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[RP] Rendez-vous après les cours (pv Sinéad) - [clos]

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Aisling O'Hegarty

Type Alpha

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Aisling O'Hegarty

Alias : Aucun pour le moment
Race : Mutante
Clan : Le nouvel institut
Age du perso : 17 ans
Profession : Lycéenne
Affinités : Sa mère et...
Points XP : 298


-PERFORMANCES-
Pouvoir: Création de roses et de pétales de rose
Type: Alpha
Niveau: 1

MessageSujet: [RP] Rendez-vous après les cours (pv Sinéad) - [clos] [RP] Rendez-vous après les cours (pv Sinéad) - [clos] EmptyDim 13 Mar 2011 - 17:08

Des que la sonnerie annonçant la fin des cours retentit dans le couloir désert en un écho retentissant, Aisling se retrouva soudain habité par un foudroyant regain d’énergie. De fait, il ne fut donc pas étonnant de la voir se redresser tel un fauve aux aguets, juste avant qu’elle ne range machinalement ses affaires de cours dans son sac à dos avec une stupéfiante vitesse d’action que certains, sans doute doté d’un esprit des plus suspicieux, considéreraient comme l’aveu de la délivrance d’un ennui des plus mortel… Car oui, le lycée pouvait tuer… Surtout lorsque l’on avait le vieux professeur Mandell en face de soi durant plus de trois heures, en train de nous expliquer d’une voix monocorde et sans âme, le monde fabuleux de la science et de la physique. Fabuleux, cela l’était assurément et ce n’était pas avec une scientifique de maman que la jeune fille allait penser le contraire. Cela étant dit, même les miracles avaient des limites et toutes les merveilles du monde devenaient très rapidement assommantes et rébarbatives lorsqu’elles se voyaient délivrer par l’intermédiaire d’un somnifère sur pattes comme le professeur Mandell… D’ailleurs, Aisling s’était déjà très sérieusement demandé si ce dernier n’était pas un mutant, dont le pouvoir était d’endormir les gens rien qu’en leur parlant… Selon elle, la question se posait légitimement, assurément.

Une fois ses affaires fourrés dans son sac à dos, la jeune fille enfila sa veste d’un geste rapide et elle fut parmi les premières à quitter la salle de classe afin de retrouver une certaine envie de vivre salvatrice. Aisling aimait les sciences, mais certainement pas la torture…

Une fois dans le couloir, elle jeta un œil à sa montre et constata qu’il était un peu plus de seize heures trente. Un sourire illumina alors son visage, tandis qu’elle réalisait que c’était non seulement la fin de son harassante journée, mais aussi celle de sa semaine… C’était le week end, enfin ! Ragaillardie par cette pensée, Aisling ajusta son sac à dos sur son épaule puis elle salua ses amies à qui elle souhaita un bon week end, avant de se diriger d’un pas assurée en direction de la sortie de son lycée. Comme à son habitude elle ne comptait pas retourner à l’institut dans l’immédiat, mais aujourd’hui elle n’avait nul besoin de se triturer les méninges afin de trouver une énième excuse afin de justifier de son retour tardif. Des excuses de plus en plus difficile à rendre crédible, d’autant plus que sa mère s’inquiétait de la voir rentrer seule, aussi souvent, craignant une mauvaise rencontre avec un quelconque pervers attiré par la grande beauté de son petit trésor… Oui, Oui, Sinéad pensait que Aisling était une très jolie jeune fille, dont tous les détraqués sexuels de Londres auraient envie de s’emparer pour faire… Vous voyez quoi… Même si ce genre d’inquiétude lui paraissait grandement exagéré, l’adolescente ne pouvait en vouloir à sa mère. Elle était sa fille unique après tout et il était assez normal qu’elle réagisse de la sorte… Qu’elle réagisse comme une maman, ayant élevée seule son enfant.

Aujourd’hui cependant, et à la grande surprise de Aisling en vérité, sa mère lui avait demandé de la retrouver dans un petit café, quelque part en ville. Aisling lui avait répondu par un oui quelque peu distrait, ne s’interrogeant alors pas plus sur la raison de ce rendez-vous pourtant peu orthodoxe. Mais maintenant que l’heure du rendez-vous approchait, le fait était que la jeune fille commençait très sérieusement à s’interroger sur la raison de cette rencontre hors de l’institut. Cette interrogation fut cependant mise en suspens le temps que Aisling prenne le bus afin de se rendre à l’endroit ou se trouvait ce café, préférant souffler longuement durant tous le trajet afin de commencer à profiter d’un repos bien mérité. Une fois sur place, elle pénétra à l’intérieur du commerce et, après avoir jeter un rapide coup d’œil sur la salle, elle repéra une table dans un coin quelque peu isolé et s’y dirigea non sans avoir auparavant commandé un premier café chocolaté.

Déposant négligemment son sac à dos sur le siège situé à côté de celui ou elle s’installa après y avoir déposé sa veste sur le dossier, la jeune fille déposa alors ses coudes sur la table et déposa sa tête au creux de ses mains en poussant un léger soupir. Voilà, elle n’avait plus qu’à attendre que sa mère arrive. Elle était visiblement en retard, mais c’était un peu normal après tout… C’était une femme très occupée à cause de son travail. Tandis que ses paupières se refermèrent doucement, Aisling recommença à s’interroger sur la raison de ce rendez-vous… Est-ce que sa mère voulait faire un peu de shopping avec elle.. ? Ma foi, voilà qui serait bien étonnant étant donné que cela n’était plus arrivé depuis bien longtemps maintenant… Ou alors, peut-être voulait-elle la voir en dehors de l’institut, tout simplement.. ? Ce cas de figure fit légèrement froncer les sourcils de la jeune fille. Si tel était le cas, il ne pouvait alors y avoir qu’une seule raison à cela… Elle voulait lui parler sérieusement.

Cette pensée contraria un peu Aisling en vérité. Bien entendu elle savait parfaitement que ce genre de discussion entre mère et fille était inévitable, mais elle avait toujours préférée ignorer ce fait. D’habitude, elle s’en sortait avec une petite pirouette et un joli sourire adorable et elle ne doutait pas qu’il en fut autrement cette fois-ci encore, si jamais cette hypothèse se révélait exacte. Mais rien que la seule possibilité de cette confrontation relança le mal de tête de Aisling qui porta alors ses doigts contre sa tempe afin de contenir, de façon certes illusoire, la douleur qui envahissait son cerveau de secondes en secondes. L’arrivée de sa commande la détourna quelques instants de sa lancinante douleur cérébrale et, une fois la serveuse reparti, la jeune fille plongea sa main dans la poche de son pantalon afin d’en extraire le flacon contenant les comprimés magiques qui l’aidait à se sentir mieux durant un certain temps.

Aisling commença par en faire glisser un dans sa main, mais après un instant de réflexion elle en rajouta deux et avala rapidement les trois comprimés en un geste qui trahissait une habitude désarmante, tout en remettant le flacon à sa place habituel. Un soupir s’échappa à nouveau de ses lèvres, puis elle sourit… Voilà, elle se sentait déjà un peu mieux… Dans un esprit volontaire, Ailsing alla même jusqu’à se persuader qu’elle s’inquiétait pour rien… Sa mère lui avait donné rendez-vous en ville après les cours, tout simplement parce qu’elle avait envie d’un peu d’intimité avec elle, rien de plus… En tout cas, elle voulait s’en persuader tout en portant sa tasse fumante à ses lèvres alléchées.


Dernière édition par Aisling O'Hegarty le Jeu 14 Juil 2011 - 16:05, édité 1 fois
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Sinéad O'Hegarty

Type Sigma

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Sinéad O'Hegarty

Race : Humaine mutante
Clan : Institut
Age du perso : Trente-sept ans
Profession : Généticienne
Affinités : Sa fille : Aisling ; Des amis : Samarah, Koyuki, Léon, Nakor
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Pouvoir: Concrétisation des rêves
Type: Sigma
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MessageSujet: Re: [RP] Rendez-vous après les cours (pv Sinéad) - [clos] [RP] Rendez-vous après les cours (pv Sinéad) - [clos] EmptyMer 13 Avr 2011 - 23:32

C'était l'hiver. Fait rare, il avait neigé – plus rare encore, il faisait soleil. Le froid était sec mais l'air était bon – une des plus belle journées de la saison, assurément.
La neige, cette arme inoffensive, étant aux enfants ce que le tocsin est au peuple, l'Institut était sur le pied de guerre. Cela avait pourtant commencé doucement : quelques boules de neige volaient, impromptues et provocantes, éparses d'abord, puis de plus en plus nombreuses. La bataille, d'abord générale, c'est-à-dire individuelle, s'organisa rapidement en deux camps, lorsque l'on eut constaté l'outrageux avantage qu'avaient les maîtres de l'eau et de la glace sur leurs pairs mutants. Alors ce fut la guerre : on se chercha un colonel, des généraux ; on s'inventa des rôles spéciaux – éclaireurs, armuriers, tout était possible – et quelquefois on se contentait de la grandeur d'être simple soldat.
Du côté des kinésistes de l'eau et de la glace, ce fut plus simple : tout le monde ayant les mêmes capacités, chacun combattrait de même. Prévoyant, on érigea, tout de même, quelques remparts de défenses : des murs de glace de peut-être un mètre, hauteur respectable.
Voyant cela, on s'insurgea à nouveau. Le colonel, rassemblant ses troupes, s'élança avec ce cri : « Sus à l'ennemi ! »

Sinéad, ce jour-là, s'était arrangée pour ne pas finir tard – il ne fallait pas faire attendre la belle ! Elle prit son temps pour se préparer, appréciant les bienfaits d'une longue douche d'eau chaude. Il faisait bien froid dehors – surtout pour Sinéad – aussi se vêtit-elle chaudement, sans pour autant devoir faire aucun sacrifice au style. Mitaines, long manteau, chapeau, écharpe : tout était noir, une couleur appréciable en ce qu'elle absorbe toute lumière, donc capte la chaleur. C'était donc la couleur que portait Sinéad la moitié de l'an, du moins dès qu'elle devait sortir quelque part.
Aujourd'hui, en effet, elle sortait. Pour une affaire sérieuse hélas. Elle eut un petit pincement au cœur en imaginant l'affrontement qui allait bientôt suivre. Mais il le fallait.
Une fois dans sa voiture, avant de démarrer, elle mit de la musique : les Caprices de Paganini. Elle écouta, l'oreille ravie, cette virtuosité formidable dont elle ne serait jamais capable. Mais enfin, il en fallait des années d'intense acharnement pour en arriver là ! se dit-elle en mettant le contact.
Le deuxième Caprice se lançait, avec sa mélodie détachée entre laquelle se glissaient une onde de notes. Elle entendit soudain un bruit proche de bris de verre : c'était sa propre vitre, volant en éclats. Elle s'arrêta aussitôt, chercha de yeux affutés la cause – cette boule de neige glacée – puis son origine – cette armada d'adolescents hostiles et laids, s'agitant sans fin. Le chahut était suspendu ; il se trouvait que la voiture était en plein milieu du no man's land.
Sinéad, furieuse, afficha un sourire mauvais ; elle sortit de la voiture, scrutant, impérieuse, la plèbe surprise par cette apparition. Certains la connaissaient et furent soulagés que ce fut elle et non pas, par exemple, le Cerbère, alias Miss Lemington. Peut-être bien qu'ils avaient raison ; Sinéad, quoique sévère, était tout de de même gentille et compréhensive. Ici cependant, elle n'était plus la même : en brisant cette vitre, ils avaient remué deux des plus forts sentiments de la rêveuse : sa sainte horreur du froid et sa sainte adoration envers sa fille. Et sa rage ne faisait que grandir de rester là, dans le froid, alors que sa fille, la chair de sa chair, l'attendait. Certains parmi les plus jeunes se souviendraient encore longtemps de cet instant et jureraient avoir vu des « filets de bave » couler des lèvres de Sinéad.
On retenait sa respiration sous le regard noir de la dame. Ils étaient soudainement figés, attendaient qu'elle dît quelque chose. Le silence pesait.
Soudain, l'ouragan attendu déferla : les mots de la mutante, bien qu'elle ne hurlait pas, résonnaient avec puissance et occupaient tout l'espace sonore. Sa voix en colère dégageait une énergie terrifiante.

– Qui a fait ça ?

Sa question, saccadée, sonnait comme un ultimatum. On s'affola. Est-ce qu'on allait lui dire ? Est-ce qu'on savait, au juste, qui était coupable ? Chacun des camps suggéra que c'était l'autre qui était responsable ; les voix s'élevèrent, accusatrices.

– Assez ! tempêta Sinéad. J'ai compris : vous êtes tous coupables.

Le verdict sema la panique. On se regarda, épouvantés, le souffle coupé.

– Coupables de jouer à ces dangereux juste ici. Pourquoi vous ne vous êtes pas installés dans un endroit plus isolé ? Je ne veux rien entendre ! répondit-elle aux protestations. Filez.

Ce fut un sauve-qui-peut général. Ils laissèrent la leurs munitions, abandonnèrent leurs défenses. La débandade fut totale.
Ainsi ce jour-là finit cette guerre, d'une façon traumatisante, il faut le reconnaître. Hélas, pour Sinéad, c'était loin d'être fini. Lasse, elle fit demi-tour.

Les embouteillages, imprévus (et pour cause : elle avait presque une heure de retard sur ce qu'elle avait planifié) achevèrent de la mettre en rogne. Elle avait dû emprunter une voiture à l'Institut, qu'elle n'avait d'ailleurs pas l'habitude de conduire. Impossible d'y échapper : elle appela Aisling pour lui signifier qu'elle aurait du retard : « peut-être une demie-heure, pas plus, enfin, j'espère. À tout à l'heure, Chaton. »

Londres, 2052 : l'enfer sur Terre, du moins pour trouver une place. Après avoir tourné en rond pendant plus d'un quart d'heure, elle en vit une, salvatrice : une place, enfin ! Difficile certes. Sinéad tenta donc une manœuvre délicate, un créneau dont elle vint à bout à force de petits déplacements et de réglages minutieux.
Enfin, avec quarante minutes de retard, l'irlandaise poussa les portes de l'établissement. Aussitôt, son regard tomba sur sa fierté, sa joie, sa vie ; comment aussi ne pas remarquer d'entrée cette nymphe, Aisling, qui rivalisait de beauté avec Aphrodite ? Sa plastique était parfaite : on eut dit un modèle de chez Chanel ou d'une autre grande marque de luxe ; elle n'avait cependant pas de vulgarités – puisque son sourire aussi était beau, franc, et sa jeune tête fourmillait de mille idées. Peut-être toutefois, pensa la mère, que certaines n'étaient pas si belles que ça.

