[Deux jours après la conférence de presse donnée par la confrérie, le 20 avril donc, à l'heure que tu veux ^^]

Une cinquantaine de personnes au total s'échangeaient articles de presse, remontrances et encouragements. Chacun piaillait de plus en plus fort pour se faire entendre dans l'immense open-space dédié au journal NYNW. Même le patron - niché au milieu de la pièce, au milieu de bureaux placés en cercle - ne pouvait échapper au remue ménage.

Le NYNW (ou New York News Week) était un petit hebdomadaire de banlieue. Le patron avait monté sa boite il y a maintenant 15 ans et rencontrait un franc succès localement. En effet, ses journalistes étaient priés de ne se consacrer qu'aux faits et évènements ayant eu lieu dans New York, voire même juste dans les quartiers alentours ! C'était là, la clé de NYNW, aussi bizarre que cela pouvait paraitre. D'après Mister Johnsson, le patron, les gens ne cherchaient pas un journal international, retraçant les mêmes choses qu'à la télévision ou sur tous les médias de masse ... Les gens cherchaient à être différents, et, de ce fait, à parler de choses différentes de ce que l'on trouve partout ... Et c'est pourquoi NYNW avait été créé. Il savait répondre aux réelles attentes de ses lecteur. En vérité, un article retraçant un évènement extrêmement important avait été publié un jour dans NYNW ... Après des semaines de combat acharné, NYNW a réussi à récupérer in extremis plus de 60% de lecteurs mécontents (75% d'entre eux étaient allés voir ailleurs). Depuis, Mr.Johnsson persiste à rester sur sa politique locale, coûte que coûte.

McKenzie ! Je veux ton article sur le vieux Gildas sur la table .. MAINTENANT ! Plus vite que ça !

Stenberg ! Je veux voir Stenberg !

Où sont les photos de la dernière exposition ??! Ramenez les moi bande d'incompétents !

La voix qui braille, plus puissante que les autres, c'est celle de Johnsson. On le voit de très loin d'ailleurs, au milieu de cette minuscule fourmilière humaine, parce que le gaillard fait près d'un mètre 95, pour une bonne carrure. Une sorte de géant pas très amical chez les journalistes fouineurs. Néanmoins, ce n'est pas de la peur qu'il génère ... Plutôt le côté paternel, vous voyez ?

"Bienvenue au NYNW Virginie Parish." Etait-il presque écrit sur son front.

La jeune fille assise devant son bureau depuis quelques minutes entreprit de mettre de l’ordre. Elle avait toujours eut du mal a ordonner sa penser lorsque tout n’était qu’un champ de papier. Elle faisait rouler son fauteuil avec une certaine agilité. Basculant ainsi entre les différents espaces et la poubelle.

Alors qu’elle cochait négligemment une croix sur son calendrier une ombre se dessina sur sa table. Elle leva les yeux avec sa prudence habituelle. Un sourire poli se dessina à sa bouche alors qu’elle observait l’air supérieur de Mister Mors. Elle ne connaissait pas vraiment cet homme. Mais il l’intimidait avec ses vêtements distingués et sa stature d’aristocrate. Cela dit pour être clair, tout le monde l'intimidait.

Le boss t'envoie voir ce type, il y a tout là dedans.

Virginie eut à peine le temps de réceptionner le tas de feuilles que l’homme était parti. Elle soupira.

-"Merci."

Avec la force de l’habitude la poussa à rapidement se concentrer sur autre chose. Avec méthode elle présenta les documents devant elle. Elle reconnu là toute la rumeur qui circulait dans les locos sur ce témoin dérangé. Le complot.

Mr. Smith

Seul autre indice une adresse. Sans besoin d’autre piste la jeune fille la recopia dans son propre petit carnet. Puis elle prit une posthite qu’elle colla dans sur l’écran de son ordinateur. On pouvait y lire d’une écriture pleine d’arabesques : Partit à la chasse au Smith, revient dans deux trois heures.

Voila. Avec un petit sourire Virginie attrapa son gilet et son sac à main et traversa la salle de ses petits sauts de cabris. Enfin sur le terrain. Un instant elle ralentit en pensant qu’elle devrait rencontrer un pur inconnu…

Elle aurait tout le trajet pour s’y préparer. Sur le trottoir d’en face la jeune fille retrouva sa petite voiture. Sans réfléchir elle trouva sa clef entra dans le véhicule et mit le contacte. En route. A cette heure si il y aurait probablement quelques bouchons. Tout le monde allait travailler.

Direction Manhattan. Si elle se souvenait bien il y avait un chemin détourné pour aller plus vite. Pour se concentrer elle alluma la radio. Station classique, un requiem. Ses doigts trouvèrent le rythme. Pendant que son esprit tentait de prévoir la suite. Elle espérait que cet indique, devait elle l’appeler comme ça ?, elle espérait qu’il ne serait pas dangereux.



On entendit le bruit de son vieux moteur qui souffle de soulagement. Elle avait trouvé une place. Avant de descendre elle relut une dernière fois. C’était bon. Comment faire maintenant ? Aller sonner ? Virginie inspira à fond. Elle pouvait le… enfin surement.

D’un pas hésita elle avança jusqu’à la demeure. Il n’y avait pas de bruit de la ou elle se trouvait. Est-ce que cet homme était à son travail ? Elle lui laisserait un petit mot. Devant la porte elle s’arrêta net. Tout allait bien se passer, n’est ce pas ?

Ses bracelets accompagnèrent son poignet d’une petite musique rassurante. Elle frappa. Une foi.

Virginie arriva finalement dans ce petit quartier résidentiel. Des blocs d'immeubles identiques de taille moyenne s'alignaient le long de la route et des parkings, mêlant leur gris brut à celui de la ville. Toutefois, quelques parcs verdoyants étaient disséminés ici et là, laissant aux résidents le plaisir de profiter d'un peu de verdure en bas de chez eux.

L'adresse qui avait été donné à la pigiste en herbe était celle d'un de ces immeubles, arrivée au niveau du hall, elle sonna à la porte, qui était verrouillée par un digicode, et ce afin d'assurer la tranquillité des habitants. Malgré tout, elle eut beau attendre, personne ne vint l'accueillir ni même répondre à l'interphone. Visiblement ce Mr Smith n'était pas là.

Alors, après dix bonnes minutes d'attente sur le perron, quelqu'un rejoignit Virginie ... Elle ne venait absolument pas du hall, mais du parc qui côtoyait le bas de l'immeuble. Armé d'un balai et d'un bleu de travail sali et usé, il s'approcha de la journaliste, craintif mais sûr de lui.

Vous ê-êtes là-à pour Monsieur-sieur Smi-smith ?

A l'évidence, cet homme, âgé d'une trentaine d'année, bégayait. On pouvait noter une forte difficulté à prononcer le son "ê" et, armé de son courage, il bomba le torse pour se donner une certaine importance.

Ve-veuillez-ez m-me suivre s'il vous plait-plait.

D'un geste de la main (ou, plus particulièrement du balai), il invita Virginie à le suivre. Quand se fut bien le cas, il se dirigea d'un pas rapide vers le parc d'où il venait, emprunta plusieurs petits chemins de terre, changeant souvent de direction lorsque des carrefours se présentaient à eux. Puis, quand ils arrivèrent au niveau d'un banc public dont l'un des pieds avait été remplacé par des parpaings il se tourna vers la journaliste, adoptant l'air de celui qui venait d'accomplir une quête de très haute importance.

