Forum de Jeux de Rôle Futuriste - Inspiré des Mutants de Marvel (X-Men)
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29 Janvier 2052. À ma montre, 18h59. J'attends. Ils vont arriver, dans peut-être deux heures. Moins. Plus ? Le Mathisse. Je suis passé une fois devant avec maman, y a pas longtemps. Deux mois. Il a l'air propre. Un peu sombre, ils font des soirées ici aussi... c'est pas petit. C'est mal fréquenté. Maman m'a dit en passant que celui-là, c'était un nid à cas sociaux. Homosexuels, transsexuels, mutos. Un jour, il va être rasé. Bien. Ils vont sûrement bientôt arriver, il est 19h. À cette heure, on prépare la table. Ce soir, lundi, on mange des légumes. Haricots peut-être, ou une tarte à l'oignon. Normalement. Non, ils ne sont sûrement pas en train de mettre la table. Sauf s'il a tenu sa langue. Ça, ça m'étonnerait. À cette heure – il est 19h01 –, ils sont probablement en train de me chercher. Ils ne vont pas me trouver. Pas tout de suite, ils ne peuvent pas. Ils vont d'abord chercher à me localiser par mon portable. Ils vont mettre du temps à le trouver. J'imagine que quelqu'un a déjà dû le ramasser. C'était sûrement mieux que de le jeter à l'eau. Ils vont perdre du temps. Derrière le bar, une serveuse. Sûrement une muto. Elle est bizarre. Je suis arrivé il y a vingt minutes. J'ai préféré ne pas me précipiter ici tout de suite. Attendre. Je lui demande une deuxième bouteille d'eau gazeuse – pas d'alcool, ce soir. D'ailleurs, paraîtrait-il que je n'ai pas le droit d'en commander... – en vérifiant à nouveau que je n'ai aucun autre appareil électronique sur moi. Ils ne pourront pas me localiser directement. Ils vont sûrement tenter de regarder les vidéos de vidéo surveillance, dans la rue, et me suivre comme ça. Difficile d'éviter ça. J'ai pris des précautions. J'ai marché plutôt dans les angles morts, en essayant de paraître naturel. Je bois encore. Se calmer. Il faut se calmer. Ne pas paraître bizarre. Je tremble un peu. De toute façon, je sais bien, ils me retrouveront, forcément. Pas d'illusions à se faire. J'espère juste qu'ils me retrouveront après que je quitte la frontière. Pour aller où ?...
« – Ça va ? »
La voix grave est perturbante. Je lève les yeux, c'est la barmaid. J'ai entendu son nom tout à l'heure. « Duchesse ». Très con comme nom. Je souris un peu. Faire semblant.
« – Ça va. »
Ahah, ça va pas du tout. Un, je suis à Seattle, deux, dans un bar à mutos, donc trois, entouré de mutos, quatre, moi-même très probablement recherché car signalé comme mutant qui vient de commettre un délit de fuite. Ouais, moi. C'est peut-être un faux positif. Il y en a. Ou un gène X pas activé. Forcément.
Je sais pas. Sinon, je me serais pas enfui. Évidemment... Si. Si je suis mutant. Qu'est-ce qu'il se passe ? L'horreur. Sky me pardonnerait ? Je sais même pas. À côté de moi, au bar, s'installe un homme, apparemment un habitué. Je m'éloigne un peu. Il commence à discuter avec Duchesse. J'entends des mots. Basile. Soirée. Keira. Avant d'abandonner mon portable, j'ai pris par internet un numéro. Dona Thousand. Je savais déjà qu'elle était liée au Fil et à la Liberty Corporation. Un intermédiaire que je pouvais contacter facilement. Je me souviens bien de sa voix fatiguée.
« – Allô ? – Je sais que vous faites partie d'un réseau. Le F... je suis aux États-Unis. Vous comprendrez ma discrétion. Donc, vous pouvez m'aider. Vous allez m'aider. Je peux vous aider aussi. Votre réseau n'est pas aussi discret que vous le croyez. Vraiment pas. Ce soir. Je dois partir ce soir. Sinon, on m'attrapera. Et si jamais je tombe, je vous donne ma parole que je ferai tout pour que vous tombiez aussi. – Doucement. Et comment ? – Je suis sûr que le Cer... pourrait très bien s'occuper de vous. Bref. J'ai pas beaucoup de temps. Je suis à Seattle. Je serai ce soir au Mathisse, un bar engagé. Je porte un tee-shirt blanc, je suis assez petit et jeune. Je resterai au bar. Envoyez des gens là-bas. Vous avez vraiment intérêt à le faire. Si on me trouve, on va sûrement pas se contenter de me prendre moi. Ça sera pas joli à voir. Vous pouvez envoyer quelqu'un ? »
Ici, elle n'a rien dit tout de suite. Je crois qu'elle a regardé sur un ordinateur. Puis elle a répondu « soyez ce soir là-bas » sèchement et a raccroché. Alors j'y suis. Fatigué et j'attends. Je sais qu'ils vont venir. Certains pour me tirer d'ici, d'autres pour me garder bien au chaud, très au chaud.
Il est 19h14. J'attends de savoir qui arrivera le premier.
Dernière édition par Christopher White le Lun 20 Juin 2011 - 16:10, édité 1 fois
La journée avait été morose. Ces jours d’hiver qui vous glace le sang et vous gèle les os. Vancouver avait perdu un peu de son charme. Virginie avait assisté à son premier enterrement. Elle avait l’impression que son cœur était prit en étau. La tristesse ambiante lui collait à la peau. Elle se sentait mal. Son empathie épuisait ses réserves. Revoir toutes ces personnes, avec le regard vide, avait été une vraie souffrance. Mais le pire de tout c’était ce vide qu’elle devinait dans celui de June. Il la faisait frissonner à chaque fois. Virginie avait fait son possible pour être là sans imposer sa présence. Elle enrageait devant l’impuissance de cette situation. Elle avait été soulagée de voir Emmett. Il avait réussi à l’apaiser une fois déjà. Mais c’est sans la présence de Luc que la jeune fille se serait effondrée.
Avant de reprendre l’avion elles avaient put se reposer un peu. Virginie avait profité de l’occasion pour aller au NYNW et –enfin- donner sa démission. Après les événements du 24 il lui était impossible d’avoir un lien avec le Canada. Elle ne voulait plus faire parti d’un journal comme celui-ci. Son engagement prenait une nouvelle forme. Elle ne voulait plus être entre deux mondes. La résiliation de contrat avait été faite en quelques minutes. Le rédacteur en chef n’avait jamais eu de doute sur la nature de la londonienne. Il était même soulagé de ne plus avoir à faire à elle aussi gentille soit-elle.
Elles s’étaient mises en route pour l’aéroport en silence. Le vol était à 17h00. Virginie n’avait pas de bagage. Elle était rôdée et savait économiser pendant ses déplacements. A vrai dire depuis quelques mois sa vie lui faisait l’effet d’un interminable tourbillon. Il n’y avait que les visites de son amoureux qui l’incitait à se poser et à avoir la vie sage d’une fille de dix-huit ans. Aux petits soins avec la femme enceinte elle oubliait le reste. Tout ce qu’elle voulait c’était ramener June à l’Institut. La grossesse était trop avancée pour faire autant d’effort et avoir toutes ces émotions.
Elle avançait vers le comptoir d’embarquement quand son communicateur vibra. Le numéro indiquait qu’il s’agissait de Dona. Hors sa collègue savait qu’elle n’était pas libre aujourd’hui. Qu’elle prenne la peine de l’appeler ne pouvait signifer qu’une chose.
-Tu es toujours à Vancouvers « Oui… » - Parfait. Virginie j’ai besoin de toi. » « Maintenant ? Mais je suis avec Ju - Un garçon a des ennuis il va se faire prendre. » « D’accord. Où ? » - Seattle. » « Seattle ! Tu veux que je traverse la frontière ! Mais Dona … je n’ai même pas de voiture. » -Tu trouvera. Il se cache dans un bar, Le Mathisse. Il faut que tu y sois ce soir. » « Il n’y a personne d’autres ? » -Tu es la plus mobile. » « Bien. Je te rappelle dans quatre heures. »
Virginie détestait cette situation. Heureusement que Léa était là. Elle n’aurait jamais put laisser June monter toute seule dans cette avion. Après un rapide topo sur les événements en court la mutante partie à la recherche d’une voiture de l’occasion. Le bus était moins onéreux mais beaucoup trop lent. Il n’y avait pas de temps à perdre. Dix minutes de plus et elle n’aurait rien put faire pour ce jeune inconnu. Elle avait déjà fait des New York-Vancouver. Ce n’était pas impossible.
Après un coup d’œil dans la glace elle appela son seul contact américain totalement sûr. Il n'était pas encore 18h00 normalement il pouvait encore décrocher le téléphone.
-« Allô, Basile, c'est Virginie, je suis en route pour la frontière côté Canada. Je dois me rendre à Seattle. De toute urgence. Tu pourrais m’aider ? Venir me récupérer ? Je te bip quand je suis pas loin ! »
Il était aux alentours de sept heures et demie quand elle s’arrêta sur une aire d’autoroute. La frontière n’était plus très loin. Les barrages de police étaient de plus en plus nombreux. Mademoiselle Parish avait malheureusement passé un teste officiels de dépistage à la puberté. Elle était sur la liste. Elle attrapait une petite pochette dans son sac. Une paire de lentille lui donnait les yeux verts, une paire de lunette, un air sérieux, un produit chimique des reflets roux dans les cheveux. Maintenant elle devait attendre son ange gardien.
Dernière édition par Virginie Parish le Lun 20 Juin 2011 - 21:47, édité 4 fois
Le réveil avait été difficile. Une nuit emplie de cauchemars, de mauvais présages, conséquences directes des derniers évènements qu'avait vécu le mutant, qui n'y voyait pourtant que peu de réalité. Basile avait encore les yeux plissés par son sommeil inachevé. Il trouva la force de les ouvrir. Il n'était pas chez lui. Le contact étranger des draps dans lesquels il se trouvait finit de l'en persuader. Il jeta un bref regard à ses côtés, y découvrit un jeune homme, le teint pâle, la chevelure folle, presque lové contre lui. Il ne lui en fallut pas plus pour le convaincre de partir, sans laisser le moindre mot, ni le moindre signe de passage. Basile sortit dans la rue, ébloui par la lumière matinale, et tenta de reconnaître le quartier dans lequel il avait passé la nuit. Central City, probablement. Il suffisait de quitter les rues sinueuses pour pouvoir se repérer.
Tout en marchant, Basile ressentit le besoin urgent de purger la nuit d'ivresse qu'il portait sur ses vêtements, sur sa peau. Toute une silhouette, une façade, qu'il s'évertuait à renier, à fuir, malgré ses compulsions maladives à toujours la rechercher par soucis de réconfort. Quel merdier.
Il rebroussa brusquement chemin, quasi instinctivement. Sans s'en rendre réellement compte, ses pas le conduisirent vers le Mathisse, son deuxième chez soi, son refuge au même titre que ceux avec qui il l'avait partagé. Il était à peu près sûr de pouvoir y trouver de la compagnie, une certitude espérée pendant une vingtaine de minutes, avant d'y arriver.
Le bar était déjà plongé dans la douce mélancolie caractéristique des lendemains de fête, comme si la musique et les rires hantaient encore les lieux. Basile n'aperçut pas les filles, son premier réflexe le dirigeant vers les vestiaires, où il se doucha. Sorti de la salle d'eau, vêtu d'un marcel blanc et d'un vieux jean troué, il parvint à la salle principale, où il s'endormit dans le vague, entre deux bouteilles d'alcool vides.
Basile émergea plusieurs heures plus tard. Cette fois-ci l'attendaient ses trois amies, attablées autour d'une tasse de café fumante. L'homme les rejoignit sans faire de bruit. Duchesse fut la première à briser le silence :
- Regardez-moi ce foutoir... On a du pain sur la planche. - M'en parle pas, grogna Monica.
Keira et Basile ne dirent rien.
- Tu étais passé où hier soir ? Dit Duchesse en s'adressant à Basile. On t'a pas beaucoup vu à la soirée. - Je ne sais même plus où j'étais. - Mon oeil.
Il était rare que l'empathe prenne la parole si subitement, même si elle conservait le don de pouvoir mettre tout le monde mal à l'aise en ne prononçant qu'une seule phrase.
- Tu sais, se plaint Monica, ça devient vraiment insupportable, tes petites réflexions.
Machinalement, Basile regarda sa montre. Dix-sept heures et trente-deux minutes. Son téléphone sonna quasi simultanément. Le mutant ne connaissait pas le numéro.
- Allô, Basile, voilà je suis à moins de trente kilomètres de la frontière côté Canada. Je dois me rendre à Seattle. De toute urgence. Tu pourrais m’aider ?
- Virginie ? C'est toi ?
- Oui, c'est moi. Il faut que tu viennes me chercher tout de suite. Je suis à la première aire d'autoroute juste après la frontière. Je ne peux pas la traverser sans ton aide.
- Mais pourquoi veux-tu traverser la frontière ? Tu es folle ?! Qu'est-ce qu'il se passe Virginie ?
- Je n'ai pas le temps de t'expliquer Basile. Je t'en prie, viens. Tout de suite.
Le mutant marqua un temps d'arrêt. Ce coup de fil était si précipité... Et comment avait-elle pu obtenir son numéro ? La situation était-elle aussi urgente qu'elle le présumait ? Virginie pouvait-elle demander son aide sans raisons valables ?
- Basile ? - J'arrive le plus vite possible. C'est à environ 200 kms d'où je me trouve. - Merci... merci. Basile se leva en hâte. Sa voiture, par chance, était restée garée dans la rue voisine du bar depuis la veille.
