09 août 51

Le père avait exigé sa venue au premier week end août.

Voilà un peu plus de deux mois qu’ils ne s’étaient pas revus. Juste le temps pour sa société de perdre quelques points à la bource. (et d’en regagner le double en jouant sur la peur généralisée) Pour Dany d’aller faire un tour chez sa sœur. Les magazines lui avait donné un bref aperçu de ce qui s’était passé au dessus de l’atlantique. Toute lancée dans son projet de maternité elle n’avait pas réellement regardé son cadet. Car s’il y a bien une chose que chaque Gray partageait s’était l’égocentrisme. Tant pis de toute manière cette relation était vouée à l’échec.
Il en avait aussi profité pour commencer à développer son réseau canadien. Maintenant que son interview avait propulsé son image de mutant affirmé, il était bien plus simple d’entrer dans le milieu mutant. Quelques phrases frappantes et quelques chèques lui assuraient progressivement un relai de communication efficace. Ce qu’il avait créé dans son adolescence à Londres était maintenant renforcé par l’expérience sur le nouveau continent. Les jeunes mutants indépendants et fougueux venaient volontiers écouter ses aventures et sourire à ses récits. Le discours de Kenjiss n’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd sachez-le.

Le vol de fin d’après midi l’avait laissé en pleine terre d’enfance. Il avait enjambé la moto et filé au cœur de la british cité. Il n’irait que le lendemain retrouvé la propriété familiale. Avant il voulait profiter de ces retrouvailles londoniennes. C’était la première fois depuis des mois qu’il revenait dans son pays. Il y avait tant de monde à saluer qu’un ministre se serait crus chanceux. Il y avait en particulier la jolie Tania qui lui trouvait encore plus de(ux) charme depuis qu’elle l’avait vu sur les écrans.

Ses activités à la Confrérie l’avaient pour ainsi dire coupé de sa première vie. Et c’est avec l’ivresse du manque qu’il filait sur les routes à la vitesse du danger public. Sa plaque était depuis longtemps connue des services de police, son nom aussi. On ne l’embêtait plus avec les lois depuis que madame Gray donnait annuellement des sommes astronomiques au maire de la ville. D’ailleurs sa « charité » n’en finissait pas de charmer la bonne société anglaise. Les frasques du fils rendaient les gens étonnamment désolée pour une femme si pleine de valeur.

Vers deux heures (du matin), Euterpe la belle était garée à grand bruit, juste en face du  Madigan's. Sa belle gueule, d’ange bad boy mutant crachait le dernier mégot mourant. Il avait déjà dans le sang de quoi déclencher le coma d’un bon buveur. Seulement Daniel était aussi un mutant en pleine évolution ce qui avait en soit quelques avantages. La salle était déjà bien pleine. Le brouhaha était vivant et bonne enfant. La musique d’une autre île, la cousine, créait l’atmosphère. Et lui quittait déjà sa blouse noire que l’été rendait inconfortable.
Les cheveux en arrière, une barbe de quatre jours, un marcel noir, et les clés de sa bécane à la main il n’avait plus rien du fils de riche qu’il était. Il s’accouda au bar avec la souplesse de l’habitude et alpaga le barman. En jetant un coup d’œil distrait au place voisine il vit tomba sur l’ours blond à sa droite. Un nouveau ? Il lui fallu une seconde pour se décider.  Et comme de bien entendu sa voix s’adapta à son interlocuteur.

-« Salut, moi c’est Dan’. »

Depuis sa plus rude enfance, Lennie avait l'habitude de faire des virées nocturnes, et il ne comptait pas en changer. Chaque soir de l'année, il improvisait une nouvelle visite, seul ou accompagné, pour boire un coup, visiter les lieux ou écouter de la musique, son motif changeait journellement.
Cependant, depuis la mort de son chef, Ronald Osborn, il préférait voyager seul. Conscient de l'ampleur qu'avaient pris ses combats incessants, Lennie considérait qu’il devait faire une trêve.