Je d-dois vo-vous laisser ici-ci, a di-dit monsieur Smi-smith. La sui-suite se tr-trouve dans dans le pa-par... la bri-brique !

Sur cette solennelle indication, il s'en alla sans un mot de plus, laissant seule Virginie. Dans ce fameux parpaings - il fallait quand même soulever le banc pour pouvoir regarder à l'intérieur - avait été glissé une feuille de papier. Une écriture manuscrite à l'encre bleue dévoilait le nouveau rendez-vous.

11h00. Place du Théâtre Sainte-Catherine, Broadway

[HRP - Dernier post pour moi avant mon absence Je te laisse le soin de décrire la façade du théâtre ? Si ça te tente, imagine le en pleine période d'affluence - HRP]

La jeune fille fit les cent pas pendant quelques minutes, en regardant fréquemment la porte immobile. Rien. Elle chercha son calepin dans son sac. Mais des bruits de pas l’interrompirent. Elle leva les yeux pour voir un homme d’entretient arriver des jardins. Il venait vers elle. Virginie se redressa et sourit timidement à l’inconnu. Peut être pourrait il la renseigner, si elle ne le retardait pas bien sur.

Vous ê-êtes là-à pour Monsieur-sieur Smi-smith ?

La jeune mutante le regarda les yeux ronds de surprise. Comment savait-il ? Pourquoi ? cela l’inquiéta plus qu’autre chose. Prudente elle répondit doucement.

-« Oui c’est cela. Comment… comment le savez vous ? »

Ve-veuillez-ez m-me suivre s'il vous plait-plait.

Il partait déjà dans une direction. Virginie jeta un dernier coup d’œil à la porte. La même. Et bien ! Quand il faut faire confiance… elle le suivit de quelques pas en arrière. Au moindre souci elle décamperait en moins de deux.

Les façades résidentielles laissèrent bientôt la place au parc. A beaucoup trop de sentiers pour que la blonde mutante puisse retenir le chemin. Elle essayait de trouver des petits repères. Difficile. Et maintenant ils retrouvaient la ville. Mais ou l’emmenait-il ainsi ?

L’homme ou plutôt le guide s’arrêta juste devant un banc. Virginie le regarda indécise. Voulait il faire une pause ? Ou…

Je d-dois vo-vous laisser ici-ci, a di-dit monsieur Smi-smith. La sui-suite se tr-trouve dans dans le pa-par... la bri-brique !

-« D’accords… alors heu… merci monsieur. »

Il partait déjà. Remarque cela lui évitait des conversations qu’elle ne saurait tenir. Une fois seule la jeune fille regarda encore le banc. Mal à l’aise ses yeux épiaient les alentours. On la laissait vraiment continuer toute seule comme ça ?

Elle s’agenouilla sur le béton et souleva la partie amovible. Dedans elle trouva un papier. Le gardant dans sa main Virginie s’asseye sur ce même banc. Et posa son sac à côté d’elle avant de croiser les jambes.

11h00. Place du Théâtre Sainte-Catherine, Broadway

Clair.

Elle retourna son poignet et regarda sa montre 9h47. Il fallait qu’elle se met en route.



Heureusement Virginie connaissait assez bien le coin. Pour avoir été plusieurs foi dans des soirées là bas. En voiture elle n’avait pas mit beaucoup de temps. Mais trouver une place lui en avait fait perdre pas mal. A cette heure la place était bondée.

Après quelques minutes à observer cette foule grouillante la jeune enquêteuse trouva enfin assez de niack pour affronter la masse. Pour vue que tout ceci vaille réellement le coup. Car en toute honnêteté affronter ça lui demandait un réel effort de volonter.

D'ailleurs elle perdit bientôt ses repéres. Eviter les corps qui s'approchaient réclamaient toute l'attention de ses sens en alertes. Il faudrait vraiment qu'elle fasse quelque chose pour se problème. Une journaliste ne devait pas avoir peur du monde !

Sans qu'elle sache comment Virginie perdit soudainement l'équilibre. Sans qu'elle ne puisse prévenir la chute elle vit le sol se rapprocher beaucoup trop vite d'elle. C'est là que deux mains inconnues la retenue par le buste pour la ramener dans une position debout.

Virginie n'aurait en rien souffre d'une chute mais la simple idée qu'un inconnu l'attrape de la sorte l'inquiéta plus que tout le reste. Si il se rendait compte que sa peau... Le plus vite possible elle retrouva son équilibre et s'éloigna d'un pas. Malgré elle ses traits trahissait sa peur.

Ses yeux fous épiaient l'homme telle une biche prise au piège.

-"... Merci... "

Elle ne se détendait pas pour autant. Ses mains se croisèrent contre son buste dans un geste inutile de protection. Ses cheveux étaient décoiffés et voletaient autour de son visage. Elle aussi passait pour une petite sauvageonne à son échelle. Mal à l'aise elle se força à sourire.

En réalité la jeune mutante ne pensait qu'à une chose... fuir. Cet homme souriait aussi silencieux. Avait il autant de talant qu'elle pour le dialogue. En reculant d'un pas elle ajouta en baissant les yeux.

-"Pardon de vous avoir bousculer, j'ai dut être emportée... bonne journée..."

Elle réalisa alors que son sac était à terre à sa droite, vivement elle se baissa pour le ramasser. Et sans sa précipitation sa carte toute neuve de journaliste glissa au sol. Gênée la blondinette récupéra le tout et chercha des yeux un espace par ou s'éloigner.

Elle avait enfin trouver une voie libre mais la voix de cet homme la retient sur place.

Ce n'est rien, mademoiselle. En revanche, puis-je vous demander de vous entretenir avec moi pendant un instant ? Ce ne sera pas long ...

Virginie ne bougea pas d'un pouce. "S'entretenir" pourquoi cet inconnu voulait il s'entretenir avec elle ? Sa raison lui disait bien que c'était dangereux. Qu'elle n'était qu'une enfant, certes un peu spéciale, mais sans grande capacité de défense. Le problème avec les humains, mutants ou non, c'est que la tête agissait rarement sans avoir écouté le cœur. Et la son jeune cœur faisait confiance à cet homme. Sans savoir pourquoi. C'était peut être ce quelque chose dans sa voix. Elle avait l'air vrai, paisible, sans malveillance....

Jamais la jeune mutante ne s'autorisait à obéir à de tel ressentit. Elle n'avait pas confiance en elle, et encore moins en son intuition. Car comment une adolescente pouvait connaître les intentions d'un homme. Pourtant elle ne fuyait pas encore. Elle observait cet autre essayant de décrypter son air. Mais que lui voulait il ?

C'est à propos de MR. Smith. L'homme qui a contacté votre journal.

Son cœur s'emballa en un quart de seconde. Impossible. Comment pouvait il être au courant de cela ? Seul trois personnes savaient ce qu'elle était venue faire ici, et qui elle attendait. Il n'était pas son contacte puisqu'il parlait de lui. Un tas de questions saturaient ses pensées en quelques secondes.

Sa voix trahissait sa surprise et son inquiétude quand elle osa parler. Elle fut moins assurée que ce qu'elle aurait voulut montrer. Sa peur était presque tangible. Et pourtant au fond, il avait l'air gentil.

-"Comment... Non. D'abord dite moi qui vous êtes... "

Cela dit, elle était peut être trouillarde mais pas tout à fait naïve. Ses yeux parcouraient la foule avec appréhension. Y avait il quelqu'un d'autre avec lui. Non. Elle n'avait pas assez d'importance pour accaparer plusieurs personnes. Qu'elle idiote. Elle avait suivit les instructions d'un homme invisible... sans savoir.

