bute la chiffe molle et son frangin. Le résultat ne se fit pas attendre et de violentes détonations mirent promptement fin aux hurlements effrayés des malheureux condamnés. Kerstin referma son petit appareil et le jeta à son garde du corps le plus proche, qui le réceptionna avec une adresse impressionnante. La jeune femme craqua ensuite une à une ses phalanges, s'étira avec une grâce féline et alla se laver les mains.
Mettez la main sur l'enflure qui a augmenté sa marge de 20%. Je le veux d'ici demain.
L'autre brute en costard hocha la tête et ouvrit à son tour son télécommunicateur pour donner des ordres qui allaient sans nul doute faire couler sang et larmes à dix mille kilomètres de là. On ne doublait impunément Kerstin Altman, c'était la règle. Elle payait suffisamment bien, et punissait suffisamment fort pour dissuader les plus intelligents de la trahir. Les cupides et les stupides finissaient avec un collier de pneu enflammés après avoir vu leur famille découpée à la machette, et cela calmait bien des ardeurs... Ce fut le moment que choisit une employée de LTN pour faire irruption dans les toilettes VIP, avec un sourire colgate.
Ah madame Altman, je vous cherchais partout.... Le show ne va pas tarder à commencer, il faudrait que vous descendiez... Elle perdit son sourire une fraction de seconde. Et je vous prierais d'éteindre votre cigarette, je vous rappelle que ces locaux sont non fumeurs. Avant qu'elle n'ait eut le temps d'ajouter un mot supplémentaire, la dite cigarette était à trois centimètres de son œil, brandie au bout de son long fuseau par une albinos au regard peu engageant. Les mots fusèrent, violents et délibérément mauvais.
Je possède suffisamment de parts de cette chaîne pour fumer où je veux et te foutre à la rue quand bon me semblera. Si c'est pour me bouffer la moule que tu débarque dans MES chiottes, t'auras le droit à ma pitié mais si tu n'es là que pour me siffler, t'as intérêt à savoir dealer pour nourrir ton merdeux. T'es virée, sans indemnités. Trois minutes pour quitter le bâtiment, sinon je lâche MES chiens, c'est clair ?
Sans un regard pour l'importune, Kerstin déboula hors des toilettes, jetant sa clope derrière elle sans prendre la peine de l'éteindre. Ses deux gorilles lui emboîtèrent le pas (madame Altman détestait que l'on la précède), indifférents à la malheureuse qui tremblait de tout son corps.
Et défense de chialer dans MES chiottes ! Va renifler ailleurs nom de dieu !
Une minute après, madame Altman et son tailleur strict déboulaient dans la salle du show à la vitesse d'un supersonique en piqué. Instamment priés de rester près de la porte, et hors de portée des caméras, ses deux costauds n’obèrent qu'au coup d’œil sans équivoque de leur patronne, qui s'installa sur son siège sans un regard pour l'assistance. Elle dégaina son datapad et se mit à balancer une demie douzaine de messages à la minute. C'est qu'une cargaison de somalienne encore vierges, ça n'attendait pas. Ses doigts pris de frénésie s'agitaient dans le vide, affichant les données à une vitesse folle... Le temps, c'était de l'argent, et Kerstin l'aimait trop pour en laisser filer.
Daniel Gray
Type Gamma
Sujet: Re: [Scénar 6] Bienvenue au Whalen Show ! Mar 24 Jan 2012 - 10:05
Doris était venu accompagné. Madame Léonagus était à peu prés comme il se l’était imaginé. Un peu plus petite que prévue. Mais avec cette force vibrante réservée au beau sexe. Sans trop savoir exactement pourquoi Daniel eu la certitude qu’elle n’était pas étrangère à la mutation. Une intuition ? Une espèce d’instinct … Depuis qu’il était à la Confrérie son regard s’était afflué. Voilà qui était intriguant.
La voix de la jolie Mary détournait son attention du couple pour tomber sur la silhouette de… Une moue de contrariété déformait la bouche du jeune homme. France. Quelle surprise. Elle créait une disparité au premier rang. Mais l’émission était ouverte à tout le monde. Même aux hippies hystériques qui se prenait pour des mères.
Dany se désintéressait d’elle pour voir arriver, presque en simultanées de tigresses. De la première il connaissait la réputation la fortune et le danger. De la seconde, il savait les objectifs, les méthodes, et comment la faire céder pour une petite heure de folie. Chacune correspondait à l’image que l’on avait d’elles. De quoi donner à leur Confrérie une aura spéciale.
Personne ne pouvait deviner son subterfuge. L'incident était resté secret. La terre entière ignorait où se trouvait monsieur Gray original. Il (c'est à dire n°1) se penchait légèrement sur la droite pour murmurer à l’adresse de la directrice.
N°1-« Tu n’arrivera pas à envoûter John. »
Le bras, toujours étendu sur le dos du siège, se rapprochait imperceptiblement du corps de la blonde. Leur liaison n’avait pas encore fait la une des journaux. Gray n’avait plus l’intention de cacher cette relation. Quand on pouvait résister à miss Elkash le reste n’avait pas vraiment d’importance.
Les projecteurs se mettaient en route. L’anglais se replaçait tranquillement sur son siège. Ses yeux étaient rivés sur la scène. Les deux présentateurs entraient en parfaite synchronisation. C’étaient des professionnels. Ils donnaient le change avec un certain talent. Whalen entait dans le vif du sujet. De quoi obtenir la sympathie du jeune homme d’affaire qui sommeillait en lui.
Ils étaient malins. En une phrase la chaîne s’étaient protégée de toutes les Constitutions et de tous les extrémistes. Liberté. C’était surtout un moyen de se dédouaner. Gray consentait à un applaudissement sommaire avant de reprendre sa place. Il n'était pas inquiet. Les flash, la mise en scène faisait parti de son monde. L’institut allait s'écraser devant eux.
Elaine Hildred
Type Alpha
Sujet: Re: [Scénar 6] Bienvenue au Whalen Show ! Mar 7 Fév 2012 - 23:23
La porte s’entrouvrit juste assez pour laisser passer une silhouette qu’aucun des présentateurs ne remarqua. Plus vive qu’une anguille, plus rapide qu’une belette en rut et plus agile qu’un macaque bourré, Elaine venait de s’introduire sur le show environ dix minutes après son interdiction totale aux retardataires. On ne résistait pas à Elaine Hildred et à son sourire ravageur lorsque l’on était un vigile sous payé, encore moins lorsque l’on avait eut un aperçu des capacités vocales de la jeune femme, qui avait cette faculté extraordinaire de pouvoir pousser les aigus à un niveau intolérable pour une oreille normalement constituée. En général, on lui calait une baffe ou un billet de cent dollar en l’entendant.
Toujours était il qu’Elaine était en retard, mais qu’elle n’en avait cure. Elle était parvenue à mettre la main sur une petite merveille, juste à temps pour le show. Car il était évident qu’elle n’allait pas venir habillée comme la moitié des clochards qu’elle voyait déjà dans les box. Et Elaine avait de la ressource, même lorsqu’elle était coupé de ses comptes en banques inépuisables. La jeune femme était incapable de trouver l’entrée d’un supermarché (et avait du se faire guider jusqu’au plateau un, qui n’était, il est vrai, indiqué que par des pancarte de trois mètres de côté) mais on pouvait lui faire confiance pour dégotter n’importe quelle fringue dans n’importe quel endroit au monde. C’était donc un jeu d’enfant de trouver LE petit haut qui lui irait. Et attention. On ne parlait pas de ces techniques de pauvres qui consistaient à ouvrir son tiroir pour voir ce que l’on pouvait enfiler en accord avec son pantalon. On parlait d’un vêtement unique, plébiscité par au moins un grand couturier et bien évidemment jamais encore vu en public. Et Elaine avait ses entrées pour cela. Certains avaient tenté de lui faire comprendre qu’elle n’était qu’un cobaye à qui on inoculait le virus de la rage pour vérifier s’il le transmettait à ses congénères, mais elle avait balayé leurs critiques d’un revers de main en répliquant qu’elle n’était que l’égérie la plus parfaite qu’ils aient pu trouver et qu’il lui faisaient confiance pour faire resplendir leurs créations.
Aussi Elaine avait elle opté pour un jean tout à fait conventionnel et pour un petit haut tout à fait hors du commun. C’était la mode holographique cette année, et elle n’avait pas hésité à enfiler la pièce maitresse de la collection encore inédite de Rasagultovich. Le tissu était d’un blanc immaculé veiné de rouges imitant des artères gorgées de sang. On l’aurait dit prisonnière de lianes vermeil. Mais, fin du fin, le vêtement s’adaptait à ses battement cardiaques… Et ainsi, à chaque frémissement de son cœur, les veines se gorgeaient de sang, gonflant un peu plus, envahissait le tissu jusqu’à le submerger d’un rouge du plus bel effet. Puis le rouge diminuait jusqu’à ne subsister qu’au travers de fines veines qui soulignaient bien évidemment ses formes pleines. Et c’était accoutrée de la sorte qu’Elaine s’effondra sur le premier banc qu’elle trouva. Attention. Elaine s’effondrait avec la manière, c'est-à-dire de la façon la plus langoureuse qui soit, main derrière la nuque en affectant de se recoiffer, lèvres entrouvertes comme si elle cherchait un filet d’oxygène. Et puis elle croisa lentement les jambes, tandis que son tissu s’imbibait d’un rouge écarlate, tournant la tête vers sa voisine, une femme scandinave d’un certain âge. Un coup d’œil suffit à établir la supériorité de son jeune corps ferme (et de son Rasagultovich ! )sur celui de la matrone à l’orée de la vieillesse. Et ce fut donc avec l’affront d’une jeunesse triomphante qu’elle se mit à lui parler, autant pour rassurer sa voisine sur ses bonnes manières que pour attirer son regard.
Vous vous rendez compte qu’ils ont faillit me laisser dehors ces cons ? Non mais jvous jure…
Doris Léolagus
Type Gamma
Sujet: Re: [Scénar 6] Bienvenue au Whalen Show ! Mar 21 Fév 2012 - 17:31
- Tu as vu quand même, c’est d’un mauvais goût affligeant ça…
Madame Léolagus, en mimant une personne qui s'enfoncerait les doigts dans la gorge pour se faire vomir, désignait Maria. Son mari était partagé entre l’envie d’aller dans son sens et celle de préciser qu’il s’agissait là d’une ponte de la Confrérie. Un bref instant de silence, un battement de colibri suffit à instiller le doute dans l’esprit de la suédoise.
