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[RP] Bol d'air en terrasse

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June Appleby

Humaine

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June Appleby

Race : Humaine
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MessageSujet: [RP] Bol d'air en terrasse [RP] Bol d'air en terrasse EmptyMar 23 Avr 2013 - 22:53

Avril 2052

Il lui semblait que cela faisait une éternité qu’elle n’avait plus dormi une nuit entière sans ouvrir l’œil, réveillée par les pleurs de Caleb. En vérité, c’était loin d’être une impression. Les nuits de l’humaine se révélaient fort courtes depuis la naissance de son bébé. Si son fils en était au moins partiellement responsable, ses cauchemars qui la poursuivaient depuis la mort de Kenjiss avait achevé de rendre la jeune mère à peu près aussi insomniaque que son amie mutante.

A cause de sa fatigue quasi permanente, June trouvait donc ses journées encore plus épuisantes que ses nuits. Et celle-ci ne faisait pas exception à la règle. Quand elle ne s’occupait pas de veiller encore –discrètement ou pas d’ailleurs- sur  Samarah qui fort heureusement, avait récupéré petit à petit ses forces –bien que pas encore assez au goût de l’humaine- June passait ses journées entre les biberons et les couches-culottes. Par moment, elle se surprenait à penser que c’était exactement pour ça qu’elle ne s’était jamais imaginée devenir mère, mais la raison rattrapait bien vite ses réflexions. Caleb était désormais un bébé bien réel et comme pouvait l’attester au moins la moitié de l’Institut, un bébé bien vivant doté de sacrés poumons, capable de se faire entendre. Surtout à l’heure des repas.

Il était courant que les nourrissons aient des difficultés à faire leur nuit au début mais la jeune femme ne put s’empêcher de penser qu’il y avait peut-être une part psychologique dans les pleurs de son fils. Est-ce qu’elle lui transmettait son stress et ses incertitudes malgré elle ? Est-ce que le nourrisson avait lui aussi ressenti la mort de son père ? Etait-ce cela qui l’empêchait de dormir ? Etait-ce pour cette raison que June avait la désagréable impression de sentir un étrange malaise entre elle et son bébé ? Elle n’en savait rien. Et l’incertitude par moment était encore pire que l’ignorance.

Après avoir bataillé pendant plus d’une heure avec Caleb, celui-ci avait enfin daigné s’endormir. L’humaine avait donc délicatement refermé la porte de sa chambre derrière elle et avait rejoint un banc dans la cour à l’arrière du manoir. Prendre un peu l’air lui ferait du bien, surtout pour son teint un peu trop pâle, elle qui d’ordinaire avait toujours eu un visage pétillant de vie, il avait aujourd’hui perdu cet éclat pour ne refléter que la morosité et la tristesse, résultant de la tragédie qu’elle venait de vivre.

Elle avait néanmoins emporté avec elle un baby-phone qui ne la quittait jamais dès qu’elle laissait son fils seul et le déposa sur un bloc de pierre à côté d’elle, qui faisait office de table basse. Elle ne s’en séparait pas plus par souci de sécurité que par réelle nécessité d’entendre ses pleurs. Ca, elle les entendait assez à longueur de journée… et de nuit ! Mais la sensibilité de l’appareil était telle qu’elle permettait d’entendre le moindre bruit suspect. Idéal donc pour surveiller l’entourage de son fils à tout instant ! Paranoïaque la petite humaine ? Juste un tout petit peu… mais qui ne l’aurait pas été à sa place ?
June laissa son regard voyager parmi les arbres du parc. Elle évitait autant que possible de rester sans rien faire comme à cet instant. Car dès lors qu’elle n’avait pas son esprit occupé, ses souvenirs s’inscrivaient devant ses yeux et sa gorge se nouait. Elle n’avait toujours pas accepté la disparition du tatoué et ignorait si elle l’accepterait un jour. Tout ça avait été trop brutal… elle n’avait même pas pu lui dire au revoir, encore moins le voir une dernière fois avant la mise en terre du cercueil. Pour son bien, lui avait-on dit… son corps avait été très abimé… il valait mieux qu’elle en conserve un souvenir intact… Mais le deuil n’en n’était que plus difficile encore !

