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[Chambre de Miss Lemington]

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Miss Lemington

Type Omega

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Miss Lemington

Alias : Psyché
Race : Mutante
Clan : Nouvel Institut
Age du perso : 38 ans
Profession : Cerbère de l'Institut
Affinités : Abîme sans fond, gouffre des âmes tourmentées
Points XP : 1550


-PERFORMANCES-
Pouvoir: Psychokinésie et télépathie
Type: Omega
Niveau: 7

MessageSujet: Douce inconscience... [Chambre de Miss Lemington] - Page 2 EmptySam 25 Juin 2011 - 22:03

Février 2052


C’était quelque chose d’étrange que de sentir qu’on l’entourait, sans pour autant être capable de communiquer.

Samarah avait perdu connaissance lorsqu’elle avait reçu dans son esprit, l’écho de la désintégration crânienne de son ennemi sur la Zone 56. Un choc terrible et effroyablement destructeur. Trop puissant pour être contenu, même par la télépathe oméga. Il fallait avouer que son état de faiblesse généralisée à cet instant n’avait pas non plus joué en sa faveur. Son esprit avait tout simplement été déconnecté du monde, bien plus longtemps qu’il ne l’avait sans doute jamais été. Un black out pur et simple. Total.

Et à présent, cela faisait plusieurs jours que la terrible Cerbère était plongée dans un profond coma. Les premières heures, ses proches s’en étaient inquiétés, avant de se voir rassurer par la femme médecin contactée d’urgence. Celle-ci était arrivée le plus vite possible et avait rapidement compris –malgré l’apparente maigreur et le corps meurtri de l’ex-prisonnière- que la première patiente dont il fallait s’occuper, c’était avant tout June. Les émotions avaient littéralement terrassé la future mère et ce n’était pas bon du tout non seulement pour elle, mais aussi pour le bébé.

Quant à Samarah, après avoir pratiqué un examen prolongé, son pronostic fut plutôt rassurant. Ses jours ne semblaient pas en danger. Ses blessures physiques avaient été traitées et commençaient maintenant le long chemin de la cicatrisation. Pour le reste, le docteur Velasquez s’était vite retrouvée limitée vis-à-vis du domaine des blessures psychiques. Face à un coma, la médecine demeurait hélas encore impuissante de nos jours. Il fallait simplement attendre que la mutante se réveille. Et dans le cas de Samarah –c’était une théorie que la doctoresse défendait ardemment depuis sa thèse sur l’étude de certains pouvoirs mutants- il était même possible que le coma soit une bonne chose. Selon elle, plus Samarah resterait au calme, plus cela permettrait à son esprit déconnecté de toutes interférences externes d’augmenter ses chances de se rétablir. Elle tenta d’expliquer sa théorie plus simplement face aux amis inquiets. En fait, il s’agissait de voir le coma dans ce cas précis, tel un court-circuit salvateur. Comme le fusible qui protégeait les circuits lorsque ceux-ci avaient du affronter une trop forte intensité…

Ordre avait donc été directement donné lorsqu’elle n’eut plus besoin du robo-medic pour contrôler ses constances vitales de la transférer dans sa chambre avec interdiction formelle de la déranger. Les élèves curieux avaient été éloignés avec la terrifiante promesse de se voir attribuer une punition monumentale s’ils approchaient la chambre de la malade. Seuls avaient été autorisés à lui rendre visite, les adultes et Virginie qui avait clairement fait comprendre à June que rien ni personne ne l’empêcherait d’aller la voir, même sans permission.

Ce fut à l’aube du 7ème jour que Samarah commença à émerger partiellement des limbes de son inconscience. Elle ne se réveilla pas encore totalement. Mais son esprit se reconnecta doucement au monde. C’est ainsi qu’elle sentit –vaguement- des présences familières qui se succédèrent à ses côtés.

Celle de June d’abord, de Virginie ensuite. Parfois celle d’Aisling et de Léo, son filleul. Même Léon qui l'avait si souvent rendue folle ! Elle les entendait lui parler, mais la mutante était incapable de réagir. Même par télépathie. Alors elle écouta, sombra dans l’inconscience par vague successive, écouta encore lorsqu’elle se sentait émerger de ces lointaines profondeurs abstraites avant de sombrer à nouveau. Elle aurait été bien incapable de dire combien de temps cela dura. Elle eut une impression d’éternité entre deux sursauts de semi-conscience. En réalité, il ne s’écoula que quelques jours. Samarah émergea lentement du coma un peu plus d’une semaine après y avoir brutalement plongé, finalement terrassée par la torture, la mort de son rival –quelle ironie- et la faiblesse généralisée d’un corps qu’elle avait trop longtemps maltraité. Un matin de février, ses yeux se rouvrirent péniblement. Et un regard encore absent fixa vaguement le plafond de sa chambre.
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Léon Asakura

Type Omega

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Léon Asakura

Alias : Abyss
Race : Mutant
Clan : Nouvel Institut
Age du perso : 38 ans, mais en parait 28
Profession : PDG d'Asakura Corp.
Affinités : Koji, Samarah, Sinéad, Alex, Virginie
Points XP : 1250


-PERFORMANCES-
Pouvoir: Hydrokinésie Hydromorphose Hydrogénèse
Type: Sigma
Niveau: 6

MessageSujet: Re: [Chambre de Miss Lemington] [Chambre de Miss Lemington] - Page 2 EmptyDim 26 Juin 2011 - 12:46

Au cours de sa vie bien remplie, Léon avait déjà connu le sentiment de culpabilité. Les premières fois devaient être bien sûr lorsque son frère et lui franchissaient les interdits posés par leurs parents. Plus tard, en grandissant, c’était lorsqu’il ramenait un bulletin de notes pas vraiment excellents à ces mêmes parents qui le regardaient alors avec de gros yeux noirs. Puis vint toute une série de première fois, sa première cigarette (et l’une des seules qu’il n’ait jamais fumé), sa première cuite à l’adolescence, la première fois qu’il transgressait le couvre-feu instauré par ses parents et qu’il filait à une soirée. Bref, il eut plusieurs instants dans sa vie où la culpabilité l’avait effleuré, à divers degrés. Mais aussi coupable qu’il avait pu se sentir autrefois, tout ces moments n’étaient rien en comparaison de ce qu’il ressentait à l’heure actuelle, lorsqu’il regardait son amie allongée sur son lit, les yeux fermés et qui venait de traverser des épreuves dont peu s’en serait sorti vivant. La preuve en était que le leader de la Confrérie n’était plus de ce monde alors qu’il était l’un des piliers de la population mutante actuelle. Léon se l’était toujours représenté, au même titre que Sam’, tel un roc balayé par le vent et la mer mais qui faisait front fièrement et sans ciller d’un millimètre… et pourtant, l’on avait eu raison de ce géant qu’il était et même Sam’ qui à l’heure actuelle, représentait l’un des mutants les plus puissants de la planète, avait été à deux doigts de rejoindre les limbes. Et Léon ne pouvait s’empêcher de se sentir coupable à chaque fois que ses yeux se posèrent sur le Cerbère. Le mutant aurait donné n’importe quoi pour être celui qui était allongé sur son lit, dans le coma. S’il n’avait pas filé en Chine, peut-être bien qu’il aurait été cette personne et qu’à l’heure actuelle, Sam’ serait indemne, de mauvais humeur comme à son habitude mais indemne.

Dès que le docteur Velasquez déclara que la présence de Sam’ à l’infirmerie n’était plus nécessaire, Léon ordonna de la transférer dans sa chambre, là où elle disposerait de tout le calme et la tranquillité indispensable à son rétablissement. Il avait également prévenu à tous les pensionnaires, mis à part quelques exceptions, que quiconque s’approcherait de la chambre se souviendrait encore avec effroi de la punition jusqu’à la fin de sa vie. Le mutant était peut-être injuste, les élèves devaient être tout aussi inquiets au sujet de Sam’ qui ne l’était mais la colère et la culpabilité faisaient qu’il n’était pas à prendre avec des pincettes à ce moment là.
Samarah étant indisponible, Léon faisait tout son possible pour s’assurer du bon fonctionnement du manoir, en collaboration avec son amie de toujours Koyuki. Le travail n’avait rien de bien difficile car après tout, c’était le travail qu’il avait jeté dans les bras des deux femmes avant de filer en douce en Chine pour régler ses problèmes personnels, sans penser aux conséquences de son départ. Les vieilles habitudes revinrent très vite et Léon donnait son maximum pour faire fonctionner correctement le Nouvel Institut.

Chaque matin, avant de commencer son travail administratif, Léon se rendait au chevet de Sam’. Il lui apportait des fleurs afin de remplacer celles de la veille et lui racontait plus ou moins les dernières nouvelles et les dernières rumeurs qui pouvaient courir dans les couloirs de l’Institut. Il excluait volontairement tout ce qui tournait autour de l’accident ainsi que tout ce qui concernait la gestion de l’Institut. Son amie était plongée dans un coma mais dans le cas où elle entendrait ce qui se passait autour d’elle, Léon ne souhaitait pas que son esprit soit rempli de sujets douloureux ou ennuyeux. Le mutant se forçait d’adopter un ton joyeux lorsqu’il parlait mais à chaque fois que son regard croisa le visage fermé de son amie, il s’arrêta net dans son monologue et murmura « Je suis désolé Sam’ » d’une voix basse et triste.
Cette épreuve permit à Léon de se rapprocher des autres adultes vivant au manoir et avec lequel il n’avait pas eu l’occasion de réellement discuter. Il y avait Virginie qu’il supposait être l’incarnation de la gentillesse même mais également June. Léon n’avait jamais eu la chance de vraiment lui parler, la seule fois où ils s’étaient adressé la parole était lors de la soirée de l’inauguration de la TransAtlante. June lui avait chuchoté au creux de l’oreille d’essayer de renverser de l’eau sur la porte-parole de la Confrérie. Aujourd’hui, cette dernière n’allait pas tarder à donner la vie à son enfant et s’était installée au manoir afin d’être plus proche de sa meilleure amie mais également afin d’être bien entourée, à ce que lui avait raconté Virginie. La politesse souhaitait que Léon ne demande pas plus de détails aux deux jeunes femmes, du moins pas pour l’instant. Aussi, se contentait-il simplement de faire connaissance avec ces dernières.

