Maria reconnu les derniers mouvements de la valse, son calvaire touchait à sa fin… Par-dessus l’épaule de son cavalier, elle vit Terry s’approchait d’eux petit à petit.
***Maria ? Terry et Kyle arrivent en renfort, ils vont venir intercepter gentiment ton cavalier !***

En effet, elle avait entraperçu Kyle en habit civil au milieu de la foule. D'ailleurs, pendant une minute, cela lui avait permis de penser à autre chose qu'à sa peur : elle avait réussi à détourner son stress en imaginant ce qu’elle allait faire subir à ce clown pour ne pas avoir respecté ses directives concernant le costume de rigueur !
Monsieur Rodriguez ne semblait plus de tout concentré sur ce qu'il était en train de faire : ses yeux papillonnaient tout autour de lui comme un animal à l’affût. Peut-être avait-il déjà repéré les deux confréristes… Il fallait agir tout de suite et créer la surprise ! Elle s’arrêta brusquement, lâcha son cavalier et, sans prévenir, lui balança une violente gifle qui lui fit mal à la main :
_ ESPECE DE MUFLE ! Hurla-t-elle, JE NE SUIS PAS CELLE QUE VOUS CROYEZ !

Pour donner un peu plus d’appui à ses paroles, elle crut malin de lui envoyer un grand coup de pied dans le tibia… Ce qu’elle regretta immédiatement ! Elle sentit la douleur monter lentement de ses orteils jusqu’au cerveau… Elle vivait la demi-seconde pendant laquelle on s’attend à ce que ça fasse très mal…
_ HOUUUAIIIEEE !! Cria-t-elle, les larmes aux yeux, en sautillant sur une jambe, REGARDEZ CE QUE VOUS M’AVEZ FAIT, MONSTRE !!

***Mais enfin Maria qu’est-ce que tu fous ??***

***A ton avis ? Je souffre le martyr pour offrir aux deux autres une opportunité d’intervention ! Maintenant bloque-moi psychiquement la douleur !!***

***Tu es douillette, sers les dents encore dix secondes et ça passera !***

Elle le regarda la fusiller su regard et recula d’un pas. Il n’avait aucune envie de la renseigner c’était clair comme de l’eau de roche. Pire il semblait même en colère.

Qu’avait elle demander qui puisse ainsi emporter un jeune homme. Sans s’en rendre compte elle baissa un peu la tête.

"Mmmmh mmmhm mhh mhh !"

Virginie lui lança un regard timide en sentant ses pieds qui avaient désespérément envie de partir. Non elle allait attendre la réponse quel quelle soit. C’était là la première des politesses. Cela même si son interlocuteur n’y mettait franchement aucune bonne volonté.

Elle piqua un nouveau phare en le voyant énumérer les évidences. Il avait réussit à la mettre encore plus mal à l’aise. Génial ! Cela dit son petit ton réveillait un petit pincement d’agacement refoulé immédiatement par el serveur. A croire qu’il pouvait lire ses pensées avant mêmes qu’elle n’ose les exposer.

"Et si vous trouvez que je fais mal mon boulot...." continua-t-il, se forçant à la vouvoyer. "Dites-vous bien que je ne suis même pas payé pour faire la potiche."

Virginie lui répondit avec un sourire crispé, en se rassurant intérieurement. Elle n’était pas réellement la fautive… C’était se travail qui mettait ce garçon dans de si mauvaises dispositions. Cela n’excusait en rien son mépris. Et elle lança dans un souffle.

-« Je comprend mieux… »

La jeune mutante sentit les odeurs sous son nez et souri. Quoi qu’il en soit son estomac était tenté lui…

"Alors, préférez vous la charcuterie, le poisson ou le fromage, mademoiselle ?"

Ce ton était encore plus déstabilisant quand elle savait que c’était une manière de se moquer. Elle inspira à fond. Il fallait juste relativiser les choses. Il ne pouvait pas être de mauvaise humeur juste avec elle. Cela dit elle se demanda pourquoi il faisait cela… si il n’était même pas rémunéré. Curieux.

