Forum de Jeux de Rôle Futuriste - Inspiré des Mutants de Marvel (X-Men)
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Nakor avait longuement discuté avec la Cerbère. Il avait évoqué son petit moment dans la salle de Défense au sous-sol, ses tests et ses analyses, ses conclusions et surtout le potentiel que pouvait représenter les pouvoirs de Tony. Il fallait évidemment qu'il s'entraîne, que l'Institut l'aide aussi à défaire la partie néfaste et dangereuse de ses pouvoirs. Les idées étaient nombreuses et les talents nécessaires pour les réaliser, bien présents. Enfin, comme il en avait envie depuis bien longtemps, le vieux professeur de physique chimie avait remis sur le tapis quelque chose qui lui tenait à coeur. Il avait invoqué la nécessité grandissante de remettre en route l'équipe secrète qui avait été le coeur même de la création de l'Institut. Une X-Force capable d'intervenir quand il fallait, quand les gens étaient mis en danger par d'autres mutants haineux et trop puissants pour que les hommes sans mutation puissent les affronter. Les vieux mythes, les vieilles idées, les vieilles pratiques. Mais après tout, la momie physicienne était là pour faire vivre ces vieux idéaux, aussi antiques qu'il l'était lui. Samarah avait autorisé le vieillard à débuter l'entraînement de Tony puisqu'il semblait avoir un lien privilégié avec le jeune punk. Il fallait bien avouer que la télépathe n'était pas un maître de la sociabilité et de la communication diplomate. Nakor avait alors envoyé un mail au jeune garçon en lui proposant un rendez-vous dans la salle de repos au sein du Manoir. Il y avait des petites alcôves où chacun pouvait discuter en toute discrétion et le professeur savait qu'il n'y aurait personne à 15h alors que chaque élève était en classe et lui n'avait pas cours. Il vint s'installer vingt minutes à l'avance, une tasse de thé à la main plus que fumante. Il vit alors arriver son jeune acolyte. Restant assis quelques instants, il prit la parole
"J'étais absolument persuadé que vous ne seriez pas en cours à cette heure mon cher Tony ... puisque vous n'y allez jamais!"
Puis se mettant à rire, il se releva lourdement pour saluer le jeune punk comme il se devait. Il invita à prendre un siège et se remit à son aise. Buvant sa dernière gorgée de thé, il planta son regard dans celui du petit français et se mit à parler dans leur langue natale
"J'ai eu, hier avant de vous envoyez un mail, une longue discussion avec Samarah Lemington, qui tient actuellement rôle de directrice de l'Institut. Je ne vous ai donné que l'heure et le lieu de rendez-vous car je préférais vous expliquer de vive voix ce qui est ressorti de notre entretien."
Il posa doucement la tasse sur la table, bien au centre de sa coupelle, il était à ce moment là affreusement sérieux.
"Au début de l'Institut, une troupe d'intervention a été formé, initié par un mutant de génie, extrêmement puissant, qui voulait aider les siens dans le respect du reste du monde. Les X-men. Cette troupe a disparu avec la mort de Charles voilà longtemps. Mais la génération suivante a reprit les anciennes méthodes, pendant un temps, il y eut une X-Force, une force cumulée de plusieurs mutants capables d'intervenir lorsque des mutants ou des humains étaient mis en danger par d'autres mutants trop puissants pour qu'une personne normale puisse lutter contre. Après certains terribles événements voilà de nombreuses années, cette force de frappe a été détruite, nous l'avons mis aux oubliettes. Depuis lors, simplement les plus puissants des nôtres intervenaient quand il nous semblait nécessaire de le faire, quand nous étions sur les lieux ou quand l'un des nôtres était réellement en danger. Un maître de l'eau, une télépathe surpuissante, une commandante de la glace, un maître du métal, une guerrière résistante à toute atteinte, un téléporteur, un seigneur du sable ... nous avons eu à quelques reprises, des gens puissants à nos côtés, ou contre nous. Mais nous ne sommes pas une nécessité."
Puis s'avançant sur son siège, il assena la suite
"Nous n'étions pas une nécessité! Ce n'est plus le cas à mon humble avis. Ce ne le sera plus. Le monde évolue, change et nos intérêts sont de plus en plus mis en danger, nos vies sont en danger, notre avenir est en danger! Je plaide de toutes mes forces auprès des hautes sphères de l'Institut pour que nous reformions un tel groupe. D'autant plus que j'ai une voix qui porte dans les décisions de notre centre. Votre pouvoir, dans un tel cas, dans une telle situation de besoin de défense autant que de riposte rapide est un atout que je ne peux pas négliger! Que l'Institut ne peut pas négliger! Samarah a accepté que je démarre votre entraînement. Elle prendra la suite dés que le moment sera venu! La X-Force n'existe plus, mais mon but secret va être de la relancer, de la reformer! Et dans cette X-Force, je vous donnerai une place Tony ... à la seule et unique condition que vous passiez au niveau supérieur."