Aujourd’hui, Léon était assis sur le fauteuil situé juste à côté du lit de Sam’ et celui-ci lui racontait son séjour en Chine, en omettant la partie où il alla s’attaquer aux mafieux du coin. Il lui lista toutes les activités possibles de faire à Hong-Kong ainsi que l’adresse des meilleurs restaurants, en rappelant à Sam’ de lui proposer de l’y emmener goûter à chaque fois. Le mutant était tellement absorbé par la description des plats du meilleur restaurant selon lui, qu’il ne fit d’abord pas attention au changement qui s’était produit sur le visage de son amie. Puis la lumière se fut dans son conscience et très vite, il se leva pour se rapprocher du lit de Sam’, de sorte qu’il était impossible pour Léon d’avoir imaginé ce qu’il venait de se produire.
Il attrapa son communicateur et appela June et Virginie mais également le docteur Velasquez.


« Les filles, docteur Velasquez, venez vite dans la chambre de Sam. Léon »

En attendant l’arrivée des demoiselles, Léon agita lentement sa main au dessus du visage de Sam’ afin de voir si le Cerbère réagissait à son stimuli visuel.

« Sam ? »
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Aisling O'Hegarty

Type Alpha

Type Alpha

Aisling O'Hegarty

Alias : Aucun pour le moment
Race : Mutante
Clan : Le nouvel institut
Age du perso : 17 ans
Profession : Lycéenne
Affinités : Sa mère et...
Points XP : 298


-PERFORMANCES-
Pouvoir: Création de roses et de pétales de rose
Type: Alpha
Niveau: 1

MessageSujet: Re: [Chambre de Miss Lemington] [Chambre de Miss Lemington] - Page 2 EmptyDim 26 Juin 2011 - 13:31

Longtemps, Aisling avait hésité à se rendre au chevet de Samarah… Ce n’était pas qu’elle ne s’inquiétait pas de sa santé, bien au contraire… Après tout, au fil de ces cinq années passés au sein de l’institut, celle que tout le monde surnommait si injustement la cerbère en son absence, lui était devenu comme une sorte de grande sœur ou bien encore de tante de substitution. Même si elle ne lui avait encore jamais avoué aussi ouvertement, elle et les autres résidents de l‘institut présent à son arrivée d’Irlande, était devenu comme la famille qu’elle n’avait jamais eu. Bien entendu, au cours des premiers mois Samarah l’impressionnait avec son apparente froideur et cette rigidité tellement caractéristique, même si elle avait toujours fait preuve d’une grande gentillesse à son égard. De plus, elle était une puissante télépathe et à onze ou douze ans, quelqu’un pouvant lire dans les pensées était, il fallait bien l’avouer, assez effrayant… Avec ce genre de pouvoir, il n’était pas question de faire la moindre bêtise en gardant au cœur l’espoir vain de s’en sortir en toute impunité.

Pourtant, en dépit des sévères remontrances que Samarah avait pu lui faire tout au long de ces cinq années, Jamais elle ne l’avait réellement punie pour une de ses grosses bêtises. Peut-être, lui avait-elle échappée… Mais Aisling en doutait très fortement car la télépathe était une redoutable mutante dans son domaine et pratiquement rien de ce qu’il se passait au sein de l’institut ne lui échappait… Ou alors… Peut-être… Oui, peut-être… L’adolescente ne savait pas si elle avait réellement raison en pensant que Samarah avait toujours respecté son intimité psychique, mais depuis que cette idée avait fait son chemin dans l’esprit de la jeune fille, elle avait vu la mutante avec un regard neuf, un regard plus ouvert et débarrassée des préjugées qu’elle avait pu entendre à son égard aux quatre coins de l’institut… Le regard d’une petite fille impressionnée non plus par la puissante mutante à qui on ne pouvait rien cacher, mais par la femme solide et forte qu’elle était… Et que, finalement, elle aimait plutôt bien.

Cette image de femme forte, imperturbable et solide comme le roc le plus ancien de la création, c’était justement cela qui avait longtemps retenu Aisling de venir rendre visite à Samarah. Avoir une telle image d’elle et la voir soudain aussi faible et sans défense qu’un nouveau-né, c’était, quelque part, un peu perturbant pour l’adolescente… C’était un peu comme un modèle que l’on pensait éternel et qui un jour s’effritait sous le poids des années. Mais finalement, Aisling avait pris conscience que cela n’était pas une raison suffisante pour ne pas venir s’enquérir elle-même de la santé de la mutante. Elle pensait même que ce serait lui manquer de respect et se montrer des plus cruelle à son égard, que de ne pas la soutenir alors qu’elle était au plus mal. Voilà pourquoi, après s’être hasardé à demander des nouvelles de sa santé à ceux qui allaient régulièrement lui rendre visite depuis son installation dans sa chambre, elle avait elle-même décidé de les imiter.

S’adresser çà une personne dans le coma était toujours une chose assez étrange en vérité et plus encore lorsque la comateuse en question était une puissante télépathe. On disait que les gens normaux dans le coma entendaient les sons tout autour d’eux, mais qu’en était-il des mutants télépathe.. ? Pouvaient-ils lire les pensées de leurs visiteurs, sans même sans rendre compte.. ? Et si c’était effectivement le cas, en gardaient-ils le moindre souvenir clair.. ? Difficile à dire… Mais même si l’adolescente craignait pour son secret, elle s’efforçait de ne pas penser à ce dernier en venant raconter sa petite vie sans importance à Samarah. Parfois pourtant, sans doute en confiance, Aisling évoquait partiellement le sujet sans pour autant le dévoiler, exprimant ses regrets vis-à-vis de sa mère à qui elle mentait sur quelque chose de très important afin de ne pas lui faire de peine… Heureusement, la télépathe ne pouvait lui répondre…

Lorsque ce jour-là l’adolescente avait décidé de venir à nouveau la voir, elle avait tout d’abord fait un rapide détour par Londres afin de ‘’lui acheter des roses’’ pour qu’elle puissent voir une jolie chose à son réveil. Le détour en ville n’était bien entendu qu’un prétexte, sachant que la jeune fille n’allait pas gaspiller de l’argent pour quelque chose qui lui était si aisée de concevoir elle-même. Mais créer son bouquet au sein de l’institut aurait été bien trop suspect, elle le savait parfaitement… Une rose était une chose, mais plusieurs à la fois… C‘était là un risque, qu’elle ne souhait pas courir. Après être revenu de Londres avec son bouquet de roses bleus, roses et blanches, des couleurs douces et apaisantes selon elle, Aisling avait filé chercher un vase qu’elle remplit d’eau avant d’y plonger les fleurs issus de son être, littéralement. Bien entendu, elle savait que chaque matin Léon venait déposer un bouquet de fleurs fraîches dans la chambre de Samarah en venant lui rendre une petite visite avant de commencer son travail, mais après tout… Abondance de fleurs n’était pas un mal, surtout que ce dernier ne lui déposait pas de roses.

Fin prête l’adolescente se dirigea enfin en direction des escaliers menant à l’étage, afin de rejoindre la chambre de la télépathe et d’y passer, encore une fois, un peu de temps en sa compagnie. En arrivant, elle ouvrit la porte de ladite chambre et constata que Léon était encore là. Curieusement, celui-ci était debout devant le lit, penché légèrement en avant, juste au dessus de Samarah.

‘’Qu’est-ce qu’il y a.. ?’’

S’inquiéta-t-elle alors soudainement, imaginant déjà le pire avant même de connaître le moindre détail de la raison de cette position de la part de Léon. Le cœur battant un peu plus rapidement que à son habitude, Aisling s’avança vers le lit et le contourna afin de se retrouver du côté opposé à celui du dirigeant intérimaire. Elle laissa son regard se poser sur le visage de la mutante en serrant quelque peu le vase de roses contre sa personne et lorsqu’elle vit que les paupières de Samarah avaient laissé ses yeux réapparaître, l’adolescente exprima en un propos venant tout droit du cœur :

‘’Elle est réveillée.. ? Elle est sortie du coma.. ?’’

Après l’inquiétude, ce fut une certaine joie qui s’empara de la jeune fille, tandis que instinctivement, sa main gauche se glissa dans celle de Samarah en une sorte de soutien inconscient et qu’un sourire lumineux vint éclairer son visage.

.. Et quelque part au milieu de ce sentiment de bonheur, un profond soulagement apaisant traversa l’esprit de la maîtresse des roses…
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Virginie Parish

Type Sigma

Type Sigma

Virginie Parish

Alias : Résilience
Race : Mutante
Clan : Le Nouvel Institut
Age du perso : 18 ans
Profession : Employée de la LC et Membre du Contrepoison
Affinités : Ami(s): Institut
Ennemi(s): Anti-mutants
Points XP : 1171


-PERFORMANCES-
Pouvoir: Résistance physique et sens hyper développés
Type: Sigma
Niveau: 5

MessageSujet: Re: [Chambre de Miss Lemington] [Chambre de Miss Lemington] - Page 2 EmptyDim 26 Juin 2011 - 14:45

07 février 52

Virginie ne passait en définitif pas beaucoup de temps entre les murs de l’Institut. Entre la Lib Corps elle n’avait guère plus l’occasion de participer à la vie collective. Ça ne changeait pas beaucoup à avant la mission. Mais ça lui pesait. Elle était involontairement éloignée d’Artie de Gaël et même d’Almare qu’elle commençait à apprécier. Les intérêts de la communauté passaient avant ses désirs personnels. Ce n’était certes pas le moment de faire défaut. Et puis de nouvelles personnes avaient besoin de son soutient à présent.

Le plus souvent elle revenait tard en soirée, elle prenait une douche se changeait et allait au chevet de Samarah. C’était devenu une espèce de rituel. Comme si à ses cotés elle pouvait l’aider, ou mêmes elles pouvaient s’aider mutuellement. La jeune fille n’avait pas oublié les discussions qu’elles avaient eues toutes les deux. Elle ne disait jamais plus de trois mots et restait là à écouter leur silence. Cela lui faisait du bien.

