[RP] Jusqu'à la mort ! /!\

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Bloody Mary a écrit:: "Je suis prête. J'arrive !"

Daniel rangeait l’appareil dans la poche arrière de son jeans. Il écrasait le mégot à moitié consommé sur le béton verglacé. La bande d’apprentis lui lançait un regard interrogateur auquel il répondait d’un sourire machiavélique. Il s’éloignait sans un mot, déjà entrain d’imaginer, sa consœur agonisante et suppliante à ses pieds. Si seulement elle avait été plus rapide à se libérer elle aurait eu un petit avantage. La mission avait épuisée toutes les réserves du mutant. Mais un vrai repos remplaçait les meilleures vitamines de la sorcière.

Son pas été trop tranquille pour attirer l’attention. Il présentait son passe au scanner de la salle. En tant qu’adulte monsieur Gray avait un accès, quasi illimité, à toutes les pièces de la Confrérie. Une voix métallique faisait un état des lieux et attendait son ordre. C’était l’une des rares entités féminine un tant soit peu respectueuse dans cette bâtisse. Il redonnait son code d’identification pour être en interface direct avec l’ordinateur.

La salle d’entrainement s’éclairait dans chaque recoin grâce à de puissants spots. Le jeune homme fouillait dans la base de données, à la recherche d’un environnement virtuel, du quel il pourrait tirer avantage. Il n’était pas dupe. Cette garce pouvait le mettre hors service d’un seul contact. Il lui fallait un lieu encombré. Un espace qui empêcherait le corps à corps. Lors de son petit tour d’Afrique il en avait bien croisé. Dimeka serait parfait pour l’occasion.

Au niveau cinq Dany pouvait faire en sorte que chaque hologramme soit mue de sa volonté propre. Ça pouvait être très intéressant. Il entra donc leurs deux identité dans le cerveau central pour qu’il se fasse son propre scénario. La seule façon de stopper le processus serait de donner un ordre vocal. Ordre qui ne pourrait émaner que de lui. L’Ethiopie de dressait sous son regard un rien nostalgique. Ensoleillée, peuplée, agitée, tout simplement magnifique pour le jour du marché.

Petite à petit l’environnement se peaufinait. Il entendit à nouveau le dialecte de la terre chaude. Parfait. Il n’avait pas mit de tenue spécifique. Des bonnes chaussures de sport et des vêtements solides faisaient l’affaire. Il commença à se balader dans l’immense salle. Un instant de concentration et sa copie n°1 allait se fondre dans le décor. Tout était fait pour distraire ici, les sons, les couleurs on avait presque l’impression de sentir l’odeur des épices. Dany se revoyait presque quatre en arrière.

Que lui restait-il de la langue ? Il échauffait ses muscles en observant les étalages. Quelques mini détails laissaient à désirer. Mais après tout ce n’était que 2052. Le claquement de chaussure attirait l’attention des deux anglais. Ce fut son clone qui réagissait le premier et ordonnait vocalement la fermeture des portes. Et voilà la guerre froide prenait une nouvelle tournure sur le sol canadien. Dany avançait face à elle. Il préservait une distance de quatre bon mettre entre les mains de la blonde et lui. Son œil sombre brillait de malice.

-«Aucune règle. »

Pour débuter Daniel se glissait à travers la foule imaginaire. Elle ne la cachait pas réellement. Mais les interactions diverses et variées avaient de quoi brouiller les sens. C’était exactement l’effet recherché.

N°1-« Besoin d’une petite leçon de géographie ? »

Les deux hommes eurent le même ricanement à deux endroits bien distincts de la pièce. Le problème c’est que ni l’un ni l’autre ne cessaient de se déplacer. Lâcheté ? Fourberie. Maria devait perdre son self-control pour qu’il gagne.

-«Tu aimes ? »

L’ironie se sentait même à plusieurs mètres.

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Maria marchait au milieu de la place du marché aux épices, silencieuse, le visage déterminé.
Les paupières mi-closes du fait de la forte luminosité locale, elle scrutait chaque espace séparant les étalages multicolores.
"_ Daniel ? cria-t-elle, pourquoi te caches-tu ? Tu as peur de moi ?"

Faisait-il vraiment chaud ou bien était-ce ce décor éthiopien qui l'incitait à le croire ? Avec des convictions et une bonne dose d'autosuggestion, l'esprit peut facilement duper le corps, elle le savait. Mais devait-elle craindre, dans ce cas, un coup de soleil psychosomatique ?
L'environnement virtuel était époustouflant de réalisme et là résidait le vrai danger. Comment se concentrer sur un combat quand on était plongé dans l'ambiance, les odeurs, les bruits et les musiques de Dimeka ?
Maria avait la dangereuse impression d'évoluer dans un rêve, dangereuse car l'onirisme de la scène tendait à faire oublier la réalité du duel à mort.
"_ Ce n'est pas très sport de se dissimuler derrière un écran d'inferiors !" Clama-t-elle, surtout pour rester bien ancrée dans le scénario.

En fait, la configuration des lieux ne la gênait pas trop, qu'importait qu'ils se battent dans un endroit surchargé de monde, c'était plus handicapant pour lui que pour elle : la densité des gens faisait qu'il ne pourrait pas l'attaquer de loin, qu'il allait devoir, tôt ou tard, approcher.
Et en prévision de cela, Maria avait pris ses dispositions. Elle s'était revêtue d'une combinaison intégrale de vinyle noir. Pas très classe quand on n'est pas fétichiste du style catwoman, ni même très confortable et aucunement discret… Mais ce plastique textile présentait l'avantage d'avoir une surface lisse où pouvait adhérer facilement ses enzymes corrosifs.
Dans les vestiaires, elle avait pris dix minutes pour frotter soigneusement de la paume de ses mains les différentes parties du costume. Excepté ses cheveux librement détachés et son visage, l'intégralité de la surface de son corps était maintenant piégée. Elle était une fleur empoisonnée que Daniel ne pourrait pas effleurer sans se blesser.

Et puis, elle lui réservait une petite surprise… Une arme qu'elle tenait crispée dans la main, à l'affût de la moindre gueule de branleur qui apparaîtrait entre deux étals. Rien de vraiment mortel.
Si elle le tuait, il n'était pas question que ce soit avec autre chose que son pouvoir.
C'était un petit pistolet à aiguilles. Pas de quoi le blesser, sauf s'il avait la malchance de s'en prendre une dans l'œil. L'intérêt de cette arme était toute autre : les trente fines aiguilles qu'elle pouvait projeter étaient imbibées d'une dose de curare calculée juste pour provoquer la paralysie du muscle touché.