Voilà, la nouvelle était tombée, mais pour une fois Nakor n'avait pas ri, n'avait pas souri parce que même si le jeune français serait sans doute transporté de joie, le professeur voulait absolument qu'il comprenne à quel point le chemin sur lequel il allait marcher était semé de danger, de mort et de souffrance. C'était du sérieux, clairement. Mais comme le bon vieux bougon qu'il était, il pouvait d'un moment à l'autre, se mettre à rire.
Assis sur le rebord de la fenêtre de sa chambre, les pieds dans le vide et la truffe au vent, Tony DiFury savourait une cigarette en loucedé dans l'air frais de la nuit qui tombait. Il avait revêtu sa combinaison, et de sa main libre, faisait défiler les informations de son dernier exercice, enregistrées par ses incroyables lunettes high-tech.
8 secondes ? Il pouvait faire mieux que ça...
Tirant une ultime bouffée sur sa tueuse, il la jeta en l'air, aussi haut qu'il le put. Puis il se projeta en avant dans le vide.
Pfiouuuuuuuu !!!!
Le missile humain s'élança à pleine vitesse, traversant les cieux en direction de la bordure de la forêt qui trônait de l'autre côté du parc. Quelques dizaines de mètres avant l'obstacle végétal, Tony coupa la propulsion et, se servant de son élan, exécuta un joli front-flip en plein air, faisant ainsi volte-face. Il allait percuter le premier arbre lorsqu'il réenclencha sa mutation, repartant en sens inverse, en direction du manoir. Encore une fois, il coupa les gazs bien avant de percuter la façade, afin d'amortir son arrivée. Il se réceptionna lourdement, le ventre contre la bordure de la fenêtre d'où il était parti, s'accrochant fermement du bras gauche.
Levant les yeux, il tendit son bras libre, rattrapant juste à temps la cigarette qui revenait à son point de départ. D'un geste vif, il la colla entre ses dents, et cliqua sur la monture de ses lunettes pour arrêter le chrono. Enfin, il se hissa pour retrouver sa situation initiale.
5 secondes. Record battu !!
« Héhéhé, ça commence à venir !!! »
Le grand blond s'épongea le front. Les données montraient en effet un net progrès depuis qu'il avait commencé à s'exercer plus régulièrement : sa vitesse augmentait progressivement, et il lui était plus facile de gérer ses trajectoires. Plus important, il sentait qu'il était à deux doigts d'arriver à modifier son cap sans couper la propulsion, ce qui serait un progrès significatif. Il sourit.
L'alerte sonore de son holophone, négligemment posé sur son bureau, le tira de ses pensées. Écrasant le mégot sur sa botte, il rentra pour aller vérifier.
Il venait de recevoir un mail du professeur Nakor, qui souhaitait visiblement lui parler, et lui donnait rendez-vous dans la salle de repos demain après-midi. Avait il des nouvelles concernant l'intégration qu'ils avaient évoqués quelques jours auparavant ? Il veilla tard, surfant sur le net à se documenter sur le fonctionnement des missiles balistiques.
Se levant tard comme à son habitude, le punk s'avale un déjeuner sur le pouce en quatrième vitesse avant d'aller fumer sa clope du matin. Il s'engouffra dans la salle de détente avec une petite dizaine de minutes d'avance. Le vieux professeur l'y attendait déjà, une tasse de thé dans les mains. Tony sourit au doux vieillard, et se hâta de le rejoindre. Il le salua en français.
« Bonjour professeur »
"J'étais absolument persuadé que vous ne seriez pas en cours à cette heure mon cher Tony ... puisque vous n'y allez jamais!"
Il rit avec lui, se grattant la nuque. Les piques du vieil homme ne cesseraient donc jamais. Lui serrant la main, Tony nota mentalement de se rappeler d'assister à son prochain cours. Il s'assit en face de lui sur un fauteuil à peine plus âgé que la grand-mère de Louis XIV.
« Alors, de quoi vouliez vous me parler ? »
La réponse ne se fit pas attendre.
"J'ai eu, hier avant de vous envoyez un mail, une longue discussion avec Samarah Lemington, qui tient actuellement rôle de directrice de l'Institut. Je ne vous ai donné que l'heure et le lieu de rendez-vous car je préférais vous expliquer de vive voix ce qui est ressorti de notre entretien."