- Les filles, je vous laisse tenir les rênes pour ce soir. - Pardon ?! S'exclama Monica. Parce que tu comptes partir sans nous donner d'autres explications ? C'est quoi ce bordel ? Et qui est cette Virginie ? Et cette histoire de frontière ? - Une amie au Canada a besoin de passer la frontière, en urgence. Je vais la chercher. - Quoi ?! Tu vas encore passer cette putain de frontière ? Tu veux vraiment crever c'est ça ? - Fous-moi la paix. Je vous appelle sur la route. - Je rêve ! Reviens-ici tout...
Le mutant n'eût pas le temps d'entendre le reste. Dehors, il fonça vers l'engin, et démarra en trombe.
Plus tard...
Réussir une nouvelle fois à passer la frontière n'avait pas été aisé, cette fois-ci. Son pouvoir lui jouait des tours, ces derniers temps. De quoi s'inquiéter quand il fallait faire passer une personne de plus. Arrivant sur l'aire, les phares de la voiture découpèrent la silhouette de Virginie, debout dans la pénombre. Basile klaxonna, Virginie le rejoignit en courant.
- Démarre Basile ! Il n'y a pas de temps à perdre. - Mais on va où exactement ? Bon sang qu'est-ce qu'il se passe Virginie ?! - Tu connais le Mathisse ? Un jeune mutant a besoin de nous là-bas. Le Cercle risque de s'en prendre à lui si nous n'arrivons pas à temps. - Le Mathisse ???
Basile accéléra comme il ne l'avait jamais fait. Les visages de Duchesse, Keira et Monica accaparaient ses pensées, sans lui laisser le moindre répit.
Virginie Parish
Type Sigma
Sujet: Re: [RP] Nuit d'exil Mer 22 Juin 2011 - 22:52
Le numéro n’avait pas été très difficile à retrouver. Elle avait le nom et la ville de résidence du mutant. En allant sur la bonne base de données il pouvait être retrouvé en cinq minutes. L’été dernier Virginie ne ce serait jamais permit de chercher ce genre d’information. Mais l’été dernier elle était bien loin de se douter de tout ce qu’elle allait apprendre à Londres. De plus il s’agissait de Basile. Basile que le destin (s’il y en avait un) avait mit par trois fois sur sa route en moins d’un an. Sans croire aux signes elle pouvait imaginer qu’il ne lui en voudrait pas trop pour ce comportement cavalier. Quand la vie des autres était en jeu la demoiselle se découvrait des ressources insoupçonnables.
Le soir tombait vite à cette période de l’année une bonne chose pour eux. La jeune fille fouillait dans une poche secrète de son sac et en sortait une carte d’identité. C’était une fausse identité, qu’on lui avait confectionné en octobre, quand elle était officiellement entrée dans le réseau du Fil. On l’y voyait avec les yeux verts et les cheveux vénitiens, exactement comme son reflet dans le rétro en cet instant.
-« Oui le Mathisse c’est le point de rendez-vous, un bar de ce qu’on m’a dit. Je n’ai pas eu le temps de chercher… Basile je suis désolée de t’embarquer dans cette histoire ! Mais je t’assure que je n’ai pas eu le choix. On m’a prévenu au moment où j’allais repartir pour l’Institut. » Une lueur triste passait dans ses yeux émeraude. « J’étais à l’enterrement de Kenjiss, avec June… c’était horrible. »
Un frisson échappait à son contrôle. Virginie attrapait une bouteille d’eau avant l’abandonnait son sac à ses pieds. Elle avait de moins en moins faim. Son métabolisme fonctionnait si bien que ses réserves étaient toujours prêtes. C’était un peu décevant pour une vraie gourmande. La sensation de faim lui manquait. Elle observait un peu le conducteur. Il avait l’air fatigué de quoi la faire un peu plus culpabiliser de le mettre devant le fait accompli. Elle lui offrait un pauvre sourire en avouant la raison de cet appel.
-« Tu étais le seul en qui j’avais confiance ici. »
Un peu plus tard se fût la frontière. Mademoiselle Parish s’était confortablement installée et arborait une mine lunaire le nez plongé dans un bouquin de science-fiction. Une couverture comme une autre. Sa double vie l’avait un peu forcée à apprendre à jouer la comédie et pour tout dire elle ne se débrouillait pas trop mal. Rien ne se passa. Une fois les officiers dans leurs dos elle se remit à respirer. La première étape était réussie. Elle envoya un message à Dona si tout se déroulait normalement elle serait sur le lieu avant 22 heures.
Puisque la situation si prêtait la jeune fille commençait à évoquer le sujet qui les réunissait. Elle restait volontairement vague pour donner la liberté à Basile de choisir s’il voulait en savoir plus. Elle ne parlait pas de son propre rôle mais du mouvement en lui-même. Avec énergie Résilience dressait le portrait caché de la résistance. Glissant ainsi ses opinons et la difficulté à cacher tout cela aux personnes auxquelles elle tenait, Luc en premier.
Seattle apparaissait enfin devant eux. La mutante avait retrouvé ses yeux bleus. Elle remettait ses chaussures avec sa souplesse coutumière. Elle ne connaissait pas très bien cette ville. Un an était bien trop court pour parcourir ce gigantesque continent. Plus les présentations approchaient et plus la boule au creux de son ventre grandissait. C’était la première fois qu’elle était seule pour faire ça. Elle ne savait même pas comment s’appelait le dit garçon. Lorsque le moteur cessa de fonctionner Virginie posa sa main sur le bras de son ami.
-« Je te promet que je vais faire vite. Ton bar sera tranquille en moins de deux. Merci pour tout Basile. Tu as été génial ! Comme à chaque fois. »
Dans un élan, avec un franc sourire, la jeune fille allait embrasser la joue de son sauveur. Il avait été formidable. Elle ne voulait pas l'impliquer plus. Elle sortait de la voiture et franchissait le seuil du bar en silence. Elle portait toujours sa tenue de deuil qui contrastait beaucoup avec son véritable style. Ses yeux fouillaient lentement la pièce. Elle le vit presque tout de suite. Le cœur battant elle avançait jusqu’à lui. Il avait l’air très jeune… un peu comme elle. Virginie l'observait avec une certaine douceur où se devinait une sorte de solidarité instinctive.
-« Bonsoir... . Je suis là pour vous aider. »
Christopher White
Type Alpha
Sujet: Re: [RP] Nuit d'exil Jeu 23 Juin 2011 - 1:56
Me faire draguer pour la première fois ici et maintenant était surprenant. Pour la première fois que je me faisais draguer, que ce soit par un mec était... J'étais, donc, assis au bar. Cela faisait quelques temps que la barmaid avait changé – une fille qui s'appelle Keira et qui est toujours là d'ailleurs –, et de plus en plus de monde arrivait. Il y avait une soirée ce soir, pas bien grosse, mais des gens rentraient, on commençait à faire du bruit. J'étais encore en train d'attendre. Je crois que je commençais vraiment à flipper. Et puis, il arrive, me demande s'il peut s'asseoir à côté. Sans le regarder, je lui dis que oui. Il commande quelque chose. Et là, je ne sais pas comment il a fait – vraiment pas – mais il a réussi à me faire parler. D'abord, il m'a dit que je regardais souvent ma montre. En effet. Puis il me demande pourquoi. Je le regarde et je sais plus pourquoi je ne lui ai pas dit d'aller se faire foutre, mais je ne lui ai pas dit. Je crois que j'ai pensé que ce serait pas très discret.
Ce qui ne l'a pas empêché de continuer à me parler. Et c'est là, je ne sais pas comment il a fait, mais... enfin, il a réussi à me faire parler. De rien d'important d'ailleurs. Je ne sais plus. Du temps. De la saison. Ou de la musique qui passait dans le bar. Je lui répondais d'abord à peine, et puis il insistait, j'ai continué. Distraitement.
« Tu as de beaux yeux. »
Ce n'est qu'à cet instant que je me suis rendu compte que ce type s'était dangereusement approché, très lentement, imperceptiblement en fait, et qu'il me regardait très bizarrement. Erk. Je crois que quelque chose s'est cassé. Je me suis rendu compte que je me sentais fatigué et étrange, et que je donnais l'impression de le fixer, lui. Je crois que je regardais en fait au loin, ailleurs. J'ai senti du danger. Je me suis levé et je suis parti sans rien dire.
Quand je suis revenu des toilettes, de l'eau sur le visage encore, il était là. Je me suis assis ailleurs, sans le regarder. Message clair. Je me suis senti très con. Je ne sais vraiment pas comment j'ai pu ne pas me rendre compte que... bref...
Un nid à cas sociaux, en effet. Maman avait raison. Je l'ai aperçu encore quelques fois, j'ai évité son regard. Bizarres sensations. Un mutant ?... Je suis peut-être trop fatigué. Trop d'émotion. Surcharge. Les mutants, surtout jeunes, lorsqu'ils découvrent leurs pouvoirs, ne les maîtrisent quasiment jamais. Une émotion forte et hop, un pyrokinésiste réduit sa maison en cendres. Ça s'est produit une fois. À la maison, on en a parlé pendant des jours. Si j'étais mutant... si... si donc. Quel serait mon pouvoir ? Je m'imagine. Dégager des phéromones qui attirent les autres ? Pouvoir génial. Avec ça, je serais le maître du monde en moins de deux. Tiens, ce serait drôle, ça, être exilé de sa famille parce qu'on dégage des phéromones. Oh comme ce serait con, tiens.
La soirée se poursuit. On me parle parfois : cette fois, je fais attention, je réponds sèchement. « Oui » ou « non », pas plus. 21h20. Je me demande vaguement quel serait mon pouvoir. Statistiquement, les pouvoirs de corps hyper développé ou de télékinésie ou de télépathie sont les plus courants. Ensuite viennent les modifications de la structure du corps, par exemple les zoomorphes, les pouvoirs de maîtrise d'un élément, le feu, l'eau, et autres, et d'autres pouvoirs de l'esprit comme l'empathie ou la création d'illusions. Au total, si je me souviens bien, ces mutations forment plus de 90% des mutations recensées. Dans le reste, il y a beaucoup de pouvoirs uniques. Alors ? Et moi ?
21h30. Mon super pouvoir doit être d'augmenter ma fréquence cardiaque par une simple pensée. Ou alors, c'est juste de l'inquiétude. Quand est-ce qu'ils arrivent ? La serveuse me regarde. Je regarde ailleurs. Rien de suspect. Je sors une cigarette.
21h40. Elle me regarde encore. Elle aussi a quelque chose de bizarre. Une manière de me regarder. C'est dérangeant. J'évite son regard mais j'ai l'impression qu'elle s'arrange pour que nos regards se croisent quand même. Je finis par fixer mon verre. Le temps passe... coule...
« Bonsoir... Je suis là pour vous aider. »
Je me retourne. La voix est aigüe, presque délicate. Tendre ? Cette fille est en tenue noire. Vêtue d'une robe. Elle n'a pas l'air de faire partie du Cercle. J'espère. Je n'ai pas d'autres moyens de faire que de lui faire confiance, là. Je regarde quand même, un peu méfiant, l'homme qui est venu à ses côtés, et qui est maintenant en train de parler avec la barmaid. Je n'ai plus le temps de réfléchir.
« Allons-y. Tout de suite. Pas de temps à perdre. »
Ça fait déjà presque six heures que je me suis enfui. Ils peuvent être au bout de la rue. Vite. Je la presse. On sort. L'autre nous suit aussi.
« Virginie ! »
Virginie. Je retiens.
« Comment est-ce que tu comptes passer à nouveau ? Tu risques d'avoir encore plus d'ennuis qu'à l'allée. Je t'accompagne. »
Ils commencent une dispute.
« Pas de temps à perdre ! Je suis sûr que je suis recherché à cette heure-là. Ils risquent de me retrouver d'une minute à l'autre. D'abord, il faut bouger d'ici. »
Ça met un terme à la discussion. On monte en voiture. Enfin, on part.
« Vous êtes ? »
Je demande aux deux. La fille est très jeune, je n'aurais pas pensé voir quelqu'un d'aussi jeune me secourir.
« D'abord, dis-nous quels dangers on court et quels sont les ennuis auxquels on doit s'attendre. »
Ouais. Je m'y attendais. J'ai eu le temps de me préparer.
« Vous savez, il y a ce test de dépistage obligatoire maintenant. J'ai été bêtement contrôlé positif. J'ai paniqué, j'ai un peu... brusqué... le médecin. Et je me suis enfui. »
Quelle belle version des faits. Non, vraiment, c'est très simple, très sobre. Du reste, pas de secret : les mensonges les plus simples sont les meilleurs.
« Tu es ? »
Je souris presque.
« Christopher. »
Jack Ortiz
Humanoïde
Sujet: Re: [RP] Nuit d'exil Dim 26 Juin 2011 - 15:18
Un énorme 4x4 noir déboula sur la route. Au volant, Jack maugréait. Quatre heures. Quatre heures avaient été nécessaire pour que l'information arrive au QG et soit traitée. Depuis l'attaque de la zone 56, et sa destruction quasi totale par cette bande de dégénérés, le QG croulait sous les problèmes, et peinait à les régler rapidement. Il faudrait un moment avant que le Cercle retrouve sa capacité opération habituelle.
En attendant, quatre heures pour signaler qu'un mutant a agressé les infirmiers du QG et s'est échappé, il faut le faire. Heureusement que plusieurs agents dont Jack étaient déjà déployés dans le secteur. Depuis l'attaque, ils étaient tous dispersés prêt de la frontière, afin de repérer et capturer les mutants qui tentent de s'échapper, même si en ce moment la méthode privilégié est plutôt l'élimination pure et simple.