Aujourd’hui, l’humaine ne savait plus trop où elle en était, ni ce qu’elle devait faire. Personne ne l’avait interrogée quant à sa présence en salle des dangers peu avant son accouchement et elle avait eu le réflexe d’effacer les données de sa simulation meurtrière, heureusement. Mais le simple fait d’y repenser… l’humaine se surprit à ne même pas regretter sa tentative alors qu’il y a peu, elle en aurait encore frissonné de dégoût. Elle avait eu une idée totalement inimaginable voilà quelques mois seulement… mais les choses avaient changé désormais. Ils le lui avaient pris n’est-ce pas ? Ils devraient payer un jour ou l’autre !

Mais avec cette envie assassine au fond de la tête, serait-elle encore capable de travailler au sein de l’organisation  avec le même entrain qu’avant ? June se surprit à sourire. Tromper les apparences, c’était un jeu qu’elle avait toujours mené avec un certain succès. Elle n’avait même fait que ça durant ces derniers mois… Et puis, à défaut de se battre corps et âme pour l’entente humains/mutants, elle pouvait toujours continuer à défendre avec ardeurs les mutants. Elle ignorait toujours si son fils était porteur du gène X, mais un instant de protection maternelle sans faille s’était à présent éveillé dans l’esprit de l’humaine. Et plus que jamais la cause mutante faisait dorénavant partie de ses priorités… Quel qu’en fusse le prix à payer !

"Je me battrai… pour toi… et pour notre fils. Je tuerai les responsables de ta mort de mes propres mains s’il le faut… ", murmura-t-elle enfin, plus décidée que jamais à mettre ses paroles à exécution un jour ou l’autre.
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Angeline Scott

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MessageSujet: Re: [RP] Bol d'air en terrasse [RP] Bol d'air en terrasse EmptyMer 1 Mai 2013 - 15:15

Le cours de génétique venait de se finir. Alors que je rassemblais mes feuilles de notes que j'avais prises durant les deux heures d'exposé, je continuais à réfléchir sur les problématiques entre-vues lors de ce cours. Tout y était des plus intéressants : l'étude du gène X était tout simplement un nouveau domaine de recherche à moitié exploré qui donnait aux scientifique du siècle du travail pour plusieurs dizaines d'années. Les possibilités de cette mutation dans le génome humain étaient tout simplement hallucinantes. Bien évidemment, tous ici à l'Institut pouvions en témoigner puisque nous étions des porteurs de ce gène, mais notre diversité dans l'expression de notre mutation et la variété de la puissance de ces derniers avaient encore une origine obscure. De ce que j'avais appris, les tristement célèbres avancées technologiques (effectuées par les pays anti-mutants de la Terre, avec en chef de file, les Etats-Unis d'Amérique) en terme de détection et de tentatives de cure voir d’extermination de notre espèce émergente, avaient portés des fruits inattendus pour toute la communauté scientifique. La prédiction de l'expression de la mutation n'en était qu'à ses balbutiements, mais qui sait si un jour, dès la naissance ou même avant, il était possible de savoir de quel don était doté le bébé à naître ? Quel mutation mais également à quelle puissance elle s'exprimera, savoir si le gène serait stable, s'il serait transmit, comment il réagirait en contact d'un autre gène X !

Et si, et si, et si... tant de nouvelles voies de recherche et d'étude dans l'évolution de l'humanité que cela en devenait effrayant. Les problèmes d'éthique se posaient partout et leur résolution ne serait pas chose facile. On était loin des débats qui avaient pu secouer la fin du siècle dernier et le début de celui-ci sur le clonage et la définition même de "l'Homme". Maintenant, c'était bel et bien l'avenir de l'humanité dont il était question, de la transition entre deux espèces et de l'héritage de notre monde si fragile. Un ancien professeur, passé à la postérité et fondateur même du l'Institut (je parlais bien sur de la légende Charles Francis Xavier) avait dit lors de sa thèse qu'aucune transition inter-espèce dans l'histoire de l'Humanité ne s'était passée sans une résistance violente de l'espèce en voie d'extinction. C'était normale après tout, enfin je voulais dire compréhensible : c'était dans la nature humaine que de se battre même quand la défaite était inévitable, mais cela ne pardonnait en rien les exactions commises, et ce par les deux parties. Quand je voyais les efforts fournis par l'Institut pour promouvoir une transition tout en douceur, efforts piétinés par certains, cela n'était pas encourageant pour la suite... surtout à notre époque ou l'Homme possédait tous les clefs pour détruire totalement notre planète... Mais je n'avais pas une vision si sombre de notre avenir : j'étais peut être tout simplement trop naïve pour voir les véritables intentions de chacun et m'aveuglait quant aux réels problèmes, mais j'étais sure d'une chose. Mon père était l'exemple même qu'il existait des personnes capables de faire la part des choses et de voir en l'apparition des mutants non pas des monstruosités de la nature, mais une aubaine et un nouveau départ pour un futur moins sombre.