Elle ne voulait pas Daniel mort, elle le voulait à sa merci… Séance de délicieuses tortures en perspective !

Les principaux avantages de Daniel étaient de pouvoir se dédoubler et ainsi l'attaquer sur plusieurs fronts.
Stratégiquement, Maria se plaqua dos contre un mur dans un endroit un peu plus dégagé, à quelques mètres en face d'un puits.
"_ Daniel ? Cria-t-elle assez fort pour porter sa voix au-dessus de la rumeur ambiante, au fait, je ne t'ai pas dis : je suis maintenant co-directrice de la Confrérie Moderne avec Twikjeya ! Ça t'en bouche un coin, non ?"

Les mains crispées sur son arme, elle scrutait les visages des passants. Il y avait trop d'agitation, trop de mouvement. Se déplacer parmi la foule paraissait être plus dangereux que de rester immobile. Elle ne bougerait donc plus.
"_ J'ai de grandes ambitions pour toi : je te nommerai responsable exclusif du nettoyage des toilettes de la Confrérie ! Ne me remercie pas, je ne fais qu'exploiter les talents de chacun !"

La provocation sonnait faiblement, sans doute ne serait-elle pas suffisante pour le pousser à pointer le bout de son nez, aussi passa-t-elle à la vitesse supérieure :
"_ C'est dans le même esprit que j'ai invité ta sœur à venir travailler chez nous. Vanessa deviendra son nouveau mentor pour sa prochaine carrière !"

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Il s’attendait à cette réaction. Il aurait put répliquer la phrase d’un de ces généraux, dont son père était un si grand admirateur. Mais, en quoi, devait-il justifier son comportement devant elle ? Son honneur était très flexible. Et Dany savait une chose, la mort, se foutait pas mal de la témérité. Il la regardait tourner sur la place et se laisser convaincre. Le plus déstabilisant était que l’IA prenait en compte chacun de ses gestes et réagissait en fonction. Les africains s’éloignait subtilement dés qu’elle était trop prés.

Seconde attaque contre l’orgueil masculin. Cette fois ci il y eu une réaction du côté anglais. Dix secondes plus tard, une parfaite copie n°2 se matérialisait, juste en face de Maria juste assez loin, pour être une ombre. Les yeux onyx reluquaient sans complexe la silhouette guindée de noir. Il ne l’avait encore jamais imaginé nue. Ce n’était pas faute de belle plastique. Mais cette fille éveillait en lui autre chose que du désir. De la rage.

N°2-« Crois-tu que je vais me laisser avoir comme au bureau ? »

Chacun d’eux étaient également armée. Une arme légère, facile à maniée, chargée de tranquillisant. Une dose assez puissante qui pouvait assommer un boviné. En somme même Maria ne pourrait pas résister. Œil pour œil dents pour dents. N°1 arrivait prés de son jumeau. Ils observaient le profil acculé contre un mur. Parfait.

Daniel se rapprochait tranquillement de la zone. Il n’était pas inquiet. Elle serait ligotée avant même de vouloir tenter quelque chose sur sa personne. Il ne répondait pas à la diatribe. Que ces deux pestes aient pris le pouvoir n’avait rien d’étonnant. Tout le monde s’en était douté. La question était… qui avait-il qui puisse encore le retenir dans cette confrérie ?

N°2 éclatait intérieurement de rire à la nouvelle fille. Okay cette répartie de pétasse richissime lui manquerait peut être un peu. Il allait s’accouder au puits pour être à porter de vue de l’adversaire. Les deux autres arrivaient de d’autres coins mais restaient dissimulés par la foule. La mine amusait se dissipait pourtant en un instant. On pouvait rire de beaucoup de choses avec Gray mais pas de tout.

-«Muet.»

La bande son, se mettait automatique sur stop, faisant ainsi vaciller la réalité qu’il avait façonné. N°1 apparaissait par une voie dégagée par les passants. Le ton du créateur en disait long. Le programme était du côté de Gray et réagissait avec sa logique propre. Le dossier indiquait : tempérament sanguin. Il s’approchait de Maria avec un petit sourire.

N°1-« Evite d’insulter sa sœur. Conseil d’ami. »

Le l’original les rejoignait pour couvrir le côté gauche du mur. Si Maria voulait les toucher elle devrait tendre les bras. Même si elle le faisait ça ne ferait qu’éliminer des copies. Elle ne savait rien des contraintes temporelles, ou numérique de la mutation. Ce sur quoi le confrériste comptait jouer. Les hologrammes évitaient la zone créant un vide relatif. La tentions n’était pas du bluff. Dany était un jeune homme très susceptible.

-« Ceci dit, je suis certain, que ton père gérerait très bien l’affaire.»

Aux vues de la fille il n’en serait probablement pas à son premier commerce charnel. Du moins c’est ce que voulait suggérer les traits de Daniel Gray. Il ne se cachait plus. Il était même juste sous son nez. Cependant la seule chose qui le différenciait des autres était sa température corporelle. N°2 était couvert par les deux autres. Silhouette jeune, dégingandée, visiblement mécontente. Chacun de ses gardes du corps braquait leur arme en direction de la blonde.

N°1-« Tu le touche ?»

-« Tu perds.»

Cette stratégie était amusante. Dupée sa supérieure lui plaisait énormément. Le jeu de cache-cache continuait. N°2 s’arrêtait à une distance raisonnables.

N°2-« Imagines, la tête de ta petite copine, quand je vais prendre ta place.»

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Maria pointa le canon de son arme tour à tour vers chacun des trois Daniels, mais étrangement, s'épargna la peine de tirer.
La blonde se trouvait dans une situation délicate, mais elle continuait à sourire.
" _ Mon père ? Répondit-elle en faisant voguer son regard sur chacun des triplés, je ne te le fais pas dire… C'est un pro dans le domaine ! Et il m'a confié que ta sœur était sûrement la fille la plus cochonne qu'il s'était tapé depuis plusieurs années !"