C’est pourquoi ce soir, et depuis plusieurs semaines, il visitait les bars alentours pour prendre une bière et réfléchir, en observant les lieux de son passé. Cette nuit, c’était le « Madigan’s », il s’y était garé vers minuit et lisait The White line Fever de Lemmy Kilmister depuis deux bonnes heures, une pinte de Guinness à la main.

L’ambiance était plutôt calme à son goût, lui permettant de canaliser son agressivité constante, se laissant guider par les lettres et les notes naviguant dans son verre. Il jetait tout de même de vifs coups d’œil à ses protagonistes de temps à autres, de peur qu’un pauvre soulographe ne repeigne intégralement sa barbe qui surplombait son blouson de cuir et son t-shirt du groupe Saxon.
Hélas, Lennie lisait vite, et le temps était long. L’ennui commençait à le gagner et la musique trop calme à ses oreilles ne parvenait pas à remplacer le livre qu’il venait de terminer.

Il constata avec effroi que son paquet de cigarettes était vide, il était dans l’obligation de quitter l’endroit ou l’ennui aurait raison de lui, ce qu’il haïssait par-dessus tout. Son manque de patience lui avait toujours joué des tours et à nouveau, une angoisse croissait en lui sous forme de soupirs.
Il vida promptement sa bière, posa violemment la choppe sur le comptoir, se releva, et tomba nez à nez avec un inconnu qui lui adressait la parole :

« Salut, moi c’est Dan »

Lennie le dévisagea intensément, comme il en avait l’habitude, d’un regard fixe et pénétrant. Son voisin débraillé lui semblait amical, son humeur temporairement pacifiste lui permit une approche sympathique, il s’exclama :

« Quoi ? Dan ? Comme dans Jack Daniels ? »

Il frappa le comptoir de son poing massif et commanda deux bouteilles de Jack Daniels au barman pour lui et « son pote Dan ».

« Mec, lança-t-il à Daniel, je viens de finir ce bouquin génial et du coup je me fais chier à mort. Ca t’ennuie de me dire ce que tu sais de cet endroit ? »

Daniel avait jeté un coup d’œil à l’horloge murale. Le déjeuner était à 13 heures tapante. Autant dire qu’il pouvait se permettre encore cinq bonnes heures de débauche alcoolisée. Le dicton, qui prêtait à la jeunesse dorée l’absence de limite, n’était pas totalement infondé. Quoi que ce jeune et fringuant mutant en avait bien trop prit son parti. En réalité la boisson amenait la possibilité d’une confession. Les secrets étaient la meilleure matière pour avoir un pouvoir sur l’autre.

Assit sur un haut tabouret il supporta la force du regard bleu de l’inconnu. Le motard avait été stoppé dans sa fuite nocturne. Dan’ n’était pas le genre de gars qu’on intimide facilement. Remercions en cela des parents de glace, dont les regards meurtriers, avaient préparé à la résistance. C’est aussi que ce jeune anglais n’acceptait aucune domination quel qu’elle soit.
Ses deux iris noirs ne le quittaient, pas brillants même instinctivement d’un défi provoquant. On ne change pas. Surtout lorsque l’on s’appelle Gray.

La référence qui suivit tira ce fameux sourire en coin aux lèvres du jeune confrériste. Il était avec un semblant de connaisseur. Mère providence l’avait peut être mit dans ses bonnes grâces. Sa main glissait vers sa poche pour attraper une nouvelle cigarette. Il lança le paquet avec sa négligence coutumière sur le bar. L’occasion d’apercevoir une montre au bracelet en or de qualité. Et une bague de facture simple à la symbolique puissante : La maison Gray.

-« C’est peu ça. Vas y prend en une. Ca se mari bien. »

Les deux bouteilles carrées furent vivement déposées par une main musclée. Tout le service était toujours bon ici. C’était la politique de sauvegarde de la maison. Encore heureux que les serveurs est cette gueule d’aventurier urbain. Dany aimait la hig tech mais il aimait encore plus l’authentique. La veste posée sur le genou et la première taffe tirée. Il ne manquait pas grand-chose pour être de retour dans les années 40.