Après tout, n'étais-je pas issue de l'union d'une mère mutante et d'un père humain ? N'étais-je pas le fruit d'une éducations prônant la l'écoute à la violence ? La tolérance au rejet ? Et toutes ces valeurs, c'était bien mon père qui me les avait inculquées. C'est lui qui avait (et qui continu) tant bien que mal de combler l'absence d'un amour maternel disparu bien trop tôt. J'avais toujours fois en l'Homme au travers de mon père, et fois en la mutation dont j'étais une représentante et que le Nouvel Institut tentait de dé-diaboliser. Cependant, je soupçonnais le gouvernement des Etats-Unis (rien que ça !) d'être impliqué dans la disparition de ma mère, et pour cela, je leur en voulais terriblement. Je leur en voulais tellement qu'au fil des années, une certaine rancœur venait troubler mon océan de tolérance. A vrai dire, je ne pouvais pas parler de haine mais cela s'en rapprochait de plus en plus malheureusement. Pourquoi priver une fille de sa mère ? Pour la priver d'un amour maternel protecteur ? Pourquoi m'avoir fragilisée autant ?

Le pire dans tout ça, c'est que je n'avais aucune idée de ce qui lui était arrivée : était-elle encore vivante ? Je ne saurais le dire. Si elle l'était, ou était-elle ? Encore une inconnue. Etait-elle libre de ses mouvements ou retenue par je ne sais qui pour je ne sais quelle raison ? Troisième incertitude. Si elle était vivante et libre, pourquoi rester aussi loin de nous, mon père et moi ? Tant de questions, tant d'incertitudes qui me taraudaient, tant d'inconnues que j'aimerais chasser.

L'Institut était une entité puissante et influente et je n'avais pas attendue de le rejoindre pour m'en rendre compte. En plus d'être doté d'une équipe administrative et pédagogique formidable, chacun de ses membres avait de solides relations avec toutes sortes d'organismes de défense et d'aide aux mutants. C'est en apprenant la filiation que pouvait avoir certains membres de notre grande famille que l'espoir d'en apprendre plus sur ma mère avait vu sa flamme renaître. C'était tout d'abord en en discutant avec des amis, puis avec certains professeurs dont je n'avais rien à cacher, que j'appris qu'une représentante de la Liberty Corporation était présente à l'Institut et qu'elle pourrait peut être m'aider. De plus, cette « représentante » n'était ni plus ni moins que Mme. Appleby, la sous directrice de la Lib'Corp ! Cependant, on m'informa également qu'elle était maintenant jeune mère d'un petit bébé (particulièrement bruyant d'après certains) et qu'elle était assez insaisissable ces derniers temps. Ce n'étais pas très grave, je pouvais prendre mon mal en patience, l'important était de savoir qu'elle était là, et qu'elle pouvait peut être m'apporter des informations.

Quittant enfin la salle de cours de génétique, je me dirigeais machinalement vers l'extérieur des bâtiments à l'arrière du manoir. La cours arrière, plus boisée, était bien moins fréquentée par les étudiants que les grands jardins dégagés à l'avant de l'Institut. Un des avantages de l'Institut était vraiment son emplacement et son immense parc qui l'entourait : en plus d'offrir une magnifique vue et une intimité certaine, ces grands espaces étaient une bénédiction pour moi qui fuyais les espaces confinés. Quel n'était pas mon plaisir que de pouvoir maintenant me déplacer librement sans avoir à cacher mes grandes ailes ! Se sentir entière sans avoir à souffrir du regard des autres ! Rejoindre l'Institut était sans équivoque une des meilleures décisions que j'avais pu prendre. Et avec les premiers beaux jours qui commençaient à peine à montrer le bout de leur nez en cette fin du mois d'avril, j'étais aux anges car je savais que je pourrais à mon plaisir favoris : le vol. L'hiver ne m'avait que trop clouée au sol avec son temps froid, sa pluie désagréable ou sa neige épaisse. Même si je jouissais d'une bonne vue, essentielle à la navigation aérienne, il était très difficile de se repérer par un mauvais temps.