– Bonjour, excuse-moi, je suis très en retard... c'est impossible de trouver une place ici... et tous ces embouteillages !... Mais surtout, tu ne devineras jamais ce qui m'est arrivée, dit-elle en prenant place.
Voilà : je vais à la voiture, et à peine suis-je sortie que j'entends un grand fracas : une vitre brisée, une ! Et tout ça à cause de ces gosses qui jouaient dehors... Ils ne réfléchissent pas, hein... pourtant ils sont grands, certains plus que toi.

Elle soupira. Hélant un garçon, elle commanda un Irish coffee, boisson exquise, sucrée, faite de whiskey et, surtout, de café.

– Et toi ? Ta journée s'est bien passée ?

Elle écouta Aisling lui raconter sa journée et finir par l'ennui mortel des cours de son professeur de physique.

– Ah, ce professeur Mandell !... Tu sais qu'à l'Institut, nos profs, c'est autre chose ! glissa-t-elle à sa fille.

C'était une remarque aussi vraie que peu innocente : c'est qu'elle n'aimait pas qu'Aisling fût si loin d'elle. Et puis ça la fatiguait, ça lui prenait du temps pour faire l'aller-retour chaque jour... Sinéad s'inquiétait. À raison.

– Tu rentres de plus en plus tard... si, si : j'ai remarqué. Ne nie pas. Et puis, l'autre fois, j'ai vu, dans ta chambre, une rose sur ton bureau.

Ça y est : elle s'était lancée.

– Une rose rouge, même...

La mère regarda sa fille ; son regard obscur était empli de doutes. Se pouvait-il que sa fille l'eût trahi ? Aisling lui aurait-elle menti, fût-ce par omission ?

– Aisling, chaton, tu sais que tu peux tout me dire, tu le sais... pas de secret entre toi et moi.. alors, dis-moi.

Les mains serrant sa coupe, la mine inquiète, la voix chargée d'émotion, Sinéad posa la terrible question :

– Est-ce que tu as un petit copain ?
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Aisling O'Hegarty

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MessageSujet: Re: [RP] Rendez-vous après les cours (pv Sinéad) - [clos] [RP] Rendez-vous après les cours (pv Sinéad) - [clos] EmptyVen 15 Avr 2011 - 17:27

‘’Miaooouu… Miaooouu…’’

‘’Miaooouu… Miaooouu…’’

Alors que retentissait un bien étrange miaulement en provenance de la table de Aisling, certains des consommateurs présent dans le café tournèrent leurs regards curieux en direction de la jeune fille qui était en train de terminer d’avaler une gorgée de son onctueux chocolat chaud. A l’appel du félin invisible, celle-ci déposa sa tasse sur la table et plongea sa main dans le poche intérieure de sa veste d’ou elle extraie…

‘’Hé bien quoi.. ? Vous n’avez jamais vu un téléphone qui miaule.. ?’’

Lança Aisling dans un sourire amusé à l’attention de tous les curieux qui avaient dardé leurs regards sur sa personne, tout en ouvrant le clapet qui protégeait le dit téléphone portable. lorsque enfin fut assouvi l’instinct primaire de tous ces gens qui retournèrent chacun à leurs propres affaire, la jeune fille porta le téléphone à son oreille et elle pu entendre la voix de sa mère qui lui annonça, avec une légère pointe de contrariété dans la voix, qu’elle serait quelque peu en retard. Elle lui confirma la bonne réception de la nouvelle en ajoutant qu’il n’y avait pas de problème et qu’elle l’attendait, qu’elle pouvait prendre son temps, puis elle referma son téléphone juste après avoir dit au revoir à sa mère et lui avoir fait un bisou virtuel ? Après avoir remis le faux félin trompeur au creux de son antre de tissus et de polyester, Aisling poussa un profond soupir tout en laissant sa tempe se déposer contre son index gauche tout en reportant machinalement sa main droite sur l’anse de sa tasse.

Habituellement, ce geste de mettre un index sur sa tempe signifiait l’arrivée sournoise d’un terrible maux de tête. Mais cette fois-ci pourtant il n’en fut rien. Il fallait bien dire que le contraire eu été assez étonnant, avec les deux comprimés supplémentaire qu’elle avait avalé quelques minutes plut tôt. Cependant, il ne fallait pas se laisser à imaginer que Aisling avait contracté une addiction envers ses précieux et très efficaces comprimés de codéine. Certains diraient qu’il s’agissait là d’un refus d’une bien triste réalité, mais pour sa part la jeune fille pensait être totalement maîtresse de ses prises de comprimés. Non, en réalité elle avait tout simplement voulu jouer la sécurité à cause de son rendez-vous avec sa mère, car de bien entendu il était absolument et définitivement hors de question qu’elle se laisse aller à en avaler un seul en sa présence. Bien qu’elle n’était pas un médecin à proprement parler, pratiquant la médecine au sens premier du terme, Sinéad n’en était pas moins alerte dans le domaine de la santé et notamment depuis qu’elles avaient trouvé refuge à l’institut. De fait, si jamais elle voyait sa petite fille prendre un quelconque médicament dont elle n’avait pas eu connaissance au préalable, il n’était pas à douter que ce serait alors l’inquisition sans répit pour connaître le fin mot de cette prise de médicament à son insu. Il y avait aussi le fait que Aisling ne désirait pas inquiéter sa mère plus qu’elle ne l’était déjà à cause de son travail. Il ne fallait pas oublier non plus la disparition de Miss Lemington, qui ajoutait une charge à ses soucis déjà présent.

Non, définitivement non… Aisling se refusait d’être un poids supplémentaire sur la lourde chaîne des responsabilités de sa tendre génitrice… Et puis de toute façon, ne l’avait-elle pas élevée afin qu’elle puisse se prendre elle-même en charge.. ? Selon la jeune fille, s’en remettre à sa mère serait comme un aveu d’échec de sa propre éducation, sans le moindre doute.

Rêvassant de choses et d’autre, Aisling jetant un coup d’œil à sa montre et constata que la demi-heure annoncée par sa mère venait d’être dépassée de quelques minutes. Un soupir fusa alors de ses lèvres à demi closes, tandis qu’elle porta sa tasse à ses lèvres et qu’elle termina de la vider de son contenu devenu plus que tiède. Une fois cela fait, elle s’étira mollement afin de laisser ressortir le surplus de fatigue qu’elle ne cessait d’accumuler depuis qu’elle avait décidé de rentrer de plus en plus tard à l’institut. Certes, le secret de sa mutation était à ce prix, mais entre ces retours tardifs, ses départs très tôt ainsi que les allers et retour qui les accompagnaient, la jeune fille devait bien admettre qu’elle avait de plus en plus de difficultés à gérer ladite fatigue. C’était d’ailleurs pour cela que le samedi matin, elle prenait de plus en plus l’habitude de rester au creux de son lit jusqu’à des heures que sa mère jugeait de plus en plus impossible… Un sourire quelque peu triste se dessina alors sur les lèvres de Aisling… Voilà encore un sujet de discorde, qui venait s’interposer entre sa mère et elle… Mais pour l’adolescente, tout cela valait bien mieux que la cruelle vérité qu’elle ne désirait pas dévoiler à sa mère, afin de ne pas la tourmenter. Pourquoi lui dirait-elle la vérité après tout, puisqu’elle ne pourrait rien y faire afin d’y remédier.. ? Elle n’était certes pas un ange, mais elle n’était pas cruelle à ce point non plus.

Perdue dans ses pensées, Aisling ne vit pas sa mère arriver. Ce ne fut que lorsqu’elle lui adressa la parole, qu’elle l’entrecoupa brièvement d’un ‘’Bonjour maman’’ souriant, avant de la laisser poursuivre tout en la laissant s’installer et se mettre à son aise. Elle l’écouta lui expliquer les raisons de son retard plus long que prévu : les embouteillages, la difficulté de trouver un place de stationnement à Londres, suffisamment proche de leur lieu de rendez-vous… Et surtout, sa mésaventures avec les pensionnaires de l’institut qui s’étaient mis en tête de refaire Waterloo ou Austerlitz en mode boules de neiges agrémentée des pouvoirs de tout un chacun des participants à ladite bataille. Lorsque Sinéad évoqua sa vitre brisée, Aisling écarquilla brièvement les yeux tandis qu’elle imaginait la colère qui avait du être celle de sa mère suite à cet incident des plus maladroit. Celle-ci était très gentille, mais lorsqu’elle se mettait véritablement en colère cela chauffait bien souvent vigoureusement et l’adolescente était fort bien placée pour le savoir. Une fois que sa mère en eu fini et qu’elle passa commande de son irish coffee auprès du garçon, Aisling lui répondit sur un air visiblement amusée :

‘’Ce sont vraiment des sales gosses, mais ce n’est pas entièrement de leur faute… Ils n’ont pas eu la chance d’avoir une aussi bonne mère que moi.’’

Le ton, bien que quelque peu taquin, était toutefois empli d’une sincérité réelle. Même si elle avait des défauts comme tous le monde, Sinéad était une très bonne mère et jamais, Aisling n’avait imaginée en vouloir une autre, comme nombre d’enfants. Lorsque cette dernière lui demanda comment sa journée s’était passée, Aisling lui raconta celle-ci dans le moindre détail, jusqu’à son ennui profond causé par le professeur Mandell… Exception faite cependant, des quelques pétales qu’elle avait involontairement semé dans les couleurs du lycée. Mais cela semblait arriver de moins en moins souvent si elle ne disait pas de bêtise, ce qui, en réalité, arrangeait bien ses affaires. Qui sait, peut-être qu’elle commençait à maîtriser quelque peu ses pouvoirs… Difficile à dire, sans le suivi que pouvait procurer l’institut à ses résidents mutants. En revanche, la petite remarque de sa mère concernant les professeurs de l’institut laissa apparaître un sourire légèrement gênée sur les lèvres de l’adolescente. Elle ne savait pas trop quoi lui répondre, connaissant son envie de la voir un jour changer d’avis et retourner suivre une scolarité au sein même de l’institut. A vrai dire, elle aussi aimerait avoir la possibilité de revenir, afin de profiter de la proximité de sa mère. Mais les choses étaient ce qu’elles étaient et l’adolescente ne pouvait malheureusement rien n’y changer à son grand désespoir.

En dehors de cela, la conversation paraissait être bon enfant. Aisling en était intérieurement soulagée, elle qui s’attendait à quelque chose de plus sérieux. Finalement, peut-être que sa mère voulait tout simplement passer un peu de temps avec elle, rien de plus. Malheureusement, l’adolescente se vit détrompée par une simple mais affreusement réaliste constatation, qui n’avait bien entendu pas échappée à sa mère… Dans les faits, il serait faux de dire que l’adolescente ne s’y attendait pas. Sa mère n’était pas stupide, il était évident qu’un jour ou l’autre elle remarquerait que sa fille, unique par dessus le marché, rentrait de plus en plus tard et de plus en plus souvent à l’institut. Parfois, elle commençait même à rentrer tellement tard, qu’elle ne prenait même pas le temps de manger et allait directement au lit en prenant juste le temps de se glisser sous une douche salvatrice… Forcément, sa mère devait finir par le remarquer. Seulement, seulement, l’adolescente ne s’attendait pas à ce qu’elle s’en inquiète aussi rapidement. Elle pensait pouvoir continuer ainsi sans rien dire durant quelques temps encore, afin de pouvoir inventer un mensonge crédible sensé l’aider à se justifier sans avoir besoin de lui dire la vérité. Visiblement, elle avait sous estimée la perspicacité de sa mère, sans le moindre doute.

Celle-ci lui disait de ne pas nier.. ? Très bien, elle ne le ferait pas. Après une telle affirmation il lui serait vraiment stupide de le faire et encore plus de prendre le risque de faire passer sa mère pour une idiote qui se faisait des idées totalement fausse. Mais un nouvel élément, inattendu celui-ci, fit irruption dans la conversation… Une rose.. ? Sur son bureau.. ? Une rose rouge.. ? Durant un instant, Aisling ne su trop comment réagir face à cette révélation. Pourtant, elle prenait grand soin à ne jamais laisser ses roses trainer de la sorte, à la vue de tous. Alors dans ce cas, comment est-ce que sa mère avait pu en voir une sur son bureau.. ? La vérité lui apparu alors telle une gifle en plein visage, tandis que ses yeux s’écarquillèrent devant la stupidité qui avait été la sienne… Oui, elle s’en souvenait maintenant… Elle avait bien l’intention de s’en débarrasser, mais quelqu’un l’avait appelé afin qu’elle vienne l’aider à faire quelque chose… Bon sang, l’adolescente se maudit intérieurement d’avoir ainsi baissé un instant sa garde, tellement certaine qu’elle était de son mode de fonctionnement vis-à-vis de son secret. Heureusement, dans son malheur sa mère avait tout de suite imaginé une toute autre histoire, quoique guère plus enviable en vérité. La rougeur écarlate de la rose découverte lui avait fait imaginé que sa petite fille adorée voyait un garçon, ce qui laissa Aisling sans voix durant plusieurs secondes.

‘’Un petit copain.. ? Tu veux dire… Un garçon.. ?’’