C’était comme cela que la mutante avait enfin eu l’occasion de revoir monsieur Asakura. Ils se croisaient régulièrement tôt le matin. Quand Virginie sortait de la chambre pour aller avaler un petit déjeuner gargantuesque. Ils échangeaient quelques mots. L’épreuve avait cela de bien qu’elle relayait la timidité première à une chose encombrante. La petite londonienne savait qui était cet homme dans l’Histoire mutante. Elle le respectait et appréciait cette jovialité dont il faisait preuve. C’était rassurant de savoir qu’il était à nouveau ici.

Il était vers les dix heures heures. Mademoiselle Parish était revenue du centre ville. Elle avait besoin d’un de ses carnets. L’un de ceux qu’elle tenait l’an dernier quand elle travaillait pour le NYNW. Il est vrai que sa chambre n’était pas dés plus ordonnée. Celle-ci s’apparentait plus à un point de chute. Quand Luc n’était pas ici Virginie n’avait pas envie de ranger. Elle était entrain d’envisager d’abandonner et de descendre voir Olga en cuisine. La matinée avait été longue. Sa main tombait sur l’un des t-shirt du jeune français qu’il avait dû oublier… ou qu’elle lui avait piqué. Et bien sûr Virginie soupira comme une idiote en pensant à lui.

Le communicateur vibrait alors qu’elle posait le vêtement sur une de ses piles de linge. Monsieur Asakura ? Intriguée elle écoutait le message et sentit immédiatement son cœur s’emballer. Elle lâchait l’appareil et bondissait hors de la pièce en courant. Devant le regard étonné de quelques camarades Virginie passait de l’aile est à l’aile ouest à la fois inquiète et pleine d’espoir. June avait été également prévenue. Elle n’était qu’à quelques mètres de la chambre de Miss Lemington. La mutante se forçait au calme avant d’entrée. La tranquillité était l’une des règles d’or quand on était prêt de la dame.

Ses yeux bleus détaillèrent la scène avec grande précision. Léon et Aisling entourant le lit de la malade. Elle ne connaissait pas beaucoup cette dernière. Aisling avait quelque chose de … fascinant. Incapable de l’expliquer Virginie tentait d’en apprendre un peu plus sur elle à sa façon patiente et bienveillante. Ils ne bougeaient pas. L’un une main au-dessus de visage de celle-ci et l’autre penchée. Un fabuleux sourire se dessinait lentement sur le visage de la jeune fille lorsqu’elle vit les yeux ouverts de Samarah. Enfin ! Elle avançait gagnée par une joie sans borne. C’était un miracle. C’était une excellente nouvelle. Virginie se laissait envahir par le doux sentiment du soulagement et de l’affection. Elle restait à quelques pas en retrait. Elle n’était ni une vieille amie ni la filleule mais elle était heureuse.

-« Bon retour parmi nous Samarah ! »

Le prénom était venu de lui-même. Le bonheur avait cet effet libérateur. Des pensées extrêmement positives affluaient dans son esprit. La vie reprenait son court. Ils étaient forts. Tout se passerait bien. Ils survivraient en bravant la suite… tous ensemble. Virginie sentait une dose de vitalité supplémentaire la parcourir. Elle lançait un regard complice aux deux autres guetteurs. Cette nouvelle allait mettre le manoir en fête !


Dernière édition par Virginie Parish le Mar 9 Aoû 2011 - 14:07, édité 3 fois
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Miss Lemington

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MessageSujet: Re: [Chambre de Miss Lemington] [Chambre de Miss Lemington] - Page 2 EmptyJeu 30 Juin 2011 - 18:57

Elle eut l’impression que la douleur s’empara à nouveau de son corps lorsqu’elle rouvrit les yeux pour la première fois. Sa peau, ses bras, ses jambes. Et son crâne surtout, la mutante avait l’impression que tous les os de son crâne vibraient. Tout lui faisait mal. Même le dos de sa main qui supportait la perfusion pour la maintenir en vie en la nourrissant de force et lui apportait sa dose –visiblement trop faible- d’antidouleurs.

La scène était assez insolite et surtout rarissime. Que des individus puissent s’approcher aussi près du Cerbère sans se retrouver projeté contre le mur le plus proche -pour les plus chanceux- était plutôt… inhabituel. La mutante ne laissait que très peu de personne franchir les limites sécuritaires de son espace vital. La situation montrait bien à quel point elle était encore vulnérable et mal en point. Son regard fixait toujours le plafond. Il s’écoula quelques longues secondes supplémentaires, avant que ses yeux sombres ne dérivent lentement vers la première voix qu’elle entendit. Ses pupilles rétrécirent légèrement lorsqu’ils se posèrent sur la main de Léon avant de dériver vers son visage inquiet. Elle voulut bouger. Mais elle n’y parvint pas. La mutante cligna des yeux. La lumière du jour l’aveuglait encore un peu.

Une autre voix ne tarda pas à se faire entendre et elle sentit une main se serrer contre la sienne. La main de la mutante se referma faiblement sur celle d’Aisling, comme celle d’un enfant qui attrape instinctivement la main de sa mère pour ne pas se perdre. La jeune fille lui souriait sans qu’elle ne sache trop pourquoi. L’homme au-dessus d’elle paraissait soulagé également mais elle en ignorait toujours la raison.

La malade referma les yeux. Elle était visiblement désorientée. Que lui voulaient ces gens ? Et surtout qui étaient-ils ? Une multitude de questions qui ne trouvait guère de réponses dans sa tête. Il fallait qu’elle y remette de l’ordre au plus vite. Sauf que… cela lui fut impossible. Il y avait un immense mur au milieu de son esprit. Un rempart infranchissable derrière lequel se terraient ses souvenirs. C’était une chose qui ne lui arrivait pas souvent mais… Samarah prit peur. Que lui était-il arrivé ? Pourquoi était-elle incapable de bouger, le corps totalement meurtri ? Le cœur de la mutante s’emballa et le seul écran qui surveillait encore son état de santé émit un bip sonore, suivi de pics plus ou moins chaotiques. La machine s’emballait au même rythme que sa panique.

Que s’était-il passé ?

Quelle était la dernière chose dont elle se souvenait exactement ? La mutante focalisa toute son attention sur cette ultime question pour tenter de garder son sang-froid. Sauf que… se retrouver avec un gros trou noir et se rendre compte qu’on ne se souvenait de rien n’était pas forcément rassurant. Elle rouvrit les yeux et à cet instant, une troisième voix surgit non loin d’elle. Samarah tourna lentement la tête cherchant un visage à mettre sur cette voix. Un visage qu’elle reconnaitrait peut-être. Cette personne aussi, au son de sa voix, semblait contente de la revoir. Deux yeux bleus rassurés se posèrent sur Samarah. Un sourire enjoué éclairait le visage de l’adolescente. Un sourire aussi sincère ne pouvait pas mentir. Ces gens étaient donc réellement soulagés de la voir se réveiller. S’ils connaissaient Samarah, elle devait forcément les connaître aussi. Son rythme cardiaque se calma lentement. Le temps pour la mutante de comprendre qu’elle ne risquait rien en compagnie de ces personnes. Il ne restait que l’épineuse question de savoir pourquoi elle était clouée dans un lit.

Ses yeux passèrent de visage en visage tandis qu’elle faisait appel à sa raison. Tous la regardaient avec un air à la fois rassuré et inquiet. Et tous, en effet, lui parurent familiers. Samarah promena lentement son regard autour d’elle comme quelqu’un qui s’appropriait un lieu pour la première fois. Elle constata que cet environnement ne lui était pas étranger non plus. Elle était… chez elle, tout simplement. Dans sa chambre. Sa chambre à l’Institut. L’Institut ! Elle s’arrêta sur le premier visage, celui de Léon avant de l’identifier et de reconnaître ensuite Aisling et Virginie. Ils avaient visiblement tous veillé sur elle. Mais… elle avait quitté l’Institut sur un coup de tête. De ça, elle s’en souvenait parfaitement maintenant. Comment avait-elle pu y revenir sans en avoir gardé le moindre souvenir ? Et surtout que lui était-il arrivé pour qu'elle se retrouve dans un tel état ?

Samarah se concentrait et à mesure qu’elle avançait dans le labyrinthe de ses pensées, les premiers souvenirs resurgirent lentement. Il n’y avait personne sur la route ce soir-là et elle roulait avec une destination précise en tête. Elle se souvint d’y être arrivée. Pas d’en être repartie, en revanche. Le trou noir commençait à cet instant.

"…arbre… évanouie… mal"


Ses premières paroles, à peine des murmures pratiquement incompréhensibles, furent assez désordonnées.

"Que… s’est-il… passé ? Pourquoi… je… suis… là ?"
parvint-elle enfin à articuler d’une voix rauque mais plus ou moins audible

Elle ne fixait aucun visage en particulier, ses yeux voyagèrent de personne en personne. En quête de réponses. Samarah baignait dans la confusion la plus totale. Et sa tête la faisait atrocement souffrir. Pourquoi avait-elle l’impression qu’elle avait explosé ?

(HJ : on repart pour un tour, June et le Dr Velasquez n'arrivent pas tout de suite)
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June Appleby

Humaine

Humaine

June Appleby

Race : Humaine
Clan : Indépendante, ralliée à l'Institut
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Profession : Sous-directrice de la Lib'Corp
Affinités : Compagne d'un certain tatoué décédé. A présent mère de son fils, Caleb
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MessageSujet: Re: [Chambre de Miss Lemington] [Chambre de Miss Lemington] - Page 2 EmptyMer 27 Juil 2011 - 23:38

[Finalement June arrive, Léon se faisant désirer ! Que poste qui veut pour avancer, il nous rattrapera]


June était en effet venue au chevet de la mutante tous les jours depuis son arrivée. Elle avait suivi Virginie qui l’avait amenée voir le Dr Velasquez mais elle était ensuite retournée voir Samarah dès le soir même. L’infirmerie était alors déserte. Il n’y avait que les deux femmes. L’une inconsciente, plongée dans un profond coma ; l’autre au bord d’un gouffre aussi profond que pouvait l’être son désespoir. Alors à l’abri des regards, l’humaine, seule et désemparée, avait craqué et son chagrin avait brisé le silence des lieux, seulement ponctué par les bips sonores du robot-médic qui surveillait toujours les constances vitales de son amie.