Dany regarda le titre du dit ouvrage… Motorhead, il faisait donc parti de ces motards à culture. De mieux en mieux. Ce phénomène avait quitté la terre en 2022. Triste année pour l’Histoire du rock. Ado il avait eu sa période de révolté à la batterie. Les annales étaient marquées par cette icône. Ça faisait un bail d’ailleurs qu’il ne s’était plus plongé dans cet univers.

Bref. Il lui posait une question. Qu’est-ce qu’il savait de ce pub ? Une gorgée ambré lui donnerait peut être l’inspiration.

-« Il me semble bien que c’est l’un des plus vieux de la ville. Il faudrait vérifier mais je parierais sur les années 1960. Il est reconnu pour ces groupes de qualité. C’est l’Irlande à portée de chope tu vois. »

Dany le regarda une seconde. Avec la suite il allait apprendre des choses intéressantes. Dany opportuniste jusqu'à la mort. L'occasion se présentait trop bien pour y couper. En regardant distraitement devant lui et en prenant un ton tranquille il lança la première bombe.

-« Ce qui plait vraiment c’est que le patron ce fou des politiques. Ici que tu sois mutant non, on s’en moque. L’un des derniers lieux de neutralité de cette vieille cité. Faut en profiter tu- ne crois pas ? »

Ne parvenant jamais à percevoir l'impact qu'avait son regard sur les gens, Lennie déduisit du sourire de Dan qu'il n'avait pas été trop provocateur, une chance rare. Sa méfiance permanente s'accentua tout de même quand il le vit porter sa main à la poche, qu'allait-il sortir ? Une arme ? Un insigne de policier ?
Quel étrange soulagement ressentit-il en voyant le paquet de cigarettes tomber sur le comptoir. Cependant, comme il se concentrait toujours sur les moindres petits détails de chacune des images qui étreignait ses yeux, il avait aperçu une chevalière gravée d'initiales, que seuls les gens haut placés pouvaient se permettre d'arborer. La montre dorée de son protagoniste vint d'ailleurs affirmer son hypothèse : les apparences ne trompaient jamais Lennie.

"C'est peu ça, vas-y, prends-en une, ça se marie bien", lui conseilla Daniel

Cette réplique lui arracha un rire furtif et rauque : cet axiome il le connaissait depuis dix ans au moins et c'est avec un franc et rare sourire qu'il put une fois de plus le vérifier.
Après une forte inspiration enroulée et une longue gorgée ambrée, il se mit à l'écoute de son congénère. A son regard, il semblait connaître l'auteur du livre décédé cinq ans plus tôt. Tragique évènement pour celui qu'on nommait "l'immortel".

" Il me semble bien que c’est l’un des plus vieux de la ville, expliqua Daniel. Il faudrait vérifier mais je parierais sur les années 1960. Il est reconnu pour ses groupes de qualité. C’est l’Irlande à portée de chope tu vois"

Il s'arrêta dans ses propos, perplexe, Lennie attendait patiemment qu'il achève son soliloque :

« Ce qui plait vraiment, reprit Daniel, c’est que le patron se fout des politiques. Ici que tu sois mutant non, on s’en moque. L’un des derniers lieux de neutralité de cette vieille cité. Faut en profiter tu ne crois pas ? »

"L'Irlande à portée de chope ? répondit-il, c'est sûrement pour ça qu'ils ont des si bonnes Guiness. Mais attends... 1960 ? T'es en train de me dire que ce truc est né en même temps que le Rock ? Ca veut surement dire que tous les grands comme Deep purple, Led Zep ou même Iron Maiden y sont passés, un bon bar finalement, j'aurais dû y rentrer plus tôt. Et puis cette histoire de neutralité c'est plutôt cool, j'en ai marre que des connards viennent me faire chier parce qu'un blanc-bec a été leur rapporter que j'étais mutant, à chaque fois je suis obligé de leur apprendre la tolérance à ces petits crétins. C'est clair qu'y faut en profiter, comme tu dis. Et merci pour la clope au fait."