Bien déterminée à profiter un peu de ce temps, je décidais de décoller pour venir me poser (un poil lourdement je dois l'avouer) sur le rebord d'un balcon décoratif en pierre au sommet du manoir. J'avais toujours adorée prendre de la hauteur, avoir un regard d'ensemble et observer mon environnement avec attention, pendant des heures si cela était justifié. Un peu comme un oiseau de proies, même si je n'avais rien d'une chasseuse. La, du haut de mon perchoir, je pouvais profiter du vent léger qui filtrait au travers de mes ailes de plumes pour venir caresser mon visage. Je jouissais d'une vue sans pareil sur les environs et je voyais même au loin se dessiner la silhouette de béton, de métal et de verre de la capitale anglaise. Bercée par le chant des oiseaux et le bruissement des arbres, j'étais à l'écoute de mon entourage et appréciais ce moment que je trouvais malheureusement bien trop rare.

La tranquillité des lieux fut cependant perturbée par l'arrivée d'une femme qui ne pu échapper à mon regard. Grande, aux cheveux noires de jais, je pouvais voir à sa démarche traînante qu'elle était plutôt fatiguée. Elle s'installa alors sur un banc en pierre et posa devant elle ce qui semblait être en baby-phone. C'était elle, Mme Appleby, elle que je cherchais. Je n'avais pas besoin de me rapprocher plus pour la voir et la sentir tendue. Était-ce réellement le meilleur moment pour venir l’embêter avec mes problèmes personnels ? Je pouvais tout simplement m’éclipser sur l'autre coté du toit pour rejoindre la terre ferme et éviter de la déranger mais... si ce n'était pas le moment, quand ça le sera ? Quand aurais-je des réponses sur ma mère ? Je crois que j'avais suffisamment attendue ! Et puis si ça se trouve, elle n'aurait aucune informations à me donner si ma mère n'avait pas fait appel à la Lib'Corp. Il fallait que j'en sois certaine.

Glissant de mon perchoir, je me laissais planer en cercle pour rejoindre le sol sans encombre. Si mes déplacements avaient été aussi silencieux que l'air pour ne pas alerter Mme Appleby, les grands battements ailes pour me permettre de perdre de la vitesse et d'atterrir sur mes pieds devant elle n'avaient rien de discret. Après tout mon but n'était pas de l'effrayer, même si voir une blondinette ailée débarquer de nul part, se poser devant soi pouvait être surprenant, j'en convenais. Rabattant une mèche rebelle derrière mon oreille, je tenais tout d'abord à m'excuser de l'avoir surprise s'il y avait lieu, et d'engager la conversation :



« Pardonnez moi de... débarquer ainsi... »


Je rougis devant l'embarra que je venais de créer avant de reprendre après un petit silence gêné :


« Vous êtes bien madame Appleby ? La sous directrice de la Liberty Corporation ? On m'a dit que vous pourriez m'aider à propos de ma mère... »


Je m'apprêtais à lui déballer toute une liste de questions mais je me retins, trouvant plus poli de me présenter d'abord :


« Excusez moi, je suis Angeline Scott, ça fait un peu plus d'un mois que je suis arrivée à l'Institut, juste après l'attentat du Whalen Show à vrai dire... Je crois, enfin j'espère que vous pourriez m'aider. Enfin, si vous le voulez bien ? S'il vous plait ? »

Tant de questions affluaient à mon esprit que je n'arrivais même plus à réfléchir. Esquissant un petit sourire embarrassé, je rajoutais avec une gêne certaine :


« Je ne sais même pas par ou commencer... Je ne vous dérange pas au moins ? »
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June Appleby

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MessageSujet: Re: [RP] Bol d'air en terrasse [RP] Bol d'air en terrasse EmptySam 11 Mai 2013 - 0:34

Les pensées noires de l’humaine furent subitement balayées par l’arrivée d’un ange. Ou du moins par l’apparition d’une jeune fille aux traits angéliques. Légèrement désarçonnée, June ne réagit pas immédiatement et se surprit au bout de quelques secondes à contempler un peu trop intensément l’adolescente ailée qui s’était posée devant elle. Elle n’était pas littéralement tombée du ciel, mais presque. Silencieuse lors de ses déplacements dans les airs, elle donnait l’impression d’avoir surgi de nulle part. Avec la lumière du soleil dans son dos, un sentiment mystique semblait émaner de cette jeune fille.

