Forum de Jeux de Rôle Futuriste - Inspiré des Mutants de Marvel (X-Men)
--In Game (Summer 2052) : Votre personnage peut évoluer librement en mode vie ou participer à l'Event 'Cymru'-- -- IRL : Nos personnages prédéfinis cherchent une plume pour leur donner vie !-- N'hésitez pas à nous rejoindre !
Sujet: [RP] No need for a sofa ! (Tony) Sam 18 Aoû 2018 - 3:51
Le dédale de rues se dématérialisa dans une nuée de pixels, laissant Tony, en nage dans sa tenue d’entrainement, au milieu de la Salle des Dangers à présent bien calme. Le contraste était saisissant. Il était en effet difficile d’imaginer que quelques minutes auparavant encore, il avait régné entre ces murs une agitation infernale dont le jeune homme avait eut toutes les peines du monde à s’extirper. Il y était parvenu de justesse. Une pluie d’explosions, des bâtiments en proie aux flammes et de terribles Sentinelles, ces robots-tueurs de mutants, verrouillées sur la signature dynamique du jeune homme. Autrement dit, chaque fois que celui-ci effectuait un déplacement, les Sentinelles modifiaient leur trajectoire et se calquait sur celle de Tony. Elles ne lui avaient guère laissé de répit. Mais la mutante avait volontairement corsé la séance d’entrainement. Elle voulait observer les capacités d’adaptation du jeune homme, ainsi que son temps de réaction. Dans de telles situations, celui-ci devait être bref, de l’ordre de la milliseconde tout au plus.
Samarah s’était servie de ses propres souvenirs pour modéliser cet entrainement. Peu avant les évènements du Nouvel An Sanglant qui avaient secoué la ville de Boston, des Sentinelles s’en étaient prises à l’Institut. A l’époque, l’adolescente avait combattu ces engins de mort, aidée par les membres de la X-Force, son équipe. Elle avait lutté au côté d’Alex, Joshua, Panic, Ksénia et Sagamore, ce géant qui avait brièvement fait office de figure paternelle pour l’adolescente qu’elle était alors. Si elle avait préféré enfouir au fond de sa mémoire les détails de l’affrontement, elle n’en n’avait pas moins oublié la ténacité des Sentinelles. Le combat avait été rude et ils n’avaient triomphé que de justesse contre l’ennemi.
La mutante chassa mentalement les souvenirs qui dansaient devant ses yeux pour revenir au moment présent. Elle quitta le tableau des commandes pour rejoindre Tony. Même si aujourd’hui, elle ne l’avait pas accompagné dans la simulation, elle portait également sa tenue de combat, celle que le jeune homme avait découvert le jour de son arrivée lorsqu’elle l’avait accueilli. Cela n’était pas encore flagrant, pourtant Samarah avait repris un peu de poids ces derniers mois. Mais seul un fin observateur aurait pu s’en rendre compte, en observant attentivement la mutante. Ce qui n’était sans doute pas conseillé quand on savait que celle-ci avait horreur d’être détaillée de la tête au pied, comme un simple morceau de viande ! Samarah chassa une mèche de cheveux rebelle en la coinçant derrière son oreille avant de croiser les bras. Son regard sombre accrocha celui de Tony
"Alors ? "
Après chaque entrainement, la mutante avait instauré un débriefing. Et le jeune homme savait qu’il n’y échapperait pas. Après l’action venait la réflexion, pour le pousser à étudier rétrospectivement ses décisions et en déduire si son comportement avait été le plus adapté… ou non. Le cas échéant, c’était une occasion pour lui de trouver une solution plus judicieuse afin d'y remédier.
"Quel est ton ressenti ? As-tu réagi correctement ou bien aurais-tu pu mieux anticiper certaines de tes réactions ?"