Ses doigts peints en argent aujourd’hui, décorés de plusieurs bagues fantaisistes, saisirent délicatement un spécimen de chaque catégorie. Ses grands yeux sombres pétillèrent un instant avant qu’elle ne le remercie avec gène.

-« Voilà je vous rends votre liberté, puis avec un petit sourire d’excuse elle ajouta comme souvent. désolée. »

La minois toujours un peu rouge et le cœur encore un peu peiné, Virginie commença à s’éloigner du bougonneur.

-ESPECE DE MUFLE !

La jeune mutante reconnue immédiatement cette voix. Elle se retourna avec fluidité. Que se passait il pour que Maria réagisse ainsi ? Elle l'a vit souffrir au centre de la piste. En un instant son empathie poussa Virginie à approcher.

Elle regarda autour d'elle. Tout le monde semblait surprit. Elle profita de ces quelques secondes de suspents pour faire plusieurs pas. A mi distance elle hésita.

[Mdrrr ! Madre Maria XD ]


Virginie avait adopté une attitude des plus sages avec Kyle : non pas qu’il aurait pu se montrer dangereux, mais il savait être très désagréable en se contentant de respirer. Don précieux que la nature lui avait donné ou fardeau qui le poursuivrait jusqu’à sa mort, la réponse n’était pas aisée.

Il n’eut pas le temps de répondre à la dernière phrase de Virginie, car Maria venait de prendre une initiative…. assez bizarre.

*Henry, tu me reçois ? Je croyais qu’on ne devait pas faire de scandale ? Elle nous fait quoi là ? Si on attaque ce mec en plein milieu de la piste on réduit à néant tous les efforts de Kenjiss et de son costume pingouin !* s’indigna (?) le jeune homme.

Pensée à part :

*Mouhahaha ! J’aimerais voir sa tête n’empêche s’il avait fait tout ça pour rien…*

** J’ai tout entendu, t’es vraiment un sale petit hypocrite….**

Pensons peu, pensons bien, Kyle avait filé droit vers le couple en pleine esclandre, son plateau encore à la main. Bien sur, il ne pouvait plus se contenter de leur proposer des petits fours, selon la demande de Terry.

Tous les regards avaient convergé vers Maria et le mystérieux possible espion tueur de mutants. Les invités affichaient autant de perplexité et d’inquiétude que d’amusement devant une situation aussi grotesque. C’était un moment critique où tout pouvait encore basculer… Qui était cet homme ? Un autre mutant ? Un humanoïde ? Un simple homo inferior ? Vu comme Maria venait de s’exploser ses petits orteils contre sa jambe, il ne pouvait appartenir qu’à l’une des deux premières catégories. Dans les deux cas, il y avait fort à parier qu’il soit hostile à la confrérie pour qu’il fasse autant de cachotterie.

« Oui, mesdames et messieurs, oui ! »

Tonna Kyle en arrivant près de Maria et d’Arlequin.

« Maria est une vraie blonde, c’est vrai. Vous l’avez vu, c’est bon, le spectacle est terminé. »

Il s’interposa entre la jeune femme aux doigts de pied meurtris et son opposant, le plateau tendu vers l’homme, faisant mine de le servir. Mais en fait, il tenait le plateau ainsi pour garder sa main dirigée sur l’homme, et au moindre signe déplaisant Kyle pourrait envoyer une déflagration d’énergie, du moins il espérait en avoir le temps
Pendant ce temps, d’une voix basse, afin que les autres invités n’entendent pas et se désintéressent d’eux, il annonça avec un calme proche de l’arrogance :

« Monsieur, pour vous comme pour nous, c’est le moment idéal pour frapper, mais je vous prierai de prendre les devants : notre campagne de pub s’en portera mieux si nous passons pour les victimes. »

Il arbora un sourire d’adolescent cupide qui vient de voler les clés de sa première voiture.