Rongée par la culpabilité, elle s’était excusée. Encore et encore. Des remords murmurés dans une mer de sanglots. Ne sachant même pas si la mutante pouvait l’entendre. Mais cela ne soulageait pas le poids de sa conscience. Elle avait passé la première nuit à côté de la mutante. Et elle était revenue jour après jour, avec l’espoir que son amie ouvrirait enfin les yeux. Personne n’avait essayé de l’en empêcher, même lorsqu’elle finissait par s’endormir dans le fauteuil qui avait déjà accueillit les nombreuses insomnies de la mutante, vaincue par la fatigue.

Lorsque son corps n’eut plus de larmes à pleurer, elle trouva petit à petit la force de parler à Samarah. De tout et de rien. Surtout de rien. Des souvenirs de leur enfance, des blagues qu’elles avaient complotées à deux contre les sœurs de l’orphelinat. De ses angoisses quant à sa grossesse et à l’avenir de son fils qu’elle devrait désormais assumer seule, mais pas une fois, elle n’avait prononcé le nom de Kenjiss. Et puis des excuses encore, car elle avait finit par comprendre en observant le corps meurtri de son amie que le Cercle n’était pas le seul responsable de son état. Son attitude l’avait profondément blessée, plus encore qu’elle ne l’avait imaginé. Mais l’humaine ne soupçonnait pas encore à quel point…

Plusieurs fois, elle avait croisé Léon, Virginie ou parfois même aussi la jeune Aisling qu’elle ne connaissait finalement que très peu. Elle avait néanmoins pu voir que l’adolescente était désormais une belle jeune femme qui ressemblait de plus en plus à sa mère. Ressemblait-elle aussi à ce point à sa propre mère ? Elle s’était déjà souvent posé la question, sans grand espoir hélas d’y trouver réponse. Alors, elle tâchait de ne pas y penser, tout simplement.

Le message annonciateur de la bonne nouvelle arriva sur son communicateur alors qu’elle s’était assoupie dans sa chambre (pour une fois !). La future mère se réveilla en sursaut et bondit hors de son lit. Elle déboula dans la chambre de la mutante aussi vite que son état le lui permettait, franchissant en un temps record la distance qui séparait sa chambre de celle de son amie (oui, oui, elle parvenait encore à courir une dizaine de mètres sans soucis !).

Elle s’était néanmoins arrêtée sur le pas de la porte entrouverte, hésitante. Son amie ne l’avait plus vue depuis plus de 7 mois et entretemps, l’humaine avait pris certaines rondeurs synonymes entre autre de leur discorde. Mais elle ne pouvait plus les dissimuler désormais. Et puis, le soulagement en apercevant un léger mouvement de la part de son amie –elle avait attrapé la main d’Aisling- prit le pas sur l’appréhension. Elle entra dans la chambre et se dirigea lentement vers le lit où reposait la mutante. Arrivée à sa hauteur, près de Léon, elle prit à son tour l’autre main de la mutante dans la sienne

"Sam’… c’est si bon de te revoir ! Comment… comment te sens-tu ?"

June avait inspiré longuement pour se débarrasser du nœud qui lui nouait la gorge, mais ses yeux brillants trahissaient malgré son sourire, ses émotions profondes et contradictoires. Rassurée de voir son amie sortir du coma, effondrée parce que Kenjiss y était resté… Sa volonté ne parvint d’ailleurs pas très longtemps à repousser deux fines larmes qui perlèrent le long de ses joues.
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Léon Asakura

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Léon Asakura

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MessageSujet: Re: [Chambre de Miss Lemington] [Chambre de Miss Lemington] - Page 2 EmptyDim 31 Juil 2011 - 21:26

[Désolé pour le retard ^^"]


Très peu de temps après son message, Léon vit arriver tout d’abord Aisling, ce qui était surprenant car il n’avait pas eu le souvenir d’avoir mis le nom de la demoiselle parmi ceux qu’il a contacté. Cette dernière s’approcha du lit par le bord opposé à celui où se tenait l’asiatique et après un bref regard inquiet lancé à Léon, elle baissa les yeux et remarqua à son tour que le Cerbère avait finalement rouvert les yeux. A cet instant, l’inquiétude dans son regard fit place à la joie de retrouver Samarah consciente et elle ne fut pas la seule. En effet, Viriginie avait son tour pénétré dans la chambre, certainement suite au message que venait de lui envoyer le directeur intérimaire et elle aussi dévoila un sourire où se lisait le soulagement et bien évidemment, l’allégresse de retrouver une amie.
Une pensée traversa l’esprit de Léon, laquelle consistait à annoncer à tout le reste du manoir le réveil de leur gardienne tant appréciée et respectée. Mais Léon souhaitait profiter de moment et bien que cela pouvait paraitre un peu égoiste, il voulait garder ce sentiment d’euphorie pour lui tout seul ou du moins ne souhaitait le partager qu’avec le minimum de personnes. Les mois précédents avaient été durs pour tout le monde et ressentir que les choses étaient en train de s’arranger mettait plus que du baume au cœur du mutant. Lorsqu’il fut émotionnellement calmé, Léon prit à nouveau la parole et en profita pour répondre à Aisling.

« Elle a ouvert les yeux il y a à peine quelques minutes. J’ai juste eu le temps d’appeler Viriginie, June et le docteur Velasquez. J’aimerais qu’elle vienne examiner l’état de notre amie et qu’elle nous dise que Sam’ nous est bel et bien revenue. »

Léon fut interrompue par Samarah qui tentait de leur dire quelque chose mais la demoiselle avait encore du mal à aligner les mots, conséquence de cette longue période sans avoir pu ouvrir la bouche. Le mutant se pencha sur la table de chevet et remplit un verre d’eau avant de le présenter à son amie et l’aider à boire quelques gorgées si elle le désirait. Celle-ci était finalement parvenue à tenir un discours compréhensible et leur avait demandé la raison de sa présence ici et dans cet état. Léon afficha un air surpris, il avait pensé que son amie de longue date se serait souvenue de la mésaventure dont elle avait été victime mais en même temps, il comprenait que celle-ci ait effacé tous souvenirs de ces dernières semaines de sa mémoire. Qui ne l’aurait pas fait à sa place ? Le mutant effaça la surprise de son visage et tenta de lui fournir une réponse.

« J’ignore comment tout cela a commencé Sam’. Je ne sais pas si tu t’en souviens mais j’étais en Chine il y a quelques mois. Il s’est passé pas mal de choses là-bas mais nous en reparlerons plus tard. En revenant à Londres, j’ai trouvé le manoir sur le pied de guerre et l’on m’a appris que tu avais été enlevé ainsi que Kenjiss et qu’une équi pe composée entre autres de Virginie s’était envolée pour le Canada dans l’optique de proposer une alliance avec la Confrérie. Je laisse à Virginie le soin de d’expliquer ce qui s’est passé ensuite, ayant vécu tout cela en personne. »

Le jeune homme n’eut pas le temps de continuer son explication car une autre personne fit son entrée dans la chambre de Samarah, qui commençait à devenir trop petite. La dernière arrivante ne fut autre que l’amie la plus proche que la gardienne de l’Institut avait et qui malgré sa condition actuelle, n’avait eu cesse de s’inquiéter pour l’état de santé de cette dernière. June, car il s’agissait bien évidemment d’elle, s’était approchée du lit en se positionnant à la gauche de Léon et avait attrapée la main de son amie d’enfance. Le mutant s’écarta alors afin de laisser un peu d’intimité aux deux jeunes femmes et vint se tenir aux côtés de Virginie. Il s’adressa alors à cette dernière avec un sourire dessiné sur les lèvres.

« C’est le genre de nouvelles dont on avait grandement besoin n’est-ce pas Viriginie ? Oh, bien sûr, ça n’effacera en rien tous les drames qui ont eu lieu ces derniers temps mais bon, ça nous donne une bonne raison d’espérer encore. On devrait peut-être mettre le manoir au courant mais je ne crains de donner aux élèves une raison de mettre le bâtiment sens dessus dessous… »
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Aisling O'Hegarty

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MessageSujet: Re: [Chambre de Miss Lemington] [Chambre de Miss Lemington] - Page 2 EmptyMer 3 Aoû 2011 - 14:37

Elle était revenu parmi eux, enfin… Lorsque sa main vint s’emparer de la sienne, Aisling exerça une pression tendre sur la main encore faible de Samarah. Une telle familiarité n’était pas courante chez la mutante télépathe, moins encore avec un élan de spontanéité aussi volontaire. Mais cela ne faisait que révéler une chose que l’adolescente savait déjà depuis bien longtemps maintenant : La cerbère de l’institut était loin d’être un monstre inaccessible et sans âme… Elle était aussi humaine que n’importe qui d’autre, même si elle se gardait bien de le dévoiler à quiconque habituellement. Mais dans ce genre de situation, on ne pouvait mentir et son geste trahissait un besoin d’être rassurée, d’avoir un petit quelque chose la rattachant à ce monde dont elle avait été si longuement déconnectée. Voilà pourquoi, Aisling n’avait pas hésitée à imiter son geste avec, toutefois, un peu plus de force il était vrai. Personne n’irait témoigner de ce moment de ‘’faiblesse’’ de toute façon et ainsi la terrifiante réputation de Samarah demeurerait intact aux yeux du reste des pensionnaires de l’institut.

