Le quartier de Soho, situé au centre de Londres, est un endroit haut en couleurs où l'on peut voir des gens de toutes sortes et de toutes origines, des jeunes, des étudiants, des artistes, des familles nombreuses.
Soho Streets s’étend tout autour du Soho Square, à deux pas de la cathédrale Saint Patrick. Le numéro treize est un immeuble parmi d’autres, pas vraiment récent, mais de loin pas assez vieux pour attirer l’attention des touristes. La façade a dû être jaune citron à une certaine époque, mais elle est désormais pâlie, effacée, presque blanche.
A l’intérieur, immédiatement en face de la porte d’entrée se trouve la cage d’ascenseur. Il s’agit d’un modèle ancien, du genre qui servait dans les années 90 et 2000. Bien évidemment, il ne fonctionne plus depuis longtemps.
Pour accéder aux appartements, il faut emprunter l’escalier de bois, aux étroites marches patinées par le temps, qui s’enroule sur lui-même à la droite de l’ascenseur.
Lorsqu’on a gravi ces marches sur onze étage, jusqu’au sommet de l’immeuble, on se retrouve face à une porte de bois avec une vieille poignée ronde, sur laquelle la concierge a collé une petite bande de papier thermocollant imprimée à l’aide d’une machine poussiéreuse fabriquée il y a plus de vingt ans, et qui porte la mention « Famille Nielson ».

La pièce qui sert d’entrée a de multiples fonctions. Une autre porte fait face à la porte d’entrée. A droite de cette porte se trouve un petit coin cuisine, avec une gazinière, un réfrigérateur et des placards surplombés d’un plan de travail. Une table et trois chaises en bois complètent l’ensemble. A gauche du passage, il y a un canapé-lit de couleur ocre couvert d’une couverture de laine couleur sable, où dort la mère de la famille. Une petite télévision d’occasion lui fait face.
Dans des tons crèmes et bruns, la pièce, bien que modeste est sans prétention, est plutôt chaleureuse, d’autant plus qu’elle est toujours d’une propreté impeccable. Sur une étagère repose un violon, et sur une autre brille une flûte traversière, vestiges d’une autre vie dont la plupart des souvenirs ont disparu.
Coincée entre le canapé et la télévision, une autre porte donne sur une petite salle de bains.

La première porte donne sur une chambre à coucher. Ses murs blancs ont été décorés avec minutie, à la peinture noire, de notes de musique et de portées diverses. Deux lits jumeaux serrés l’un contre l’autre, tête contre le mur du fond, se partagent presque tout l’espace disponible, avec une armoire installée contre le mur de droite et un bureau, à côté de la porte. Au-dessus de ces lits, une fenêtre donne sur le calme Soho Square.
Une autre porte s’ouvre dans le mur de gauche. Elle donne sur une pièce plus petite qui était à l’origine la chambre d’Alexia. Cela fait toutefois plusieurs années qu’elle a migré dans celle de sa sœur. Désormais, il s’agit très officiellement de son dressing, et quand on ouvre la porte, ce que l’on voit en premier sont des vêtements, que la cadette, toujours inventive, suspend à des fils tendus en travers de la pièce. Cela dit, même si la pièce est petite, elle ne peut pas avoir autant de vêtements, aussi Moka et sa mère soupçonnent-t-elles que cette pièce lui sert en fait de bureau informatique. Evidemment, personne n’est allé vérifier. Il n’est pas conseillé d’entrer trop loin dans cette pièce, car seule Alexia arrive à bien y circuler sans s’emmêler dans toutes ses affaires.