Tony DiFury
Type Alpha
Sujet: Re: [RP] No need for a sofa ! (Tony) Mer 10 Oct 2018 - 15:19
"Simulation terminée"
La voix féminine et synthétique de l'intelligence artificielle qui régissait la Salle des Dangers annonça la fin du jeu vidéo grandeur nature. La lumière solide se désagrégea pixel par pixel, gommant les ruelles au goudron fissuré et les bâtiments partiellement détruits qui témoignaient du combat titanesque qui s'y était déroulé. Seul rescapé de ce cataclysme, un Tony épuisé, fourbu, chiffonné et légèrement hagard, apparut sur le sol désormais lisse et froid. Le souffle court, les oreilles sifflantes, les poumons en feu, ses longs membres tremblant encore sous l'effet de l'adrénaline et de l'acide lactique, le jeune mutant en tenue de combat eut toutes les peines du monde à se remettre en position assise, grimaçant sous les quelques éclairs de douleur lancinante que ses articulations et futurs hématomes lui envoyaient. Sur son visage maculé de suie (ou plus exactement de poussière de carbonite, ce nano-matériau qui servait de catalyseur au processus de solidification des hologrammes) courraient quelques sillons de sueur qui s'aggloméraient en magma noirâtre sur le cuir de sa combinaison ou dans sa barbe de trois jours. Un léger filet de sang ruisselait également d'une longue et cuisante estafilade de son cuir chevelu. Rien de grave en vérité : la peau du crâne étant très irriguée, même une coupure peut profonde comme celle-ci saignait toujours abondamment. Ses cheveux étaient d'ailleurs plus raides que les opinions d'un député d'extrême droite tant ils étaient empoissés et roussis, rendant impossible à un quelconque observateur de discerner leur blondeur originale. Le mutant en piteux état, qui commençait à peine à retrouver un rythme respiratoire convenable, entreprit d'ôter précautionneusement les lunettes de vol qui lui ceignaient le front. Pas tant par égard pour cet accessoire précieux qui étaient incroyablement plus solide que ce que sa finesse laissait présager, mais surtout parce que la pression que les lanières appliquaient sur le crâne endolori du français lui donnait l'impression que le moindre centimètre franchi se faisait au prix d'un violent coup de marteau. Ceci fait et après un râle de douleur rageusement expulsé, Rocket essuya son front empoissé d'un revers de son long avant-bras dont l'enveloppe de synthécuir était lardé de griffures et tâches diverses. Le résulta ne devait pas être beaucoup plus probant, mais ce geste eut au moins le mérite d'endiguer momentanément le flot de sang qui, maintenant qu'il avait le champs libre, lui coulait dans l'œil droit. Un rapide examen lui permit de constater que ses lunettes étaient heureusement intactes, mais elles aussi maculées par la bouillasse crasseuse, mélange de cendres carbonées provoquées par les diverses explosions ou incendies, et d'huiles mécaniques en tout genres provenant directement de ses défunts adversaires : des foutus robots Sentinelles, ces impitoyables et infatigables chasseurs de mutants cybernétiques.
La sensation d'oppression dans sa poitrine se faisant trop insistante, le punk à bout de forces extirpa un briquet et une cigarette miraculeusement intactes de sa poche ventrale renforcée. Il l'alluma, et cela lui fit quasiment l'effet d'une bouffée d'air pur directement inspirée depuis le sommet du Mont Blanc. Foutu métabolisme friand de produits chimiques... Une ombre se matérialisa à la périphérie de son champs de vision, ce qui lui fit relever la tête. Il accrocha alors le regard sombre de Samarah Lemington, la responsable (pour ne pas dire l'instigatrice) de son calvaire. La Cerbère, en tenue également, se contenta de lancer un laconique :
"Alors ? "
Tony soupira avant de se redresser péniblement, une grimace de douleur sur le visage. Il se fit longuement craquer la nuque (ce qui lui fait au moins autant de mal que de bien) avant de répondre, la voix rocailleuse et éraillée autant par la poussière que la sécheresse qui sévissait dans sa gorge (et encore aggravée par la clope, hélas).
"Alors ça fait mal..."