Il n’avait put manquer le mouvement inquiet. Ce loubard craignait donc les autorités. Restait à savoir les raisons. Trafique ? Il répondait un peu plus aux critères de son réseau. Ce petit verre allait peut être lui être utile. Euterpe attendrait bien un peu à côté de diverses copines quelques mètres plus loin.

Le court rire de son interlocuteur réussi à installé un climat encore plus clément à leur places. A la vérité notre jeune milliardaire n’avait pas pour habitude d’être charmant gratuitement. Tout acte un tant soit peu aimable était guidé par la stratégie. Cette stratégie qui permettait à sa famille de vivre dans la soie depuis presque trois générations. Nonobstant Claire dans son rôle d’héritière révoltée et indépendante.

Ce gars ne lui avait pas encore donné son nom. Il ne l’avait pas demandé. Ce genre d’information venait d’ordinaire incérer dans les conversations. Puisque le tutoiement était déjà de mise ça ne devrait pas être très compliqué. Sa réplique ne tarda pas à provoquer une réaction intéressante. Bien… bien, ils étaient du même camp, apriori. Une recrue potentielle ? L’idée ne l’effleura qu’une seconde.

-« Ils ont eu des têtes d’affiches. Tu devrais aller jeter un coup d’œil à leur mur au fond. Une signature pour chaque passage. Ca en fait presque un musé si on y réfléchi. Sur que tu as manqué quelques trucs. Tu étais sur les routes je pari !
Les mutants sont les juifs du XXI faut bien nous y faire. Tu es dans quoi toi dis moi ?

Il se pencha avec un air de conspirateur avéré et murmura avec calme.
J’espère pour toi que le Cercle n’a pas repéré tes leçons. Ils sont dangereux dans le milieu.

Puis en reprenant sa chope il lui fit un clin d’œil amusé et répondit vivement.
Mais de rien. Je suis d’humeur généreuse ce soir. Tu fais bien d’en profiter… bon c’est quoi ton patronyme l’ami ? »

Un serveur passa discrètement devant eux et déposa des hors-d’œuvre sur le bois. Sans un mot il désigna le grand chef à l’autre bout de la salle. Un cadeau de la maison. Etait-ce pour le riche gamin ou pour le justicier bourru ? Surement un peu des deux. Une bonne initiative parce que son estomac commençait justement à protester. Rien de mieux qu’un ventre plein pour profiter du reste.

-« C’est laquelle ta moto ? »

Question facile. Il avait bien le droit il était tard. Et puis il aimait bien ces machines là. L’un de ses côtés faux jeune de banlieue auquel il s’était attaché avec les années. Un costaud comme son voisin devait bien en savoir un peu sur ces merveilles. Tête en arrière il croquait une première olive avec cet air détendu de l’esprit libre.

- Ils ont eu des têtes d’affiches. Tu devrais aller jeter un coup d’œil à leur mur au fond. Une signature pour chaque passage. Ca en fait presque un musée si on y réfléchi. Sur que tu as manqué quelques trucs. Tu étais sur les routes je parie !

En entendant ces mots, Lennie observa ledit mur en essayent de déchiffrer quelques inscriptions qui eussent pu lui être familières, mais il fixa à nouveau son interlocuteur quand il prononça ces paroles :

"Les mutants sont les juifs du XXI faut bien nous y faire. Tu es dans quoi toi dis moi ? "

Lennie fut pris d'une mimique de désarroi en répondant à Daniel :

- Ecoute-moi bien mon pote, je suis pas dans une association pro-mutante ou révisionniste philanthrope, je suis un Iron Fist et ça me va très bien, et jamais on choisira nos membres en fonction de leur nature, et je défendrai tous ceux de mon groupe qui seront menacés par une quelconque institution.

Daniel se pencha vers lui et lui dit dans un regard austère qu'il ne connaissait que trop bien :

- J’espère pour toi que le Cercle n’a pas repéré tes leçons. Ils sont dangereux dans le milieu.

