Forum de Jeux de Rôle Futuriste - Inspiré des Mutants de Marvel (X-Men)
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Sujet: [RP] Hommage à l'ennemi Sam 9 Aoû 2014 - 17:23
12 mai 2052–Aéroport de Vancouver-13 pm (Heure locale)
Assise à l’extrémité d’une rangée de sièges, les jambes croisées et lunettes de soleil sur le bout du nez, la mutante soutenait distraitement le regard curieux d’une fillette qui la dévisageait depuis maintenant cinq -longues- minutes. Elle avait d’ailleurs senti le regard enfantin se poser sur elle bien avant de capter le flot de pensées qui l’accompagnait. Des pensées espiègles et inoffensives… Samarah n’avait fait qu’effleurer son esprit avant de s’en éloigner. La gamine ne représentait pas une menace immédiate. Inutile donc de déclencher un scandale au milieu du hall des arrivées de l’aéroport de Vancouver.
Son déplacement s’était déroulé sans encombre jusqu’à maintenant et la mutante entendait bien que cela continue de la sorte. Il était évidemment difficile de voyager totalement incognito lorsqu’on s’appelait Samarah Lemington et que l’on était probablement fichée dans tous les services de sécurité du monde, ou presque. Mais, un rapide tabula rasa neuronal-de quelques secondes à peine- sur les officiers après chaque contrôle d’identité permettait d’éviter des comportements à l’issue regrettable que seule la panique générée par ces idiots d’humains pouvait expliquer, et de voyager relativement discrètement tout en gardant un certain contrôle de la situation. C’est ainsi que le garde de la sécurité à Heathrow s’était subitement souvenu d’un match de polo très important à regarder lorsqu’il rentrerait chez lui le soir et que l’employé du contrôle à l’immigration à la douane de Vancouver fut davantage préoccupé par le choix du restaurant où il emmènerait sa femme le soir-même pour dîner que par la télépathe qui posait le pied sur le sol canadien. Parfois, elle devait bien l’admettre, son pouvoir se révélait fort utile…
Ce fut donc sans une horde de gardes de sécurité lancée à ses trousses que Samarah, vêtue d’une manière on ne peut plus classique (jeans et veste marron) pénétra dans le hall de l’aéroport. Elle avait longuement hésité sur la tenue à adopter, consciente qu’un tailleur lui aurait donné une allure autrement plus distinguée qu’un simple jeans. Mais premièrement, elle n’était pas ici en visite officielle. Et deuxièmement, rien ne valait mieux qu’un bon jeans pour être bien à l’aise lors d’un déplacement ! Sans oublier que de toute façon, Maria –comme à son habitude lors de ses apparitions publiques- la surpasserait sans difficulté aucune en ce qui concernait une quelconque tenue vestimentaire. Aussi Samarah jugea-t-elle bon de ne pas s’engager sur un terrain où elle ne rivaliserait de toute façon pas.
Elle jeta un rapide coup d’œil autour d’elle pour repérer l’agencement des lieux. Un vieux réflexe, toujours utile. Puis, elle fit appel à un don beaucoup plus précis pour repérer sa cible : les empreintes mentales. Mais Maria Aleksandrovna Yevgeniyen n’était pas encore là. Et elle s’était assise sur un siège, où elle devint l’objet de curiosité d’une enfant de 7 ou 8 ans environ, en attendant l’arrivée de la nouvelle directrice de la Confrérie Moderne. Au bout d'un quart d'heure, la mutante finit néanmoins par se relever et abandonna la fillette intriguée derrière elle pour s’approcher de l’immense baie vitrée de l’aéroport. Celle-ci offrait une large vue sur le tarmac, au bout duquel atterrissait et décollait en moyenne un avion toutes les 2 minutes en raison de l’immense trafic aérien engendré dans l’unique aéroport de la ville . Son regard se perdit sur ces carlingues de métal, aux couleurs diverses, selon qu’il s’agissait de la compagnie Air Canada, British Airways ou bien encore de la très célèbre Emirates Airlines.
Au fil des minutes, la fine silhouette -presque frêle- de la mutante n’observait plus vraiment les avions qui s’arrachaient au sol mais fut bientôt plongée dans une profonde réflexion. Ces dernières semaines avaient été assez riches en émotions et la mutante sentait, indéniablement maintenant depuis plusieurs jours et sans pouvoir réellement l’expliquer, qu’elle se trouvait à l’un de ces moments-clés de votre vie où la moindre de vos décisions pouvait radicalement changer l’avenir de vos proches mais aussi le vôtre… Avait-elle eu raison de venir ? Seul l’avenir, justement, le lui dirait…
Bloody Mary
Type Sigma
Sujet: Re: [RP] Hommage à l'ennemi Ven 22 Aoû 2014 - 3:49
Maria se dégagea du brouillard de la salle de bain vêtue d'un peignoir blanc et une serviette bleue enroulée sur la tête. La pendule de sa chambre, accrochée au-dessus de sa coiffeuse, indiquait midi et demi. Déjà ? _ Et oui, proclama Henri en la voyant hausser les sourcils, pour arriver à l'heure à l'aéroport, il faudrait que tu partes maintenant !