- Tu trouves ça beau toi ? demanda-t-elle inquisitrice. - Je ne dirais pas beau mais… C’est à la mode, les holo-vêtements. Selon certains pontes de la mode, c’est même le précurseur de demain.
Repassant sa dernière phrase dans sa tête, il précisa :
- Ça ne veut rien dire, mais peut-on attendre de la cohérence – ou même un soupçon de justesse – de la part de personnes qui dirigent l’éphémère phénomène de mode ? - … - Quoi ? - Tu la connais, c’est ça ? - … - C’est qui ? - La co-directrice de la Confrérie Moderne. Enfin, co-directrice… Bref. Mais elle est plus sobre à l’école.
Lina semblait dubitative mais encline à croire son mari. Il était monnaie courante que la dame impose sa vision du monde, tant elle était têtue. Exceptionnellement elle se laissait faire et porter par les événements, encline à l’obéissance et à la conciliation. Certains esprits mal placés auraient rajouté « à sa condition de femme » mais ce n’était pas le ton de la maison. Elle n’insista pas et se contenta de hocher du chef en pliant son écharpe en quatre.
Vous vous rendez compte qu’ils ont faillit me laisser dehors ces cons ? Non mais jvous jure… - Elaine Hildred ! s’exclama Doris. Vous ici, que la Confrérie est petite ! Laissez-moi vous présenter Lina, ma femme. Lina, voici Elaine. Nous avons rejoint la Confrérie à peu près en même temps. - Oh, un Rasagultovich ? Impressionnant, s’exclama Lina du même ton enjoué que son mari. Un mimétisme moqueur, voire sarcastique, qu’il ne perçut pas comme tel. - Mais, c’est la même chose que le truc là bas ? balbutia-t-il en désignant la reine des Sangs sur le devant. - Rien. A. Voir. Le coupa-t-elle avec une moue de suffisance. Elle tendit la main à la potiche. Elaine ? Je suis contente de faire votre connaissance. Auriez-vous un lien avec LA famille Hildred ? On pouvait entendre les majuscules vibrer dans sa voix.
Se sentant ignoré, Doris tenta de se concentrer sur le show qui commençait. Son et lumière étaient au rendez-vous. Il ne connaissait ni John, ni Gloria, et tenta de se faire une idée grâce à leurs manières de parler et d’agir. A quoi pouvait bien rimer un spectacle télévisé pareil ?
Valérie France
Type Alpha
Sujet: Re: [Scénar 6] Bienvenue au Whalen Show ! Dim 26 Fév 2012 - 21:41
J’avais d’abord espéré que ce justaucorps fût une mutation corporelle. Quand je vis les bretelles qui marquaient la séparation entre le vêtement et la peau, je ne pu réprimer un rictus grossier, couplé d’un léger et mécanique recul. J’étais la première à soutenir la mode holographique apparue ces dernières années. J’avais même salué la démarche des Talons Eoliens du croate Piettr Souptine à Paris l’année dernière. Et pourtant aujourd’hui, je constatai le mauvais-goût dont pouvait faire preuve le créateur : malgré l’élégance de la silhouette, l’ensemble moulant la tapissait d’une pâte à mi-chemin entre les coulures d’un roquefort fondu, que renforçaient quelques inévitables bourrelets et la moisissure grouillante d’une œuvre de Sam Taylor-Wood.
J’aurais bien pu fixer des heures les modelés moulés et mouvants de ce corps. Mais une main étrangère se glissant doucement sur le dossier de la femme au justaucorps détourna mon attention. Elle était soignée, masculine mais assez fine pour appartenir à un jeune homme, plus bureaucrate que boulanger. Portée par l’ennui, je jouai aux devinettes : un jeune homme donc ? Pas marié puisque pas d’alliance, surement un peu précieux et certainement manucuré. Les plis des phalanges se dessinaient à peine, comme s’il était né avec le poing fermé. Un révolutionnaire ? Non, trop symbolique. Plutôt un castagneur ! Ou simplement un emmerdeur. J’avançai légèrement la tête, pour connaître la réponse.
Putin de diou ! C’était le merdeux de Vancouver. Quand nos regards se croisèrent, nous fûmes projetés à mille lieux de là pour un duel de cowboys. Nous ne prononçâmes pas un mot, et c’était comme si nous nous étions déjà flingués. Peu à peu les engrenages de mon cerveau s’enclenchèrent. Mon regard se porta à nouveau sur la main du gamin qui, comme elle était venue, se retira doucement du siège de mon imperturbable voisine. Son geste était pour moi le témoin d’une gêne vis à vis d’elle. Persuadée que je mettrai le merdeux mal à l’aise plutôt que sa compagne, je lui lançai sans concession :
« Vous faites un couple très élégant »
La raillerie fût balayée par l’entrée de la grosse Whalen et de son acolyte. La morue qui se dandinait sous les projecteurs ne m’avait pas manqué. Il y a sept ans j’avais participé à son émission aux côtés d’autres personnalités européennes et asiatiques de l’écologie. A l’époque plus maladroite, j’avais foncé tête baissée dans tous ses pièges : la catastrophe nucléaire à Turin et la manifestation catastrophe de mes débuts à l’Aquarium de Cannes. Autant de sujets brûlants auxquels mon tempérament nourri aux piments oiseaux avait succombé. Aujourd’hui j’étais prête à sauter sur cette sangsue de l’audimat pour lui faire payer le prix juste.
Dès la fin des applaudissements, les deux guignols se jetèrent sur les membres de l’Institut, histoire de marquer leur territoire. Contrairement aux chiens qui pissaient sur le sol, eux le firent sur leurs invités. C’est donc égale à elle-même que la grosse Whalen couvrit l’estime propre des dirigeants de l’Institut d’un jus jaunâtre dont l’hypocrisie à peine voilée intensifia la puanteur.
La question pour la miss aggrava l’agression nasale.
« Cette imbécile pose toujours les fausses questions, elle ferait mieux d’aborder l’attentat perpétré contre le FLH* », chuchotai-je à l’attention de ma voisine que je n’avais pas encore reconnue comme étant la directrice de la Confrérie Moderne.
* Front de Libération de l’Humanité : ONG favorisant le dialogue entre mutants et humains par le biais du ravitaillement des populations dans les zones de conflits, de conférences et du festival canadien Humanidays.
Bloody Mary
Type Sigma
Sujet: Re: [Scénar 6] Bienvenue au Whalen Show ! Mar 28 Fév 2012 - 4:05
Les jambes croisées, le dos droit sur son siège, le visage sérieux et concentré, Maria prenait des notes sur sa tablette électronique. Elle était attentive à tout ce qui se passait sur le plateau, notait chaque mot important, chaque remarque cruciale des intervenants. Elle était dans son Univers, la communication, et s'y sentait comme un poisson dans l'eau. Ce fut à peine si elle répondit du bout des lèvres au clone de Daniel : "_ Ce n'est pas mon but de l'envoûter…"
Elle préféra éviter son regard et clore là la discussion. Déjà qu'elle ne savait pas vraiment comment se comporter avec le véritable Daniel, alors avec un de ses clones… Pouvait-il avoir les mêmes sentiments, le même psychisme, la même âme ? A quel point était-il vraiment identique à l'original ? Décidément, les dieux se complaisaient à tisser la destinée de Maria sur une trame de dédoublement de personnalité. La remarque de sa voisine, dégoulinante d'ironie, lui tira un sourire. "_ Raté, nous ne sommes pas un couple. On fait un ménage à trois !"
Elle la laissa se dépêtrer avec cette information inutile.
L'effet qu'avait eu sa robe sur les présentateurs, les invités, le public et, sans aucun doute, l'ensemble des holospectateurs dépassait toutes ses espérances. Au-delà de la raillerie de sa voisine, Maria avait senti sur elle la pesanteur de tous ces regards, de tous ces sourires, teintés à la palette des émotions humaines : surprise, amusement, moquerie, jalousie, envie, admiration voire même haine…
Malgré tout, elle gardait son petit rictus amusé sur le coin des lèvres et le sourire confiant qu'elle adressa à l'holocaméra qui la scannait de haut en bas, allait lui faire gagner quelques points de respect auprès du monde entier. Car, certes, elle portait une robe ultra-excentrique, ultra-voyante, ultra-exubérante, voire ridicule… Mais… _ Premièrement, il ne faisait aucun doute qu'elle l'assumait complètement. _ Deuxièmement, elle montrait sa force de caractère en ignorant les remarques dédaigneuses et négatives à son encontre. _ Et troisièmement, sa confiance affichée laissait planer un doute : ne pas aimer cette robe, c'était peut-être avouer ne pas être dans le coup… En d'autre terme, être un ringard ! Et l'entrée de la petite Elaine Hildred, décorée sur le même ton qu'elle, arriva à point nommé pour apporter de l'eau à son moulin. La dichotomie provoquée par l'évolution se trouvait illustrée par la mode vestimentaire… D'un côté, ceux qui prennent le train en marche, les survivants, et de l'autre, les ringards, condamnés à disparaître !
Maria ne prêta aucune attention aux geignardises de sa jeune écervelée de consœur. En remplacement, elle la gratifia d'un petit clin d'œil complice et se reconcentra illico sur le déroulement du show.
Léon Asakura fut le premier à passer à l'abattoir. Une question-bateau, facile… A laquelle on pouvait répondre par un oui catégorique mais qu'il fallait édulcorer pour s'assurer de ne froisser personne. Maria écouta d'une oreille distraite la réponse de l'aquaman et griffonna l'écran de sa tablette électronique quelques remarques à ne pas oublier quand on lui donnerait la parole.
Au-delà de toute prévision, ce fut ensuite au tour de Samarah Lemington. La russe leva un sourcil d'étonnement. Pourquoi diable n'avaient-ils pas choisi un représentant d'une des deux autres idéologies présentes ? Elle croisa les bras, les sourcils froncés, quelque peu contrariée.
La question posée à la directrice de l'Institut était un peu plus tortueuse que la précédente et exigeait une réponse élaborée… Pas facile, surtout quand, juste avant, on vous présentait au monde entier comme quelqu'un de timide. A croire que ces deux vautours ne cherchaient qu'à la faire bégayer !
