Forum de Jeux de Rôle Futuriste - Inspiré des Mutants de Marvel (X-Men)
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Sujet: [Appartement de June/et Kenjiss à mi temps] Jeu 4 Juin 2009 - 13:28
Il s'agit d'un petit studio, au dernier étage d'un immeuble à appartements au 35 Lewisham Street, dans le quartier de Westminster. Une petite rue située en plein coeur de Londres, à deux pas du Saint James Park. Il est composé d'une petite cuisine et d'un living room. Les fenêtres du living et de la cuisine donnant sur la rue. Celle de sa chambre sur une ruelle annexe et le velux, eh bien sur le toit, évidement.
La pièce est surplombée d'une mezzanine où se trouve la chambre de la jeune femme, éclairée par une longue fenêtre (derrière laquelle passe un escalier de secours à l'extérieur).La porte d'entrée donne directement sur la salle de séjour. On accède à la salle de bain par la cuisine. C'est le seul petit défaut que June peut reprocher à son appartement. Mais comme elle n'y loge pas souvent - en cause ses voyages incessants et le fait qu'elle passe le plus clair de son temps à l'Institut- cela ne lui pose pas spécialement de problèmes majeurs. En fait, il s'agit plus d'un pied à terre dont elle se sert pour ses activités qui touchent à la Lib'Corp. Elle y passe rarement plus d'une dizaine de jours par mois.
Le mobilier est assez simple. La décoration par contre reflète un peu la personnalité de June, variée et dynamique. Par contre, la plupart des murs ont été recouverts de cadres et tapisseries orientales diverses et des teintures bordeaux ont été ajoutées aux fenêtres pour rendre l'ambiance un peu plus chaleureuse et feutrée.
Spoiler:
Dernière édition par June le Mar 4 Aoû 2009 - 12:37, édité 1 fois
Kenjiss
R.I.P
Sujet: Re: [Appartement de June/et Kenjiss à mi temps] Lun 3 Aoû 2009 - 18:04
[=> Eine kleine Nachflucht ]
L'avantage d'être le patron ma chère, c'est qu'on peut s'accorder quelques libertés... Ils m'attendront.
C'était en substance ce que Kenjiss avait déclaré à June avant de mettre les gazs. June avait visiblement du goût question moto, ce n'était pas lui qui allait s'en plaindre ! Contrairement à beaucoup d'engins modernes, l'antiquité du mutant ne comportait pas un gramme de plastique en dehors des grips du guidon... Ce n'était qu'une demie tonne de métal dépourvue du moindre accessoire superflu, abritant un monstre de puissance. Le moteur ne rugissait pas, il se contentait de ronronner. A vrai dire, il se mettait à brailler lorsque Kenjiss atomisait la limite de vitesse. Mais actuellement, le tatoué se baladait relativement paisiblement. Rouler sans casque n’était déjà pas spécialement une bonne idée, il doutait que June soit suffisament alerte pour s’empêcher de chuter. Bien sûr, elle avait passé ses bras autour de sa taille, mais pour peu qu’il tourne la poignée des gaz, il fallait une bonne dose de réactivité pour ne pas valser sous la route. Hors de question d’installer une saleté de stabilisateur passager sur ce monstre ! A vrai dire il n’y avait qu’un point noir. Un gros. Non ce n’était pas l’odeur de brûlé qui se dégageait de June, pas plus que les cendres qu’elle dispersait sur son dos… Mais Kenjiss se serait mordu les doigts de piloter sa beauté en costume d’agent de sécurité s’il n’y avait pas eut urgence ! Ou était son bon vieux cuir ?! Ce truc mal coupé l’agaçait profondément… Mais il n’avait pas le temps de se changer. Samarah aurait fait une drôle de tête en fonçant sur lui pour libérer sa congénère, et l’apercevoir nu comme un ver… La télépathe aurait ajouté l’exhibisionnisme pervers à l’enlèvement !
Le trajet s’était donc déroulé sans trop d’anicroches. Le bruit ambiant ne permettait pas d’avoir une conversation normales et Kenjiss faisait trop attention aux éventuelles patrouilles policières pour se permettre de tourner la tête vers sa passagère. Cela ne l’empêchait toutefois pas de cogiter. Leurs échanges avaient été fugaces, dictés par l’instinct plus que par une réflexion quelconque… Mais cette fois, il s’agissait d’un trajet d’une demie heures. Et l’étreinte de l’humaine le perturbait plus qu’il n’aurait voulu l’avouer. Bien qu’ayant dépassé le stade de l’ado perturbé par le bisou de la meilleure copine, le tatoué parvenait difficilement à réaliser qu’il… rencardait une humaine. Littéralement. Et s’il n’y avait que ça.. Cela faisait dix ans à présent. Dix ans moins un jour. Il eut un soupir imperceptible. Son esprit ne recelait pas que souffrances et tortures. Certaines joies y étaient également dissimulées, étrangement plus abritées que les pires traumatismes qu’il avait pu éprouver. Dix ans… Il n’était pas venu à cette conférence par hasard. Une nuit de sommeil était d’ore et déjà prévue sur place, quoique June ait pu penser .Le tatoué avait une dernière chose à faire à Londres, sans rapport avec la Confrérie. D’ailleurs Twik avait parut se satisfaire du prétexte bidon qu’il avait inventé. La jeune slave n’était pas curieuse.
La Harley s’enfonça enfin dans les ruelles londoniennes, s’attirant quelques regards admiratifs des derniers badauds qui flânaient encore. Parfait. Les gens avaient une curieuse faculté à oublier le visage de leurs « congénères » pour ne retenir que la tête du monstre métallique. Ca arrangeait bien le tatoué, qui prenait toutefois soin de maintenir une vitesse suffisante pour rendre difficile la perception de son visage. Suivant les indications murmurées par sa compagne, il parvint rapidement jusqu’à son bâtiment. Le moteur se calma enfin tandis que Kenjiss débarquait, tendant la main à June. Etrangement, le tatoué gardait parfois une galanterie que certains auraient qualifiés de dépassées… Old fashionned comme ils disaient maintenant les djeunzs.
Pour répondre à ta question… Tu serais certes en danger à la Confrérie. Mais j’ai deux trois alliés fidèles qui… Le tatoué s’interrompit brusquement ! Ces yeux ! Son esprit s’éclairçit brusquement. Il se souvenait où il les avait déjà vus…
Tu étais à la Conférence de presse de la Confrérie n’est ce pas ? Dans la foule ! J’étais sûr de t’avoir déjà entraperçue…
Trente ans de combats vous autorisaient parfois une étonnante mémoire visuelle… Le tatoué retira sa clé de contact et activa discrètement l’antivol. Lui non plus n’était pas légal. Une décharge qui vous envoyait à trois mètres si vous touchiez l’engin n’était pas spécialement autorisée par les lois anglaises.
Ne touche la touche plus… Crut il bon de préciser. Puis Kenjiss hésita. Il y a quelques minutes, la jeune femme avait parut l’inclure dans un séjour dans son studio. Mais… Il n’en était pas sûr. Et, étrangement, il paraissait peu enclin à brusquer la demoiselle. Kenjiss eut un léger sourire. La tendresse n’était pas son fort et pourtant il faisait tout son possible pour ne pas se laisser entrainer par ses méthodes habituelles. June avait peut être besoin de temps… Aussi le tatoué se résolut il à utiliser une réplique maintes fois utilisés à travers les âges, éprouvant le même léger pic de stress que n’importe quel type normal ressentait le soir du premier rendez vous… Comme quoi il y avait parfois un semblant de normalité, même dans leur situation !
Je peux monter ?
June Appleby
Humaine
Sujet: Re: [Appartement de June/et Kenjiss à mi temps] Lun 3 Aoû 2009 - 23:09
La jeune femme eut un sourire ravi. Le voyage lui permit d’évacuer les restes de pression qui tendaient encore ses muscles. Peu à peu, elle retrouvait ses esprits. Ses poumons s’allégeaient des dernières cendres inhalées. Filer à toute vitesse dans la nuit. Sentir l’air frais lui fouetter le visage. L’effet libérateur et apaisant était garanti. A condition d’aimer les sensations fortes. Et en ce qui concernait June, défiler sur une Harley, les bras autour de la taille de Kenjiss valait tous les sauts à l’élastique du monde ! Ils ne parlèrent pas beaucoup en route. Faire connaissance sur une moto, on avait vu mieux comme technique de drague. Déjà, elle réfléchissait. Tout allait trop vite… beaucoup trop vite. Vingt quatre heures à peine s’était écoulées et elle avait failli mourir au moins deux fois. Ramenant à la hausse sa moyenne habituelle de deux ou trois fois par mois. Elle avait l’impression d’avoir vécu dix jours en une seule journée. Son cerveau avait arrêté d’assimilé les évènements cet après midi… dans une certaine ruelle. Contre un certain mur. En compagnie d’un certain mutant. Kenjiss. Leader Confrériste.
Elle n’était en effet pas directrice de la Lib’Corp et sa situation lui convenait pourtant très bien. Elle avait des yeux et des oreilles partout. Des contacts et des relations. Et tout ça, sans s’embarrasser d’une montagne de paperasses et autres soucis administratifs qu’elle voyait Miranda affronter tous les jours. Pour rien au monde, elle n’échangerait sa place !
"L’avantage de ne pas être le chef, c’est de faire la même chose que lui, sans avoir la masse de responsabilités qui va avec !" rétorqua la jeune femme d'un air amusé
Le mutant ne savait toujours pas où elle travaillait, bien qu’ils n’étaient l’un et l’autre, sûrement plus très loin de certaines révélations… du genre capitales. Mais pour l’instant, le trajet se déroula en silence, seulement ponctué par le doux ronronnement du moteur. Par bonheur, ils arrivèrent à destination sans encombre. A croire que le hasard avait fini de chambouler leurs chemins. Au moins pour le moment. Il les avait déjà sacrément déviés de leur route en quelques heures !
June avait indiqué le chemin de son studio. Ignorant le regard des curieux qui heureusement restait scotché à la carrosserie de la Harley. Il ne manquerait plus qu’un de ses voisins la reconnaissent en compagnie de Kenjiss et bonjour la nouvelle avalanche de problèmes. Heureusement qu’elle était plutôt discrète dans le quartier. Loin de la nana qui connaît tout le monde, à saluer tous ses voisins. Pas étonnant non plus, quand on savait le nombre d’heures qu’elle passait dans son appart’. A peine une dizaine par mois. En temps normal. Cela risquait probablement de changer…
Elle descendit de la sublime métallique, aidée de Kenjiss. Sa main fermée sur la sienne. Derrière l’image de colosse qu’il renvoyait, elle ne l’aurait jamais cru si… galant ? Attentionné ? Surtout pour quelqu’un comme elle… une simple petite humaine. Enfin, pas si petite que ça. Le tatoué sécurisa sa petite merveille et elle reçut le message. Il valait mieux ne plus toucher l’antiquité, sous peine de mourir au minimum atomisée. Elle s’apprêtait à ouvrir la porte lorsque le tatoué eut une soudaine illumination. June sursauta avant de se reprendre. Bien… au moins, l’interrogatoire commençait. La jeune femme se tourna vers lui et confirma d’un hochement de tête.
"En effet… je suis partie quant ta porte parole a légèrement pété les plombs. J’ai pas trop compris pourquoi d’ailleurs. Ca arrive souvent ce genre de trucs chez vous ?"
Parce que si c’était le cas, cela lui faisait encore une raison en plus pour éviter de mettre le pied là-bas ! Un petit bruit lui annonça l’ouverture de son refuge personnel. Ne leur restait à franchir qu’une tripotée d’escaliers. Vivre au dernier étage avait l’avantage de vous muscler, même contre votre propre volonté. D’ordinaire, elle ne rechignait pas sur l’effort, mais ce soir, elle avait déjà trop donné. Elle soupira légèrement. Après tout, ces escaliers n’étaient pas si terribles. Elle allait inviter le mutant à la suivre lorsqu’il lui demanda s’il était toujours le bienvenu à l’intérieur. Elle sourit et se tourna vers lui, le plus sérieusement du monde. Il était visiblement gêné. Mais June le rassura. "Tu sais… je crois qu’on a largement dépassé les politesses d’usage. Tu as failli me broyer… avant de m’embrasser et puis tu m’as déposé au pied de mon studio. Si je ne voulais pas de toi chez moi, j’aurais commencé par essayer de te perdre dans St James Park !"
Et sans lui laisser le temps de douter davantage, elle le fit entrer. Sous les combles, le tatoué découvrirait l’univers de June. Un univers à l’image de la jeune femme. Haut en couleurs et plutôt dynamique. Partout où le regard se posait, il s’accrochait à quelque chose. Qu’il s’agisse d’une babiole ou d’un tableau. Sans compter que la jeune femme n’était pas forcément une fanatique du ménage… "Bienvenue dans mon humble chez moi… C’est plutôt simple mais au moins on devrait être tranquille ici."
Car si la Confrérie était aussi fournie en confort moderne que l’Institut, son appartement risquait vite de lui apparaître… rustique, voire complètement rétro. En quelques gestes rapides, le tatoué se vit décrire l’appartement. Emplacement de la cuisine, la salle de bain et le séjour. Sans oublier le plus important peut-être. D’un mouvement de tête, la jeune femme indiqua la mezzanine au dessus d’eux.
"Ma chambre…, puis elle précisa quand même en lui montrant un velux, avec la sortie de secours… ou l’entrée des artistes, à toi de voir. Il donne sur le toit et le Park est à 200 mètres environ"
En cas d’intrusion inattendue, son compagnon pourrait se sauver. Le message était clair. A peu près tout autant que l’invitation à peine dissimulée. S’il devait lui rendre visite, les toits se révéleraient vite plus pratiques que l’entrée principale. "Ah… j’oubliais, j’ai un voisin de palier un peu grincheux aussi. Mais tant que tu n’exploses pas son plafond, je crois qu’il nous fichera la paix…"
Kenjiss
R.I.P
Sujet: Re: [Appartement de June/et Kenjiss à mi temps] Mar 4 Aoû 2009 - 23:50
Ce genre de truc ? Hm… Ce n’était que la colère d’une femme offensée par des mains baladeuses, je t’assure. Maria est quelque peu directe parfois. Noter de descendre Maria à son retour. Si June, avec sa tolérance que peu possédaient, avait suffisamment remarqué la scène pour la lui ressortir telle une excellente raison de ne pas séjourner à la Confrérie, qu’avait pensé les éléments extérieurs ? A supposer que Henri avait échoué dans ses tentatives de corruptions télépathiques… Certes, June s’était détournée avant que le mentaliste s’amuse à bidouiller les neurones (tordus) de chacun… Ce n’était pas une raison pour tolérer de pareilles bourdes. Et puisque visiblement, on ne pouvait compter sur Twikjeya pour expliquer à Maria en quelques mots température azote liquide où était sa faute, Kenjiss s’en chargerait lui même. L’incident avait visiblement eut des répercussions plus importantes qu’il ne l’aurait cru… Et accessoirement, il venait de commencer par mentir à sa compagne. Kenjiss faillit froncer les sourcils en se remémorant ses priorités. La Confrérie d’abord, et malgré tout ce qu’il pouvait souhaiter…Le tatoué tenta de ne pas croiser les yeux vairons pendant quelques secondes, histoire de ne pas perdre les pédales trop tôt. Après tout c’était pour… la tranquillité de June n’est ce pas ? Se savoir traquée par une hystérique sanguinaire avait de quoi vous dissuader de continuer à chercher plus loin dans les relations de votre mutant bien aimé… Bien que Kenjiss n’ait pas la moindre intention de révéler quoi que ce soit de cette aventure à la Confrérie, c’était une précaution supplémentaire. Ses troupes, son problème. C’était aussi simple que ça… June paraissait visiblement disposée à l’inviter chez elle, arguant que la notion de normalité était d’ore et déjà dépassée dans leur relation… Kenjiss soupira en tentant un sourire.
Je tentais simplement de trouver un peu d’éléments familiers dans cette histoire. Je ne suis pas encore tout à fait perdu mais… Mais la journée avait été longue, il avait affronté une télépathe dingue et avait constaté dans le même temps que les émotions avaient tendance à … épuiser. Ce fut donc un mutant à l’imposante stature légèrement voutée qui suivit une étrange petite humaine dans les escaliers. Kenjiss portait en outre un petit sac de voyage qu’il avait sorti de sa Harley, désactivant la sécurité en quelques secondes. Que faisait un amant volage en débarquant « à l’improviste » ? Il amenait de quoi se changer ! Du moins dans le cas d’un mutant pas encore amant, pas arrivé à l’improviste et particulièrement prévoyant, ce qui était en tout cas le cas du tatoué. Ou peut être était ce parce qu’il détestait les fringues qu’il portait actuellement. Kenjiss aimait se sentir à l’aise, pouvoir planquer autant d’armes que désirées sous un large manteau en cuir totalement démodé à l’ère des tissus à couleur changeantes, sans oublier le petit effet relativement saisissant lorsqu’il semblait voler dans les cieux, enveloppé dans une sorte de grande cape noir. On restait tous gamin quelque part…
Puis ils parvinrent à son appartement. June s’empressa de s’excuser pour la… vétusté de son antre, objection que Kenjiss rejeta d’un revers de main, en dardant un regard intéressé vers toutes les pièces qu’elle lui montrait.
Malgré certaines légendes, la Confrérie n’a pas succombé à la modernité… Nous n’avons pas de robots cuistots ou de chaises volantes. La simplicité est parfois plus agréable n’est ce pas ? Visiblement, June était d’accord. Sans tout de même reculer de quelques siècles, l’appartement ne semblait afficher aucune marque du pseudo confort moderne, qui consistait à avoir un lit qui vous réveillait par des sonneries stridentes avant de vous envoyer valser d’un coup de piston pour vous sortir des draps… Ou bien à disposer d’une cafetière volante qui filait tout de droit jusqu’au dit lit pour vous apporter votre rançon de caféine tous les matins ! Évidemment, les naifs qui avaient achetés les deux se retrouvaient une fois sur deux propulsés dans la cafetière brûlante… Bon réveil !
L’entrée des artistes ? Impressionnant… Il jeta un coup d’œil par la fenêtre. Ca t’ennuierais que je monte la Harley par ici, toi qui semblait l’apprécier ?
Oui il en était capable… En prenant quelques détours pour trouver des toits roulables, évidemment, mais une moto sans gravité ne pesait pas plus lourd qu’une June, toute sportive et fine qu’elle était ! Certes, il s’en serait voulu de ravager l’appartement de sa chère humaine mais emmerder le voisin grincheux qui appellerait les flics, persuadé d’entendre une moto à l’étage en dessous, valait peut être le coup… Bref. Le tatoué nota toutefois la voie d’évasion rêvée pour un être tel que lui. Il faudrait juste qu’il fasse attention à ne pas être confondu avec le monte en l’air de base. Lui n’avait pas besoin de choses de valeur à voler dans cet appart pour y venir…
Dis moi… Le moment de passer aux choses sérieuses ? Pas vraiment non… Il y avait plus urgent à faire. Kenjiss osa un second sourire, preque gêné de se retrouver dans une situation relativement… Calme, ne nécessitant pas de réaction immédiate qui n’avaient pas besoin d’être réfléchies. A vrai dire, Kenjiss était un mec. Soit un dragueur en dessous de la moyenne, incapable de tenir une conversation franche, et plus intéressé par ce qui se passait en dessous de sa ceinture que… Ah mais peu importe, il ne portait pas de ceinture. Et il ne correspondait pas vraiment aux pires clichés imaginables.
Dis moi June… Les humaines s’offusquent elles quand leurs compagnons Oui s’autocongratulait. Les envoyent prendre une douche bien méritée ? Pas que je n’aime pas la fumée et le charbon, certes mais… Mettons que c’est plus agréable pour parler. Je te prépare un… thé ? Il eut une grimace. A moins que comme tout individu censé, tu préfère autre chose que ce breuvage fadasse.
Kenjiss s’appliquait visiblement. A oublier les responsabilités qui pesaient sur sa tête, à noboster l’étrangeté de leur position… A offrir une facette relativement méconnue de sa personnalité à cette étrange humaine. Il se perdit quelques secondes dans ses yeux, avant de se ressaissir, l’air plus grave.
Nous avons tout de même quelques sujets à évoquer… Et de finir par un sourire étrange qu’il espérait rassurant. Rien ne se présentait mal après tout non ?
June Appleby
Humaine
Sujet: Re: [Appartement de June/et Kenjiss à mi temps] Sam 8 Aoû 2009 - 3:34
"Donc… elle a fait tout son scandale rien que pour… ça ?"
La jeune femme, dubitative, réprima une grimace. June ignorait si c’était là, la vérité ou non mais à vrai dire, le fait que la sanglante Russe soit ou non une folle à lier ne figurait pas -encore- vraiment dans l’ordre de ses priorités à l’heure actuelle. Elle n’insista pas, se contentant d’hausser les épaules d’un air vague. Si la pauvre en était encore au stade de l’offense lorsqu’elle affrontait une main baladeuse, elle n’avait encore rien vu de la vie… Et si Kenjiss souhaitait protéger sa chère porte-parole, d’un regard évasif, c’était là encore son droit le plus strict. Bien que June ne voyait vraiment pas en quoi elle pourrait être une menace pour la Russe. De son humble avis, ce serait probablement bientôt le contraire. Pas certaine qu’elle apprécierait savoir son patron adoré entre les mains de June ! Une inférieure d’humaine… Quel gâchis ! Non ?
Elle l’avait écouté tenter de se justifier mais June avait rapidement posé un doigt impérieux sur ses lèvres, son éternel sourire accroché aux siennes. Ses yeux brillaient d’une lueur de malice qui dénotait à présent son assurance habituelle.
"… Mais presque ? Si tu te poses la question, c’est que tu es déjà perdu… "
Et dans ces cas-là, il valait mieux cesser de s’interroger et laisser faire les choses. Après tout, s’égarer permettait parfois de faire les plus belles découvertes, aussi surprenantes qu’inattendues. La jeune femme s’était alors engouffrée dans les escaliers, Kenjiss sur ses pas. Ils ne croisèrent personne durant leur ascension et la jeune femme poussa un soupir de soulagement. Elle n’était pas certaine que tous ses voisins aient entendu parler du Confrériste suffisamment longtemps pour l’identifier, mais elle préférait éviter de devoir justifier sa présence ici. Quoiqu’avec la Lib’Corp, ça aurait pu encore être possible… en pleine journée. Pas au milieu de la nuit.
Son compagnon la rassura quant à son logement et la jeune femme put constater qu’il ne s’était pas non plus laissé prendre au piège de la technologie. De nos jours, cela devenait franchement rare. Voire quasi impossible d’y échapper. Et on était vite considéré comme des marginaux si on n’achetait pas le dernier gadget électronique en vogue. La seule chose à laquelle June s’était permise –plus obligée que par réelle nécessité- de céder, c’était son communicateur. Outil devenu quasi indispensable, elle devait bien le reconnaître. A l’évocation des dernières trouvailles du domaine électroménager, elle rétorqua amusée "Rien ne vaut un bon p’tit déjeuner servi à l’ancienne ! Leurs espèces de cafetières semi-intelligentes, c’est pas fiable…"
Alors qu’elle se débarrassait de sa veste, en répandant encore des cendres par terre, Kenjiss lui demanda très intéressé s’il pouvait amener sa moto dans son appartement par l’entrée des artistes. June le dévisagea un instant interdite. Le problème c’est qu’il n’avait l’air de plaisanter ! "Euh non… . Mon velux ,en revanche risque de ne pas apprécier… Tu doutes de l’efficacité de ton antivol ?"
Parce que même avec un sérieux effort d’imagination, June ne voyait pas très bien comment le tatoué allait s’y prendre. Porter sa moto, ça pas de problème avec son pouvoir, mais passer son velux ? Il ne lui semblait pas aussi grand. Accessoirement, son voisin risquait aussi de faire une drôle de tête si des bruits inhabituels commençaient à le réveiller en pleine nuit, mais ça, c’était un détail. Pour l’instant, elle faisait de son mieux pour ne pas accentuer la gène quasi perceptible de son compagnon. Se trouver face à un tatoué, habituellement redouté, limite mal à l’aise dans son salon amusait beaucoup June. A croire que de l’agneau, elle était devenue le loup. Mais derrière sa soudaine maladresse, le mutant gardait ses idées claires.
"Pas du tout ! Elles diraient même que c’est une excellente idée ! Surtout… quand elles ont l’air directement sorties d’une mine de charbon. Regarde ça, elle désigna le sol. On me suit à la trace ! Je répands des cendres partout où je passe !"
Déjà, elle se dirigeait vers la salle de bain, laissant Kenjiss découvrir les lieux. Il lui proposa un thé mais elle avait mieux en réserve. Et surtout meilleur. Le thé, oui mais à petite dose. Là, elle avait plutôt envie d’un léger remontant. Elle lui désigna le petit meuble à l’intersection de la cuisine et du salon.
"Je pense qu’il me faudra plus fort qu’un simple thé. Fais-toi plaisir… je prendrai un Mojito !"
A la fois tonique et sucrée, cette boisson était une petite merveille pour les papilles de la jeune femme. Sans hésiter, elle préférait quand même la douceur du rhum que l’arôme du jasmin. Et puis, la fana des tisanes, c’était plutôt Sam’, pas elle.
"J’en ai pas pour longtemps. En attendant… tu n’as qu’à faire comme chez toi. Du moment que je retrouve mon appart' en un seul morceau" le taquina-t-elle.
Elle espérait que le mutant se détendrait face à son naturel… très hospitalier. Peut-être largement –anormalement ?- supérieur à la moyenne mais June était quelqu’un de chaleureux à la base et qui ne s’embarrassait pas des conventions. Et puis, ils avaient effectivement des choses à se dire. Autant se mettre à l’aise pour les révélations. Certaines promettaient d’être explosives. Parce que définitivement "salut, moi c’est June, j’ai des yeux vairons et… ah je suis humaine" ça faisait peu quand même… Même les profils sur les sites de rencontre affichaient plus d’informations ! Étrangement, elle le sentait à la fois calme et tendu. Calme pour quelqu’un qui n’était visiblement pas au bout de ses surprises. Tendu parce que, chez lui, c’était presque une seconde nature. Avoir les sens toujours en alerte, prêts à réagir au quart de seconde. Alors évidement, se retrouver au beau milieu d’un appartement inconnu avec comme seul danger une humaine qu’il aurait pu écraser d’un geste de la main… cela devait quelque peu changer de ses habitudes.
Sur ces considérations, June disparut dans la salle de bain, laissant son compagnon faire le tour du propriétaire. Il pouvait même aller mesurer les dimensions du velux s’il le désirait. Ses vêtements enfumés furent rapidement expédiés dans un coin de la pièce et elle se glissa, non sans un certain soupir d’aise, sous la douche. Le jet d’eau tiède sur son corps lui fit le plus grand bien. Et les vertus purificatrices du liquide de vie ne tardèrent pas à agir. Doucement, la jeune femme sentait le poids de la journée s’évanouir de ses épaules, aussi sûrement que l’eau emportait dans son ruissellement les dernières cendres. Une fois son corps assaini, elle s’extirpa à regret de la douche. Elle n’avait pas le temps de se prélasser. Un invité de marque l’attendait. S’il n’avait pas subitement changé d’avis pour prendre la porte après avoir soudainement réalisé l’impact qu’une relation comme la leur pouvait –allait, même- avoir sur leur entourage. La jeune femme soupira et contempla son reflet un instant dans son miroir, les cheveux complètement ébouriffés.
*June ma fille, dans quoi t’as encore été foutre les pieds ?*
Seul son regard vairon lui répondit. Même pour ses yeux, elle n’avait pas été fichue de faire les choses correctement, alors franchement, pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Après tout, pourquoi est-ce que cela ne marcherait pas ? Pourquoi est-ce que cela ne serait-il pas réellement possible ? Certes, leurs points de vue respectifs divergeaient si pas complètement, au moins suffisamment pour émettre certains désaccords… musclés. Mais les gens pouvaient changer… avec le temps. Enfin, pas totalement, mais au moins revoir leurs idées, admettre qu’ils aient pu se tromper. June en était persuadée. Elle se demanda simplement si Kenjiss en était capable. Et pour le savoir… il n’y avait qu’une seule chose à faire…
Elle vérifia que ses bandages avaient résisté à l'eau (ils étaient prévus water-résistant mais elle préféra néanmoins s'en assurer). Puis, elle enfila un petit short noir, une large chemise à carreaux de couleur turquoise qui lui arrivaient presque au niveau des cuisses et rejoignit le mutant dans le salon, les cheveux encore en bataille. June détestait le sèche-cheveu (Une perte de temps ! Ils sécheront quand même tout seuls !). Elle prit soin de fermer tous les rideaux de son appartement et se glissa sans plus attendre dans un fauteuil. Elle invita son compagnon à en faire de même et plongea son regard intriguant dans le sien. Ils ne pouvaient plus reculer le moment des révélations maintenant.
"Bien… Que veux-tu savoir ? "
Si la jeune femme était prête à répondre à certaines de ses questions, elle n’allait en revanche pas lui déballer toute sa vie non plus. Certaines choses exigeaient un peu plus qu’une rencontre dans une ruelle suivie d’un rendez-vous dans un bosquet avant d’être dévoilées.
Kenjiss
R.I.P
Sujet: Re: [Appartement de June/et Kenjiss à mi temps] Lun 31 Aoû 2009 - 0:45
Je veux juste voir la tête de ton voisin lorsqu’il tentera d’expliquer pourquoi il a cru entendre une moto au dernier étage…
Et dire qu’il avait près de quarante ans… Kenjiss restait parfois un grand gamin, conséquence d’une enfance dont il n’avait jamais vraiment bénéficié. Et après tout, virer un voisin grincheux était un acte d’utilité publique non ? Certes, c’était frapper fort dès le premier jour mais Kenjiss n’était pas à proprement parler un … timide. Et June paraissait également avoir un caractère bien trempé, à en croire sa commande. Un mojito ? A cette heure ? Soit… Kenjiss inclina légèrement la tête dans un acquiescement silencieux, observa quelques secondes la jeune humaine filer vers la salle de bain. Puis la porte se referma. Kenjiss agit aussitôt.
Certes, il était chez autrui, invité par une jeune humaine dont il ignorait presque tout. Ce n’était pas une raison pour se recroqueviller dans un coin en attendant son retour. C’est ainsi que Kenjiss se retrouva en caleçon au milieu du salon en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire. Il ouvrit son sac d’un tour de main, en retira ses affaires, fourra en boule le costume d’agent de sécurité et s’habilla en à peu près autant de temps qu’il fallait à Twikjeya pour remplir une grille de sudoku. Jean et tee shirt noir, dépourvus de la moindre décoration. Ce n’était pas très correct pour un homme avec ses responsabilité de s’habiller ainsi, mais Kenjiss n’en avait cure. Ce qui importait était avant tout de se sentir bien, n’est ce pas ? Et encore, il n’avait pas sorti l’armure légère, par ailleurs intransportable dans un sac de voyage. Le tatoué n’hésita pas une seconde en glissant un imposant objet métallique entre ses omoplates. Le flingue à plasma alourdi d’un silencieux le quittait rarement, et ce n’était pas le contexte qui y changerait grand chose. June était vraisemblablement innofensive mais, dans le pire des cas, une intrusion en force de l’Institut n’était pas à exclure et le tatoué n’entendait prendre aucun risque. Kenjiss referma son sac, qui contenait encore une bonne tripotée de gadgets aussi divers qu’inutiles ici. Le tatoué retint un soupir en songeant qu’il n’avait même pas fouillé la baraque, pas plus qu’il n’avait activé le brouilleur portable qu’il avait emporté. C’était étrange mais il lui faisait… confiance. A une humaine.
La douche venait à peine de s’allumer. Kenjiss détourna la tête de l’hypnotisante salle de bain. Imaginer June nue sous la douche était certes fort plaisant, mais il y avait mieux comme pensées pour un premier rendez vous, à plus forte raison lorsque vous vous efforciez de prouver que votre race était supérieurement civilisée… Certes, June n’en saurait rien, mais c’était une question de décence…
Teuh…
Bon d’accord, de concentration essentiellement. Peu importe. Kenjiss se dirigea vers le bar. A vrai dire, il n’était sans doute pas encore tout à fait capable de réaliser dans quoi il s’était fourré. Lui, le leader confrériste, préparait actuellement un gentil petit cocktail pour une gentille petite humaine… Kenjiss pila rapidement le mélange, perdu dans ses pensées. De toute façon, vu sa consommation d’alcool au cours de ses différentes phases de vie, il pouvait préparer n’importe quel cocktail les yeux fermés… Le tatoué n’avait eut cesse d’associer les mots « mutant » et « humaines » dans toutes les combinaisons et phrases possibles sans pour autant parvenir à admettre la réalité. Il venait d’enlever, ou presque, une membre de l’Institut, visiblement amie proche de Samarah Lemington, pour roucouler avec elle. Et elle était humaine. Il avait visiblement toujours autant de mal à l’assimiler. Le rhum coula au fond du verre. Primo, ils étaient de toute façon dans les ennuis jusqu’au coup. Sauter par la fenêtre et prétendre que tout cela n’était arrivé ne mènerait à rien. Secundo, ce n’était pas une fanatique anti mutant, pas plus qu’une adepte du « Vous êtes responsables de tout, salauds, nous qui tentions de vous défendre » comme il l’avait si souvent entendu. Alors bordel, qu’est ce qui le gênait dans cette histoire ? C’était hélas trop évident. Homo sapiens…
Kenjiss s’aperçut qu’il avait terminé le cocktail en quelques mouvements, sans même y penser. Bon. Et lui ? D’habitude, le tatoué adorait la vodka mais il se contenta sagement d’un verre de jus d’orange. Vider le bar de sa compagne n’était sans doute pas une bonne idée non plus. Il résista également au cognac… Bref. La douche s’arrêta. Bon dieu. Homo sapiens. Kenjiss se surpris à se haïr. A trop combattre les humains, finissait on donc par sombrer dans une lutte aveugle ? Si l’on mettait de côté les périodes les plus noires de son adolescence, le tatoué n’avait jamais souhaité éradiquer purement et simplement les inférieurs. Du moins… C’était compliqué. Il se surprenait parfois à espérer une paix durable entre deux races égales. Puis il préférait les imaginer en laquais serviles. Mais éradiquer toute une race… Kenjiss n’était pas un psychopathe qui se plaisait à imaginer des chiffres à six zéros. On ne tuait pas les mères, les enfants pour son bon plaisir… Certains, à la Confrérie, étaient bien plus radicaux que lui. Bien sûr, tous l’ignoraient. Savoir que la volonté même de son directeur vacillait était innacceptable. Twikjeya par exemple, était du genre à se battre jusqu’à la mort, et ne se réjouir qu’en voyant le dernier humain la supplier avant de l’enfermer dans une cage pour le nourrir de bananes le restant de ses jours.
June émergea enfin de la salle de bain, bien plus attirante qu’à son arrivée. Kenjiss ne put s’empêcher de couler un regard vers les jambes offertes de la jeune femme, avant de lui tendre son mojito en silence. Un étrange malaise sembla s’installer entre les deux adultes, comme étrangement mis mal à l’aise par l’autre. L’humaine ferma tous les rideaux, rajoutant à l’étrange impression qui régnait dans la pièce. Certes, le tatoué était loin d’être un ado stressé mais… C’était une première fois avec… quelqu’un de sa race.
Imbécile.
Kenjiss s’installa donc confortablement dans le fauteuil offert, résistant sans mal au regard de sa compagne tout en ne pouvant retenir un commentaire intérieur admiratif sur son étrange regard. Ce qu’il voulait savoir ? Etrange question… Kenjiss eut un sourire étrange en se surprenant à s’imaginer en méchant interrogateur. Il prit une gorgée de jus d’orange.
Ce que je veux savoir ? Beaucoup de choses… On a vécu une journée étrange non ? Au final… Je sais pas, je me demande à quel point tu es liée à Lemington. Il s’interrompit. Pourquoi… pourquoi m’avoir accepté moi peut être. Pourquoi quelqu’un de l’Institut, donc résolument et farouchement opposé à la Confrérie, se retrouve à fricoter avec le leader confrériste, nonobstant sa réputation, allant jusqu’à trainer avec lui dans une ruelle louche. Qui plus est, tu es de la Lib’corp, qui me voit en outre comme un dangereux maniaque… Nouvelle gorgée. Et au final, grande question à laquelle tu ne sauras répondre, combien de temps avant que tout ça nous retombe dessus ! Kenjiss désigna la porte avec un sourire. Un type censé se serait jeté par la fenêtre avant que tout l’Institut lui tombe sur le poil. Oh et puis… Tout se déroule toujours aussi rapidement avec toi ? Rencontre le matin, on saute le diner aux chandelles pour se retrouver ici… Ou je suis juste un élément déclencheur ?
June Appleby
Humaine
Sujet: Re: [Appartement de June/et Kenjiss à mi temps] Mer 2 Sep 2009 - 1:08
Dans l’ambiance désormais feutrée de son appartement, le bruit des glaçons qu’elle faisait tourner dans son verre brisa rapidement le silence qui s’était installé entre l’humaine et le mutant. Loin de se douter que cela rajouterait au malaise du mutant, June les avait isolés afin d’éviter les regards curieux. Après tout, on n’était pas à l’abri d’un voisin voyeur. Son mojito était excellent. Un coup de chance, ou alors Kenjiss s’y connaissait en alcool et cocktails divers. Le mutant n’avait pas cillé à sa demande. Etait-il surpris ou bien simplement habitué à de telles consommations ? La première gorgée, un goût frais et délicieusement sucré à la fois, la revigora. La seconde la fit sourire lorsqu’elle suivit le regard de Kenjiss le long de ses jambes, plutôt grandes, il fallait le reconnaître. La troisième l’aida imperceptiblement à prendre sur elle avant de lui répondre.
Car évidemment, le tatoué avait commencé en force et lui posa la question la plus évidente et surtout la plus délicate. Que représentait Samarah exactement pour elle ? Beaucoup de choses, en vérité. Mais elle décida d’y aller en douceur. Sa réponse risquait déjà d’être assez dure à digérer. Comme si leur situation ne s’annonçait déjà pas assez compliquée ainsi, il fallait encore ajouter à l’ensemble un Cerbère… Elle attendit que son compagnon se cale confortablement dans un fauteuil avant de se lancer, son regard toujours ancré dans le sien. Pas question de ciller devant le poids de sa révélation. "Etrange, oui… Et plutôt inattendue aussi… Ton interrogation au sujet de Samarah est légitime. Par contre, la réponse ne te plaira sûrement pas, parce que cela risque de compliquer davantage notre situation"
Elle s’interrompit quelques secondes, juste le temps nécessaire pour que Kenjiss mesure son entrée en la matière, puis elle inspira un grand coup avant de continuer, tout en continuant à faire tourner les glaçons dans son verre. De toute façon, il était hors de question de mentir. Elle avait décidé de jouer franc-jeu. Seule une infime partie d’elle-même se sentit coupable de déballer une partie de la vie de son amie a son ennemi de longue date. Mais la connaissance demeure parfois le premier pas vers la compréhension. Non ?
"Sam’ est une vieille… très vieille connaissance. Une amie d’enfance, plus précisément. Et la première personne en qui j’ai réellement pu faire confiance. On s’est rencontrée quand j’avais 15 ans, dans un Orphelinat de Londres. On s’est aidée et soutenue mutuellement. Avant, pendant et même après la découverte de sa mutation…" précisa-t-elle.
En fait, June avait été la première à qui Samarah s’était confiée au sujet de ses capacités de plus en plus évidentes Et puis, un certain accident dans une école avait mis fin à leur incertitudes. Leurs doutes avaient dès lors été rapidement confirmés. Et June avait toujours été là. Même quand les autres avaient commencé à leur tourner le dos. A fuir davantage la désormais mutante. La fille étrange et bizarroïde qu’ils évitaient déjà auparavant. Comme s’ils savaient déjà, sentaient qu’elle était différente. Elle ne l’avait jamais abandonnée. Sauf…
"Quand j’ai eu 18 ans, j’ai du quitter l’orphelinat… Sam est restée. Elle était plus jeune. Je sais qu’elle m’en a voulu. J’ai perdu sa trace pendant plusieurs années avant de la retrouver. J’ai ensuite travaillé avec elle à la réouverture du Nouvel Institut. La suite, je pense que tu la connais désormais..."
Elle n’avait pas cillé non plus quand Kenjiss avait affirmé qu’elle travaillait à la Lib’Corp, elle était certaine de ne pas le lui avoir dit, mais il pouvait très bien s’en être rendu compte en se souvenant de l’avoir aperçue lors de la Conférence de Presse. Finalement, la tête de la demoiselle n’était pas si inconnue qu’elle voulait bien l’espérer. Même si officiellement, ce jour-là, elle ne représentait pas vraiment la Lib’Corp, mais plutôt une mutante. Un déplacement camouflé en une tentative de sauvetage d’un jeune mutant. "Je travaille effectivement dans cette association, qui est étroitement liée à l’Institut, mais là, je crois que je ne t’apprends rien de neuf … la Lib’Corp est assez discrète mais néanmoins connue, et de toute façon, il n’y a pas qu’elle qui te considère comme un dangereux maniaque …"
Elle sourit, si ses collègues savaient qu’elle hébergeait en ce moment le leader confrériste dans son salon… Mieux valait ne pas imaginer leur réaction. Soudain, son communicateur vibra dans son poche. Avant même de décrocher, June se douta de l’identité de celle qui l’appelait. Elle s’étonnait d’ailleurs qu’elle ne l’ait pas encore fait. Elle se leva d’un bond et déposa son verre sur la table basse avant de s’éloigner de quelques pas. Il était vide. Elle lança un regard sans équivoque vers le mutant. Silence total ou bien il pouvait signer son arrêt de mort immédiatement.
"Pour les ennuis, je peux te dire que ça commence maintenant…"
Elle décrocha. Une voix qu’elle ne reconnut que trop bien l’assaillit d’une avalanche de questions. Autant elle s’y était attendue, autant l’angoisse de son amie était quasi perceptible à l’autre bout de la communication. La jeune femme, coupable, se mordit la lèvre nerveusement.
Sam…, ultime confirmation du danger à l’attention du mutant, Oui, je vais bien… Qu’est ce que tu foutais là-bas ? Tu m’avais dit que tu n’y allais pas ! Oui, j’ai rencontré Kenjiss…, inutile de le nier puisqu’elle l’avait découvert dans ses pensées, Non il ne m’a pas fait de mal… Oui, j’en suis sure… Ecoute, calme-toi ! Tout va bien. J’ai simplement eu une journée épuisante et… Quoi ? Mais non ! J’avais juste besoin d’un peu de calme. Je rentrerai demain. Arrête de t’en faire ! Oui je suis en sécurité… A l’appart… Non, je n’ai pas besoin que tu viennes…Non… Oui… Une urgence avec le boulot… J’ai demandé à Camille qu’elle te prévienne. Je t’expliquerai en détail mais là j’ai qu’une hâte c’est d’aller me coucher ! A demain.
Elle coupa la communication d’un geste un peu trop brusque et soupira en retournant dans le salon. La jeune femme se laissa tomber à nouveau dans le fauteuil. Si elle s’était parfaitement accommodée de la nature de son amie, à cet instant, elle aurait bien voulu se passer de devoir affronter les terrifiantes capacités de la mutante, qui plus est par une réalité quelque peu déformée, une réalité qui l'arrangeait et calmerait peut-être légèrement son amie !
"Premier ouragan passé, lâcha-t-elle simplement à Kenjiss, on devrait être tranquille un petit moment. Du moins, si tu ne croises pas sa route…"
Les dernières interrogations du mutant la firent sourire. Autant qu’elles la renvoyèrent brusquement confrontée à la réalité. Pourquoi lui et pas un autre ? Eternelle question que se pose tous les couples, au moins une fois. Avait-t-elle réellement une réponse ? Si oui, June ne l’avait pas encore trouvée. A moins qu’elle n’osait pas encore se l’avouer. Cupidon avait du faire un sacré détour par le bar du coin avant de sortir aujourd’hui…
"Je pourrais te poser les mêmes questions. Je ne risque pas de me tromper si j’affirme que je dois sûrement être la première… humaine que tu fréquentes, non ?"
Car elle était prête à jurer que c’était précisément ce point-là qui turlupinait son compagnon par-dessus tout. Au-delà du risque même, que Samarah puisse lui broyer les neurones ou qu’un de ses chers confréristes ne tombe sur elle pour… la mettre hors circuit. Elle décida néanmoins de détendre l’atmosphère.
"Tu pourrais effectivement t’enfuir par la fenêtre, mais est ce que cela servirait réellement à quelque chose ? La chute ne te tuerait même pas… Et puis sommes-nous réellement censés ?" comme pour tenter de le rassurer, son sourire s’agrandit.
Tenter de fuir un problème ne l’avait jamais résolu. Et June y voyait là une terrible ironie, reflet parfait de leur embarrassante situation.
"Mais pour le reste, je te rassure, non d’habitude, c’est quand même moins rapide. Je fonce souvent sans réfléchir mais j’ai mes limites. Ça doit être toi"
La jeune femme lui offrit un clin d’œil gentiment taquin avant de poursuivre.
"Et toi ? Les médias ont-il brossé un portrait fidèle de ta personne, ou bien sont-ils restés fidèles à leur nouvelle doctrine qui semble être ‘mentir pour faire scandale’ ?"
Oui, June n’aimait pas la presse. Du moins, celle qui prenait un malin plaisir à colporter des fadaises, à déformer la réalité dans l’unique but de doper les ventes, sans se soucier de leur vocation première, la transmission de la vérité. L’information réelle. Et non un ramassis de conneries sans queue ni tête qui bien souvent faisait plus de mal que de bien…
Kenjiss
R.I.P
Sujet: Re: [Appartement de June/et Kenjiss à mi temps] Jeu 3 Sep 2009 - 23:17
Kenjiss ne se considérait pas comme un alcoolique. Il reconnaissait néanmoins avoir traversé des phases qui s’en rapprochaient étrangement, mais la drogue avait toujours eut un attrait privilégié aux yeux du mutant… Elle permettait de s’évader plus rapidement, plus intensément, d’oublier ce qu’il ressentait. Et pourtant, le tatoué avait eut une envie subite, celle d’un grand verre de cognac qui remplacerait le jus d’orange qu’il tenait dans sa main droite. La malheureuse liqueur jaune avait soudain l’air bien fade…
Samarah Lemington était l’amie d’enfance de June. C’était aussi simple que ça. Kenjiss se retint à grand peine d’écraser son verre. Après l’étonnement, la colère… Sans que rien ne transparaisse sur un visage qu’il tentait de rendre aussi agréable à regarder que possible. Comme si cette situation n’était pas assez compliquée comme ça, l’une de ses cibles prioritaire était étroitement liée à quelqu’un qui avait grimpé les échelons plus rapidement que toute autre personne dans sa hiérarchie personnelle… Kenjiss inspira profondément. Soit. Au point où ils en étaient, il n’y avait plus grand chose qui risquait de le perturber davantage… Peut être un « Je suis ta sœur », mais selon certaines sources, ce genre d’artifices étaient dépassés depuis près d’un siècle.
Mh…
June confirma dans la foulée appartenir à la Lib’corp. C’était déjà plus prévisible qu’une relation étroite avec Lemington ! Les renseignements confrères étaient généralement de qualité, ce qui permettait de mettre aussitôt un nom, un titre et une utilité sur un visage, mais jamais aucun rapport, même parmis les plus extravagants, n’avaient osé imaginer une relation pareille entre les deux femmes. On savait June proche de l’Institut mais à ce point… Kenjiss tenta de se remémorer ce qu’il avait pu entrevoir sur la fiche de la sous secrétaire de la Lib’corp. Comme celle de beaucoup d’autres responsables, il l’avait à peine survolée. C’était déjà un exploit de se souvenir de celle si…
Finalement, se fut un appel de Lemington qui parut mettre un peu d’ambiance à une discussion qui tombait décidément dans le classique. Kenjiss savait parfaitement qu’il existait deux sortes d’opinions à son égard. Tout d’abord, deux qui le considéraient comme le dingue qu’il avait toujours été, et, faisait fi des renseignements plus que douteux dont ils disposaient, n’hésitaient pas à le ranger entre Staline et Mao, avec tous les vices possibles et imaginables, allant jusqu’à supputer qu’il était la réincarnation de Lucifer sur Terre… (Certains groupes radicaux avaient beaucoup d’imagination). Les autres le considéraient au contraire comme l’exemple même de la rédemption parfaite, un mécène généreux, un homme à l’ouverture d’esprit extraordinaire, et quand bien même Kenjiss était incapable de différencier Mona Lisa d’un Picasso, d’un mutant particulièrement raffiné. L’ennui, c’est qu’ils se basaient sur autant de preuves que les radicaux…
Quelqu’il en soit, l’appel de Sam fut l’occasion pour Kenjiss d’admirer la détermination de June. Alors qu’il suffisait d’un mot bredouillé pour voir débarquer miss Hystérie dans le petit appartement, brûlante de lui extirper les neurones à la pince à épiler mentale, l’humaine tint parfaitement son rôle, mentant avec aplomb, et ce malgré tous les événements éprouvants qu’elle avait pu traverser aujourd’hui. Le tatoué s’était levé en silence, vidant son jus d’orange d’un trait en écoutant d’une oreille particulièrement attentive les arguments de sa compagne… Il attendit toutefois que June raccroche pour plisser lentement son visage dans un sourire radieux, qu’il ne put départir d’une pointe d’ironie malsaine en pensant à Samarah, morte d’inquiétude, pendue au communicateur qui renvoyait désormais une tonalité morne sans avoir obtenu de quoi se rassurer… Et malgré toute la discrétion qu’il se souhaitait, à elle et à lui, Kenjiss ne crachait pas sur une confrontation avec Lemington. Des années de faux-semblants et de diverses mascarades déguisées n’avaient pu effacer l’ardeur belliqueuse du mutant… Qui se souvint brusquement qu’il parlait d’une confrontation armée avec la meilleure amie de sa compagne.
June revint alors brusquement au sujet de préoccupation principal, tapant en plein dans le mille. Kenjiss perdit son sourire quelques instants, brutalement extirpé de ses pensées.
Ca se voit tant que ça ?
Homo Sapiens. Bordel, pourquoi ne pouvait il se sortir ça de la tête ? Sans doute parce que c’était toute sa vie qui était remise en cause à ce moment précis, toute son existence, passée à haïr les inférieurs qui le lui rendaient bien… Son esprit était partagé. Une partie mourrait d’envie de balayer ces préjugés d’un revers de main… Mais l’autre… L’autre était bien plus féroce, bien plus mordant, ressuscitant douleurs et souvenirs, images et sensations. Kenjiss fronça les sourcils, légèrement perdu. C’était une situation nouvelle à laquelle il ne savait s’adapter. June devait éprouver sensiblement la même chose, mais elle n’avait sans doute jamais descendu un seul mutant de sa vie. Kenjiss passa instinctivement ses doigts sur ses phalanges absentes dans un vieux tic qu’il ne parvenait à perdre.
Navré. C’est… Assez difficile quand je commence à réaliser ce qui se passe. Pardon ? Censés tu dis ?
La nostalgie qui paraissait flotter sur le visage blafard s’évanouit d’un coup. Kenjiss redressa la tête.
Après ce que tu viens de répondre à Lemington, préférant t’enfermer dans ton appart avec… moi ? Non. Définitivement non.
L’atmosphère parut alors se détendre sensiblement, comme si le gros de l’orage, en l’occurrence l’appel de Samarah, était définitivement passé… Kenjiss répliqua avec une lueur de malice qui ne brillait que rarement dans ses yeux.
Malheureusement pour toi… Je n’ai aucune limite. Ca fait bien vingt ans que je me joue des contraintes terrestres, alors les autres…
Cependant, le sérieux revint assez vite… En l’occurrence, avec les questions de June, le revers de la médaille. Kenjiss parlait peu de sa vie privée, et même ses relations les plus proches ignoraient quasiment tout de lui. Sans doute n’y avait il pas grand chose à raconter, mais ce flou soigneusement entretenu avait pour conséquence de faire germer bon nombre de rumeurs à travers la presse, qui se voyait contrainte de saigner à mort la moindre once de renseignement dont ils disposaient, quitte à la déformer entièrement. Kenjiss fronça les sourcils en se remémorant les divers articles que l’on avait écrit sur sa toute puissante majesté.
Les journaux racontent n’importe quoi… Tous, autant qu’ils sont. Au mieux ils ne font que supposer, au pire ils affirment, preuves « indiscutables » à l’appui. Ils ne savent rien… Pour te donner un exemple, ils commencent même leurs biographies par des dates de naissance, alors que je l’ignore moi-même ! Et cela va de mal en pis… Toutes leurs pseudos analyses psychologiques sont un ramassis de conneries. De toute façon, je me contente de leur mentir les rares fois où j’accorde un entretien, donc tu ne peux te fier à rien. Kenjiss sourit. Si ce n’est à ta propre opinion… Je ne peux pas te raconter ma vie en détail, il va falloir que tu cherche par toi-même ce que tu veux trouver…
C’était dingue le nombre de pas que l’on pouvait faire inconsciemment, jusqu’à se retrouver bien plus proche que l’on ne l’était de l’autre voilà quelques instants… Kenjiss songea brusquement que toute folle qu’elle était, June avait un sacré courage pour ne pas se sentir menacée lorsqu’il avançait, bloc de muscles et de souffrances presque deux fois plus large qu’elle…
June Appleby
Humaine
Sujet: Re: [Appartement de June/et Kenjiss à mi temps] Sam 5 Sep 2009 - 2:09
Un regard vairon observait à présent attentivement le tatoué. Kenjiss avait à peine réagi, sans doute assommé par ses paroles. La jeune femme attendit encore quelques secondes, son souffle quasi suspendu. Un coup d’œil discret vers le haut. Son plafond était toujours en place. Le verre dans la main de Kenjiss ne s’éparpillait pas en petits morceaux sur le sol. Elle pouvait respirer librement, pas de sensation soudaine d’oppression. La tempête qu’elle avait un instant redoutée, semblait contenue. A la place, son compagnon s’était muré dans un silence inattendu. Ca aurait pu être… pire. Vraiment pire. June sourit.
"Je me doute que tu ne t’y attendais pas. Malgré toutes les informations dont tu peux disposer. Sam’ a toujours veillé à ne pas ébruiter cette relation à l’extérieur. En apparence, nous ne sommes que de simples connaissances, mises en relation par la Lib’Corp. Je la soupçonne d’avoir agi ainsi dans un but de protection réciproque…"
Samarah n’était pas stupide. Rendre public le fait que June demeurait en réalité une de ses proches faisait d’elle une cible facile pour tenter de l’atteindre. Et inversement. En fine manipulatrice, elle avait préféré ne courir aucun risque et taire ce léger… détail. En se confiant à Kenjiss de la sorte, June venait presque de lui délivrer un secret d’état. Elle se surprit à penser que Sam’ apprenne son geste le plus tard possible. Voire jamais. Ca et sa relation avec Kenjiss, elle ne lui pardonnerait probablement pas !
Lorsque le mutant confirma ses préoccupations actuelles, June afficha un large sourire tranquille et rétorqua, l’air enjoué
"Comme le nez au milieu de la figure ! Mais il faut bien un début à tout…"
Sa facilité déconcertante à afficher un tel détachement contrastait énormément avec les interrogations perpétuelles de son compagnon. Mais June avait toujours pris la vie avec légèreté et même si les prochains jours s’annonçaient plus que compliqués, elle ne pouvait pas s’empêcher de les aborder avec tout autant de légèreté. Et plus important encore, elle ne semblait pas en vouloir à Kenjiss. Balayer en une soirée les certitudes de toute une existence, qui pouvait se vanter d’y parvenir ? Il lui faudrait certainement du temps… Si elle ne savait presque rien du Confrériste, sa haine envers les humains –du moins les plus extrémistes- n’était plus un secret pour personne depuis des années et sans doute, dans certains cas, justifiée…
Son appel avec Sam' terminé, le tatoué s’était levé et avait admis à son tour qu’ils avaient tous les deux sombré dans une folie passagère. June avait réussi à calmer son amie, plus ou moins habilement. Mais elle n’était pas fière pour autant de la méthode utilisée, qui pourtant semblait plaire à Kenjiss. Elle fronça les sourcils et son sourire s’effaça malgré l’atmosphère à présent détendue.
"Oui… j’y suis peut-être allée un peu fort. Je déteste mentir. Hélas, il se trouve que j’y arrive plutôt bien…"
Sa capacité à transformer la réalité en quelques secondes l’avait plusieurs fois sortie d’un mauvais pas dans le passé. A quelques rares exceptions, qui lui avait couté cher. Son compagnon avait d’ailleurs pu apercevoir une partie de ses talents d’improvisation dans la ruelle… "Mais envers certaines personnes, j’aimerais éviter d’en arriver à de telles extrémités. Tout le monde a ses propres limites, mêmes les gens les plus insensés. Seulement, elles ne sont pas toujours visibles…"
Le mutant pouvait se vanter d’avoir réduit à un nombre relativement bas ses limites par rapport à un être humain normal, mais cela ne faisait pas de lui quelqu’un d’invulnérable. Encore moins maintenant, avec une petite humaine à protéger dans les pattes. Au fur et à mesure qu’il parlait, Kenjiss s’approchait. June ne quitta pas son fauteuil. N’importe qui d’autre à sa place l’aurait sans doute fait, dans un élan désespéré de survie. En général, ce n’était pas un bon pronostic pour votre espérance de vie de voir fondre sur vous le leader confrériste, réputé extrémiste acharné. Alors courage ou folie de ne pas point bouger ? Dans le cas de June, probablement les deux. Jamais, elle n’avait fait preuve de lâcheté dans sa vie et de notoriété publique, Cupidon rendait fou celui ou celle qu’il voulait perdre. Et puis elle savait que si Kenjiss avait voulu la tuer, il l’aurait déjà fait depuis longtemps.
"Au moins, j’ai raison de me méfier des journaux…, acquiesça la jeune femme sereine. Quant à mon opinion, je dirais qu’elle n’est pas trop mauvaise jusque maintenant"
Elle planta son regard bigarré et malicieux dans celui de Kenjiss. Malgré tout ce qu’elle avait pu entendre sur son compte, les dernières heures avaient balayé pas mal de soupçons sur la véritable personnalité de Kenjiss. Certes, certains faits étaient là mais quelques vérités avaient enfin été établies de manière claire et précise. Et elle savait désormais que beaucoup se trompait. Tout n’était pas totalement noir chez Kenjiss. Les parcelles de ténèbres qui l’entouraient encore étaient probablement presque toutes justifiées. Un sourire éclaira son visage. Samarah avait beaucoup plus de choses en commun avec son adversaire qu’elle voulait bien le laisser entendre… Malgré toutes ses tentatives de défense pour démentir ce terrible constat. D’ailleurs, elle ne lui avait jamais clairement expliqué pourquoi elle détestait Kenjiss hormis les banalités d’usage et le fait qu’il soit ‘d’en face’. June était persuadée qu’il y avait quelque chose de plus profond derrière cette haine.
Chercher elle-même ce qu’elle désirait trouver ? La jeune femme eut à nouveau un sourire ravi.
"Fouiller pour mieux découvrir… ? A ta guise, mon grand, j’aime les défis ! J’enquêterai donc sur les voies troubles de ton passé. J’espère simplement que tu répondras à mes questions. Sans compter les propos diffamatoires de la presse, ce que je sais de toi doit tenir dans le creux d’une main. Et je ne suis même pas sûre que tout soit vrai…"
Elle lui lança un regard espiègle. Elle adorait fouiner et remuer la poussière quitte à en sortir quelques cadavres qui auraient mieux fait de rester cachés. Kenjiss n’était plus qu’à quelques centimètres d’elle, la toisant de toute sa musculature –pardon- hauteur. L’envie subite de se blottir à nouveau contre son torse lui traversa l’esprit mais ce fut un bruit strident qui la propulsa sur ses deux pieds à la vitesse de l’éclair.
On venait de sonner à sa porte… Instinctivement, June tourna la tête vers la source de sa nouvelle poussée d’adrénaline de la journée. Qui, bon sang, pouvait encore venir la déranger chez elle à presque minuit ?
Kenjiss
R.I.P
Sujet: Re: [Appartement de June/et Kenjiss à mi temps] Dim 6 Sep 2009 - 16:17
La prestation de June lors de sa conversation avec son amie avait visiblement perturbé l’humaine, pour le moins contrariée de devoir mentir à sa meilleure amie. Elle perdit son sourire en quelques secondes, alors que Kenjiss mourrait d’envie de la serrer dans ses bras, ravi de la voir trahir en quelques secondes et sans la moindre hésitation sa meilleure amie, également ennemie jurée du tatoué. Mais cela n’aurait pas été correct, et malgré l’amitié franche et sincère qui le liait à Lemington, Kenjiss se contint, se contentant de glisser deux trois mots.
Mentir est parfois utile tu sais. De plus, tu ne pensais pas à mal en lui racontant ça…
S’il y avait bien une institution capable de vous conseiller sur le mensonge, c’était la Confrérie. Et son leader ne dérogeait pas à la tradition de la bâtisse… Kenjiss mentait avec un aplomb parfois surprenant. Parfois pour la bonne cause, certes, mais de manière générale, le tatoué se débrouillait pour trouver la solution la plus efficace possible. Et il ne s’agissait pas d’efficacité Twikjeyenne, pragmatique au possible. Kenjiss s’axait plutôt sur la solution provoquant le moins de vagues possibles. Etrangement, s’il ne crachait jamais sur une bonne baston et qu’on ne pouvait pas vraiment le traiter de lâche, Kenjiss s’esquivait volontiers lorsque la discussion prenait un tour plus pacifique, et fuyait comme la peste les prises de tête stériles, du moins lorsqu’elles ne concernaient pas ses convictions. Dire ce que chacun avait envie d’entendre épargnait bien des efforts par moment…
Kenjiss hocha silencieusement la tête lorsque sa compagne confirma sa première impression des journaux. En revanche, avoir une opinion correcte de lui après cette journée relevait franchement de l’exploit… Après s’être révélé comme un accro aux antidouleur les plus puissant du marché, le tatoué n’avait finalement que manqué de tuer celle qu’il allait embrasser dix minutes plus tard, puis l’avait forcé (ou presque) à mentir à son amie d’enfance tout en l’exposant aux balles, lames, lasers et autres pieux, bûchers et croix enflammées des fanatiques anti mutants, des religieux extrémistes, et tout simplement de la Confrérie toute entière, laquelle valait bien un demi-million d’américains décidés à lui faire la peau si elle montrait le bout de son nez. A tout choisir, June ferait mieux de se parachuter sur la maison blanche en annonçant sa venue que de franchir la porte de la Confrérie… Certes, il y avait également des points positifs, mais Kenjiss s’empressait généralement de souligner les défauts, de repérer la catastrophe qui pointait à l’horizon avant de daigner jeter un coup d’œil sur les bons côtés de ses actions.
Le « grand » eut un sourire devant l’aplomb de la petite humaine qui venait de bondir sur ses pieds, visiblement ravie de relever le défi du passe du mutant. June était une femme surprenante, semblant déborder d’énergie en permanence, malgré la journée qu’ils venaient de passer. Mais elle possédait également cette sorte de joie de vivre, cette fausse naïveté qui allait de paire avec son enthousiasme. Kenjiss eut un sourire nostalgique. Il savait ne plus pouvoir lui ressembler. Ce qu’il avait traversé avait anéanti l’insouciance de l’adolescence avant même qu’elle ne prenne forme. Mais pour une fois que quelqu’un s’intéressait à son passé sans intention malsaine… C’était presque un soulagement, à plus forte raison lorsque ce quelqu’un était une relation… proche. Kenjiss se rapprocha encore sa compagne, un fin sourire aux lèvres.
Pose tes questions, je crains que tu ne trouve rien sans m’en parler… Interroge moi donc… Les yeux vairons croisèrent à nouveau les siens, élargissant un peu plus son sourire. Kenjiss avait laissé de côté ses considérations racistes et s’apprêtait désormais à refermer ses bras d’acier autour de la jeune femme, considérant que le temps imparti aux explications était écoulé… A vrai dire, le mutant sentait peu à peu un désir très humain le tenailler et il paraissait bien décidé à remettre les questions remuant la vase de son passé à plus tard…
Il y eut un cri strident.
Kenjiss était le genre de type à ne dormir que d’un œil, flingue sous l’oreiller et chaise calée contre la porte. Beaucoup de personnes le considéraient comme un parano à soigner d’urgence, mais le tatoué était habitué à côtoyer un danger aussi invisible que meurtrier, et n’entendait certes pas se faire surprendre… En outre, il disposait de réflexes particulièrement aiguisés qui avaient parfois contribués à sauver sa misérable petite existence… C’est ainsi qu’une demie seconde après que la sonnette ait cessé de retentir que Kenjiss était contre la porte, oreille collée au battant. Le tatoué avait traversé la moitié de l’appartement dans un silence complet, évitant adroitement la table pour se poser en douceur près de la porte… Pas un bruit. Au moins, ce n’était pas un bataillon de flics lourdement armés n’attendant qu’un cri pour enfoncer la porte au bélier… Kenjiss revint d’un bond près de June.
Un voisin tardif sans doute… Le tatoué n’avait pas l’air plus stressé que ça. En fait, il prenait le contrôle de la situation. C’était infiniment plus facile que de devoir se confier… Ou plutôt en avait il plus l’habitude. Il souleva son sac d’une main, le balança dans son dos, regard pétillant. La brusque décharge d’adrénaline semblait avoir revigoré le mutant…
Je te laisse gérer ça ? Je ne serais pas loin…
Avant qu’elle n’ait put réagir, il avait déjà effleuré ses lèvres, avait reculé d’un pas pour mieux la contempler… Kenjiss avait eut un sourire étrange, comme s’il était satisfait de l’interruption de la sonnette, ou plutôt de l’action qu’elle forçait à mettre en œuvre dans cet appart… Puis le tatoué s’était détourné. Il avait bondit à travers l’appartement… Kenjiss eut un sourire en s’allongeant contre le plafond, à l’horizontale. Sans gravité, tenir accroché était un jeu d’enfant… Aussi à l’aise que dans un lit, le tatoué se contenta de serrer son sac contre lui, jetant un regard à June qui restait désormais « seule » dans son appartement. Le mutant eut toutefois un froncement de sourcil en songeant que le perturbateur nocturne allait avoir une vue imprenable sur les jambes de sa compagne. Et le pire c’est que c’était encore la meilleure solution… Bien qu’il y avait peu de chance pour que le gêneur lève brusquement les yeux au plafond, mieux valait s’assurer qu’il les gardait à une hauteur… humaine. Dans le cas contraire, Kenjiss aurait à s’assurer de son silence…
June Appleby
Humaine
Sujet: Re: [Appartement de June/et Kenjiss à mi temps] Lun 7 Sep 2009 - 0:18
Si June affirmait pouvoir mentir à une télépathe, elle finirait certainement avec des électrodes partout sur le crâne. Et non, elle n’était pas mutante. Oui, elle en était certaine. En précisant que la télépathe en question était en fait sa meilleure amie, cela expliquait bien vite les choses. Si elle précisait encore qu’elle le faisait par téléphone, elle perdrait alors tout mérite. La jeune femme n’était pas très fière de son exploit, malgré tout ce que Kenjiss pourrait dire. Elle se contenta d’un vague hochement de tête. C’est vrai qu’elle ne mettait pas Sam en danger en lui disant de ne pas venir. Elle lui évitait même une confrontation assurée avec Kenjiss !
Elle allait lui rétorquer qu’elle serait capable de l’interroger jusqu’à l’empêcher de dormir toute la nuit lorsque la sonnette avait retenti, renvoyant illico presto sa curiosité au placard. Le sang de June ne fit qu’un tour. Elle tenta d’évaluer la menace. Bon. Au moins, ça ne pouvait pas être Sam’. En général, quand elle lui disait quelque chose, elle le faisait. Certes, parfois à contre coeur, mais elle lui obéissait. Et puis, elle n’aurait jamais pu rallier l’Institut et son appartement en si peu de temps.
"Sans doute oui… et je l’espère"
Son compagnon avait lui aussi réagit à la vitesse de l’éclair. En moins de deux secondes, il avait fait l’aller retour jusqu’à sa porte pour prévenir du moindre danger alors qu’elle n’avait toujours pas bougé d’un poil. Au placard aussi, ses supposés réflexes… Elle fut même surprise par le baiser qu’il déposa furtivement sur ses lèvres. S’il était aussi rapide d’ordinaire, elle risquait de devoir lui en redemander souvent. Ou bien de trouver une solution pour le clouer au sol. Elle opta pour la première possibilité… On ne clouait pas au sol quelqu'un qui se jouait de la gravité à longueur de journée. A moins de l’abattre définitivement, ce qui, n’était pas vraiment dans le programme de la jeune femme. Elle leva les yeux. A cet instant, son compagnon se tenait collé au plafond, avec autant d’aisance qu’il aurait pu en rendre jaloux Spiderman ! June se ressaisit et murmura lentement :
"Je m'en occupe..."
Elle n’attendait personne. Et elle ne voyait vraiment pas qui aurait pu lui rendre une visite nocturne. Ses voisins étaient des gens respectables, qui se couchaient relativement tôt. Elle s’assura que son compagnon était bien… ‘suspendu’ avant de se diriger vers la porte. Une seconde d’hésitation, vite balayée par la pensée rassurante que Kenjiss réagirait au moindre problème. Elle inspira un grand coup, histoire de se donner un air de mais-non-je-ne-cache-absolument-pas-le-leader-de-la-confrérie-dans-mon-salon. Et elle ouvrit. Sur le pas de sa porte lui faisait face une adolescente. Chevelure et yeux sombre, elle avait l’air fatiguée.
"Léa ?!" ne put s’empêcher de s’exclamer la jeune femme.
Léa… petite voisine de l’étage du dessous… qui effectivement faisait partie des personnes susceptibles de sonner chez elle en pleine nuit. La surprise eut au moins le mérite d’écarter tout risque de danger et June se détendit immédiatement en voyant la jeune fille se tortiller, mal à l’aise, sur son paillasson.
-Salut June…, l’adolescente avait l’air ennuyée, je… je ne voulais pas te déranger mais… j’ai vu de la lumière alors je me suis dit qu’il devait y avoir quelqu’un… Papa est encore ivre ce soir… et j’ai pas les clés… Est-ce que tu… peux m’héberger cette nuit ?
Aie. Les problèmes d’alcool de son père étaient en effet bien connus dans l’immeuble. Et ce n’était pas la première fois que la jeune fille devait dormir dehors… D’habitude, June aurait accepté sans problème et l’aurait déjà fait entrer. Mais ce soir, c’était absolument impossible. Pas avec Kenjiss scotché à son plafond qui observait toute la scène. June se sentit confuse. Elle désirait réellement aider l’adolescente, mais elle en était parfaitement incapable
"Malheureusement ce soir, je ne peux pas, je suis désolée Léa… je ne sais pas encore si je vais rester ici toute la nuit…"
Et encore un mensonge ! Décidément, elle les enchainait aujourd’hui. La jeune femme se dégoutait vraiment par moment. Elle eut néanmoins une idée… Risquée… mais beaucoup moins que de faire entrer l’adolescente chez elle ce soir. "Attends, j’ai peut-être une solution, ne bouge pas ! "
Léa n’eut même pas le temps de protester, sans doute étonnée par la réaction de la jeune femme qu’elle savait d’ordinaire chaleureuse. Mais elle resta sagement sur le seuil de l’appartement. June s’éloigna, laissant la porte légèrement entrebâillée. Elle grimpa l’escalier de sa mezzanine quatre à quatre. Quand elle fut hors de vue de l’adolescente elle fit signe à son compagnon de ne pas intervenir. Situation sous contrôle. Elle fouilla quelques secondes dans un tiroir et en ressortit un porte-clé. Elle redescendit tout aussi vite, une mystérieuse clé à la main qu’elle tendit à Léa.
"C’est un pass… Il ouvre presque toutes les portes. Prends-le et rentre chez toi. Si je ne suis plus là demain, glisse le dans ma boite aux lettres. Mais personne ne doit connaître son existence, c’est très important. Je m’en sers pour mon travail. Tu m’as bien comprise, Léa ? Je te fais confiance... "
L’adolescente la regarda, interdite, avant de se saisir du pass magique. Reconnaissante, elle la gratifia de son plus beau sourire. Elle n’avait pas le QI d’Einstein, mais elle n’était cependant pas encore totalement stupide pour ne pas se rendre compte de la valeur de cette clé
-Merci, June… Tu me sauves la vie… Je te promets de te le rendre demain. Et… je te jure que je ne ferai rien d’autre qu’ouvrir ma porte
June lui sourit, bienveillante.
"Je te crois, je sais que tu es une fille bien Léa… "
La jeune femme jouait gros, elle le savait. Révéler l’existence de son pass était risquée. Il lui avait déjà permit d’exécuter pas mal d’investigations… Mais elle savait Léa honnête. L’adolescente fit demi-tour et disparut dans les escaliers. June referma sa porte un peu plus vite qu’elle ne l’aurait voulu et la verrouilla à double tour. Adossée à la porte, les yeux accrochés au plafond, elle poussa un infime soupir de soulagement. Kenjiss n’avait certainement pas perdu une miette de la scène
"On dirait que tu viens de faire connaissance avec mes premiers voisins"
Déjà, son sourire revenait, rassurée que cette interruption ne se soit révélée au final, que plutôt banale. Après tout, elle ne s’était pas terminée dans un bain de sang avec un appartement à moitié rasé…
"Je crois que tu peux redescendre. A moins que tu ne trouves mon plafond plus agréable que moi !"
Kenjiss
R.I.P
Sujet: Re: [Appartement de June/et Kenjiss à mi temps] Mar 8 Sep 2009 - 15:44
Etendu contre le plafond, Kenjiss ne perdait pas une miette de la scène qui se déroulait sous ses yeux, tentant de respirer aussi doucement que possible. L’adolescente paraissait déjà bien perturbée, mais lever les yeux pour apercevoir une gigantesque forme littéralement collée au plafond avait de quoi achever de gâcher votre journée… Le tatoué suivit tranquillement du regard sa compagne monter l’escalier et lui adresser un signe imperceptible auquel il ne répondit pas, craignant de trahir sa position. Une chance que le plafond soit suffisamment haut pour lui permettre de s’y réfugier correctement.
Kenjiss s’était tout d’abord tendu lorsque June avait ouvert la porte. N’importe quelle menace pouvait débarquer dans cet appartement… Le tatoué s’était d’ores et déjà préparé à lâcher prise pour dégringoler à pieds joints sur les intrus, puis à leur envoyer une bonne rafale au cas où ils s’avéraient être plus nombreux que prévu. Tant pis pour la discrétion, June aurait été sauve… Son appartement sans doute moins, mais un déménagement était toujours préférable à un enterrement non ? Ce ne fut que lorsque June s’effaça, révélant une adolescente un peu trop maigre pour son âge, que le tatoué se détendit imperceptiblement. Amusé, il nota que la petite demanda, non sans une certaine gêne, à être hébergée ici pour la nuit. June était visiblement une sainte pour la gosse paumée qui se tenait sur son pallier… Généreuse donc, ajouta il à sa liste intérieure des qualités de l’humaine. Et pourtant il ne doutait pas réellement de sa réponse. N’ayant pas vu encore une trace de tendance suicidaire chez sa compagne, il doutait fort que celle si accueille l’adolescente. Bien qu’en cas d’urgence, Kenjiss aurait pu bondir sur la mezzanine pour fuir aussi discrètement que possible (en espérant que Léa ne jette pas un coup d’œil à l’appartement en rentrant), il préférait éviter d’en être réduit à cette option.
June se débarrassa enfin de l’adolescente en lui confiant un passe partout… Kenjiss haussa un sourcil, avant de se souvenir qu’il n’était pas tout à fait tombé sur une demoiselle ordinaire. Se balader avec un passe partout était tout de même… Etrange, même pour June. A moins qu’elle arrondisse ses fins de mois en versant dans le cambriolage, il ne voyait pas vraiment l’utilité de ce genre d’objet. Lui en avait certes une belle collection mais les activités auxquelles il les destinaient étaient tout sauf légales. Et encouraient généralement des peines un peu plus lourdes que le simple cambriolage.
Moui je vois ça…
Kenjiss était tout de même convaincu que la gamine n’avait pas trop à se plaindre. Elle avait un toit, et, pour ce qu’il valait, un père ! D’autres avaient vécu bien pire… Dormir dans une cage d’escalier n’était pas si dur après tout… Le mutant concédait toutefois que la petite était relativement maigre, et qu’il était plus que probable que son père s’en donnait à cœur joie lorsqu’il s’agissait de lui cogner dessus. Et cela suffisait à lui faire d’ores et déjà haïr le père de l’étage inférieur. Mais ce n’était pas ses affaires. Et malgré un certain altruisme parfois, Kenjiss ne correspondait pas vraiment à l’archétype du héros au grand cœur. Si Léa avait été mutante, peut être … Le tatoué revint à June quile fixait, allongé sur le plafond, d’un regard malicieux. Ses cheveux commençaient à sécher et la coupe de la demoiselle devenait un peu plus sage que la coiffure explosive qu’il avait aperçut lorsqu’elle était sortie de la salle de bain. Kenjiss eut un sourire, s’apprêta à parler du manque de formes du plafond et sa nudité inintéressante mais préféra se raviser. Le tatoué décolla peu à peu son dos du bois, avec un luxe de précaution lorsqu’il atteignit une zone particulièrement sensible… Puis il se lâcha tout à fait, atterissant en douceur et sans le moindre bruit sur le parquet de l’appartement, sans la moindre goutte de sueur. C’était somme tout un exercice assez basique.
Non il n’est pas spécialement agréable… Un peu trop froid, pas vraiment causant. Aucun intérêt, vraiment ! Il reposa son sac, prenant toutefois la précaution de le planquer derrière un fauteuil. Une autre arrivée imprévue n’était pas à exclure… A vrai dire, Kenjiss avait définitivement abandonné tout espoir d’une quelconque heure normale aujourd’hui ! Tout ce qui leur tombait dessus était décidément inhabituel, voir complètement anormal. Le mutant eut un regard pétillant.
C’est dingue cette impression d’être un couple d’ados planqués… Oh tiens au fait, tu te balade avec un passe partout ? Il semblerait que je ne sois pas le seul à ouvrir des portes interdites… Ce n’est plus mon tour de poser des ques… des questions mais… Et puis elle revint. La douleur… Kenjiss bégaya encore quelques instants avant de se taire, haletant. Comme toujours, elle commençait par le lancer irrégulièrement avant de revenir par pulsations, de plus en plus aïgues… Ce n’était clairement pas une petite crise. Dans la pharmacie, ce matin, il était encore capable de marcher, de parler. Ici elle régnait en maitre, brisant sans effort le moindre de ses gestes, hachant sa respiration… Le tatoué commença à voir des étoiles blanches pétiller au coin de ses yeux. Instinctivement, il prit sa boite de calmants, l’ouvrit entre ses doigts tremblants sans prêter plus attention à June. Tout ce qui comptait à présent, c’était ses petites pilules… Il en fit sauter quelques unes au creux de sa main avant de les avaler aussi sec, sans prendre le temps de chercher de l’eau. Il aurait renversé le verre. Action ultra rapide précisait la notice… Il était temps. Son dos n’était plus qu’une masse de douleur. Peu importe que la balle ait traversé une zone précise, il n’était plus capable d’effleurer son dos sans se mettre à hurler. Parvenir à se contenir était déjà un exploit en soi. Le tatoué resta debout au milieu de la pièce, attendant impatiement l’action de ses calmants. Il ne pouvait s’asseoir de toute façon…
Et puis tout s’éclairçit. Aussi vite qu’elle était apparue, la douleur s’estompa, laissant place à une sensation indéfinissable, clairement chimique mais tellement plus agréable. Le tatoué avait l’impression de flotter légèrement, mais l’expérience lui permettait de garder plus ou moins les pieds sur terre. Il jeta un coup d’œil à la plaquette de calmants. Bordel. Si peu ? Kenjiss fit un rapide calcul. Deux pilules le matin, une avant de partir à la Conférence, trois à l’instant… Il ne resta plus que quatre petits comprimés miroitant sous leur emballage plastique. Le tatoué soupira et fit rapidement disparaître la boite dans sa poche avant de tenter deux trois pas prudents, vérifiant que ses dorsaux jouaient correctement… C’était bel et bien fini. Si simple. Quelques pilules et la douleur s’envolait… Kenjiss ne se faisait pas d’illusion. Depuis l’impact, ses capacités avaient énormément diminué… Un simple faux mouvement pouvait le condamner à ramper pendant une dizaine de minutes. C’était désespérant… Et complètement incurable. Le tatoué parut brusquement se souvenir de la présence de June, dont il avait complètement occulté la silhouette, trop absorbé à fixer… Rien en réalité. Ses yeux s’étaient révulsés tandis qu’il cherchaient ses calmants, il n’avait plus regardé pendant quelques secondes avant de se focaliser sur ses pilules. Les pupilles dangereusement dilatées du tatoué se fixèrent à nouveau sur le regard vairon de sa compagne, s’approchant d’un pas.
Je suis désolé. Ne panique surtout pas lorsque ça m’arrive.. Il suffit d’attendre que je prenne mes cachets.
June Appleby
Humaine
Sujet: Re: [Appartement de June/et Kenjiss à mi temps] Mar 8 Sep 2009 - 22:27
"Léa est adorable… mais c’est une gamine qui n’a pas de chance , se risqua-t-elle à expliquer ignorant sans doute que l’adolescence de Kenjiss, comme la sienne, avait sans doute été pire encore. Son père est un être abject qui prend à peine conscience de l’existence de sa fille. J’aimerais pouvoir l’aider mais je ne peux rien faire de plus… Je doute que l’emmener de force à l’Institut soit une bonne idée. Bien que là-bas, son père ne pourrait plus l’atteindre…"
Ce qui faisait la force de June, c’était son insatiable besoin d’aider les autres, l’envie de se rendre utile. Elle n’en parlait jamais et surtout ne le laissait jamais paraître –un sourire cachait si facilement la souffrance aux yeux des autres- mais il était évident que cette attitude dissimulait un manque que la jeune femme n’avait jamais réussi à combler…
Son compagnon redescendit du plafond aussi aisément qu’il y avait grimpé. Comme s’il faisait ça tous les jours. Bon, d’accord, il faisait à peu près ça tous les jours. June eut un sourire amusé tandis qu’elle le contemplait dans sa lente descente.
"C’est toujours aussi impressionnant… même en côtoyant des mutants depuis plusieurs années, vos capacités m’étonneront toujours"
Mais son sourire s’effaça soudain, remplacé par un voile de tristesse
"Je crois que je ne comprendrai jamais pourquoi les gens passent leur temps à ne pas se comprendre… on a tant à apprendre des autres…"
Heureusement, la jeune femme rangea bien vite ses préoccupations existentielles au placard. Ce n’était pas le moment de tergiverser une fois de plus sur la bêtise qu’elle passait son temps à combattre. L’humanité était assez sombre pour ne pas profiter des rares petits moments de bonheur qu’elle offrait de temps en temps. Le masque d’inquiétude disparut rapidement, pour laisser place à son air enjoué et naturel. Son compagnon lui confirma son manque d’intérêt pour son plafond et, entre nous, June n’en attendait pas moins de lui ! Parce que se faire chauffer la place par un bout de plâtre… ça en serait presque vexant, n’est ce pas ? Kenjiss se posa devant elle, tout en douceur et confirma ce qu’elle commençait à penser depuis quelques heures.
"Oui, on a pourtant passé l’âge depuis longtemps… "
Du moins, le supposa-t-elle pour lui, à nouveau intriguée par son interrogation sur son âge. Dans son cas, elle en était certaine. A presque 40 ans, la jeune femme n’était plus vraiment ce qu’on pouvait appeler, une adolescente. Si June restait jeune dans sa tête, elle accusait comme tout le monde le poids des ans. Même si son entourage se plaisait à dire qu’elle ne faisait pas son âge. Comme elle le redoutait lorsqu’elle l’avait sortit de son tiroir, Kenjiss s’interrogea sur l’origine de son pass mystérieux. La jeune femme aurait vraiment préféré qu’il l’oublie. Elle ne se voyait pas vraiment lui expliquer qu’elle le détenait d’une vieille connaissance… plutôt spéciale. Et encore moins qu’elle s’en servait pour certaines de ses investigations, à l’insu de Miranda et d’Helen. Mais certaines choses nécessitaient parfois de faire des choix et June se passait parfois d’un accord supérieur.
"Euh…oui… mais…"
Son compagnon s’était brusquement interrompu, son regard étrange parut soudain ne plus voir la jeune humaine. Instinctivement, June recula d’un pas cette fois. Il l’avait déjà surprise dans la ruelle cette après-midi, alors elle se montra prudente. Et se trouva très stupide dès la seconde qui suivit. Kenjiss ne lui ferait rien. Oui, peut-être, en temps normal. Mais là, il se passait visiblement quelque chose. Le visage du mutant se tordit soudain de douleur et durant une fraction de secondes, June s’attendit à le voir s’écrouler, touché par une balle quelconque que ni lui ni elle n’aurait entendu venir. Mais là aussi, c’était stupide. D’une parce que personne ne savait que le tatoué se trouvait chez elle. Absolument personne. Et de deux, la balle ne serait pas arrêtée en chemin, elle aurait aussi traversé le corps de June. Elle n’eut pas le temps de réagir que le mutant fouilla après ses médicaments avant d’en avaler plusieurs à la traite. Malgré son inquiétude, June ne put s’empêcher de penser qu’il ne devait certainement pas prendre la peine de respecter la notice. Puis, la crise sembla se calmer et la douleur s’atténuer. Son compagnon reprit ses esprits. Et lui précognisa de ne pas paniquer si cela se reproduisait ! June écarquilla les yeux, interdite.
"… ça… c’est plus facile à dire qu’à faire, figure toi ! "
Parce que rester calme alors que, au mieux, votre plafond risquait de vous exploser à la figure dans la seconde ; ou au pire, votre mutant adoré frisait la crise cardiaque –et même pas dans vos bras en plus !- il en avait de bonnes le Confrériste ! Et puis June, vu certains de ses antécédents, n’était pas stupide. Kenjiss était visiblement accro à ses pilules et elle douta que ce soit par simple envie…
"Mais qu’est ce que tu as au juste, pour devoir te droguer à ce point ?"
Au rythme où il descendait ses plaquettes, il n’en aurait pas assez jusqu’au lendemain et dans son appartement, elle ne trouverait rien pour l’aider à calmer sa douleur. La jeune femme évitant au maximum de stocker trop de médicaments chez elle…
"T’aurais peut-être du viser le lit et pas le plafond, c’est plus confortable…" lâcha soudain la jeune femme pour tenter de détendre l’atmosphère
Et n’y voyez absolument aucun sous entendu, bande de petits voyeurs, June était on ne peut plus sérieuse… Rien ne remplaçait le confort d’un bon matelas. A part, peut-être le torse de son compagnon…
Kenjiss
R.I.P
Sujet: Re: [Appartement de June/et Kenjiss à mi temps] Jeu 10 Sep 2009 - 1:55
Kenjiss avait bien conscience que sa crise avait passablement alarmé sa compagne… Voir un mutant de deux mètres se mettre soudainement à se tordre de douleur sans la moindre raison apparente avait de quoi surprendre…Surtout lorsque l’on connaissait le mutant en question depuis à peine une dizaine d’heures et que l’on ignorait jusqu’à son âge ! Il leva une main apaisante.
Je sais bien… Mais tu n’y peux strictement rien malheureusement.
En une demi-heure de discussion, June avait déjà remarqué son attirance maladive pour ses calmants. Rien d’étonnant. La scène de la pharmacie avait été suffisamment explicite et le voir ingurgiter ses drogues sans le moindre verre d’eau et avec un mépris total pour les doses prescrites avait de quoi vous mettre la puce à l’oreille. Sans sa constitution physique remarquable et l’accoutumance à ce genre de produits depuis sa plus tendre enfance, Kenjiss serait déjà étendu sur le sol, vraisemblablement en arrêt cardiaque. Il n’éprouvait pourtant pas la moindre gêne alors qu’il venait d’ingurgiter une dose ahurissante de calmants. Le tatoué savait qu’il avalait trois fois trop de ces saloperies mais la douleur atteignait des seuils rapidement insupportables, même pour lui. Etrangement, il ne se définissait pas comme un accro, étant donné qu’il se droguait uniquement lorsque la douleur faisait son apparition, mais savait parfaitement qu’il en consommait trois fois trop au moindre mal de dos, traumatisé par l’évolution possible de ses tourments… Qu’avait il ? Le tatoué fronça les sourcils. Ce genre de détail était un secret de polichinelle pour n’importe quel confrériste mais la presse ignorait jusqu’à son existence… Bien sûr, June ne risquait pas d’en parler à n’importe qui, mais révéler une de ses faiblesses avait toujours perturbé le tatoué…
Une balle entre deux vertèbres, coincée dans un paquet de nerfs et émergeant de mon dos…
Twikjeya aurait débité toutes ces informations avec sa morgue habituelle, précisant qu’il s’agissait d’une 20mm à blindage serré, prévue pour la destruction de véhicules blindés légers, tirée par un Bozar modèle standard, à une distance de moins de six cent mètres. Kenjiss préférait une version édulcorée, plus facile à comprendre pour une personne normalement constituée…Plus simplement, il avait un bout de métal indélogeable coincé dans le dos.
Si la balle bouge ne serais ce que d’un millimètre, elle coince quelques nerfs… Il arrive aussi qu’un simple mouvement du dos la dévie, sans qu’elle soit directement touchée. C’est ce qui vient de m’arriver… Navré de t’avoir effrayée.
La seule solution pour éviter ce genre de crises était de s’enfermer dans un corset métallique bloquant le moindre mouvement… Kenjiss avait catégoriquement refusé. Si la douleur était le prix à payer pour rester libre, et malgré ce qu’il lui en coûtait à chaque sortie, il acceptait ce sacrifice. Il était inconcevable de le clouer, lui, au sol. A trente huit ans, le mutant avait besoin de bouger autant qu’un adolescent hyperactif, de sentir la brise sur son visage en contemplant le sol, quelques centaines de mètres plus bas.
Le lit ? J’y ai pensé… Kenjiss esquissa un sourire en risquant à nouveau quelques pas dans le salon. Mais je me suis dis que le remède serait pire que le mal… Tu m’imagine, découvert dans ton lit par l’inconnu qui sonnait ? On pouvait dire adieu à toute réputation ! Je préfère encore être découvert au plafond, et prétendre que je suis le nettoyeur…
Certes, la scène risquait fort d’être tout aussi peu crédible, Léa aurait eut un léger choc en apercevant un tatoué au plafond, et il n’aurait sans doute pas fallut longtemps à son cerveau d’adolescente pour faire le rapprochement avec la légèreté de June.
Tu pense que Léa aurait balancé ? Elle avait l’air de bien t’aimer… Kenjiss s’interrompit quelques secondes pour jeter un regard malicieux à June, savourant le silence qui régnait dans l’appartement. Pas de communicateurs qui hurlaient pour annoncer sa mort prochaine, pas de gamine émergeant de bouquins naturalistes pour perturber sa soirée… Et à moins d’un coup de malchance comme seuls ceux d’en haut savaient les inventer, le reste la soirée s’annonçait plus paisible. Les fenêtres étaient fermées, mettant ainsi à l’abri du voisin mateur, le livreur de pizza ne risquait pas de se tromper d’étage (neuvième sans ascenseur ? Pas fou ! ) et à sa connaissance, June ne partageait sa vie avec aucun militaire de carrière qui risquait de rentrer à une heure improviste, le forçant à se jeter par la fenêtre dans le plus simple appareil. Accessoirement, il était encore habillé…
Et ce fut un tatoué singulièrement apaisé en comprenant qu’ils parvenaient enfin au terme de leur très longue journée qui prit une seconde pour expirer paisiblement. Le calme était savoureux… Pour une fois que tout promettait de le rester pour quelques heures. Kenjiss prenait peu à peu conscience qu’il n’aurait pas à rester sur ces gardes ce soir là, pas plus qu’il n’allait avoir besoin d’utiliser son pouvoir à nouveau… Il croisa les yeux vairons, un fin sourire aux lèvres.
Va pour le confort…Si tu apprécie les mutants dépassant l’adolescence de près de vingt ans… Trois doigts vinrent se poser sur sa joue tandis qu’il se rapprochait légèrement bien décidé à enfin savourer leurs efforts de la journée.
June Appleby
Humaine
Sujet: Re: [Appartement de June/et Kenjiss à mi temps] Ven 11 Sep 2009 - 2:14
"Et c’est bien ce qui m’embête…"
June avait simplement hoché la tête lorsque son compagnon l’avait avertit qu’elle ne pourrait rien faire lors de ces crises. Pourtant, la jeune femme avait une sainte horreur de se sentir inutile. Encore plus lorsqu’elle se trouvait devant quelqu’un qui souffrait. Et si en plus, cette personne n’était autre que son compagnon, alors là, c’était tout simplement impensable ! Elle sentit le mutant hésiter quelques secondes. Mais il finit par lui avouer l’origine de son problème. La jeune femme fut ‘légèrement’ interloquée, pour ne pas dire complètement choquée. Malgré tout ce qu’elle savait ou avait pu entendre sur le dos – c’était bien le cas de le dire- du tatoué, jamais elle n’avait été mise au courant de ce ‘petit’ détail. Certes petit, mais non moins gênant. Elle venait d’en avoir la preuve sous ses yeux, dans la douleur de son compagnon.
"Euh… je suis pas médecin mais je devine que ça a pas l’air sympa du tout… Ca t’arrive souvent ? Il n’y a vraiment rien à faire pour la retirer ?"
Question très stupide, mais qu’on ne peut s’empêcher de poser. Si une solution existait, il était plus que probable que le mutant l’aurait déjà tentée. Mais, c’était là une réaction tout à fait… humaine. Avoir la confirmation, la certitude qu’il n’y avait plus rien à tenter quand on désirait venir en aide à un proche.
"Encore des anti-mutants ?" demanda simplement June, déchirée entre la colère et le dépit.
Après la perte de ses doigts, le tatoué avait du en baver. A cause des siens. L’humaine sentit ses mains trembler et elle crispa fermement ses poings pour contenir un élan de rage. Il n’y avait rien à démolir dans son appartement et c’était bien dommage. Heureusement, Kenjiss aborda un sujet plus agréable et la jeune femme se calma doucement. Le fait que Kenjiss la dévorait calmement des yeux n’y était certainement pas étranger. Son regard vairon retrouva son éclair de malice habituelle
"Léa ? Non, je ne pense pas… C’est une chouette fille. Elle me considère un peu comme la mère qu’elle n’a jamais eu, je crois… C’est assez étrange, j’avoue"
Non que June ne se sentait pas la fibre maternelle, mais voir une adolescente débouler dans votre vie et vous annoncer au bout de quelques mois qu’elle aurait bien voulu vous avoir pour mère, avait de quoi vous perturber. Elle qui n’avait jamais songé à fonder une famille… A son âge et vu ces conditions de vie, de toute façon, elle s’était rapidement fait une raison. La jeune femme doutait fortement d’avoir à pouponner un jour. Elle consacrait sa vie aux autres. Et cela lui suffisait. En apparence. Inconsciemment, la jeune femme comblait un manque. Selon elle, elle s’occupait des autres parce que ce qu’elle pouvait faire de mieux de sa vie.
"Et puis, elle aurait d’abord du te reconnaître, Kenjiss n’était pas vraiment un anonyme, mais June doutait que la tête du leader confrériste entrait dans les préoccupations de Léa. Ce n’est pas la première fois que j’amène des gens ici. J’avoue qu’ils ne se collent pas tous au plafond au bout de cinq minutes, même pour tenter d’aller y faire les poussières ! continua la jeune femme d’un sourire amusé. Elle aurait compris que tu étais mutant mais après, je ne pense pas que ça l’aurait perturbée plus que ça."
Seulement, June avait préféré se montrer prudente et elle ne tenait pas à vérifier sa théorie en rappelant l’adolescente chez elle. Certes, cette dernière en aurait été ravie, mais ce n’était pas possible cette fois. Peut-être un autre soir… Elle aurait alors l’occasion de vérifier quelque chose qui avait attiré son attention chez l’adolescente…Un détail, que la jeune femme avait soigneusement mis de côté.
Le calme reprenait ses droits dans son appartement et June ne pouvait cacher un visible, et réel soulagement. Tout comme Kenjiss, elle était contente que la journée se finisse enfin. A bien des égards, elle lui avait semblé interminable. Mais pas pour autant désagréable. Loin de là. June répondit naturellement au sourire du mutant. Offrir un sourire, c’était si facile et cela promettait tellement de choses. June pensait souvent que le monde serait différent si les gens avaient appris à sourire un peu plus souvent au lieu de se taper dessus. Elle sentit les doigts de son compagnon effleurer son visage. La jeune femme s’approcha de lui. Elle ne le surprendrait sans doute pas, mais elle était bien décidée à déposer à son tour un baiser sur ses lèvres.
"Bon choix…, souffla la jeune femme au creux de son oreille, si tu veux bien dormir avec une humaine presque aussi vieille !"
Ils devaient donc avoir sensiblement le même âge. Plus ou moins. June avait eu sa réponse, sans même poser la question…
Kenjiss
R.I.P
Sujet: Re: [Appartement de June/et Kenjiss à mi temps] Sam 12 Sep 2009 - 0:08
Kenjiss avait sourit lorsque June lui posa les questions qu’il s’était lui même répété un bon million de fois. Le tatoué avait beau paraître impressionnant au premier abord, il n’en était pas moins colosse aux pieds d’argiles. Une simple claque à un endroit précis de son dos réduisaient le tout puissant maitre de la gravité à une larve rampante…
Elle est indélogeable. Trop profondément entrée dans la colonne, la retirer me réduirait à devenir un légume incapable du moindre mouvement… ou pire encore.
Voir le leader de la Confrérie dans un fauteuil, débarrassé certes de ses douleurs intempestives, mais incapable de tenter le moindre geste était hors de question. Kenjiss partait du principe que son état importait peu du moment qu’il maintenait la Confrérie à flot. Certes, d’autres étaient prêts à la reprendre, mais elle était son œuvre, le but de toute sa vie… Qu’il s’agisse d’un hommage à l’institution qui l’avait sauvé de la folie ou plus simplement une revanche sur le monde humain, Kenjiss resterait à la barre de la Confrérie aussi longtemps qu’il en était capable… Et le regard noir du tatoué capta la brusque montée de tension de sa compagne. Pour être lui même un colérique aux accès de rages célèbres, Kenjiss savait reconnaître le moment où la fureur prenait le pas sur la raison. Et pourtant, ce qu’il voyait chez June le surprenait. Pourquoi s’en prenait elle avec tant de haine à ses semblables, qui n’avaient, somme toute, fait que défendre leur race contre celui qui voulait les exterminer ? La main du tatoué s’enroula doucement autour du poing de l’humaine, le recouvrant entièrement dans un geste d’apaisement qu’il avait plus souvent utilisé contre des mutants que contre un sapiens…
L’armée américaine tout simplement…
Kenjiss hésita un instant à continuer sa phrase, à parler de l’inutilité de la rage de l’humaine étant donné qu’il s’était occupé depuis bien longtemps de l’enfoiré qui lui avait collé ce bout de métal dans le dos, mais s’abstint de gâcher la soirée en commençant à énumérer ses victimes… June changea d’ailleurs rapidement de sujet en parlant de sa jeune voisine, qu’elle définissait comme une brave fille… Le mutant nota que sa compagne était vraisemblablement venue plusieurs fois en aide à l’adolescente. June paraissait particulièrement dévouée lorsqu’il s’agissait d’aider les autres, qu’il s’agisse de l’Institut ou de la fifille au pochtron d’en dessous… Sans doute était ce pour cela qu’elle était intervenue dans la pharmacie. Kenjiss supposa qu’après son enfance dans la rue, l’humaine reportait son absence d’affection sur les plus démunis histoire qu’ils évitent de subir le même sort…
Je préfère éviter de vérifier tes suppositions tout compte fait… J’irais sonner chez Léa pour me présenter une prochaine fois.
Les gamins dingues, il les voyait déjà suffisamment à la Confrérie ! Léa était probablement importante aux yeux de June, au même titre que Ted, mais malheureusement pour la jeune adolescente, Kenjiss n’était pas spécialement le genre de petit copain qui vous emmenaient à la plage deux heures après les présentations dans une parodie de couple heureux alors qu’il n’était constitué que de traumatisés cherchant à afficher un semblant de normalité…
Léa fut toutefois envoyée aux oubliettes aussi vite que les snipers fous et June lui décocha un des sourires dont elle avait le secret, confirmant ainsi l’apaisement général de la soirée. Si elle n’avait pas sauté dans toute la banlieue de Londres, l’humaine aussi avait eut sa dose d’émotions fortes aujourd’hui ! Leurs lèvres se croisèrent une première fois et Kenjiss remit à demain ses éternelles interrogations sur l’impact de leur relation… Puis le mutant prit galament la main de sa compagne pour la mener vers l’étage supérieur, lequel rimait avec repos bien mérité… Loin du couple parfait qui s’offraient une première nuit torride à vous faire expulser le lendemain par les voisins, ils aspiraient surtout à un sommeil profond pour le peu d’heures qu’ils leurs restaient à dormir. Kenjiss s’arrêta près du lit, lâchant enfin la main de sa compagne pour l’enlacer à nouveau, un fin sourire au coin des lèvres.
Si j’en crois ce que je sens dans ton dos, tu n’as pas peur des armes…
Il la relâcha un bref instant pour dégainer l’arme qu’il portait en permanence entre ses omoplates. Un énorme pistolet à plasma dernière génération, encore rallongé par le silencieux qui trônait au bout du canon. L’engin était capable d’éliminer une bonne partie des menaces conventionnelles en les envoyant bouler à trois mètres, ce qui était un plus appréciable au contact déjà rassurant du flingue. Kenjiss posa l’arme sur le plancher et la poussa légèrement du pied pour la dissimuler sous le lit.
Ne va pas croire que je me prépare à charger le Parlement demain matin, c’est une habitude…
Dans les films, chaque personnage dormait avec un flingue sous l’oreiller. C’était en principe le meilleur moyen de se coller une rafale dans la tête à chaque cauchemar… En principe, on planquait discrètement son flingue pour ne pas effrayer la demoiselle qui partageait son lit sans le savoir avec un redoutable agent secret/terroriste/militaire etc… Mais le mutant n’avait pas pris cette précaution. On ne pouvait pas longtemps cacher une arme face à quelqu’un qui avait vécu en permanence avec elles… Et Kenjiss avait remarqué le pistolet de June en début d’après midi. Il revint à June, souriant.
Des flingues, des passes magnétiques, des mutilés de guerre… Le couple d’ado s’éloigne non ?
Il l’enlaça à nouveau, se surprenant lui même. Il n’était pas spécialement versé dans les débauches d’affection en général…
Si l’humaine ne me dérange plus, tu peux être persuadée que son âge m’indiffère …
June Appleby
Humaine
Sujet: Re: [Appartement de June/et Kenjiss à mi temps] Sam 12 Sep 2009 - 17:21
La main sur la sienne, plus que son regard avait calmé la jeune femme. Le contact, à défaut d’être menaçant, se révélait apaisant. L’armée américaine… L’humaine soupira. En fait, sa réponse ne l’étonnait même pas. Qui d’autre comptait dans ses rangs autant d’anti-mutants acharnés ? A part le Cercle, il n’y en avait pas beaucoup pour se bousculer au portillon… June ne demanda pas plus de précisions. La nuit qu’il leur restait s’annonçait tranquille, alors ce serait dommage de ne pas en profiter. En outre, June n’était pas idiote, si le tatoué avait eu l’occasion de se venger, il l’avait certainement fait depuis longtemps. Ils auraient encore le temps de reparler de toutes leurs mésaventures… plus tard. Néanmoins, June se promit de chercher une solution pour son compagnon. Si la médecine ne suffisait pas, il fallait parfois aller voir ailleurs…
Tout comme elle, Kenjiss préférait éviter de recroiser Léa ce soir et elle le comprenait. June aimait beaucoup l’adolescente, mais elle ne désirait pas ruiner une journée d’efforts. A cette pensée, la jeune femme eut un sourire fatigué. Dire qu’il n’y avait eu qu’une journée… Ce drôle de couple n’était visiblement pas au bout de ses surprises. Le mutant déjoua une dernière fois la gravité pour les emmener dans la mezzanine de June, qui faisait office de chambre. Pendant une fraction de seconde, la jeune femme se surprit à penser qu’elle volait dans son appartement. Là, elle avait atteint pour de bon la limite de non retour vers la normalité.
"Ce serait bête de craindre des choses qui peuvent te sauver la vie" répliqua l’humaine d’un ton assuré
Oui, June était armée. Plus par réflexe que par réelle nécessité mais cela faisait bien longtemps qu’elle ne se baladait plus sans aucun moyen de se défendre. Il n’était pas rare que la demoiselle se retrouve en difficulté et en général, dans ces moments-là, on appréciait souvent le contact froid et rassurant du métal dans sa main.
"Et apparemment, je ne suis pas la seule" glissa-t-elle dans un sourire, en observant son compagnon
Kenjiss était sans nul doute encore plus lourdement armé qu’elle. June déposa son arme sur le meuble. Si la jeune femme était armée en permanence, il n’en était pas moins vrai qu’elle tentait de s’en servir le moins possible. Pour June, chaque vie était précieuse et quitte à tirer, elle préférait blesser que tuer, du moment que cela lui permettait de fuir.
"On dirait oui… mais on s’en doutait un peu avant de commencer, non ?"
Absolument rien ne serait conventionnel dans cette relation, alors ils n’en étaient plus vraiment à une anormalité près. La jeune femme se retrouva à nouveau dans les bras du mutant et ce n’était pas pour lui déplaire. Elle déposa une légère caresse sur ses joues et murmura dans un sourire
"Dans ce cas… je propose aux vieux tas d’os que nous sommes de nous coucher. Une bonne nuit de sommeil ne nous fera pas de tort !"
Surtout que les choses sérieuses risquaient de commencer dès le lendemain. Ils venaient d’avoir en une journée un aperçu de ce que leur réservait l’avenir… et celui-ci s’annonçait loin de tout repos ! Il n’en fallut pas plus pour que la jeune femme se glisse dans son lit, invitant Kenjiss à ses côtés. Epuisée, June ne mit pas longtemps à s’endormir sur la pensée déjà presqu’inconsciente qu’elle partageait son lit avec l’un des mutants les plus redoutés de la planète… Elle, une simple petite humaine...
Kenjiss
R.I.P
Sujet: Re: [Appartement de June/et Kenjiss à mi temps] Dim 13 Sep 2009 - 2:14
Au contraire de June, Kenjiss ne s’endormit pas tout de suite. Le tatoué n’était pas du genre à s’endormir rapidement en période de crise… Et force était de reconnaître qu’une crise était belle et bien présente. Il avait défié Lemington, manquant d’annihiler le British Museum dans un simulacre de déclaration de guerre, tout ça pour protéger celle qui dormait à présent à ses côtés. Le tatoué sourit en fixant quelques minutes la demoiselle paisiblement endormie à une main de lui, ses flancs soulevés par une respiration régulière. Cela faisait longtemps… Très longtemps qu’il ne s’était pas retrouvé à partager un lit avec une compagne féminine. A contempler une compagne à demie nue s’abandonner dans les bras de Morphée…Le tatoué croisa ses bras musclés dans son dos, tendant son corps meurtri dans un geste désormais familier. Ses cicatrices luisirent un instant lorsqu’un rayon de lune filtra à travers les rideaux.
Kenjiss sourit sans parvenir à détacher son regard de la silhouette à peine recouverte. June… Une humaine tout simplement. Et pourtant il semblait bien que ces inférieurs aient pas mal d’habitudes mutantes, à moins que ce ne soient eux qui leurs avaient piqués… Le tatoué se morigéna intérieurement. Voilà qu’il en était à se balancer des traits d’humours tout seul pour relativiser la situation. Il se redressa, seul dans la pénombre. Dix ans… Dix longues années qu’il était seul. C’était sympa d’avoir quelqu’un à ses côtés finalement. Même si June allait sans doute provoquer plusieurs conflits et vraisemblablement une débauche extraordinaire d’efforts de sa part pour la protéger, il se tenait prêt à relever le défi. Les confréristes, tout comme Sam, n’étaient pas stupide. Ils ne pourraient garder éternellement leur secret. Mais jusqu’à preuve du contraire, Kenjiss était toujours le boss, et s’il prévoyait certaines réactions violentes, il pensait pouvoir les gérer de façon à rester au pouvoir à la Confrérie. Rester au pouvoir… Voilà qu’il envisageait déjà que June fasse vaciller tout ce qu’il avait mit tant de temps à construire. Certainement pas. Prendre une balle avait pas mal diminué ses capacités physiques, il doutait parfois… Mais Kenjiss n’avait pas rencontré de vrai défi depuis longtemps. Peut être que le vieux tatoué allait enfin secouer sa carcasse meurtrie par divers combats pour enfin relever la tête et montrer qu’il savait faire mieux que bavasser en public dans un costard hideux…
Le matin surpris le mutant et ses interrogations restées sans réponse, prenant un malin plaisir à glisser un rayon de lumière sous une paupière qui serait bien resté fermée quelques heures de plus… Kenjiss ouvrit les yeux. June était toujours assoupie, son bras passé autour de son torse. Elle avait visiblement bougé pendant son sommeil, mais il s’attendait à pire de la part d’une demoiselle visiblement hyperactive… Le tatoué repoussa délicatement le bras de sa compagne qui ne s’éveilla pas davantage, et se glissa hors du lit, aussi doucement que possible… Mais le confort de June n’était pas sa seule préoccupation. Un faux mouvement à son réveil pouvait fort bien transformer un matin difficile en cauchemar de souffrance… Kenjiss se leva doucement, regrettant déjà la chaude étreinte de June… Aucune douleur ne vint lui déchirer le dos. Parfait. Aujourd’hui serait une bonne journée… Du moins après qu’il ait accompli ce qu’il avait à faire. Le mutant s’habilla en un tour de main, masquant la vue de son corps d’athlète aux groupies qui buvaient le moindre de ses posts. Son flingue retrouva sa place habituelle, bien calé entre ses omoplates. Ce fut le moment que choisit June pour se retourner dans un grognement sourd, dont seuls les compagnons amoureux savaient apprécier la sensualité délicate… Le tatouage se pencha délicatement à son oreille, à moitié endormi lui même.
Je reviens dans quelques heures… J’ai quelqu’un à aller voir. Rendors toi, je n’en ai pas pour longtemps.
Si Kenjiss avait été davantage réveillé, peut être aurait il davantage songé à choisir ses mots avec un peu plus de réflexion, mais le tatoué qui se levait aux aurores ne pensa pas un seul instant à épargner une foule de soupçon à sa compagne… L’habitude sans doute. Kenjiss posa un léger baiser sur sa joue avant d’enjamber la balustrade de la mezzanine avec une désinvolture toute particulière… Trois secondes plus tard, la porte de l’appartement se refermait discrètement tandis que le leader de la Confrérie descendait l’escalier avec autant de précaution qu’un amant s’éloignait de l’appartement de ses méfaits. Kenjiss émergea à l’air libre sans avoir croisé personne. Il songea un instant à prendre sa moto puis s’abstint. Ce n’était pas loin, la journée était belle… Et puis Sonia adorait marcher. Ce n'était pas par hasard qu'ils s'étaient rencontré sur les bords de la Tamise, un beau jour comme celui si... Kenjiss ne perdait jamais une occasion de lui rendre visite lorsqu'il passait à Londres.
June Appleby
Humaine
Sujet: Re: [Appartement de June/et Kenjiss à mi temps] Lun 14 Sep 2009 - 0:59
La lumière du jour se substitua à l’éclat de la lame dans son rêve et June se retourna, encore à moitié perdue au pays des songes. La jeune femme s’était rapidement endormie, épuisée par les évènements de la journée. Certains auraient crié à la folie pure et simple de s’offrir à la merci du redoutable mutant de cette manière. Nul n’ignorait que le sommeil rendait vulnérable quiconque, qu’on soit humaine ou mutant réputé acharné. Mais June, du fond de son lit, ne s’était pas sentie en danger. Elle ne l’était plus, même avec un certain tatoué à ses côtés. Un tatoué qui eut bien du mal à rencontrer Morphée, visiblement. Mais June n’en saurait rien. Pas plus qu’il passa une bonne partie de la nuit à l’observer dans son sommeil et à s’interroger sur les conséquences de leur… sentiments. Et pas plus, qu’inconsciement, elle avait encore brisé une frontière supplémentaire, en se calant confortablement dans les bras de son compagnon.
Ce fut son souffle, chaud et léger sur sa joue qui la tira délicatement de son sommeil. La jeune femme marmonna quelque chose d’incompréhensible. Elle se serait probablement rendormie si Kenjiss s’était tu mais…
*…quelqu’un ??...*
A cette heure-ci ? Son esprit s’éclaira en quelques secondes. Trop lentement, cependant, pour pouvoir rattraper le mutant. Déjà la porte se refermait sur son dos large et, elle le savait à présent, ultra sensible. Mais June expédia sa couette à l’autre bout de la pièce d’un coup de pied rageur et sauta hors de son lit. Qui donc était assez important aux yeux du tatoué pour qu’il l’abandonne sans plus d’explications à peine réveillé alors que la veille encore, il paraissait prêt à raser le British rien que pour l’empêcher de croiser Sam’ ?
Tandis qu’elle réfléchissait, la jeune femme enfila un jeans et un pull de laine par-dessus son débardeur. Les derniers restes de sommeil s’évanouirent lorsqu’elle dévala les escaliers. Avant de s’arrêter brusquement entre deux étages. Qu’était-elle donc en train de faire ? La jeune femme se trouva soudain très stupide. Kenjiss lui avait assuré qu’il revenait, non ? Et June savait qu’il le ferait. Plus que l’intuition, elle lui faisait… confiance. Oui. Aussi incroyable que cela pouvait paraître. Mais d’un autre côté… Sa curiosité naturelle la démangeait. Pourquoi avait-il été si pressé de la quitter alors qu’ils auraient encore été tranquilles un moment ? Une occasion qui ne se présenterait peut-être plus avant… longtemps.
June sauta les dernières marches. Elle passa devant sa boîte aux lettres, mais à cette heure, Léa ne devait pas encore être réveillée. Elle regarderait en rentrant… De toute façon, elle n’avait pas besoin de son pass pour le moment. Une fois dehors, le froid mordit son visage et June pesta contre son emportement d’adolescente presque jalouse. Elle avait non seulement, oublié sa veste en haut. Mais elle avait aussi négligé un détail et non des moindres. Aucun subterfuge de camouflage à portée de mains. Même pas une paire de lentilles de contact. Tanpis. Il n’y avait plus qu’à espérer que personne, dans le Londres matinal ne surprenne l’activiste de la Lib’Corp sur les talons du leader Confrériste. Et en parlant de lui… elle aperçut le pan d’une veste noire disparaître au coin de la rue. June se lança à sa poursuite, sans plus hésiter une seconde. Aussi discrètement que le lui permettait sa maladresse habituelle. Ça promettait…
Virginie Parish
Type Sigma
Sujet: Re: [Appartement de June/et Kenjiss à mi temps] Dim 21 Mar 2010 - 20:03
12 octobre 2051 vers 9h30
Virginie Parish avait prit sa nouvelle fonction dès le mois de juillet à la liberty Corporation. L’été lui laissant tout le temps nécessaire elle avait put s’y rendre quotidiennement. Sa première entrevue avec la numéro un, Miranda avait été assez sèche et directive. Puisque la décision de June n’avait pas eu son aval direct avant la mise en application. Il faut l’avouer la jeune mutante en avait été chagrinée. La simple idée de déplaire à quelqu’un, qu’elle ne connaissait que très peu, lui était compliqué. Ceci dit en quelques semaines sa présence devint tranquillement une habitude. Détestant les endroits clos, dans lesquels elle pouvait éviter de rester, la demoiselle passait chaque matin prendre les dossiers à traiter puis retournait à l’Institut pour faire son office. Cette méthode put fonctionner le temps de mettre toutes les archives à jour. Que l’association puisse se remettre sur pied.
Août et sa chaleur réclamèrent un peu plus de temps entre ces murs. La blondinette bénissait alors le soleil prolongé. Madame Hara observait attentivement les allers et venues de son élève, qui au bout du compte, passait plus de temps à faire autre chose que développer sa mutation. Car il fallait aussi s’occuper de cette mère qui n’en finissait pas de souffrir. Ces articles que Virginie ne voulait pas abandonner. Depuis l’accident elle avait prit bien plus de force dans ses propos. Elle avait essayé de recontacter plusieurs fois cette chère « Smith » qui peut être aurait put lui en apprendre plus sur les humanoïdes. Jimmy aussi semblait avoir disparu du globe. Pourtant un évènement pareil aurait dût le faire réagir.
Septembre annonça le retour d’un quotidien scolaire. Le temps fila sans qu’elle n’y prenne garde. Arrivèrent sa majorité et de nouvelles responsabilités. Les cours lui imposèrent un nouveau rythme, et sans les douceurs de soirée avec Koji, tout ceci l’aurait probablement dépassé. Virginie était bien trop impliquée pour songer à un repos éphémère. June ne donna plus aucun signe de vie à peine les premières feuilles commençantt à voler sur les trottoirs. Virginie avait développé petit à petit un véritable attachement pour cette jeune femme. Travailler avec elle lui avait permit d’entendre le discours de l’espoir mais aussi celui de la lucidité. Elle était aussi une représentation féminine qui manquait jusque là à son adolescence.
Bien que mademoiselle Parish n’exigeait jamais rien de personne, qu’elle n’imposait rien non plus, son inquiétude prit finalement le pas sur la politesse. Et un matin d’octobre elle était allée frapper à la porte de sa supérieure. C’était un matin doux et ensoleillé, ceux si communs à cette saison. La Cadillac garée dans une rue désertée, et les mains occupées par un croissant et le journal et un bouquet de fleurs, elle marchait vivement jusqu’à l’immeuble. Dans une jolie robe de la couleur du chocolat sa silhouette retrouvait les airs d’une lycéenne matinale. Dans ce charmant cadre urbain flottait l’énergie tranquille de la cité en éveil. Le parc à quelques pas laissait place à la musique des oiseaux de passage. Et tout cela mettait notre jeune amie dans une humeur délicieuse. En remontant la rue le défilé des nombres lui rappelait qu’elle avait quelqu’un à appeler. Bien sûr malgré les étages elle prit l’escalier. Elle passa le journal sous son bras, et la serviette dans son sac. Un regard critique sur sa tenue puis la sonnette actionnée avec entrain.
June Appleby
Humaine
Sujet: Re: [Appartement de June/et Kenjiss à mi temps] Lun 22 Mar 2010 - 20:21
June ne s’attendait pas à recevoir de la visite à cette heure si matinale. Aussi lorsque le coup de sonnette retentit, l’humaine fut plutôt surprise. Hormis Kenjiss qui venait la voir autant de fois qu’il le pouvait entre ses diverses obligations de leader confrériste, June ne voyait personne, ou presque. Elle n’avait toujours aucune nouvelle de Samarah et la jeune femme craignait à présent de ne plus en avoir avant un bout de temps malheureusement, vu son satané entêtement, malgré sa lettre. Mais si June s’était volontairement isolée du monde, elle avait néanmoins accepté la présence d’une petite voisine à ses côtés. Léa, comme elle en avait pris l’habitude maintenant, passait la voir dès qu’elle le pouvait.
Si June avait accepté ses visites sans broncher, c’était d’abord pour ne pas faire de la peine à l’adolescente. Celle-ci ayant vite remarqué que sa chère voisine avait élu domicile dans son appartement beaucoup plus souvent que d’ordinaire. Lorsqu’elle le lui avait avoué, June n’avait pu s’empêcher de sourire. Elle avait toujours senti que la gamine était une petite futée. Rien d’étonnant d’ailleurs, pour parvenir à subvenir à ses besoins et pallier à l’absence de son père plongé dans les dérives de l’alcool à toute heure du jour et de la nuit, il ne pouvait pas en être autrement. La jeune fille avait du apprendre l’art de la débrouille. Un peu comme June durant son adolescence, finalement. Et si l’humaine admirait cette farouche détermination chez l’adolescente, elle veillerait aussi à ce qu’elle ne connaisse jamais les dérives qu’elle-même avait connues jadis… June se l’était juré et ce par n’importe quel moyen.
Ensuite, il fallait avouer que la présence de l’adolescente à ses côtés s’avérait être une compagnie agréable au milieu de la solitude imposée par son état. Léa n’étant pas aveugle, elle avait également deviné au fil des semaines que l’humaine n’était plus vraiment toute seule et June avait fait promettre à l’adolescente de garder le silence sur sa grossesse. Celle-ci, très heureuse d’apprendre la nouvelle, avait ajouté, un énorme sourire collé sur ses lèvres que le bébé aurait de la chance d’avoir une mère comme June, malgré tous les doutes que cette dernière pouvait ressentir. Etrangement, elle ne posa aucune question sur le père...
L’humaine s’extirpa du fauteuil dans lequel elle était confortablement installée au milieu d’une pile de dossiers et s’emmitoufla dans une couverture beige, ressemblant à s’y méprendre à un peignoir géant. Elle ne savait pas qui était de l’autre côté de la porte et pour un peu qu’il s’agisse d’une erreur, les plis de la couverture masqueraient encore bien son ventre de plus en plus rond le temps de chasser le visiteur inopportun. Sauf qu’en lieu et place d’un inconnu qu’elle aurait prestement remballé en lui claquant la porte au nez, June se retrouva nez à nez avec… "Virginie ?!"
Ca, elle ne l’avait pas du tout prévu par contre, comme pouvait en témoigner la surprise qui illuminait son visage. Dans un réflexe, l’humaine resserra légèrement la couverture autour d’elle. Elle se doutait bien que tôt ou tard, elle aurait à annoncer sa situation à sa jeune assistante, mais si tôt ?
"Qu’est ce que… tu fais ici ? Personne ne t’a transmis mon message ?"
Car si June avait déserté son poste, elle ne l’avait pas fait sans prévenir. Elle avait au moins prévenu Miranda et charger cette dernière de contacter Virginie, afin que la jeune fille ne s’inquiète pas de l’absence de l’humaine. Prudente, June jeta un rapide coup d'oeil sur le palier avant d'inviter l'adolescente à l'intérieur
"Viens, ne restons pas dehors"
Son empressement pouvait demeurer suspect mais puisque l'adolescente s'était déplacée jusque chez elle, elle n'allait pas la planter là comme une idiote ! D'autant qu'à ses yeux, Virginie n'était plus vraiment qu'une simple subordonnée mais aussi une amie...
Virginie Parish
Type Sigma
Sujet: Re: [Appartement de June/et Kenjiss à mi temps] Sam 27 Mar 2010 - 1:03
La surprise de June n’était pas très surprenante. Virginie n’avait pas prévenue de sa visite. D’abord parce que cette idée lui était venue en prenant la voiture. Ensuite parce qu’un avertissement aurait put signifier un refus. C’était donc un calcule spontané. Un comportement tout à fait inhabituel chez cette jeune femme. Elle se laissait plus surprendre par les méandres du présent, plutôt que l’inverse. C’était d‘ailleurs assez frustrant pour un esprit que seul le contrôle arrivait à apaiser. Quoique contrôle ne soit pas tout à fait le terme. Disons que Virginie aimait savoir où elle allait et par-dessus tout, comprendre ce qu’elle vivait. Secrètement cette jeune assistante s’inquiétait pour cette hôtesse involontaire. Une inquiétude qui lui donnait un devoir d’initiative.
Sur le palier ses yeux avaient discerné le mouvement de protection. Peut être parce que plus qu’une autre elle connaissait les ficelles de la dissimulation. Que cachait-elle si vite ? Comment interpréter de simples mouvements ? L’air mal à l’aise de son amie eu l’effet escompté. Autrement dit cet infernal effet miroir. Heureusement pour elles la relation, qu’elles partageaient, permettait à l’intruse d’avoir un semblant de contenance. Sa rougeur fût donc un délicat rosissement et son sourire, le reflet d’une timidité rassurée. June était là. Elle était dérangée, mais debout. Ce qui tempéra la culpabilité en germe chez l’adolescente.
-« Bonjour June. »
Oui on l’avait prévenue. Un mois plus tôt Miranda l’avait convoqué dans son bureau. Un épisode assez intimidant de son aventure associative. La directrice était un personnage. Mademoiselle Parish s’était donc contenter d’écouter, d’entendre, et d’acquiescer. Ceci dit entre les informations d’une supérieure et les questions sans réponses il y avait bien souvent des gouffres. Si June voulait la renvoyer elle savait qu’elle pouvait se le permettre. Sa visiteuse ne serait jamais culottée pour véritablement affronter le désir d’autrui.
-« Si. Mais je voulais savoir comment tu allais. Depuis le mois dernier. »
Elle entra donc. Une première impression de désordre. Bien que connaissant cette adresse depuis le début de l’été c’était la première fois qu’elle y mettait les pieds. C’était petit proche du coquet. Sa curiosité guidait un regard doux et plein d’attention. Il y avait des papiers partout. Même loin cette femme continuait de travailler. Alors qu’est ce qui l’avait retenue loin de la bâtisse. Au moment où la question effleurait son cerveau la silhouette de son amie se dessinait à l’aube. Ho, June ! Ses mains en auraient presque lâché leur fardeau éphémère. Un bébé ! Le mot brillait dans son cœur généreux. Un si bel évènement. Pourquoi le cacher ? La joie fît trembler sa voix.
-« Ho, June, June, ! Félicitations ! »
Pas de gestes sur expressive chez la jeune mutante. Non la future mère avait au moins gagné cette tranquillité là. Virginie vit une table. Elle y déposa vivement la nourriture sans y faire vraiment attention. Une preuve évidente de son bouleversement d’enfant. Mais avant tout elle tendit les fleurs à la cachottière. Manière polie de contrôler son propre entrain. Elle ne voulait pas être déplacée. Elle ne voulait surtout pas ennuyer June. Avec un sourire épanoui et presque tendre elle se justifiait en retenant son excitation. Quelle histoire ! Une hypothèse… puis deux…
-« C’est pour résister encore un peu à l'hiver qui arrive. »
Suite à quoi deux iris bleus et pleins de bienveillances attendirent. Aurait-elle le droit de savoir ? Jamais elle ne se permettrait de demander une information aussi intime. L’aurait-elle sut si elle était venue plus tôt ? Dire, que cette femme, avait vécu cela loin de toutes les personnes qui auraient put la soutenir, l’aider, un peu. Le secret ne blessait pas. Cela dit Virginie soupçonnait que des enjeux entouraient ce bonheur à venir. Dans leur monde tout n’était qu’intrigue. Même la naïveté d’une Parish ne pouvait nier cette loi intrinsèque. C’était sans aucun doute le plus injuste de tout ceci. Pour le moment l’élève se promettait d’être là. Quelque soit la façon. Il n’était pas question que cette nouvelle soit occultée. La première interrogation, la plus logique… Il y avait eu cette danse. Les danses disent tout. Alors… ? Témoin. Amie.
June Appleby
Humaine
Sujet: Re: [Appartement de June/et Kenjiss à mi temps] Lun 29 Mar 2010 - 1:58
June ne s’en voulut même pas d’accueillir son assistante dans son antre, plongée dans son habituel désordre ordonné. Oui, oui, ceci est tout à fait possible. Sachant qu’elle retrouvait toujours plus ou moins ses affaires, la jeune femme ne parlait pas vraiment de désordre pour qualifier son intérieur lorsqu’elle y faisait allusion, mais seulement d’une ambiance particulière, rangée à sa façon puisqu’elle était la seule à s’y retrouver plus ou moins. Une atmosphère à l’image de sa personnalité, en quelque sorte. Bien sûr, il y avait toujours deux ou trois choses qui finissaient par disparaître pendant un laps de temps indéterminé mais cela arrivait également à d’autres, non ?
"Excuse-moi, je suis une vilaine malpolie, tenta-t-elle de plaisanter malgré sa soudaine nervosité évidente, je ne t’ai même pas saluée, Virginie."
Manifestement, l’adolescente avait bien été prévenue de son absence mais cela ne l’empêchait pas de s’inquiéter de l’état de sa supérieure. Si cette attitude ne l’étonnait guère –leur deux caractères étant assez semblables sur certains points- cela l’ennuyait singulièrement. Elle ne s’attendait pas du tout à voir débarquer son assistance chez elle, aujourd’hui. Et cette visite risquait désormais d’avoir certaines conséquences à l’impact non négligeable "Eh bien…euh, je vais…"
L’humaine n’eut pas le temps d’en dire plus, ni même de tenter de se cacher davantage. Elle s’en rendit compte trop tard, mais un mouvement malheureux de sa part (et surtout un vicieux rayon de soleil au travers de sa fenêtre !) l’avait définitivement trahie. Malgré toute tentative vaine et inutile au travers de subterfuge divers. Virginie non plus n’était pas aveugle, encore moins stupide et lorsqu’elle s’exclama à la vue de la silhouette sans équivoque de l’humaine, celle-ci se figea un instant dans son salon. Et résignée, June soupira avant de finalement laisser tomber la couverture.
"... bien, je suppose"
Le morceau de tissu glissa à terre, comme tombent les masques, révélant enfin devant la spectatrice inattendue ce que l’humaine dissimulait depuis maintenant 4 mois. Hormis Kenjiss -et Sam’ dont elle ne savait toujours pas si elle avait lu sa lettre ou non- personne n’était au courant. June y avait douloureusement veillé. Virginie était la seconde personne à qui la jeune femme confiait son ‘petit’ secret. Sa petite voisine Léa ayant été la première, après son compagnon. L’humaine tenta de faire bonne figure, malgré les circonstances et parvint presque à sourire
"Merci… tu… tu dois être la première à me féliciter, je crois…"
June remercia intérieurement l’adolescente de ne pas lui sauter au cou malgré son enthousiasme évident. A voir la jeune fille faire preuve d’une joie si authentique, June sentit son cœur se serrer. Elle avait parfois l’impression que tout le monde était ravi par cette nouvelle… sauf elle. L’humaine se mordit la lèvre. Elle avait encore du mal à réaliser par moment. Beaucoup de mal. Sans doute était-ce cette impression qui lui tortillait parfois douloureusement les entrailles. Un bébé, il est vrai, demeurait bel et un bien un heureux évènement. Alors pourquoi diable, l’humaine ne parvenait-elle pas à s’en réjouir davantage ? Pire encore à s’en réjouir autant que Kenjiss lorsqu’elle le lui avait annoncé et maintenant Virginie ? Peut-être à cause de la peur simplement… Si l’inconnu ne l’intimidait pas d’ordinaire, un changement de cet ampleur dans sa vie avait de quoi vous faire revoir l’ordre de vos priorités et vous poser certaines questions. Bref, vous amenez à faire le point. Et c’était plutôt effrayant, pour quelqu’un d’impulsif comme June. Réfléchir avant de foncer… elle n’en avait pas vraiment l’habitude. Elle suivit d’un mouvement de tête les gestes de l’adolescente qui déposait ses affaires sur la table et la remercia avant de continuer, l’air grave et visiblement embêtée "Virginie... j’aimerais que pour le moment, tu gardes ça pour toi. Miranda n’est même pas encore au courant. En fait, il n’y a que ma voisine et… toi maintenant."
Lorsqu’elle releva la tête du bouquet de fleurs que l’adolescente venait de lui offrir, June capta le regard azur de Virginie, ainsi que toutes les questions naturelles que l’adolescente pouvait se poser lors d’une telle situation. Des questions dont elle ne pourrait décemment plus taire les réponses à présent.
"Et le futur papa, bien sûr. Virginie, si un jour... enfin je veux dire... quand je ne pourrai réellement plus le cacher, on te demande qui est le père… dis simplement que tu l’ignores, s’il te plaît. C’est déjà assez compliqué comme ça… "
A nouveau, l’humaine se mordit la lèvre avant d’avouer à demi-mot ce que l’adolescente avait pourtant déjà presque deviné, son regard pétillant de malice et curieux parlant pour elle. June prenait-elle des risques à lui confirmer l’identité de son compagnon ? Elle ne le pensait pas. Tôt ou tard, ses proches finiraient par l’apprendre de toute manière. Le secret ne perdurerait pas éternellement. Et puis, elle faisait confiance à l’adolescente pour garder cela précieusement pour elle. Ses seules craintes à l’heure actuelle allaient à l’armée américaine et elle savait que jamais Virginie ne leur confierait cette information. Elle méprisait la BCGCDA tout autant que l’humaine.
"Je ne veux pas que tout le monde à la Lib’Corp sache que le père de mon bébé n’est ni plus ni moins que l’un de nos principaux opposants…Tu imagines le scandale ?"
Ou comment annoncer de façon édulcorée et de manière plus ou moins détournée que l’humaine portait désormais l’enfant de l’un des mutants les plus puissants de la planète à l’heure actuelle. Un mutant pourtant réputé humanophobe. Et accessoirement, qualifié de joyeux fou (ou de doux dingue, c’était selon) par bon nombre d’activistes à la Lib’Corp qui le voyaient comme un être dangereusement maniaque, voire carrément susceptible. Un mutant dont il n’était pas nécessaire de citer le nom pour en connaître l’identité. Surtout quand les yeux perçants de l’adolescente qui observaient à présent sans ciller June avaient été les témoins d’un spectacle peu commun quelques mois plus tôt.
Les gestes et les regards… toujours révèlent ce que l’on désire taire. L’humaine l’avait appris à ses dépends.
Virginie Parish
Type Sigma
Sujet: Re: [Appartement de June/et Kenjiss à mi temps] Jeu 1 Avr 2010 - 16:20
Si June avait put voir la chambre de Virginie -à l’Institut- elle aurait probablement sourit. Il y avait une similitude d’expression dans leur espace respectif. Un manque d’ordre tout à fait artistique, sous un regard un tant soit peu bienveillant. Quoique chez l’étudiante celui-ci se traduisait, par des vêtements dans tous les coins de la pièce, divers objets posés au sol sans utilité apparente, un ordinateur en balade constante entre une table et un bureau. C’est qu’il y en avait des choses à gérer avec trois casquettes différentes. Et seulement quatre heures de sommeil au gré des fantaisies. Les deux amies avaient bien plus de point commun qu’elles ne devaient le supposer. Tout de suite l’adolescente vola au secours de son amie sans même se poser la question.
-« Je t’ai prise au dépourvue. C’est de ma faute. Ne te tracasse pas pour cela. »
C’est maintenant la visiteuse qui devait faire face à la surprise. La couverture disparue, apparaissait maintenant, la forme rebondie d’un ventre devenu nid. Combien de mois ? Comment avoir put cacher ce secret si longtemps ? Surtout, oui surtout, comment se faisait-il que cette enquêtrice n’ait rien deviné ? June avait donc si bien joué devant eux. Maintenant Virginie cherchait le moindre signe qu’elle aurait dût interpréter dans leur passé récent. Elle n’avait pas fait assez attention à son amie. Cette idée la perturbait, la chagrinait.
Ce qui la choqua plus encore fût la réponse de la future mère. Sa bouche en resta muette quelques secondes. Quelle autre réaction pouvait-elle avoir face à une réplique aussi malheureuse ? Virginie n’y croyait pas. L’assistante ne pouvait pas être la première à fêter cette nouvelle ! Toute compliquée que puisse être cette future naissance elle était un formidable cadeau. Miss Lemington était probablement au courant. Ne l’avait-elle pas félicitée ? Ne voulant pas laisser planer les questions la jeune fille laissa aller sa propre joie avec toute l’affection dont elle avait le secret.
-« Eh bien alors je vais devoir te féliciter deux fois plus ! »
A vrai dire mademoiselle Parish n’envisageait pas clairement tout ce que cela impliquait pour la mère elle-même. Dans son jeune esprit ce ne pouvait être qu’une onde de bonheur aussi intense qu’inébranlable. C’était mettre de côté tout aspect matériel. Ainsi que toute la réflexion qu’elle apporterait dans l’existence. Car aussi angoissée qu’était la jolie mutante, elle était aussi, un être d’amour. Là où des barrières freinaient encore sa découverte du charnel il y avait aussi ce fantasme de l’enfantement. Créer une vie était pour elle l’acte le plus beau du monde.
La demande de son interlocutrice l’obligea à rendre cette nouvelle beaucoup plus… « Réelle ». L’air grave l’incita au silence respectueux.
-« D’accord. Je ne dirai rien. Tu peux me faire confiance. Quand on sait, dissimuler un dossier dangereux, on peut bien se taire sur tous les secrets du monde! »
La légèreté qu’elle s’employait à montrer ne masquait en rien son sérieux. June n’était pas n’importe qui. Ce genre d’information pouvait malheureusement servir de mauvaises causes. Virginie connaissait bien trop le milieu anti-mutant maintenant pour se faire des illusions. Une co-directrice enceinte c’était la porte à tous les stratagèmes les plus vicieux. Ce qui attrista l’amie qu’elle était. Sincèrement. Elle aurait aimé que cette femme puisse vivre cette aventure en paix. La suite confirma pourtant les dangers.
-« Bien sûr. Je ne sais rien. Je ne suis que l’assistante après tout. Sois tranquille sur ce point. »
Pas même… lui ne saurait. Personne. Elle l’emporterait dans la tombe ce secret. Virginie n’était pas à proprement parler courageuse. Elle était tout simplement fidèle. Tous les doutes qui l’habitaient n’avaient aucun impact sur ses responsabilités. Elle n’aurait pas dû savoir tout cela. Maintenant que la vérité avait été forcée elle assumerait, jusqu’au bout. Quelque part elle était rassurée de le savoir. Tout était plus clair. Plus encore elle pourrait protéger June si besoin était.
C’était donc bien Kenjiss. Ce partenaire de Tango. Le numéro un de la Confrérie. Le mutant le plus convaincu de son époque. Même si Virginie avait deviné son identité la voire confirmée était autre chose. Un solennel hochement de tête accueillit la réserve de l’humaine. Un scandale qui mettrait à mal deux des plus grandes institutions liées aux mutants. Qui allait surtout rendre la vie de famille très compliquée pour le futur bébé. Ce petit être serait en danger dès son premier cri, elles le savaient toutes les deux.
Mais dans tout cela son petit cœur d’utopiste trouvait un formidable espoir. C’était donner une portée politique à ce petit être. Un acte qui l’aurait par ailleurs révulsée. Mais Virginie avait sans doute un peu mûri. Elle savait que pour changer les choses il ne suffisait pas d’y croire très fort. Son idée ne serait pas inédite, non, probablement pas. Pourtant ici seuls ces idéaux la guidaient. Pouvait-elle le dire ? Là, maintenant, devant cette amie inquiète. Parish n’oubliait jamais leur but commun et l’engagement que chacune avait prit. Elle savait que June avait dû y songer.
-« Oui… Mais June, … June ton bébé, votre bébé, il sera aussi le plus beau des symboles. Un être du monde mutant et du monde humain. Le fruit improbable de deux êtres si différents. June le monde pourrait y trouver la raison de faire la paix. »
Sa voix était à la fois pleine de joie et de désolation. Parce qu’avouer cela c’était compliquer un peu plus l’existence de ces trois individus liés à jamais. Avec un sourire amical et plein de prévenance elle tenta de dédramatiser la portée de ses mots. Elle n’était pas venue pour bousculer son amie ! Elle reprit doucement le bouquet et chercha la cuisine des yeux. Elle s’y dirigea et trouva un verre assez grand pour les y déposer avec un peu d’eau. En revenant dans le salon elle tendit le croissant à June en lui indiquant son siège du regard.
-« Je ne viendrai pas t’embêter ne t’en fais pas. Est-ce que tu as déjà vu un docteur ? Je sais que c’est risqué. Mais c’est important. Bon essai aussi d’oublier un peu la « Lib corp ». Je peux te seconder un peu plus. Il faut que tu te concentres sur les prochains mois, pas vrai. La chambre, le prénom, la nourriture. »
Sans vraiment se contrôler Virginie commençait à devenir maternante. C’était un trait de sa personnalité qui ne se découvrait que lorsque la confiance était de mise. Lorsque la demoiselle savait qu’elle pouvait agir d’une quelconque façon pour faciliter la vie des autres. Sa voix était dynamique et sans autorité visible. Pourtant qui la connaissait savait que ses paroles étaient toujours sincères et pleines d’attentes. En regardant la pièce principale elle eut un sourire tout à fait enfantin. Puis motivée par une réflexion secrète elle proposa gaiement.
-« Est-ce que tu aurais besoin de quelque chose en particulier ? J’ai la voiture je peux te ramener des meubles si tu veux ? »
Inutile de dire que cette jeune femme ne s'impliquait jamais à la légère dans ce qu'elle entreprenait. June venait de trouver par le hasard matinal un soutient plein d'efficacité et de loyauté.
June Appleby
Humaine
Sujet: Re: [Appartement de June/et Kenjiss à mi temps] Mer 7 Avr 2010 - 3:02
Et pourtant des signes il y en avait eu… A commencer par la nervosité croissante dont la jeune femme avait fait preuve dès le mois de juillet. D’ailleurs, Virginie avait, d’une certaine façon, été le premier témoin de sa situation, lorsqu’elle était arrivée dans son bureau ce jour là… June avait du dissimuler le fameux test de grossesse dans son sac et l’humaine avait du rassembler toute sa volonté pour concentrer son attention sur l’adolescente et leurs dossiers dans la bibliothèque de l’Institut durant tout le reste de la journée. Puis, il y avait eu ces innombrables précipitations éclairs et surtout inexpliquées aux toilettes de l’association, desquelles l’humaine ressortait parfois avec le teint étrangement maladif, un teint à la couleur douteuse qu’elle se dépêchait de faire disparaître sous un jet d’eau claire. Sans oublier, bien sûr, les habits. Se promener avec trois couches de pulls en plein mois d’août, pour une adepte du débardeur en temps normal, cela aurait du forcément intriguer un œil attentif. Puis évidement, il y avait eu sa disparition pure et simple de l’association, voilà un mois. En y réfléchissant bien et malgré ses efforts, l’humaine avait eu de la chance de pouvoir dissimuler sa grossesse au monde si longtemps. June afficha tant bien que mal un sourire qu’elle voulait rassurant pour son assistante
"Oh, il y a bien eu ma petite voisine Léa… mais à part ça… enfin bref, ça n’a pas beaucoup d’importance. Plus longtemps cela s’ignorera, mieux ce sera…pour tout le monde"
Est ce que Sam’ était au courant à présent ? Elle ne savait pas. Tout dépendait de sa lettre et si elle l’avait ouverte. La féliciterait-elle ? Là encore, la jeune femme n’en savait rien. Et pour le moment, elle préférait ne pas y penser. June, comme toute future mère qui se respecte, aurait du à cet instant, être heureuse. Hélas, les circonstances lui interdisaient encore d’entrevoir le bonheur à venir. La peur et le stress. Les doutes et les incertitudes. Tous ces petits tracas n’étaient pas vraiment connus pour être les meilleurs conseillers au monde. Heureusement, l’enthousiasme de Virginie comblait le vide laissé par le sien, encore ensommeillé.
"Merci, Virginie. Il doit y avoir… du jus dans le frigo, si tu veux boire quelque chose pour… fêter ça".
Kenjiss ayant personnellement veillé à écarter de sa compagne la moindre goutte d’alcool dès le début de sa grossesse. A croire que sur ce point, il semblait mettre en doute ses capacités de jugement. Certes, l’humaine avait eu des problèmes liés à la boisson par le passé. Mais aujourd’hui, c’était fini… Et puis, elle n’était pas inconsciente au point de mettre la vie de leur bébé en danger pour quelques gouttes d’alcool. June gratifia enfin l’adolescente d’un immense sourire lorsqu’elle lui promit de jouer les ignorantes
"Je ne doute pas une seule seconde de toi, je sais que je peux te faire confiance…"
Et même si les mauvaises langues jureraient que l’humaine avait tendance à faire confiance aux gens un peu trop rapidement, elle savait que dans le cas de Virginie, elle ne se trompait pas. Son amie n’était pas dupe. Ses quelques mois à ses côtés dans l’association lui avait ouvert les yeux et montré la triste réalité. Et pour rien au monde, leurs opposants ne devaient prendre conscience de son état dans l’immédiat. Si June parvenait déjà jusqu’à l’accouchement dans un anonymat plus ou moins relatif, cela tiendrait presque de l’exploit !
June observa attentivement la réaction de Virginie lorsqu’elle lui confia l’identité de son compagnon. Un mutant, il est vrai, qu’on ne voyait pas forcément à première vue dans un rôle paternel lorsqu’on évoquait son nom. Néanmoins, le peu d’étonnement qu’elle lut sur le visage de l’adolescente n’était pas pour la rassurer. "Tu n’as pas l’air réellement surprise… dois-je comprendre que malgré nos efforts, nous nous sommes trahis à un moment ou l’autre ?"
Bien sûr, il y avait eu la TransAtlante… mais comment June aurait-elle pu savoir ? Alors que son amie l’observait probablement en train de danser, l’humaine focalisait toute son attention sur le mutant et leur prestation, pour éviter justement la moindre révélation. La jeune femme retrouva son fauteuil avec plaisir et saisit le croissant tendu par Virginie. Bien sûr, l’idée de l’adolescente n’était pas nouvelle dans son esprit. Bien sûr, elle y avait pensé, au moins une fois mais… L’humaine secoua vivement la tête en soupirant
"Un symbole ? Peut être oui. Pour des personnes comme nous, qui y croyons et nous battons tous les jours pour que cela soit reconnu… malheureusement, cela reste une effroyable minorité face à la haine ambiante à l’égard des mutants. La situation restait relativement calme, malgré la tension sous jacente, mais la TransAtlante a ravivé les anciennes craintes…, l’humaine passa ses mains sur son ventre pour l’entourer doucement avant de continuer. Non, Virginie. Je ne veux pas de ça pour mon bébé… sa vie, peu importe de quel côté de la barrière il se trouvera, sera déjà assez dangereuse comme ça. Je ne peux pas lui imposer un rôle qu’il n’aura même pas choisi, tu comprends…"
Plus affirmation que réelle question, l’humaine préférait ne pas s’attarder sur ce que serait leur vie à tous les trois. Elle, complètement paumée dans un rôle qu’elle devrait apprendre sur le tas, avec presque 15 ans de retard… Kenjiss, jongler entre ses obligations qui le liaient à la Confrérie et assumer sa paternité pour un enfant qui pourrait très bien n’être qu’humain… et enfin, lui. Leur bébé, grandir et se retrouver tiraillé entre les idéaux de deux institutions opposées… Comme situation familiale, on pouvait largement rêver mieux. June mordit dans son croissant, sans réel appétit.
"Maintenant que tu es au courant… tu peux passer quand tu veux. Cela me fera de la compagnie, les journées sont longues par moment, enfermée ici. Et puis tu feras connaissance avec Léa, vous devriez vous entendre. Je ne pense pas que Kenjiss soit contre la présence d’une amie, elle sourit pour la rassurer. Si Virginie passait la voir, il était tout à fait possible qu’elle tombe nez à nez avec le mutant un jour, alors autant prévenir pour éviter les surprises de taille, non ? Nous savions de toute façon que nous ne garderions pas notre relation secrète sur le long terme. Cela arrive juste un peu plus tôt que prévu…"
Merci bébé ! Quoique pour certaines, la révélation avait encore été plus précoce… L’humaine se hâta de balayer les inquiétudes de son assistante d’un sourire rassurant
"Ne t’en fais pas, je suis déjà suivie par une femme médecin, et pour le moment tout va bien. Je l’ai connue via l’association. Et en parlant de ça… je crains en effet que ta charge de travail n’augmente, j’en suis sincèrement désolée. Je fais ce que je peux mais… je fatigue vite. Sans compter que je ne dors pas très bien…"
June ne se plaignait que très rarement, en règle générale, mais en ce moment, elle n’aurait pas craché sur quelques heures de sommeil supplémentaires. Et si elle apprécia le geste de l’adolescente, il était malheureusement inutile. Elle ne se souciait pas encore des détails matériels –y penser la confronterait davantage à la réalité de sa situation, mais surtout l’humaine avait un léger souci d’espace. Elle sourit
"C’est gentil, mais ça ira. Ce n’est pas nécessaire. Comme tu peux le voir, je n’ai même pas de chambre d’ami ici… alors, à part un berceau et une table à linger, le reste ne me servirait à rien… Il restera avec nous jusqu’à ce qu’on trouve une solution. Et puis, c’est plus prudent..."
Des solutions, l’humaine n’en voyait pas 36. La seule qui s’imposait en général pour palier à un espace trop petit était en général un déménagement et cette idée l’attristait profondément. Si l’humaine devait partir, elle savait que Léa se retrouverait à nouveau seule… "Par contre, il y a peut-être bien quelque chose que tu peux faire pour moi, à l’association. Laisse tes oreilles traîner partout et rapporte moi la moindre information, ragots, rumeurs sur ce qu’il se passe dans le monde et… sur moi, éventuellement… Je veux savoir contre quoi je devrai me battre à mon retour…"
Car oui, l’humaine reviendrait. Peut-être pas avec bébé sous le bras, mais elle avait des responsabilités vis-à-vis de la Lib’Corp et elle assumerait. De toute façon, il n’y avait que deux façons de la destituer de son poste… La troisième étant encore non-envisageable pour le moment.
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Sujet: Re: [Appartement de June/et Kenjiss à mi temps]