Pourquoi faire dans la dentelle ? Provoquer ainsi Daniel alors qu'elle se trouvait dans son viseur était de la folie pure… Mais Maria souriait toujours de manière provocatrice.
Elle ouvrit en grand les bras comme pour mieux exposer sa poitrine aux représailles.
"_ Au fait… Sais-tu pourquoi j'ai tenu à faire ce duel dans la salle d'entraînement ? Après tout, nous aurions tout aussi bien pu nous isoler au fond du parc pour nous entretuer ! Regarde bien, je te montre !"

Maria ramena son bras droit face à elle et, du bout du pouce et de l'index, se mit à tourner un bouton invisible.
Petit à petit, au fur et à mesure qu'elle tordait le poignet, l'intensité sonore du brouhaha de la foule réaugmentait. Elle le ramena à son niveau de départ.
"_ En tant qu'administratrice-système, expliqua-t-elle, j'ai sur ce monde quelques pouvoirs !"

L'accent russe apportait à cette phrase quelques intonations mégalomaniaques.
Des rires juvéniles éclatèrent à droite. Un petit groupe d'enfants, surgi de nulle part, passa entre eux, pourchasssant un ballon. Pendant une fraction de seconde, les champs visuels des triplés Daniels se trouvèrent encombrés par la marmaille. Quand la vue se dégagea, Maria avait disparu.
"_ Et les tiens, Daniel, deviennent dérisoires." Put entendre n°2 dans le creux de son oreille.

Une violente rafale de vent souffla brusquement, projetant du sable dans toutes les directions. La visibilité devint nulle quelques instants.
Quand la poussière retomba, une surprise attendait les triplés.
Tous les habitants de Dimeka venaient d'être remplacés par une copie conforme de Maria.
"_ Tu vois ? Je peux faire mieux que toi !!" Clamèrent en cœur cent voix.

Ce n'était pas tout à fait vrai. Contrairement à ceux du britannique, les doubles intangibles de la russe étaient totalement inoffensifs et s'évaporeraient au premier contact.
Mais peut-être permettraient-ils de déstabiliser les trois Daniels suffisamment longtemps que pour la vraie empoisonnée s'approche et les paralyse.

L'armée de blondes encercla lentement les triplés. Leurs gloussements rappelaient une batterie de pintades.
"_ Aucune règle !" Répétèrent-elles joyeusement en chœur.

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Cette fille était décidément plus allumée qu’il ne le pensait. Par un prodigieux effort de maîtrise de soi Gray se contenta de serrer l’objet prisonnier de sa poigne. Il savait. Oui il savait qu’elle faisait ça pour le pousser à bout. Ce n’était pas le moment de perdre les pédales. Maria avait tout simplement de la chance de ne pas recevoir la baffe de sa vie. Dany pensait donc à quelque chose d’apaisant : elle éventrée sur le sol. La pression retombait un peu.

La suite était c’est vrai plutôt inattendu. Ce coup là il ne l’avait pas vu venir. Elle avait bien préparé le terrain. Ça ne l’étonnait pas vraiment. Cette fille était d’une fourberie sans nom. Il suffisait de s’adapter. Il avait les moyens de l’emporter. Ce serait sans l’aide de la machine c’était tout. N°2 eu un petit sourire en coin.

N°2-« ça ne suffira pas.»

La diversion réussie. Daniel attendait donc de pouvoir à nouveau étudier l’espace avant d’agir. Son sourire devenait joueur. Il n’avait toujours pas peur. Au contraire il s’amusait. Au moins Maria était elle aussi tombée dans son piège. Le regard de n°1 brillait de la même ironie que celle de son jumeau. Les choses allaient très vite. Privés de vue les trois anglais restaient où ils étaient à l’écoute de la pièce. Si elle voulait l’intimider elle allait devoir faire plus.

Il devait reconnaître que la tactique était pas mal. Mais autant de représentation de cette insupportable tricheuse avait de quoi compliquer sa victoire. N°2 se faisait toujours passé pour l’orignal et se plaçait au milieu dans un simulacre de protection. Ils ne devaient pas rester une cible statique. Ils se mirent en marche au milieu des hologrammes chantantes. Comme il le prévoyait elles perdraient leur utilité dés qu’on les frôlait.

-« Tu nous offre le plaisir de faire un véritable génocide. »

Les trois observaient chaque approche avec suspicion. Chacun d’eux étaient tournés de façon à couvrir les arrières de l’autre en formant un cercle. Un premier coup parti pour rencontrer le vide. Ce cache-cache pouvait durer longtemps. Sans prévenir les Gray se dispersaient dans des directions différentes. Ils avançaient vite. Le but étant de débusquer la femme avant qu’elle ne trouve le vrai.

N°1-« Je me suis toujours demandé pourquoi on ne t’avais pas mis sous camisole depuis le temps. »

Ils avaient tous les armes devant eux comme une sorte de bouclier de fortune. Les expressions étaient plus dures. La concentration était bien là. Celle qu’il ne montrait pas en tant ordinaire. Celle qui faisait de lui patron de plusieurs sociétés aux bénéfices certains. Lorsqu’il fût clair que ce cirque les faisait tourner en rond les trois Daniel s’arrêterai en même temps. Un provocateur avait toujours un plan b.

-« Code identification: DG2412B8WW. Univers programmé Daniel. »

Le décor s’effaçait lentement ainsi que tous les pnj. Le brouhaha laissait place à une musique de trence à un niveau assez bas. La lumière baissait se façon significative. Le sol était noir. Les murs étaient visiblement nus. Une voix de fille commençait à chantonner une petite mélodie qui entrait facilement dans le crâne. Le plafond reproduisait une vue des étoiles qui ne correspondait pas du tout à celle qu’il y avait au-dessus du Canada. L’un des clones disparaissaient dans les recoins de la pièce en même temps que Gray. Tandis que N°2 se tournait en direction de son ennemie. Un sourire mesquin embellissait sa gueule de mauvais gars.

-« Allez. Tes dernières volontés ? »

Il n’y avait rien derrière quoi se cacher à présent.

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Maria regarda le nouvel environnement envahir la salle d'entraînement. Sobre, noir nocturne. Elle était désormais seule face aux trois Gray. Ce petit con de Daniel venait de lancer un code d'identification qui protégeait son programme contre toute autre éventuelle intervention de Maria.
Elle n'avait pas pris la peine de retenir le mot de passe admin pour contrer ce genre de choses, ne soupçonnant pas que Daniel puisse penser à une telle stratégie.
Elle hocha la tête en affichant une moue affligée et soupira longuement.
"_ Donc tu en as marre de jouer, Daniel ? Tu veux déjà passer aux choses sérieuses ?"