Tel était la tradition instaurée par la tête pensante de l'équipe de choc de l'Institut : le debriefing d'après entraînement. À première vue, l'idée avait semblé incongrue à Tony, voir décalée, à la limite de l'inutile. Quel était l'intérêt de passer du temps à débattre des tenants et aboutissants de ce qui lui apparaissait à l'époque n'être qu'une gigantesque séance de musculation ? Mais après quelques séances (notamment quelques échecs cuisants), les bénéfices de cette partie s'étaient révélés cruciaux, non seulement pour sa préparation purement physique au sens le plus large, mais aussi pour enrichir son approche des choses, sa perception tactique des situations... et surtout, pour corriger ses défauts et travailler à combler ses lacunes et points faibles. Cela avait été particulièrement pénible au début, mais il avait commencé à s'y faire.
Sentant ses jambes flageoler, il leva le regard et s'adressa aussi clairement que possible à l'I.A qui pilotait le simulateur.
"Samantha ? Est-ce qu'on pourrait avoir une paire de chaise, des compresses et de l'eau fraîche s'il te plaît ?"
Ladite Samantha obtempéra en matérialisant deux chaises toutes simples mais tout à fait fonctionnelles, tandis qu'un cube métallique se découpait du sol avant de s'élever pour former une table dont le plateau se fendit en deux, révélant un compartiment rétroéclairé contenant de l'équipement médical de base. Un autre compartiment s'ouvrit sur le côté du cube, révélant deux verres qui furent rapidement rempli d'eau, façon frigo américain. Levant le pouce pour remercier la bonne âme cybernétique, le français se laissa choir lourdement. Il s'expédia le liquide translucide et glacé cul sec avant de remettre avidement le verre en place. Celui-ci se remplit à nouveau, et l'assoiffé recommença son manège encore deux fois avant d'être suffisamment réhydraté.
"Quel est ton ressenti ? As-tu réagi correctement ou bien aurais-tu pu mieux anticiper certaines de tes réactions ?"
Le mutant ne put s'empêcher de constater que même assis, il dépassait encore sa comparse de quelques centimètres. Cela le fit rire mentalement, ce qui lui provoqua aussitôt un mal de crâne terrible. Maintenant une compresse sur sa blessure à la tête, Tony ferma les yeux, tâchant de se remémorer le déroulement assez chaotique de cette séance qui avait été largement plus violente que les précédentes. Entre le flou visuel provoqué par la vitesse et l'adrénaline, et le stress intrinsèque au feu de l'action, force lui était de constater que son souvenir était trop flou et imprécis pour être utilisable. Il n'y avait que les quelques passages assez chargés en émotions qui lui revenaient avec suffisamment de précision. Le grand blond prit quelques instants pour remettre de l'ordre dans son esprit et dans son corps meurtri avant de lâcher un autre soupir.
"Basiquement...c'était la méta-merde ! Je me suis fait prendre de court au début, et c'est pour ça que je suis resté aussi longtemps sur la défensive. Elle m'ont mis trop de pression, et c'est pour ça que j'ai autant galéré... J'étais en pure réaction instinctive, je contrôlait rien à ce moment là. Ça m'a fait perdre trop de temps à trouver une contre-attaque efficace, et du coup, j'étais déjà à bout de forces..."
Jetant un œil rapide à la compresse teintée de sang, il constata que ses plaquettes commençaient à faire leur travail en endiguant légèrement le flot d'hémoglobine. D'ici une petite dizaine de minutes, le saignement serait pratiquement interrompu. C'était déjà ça de gagné.
"En résumé, j'ai merdé au début, j'ai eut plus de chance que de maîtrise au milieu, et j'ai réussi in-extremis à rattraper le coup sur la fin... Maintenant, pour être tout à fait franc, je suis encore trop dans le truc. Il va me falloir deux minutes pour redescendre... Quoi qu'il en soit, il faudrait que je revoie tout ça de l'extérieur, pour me faire une idée." Tony releva les yeux et s'adressa une fois encore à la Salle elle-même "Samantha, pourrais-tu nous projeter l'enregistrement de cette séance en maquette réduite, s'il te plaît ?"
La bonne fée électronique s'exécuta et, à quelques mètres des deux mutants, une reproduction miniature du décor que la Salle des Dangers arborait quelques minutes auparavant commença à se dessiner dans les airs, simulant le temps de chargement de la carte avant que Tony n'y entre et que la simulation ne commence. Celui-ci reporta son attention sur la télékinésiste.