Finit-elle alors par balbutier, comme une pauvre idiote totalement décérébrée… Bien entendu que sa mère parlait d’un garçon, de quoi d’autre sinon.. ? Devait-elle, la suivre dans son erreur afin de garder sauf son secret et s’inventer un petit ami.. ? Dans ce cas, elle pourrait lui interdire de rentrer aussi tard pour ce genre de chose et elle ne pourrait rien lui rétorquer en retour… Peut-être, pourrait-elle lui dire que ce n’était pas un garçon, mais plutôt un jeune et fringuant professeur, tout frais et moulu.. ? Non, c’était une idée encore plus stupide et sa mère serait bien capable d’aller elle-même rendre visite au dit professeur en question afin de lui faire comprendre qu’il n’avait pas intérêt à poursuivre avec son petit trésor… Il fallait qu’elle trouve autre chose… Quelque chose de plus inattendu, pour que cela ne puisse pas passer pour une invention… Quelque chose de surprenant, quelque chose de…

'‘Non voyons maman, quelle idée… Moi.. ? Un garçon.. ? C’est stupide, j’ai bien mieux à faire que de perdre mon temps avec ce genre de chose…’’

Décida alors de lancer Aisling à sa mère, tout en déposant sa main sur son bras afin de la rassurer en accompagnement d’un sourire généreux. Nier farouchement, c’était la première et la plus importante chose à faire… Ensuite, il fallait remplacer cette sotte idée par quelque chose de plus neutre et rassurant pour le cœur inquiet de sa mère et cela…

‘’En fait, cette rose était pour une fille de mon lycée…’’

Aisling n’en dit pas plus, se demandant tout à coup si cela était vraiment plus rassurant aux yeux de Sinéad. Très honnêtement, elle en doutait assez fortement… C’est pourquoi, l’adolescente décida de rectifier au plus vite la trajectoire légèrement tordue de son mensonge…

‘’Ce que je veux dire c’est que c’est une rose qui était destinée à une fille de mon lycée… Tu vois, je fais partie d’une… D’une confrérie…’’

Voilà qui était déjà mieux, quoique, une confrérie… Aisling avait pris la première idée qui lui était venus à l’esprit et en l’occurrence… Bah… C’était l’inconvénient de vivre avec l’idée d’une confrérie constamment présente depuis plusieurs année. Mais elle décida, à tout hasard, de rassurer encore un peu plus sa mère en précisant :

‘’Pas ‘’LA’’ confrérie, bien entendu, tu t’en doutes… Mais c’est très simple, tu vas voir…’’

Assura l’adolescente à sa mère, tandis qu’une idée cohérente se faisait de plus en plus présente dans son esprit. Heureusement, sa mère pénétrait les rêves et non pas les pensées. D’un ton empli d’une certaine forme de certitude digne de la méthode coué, l’adolescente enchaîna rapidement afin de noyer sa mère sous l’information. avant de la laisser se poser la moindre question…

‘’Il y a une fille au lycée qui a retrouvé un vieux journal intime qui a appartenu à une de ses ancêtres qui a vécue au dix-neuvième siècle. C’est une fille issue d’une vieille famille anglaise fortuné, tu vois le genre.. ? Un peu guindé et aristocratique, mais très sympathique au final. Dans ce journal elle a repris une idée que son ancêtre avait initiée… C’était une sorte de club privée, un rassemblement de filles de bonne famille. Elles se faisaient appelée la confrérie des roses, se considérant elles-mêmes comme des roses… la fleur de l’aristocratie et de la noblesse, tout ça… Quoi qu’il en soit, cette fille à eu l’idée de recréer cette confrérie des roses, mais au lieu de ne réunir que des filles de bonne famille, elle à optée pour des filles issues de pays et de villes différente… Par exemple, moi je suis la rose de Dublin et elle, la rose de Londres puisqu’elle est anglaise. Nous sommes un petit groupe qui nous réunissons tous les soir, afin de discuter de choses et d’autres… Musique, littérature, politique et plein d’autres sujets parfois un peu plus futile.’’

Un sourire illumina le visage de l’adolescente, visiblement plutôt fière de son explication improvisée… Et en même temps, c’était tellement absurde que jamais sa mère ne devrait pouvoir s’imaginer qu’elle puisse lui sortir un mensonge aussi énorme. Pour relier la rose à tout ceci, Ailsing ajouta :

‘’Et donc, la rose que tu as vu sur mon bureau c’était une invitation que je devais remettre à une nouvelle qui vient d’arriver au lycée il y a peu de temps de cela. S’il elle l’accepte, alors elle doit venir à une date et une heure précise, lors de l’une de nos réunion. En résumé, on est une bande de copine qui refaisons un peu le monde à nôtre manière… Il est vrai que nous avons une certaine tendance à oublier le temps lorsque nous nous réunissons, mais que veux-tu maman… Nous ne pouvons pas refaire le monde, en moins de temps qu’il n’en a lui-même mis à se faire…’’

Acheva Aisling, dans un clin d’œil à l’adresse de sa mère… Tout en priant que son mensonge passe comme une lettre à la poste londonienne. Cela dit, cette dernière devrait voir d’un œil plus compréhensif le fait que sa fille passe du temps avec une bande de copine, plutôt qu’avec un garçon à la tête rempli d’idées toutes plus malsaine les une que les autres à l’égard de sa précieuse petite fille… Et au cas ou elle douterait encore un peu de ses propos, elle devait la distraire encore un peu plus…

‘’Garçon, un irish coffée s’il vous plait.’’

Héla-t-elle le serveur. Elle n’en avait jamais commandé devant sa mère, ni même jamais commandé tout court d’ailleurs, et elle ignorait si celle-ci lui accorderait ce genre de breuvage avec une pointe d’alcool typiquement irlandaise… Mais en tous cas, voilà qui donnerait rapidement un autre sujet de discussion, assurément.
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Sinéad O'Hegarty

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MessageSujet: Re: [RP] Rendez-vous après les cours (pv Sinéad) - [clos] [RP] Rendez-vous après les cours (pv Sinéad) - [clos] EmptyDim 24 Avr 2011 - 18:37

Estomaquée, elle était estomaquée. La bouche béante, elle écoutait l'explication improbable d'Aisling. D'abord, la mère avait été surprise : comment ça un garçon ? Mais bien sûr un garçon ! Et puis Aisling nia l'idée, comme si elle était totalement improbable. Elle parlait même de « temps à perdre », un peu fort ! Sinéad ne lui aurait pas interdit d'avoir un petit copain, mais elle s'inquiétait, ne voulait pas la perdre – et surtout pas à un garçon mauvais. Elle voulait la protéger aussi... tout le monde n'était pas fiable... Elle avait cru qu'Eion l'aimait, peut-être qu'il l'avait aimée d'ailleurs – mais pas assez de toute évidence. Il avait accepté facilement sa mutation, mais pas sa grossesse. Il n'était pas prêt alors... Sinéad soupira. Elle ne voulait pas que sa fille ait de pareilles surprises !
Cela dit, l'explication de sa fille était peut-être encore plus inquiétante... pour une fille ?! Enfin, non, ce n'est pas qu'elle était homophobe ou quoi que ce fût... mais... bon. Aisling de toute façon eut tôt fait de dissiper ses doutes. Mais elle était hésitante... Sinéad avait raison : elle lui avait caché quelque chose et maintenant, elle hésitait à lui en parler !

– Une confrérie ?! dit Sinéad alors que le récit d'Aisling était de plus en plus invraisemblable.
– Pas « LA » confrérie, bien entendu, tu t’en doutes… Mais c’est très simple, tu vas voir…
– C'est cela, je vais voir... on va voir ce qu'on va voir, jeune fille... dit Sinéad, sceptique au possible.

Sans se laisser démonter, Aisling continua de lui raconter le pourquoi de la rose : une histoire folle de « confrérie de roses ». Si Sinéad avait eu un peu d'objectivité, elle aurait trouvé qu'Aisling était une menteuse malhabile ; étant si sûre qu'elle ne pourrait pas lui mentir (et encore moins en inventant une histoire pareille), elle se fit plutôt la réflexion qu'en effet, sa fille méritait bien le titre de « rose de Dublin ». Elle était jolie comme une rose.
Cela dit, elle se sentait soulagée des confessions de la jeune fille : c'est que depuis quelques temps elle était un peu distante. Et il devait bien y avoir une raison ! songea-t-elle.
Aisling commanda alors, de même qu'elle, un Irish coffee. Sinéad ne dit rien. C'était la première fois qu'elle prenait ce genre de boisson alcoolique. Peut-être, aussi, qu'elle grandissait – elle était déjà grande bien sûr –, peut-être qu'elle prenait, si tôt, son envol... hier nourrisson, demain adulte.

– On dirait une secte ! lança l'irlandaise, plaisantant à moitié.

Oui, mais à moitié seulement : c'est vrai qu'avec de tels rituels, de tels surnoms... enfin, cela pouvait être aussi une manière de jeu...

– Et pourquoi ne m'en as-tu pas parlé avant ? Je me serais moins inquiétée ! Je sais, peut-être que je t'embête... mais enfin, ma chérie, c'est comme ça les mamans... ça s'inquiète pour un rien ! Tu verras ça un jour... enfin, pas tout de suite !

C'est qu'elle ne voulait pas se retrouver grand-maman avant même d'atteindre la quarantaine. Elle espérait qu'Aisling profiterait un peu de sa jeunesse, peut-être un peu plus qu'elle... Sinéad, entre ses études et sa fille, avait assez rarement eu l'occasion de sortir, de s'aérer, de voir des amis. Bien sûr, elle n'aurait échangé sa situation pour rien au monde !
Le garçon, jeune homme en fait, apporta sa boisson à Aisling en souriant – Sinéad le regarda donc d'un œil méfiant.

– Tu aimes ça ? demanda-t-elle à sa fille qui avait goûté la boisson.
Et donc. Où est-ce que vous vous réunissez ? Il faudra que tu me donnes l'adresse, si jamais il t'arrive quelque chose... Il y a beaucoup de filles dans ta « confrérie » ? Et pourquoi ne m'en as-tu pas parlé avant ?

Impossible d'y couper : deux fois qu'elle lui posait la même question, Aisling ne pourrait pas s'en sortir avec une simple pirouette et elle le savait. La situation restait un peu dangereuse pour elle, mais rien de trop grave... après tout, sa mère aurait cru presque n'importe quoi venant d'elle. C'est qu'elle lui faisait confiance. Trop confiance peut-être.
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MessageSujet: Re: [RP] Rendez-vous après les cours (pv Sinéad) - [clos] [RP] Rendez-vous après les cours (pv Sinéad) - [clos] EmptyLun 25 Avr 2011 - 12:20

Aisling afficha une légère grimace après avoir bu une gorgée de son Irish coffee et répondit à sa mère :

‘’J’adore !’’

Le propos avait été tressaillant, laissant apparaître dans une évidence certaine une contradiction entre ce dernier et la réaction de l’adolescente bravache. Ce que buvait si souvent sa mère était absolument immonde, comment diable pouvait-elle avaler ça, comme on avalait du petit lait.. ? Décidément, rien ne valait un bon vieux chocolat chaud des familles, sans le moindre doute. Dans un coin de sa tête, la jeune fille prit note d’un point extrêmement important : Ne jamais plus commander cet infect pousse au crime !

Mais cet acte courageux, que d’aucun qualifierait sans doute de suicidaire, eu au moins le mérite de son effet qu’avait espérée l’adolescente. Même si l’effet en question n’avait pas tout à fait été celui escompté, tout au moins avait-il réussi à détourner l’attention de sa mère vis-à-vis de sa fameuse et, lorsque l’on y songeait bien, quelque peu absurde, révélation concernant la raison de ses retours tardifs à l’institut. En fin de compte, sa génitrice paraissait plutôt bien prendre la chose, tout comme l’explication en elle-même. Un soulagement pour Aisling, qui se dit en son for intérieur que l’absence de garçon et la frayeur de la potentielle petite amie, avait dû relativiser quelque peu le sang d’encre de Sinéad envers ces fameuses réunions digne des plus grands films de conspirations secrètes.

Cela étant dit, Sinéad avait très nettement fait preuve d’une suspicion certaine lorsque Aisling avait évoqué la notion de confrérie, très rapidement suivi de la confirmation que ce n’était pas la même que celle qui s’opposait à l’institut avec ses idéaux totalement opposés. Quand sa mère la désignait sous le terme de ‘’jeune fille’’, c’était rarement pour la féliciter d’avoir fait quelque chose de bien. Mais en fière héritière de sa petite maman, l’adolescente ne s’était pas laissé démonté par cette attitude de défiance et elle avait continuer à lui expliquer sa vérité, avec une assurance à la limite de l’insolence. Mais même si elle n’en laissait rien paraître, Aisling se sentait vraiment coupable de lui mentir ainsi. Certes, c’était pour la bonne cause, mais la fin justifiait-elle vraiment les moyens.. ? Sa mère, en dépit d’une méfiance naturelle, affichait à son égard une confiance presque un peu trop aveugle… Ce n’était pas désagréable pour une adolescente, mais elle avait le sentiment de trahir cette confiance et cela, Aisling n’aimait vraiment pas, même si c’était pour préserver sa mère d’une plus désagréable réalité.

Mais malgré tout, son mensonge, aussi incroyable soit-il, avait cependant fait son office comme en témoigna la petite touche d’humour de Sinéad lorsqu’elle lui fit remarquer que cette fameuse confrérie des roses avait comme un discret parfum de secte. Cela arracha un petit sourire amusé à Aisling,

‘’C’est un peu cela..’’

Se contenta-t-elle tout simplement de répondre, dans un rapide clin d’oeil. Mais lorsque sa mère évoqua un jour prochain une éventuelle maternité de sa part, le visage de l’adolescente s’assombrit légèrement. Comme elle le lui avait dit un peu plus tôt, elle n’avait pas vraiment le temps pour s’intéresser aux garçons et ce n’était pas une simple figure de style dans la situation de la jeune fille qui, si elle en croyait ce que lui avait raconter sa mère, ne verrait sans doute jamais sa vingt-cinquième année. Dans de telles conditions, pourquoi perdrait-elle son peu de temps restant à avoir une relation et un enfant… Surtout, pour en faire un orphelin. Bien entendu, Aisling savait que sa mère prendrait soin de son petit-fils ou de sa petite fille, mais son sens des responsabilité était bien assez grand pour ne pas la mettre dans une telle situation.