A cette heure là, lui et quatre autres agents, humanoïdes ou non, convergeaient vers la ville de Seattle. Il avait été repéré à son entrée. Il cherchait surement quelqu'un qui pourrait lui faire passer la frontière. Jack regarda la photo qui s'affichait sur son répétiteur. Christopher White. Fils d'un ingénieur du Cercle. Quel malheur pour cet homme. Jack peinait à imaginer le choc quand il a apprit que son fils était un mutant... Par contre ça rajoutait une difficulté. Les ordres étaient clair, on le voulait vivant.
Jack pénétra dans la ville. Il envoya un message pour confirmer qu'il était arrivé, et commença à patrouiller. Les gars du renseignement cherchaient encore où il était passé. Il avait prit la direction du centre ville, mais ensuite on l'avait perdu. Jack avait bien un détecteur à bord, mais dans cette ville le nombre de spots étaient trop important pour réussir à détecter une personne précise. Cette gangrène. Un jour les USA en seront débarrassés. Jack en était certain. Même si ce n'était pas aujourd'hui, ou dans quelques années, cette maladie que représentent les mutants sera éradiquée comme on l'avait fait avec plusieurs maladies qui semblaient pourtant inarretables. Il fallait donc la faire à l'ancienne.
Vingt deux heures. Les jeunes sortaient et rejoignaient les bars pour faire la fête. Voila qui arrangeait encore moins les affaires de l'humanoïde. Arrêté à un feu, il regardait les voitures qui passaient dans l'autre sens d'un œil distrait. Il commençait à douter qu'on puisse le trouver de cette façon. Jack se demandait s'il n'était pas déjà partit. Le QG assurait que non. Mais bon en ce moment les erreurs étaient plutôt nombreuses.
Pourquoi son regard avait été attiré par cette voiture en particulier?? Elle était normale, pas plus voyante que les autres. Peut être le reflet de la fille blonde sur le siège passager. Mais en tout cas il aperçu à l'arrière celui qu'il cherchait. White. Le temps de réagir, il tapa un message sur son répétiteur: Trouvé. Aussitôt, les systèmes de com basculèrent en mode priorité sur son véhicule. Les autres agents convergèrent dès qu'ils reçurent le signal. Jack démarra en trombe, et lança son lourd véhicule dans la circulation comme un forcené. Ils ne lui échapperaient pas.
PS Sam' : le virus HIV existe toujours en 2052
Dernière édition par Jack Ortiz le Mer 17 Aoû 2011 - 1:41, édité 1 fois
Basile avait été directement parlé à son équipe. Son amie s’était alors demandée laquelle d’entres elles se nommaient Monica et était chargée des cocktails. Une question idiote mais qui lui rappelait avec le sourire de leur première rencontre à New York. Ce soir quelqu’un d’autre avait besoin d’être rassuré. Des missions de ce type on lui en confiait de plus en plus. Mais elle n’était jamais l’unique représentante du Fil… normalement. Fort heureusement ce jeune homme semblait déterminé.
-« On regagne la frontière pour commencer. Et puis on… »
Les deux jolies yeux bleus se posaient sur l’indépendant avec un rien de surprise. Eh bien elle avait sa méthode. Elle l’avait déjà fait un nombre de fois incalculable quand elle travaillait pour le NYNW. Il ne lui laissait même pas le temps de répliquer et se dirigeait vers sa voiture d’un pas vif. Virginie sentait l’inquiétude revenir à l’assaut et lui tordre le ventre.
-« Non ! Tu en as assez fait. C’est trop dangereux. Je peux m’en charger toute seule… Basile ! »
Ils allaient se perdre dans une suite d’arguments sans fin. Elle ne pensait qu’à la sécurité de son ami. Le problème était que celui-ci était motivé par la même détermination. Une fois de plus monsieur Feuillade se retrouvait dans le rôle du preux chevalier. Cette fois ce n’était pas comme à Malte. C’était vraiment dangereux. Ils étaient sur un territoire hostile. La mutante regrettait d’avoir fait appel à lui. Elle aurait dû savoir qu’il …
-« … oui. »
Elle vérifiait que le jeune homme était bien installé en lui adressant un petit sourire d’encouragement. A l’avant la londonienne servait de copilote en évitant de contredire le conducteur. Basile pouvait se montrer terriblement obstiné. Le chemin le plus court était le même qu’à allée. Plus vite ils y seraient et plus vite ce serait. Virginie surveillait le rétroviseur avec nervosité. Les autorités n’allaient pas mettre bien longtemps pour comprendre ce qui s’était passé.
C’était la banale histoire de dizaine de mutant de la première génération. La demoiselle gardait le silence en calculant le temps qu’ils avaient. Leur seul avantage était que la BCGDCA tournait au ralenti depuis… Mais même ralenti ils allaient être sur leurs traces. Basile continuait la conversation ce qui permit à Résilience de s’occuper de l’autre partie. Ses doigts fins plaçaient l’oreillette du cellulaire.
-Alors. « Il est avec moi. » -Bien. « Mais j’ai un imprévu. » -… « Un ami a voulu nous accompagner. » -Arranges toi pour qu’il s’en aille. « On est dans sa voiture. Il nous accompagne à la frontière. » -Virginie tu sais que ce que ça implique ? « Oui. J’en prends la responsabilité. » -Entendu. Bonne chance.
Le son des klaxons coupait toute chance de reprendre la discussion. La silhouette du 4X4 la fit frissonner d’effroi. Une appréhension qui s’intensifia lorsqu’elle reconnue la personne placée devant le volant. Lui. Ça c’était vraiment une très –très- mauvaise nouvelle. Des flashs lui revenaient. Images terrifiantes du crash, de la salle des commandes, Jessie. Tout ce qu’elle essayait d’oublier depuis des mois. Il n’y avait pas beaucoup d’option.
-« Christopher baissez-vous. Basile. On est suivi. Il est dangereux. Crois-moi sur parole. Il faut que tu le sème. »
Un pied sur l’accélérateur avec la mine déterminée d’un motard. Il quittait l’avenue pour s’aventurer dans rues moins accessibles pour un gros véhicule. C’était lui qui connaissait le mieux cette ville dans cette voiture.
-« Ils vont essayer de nous encercler. On va devoir jouer des moteurs. »
La jeune fille détachait sa ceinture avec vigueur et attrapait son sac pour en sortir une arme qu'elle glissait à la ceinture de sa robe. Celle qu’elle avait lors du sauvetage de Samarah. Son ouïe cherchait faisait automatiquement le tri à la recherche des moteurs à leur poursuite. Ils ne pourraient jamais atteindre la frontière avant eux. Et même après… Il fallait tenter le tout pour le tout. En fin de compte Basile était une fois de plus le don du ciel. Virginie se contorsionnait pour rejoindre la banquette arrière à côté du mutant. Elle fouillait dans son sac, en sortait une fausse carte d’identité, qu’elle tendit au jeune homme. Ayant été prévenue trop tard elle avait fait avec les moyens du bord, c’était mieux que rien.
-« Si on est séparé tiens-toi à cette identité. Parfois les ruses les plus bêtes fonctionnent. » Elle sortait ensuite un petit carton avec l’adresse de la Confrérie moderne. Elle aurait aimé avoir une autre planque de secours pour lui. « Si on est séparé, ta plus grande chance, c’est Vancouver. Ils sont comme nous et ils sont puissants. »
-Ils sont surtout dangereux oui.
Virginie ignorait son ami et continuait à guetter leurs arrières de plus en plus inquiète. Elle avait un plan.
-« La priorité c’est que tu t’en sorte. Je peux détourner leur attention pendant que Basile te fera passer. »
Virginie n’avait jamais été une fille très douée pour retenir l’attention. Mais tout s’apprend avec un peu d’imagination. Elle se sentait comme un oiseau dont la cage se refermait petit à petit et cette voiture commençait vraiment à la mettre mal à l’aise. Combien de kilomètres avaient-ils déjà parcourus ? Combien en restaient-ils ? Si seulement Luc avait été là. De fait quand ils débouchèrent à l'entrée de l'auto-route la jeune fille ne résista pas.
« Coucou c'est moi. Tu es toujours à Vancouver ? Parce qu'en fait... j'ai un "petit" souci ... » Elle lui donnait un rapide aperçu de la situation passant sur les détails sur certains secrets se contentant de lui dire où ils étaient et combien de voitures étaient à leur poursuite. « Tu pourrais prévenir ... Maria ? Elle pourrait peut être envoyer des renforts/»
Encore, avec un pouvoir, ça aurait un sens. Mais non : et non seulement ce soir, tout est absurde, mais en plus, comme je n'ai pas de pouvoir, je suis désavantagé. Les mutos qui s'enfuient ont au moins, eux, l'avantage de leur pouvoir. Moi pas. Deux personnes. La fille a l'air de savoir ce qu'elle fait. Elle est jeune mais ça veut pas dire grand chose. L'autre... il a l'air d'en vouloir, mais aussi de ne pas être à sa place là. Il parlait avec la barmaid tout à l'heure, comme s'ils se connaissaient. Et quand cette Virginie discutait au téléphone, elle a dit que c'était un ami imprévu... Je les regarde. Probablement tous les deux des mutants.
« Christopher, baissez-vous. »
J'obéis immédiatement. Elle rigole pas. Elle ne dit que les informations nécessaires, très rapidement, par à-coups – presque comme une machine. L'autre s'appelle « Basile ». D'accord. Je reste assis, la tête baissée. Enfin, moi je n'ai pas grand chose à faire... il y a parfois des avantages à être petit. Virginie détache sa ceinture et vient à ma gauche, la tête un peu baissée elle aussi. Elle sort de son sac une sorte de boîtier et m'explique que c'est une carte d'identité. Une numérique et qu'on peut programmer – jamais vu ça. Elle la place à un endroit prévu pour, me dit de suivre les instructions. Et me recommande d'aller à Vancouver. À la Confrérie donc. Sûrement l'endroit où je serais le plus en sécurité... pour quelques jours en tous cas... et comme dit l'autre, ils sont dangereux. Enfin, ce n'est pas étonnant d'un nid de mutos... je garde la carte pour le moment puis je me mets à la programmation de cette carte.
« Nom » me sort une voix artificielle. Un nom, il me faut un nom. N'importe quoi, le premier truc qui me viendra à l'esprit ira. Arthur. Rose. Voilà. Arthur Rose, je m'en souviendrai. S'ensuit tout ce qu'on trouve sur une carte d'identité numérique habituelle. Sexe, date de naissance, lieu de naissance, taille et autres. L'avantage du numérique, c'est de pouvoir mettre autant de données qu'on veut sur une carte très petite. Enfin c'est fini. Je la retire, je la garde dans une poche. Aucun risque qu'on trouve mon autre carte, la vraie, enfin, pas sur moi. Avec ça je devrais, peut-être, pouvoir passer la frontière. Si on y arrive. Si on ne voit pas que c'est une fausse. Je ne sais pas comment ça marche exactement. J'ai rarement l'occasion d'utiliser ma carte.
Je regarde Virginie qui voit que j'ai fini. « La priorité, c'est que tu t'en sortes ». Et elle ? Elle n'a pas l'air d'avoir bien peur pour elle... je regarde Basile. Il me ferait passer ? Il doit avoir un certain pouvoir. Et l'autre qui a l'air sûre d'elle sait sûrement se battre. A un pouvoir fait pour. On quitte la ville et Virginie passe un appel. « Coucou c'est moi. » Quoi ? « Coucou » ? Non mais qu'est-ce que c'est que cette fille ? Elle délire ? Pauvre fille, tu voudrais pas sortir un « lol » non plus ? Non. Elle dit juste qu'elle a un « petit souci ». Oui. Bon. Tu ne risques que de mourir après tout. Et moi aussi. Mais, hein, bien sûr, ce n'est qu'un petit souci. Je me risque à lever la tête et à regarder derrière moi. J'ai pas le temps de bien voir. Il y a plusieurs voitures. J'entends « Maria ». Maria ? Envoyer des renforts ? Est-ce que c'est bien la Maria de la Confrérie ? Celle au nom imprononçable, qui porte toujours des gants, et au sourire aussi menteur qu'elle ? On dirait bien qu'elle parle de cette cinglée. Je sais pas si j'ai vraiment envie qu'elle vienne... mais je crois que je ne vais pas avoir le choix. Pas d'autre solution.
Elle range son téléphone, a fini son appel.
« Ils sont encore loin ? »
Finalement, je pensais être sorti de ce merdier mais la situation est la même que tout à l'heure. Entre le Cercle ou la Confrérie, qui va me récupérer le premier ? Et des deux, je sais pas trop lequel je préfère. Mais pour le moment, je n'y peux rien. Sans pouvoir, c'est ça : je suis sans pouvoir. Autrement dit, impuissant.
Dernière édition par Christopher White le Lun 29 Aoû 2011 - 0:04, édité 1 fois
Luc était assit sur le toit d'un gratte ciel, observant la ville de nuit. Pour le comment de sa présence, il n'y avait qu'à observer avec application l'un des murs du bâtiment, qui venait de se garnir d'une série de petites prises. L'ascension avait été marrante, jusqu'à que la pluie se mette à tomber à nouveau. Le mutant était accroupi sur le parapet, face au fleuve qui s'écoule au pied des gigantesques structures. Les lumières de la ville se reflétaient sur la surface de l'eau, troublée de temps en temps par le sillage d'un bateau.
Une goutte tomba dans les cheveux noirs du jeune homme. Il ne bougea pas d'un poil, et resta immobile sous la nouvelle averse qui se déversait sur la ville canadienne. Il se demanda juste ce que fabriquait Virginie, si elle était elle aussi sous cette pluie qui semblait avoir décider de tremper jusqu'aux os tous les habitants de la région. Déjà cet après midi lors de l'enterrement il avait plu des cordes, comme si le ciel avait déversé ses larmes pour le mutant tombé au combat.