Elle sourit. Rien de narquois ne transparaissait dans ce sourire, simplement un soupçon de tristesse.
"_ Sache que, dans de nombreux domaines, une femme a besoin d'un peu plus de préliminaires..."

La main qui tenait le pistolet à aiguilles pendait au bout de son bras ballant. Les doigts se desserraient petit à petit.
"_ En fait, cette méconnaissance ne m'étonne qu'à moitié venant de la part d'un tel macho égoïste…" Murmura-t-elle.

Elle leva les yeux vers la fausse voûte étoilée et prit une grande inspiration comme si elle s'oxygénait au sommet d'une montagne.
"_ Tu veux en finir et faire couler le sang maintenant ? Soit ! Fini de rire !"

Elle ouvrit complètement la main, l'arme paralysante tomba sur le sol dans un bruit métallique. Elle lui donna un coup de talon pour la faire valdinguer dans un coin d'obscurité impénétrable.
"_ Plus besoin de ce joujou… Ce n'est pas honorable dans le cadre d'un vrai duel à mort."

Elle ne savait pas si Daniel suivrait son exemple. Elle prenait le risque de parier sur l'existence d'un soupçon d'honneur dans son âme.
Totalement désarmée, elle s'approcha à pas lents du premier Daniel avec confiance.
"_ Voici la règle, annonça-t-elle d'une voix étrangement pleine de tendresse, tu me frappes une seule fois, je n'ai le droit ni de me défendre, ni d'esquiver. Ensuite, c'est à mon tour, mêmes conditions. Le premier des deux qui n'aura plus la force de se relever sera étranglé proprement par l'autre… L'action de mes enzymes compensera notre différence de force physique."

Arrivée à un mètre de son adversaire, elle mit ses bras en croix et se livra totalement en fermant les yeux.
"_ A toi l'honneur du premier coup, Daniel… Tape fort ! Avec un peu de chance, je ne pourrai pas répliquer !"

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Dan’ regardait les traits de son adversaire pendant qu’elle comprenait le retournement de situation. Chacun son tour. Ses confrères avaient tendance à oublié qui il était avant d’être un mutant. C’était aujourd’hui à son avantage. Les petites piques de Maria glissaient sur lui comme de la poussière. Elle pouvait jouer de sa verve ça ne changeait rien au fait que la partie touchait à sa fin.

Il eu cependant un rire franc en l’entendant l’accuser de misogynie. Il n’était pas très romantique. Il ne sacrifierait pas son âme pour une femme. Mais jamais on ne pourrait l’accuser d’être un mauvais amant. Il avait grandi entouré de deux femmes qui lui avaient très vite inculqué les règles de bases. La première étant… qu’une fille satisfaite satisfera d’autant son partenaire en retour. N°2 toujours au milieu parlait pour lui.

N°2-«Trouves une seule femme qui n’ait pas apprécié ma compagnie au lit. Et je t’offre le champagne.»

Bien sûr il nimbait sa répartie de cet insupportable orgueil. Mais Gray était ainsi fait et il ne se privait pas quand il avait raison. Le trio observait la théâtralité de la jeune femme avec le même air amusé. Il n’allait pas la priver de sa dernière scène. L’arme les fit à peine sourciller. Cette femme avait du chien. C’était d’ailleurs l’une de ses (rares) qualités. Daniel savait pourquoi elle faisait tout ça. Ça ne le dérangeait pas. Il aimait les fins aux airs de tragédie on en riait encore plus.

N°2-« Tu as raison. »

Dans un sourire le clone devant lequel elle s’arrêtait disparu… comme part enchantement. N°1 sortait de la pénombre, lui faisait un clin d’œil et s’éclipsait à son tour. Quant à Dany, il s’éloignait du mur, pour faire face à la mutante. Oui. Fini de jouer. Il levait son arme à sa vue et la jetait vers le sol non sans provocation du regard. D’ailleurs, ses yeux se plantaient dans le siens, pour ne plus le quitter. La musique aurait presque rendue tout ça sensuel.

Quand elle fermait les yeux la façon de l’observer changeait légèrement. Il ne bougeait pas. Il se demandait comment elle pouvait envisager qu’il la frappe alors qu’elle était désarmée et n’attentait pas à sa vie. Il y avait vraiment un monde entre eux. Tout un monde. Il eu un sourire presque affectueux envers cette dégantée. Sa décision était prise. Il passait dans son dos et murmurait à son oreille le fond de sa pensée.

-« Je suis désolé. » Il plongeait une main dans la poche sortait une paire de menotte. Il attrapait vivement mais sans violence les bras de sa consœur et lui emprisonnait les mains. -« Mais je n’attaque pas une demoiselle en détresse. »

Bien entendu il savait que ce simple contact allait déclencher sa propre douleur. Mais il s’en moquait. Jamais Daniel Gray n’avait usé de la force sur une femme. C’était l’un des rares principes qu’il comptait tenir. Il avait un air totalement neutre. Ses mains le brûlaient déjà. Il avait une furieuse envie de les plonger dans l’eau pour apaiser ça. Il s’approchait dangereusement de Maria.

-« Au fait, je ne t’ai pas dit: Je quitte la Confrérie. »

Son sourire en coin laissait apparaître une once de souffrance.

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Maria crut jusqu'à la fin que tout allait se passer comme elle l'avait imaginé.
En accord avec ses prévisions, le coup de poing ne vint jamais. Elle s'était doutée que Daniel jouerait les preux chevaliers, seul un super-psychopathe frapperait une jolie fille sans défense (par exemple, elle n'aurait jamais tenté ce genre de stratégie avec Kenjiss).
Un sourire narquois en coin, elle vit le premier clone disparaître… Parfait !
Sans plus de surprise, elle vit le deuxième lâcher son arme… Imbécile !
Le sourire de Maria se faisait de plus en plus féroce. Ce second clone disparut à son tour… Elle aurait pu écrire d'avance le scénario tant l'action était téléphonée !
Ses doigts la démangeaient, elle attendait son heure.
Tout était prévu : maintenant, ce cliché sur pattes allait tourner les talons, drapé dans sa dignité, la traiterait de dingue, de salope enragée, et il partirait vers la sortie en annonçant qu'il n'était pas tombé aussi bas… C'était écrit !