Même si Sinéad paraissait se contenter de ses explications absurde, cela ne l’empêcha pas de vouloir en savoir encore plus sur le sujet. C’était quelque chose qui n’arrangeait pas vraiment les affaires de Aisling, qui cherchait frénétiquement une raison et des réponses sensés afin de satisfaire sa mère tout en gardant intact le réalisme de son mensonge. Celle-ci insistait plutôt lourdement sur les raisons qui avaient poussé la jeune fille à lui dissimuler ces fameuses réunions des roses et Aisling compris alors qu’elle ne pourrait pas s’en sortir avec une réponse simplement évasive… Sa mère voulait une réponse et elle la connaissait bien assez pour savoir qu’elle ne lâcherait pas le morceau avant d’avoir obtenu satisfaction. Après avoir poussé un soupir, Aisling se lança courageusement dans une nouvelle tentative de mensonge en bonne et due forme et dit :

‘’Je n’aurais jamais d’enfant, ne t’en fais pas maman… Je ne les aimes pas de toue façon…’’

Commença-t-elle par lui mentir à moitié, avant de poursuivre sur le plus délicat à faire accepter…

‘’Mais tu sais maman… On ne se réunit pas toujours au même endroit, cela dépend des jours… De la météo… On va bien souvent chez les unes et les autres, et lorsqu’il fait bon on se retrouve dans un café autour d’un bon verre… Pour une raison évidente, tu comprendras que je ne peux pas les laisser venir à l’institut, n’est-ce pas.. ? Nous sommes à peine six ou sept, nous sommes donc assez mobile comme tu peux l’imaginer.’’

Asséna Aisling à sa mère, afin de prévenir une idée qu’elle ne manquerait certainement pas d’avoir. En outre, L’institut n’était pas vraiment près de la ville et il paraissait assez évident que ce serait une perte de temps de faire le trajet aller-retour, alors que tous étaient déjà en ville pour l’école… Evidemment, si jamais sa mère demandait à rencontrer les autres roses, la situation de l’adolescente se compliquerait singulièrement. Enfonçant un clou déjà bien planté, Aisling ajouta :

‘’Mais tu sais que tu peux toujours me joindre sur mon portable, alors ne t’inquiètes pas je reste toujours joignable en cas de problème. Je suis désolée de ne t’avoir rien dit, mais… Je pensais que tu trouverais que cela était une perte de temps inutile… Après tout, tu as dû devenir adulte très tôt à cause de moi et travailler sans relâche pour m’élever convenablement. Alors, je me disais que si je continuais de rapporter des bulletins scolaires digne de ce nom, tu ne t’en inquièterais pas vraiment… Je voulais… Je voulais simplement être à ta hauteur, rien de plus maman…’’

Finit-elle par lui avouer, dans ce qui n’était plus tout à fait un mensonge. Le regard de l’adolescente se baissa en direction de sa tasse encore rempli, incapable de soutenir celui sans faille de sa mère… Et ce n’était pas uniquement par humilité…
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MessageSujet: Re: [RP] Rendez-vous après les cours (pv Sinéad) - [clos] [RP] Rendez-vous après les cours (pv Sinéad) - [clos] EmptyLun 25 Avr 2011 - 17:06

À petites gorgées, Sinéad finissait de boire son Irish coffee. Elle avait évidemment compris qu'Aisling, loin de trouver la boisson à son goût, en avait été dégoûtée. C'était qu'aussi Sinéad n'avait que rarement autorisé sa fille à boire de l'alcool, sachant que plus tôt on commençait à en boire, plus on s'habituait facilement par la suite au goût. L'alcool, pensait-elle, était un poison. Un poison exquis certes... en tous cas, vue la mine qu'affichait là Aisling, Sinéad était certaine que jamais elle ne sombrerait dans l'alcoolisme !

– Je n’aurai jamais d’enfant, ne t’en fais pas maman… Je ne les aime pas de toute façon…

Sinéad ne dit rien, laissant son enfant parler, mais en son for intérieur, elle était un peu surprise. Enfin, à dix-sept ans, elle-même n'avait pas envie d'avoir d'enfants – elle était même à l'époque en pleine dépression à cause de son pouvoir : ayant peur de dormir, elle finissait par manquer de sommeil. De là à déclarer qu'elle n'aurait jamais d'enfants, c'était un peu fort ! Mais enfin... elle changerait d'avis un jour peut-être.
Sa fille lui coupa l'herbe sous le pied : en effet elle avait imaginé, peut-être, faire venir ce groupe à l'Institut... elle n'avait même pas encore exposé l'idée que déjà Aisling s'y opposait ! Mais peu importe. Elle y reviendrait.
Sinéad eut un pincement au cœur de voir sur le visage de sa fille apparaître comme une moue, une honte, tandis qu'elle exposait ses raisons... assez tordues il faut le dire.
La mère était à la fois touchée et contrariée. Inspirant, elle afficha un sourire tendre et un regard plein de compassion envers la jeune femme qui, peut-être, était encore un peu fille. Elle prit une de ses mains dans la sienne avec douceur.

– Chérie, regarde-moi. Je ne t'ai jamais dit, jamais, que tu ne pouvais pas sortir, avoir des copines et je ne te le dirai jamais. Au contraire, c'est essentiel. Quand tu m'as dit que tu voulais aller au lycée plutôt de que de suivre les cours de l'Institut, c'est pour ça que je t'y ai autorisée. Je voyais bien que tu n'étais pas très à l'aise avec les autres élèves... et eux non plus avec toi. Ils sont gentils... souvent, ajouta-t-elle en repensant à sa vitre brisée. Mais... c'est pour que tu puisses profiter de ta jeunesse, aussi, avoir des amies, tout ça ! On ne peut pas faire que travailler, c'est impossible... se détendre est important aussi. Tu n'as pas à travailler autant que moi je l'ai fait ; c'était dur tu sais... alors si tu me dis que tu as un groupe d'amies, j'en suis très contente ! Pourvu évidemment que tu n'oublies pas de travailler... mais je te fais confiance. J'ai raison, n'est-ce pas ?

Elle serait de toute manière étonnée si brusquement les résultats d'Aisling chutaient juste parce qu'elle passait quelques heures par semaine avec des copines ! Aisling avait d'excellentes bases, et était presque toujours la première de la classe, toutes matières confondues.

– Au fait, je suppose que, vu comme tu adores l'Irish coffee, tu ne vas pas le finir ? En ce cas...

Et voilà qu'elle récupérait une deuxième de cette délicieuse boisson ! Ah, le café. Sa deuxième raison de vivre (après Aisling) sûrement. Cela dit, il ne fallait pas en abuser... et encore moins de ce breuvage alcoolique. C'est qu'elle était venue en voiture, et comptait bien repartir en voiture...
La mutante regarda sa fille, en pensant à son surnom : la « rose de Dublin ». En deuxième pensée, c'était assez pittoresque. Une rose...

– Pourquoi, en fait, ne pourrais-tu pas les inviter à l'Institut ? Tes amies ne seraient quand même pas anti-mutants ? Bien sûr on ne va pas laisser rentrer n'importe qui à l'Institut... mais je pense qu'à l'occasion, tu pourrais les inviter à venir passer un après-midi là-bas, peut-être un samedi... dans quelques mois, les rosiers seront en fleur.

Ils porteraient leurs fleurs roses, rouges, oranges pour certaines... « cuisse de nymphe émue », cette rose au nom mièvre et ravissant, de la couleur du même nom (c'est-à-dire d'un blanc rosé ou d'un rose blanchâtre). Elle s'imagina sa fille dans le jardin de l'Institut, avec ses amies, entourées de ces rosiers... pittoresque vision en effet !
Une rose, c'est une jolie fleur en effet, pensait Sinéad. Un peu fragile, un peu difficile à approcher avec ses épines... mais si belle qu'elles étaient universellement adorées.
Elle but encore de son café et son regard tomba sur la table.
Une rose était posée là, légère, d'une profonde couleur rouge sang, fascinante, éphémère, souriante, mature, jeune, sereine, splendide, inaccessible.
Sinéad la contempla un moment et, comme hypnotisée, tendit sa main pour l'attraper – la rose disparut. Comme sortie brusquement d'un rêve, Sinéad resta interdite, puis lança un regard inquiet à Aisling qui semblait, elle aussi, perturbée. Sinéad ne savait absolument pas ce qui s'était passé. Elle regarda autour d'elle. Personne n'avait de comportement suspect.

– Allons-y.

Pressée, elle était pressée. Un sentiment de danger la gagnait, comme une réminiscence de quelque chose de douloureux... elle paya l'addition, leur laissant la monnaie en pourboire.
Elles quittèrent à la hâte le café. Sinéad, inquiète, balayait du regard les rues. Il faisait toujours aussi beau. Il semblait n'y avoir rien de particulier... peut-être avait-elle rêvé... ce qui cependant ne serait en soi pas rassurant.

– Peut-être que ce n'était rien... peut-être... j'en doute.

Dans la neige, il lui sembla apercevoir se dessiner une rose blanche.

– Rentrons à l'Institut.

Elle jeta un coup d'œil vers la neige. Il n'y avait rien.
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MessageSujet: Re: [RP] Rendez-vous après les cours (pv Sinéad) - [clos] [RP] Rendez-vous après les cours (pv Sinéad) - [clos] EmptyMar 26 Avr 2011 - 10:58

Ils n’étaient pas à l’aise avec elle.. ?

Ils n’étaient pas à l’aise avec elle.. ??

Ils n’étaient pas à l’aise avec elle ???

Aisling fit comme si cette nouvelle ne la toucha guère plus que de raison, mais intérieurement elle fulminait… Quelle bande de sales petits monstres, vraiment… Et dire qu’ils faisaient semblant de rien, comme si tout allait bien avec elle. Finalement, elle se dit que, peut-être, l’excuse qu’elle avait donné à sa mère comme quoi elle ne sentait pas à sa place à l’institut n’était pas aussi mensonger que cela, bien que d’après ce que Sinéad lui disait, ce n’était pas la soit disant non mutante qui n’était pas à l’aise parmi les mutants mais bel et bien ces mêmes mutant qui n’étaient pas à l’aise avec la pseudo non mutante… Quelque part, l’adolescente était un peu déçue de cet aveu qui soulignait si tristement le fait que les élèves de l’institut reproduisaient plus ou moins le même schéma que les non mutants à leur égard. Il y avait une chose que l’histoire avait appris à Aisling, c’était que les victimes devenaient bien souvent bourreaux à leur tour… C’était un constat amer des plus triste, mais aussi, visiblement, encore d’actualité si elle s’en tenait à ce que venait de lui avouer sa mère. Pour la peine, la jeune fille en arriverait presque à souhaiter réellement ne pas être une mutante.

Avoir appris que les élèves de l’institut n’étaient pas à l’aise avec elle la rendit profondément songeuse… Et si, elle leur avouait être une mutante, se sentiraient-ils moins mal à l’aise.. ? Est-ce que tout s’effacerait comme par magie.. ? Tsss… Peut-être que en fin de compte, rassembler les jeunes mutants dans un endroit en vase clos n’était pas une si bonne idée que cela… Peut-être, devraient-ils tous faire comme elle et se mêler aux ‘’vrais’’ gens, afin d’apprendre à accepter l’autre tel qu’il était, qu’il soit mutant ou pas. Dans cet optique et en toute humilité, Aisling se disait qu’elle possédait un énorme avantage sur les autres élèves cloitrés dans l’institut. Comme une certaine Alice, elle voyait ce qu’il y avait au-dela du miroir…

Lorsque sa mère lui exprima avec tendresse sa confiance concernant ses études, Aisling hocha doucement la tête en une réponse positive à la question attenante à cette affirmation. Bien entendu qu’elle allait continuer à avoir des bonnes notes, d’ailleurs et en toute modestie, elle en avait toujours. Après tout, sa mère était une personne très intelligente alors elle ne pouvait guère être en reste, lui faisant ainsi une honte qui lui serait certainement plus douloureuse que à sa génitrice elle-même. Heureusement toutefois, celle-ci ne l’avait encore jamais vraiment interrogé sur ses aspirations étudiantes futures. C’était plutôt un mal pour un bien, car de toute façon l’adolescente n’envisageait pas le moins du monde son avenir depuis que la découverte effective de son pouvoir lui avait méchamment ouvert les yeux sur la brièveté dramatique de son existence : au mieux elle pourrait finir ses études et commencer à travailler avant de disparaître et au pire, elle ne pourrais pas fini son cycle universitaire… L’un comme l’autre, n’encourageait pas vraiment à se projeter dans un quelconque avenir en vérité, c’était bien trop déprimant. Lorsque sa mère lui imposa littéralement sa réponse concernant son irish coffee, Aisling lui sourit brièvement et lui répondit presque du tac au tac :

‘’je t’en prie sers toi…’’

Comment diable, pouvait elle donc boire cette horreur… Tout en la regardant avaler le breuvage infect, Aisling eu un nouveau sourire, d’une nature plus tendre cette fois-ci. On disait bien souvent que pour qu’une fille sache à quoi elle ressemblerait une fois adulte, il lui suffisait de regarder sa mère… Le sourire tendre se fit doucement mais sûrement mélancolique, tandis que Aisling se dit intérieurement qu’elle aurait été vraiment très belle si on lui en avait laissé le temps… Belle et tellement élégante… Une vraie dame, dans le sens le plus noble du terme, même si on lui reprocherait certainement un manque total d’objectivité puisque sa mère était la plus belle femme du monde… C’était sa mère après tout et cette seule vérité résumait tout sans la moindre ambiguïté. Celle-ci l’interrogea à nouveau sur ses amies les roses, ce qui ramena brutalement l’adolescente face à son fourbe mensonge. Sa mère était vraiment une irlandaise, entêtée jusqu’au bout et ne lâchant en rien le morceau jusqu’à ce qu’elle obtienne satisfaction. Mais qu’importe, Aisling la connaissait bien assez pour se douter qu’elle n’abandonnerait pas l’idée de les rencontrer un jour prochain, elle s’y était même quelque peu préparer en fait. C’est pourquoi, elle lui répondit d’un air légèrement détaché :

‘’C’est vrai, tu as raison maman, j’inviterais les roses à venir passer une journée à l’institut, d’ici quelques temps… Quand les rosiers auront fleuris ce sera parfait, très poétique même… Mais c’est un peu délicat tu sais… Certains de leur parents sont plutôt… Conservateur, si tu vois ce que je veux dire… Ce n’est pas qu’il détestent les mutants, mais disons que… Ce n’est pas forcément bien venu d’en avoir dans son entourage…’’


Conclu finalement Aisling, espérant ainsi décourager sa mère de la relancer sur le sujet de cette visite à l’institut, le moment venu. Il n’y avait pas que Sinéad qui était une véritable irlandaise après tout, n’est-ce pas.. ?