La Confrérie... Il était clair qu'elle avait atteint un tournant de son histoire, plus que tout autre. Le changement de direction allait apporter une nouvelle orientation, Luc en était sûr. Lors de ses courts contacts avec l'institution, il avait bien vu qu'il y avait différentes opinions qui circulaient parmis les confrères. Maintenant sans le puissant Kenjiss pour mettre tout le monde d'accord, Luc ne savait pas vraiment à quoi s'attendre avec eux. Il était clair qu'ils étaient prêt au combat, bien plus que l'Institut, et ils en avaient fait une démonstration lors de leur petite descente à la zone 56.
Cette mission puis le discours de l'enterrement de Kenjiss le faisait réfléchir. Jusqu'à maintenant il n'avait pas prit de position, ou du moins officiellement. Il gardait même son statut secret du coté de ses collègues de la fac et de ses profs. Quand il partait grimper ou en camps de terrain, jamais il ne suivait les mêmes chemins, et jamais il n'avertissait qui que ce soit, de peur qu'un jour quelqu'un vienne le voir et le trouve en pleine action. Grimper les doigts dans le nez une voie totalement impraticable avec un sac de 15 kg sur le dos, c'est pas tout le monde qui peut le faire. Surtout que quelques fois il oublie de se contrôler et pendant l'action il arrive que des plaques apparaissent. Le mutant n'avait vraiment pas envie que ça arrive. Mais... beaucoup de "mais", beaucoup de questions se bousculaient dans sa tête.
Luc fut tiré de ses pensées par son portable. Tient ça faisait un moment qu'il n'avait pas sonné celui là. Virginie?? Le jeune homme décrocha, mais ne put quasiment pas placer un mot, la jeune femme ne lui laissant pas le temps de répondre. Elle avait des problèmes. Elle lui expliqua la situation en deux deux, et bien qu'il sentit qu'elle ne parlait pas de tout, Luc se mit à réfléchir à toute vitesse.
Ok je vais contacter Maria. Je te tient au courant.
Luc raccrocha, puis chercha le numéro de Maria dans ses contacts. Il aurait du le supprimer après l'incident du béhémot, mais bizarrement, il avait oublié de le faire. Le doigt du mutant hésita une seconde au dessus de l'icône d'appel. Pouvait-il faire confiance à Maria?? C'est pas comme s'il avait le choix. Il déclencha l'appel, et colla l'appareil à son oreille. La sonnerie rententit deux ou trois fois, avant d'entendre le son caractéristique du combiné décroché.
Kenjiss tenait délicatement Maria par la taille, ses gestes étaient doux, comme s'il manipulait une fragile poupée de porcelaine. Il portait un costume noir très élégant, parfaitement taillé, griffé du nom d'un grand styliste bhoutanais très en vogue depuis une dizaine d'années. Elle était vêtue d'une longue robe blanche sortie toute droit des bals de Vienne du XIXème siècle. Il la regardait dans les yeux, un sourire enjôleur aux lèvres, elle se sentait gênée. Le couple valsait seul au milieu d'une piste vide, dallée de noir et de blanc, sur les premières mesures du Beau Danube Bleu. "_ Te sens-tu bien, Maria ?" Susurra Kenjiss d'une voix étonnamment tendre à l'oreille de sa cavalière.
Elle fronça les sourcils avec un demi-sourire perplexe. "_ Ça va… Oui, ça va plutôt bien, répondit-elle un peu déboussolée, mais je suis perdue ! Comment peux-tu être là à danser avec moi ?"
Un sourire amusé dévoila les dents du tatoué. "_ C'est simple, je suis venu, la musique a commencé. Tu étais toute seule au bord de la piste et je t'ai invitée."
Cet imbécile faisait semblant de ne pas comprendre. "_ Mais, aux dernières nouvelles, tu étais mort !! Tu as été tué par le Cercle."
Kenjiss haussa les épaules, comme si cette réalité n'avait aucune importance. "_ Oh, ça ? C'est une astuce... Un truc ancestral, qui nous vient du grand Magnéto ! Une mixture à base de kiwis… Je parle de l'oiseau, n'est-ce pas, pas du fruit…"
Ils continuèrent à danser en silence, c'était lui qui guidait. Tout à coup, Maria sentit les mains du mutant se faire plus entreprenantes. Elle leva le regard vers le tatoué quand elle sentit la chaleur de ses paumes sur ses fesses. "_ Hé ! Qu'est-ce que tu crois faire, là ? Demanda-t-elle en le fusillant du regard, tu n'avais pas une copine inferior de ton vivant ?"
Les mains aventureuses affermirent leur étreinte. "_ Et pourquoi, à ton avis, ai-je simulé ma mort ? Tu me voyais, toi, en bon père de famille, un chiard meuglant dans les bras ? Plutôt rôtir en enfer !"
Maria releva gentiment les mains de Kenjiss jusqu'au niveau de sa taille. "_ Tu es en train de me dire que tu as fait semblant de mourir pour te débarrasser de ta grosse et de ton bâtard et que tu es revenu spécialement pour moi ?"
En guise de réponse, le tatoué commença à pencher la tête vers elle, les yeux fermés, les lèvres en avant… A l'instant suprême, il se figea. La valse venait de s'arrêter. Une sonnerie stridente se mit à emplir la salle de bal.
Bruits d'eau. Maria ouvrit un œil, les LEDS blanches collées au plafond l'éblouissaient, elle grimaça… Trop de blanc ! Elle passa son bras par-dessus le rebord de la baignoire et tâtonna sur le sol à la recherche de ce pu**** d'holophone qui sonnait. Elle eut la chance de tomber dessus quasi-immédiatement. La tête encore dans le brouillard, elle jeta un œil à l'heure affichée sur l'écran, calcula qu'elle s'éveillait d'une sieste de trois heures, et porta l'écouteur à son oreille. "Allo Maria ? C'est Luc…" Voix connue, accent français… Deux secondes lui fut nécessaire pour resituer l'identité du correspondant. L'eau savonneuse dans laquelle la russe barbotait avait eu largement le temps de devenir froide. Tant qu'elle dormait et restait immobile, ce n'était pas un souci, mais maintenant qu'elle devait s'agiter… "_ Oui, Luc, qu'est-ce que je peux pour toi ? Marmonna-t-elle, le cerveau embrumé, en se penchant vers le robinet pour rajouter de l'eau chaude, on peut dire que tu choisis ton jour et ton heure pour me rappeler, toi !"
Malgré tout, elle écouta patiemment les explications du géokinésiste, lui accorda quelques "mmmmh mmmh" vaguement intéressés, retint un bâillement ou deux et, finalement, répondit d'une voix ensommeillée : "_ OK, j'ai pigé. Transmets-leur mes instructions. Dis-leur de trouver un endroit où se planquer à moins de dix kilomètres de la frontière, ils ne parviendront pas à la passer comme ça. En ce moment, elle est particulièrement bien gardée, …"
La petite virée mutante dans la zone 56 de la semaine précédente avait rendu nerveux le gouvernement américain. Les crédits alloués aux postes de frontières avec le Canada s'étaient retrouvés multipliés par quinze… Résultat, les douaniers étaient maintenant armés jusqu'aux dents. "_ Je vais partir à leur rencontre, je sais comment les faire passer discrètement. Es-tu loin du Pink Flamingo ? Non, pas trop ? Bon, attends-moi là-bas, je passe te prendre au passage ! Tu assureras la liaison avec la fine équipe... Et tu pourras être utile si ça tourne mal !"
Elle raccrocha d'une pression du pouce et se rallongea dans son bain en soupirant. La température de l'eau commençait à peine à redevenir supportable. Maria coupa l'arrivée d'eau chaude avec son orteil et hésita une demi-seconde à replonger dans la douceur veloutée d'une baignade-sieste. Peut-être réussirait-elle à retrouver le fil de son rêve ? Mais de quel rêve s'agissait-il en fait ? La conversation qu'elle avait eue avec Luc lui avait fait perdre la mémoire… Tout ce dont elle se souvenait, c'était qu'on lui parlait de kiwis… L'oiseau, pas le fruit !
Jack ne quittait pas la voiture des yeux. Son propre véhicule slalomait au milieu de la circulation comme un poisson dans l'eau. Il ne fallait pas les laisser s'échapper, il en était hors de question. Le 4x4 se rapprochait petit à petit de la berline, permettant à l'humanoïde de voir qui était à l'arrière. Il reconnu la fille blonde qu'il avait rencontré sur la TransA. Jack souria, découvrant ses dents dans une grimace carnassière. Il attendait le moment où il pourrait enfin lui mettre la main dessus.
La berline obliqua dans des rues plus étroites. Jack s'y engagea également, la place étant encore suffisante. Les deux véhicules avancaient à toute blinde, virant dans tout les sens. Le conducteur de la berline gardait l'hypothétique espoir de semer le puissant 4x4 du Cercle. L'humanoïde souria: espoir vaint.
Son répétiteur s'anima. Un visage apparu. Jack le reconnu: Mandriev, un humanoïde qui avait suivit le programme de formation dans la même section que lui.
Je suis dans une rue parallèle à la tienne. On les prend en tenaille??
Non, les rues sont trop étroites pour que tu puisse manoeuvrer à pleine vitesse. Prend de l'avance, de toute façon ils vont vers le nord. Où sont les deux autres??
Ils étaient à l'autre bout de la ville. Là ils sortent et la contourne le plus vite possible. Ils seront là dans les temps.
Bien... on les laisse sortir de la ville et juste à l'extérieur on les coince.
Comprit... je passe devant.
L'image se coupa. En jettant un coup d'oeil à gauche à un croisement, il vit le véhicule de Mandriev passer en un éclair noir. Le piège se mettait en place. Jack se reconcentra sur sa conduite. Les deux véhicules avançaient à toute vitesse. Bien que les rues soient plutôt étroites, l'agent du cercle arrivait à coller aux fesses de ses cibles.
La course poursuite les mena aux abords de la ville. Jack vit la berline tenter de s'engager sur la voie rapide, mais il accéléra et vint se placer sur sa droite, et donna un grand coup de volant, faisant louper au conducteur de la petite voiture la sortie. Jack continua de contrôler les mouvements de sa cible jusqu'à qu'ils sortent de la ville. Là il appuya sur un bouton du tableau de bord. Le 4x4 passa en pilotage automatique. Jack se retourna et fit se soulever la banquette arrière. En dessous se trouvait une série d'arme, dont un fusil d'assault que l'humanoïde saisit. Il l'arma, et se leva. Le toit ouvrant laissa passer l'agent, qui épaula son arme, et tira une première rafale, qui finit dans le coffre.
Les secousses étaient assez forte, du fait que la route commençait à serpenter. Les deux véhicules avançaient très vite, avalant sans effort les kilomètres, les rapprochant inéxorablement de la frontière. Jack continuait à harceler les mutants de courtes rafales, ne pouvant viser correctement à cause des secousses. Il grogna. Ils ne perdaient rien pour attendre.
La question de monsieur « Rose » restait sans réponse. Les choses étaient entrain de se compliquer (comme si elles ne les étaient déjà pas assez.). Le 4X4 n’avait pas été ralenti par les petites rues. Il était dans leur dos. A en voir la conduite il n’allait pas de les lâcher de si tôt. Il était le chasseur et eux étaient le gibier. Virginie n’avait pas suivi d’entrainement pour ça. Elle se rendait peu à peu compte de la folie de cette mission. On l’avait surestimée. Et maintenant il y avait trois vies en jeu !
La distance qui séparait les deux véhicules s’amenuisait. Un calcul approximatif lui indiquait qu’ils seraient à découvert dans très peu de temps. Les panneaux signalisaient l’entrée de l’autoroute à quelques kilomètres. Dire qu’elle avait cru que tout se passerait bien. Un silence de mort régnait dans la berline. Le son du moteur lui parvenait de façon étonnante. Dieu soit loué qu’ils n’aient pas été dans sa vieille Cadillac. Voilà… sortie de Seattle. Un vrai passage éclair.
-« Sale brute. »
La voiture avait été projetée sur le côté à cause d’un mauvais coup. La demoiselle s’était reprise juste à temps pour ne pas percuter son voisin. Pas de blessé ? Son regard s’attardait sur Christopher. Il n’avait pas de chance. Cette entrée en matière ne donnait pas tellement envie de connaître le monde des mutants. Elle échangeait un regard avec l’Indépendant via le rétroviseur. Ils étaient vraiment mal barrés. Il faisait nuit. Ils étaient pris en chasse par un malade –qui n’était probablement pas le seul- et ils se dirigeaient vers une zone encore plus dangereuse. Pourquoi avait-elle accepté ?
Les premiers impacts de balles rencontraient la ferraille. Basile pestait. Ce n’était qu’une introduction. Les rafales se succédaient les unes après les autres. Les sons ressemblaient à la cacophonie entendue quelques jours plus tôt dans le désert de l’Arizona. Virginie serrait les dents. Elle détestait ça. Elle sentait ses tripes protester et lui dire de se bouger. Mais que faire ? S’ils arrêtaient le véhicule ils serviraient fait prisonniers. La carlingue de la berline ne tiendrait pas indéfiniment. Aucune nouvelle de Luc ou de Maria ne permettait d’espérer.
-« Il veut nous pousser vers les autorités de la frontière. On doit dévier sinon… »
Un camion venait de passer à ra de la voiture. C’était moins une. Rouler à contre-sens aurait été de la folie… surtout à cette vitesse. Ils allaient en ligne droite entre les crocs de leurs ennemis. Virginie ouvrait la fenêtre arrière droite. C’était le moment de tester sa « super-vue ». Pour la première fois de sa vie voilà qu’elle regrettait de ne pas avoir suivi les cours de tire de l’Institut. Le monde était réellement entrain de changer. Et elle aussi.