C'est à ce moment qu'elle se jetterait sur lui, et qu'elle lui barbouillerait les jugulaires d'enzymes gloutons… Faible physiquement, elle se rabattait vers son arme la plus dangereuse : ses talents de manipulatrice.
Elle ouvrit en grand ses paumes, telles des pinces de scorpions, elle était prête à attaquer.

Et ce fut là que Daniel prit des libertés dans le scénario.
Contre toute attente, il se jeta sur elle sans même se soucier d'éviter ses mains et l'immobilisa.
"_ Mais qu'est-ce que tu fous ?" Cria-t-elle en se débattant comme une diablesse.

Elle lui donna un violent coup de coude pour le dégager, mais le mal était déjà fait. Les yeux écarquillés, la bouche bée, elle se tortilla les poignets pour tenter, bien vainement, de se libérer.
Elle resta interdite, muette de surprise, des menottes aux poignets.
Furieuse, elle entendit Daniel lui annoncer qu'il était désolé, qu'il n'attaquerait pas une demoiselle en détresse et qu'il comptait quitter la Confrérie.
Ça n'allait pas se passer ainsi ! Le visage crispé par la colère, la blonde se frotta les mains pour bien étaler ses enzymes sur leurs surfaces supérieures.
Daniel était près d'elle, trop près…
"_ J't'en foutrais, moi, de la demoiselle en détresse !" Cracha-t-elle.

D'une impulsion, elle se jeta violemment tête en avant contre la poitrine de Daniel. Elle lui percuta le plexus avec force. Ils basculèrent tous les deux sur le sol. Maria profita des quelques secondes d'étourdissement de son adversaire et se tortilla pour s'approcher de son cou. Trop loin... Ses mains entravées la gênaient. Elle opta pour une autre arme.
Elle ouvrit la bouche et planta férocement les dents dans l'épaule droite offerte.
En serrant les muscles de ses mâchoires, elle eut le plaisir de sentir un flot de sang chaud inonder sa bouche.

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Le premier coup rencontrait ses côtes. Cependant, grâce aux nombreuses heures de sport, il pouvait encaisser ce genre d’attaque sans trop de difficultés. Daniel pouvait se targuer d’avoir une silhouette de rêve. L’apparence physique était une réelle préoccupation. C’était encore une fois un atout pour obtenir ce qu’il voulait. Tels les plus beaux canons du moment.

Le petit air stupéfait de la jeune femme valait son pesant d’or. La satisfaction (un peu puérile) pouvait se lire sur le visage du confrériste. Il avait un sourire plein de suffisance accentué dans le seul but de la faire sortir de ses gons. Un juste retour des choses après avoir insulté Claire. Maintenant il pouvait mettre fin à ce petit duel et s’en sortir comme un prince.

Il savait ce qu’elle était entrain de préparer. La distance de sécurité devait être préservée le plus longtemps possible. Mais une attaque aussi barbare de la part d’une fille pareille réussi à le surprendre. La respiration coupée Dany sentit la gravité le rattraper. Le choc contre le sol lui tira un son étouffé. Mais quelle fourbe ! Elle se battait comme un homme. Le temps qu’il reprenne ses esprits le sang tachait son pull à 200 £.

Dans un grondement le jeune homme attrapait la mutante par les épaules et la repoussait sans ménagement. Un Gray avait de l’éducation mais également un sens très affuté de la survie. Si elle cherchait les coups elle allait les avoir. Un élancement continu prenait la zone blessée. Daniel secoua la tête en se redressant le plus rapidement possible.

-«Je serai curieux de te voir sur un ring. »

Il ricanait. Geindre n’était pas le genre de la maison. D’autant que tout ça commençait à faire monter une dose d’adrénaline tout à fait appréciable. Il reculait, en la surveillant, prêt à la repousser encore une fois. Il vérifiait son épaule en tâtonnant autour de la morsure avec précaution. Il faisait un mouvement d’assouplissement comme un boxer qui vérifie que son gagne pain fonctionne encore.

-« Bien. Je me ferai vaxiner contre la rage en sortant. »

Ses yeux noirs la détaillaient avec un rien de lubricité. Le petit jeu du chat et de la souris avait le don d’éveiller ses envies. Le self contrôle, il devait garder la tête froide, pour s’en sortir. En fin de compte Maria avait raison. Dan’ devait l’assommer. Bien sûr il aurait put reprendre son arme. Mais où serait le plaisir ?

Il se rapprochait d’elle en lui tournant un peu autour. Elle était maintenant une ennemie. Son visage prenait l’expression d’un fauve à la recherche d’une faiblesse chez sa proie. Il se présentait sous le jour le plus dangereux. Le riche bagarreur en quête de sensation. Petit à petit son regard commençait à parcourir la silhouette pour en débusquer les failles.

-«Tu sais ce que j’aime le moins dans ce genre de combat ? » Il réduisit la distance sans prévenir et lui assena un coup dans le ventre. Un coup fait pour mettre à plat. Ses yeux brillaient de méchanceté. -« Ceux sont les cicatrices. » Il suivait les mouvements de Maria avec une froideur caractéristique du combattant. Eh oui il avait aussi testé la boxe pendant trois ans.

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Maria et Daniel s'étripaient du regard. Ils tournaient lentement, à pas chassés, autour d'un point fixe, tentant de lire dans les mouvements de l'autre ses intentions.
Par pur réflexe, la russe ne cessait de se triturer les poignets dans l'espoir de se dégager des menottes. C'était évidemment illusoire, les anneaux d'aciers étaient bien trop étroitement serrés. Le contact du métal la meurtrissait à chaque geste et, par conséquent, lui faisait perdre sa concentration.
Aussi ne vit-elle pas le puissant uppercut venir. Daniel ne retint pas sa force, Maria sentit ses intestins remonter vers son sternum. Le souffle coupé par la douleur, elle chuta et son front heurta violemment le sol dur et froid.
Daniel ne venait-il pas, à l'instant, de dire : "je n'attaque pas une demoiselle en détresse" ?
Le masque chevaleresque romantique n'avait pas tenu plus d'une minute !
"_ Lâche, fit-elle dans un souffle crispé, face contre terre, frapper une femme attachée ! C'est quoi la prochaine étape ? Tu m'immobilises pendant qu'un de tes clones me tabasse à coups de poings ? Laisse tomber la vaccination, le virus de la rage ne survivra pas dans cet intérieur pourri !"