Tout à coup, Sinéad marqua un curieux temps d’arrêt durant quelques instants, avant de finalement porter sa main là ou son regard s’était posé quelques instants plus tôt. Intriguée par l’étrange comportement de sa mère, Aisling failli s’étouffer toute seule lorsqu’elle vit que la cible de celle-ci était… Une rose.. ? Ban sang, elle venait de faire apparaître une rose juste sous le nez de sa mère et elle ne s’en était même pas aperçue.. ? Mais avant même qu’elle ne puisse imaginer une quelconque façon de se sortir de cette situation, ladite rose disparu et sa mère tourna alors son regard dans sa direction tandis que l’adolescente soupirait intérieurement, rassurée de cette disparition. Incapable de masquer entièrement son trouble cependant, la jeune fille ne su quoi répondre lorsque sa mère s’empressa de régler l’addition tout en lui disant de la suivre afin de quitter les lieux. Elle contenta donc de la suivre après avoir enfilée son manteau, quelque peu inquiète… Sa mère venait-elle de comprendre.. ? D’avoir une illumination soudaine.. ?

Anxieuse, Aisling la suivit docilement jusqu’à l’extérieur. Son cerveau avait commencé à tourner à plein régime, analysant au mieux la situation. Une rose était apparu, mais elle avait presque aussitôt disparu… Et si elle était certaine d’une chose, c’était bien du fait que ses roses ne disparaissaient jamais une fois qu’elles apparaissaient. Mais le fait était pourtant là : une rose avait surgit du néant. Quand Sinéad lui annonça qu’elles rentraient immédiatement à l’institut, Aisling ne pu s’empêcher de s’écrier d’un air dépité :

‘’Quoi.. ? Maintenant.. ? Maaaiis…’’

Plongeant ses mains dans les poches de son manteau, l’adolescente se renfrogna légèrement… La situation se dégradait plus rapidement qu’elle ne réfléchissait et il ne lui restait plus que le chemin du retour jusqu’à l’institut pour trouver une explication susceptible de la dédouaner de cette soudaine et vraiment très malvenue, apparition florale.

‘’Je pensais qu’on aurais pu faire les magasins avant…’’


Marmonna-t-elle alors, comme une ultime tentative de gagner un précieux temps pour trouver une solution.
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Sinéad O'Hegarty

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MessageSujet: Re: [RP] Rendez-vous après les cours (pv Sinéad) - [clos] [RP] Rendez-vous après les cours (pv Sinéad) - [clos] EmptyJeu 28 Avr 2011 - 22:33

– Aisling. Ce n'est pas un jeu.

Sa voix était on ne peut plus sérieuse : elle regardait sa fille de face, avait murmuré ces brèves paroles. Le froid, pourtant mordant, ne la dérangeait plus : elle n'y faisait plus attention, elle était ailleurs ; elle était sur le qui-vive, à l'affût des bruits environnants. Sinéad était prudente, très prudente, trop prudente : mais ce qui venait de se passer, étant extraordinaire, nécessitait des mesures extraordinaires. Ou du moins quelque réaction.

– Tu as bien vu ce qu'il s'est passé, oui ?

Elle laissa à peine Aisling hocher de la tête.

– Bon. Écoute, dit-elle à voix basse. Ce n'est pas normal : les roses n'apparaissent pas comme ça juste parce qu'elles en ont envie et elles disparaissent encore moins comme par magie. C'est bien dû à quelque chose... ou plutôt à quelqu'un.

Elle réfléchissait encore, se demandant qui pouvait être à l'origine du phénomène. Elle marchait aussi. Pourquoi diable s'était-elle garée aussi loin ?

– Tu disais tout à l'heure que les parents de tes amies sont « conservateurs » ? C'est assez hypocrite de leur part. Je parie qu'ils n'aiment pas les mutants : et aussi qu'ils n'ont pas le courage d'affirmer leur position. Ils sont indécis... mais tout le monde n'est pas comme ça. Certains détestent les mutants. Au point qu'il est conseillé de faire attention à ne pas parler sans précaution de mutants, de l'Institut, dans un lieu public... dans un bar par exemple...
Je ne sais pas exactement ce qu'il se passe. Mais j'ai un mauvais pressentiment. Cette rose... quelqu'un a bien dû la faire apparaître. Qui et pourquoi ? Ce doit être un mutant. Ça n'avait pas l'air d'être un holographe. On sentait ses effluves...


Elle s'arrêta. Il lui paraissait sentir encore ce parfum. Elle rejeta la pensée cependant : une simple impression.

– Mais je ne vois pas pourquoi. C'est inquiétant.

Sinéad voulait se dépêcher de fuir le danger. Un sentiment de malaise la prenait, qui lui semblait familier. Mais peut-être fuyait-elle trop soudainement ? Si mutant il y avait – elle ne voyait pas d'autre explication – il faudrait savoir qui. Et pourquoi alors ? Avait-on voulu la surprendre ? Le mutant en question avait dû écouter leur conversation... pouvoir étrange, de faire apparaître des roses... ou...

– C'était peut-être une illusion ? réfléchit-elle à voix haute, interrogeant Aisling aussi.

Cela expliquerait, en tout cas, l'étrangeté qui émanait de la fleur... et ses apparition et disparition soudaines. Mais pourquoi alors avait-elle eu une impression de quelque chose de familier ?
Si elle voulait éclaircir ses doutes, il fallait rechercher la cause... mais avec Aisling à ses côtés, cette idée ne la mettait pas à l'aise. De toute façon, celui qui avait fait ça n'avait probablement pas eu l'intention de lui parler... c'était tellement étrange. Que faire alors ?
Un peu plus calme maintenant qu'elle s'était éloignée de ce bar, elle réfléchit à nouveau. Après tout, peu importait la cause, elles en étaient probablement loin maintenant...

Arrivée à la voiture, elle déposa son sac à main à l'arrière et s'assit à l'avant. Elle se retint de soupirer en constatant que non, la place ne s'était pas élargie depuis tout à l'heure !... Elle dut manœuvrer encore, assez rapidement toutefois.

– Où veux-tu aller ?
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Aisling O'Hegarty

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MessageSujet: Re: [RP] Rendez-vous après les cours (pv Sinéad) - [clos] [RP] Rendez-vous après les cours (pv Sinéad) - [clos] EmptyVen 29 Avr 2011 - 11:55

Aisling lança un regard quelque peu surpris à sa mère, lorsque celle-ci la tança plus ou moins vertement à cause de sa dernière parole. Ce n’était pas un jeu… ? Et alors.. ? Qu’est-ce qu’elle voulait qu’elle y fasse.. ? Certes, une rose était apparu sur leur table, mais ce n’était pas sa faute… Pas cette fois tout au moins, car ses roses à elle ne disparaissait pas comme par enchantement, ce qui pourtant aurait très grandement faciliter la vie de la jeune fille. En même temps, elle comprenait tout de même sa mère car, pour qui n’y était pas vraiment habitué, ce genre d’apparition pouvait être assez surprenant… D’ailleurs, l’adolescente se demanda si elle avait eu l’air assez surprise… Elle commençait à avoir une certaine habitude de la chose, a force d’en faire elle-même apparaître. De fait, sa surprise n’avait-elle pas été amoindrie par rapport à celle de sa génitrice.. ? Il semblerait que non, étant donné la réaction de cette dernière.

Cela étant dit, cette rose qui avait disparu aussi rapidement qu’elle était apparu, n’était pas de sa création… Et ce n’était certainement pas l’œuvre de sa mère non plus, car il était d’une évidence aveuglante qu’il n’y avait aucune corrélation possible entre faire apparaître une rose de façon fugace et la capacité surprenante de celle-ci à pénétrer le monde onirique et ses songes, qu’ils soient les siens ou pas… De fait, tout ceci restait en effet un mystère. Lorsque sa mère l’interrogea franchement afin de savoir si elle-même avait vu cette rose apparaître et disparaître, Aisling hésita quelque instants : Devait-elle nier et faire passer sa mère pour une douce cinglée qui ferait sans doute mieux de consulter un psychiatre, ou bien acquiescer au risque de voir des soupçons émanant de celle-ci à son égard, poindre.. ? Car après tout, sa mère était une mutante, son père, selon cette même mère en était un aussi… Comme le disait le proverbe, les chiens ne faisaient des chats, ou bien encore la pomme ne tombait jamais loin de l’arbre.

Mais heureusement, Sinéad évita à sa fille de résoudre ce petit conflit intérieur en se réappropriant aussitôt le sujet. Quoique… Ce n’était peut-être pas une aussi bonne chose que cela, car sa mère était d’une redoutable intelligence et il ne faisait pas le moindre doute que si elle ne faisait rien, celle-ci finirait fatalement par reporter ses soupçons sur sa fille non mutante. De fait, Aisling devait trouver quelque chose, faire en sorte de l’aiguiller sur une voie différente de la sienne. Elle n’était pas une mutante et, pour le bien de sa mère, l’adolescente entendait bien le rester le plus longtemps possible. Tout en ressassant ses pensées, la jeune fille marchait au côté de sa mère afin de rejoindre sa voiture. Sinéad paraissait avoir garé celle-ci assez loin, mais ce n’était pas vraiment étonnant dans une ville telle que Londres. Comme toutes les grandes villes de ce monde, la circulation y était un problème des plus important. Après un silence ou sa mère devait très certainement être en train de réflechir à l’extraordinaire évènement qu’il venait de se dérouler dans le café, Aisling entendit celle-ci revenir sur la questions des parents conservateurs de certaines de ses soit disant amies. L’adolescente l’écouta lui donner son avis sur ce terme de conservateur d’une oreille attentive, Mais elle ne savait pas vraiment quoi en penser… Et en tout premier lieu, parce que elle avait tout inventé, de A jusqu’à Z !

‘’Tu sais… Je suis amie avec leurs filles, pas avec eux…’’

Lança tout d’abord l’adolescente, afin de donner une première satisfaction à sa mère. Puis, elle poursuivit en regardant nonchalamment le ciel enveloppé dans un diaphane voile immaculé :

‘’Ce qu’ils pensent ou non des mutants n’est pas vraiment mon affaire, du moment que cela n’interfère pas dans ma relation avec leurs filles…’’

Mentit une nouvelle fois Aisling, avant de rajouter :

‘’Mais tu sais… Même si je comprends parfaitement que des gens n’aiment pas les mutants et l’institut, je ne vois pas comment je pourrais éviter la question dans la mesure ou tu es toi-même une mutante et que nous vivons toutes les deux à ce même institut. De plus, n’étant pas une mutante je ne vois vraiment pas ce que je risque à dire que je vis là-bas. D’autant plus que cela passe nécessairement pour une obligation, puisqu’un enfant se doit de vivre avec ses parents, n’est-ce pas.. ?’’

conclu-t-elle finalement sur le sujet, en se tournant brièvement en direction de sa mère et en affichant un petit sourire amusé accompagné d’un clin d’œil que l’adolescente voulu complice. C’était vrai après tout et sans doute que les anti mutants devaient la plaindre de son sort, plus que la détester. Aisling souffla distraitement sur ses mains jointes revêtus de ses mitaines, puis elle reprit encore une fois la parole suite à l’idée de sa mère concernant la personne responsable de cette mystérieuse apparition florale…

‘’Oui, tu as sans doute raison, une illusion…’’


Et en même temps, cela arrangeait bien les affaires de l’adolescente qui décida de surenchérir sur le sujet :

‘’Si cela se trouve, c’est un tout nouveau mutant qui nous a entendu parler et qui ne sait pas comment faire pour demander l’aide de l’institut… Peut-être qu’il s’interroge, qu’il se demande si c’est vraiment la bonne solution pour lui… Peut-être qu’il n’ose pas prendre le risque de nous poser directement la question, si son pouvoir, créer des illusion si tu vois juste, n’est apparu que très récemment… Cela doit être un moment difficile de se découvrir un pouvoir, surtout si on a personne avec qui en parler… On doit se sentir très seul… Enfin, j’imagine, mais tu dois savoir ça mieux que moi, n’est-ce pas maman.. ?’’

Acheva l’adolescente, en une pirouette destiné à faire oublier le très léger sentiment d’identification dont elle venait de faire preuve.

‘’Tu viens toi-même de le dire, il est dangereux d’être un mutant de nos jours, alors sa réaction serait des plus normal, non.. ?’’

Et puis voir sa mère s’intéresser à un mutant inconnu, c’était préférable à la voir s’intéresser à elle d’un peu trop près à son goût. Contrairement à ce que Aisling s’était enfin de compte résignée, à savoir retourner immédiatement à l’institut, sa mère lui demanda ou elle voulait aller juste après avoir jeter son sac à l’arrière de la voiture et qu’elles s’y soient toutes les deux installée. Un sourire s’afficha alors sur les lèvres de l’adolescente et elle répondit à sa mère d’un ton enjouée :

‘’Si on allait au centre commercial.. ? On pourrait y flâner un peu durant une heure ou deux, aller de boutique en boutique en avalant des chamallows… Et peut-être même, que tu pourrais avoir l’envie de m’offrir une certaine paire de bottes pour accompagner l’ensemble que tu songes sérieusement a m’acheter…’’


Conclu Aisling, l’air de rien, affichant un visage aussi innocent que possible et dans un sérieux déstabilisant au possible… De l’audace, toujours de l’audace… C’était ce que disait toujours miss Weaserley, son professeur d’arts appliqués… Et en même temps, cette histoire de rose et de mutant éventuel sortiraient peut-être de la tête de sa mère.
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Sinéad O'Hegarty

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Sinéad O'Hegarty

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MessageSujet: Re: [RP] Rendez-vous après les cours (pv Sinéad) - [clos] [RP] Rendez-vous après les cours (pv Sinéad) - [clos] EmptyMar 17 Mai 2011 - 12:33

Tous les enfants du monde savent jouer de leurs charmes avec leurs mères, mais il fallait avouer qu'en la matière, Aisling était une experte. Un léger sourire aux lèvres, les yeux pétillants, la voix assurée : elle semblait ne même pas imaginer que sa proposition puisse être rejetée. D'autant plus difficile alors pour sa mère de briser ses espoirs... Sinéad rit néanmoins :

– En effet, je songeais sérieusement à m'acheter un nouvel ensemble !