Son ton et sa posture, contrastant fortement de sa décontraction habituelle, témoignaient du sérieux de la situation. Tony cessa aussitôt de sourire et se concentra.
La tirade de l'ancien aurait fait passer les discours de Barack Obama pour des chansons grivoises. Le jeune punk buvait ses paroles dans un silence religieux. Il sentit une inquiétude sourde l'envahir peu à peu.
"… Et dans cette X-Force, je vous donnerai une place Tony ... à la seule et unique condition que vous passiez au niveau supérieur."
Rocket n'était pas dupe. Il sentait tous les enjeux qui se dessinaient, toutes les implications que cela engendrait... Et tous les risques que la situation comportait. Fini le virtuel bien sécurisé derrière un écran. S'il se lançait là dedans, il devait être prêt à mettre sa propre vie en jeu, ainsi que celle de ses coéquipiers. Aller se frotter à des gens armés et prêts à tuer n'avait rien d'une partie de plaisir, et il le savait.
Il devrait développer ses pouvoirs, affûter son corps et son esprit... Être prêt pour la guerre.
D'une certaine façon, s'il ne s'y préparait, il ne s'en trouverait que plus mal lorsque les choses se gâteraient. Car depuis quelques temps, il avait ce pressentiment que, quoi qu'il fasse, il finirait par se retrouver dans le pétrin. Qu'il fuit la guerre, elle viendrait à lui. Il sentait venir le conflit qui embraserait le monde dans un futur proche.
Et malgré sa profonde aversion pour la violence, il sentait qu'il était son devoir de prendre sa part dans le conflit qui s'annonçait. Il avait ce qu'il fallait pour aider ceux qui en avaient besoin. Et s'il pouvait sauver au moins une vie, la sienne aura eut du sens.
Se passant un instant les mains sur le visage et dans les cheveux, il prit une profonde inspiration avant de lâcher un profond soupir.
« Une force d'intervention, dirigée par des gens sincèrement altruistes comme vous et Miss Lemington l'êtes, dont le seul but est d'aider les gens dans le besoin, ne répondant à aucun gouvernement mais se concentrant sur la sauvegarde des personnes... C'est juste ce dont j'ai rêvé toute ma vie...»
Il se fit craquer la nuque, fermant les yeux pour mettre de l'ordre dans ses pensées.
« Je vous l'ai dit la dernière fois, et je le maintiens : J'en suis. »
Son regard se tourna vers la fenêtre. Le monde extérieur avait l'air si paisible en cet instant...
« J'ai peur. De vous décevoir. De ne pas être à la hauteur. De mourir... Mais j'en suis. »
Il vint planter son regard dans celui, inquisiteur, du vieux Nakor.
« Ce sera un honneur de me battre à vos côtés. »
La combinaison, les encouragements... Il avait une sorte de dette envers le maître du métal. Et il ferait son possible pour lui apporter son aide.
« Je sais bien que ce ne sera pas la joie, que ce sera dangereux... Alors dites moi tout ce que j'ai à savoir. À quoi dois-je m'attendre ? Et qu'est ce que vous attendez de moi ? »
Nakor
Type Gamma
Sujet: Re: [RP] Les choses sérieuses commencent Ven 1 Jan 2016 - 22:35
Nakor avait reçu avec une petite pique et quelques rires, le jeune mutant que l'on appelait Rocket. Le vieillard ne savait pas si cela venait d'une déformation professionnelle, d'une habitude ancienne ou de son grand âge qui le mettait dans la position du plus vieux mutant de l'Institut mais il dénommait toujours les gens par leur prénom. Il n'avait pas prit l'habitude d'utiliser les surnoms que les mutants se donnaient, pas par mépris de cette mode mais par vieille habitude. Il serra la main du punk au grand coeur et commença à débiter son petit discours. Comme souvent il ne réfléchissait pas à l'avance à ce qu'il allait dire, il prenait d'un seul coup le chemin qui lui semblait le plus efficace pour entraîner à sa suite ses auditeurs et leur faire comprendre sa réflexion. Nakor aimait à penser qu'un interlocuteur attentif pouvait donc finir sa dernière phrase à sa place puisqu'il construisait ses discours comme des argumentations scientifiques issues de l'observation. Il assena ses derniers propos les yeux dans les yeux et attendit en regardant avec attention le jeune garçon. Ses petites mimiques allant de soit, Tony se passa la main sur la nuque à plusieurs reprises. Sa réflexion était au plus fort, cela se sentait dans son rythme respiratoire. Il prit la parole à voix haute, énonçant ses propres pensées afin de sans doute se donner plus de certitude. Et il termina enfin en validant son choix : il acceptait! Un très léger sourire s'installa sur le visage du vieillard. Pas spécialement pour la réponse obtenue mais surtout pour avoir vu une réelle évolution chez Tony, il avait mené une réelle introspection, il avait répondu sincèrement, en aillant prit pleinement conscience de ce que cette réponse engagée sur sa vie. C'était donc forcément un bon choix. Se tournant légèrement sur le côté l'homme fusée compléta ses propos ce qui augmenta le sourire du vieux fou. Une vieille main tremblante qui s'avance, un buste qui en fait de même, Nakor vint poser sa main droite sur le genou du jeune garçon.