Ni tenant plus Virginie murmura doucement.

-"Vous ne me voulez pas de mal... n'est ce pas ?"

Encore une fois son intuition. Elle eut un sourire confus. Son petit corps se redressa dans une tentative de contenance. Et avant même qu'il ne le confirma la jeune enquêtrice acquiesça en silence.

-"D'accord je vous suis.

[HPR: Aucun problème Mister ! Je suis patiente !]

Il ne répondit à aucune de ses questions...
Évidement...
C'était toujours ainsi. Un silence de plomb pour ne rien laisser filtrer au hasard. Virginie avait rapidement assimilé cette part de secret. Elle retint donc tous ses doutes pour un temps. Il allait surement la mener au réponses. N'est ce pas ?

Le premier sentiment de la jeune fille fut le soulagement, s'éloigner de cette place débordante d'âmes eut les meilleurs effets. Elle observa leur trajet en essayant de prévoir l'itinéraire. Mais qui pouvait savoir excepté son guide. Devant le passage piéton elle lui jeta un coup d'œil inquisiteur. Que pouvait il savoir de tout ça ?

Surtout... est ce que ce jeu de piste allait durer encore longtemps ?

Ils s'arrêtèrent devant un bâtiment. Banal. Son imagination de grand reporteur en action fut quelque peu refroidit. Mais après tout c'était surement mieux comme ça. Elle savait par ou aller pour s'enfuir rapidement, si besoin.

aie une ouverture à reconnaissance... Elle aurait put le savoir. C'était la base de toute les construction des capitales. Eh bien.

Ils prient un ascenseur. La Jeune mutante dut prendre sur elle pour ne pas intervenir. Prendre les escaliers... elle aurait préféré. Sa confiance envers la technologie était assez minime. Et à vrai dire elle était légèrement claustrophobe. Et oui toutes les névroses pour une seule gamine.

Heureusement ce ne fut pas bien long. Elle sortit un peu plus vite que la norme et soupira en silence. C'était idiot dans un monde ou les ascenseurs étaient si présents. Encore une chose à faire changer.

A votre gauche, c'est la troisième porte en partant du fond du couloir. Entrez simplement, pas la peine de sonner.

Elle ne bougea pas pendant deux secondes attendant qu'il ouvre le chemin. Elle le regarda hésitent. Voyant son attitude elle comprit qu'il la laisserait là. Parfait, vraiment parfait... elle était encore une fois lâchée sans plus d'explication. Cela commençait à l'agacer un peu.

La jeune enquêtrice se redressa se résignant

-"Alors... merci c'est ça ?"

Elle eut un sourire timide puis elle avança dans le couloir. Lentement. Si le moindre indice... non elle ne craignait rien. Elle était là pour écouter quelqu'un. Lui donner la parole. Tout en se rassurant elle compta les portes. Elles étaient toutes semblables.

La Porte. Elle s'arrêta. La regarda. Ne pas frapper. Sa main blanche un peu tremblante abaissa la poignée. Surprise Virginie mit un moment pour s'adapter à la pénombre de l'entrée. Doucement la silhouette de l'appartement se dessina devant elle. Il y avait un peu de lumière.

Et là... quelqu'un. Que devait elle faire ? Avancer ? Plus les détails lui devaient plus Virginie doutait. Une femme. Elle ne s'était pas attendue à une femme...

Timide elle approcha sur la pointe des pieds. Peut être était ce mieux de s'annoncer. Sa voix fuette perça dans le silence.

-"Bonjour... je... un ... quelqu'un m'a dit de venir ici. Je suis... je travail pour le ... enfin je suis venue voir Mr Smith.

Elle sentait le sang monter à son visage tant la situation la metait mal à l'aise. Comment aborder le sujet ? Il ne fallait surement pas donner tout en même temps. Si cette femme n'était encore qu'un intermédiaire. Elle détestait ce sentiment d'impuissance. Le chef avait surment prévu tout ça... naive qu'elle était cette blondinette.

Asseyez-vous là je vous prie.

Virginie obtempéra en silence trop intimidée pour commentée. Elle ne voyait presque rien de la jeune femme si ce n'est une silhouette agréable à regarder et un visage à moitié caché. Pourquoi tant de mystère ? La jeune journaliste ne pourrait pas faire un papier valable si elle n'avait pas des preuves claires à avancer.

Curieuse elle la regardait avancer attendant qu'elle engage le dialogue.

C’est moi, MR. Smith.

-"Vous..."

Cette révélation sonna dans son esprit telle une explosion. Et sans savoir pourquoi elle ne douta pas une seconde que ce fut la vérité. Cela lui paraissait même évident maintenant. Ses yeux se remirent en mouvement et elle hocha la tête doucement. Elle comprenait.

Je suis Lindsay Winds, de mon vrai nom. Je suis désolée de vous avoir autant malmenée mais c’était necessaire.

Virginie eut un sourire désolé. Oui. Dans ce monde... Pourtant elle argumenta.

-"Nécessaire ? Madame, je, enfin nous sommes des ailiers... Elle s'arrêta la bouche entrouverte surprise.

Après le premier choc. Un sentiment de l'horreur pure devant ce double corps. La jeune mutante sentit son cœur ce serrer. Cette femme avait dut souffrir... tellement souffrir. A cette pensée l'admiration laissa place à tout le reste. La pitié non, le respect oui.

Veuillez m’excuser également pour ceci, mais il est necessaire que je vous le montre pour que vous ayez une raison de me croire.

La jeune fille la regarda un moment sans comprendre. Pourquoi aurait elle eut besoin d'une raison... pour croire. La plupart du temps elle sentait le mensonge, elle le sentait comme on pouvait sentir l'odeur d'un poison. Lynsday était juste claire. C'était la la seule preuve de son honnêteté pour l'apprentie.

Cependant, elle ne put s'empêcher de répondre en la regardant dans les yeux.

-"S'il vous plait... vous n'avez pas à vous excuser d'avoir subit la cruauté du monde."

Son audace la surprit. Mais après tout c'était là ce qu'elle ressentait. Si cette inconnue était capable de lui montrer ses blessures, alors elle pouvait bien lui montrer tout le respect que cela lui donnait.

La salle redevint pénombre. Le silence ne dura qu'un court instant. Juste le temps pour la jeune fille de comprendre à quel point ce qui était entrain d'arriver était important.... Avec un sourire elle remercia intérieurement son patron de lui avoir donné cette affaire.

Son contacte remit le contexte en place et Virginie l'écouta avec attention.

Au dernier mot pourtant elle cilla. Les mutants... pourquoi parler des mutants maintenant ? La jeune enquêtrice sentit les poiles de sa nuque s'iriser. Elle essaya de cacher son trouble. Dans ce noir elle n'avait peut être pas été trahit ?

Elle en doutait. Le regard de son interlocutrice ne trompait pas.

Vous savez, j’imagine mieux que personne, de quoi je parle, n’est-ce pas ?

Pourquoi mentir ? Elles étaient dans le même camps non ? Mais sa vie aussi aussi devait être protégée. Elle choisit donc la demie mesure. Avec un regard tout aussi sérieux elle répondit lentement.

-"J'ai eu l'occasion de rencontrer certains mutants oui... je sais que leur vie est loin d'être simple. "

C'était vraie puisqu'elle avait eut l'occasion de rencontrer l'un des pilier de la confrérie. Qu'en a avouer sa nature propre elle attendrait d'être sur. Suite à quelques battements de cœurs affolés elle essaya de reprendre les choses.