Mais déjà, la chambre se remplissait. June venait à son tour de surgir dans la pièce, visiblement rempli d’une certaine appréhension devant la nouvelle du réveil de son amie d’enfance. A vrai dire, Aisling ne comprenait pas vraiment pourquoi. Si elles s’étaient disputée avant qu’elle ne sombre dans ce coma, l’adolescente n’en connaissait pas vraiment la raison. En même temps, se mêler des affaires de Samarah alors qu’elle ne le souhaitait pas, c’était un jeu dangereux auquel Aisling n’avait jamais eu l’inconscience (ou l’intelligence ?) de se frotter. En dépit de ce sentiment curieux de gène mâtiné de peur, June vint se placer auprès de Léon et, d’elle-même cette fois-ci, glissa sa main dans celle de la télépathe. Aisling connaissait assez mal cette femme et le seul point commun qu’elles pouvaient avoir, outre leur affection certaine pour Samarah, était sans doute le fait qu’elle n’était pas une mutante. Tout au moins, un demi point commun puisque, là ou June était véritablement sans mutation, l’adolescente, elle, ne faisait que mimer l’absence de cette dernière. D’ailleurs et puisque elle paraissait avoir élu domicile à l’institut, Aisling s’était un peu étonnée qu’elle ne se soit jamais intéressée à son cas. Mais peut-être pensait-elle de facto que si elle vivait à l’institut et que sa mère était une mutante, alors c’était qu’elle devait logiquement en être une.. ? Le raisonnement n’aurait pas été vide de sens, mais puisque Aisling dissimulait sa mutation… En même temps, sans doute ne s’intéressait-elle pas au fait qu’il puisse y avoir une seconde non mutante à l’institut.

Alors que Léon tentait de répondre à la question hésitante de Samarah, Aisling fronça quelque peu les sourcils. Ce n’était pas vraiment le moment d’embêter la télépathe avec les détails, elle pourrait les apprendre plus tard, lorsqu’elle se serait encore un peu plus rétabli. Tout en maintenant son étreinte tendre sur la main de la patiente alitée, l’adolescente laissa son autre main glisser en direction du front de la jeune femme et frôla ce dernier du bout des doigts afin de lui dégager les quelques mèches venues s’égarer malencontreusement. En lui souriant, Aisling se rendit compte à quel point Samarah lui paraissait fragile et sans défense. Son regard se fit caresse, comme celui que l’on offrirait à un enfant malade. La pensée qui traversa alors l’esprit de l’adolescente ferait certainement bondir la télépathe, mais elle la trouva… Attendrissante, oui…

‘’Je pense qu’il n’est pas utile d’embêter Samarah avec des détails, elle pourra les apprendre plus tard lorsqu’elle se sera un plus remis.’’

Lança-t-elle alors, sans quitter la jeune femme du regard, avant de s’adresser plus particulièrement à elle sur un ton qui se voulu volontairement murmurant :

‘’Bon retour parmi nous Samarah, je suis contente de te voir enfin réveillée. Ne t’inquiète surtout pas, nous gérons les choses… Toi, tu ne dois penser qu’à une seule et unique chose… Te rétablir au plus vite afin de nous revenir très vite en pleine forme, d’accord.. ?’’

La main libre de l’adolescente descendit alors du front de la jeune femme jusqu’à sa joue tiède, qu’elle caressa aussi tendrement que pourrait le faire une mère inquiète mais se voulant toutefois rassurante. Quoi de plus normal après tout.. ? Aisling ne faisait que veiller sur elle, tout comme Samarah avait, parfois, veillée discrètement sur elle lorsqu’elle avait été elle-même malade. Comme tout les résidents de l’institut présent depuis son arrivée en compagnie de sa mère, la télépathe était comme un membre de sa famille et Aisling prenait soin de sa famille.
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Virginie Parish

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MessageSujet: Re: [Chambre de Miss Lemington] [Chambre de Miss Lemington] - Page 2 EmptyMer 3 Aoû 2011 - 18:45

-«Merci beaucoup de m’avoir prévenue monsieur Asakura ! »

Le réveil d’un grand blessé était toujours lent et chaotique. Survivre n’était pas une mince affaire. Elle l’avait découvert, quand elle avait retrouvé sa propre mère, dans un lit d’hôpital. Le même silence tendu à craqué régnait dans la chambre. Elle observait cette femme revenue de si loin. C’était normal d’être perdue, déstabilisée, sans repère. Il ne fallait pas aller trop vite. Le cerveau était entrain de reconnecter ses neurones. La demoiselle approuvait intérieurement la prise en charge de Léon. Il agissait avec douceur : la clé du bienêtre pour une personne –momentanément- diminuée.

C’était étrange d’entendre quelqu’un raconter ce qu’elle avait vécu. Dit comme cela, la mutante avait l’impression que toute cette histoire remontait à une éternité, pourtant elle ne remontait qu’à une quinzaine de jours ! C’était un résumer sommaire sans aucun doute suffisant pour le moment. Virginie adressait un sourire à miss Lemington en gardant le silence. Aisling avait raison. Il était inutile et même anti-productif d’envahir la tête de la femme avec ce récit.

-«Oui, Aisling a raison. Ne vous inquiétez pas on prendra le temps de parler. Je vous dirai tout ce que vous voulez savoir et les autres aussi. »

Les mauvaises nouvelles pouvaient bien attendre un peu. C’était un moment d’allégresse qu’il fallait savourer.

Virginie suivit l’arrivée de June du regard. Son cœur se gonflait de joie à l’encontre de ces deux femmes. Elle avait assisté à leur brouille. Vue Samarah se renfermer sur elle-même et enterrer ses émotions. Vue June souffrir de la distance imposée par les événements. Elles n’avaient pas eu de chance. Mais tout cela prenait enfin fin. C’était peut être ça le miracle dont elles avaient besoin toutes les deux. Peut être que ce serait aussi un peu celui d’Elie enfin de compte. Elle semblait tant vouloir le bien être de l’humaine. Résilience l’informerait de la bonne nouvelle dés qu’elle aurait quitté cette pièce !

Léon se mettait en retrait avec elle. S’ils étaient tous également heureux de voir Samarah ouvrir les yeux, les relations elles étaient différentes. La fille de madame O'Hegarty avait pratiquement été élevée par les membres de l’Institut. Qu’en à June c’était bien la meilleure amie d’enfance de la rescapée. Ce moment leur appartenait bien plus. Même si beaucoup de monde était en droit d’apprendre cet heureux revirement. Les mots du mutant la firent sourire un peu plus. Était-ce possible que lui aussi ait le talent de lire dans les pensées ?

-«C’est ça, une autre raison d’espérer. La preuve que tout ce qu’on fait sert à quelque chose. C’est important ! » Ses yeux un rien malicieux cherchaient ceux de l’ancien directeur. Peut être bien que le manoir serait désordonné ! N’était-ce pas le cas pour chaque fête de toute façon ? Les élèves méritaient de s’amuser un peu. Ce n’était pas grand-chose après les terribles épreuves qu’ils venaient tous de vivre. -«Je m’engage à ce que tout soit rangé juste après la fête. C’est promis ! » Virginie imaginait déjà la tête de Léa quand elle allait lui annoncer tout ça… Et Artie et Koji… oui vraiment ils avaient bien le droit de faire honneur à leur Cerbère.

Virginie allait attrapait tranquillement une chaise et la déposait juste derrière la femme enceinte pour lui permettre de s’assoir. Elle jetait un regard vers la dame dans son lit avec un petit sourire. Tout irait mieux maintenant. Sa main douce, serrait doucement l’épaule de June, avant qu’elle ne retourne vers le seul homme de la pièce. Elle se demandait pourquoi il n’avait pas fait appeler madame Hara. La directrice était très occupée… comme touts les professeurs. La situation était sous contrôle. La jeune fille ne pouvait pas faire grand-chose de plus ici.

-«Je vais aller voir monsieur Alfred, pour organiser un petit quelque chose, ça vous va ? »

Sa main, allait errer vers sa poche droite, où reposait son cellulaire personnel. Elle devait absolument partager ce bonheur avec Luc.
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Miss Lemington

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MessageSujet: Re: [Chambre de Miss Lemington] [Chambre de Miss Lemington] - Page 2 EmptySam 6 Aoû 2011 - 0:51

A vrai dire, le flot d’informations délivré par Léon était déjà beaucoup trop dense pour que le cerveau encore embrumé de la mutante puisse l’enregistrer dans son entièreté. N’oublions pas qu’en plus d’émerger d’un coma, son sang était également parcouru depuis son retour à l’Institut d’antidouleurs aux puissants effets ‘planants’

" …en … Chine ? " murmura-t-elle vaguement, toujours aussi perdue, elle ne comprenait décidément plus rien.

Mais que faisait-il donc là-bas ? Etait-ce pour cette raison qu’il avait encore disparu de la circulation ? Léon avait de la chance, il échapperait sans doute pour la première fois de sa vie à un règlement de compte en tête à tête avec la mutante pour lui expliquer une nouvelle fois les raisons de sa disparition, Samarah n’en avait tout simplement pas la force actuellement. Elle eut déjà toutes les peines du monde à avaler une petite gorgée d’eau, gentiment proposée par le mutant aquatique alors une discussion en long et en large, il ne fallait pas espérer !

Elle sentit la main d’Aisling se resserrer légèrement sur la sienne, celle qu’elle avait refermée dans la main de l’adolescente, sans trop s’en rendre compte à vrai dire. Aisling pouvait penser ce qu’elle voulait, même si en effet, cela aurait fait bondir la mutante de l’entendre, elle était encore trop faible pour faire appel à ses dons de télépathie. Cependant, l’adolescente avait compris l’essentiel, ce que la mutante avait toujours pris soin de cacher. Sous une apparence froide et distante, Samarah n’était qu’un être humain. Pire encore, son corps d’adulte renfermait une âme blessée. Une enfant que la vie avait malmenée. Une adolescente qui s’était construite difficilement, dans le rejet, la haine et la peur. Une adulte, enfin, dans le déni le plus total et en mal de repères. Toutes ces épreuves expliquaient la fragilité mais également la souffrance et surtout la dangerosité de la mutante. Ses décisions qu’elle voulait réfléchies étant encore bien souvent prises sous l’impulsion de la colère qui l’habitait depuis toujours.