Ce que décida de faire Maria lui aurait valu un coup de fusil à pompe de la part de Kenjiss ou une artère perforée de la part de Twikjeya. Mais, heureusement, aucun de ces deux dingues n'était là ce soir pour l'arrêter. Elle dirigea ses pensées vers la directrice de l'Institut. ***Samarah ? Mets-leur un miroir devant le nez. La situation entre les mutants n'est pas plus conflictuelle que celle des inferiors entre eux… Ou que celle de deux présentateurs qui tirent dans les pattes pour savoir qui aura l'ascendant sur l'autre. Les superiors se battent entre eux, les inferiors se battent entre eux, les présentateurs se battent entre eux… N'est-ce pas l'humanité dans son ensemble qui doit être mise en cause ?***
Maria cherchait à capter le regard de Samarah, espérant que cette intervention psychique ne serait perçue que comme ce qu'elle était : un petit coup de pouce... Il fallait bien que les superiors se soutiennent mutuellement. Après, Samarah avait le choix de l'ignorer. "_ Patience, chuchota Maria à l'adresse de sa voisine, on en est encore qu'au tour de chauffe. Ils n'ont même pas lancé les hostilités."
Ça y est, elle venait de se souvenir où elle avait aperçu cette oiselle la dernière fois : sur la plate-forme transatlantique !
Kerstin Altman
PNJ
Sujet: Re: [Scénar 6] Bienvenue au Whalen Show ! Mer 29 Fév 2012 - 22:18
Mais qu'est ce qu'ils sont cons !
Kerstin jeta sa clope éteinte à terre et la piétina d'un coup de talon. Elle n'était pas rentrée depuis trois minutes qu'elle avait eut envie de fumer, et à présent qu'une dizaine supplémentaire s'était écoulée, l'allemande était prête à tout pour se caler quelques giclées de nicotine dans les poumon. Et cela incluait de passer son voisin à la râpe à fromage, car cet homme était obèse et suintait depuis dix minutes. Et on ne suintait pas en présence de Kerstin Altman, à plus forte raison lorsqu'elle était énervée. Et elle était TOUJOURS énervée. Mais davantage maintenant.
Outre le manque, c'était les journalistes qui l'agaçaient. Ces imbéciles ne savaient pas poster les bonnes questions et lorsqu'ils ouvraient la bouche, c'était pour sortir des stupidités mâtinée d'un ton affable qui s’insupportait. Un abruti lisant les journaux aurait répondu à leurs questions sans intérêt.
Hé toi gros porc. Dégage, tu empeste MON air. La jeune albinos avait parlé à voix basse, mais le malheureux s'était retournée en sursaut, comme si un serpent venimeux venait de siffler à son oreille. Il contempla la petite femme qui crachait son fiel.
Je vous en prie madame, soyez...
Kerstin plissa les yeux de manière fort désagréable. L'homme détala sans demander son reste. Kerstin sortit une nouvelle clope de son paquet et la massacra avec la même rage. Ce gros ne l'avait même pas calmée. Elle voulait une autre victime à présent. Malheureusement elle était seule sur son banc depuis le départ du gentil enveloppé. Alors elle écrasa une autre clope. Le sol était maculé de tabac à présent, et elle était toujours en rage de voir sa thune gaspillée dans des émissions aussi insipides. Tant que personne n'était en difficulté, elle grincerait des dents. Bon dieu ce qu'elle avait envie d'une clope. Elle en dépiauta une avec ses ongles pour la peine.
Elaine Hildred
Type Alpha
Sujet: Re: [Scénar 6] Bienvenue au Whalen Show ! Mer 29 Fév 2012 - 22:51
Elaine avait sourit, Elaine avait serré la main de la femme de Lina, Elaine avait répondu au clin d’œil de Maria et Elaine avait désormais un rictus joyeux coincé sur les lèvres, qui laissait entrevoir ses dents d’un blanc éblouissant.
En d’autres termes, la jeune Hildred était dans SON élément.
Ouiiii c’est un Rasagultovich ! La jeune potiche jeta un coup d’œil interloqué à sieur Leolagus qui osait comparer un Caladol à un Rasagultovich. Fort heureusement, sa femme s’interposa et commenta cette remarque stupide à sa place. Et madame Hoffman avait juste suffisamment de bon sens à son âge pour ne pas renchérir lorsqu’une femme sermonnait son mari. Ce dernier avait eut le réflexe instinctif commun à tout mâle face aux copines de madame, à savoir la fuite éperdue, et la concentration subite sur tout et n’importe quoi qui fasse diversion. Évidemment voyons ! Elaine continuait à papoter avec Lina, indifférente aux pitreries des animateurs. Je suis leur fille unique vous savez ?Même mariée, je porte encore fièrement le nom des Hildred, je suis une femme libre, vous savez ?
Il était douteux qu’on puisse donner du « femme » à une gamine de dix huit ans capable de se répéter à quinze mots d’écart, mais l’aplomb de la jeune blonde platine laissait les plus sérieux au mieux songeur…. Elaine ne s’était pas recoiffée depuis environ soixante sept secondes et eut tôt fait de passer une main fine dans ses cheveux qu’elle fit bouffer sensuellement bien que personne ne lui prête attention au fond de la salle. La jeune femme assura son mignon petit arrière train sur le banc, croisa les jambes, décroisa les jambes, recroisa les jambes et posa finalement des mains dont elle ne savait que faire dessus. C’était à vrai dire fort étrange que personne ne la regarde, et elle hésitait sur l’attitude à avoir. Mille personnes qui la dévoraient des yeux, c’était une habitude, mais deux cents personnes qui prêtaient attention à quelqu’un d’autre, c’était tout à fait nouveau et elle ne savait comment réagir. Alors elle prêta l’oreille. Ses lobes étaient vierges de tout pendentif, puisqu’on ne portait pas un Rasagultovich avec des boucles d’oreilles selon les dernières analyses très poussées de divers spécialistes.
Comment ça Lemington ? Mais c’est pas la nana qui lit dans les esprits ? Alors ça c’est juste trooooop fort, j’adorerais lire dans les esprits moi… Mais au lieu de ça je n’ai qu’une langue gigantesque et dévastatrice, acheva elle intérieurement, un poil déçue. Ce n’était même pas sexy ce pouvoir… Mais ses neurones chassaient vite les idées et elle se rerere(re) concentra sur le débat au lieu de parler dans le vide. Elle ne comprenait pas tout à fait la question. Pourquoi les mutants étaient ils morcelés là où les humains étaient tout aussi répartis dans des pays ? Elaine fronça les sourcils et se mit à contempler la foule. Il y avait dans le public un mec trooooop mignon genre super sex tu vois, qui se rapprochait de Maria, la femme qui portait un superbe Caladol. Et puis il y avait une vieille harpie toute blanche, qui massacrait ses cigarettes à mains nues. Elle était droguée, cela se voyait. Et puis Samarah Lemington, flottant dans ses vêtements… Berk, elle préférait ses formes à elle. Et puis une nana trop mal fringuée, genre old fashionned tu vois, à côté de Maria… Et puis plein de gens mal habillés, et plein de gens bien fringués. En fait il y avait beaucoup de couleur. Et pourquoi n’était elle pas devant au fait, pour resplendir devant les caméras ? Et…
Tel un poisson rouge sous cocaïne, Elaine pensait et oubliait plus vite que la lumière. Oh tiens, l’animatrice était aussi obèse que Lemington était maigre. Elle laissa échapper un rire discret, à peine un soupir. Oh tient il y avait un vieux, presque aussi vieux que son amour, dans le public. Elle soupira à nouveau. Elle s’ennuyait.
Doris Léolagus
Type Gamma
Sujet: Re: [Scénar 6] Bienvenue au Whalen Show ! Lun 16 Avr 2012 - 11:42
Après ce bref échange constructif avec Elaine, Lina n’arriva pas à tenir le rythme du changement d’humeurs qui se peignait sur son visage, aussi abandonna-t-elle les discussions mode pour se concentrer un instant sur la salle et ses habitants. Elle voyait pour la première fois de nombreux pontes du monde mutant et cela l’intriguait. Voici le monde dans lequel évoluait donc son mari…
Balayant la salle du regard, elle s’arrêta un long instant sur une figure diaphane, limite mortuaire. Le teint d’un blanc quasi-immaculé, symbole de la plus grande pureté, Kerstin Altman se tenait à quelques sièges d’eux. Son visage était sévère, autoritaire.
- Tu la connais ? glissa Lina à son mari. - Je crois l’avoir vue à la Confrérie, oui… lui répondit-il de manière automatique, plus absorbé qu’il était par la réponse du beau Léon.
Il y eut alors un flottement dans lequel Doris se sentit mal-à-l’aise. Tel un cachalot lancé dans le vide à plusieurs centaines de mètres d’altitude, les ennuis semblaient s’amener avec beaucoup de hargne et d’énergie.
- Il y a un problème ? s’enquit-il innocemment. - Évite-la autant que tu peux, cette femme est mauvaise. Puis, voyant l’air dubitatif qui lui faisait face, elle précisa, de manière impérieuse et comme si cela répondait à tout : Intuition féminine. - Ah, je comprends, finit-il par susurrer avec un air de faux conspirateur.
Enfin, l’intervention de Samarah le laissa pensif, il en oublia presque l’avertissement de sa femme. Il avait rencontré Nakor quelques semaines plus tôt, et les derniers propos publics confirmaient son appartenance à l’Institut. Avec la mention de la puissante mentaliste, il ne faisait plus aucun doute que l’ancêtre ne pouvait pas être un métallokinésiste disparu depuis des décennies.
Lemington avait utilisé un mot lourd de sens que même Nakor n’avait pas utilisé devant lui, un mot qu’il entendait surtout dans les discours extrémistes. Il s’agissait bien sûr du mot race, terme que le scandinave rejetait dans son mode de pensée. Il ne se voyait pas comme appartenant à une autre race que sa femme, par exemple. Pour preuve, il lui avait fait régulièrement l’am… Non, il ne l’aimait pas, il ne pouvait donc pas lui avoir fait l’amour mais, au moins, il était parvenu à se reproduire avec elle et ils avaient eu des enfants ensemble. Il se sentait techniquement capable d’avoir des enfants avec n’importe quelle femme fertile ici présente, même avec la grosse Gloria, quoi qu’en pensent les monomaniaques des canons de beauté actuels.