-« On doit le ralentir. Assures-moi de la stabilité. »
La voix de l’interface prévenait que le niveau d’électricité de la voiture était critique. Ils avaient trop demandé aux moteurs qui n’étaient pas fait pour endurer des scènes de film ! La peur gagnait chaque recoin de l’esprit de la mutante. Ils n’allaient plus avoir d’option. A moins que le plan de base ne fonctionne. Une aire d’autoroute se présentait à moins de cinq kilomètres. C’était le seul moyen. Basile pourrait cacher le jeune homme. De toute façon ils allaient tomber en panne n’est-ce pas ?
-« On s’en tient au plan. Arrêtes-toi là. Ca nous fera une diversion, en espérant que les autres arrivent. » La lumière bleutée annonçait l’entrée de la zone de repos. -« Le tout c’est d’aller vite, pour que vous vous fondiez dans la masse. Christopher préparez-vous à courir»
-Et à me tenir la main.
Le parking se dressait en face d’eux. Beaucoup de places étaient occupées. Au moins il y avait du monde. Basile conduisait bien. Il plaçait la voiture en parallèle à l’entrée, une bonne tactique, pour protéger la sortie des deux garçons. Les actions s’enchainaient en un rien de temps. Moteurs toujours en route, les portes qui s’ouvraient, les garçons qui entraient à toute vitesse à l'intérieur. Virginie s’était glissée sur la banquette et suivait le chemin de l’adolescent en fuite. Elle avait l’arme dans sa main. Elle hésitait même à s’arrêter pour faire face à l’humano. Les gens commençaient à paniquer. Le mouvement de foule la couvrit trop vite.
C’était l’un de ces points de chutes que l’on utilisait en voyage. La main de Basile l’attrapait au vol et la faisait entrer dans l’une des boutiques. Il avait activé son pouvoir. Mais elle le savait dissimuler trois individus lui demandait une énergie considérable. Ils ne pouvaient pas prendre de risques. les gens criaient de partout. La sécurité se mettait en route. Il y avait fort à parier qu’elle ne serait pas du côté des fugitifs. Le plus simple… Virginie prenait son cellulaire pour appeler son allier.
-« On a du s’arrêter. On est sur l’aire… 44. A environ trente kilomètres de la frontière. Fais vite.»
Elle raccrochait. Ce n’était pas pour elle qu’elle était inquiète. Ses yeux fouillaient les lieux à la recherche d’un miracle. Sans prévenir sa main lâchait celle du mutant. Il la regardait et cherchait une explication à ce geste idiot. Il comprit vite et voulu protester.
-« Tu auras plus de temps comme ça. »
La silhouette de la jeune fille se dirigeait d’or et déjà vers la sortie. Elle avançait en plein milieu de l’allée principale. Une cible vivante. C'était exactement ce qu'elle devait être. L'adrénaline était entrain d'accentuer ses sens. Ils étaient à la recherche du seul homme qui connaissait son secret.
Dernière édition par Virginie Parish le Dim 18 Sep 2011 - 16:21, édité 1 fois
Basile n'avait jamais conduit à une telle vitesse, renforçant l'aspect surréaliste de la situation. La route défilait beaucoup trop rapidement à son goût, mais il ne ralentissait pas. Surpris par l'impact régulier des balles sur la carrosserie du véhicule, il força l'allure, exaltant sa peur, sa précipitation. Les chasseurs étaient plus doués que lui, ils n'atteindraient sûrement pas la frontière avant ou sans eux. Le Cercle et ses agents étaient de nouveau à sa poursuite, et lui fuyait pour sa survie, pour la leur, toujours.
Le mutant pensait au Mathisse et aux personnes chères à son coeur qu'il y avait laissé. Keira, Monica, Eniss et Duchesse n'étaient plus en sécurité là-bas, ils remonteraient jusqu'au bar aisément, qu'ils s'en sortent ou pas. Comment les prévenir ? Il les avait mis en danger. Ils ne savaient même pas pourquoi. Ils ne le sauraient peut-être jamais.
Basile croisa l'inquiétude de Virginie dans le rétroviseur. La voix du programmateur de la voiture venait d'annoncer la fin de l'échappée. Ce serait donc la dernière tentative.
Le mutant s'engouffra dans l'entrée de l'aire d'autoroute. Il gara ce qu'il restait de sa voiture, forcé de faire obstacle. Il aurait dû laisser le volant à Virginie, utiliser son pouvoir. Ils auraient gagné du temps.
La foule apeurée était leur camouflage. Pressé par l'adrénaline croissante, Basile prit ses deux alliés par la main, ses sens en alerte, son pouvoir activé. Mais où était passé ces foutus renforts ? Il balaya du regard le parking, aperçut une boutique vers laquelle il se dirigea. Une partie de la cohue s'y était réfugiée. Basile avançait vers nulle part. Il se savait piégé.
Le mutant sentit la main de son amie le lâcher. Tout en lui expliquant son geste du regard, elle se mit en route. Parish ne lui avait pas laissé le temps de refuser. Elle faisait preuve d'audace, assumait ce rôle dont Basile n'avait pas encore saisi toutes les facettes. Elle leur offrit l'unique opportunité qui se présenta à eux.
Sans plus y réfléchir, l'homme se tourna vers le prétendu fugitif. Il n'avait même pas pris le temps de le jauger. Quel âge avait-il, au juste ? Dix-huit ans ? Peu importait. Il fallait disparaître.
L'absence de Virginie lui permit d'aiguiser ses talents. Deux personnes étaient plus aptes à être dissimulées que trois. Tout en traînant derrière lui l'adolescent, Basile se faufilait parmi le troupeau, à la recherche d'une éventuelle sortie. Les aires d'autoroute étaient désormais à proscrire.
Le mutant ordonna à son fardeau de courir. Une courte distance les séparait des bois qui surplombaient l'endroit. Un parcours franchi sans encombres.
- On peut pas rester ici, cracha le jeune mutant.
- Oui. Nous n'avons donc pas le temps de nous attarder. Tu ne sais pas à qui tu as affaire, ni les emmerdes que ta petite gueule m'a attiré.
- Vous êtes un muto... mutant aussi non ? Votre pouvoir, c'est de rendre les gens invisibles ?
- Oui. Deux mutos pour le prix d'un. Ils doivent déjà jouir sur leur siège.
Un détonation se fit entendre. Le visage de Virginie vint perturber les pensées de Basile. Il rageait de l'avoir laissé.
- Dépêche-toi ! Il faut faire vite.
- Et courir, c'est ça ?
L'homme n'eût pas le temps de riposter qu'un véhicule blindé vint percer la lisière, envoyant valser trois arbres dans toutes les directions. Aussitôt, deux hommes armés en sortirent, tirant des rafales là où leurs appareils voulaient bien leur désigner la moindre signature mutante. Basile aperçut Christopher, à couvert derrière une souche. Le mutant courut vers sa direction, ses talents actifs. Il lui attrapa le bras et le poussa en avant pour l'élancer. Sous la protection de son pouvoir, ils ne pouvaient berner que les agents, pas leurs dispositifs de détection. Ils couraient de nouveau, en invisibles traqués, espérant qu'un miracle se profile à l'horizon.
Dernière édition par Basile Feuillade le Dim 2 Oct 2011 - 20:00, édité 1 fois
L'intense luminosité ambiante s'estompait lentement. Quand Luc put enfin ouvrir les paupières, il distingua à travers les phosphènes qu'il était dehors, de nuit, dans un parking où étaient garées de nombreuses voitures immatriculées dans l'état de Washington, éclairées faiblement par la lumière blanche de vieux lampadaires. Il sentit qu'on lui lâchait les mains. Quand il tourna le regard, il put reconnaître le sourire de Maria, la porte-parole de la Confrérie Moderne. Elle était vêtue d'un long caban anthracite et coiffée d'un chapeau panama noir et blanc. Elle était en train de le soutenir par les épaules. "_ Il est désorienté, fit une voix d'adolescent à l'adresse de Maria, c'est tout à fait normal, il n'a pas l'habitude."
Le propriétaire de cette voix éraillée était un gamin d'une quinzaine d'année, brun, qui tremblait nerveusement et se balançait d'un pied sur l'autre. Maria regarda le français dans les yeux avec un demi-sourire. "_ Tu reconnectes, Luc ? Demanda-t-elle, on est aux États-Unis, en pleine mission de sauvetage ! Ce n'est pas le bon moment pour nous laisser en rade !"
"_ Laisse-lui un peu de temps, intervint l'ado survolté, souviens-toi comment ça s'était passé pour toi la première fois. La mémoire va lui revenir par à coups sous forme de flashs."
A cet instant, le français sentit une vive douleur à la tête. Il se crispa et se plia en deux. Des images lui revenaient. Il était assis à la place du passager dans un Hummer… Dans LE Hummer… Celui dans lequel avait été transporté Timothée, quelques mois auparavant. Maria, concentrée sur la route, conduisait. Luc venait de raccrocher son holophone. "_ Trente ? S'indigna la conductrice en lui jetant un regard halluciné, trente ? C'est une blague ? J'avais dis dix kilomètres, max !! Ils auraient pu faire un petit effort !" Les doigts crispés sur le volant, Maria fulminait. De rage, elle balança un coup de poing sur le tableau de bord. Le véhicule fit une petite embardée à droite. "_ Merde, lança-t-elle en jetant un coup d'œil dans le rétroviseur, tant pis pour eux, on laisse tomber !"
La lumière des phares de la voiture qui les suivait se reflétait dans le petit miroir et illuminait les traits du jeune homme assis à l'arrière. "_ Ça va aller Maria, répondit l'ado d'une voix rassurante en esquissant un petit sourire, fais-moi confiance ! Trente kilomètres, je peux le faire, j'en suis sûr ! Et puis… Tu as de quoi me booster, non ?"
La russe grinça des dents, énervée. "_ Il n'en est pas question !"
Luc revint brutalement au présent dans un haut-le-cœur. Maria était penchée sur lui et lui caressait le dos, à la manière de quelqu'un apportant son soutien à un ami bourré venant de vomir sur la pelouse. "_ Ça va mieux, Luc ? Demanda-t-elle, tu es revenu parmi nous ?"
"_ A voir ses yeux, pas tout à fait, lança le jeune garçon, il va certainement décrocher encore une fois ou deux."
Maria attrapa le visage du français entre ses mains gantées. "_ Je vais t'aider à te rappeler : on vient tout juste de se téléporter. Tu es en train de vivre la période de rephasage habituelle. Tu verras, la prochaine fois, ça ira mieux."
Elle montra du doigt le jeune garçon. "_ Voilà Stephen. C'est lui qui nous a amené là… Tes potes vont lui devoir une fière chandelle !"
Elle se tourna vers le téléporteur : "_ Euh… Tu ne le trouves pas encore un peu blanc, là ?"
"_ Si, je pense qu'il va avoir un nouveau flash !"
Une nouvelle douleur immobilisa Luc. A nouveau, il revivait une bribe de souvenir. Ils étaient tous les trois dans un petit sous-bois, plongé dans l'obscurité. Seule source de lumière : la pleine Lune. Le Hummer était garé dans un fossé, Maria déployait une grande carte routière sur le capot. "_ L'aire 44, c'est là ! Fit-elle en posant son index ganté sur un point de la carte, c'est-à-dire…" Elle observa l'aiguille d'une boussole puis, après quelques secondes de réflexion, tendit la main vers le Sud-Ouest. "_ … à trente-trois kilomètres dans cette direction."
Stephen examina un instant la carte puis hocha la tête en prenant une inspiration profonde. "_ Je suis prêt "
Maria fouilla la poche de son caban, en sortit un petit inhalateur et le tendit au jeune mutant. "_ Ça ne me plait pas du tout, mais vas-y… Mais un seul pshiitt ! Pas plus !"
Stephen attrapa l'objet et, sans hésiter, le porta à sa narine. Maria jeta un regard à Luc avec un sourire désolé. "_ Cocaïne ! Mesure extrême, mais on n'a guère le choix, c'est une question de vie ou de mort… Si tes copains avaient suivi mes instructions, Stephen aurait pu assurer sans aide chimique."
Nouveau retour à la réalité. Dans l'esprit de Luc, affluèrent les pièces restantes et tout le puzzle de son passé récent se reconstruisit de lui-même. Les yeux bleus de la porte-parole étaient fixés dans les siens. "_ C'est bon maintenant ? On peut y aller ? Ils faut qu'on les retrouve, ils sont sûrement en danger !"
Puis, s'adressant à Stephen : "_ Tu crois qu'il est prêt ?"
Le jeune homme sautillait sur place, s'agitait dans tous les sens. Sa peau luisait de transpiration. "_ Ça devrait être bon, répondit-il en s'étirant les muscles des bras, il a meilleure mine. Faut pas qu'on traîne… ou je vais redescendre !"
Une fois l'holophone raccroché, Luc contacta immédiatement Virginie pour lui transmettre les instructions de Maria. Ils devaient faire vite. Le mutant ne tarda pas, et se lança dans la désescalade du building sur lequel il était monté. Cette fois il n'y alla pas par quatre chemin, et avait changé la configuration des prises. C'était une véritable chute contrôlée, le jeune homme ne s'accrochant aux prises que pour contrôler sa vitesse. Il se retrouva au sol en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, et sous les yeux ébahits des passants qui l'avaient vu atterir, il se rendit en courant vers le quartier où se trouvait le Pink Flammingo. Il arriva juste à temps pour voir arriver le fameux hummer. Maria était au volant. Personne à côté d'elle. Il ouvrit la porte et s'installa sur le siège passager. Maria ne perdit pas de temps et repartit aussitôt. Luc lui jeta un coup d'oeil interrogateur.
C'est quoi le plan? Il n'y a personne avec toi? Tu compte aller charmer les gardes pour nous laisser passer??