Difficilement, elle battit des jambes pour se remettre sur le dos.
"_ Regarde donc plutôt tes mains !" Cracha-t-elle.

A force de toucher la combinaison de vinyle tartinée d'enzymes, la peau des mains de Daniel était rouge écarlate. Une fine fumée blanche s'échappait même des premières phalanges de la main qu'il avait utilisée pour la frapper au ventre. La dissolution des chairs devait commencer à devenir douloureuse, un picotement comparable à celui d'une plaie vive plongé dans un bain d'alcool à 90°.
Maria profita de ces quelques secondes de flottement pour se contorsionner sur le sol. Non sans mal, elle fit passer ses fesses puis ses jambes, l'une après l'autre, entre ses bras, pour ramener ses mains devant elle.
Voilà qui était plus confortable !
Elle put se relever difficilement. Ses jambes étaient chancelantes, la douleur du coup de poing ne s'était pas encore totalement estompée, mais elle était debout, échevelée.
"_ Continue à me frapper ainsi et, bientôt, on verra tes os ! Menaça-t-elle, d'une voix encore faible, si tu ne veux pas devenir manchot, il va te falloir changer de stratégie !"

Elle n'avait suffisamment récupéré pour tenter une contre-attaque. Aussi préféra-t-elle lui laisser l'initiative. Les mains ouvertes, elle attendit que Daniel s'approche à nouveau.
Si elle était suffisamment réactive et vive, elle réussirait peut-être à passer ses mains derrière la nuque de son adversaire pour tenter de l'étrangler avec la chaine de ses menottes.
Une dernière étreinte mortelle qui lui ferait sortir les yeux de ses orbites !

Pouvoir · Type Gamma

-« Je pensais plutôt à un bon vieux étranglement. Propre et efficace. »

Daniel aurait pu éprouver un minimum de culpabilité si (et seulement si) son adversaire avait été moins pourrie que lui. Ce n’était pas le cas. Il avait très bien perçu le plaisir sadique de Maria lorsqu’elle achevait les soldats de l’armée. Tout en l’observant lutter il défaisait tranquillement la ceinture de son jean. Il ne voulait pas la tuer. Une bonne leçon suffirait de quoi lui laisser un souvenir avant son départ.

A trop la regarder elle, le jeune homme, avait oublié de surveiller son propre état. Il regarda les dégâts et pesta. Maintenant qu’il reprenait conscience des sensations c’était assez douloureux. Le poison était plus corrosif qu’il ne l’avait pensé. Il devait faire vite. Il avançait vers l’un des murs de la pièce et passait son badge dans un boitier. La salle reprenait sa forme première.

-« Un vrai poison. Tu vas finir seule. »

Il l’écoutait d’une oreille. Son esprit était déjà projeté vers l’infirmerie. Mais cette peste avait réussi à se relever et attendait la suite. Dany lâchait sa ceinture. Il allait vers la borne de commande et ouvrit un tiroir pour en tirer des gants hyper résistants. Les enfiler fût une torture. Il grognait en sentant ses nerfs à vif.

Un coup sur le crâne mettait n’importe qui KO. Le tout était d’être plus rapide que les enzymes. Ses yeux lançaient des éclairs. Il avait mal. Pendant une seconde, il envisagea d’agir en lâche, et d’appeler une copie. Mais son orgueil le retenait. Il se posta de nouveau face à elle, trop loin pour être touché. S’ils s’étaient rencontrés dans d’autres circonstances il aurait adoré la faire craquer. Avec cette attitude de sauvage elle…

Il serrait le poing encore un peu en état. Il inspirait un bon coup. Ses pas été vifs. Son mouvement fut précis. Mais. Au dernier moment sa main s’écartait du visage. Non, il ne pouvait pas, frapper une femme au visage. Sans réfléchir, il empoignait les épaules, voulant la repousser contre un mur. Ses yeux rencontraient les siens. Au milieu de la colère et de la haine passait du désir. Son visage se rapprocha à toute allure de celui de la blonde pour lui arracher un baiser dont la fougue semblait dés plus authentique.

Dan ne pensait plus à rien. L'état d'urgence abattait enfin son obstination à nier l'attraction.

Pouvoir · Type Sigma

Maria, en position défensive, étudiait les moindres faits et gestes de son adversaire. Sûr de sa supériorité, celui-ci prenait tout son temps pour préparer son attaque.
Grand bien lui fasse ! A chaque seconde écoulée, la douleur paralysante qui lui cisaillait les côtes, conséquence de l'uppercut de Daniel, diminuait. Petit à petit, elle récupérait.

D’un œil mauvais, elle le vit enfiler des gants de protection et se poster devant elle.
Ils échangèrent un regard silencieux… Conscients tous deux que cet assaut serait le dernier et qu'il ne pouvait se terminer que par un drame.

Tels deux cowboys issus d'un western spaghetti, les doigts posées sur la crosse de leurs colts, les duellistes étaient immobiles et attendaient que l'autre dégaine.

Ce fut Daniel qui ouvrit les hostilités. Il s'élança sur elle. La cervelle dopée à l'adrénaline, Maria décomposa précisément chacun de ses gestes et lança les paumes empoisonnées de ses mains en avant, droit vers le visage de l'agresseur… Les menottes la ralentirent.
Le temps sembla se suspendre. Les yeux des deux adversaires se croisèrent une seconde avant l'impact.
Au beau milieu de son mouvement, Maria se sentit brutalement repoussée en arrière. L'ordure avait changé de stratégie au dernier moment ! Presque aussitôt, son dos heurta la paroi métallique froide de la salle d'entraînement, lui soutirant un petit cri de surprise.

Elle n'eut pas le temps de réagir. Paralysée par la stupéfaction, elle vit Daniel se ruer sur sa bouche pour l'embrasser sauvagement.
Par réflexe, elle serra les dents. Elle lui mordit jusqu'au sang la lèvre inférieure et le dégagea de toute la force de ses avant-bras.
Les traits déformés par la colère, les yeux haineux, elle hurla.
"_ Mais merde, t'es complètement dingue ?! Espèce de sale pervers tordu !! Tu me dégoûtes !"