Et entre elles, « ce qui est à toi est à moi », surtout maintenant qu'Aisling faisait la même taille qu'elle. À vrai dire, c'était même plutôt à sens unique : Aisling prenait les affaires de sa mère sous le regard attendri de celle-ci. Puis elle les revoyait quelques fois.
Un moment de silence. Sinéad observait la route, se demandant quel serait le chemin le plus rapide. Elle mit en route le GPS intégré à la voiture et, une fois l'objet au courant de leur destination, celui-ci commença à donner ses indications. Ce n'était pas que Sinéad ne connût pas la route jusqu'au centre commercial ; c'est qu'elle craignait les embouteillages. L'appareil calculait savamment, en temps réel, le trajet le plus rapide. Sinéad regarda le temps envisagé de route. Bon, dix minutes, ça allait... heureusement, en même temps : elles allaient juste à côté. À un feu rouge, elle rompit le léger silence qui s'était installé :

– En fait non. Mes parents... elle s'arrêta un instant, pensant : « tes grands-parents », ceux qu'elle ne voyait jamais ou presque. Savait-elle au moins leurs noms ? Sinéad n'était même pas sûre, tant ils ne se voyaient jamais Enfin, ma mère et mon beau-père, plutôt, ont immédiatement été au courant. Je veux dire, quand mon pouvoir s'est manifesté.

Ce n'était franchement pas beau... elle hésita : jusqu'où pouvait-elle en parler ? Elle se décida pour lui épargner les plus sordides détails.

– J'ai fait, plusieurs fois de suite, des cauchemars... qui ont laissé quelques traces.

Vue la nature de son pouvoir, il était facile d'envisager la chose : des blessures plus ou moins grave.

– Au bout de quelques temps, ce n'était plus possible. C'est comme ça que je me suis retrouvée pour la première fois à l'Institut. Finalement, en quelque sorte, je n'ai jamais été toute seule face à ma mutation.

En réalité, si : sa famille avait été plutôt un poids qu'autre chose. Quant à l'Institut... ils n'avaient pas pu l'aider non plus à maîtriser son pouvoir si particulier, surtout au vu du temps qu'elle était restée là-bas. Seul peut-être le temps, passant, lui avait permis de maîtriser son pouvoir. Autrement dit, elle avait dû se débrouiller toute seule. Mais là encore, se demandait-elle, était-ce bien vrai... ?

– Mais pour beaucoup, c'est une grande surprise et ils n'osent pas en parler. Cela dit, je doute que cette apparition, ou quoique ce soit, venait de quelqu'un qui vient de découvrir ses pouvoirs.

Le GPS l'avertit de tourner à droite – le parking était là, odieusement cher d'ailleurs – mais enfin, c'était ça ou passer une heure à chercher une place gratuite (et libre, donc imaginaire) dehors.
Bon. Il s'agissait de se préparer correctement à l'expédition. Elle se saisit de son sac, vérifiant qu'il y avait bien les indispensables.

– Allons-y !

Elle avait comme un pressentiment que sa carte bleu n'appréciait déjà pas cet enthousiaste « allons-y ».

Dès l'entrée, les magasins les tentaient avec des vitrines alléchantes. Ici des paires de chaussures esseulées, là de magnifiques ensembles abandonnés ; on eût dit qu'ils tendaient leurs bras vers elle, ces désespérés qui ne trouvaient pas d'acquéreur. Bien sûr, Sinéad passait à côté sans trop les regarder.
Il y avait d'autres devantures de d'autres magasins ; une parfumerie, dont les senteurs qui s'en dégageaient, toutes mélangées qu'elles étaient à l'air ambiant, un peu sale, faisaient plutôt fuir qu'attirer ; des bijouteries ; des magasins de grande distribution. Il y avait, dans la vitrine d'un libraire, un classement des best-sellers. En quatrième venait un titre : Réagir face au gène X. Elle n'avait même pas besoin de le lire pour deviner ce que c'était : une sorte d'essai mutophobe, comme il y en a des milliers, peut-être assez bien fait, que les gens achetaient avec honte, ouvraient par curiosité, fermaient rassurés. Elle soupçonnait, ou espérait, qu'il y avait eu un peu de triche dans ce classement.

– Tu as vu ce livre ? C'est malheureux.

Londres devenait-elle, petit à petit, elle aussi une ville hostile aux mutants ? Il y avait eu depuis peu – pas seulement à Londres, mais partout dans le monde – une crue dans les violences mutophobes.
Qu'importait pour l'instant ? Elle se détourna avec peine de cette façade illuminée et sinistre, souriant à Aisling, reprenant leur marche. Elles flânaient un peu, allaient comme des papillons en virages vers leur destination. C'était une boutique assez chic, pas tellement luxueuse, que Sinéad appréciait. Les vêtements avaient de l'allure, une sorte de caractère artisanal qui n'était qu'une impression. Une robe attira aussitôt son attention : noire, simple dans sa forme mais pas dépourvue de quelques élégantes broderies ; elle remarqua aussi qu'elle se déclinait en plusieurs coloris. La texture était assez agréable au toucher.

– Qu'est-ce que tu en penses ? Je crois que la pourpre t'irait assez bien.

Voilà une bonne idée : acheter deux fois la même robe, dans deux couleurs différentes. Peut-être qu'ainsi Aisling ne lui piquerait pas la sienne. Enfin, elle ne rêvait pas trop non plus... d'ailleurs, elle était un peu de mauvaise foi : elle prenait peut-être autant les affaires d'Aisling que le contraire.

– Tu as repéré quelque chose qui te plaît ?
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MessageSujet: Re: [RP] Rendez-vous après les cours (pv Sinéad) - [clos] [RP] Rendez-vous après les cours (pv Sinéad) - [clos] EmptyLun 23 Mai 2011 - 12:50

Durant le trajet menant au centre commercial, Sinéad rebondit sur le propos de sa fille concernant la découverte des pouvoirs chez les mutants. Elle rejeta en bloc la possibilité que cette apparition florale soit l’œuvre d’une nouveau mutant encore hésitant dans la maîtrise de sa propre mutation, ce qui n’arrangeait pas vraiment les affaires de l’adolescente. Puis, sa mère se mit à lui parler de son propre cas, en écho à son affirmation la concernant en propre. Elle lui parla de sa mère, de son beau-père, des gens que Aisling ne connaissait pas, ceux-ci n’ayant pas vraiment accepté le pouvoir étrange de sa mère et l’ayant laissé se débrouiller seule. On ne pouvait pas tout à fait parler d’abandon à proprement parler, mais finalement c’était tout comme.

Quelque part, Aisling pouvait comprendre cela… Bien entendu elle aimait énormément sa mère et elle savait que jamais elle ne lui ferait le moindre mal, tout au moins volontairement… Mais lorsque l’on y songeait, le pouvoir de sa mère était plutôt terrifiant car pénétrer les rêves, c’était pénétrer au plus profond de l’inconscient des gens, en un espace ou l’intimité la plus secrète était souveraine. Mais plus que l’intrusion en elle-même, sa mère avait la dérangeante capacité à agir au travers de ces mêmes rêves… Elle pouvait littéralement détruire les gens de l’intérieur, sans qu’ils ne puissent y faire quoi que ce soit. C’était assurément terrifiant, mais pourtant Aisling n’avait jamais ressenti que du bien-être et un profond sentiment de sécurité, lorsque sa génitrice était venu la visiter dans ses songes, au cours de son enfance. A demi mots, Sinéad lui expliqua péniblement que pourtant, son pouvoir avait causé du tort à ses parents lors de son émergence et un léger sentiment de compassion vint étreindre le cœur de l’adolescente, qui réalisait alors dans ces moments-là qu’elle avait bien de la chance de vivre ici et maintenant… Même si sa vie sans préjugé était sans le moindre doute dû à sa mensongère non mutation.

Cette brève discussion amena Aisling à s’interroger sur elle-même et son étrange capacité florale… Sa mère possédait un pouvoir aussi étrange que terrifiant, mais qu’en était-il du sien.. ? Jusqu’ici ses roses n’avait fait preuve d’aucune particularité significative. Elle les créaient, elles ou bien ses pétales et puis elle se fanait pareillement aux roses que l’on pouvait acheter dans un quelconque commerce. Elles n’étaient pas plus résistante, pas plus jolie, pas plus entêtante par leur fragrance… Encore que sur ce point, le doute était permis car l’adolescente avait cru remarquer que le parfum de ses roses était particulièrement entêtant, ce qui l’avait rapidement obligé à se choisir des parfums à la fragrance de rose et assimilé, afin de masquer cette légère, mais très agréable, odeur de rose que certain lui avait déjà fait remarquer à son approche. Cela lui permettait ainsi de justifier cette étrangeté dont elle ne pouvait pas vraiment se débarrasser. Mais en dehors de cela, ses roses n’avaient absolument rien de particulier et c’était peut-être bien cela le plus dérangeant dans cette histoire… Hormis, bien entendu, le fait qu’elle allait sans doute finir six pieds sous terre d’ici trois ou cinq ans. Son pouvoir était assez poétique, mais totalement inutile et en plus il la tuait doucement mais sûrement.

Tout en écoutant sa mère lui raconter ses propres difficultés à l’apparition de son pouvoir, Aisling eu un léger sourire amusé. Elle songea que c’était assez ironique comme situation, que la sienne. Là ou sa mère n’avait eu personne pour l’aider à comprendre et maîtriser son pouvoir, l’obligeant à endurer seule les affres et les doutes que pouvait créer ces pouvoirs naissant, elle-même pouvait compter non seulement sur sa mère, mais aussi sur tous les adultes de l’institut maîtrisant pleinement leurs pouvoirs. Malheureusement, elle ne pouvait rien leur dire de crainte de faire souffrir sa mère en la mettant au pied du mur. Après tout, qui pouvait dire à sa mère qu’il allait mourir d’ici quelques années, en lui laissant réaliser que c’était en quelque sorte sa faute.. ? Bien que dans les faits, Aisling ne le pensait pas un seul instant. Sa mère avait été naïve, se laissant séduire par les doux mensonges d’un garçon qui, comme nombre de ses congénères, n’avait eu aucun égard pour elle et l’enfant qu’il lui avait pourtant fait. Il en avait été de même avec ce fameux vaccin assassin, avec lequel on avait trompé bon nombre de mutant à l’époque. Une époque plus innocente que celle de l’adolescente sans doute, ou les mutants pouvaient encore croire en la bonne foi des gouvernements.

Aisling poussa un soupir las, tandis que la voiture approchait enfin du centre commercial… Oui, elle avait tout ce qu’il lui fallait pour appréhender son pouvoir de mutante dans les meilleurs conditions possibles, contrairement à sa mère au même âge et pourtant elle ne pouvait se résoudre à utiliser ces facilités. L’adolescente le savait et, malgré toutes sa bonne volonté, elle se torturait intérieurement en ne trouvant pas le moyen d’épargner à sa mère cette cruelle vérité qui finirait par lui faire face un jour ou l’autre. L’idéal serait peut-être qu’elle disparaisse du jour au lendemain, sans laisser la moindre trace… Certes, sa mère en serait très malheureuse, mais au moins conserverait-elle l’espoir qu’elle était encore en vie, quelque part. Ce serait cruel de la part de l’adolescente, mais le serait-ce plus que de dire à sa mère qu’elle avait mourir très vite à cause, fondamentalement, d’elle.. ? En disparaissant de sa propre initiative, au moins l’espoir subsisterait-il au creux du cœur de sa chère et bien-aimée maman…

L’entrée dans le centre commercial, d’aucun dirait l’antre démoniaque du démon de la folie dépensière compulsive, arracha Aisling à ses sombres pensées. Peut-être, partirait-elle sans la moindre explication… Mais pour le moment, elle entendait bien profiter de ce qui se révèlerait peut-être un des derniers moments de bonheur avec sa mère. Lui agrippant le bras comme une petite fille empressée de faire le tour d’une boutique de confiserie, l’adolescente entraîna de façon empressée sa mère à travers les dédale du monstre commercial… Il faisait froid à l’extérieur, mais ici quelque chose de petit, de rectangulaire et en plastique, allait sérieusement chauffer sans le moindre doute.

Même si Aisling était une jeune fille sérieuse et réfléchi, elle n’en restait pas moins une adolescente sensible au pouvoir terrifiant du mercantilisme éhonté de ce genre d’endroit. Contrairement à celui de sa mère qui se posait distraitement sur les premières vitrines qu’elles longèrent, le regard de l’adolescente papillonnait de gauche à droite et de droite à gauche, ralentissant sans cesse sa mère en lui tirant sur le bras, désignant tel petit haut, tel bijoux, tel merveilles aussi attractive, que finalement inutile… Mais malgré tout, Sinéad tenait bon et ce fut avec un regard désolée que Aisling vit toutes ces merveilles qui l’appelait de leurs vœux, s’éloigner peu à peu. Quelques minutes plus tard, Sinéad stoppa net devant la vitrine d’une librairie. Elle observa les livres mis en avant dans une sorte de classement, tandis que Aisling portait plutôt son intérêt vers d’autres ouvrages sans pour autant s’y intéresser plus que cela. Lorsque sa mère attira son attention sur un des livres mis en avant dans la vitrine en lui signifiant sa désapprobation, l’adolescente se serra encore un peu plus contre son bras tout en se penchant légèrement en avant afin d’observer le dit ouvrage d’un œil plus attentif. Elle demeura silencieuse durant plusieurs seconde en émettant simplement un ‘’hum…’’ songeur, tandis que le titre du dit livre pénétrait son esprit… Comment réagir au gène X… Ma foi, c’était là un titre assez accrocheur et assurément en mesure d’éveiller la curiosité de tout un chacun. Détachant son regard du livre que sa mère jugeait apparemment scandaleux, l’adolescente lui répondit :

‘’Tu sais, un titre c’est forcément accrocheur et provoquant, c’est une technique commerciale basique afin de pousser les gens à acheter le livre pour satisfaire la curiosité que celui-ci a éveillé en eux. De toute façon, il ne faut jamais juger un livre sur sa couverture, c’est toi qui me l’a appris… Et puis réagir au gène X, cela veut tout dire et rien à la fois tu sais. Si l’auteur est honnête, il citera sans doute les peurs des gens envers les mutants, mais aussi les manières positives d’y réagir.’’