Luc vit un sourire qu'il connaissait déjà, celui de Maria qui a une sale idée en tête. Il soupira. Ca sentait encore les embrouilles à plein nez. Un petit toussotement attira son attention à l'arrière. Luc tourna la tête et vit un ado qui se tenait tranquille à l'arrière. Luc se retourna vers Maria. C'est une blague là? Tu emmène les gosses au casse pipe maintenant?? Tu es enc...
Son holophone sonna. Virginie. Elle lui fit savoir qu'ils avaient dû s'arrêter à 30 km de la frontière, stoppés par les poursuivants. Luc transmit l'info à Maria, qui ne sembla pas du tout contente. Apparament la distance était un facteur de son plan, mais pour un raison qu'ignorait le mutant. Elle s'arrêta sur le bas côté. Le garçon prit enfin la parole, disant qu'il pouvait le faire, avec un coup de boost. Un coup de boost?? Luc laissa Maria réfléchir, reportant ses questions à plus tard. Il y avait plus urgent. Elle indiqua une direction et une distance au garçon, et lui donna un petit flacon, à contre-coeur. Le gamin prit une inhalation du contenu, et d'un coup, tout disparu.
Lumière... douleur. Gueule de bois?? Non ce n'était pas ça. Luc se redressa difficilement, se demandant pourquoi sa tête jouait un concerto de gong thibetain. Un quelqu'un lui parlait... une femme? Luc tourna la tête dans la direction de la voix. Des cheveux blonds... Virginie?? Non ce n'est pas sa voix... puis les souvenirs lui revinrent, par flash douloureux. Le hummer, Maria, le gamin, Virginie, les US. Il grommela. C'est bon ça va mieux. Mais j'espère que tu as raison. Même si je compte pas m'y habituer, j'ai pas envie de reprendre une gueule de bois sans avoir bu une goutte... c'est pas valable. Luc se releva et regarda le gamin. Un téléporteur. Décidement, il avait le droit à pas mal de surprise à chaque fois qu'il voyait Maria. Mais celui ci était tout agité, et transpirait à grandes gouttes. Maria lui expliqua... cocaine. Le boost dont il avait parlé. Luc se sentait mal pour le gosse. Il espérait que ça ne lui causerai pas de dommages irréversibles.
Bon, remettons nous en route. On n'a pas le temps de plaisanter. En effet, des bruits de tir parvenaient jusqu'aux oreilles du groupe. L'action se trouvait pas loin d'eux... et une petite blonde se tenait très surement en plein milieux.
Les deux véhicules foncèrent sur la route un bout de temps, le voyage ponctué par les rafales tirées par Jack depuis son véhicule. Il visait spécifiquement les parties sensibles de la voiture, cherchant à l'arrêter pour pouvoir capturer les occupants. S'il avait voulu purement et simplement transformer l'automobile et ses occupants en passoires, l'affaire aurait été réglée en quelques minutes. Mais ce n'était pas de l'avis de ses supérieurs, malheureusement pour l'humanoïde.
De tout façon, la voiture ne tiendrait pas le choc encore longtemps. Le fait de se faire trouer par des dizaines de pruneaux finissait par avoir raison du moteur, et ses occupants allaient devoir sortir. Jack rentra dans l'habitacle, et lança un message de ralliement. Les trois autres agents affectés à la mission n'attendaient que ça pour arriver. Deux avaient prit de l'avance, et arrivaient dans l'autre sens. Mandriev lui se ramena derrière lui, prêt à agir, comme à son habitude.
Le véhicule des mutants piqua vers une station service. Ils s'y garèrent à l'arrache, et sortirent du véhicule. Jack ne voyait pas encore ce qu'ils faisaient. Lui et Mandriev s'y engagèrent, et stoppèrent leurs 4*4. Les deux autres agents arrivèrent en même temps, et bloquèrent l'autre sortie de la station. Jack descendit, son pistolet à la main. Il récupéra un petit PDA, qu'il alluma. Le temps qu'il s'allume, trois points s'affichèrent. Trois sources. Deux se déplacaient, mais Jack ne voyait rien dans leur direction. Qu'est-ce que c'était ce foutoir?? L'autre point partait vers le magasin. L'agent vit une fille blonde partir en courrant vers le bâtiment. Il transmit ses instructions aux autres agents.
La gamine est pour moi. Je vous laisse le gosse et son complice. Il nous les faut vivants.
Jack partit en marchant vers le magasin. Il y rentra. Il y avait un mouvement d'agitation. Les gens se demandaient pourquoi il y avait autant de ramdam. Les sécurités du magasin commencaient à s'enclencher. La fille s'était cachée dans la foule. Qu'importe, Jack pouvait la suivre sans souci à l'aide de son détecteur. Il avança au milieu de la foule, l'arme au poing, mais pour le moment pointée vers le sol. Il ne pouvait se permettre de risquer des tirs hasardeux... Du regard il repérait toutes les personnes à la même chevelure blonde, tout en suivant les indications de son détecteur. Et il ne lui fut pas difficile de la trouver. Dès qu'il l'eu repérée, il arma un de ses filins. Il la savait sur ses gardes, mais se battre ici ne lui convenait pas... trop de monde. Il attendit d'avoir l'espace libre un instant, et le filin fusa à la vitesse de l'éclair. Il s'enroula autour de la cheville de la mutante, et avec une traction violente, Jack l'envoya valser à travers la fenêtre qui se brisa sous le choc. Jack sortit par la même voie, et pointa son arme sur le front de la mutante, un sourire aux lèvres.
Comme on se retrouve, gamine.
Pendant ce temps, les trois autres agents poursuivaient les deux fuyards. Mendriev en tête, ils pistaient les mutants avec leurs appareils de détection. Les deux signaux étaient très proches. D'un signe de tête, Mendriev envoya un des agents en tête. Celui-ci plia un peu plus les jambes, et accéléra... ou plutôt sauta, car chaque pas avalait une dizaine de mètres. Il dépassa rapidement les fugitifs, se retourna et pointa son fusil dans la direction des fuyards invisibles. L'humanoïde lâcha une rafale juste devant là où devaient être les deux mutants. Mendriev et l'autre agents étaient juste derrière, leurs armes pointés sur la cible indiquée par le détecteur, qui s'était arrêtée. Mendriev prit la parole, avec un fort accent slave:
Vous ne pouvez plus vous enfuirs. Rendez vous, sinon je vous farcis les jambes de pruneaux.
Christopher White
Type Alpha
Sujet: Re: [RP] Nuit d'exil Sam 1 Oct 2011 - 22:46
Il y aura du sang. Ce sera rude et sauvage, un combat à sens unique. J'en ressortirai les mains pleines de sang, et si seulement c'était le sang d'un autre : mais je sens bien ce qui est inévitable, ce sera mon sang. C'est ce qui se passera si, lorsqu'on voudra m'arrêter, on me préviendra : on me dira de ne plus bouger et si, comme je sais que je le ferais autrement, à cet instant je n'obéis pas, j'ouvre en grand ma gueule et si je bouge d'un pas, ils tireront et il y aura du sang. Ce ne sont pas des professeurs ni même des flics : des militaires, même pas, des gars du Cercle, des humanoïdes peut-être. Ils n'hésiteront pas : de toute façon, ils doivent me ramener vivants, enfin je l'espère, mais c'est tout : et si pour ça il faut trouer mes deux jambes, ils n'auront pas de remords.
Assis dans la voiture, je me sens toujours aussi impuissant. Incapable de rien faire. J'attends et c'est tout. Viennent les coups de feu. Je me baisse. On doit s'arrêter. On y va. Basile me dit de prendre sa main. Pourquoi ? J'en sais rien, mais OK. Ils doivent savoir ce qu'ils font. Virginie nous largue, regarde Basile, prend la pose d'une héroïne qui se sacrifie. Gagner du temps.
« Allons-y. Vite. »
Je cours, Basile en main. Il guide et va vers les bois. Le vent est froid et fouette contre ma peau. Je regarde derrière nous. Il y a du monde mais personne ne fait attention à nous. Je vois même les yeux de quelqu'un. Il n'a pas l'air de me voir. Basile s'arrête quand on entre dans les bois. Pourquoi ?
« - On peut pas rester ici. - Oui. Nous n'avons donc pas le temps de nous attarder. Tu ne sais pas à qui tu as affaire, ni les emmerdes que ta petite gueule m'a attiré. »
Petite gueule ? Hm !
« Vous êtes un muto... mutant aussi non ? Votre pouvoir, c'est de rendre les gens invisibles ? »
« Muto. » Merde !
« - Dépêche-toi ! Il faut faire vite. - Et courir, c'est ça ? » je me moque.
Trop tard. J'entends un grand craquement, je vois un truc blindé, un monstre. Je cours. Je vois qu'ils sortent. En deux secondes je suis à terre, abrité derrière un tronc. Basile me rejoint, on se remet à courir.
« - Je ne peux pas nous cacher de leurs systèmes de détection. »
Quoi ?! Merde, merde, merde !!
« - Écoutez. Ils vont nous trouver. Ne tentez rien. On n'a pas d'armes. Si on essaie de... »
Une rafale me frôle. Je l'ai sentie.
« - ... s'enfuir ils vont... - Vous ne pouvez plus vous enfuir. Rendez-vous, sinon je vous farcis les jambes de pruneaux.
Je sais ce que c'est. C'est ce moment, cet instant où j'ai le choix entre mourir libre et vivre captif. Je voudrais me rebeller, mais la mort est odieuse plus que la prison.
- Ils ont raison, » je murmure.
Je m'arrête. Je tiens toujours la main de Basile. Je ne me rends pas compte, mais je serre sa main fort. Très fort. C'est la seule chaleur au monde. Maria ne pourra jamais être là à temps. Ils se rapprochent.
« - Allez, allez, on arrête de se cacher ! » ordonne l'un des trois.
Micro-regard à Basile. Je ris noir et m'arrête soudainement au moment où je lâche sa main. D'un coup, je redeviens visible. Ils me voient moi et que moi. Je suis pris. Échec et mat.
Virginie Parish
Type Sigma
Sujet: Re: [RP] Nuit d'exil Dim 2 Oct 2011 - 23:45
Virginie tenait un rythme rapide. Elle marchait à contresens du mouvement de foule. Sa silhouette jouait de souplesse pour éviter de rentrer dans les corps de tous ces inconnus. Elle se focalisait sur une chose : l’ennemi. Pour chaque, pas une respiration, et une nouvelle angoisse se conjuguaient. Aurait-elle du rester avec eux ? Les cris tout autour d’elle lui perçaient les tympans. Quelles étaient leurs chances ? Elle avait peur.
Un gars de la sécurité la frôlait alors qu’un compte rendu jaillissait de son appareil : grabuge dans le bois voisin, plusieurs véhicules aperçus, des ennuis. La situation était entrain de leur échapper totalement. Luc n’avait pas encore donné de signe de vie. Les garçons n’avaient pas les moyens concrets de se protéger. Si elle faisait marche arrière… en courant peut être que… Sa vue périphérique lui indiquait la présence de l’agent Ortiz. La retraite était impossible. Virginie préparait son arme en allant là où les innocents n’étaient pas.
Son pied droit fut emprisonné en un instant. Une attaque qu’elle ne put empêcher. Le sol se dérobait sous ses pieds. Un cri de stupeur lui échappait. La vitesse, la force, l’impacte, firent éclater la vitrine en une seconde. Virginie ne ressentit pas grand-chose excepté la respiration coupée sur le coup. Les éclats tombaient de partout. Ils la touchaient sans laisser de trace. La blondinette secouait vivement la tête pour en faire tomber d’autre. Elle jetait un œil vers la cheville entourée de fer. Elle devait se libérer.
Indifférente aux humains la mutante essayait de s’assoir dans les débris. Ses repères revenaient vite. Elle se penchait pour aller retirer le fil. Ses doigts déjà entrain de tester la résistance du matériau. Mais… une arme la menaçait ainsi qu’une voix bien connue. Son arme gisait à plusieurs mètres de là. Tout le monde avait décampé. Virginie n’était pas prête à faire un pari avec sa propre résistance. Une balle à bout portant dans le crâne… c’était risqué.
Elle inspirait à fond. Priant intérieurement qu’on la pardonne. Ses deux mains se plaquaient sur l’humanoïde et le repoussèrent sans aucune retenue. Dés qu’il fut éloigné elle arracha le filet et roulait sur le côté pour échapper à une revanche immédiate. La jeune fille se relevait ensuite en toute hâte et courait à couvert. Elle fouillait ses poches avec nervosité tout en écoutant les alentours.
-« J’aurai voulu éviter !»
Seul butin… un couteau… Sa main s’en saisissait fermement. C’était la guerre. N’est-ce pas ? Elle devait se défendre. Les yeux bleus se fermaient dans une recherche de paix intérieure complètement introuvable. Cet homme avait probablement fait beaucoup de mal déjà. Ce n’était que justice… Virginie pensa à Basile et à ce Christopher. Ils étaient en danger. Il fallait faire vite !
-« Luc…»
Dire qu’elle lui avait dit « Je t’aime » dans l’après midi et que maintenant elle le mettait lui aussi en danger. Ses scrupules étaient moins importants concernant la Confrériste. Mais tout de même. Qu’elle idiote ! Elle avait peu de chance d’obtenir une trêve avec ce type. Bien. De toute façon il était entre lui et les autres. Virginie sortait lentement de l’ombre. Ses cheveux étaient en bataille. Ses vêtements avaient quelques écorchures eux. Un peu comme ce jour là sur l’oiseau blanc. Sauf que cette fois elle devait vraiment faire quelque chose de … mal.
-« Pourquoi vous vous attaquez à des innocents ? Hein ! »
Sans attendre la réponse elle fonçait droit sur lui couteau en avant.