« Allez-y, montrez combien les petits confréristes sont incompris et malheureux, que le public nous plaigne et dénigre les menteurs –et pervers- dans votre genre… »

Il le mettait au défi : il ne pouvait pas s’en empêcher sur le moment, une espèce de curiosité morbide l’animait –la même curiosité qui le poussait à défier ses supérieurs et à se montrer acide- : il voulait savoir si cet homme serait assez stupide pour faire d’eux des martyrs de la cause mutante. Le serait-il assez pour risquer inutilement sa vie, sachant que s’il les attaquait il aurait bientôt à faire face à plus d’un confrériste éparpillé dans les recoins de cette salle ?

Au moment où Kyle avait lancé ces paroles, il ne savait absolument pas si l’inconnu se rangerait à ses arguments ou s’il allait lui en mettre plein la tête.
De toute façon, il n’avait rien à perdre. Rien.

Ils étaient là, tout autour, était-ce pour lui qu’ils s’étaient rassemblés ? A vue d’œil, ils étaient deux, trois, peut être plus. La musique allait bientôt toucher à sa fin et du coin de l’œil, alors que désormais il ne prêtait plus le moins du monde quelque attention que se soit à sa partenaire, il repéra un groupe de convives snobs et richissimes qui riaient aux éclats juste à côté. Une porte de sortie ? Pas le temps de se poser plus de questions, plus le temps. Car déjà une gifle venait lui souffler le visage, suivi d’une insulte plutôt détonante de la part de la confrère. L’Arlequin n’avait plus de doute, le lion était entouré de hyènes, ce n’était plus qu’un fait.

Et puis, comme si cela ne lui avait pas suffit, il fallait que cette … Idiote frappe les membres inférieurs de l’humanoïde ! Dommage, elle était tombée sur l’un des très rares individus qui avait quelque chose de plus dans les jambes. Un sourire éphémère s’accrocha aux lèvres de l’Arlequin.

*Espèce de chienne de mutos ! Ca t’apprendra !*

Je ne sais pas quelles sont les manières au Canada, madame. Mais au Mexique, les femmes ne crient pas au loup pour des raisons aussi injustifiées qu’incompréhensibles. Mais, je mettrais votre attitude sur le plan de la passion de votre travail ou de l’alcoolisme qui, dit-on, touche toutes les catégories socio-professionnelles de notre temps.

Sans tarder – et cela n’étonna guère David - un pantin de serveur approcha et joua sa scène avec élégance. Mais les trois compères savaient pertinemment pourquoi il était là. Et puis, comme si de rien n’était, il fit son petit ‘’ménage’’ sous l’œil avisé de l’Arlequin qui ne broncha pas le moins du monde, se contentant de déguster un excellent petit four. Malheureusement pour ce jeune (confrère ? Sans aucun doute) homme, Webb ne jouait pas sur le même plan que lui. Ce qu’il jouait ici était étroitement lié avec ses propres chances de survie et il ne comptait absolument pas s’enfoncer dans un tourbillon sans fin qui le mènerait à sa perte – ce qui semblait être le cas s’il écoutait le discours de ce serveur intrépide -.
Sur un ton tout à fait convenable, loin des secrets que semblait vouloir faire Kyle, l’Arlequin lui répondit aussi naturellement que désolé, comme si celui-ci venait de lui avouer la raison de cette soudaine colère.

Je suis réellement navré pour votre amie. Je ne pensais pas à quel point son travail pouvait la passionner et ma proposition de finir cette agréable soirée dans un cadre un peu plus intime me semblait être un bon moyen de nouer des contacts chaleureux.

– S’adressant à Maria – Madame, si je puis me permettre, vous m’en voyez navré de ce refus mais je n’en tiendrai pas rigueur. Car le travail est pour vous comme pour moi une valeur noble.
Je me retire donc, peut être à la prochaine, chers amis ? Et, merci pour la danse.

David, entièrement dans son rôle, se courba et salua ses hôtes avant de rejoindre, tout sourire, le groupe d’invités qu’il avait repéré un peu plus tôt. Échangeant rires et anecdotes juteuses.

[ Désolé mais ... Ça sent le roussi pour mon perso votre truc ]

Et en une fraction de seconde, tout dérapa. Terry se retint de s’étrangler sur place.