Maria grimaça. _ Je sais, Henri, je sais ! Inutile de me stresser davantage ! C'est contre-productif !
Elle se mit à examiner pour la huitième fois les trois tenues étendues sur son lit. _ As-tu fais ton choix ? Demanda le télépathe, ta douche t'a-t-elle insufflée l'inspiration ?
_ Celle-ci, celle-ci ou bien celle-là ? Fit-elle en levant tour à tour les trois ensemble à hauteur d'épaules, j'hésite…
_ Pour moi, aux couleurs près, elles sont toutes les trois quasi-identiques !
_ Tout repose sur le "quasi", Henri ! Rétorqua Maria, elles ne transmettent pas le même message ! C'est comme le langage des fleurs : aller à un rendez-vous galant avec des roses rouges, blanches ou jaunes ne signifie pas la même chose. Ta maman ne t'a jamais appris ça ?
_ Ma maman disait toujours qu'arriver en retard, ça équivalait à offrir une botte de pissenlits avec les racines !
_ Ferme-la ! Je demanderai à Stephen de m'emmener !
Henri, les bras croisés, esquissa une moue désapprobatrice. _ Mauvaise idée, Maria ! Déjà, se faire téléporter au milieu d'un aéroport bondé, question discrétion, on repassera ! Ensuite, que va penser Lemington en te voyant exploiter un de tes étudiants comme un vulgaire larbin ?
Maria ne répondit pas car elle savait qu'il avait raison. De toute façon, il était hors de question de rater l'occasion de fanfaronner avec sa Toyotan 500 ! Prise d'une soudaine illumination, elle s'empara d'une culotte et d'un soutien-gorge, prit le veston et la cravate de la première tenue, la chemise et la ceinture de la deuxième, le pantalon de la troisième et courut sur la pointe des pieds vers la salle de bain. Elle laissa la porte entrouverte pour continuer à discuter avec le télépathe. _ Et où en es-tu avec mes boucliers psy ? Ils sont activés ?
Henri s'assit sur le fauteuil de la coiffeuse, s'empara d'une brosse et se mit à jouer machinalement avec. _ Depuis cinq bonnes minutes, Maria. Depuis que j'ai recommencé à te parler, en fait !
_ Vraiment ? Et qu'est-ce que tu fous encore dans ma chambre ?
Henri eut un sourire en coin. _ Je te dis de te presser ! Et je te donnerai mon avis éclairé sur ta tenue !
Des bruits de froissements de tissu provenaient de la salle de bain. _ Et tu es sûr que Lemington ne pourra pas percer tes boucliers ? Elle est puissante !
_ Je sais à qui j'ai affaire, je l'ai déjà rencontrée. J'ai mis le paquet ! Il m'est impossible de te sonder alors que ce sont mes barrières à moi !
Quelques secondes de silence. _ Alors là, par exemple, tu ne sais pas à quoi je pense ?
_ Si ! A un clafouti !
La tête de Maria passa l'entrebâillement de la porte, les cheveux encore humides en bataille, une moue dubitative aux lèvres. _ Euh… elles sont toutes pourries tes défenses psy !
_ Non, non ! Mais c'était facile : tu penses toujours à un clafouti quand on fait un test de connexion télépathique !
La tête de Maria s'escamota de l'encadrement de la porte dans un ronchonnement irrité. Henri entendit le ronronnement doux du sèche-cheveux à air pulsé par décharge plasmique, bien plus silencieux que ceux du début du siècle. _ Ne t'inquiète pas, vraiment ! Insista-t-il, tes boucliers psy sont impénétrables. A tel point qu'il serait dangereux de les garder trop longtemps !
_ Longtemps comment ? Dangereux comment ?
Le bruit d'air pulsé s'estompa. _ Plus de trente heures et c'est la rupture d'anévrisme garantie !
_ C'est vachement rassurant !
_ Faut ce qu'il faut !
_ Et je fais quoi si entretemps tu meurs ?
_ Tu te suicides, bien sûr… de chagrin ! Comment pourrais-tu imaginer survivre sans moi ?
_ Crétin ! … Et si jamais je me retrouve téléportée accidentellement au milieu de la jungle amazonienne ? Ne viens pas me dire que ce sont des choses qui n'arrivent pas !