-"J'espéres que leur place évoluera... mais vous me parliez de l'armée ?"

Elle n'était pas dupe, cette femme savait quelque chose. Mais elle ne devait pas se laisser embarquer. C'était dangereux. Beaucoup trop dangereux. Ses mains se replièrent contre son buste en geste de protection. Elle n'était pas ici pour parler d'elle n'est ce pas ?

Tout à fait, je voulais vous parler de l'armée, donc. Tout le monde sait ce qu'il s'est produit le soir du 31 décembre 2030, n'est-ce pas ? L'histoire du chaos qui a eut lieu dans Boston et les nombreuses victimes de la folie des mutants. Tout le monde sait aussi que cela a donné lieu à la fabrication du vaccin qui a amené - selon certains scientifiques - à la multiplication accrue des mutants dans notre société. Notre gouvernement a pu, et ce par l'intermédiaire de l'armée, réguler le phénomène, ce qui a eut pour effet de réduire considérablement la présence des mutants aux Etats-unis.

Tout cela je ne dois pas vous l'apprendre je suppose, puisque vous êtes journaliste. Toujours est-il qu'il y a un élement à ne pas négliger dans toute cette affaire.

Lindsay décroisa les jambes, ajusta sa robe puis les recroisa. Son regard, insistant, laissait couler quelques secondes avant de reprendre. Sans doute était-ce pour que Virginie puisse bien cerner le sujet auquel elle faisait allusion.

Le nom du commanditaire du programme Genesis - c'est ainsi qu'à été appelé le vaccin dont je faisais allusion - est une organisation multinationale du nom du Cercle. En avez vous déjà entendu parler, miss Parish ?

Il était évident que la réponse était oui, nombreux étaient les spots tv, les documentaires, les reportages aussi divers que variés sur les actions humanitaires que menaient le Cercle à travers le monde, sur leurs opérations de négociations pour éviter des guerres également ... Autant d'élements qui rendait honneur au Cercle.

Malheuresement pour nos chers amis mutants, l'autre profil du Cercle n'est pas celui auquel on pourrait s'attendre ... Je ne vais vous donner qu'un seul nom, celui "d'Evolution Project". Le dernier programme de régulation mutante en date.

J'aimerais que vous fassiez quelques recherches dessus, vous-même, revenez ici quand vous aurez trouvé quelque chose ... Ou faites en part à l'association Lib'Corp, elle saura vous aider.

Dernière chose. Par mesure de sécurité pour vous, je vous conseille de contacter celui qu'on appelle le "Bumper", un mutant de New York. Son nom est Jimmy Gornt. Il est "clean", comme on dit dans le milieu et pourra surement vous proteger au mieux, contre monnaie.

Bon courage Virginie.

Lindsay déposa une enveloppe sur la table basse qui leur faisait face. A l'intérieur Virginie y trouvera les coordonnées personnelles de Gornt ainsi qu'une fiche récapitulative de tout ses passages au commissariat du coin. De plus, l'enveloppe contient largement de quoi subvenir à n'importe quel besoin matériel : 50 000$ en cash.

Alors que Virginie relevait la tête et lachait du regard l'enveloppe, Lindsay n'était déjà plus là. Comme si elle venait de disparaitre ... par magie.

[HRP - Je te laisse le soin de mener tes recherches comme tu le sens et de commencer par ce que tu veux. A partir de maintenant, je ne serais là que pour faire jouer les pnj dont tu pourrais avoir besoin (pour des infos, entre autre) ou pour t'indiquer ce que tu pourrais trouver ou non Bonne chance, il n'est pas dit que tu réussisses ! ^^ - HRP]

Bien qu’elle n’avait que quatre ans à l’époque, comme tout citoyen elle avait été éduquée, avec cet événement en toile de fond. Toute cette histoire elle la connaissait bien sur… le vaccin avait été l’une de ses premières questions lorsqu’elle avait découvert sa « nature ». Et Toute l’aura de monstruosité que le gouvernement entretenait autour d’eux l’avait bien entendu convaincue… qu’elle était mauvaise… puisque mutante.

Ceci en tous les cas jusqu’à ce qu’elle commence à travailler au journal. Jusqu’à ce qu’elle est accès aux sources. Et qu’elle voit tout ce que les journalistes s’évertuaient plus ou moins à dissimuler. C’était donc bien la suite qui l’intéressait. Elle revoyait déjà les comptes rendus qu’elle avait put lire. Les incohérences à propos de cette organisation.

En voyant le regard de la jeune femme elle sut que le sujet allait être abordé.

Le nom du commanditaire du programme Genesis - c'est ainsi qu'à été appelé le vaccin dont je faisais allusion - est une organisation multinationale du nom du Cercle. En avez vous déjà entendu parler, miss Parish ?

-« Le Cercle oui … »

C’était donc bien ça.

Malheureusement pour nos chers amis mutants, l'autre profil du Cercle n'est pas celui auquel on pourrait s'attendre ... Je ne vais vous donner qu'un seul nom, celui "d'Evolution Project". Le dernier programme de régulation mutante en date.

Elle fronça les sourcils. Depuis quelques mois elle essayait de se tenir au courant de savoir tout ce qui se tramait là bas. Mais ça… sa veille stratégique n'avait pas été assez poussée semble t-il. Elle n'était pas réelement surprise. Ses connaissances dans le domaine étaient encore fraiches.

Evolution Project ? Dés son retour au bureau elle entamerait la recherche.

La demande de Lynsay lui tira un petit sourire. Pensait elle vraiment qu’elle aurait autrement après avoir eut une telle info ? Elle était bien venue pour cela. Mettre de choses au clair. Montrer la vérité. Autant que possible en tout cas.

Lib'Corp… Elle ne savait rien de celle-ci non plus. Une autre recherche à sa liste. Son cerveau entrait déjà en action, sans le vouloir elle cherchait toutes les données qu’elle pouvait rallier aux mots clés de leur conversation.

C’est donc d’une voix un peu distante qu’elle acquiesça.

-« D’accord, oui. »

Bumper… lui aussi donc. Sans le dire elle était soulagée qu’on lui propose un allié avec tout ça. Elle n’était qu’une contre tout une structure. Tout aide lui serait plus que précieuse.

Bon courage Virginie.

Cet indic avait donc conscience de ce qu’elle lui demandait de faire… Elle hocha la tête en silence regardant déjà l’enveloppe sur la table. D’autres informations ? Vue l’épaisseur… Mais avant tout il fallait remercier cette femme…

Trop tard.

-« Evidement… »

La jeune fille se renfonça dans on fauteuil et regarda les raies de lumières qui tranchaient dans la pénombre. Elle venait de rencontrer une mutante révolutionnaire, elle en était persuader. Et pour le moment elle n’était pas inquiète. Non.

Pour le moment Virginie se sentait fière. Ce qu’elle avait fait aujourd’hui elle l’avait fait seule. Une enquêté, peut être l’une des plus importante avait commencée, et c’est elle qui en avait la charge. Et si tout ce qui avait été dit à l’instant était vrai… alors le monde allait être quelque peu chamboulé.

Cette jolie tête blonde ne s’était jamais imaginée en justicière. Mais ce matin, oui ce matin elle avait un objectif. On lui demandait de trouver la vérité. On lui laissait assez de crédit pour lui faire confiance. C’était une responsabilité. Et pour la première foi elle était heureuse d’en avoir une, responsabilité.



Il environ 14h30 lorsque Virginie retrouve son petit bureau du NYNW. Son mémo n’avait pas bougé.