*Nom de Dieu, Henry ! Qu’est ce qu’elle nous fout là, Maria ?!* fulmina-t-il.

Le majordome mit plusieurs secondes à lui répondre, visiblement mal à l’aise.

*Je… je l’ignore Monsieur, je crois qu’elle a essayé de gagner du temps*

Cette fois, le jeune homme ne put retenir un hoquet de colère. Au diable, la contenance et la dignité. Il sentait déjà ses écailles le démanger le long de son dos.

*Elle… QUOI ? Elle a tout foutu en l’air oui ! Dites-lui que j’aurai 2 ou 3 choses à lui rappeler ce soir !*

Terry était rarement en colère, voire très rarement. Mais lorsqu’il s’y mettait, il avait le don de devenir vraiment effrayant. Et ça risquait fort de chauffer pour la jeune Russe. Même s’il devait reconnaître qu’elle avait néanmoins réussi à jeter un froid dans l’assemblée. C’était par contre totalement raté pour la discrétion… Toutes les têtes étant à présent tournées vers le groupe suspect.

Ca aurait pu en rester là si le jeune Kyle ne s’en était pas mêlé trop tôt lui aussi ! Tentait-il de rattraper le coup ? Sans doute mais Terry ne put s’empêcher de constater qu’il ne s’y prenait, une fois de plus, pas de la meilleure façon. Ce serait pas demain la veille qu’ils en feraient un diplomate de ce môme… Il ne connaissait en effet que la provocation. Pas l’idéal pour régler les problèmes.

Quand le jeune homme arriva près de Kyle et Maria, l’individu suspect s’était déjà éloigné, prenant soin au passage d’assurer ses arrières en s’infiltrant dans un autre groupe d’invités. Terry fusilla du regard les deux recrues. Il dut faire tous les efforts du monde pour ne pas leur passer un savon monumental dès maintenant, mais ses yeux le trahirent, passant furtivement du vert ou rouge avant de reprendre leur couleur marron.

"Bravo ! siffla-t-il entre ses dents. On en reparlera… mais j’espère pour vous que Kenjiss n’a rien vu ! On se demande à quoi ça sert de vous entraîner !

Le mutant inspira un grand coup pour tenter de se calmer un peu.

"Il n’y a plus qu’à le suivre et ne pas le quitter des yeux maintenant. En espérant pouvoir l’intercepter pour de bon dès qu’il fait un pas de travers"

Tandis qu’il scrutait l’assemblée pour observer le comportement de leur homme, son regard tomba sur une jeune fille qui semblait les regarder avec insistance depuis l’altercation. Sans hésiter, Terry choisit d’être prudent ignorant que la demoiselle connaissait Maria.

*Henry ?*

*Oui Monsieur ?*

*Sonde cette jeune fille, je ne voudrais pas d’un problème supplémentaire, on a bien assez à faire avec cet individu !*

*Bien Monsieur*

A cet instant, Maria n’était plus une jeune femme de vingt-deux ans, elle n’était plus non plus une immigrée russe, encore moins la porte-parole de la Confrérie. En cet instant d’absolue solitude, Maria s’était métamorphosée en statue figée par l’ébahissement, en obélisque d’interloquement, en Tour de Babel de l’écœurement…

La situation partait complètement en sucette parce que ses chers confrères n’avaient pas su profiter de l’opportunité qu’elle leur avait offerte… Et ils avaient l’outrecuidance de le lui reprocher !!
Ses instincts meurtriers se réveillaient. Kyle allait mourir… Mais avant cela, il allait morfler longtemps !!
Non content d’avoir fait échouer son plan, il s’était permis de faire le fanfaron en l’humiliant devant l’assemblée via la reprise du vieux stéréotype misogyne du XXème, comme quoi les blondes ne seraient que des pauvres dindes.
Seules les chaînes scellées par sa décennie d’éducation aristocratique la retenaient de lui dévisser immédiatement la tête avec une gigantesque baffe… sans gants, bien sûr !
Certes, elle l’attacherait et le bafferait généreusement jusqu’à ce que son corps se soit vidé de sa dernière goutte de sang, mais pas tout de suite… Ce moment d'extase vengeresse allait devoir attendre quelques heures.