Bien qu’elle ait l’habitude de côtoyer des mutants, ce n’était pas tous les jours que l’on pouvait se trouver face à des mutants ailés. Et l’humaine les avait toujours trouvé fascinants. Leur mutation leur offrait une liberté dont elle ne bénéficierait jamais mais celle-ci avait un prix. Une paire d’ailes d’une blancheur quasi immaculée, en général ça ne passait pas inaperçu… Et puis l’humaine se rappela son premier voyage dans les airs assuré par les capacités de Kenjiss et fut finalement contente d’avoir les deux pieds sur terre !

Elle détacha son regard vairon curieux qui détaillait toujours les ailes de la jeune fille et elle répondit enfin à la première question qu’elle entendit

"C’est bien moi, oui. Et euh... vous ne me dérangez pas, non"

Même si elle souhaitait rester discrète, il était difficile et surtout inutile de nier les faits dans l’enceinte de l’Institut. Son regard la trahissait bien avant sa fonction pour qui avait déjà aperçu l’une ou l’autre photo d’elle dans la presse lorsqu’elle avait été nommée au poste de sa collègue décédée. En étant venue se réfugier à l’Institut, c’était avant tout pour y mettre à l’abri son fils et surtout maintenir le mystère quant à l’identité de son père. Seuls ses proches se trouvaient dans la confidence et aussi longtemps que le secret serait maintenu, son fils ne risquerait rien.

"Enchantée Angeline- voilà bien un nom qui lui allait comme un gant, moi c’est June. Simplement June " précisa-t-elle afin que la jeune mutante ne l’appelle plus Madame. L’humaine, en plus de se sentir vieille à chaque fois, détestait cela.

L’adolescente en face d’elle était assez volubile mais paradoxalement, semblait visiblement gênée de l’avoir dérangée. Mais qu’elle se rassure, à part avoir coupé court à ses réflexions lugubres, elle ne dérangeait pas vraiment l’humaine. Elle l’empêchait même de broyer du noir, ce qui n’était pas une mauvaise chose en soi. Et elle cherchait manifestement de l’aide. De par sa nature plutôt généreuse et bienveillante, June ne refusait jamais d’aider quelqu’un. L’ironie du sort voulait que ce soit exactement à cause de –où grâce à ?- un coup de main donné qu’elle se retrouvait aujourd’hui dans cette situation. En effet, si elle ne s’était pas portée au secours du tatoué dans une pharmacie au cœur de Londres voilà un an, il est probable que leur route ne se serait jamais croisée. Elle ne serait jamais tombée enceinte. Et elle ne se retrouverait pas aujourd’hui coincée à l’Institut, en deuil et fulminant de haine envers des ennemis à ce jour invisibles…

June se concentra à nouveau sur la mutante, tout en gardant un œil sur le baby phone qui restait pour le moment silencieux. Caleb devait dormir à poing fermé, au grand soulagement des résidents qui voyaient leurs nuits entrecoupées de pleurs un peu trop souvent ces derniers temps…

"Je peux essayer de vous aider oui. Mais que voulez-vous exactement ?"

L’adolescente avait parlé de sa mère, mais elle n’en savait pas plus. Avait-elle besoin d’aide ? Était-elle en danger ? Avait-elle disparu sans donner de nouvelles ? Scott… Scott… avait-elle vu passer ce nom dans les dossiers qu’elle avait épluché tout au long de ces derniers mois alors qu’elle était enfermée dans son appartement ? C’était possible. Mais elle devait vérifier. Après tout, c’était un nom assez courant.

Ce fut à son tour de lui poser une question, par simple curiosité. Ou plutôt par mesure de sécurité, June se montrant dorénavant très prudente.

"Puis-je savoir qui vous a envoyée vers moi… ?"

Arrivée un mois environ avant la demoiselle, l’humaine voulait s’assurer que l’information était toujours interne à l’Institut et ne provenait pas de l’extérieur… Car dans le cas contraire, elle devrait faire preuve d’encore plus de vigilance !

"Cela fait peu de temps que je suis ici et seules quelques personnes le savent" ajouta-t-elle au bout d’un moment, sur le ton de la confidence, soulignant par là son souhait qu’à l’extérieur, l’on continue d’ignorer sa présence entre les murs de l’Institut pour l’instant.


L'humaine s'était montrée polie et agréable tout au long de l'échange, malgré sa fatigue. Pourtant, pour qui la connaissait un peu, il lui manquait dorénavant quelque chose au delà de sa bienveillance naturelle... Son sourire accompagné de cette petite étincelle de vie, pétillante, qui brillait autrefois dans ses yeux avait disparu. Aujourd'hui, ceux-ci n'étaient plus animé que par une profonde rancune.