Basile Feuillade
Type Alpha
Sujet: Re: [RP] Nuit d'exil Jeu 10 Nov 2011 - 1:09
La situation semblait sans issue. Le mutant sentait les battements affolés de son coeur devenir de plus en plus oppressants. Le brouhaha ambiant, composé aussi bien des nombreux coups de feu tirés au hasard que des cris lointains de la foule horrifiée, empêchait radicalement Basile de trouver ne serait-ce qu'une once de solution pour fuir ce merdier. Tout en continuant de courir, Basile sentait la prise de l'adolescent devenir de plus en plus crispée, comme un dernier au revoir avant de lâcher la dernière échappatoire qu'il lui restait, un acte complètement résigné et fou. C'était pourtant exactement ce qu'il s'apprêtait à faire.
A couvert, Basile observa minutieusement l'adolescent. Le jeune homme avait plongé son regard dans le sien, une lueur indéniable de défi accusant insidieusement son intention. Qu'était-il en train de faire ? Consciemment ou pas, Basile ne ressentit aucune envie de le sauver une nouvelle fois, comme si le jeune mutant en face de lui l'incitait à ne rien faire, à se contenter de regarder la scène tel un spectacle. Jouait-il un rôle ? Basile n'en était pas si sûr. En fait, il commençait à regretter d'avoir proposé son aide à Virginie, d'avoir autant risqué pour quelqu'un qui sans le moindre doute ne pensait qu'à sauver sa propre peau.
De nouvelles menaces fusèrent, accompagnées d'une nouvelle rafale de tirs. Soudainement, Basile ne dissimulait plus que lui-même. Le jeune s'était levé, le regard toujours aussi fixe, dément. L'homme reculait à mesure que son rire s'intensifiait, abandonnant petit à petit cet être pour qui il n'éprouvait plus aucune compassion ni pitié. Stoïque, il avait préféré se rendre, la lâcheté.
- Attrapez-moi cette raclure.
En une fraction de seconde, un humanoïde l'avait déjà mis à terre. Basile se recroquevilla un peu plus dans sa cachette provisoire. Il ne fallait pas oublier à qui il avait affaire. Rester immobile serait signer son arrêt de mort pur et simple. Il accorda un dernier regard, signe de mépris, à son prétendu protégé maintenu au sol. Sans remords il se détourna et s'éloigna le plus rapidement possible, le laissant à son sort. Ce gamin ne méritait pas qu'il mit sur table sa vie, et bien plus encore, pour le secourir. Il n'avait qu'à pourrir en prison si il le souhaitait.
Basile fuyait en rebroussant chemin vers la station. Si il y avait bien une personne à qui il avait envie d'apporter son aide, c'était à Virginie.
Le véhicule piloté par Maria s'enfonçait rapidement dans les terres US. Luc à l'arrière avait les yeux rivés sur la route, cherchant désespérément l'aire de repos que Virginie avait indiquée dans son dernier message. Mais où est-ce qu'elle était? L'inquiétude du mutant grandissait de minute en minute, et il ne pouvait empêcher sa nervosité de venir déranger ses gènes. Des plaques de roche poussaient maintenant ici et là, sous ses vêtements. Mais il s'en fichait. Il était plus que probable qu'il ai à la déployer de toute façon.
Le cas du jeune téléporteur l'inquiétait aussi. Il fallait qu'ils fassent au plus vite pour qu'il puisse les téléporter grâce à son "boost", sinon il allait attaquer la descente, et ils perdraient cet avantage. Et de l'avis de Luc, pas question qu'il reprenne une dose de cette saloperie de cocaïne.
Bordel elle est où cette station?? On aurait déjà du l'apercevoir.
Soudain sur le côté Luc aperçu des mouvements. Il observa plus attentivement, et vit trois hommes en train de courir. Il cria à Maria de s'arrêter. Ce n'était pas une coïncidence. Le hummer pila sur la route, et Luc sortit. Il aperçu les formes des trois hommes, cachés par les broussailles.
Ca doit être eux. Regarde, il y a trois hommes armés là bas.
Luc s'élança vers eux. En même temps, les plaques de roches recouvrirent son corps, le transformant à nouveau en une masse sombre et inquiétante. Il ralentit au fur et à mesure qu'il approchait. Derrière un arbre il observa la scène. L'un des hommes se mit à courir bien plus vite que la normale, prenant de l'avance. L'instant d'après, il se retourna et tira une rafale par terre, tandis qu'un autre homme et une femme le rejoignaient. Il n'entendit pas ce qu'ils disaient, mais pouvait aisément comprendre la situation. L'instant d'après, un jeune homme apparu comme par magie, de nulle part. Il se fit plaquer au sol par l'un des hommes. Mais les trois poursuivants s'agitèrent. L'un d'eux partit en courant, en criant dans le vide de s'arrêter. Visiblement, quelqu'un jouait les hommes invisibles.
Luc reporta son attention sur ceux qui restaient. Le gamin et l'autre fuyard devaient être avec Virginie. Il devait savoir. Luc posa une main au sol, et se concentra. Dix secondes après, le gamin et son gardien furent entourés par des lianes de roches, qui s'entortillèrent autour d'eux, formant un dôme fermé. La femme surprise recula, puis jeta un regard à la ronde... trop tard. Luc était déjà sur elle, et lui donna un monstrueux coup de poing, utilisant son élan et la roche de son armure pour augmenter l'impact. Elle alla s'écraser sur le dôme, qui juste avant venait de se recouvrir de pointes. La suite était dans le domaine du film d'horreur. La femme cracha pas mal de sang, et son corps s'agita de soubresauts, avant de s'immobiliser.
Mais Luc n’eut pas le temps de souffler. Une rafale de projectiles déchiqueta le dôme, et l'homme s'extraya de sa prison de roche. Visiblement, Luc n'avait pas assez renforcé la roche utilisée, préférant agir au plus vite. Peut être pas la meilleur idée finalement. L'homme vit le corps de son équipière. Il cracha quelques mots dans une langue proche du russe ou des pays de l'Europe de l'est avant de se tourner vers le mutant. Salopard de mutant. Je vais te faire la peau.
Un rictus ironique au visage, Luc répliqua:
C'est étrange, je pensais exactement à la même chose.
Les deux hommes s'observèrent, immobiles. Le second round allait sonner.
Maria desserra les doigts et libéra les deux biceps qu'elle tenait. "_ Nous voici arrivés !" Clama-t-elle d'une voix chantante.
Avec un synchronisme parfait, Christopher et Basile percutèrent brutalement le sol, désarticulés comme des poupées de chiffon. Heureusement pour eux, celui-ci était matelassé par un épais tapis de boue mêlée de feuilles mortes.
La russe retira son beau chapeau panama pour se pencher sur eux sans risquer de le perdre. Elle venait à l'instant de reconnaître le plus vieux des deux. Elle lui prit le visage entre les doigts : "_ Non, j'y crois pas... Basile, c'est toi ? S'exclama-t-elle avec un sourire qui mêlait étonnement et ravissement, de Malte à l'état de Washington, le monde est vraiment petit ! Tu trouves toujours le moyen de te fourrer dans des plans galères, toi ! Enfin... Je suis mal placée pour te donner des leçons !"
Elle relâcha son ancien compagnon d'infortune avec un gloussement et s'intéressa au plus jeune… Celui qui était la cause de tout ce tohu-bohu… Celui pour qui elle avait accepté de s'extirper de la chaleur d'un bon bain pour s'introduire clandestinement dans un pays mutanophobe. D'un geste, elle lui retira un paquet de boue de la joue. "_ Salut à toi, gamin, moi c'est Maria Aleksandrovna Yevgeniyen, enchantée de faire la connaissance de quelqu'un d'aussi doué pour se foutre dans la merde !"
Rien que pour ça, elle ressentait déjà pour lui un certain élan de sympathie, elle lui reposa délicatement le crâne sur le sol. Elle se redressa sur ses jambes et rechaussa son couvre-chef. Ils étaient dans un sous-bois, plongé dans l'obscurité nocturne et un silence à peine troublé par le bruissement du vent sur les branches. "_ Si Basile et toi vous vous sentez déboussolés, patraques, avec une forte envie de vomir à fleur de gorge, c'est normal, expliqua-t-elle tranquillement, vous venez de subir une brutale téléportation de trois petits kilomètres -ou deux miles si vous préférez-… Il va vous falloir une bonne minute pour vous rephaser. Heureusement, vous l'avez ! J'ai un pote géokinésiste qui est resté là-bas pour s'occuper des vilains humanos qui vous couraient après. Vu comment il était en colère, il va n'en faire qu'une bouchée !"
Affalés sur le sol, Christopher et Basile étaient blancs comme des bonhommes de neige après une soirée de défonce. Tout s'était déroulé en quelques secondes. Alors que Luc était en train d'empaler la femme humano sur des pitons rocheux, Maria et Stephen s'étaient téléportés à l'intérieur du cocon protecteur qu'il avait dressé. En un clin d'œil, la russe avait saisi fermement par les bras les deux fugitifs et Stephen les avait retéléporté immédiatement hors de danger.
Les mains dans les poches de son caban, Maria jeta justement un œil à son compagnon téléporteur. "_ Comment te sens-tu, Steph' ? Bien ? Capable de continuer ?"
L'ado tremblotait comme en état d'hypothermie, il se tenait nerveusement les côtes, les yeux exorbités… Malgré tout, il hocha positivement de la tête, un peu de salive à la commissure des lèvres. La bouche de la porte-parole se déforma en une moue sceptique, mais elle ne fit aucun commentaire et reporta son attention sur les deux mutants : "_ Maintenant, il va falloir que l'un de vous deux reprenne ses esprits au plus vite et me dise où se planque Parish… Si évidemment, vous voulez qu'on la sauve en même temps !"
Non ! Pas possible. Quel con. Il ne va pas tenir dix mètres. C'est étrange. Je ne voulais pas me débattre mais j'ai agi par réflexe. Il est venu vers moi, un humanoïde bien équipé, peut-être par papa ?, m'a poussé, et je crois que c'est là que je l'ai entraîné avec moi, il est tombé aussi, les autres ne devaient rien voir de la scène, je l'ai repoussé avec ma jambe, l'ai fait tourner, il était très lourd, j'ai poussé et je crois qu'il était surpris, puis il s'est fait éjecter, mais bizarrement, pas par moi. Je me relève, et je vois en un coup d'œil ce qu'il se passe. Des renforts. Basile se fait tirer dessus, on voit même ses traces dans la forêt. Quel abruti ! Il évite un tir en se jetant à terre, près de moi et soudainement : un tremblement, la terre gronde, se referme sur nous dans un fracas assourdissant – puis je sens contre moi un tissu, du cuir, je vois un peu, dans l'obscurité, une mèche blonde, une peau blanche...
Mal de crâne horrible. Une voix nasillarde et forte hurle dans mon oreille, je ne parviens pas à me relever, ou bien je tombe, je ne sais pas. Je vomis, ou pas, mais j'aimerais, je vomirais si j'avais quelque chose dans l'estomac... peu à peu je prends conscience que je suis face dans la boue, avec quelque chose comme une gueule de bois énorme. J'essaie d'écouter ce que la voix me dit, et j'arrive au mieux à comprendre qu'on est loin, ailleurs. Je m'assieds péniblement, j'essuie mon visage, mes yeux d'abord, je lève la tête, pas trop vite. Je réalise que tout est calme. C'est mon cœur que j'entends ? Je sens venir à nouveau le haut-le-cœur. Non ! Respirer. Un... deux... trois... ... dix. J'ouvre les yeux. J'ai soif. Je peux voir clairement, j'entends bien, je crois, je regarde une femme qui... la porte-parole de la Confrérie. Maria. Parish ? Éclairs de compréhension.
« Elle est... restée... sur l'aire. Il y avait du monde... »
La voix de Basile est rauque, hésitante, haletante surtout, mais pressée. Je ne dis rien, mon cœur bat toujours à cent à l'heure. Basile a l'air d'avoir les mêmes difficultés. Je ferme les yeux.
Je crois que j'ai été inconscient. Non ? Il ne s'est écoulé que quelques secondes ? Ou des minutes. Maria n'est pas là. Ça va mieux. Où est-ce qu'on est ? Basile plane toujours un peu. Quelle gueule il tire... Lui. C'est lui. Il est parti. Quand tout était fini, il est parti... J'explose.
« Mais t'es con ou quoi ?! Tu parles anglais non ? Tu crois quoi ? Qu'ils allaient te laisser partir peinards ? C'est toi qui m'as dit que leurs appareils nous détectaient ! Tu pensais quoi ? Il se serait passé quoi s'ils n'étaient pas arrivés ? Tu serais mort ! mort ! voilà, fusillé ! Tu te prends pour un héros ? On n'est pas dans un film. Tu comprends ça ?! »
Il me regarde abasourdi, sans plus de vivacité qu'un porc. Mais moi je ne le regarde plus, je vois mes yeux dans ses yeux, non, ce n'est pas vrai, je tape du poing dans le sol, j'arrache la boue et la terre par mes ongles. Je m'entends pousser un cri, court, de douleur. Puis je m'arrête. Calme. Autour de moi, une forêt... tout est calme, presque fini. Ce n'est que par pure résistance bornée que je me mets debout au lieu de m'effondrer par terre. Je m'éloigne de Basile, mets ma main contre un arbre sur lequel je m'appuie, sans vouloir en avoir l'air. Des restes de migraine sautillent encore dans ma tête. Qu'est-ce qu'il m'arrive ?