Et Terry, qui n’avait rien compris non plus à son initiative, elle s'était retenue de lui réenfoncer ses reproches dans la gorge !

Entre ses dents, avec une colère à peine contenue, elle susurra à ses deux confrères adorés :
_ Je m’occupe de ce type, je vous demande simplement de me suivre ! Et cette fois-ci, jouez mon jeu : je vais vous le livrer sur un plateau ! Et d’ailleurs vous n’avez pas le choix, si vous gérez mal, on est grillé !

Elle décocha un bref coup d’œil assassin à ses interlocuteurs, prit une coupe de faux champagne qui passait à proximité, fit volte-face et se dirigea d’un pas décidé vers son ex-cavalier. Signor Rodriguez était en train de papoter tranquillement avec des donzelles hilares. Elle prit une grande inspiration, lui tapa sur l’épaule et lui balança le contenu du verre au visage :
_ VOUS N’ETES RIEN MOINS QU’UN MONSTRE DEGOUTANT !! Cria-t-elle de nouveau très fort.

Deuxième round !
Il fallait que tout le monde sache qu’elle revenait à la charge, que tout le monde soit convaincu qu’elle était bien dans son bon droit la première fois ! Mais pour ne pas trop passer pour une folle hystérique, elle reprit plus doucement et très froidement :
_ Non seulement vous profitez de la danse pour me peloter grossièrement, mais en plus vous vous permettez de me traiter de menteuse !!! Vous n’êtes qu’un goujat !!!

… Même s’il n’avait pas été le seul à tenir des propos injurieux… Elle se promit une nouvelle fois de faire découvrir à Kyle les joies du bon pal russe !
_ C’est une soirée de grand standing ici, poursuivit-elle en descendant à nouveau d'un ton, je me dois de protéger mes invitées de vos manières de Cro-Magnon misogyne. Je vous demande de quitter les lieux sur-le-champ !

Son allure BCBG de jeune fille sage lui assurerait certainement l’adhésion des témoins alentour. Comment pourraient-ils douter de sa bonne foi ? Elle se tourna vers Kyle et Terry :
_ Messieurs, veuillez raccompagner ce rustre jusqu’à la porte !

Elle avait dit ces derniers mots avec une voix très calme.

***Henri, rappelle à Terry et à Kyle qu’ils ne doivent en aucun cas le laisser partir ! Une fois qu’ils seront tous les trois dehors, il faut qu’ils s'arrangent pour le capturer. On doit absolument interroger l’oiseau, il a des jambes un peu trop dures pour être honnêtes***

***Maria ?***

***Oui, quoi encore ?***

***Je préfère te prévenir, vous ne m’y reprendrez plus : c’est bien la dernière fois que je fais ce job ! Vous êtes tous tarés ici !***


[HJ : Elle est super vénère !!! /HJ]

[Tant d'efforts récompensés ! XD Je vais avoir la fessée du siècle ! XD ]

Kyle détourna la tête, levant les yeux au plafond : il croyait rêver ! Maria remettait ça ! Ce n'était pas possible... C'était bien une femme : quand elle a une idée derrière la tête, impossible de lui faire changer de direction. Mais qu'est-ce qui rendait ces créatures aussi têtues que des ânes ? Il trouva un instant que la classe extérieure de Maria faisait un contraste saisissant avec ses idées farfelues. S'il était moins de mauvaise foi, il aurait avoué que cela l'amusait, mais Kyle était d'un naturel belliqueux, aussi se renfrogna-t-il davantage.
Il lâcha entre ses dents, s'adressant à Terry :

"Elle est du genre "je suis au fond du trou mais je continue à creuser", hein ? "

Bien sur, Kyle ne prenait pas en compte que lui-même avait ce défaut. En fait, il en oubliait ses torts, tant ceux de Maria lui semblaient éclatants.