Henri le savait. Il avait même fallu qu'il reboote la mémoire de Maria à ce sujet, histoire que les souvenirs restent intacts, mais qu'ils soient dissociés du traumatisme dû à ces longs mois d'esclavage. _ Dans ce cas, tu n'auras qu'à désactiver tes boucliers toi-même.
_ Et je fais ça comment ?
_ Il te suffit de penser au mot-code. C'est comme un interrupteur.
_ Et c'est quoi le mot-code ?
_ Si je te le dis, tu y penseras et tes barrières télépathiques s'effondreront. Il faudra tout recommencer à zéro !
Tous deux avaient passé l'heure précédente assis l'un en face de l'autre, silencieux. Henri avait tenu les tempes de Maria entre ses deux index, elle devait dû rester immobile et ne penser à rien. Un exercice bien difficile et bien barbant ! _ Je t'enverrai le mot-code par texto. En cas de problème, il te suffira d'aller le lire.
Un ange passa… Puis la question à laquelle le télépathe s'attendait fusa. _ Et si jamais je pense à ce mot-code par hasard ?
_ Ce ne serait pas de chance ! Ce n'est pas un mot auquel on pense dans une journée ordinaire !
_ Une journée en compagnie de Samarah Lemington ne peut pas être une journée banale !
_ C'est improbable, je te dis ! Tu n'as pas pensé à ce mot depuis au moins ces cinq dernières années !
Maria sortit de la salle de bain, pantalon et veston en cuir blanc taillés sur mesure, ceinture en cuir noir et chemisette en mousseline noire, cravate en soie blanche, escarpins noirs. Elle tenait une trousse à maquillage dans les mains. _ T'es super classe, Maria ! S'exclama Henri en se levant de son fauteuil pour lui laisser la place, très élégante mais pas austère, c'est parfait !
Maria s'approcha de sa coiffeuse, s'assit devant le grand miroir et dégaina son mascara. _ Fiduciaire ! Lança-t-elle dans un éclair de génie.
_ Hein ?
_ C'est un mot que je n'utilise pas régulièrement !
_ Et ça veut dire quoi ?
_ On s'en tape ! Ce n'est pas le mot-code ?
_ Non… Je ne savais même pas qu'il existait ce mot !
Maria commença à s'étirer les cils. Puis, elle stoppa son mouvement et fixa le reflet d'Henri dans les yeux. _ Sycophante !
_ Arrête ça, Maria ! Tu ne dois pas chercher le mot-code, imagine que tu tombes dessus par hasard !
_ C'est plus fort que moi, fit-elle en reprenant sa tache, tu as lancé un défi à mon imagination !
_ C'est toi qui t'aies inventé ce défi ! Si tu trouves, Lemington aura un accès direct à tes pensées !
_ Je sentirai quelque chose dans le cas où mes barrières tomberaient ?
_ Je t'ai programmé une petite sonnerie mentale. Elle durera que quelques secondes mais au moins tu seras prévenue.
Maria posa son mascara et sortit son rouge à lèvres digital. _ Maria, il est vraiment temps que tu y ailles ! Répéta Henri, tu ne seras jamais à l'heure !
Elle opta sans réfléchir pour un rouge neutre, et s'arrêta à nouveau. _ Ne me dis pas que c'est "ribosome" quand même ?
_ Maria, arrête ! Ce n'est de toute façon pas un mot faisant parti d'un champ lexical très courant !
_ Un champ lexical peu courant ? C'est-à-dire ?
_ Si je te le dis, tu vas creuser !
_ Nan, dis-moi juste à quoi je ne dois pas penser !
_ Tu ferais mieux de penser à partir !
_ Je n'y peux rien, les mots se bousculent : ficus, triboélectricité, hermaphrodite, paléontologue, cucurbitacée, énantiomère… Le fait de savoir qu'il y a un mot auquel je ne dois pas penser me fait me méfier de tout le dictionnaire ! Solénoïde, historiographie, pschent, frangipane. Aide-moi ! Dis-moi quel domaine de réflexion est prohibé !
_ Ça ne marchera pas Maria !
_ Vas-y je t'en prie, ça me soulagera ! Connaissant le sujet vers lequel ne pas me diriger, le reste me sera autorisé !
_ Ça ne marchera pas, je te dis !
_ C'est un ordre !
Henri soupira avec lassitude. _ Je t'aurai prévenu ! Il s'agit d'une odeur, un parfum, une flagrance ! Évite de penser à une odeur !
_ Une odeur ? Pourquoi avoir choisi un nom d'odeur ?
_ Parce que ce n'est pas le genre du truc auquel on pense tous les jours !