Jack Ortiz
Humanoïde
Sujet: Re: [RP] Nuit d'exil Dim 8 Jan 2012 - 3:01
Il fallait le reconnaître, elle n'était pas la petite fille sans défense qu'elle paraissait l'être. Jack se releva un sourire aux lèvres. Elle avait plus de force que ce qu'il soupçonnait, et sacrément résistante. Elle n'avait pas parue secouée par le vol plané qu'elle avait fait et le choc avec la fenêtre. C'était un geste plutôt désespéré, mais elle avait prit le temps de défaire correctement du câble, sans paniquer. N'importe qui à sa place aurait commencé à paniquer et aurait perdu plus de temps pour se défaire la cheville d'un câble microscopique.
L'humanoïde s'épousseta les vêtements, et commença à marcher tranquillement, cherchant une ombre mouvante parmi les véhicules garés. Elle était restée pour le retenir et laisser du temps à ses camarades pour fuir. Elle n'allait surement pas fuir à son tour... pas à un moment pareil. Son arme à la main, il fit glisser par réflexe la culasse pour vérifier qu'elle était toujours en état de marche et l'armement de la cartouche. Un rictus ironique traversa son visage quand il vit la petite blonde se dresser face à elle, rassemblant son courage, un couteau à la main. - Pourquoi vous attaquez vous à des innocents? Hein!
Jack rangea son arme à feu dans son holster. La situation devenait de plus en plus... excitante. La gamine n'attendit pas la réponse et se jeta sur l'humanoïde, la pointe de sa lame en avant. Mais malheureusement pour elle, le close combat n'avait pas grand chose à cacher à un soldat sur-entraîné comme Jack. Il n'avait pas passé la majeur partie de sa vie sur des champs de batailles ou des traques de mutants pour se faire planter comme un bleu par une débutante. L'humano pivota légèrement sur le côté, esquivant la lame qui voulait le transperçait. Il attrapa le poignet de la mutante dans le même mouvement, et tourna sur lui même pour l’entraîner et la déséquilibrer. L'autre main vient lui attraper l'épaule, tandis qu'un pied se plaça dans le creux du genoux et appuya violemment, lui faisant plier l'articulation. Le tout eu pour effet de la balancer au sol, face la première.
L'agent se pencha au dessus de la fille. Un sourire sadique aux lèvres, il lui attrapa les cheveux et les tira en arrière, lui tordant à moitié le cou.
Je ne m'attaque jamais aux innocents, seulement aux saloperies de ton espèce qui menacent les vrais innocents.
Avant même de lui laisser le temps de répondre, Jack l'attrapa par la ceinture et une cheville, la souleva et l'envoya valdinguer sur le pare brise d'une voiture, qui éclata sous le choc. Il regarda avec plaisir le corps de la gamine s'écraser dessus, avec le doux bruit caractéristique de la vitre qui cède sous les efforts. L'humanoïde s'approcha, l'air carnassier qu'il ne cherchait même plus à cacher, pour continuer son petit programme, quand la radio interrompit.
Ortiz, on a souci. Ils ont reçu des renforts. Je poursuivait l'un des deux mutants en direction de la station quand il a disparu d'un coup. J'ai cru voir quelqu'un le saisir et disparaître avec lui. Peut être un téléporteur. Et j'ai plus aucun contact avec les deux autres.
Jack pesta... ils avaient dû appeler des renforts pendant la poursuite en voiture. Et pas n'importe lesquels on dirait. Jack réfléchit un instant. Ils devaient réagir au plus vite. Il était hors de question qu'il s'échappent aussi facilement. S'ils avaient récupérés un ou deux des fuyards, ils n'étaient pas encore venus chercher la gamine. Pourquoi?? Car ils ne savaient pas, du moins pas encore, où elle était. Jack sut de suite quelles instructions donner. Va voir se qu'il se passe avec Mandriev. Je me mets en route avec la gamine.
Les choses commençaient à déraper, et Jack n'aimait pas ça. Il saisit son arme tout en se rapprochant de la mutante qui se relevait. Elle était solide, mais il n'avait plus le temps de jouer. Il sortit le chargeur de son arme, et le remplaça par un autre marqué par une diode bleue. Il l'arma, et visa Parish, qui se prit deux balles dans le corps. Elle fut parcourue par un courant électrique violent, qui paralysa tout son système nerveux. L'humanoïde la souleva par la taille, et l'emmena jusqu'à son véhicule sur son épaule, comme un sac à patate qui ne pesait rien. Il la balança sur le siège arrière, après lui avoir entravé les poignets et les chevilles avec des menottes à verrouillage magnétique. Aussi forte qu'elle était, elle ne pourrait se débarrasser de ses liens facilement. Dommage qu'il n'avait pas de neutralisation de pouvoir, mais il n'avait pas eu le temps d'embarquer l'appareil. Jack monta dans le 4*4 et démarra, partant en trombe vers le point où les autres étaient sensés être.
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Akim, l'humanoïde runeur partit immédiatement vers l'endroit où il avait laissé ses deux collègues. Pourquoi ils ne répondaient pas?? Il sut qu'il y avait des soucis quand il entendit une rafale éclater. Il accéléra pour atteindre en un temps record le lieu des tirs. Il vit une sorte de dôme de... roches?? sur lequel était son équipière, plantée sur un pic qui lui transperçais la poitrine. Vu son expression, elle n'avait pas eu le temps de comprendre se qu'il s'était passée. Le grand noir tourna la tête, pour voir une ombre noire voler et atterrir lourdement sur le sol. L'ombre se releva péniblement, et Akim put voir que c'était en fait un être humanoïde, mais pas dans leur propre sens. Le bipède était une sorte de masse noire, craquelée. Comme une sorte d'armure. Mandriev apparu.
Putain Akim t'en a mis du temps. Ce salopard de mutos a planté Ellana. C'est un élémentaliste. Il contrôle la roche.
Désolé. L'autre m'as échappé, un téléporteur l'a attrapé et emmené je ne sais où. Ortiz est en route avec l'autre gamine.
Bien. Je m'occupe de régler son compte à celui là, retrouve la trace des autres. Ils ne doivent pas être loin.
Akim acquiesça. Il recula de quelques pas pour s'éloigner du combat, laissant Mandriev s'occuper du mutant. Il avait déjà vu le russe dans cet état là, et il n'était pas plaisant d'être son adversaire à ce moment là. Il se retourna pour s'élancer, mais ce ne fut que pour s'empaler sur un pic de roches. Le pieu lui transperça les poumons et brisa plusieurs côtes au passage, l'empêchant de respirer. Il ne put que sentir le sang emplir ses poumons, pour le laisser s'étouffer en peu de temps. La dernière chose qu'il entendit ce fut le cri de rage de Mandriev, avant de s'éteindre complétement.
Virginie Parish
Type Sigma
Sujet: Re: [RP] Nuit d'exil Dim 8 Jan 2012 - 22:22
Virginie était entrain de comprendre –à ses dépends- pourquoi on lui donnait des cours dans la salle des dangers. Les gestes de son adversaire étaient si rapides qu’elle n’avait même pas l’opportunité de penser à une contre-attaque. Elle avait été prise de court par la vivacité et la force de cette main. Un humain n’aurait pas put garder son poigné prisonnier mais lui…
Son corps était le jouait d’une macabre chorégraphie. Elle perdait son équilibre sans que sa main libre n’ait le temps de la libérer. Au-delà de la panique montait un sentiment d’impuissance qui la déstabilisait un peu plus. Il ne pouvait pas vraiment lui faire mal. Mais il pouvait très certainement la mettre hors d’état. Virginie sentait palpiter son instinct de survie. Une voix lui hurlait de faire quelque chose de réagir ! Trop tard… la chute contre le sol fut instantanée.
Ses yeux bleus rencontraient le sourire sadique qui lui était adressé. Il lui inspirait du dégout et de l’horreur. Il n’y avait rien –strictement rien- de bon en lui. Virginie en était à douter qu’il s’agisse bien du même homme que sur la Transatlante. Elle tentait de donner une impulsion à ses jambes pour se redresser. Malheureusement une fois de plus l’humanoïde ne lui donnait pas l’occasion de répliquer ! Elle volait dans les airs sans autre choix que d’attendre de tomber. Le choc fut rude.
La voiture était tordue sous son poids. Elle avait un pied à moitié à l’intérieur. Son corps était intact mais ne bougeait plus. La jeune mutante toussait pour permettre à ses poumons de récupérer de l’air. Le verre ne l’égratignait pas cette fois non plus. Mais la force de l’impacte l’avait sonné. Le paysage tournait tout autour d’elle. Son regard fixait le ciel pollué sans parvenir à le faire arrêter de tourner.
La conversation radiophonique lui parvenait de façon hachée. Virginie mobilisait sa volonté pour écouter et saisir les informations. Elle comprenait que les garçons s’en étaient plus moins tirés. Luc avait réussi ! Cette révélation diffusait un véritable soulagement dans son cœur. Elle lui donnait également un peu de courage. Les bris de verres tombaient tout autour d’elle.
-« Vous ne les aurez pas. Vous…»
La première balle venait transpercer l’un de ses poumons. Le courant électrique la transformait en petite poupée inerte. Tout le monde avait une faiblesse. Le corps si parfait de la demoiselle ne supportait pas les perturbations électrique. Le plus étrange était que son cerveau continuait de fonctionner. C’était comme ci un court circuit parcourait son corps par alternance. Virginie n’avait plus aucun contrôle sur lui. Il était bloqué. Elle gardait les yeux ouverts. Elle entendait la respiration de son ennemi. Elle sentait même l’odeur de la terre.
La peur devenait plus forte à mesure que Virginie comprenait qu’elle était totalement vulnérable.
Bloody Mary
Type Sigma
Sujet: Re: [RP] Nuit d'exil Mer 18 Jan 2012 - 17:49
Une voiture au pare-brise défoncé, des flocons de verre éparpillés sur le bitume, des traces de sang frais un peu partout, Maria et Stephen venaient d'arriver sur les lieux où s'étaient violemment empoignés Virginie et Jack. Les feux arrière d'un 4x4 s'évanouissaient au loin, le bruit de son moteur s'assourdissait peu à peu par effet Doppler… Force était de constater que les deux confréristes avaient quelques dizaines de secondes de retard. Pourtant, rien n'était encore terminé, la bataille n'était pas définitivement perdue. Maria avait encore un atout en poche : elle pouvait profiter du moyen de locomotion le plus rapide qui soit : la STC, la Stephen Teleport Company. Il allait falloir jouer serré.
Elle sortit un vieux Smith & Wesson modèle 2021 de son caban et vérifia qu'il était bien chargé. "_ Stephen, mon cher, va falloir être aussi précis qu'efficace ! Lança-t-elle en vérifiant la visée laser, téléportation, cent mètres devant le 4x4. Temps d'arrêt, deux secondes, juste le temps pour moi de viser approximativement et de tirer, puis retéléportation directe, même chose, cent mètres plus loin… On fait trois tentatives, puis, quel que soit le résultat, tu nous fais réapparaitre sur le bas-côté plus loin, hors de danger. Tu t'en sens capable ?"
Elle jeta un coup d’œil à l'ado. C'aurait été un doux euphémisme de dire qu'il n'était pas dans son assiette : il était blanc comme un linge, le visage dégoulinant de sueurs froides et il tremblotait. "_ J'imagine que tu veux reprendre un coup de boost ?" Proposa-t-elle en lui tendant l'inhalateur.
Les frissons de Stephen se transformèrent en erratiques hochements de tête d'assentiment. Elle lui lança doucement le stick, il le rattrapa au vol de justesse et le porta à sa bouche. Les choses s'annonçaient plutôt mal ! "_ Bon, écoute, je préfère qu'on reste prudent, on va se limiter à deux tentatives, tu es d'accord ?"
La manœuvre était très risquée. Virginie était une amie, c'est pourquoi elle allait avoir le droit à deux essais. Si, en plus, elle avait été confrériste, sans doute aurait-elle eu le privilège d'un troisième. Maria se mit d'ores et déjà en joue. Elle sentit Stephen lui poser la main sur l'épaule. "_ GO !!!" Hurla-t-elle.
Grande lumière blanche, un instant d'apesanteur puis retour à la réalité. Maria mit une demie seconde à se rééquilibrer, en cause : un sol sous ses pieds pas tout à fait droit et une bourrasque de vent inattendue. Le 4x4 rugissant fonçait droit sur eux, un battement de cœur, elle se rendit compte qu'elle était éblouie par les phares. Merde, elle aurait dû prévoir des lunettes de soleil ! Pas le temps de tergiverser, elle pressa deux fois la détente. Elle n'avait pas encore ressenti le recul de l'arme dans les os de ses poignets qu'elle sut qu'elle avait lamentablement raté sa cible.
Nouvelle lumière blanche, nouveau malaise, nouvelle téléportation, le second essai serait le bon, elle en était sûre. Ils se retrouvèrent une nouvelle fois face au monstre mécanique. Elle décida de se moquer éperdument des irrégularités du sol, du vent, du bruit, de la panique et de l'éblouissement et tira sans hésiter, la mâchoire terriblement crispée.
Lumière blanche, apesanteur, elle tomba à genoux sur un sol herbeux et meuble d'un fossé. Brave Stephen, il l'avait fait !! Pas le temps de le féliciter, elle sentit tout son corps se contracter. A quatre pattes, dans un spasme, elle rendit le contenu prédigéré de son estomac. Une douleur abdominale la paralysait… et pourtant elle avait envie de rire !
Elle avait vu !
Sa dernière balle avait percuté le pare-brise du 4x4 en plein centre. En un quart de seconde, sous l'effet du choc, la petite fissure initiale s'était propagée sur toute la surface en verre, dans toutes les directions, la rendant complètement opaque. Le conducteur allait devoir maintenant soit s'arrêter, soit rouler à l'aveuglette.
Elle vomit une seconde fois... De la bile mélangée à du sang... Pas grave... Il fallait qu'elle se relève pour aller cueillir l'humano au moment où il sortirait de son véhicule.