Forum de Jeux de Rôle Futuriste - Inspiré des Mutants de Marvel (X-Men)
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La lettre de June à son attention est restée sur le bureau de la mutante pendant une semaine avant qu'elle ne se décide à la lire, au matin du 7 octobre. Étrangement à cet instant, toutes les fenêtres de l'aile ouest de l'Institut ont volé en éclat, tandis qu'une Cerbère à la froideur aussi réputée que son caractère mordant, s'effondrait sur le sol de sa chambre, plongée dans une profonde détresse... Il faudra presque un mois à Samarah pour combattre son chagrin et trouver le courage de lui répondre...
Lettre déposée à l'attention de June à son appartement le 4 novembre 2051
Citation :
28 octobre 2051, Londres
June,
J’ai finalement lu ta lettre. Je l’avoue, je n’ai pas eu la force ni l’envie de le faire plus tôt. Je t’en veux tellement. J’ai passé des jours à la regarder sans l’ouvrir. J’ai même failli la jeter. Mais je n’ai pas pu. Je crois que tu comprendras si je t’annonce que même aujourd’hui, je ne sais absolument pas quoi te dire. Je t’ai sentie troublée lors de tes visites à l’Institut durant l’été mais j’étais tellement en colère… je n’ai pas cherché à savoir pourquoi. Je suppose que je dois te féliciter. Il me semble que c’est ce que l’on fait dans pareilles circonstances. Je devine sans mal que c’est à cause de moi si tu n’as pas pu me le dire plus tôt… Je ne voulais pas te voir, j’ai donc tout fait pour t’éviter. Tu m’as tellement déçue, June. Je sais que je ne contrôle pas toujours mes réactions mais tu aurais du me faire confiance. Tu aurais du me parler de cette relation… Même en sachant que je ne l’approuverais pas. Tu sais très bien ce que je pense de lui. Je ne lui fais pas confiance. Ca me fait si mal de te voir avec lui. Il me faudra du temps, June. Beaucoup de temps. Je ne te promets pas de l’accepter ni de te pardonner car aujourd’hui, cela me parait impossible. Tout au plus, puis-je te promettre d’essayer, mais c’est bien là tout ce que je peux faire pour l’instant. Ne m’en demande pas davantage car c’est au dessus de mes forces.
Je vais être honnête avec toi, j’aurais vraiment préféré que toute cette histoire ne soit qu’un coup de tête, sans lendemain comme il t’en prend souvent. Je devrais être contente pour toi… mais je n’y arrive pas. Etre mère… c’est quelque chose que je ne connaîtrai jamais, June. Je suis donc bien incapable de te conseiller. Je conçois l’idée que cela te terrorise mais baisser les bras ne te ressemble pas. Tu as toujours assumé tes choix. Celui-ci sera sans doute le plus important de ta vie cependant, je suis sûre que tu y arriveras. Je me souviens de nos promesses, oui… On dirait que tu l’as enfin trouvé ta famille. Tu n’auras bientôt plus besoin de moi… Mais quel prix payeras-tu pour ça ? Te rends tu compte de ta situation ? As-tu seulement conscience de ce que cela signifie ? En tout cas, je l’espère sincèrement pour toi, sinon tu es encore plus irresponsable que ce que je ne le pensais, Judith Appleby !
Comme si te soumettre en permanence au danger pour la Lib’Corp ne te suffisait pas… Tu dis accepter de mourir ? Bon sang, June ! Arrête de dire des conneries ! Tu es enceinte ! Tu portes l’enfant de Kenjiss ! Tu peux être certaine que la BCGCDA te prendra aussi pour cible désormais. J’espère que ton état aura au moins le mérite de te ramener les pieds sur terre et t’évitera de faire n’importe quoi. Tu en as déjà assez fait comme ça. Contente toi de rester en vie désormais ! Tu parles de ma propre sécurité mais ton inquiétude à ce sujet me fait doucement sourire. J’ai les moyens de me défendre, ce qui n’est pas ton cas. Je suis surprise que tu aies découvert ma surveillance, mais c’est sans doute mieux vu la situation. De toute façon, il semblerait que tu aies un nouvel ange gardien à présent. Et pour autant que je ne lui accorde aucun crédit, j’espère qu’il pourra au moins tempérer ton esprit contestataire si je ne peux plus le faire !
J’arrive au bout de cette lettre, mais il me reste encore une chose à te dire. J’aurais peut-être du le faire bien avant, mais le moment semble venu. Si je ne t’ai jamais raconté les détails de ce qu’il s’est passé à Boston, c’est parce que j’ai eu peur. Peur de te perdre. Il s’est passé des choses horribles ce soir-là. J’ai fait des choses horribles, June. Et malgré tout ce que tu pourras en entendre, tu ne pourras jamais t’imaginer ce que les mutants qui ont perdu les pédales ce soir là, ont ressenti. Je ne fais pas exception à cette règle. Des gens sont morts à cause de moi. Des innocents. Je les ai tués sans aucune raison et ça, je le regretterai toute ma vie. Il ne se passe pas un jour sans que le poids des remords ne vienne hanter ma conscience. Boston a fait de moi une meurtrière.
On nous a assuré que ce n’était pas de notre faute, que nous n’étions pas nous-même. Que nous étions sous l’emprise du Comte… Mais en vérité le contrôle qu’il exerçait sur nous n’a fait que réveiller la partie obscure de mes capacités. Celle que je bride en permanence. Celle que je crains car j’ignore aujourd’hui ses limites. Tu as raison lorsque tu parles de ma colère, à l’image de mon pouvoir, elle est tout aussi destructrice lorsque je ne la contrôle plus. Tu le sais aussi bien que moi après ce qu’il s’est passé dans cette école quand nous étions jeunes. Je n’avais que 13 ans, un pouvoir immature et déjà, vois le carnage et les victimes qu’il a fait. Imagine ce que je pourrais être capable de faire aujourd’hui… Il y a de quoi en attraper des vertiges. Je n’ose même pas y penser ! Comprends-tu enfin quand je te dis que ma mutation est une malédiction ? Une porte grande ouverte vers une folie que je sais aujourd’hui inévitable ?
Si je t’ai évité ces derniers mois, c’est en partie pour cela. Tu m’as terriblement blessée, June, à un point que tu n’imagineras sans doute jamais. Je me suis sentie trahie et la colère a prit le dessus sur la raison. J’ai eu peur de perdre le contrôle et de te faire du mal malgré moi. Or, je m’en voudrais de te blesser même après ce que tu m’as fait. C’est pour cette raison que j’ai préféré m’éloigner et mettre de la distance entre nous. Et pour le moment, je préfère conserver cette distance… Je suis désolée.
PS : je suis un peu en retard mais je n’ai pas oublié… bon anniversaire, Judy