Il n’y avait pas la race des mutants d’un côté et celle des humains de l’autre, tous étaient humains et partageaient les mêmes vices, les mêmes ambitions meurtrières. Il n’y avait pas les Sapiens d’un côté et les Superior de l’autre, et tous méritaient la mort. Une autre preuve que l’humanité était un grand tout selon le PDG suédois.
Daniel Gray
Type Gamma
Sujet: Re: [Scénar 6] Bienvenue au Whalen Show ! Mar 1 Mai 2012 - 17:46
Il jetait un regard à la directrice focalisée sur son travail. Il y avait quelque chose de terriblement sexy dans cette façon qu’elle avait de pianoter sur son écran. Daniel se mettait en envisager quelles notes elle aurait put prendre sur son propre dos. Si les doigts sanglants auraient été aussi légers sur sa peau. Tant de questions qui allumaient dans ses yeux noirs une lubricité teintée d’amusement. Quel dommage qu’elle ne leur donne pas un peu plus de temps en privé.
Daniel, par l’intermédiaire de son clown, écoutait d’une oreille les conversations en cours dans le périmètre. Il eu un demie sourire en découvrant, sans grande surprise, que tout ce que la Confrérie avait de féminin était à la pointe de la mode. C’étaient des femmes de leur temps en plus de cela elles étaient en avance sur cette société. Pourtant certaines choses étaient immuables. Mettez des femmes ensembles et elles finiraient par parler chiffon.
Malgré l’espoir de tranquillité l’anglais finissait par faire face à l’écologiste. Si ça n’avait tenu qu’à lui il n’aurait même pas répondu. Seulement ce jour là il était l’un des représentants de la cause mutante. Il n’avait pas intérêt à créer un scandale avant même que le débat ne soit lancé. Dany (n°1) allait faire un acte de politesse rendu caduc par la répartie de Maria puis l’entrée en scène des deux journalistes. Son visage trahissait de la dérision pendant un quart de seconde avant de devenir le parfait modèle du millionnaire très concerné.
Il était temps d’écouter. Daniel fixait son regard sur chacune des personnes qui prenait la parole. Il gardait un faciès neutre. Il était trop tôt pour montrer son opinion aux caméras. Un show était comme une pièce de théâtre. Chaque personnage avait sa réplique à tenir. Pour que cette émission tourne à leur avantage ils devaient s’accorder. Altman n’était pas loin aussi vindicative que France… les femmes sonneraient la perte.
Le mutant original était assit dans son canapé. Ses jambes étaient étendues sous une couverture. Il sirotait un verre de vin en vérifiant de temps à autre les réactions sur le net. Il se permettait de ricaner en entendant le calme froid de la Lemington. Elle s’était bien remit de son petit séjour en prison celle-là à la différence de l’ancien patron. La caméra montrait fugacement Elaine… son petit air béta lui donnait une idée.
Bloody Mary
Type Sigma
Sujet: Re: [Scénar 6] Bienvenue au Whalen Show ! Sam 9 Juin 2012 - 18:53
Les deux présentateurs n'avaient plus le choix, Lemington dans un premier temps et, ensuite, Nakor les avaient invités à s'adresser directement à la Confrérie Moderne. Tous les regards se braquèrent sur Maria. Elle avait posé sa tablette numérique sur ses genoux. Les mains croisées, les doigts sagement entrelacés, elle attendait qu'on lui pose une question. "_ Miss Yevgeniyen, fit John Rickdan, sur un ton taquin, nouvelle directrice de la Confrérie Moderne, il me semble que c'est à votre tour…"
L'interpelée hocha poliment la tête. "_ Êtes-vous d'accord avec ce que Miss Lemington et monsieur Nakor viennent de dire… Existe-t-il réellement un consensus entre le Nouvel Institut et la Confrérie Moderne ?"
Le sourire de Maria s'accentua : "_ Évidemment pas, répondit-elle en haussant les épaules, sinon, quel intérêt de rester chacun de notre côté ? Nous serions bien plus efficace en nous battant sous une même bannière."
Les poils de John Rickdan se mirent au garde-à-vous. Il sentait venir le scoop... Avec un peu d'astuce, peut-être réussirait-il à lui faire cracher la vérité. Irait-elle jusqu'à avouer son racisme anti-humain ? "_ Vous nous faites languir. Par pitié, dites-nous en plus ! Sans langue de bois, pourriez-vous nous parler des différences fondamentales entre vos deux idéologies ?"
PAs de langue de bois ? Soit, il allait être servi ! "_ Je vous vois venir, John... fit-elle avec malice, vous rêveriez que je profite de votre émission pour confirmer le fameux cliché. Comme quoi le Nouvel Institut, c'est des mutants gentils idéalistes et qu'à la Confrérie, c'est des méchants tueurs d'inferiors… N'est-ce pas ? Pour illustrer parfaitement le combat éternel du bien contre le mal… C'est toujours vendeur, ce genre de choses, j'imagine."
Gloria intervint brusquement, sa voix était rauque... "_ Ne prenez pas les spectateurs pour des naïfs, fit-elle en lançant un regard mauvais, tout le monde sait que si cette vision est caricaturale, comme toutes les caricatures, elle doit pas être non plus très éloignée de la vérité."
Maria ne montra aucun trouble. "_ Je vous laisse en juger par vous-mêmes. Les objectifs institutaires et confréristes sont similaires… Et similaires à ceux de n'importe quelle religion : sauver l'espèce humaine et lui apporter le plus de bonheur possible. Mais comme habituellement, si la fin est la même, ce sont les moyens mis en œuvre pour y parvenir qui diffèrent."
"_ Vous, vous tuez les humains, c'est cela ?" Lança Gloria avec un sourire mauvais.
"_ C'est exactement cela, répondit Maria du tac au tac, toujours très calme, avant de les congeler pour nous faire des réserves de nourriture !"
Une rumeur indignée secoua le public, Rickdan se tourna vers eux en fronçant les sourcils : "_ Ne soyez pas stupides… Elle provoque, c'est tout ! Continuez, miss Yevgeniyen."
"_ Parlons d'abord du Nouvel Institut, fit-elle en pointant vaguement du doigt les représentants de la pool G, est-il rempli d'idéalistes ? Je le crois, et je les invite à me contredire si je dis une bêtise. Les membres de l'Institut sont convaincus qu'un jour, les cieux nuageux se dégageront, les persécutions mutuelles s'arrêteront et qu'Humains et Mutants présideront à la destinée du monde main dans la main ou, si vous préférez, main dans le tentacule… Pour eux les dix commandements des tables des lois de Moïse ne sont pas des ordres, mais des prophéties. "Tu ne tueras point" ne signifierait pas "Tu ne dois pas tuer" mais "Un jour prochain, tu ne tueras plus, tu ne voleras plus". Quand la Terre sera enfin pacifiée, le meurtre et le vol n'auront plus lieu d'exister. En fait, ils ont foi dans le mythe de la Nouvelle Jérusalem décrit dans l'Apocalypse selon Saint Jean. C'est une vision merveilleuse… mais si peu réaliste."
Une courte pause, le temps de laisser ses paroles être digérées par les auditeurs. "_ Soyons honnête, comment croire à cette utopie ? Les cours d'Histoire ne sont pas rassurants. Voilà deux cent mille ans qu'Homo sapiens a pris possession de la planète. Et dans quel état écologique et économique est-elle à ce jour ? La biodiversité est plus que jamais en danger, nous connaissons l'extinction des espèces la plus rapide jamais enregistrée... Même l'extinction Permien-Trias fait pâle figure face à celle à laquelle nous assistons aujourd'hui. Où en sommes-nous avec les guerres ? Ce sont-elles arrêtées, ce sont-elles amoindries ? Non ! Combien d'années de paix mondiale totale l'humanité compte-elle ? Même pas une... La durée accumulée de paix mondiale depuis trois mille ans ne dépasse pas une dizaine d'heures. Où en sommes-nous avec le racisme, le droit des femmes, le respect de la vie ? Au même stade qu'au début du dix-neuvième siècle... Nous, mutants confréristes, pensons qu'homo sapiens a suffisamment démontré son incapacité crasse à diriger correctement huit milliards d'individus et qu'il est temps qu'il passe la main."
Une nouvelle rumeur de protestation s'éleva du public. Cette fois-ci, John Rickdan ne chercha pas à la contenir. "_ De par leur nature, continua Maria très calmement, les mutants sont à même de résoudre tous les problèmes énergétiques, écologiques et humanitaires."
"_ Donc vous voulez tuer les humains ?" Coupa Gloria, sur un ton indigné.
"_ Mais c'est une manie chez vous ? rétorqua Maria du tac au tac, avec un ton légèrement plus ferme, non, désolée de vous décevoir mais il n'est pas question d'exterminer qui que ce soit, ni rétablir l'esclavage, ni je-ne-sais quelle horreur qu'on peut lire sur nous. Nous ne détestons pas les humains, nous ne les méprisons pas… Nous disons simplement qu'ils sont inaptes à protéger la Terre et à se protéger d'eux-mêmes, comme des enfants. Pour sauver le Monde, les humains doivent céder aux mutants les rênes du pouvoir, voilà l'idéologie confrériste !"
Le public était maintenant en ébullition, des insultes fusaient ça et là. Maria tourna le regard vers eux, comme pour s'adresser directement à ces crétins : "_ Mais, je vous jure sur mon honneur... Si, un jour, vous réussissez à me faire douter, si je perçois un embryon de preuve que l'humanité est capable d'atteindre toute seule son propre bonheur... Alors je dissoudrais immédiatement la Confrérie Moderne ! Voilà le deal ! Votre destin est entre vos mains, c'est à vous de jouer !"
Voilà qui était dit... Plus de demi-mesure... Plus de cachotteries... Dans ce monde où les superiors devenaient majoritaires, il n'y avait plus de raison de dissimuler la vérité de ses convictions.