Elle retira son gilet, déposa son soda à gauche de l’ordinateur et ouvrit enfin l’enveloppe laissée par « Smith » au-dessus de ses genoux.

Avant de revenir elle avait prit soin de cacher la somme astronomique dans sa voiture. Son patron n’aurait jamais comprit comment… enfin peu importe. Elle avait un autre supérieur maintenant. Une pointe d’adrénaline lui picota le ventre. Elle faisait un double jeux. Et elle aimait ça. Une part de romanesque dans ce monde de complots.

Première chose : Jimmy Gornt. Elle trouva ses coordonnées dans le dossier. Il y avait un numéro. Mais comment s’annoncerait-elle ? « Bonjour, je suis une petit journaliste de banlieue qui cherche à confondre le Cercle et le gouvernement tout entier pour ces manipulations sur la question Mutant, pourriez vous m’aider ? »

Non peut être fallait t-il mieux le rencontrer en personne. Qu’elle ait au moins une chance d’expliquer. Elle prit le téléphone et installa le code se sécurité. Elle prit garde que personne n'était assez prét pour comprendre ses paroles. Mais tout le monde était occupé.
Elle composa le numéro.
La messagerie.

-« Bonjour monsieur Gornt. Ici Virginie Parish j’aimerais vous rencontrer. Nous avons des amis communs par lesquels vous m’avez été conseillé. Il s’agit d’une affaire importante. » Elle baissa la voix. J’ai débuté une enquête concertant le Cercle et j’aurais besoin d’aide, s’il vous plait… Jumper. Retrouvez moi à 16h au bar Coffee NY dans la banlieue oust. »

Après quoi elle débuta sa première recherche.
"Evolution Project"

Il était 15h00 quand le livreur entra par la porte principale. Un jeune type à casquette marron frappée du sigle d'une boite de transport quelconque, salopette et blaser aux armes de la même compagnie, il avançait d'un air déterminé. Les vigiles à l'entrée jetèrent un coup d'oeil soupçonneux à ce garçon aux traits trop juvéniles, avec un rien de déguingandé dans l'allure. Mais, un des gros avantages d'un gamin blond et propre sur lui aux states, c'est le renvoie au code Wasp ! Son sourire poli et sa marche assurée, il renvoyait tous les codes du gentil petit gars obligé de bosser pour nourrir sa vieille mère. Le temps que les gardes se posent une question, le livreur grimpait déjà dans l'ascenceur, direction les bureau d'un certain journal.

A l'étage, il fit une halte par les toilettes. S'enfermant derrière une porte, son visage avait radicalement changé. Bien que toujours trop juvénile, on y lisait de la tension, de la précision, et une touche de détermination, proche de la colère. Il retourna sa casquette et son blasers reversible, se fourra une tablette de chew-gum qu'il macha hostensiblement. Il ressemblait maintenant à un technicien de maintenance. Du paquet carton qu'il aurait du livrer, il sortit une petite caisse à outil. Il ressortit des toilettes deux minutes plus tard, fonça droit au bureau d'accueil du journal où la secrétaire, blonde pupeuse au tour de poitrine imposant gloussait comme une poule.

" Salut, je suis Matt, de la maintenance informatique. Parait que le modem saute depuis ce matin ? "

La secrétaire, un brin hésitante, allait appeller le service concerné pour vérification, mais un sourire charmeur et naïf du blondinet la perturba quelque peu. Il rajouta en s'excusant.

" Je suis à la bourre de deux intervention, j'ai pas eu le temps d'appeller. Je vais me faire engueuler sévère. "

Comme le standart menaçait d'exploser sous les appels, elle se contenta d'un signe de la tête vers une porte de l'autre côté de la salle de rédac tandis qu'elle décrochait, elle lui souhaita bon courage. Le technicien traversa la salle des journalistes, l'air de rien. Pourtant, son regard furetait partout à la recherche d'une mystérieuse journaliste du nom de Virginie Parish. Tant pis pour les talents de repérage du jeune homme, il ne remarqua même pas la jeune hippie, un brin fofolle qui s'agitait à son bureau. Préférant s'arrêter sur le tailleur moulant d'une journaliste affairiste ayant passée la trentaine.

Il s'enferma dans la salle du terminal informatique et se mit immédiatement au boulot. En quelques secondes, il était entré dans le réseau du journal et aussi sec, se balladait à la recherche de la bécane de miss Parish. Maintenant, seul dans la petite piéce, il arborait un air vilain. Même s'il pesait 50 kilos tout mouillé et ne ressemblait en rien à joueur de football américain, il n'avait pas l'air de bonne humeur.

* Merde ! Où est-ce qu'ellle a eu mon nom ? Et pourquoi, elle me balance une histoire sur le Cercle au téléphone ? Pourquoi pas le crier avec un mégaphone ! Miss Parish, on va vite savoir ce que vous avez dans le ventre. *

Au bout de quelques temps, il avait repéré la machine de la journaliste. Mais, l'étude des quelques dossiers qui se trouvait dans le ventre du pc ne lui apprit rien. rubrique des chiens écrasés et autres inutilités... Jim commençait à tourner en rond. Il regarda sa montre. Il ne pouvait rester beaucoup plus longtemps. Un coup de bluff. Il ouvrit un simple fichier word sur l'appareil de Virginie et tapa rapidement.

" Qui vous a donné mon nom ! Bumper "

Sur l'écran de la journaliste, le fichier s'ouvrit comme par magie.

Bumper manqua d'avaler son chew-gum en découvrant la réponse de virginie. Une preuve ? Nom de dieu de bordel de m... Il y avait de quoi bouffer sôn chapeau avec une réponse pareil. C'était pourtant pas lui qui avait mis tout cela en route ! Il commençait à se demander à quoi pouvait bien ressembler cette journaliste qui non contente de se lancer dans une guerre nucléaire semblait bien décidée à entraîner Jimmy gornt avec elle. Il commençait à avoir les mains moites. Cela durait déjà depuis trop longtemps. Et si ce message n'avait servi qu'à l'attraper. Après tout, Il était en attente du jugement pour le casse de l'appartement du Traiders le mois dernier, et il lui restait sur le dos une conditionnel pour le camion de fourrure. Ou pire, les services croques-morts pouvaient l'avoir repéré comme mutant.

Devant l'écran, il se pinça le nez comme pour mieux réfléchir. Non, décidément, tout cela sentait trop léger. Qui aurait été laissé sur une boite de messagerie le nom du Cercle comme si c'était la boucherie du coin. Il ne pouvait pas rester indéfiniment ici. Tôt où tard, la secrétaire ou quelqu'un d'autre risquait de percer la supercherie. Il décida de jouer le coup à vive allure.

Sur l'écran de Virginie Parish un nouveau message s'afficha.

" Une preuve ? C'est moi qui devrait vous en demander des preuves ! Je n'ai rien à voir ceux sur qui vous enquêtez ! Et vous devriez éviter de crier leur nom partout... Grimpez sur le toit de votre bureau dans cinq minutes. Et venez seule... "

Merde, il ne savait pas vraiment pourquoi, il tentait la rencontre, il était sur ces gardes. mais, soit l'affaire était juteuse, soit quelqu'un voulait le planter, alors, autant savoir qui. Et puis sur le toit, il restait à l'air libre avec une multitudes d'issues de secours. Personne ne connaissait mieux les toits qui jimmy Gornt. Personne. En dix secondes, il avait débranché son portable, remballé les fils et rangé le tout dans un sac en cuir. Un coup d'oeil par la fenêtre de l'immeuble. Cela faisait vraiment haut. Mais pas de quoi faire peur à Bumper. Il prit son élan du fond de la pièce et se jeta dans le vide. Dix mètres plus bas, il allait s'écraser sur le rebord d'un balcon. Ouf, le champ d'energie apparut à l'instant de l'impact. Bumper rebondit droit vers le ciel comme une boule de flipper. Quelques secondes plus tard, il atterissait sur le toit du journal. Restait plus qu'à voir à quoi ressemblait Miss Parish.