"Mon cher petit!"
Il tapota quelques instant le genoux solide de Tony, puis se recula dans son siège
"Vous venez de passer la première étape la plus complexe de l'ensemble du processus : vous savez que vous avez peur et vous avez peur pour vous-même! Il y a parfois des gens qui me disent avoir peur de voir les autres mourir, c'est certes une bonne chose ... mais quand on ne craint pas pour sa propre vie, on peut agir de manière si désespérée et irréfléchie qu'on ne parvient pas à voir la bonne solution qui se présente à nous. Mourir pour sauver quelqu'un est un acte héroïque Tony, n'en doutait pas, mais vivre avec la personne que vous avez sauvé c'est encore bien mieux! Je ne suis pas intéressé par les désespérés ... ils peuvent mettre en danger tout le reste du groupe."
Un sourire bienveillant s'installa après ce moment très sérieux
"Il me semble que ce soit bel et bien mon avis que vous demandez ici et par forcément celui de l'Institut, ce qui est touchant ... un peu de considération pour la modeste momie vivante que je suis est vivifiant!"
Nakor éclata de rire avant de continuer avec un peu plus de sérieux
"Oui, les choses ne seront ni faciles, ni sans danger. Vous allez devoir subir un entraînement qui permettra, dans les pires situations, de lever les risques de la perte de contrôle. La peur, l'intensité du stress dans un moment de risque immense peuvent complètement bloquer les réactions d'un individu. Notre formation a pour simple but de rendre certaines attitudes quasicomplétement mécanique, qui tiennent du réflexe. Pour se faire, il faut que votre pouvoir soit totalement maîtrisé par vous-même dans son application comme dans ses limites. Un mutant qui se surestime peut être un risque aussi grand qu'un autre car chacun comptera sur ses compagnons de lutte. Si vous prétendez pouvoir faire quelque chose et que cela ne se réalise pas, c'est tout le groupe qui échoue. Notre formation va donc tenter de vous donner des réflexes ... moi, ce que je désire Tony, c'est que vous appreniez à vous connaître vous d'abord! Puis à connaître les autres avec qui vous pourriez faire équipe. L'Institut véhicule des notions importantes : union, connaissance et confiance. Sans cela, une formation militaire manque cruellement d'efficacité. Il faudra donc accepter de ne pas tout porter sur ses propres épaules, il faudra accepter que parfois, on doit confier sa propre vie aux autres et ça, c'est très compliqué ... moi-même j'ai souvent bien du mal avec ça."
Nakor était sincère, il était le gardien de l'esprit d'équipe qui régnait à l'Institut. Samarah était la puissance, la maîtrise, mais le vieux fou s'assurait que les notions fondatrices de cette école étaient préservées par les générations futures. Il ne vivrait pas éternellement, il fallait que les jeunes mutants puissent ensuite devenir de grands mutants à leur tours, guidant les nouveaux venus et ainsi de suite. Ajoutant une dernière chose, Nakor termina son tour de parole
"Il semble que vos petits lancements depuis la fenêtre de votre chambre ont attiré l'attention de certains mutants. L'air libre, la grandeur, les espaces c'est très bien, c'est ce que demande votre pouvoir pour être à son aise. Mon but premier va être de voir ce que vous pouvez faire dans de petits espaces ... j'aime bousculer les habitudes, surprendre, briser les codes établis comme vous pouvez vous en douter. Je ne vais pas vous rendre la vie facile, cela risque même de faire un peu mal ... mais ... j'ai déjà réservé un lit à l'infirmerie!"
Puis Nakor explosa d'un rire qui aurait fait pâlir le diable en personne tant il le dépassait en satanisme.
"Quand souhaitez-vous commencer?"