Enfin, les dés étaient jetés. Maria venaient de demander à Kyle et à Terry de raccompagner l'étrange bonhomme aux cheveux d'argent à la poste. Kyle s'avança vers elle et sans lui demander son avis il lui remit son plateau d'hors d'oeuvre d'un geste sec. Il devait avoir les mains libres pour jouer les videurs. Il a profita pour lancer à Maria dans un murmure rageur et ironique :

"Bien, très discret ! Il ne doit absolument pas s'attendre à ce qu'on lui fasse sa fête..."

Faisant une moue de colère, il reprit sa marche pour rejoindre le gougeat de ses dames. Il était prêt à le saisir quand Terry le voudrait pour le mener gentimment à la porte.

De toute façon, au point où ils en étaient, ils n’avaient plus vraiment d’autres choix que de suivre les idées tordues de Maria. Terry pria simplement intérieurement pour qu’elle ne fasse pas pire que ce qu’elle avait déjà fait juste avant ! Ils étaient censés être discrets ! Pauvre Terry, il n’était absolument pas au bout de ses surprises avec la jeune femme.

D’ailleurs, il du faire un effort remarquable pour ne pas exploser lorsque Maria leur exposa son plan en direct. Pour la discrétion, c’était complètement foutu ! Voilà que la jeune mutante leur faisait un esclandre public ! Et lorsque Kyle commenta son intervention, Terry se contenta de le fusiller du regard. Il était parfaitement inutile de retourner le couteau dans la plaie.

"Et même quand tu atteints le fond, tu creuses encore !" marmonna le jeune homme entre ses dents

Il sentait ses écailles se hérisser le long de son échine, ses poignets le démangeaient mais il devait absolument garder son calme. Ils avaient bien assez d’ennuis avec une qui pétait les plombs ! S’il y avait des journalistes dans l’assemblée, Terry sentit que les gros titres n’allaient pas les manquer dès le lendemain…

"Bon suis moi, au point où on en est, on a plus le choix, il ne nous reste qu’à suivre Maria près de son bonhomme"

Ce dernier, pas fou, avait vite fait de s’éloigner de la charmante donzelle en colère pour rejoindre un autre groupe de convives, pensant qu’il pouvait de cette manière échapper au courroux de la Russe. C’était bien mal la connaître, car en deux ou trois coups de coude, elle avait rejoint sa victime et lui vidait son sac de façon assez… démonstrative. Maintenant, c’était gagné, tout le monde les regardaient.

Terry et Kyle arrivèrent près de l’individu et lorsque Maria eut fini sa tirade (en fait, elle avait simplement eu besoin de respirer, mais il en profita pour intervenir) Terry s’approcha du jeune homme, Kyle sur ses talons, l'air menaçant - si, si ça lui arrivait !- :

"Veuillez nous suivre, s’il vous plait, monsieur, je crois que vous en avez assez fait comme ça"

Puis, alors qu’il l’empoignait vigoureusement à l’aide de Kyle, il déclara de façon à ce que lui seul puisse l’entendre

"Et je vous déconseille de tenter quoi que soit, ou vous ne sortirez pas d’ici vivant… "

Et oui, derrière ses calmes apparences, il ne fallait pas non plus penser que Terry était quelqu’un d’inoffensif…

Apparemment la situation semblait s’être calmée. Toujours un peu inquiète Virginie attendit de voir comment allait Maria. Elle croisa alors le regard de l’homme qui venait juste d’approcher la jeune femme et qui semblait la connaitre. En un quart de seconde elle changea son regard de direction mal à l’aise. Pourtant quelque chose la retenait… Maria ne bougeait pas.

Maintenant la petite blonde était assez proche pour entendre les propos de l’injurieuse. Elle vit la coupe voler vers le visage du mexicain et sursauta de plus belle en entendant le cri de la confrériste.

_ VOUS N’ETES RIEN MOINS QU’UN MONSTRE DEGOUTANT !!

Les sourcils de la jeune fille se froncèrent de perplexité. Cet homme lui posait donc un réel problème. Pourtant Virginie les avaient bien observé danser. Ils avaient été gracieux charmant. Et sincèrement elle ne voyait réellement rien d’outrancier dans le comportement de l’accusé. Non au contraire il semblait être un gentleman.

_ Messieurs, veuillez raccompagner ce rustre jusqu’à la porte !


Ce qu’elle trouvait étrange c’est que ces deux hommes continus de la suivre ainsi. Un peu comme si ils étaient des gardes du corps. Pourtant n’avait elle pas été servie par l’un d’eux un peu plus tôt ? Et ils n’avaient aucun insigne particulier. Elle n’aimait pas ça, elle n’aimait pas ça du tout…

"Veuillez nous suivre, s’il vous plait, monsieur, je crois que vous en avez assez fait comme ça"

Tout ceci avait quelque chose d’étrange. Elle sentait une sorte de décalage entre les paroles et les actes de ces personnes. Il y avait de la comédie l’a dedans elle en était sur. Mais pourquoi ? Qu’est ce que cet homme avait de si dérangeant pour exiger un tel acharnement ? Était-il dangereux ? Non…

Bien sur elle ne le connaissait pas, pourtant Virginie eut un élan de sympathie envers lui. Il se retrouvait devant ces personnes menaçantes. Son intuition lui conseillait de ne pas se fier à cette scène de scandale. Cela cachait autre chose elle en était convaincue. Son regard se mettait à chercher des indices. Ses réflexes d’enquêtrice en éveil.

Elle s’était encore un peu rapprochée comme si quelque chose la poussait à aider. Elle une simple ado. Il y avait des paradoxes partout. Il y avait tous ces mots voilés échangés. Cela lui rappelait les conspirations romanesques de ses lectures. Elle aurait voulut agir…

Je sais encore comment mettre un pied devant l'autre, monsieur. Et à moins d'être complètement idiot, je vous conseille fortement de ne plus poser vos mains sur moi.

Bien au moins il avait du répondant. Virginie hocha discrètement la tête rassurée de le voir réagir avec force. Elle jeta un coup d’œil à la mutante accusatrice ne sachant ce qu’elle devait penser d’elle. Il y avait toujours cette sensation de crainte qui lui venait en l’observant. Mais elle avait été si charmante avec elle… et ce soir… aurait-elle deux visages ?

Le membre du cercle avait trouvé un allier. Elle ne connaissait pas ce Monsieur Collins mais il semblait important. Peut être allait il réussir à calmer le jeu. Il le faudrait mieux. Un dérapage en pleine conférence, un dérapage tout court…

Peut être que si elle attirait l’attention de Maria ? Peut être que cela la distrairait assez pour permettre à tout le monde de s’apaiser. Qu’était-elle entrain de s’imaginer ? Pourquoi aurait-elle à intervenir dans cette situation qui ne la concernait en rien ? Peut être ce sentiment d’injustice qui transparaissait dans ce tableau de rancœur. Et puis qu’avait-elle à perdre. Elle n’était qu’une simple invitée…

Elle se rapprocha donc le plus tranquillement possible et appela l’intéressée de sa petite voix.

-« Maria ?"

Un sourire toujours timide se peignit sur son visage alors qu’elle s’arrêtait juste à deux pas de la mutante. Elle voyait la colère sur les traits de celle-ci et hésita un instant à continuer. Elle tourna la tête vers Arlequin un quart de seconde et s’encouragea toute seule. Elle faisait ça pour la bonne cause. Alors elle continua sur sa lancée d’un ton plus sur, juste un peu plus sur.

-« Vous vous souvenez ? Nous nous sommes croisés en début d’après midi ? … au centre commercial. »

Kenjiss écumait de fureur derrière son petit sourire qu'il espérait maintenu aimable pour ses convives... D'abord, il haïssait les grands élans d'amitié fraternelle qu'il démontrait au premier pequenot venu échanger deux trois mots avec lui. Ensuite, cette foutue conférence se prolongeait et la moindre tentative de repli prudent qu'il tentait vers les étages était contrée par un convive quelconque désireux d'exposer ses idées... Enfin et surtout parce qu'il semblait que Terry, Maria et Kyle perdaient le contrôle de la situation. C'était le pire scénario envisageable, avec bien évidement la crise de fureur du patron sur scène... Le tatoué se débarassa de son dernier interlocuteur avec une grimace d'excuse.