Valérie France
Type Alpha
Sujet: Re: [Scénar 6] Bienvenue au Whalen Show ! Mar 19 Juin 2012 - 12:52
« Tout le monde sait que si cette vision est caricaturale, comme toutes les caricatures, elle doit pas être non plus très éloignée de la vérité »
Je poussai un petit cri qu'étouffa la voix puissante de la confrériste. Ah ! Cette sangsue de l'audimat, si je pouvais lui faire avaler son micro par une voie...alternative ! Grande gueule, je me levai mais la russe, très assurée, éluda calmement la provocation de l'animatrice. Je me rassis. L'heure de cette pimbêche viendrait bien assez tôt. Maria Yevgeniyen développa ses arguments, critiquant la logique des deux journalistes à coups de pics subtils. J'appréciai ses paroles crues qui peu à peu obligeaient ses adversaires à employer une rhétorique provocatrice pour pas grand chose. Des coups d'épée dans l'eau. J'aurais pourtant voulu la contredire, l'intervenante balançait des vérités générales à tire-larigot sur l'évolution des mentalités avec trop peu, sinon aucun exemple concret pour consolider ses propos. En réalité, la condition de la femme et la lutte contre le racisme avaient beaucoup évolué, et pour cause les dirigeants européens n'usaient plus de parité pour renforcer leur campagne... Elle avait parlé de guerre. Argument facile, et pourtant...tellement efficace. Pouvaient-elles cesser sans que nous disparaissions ? Selon Barjavel, qui connut les trois grands conflits mondiaux du XXème siècle, la guerre permettrait l'équilibre de la race humaine, quand les maladies ne régulent plus les décès. C'est, grossièrement, pour éviter la surpopulation de la planète que l'homme s'entre-tue. Considérant cela, l'Homo-superior déroge-t-il à la règle fataliste théorisée par l'écrivain ?
Une rumeur montante conclut le discours de l’honnête directrice. Et Whalen, sentant l'audimat grossir comme l'amphétamine dans ses veines, sourit à pleines dents à la caméra. Rickdan, masquait mal la déception de l'échec : elle avait eu le scoop. Peut-être pas celui recherché, mais c'était dans son émission qu'aujourd'hui on s'insultait, à cause de celle que, demain, les journaux sarcastiques surnommeraient L'aryenne. Sans quitter ma voisine des yeux, je me levai et déclarai sans animosité :
« Loin de moi l'idée de renforcer l'argumentaire inexistant des journalistes de l'émission, mais en tant qu'humaniste, je réagirai à vos paroles concernant la guerre. Jusqu'à preuve du contraire, et quoi qu'en disent les mauvaises langues, les humains et les mutants définissent ensemble l'Humanité. Je comprend votre idéologie, elle est plutôt logique. Cependant, ça n'est pas en écrasant l'autre parti, qu'on instaurera une justice saine pour les mutants. Tôt ou tard la situation finira par s'inverser, à notre détriment. Pour cela, je rejoins les membres de l'Institut, il ne peut y avoir de paix sans partage du pouvoir. Pourquoi différencier l'humain du mutant ? Cela revient à opposer l'Homme à la Nature dont pourtant nous sommes issus... »
Je repris mon souffle.
« Ma question est la suivante : comment comptez-vous prouver que les mutants soient à l’abri d'une logique d'autodestruction ? »
Doris Léolagus
Type Gamma
Sujet: Re: [Scénar 6] Bienvenue au Whalen Show ! Dim 22 Juil 2012 - 17:34
Doris était absorbé par les échanges entre le plateau et les gradins. Que ce soit des membres de la Confrérie, de l'Institut ou d'autres, il emmagasinait les informations. Il avait été doté d'une très bonne mémoire et il entendait bien en tirer parti. Un jour, peut-être, ces informations lui seraient utiles.
La suite fut assez désagréable. Lina Léolagus, née Åberg, buvait l'intervention de Valérie France. La tension qui montait en elle devenait presque palpable, de sorte que ses exclamations, de type « Oui ! » et « C'est si vrai ! », l'auraient faite passer pour une groupie sur le point d'exploser. Le scandinave tenta de tempérer sa femme, priant pour qu'une intervention terroriste ait lieu là, tout de suite, maintenant. Assez ironiquement, c'est à ce moment que Louis intervint en brisant la mâchoire de Gloria Whalen. Dans la tête de Doris, une petite voix cynique murmura « Trésor, ton vœu est exaucé ».
- Chérie, glissa-t-il à sa femme en posant une main crispée sur la sienne, je crois qu'on va avoir des soucis. - Hmm ? émit-elle, plus attirée par ce qu'il se passait sur le siège de Miss France. - Lina, regarde ! dit-il en pointant la scène du doigt.
Elle détourna son regard dans la direction et le sens indiqués par son mari et entendit les paroles prononcées par Louis. Ça, en plus du désagréable son d'accordéon qui sortait de quelque part dans le studio, donnait un clair-obscur assez sordide. Le contraste gentil monsieur/sang avait mis le couple mal à l'aise. Dans le reste du pool, des gens commençaient à se lever, catastrophés.
Au revoir mes amis !
Doris n'eût que le temps de lancer un juron en suédois – un petit « Va fan ! » discret – avant de réaliser ce qui les attendait s'il ne réagissait pas très vite. Heureusement, il avait de bon réflexes. Toujours assis, il tendit sa main gauche face à lui et saisit sa femme de la droite.
- Ne bougez surtout pas !
Deux disques noirs apparurent devant le trio, l'un centré sur sa femme et lui, l'autre sur Elaine qui avait été agrippée par Lina.
- Ne bougez pas, faites confiance à mon mari, lança-t-elle à la blonde avec une rudesse que nécessitait la situation.
Tout autour, c'était le chaos. Les pieux volaient, se plantant dans les spectateurs qui avaient été trop lents pour réagir. On pouvait entendre des cris de peur, de douleur, de panique. Ceux qui avaient eu le malheur de se lever se faisaient traverser sans mise en garde. Du sang éclaboussa Doris, qui s'en retrouva maculé. A ses côtés, les restes de ce qui devait en être le possesseurs gisait, décapité. Cette vision lui donna un haut-le-cœur et il vomit à ses pieds.
Il maudissait son cynisme, qui avait souhaité une telle catastrophe, mais surtout la personne qui avait tout déclenché. Pourquoi fallait-il que tout tourne mal à cause de personnes qui n'avaient ni l'art ni la manière pour éliminer l'espèce humaine ? Ce n'était pas les pertes qui le chagrinaient, il était nihiliste. Cependant, aujourd'hui plus que jamais, il savait qu'il était le seul à pouvoir bien le faire. Cela ne devait pas par la peur ou la terreur qu'il allait passer et il se sentait seul à savoir comment provoquer la fin du monde.
Quand les pieux finirent de voler, il referma ses portails. D'un regard, il sut que sa femme n'avait rien subit de grave, au regard de la situation, bien qu'elle fut en état de choc.
- Elaine, vous allez bien ?
La question était idiote, comment pouvait-on aller bien après avoir vécu un massacre pareil ? Il la posa tout de même, au moins pour vérifier si elle était encore capable de parler. Il y avait fort à parier que cette aventure, s'il s'en sortait, lui ferait définitivement détester l'accordéon. Déjà qu'il n'aimait pas ça à la base...
Valérie France
Type Alpha
Sujet: Re: [Scénar 6] Bienvenue au Whalen Show ! Mer 25 Juil 2012 - 16:01
Je suis pacifiste. Tout le monde le sait, mais je le rappelle. Sait-on jamais ce qui peut arriver. Je me bats contre tous les conflits, qu'ils soient déclenchés par l'avare ou par le tyran. Et même par le survivant : ce même qui vole la vie d'autrui pour préserver la sienne. Pourtant, est-il au fond si mauvais ? N'est ce pas un peu la faute à sa victime, son sauveur de fortune, de s'être trouvé au mauvais endroit au mauvais moment ? Le survivant ne mérite-t-il pas sa survie pour les prochaines bonnes actions que ce sacrifice permettra ? Je me questionne, mais ne suis pas même convaincue de poser les bonnes questions. J'ai toujours pensé que la volonté de l'Homme le gardait d'un dérapage comme celui-ci. Parce qu'il est fondamentalement bon, et réfléchi. De fait, je n'aurais jamais cru, jusqu'à que l'essaim d'échardes se dresse devant nous, que l'humaniste la plus assurée dans cette pièce pu être capable de prendre son voisin comme bouclier. Pourtant j'étais là, les doigts fermement accrochés sur le tissu de sa veste trouée par les pieux pourpres, supportant le poids de sa viande morte.
Autour de moi, on hurlait. Je le devinais plus que je ne l'entendais, le choc m'avait assourdi et je ne percevais plus qu'un long et pénible sifflement. Lorsque je réalisai ce que je venais de faire, une bouffée de chaleur m'enserra soudainement la gorge. Une multitude d'ondes dont l'origine et la nature m’échappaient m'assaillirent. Après un moment, elles sortirent violemment de mon corps. Si la vie de mes voisins leur avait été épargnée, ils furent assourdis un long quart de minute. Je ne réalisais pas ce que je venais de déclencher, n'ayant jamais vraiment appréhendé mon pouvoir, espérant qu'il s'affaiblirait avec l'oubli. Mais cette fois c'était plus qu'intense, je le sentais dans mes veines, comme un liquide épais, plus délicieux qu'une drogue ! Le poids de mon bouclier interrompit rapidement toute délectation. Le bougre avait dû être bon vivant...de son vivant. Pourquoi n'avais-je pas choisi la russe ? Ironie du sort, le bibendum qui m'avait sauvé allait devenir mon tombeau. J'imaginai le cadavre se bidonner, concentrant tout sa rancœur pour se faire le plus lourd possible.
« Au secours ! Il se venge ! Il rit ! Il veut m’étouffer ! Connard ! Connard ! Merde, aidez moi ! », hurlai-je paniquée.
Hélas, j'avais rendu sourds mes proches voisins et ils ne pouvaient me distinguer sous la masse gisante du cadavre. Je bougeai, mais une douleur me cloua au sol. Malgré l'épaisseur du cadavre, certains pics l'avaient traversé et pénétraient assez ma chair pour qu'on ne distingue plus les pointes acérées. Heureusement la douleur me fit hurler, plus fort que je ne m'en serais crue capable. Et pour être franche...c'était effrayant. Mais on m'entendit ! Levant la tête comme des suricates justiciers, plusieurs individus se ruèrent sur mon bouclier servant et le jetèrent sans précautions, retirant brutalement les pics qui m'avaient atteint. Ils n'étaient pas nombreux, mais assez douloureux pour une civile inexpérimentée à la douleur. On me releva, me demanda mon état, mais j'étais enivrée par les stigmates. Je me senti levée du sol, les bras en croix et les pieds en pointes. Ils m’emmenaient vers l'estrade de gauche, où quelques blessés avaient déjà été mis en sécurité relative.
Soudain parmi le brouillard des visages affolés, des corps et des pics enchevêtrés, je l'aperçu : Virginie, cet ange qui semblait le seul être illuminé du plateau. Je la vis pointer son arme vers la scène, le regard enflammé, les muscles tendus, la peau frissonnante. Je chuchotai son nom vertueux comme un rappel. L'innocence menaçait d'exploser, quand je posai mes mains maternelles sur le front éprouvé de l'enfant. Il me sembla me saisir d'un rocher. L'esprit évaporé, j'y déposai un tendre baiser.
« Et pourtant, murmurai-je avec mélancolie, tu devais être celle qui briserait le cercle de la haine ».
Bloody Mary
Type Sigma
Sujet: Re: [Scénar 6] Bienvenue au Whalen Show ! Jeu 26 Juil 2012 - 0:15
Les continents flottants de la robe holographiques poursuivaient silencieusement leurs danses chaotiques autour de la planète Maria… Mais, passée la surprise des premières minutes, plus personne sur le plateau ne s'y intéressait. Les gens étaient maintenant pendus aux lèvres de la directrice de la Confrérie, avides de savoir si elle oserait aller plus loin dans les propos extrêmes. Son pari était gagné. Elle ferait sans nul doute les gros titres des quotidiens du lendemain. Il y aurait certainement des insultes, des sobriquets fleurant bon le quatrième Reich. Une grande proportion des journalistes allait déjà atteindre le point Godwin. Comme Maria s'y était attendue, les réponses directes à ses propos fusèrent de toutes parts… Même dans sa propre pool. Elle traita toutes les objections par ordre d'arrivée. Elle écouta en premier lieu avec attention l'intervention de Lemington. "_ C'est bien pour cela que je vous invitais à me contredire, répondit-elle avec un demi sourire, très bien, c'est entendu, j'ai exagéré et je m'en excuse…"
Evidemment, elle n'allait déposer aussi facilement les armes sans contrattaquer. "_ Mais j'avoue que je suis embêtée, compléta-t-elle sur un ton taquin, il se trouve que j'ai une petite cousine de treize ans, Illyana. C'est une grande admiratrice du professeur Charles Xavier. Elle a tout lu sur lui, elle se reconnait dans l'ensemble de ses idées, adhère à cent pour cent à sa philosophie pacifiste."
Maria n'inventait rien, les journalistes pourraient vérifier à loisir : Illyana Tereshkova, cousine de treize ans de Maria Aleksandrovna Yevgeniyen, existait réellement. "_ L'été dernier ses pouvoirs ont commencé à se manifester et, si elle ne m'avait pas personnellement fait part de sa décision de rejoindre le Nouvel Institut, je le lui aurais proposé moi-même car, comme tout le monde à part vous sur cette planète, elle et moi étions convaincues que vous poursuiviez l'œuvre de feu Charles Xavier. Mais maintenant, vous me dites que ce n'est plus le cas, alors je me méfie pour elle. A quoi doit-elle s'attendre, du coup, en s'inscrivant chez vous ? Qu'est-ce qui a changé ? Où ma cousine va-t-elle être déçue ? Que faites-vous maintenant qui aille à l'encontre des principes de Xavier ?"
Un grand sourire acide ponctua cette phrase. Elle laissa Lemington à réfléchir à sa réponse et se tourna vers Valérie France. "_ Quant à vous, vous voulez vraiment que je vous prouve que les mutants ne sont pas dans la même logique d'autodestruction que les humains ? Demanda-t-elle en essayant de mettre le moins d'animosité possible dans le ton de sa voix, évidemment, je ne le peux pas, personne ne le pourrait ! Mais une chose est sûre, c'est qu'homo sapiens, lui, a bien cette logique d'autodestruction. Et, en ce sens, lui laisser le pouvoir ne peut mener qu'à une voie sans issue, faite de guerres éternelles éclairées aux déflagrations de bombes à antimatière… Ce qui conforte l'idée d'une génocratie, c'est que pour les mutants, ça reste encore à prouver. Je préfère me baser sur l'espoir d'un avenir meilleur."
Elle ne laissa pas sa contradictrice répondre et enchaina sans attendre. Aaah, Lemington lui avait reproché ses citations bibliques… Elle n'allait pas être au bout de ses surprises, Maria allait maintenant dévier allégrement vers le technoreligieux ! "_ D'autant plus qu'il est certain que, si ça n'assure pas une félicité éternelle, l'arrivée des mutants au pouvoir fasse apparaître une période de stabilité. Je ne vais pas vous refaire un cours d'Histoire mais on sait tous que si la fameuse Singularité Technologique (celle que tous les spécialistes informatique du Monde prévoyaient aux alentours de 2025) n'a pas eu lieu, c'est bien à cause des guerres et des conflits chrono et créditovores."
Maria était lancée, telle un train supersonique à lévitation magnétique, il allait lui falloir une énergie considérable extérieure pour l'arrêter. Il y avait bien quelques notes d'accordéon qui s'élevaient des tribunes du public, mais l'oratrice n'entendit rien. " _ … On s'est fait confisqué cet espoir d'Eden par les militaires. Tout le monde sait que…"
Daniel était en train de lui pincer la peau de l'épaule. Par réflexe, elle le dégagea sans chercher à comprendre : "_ … que rien n'est définitivement perdu, que la Singularité Technologique est encore à portée de main. Il suffirait de quelques années de stabilité. Et les quelques années d'équilibre qui suivront l'arrivée au pouvoir des mutants seront…"
C'est à cet instant précis qu'elle comprit qu'il était inutile de continuer. Gloria ne la regardait plus, Rickdan non plus. Leurs attentions étaient tournées vers le public… Mais qu'est-ce qui ? Maria, la bouche encore ouverte, bloquée au milieu d'un mot, tourna la tête dans la direction où allaient tous les regards de l'assistance.
Un intrus, un trublion avec un accordéon…
Au ton qu'il prit, simplement pour dire "Mesdames et messieurs bonsoir", la confrériste comprit que la fête était terminée. Elle avait côtoyé tellement de psychopathes ces derniers mois qu'elle les repérait maintenant à des kilomètres à la ronde. Elle soupira, sincèrement dépitée… Merde, c'était une malédiction : depuis quelques temps, à chaque fois que l'Institut et la Confrérie se réunissaient dans un même endroit, cela donnait lieu à une tuerie ! Elle n'était pas dupe, elle devinait déjà comment allait se terminer le discours franchouillard sentant bon la baguette, le saucisson et le camembert. Elle jeta un coup d'œil à côté, Elaine était un peu trop loin d'elle, mais elle faisait confiance à Doris pour la protéger. Elle attrapa doucement Daniel-bis par le poignet sans gestes brusques ; la mâchoire de Gloria Whalen venait de percuter violemment le sol du plateau. Lentement, sans quitter des yeux Louis Désiré, elle entraina le clone de son amant avec elle vers le sol. Ils profitaient tous deux du faible couvert que leur concédait les dossiers de leur siège quand ils sentirent le souffle de milliers de copeaux de bois sur leurs nuques… Suivi d'un entremêlement de cris de terreur et de douleurs poussés par des dizaines de personnes à l'agonie. Maria, les lèvres pincées par la frustration de n'avoir pu terminer son discours, se tourna vers son confrère. "_ Tout va bien Dan' ? Tu n'as pas été blessé ?"
Un son assourdissant se mit à vriller les tympans des deux confréristes. Ils eurent beau enfoncer leurs index dans leurs oreilles jusqu'à la deuxième phalange, le bruit blanc se transmettait à travers leurs chairs. Maria leva les yeux… Cela venait de son ex-voisine de pool, Valérie France, cette morue était donc une mutante elle aussi ? Maria allait proposer à Daniel de commencer par lui clore le bec, histoire de retrouver une quiétude propre à la réflexion quand ils la virent s'écrouler au sol, emportée par un corps replet. Ça, c'était fait et c'était bien fait ! "_ Bon, on fait quoi maintenant ? Fit-elle en restant dans l'ombre de son abri, tu te dédoubles, tu l'immobilises et je le saigne ?"
Leurs visions bloquées, ils n'avaient pas encore pu voir ce qui était en train de se passer sur le plateau.
Dernière édition par Bloody Mary le Ven 27 Juil 2012 - 15:43, édité 1 fois
Elaine Hildred
Type Alpha
Sujet: Re: [Scénar 6] Bienvenue au Whalen Show ! Ven 27 Juil 2012 - 15:32
Alors qu'Elaine était probablement en passe d'établir le record toute catégorie de situations merdiques en un minimum de temps, la jeune héritière bénéficiait également d'une chance de cocue. Car malgré tous les psychopathes travestis, les mémés sous stéroïdes et les amateurs de destructions massives qu'elle croisait, la jeune femme avait toujours quelqu'un pour lui sauver la peau dans son entourage immédiat. En l’occurrence un créateur de portails et son adorable épouse, qui se sacrifiaient presque pour lui sauver la peau. Sans l'aide providentielle de ces alliés, Elaine aurait été aussi vulnérable qu'un gamin unijambiste de huit ans jouant à la marelle sur un champs de mine libanais.
La jeune cocue (car elle l'était effectivement) fut donc agrippée par la femme de Doris qui en fut pour ses frais. Plus petite que miss taille mannequin, la malheureuse songea un instant à la repousser loin d'elle pour ne pas étouffer sous... l'opulence de miss Hildred. Mais elle tint bon et protégée des éclats par les portails de son mari, la femme relâcha une Elaine terrorisée après la première salve.
La jeune blondasse n'avait pas hurlé, trop surprise de la folie qui avait embrasé le plateau en quelques secondes. A présent, elle ne criait pas davantage, hoquetant de stupeur en fixant les corps qui jonchaient le plateau. La plupart des blessés s'étaient écroulés dans des positions toutes plus étranges les unes que les autres qui ne faisaient qu'ajouter au macabre de la scène. On voyait ça et là un corps arqué en arrière, épinglé à son dossier par une demie douzaine d'échardes géantes, un malheureux rampant dans les escaliers en se vidant lentement de son sang... Mais c'était le bruit, les hurlements et les gémissements, les cris et les pleurs, qui terrifiaient la malheureuse.
Elaine elle même n'avait pas été épargnée par la salve. Un éclat délogé par l'impact d'un tir avait légèrement entaillé son bras qui saignait abondamment sans qu'elle s'en rende compte. Les bras ballants, son Rasagultovich faussement imbibé de sang qui battait au rythme de son cœur emballé et qui virait franchement au rouge écarlate, la jeune blonde fit quelques pas et trébucha sur un cadavre d'aspect particulièrement laid. Sa boite crânienne n'avait pas résisté à un bout de bois particulièrement bien placé et ce qui avait été le centre de la réflexion de l'individu évoquait davantage un steak tartare maculé de ketchup. Elaine eut un rire nerveux. C'était inadmissible de foutre du ketchup sur un steak tartare, évidemment. Elle frissonna en croisant les bras, complètement à la dérive, trébuchant sur les débris et les corps en déambulant vers on ne sait où... On la bouscula. Dans un réflexe éblouissant, elle pivota de 180° et décocha au malheureux fuyard une claque qui résonna malgré le vacarme de la lutte.
Tu ne me touche pas toi !
Trop pressé pour lui prêter attention, l'autre continua à dévaler les escaliers des gradins. Elaine eut un second rire qui la fit frissonner des pieds à la tête. Elle eut l'impression qu'on la plongeait dans un grand seau d'eau froide pour la sortir de sa torpeur, et elle parut prendre brutalement conscience de l'endroit où elle se trouvait. Alors Elaine Hildred fit quelque chose de stupide.
Hé connard !
Lorsqu'elle fut certaine d'avoir l'attention de Louis Désiré, elle lui offrit un majeur d'une taille fort respectable.
T'as du courage de te pointer ici tout seul ! Les français, c'est pas genre réputé pour se rendre et attendre les américains ?
Ne vous émerveillez pas sur les merveille du système éducatif. Elaine n'avait strictement rien retenu de ses heures passées à ronfler sur ses livres d'histoire. Elle se moquait simplement beaucoup de ce peuple étrange qui mangeait du lait moisi et des cuisses de grenouilles. Et Elaine Hildred de ponctuer sa tirade d'un mouvement qui permis à tous ceux qui la regardaient de se souvenir de ses huit médailles de gymnaste aguerrie. Avec une folie que lui conférait l'expérience, Elaine fit un plongeon absolument divin, dévala trois marches et se réfugia derrière une nouvelle rangée de sièges, trempée de sueur et priant pour que la petite blonde qui braquait une arme sur le mutant parvienne à l'abattre après sa diversion héroïque. Oh seigneur, pourquoi avait elle fait ça ? Elaine passa les deux minutes suivantes à maudire ses réflexions impulsives et à retenir sa vessie. Oh putain qu'elle avait été conne. Elle allait crever ici. Oh merde. Oh meeeeerde.
Daniel Gray
Type Gamma
Sujet: Re: [Scénar 6] Bienvenue au Whalen Show ! Jeu 2 Aoû 2012 - 19:56
-« Et merde. »
Daniel Gray observait l’écran noir en sentant monter se mélange si particulier de contrariété et d’inquiétude. Ce n’était pas une coupure de courant. La copie conforme du mutant confirmait la mauvaise nouvelle en simultanée. Un déséquilibré venait de prendre possession du plateau de télévision et séquestrait le public dans la salle. De quoi provoquer une nouvelle catastrophe qui allait faire basculer la Bource dans le mauvais sens.
Le clone possédait d’instinct de son géniteur et approuvait à deux cent pour cent la solution de repli. Il s’attendait à tout moment à voir d’autres mutants extrémistes se lever parmi les gradins pour rejoindre le « français ». Mais personne ne bougeait dans ce sens. En moins de deux minutes le chaos se rependait dans toute la salle.
Daniel n°1 se plaçait un peu au-dessus de la silhouette de la directrice pour lui servir de bouclier. Ce geste chevaleresque était motivé par un pragmatisme teinté de loyauté. Une épine traversa la matière de siège pour se ficher dans son épaule, une autre lui éraflait le crâne. La salve avait été rapide et puissante. Seul un mutant de haut niveau en était capable.
N°1: -« Je vais bien. Et toi ? Rien de casser ma belle ? »
Malgré la situation critique Dany prenait le temps de regarder le visage de la sulfureuse Bloody Mary et de lui sourire. Avec elle il ne pouvait tout simplement pas s’ennuyer. Ce qui étant donné son caractère était un sacré avantage. Il restait à couvert, tel le soldat en attente de ses ordres, avant d’agir. Les muscles des bras bandés et la respiration la plus calme possible, prêt à fuser au moindre signal. Les années de sport étaient rentabilisées au quotidien depuis qu’il vivait à Vancouver.
De son côté Gray originel pestait contre tout ce qui passait à porté de vue. Il détestait par-dessus tout, l’idée d’être sur son canapé, à attendre l’annonce d’une mauvaise nouvelle. Mais que pouvait-il faire avec deux jambes dans le plâtre et un corps en compote ? Rien. Dans un grondement il acceptait la stratégie.
*Basique mais efficace. Deux et Trois vont arriver. Je préviens en interne. Hé… veille sur elle. *
Numéro Deux se matérialisait à l’angle de la caméra 2. Il se mettait à couvert, de son mieux, s’allongeant à même le sol. Il arrivait juste à temps pour voir une attaque combinée se former pour aller s’écraser contre Désirée. Ce qu’il avait eu le temps de voir permettait à N°1 de répondre à son interlocutrice.
-« Oui. Mais attends un peu. Ils ont lancé une attaque du pool G. On va voir ce que ça donne. »
Par un sursaut de contrôle la matérialisation de n° fut annulée. Ce qui n’était pas une mauvaise chose. Les séquelles dut au passage à tabac ne se cantonnait pas à la sphère physique. Dan devait utiliser une plus grande dose d’énergie pour faire fonctionner son pouvoir. C’est donc sans aucun scrupule qu’il appela l’infirmerie de la Confrérie.
« Il me faut une couverture chauffante et des vitamines. Tout de suite ! »
Les secondes d’attente étaient une vraie torture pour les trois Daniel. Sans parler du bourdonnement persistant dans les oreilles après le coup de panique de miss France.
Doris Léolagus
Type Gamma
Sujet: Re: [Scénar 6] Bienvenue au Whalen Show ! Mer 8 Aoû 2012 - 2:17
De la discipline. On pouvait imaginer que si le monde ne tournait pas toujours comme il le fallait, c’était aussi un problème d’éducation et d’ordre. Dans un monde idéalement ordonné, il n’y aurait pas de bus volant à basse altitude, pas plus que de psychopathe se curant le nez devant des débris de caméra ne filmant plus que l’ombre de leur propre échec. Si l’univers était bien rangé, la vie serait évidemment moins drôle, moins trépidante, mais tellement plus sécurisante.
Imaginez. Fermez les yeux et imaginez deux minutes. Un monde plat, que vous verriez dans des teintes mornes de gris. Il n’y aurait pas de goût, pas d’odeur, les organes correspondant ne renverraient aucune information. Il n’y aurait pas de maladie, pas de surprise, pas d’explosion de rire, ni de larmes. Il n’y aurait pas d’amour non plus, facteur ô combien aléatoire. Il n’y aurait ni la hausse des impôts, ni la faim dans le monde. Chacun aurait une place prédéfinie et ne pourrait pas en sortir. On ne pourrait ni se blesser, ni gagner aux jeux d’argent. On ne pourrait pas se laisser griser par la sensation de vitesse, par l’ivresse, on ne pourrait pas se laisser tenter à la paresse. Ce monde, telle était la perfection selon Doris Léolagus. Malheureusement, présentement, le monde n’était pas parfait, n’en déplaise aux amateurs de vol d’autobus en milieux clos.
Le couple scandinave profita du chaos ambiant et de la topologie des lieux pour se coller à un coin de la salle. C’était prouvé, statistiquement, au cours d’une bataille, il valait mieux avoir ses arrières assurés par un mur plutôt que pas du tout. Les gros objets, de par leur trajectoire courbe, évitaient les angles. Les petits en revanche volaient dans tous les sens et les directeurs s’armèrent de chaises en guise de bouclier et se firent les plus discrets possibles.
- Chérie, il faut faire quelque chose. La voix de Doris tentait de percer au travers du vacarme. De son arcade sourcilière pendait un filet de sang : il avait été manifestement touché et entaillé légèrement. - Je sais, tu as une idée ? Lina, elle, boitillait, elle s’était foulé la cheville dans la confusion et l’indifférence générale. - Je crois oui. Tiens, protège-moi.
Se disant, il tendit son écu à la belle et tenta de se concentrer. Il avait peut-être la possibilité de retourner la situation, ce qui valait le coup d’être tenté.
Bandant une partie de sa volonté, Doris se remémora les leçons de la vie enseignées à ses enfants, et plus particulièrement à Carolina, sa petite deuxième. La fille était devenue plutôt insolente et il avait souvent eut recourt à la violence pour obtenir d’elle qu’elle se calmât. Une fois, à l’âge de onze ans, elle défonça à coups d’épaule et de pied la porte de sa chambre pour calmer une quelconque colère, manifestant là les débuts de sa mutation d’ordre physique. En bon parent, son géniteur ne chercha pas à la comprendre – elle n’en était pas à sa première crise d’adolescence – et tenta de la corriger du plat de la main. Elle parvint cependant à esquiver et s’enfuir, ce qui permit au téléporteur de développer une nouvelle compétence : en agitant violemment la main, comme pour gifler l’air, et en ouvrant dans le même mouvement un portail entre la joue de sa fille et sa main, il pouvait l’atteindre même si elle se trouvait à dix mètres de lui. La première fois elle fut surprise et touchée de plein fouet, arrêtant net sa course pour pleurer. La deuxième fois, elle dût éviter le choc, et Doris apprit à claquer sa main, à l’aide de portails statiques, sur la joue rose d’une enfant mobile. Carolina était plus résistante et plus dure que la moyenne, ce qui justifiait pleinement un traitement musclé. Ce n’était pas un Louis se curant le nez qui allait lui donner du fil à retordre.