Certains souvenirs, à peine des flashes au fond de sa mémoire, réapparurent au rythme des paroles de Léon. Enlèvement, torture, … des mots à vous faire frissonner d’angoisse mais quelque chose d’autre avait maintenant attiré toute l’attention de la mutante. Tandis qu’Aisling repoussait une de ses mèches rebelles le long de ses joues sans la moindre protestation de la part de la mutante, ses yeux accrochèrent la personne qui entrait timidement dans la pièce. June.

Le temps sembla alors se figer dans la pièce, l’espace d’un battement d’aiguille.

Elle aussi avait changé au cours de ces derniers mois, à la seule différence et contrairement à la mutante décharnée dans son lit qu’elle était tout simplement… magnifique. Malgré son aura de chagrin qui l’entourait en permanence. On ne mentait pas lorsqu’on affirmait que donner la vie étant la plus belle chose qui puisse exister. Les yeux de la mutante suivirent lentement l’humaine qui s’approchait du lit. Alors qu’elle était passée maitre dans l’art de décrypter les émotions de l’humaine, Samarah ne comprit pas tout de suite l’expression qu’elle put lire sur son visage. Néanmoins, à toute chose malheur était bon. Et avant que les mauvaises nouvelles ne pleuvent sur la mutante, il se produisit au moins une chose positive. La mutante sentit au fond de son cœur que la rancune qu’elle avait entretenue à l’encontre de l’humaine s’était apaisée. Alors qu’un puissant élan de colère l’aurait encore envahie voilà quelques mois, voir l’humaine à présent devant elle, bien en vie, lui apporta un immense soulagement. La BCGDCA ne lui avait pas encore mis la main dessus... Aux portes de la mort et même si l’intéressée l’ignorait aujourd’hui, la mutante savait qu’elle ne devait son salut qu’à June. C’était pour elle qu’elle s’était finalement battue contre la drogue, le feu, cet Humanoïde qui l’avait torturée. Qu’elle avait trouvé la force de résister à cette envie d’en finir pour de bon qui la hantait depuis longtemps. June avait été sa lumière dans les ténèbres et la voix de Virginie, un phare dans la nuit.

"J’ai… l’impression…d’avoir le crâne… qui…a… explosé"
déclara faiblement la mutante sans avoir conscience des répercussions que pourraient avoir un jour ses paroles

La mémoire lui revenait lentement, par fragment. Des morceaux confus, douloureux. Elle ne protesta pas lorsque June prit également sa main dans la sienne. Son contact doux et chaud aussi tendre que réconfortant valait bien tous les médicaments du monde que le Dr Velasquez lui injectait depuis deux semaines par intraveineuse. Et puis, sans rien laisser paraître, elle pouvait bien en profiter un peu. Ce laisser-aller serait mis sur le compte des émotions et du réveil. Les personnes présentes n’y verraient que du feu… La mutante tentait de se concentrer mais ses paroles restaient encore confuses

"Des codes… ils voulaient des codes…"

Elle essaya de se redresser légèrement dans son lit mais l’effort à fournir pour y parvenir était encore trop grand. Résignée, la mutante continua d’assembler péniblement ses idées au rythme des images qui s’imprimaient dans son esprit.

"Il… y avait… du feu… l’homme en noir… je… je… l’ai tué… les soldats… morts… aussi… "

Délire ou réalité ? Suivre la mutante qui remontait petit à petit dans ses souvenirs indistincts n’était pas facile. La drogue avait altéré sa perception des choses. On risquait d’y faire de macabres découvertes… surtout qu’elle parlait de meurtres sans le moindre état d’âme. Samarah croisa le regard bicolore de l’humaine et aperçut ses larmes le long de ses joues

"J’étais… en cellule… avec Kenjiss… au début… ils… sont venus… le chercher. J’ai perdu… contact…"


La mutante s’interrompit brusquement, laissant un silence pesant s’installer dans la pièce. Son regard s’ancra dans celui de l’humaine. Alors que l’évidence s’imposait déjà inconsciemment d’elle-même… l’humaine ne pleurait pas sans raison… Elle aurait du le comprendre tout de suite ! L’interrogation franchit malgré tout ses lèvres. Au diable la discrétion, elle n’était probablement plus de mise depuis longtemps !

"Pourquoi… tu… qu’est-ce que… tu… fais là ? Où est… Kenjiss ?"

Elle redouta que son crâne douloureux ne lui ait déjà apporté la réponse mais Samarah refusa d’y croire avant de l’entendre de vive voix. Ce n’était pas possible.
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June Appleby

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MessageSujet: Re: [Chambre de Miss Lemington] [Chambre de Miss Lemington] - Page 2 EmptyDim 7 Aoû 2011 - 1:10

Elle savait que Samarah lui poserait la question sans le moindre tact, elle s’y était préparée en attendant son réveil. Non pas qu’elle désirait lui nuire, seulement, son amie n’était pas vraiment réputée pour dire les choses enrobées d’une couche de miel afin de ne pas heurter les âmes sensibles. Sa main se crispa dans celle de la mutante. Mais elle ne répondit pas tout de suite. Elle continua de l’observer, tandis qu’Aisling caressait la joue de la mutante. Elle inspira profondément, pour trouver ses mots.

"Tu… tu… es restée dans le coma plusieurs jours. Il… il s’est passé beaucoup de choses… "

Il fallut néanmoins peu de temps pour que ses larmes l’emportent sur sa volonté et c’est d’une voix cassée, parcourue de sanglots qu’elle annonça l’imprononçable à son amie d’enfance.

"Ils me l’ont pris, Sam’… ils l’ont tué… Kenjiss est mort"

June aurait préféré s’arracher le cœur plutôt que de devoir prononcer ces horribles mots elle-même. Comme si le fait d’avoir du affronter la terrible vérité, d’entendre ces mots sortirent de sa propre bouche lui permit enfin de réaliser les conséquences que cette disparition impliquaient, l’humaine se laissa tomber sur la chaise que Virginie avait apportée juste à temps. Effondrée.

Alors seulement, la future mère reprit pied dans la réalité de plein fouet. Cela faisait deux semaines que sa vie s’était arrêtée, à pleurer le jour et veiller la nuit. Une existence en suspens. C’est tel un automate, presque un zombie ambulant dans le déni le plus total, qu’elle s’était rendue à l’enterrement du mutant. Elle avait refusé d’y croire. Aujourd’hui, elle savait. Elle avait compris qu’il ne reviendrait pas. Mais l’humaine n’était pas prête d’accepter de faire son deuil…

Dans son dos, elle entendit les paroles de Virginie et de Léon. Bien sûr, ils étaient soulagés que Samarah leur soit enfin revenue mais… L’humaine se crispa. Pour la première fois depuis le début de leur collaboration, l'humaine n'était pas d'accord avec Virginie.

"Je ne veux pas que vous fassiez une fête" déclara soudain June

La future mère releva la tête et accrocha enfin le regard de Virginie alors qu’elle l’évitait soigneusement depuis que… Indéniablement, quelque chose d’infime avait changé derrière ses larmes. Il reflétait déjà toute l’amertume et la colère que June n’était pas encore capable d’exprimer pleinement à cause de son chagrin.

"Vous ne comprenez pas ?" interrogea-t-elle presque agressive.

Après la tristesse, la haine enfin s’infiltrait lentement dans le cœur de l’humaine

"Il n’y a rien à fêter. Strictement rien ! Sam’ s’est réveillée, oui. Mais à quel prix, hein ? A QUEL PRIX !?" répéta-t-elle d’une voix où pointait la colère

Elle reporta son attention sur son amie. Son corps brûlé, criant de maigreur, ses yeux sombres encore lointains… Et un fils qui ne connaitrait jamais son père, tel était le prix. A son tour, elle caressa doucement la joue de la mutante avec son autre main

"De toute façon, Aisling a raison. Sam’ a besoin de calme. Il faut qu’elle se repose. Il est hors de question de faire du bruit et de mettre le manoir sans dessus dessous… Le Dr Velasquez a été très claire à ce sujet."

Alors qu’elle n’avait pas hésité une seconde à contredire les conseils de la femme-médecin concernant la sécurité de sa grossesse pour se rendre à l’enterrement de Kenjiss, June veillerait personnellement à ce que rien n’entrave le rétablissement de son amie. Et cette décision prenait effet immédiatement !

Faites comme je dis et pas comme je fais…
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Léon Asakura

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MessageSujet: Re: [Chambre de Miss Lemington] [Chambre de Miss Lemington] - Page 2 EmptyDim 7 Aoû 2011 - 10:41

Léon s’était sans doute un peu trop précipité lorsqu’il avait répondu à l’interrogation de Sam’. Il n’avait pas pensé que l’esprit de cette dernière fonctionnait toujours au ralenti et qu’un flux d’informations déjà assez difficile à digérer en temps normal, ne lui ferait aucun bien en plus de lui encombrer la tête inutilement. Aisling le lui avait fait comprendre, un peu tardivement cependant. Une pensée traversa à cet instant l’esprit du mutant, où il vit les rôles de Sam’ et d’Aisling s’inverser. En temps normal, la première était la protectrice et la seconde la protégée,au même titre que tous les autres pensionnaires de l’Institut voire un peu plus dû au lien qu’elles partageaient, mais aujourd’hui, la fille O’Hegarty se conduisait comme une mère protégeant son enfant, en ce qui concernait Samarah et son état de santé. Cela était visible dans les petits gestes d’affection qu’elle distribuait à la malade. Et il y avait June également. L’humaine était probablement la personne la plus proche que Sam’ pouvait avoir et leur relation était plus profonde que toutes celles que la Cerbère pouvait entretenir au sein de cet Institut. Loin de sentir exclu par ce moment de retrouvailles, Léon avait jugé bon de se reculer un peu afin de laisser l’intimité nécessaire aux dames.