Henri ! Henri !
**Heu... Monsieur ? Navré nous sommes un peu occu... **
Rien à carrer, lâche tout ce que tu fais et réponds ! C'est quoi ce bordel ? Ca hurle depuis tout à l'heure!

Oui le mutant n'avait pas vraiment l'habitude d'user de formules de politesses... Et encore moins quand la situation lui glissait entre les doigts.

**Maria et Terry ont voulu arrêter cet individu mais...**

Il n'avait pas besoin d'en savoir plus. Kenjiss prit les rênes. Puisqu'on devait arrêter ce type, qu'il résistait et qu'il humiliait ses confrères, on emploierait les grands moyens. Le tatoué n'avait pas exigé des vigiles qu'ils aient des muscles aussi impressionants que leur CV pour frimer auprès des investisseurs étrangers... Les rares hommes en noir qui ne dépassaient pas les deux mètres dans le service de sécurité n'en étaient pas moins capable de maitriser un rhinocéros en pleine charge. D'eux d'entre eux possédaient une force surhumaine, le troisième devait être le fils caché de Sagamore O'Neil et d'un tank pour ce qui était de sa résistance, et quelques autres savaient comment exterminer un expert en art martiaux sans même froisser leur costume hors de prix. L'autre solution était d'envoyer Twikjeya, qui aurait réglé le problème en quelques éclairs métalliques forts salissants pour les convives aux alentours...

Excusez moi...

Ce fut donc escorté par deux mastodontes qui le dépassaient de deux têtes que le directeur de la Confrérie fendit la foule sans le moindre mal, ignorant superbement ses associés pour s'arrêter à un mètre d'Arlequin, qui, lui, fut empoigné par les vigiles. Et à moins d'avoir un marteau-piqueur dans sa poche, le jeune humanoïde, tout puissant qu'il était, était coincé. Dereck et Mathias étaient tout de même capables d'encaisser un obus antichar sans que leurs abdos ne les trahissent...

Calme la foule, détourne leurs regards et envoye le joueur de poker dans les bras de la pute à droite !
**C'est la vice directrice d'un cabinet d'architecture très... **
Tu préfère que j'envoye Maria te rendre une petite visite, dans l'état où elle est ?

L'ami d'Arlequin s'éloigna bien vite... Bien que couvert par les ondes du télépathe, Kenjiss adressa quelques sourires aux alentours et parla d'une histoire d'invidiu suspect pour couvrir la sortie d'Arlequin, presque porté par les deux gorilles en direction de la porte... Bien évidement, Dereck et Mathias emprunteraient l'issue dissimulée dans le parc de la Confrérie, qui les descendraient directement au sous sol, où ils pourraient converser plus amplement avec monsieur Arlequin...

Dis à Terry, Maria et Kyle de descendre. Immédiatement.
**Heu oui... Salle de briefing ? Ils essayaient de bien fai... **
Immédiatement.

Le tatoué avait sa voix, enfin... Ses pensées des mauvais jours. Ses larbins, esclaves, estimés associés, s'étaient plantés en beauté et ils allaient en entendre parler quelques temps... Tout comme l'Arlequin que Kenjiss retrouverait dans quelques minutes, attaché sur une chaise, entre les deux gardes du corps. Du moins une fois qu'il serait parvenu à s'éclipser de la Conférence ce qui ne saurait tarder, grâce à l'admirable capacité d'Henri à focaliser l'attention des convives sur les faux petits fours... Le tatoué décocha un regard noir à ses chers collègues avant de poursuivre sa ronde de sourire

[Explications !]
[On accélère un peu tout ça Arlequin, plus possible de t'échapper sur ce coup ^^ Envoye moi un mp si tu veux des éclaircissements. ]