A quatre pattes, le regard dirigé vers le mutant sociopathe, Doris serrait son poing très fort et respirait profondément. Il le leva du sol une première fois, pour appréhender la trajectoire à exécuter, puis le reposa. Il le souleva une fois de plus, puis, avec tout l’élan et toute la force dont il était capable, il l’abattit sur le sol. Un petit portail, de la taille d’une soucoupe, s’ouvrit au dernier instant, avant qu’il ne frappe le sol. Son poing et une partie de son bras s’y engouffrèrent et ressortirent au niveau du menton du français – Désiré, pas Nakor – en lui administrant le plus bel uppercut de sa carrière. Le seul, à vrai dire, tant le scandinave abhorrait la violence. Sous l’effet du choc, il tira de là son bras engourdit et referma le portail. Le tout n’avait pas duré plus de deux secondes.
Une douleur lancinante reliait alors son poignet à l’épaule et il serra les dents pour ne pas crier.
Valérie France
Type Alpha
Sujet: Re: [Scénar 6] Bienvenue au Whalen Show ! Ven 24 Aoû 2012 - 21:56
Ma cocotte, tout ce que j’aurais aimé faire lorsque tu me demandas de me pousser, fût de te coller la fessée. Non mais dis donc ! Je tente de t’émouvoir, en jouant la tata bouleversée par ton évolution violente, tout ça pour quoi ? Même gentiment, ma poulette, tu m’as demandé de dégager ! Ah mais oh, hein ! Ça mériterait une rouste.
En vérité, j’aurais préféré que ce soit simple. Plutôt que de te voir nez à nez avec le canon de ton propre flingue, on aurait pu rire de ton insolence à grand renfort de claques sur la nuque. Au lieu de cela, et sans que j’ai pu esquisser un geste, la balle brûlante se fracassa sur ton front d’enfant. La poudre éclata en une formidable rosasse sombre, d’où jaillit l’objet de mort. Mais toi ! Toi ! Tu étais comme l’enfant refusant de prendre son suppositoire : le projectile s’aplatit lamentablement sur ton visage comme sur les portes d’un derrière capricieux.
Pourtant, ça ne m’empêcha pas d’hurler ! Ah, ça non ! Je ne crois pas l’avoir déjà fais aussi fort, que ce soit les jambes ou le poing levé. Tu avais beau m’avoir parlé de ta mutation, je ne l’avais pas imaginé pas aussi efficace. Je me jetai sur toi, te questionnant sur ton état, mais si futile fût l’attaque de l’indésiré, elle t’avait atteint en plein cœur. Tu ne maitrisas pas ta poigne quand tu saisis mon bras. Sans un mot, tu me mis dans ton dos avec une facilité ahurissante. J’étais pourtant bien portante ce mois-ci. A Vancouver à défaut de t’avoir aidé, j’avais écumé l’ensemble des restaurants de la ville. Mais ça ne t’avait pas gêné, et pour être honnête, si la situation s’y était prêté j’aurais été flattée. Mais voilà…la situation ne s’y prêtait pas. Je tentai d’intervenir mais tu scrutais l’horizon sans te soucier du reste. Rien de ce que je te dirais désormais ne t’influencerait. La fragilité dans ton regard s’était évanouie, et avec elle les quelques restes de ta charmante innocence. Tu étais bien encore ma poulette, mais que pouvais-je négocier avec un char blindé au milieu d’une bataille. Tu me quittas, sous un regard rempli d’incompréhension.
Je n’eu pas le temps de te contempler, car soudain, un banc manqua de me décapsuler la tête. C’est par un tour de cou prodigieux, et douloureux après cou(p), que je l’évitai. Je ne pu m’empêcher d’exprimer ma victoire :
« Yaaaaaahiiiiouuuuuuuyaaaaah niiiiinja ! »
Puis je pris conscience de ma solitude,… et décidai de réagir. Beaucoup de spectateurs gémissaient sous le feu de la bataille. Par miracle, ils étaient encore entiers mais restaient bêtement à découvert, paralysés comme des moutons face aux loups. Je connaissais une bergère qui aurait pu régler ça par un coup de pied au cul et de la térébenthine. Malheureusement elle n’était pas là. Je testai quand même ses enseignements avec un adolescent cloitré entre deux sièges.
« Hey ! L’interpellai-je, j’ai pas d’térébenthine, mais voilà pour toi ! »
Je lui bottai le cul à coup de sandale. Nous échangeâmes un long regard interrogateur. Puis, les pleurs reprirent. J’avais dû rater quelque chose…Sans doute était-ce plus efficace avec des godillots. Ou bien ça ne marchait qu’avec le bétail.
« Ecoute ! Je sais pas ce que j’ai foiré mais lève toi quand même ! On doit partir d’ici ! »
Je le saisi par le bras, mais il dédaigna mon invitation à coup de gémissements menaçants (à croire qu’il ne savait faire que ça).
« Berneyke ! Fi d’taôpin ! Bouge ton cul, pestai-je en le tirant plus fort ! »
Quelques grognements plus tard, je l’abandonnai à son sort. D’autres gens requéraient surement mon aide. Au bout d’une minute un groupe de survivants s’était formé, portant des blessés dans les bras. Nous nous dirigeâmes vers le couloir que l’indésiré français avait dégagé.
Bloody Mary
Type Sigma
Sujet: Re: [Scénar 6] Bienvenue au Whalen Show ! Dim 2 Sep 2012 - 4:54
Un banc venait de passer à quelques centimètres au-dessus du cuir chevelu de Maria, elle avait même senti sur sa nuque le souffle provoqué par le déplacement d'air. Pour se rassurer et retrouver un semblant de contenance, elle serra l'épaule de Daniel, suffisamment fort pour qu'il ne puisse pas s'en sortir sans un joli hématome violacé.
Sur le plateau régnait le chaos. Les mutants de l'Institut avaient réagi au quart de tour, étalant un large éventail de ce qui pouvait se faire de mieux en matière de pouvoirs offensifs… Résultat : rien, le néant ! "_ C'est complètement dingue, susurra-t-elle entre ses dents en voyant un bus à l'impériale faire son entrée sur le plateau du London TV News, c'est fascinant !"
Les yeux écarquillés, elle fixait le mutant omnipotent, planté droit comme un I au milieu de la scène. Ses exploits télékinésiques, mêlant précision d'exécution (désassemblage et réassemblage d'une arme de poing) et puissance brute (déplacement d'un véhicule d'une vingtaine de tonnes), ne semblait même pas l'avoir essoufflé. Les attaques des plus puissants mutants du monde avaient autant d'effet sur lui que l'impact d'un pou lancé à cent à l'heure sur une bottine. Elle ressentait un mélange de fascination et de respect à l'encontre de ce tueur de masse adepte de la coprophagie nasale. ***Daniel va bien, prit-elle le temps de répondre mentalement à Lemington, merci de t'en inquiéter… Mais, pas question que je l'envoie au casse-pipe !***
Déjà une nouvelle contre-attaque menée par Nakor se préparait dans le clan institutaire. A quoi bon ? La première avait été un échec cuisant, Louis-Désiré n'avait même pas bronché… Comment la seconde pouvait-elle faire mieux ? C'était sans espoir ! Sur le plan puissance, ils étaient tous largués et de loin ! "_ Bouge pas ! Ordonna-t-elle à Daniel, surtout restes avec moi, je tente une folie et je vais avoir besoin pour cela de tout ton soutien !"
Elle s'assit à même le sol et, n'écoutant pas les protestations outragées de sa conscience, déchira une large bande de tissu du bas de sa robe. Les projections holographiques s'éteignirent instantanément, à leur place, sur l'ensemble de la surface du vêtement, fourmillait de la neige comme celle qui apparaît sur l'écran d'un téléviseur déréglé. Maria flashait plus que jamais dans l'assistance, et c'était tant mieux. Maintenant qu'elle tenait en main la seule chose qui, à son sens, pourrait faire évoluer la situation dans leur sens -un simple morceau de tissu immaculé- elle espérait que tout le monde remarque son intervention. Elle se leva ostensiblement en agitant le drapeau blanc de la trêve et de la négociation et fit quelques pas en direction du mutant. ***La force semble inutile face à cet oiseau, lança-t-elle mentalement à Samarah, mourir pour mourir, je tente au moins une autre approche, si vous pouviez me couvrir en cas de pépin, ce serait sympa ! Et commencez à penser à une stratégie de repli, on n'arrivera à rien contre lui !***
Optimiste, elle comptait sur tous les autres pour la défendre. Daniel pouvait utiliser un de ses clones comme écran, Doris pouvait la téléporter, Nakor la protéger avec un bouclier métallique, Léon, avec un bouclier aqueux, Luc avec un bouclier terrestre, Virginie, en interposant son corps indestructible… Les échappatoires ne manquaient pas.
N'attendant pas de réponse de la part de la directrice du Nouvel Institut, elle attendit de capter le regard de Louis-Désiré : "_ Hep, hep, hep, se mit-elle à crier en agitant de plus belle son drapeau, on peut discuter, non ?"
Elle ouvrit symboliquement la paume de sa main pour montrer qu'elle n'était pas armée... Sans prendre vraiment conscience que c'était sa main ouverte qui constituait sa meilleure arme. "_ Je crois que tout le monde sera d'accord avec moi, reprit-elle, la preuve est faite que tu es plus puissant que nous tous réunis… Que tu pourrais tous nous exterminer d'un simple battement de paupière. C'est incontestable, c'est toi le plus fort ! Maintenant que tout le monde ici est au courant, on fait quoi ? J'imagine que tu n'envisages pas de tous nous tuer sans laisser de témoin derrière toi. Tu dois te battre pour une cause qui te semble juste et tu veux que le monde entier en soit informé, non ? Et si tu commençais à exposer tes revendications ? Nous sommes tout ouïe !"
Avec un peu de chance, il n'était pas un simple déséquilibré au cerveau grillé par ses pouvoirs et avait de véritables motivations pour justifier ce déchainement de violence. Au pire, Maria aurait au moins réussi à le déconcentrer un quart de seconde ! De quoi avait-elle l'air maintenant, debout au milieu du no man's land, dans sa robe noire fourmillante de neige blanche ?