A ses côtés, Virginie approuvait ses propos et la demoiselle tenta même de convaincre l’ancien directeur de donner son accord pour une soirée de célébration. Et alors qu’il s’apprêtait à ouvrir la bouche afin de donner son verdict, June qui les avait probablement entendu discuter, posa son veto. A cet instant, la réalité frappa la tête de Léon de plein fouet et le mutant se mordit les doigts d’avoir oublié de prendre en considération les sentiments de l’humaine qu’ils hébergeaient sous leur toit. Dans l’allégresse d’avoir retrouvé leur amie, l’asiatique en avait complètement oublié qu’ils avaient dit au revoir à une personne chère dans le cœur de June. Cet événement avait arraché sa moitié à la jeune femme qui attendait un enfant. Léon ne savait plus très bien où se mettre. Il se rapprocha du lit afin de s’excuser auprès de la jeune humaine.

« Je suis désolé June. Je n’avais pas pensé à ce que tu… à l’état de santé de Sam. Tu as raison, notre amie ici présente est encore faible et elle a besoin de silence pour se remettre. De plus si le docteur Velasquez a été claire sur ce point, je n’ai pas mon mot à dire. Il n’y aura pas de fête au manoir. »

Le mutant posa ensuite son regard sur le visage de Sam’ et un léger sourire se dessina sur ses lèvres alors qu’il lui dit :

« Je vais devoir vous laisser. J’ai encore pas mal de travail qui m’attend, Koyuki est assez débordée et je lui ai proposé mon aide. De toute façon, je te laisse entre de bonnes mains Sam’. Je repasserai dans la journée et si par hasard, tu avais besoin de moi, tu n’auras qu’à me faire appeler. Repose-toi bien. Aisling, June, je vous confie notre amie ici.»

Cette dernière phrase était sans doute inutile mais tant pis. Après avoir jeté un dernier regard aux demoiselles qui se tenaient près du lit, Léon sortit de la chambre à la suite de Virginie. Ils firent quelques pas afin de s’éloigner de la chambre et d’être ainsi hors de portée des oreilles des personnes qui s’y trouvaient actuellement. Lorsqu’il estimait être suffisamment loin, Léon arrêta Viriginie quelques secondes le temps de mettre quelques petites choses au clair. Ses yeux brillaient d’un air malicieux et si l’on connaissait un tant soit peu l’asiatique, on pouvait légitiment penser qu’il devait préparer un mauvais coup

« Je pense que tu as entendu June. Dans sa tête, le réveil de Sam’ est indissociable de la mort de Kenjiss et je pense qu’aucune bonne nouvelle ne pourrait changer ça. Elle a encore trop de rancœur en elle mais je la comprends, enfin je crois. Il est donc bien évidemment hors de question de faire la fête au manoir, elle a été très claire là-dessus. Cependant…. Si tu souhaites toujours fêter cette bonne nouvelle avec les pensionnaires, il y a toujours la possibilité d’organiser un petit quelque chose en ville. Je te laisse t’en occuper. Ne te préoccupe pas des dépenses, je prendrai tout à ma charge. Je te dois bien ça pour avoir tiré notre amie des griffes de la mort. »
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Aisling O'Hegarty

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Aisling O'Hegarty

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Race : Mutante
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MessageSujet: Re: [Chambre de Miss Lemington] [Chambre de Miss Lemington] - Page 2 EmptyDim 7 Aoû 2011 - 15:04

Il y avait des moments, ou une situation pouvait parfois passer d’un extrême à l’autre… De la joie à la tristesse… Du bonheur au malheur… De l’amour à la haine… Le genre de situation que finalement tous redoutait, tant son apparition se faisait sans laisser le moindre signe avant-coureur nous avertir que quelque chose n’allait pas dans la situation actuelle. C’était des moments qui nous tombait dessus tel le couperet effilés d’une guillotine se jetant avidement contre le cou du malheureux condamné, des moments que l’on savait pourtant être en mesure de prévenir, mais qui pourtant nous échappaient toujours jusqu’à ce que nous ne puissions plus rien faire pour l’es éviter. Aisling se demandait bien souvent comment on pouvait passer de l’un de ces extrêmes à l’autre, alors que rien ne nous y prédisposait…

C’est malheureusement ce qu’il se passa dans cette chambre ou reposait la directrice de l’institut, qui venait à peine de s’éveiller d’un long sommeil de plusieurs semaines. Bien entendu, en l’occurrence ce n’était la faute de personne en particulier. L’adolescente avait remarqué que, généralement, c’était l’égoïsme primaire inhérent à la nature humaine, qui était la cause de ces brusques revirement que l’on attendais jamais vraiment. Dans les faits, la joie du retour de Samarah avait fait oublié à Virginie et à Léon, le pourquoi du comment de cet état comateux, ainsi que les conséquences dramatiques que ce retour avait eu… Car même si Aisling n’était peut-être pas encore considérée comme une adulte à part entière, elle savait néanmoins parfaitement que pour chaque chose, il y avait fatalement un prix à payer et que le bonheur des uns ne pouvait se construire que sur le malheur des autres… C’était une loi sans doute universelle et certainement aussi vieille que le monde lui même. D’ailleurs, cette vérité ne s’appliquait-elle pas déjà à sa mère et à elle-même.. ? Est-ce que, pour préserver le bonheur de sa tendre génitrice, l’adolescente n’avait-elle pas décidé de garder pour elle ce qui aurait pu l’anéantir en l’espace d’un instant.. ? Comme dans toute chose dans cette univers, il y avait un équilibre auquel nul ne pouvait prétendre échapper.

Tandis que June projetait sa colère et sa peine contre certainement toutes les personnes présentes dans la chambre, Aisling préféra garder le silence tout en continuant de veiller avec tendresse sur la télépathe allongée dans son lit. Son regard plongea dans le sien, affichant un sourire comme pour la rassurer et lui faire comprendre qu’elle n’avait pas à s’en faire. Machinalement, elle lui caressa le revers de la main dans un léger mouvement d’aller et retour du pouce. Il était difficile d’en vouloir à June en vérité… Car après tout et même si son cher et tendre était un mutant quoi avait causé bien des désagrément à l’institut avec sa confrérie, elle l’aimait visiblement… Elle l’aimait et cet amour, aussi absurde que finalement insensé, avait fini par donné naissance à un petit être encore en pleine gestation dans le ventre de la jeune femme. Etait-ce un bien.. ? Etait-ce un mal.. ? Peu importe, ce qui avait était fait là ne pouvait être défait.

Après que Léon se soit passablement excusé de son empressement à expliquer la situation à Samarah sans tenir compte de son tout récent éveil, une maladresse certaine, bien que très certainement involontaire, Aisling n’en doutait pas un seul instant, Il tenta de rattraper la situation du mieux qu’il le pouvait, exprimant son désaccord vis-à-vis de la fête que Virginie aurait bien aimé mettre en place afin de fêter à sa juste valeur le réveil de leur directrice. Une manière comme une autre de se faire pardonner de leur égoïsme bien légitime du à sa joie de voir son amie enfin réveillée, avant de finalement suivre le chemin de Virginie et de quitter la chambre tout en enjoignant June et l’adolescente, toute deux accrochée aux mains de Samarah, de bien prendre soin d’elle et de le prévenir en cas de besoin.

D’un hochement de la tête, Aisling lui répondit positivement. Effectivement, il avait sans doute mieux à faire en tant que dirigeant intérimaire de l’institut, que de rester ainsi au chevet de celle qu’il remplaçait. Puis, son regard alla de Samarah à June à qui elle sourit timidement, avant de reporter son attention sur la mutante affaiblie et de dire d’une manière qu’elle voulu aussi négligente que naturelle :

‘’C’est vrai, ce serait… Incorrect dans la situation présente… Pour tous le monde…’’

Tenta de conclure avec élégance l’adolescente, sans pour autant parler ouvertement de ce que June et elle savait et qui n’en serait alors que plus douloureux pour la future mère désormais célibataire. Quelque part, Aisling pouvait la comprendre… Elle aussi n’avait eu que sa mère pour l’élever après tout et même si Sinéad n’en avait jamais laissé rien paraître, elle savait parfaitement que cela n’avait pas été perpétuellement rose tout au long de ces dix-sept dernières années de sa vie de mère célibataire.
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Virginie Parish

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MessageSujet: Re: [Chambre de Miss Lemington] [Chambre de Miss Lemington] - Page 2 EmptyLun 8 Aoû 2011 - 16:25

La force du regard avait réussi à perturber la jeune mutante. Elle s’était lentement redressée pour voir qu’Il y avait dans la voix de June une toute nouvelle intonation. Une intonation qui faisait frissonner la nuque de Virginie : la colère. Bien sûr l’humaine avait déjà été fâchée. Tout n’allait pas toujours comme on le voulait à la Lib Corps. Certaines situations échauffaient les esprits. Quand le protocole se faisait au détriment des idées humanistes. Cette fois c’était différent. Chacun pouvait percevoir la haine qui se dégageait de ces mots.

Chaque phrase était comme un coup imprévu dans l’estomac. Elles renforçaient la culpabilité de l’adolescence. Sa silhouette prenait automatiquement une posture servile. Virginie n’osait pas ouvrir la bouche. Elle subissait cette tempête sans faire un seul mouvement consciente que son amie était dans son bon droit. Le cercueil de Kenjiss revenait hanter son esprit. Le désarroi et la peur remontaient en houle. Sa maladresse ne disparaîtrait donc jamais ? Elle n’avait jamais voulu blesser personne. Jamais.

Sa gorge se serrait progressivement. Elle se faisait intérieurement les pires reproches. Une petite idiote qui avait cruellement manqué d’intelligence. Ses iris suivaient timidement la suite. Léon avait le courage d’aller présenter des excuses. La pensionnaire était paralysée par la honte. Elle savait que sa voix allait défaillir. Elle acceptait volontiers d’être fusillée sur place si cela pouvait soulagée un peu son amie. Avec trouble la jeune fille chuchotait des excuses avant de fuir la pièce. Sa main se contractait inconsciemment sur le cellulaire. Une poigne incontrôlée qui fit crisser le verre.