Jim l'imaginait comme une mère la vertue avec une petit chignon et un tailleur stricte. Il cracha son chew-gum par dessus la balustrade et s'accoudant,il prit son mal en patience. Il avait vraiment une drôle de dégaine avec ses cheveux mal peignés et sa combi de technicien.

Il lui fixait un rendez vous ? N’était ce pas elle qui l’avait fait la première ? En tous cas plus de doute il n’était pas loin. Seulement cinq minutes pour aller au toit ! Il l’a prenait pour une coureuse de marathon ? Un petit sourire lui échappa ça oui elle savait courir.

Mais là n’allait-elle pas directement se lancer dans la gueule d’un loup ? Pourtant ce ton agacé. Il n’y avait rien de menaçant. Plus de l’inquiétude. Et puis il avait raison c’est elle qui l’avait contacté en premier. Elle avait assez délibéré il ne lui restait plus que quatre minutes.

Elle secoua la tête t’elle une condamnée résignée, provoquant la petite musique de ses perles baladeuses. Dans un mouvement souple un peu dansant elle se leva et marcha vivement jusqu’à la porte d’entrée. Elle regardait tous les visages essayant de déceler un signe.

Ascenseur ou escaliers ? il indiquait le moins trois. Un peu de sport alors. Elle s’arrêta un quart de seconde devant le premier palier. Le secret c’était le rythme. Avec un semblant d’amusement la petite Virginie se lança dans le défit. Son menue corps lui obéissait à la perfection, résultat agréable de ses années d’entrainement.

Aucun signe de fatigue même sans la moindre pause. Dans ce genre de situation son « talant » avait de quoi se rendre utile. Elle en était déjà au deux tiers de sa course. Quelle pouvait être la mutation de ce monsieur… Jumper ? Les sauts…

Concentrée elle ne remarqua pas une fois les regard éberlués des collèges qui voyait sa silhouette adolescente monter comme une tornade un sourire aux lèvres. Un petit lutin mauve sortit des contes de leur gamin.

La porte menant au toit était juste devant elle. Elle s’arrêta de compter : 3 minutes 10 secondes. Pas mal. Et elle était en pleine forme. Assez pour pouvoir fuir comme une fusée si besoin. Elle imaginait un Veil homme à la mine sévère et aux habits sombres. Tels les espions des vieux films.

Elle repoussa une mèche folle vers le haut de son crane. Il fallait qu’elle est un semblant de crédit devant son second contacte. « De l’assurance Parish, de l’assurance. » En vérité elle avait la trouille. Qui était-elle pour faire sortir un mutant de sa cachette ?

Sa bottine se posa sur le sol de béton armé. Ses yeux noir cherchait celui à trouvé. Un peu plus loin collé à la rambarde… un technicien ? Elle soupira un peu soulagé. C’était un peu moins impressionnant que prévu.
Et maintenant ? Comment l’aborder ? Arrête de réfléchir gamine et fonce. Bon bon… elle avança.

En quelque enjambées entre course et arabesque elle avait franchit la distance qui les séparait. Elle s’installa à sa droite et imita sa posture par simple jeu. Après deux secondes de silences elle tourna le visage vers lui.

-« Bonjour Monsieur Gornt. Je suis seule et en avance… »

Et voila qu’elle faisait la fière. Enfantillage. C’était mieux que de laisser sa panique reprendre les commandes encore te toujours. Ses ongles couleurs lilas commencèrent un rythme discret sur la barre de fer.

Devait-elle continuer ? S’expliquer surtout… c’est vrai qu’elle l’avait impliqué à l’affaire sans le lui demander. Elle culpabilisa quelque peu à cette penser et ce justifia sur un ton hésitant.

-« Je vous remercie de m’avoir laissé une chance. Je ne vous veux rien de mal… je voudrais juste les démasquer. »

Jimmy machouillait un baton de réglisse comme sic'était un cigare cubain. Il ressemblait à ce qu'il était, un gamin de 18 ans marginal, un peu cinglé, doué, mais capable de se fourrer dans les pires emmerdes. Il n'avait rien d'un enquêteur ni d'un bon samaritain. Pour survivre en tant que mutant dans cette partie du monde, il comptait surtout sur ses talents, son pouvoir mutant qui faisait de lui un monte en l'air insaisissable et ses dons de hackers. Mais dans la société américaine foncièrement anti mutante, avec un passé de délinquant lourd comme une enclume, Gornt n'ignorait pas que ses jours étaient comptés. Tout ceci se lisait sur le visage juvénile à la fois une immense autosatisfaction et toutes les félures...

Pourtant ce ne fut pas cela qui marqua son visage, lorsque la jeune journaliste débarqua sur le toit. Plutôt, la surprise. Merde ! Virginie Parish ne devait pas avoir passé 18ans, elle ressemblait à une hippie perdue dans un monde postfuturiste avec ses tresses perlées. Rien à voir avec l'image qu'il s'était fait d'elle. Qu'est-ce qu'une demoiselle trop mignonne pour être honnête pouvait bien foutre dans une histoire comme ça ?


Un rien flippé et incapable d'organiser raisonnablement ses pensées, James Gornt bafouilla.

" Merde, d'où tu sors toi ? C'est toi Virginie Parish ? "

Il n'attendait pas vraiment de réponse, c'était plus un constat acerbe et sans consession. Les questions tournaient dans sa tête comme un nucléon dans une centrifugeuse atomique. Qui avait bien pu lui son nom ? D'où elle sortait ses infos ? Comment elle comptait enquêter avec comme protection un journal local qui faisait ses premières pages de la reconstruction de l'école primaire et de la mort du poisson rouge du maire ? Qui se cachait derrière cette histoire ?

" Je suis pas un couillon ! Mais là tu me secoues, miss Parish. T'es sérieuse ? Tu comptes vraiment t'attaquer au Cercle ? Tu sais vraiment qui ils sont ? Et pourquoi cela t'interresse les mutants ? "

Il évitait de la fixer trop. Nom de dieu, lui qui ressemblait à un voyou du Bronx, il voyait mal ce qu'il pouvait expliquer à cette petite demoiselle bien dans sa peau et bien sous tout rapport. Pour une fois quelqu'un réussissait à clouer le bec de Bumper. Flute ! Cette fille était mignonne comme un coeur et destabilissante pour un Gornt habitué à bien plus cru.

Il se ressaisit. Y avait forcément du fric à se faire dans cette histoire. Restait à savoir combien, pourquoi et comment ! Il gronda, mauvais comme une teigne.

" On dirait que tu sais pas que le Cercle et le gouvernement, c'est blanc bonnet et bonnet blanc ! Qu'est-ce que tu veux démasquer ? Un truc que tout le monde sait et que personne ose dire... "

Pourtant, il se radoucit un peu.

" Ca va te coûter un max et je sais pas ce que tu seras capable d'assumer quand on aura fouillé dans la merde..."