Le propos était facile, mais il dissimulait aussi une des peurs de l’adolescente. Souvent, elle s’était demandé si sa mère n’était pas déçue qu’elle ne soit pas une mutante, tout comme elle. Il y avait bien entendu ce petit soucis fatal à plus ou moins long terme, mais si celui-ci n’était pas.. ? Dans un réflexe inconscient, Aisling resserra son étreinte sur le bras de sa mère. Elle était forte et courageuse, mais aussi encore une simple adolescente qui ne devrait normalement pas avoir à supporter ce coup du sort qui la rendait tellement coupable envers sa mère. La suite de la promenade en couple mère-fille se poursuivit encore, jusqu’à ce que les O’hegarty atteignent enfin leur destination.

Cette boutique, l’adolescente la connaissait bien. C’était sa mère qui lui avait fait découvrir et dans laquelle elle effectuait parfois des achats. Cet endroit présentait plutôt des vêtements proche de l’âge adulte, que réellement adolescent. C’était une boutique pour grand, comme les appelaient la jeune fille durant sa petite enfance et que sa mère lui disait alors que le jour ou elle aussi achèterait des vêtements dans ce genre de boutique, elle serait une grande fille. Souvenirs tendre, d’une époque aujourd’hui tristement révolue… Après quelques errances plus ou moins hasardeuses guidé par sa mère, Aisling vit celle-ci s’arrêter devant un modèle de robe décoré de broderie discrète mais néanmoins remarquable. Celui-ci se déclinait en une succession de coloris, ce qui sembla ravir Sinéad. Elle s’intéressa plus particulièrement au modèle pourpre qu’elle désigna automatiquement comme étant dédié à sa fille, mais celle-ci n’était pas dupe. Elle connaissait sa mère et ce petit éclat dans le regard lorsqu’elle avait vu cette robe la première fois. A sa décharge, il était vrai que la mère et la fille pourrait presque avoir une garde-robe commune, tant elles s’empruntaient mutuellement leurs vêtements. Parfois, pour taquiner un peu les gens qui ne les connaissaient pas. Aisling s’amusait à leur faire croire que sa mère était sa grande sœur. Après tout, elles n’avaient même pas vingt ans de différence, alors le fait était parfaitement crédible.

‘’C’est vrai qu’elle est jolie en pourpre… Mais la noir aussi est pas mal je trouve… Les broderies semblent plus ressortir sous la lumière.’’


Finit-elle par lui répondre, décidé à participer activement au choix définitif. A sa seconde interrogation, l’adolescente tourna vaguement son regard dans tous les sens durant un court instant puis elle revint sur sa mère et lui dit dans un sourire des plus malicieux :

‘’Il y a des choses pas mal, mais on devrait plutôt se concentrer sur toi pour le moment. Tu sais, je ne suis pas aveugle… J’ai bien vu que quelqu’un à l’institut te dépose régulièrement une rose dans ton bureau’’

Taquine, Ailsing se sentait soudainement taquine et elle se permis même de s’amuser avec ce qu’elle tentait pourtant de conserver le plus secrètement possible. L’adolescente adressa un clin d’œil en direction de sa mère et ajouta dans un accent de malice :

‘’Est-ce que par hasard, tu serais une vilaine petite couguars qui aurait éveillé l’intérêt d’une jeune mâle adolescent de l’institut.. ? Je vais finir par être jalouse tu sais… Je ne suis pas certaine de vouloir te partager avec qui que ce soit.’’

Aisling croisa ses bras sur sa poitrine et afficha alors une mine faussement outragé, qui ne pouvait que démentir la véracité de son dernier propos. Puis, elle fini par lever ses bras en l’air d’un air résigné et dit encore :

‘’Mais tu as de la chance, je suis une gentille fille alors je vais t’aider à le séduire et peut-être qu’il osera venir te voir afin de t’avouer ses sentiments à ton égard… Tu es une sacré séductrice tout de même, je me m’attendais pas à cela.’’

S’amusa encore un peu plus l’adolescente, en offrant un sourire à sa mère.

‘’Bien… Puisque c’est certainement un adolescent boutonneux, il te faut quelque chose d’assez décolleté ou bien encore très près du corps… Ce sont tous des pervers libidineux à cet âge là tu sais…’’

Taquine, taquine, taquine délicieuse rose d’Irlande… Qui, en même temps, ne perdait jamais une occasion de diriger les soupçons sur quelqu’un d’autre en ce qui concernait ces fameuses roses régulièrement déposé dans le bureau de sa mère.
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Sinéad O'Hegarty

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MessageSujet: Re: [RP] Rendez-vous après les cours (pv Sinéad) - [clos] [RP] Rendez-vous après les cours (pv Sinéad) - [clos] EmptyJeu 2 Juin 2011 - 21:54

« Ttt... »

Sinéad faisait la moue, assez contrariée. Quelle impudence ! Lui tenir de tels propos, c'était proprement scandaleux !
Tout en écoutant sa fille dire, Sinéad examinait d'autres tenues, revenait sur celles qui lui plaisaient, touchait le tissu, regardait les prix, prenait en main les habits, portait son œil expert sur les choses. Parfois sa fille lui recommandait de jeter un œil là-dessus, entre deux réprobations sur son comportement indécent de séduction.

« Allons, allons, ne t'inquiète pas. À coup sûr, ce jeune homme m'aura confondu avec toi. Il t'aura suivi, t'aura vu entrer dans ma chambre, un moment, est parti, et est revenu plus tard m'apporter tant de roses. Tout s'explique. »

Tout cela, elle le disait d'une voix tout à fait sérieuse, presque monotone, et avec un visage sans humour, de sorte qu'elle paraissait bien sévère aux vendeurs, qui les écoutaient, avec une attention un peu cachée, un peu distraite, un peu indiscrète aussi, sans y attacher vraiment d'importance. De temps à autres, ils rappelaient leur présence à la paire en leur proposant de l'aide ; et la paire de la refuser.

« À moins que ce ne soit une invitation subtile à intégrer cette confrérie des roses ? Ma foi, je ne sais pas... je suis fort occupée... »

Sa voix était devenue un peu plus intime, moins sérieuse. Ses mots traînaient un peu, préciosité feinte et mielleuse, ses gestes étaient aussi un peu lents, presque gracieux.

« Éventuellement, si c'est très important, je pourrais peut-être me libérer...
Qu'est-ce que tu penses de celle-ci ? »
dit-elle en prenant un modèle assez sensuel, très court pour la saison. Ce n'était clairement pas une robe à porter dehors. « Nul doute qu'aucun homme digne de ce nom ne pourrait résister à une telle noirceur. »

Par contre, à ce qui était dedans, évidemment, cela dépendait... mais Sinéad n'était pas vilaine, ni dénuée d'esprit. Elle n'était, bien sûr, plus tout à fait jeune. Mais elle avait un certain charme, assez mature, dont elle était un peu consciente. Ce formalisme, que beaucoup prenaient pour une froideur, elle l'adoptait souvent à l'Institut, vis-à-vis des élèves ou des adultes qu'elle ne connaissait que peu ; ce formalisme, donc, avait un certain charme, un charme sérieux ou grave.

« Et toi alors ? Tu ne vois rien qui te plaise ? »

De quoi parlait-elle ? De vêtements ou d'hommes ? Le doute subsistait, et elle-même ne savait pas exactement. Sans doute, elle désignait en fait à la fois les deux.

« Je crois que je vais essayer ceci. »

Elle s'embarrassa de quelques affaires, dont la robe noire qu'elle avait remarquée dès son entrée dans le magasin, et fila dans la cabine.

Un grand miroir ne se contente pas de ne pas trahir, il fait plus : il reflète la réalité dans tous ses détails. Seulement une fois sa robe enfilée Sinéad osa se soumettre à son propre jugement. Elle leva ses yeux et sursauta.
La robe était pourpre. Elle était pourtant sûre de l'avoir prise en noir. Étrange. La surprise passant, elle se fit la réflexion qu'elle s'était sûrement trompée. Oui, elle avait bien été pourpre dès le début et elle s'en souvenait maintenant. Pourquoi avait-elle pris cette couleur ? Elle ne savait pas. Elle haussa les épaules : peu importait. Elle se regarda. Elle aimait bien le résultat et elle se sentait bien dans la robe, assez douce. Elle essaya les autres affaires, puis se rhabilla, sortit de la cabine, décidée.

« Avec tout ça, je vais faire des ravages dans les jeunes cœurs de l'Institut ! C'est forcé ! » s'exclama-t-elle, prise au jeu. « Ou parmi les moins jeunes d'ailleurs... »

Sous-entendu : les gens de son âge. Hélas, elle vieillissait. Ainsi va la vie ! Sinéad ne le prenait pas mal. Elle se trouvait encore plutôt jeune. Trente-sept ans ! Si peu ! Un peu plus d'un tiers de la vie. Ou peut-être presque la moitié. Le temps passait, inéluctable. Était-ce beaucoup, était-ce peu ? En y réfléchissant, elle ne savait pas.
Elle échangea, dans les rayons, le modèle pourpre contre le modèle noir. C'est vrai que les deux se ressemblaient un peu ; la robe n'était pas tout à fait pourpre, peut-être un peu plus foncée encore...

« Alors, jeune fille... parlons un peu de vous. Qu'est-ce que c'est que ces loques ?! Nous devons immédiatement vous acheter de quoi vous vêtir décemment. »

De fait de loques, Aisling était ravissante, jolie, belle même. Et fort douée pour amadouer sa mère, qui, trouvant qu'on se préoccupait ici trop d'elle, avait décidé de recentrer leur attention sur la jeune fille.

« Apparemment, rien ne t'intéresse ici ? » demanda-t-elle, reprenant une voix normale. « Dans ce cas, je vais passer en caisse. »

Aussitôt dit, aussitôt fait, et en peu de temps, elles se retrouvèrent dehors, un sac en plus qu'à l'arrivée. Une robe et un fort joli ensemble, le tout pour un total de... non, mieux valait ne pas y penser.

« Bien... à votre tour mademoiselle ! »

Pauvre carte bleue !
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Aisling O'Hegarty

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Aisling O'Hegarty

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MessageSujet: Re: [RP] Rendez-vous après les cours (pv Sinéad) - [clos] [RP] Rendez-vous après les cours (pv Sinéad) - [clos] EmptyJeu 16 Juin 2011 - 15:04

‘’Peut-être… Peut-être pas… Tu es très jolie après tout et si j’étais un garçon, je pense que j’aurais pu venir te déposer des roses dans ton bureau en ton absence, empreint de timidité que j’aurais sans doute été’’

Se contenta de répondre laconiquement Aisling, dans un sourire aussi attendri que le regard qu’elle porta alors à sa mère à cet instant présent. Adossée contre un rayon tout proche, l’adolescente regarda en silence sa mère choisir des vêtements. En ce domaine, celle-ci était bien plus attentionnée que sa fille qui ne regardait que très peu souvent au prix ou bien encore aux détails infimes de ces derniers. Elles se ressemblaient énormément, mais en même temps elles avaient eu des vies tellement différentes… Là ou Aisling n’avait eu à ne se soucier de rien d’autre que De sa petite personne, sa mère, elle, avait du l’élever seule, faire attention à pouvoir obtenir, chaque jour, de quoi la nourrir, la vêtir, l’éduquer, lui donner du bonheur et de l’insouciance… Elle avait du concilier une vie professionnelle pour elle, tout en poursuivant ses études, alors que l’adolescente n’avait que ces dernières à s’inquiéter. Même si Sinéad ne lui en avait jamais fait le reproche, elle avait sacrifié sa vie de femme pour elle et sachant qu’elle allait mourir d’ici cinq ans, Aisling ne pouvait s’empêcher de se dire que ce sacrifice, à son seul bénéfice, avait été fait en vain. Parfois, l’adolescente se sentait même coupable de ruiner ainsi ce sacrifice, même si elle savait parfaitement qu’elle n’y pouvait rien. Tout ce qu’elle pouvait espérer désormais, c’était que sa mère trouve un homme qui sache atténuer la souffrance de sa prochaine disparition, afin qu’elle puisse enfin goûter un peu à ce bonheur que la jeune fille pensait lui avoir si honteusement volé.

Lorsque Sinéad évoqua malicieusement le fait que ces roses déposé dans son bureau n’était peut-être rien de plus qu’une invitation subliminale à intégrer la fameuse confrérie des roses que l’adolescente avait inventé afin de justifier de ses retour à l’institut de plus en plus tardif, Aisling sentit ses lèvres se crisper en même temps que son cœur. Elle ne lui répondit tout d’abord rien, sentant une profonde émotion accompagnée d’un certain sentiment de culpabilité monter en elle, mais très rapidement elle se détacha de sa posture contre le rayon et vint se placer derrière sa mère en train d’hésiter entre deux robes, avant de l’enlacer amoureusement de ses bras tendres. Sa joue vint se déposer contre celle de sa mère, puis elle ferma les yeux et lui répondit finalement dans un soupir las :

‘’Tu serais la plus jolie de toute les roses de la confrérie maman, c’est certain…’’

Les bras aimants de l’adolescente raffermirent encore un peu plus leur étreinte autour des épaules de sa mère, lui offrant ainsi un énorme câlin dont avait sans doute bien besoin la vilaine petite menteuse tellement coupable au fond d’elle-même, même si elle se dédouanait de façon assez hypocrite en se disant que un mensonge qui ne causait de tort à personne, était un pieux mensonge. Après tout, elle désirait uniquement le bonheur de sa mère, tant qu’elle en avait l’occasion… Etait-ce mal de sa part.. ? Mais comment aurait-elle du réagir autrement.. ? Aurait-elle du tout lui avouer.. ? Sa mutation, le résultat de celle-ci à la vue des effets secondaires du vaccin sur les mutants nés de parents vaccinés.. ? Non, l’adolescente ne pouvait se résoudre à faire une telle peine à sa mère, pas tant qu’elle trouverait le moyen de l’éviter. Aisling appuya encore un peu plus sa joue contre celle de sa mère, le temps de calmer ces larmes qu’elle sentait prête à déborder de ses yeux empreint de tristesse.