Dernière édition par June Appleby le Sam 1 Juin 2013 - 19:02, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [RP] Bol d'air en terrasse [RP] Bol d'air en terrasse EmptyLun 13 Mai 2013 - 21:30

Madame Appleby resta sous l'effet de la surprise quelques temps alors que j'avais effectué mon atterrissage. Il était inutile de nier le fait que je connaissais l'effet que je produisais à la majorité des personnes la première fois qu'on me voyait. Dans l'imaginaire collectif, une jeune femme aux ailes blanches, blonde qui plus est et qui « descendait du ciel » ne pouvait être qu'un ange. Il ne suffisait plus que je sois vêtue de blanc et qu'une auréole vienne trôner sur ma tête et l'illusion était parfait. D'ailleurs, je me demandais ce que penserait une personne croyante, à ma présence : malheureusement je n'imaginais que trop bien sa réaction, me traitant d'abomination, de pâle copie déformée de la pureté angélique, d'intolérable créature etc... telles étaient le lot de qualificatifs que je pouvais entendre à mon sujet.

A vrai dire, cette petite « ambiguïté angélique » me faisait sourire : je n'avais pas la prétention de jouer sur cette image et de tous les traits de caractères qui en découlaient. Cependant, je devais avouer que j'avais un naturel pour la tolérance, le don de soi, la gentillesse et la bonté en générale. Bien sur, je n'étais pas parfaite, loin de là, et j'avais bien mes petites manies et défauts comme tous ! En fait, je laissais libre à chacun de penser ce qu'il voulait de moi : ange, femme-oiseau, abomination, mutante... La seule chose que je savais, c'était que j'étais indissociable de mes ailes et que je n'envisageais pas la vie sans ma mutation.

Quoi qu'il en soit, j'étais maintenant à l'Institut, et mon interlocutrice, qu'elle soit humaine ou mutante, faisait partie de ces personnes qui n'avaient rien contre les porteurs du gène X. Elle était d'autant plus à même à ne pas voir en moi une créature fantastique mais une simple oiselle ailée. D'ailleurs, une fois la surprise passée, alors qu'elle avait posée sur moi ses magnifiques yeux vairons dans un mélange de contemplation et de curiosité, la jeune mère se ressaisit bien vite et me confirma son identité.

Je me disais que j'avais de la chance d'être ici, à l'Institut, qui recelait bien des personnalités toutes plus éminentes les unes que les autres. Tout d'abord rencontrer une des mutantes les plus connues : Mademoiselle Lemington, la figure de cette institution, la fer de lance de la cohabitation pacifique entre humains et mutants. En parlant d'ange, s'il y en avait bien un ici, c'était elle, l'ange gardien de l'Institut. J'avais maintenant le plaisir de m'adresser à June Appleby, une courageuse humaine qui avait décidée de se battre pour les mutants. Un type de personne bien trop rare à mon goût, ce qui en fait sa force mais aussi sa faiblesse. Aussi, en plus de son statut de sous-directrice de l'organisation la plus « mutant-friendly » au monde, elle représentait pour moi beaucoup plus, car elle pouvait être mon dernier espoir d'obtenir des informations sur ma mère disparue.

Elle me rassura en acceptant de m'aider et me demanda de préciser mon problème. Il était vrai que je n'avais du être très claire, bredouillante comme j'étais. Il fallait dire que j'arrivais très mal à contrôler mes émotions (que l'on pouvait lire comme dans un livre ouvert dans les mouvements de mes ailes, pour peu qu'on sache les interpréter correctement). Pour le moment, même si j'étais fébrile à l'idée d'une potentielle indication sur le devenir de ma mère, j'étais toujours sur une position défensive, intimidée par celle qui me faisait face et tout ce qu'elle représentait.

Mon interlocutrice souhaita avant tout me demander qui m'avait indiqué sa présence au sein de l'Institut. Ma position défensive n'en fut que renforcée : avais-je fait une erreur m'adressant à elle directement et à l'improviste ? Est-ce que le professeur qui m'avait aiguillé vers elle allait avoir des problèmes à cause de moi ? Il m'avait dit que sa présence n'avait rien d'officiel et qu'il me faisait confiance pour garder le silence, chose que j'avais fait, et continuerais à faire. Mais sa présence officieuse était elle que je n'avais même pas le droit de l'aborder ? Le cas échéant, je doute que le professeur m'aurait donné l'information. Si elle était inquiète pour son secret, qu'elle se rassure car je savais être des plus discrète. De plus, à preuve du contraire, nous étions seules et du coté d'une fuite quelconque, le risque était limité.