Comment osait-il ? Comment avait-il pu imaginer, ne serait-ce qu’une seconde, qu'il pouvait avoir la moindre chance ?
Elle sentit la rage lui remonter le long de la gorge et s'essuya la bouche d'un revers de la main. Puis, d'une brusque impulsion des jambes, elle se jeta sur son agresseur et lui emprisonna le cou dans ses avant-bras toujours menottés.
Sans prévenir, sa bouche vint capturer celle ensanglantée de l'anglais avec une férocité exacerbée, les deux langues entrèrent en contact et s’entortillèrent passionnément.

La russe emprisonna les hanches de Daniel entre ses cuisses et le fit basculer sur le sol. Elle se retrouva à califourchon sur sa victime. Le goût chaud et métallique de l'hémoglobine balançait sa libido en orbite.
"_ Je te déteste ! Cria-t-elle avec hargne en plongeant ses yeux bleus glacés dans ceux de Daniel, tout en toi me révulse !"

Puis, un soupçon de sourire coquin au coin de la bouche, Bloody Mary repartit à l'assaut des délicieuses lèvres blessées de son confrère.

Pouvoir · Type Gamma

Un baiser volé bien trop court. A peine le temps de savourer la forme et la texture des lèvres de cette partenaire involontaire. Elle l’avait mordu. Une attaque vive et mesquine comme on pouvait l’attendre de Maria. Il avait grogné, en essayant de la retenir encore, sous son emprise. Mais rien à faire elle avait de la force. Elle ne voulait pas. Daniel s’était reculé d’un pas. Il était déçu. Une petite moue contrariée déformait ses traits. Qu’elle ne lui dise pas qu’il n’y avait pas d’attraction sexuelle entre eux. Il ne la croirait pas. Ils étaient jeunes, fougueux, beaux, et tellement différent…

-« Ce n’est pas comme si tu voulais me bouffer depuis le début … »

Dany se moquait d’elle sans vergogne. Il essuyait le sang avec négligence le sourire au coin de la bouche. Ses yeux trahissaient une certaine satisfaction. La réaction de sa victime l’amusait beaucoup. C’était une preuve suffisante. Une femme offusquée lui donnait toujours envi de continuer. Malmener son petit caractère orgueilleux était un plaisir. Seulement il commençait à avoir vraiment mal aux mains. Qu’importe maintenant il savait qu’il avait sa chance.

-« Okay »

Le retournement de situation Intensifiait le sourire. Son corps répondait favorablement à la hargne de la jeune femme. Dany l’attirait contre lui avec fermeté. La passion de la russe permettait à la sienne le s’exprimer librement. Il passait une main derrière son crâne pour la garder prisonnière. Il entreprit de l’entrainer de nouveau en arrière pour la caler s’était sous-estimer le tempérament dominateur de la mutante.

Un rire fugace, alors que ses mains glissaient vers ses hanches, découvrant ses formes avec aisance. Les mots lui donnait juste envie de la faire taire. Une petite lueur sadique s’allumait dans son regard de fauve. Gray n’avait jamais nié l’aspect primaire de ce genre d’échange. Il avait bien comprit qu’il en était de même pour elle. Il n’allait donc pas se gêner. –« Tais-toi un peu. »

Il répondait au baiser avec un grognement de plaisir. Ses mains cherchaient la fermeture de la combinaison avec empressement. Il voulait sentir cette peau blanche sous ses doigts. Le bruit de la fermeture qui coulissait faisait augmenter son désir d’un cran, le rendant encore plus brusque. Sa bouche passait du menton à l’épaule dénudée pour la goûter. Les rapports étaient tellement plus clairs dans ce domaine là.

Il attrapait rapidement la clé dans la poche de jeans et défaisait les menottes. Les laissant tomber sur le sol dans un son métallique. Ses mains achevaient d’effeuiller le buste de la silhouette slave sans manquer de la parcourir. Il profitait de l’impulsion pour l’obligée à tomber doucement vers le sol. Une main partait caresser le ventre blanc en remontant vers la poitrine. L’autre empoignait une main pour bloquer le bras vers le haut. La douleur le rendait un peu plus expéditif qu’à l’ordinaire. Ce n’était pas un mal.

Il serrait les dents pour retenir (contrôler) un grondement de souffrance. Le corps qu'il découvrait valait le fantasme.

Pouvoir · Type Sigma

Une combinaison en vinyle noir gisait abandonnée sur le sol de la salle d'entraînement aux côtés d'une paire de menottes ouvertes.
Au centre, deux corps nus entrelacés se mouvaient en synchronisation, cadencé par les respirations saccadées. Après un début violent, bestial et douloureux, où les morsures s'étaient mêlées aux déchirures, le couple avait trouvé son rythme de croisière.
Daniel Gray et une fille…

Pas Maria… Bloody Mary.

Il était dessous sur le dos, elle dessus à califourchon, les cheveux blonds ébouriffés devant le visage… Quand il tentait d'échanger les rôles, elle le plaquait de plus belle sur le sol froid.

La colonne vertébrale de Mary ondoyait sensuellement à chaque heurt du bassin de Daniel.
Elle fredonnait en continu une mélodie complètement incohérente, composée d'un mélange de notes aléatoires et de gémissements de plaisir.
La pointe de son index droit papillonnait doucement sur les pectoraux offerts à son regard, dessinant un réseau de petits sillons rouges ondulés. Ce n'était pas un contact franc et appuyé, juste de subtils effleurements doux. Un peu trop fort et la douleur aurait risqué de diminuer la vigueur de son amant, au lieu de simplement le ralentir.
Elle avait besoin qu'il garde son sang, au moins en quantité suffisante pour gorger certaines zones intéressantes.

Ces petits piques de souffrance qu'elle lui administrait n'étaient qu'un juste retour des choses… Lui-même l'avait délicieusement blessée au départ. Il lui avait fait couler quelques millilitres de sang intime, lui avait arraché les grimaces de souffrance de la première fois.

Quand, de temps en temps, un soubresaut plus violent les agitait, il arrivait qu'elle dérape et que de fines gouttelettes écarlates se mettent à perler au bout de ses doigt. Bloody Mary n'en perdait pas une miette, elle les suivait du regard et se penchait pour les embrasser. A chaque fois, sa libido montait d'un cran, il semblait impossible à ce stade que Maria refasse surface.

Mary perdait pied, elle n'était que plus qu'une entité pure de plaisir et de volupté, les muscles de ses jambes se mirent à trembler frénétiquement.
Quand enfin Daniel se mit à gémir, mettant un point final à ce duel en corps à corps, elle l'agrippa et se colla à lui pour ressentir toute sa crispation…
Dans un souffle, ils se détendirent.
Elle souriait, heureuse d'avoir battu à plate couture ce sale petit con prétentieux…

Pouvoir · Type Gamma

Daniel l’avait regardé changer. Le spectacle était saisissant. Il aimait particulièrement l’aura de danger qui se dégageait de ce corps sculptural. La rumeur était fondée. Bloody Mary était une amante dominatrice et même sadique. Des traits de caractères donnaient envie de repousser toujours un peu plus les limites.

Et quelles limites ! La première pénétration avait révélé un secret tout à fait surprenant. Maria n’avait pas encore été d’effleurée ? Il avait du mal à y croire. Est-ce que toute cette assurance n’était que du cinéma ? Ou bien avait-il été trop brusque ? Aux gémissements il était sûr que le plaisir surpassait la douleur.

Le doute l’avait rendu plus attentif. Ses années de pratiques lui offraient un certain savoir-faire. Pendant qu’elle excitait son corps, de petites douleurs, il l’avait retranchée sur le terrain d’une douceur excessive. L’objectif était de lui faire découvrir la jouissance d’une façon qu’elle n’était pas prête à imaginer. Un défi à la hauteur de Gray qui trahissait surtout tout le bien qu’il lui souhaitait.

Il s’était laissé prendre. Dans l’abandon apparaissait un jeune homme en quête de bonheur. Le mélange du désir, et de cette étrange attraction, augmentait ses réactions. Jeune et vigoureux il avait fait honneur à cette partenaire. Ses bras avaient enlacés la belle bonde comme le lion qui emprisonne sa lionne. Les secondes détachées du reste du monde s’était étiré dans son esprit. Son cœur avait bondit pour elle. Cette splendide garce…

Dany avait gardé une main dans le creux de ses reins, tout en allant repousser sa toison blonde, pour étudier ses traits. Il souriait aussi. Ses yeux sombres étaient vifs et amusés. Ses doigts prolongeaient le plaisir par une petite caresse plus attentionnée. Sa respiration retrouvait progressivement le rythme habituel. La chaleur de ce corps éveillait des envies moins avouables. La douceur dont un vrai mâle se défendait tant en public.

Il laissait sa main retomber et lui donnait la liberté de partir. Montrer de l’affection n’était pas une bonne idée. Ce n’était jamais une bonne idée. Le baiser était donc remplacé par un petit clin d’œil complice. Ce beau moment n’était qu’un bon moment !

-« C’est une promotion canapé patronne ? »

Son petit air narquois était nuancé par la trace du désir. Il ne s’en cachait pas. Il ne fallait qu’un mot pour qu’il l’entraîne dans une nouvelle danse. Mais quelque part sur le sol un cellulaire se mit à vibrer avant de sonner. C’était la sonnerie de son bras droit. Ils avaient déclenché des mouvements d’argents pour son départ de la Confrérie. Ses mains en furent moins tentatrices.

-« On revient sur Terre. »

Il osait un infime signe de tendresse avant de calmement les éloigner l’un de l’autre. Beaucoup n’aimaient pas les moments post ébats. Dany n’en avait jamais été dérangé. Il se levait nu comme un ver et repoussait son pantalon du bout du pied pour le lancer vers ses mains et l’attraper. Son employé avait laissé un message vocal. Le jeune mutant se rhabillait, désinvolte et un rien provoquant dans ses regards.

La réalité reprenait les commandes. Il n'espérait pas grand chose au fond. Deux riches pareils ne tiendraient jamais plus de deux jours.

Pouvoir · Type Sigma

Maria s'était assise, recroquevillée. Elle enserrait ses jambes dans ses bras, comme transie de froid.
Le visage dissimulé derrière un rideau de cheveux blonds, elle restait silencieuse. Les yeux dans le vague, elle n'accordait même pas un regard à son amant.
Daniel était debout à côté d'elle, il se rhabillait, le sourire jusqu'aux oreilles, fier comme un paon.

Elle soupira en se pinçant les yeux et, nonchalamment, elle tendit la main pour attraper sa petite culotte abandonnée à même le sol.

Maria Aleksandrovna Yevgeniyen avait repris ses esprits.
Bloody Mary, la coquine sanguinaire, était repartie se perdre dans les tréfonds de son subconscient… Et cette garce lui laissait en prime un paquet de souvenirs peu reluisants.

Elle ne chercha même pas à meubler le silence post-coïtum qui s'était installé.
Elle se leva pour remettre son intimité à l'abri du regard lubrique de l'anglais et se pencha pour ramasser son soutien-gorge.

Elle sentait qu'un raz-de-marée d'émotions contradictoires était sur le point de la submerger, là, juste derrière ses yeux… Son nez la chatouillait, son front la picotait, sa langue était devenue lourde… C'était des signes qui ne trompaient pas : elle était sur le point de pleurer.
Elle n'en fit rien, respira profondément et enfila cette combinaison de vinyle destinée initialement à tuer son confrère.

Les cheveux dans les yeux la gênaient tout à coup, elle les vira nerveusement, d'une main tremblante. Ils revinrent, plus agaçants encore que la première fois.
Il fallait qu'elle pense à autre chose… A des tâches plus terre à terre…
Comme par exemple…
… Aller effacer toutes les vidéos de cette séance d'entraînement…
… Dénicher une pharmacie discrète…
… Prendre un cachet de lévonorgestrel concentré (hors de question de demander à Twikjeya !)
… Rejoindre sa chambre…
… Piquer dans sa réserve d'herbe des cas d'urgence
… Se rouler un petit joint, à fumer dans un bain brûlant pour se purifier la tête en même temps que le corps.
… Couper ces satanés cheveux !!

Refermant la fermeture-éclair de sa combinaison, elle se tourna vers Daniel et daigna enfin jeter un regard sur lui.

Elle avait des milliers de choses à lui dire, dont la moitié contredisait diamétralement l'autre moitié. Il fallait lui ordonner de se taire, de garder le secret, de quitter le pays, voire même de disparaître de la surface de la Terre…
Elle n'en fit rien et préféra se taire complètement.

D'un pas chancelant, elle se dirigea vers la sortie de la salle d'entraînement sans avoir réussi à prononcer un seul mot.
Avant de quitter les lieux, elle accorda à cet amant accroché à son téléphone, à qui pourtant elle ne pouvait pas reprocher d'avoir été égoïste, un simple salut de la main.