L’adolescente piqua un phare de premier ordre devant l’étonnement du mutant. Il ne s’était certainement pas attendue à rencontrer une jeunette de banlieue, tout juste partie de chez des parents un peu trop individualiste pour jouer leur rôle.

Mais, elle c’était elle attendue à cela ? Un jeune homme oui il ne devait pas être beaucoup plus vieux qu’elle. C’était étonnant. Un rien déstabilisant, de voir un visage aussi juvénile et un rien sévère. Ils étaient tous les deux embarqués dans une affaire des plus gigantesques, en connaissant à peine la vie.

Sincèrement, Virginie préférait avoir pour « associer » quelqu'un comme cela. Ils étaient à peu prêt sur un pied d’égalité. Et elle l’aimait l’égalité. D’autant plus si elle devait apprendre à faire confiance à un inconnu. Un inconnu qu’elle n’aurait jamais croisé si sa « supérieur » le lui avait proposé.

Lui aussi devait se poser des questions en voyant son silence concentré. Finalement il lâcha sa remarque.

" Je suis pas un couillon ! Mais là tu me secoues, miss Parish. T'es sérieuse ? Tu comptes vraiment t'attaquer au Cercle ? Tu sais vraiment qui ils sont ? Et pourquoi cela t'interresse les mutants ? "

Elle le « secouait » était-ce une bonne chose ou non ? La petite journaliste ne pensait pas vraiment compte du danger, en tous les cas pas de son amplitude. Mais elle sentait par contre que sa recherche était juste, et justifiée. Et qu’est ce qui importait d’autre ?

La dernière question la fit pourtant tiquer. Ha non elle ne révélerait pas sa vie aussi vite. Elle n’était toujours pas certaine d’être devant la bonne personne… ni d’être en sécurité.

-« Disons que c’est seulement l’éthique qui me conduit à faire une enquête. »

Pieux mensonge n’est il pas ?

" On dirait que tu sais pas que le Cercle et le gouvernement, c'est blanc bonnet et bonnet blanc ! Qu'est-ce que tu veux démasquer ? Un truc que tout le monde sait et que personne ose dire... "

Elle comprenait les doutes de son interlocuteur. Elle ne pouvait les lui reprocher. Personne ne faisait jamais confiance à la petite blondinette. Là c’était différent… elle avait des appuis, elle avait aussi quelques certitudes. Les aveux de la femme brulée étaient vrais, elle le savait. Elle en était convaincue.

Et pour cela encore plus il lui semblait nécessaire… vitale de réveiller la société. De faire bouger les esprits. Bien sur elle n’y arriverait jamais. Mais elle pouvait au moins bouger la première pierre. Elle lui jeta un coup d’œil entre hésitation et attention puis répondit doucement.

-« Le dossier que je vais monter devra être assez solide pour être infalsifiable… »

" Ca va te coûter un max et je sais pas ce que tu seras capable d'assumer quand on aura fouillé dans la merde..."

Ca elle le savait. Wind, lui avait donné les moyens pour mener une partie du projet. Quant à la question de l’assurance… ça, elle ne pouvait rien promettre. Mais elle pouvait essayer. Au moins essayer.

Le jeune homme était direct. Et si cela la mettait en face de ses propres faiblesses, cela lui montrait aussi que son interlocuteur avait un minimum conscience de ce qui se tramait. Si il voulait bosser uniquement pour le frisque bien… Virginie aurait juste préférée de la conviction.

-« L’argent n’est pas un problème croyez moi… »

Mais apparemment ça ne semblait pas être le créneau ici. Il la prenait juste pour une enfant qui avait vue trop grand. Pourtant elle voulait le persuader. Peut être aussi se prouver à elle-même que son ambition était viable, ne serait ce qu’un peu. Qu’elle avait une chance. Qu’elle avait sa chance.
Elle regarda droit devant elle. Et elle laissa son petit cœur naïf parler.

-« Je sais que… que je ne suis qu’une pigiste de banlieue. Et si ça ne tenait qu’à moi j’aurais laissé ma conscience endormie pour encore quelques décennies. Mais… même si je ne suis personne, je veux au moins essayé. Au moins une fois faire quelque chose d’utile. Une chose qui compte.
Vous voyez ?
Mais je ne vous jugerez pas. Si vous refusez je ferais avec, ou plutôt sans. Je ne veux pas défaire un gouvernement. Je veux juste que chacun mesure la conséquence de ses choix.
Ce qu’on à fait à toutes ses personnes… je crois que ça doit être punis. »

Elle venait de s’exprimer ! Mais bon dieu. C’était peut être la première fois que son opinion avait été libérée. Sans peur et sans honte Virginie venait de s’exposer. Jimmy ne la connaissait pas.

Mais à son côté la jolie mutante venait de faire un nouveau pas. Le silence retombait sur elle et elle réalisa son audace. Il allait la prendre pour une utopiste révolutionnaire. Elle était juste la londonienne paumée qui cherchait une raison d’être dans ce monde.

Elle tourna son visage vers lui avec un sourire confus, s’attendant à le voir déguerpir.

Sous ses allures de gazelle effarouchée, la demoiselle avait un sacré culot qui laissa Jimmy Gornt soufflé, les yeux ronds comme des soucoupes. Du haut de ses 1m50 pour 40 kilos toute habillée, la blondinette aux yeux bleus toujours inquiets, semblait fermement décidée à aller au bout de son délire.

Merde, quelle personne sensée se lancerait dans une croisade contre le roi des ombres, mâitre es manipulations, actions secrètes et autres vices à l'échelle internationale... Le Cercle, même pas un être humain, non ! Une organisation dont les ramifications s'étendaient de la politque, à l'économie ou la science. Même l'armée pouvait être noyautée, et dans un seul but : l'éradication des mutants. Virginie Parish devait un méchant compte à régler avec eux. Elle était quoi en fait ? une humaine lancée dans une croisade de rédemption façon chevalier blanc ? Une mutante qui aurait subi leurs attaques ?

La vérité, Bumper n'en savait rien. Mais, malgré, la trouille, la jeune journaliste était fermement décidée. Cela se lisait au moins sur son visage et dans la tension qui l'habitait. L'accent gouailleur new-yorkais, Jim ricana.

" T'es un sacré petit bout de cul, toi ! T'as l'air de savoir dans quoi tu tombes, et pourtant, tu veux aller jusqu'au bout. Dis, Parish ? Qu'est-ce que tu me caches là ? Qui se planque derrière toi pour que t'oses le coup ? T'es tombé sur un multimilliardaire redresseur de tort ? Y a quelqu'un derrière toi, non ? Sinon, comment prendre de risques ? Et qui t'as filé mon nom ? "

Gornt ne se marrait qu'à moitié, limite jaune. Il n'arrivait pas à croire que la mignonne journaliste joue ce coup là en freelance. Et, il avait peur de découvrir qui se cachait derrière elle. Pourtant, elle était sincère, et cela, il n'en doutait déjà plus. Il rajouta pour lui faire sentir qu'elle l'avait amené où elle voulait.

" Je vaux un paquet de pognon, et les risques sont énormes ! Et de toute façon, je ne joue pas si tu ne mets pas cartes sur table. Va au bout, Virginie Parish, dis moi tout. "

De toute façon, il était déjà ferré. Comment un gamin des rues qui jouait à robin des bois la nuit, aurait résisté à une mignonne journaliste anglaise à peine plus jeune que lui et complètement à côté de ses pompes. N'empêche qu'il restait un petit voyou des bas quartiers, et qu'il ne pouvait pas rendre sans conditions.

