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Sujet: [Description] La ferme de France Ven 23 Juil 2010 - 22:48
Année 1788
Cette bâtisse construite peu avant la révolution française de 1789, porte le nom de son architecte le Comte Charles de France. Cette ferme tenait pour objectif la reconstitution du mode de vie fermier par un noble : une basse-court, une écurie et des vignes. Cependant, et à l'instar de la ferme de Marie Antoinette à Versailles, ce furent les serviteurs qui s'occupèrent des animaux et labourèrent les champs. Le comte se contentait de, chaque jour à onze heures du matin, les mains dans ses gants de soie, jeter du maïs dans le poulailler.
Malgré les manières du comte concernant l'entretient de son paradis fermier, celui-ci vendait ses produits au village de les Aiguillettes* à des prix très bas. Ainsi, son caractère douillet et sa crédulité quant au métier de fermier n'entravèrent pas sa grande générosité auprès des habitants. Sa charité en fit un personnage respecté et populaire. C'est pourquoi lorsque les paysans scandèrent que la ferme utopique de Marie-Antoinette était une insulte à la condition paysanne, celle du Comte de France passa totalement inaperçu. Malheureusement, la vie de Charles s'acheva le même jour que celui de la reine : à la révolution. Il ne fut pas exécuté, non, encore moins pillé par les paysans, car ceux-là le respectaient trop même en cette période de trouble. Charles de France fut empoisonné par sa femme le matin et toute sa fortune disparu l'après-midi. La faute tomba sur les villageois qui sont encore d'après les livres d'histoires les coupables de la mort de comte.
Année 1825
La ferme de France brava la Terreur. Elle resta inhabitée 36 ans, au bout desquels une famille de gitans fugitifs vinrent s'y réfugier. Personne ne viendrait les y trouver, même pas les villageois car la ferme était déjà bien éloignée du village.
Au bout de quelques mois, les habitants remarquèrent la présence des gitans dans la demeure de feu le comte. D'abord amicaux, certains villageois dont le père François, le curé du village, les intégrèrent rapidement à la communauté paysanne. C'est en sympathisant avec la famille gitane qu'on appris bien vite la raison de leur fuite dans la campagne : le père avait volé un vase contenant des hosties consacrés. Immédiatement averti par les villageois, le père François très à cheval sur les lois religieuses** fit emprisonner toute la famille. Le lendemain ils étaient exécutés. Tous sauf un, le plus jeune fils qui s'était s'enfuit.
N'ayant nul part où aller il revint se cacher dans les ruines de la ferme de France. Une bien mauvaise idée car le village y commença leur chasse à l'homme. Pourtant, ils ne le trouvèrent pas, car ayant profité de son maigre gabarit il s'était faufilé dans un creux en dessous de la cave de la maison. Les villageois veillèrent autour de la maison pendant une semaine, guettant si l'enfant ne revenait pas chez lui. Le fugitif, acculé, dû subir des conditions inhumaines de survie. Aujourd'hui un dernier témoignage de sa présence taillade encore les fondations de la ferme. Est gravé grossièrement sur la pierre : « je reviens à Dieu ». Malgré ce semblant de testament, il est possible que l'enfant ai survécu car aucun corps n'a été retrouvé.
Année 2015
Un peu plus d'un siècle plus tard la maison était réellement tombée en ruine. Le toit s'était effondré, entraînant avec lui les poutres qui soutenaient le premier étage. Les parasites végétaux avaient finit d'emprisonner l'écurie telles des veines étouffant l'organe auquel elles étaient rattachées. L'étreinte s'étendait maintenant à la maison. Alors que les derniers loups de la région commençaient même à s'y réfugier, une descendante du Comte de France, Véronique France appris l'existence de la ferme.
Elle avait 25 ans et gagnait déjà sa vie en tant que directrice commerciale. La ferme de France avait été léguée cette même année par son père décédé prématurément. C'était un héritage dont ses aïeux n'avaient jamais voulu car le coût des réparations était trop grand. Heureusement pour Véronique, son salaire lui permettait la rénovation partielle du bâtiment. Ainsi elle élit domicile avec son mari, dans cette ferme qui avait, en plus d'avoir retrouvé sa splendeur d'antan, gagné tout le confort technologique et sanitaire de l'époque.
Un an après naissait Valérie, qui, toute petite déjà, affectionnait la nature. C'est grâce à elle qu'en 2024, son père décida de repeupler la basse-court, de planter de nouvelles vignes et de vendre les produits de la ferme au marché. L'insistance de la petite fille avait ressuscité la ferme de France et avait offert un métier honorable à son père qui jusqu'alors dépendait du salaire de sa femme. En un an et avec passion, la ferme regagna sa popularité d'antan et devint la référence de la région en matière de produits fermiers. Les bénéfices financiers étaient tels que la famille rénova l'écurie en boutique et racheta les terres autour pour y faire paître leurs vaches laitières.
La même année, l'amour du couple France donna à Valérie un petit frère.
* Jadis Monieux-Lès-Chateaux
** « La loi sur le sacrilège est une loi punissant de mort toute personne ayant commis un sacrilège, passée en France sous la Restauration (1815-1830). Elle a été votée par le gouvernement ultra-royaliste dirigé par le comte de Villèle en janvier 1825, après la mort de Louis XVIII. » (source : Wikipedia)