Il saisit à nouveau sa chope en lui adressant un vif clin d'oeil avant de reprendre :

- Mais de rien. Je suis d’humeur généreuse ce soir. Tu fais bien d’en profiter… bon c’est quoi ton patronyme l’ami ?

-Evidemment qu'ils nous ont repérés ces enfoirés ! rétorqua Lennie, le nombre de fois qu'ils nous ont envoyé des connards pour essayer de nous neutraliser... on a eu des pertes, ils ont même buté mon chef Ron Osborn, mais au moins on a le mérite de jamais s'être laissés faire ! Les Iron Fists se défendront toujours mon pote, on est pas du genre à subir en silence.

En réalité, Lennie ne savait pas exactement d'où venaient ses ennemis, mais ses hypothèses l'avaient mené à cette conclusion : le cercle en avait après lui. Il était fier cependant d'avoir des humains à ses côtés, démontrant parfaitement qu'il n'adhérait à aucun parti.

- Mais bon, comme tu me le demandes et que je t'aime bien, sache que mon blaze c'est Lennie, Lennie Harrys, et je suis heureux de te rencontrer mec.

Un serveur du bar déposa alors quelques "amuse-gueule" sur le comptoir en désignant une personne qui paraissait être le propriétaire. Délicate attention de sa part, Lennie le remercia d'un signe de tête avant de s'en baffrer.

- C'est laquelle ta moto ? Lui demanda Daniel

- Tu veux voir ma bécane ? C'est la noire là-bas, lui indiqua-t-il en pointant sa moto du doigt. Celle où il est inscrit "Holy Diver", comme la chanson de Dio, les paroles m'ont toujours fait marrer et elles s'attribuent bien à un deux roues justement. Mais toi tu te déplaces comment mon gars ? T'as bien une monture aussi, nan ?

Il frappa à nouveau le comptoir et avant même que Daniel ne pusse lui répondre, il s'exclama :

-Oh Barman ! Une Vodka pure ! Et que ça saute !

- « Parfaitement. Euterpe. Ma belle. Une petite merveille de la gamme. »
-« Et bien vu le patronyme. Je reconnais que c’est un beau clin d’œil. Moi c’est un peu plus scolaire. J’ai toujours voulu monter un groupe. »

Avoua Daniel en éclatant de rire.

- Euterpe... Euterpe... marmonna Lennie, c'est grec ce truc là non ? Moi c'était plus un hommage à Dio, mais Euterpe ça me dit rien. Enfin, comme t'as l'air d'en connaître un peu plus sur ma culture que moi sur la tienne tu vas facilement pouvoir me l'expliquer hein !

Il but sa Vodka d'un trait et la reposa brutalement sur le comptoir. Ce Daniel était de plus en plus sympathique, mais son comportement paraissait suspect. Il lui proposait des appuis, mais lui posait des questions sur les Iron Fist. Qui pouvait-il être ? Un type d'un autre gang ? Un membre d'un institut ou d'une corporation supérieure ? Ou bien juste un type sympa ? De toutes façons, si Lennie continuait à lui exhiber sa confiance, l'autre ferait tout pour s'en montrer digne, et ce serait beaucoup plus facile s'ils continuaient à partager leurs goûts.

- Mais alors mec ? Pourquoi t'as jamais eu l'occasion de monter un groupe ? C'est parce qu'il te manquait des membres ? Au pire tu peux toujours faire des chansons en solo, il y en a plein qui font ça, et tu engages des musiciens pour les concerts.

En lui parlant du sujet que Daniel avait amené, Lennie était sur que ça lui conviendrait, il valait mieux en faire un allié qu'un ennemi, car il paraissait évident qu'il s'agissait là d'un type pas commun, un de ses semblables peut-être, ou pire, un chasseur. En créant des liens avec lui, il était sûr d'écarter toute forme de danger, bien qu'étant conscient que ces théories pouvaient s'avérer périlleuses.