Tony DiFury
Type Alpha
Sujet: Re: [RP] Les choses sérieuses commencent Dim 17 Avr 2016 - 3:25
Lorsque le vieil homme lui saisit le genou, Tony eut une levée de sourcil à en donner le vertige à un alpiniste. Puis l'explication vint, et le blondinet laissa échapper un petit sourire en coin. Là dessus, les deux français étaient bien d'accord : Aussi noble soit le sacrifice, les cimetières sont remplis des désespérés qui en faisaient leur philosophie. Son père lui avait bien dit, d'ailleurs, que la différence entre un soldat et un héros, c'est que le héros ne pourra plus jamais être soldat.
Et pourtant, aussi étonnant que cela puisse paraître, le jeune punk laissa son esprit s'égarer pendant que le professeur lui expliquait par le menu à quelle sauce il allait être mangé...
Le sacrifice, hein ? Évidemment qu'il ne le cherchait pas. Mais dans les affres de la nuit, lorsque son cerveau vagabondait entre sommeil et conscience, il s'était souvent pris à imaginer comment serait sa mort. Sa version préférée était celle où, vieux dans son lit, il remerciait ses enfants et sa merveilleuse femme, sans visages, de toute la joie qu'ils avaient put lui apporter. Puis il partait serein et souriant. Ça oui, s'il le pouvait, il ferait comme ça.
Il aimait beaucoup moins la version où il était blessé et meurtri, affalé contre un mur froid à se vider de son sang avec le chant des fusils pour dernier requiem. Ça non, il préférait l'éviter, celle là.
Mais entre les deux, il y avait ces situations à la tension insoutenable. Celles où il avait tout donné pour accomplir quelque chose de crucial. Celles où il n'y avait plus d'issue, aussi fort qu'il s'acharnait à penser... Juste un dernier choix à faire, pour ceux qui lui était cher, ceux qui lui survivrait : quelle serait la dernière de ses actions sur cette terre ? Et à chaque fois, que ce soit entouré d'une horde de zombies affamés ou d'une bande de malfrats armés, pour permettre à l'élue de son cœur ou à ses enfants de fuir et de vivre... à chaque foi, il faisait le même choix. Il se grillait une clope, serrait les poings... quelquefois, il prenait la pose et balançait une bonne grosse punchline bien nanardesque, comme dans un manga... et il allait au feu le sourire aux lèvres. Il laissait la violence, l'une des pulsions de vie les plus primales de l'être humain, le submerger et le porter, une dernière danse avec la mort, un dernier éclat qui brûlait comme un soleil dans ses entrailles... avant que la nuit ne s'abatte, et qu'il parte, encore une fois, serein...
C'était généralement là qu'il se réveillait, en sueur et tremblant, mais presque fier de lui. Il ne chercherait pas à être utile au péril de sa vie. Mais pour des êtres chers, il était prêt à mettre sa vie en jeu.
Ou du moins, il priait de toutes ses forces pour en être capable le moment venu, et avoir assez de forces pour ne pas fondre en larmes et se rouler en boule à attendre la mort comme une proie sans défenses.
*Ma foi... Il faut bien mourir un jour, non ? Alors si ça doit arriver plus tôt que prévu, autant que ce soit éclatant... *
... moi-même j'ai souvent bien du mal avec ça."
La reprise soudaine du professeur Nakor le ramena brutalement au présent. Fiouuuuuu il était parti loin, sur ce coup là ! Mais malgré son errance psychique, il avait traité et assimilé le discours de l'ancien, en parallèle, sans en perdre une miette (bon d'accord, mais juste une alors). Il ricana d'aise, à nouveau. Lui aussi avait du mal à lâcher prise et à faire confiance aux autres, en particulier lorsqu'il y avait de gros enjeux. Ce n'est jamais facile, pour personne. Mais ça s'apprend.
Et puisqu'on parle d'apprentissage...
Le vieux diable en venait au vif du sujet. Il lui avait concocté un petit entraînement sur mesure, bien calibré pour que son pouvoir se retourne contre lui si jamais il faisait la moindre erreur... et il la ferai, c'était prévisible. Et d'ajouter son rire de prince des ténèbres pour renforcer l'effet de sentence imminente ! Ouh le sale petit sadique !
"Quand souhaitez-vous commencer?"
Cette fois, c'était parti. Tony éclata d'un grand rire tonitruant et se leva. Il fit craquer sa nuque raide, fit rouler ses épaules nouées, et enleva son t-shirt : sous ses habits, il avait enfilé sa combinaison.
« Je suis toujours prêt pour taper le bœuf, professeur ! »
Il sortit ses lunettes de sa poche arrière, et s'en ceint le front. Il souriait de toutes ses dents. Le petit rire sadique du Métal-gicien l'avait piqué au vif, et le feu du défi brûlait maintenant dans ses yeux. Il trépignait comme un gamin qui attend la récré.
« Je vous suis... Que les choses sérieuses commencent ! »