Bref, j'étais dans l'embarras car je ne voulais pas froisser June, ni poser de problème à celui qui m'avais guidée vers elle. Je pensais aussi que j'avais tout à perdre à lui mentir (et il fallait dire que j'étais une piètre menteuse). Je lui répondis alors en toute franchise, mais avec une certaine appréhension :



« C'est un professeur qui m'a indiqué qu'un membre de la Liberty Corporation logeait ici. Quand j'ai appris que c'était vous, enfin, je veux dire une haute représentante de la Lib'Corp, j'ai rapidement essayé de vous contacter, mais vous n’étiez pas très disponible. Je suis désolée de vous importuner maintenant mais c'est la première fois que je vous vois libre. J'aimerais juste que vous sachiez que vous pouvez compter sur ma discrétion et j'espère que je ne suis pas trop intrusive en venant vous aborder ici : je ne veux pas que le professeur en question ait des problèmes par ma faute... »


M'asseyant alors à ses cotés, je me demandais par ou commencer. Poussant un grand soupir, alors que je m'apprêtais à lui exposer mon problème, je commençais :


« Il y a douze ans maintenant, ma mère, Hannah Scott, mutante, a disparue sans laisser de trace près de la ville de Cork en Irlande. Je n'ai aucune idée de ce qu'il a pu lui arriver, je ne sais même pas si elle est encore en vie... »


Le simple fait de la penser décédée me fit froid dans le dos et je m'ébrouais pour chasser de mon esprit cette pensée. Je n'avais pas cessé de penser qu'elle était juste... autre part. J'avais tellement souffert de son absence que tant que l'on ne m'aurait pas prouvé qu'elle n'était bien plus de ce monde, j'aurais toujours cet espoir de la retrouver un jour. Je continuais :


« J'espère que vous pourriez me dire si elle a fait appel aux services de la Liberty Corporation, d'une quelconque manière... En fait, j'aimerais juste savoir si vous avez la moindre information sur elle. Dites moi de quoi vous avez besoin. »


En douze ans d'absence, j'avais eu le temps intérioriser cette absence qui me laissait tout de même un sacré manque affectif, même si mon père avait toujours été très présent pour moi. Cependant, en parler me pinçait toujours le cœur, et j'étais maintenant là, à me tordre les mains en me remémorant les souvenirs de cette figure maternelle qui me manquait tant. J'espère que June comprenait un peu mon désarroi, elle qui était mère maintenant : s'il n'y avait rien de plus horrible que de se faire arracher son enfant, n'y avait-il pas un effet similaire quand vous perdez un parent ? Et encore, je pensais qu'il était « plus facile » de faire son deuil quand on savait que l'on ne reverrait plus la personne, mais dans mon cas, c'était une blessure ouverte qui ne cessait de me faire souffrir. L'ignorance et l'inconnu étaient des lames qui entretenaient cette souffrance et qui ne laissaient aucun répit.

Relevant la tête, je pris un air contrit avant de la remercier une nouvelle fois :



« Encore merci de bien vouloir m'aider. C'est très gentil de votre part. »
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June Appleby

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MessageSujet: Re: [RP] Bol d'air en terrasse [RP] Bol d'air en terrasse EmptyDim 23 Juin 2013 - 0:26



L’humaine se détendit légèrement lorsque l’adolescente l’informa que c’était un professeur de l’Institut qui lui avait confirmé sa présence entre les murs. S’il était assez facile de se soustraire aux regards extérieurs en se réfugiant à l’Institut, au sein même de celui-ci, la tâche se révélait autrement plus compliquée. Au fil des semaines, June s’était résignée. Et aujourd’hui, la majorité des résidents savaient qu’elle était ici. Elle écouta la jeune fille se confondre presque en excuses pour l’avoir abordée et la rassura immédiatement dans un sourire
 
" C’est vrai que je suis fort occupée ces derniers temps mais… qui ne le serait pas à ma place ? "
 
On ne mentait vraiment pas lorsqu’on avouait qu’avoir un enfant, cela vous changeait une vie. Depuis la naissance de son fils, June n’avait plus une minute à elle. Elle savait aussi que désormais, ses pensées ne seraient jamais tranquilles car toujours inquiètes quant à la sécurité de Caleb. Elle balaya néanmoins ses préoccupations actuelles quant à l’avenir de son fils et concentra toute son attention sur l’adolescente, qui avait au moins l’avantage de lui occuper l’esprit.
 