Elle entendit le petit ricanement et se prépara à réponse une moqueuse. Les grands idéaux étaient certes magnifiques mais ils ne remplissaient jamais un ventre convenablement.

" T'es un sacré petit bout de cul, toi ! T'as l'air de savoir dans quoi tu tombes, et pourtant, tu veux aller jusqu'au bout.

De la racine de ses cheveux Virginie devint rouge. Même si le compliment était dit sur le ton de l’ahurissement il était dit n’est ce pas. Et si ce n’était pas le compliment qu’elle avait cherché elle était contente de le trouver.

Peu lui importait le langage ou les manières d’une personne, tant qu’elle pouvait la sentir honnête. Et Jimmy l’était. Peut être un peu trop éloquent pour la petite timide qu’elle était, mais elle préférait cela.

Dis, Parish ? Qu'est-ce que tu me caches là ? Qui se planque derrière toi pour que t'oses le coup ? T'es tombé sur un multimilliardaire redresseur de tort ? Y a quelqu'un derrière toi, non ? Sinon, comment prendre de risques ? Et qui t'as filé mon nom ? "

Evidement… Logique qu’il pense à un protecteur. Elle-même n’aurais jamais envisagé tout ça si on ne l’avait pas un tant soit peu sortit de sa bulle. Mais comment procéder. Son « commanditaire » n’avait donné aucune indication précise.

Elle n’était pas là pour garder le secret. Un milliardaire altruiste l’idée était adorablement romanesque. Et malgré toutes ses questions la journaliste sourit. Elle aurait adoré rencontrer l’un des ses grands personnages de roman…

D’ailleurs… c’était un peu le cas maintenant. Gornt n’était peut être pas le stéréotype des grands sauveurs mais il avait surement vécu beaucoup plus qu’elle dans ce monde. Sa lucidité et son franc parlé avaient de quoi bousculer. Et cela la petite blondinette ne pouvait que l’apprécier, et même l’admirer.

Il était aussi libre, qu’elle était prisonnière.

-« Quelqu'un lié à Lib'Corp m’a contacté il y a peu…

" Je vaux un paquet de pognon, et les risques sont énormes ! Et de toute façon, je ne joue pas si tu ne mets pas cartes sur table. Va au bout, Virginie Parish, dis moi tout. "

Dis-moi tout… C’était claire ça. Bon, alors elle allait tout dire. Il avait raison. « Carte sur table ».

Sa fine silhouette s’éloigna de quelques pas pour profiter de tout l’espace vide que leur laissait ce lieu. Au milieu de se vide elle se sentait un peu mieux. Il avait tout l’espace nécessaire pour prendre un peu de contenance. C’était bien beau de faire des grandes envolées sentimentales.

Il fallait qu’elle lui prouve que c’était appuyé. Presque sans y penser son corps retrouva la position agile qui permettait aux danseuses de rester debout fixe sans sentir la fatigue. Non qu’elle-même l’aurait sentit. Mais dans ces mouvements elle retrouvait des marques. A quelques mètres de lui elle le regarda.

-« Mon patron m’a laissé la seule affaire dont personne ne voulait vraiment. Un contacte voulait donner des infos sur la « question mutant ».J’en ai été chargé ce matin.

Ses yeux pétillèrent de joie simple à ce souvenir. Première affaire pour elle.

Il s’agissait de Linsay Wind, une mutante. Elle m’a parlé de certains projets liants les mutants et l’armé. Qui montraient à quel point le gouvernement avait manipulé cette population.

Elle m’a dit de chercher des faits sur un dossier… « Evolution Project ». Et avant tout de te contacter.

Virginie l’observa avec un peu plus d’intensité et ajouta.

Je crois qu’elle voulait quelqu'un de sur pour m’aider dans tout ça. Moi ou celui qui aurait eu le dossier sans doute.

Et elle-même le pensait. C’était tombé sur elle parce qu’elle avait été la seule novice à occuper. Le hasard. Malgré toute sa trouille elle ne le regrettait pas.

Une réalité du monde lui avait été montrée et elle comptait bien s’en servir pour évoluer. En plus cela l’aiderait probablement à comprendre ce qu’elle était. C’était une affaire… une vraie.

Ne bougeant plus d’un pouce elle lui souri timidement. Voilà elle avait tout dit… ou presque. Le plus important pour lui en tous cas. Elle n’assumait pas encore son dernier secret pour le livrer. Même à quelqu'un qui semblait mériter sa confiance.

Dans un geste automatique Virginie replaça ses bracelets le long de ses poignets. Là ou elle se trouvait le soleil brillait agréablement. C’était doux ça aurait put lui faire oublier toute l’importance de ce qui se passait. Elle espérait qu’il dirait oui. Elle le voulait aussi. Mais la conviction d’une adolescente pesait elle vraiment du poids face à la menace d’un système entier ?

Son ventre se manifesta. L’heure du gouter se rapprochait. Elle grimaça un quart de seconde se maudissant de penser à son estomact maintenant.

Jim sentit bien qu'il avait mis Virginie mal à l'aise avec ses répliques tout droit tirées d'un film de série B. Les façons directes, l'accent grinçant et ironique de NY, tout en lui un de ces fils de le Grosse Pomme, qui parlaient trop vite et souvent à tort et à travers. En écoutant la jeune journaliste, il pouvait sentir le doute, les angoisses qui habitait ce petit bout de bonne femme, à peine sortie de l'enfance. Il comprenait aussi à son ton et à ses grand yeux fixes que Virginie avait déjà décidé d'aller jusqu'au bout de l'aventure. Elle n'ignorait rien des dangers qui l'attendaient, mais, elle semblait aussi butée qu'un bourricot décidé à rester en bas de la pente.

Il se radoucit aussi brusquement qu'il s'était échauffé. Révèlant le jeune homme à peine plus agé qu'elle, derrière ses manières de voyou.

" Te fais pas de soucis. J'abois plus que je mords. "

Elle était plutôt joli sur ce toit, sous un soleil de fin d'après-midi. Elle arborait un sourire timide, mais déterminé. Toute cette discussion avait quelque chose de complètement dingue, délirant. Deux gamins mal dégrossis qui discutaient de s'attaquer à un pouvoir qui les dépassait monstrueusement. Ils n'avaient aucune chance. On aurait cru pourtant qu'ils parlaient d'aller se taper un fast food ou un ciné.

Volontaire, Virginie n'en démordrait pas de son enquête. Et Gornt se serait senti bien con de la laisser seule dans sa mouise. Une petite voix soufflait au garçon de se tirer vite fait et d'oublier les yeux pervenches, le sourire gentil et les bracelets qui cliquetaient sous ses yeux. La petite voix l'abjurait de retourner à ses arnaques, une vie bien pépère qui l'attendait. Au lieu de ça, connement, et d'une voix bizarrement rauque et trop sérieuse, il s'entendit dire :

" Tu sais, je suis un mutant. Y a des histoires qui se racontent sur la toile... Des gens comme moi, ou comme ton contact, la femme... Des expériences, le Cercle, l'armée, le gouvernement, tout ça se mélange. C'est dégueu ! Mais, tu crois vraiment que le grand public...? Tu crois que ça va changer quelquechose ? Depuis le rideau de fer, nous les mutants, on est pire que des monstres...

Il laissa planer un silence. En fait, il n'attendait pas vraiment de réponse. Il avait vraiment pris sa décision. Finalement, aussi insouciant que Virginie Parish, il demanda.

" Et par quoi on commence ? T'as une idée ? "

( hrp : Et vala un post de raccroc tout beau, tout moyen... Désolé Virginie ^^)