_ Cardamome !
_ Maria, t'es super lourde ! Arrête ça !
Sans le vouloir des dizaines de noms d'odeur se mirent à prendre d'assaut sa conscience. Elle ragea intérieurement et se pinça l'arête du nez _ Cette fois, j'y vais ! Fit-elle en se levant pour de bon.
_ C'est ça, acquiesça Henri, et arrête de te triturer les méninges !
_ Facile à dire !
_ Bon courage. Ne t'inquiète pas, tu es superbe !
Elle chaussa ses lunettes de soleil rondes hors-de-prix, enfila une parie de gants satinés noirs et, pour parachever le tableau, s'ajouta une touche de parfum. *Cannelle* en note de tête, *anis étoilé* en note de cœur et *menthe poivrée* en note de fond… Henri et elle quittèrent la chambre, elle verrouilla. Il partit vers les cuisines non sans l'avoir encouragé une dernière fois.
Elle traversa le couloir, *shampoing pour moquette*, descendit les escaliers du hall, *nettoyant pour sol en marbre*… Emmett était en train de frotter une armure de chevalier avec un produit pour lustrer les métaux, *ammoniaque*. Lui-même portait un parfum aux flagrances d'*amande citronnée*, il lui sourit gentiment. _ Bon courage, Miss Yevgeniyen. Méfiez-vous de la Lemington !
Elle se contenta de lever la main pour lui signifier qu'elle appréciait l'encouragement et sortit dans la cour. *jasmin*, *tulipe*, *muguet*, *lavande*, saloperie de printemps ! Les plantes et les fleurs saturaient l'atmosphère en même temps que son esprit de centaines d'odeurs. Quelle poisse ! Elle grimpa dans sa voiture et chercha un instant ses clefs. *essence*, *cuir*, *tabac*. Elle démarra en trombe et ouvrit la fenêtre… Son cerveau ne parvenait pas à arrêter d'énumérer des noms d'odeurs, c'était aussi irrépressible qu'épuisant.
A un carrefour, elle sentit son holophone vibrer dans la poche de son veston. Henri venait de lui envoyer le mot-code par texto. Pendant une seconde, elle fut tentée de le lire pour se libérer. Elle appuya sur l'accélérateur. S'il n'y avait ni circulation ni flic, elle ne pouvait avoir qu'une dizaine de minutes de retard.
Ce fut à 13h22 que Maria entra dans le Hall de l'aéroport. *vanille*, *cerise*, *melon*, *navet*, *céleri*. Un mal de tête s'insinuait petit à petit dans sa cervelle surchauffée. *poireau*, *musc*, *vinaigre*. Elle repéra Samarah Lemington à contre-jour devant la baie vitrée *vieille chaussette*, *cochon grillé*, *sueur*. Elle s'approcha avec un sourire engageant. Comme elle s'en était doutée, l'anglaise n'avait fait aucun effort vestimentaire pour l'occasion. Détailler et critiquer la tenue de la Lemington, voilà qui allait peut-être lui permettre de penser à autre chose ! En l'abordant, main gantée tendue, elle sentit le parfum subtil de Samarah. Il mêlait la *fleur d'oranger* en note de tête, au *patchouli* en note de cœur, avec un soupçon de *rose de mai* en note de fond ! _ Bonjour *cassis* Samarah, fit-elle avec un sourire charmant, *banane* je suis désolée pour le retard, *encens* il y avait un peu de trafic sur la route. *violette* As-tu fait bon voyage ? *caramel* Aucun souci avec les douanes ? *romarin*
Ce que Maria ignorait, c'était qu'aucun bouclier psy ne pouvait être parfaitement étanche, surtout face à un monstre comme Lemington ! Ça, Henri le savait ! Fatalement, quelques pensées -les plus vives, les plus entêtantes- transperçaient toujours les barrières… Mais, en usant de mensonges et d'un brin de psychologie, le télépathe s'était assuré que ces pensées fugitives ne soient composées que de noms d'odeurs. _ Si tu n'as rien de prévu sur Vancouver, poursuivit-elle, *chocolat*, *chèvrefeuille* des amis à voir, par exemple, *lys*, *camphre*, ou des envies de visite, *javel*, *fromage* je te propose de rejoindre tout de suite la Confrérie Moderne, *colza*, *humus*, une bonne tasse de thé nous y attend ! *camomille*, *bergamote*. Voire un bain, si tu veux commencer par te délasser de ton voyage. *clou de girofle*, *réglisse*
A cet instant, alors qu'une forte odeur de *friture* venant du snack voisin lui chatouillait les narines, elle se serait sentie presque soulagée d'entendre une sonnerie dans sa tête.
[RP] Hommage à l'ennemi
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