Lorsque sa mère lui demanda son avis sur la robe qu’elle tenait entre les mains, Aisling lui répondit :

‘’J’aime bien, elle te mettra en valeur’’

Mais un détail fit lever un sourcil à l’adolescente… Noire.. ? Elle n’était pas plutôt pourpre cette robe.. ? Pourtant, sa mère n’avait jamais montré le moindre signe de daltonisme jusqu’à présent. Mais Aisling décida finalement de faire comme si de rien n’était, jugeant que le plus important n’était pas tant la couleur, que le fait que cette robe plaise à sa mère. Quand celle-ci lui demanda enfin si rien ne lui plaisait, l’adolescente ne perçu pas vraiment l’ambiguïté entre les vêtements et les garçons. Son esprit était bien trop préoccupée pour cela, mais elle répondit tout de même à sa mère en se collant encore un peu plus tendrement contre elle :

‘’C’est toi qui me plais, si je pouvais je te garderais tout le restant de ma vie pour moi toute seule’’

Le ton avait été empli d’une malice certaine, mais non moqueuse… Elle était sincère, même si dans les faits ce rêve utopique n’était pas hors de sa portée si elle se décidait à lui avouer toute la vérité en ce qui la concernait. Aisling se détacha finalement de sa mère, à regret, afin de la laisser tout d’abord respirer car il serait plutôt malvenue qu’elle l’étouffe dans ce centre commercial, mais aussi pour la laisser se rendre dans une cabine d’essayage ou elle allait essayer, entre autre chose la fameuse robe noire qui ne l’était pas vraiment tout à fait. Pendant que sa mère se laissait aller à ses essais vestimentaires, Aisling se dirigea en direction des vitrines du magasin afin de regarder la foule passer. Elle observa en silence les gens, innombrables, certains étant certainement déjà en train de préparer leurs achats de Noël. Elle vit aussi des mères avec leur petite fille, déambulant ici et là comme seul savent vous entraîner les enfants. L’adolescente sourit, des souvenirs de sa propre enfance lui revenant en mémoire… Sa vie était tellement plus simple à cette époque… Pas de pouvoir, aucune notion de la mort, autre que le célèbre ‘’au ciel’’ que les parents utilisaient afin de simplifier quelque chose d’aussi compliqué que douloureux. Son sourire se fit triste et un élan lancinant lui vrilla alors doucement le cerveau. Ses douleurs à la tête lui venaient souvent lorsqu’elle réfléchissait trop… Machinalement et après s’être assurée que sa mère ne surgirait pas subitement derrière elle, l’adolescente glissa sa main dans la poche de son pantalon afin d’en sortir le tube de comprimés qu’elle gardait toujours sur elle.

Deux d’entres eux finirent rapidement dans sa bouche, tandis qu’elle observa le tube en question. Il ne contenait presque plus de comprimés, il faudrait qu’elle retourne voir ce fameux docteur spécialisé dans les mutants., le plus apte à comprendre son problème en dehors de sa mère. Si celle-ci ne l’accompagnait pas, elle aurait sans doute été à son cabinet maintenant, histoire de ne pas se retrouver éventuellement en rupture de comprimé ce week-end. De toute façon, dans le pire des cas elle pourrait toujours prétexter un mal de tête afin que sa mère lui donne de quoi calmer quelque peu la douleur en attendant le lundi suivant.

Lorsque sa mère quitta enfin la cabine d’essayage, Aisling se détourna du spectacle des passants et revint vers celle-ci en remettant rapidement son tube de comprimés dans sa poche. Elle acquiesça d’un sourire amusé quand Sinéad s’amusa des ravages qu’elle allait produire dns les cœurs des mâles de l’institut, tous âges confondus. Oui, sa mère était une très belle femme et l’adolescente était très fière de lui ressembler autant… Quand sa mère l’interpella sur un ton joueur à propos des ‘’loques’’ dont elle s’était affublée, Aisling décida de jouer le jeu et prit un air légèrement désolé…

‘’Ah, madame… Mon cœur saigne de ces quelques mots cruels à mon égard, car comment ne pas être affubler de misérables guenilles lorsque la perfection et la beauté incarnée vous font face.. ? C’est comme mettre côte à côte le flamboyant et majestueux soleil et une misérable flamme chancelante… Nul ne peux prétendre rivaliser avec la quintessence même de ce que cet univers à su si merveilleusement créer.’’

Le ton employé avait été exagérément grandiloquent, un peu comme si le propos avait été déclamé par un très mauvais acteur shakespearien, accompagné d’une gestuelle qui n’en déméritait pas moins dans le théâtrale. Puis l’adolescente éclata de rire, heureuse de ce moment de complicité avec sa mère. Celle-ci paraissait bien souvent froide et austère aux regards des autres, mais Aisling savait parfaitement que c’était là une fausse image de sa mère et elle appréciait d’être la seule à pouvoir profiter de cet aspect si peu sérieux de sa personnalité. Répondant négativement de la tête à l’interrogation de sa mère concernant son manque d’intérêt pour le contenu de cette boutique, celle-ci régla ses achats puis elle quitta les lieux en compagnie de sa fille. Une fois de retour dans les couloirs du centre commercial, Sinéad fit très clairement comprendre à sa fille que, à partir de maintenant, elle n’allait pas échapper à quelques achats rien que pour elle. L’adolescente fixa alors sa mère de manière intense et soudain elle fut prise d’une intense…

‘’J’ai cinq ans maman…’’

Dit-elle soudain à Sinéad, en venant se placer devant elle et en la regardant, amusée. Ses yeux pétillaient d’une indéniable malice, et Aisling ajouta :

‘’J’ai cinq ans et à cinq ans, on est encore trop petite pour choisir ses vêtements toute seule, alors il faut que tu les choisissent pour moi car tu es ma maman.’’

L’adolescente revint ensuite au côté de sa mère et glissa tendrement sa main dans la sienne.

‘’A cinq ans on tiens encore la main de sa mère dans les magasins, car on à peur de la perdre n’est-ce pas.. ?’’

Un sourire vint conclure cette étrange parole, puis Aisling entraîna sa mère dans le large couloir du centre commercial tout en lui disant encore :

‘’Tu te souviens, lorsque nous étions encore en Irlande.. ? Je te demandais toujours une glace après avoir fait les magasins, même en hiver. Mais tu refusais parce qu’il faisait trop froid, alors je boudais un peu et au final, tu me faisais un gros câlin une fois de retour chez nous… Lorsque que tu m’auras choisis des beaux vêtements, je te demanderais une glace…’’

Conclu l’adolescente, dans un clin d’œil qui en disait long sur son envie de jouer avec sa mère. Mais c’était normal après tout… Elle avait cinq ans maintenant et non plus dix-sept… Et puis sans doute, était-ce une façon pour elle de se vider un peu l’esprit de ses problèmes sans réponses.

A cinq ans, la vie était tellement plus simple… On avait le sentiment inébranlable que l’existence ne s’arrêterait jamais et que les choses resteraient éternellement les mêmes…
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Sinéad O'Hegarty

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Sinéad O'Hegarty

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Age du perso : Trente-sept ans
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Affinités : Sa fille : Aisling ; Des amis : Samarah, Koyuki, Léon, Nakor
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MessageSujet: Re: [RP] Rendez-vous après les cours (pv Sinéad) - [clos] [RP] Rendez-vous après les cours (pv Sinéad) - [clos] EmptyMer 6 Juil 2011 - 2:18

Main dans la main, la famille se baladait dans les rayons des magasins, vaquant d'affaires en affaires comme deux abeilles de fleurs en fleurs. Famille réduite, certes – c'était peut-être ça qui faisait d'elle une famille si unie : qu'il n'y eut qu'elles deux, ensemble, depuis toujours, cela faisait qu'elles se connaissaient toutes les deux un peu par cœur. Pas tout à fait pourtant : Aisling surtout était un peu capricieuse, assez imprévisible, joueuse et taquine souvent : sa mère ne fut pas surprise par ce nouveau et soudain rôle qu'elle s'attribuait, mais il n'en était pas moins très impromptu.
Cinq ans... la demoiselle était un peu grande pour prétendre ça ! Mais soit. Sinéad la prenait au mot et la baladait dans les magasins ; d'abord elle alla dans les rayons enfants, et, provocatrice, choisit très rapidement, presque au hasard, quelques affaires et proposa à Aisling d'aller les essayer.

Mais de fait, quand Aisling avait cinq ans, Sinéad et elle sortaient très rarement faire les magasins : pour cause, Sinéad n'avait pas le temps et donc pas l'envie. En pleines études, la jeune femme d'alors avait eu d'autres choses à faire – et si elle s'occupait activement de sa fille, elle ne pouvait pas se consacrer uniquement à elle. Elle ne regrettait pas ses décisions de cette époque. Continuer ses études, est-ce que ce n'était pas ce qui lui permettait, maintenant, de travailler à l'Institut ? Et même si Aisling – Dieu merci – n'avait finalement pas hérité du gène X, Sinéad continuait encore ses recherches avec un mélange d'espoir et de douleur. Elle s'était engagée dans un travail très proche de sa vie, de ce qu'elle avait vécu. Évidemment, elle ne pouvait pas ne pas penser parfois à son expérience personnelle avec le « vaccin » Genesis...

Sinéad se perdait un peu dans ses pensées, tandis qu'Aisling, quoiqu'elle avait dit, jetait quelques coups d'œil vers des affaires qui, peut-être, lui plaisaient. La mère la rejoignit, enlaçant tendrement sa fille. Sa fille n'aurait pas de « super pouvoir » mais aussi, pas ces ennuis de santé préoccupants qui étaient l'apanage de la progéniture des vaccinés. Curieux effets secondaires... à la fois une envie d'engendrer, une augmentation manifeste des désirs de reproduction, et pourtant des enfants qui, si mutants étaient, avaient des vies bien plus courtes.
Et Aisling profiterait bien de sa vie, sans nul doute ! Même si, pour l'instant – et heureusement, songeait la mère, en pensant à la jeunesse extrême de sa fille, malgré son physique et ses airs matures –, elle ne semblait pas particulièrement chercher Phœbus, il viendrait un jour où un bel Adonis lui enlèverait sa fille... et alors, pfii ! Aisling s'envolerait, comme un ballon de baudruche soudainement percé.
Cela dit, ce n'était pas une raison pour ne pas l'habiller avec de beaux habits.

« Qu'est-ce que tu penses de ceci ? » faisait la mutante à sa fille, sans vraiment faire attention au manque de réponse de sa fille : après tout, elle avait maintenant cinq ans, Aisling lui avait dit elle-même. Et d'ailleurs, Sinéad pouvait deviner à peu près, aux expressions de la jeune fille, aux mouvements de ses yeux et à la position des commissures de ses lèvres, si ce qu'elle lui proposait lui plaisait bien ou non.

« Non et non, tu n'auras pas de glace, » anticipa Sinéad. « Ni de gâteau ou une friandise : on vient à peine de ressortir de ce bar, et j'ai bien vu l'addition... tu as bien trouvé de quoi patienter en attendant que j'arrive ! »

Ces précautions prises, la mère reprit la main de sa fille, et lui chuchota, presque :

« Si tu es sage, je te ferai un dessert une fois rentrés... celui que tu voudras ! »

On ne cuisinait pas souvent à l'Institut, et Sinéad ne prenait pas souvent ce temps, aussi la perspective d'un dîner en tête-à-tête avec sa fille, un dîner familial, était réjouissante pour elle – et elle s'enthousiasmait déjà à cette idée.

« D'ailleurs, allons faire les courses pour ce soir. »

C'était, en vérité, tout à fait superflu : très généralement, il y avait tout ce qui était nécessaire à l'Institut ; Sinéad voulait d'abord leur offrir une journée, une après-midi plutôt, en famille, un peu loin de l'Institut qui pesait parfois à Aisling. Une vie dans une communauté pareille lui semblait parfois plus facile, et parfois un peu pesante, et en tous cas assez loin d'être intime. Faire des courses alimentaires : voilà quelque chose qu'elle ne faisait maintenant presque plus jamais. L'Institut se fournissait lui-même, et tous les résidents à l'Institut utilisaient ces denrées-là.

Aisling et Sinéad voletaient maintenant dans les rayons d'un gargantuesque hypermarché, et Sinéad s'amusait de ce que, pour acheter trois fois rien, on devait faire plusieurs kilomètres. Elles prirent peut-être une demie-heure à obtenir quelques dix produits de toutes sortes, et cela quoique Sinéad marchait vite. Elle vit d'ailleurs en passant à nouveau ce livre – Réagir face au gène X et, curieuse, regarda la quatrième de couverture. Aisling avait peut-être raison. Cela ne paraissait pas si raciste que ça...

« Je me demande pourquoi ce livre a autant de succès » dit-elle à sa fille, expliquant ainsi qu'elle le prît avec elle.

Aux caisses automatiques, il y avait – comme toujours – du monde ; mais plus de caissiers. Ils avaient tout à fait disparu : comme plus de la moitié du personnel du magasin. La robotisation, l'informatisation, la systématisation, les avaient rendus inutiles. Ils avaient donc été supprimés. Cruelle logique. Seuls demeuraient deux vigiles, presque désœuvrés tant leur travail était soutenu par les systèmes automatiques de surveillance.
La société était décidément mal en point.


Quelques péripéties plus tard et de retour dans la voiture, Sinéad refusait toujours, malgré l'entêtement de sa fille, de lui révéler ce qu'elle avait en tête de faire pour conclure le repas. C'est qu'elle avait pris les ingrédients ni vue ni connue, incognito : et l'irlandaise souriait, mystérieuse, laissant la demoiselle O'Hegarty dans le doute et l'imaginaire.

« Tu verras tout à l'heure... » lui dit-elle, la voix tressée de joie.

Elle verrait : c'était un dessert riche de scènes d'enfance, de chaleur maternelle et d'amour.
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