Hors des regards des femmes, les traits de miss Parish laissaient progressivement voir, combien ces mots l’avait atteinte. C’était dans sa nature de mal faire les choses. On le lui disait depuis des années. Aussi épanouie était-elle, depuis son entrée à l’Institut, elle restait cette fille inutile. Incapable de se rendre compte que sa joie était indécente. Vraiment stupide. Elle marchait vite pour quitter cette aile du manoir. Elle ne voulait pas afficher son trouble devant les autres. La main de monsieur Asakura la stoppait par surprise. Elle ne l’avait ni entendu, ni senti l’aborder, trop perturbée.

Virginie n’eu pas le temps de dissimuler la brillance de ses yeux. La main tremblante sur son cellulaire. Elle vivait à fleur de peau. Son corps était imperméable à tout, mais son cœur lui, n’était pas du tout protégé. C’était peut être un équilibre. La contrepartie ? Depuis leur retour l’angoisse ne la quittait jamais vraiment. Même le calme de Koji n’avait plus le même effet. Elle avait l’impression d’attendre la fin du monde. Une situation qui sapait ses forces mentales. Le regard baissé elle écoutait et attendait la réprimande. Reproches qui ne vinrent pas.

-« En ville … vous… vous êtes sûr ? » L’air bienveillant de Léon le confirmait. La demoiselle était hésitante encore secouée par ce qui venait de se passer. Ses prunelles azurées puisaient dans le calme de son interlocuteur. « Je ne voulais pas lui faire de la peine. » Sa respiration était légèrement chaotique. On pouvait presque palper sa culpabilité. Pourtant elle essayait de lui sourire. Il se voulait rassurant et gentil. Pour cette simple raison Virginie puisait dans ses ressources pour chasser son chagrin. « Merci. … Je connais un endroit qui devrait plaire. J'espère ! »

Entre deux couloirs ils complotaient un peu. De fait Parish connaissait bien Londres et les lieux pro-mutants. Elle n’avait jamais organisé de soirée. Mais il y avait un début à tout. Elle donnerait le meilleur d’elle-même. Si elle ne savait pas soutenir June au moins pouvait-elle permettre à ses camarades de s’amuser. Elle quittait le mutant sur un timide sourire et filait vers le parking de la propriété. Elle montait au volant de sa Cadillac fébrilement. Il fallait qu’elle trouve un moyen de se rattraper.


(Sortie)
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Miss Lemington

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MessageSujet: Re: [Chambre de Miss Lemington] [Chambre de Miss Lemington] - Page 2 EmptySam 13 Aoû 2011 - 13:45

La nouvelle eut l’effet d’une bombe dévastatrice sur la mutante. Kenjiss… mort ? Cela lui parut d’abord tout aussi improbable qu’une paix durable et immédiate entre les humains et les mutants. Et elle ne l’aurait sans doute pas cru s’il n’y avait pas eu June. Les larmes de l’humaine ne pouvaient pas mentir. Encore moins son regard bicolore aujourd’hui éteint. Des yeux si uniques… c’était un beau gâchis ! Samarah encaissa l’information sans ciller, même si June put sentir la main de son amie frémir et se refermer davantage dans la sienne. Elle ne put empêcher l’autre main, toujours logée dans celle d’Aisling de se resserrer d’un même mouvement. Après quelques secondes interminables de silence, la mutante murmura enfin dans un souffle :

"Je… je… suis désolée … June"

Un aveu sincère, presque surprenant, malgré la haine qu’elle vouait depuis des années au mutant. Etonnant ? Ou inattendu ? Pas tellement. Pour une fois, la raison surpassa les émotions. Même si elle ne pleurerait probablement pas le mutant, Samarah savait que cela n’était pas juste. Kenjiss ne méritait pas de mourir de cette façon. Pas en laissant derrière lui June et son fils. Il n’en avait pas le droit. Elle le lui avait dit ! Ordonné presque ! Pourtant, il l’avait fait… Il avait baissé les bras. Et il les avait abandonnés. Il n’avait pas saisi la supplique désespérée de la mutante. Samarah sentit sa colère se réveiller lentement. Comment avait-il pu ? Et surtout, pourquoi ? Pourquoi ne s’était-il pas battu ? Elle se retint de demander des précisions sur les circonstances. Elle était dans sa tête au moment où… Son mal de crâne lui laissait aisément deviner la suite.

"Qui ? "

La même question avant que le contact mental qu’elle avait établit ne soit définitivement rompu avec le mutant avait franchi ses lèvres car le mystère demeurait toujours. Les souvenirs émergeaient lentement. Elle avait senti à quel point son ennemi avait souffert de la torture, à quel point il était las. A quel point, il avait finalement fait une cible facile face à l’ennemi…

" … est responsable ?" souffla péniblement la mutante

Qui étaient les meurtriers ? Les accusations de June, bercées de rancœur, restaient trop vagues. Des membres du Cercle ? Des soldats ? Des humains ? Des identités probables, mais pas certifiées. Malgré la fatigue, la mutante ne pouvait empêcher son esprit analytique et rationnel de prendre le dessus. La nouvelle était trop écrasante ; les conséquences à venir trop importantes pour ne pas s’y attarder sans s’interroger. Trop d’informations, trop peu de réponses. Il s’agissait d’un meurtre ! La mutante avait perçu une présence dans la cellule… Ce qui lui avait semblé flou sur le moment, lui apparaissait à présent comme une certitude. L’identité de cette personne apporterait la lumière sur les circonstances exactes de la mort de Kenjiss.

"Il y a… des témoins ? "


Une question qui pouvait paraitre bizarre. Comme toute réponse, elle assista impuissante au revirement de June, qui passa du calme à la tempête en un battement de cils. L’idée de la fête partait d’une bonne intention. Seulement, Léon et Virginie n’avaient pas pris en compte tous les éléments, notamment les émotions actuellement instables de June. De la tristesse à la colère, il n’y avait qu’un pas à faire. Et June l’avait effectué si rapidement que personne n’aurait pu le prédire. Même pas elle. Pourtant, elle était dans la pièce sans doute celle qui connaissait le mieux l’humaine.

Malgré la bienveillance d’Aisling à son égard, chacune de ses paroles fut comme une aiguille à travers son cœur. La mutante perçut sans difficulté sa haine naissante. La haine avait une saveur si particulière qu’il était assez facile de la reconnaitre pour ceux qui avaient déjà goûté à son enivrant parfum. Cela lui fit mal. Très mal de sentir June au bord de ce gouffre qu’elle connaissait si bien. Les convictions de l’humaine, pour lesquelles elle s’était battue tout au long de sa vie étaient en train de voler en éclats. Une chose qu’elle n’aurait jamais imaginée, June était si dévouée. Mais sa réaction était parfaitement légitime. Malgré ce qui lui en coûtait, elle dut bien admettre qu’elle la comprenait. L’humaine aimait sincèrement Kenjiss. La mutante en avait la preuve sous son nez si elle en doutait encore. Son regard se posa d’ailleurs sur le ventre rebondi de l’humaine. Samarah, sans toutefois pardonner, avait fini par l’accepter. Elle aurait voulu lui dire tant de choses… Pourtant, ses lèvres restèrent scellées. Elle n’en avait pas encore la force. Et vu l’état émotionnel de June, le moment était de toute façon mal choisi.

"Il a du résister jusqu’au bout…"

Un mensonge. A peine un murmure pour insuffler un peu d’espoir, juste de quoi donner la force de continuer. Pour l’instant, son amie ne devait pas savoir… Elle ne devait pas savoir qu’au dernier moment, son compagnon n’avait plus eu la force de se battre face à la mort. A quelques semaines seulement du terme de sa grossesse, cela risquait de lui être fatale. Pour ne pas faire plus de mal à l’humaine et parce qu’elle ne supporterait pas d’entendre autre chose

"Je suis fatiguée… "
finit par déclarer simplement la mutante d’une voix faible

Léon et Virginie avaient déjà quitté la pièce. Elle devait se reposer. June, Aisling, le Dr Velasquez. Elles avaient toutes raison. Même si la mutante n’en n’avait pas du tout envie, surtout pas après ce qu’elle venait d’apprendre. Mais ses paupières lourdes l’y obligèrent malgré sa volonté de rester éveillée pour comprendre et réfléchir. Lorsqu’elle ferma les yeux, la mutante sombra à nouveau dans les limbes de l'inconscience…
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June Appleby

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MessageSujet: Re: [Chambre de Miss Lemington] [Chambre de Miss Lemington] - Page 2 EmptyLun 15 Aoû 2011 - 20:15

Les rôles étaient à présent inversés. Alors que la mutante avait veillé sur June à son insu tout au long de ces dernières années –ou du moins, l’avait-elle cru jusqu’à ce que son amie l’informe qu’elle l’avait depuis longtemps repérée-, c’était l’humaine qui se retrouvait aujourd’hui à (sur)protéger son amie affaiblie. La main de June se crispa également dans celle de la mutante lorsqu’elle lui annonça la terrible nouvelle. Son amie lui apporta ses condoléances au travers d’excuses désolées. L’humaine sut immédiatement au ton de sa voix que Samarah était sincère. Elle n’appréciait pas le mutant mais elle avait comprit que cette perte touchait l’humaine au plus profond de son cœur. Est-ce que son amie avait finalement accepté sa relation ? June s’en informerait plus tard…

Samarah posa beaucoup de questions, dans l’espoir sans doute de remettre de l’ordre dans ses idées et les évènements. A vrai dire, June ne pouvait qu’imaginer ce que ressentait la mutante, n’ayant jamais souffert d’un coma elle-même. Elle y avait échappé de peu, par le passé. Lorsqu’elle était encore accroc et passait son temps à s’injecter diverses substances dans les veines. Ce fut d’ailleurs à partir de cet instant que Samarah avait sérieusement envisagé une cure de désintoxication pour l’humaine. June fut bien forcée de reconnaitre à l’époque que l’entêtement de la mutante lui avait probablement sauvé la vie… Cependant, en cette matinée, la plus entêtée serait indubitablement June. Tout en caressant doucement du pouce le dos de la main de la mutante, elle éludait les questions pour se concentrer sur l’essentiel. De toute façon, pour le moment, personne n’avait de réponses précises.

"Tu nous raconteras tout ce dont tu te souviens lorsque tu te sentiras mieux. Pour l’instant, il faut que tu te reposes. