On était samedi, Virginie profitait d’une après midi de relâche dans sa formation, pour quitter un peu plus les murs de l’Institut et de l’hôpital. Elle était allée au parc pendant quelques heures. Le printemps était en place et elle en profitait le plus possible. C’était si rare dans cette cité. Ce petit break vert lui permit de se vider un peu la tête. Entre vie familiale et vie personnelle elle n’avait plus le temps de souffler ces derniers temps. Et à vrai dire elle commençait à être sur les rotules. Elle n’aurait jamais envisagée d’être aussi occupée en revenant sur Londres.

Vers cinq heures, la petite blonde toujours gourmande se mit en quête d’une pâtisserie. Elle refusa immédiatement d’aller dans le centre commercial, et lui préféra les grandes rues piétonnes. Bien sur il y avait du monde, bien sur il y avait trop de monde. Mais avec les derniers mois ses angoisses se canalisaient un peu mieux… un peu mieux seulement. Et puis avec la pratique elle avait une parfaite technique pour limiter les bains de foules.

Enfin après avoir éviter une famille de touriste qui s’émerveillait devant une veille librairie elle trouva un petit café. Il lui inspira une certaine confiance il était de taille plutôt discrète et la terrasse n’était pas encore tout à fait pleine. Elle avança vers la table la plus éloignée qui donnait sur la rue. Ainsi elle pourrait fuir à tout moment si besoin. Elle posa son sac sur la chaise libre en face d’elle et lissa sa robe blanche.

Ses yeux sombres détaillèrent le spectacle des pavés. Voir tout ces gens, inconnus, fourmiller avait quelque chose de terriblement hypnotisant. Petit à petit elle réussit à oublier qu’elle était entourée de partout. Et petit à petit elle se détendit et profita de la musique de la vie urbaine. Une jeune femme vint prendre sa commande : une limonade et un morceau de tarte à la rhubarbe.

Petit à petit le café fut assaillit de couple, de groupe d’amis, ou d’autres âmes solitaires. Virginie les observait, imaginant leur vie. Voila un moment qu’elle n’avait plus regardé le monde avec autant d’attention. Une légère brise apaisait la chaleur faisant voler ses cheveux autour de son visage. Elle passait son temps à les éloigner faisant tinter ses bracelets multicolore.

A un moment une silhouette se dessina en face d’elle. A contre jour elle devina un jeune homme. Il avait parlé d’un air hésitant, ce qui était rare autour d’elle. Pour une foi ce n’était pas un regard enjôleur ou méprisant, juste fatigué et quémandeur. Avec empressement, ne voulant pas paraitre impolie, et touchée par cet air la petite mutante libéra la chaise :

-« Allez s’y, je vous en pris. »

Elle se redressa un peu voulant faire bonne mesure devant ce total inconnu. Immédiatement elle lui lança un petit regard d’excuse en voyant toute la place qu’elle s’était permis de prendre. Et rapidement, avec des gestes maladroits, elle poussa vers elle sa petite assiette à moitié pleine et son verre.

Son ouvre achevée elle eut un petit sourire timide.

-« Vous avez eut de la chance c’est une vrai chasse à cette heure pour trouver un place. »

Devait-elle se présenter ? Peut être oui. Puisqu’ils se retrouvaient nez à nez. A son accent elle devinait qu’il n’était pas de Londres. Il avait l’air jeune quoi que plus vieux qu’elle. Le silence s’installa doucement, et elle s’en voulut.

-« Pardon, je n’ai jamais été très douer pour débuter les conversations. »

Et voila elle passait pour une idiote au bout d’une minute, un record ! même pour elle…. Elle se mordit la lèvre en se fustigeant intérieurement n'osant plus ouvrir la bouche.