"Je vous ai déjà dit que vous ne me dérangiez pas. Et ne vous en faites pas, je n’irai pas tordre le cou de ce professeur. En revanche, je compte en effet sur votre discrétion quant à ma présence ici, elle est indispensable."
 
L’humaine fit alors une place à l’adolescente qui s’installa à ses cotés pour lui raconter son histoire. June l’écouta attentivement. Elle sentit la souffrance d’Angeline au travers de ses paroles. Mais plus que tout, elle ne la comprit que  trop bien. Plus encore que de perdre son enfant –ce qu’elle redoutait aujourd’hui plus que tout- elle aussi avait souffert de l’absence de  sa mère. Et surtout, elle ignorait toujours si elle était en vie quelque part ou bien morte depuis longtemps. Elle ne souhaitait à personne cette douloureuse ignorance. Avant que l’adolescente ne termine son récit, elle savait déjà qu’elle ferait tout son possible pour l’aider. Même si cela s’annonçait difficile…
 
"Douze ans… cela remonte à loin. Je venais d’entrer à la Lib’Corp. Je ne connais donc pas tous les dossiers traités à l’époque. Il faudrait que je me renseigne. Et que je fasse quelques recherches."
 
En tant que bénévoles, l’humaine avait commencé par rendre quelques services, avant de participer à des opérations sur le terrain. L’accès aux dossiers et plus généralement à la paperasse administrative se faisait lorsque l’intégration à la Lib’Corp avait été officialisée.
 
"Pour commencer, il faut que vous me racontiez un maximum de souvenirs sur votre mère. Même le plus petit détail qui vous parait anodin peut avoir son importance… Ensuite, j’aurai besoin d’un ordinateur pour consulter notre base de données. Et si je ne trouve rien, il faudra se rendre dans les bureaux de la Lib’Corp, en ville"
 
Ce qui risquait de poser un léger souci car l’humaine n’y avait plus mis les pieds depuis des mois. Elle redoutait tout autant qu’elle attendait le moment de pouvoir y retourner. Son travail et ses collègues lui manquaient. Ceux-ci voudraient certainement savoir pourquoi elle était partie aussi longtemps. Et elle devrait leur mentir pour protéger son fils. Mais ce qu’elle appréhendait par-dessus-tout, c’était de se mentir à elle-même. Etait-elle encore seulement capable de faire son travail avec autant de conviction qu’autrefois après ce que les humains lui avaient pris ? Ses certitudes et sa motivation avaient volé en éclat depuis la mort de Kenjiss. Jusqu’à présent, elle seule s’en était rendue compte, fort heureusement. Mais si elle retournait travailler, elle ignorait combien de temps elle parviendrait à conserver les apparences sans laisser transparaitre le doute et ses interrogations quant aux biens fondés de ses actions durant ces dernières années.
 
"Je ne peux pas encore vous assurer que je pourrai le faire en personne, mais je pourrais éventuellement vous mettre en relation avec mon assistante, le cas échéant. Et superviser votre affaire"
 
June espérait qu’Angeline en comprendrait les raisons sans pour autant penser qu’elle abandonnerait son cas à la première difficulté. L’humaine était bien disposée à aider la jeune fille (après tout, c’était une mutante et June malgré sa rancœur était encore capable de discernement) mais elle ne pouvait pas mettre la vie de son fils en danger.
 
"Je ferai tout ce que je peux pour vous aider, c’est naturel, assura finalement June devant l’air triste de l’adolescente. Elle hésita un moment avant de préciser. Et puis, je vous comprends… dans certains cas, l’ignorance est un fardeau parfois lourd à porter. Encore plus quand il s’agit de quelqu’un de proche"
 
L’humaine ne parlait que très rarement de ses parents qu’elle n’avait jamais connus. Et en général, elle n’abordait pas non plus le sujet. Elle ne s’étalait que très peu sur sa vie privée et ne répondait que rarement aux questions qu’on lui posait sur le sujet. Mais lorsqu’on partageait un point commun avec quelqu’un, on avait souvent tendance à oublier les limites que l’on s’était fixée…
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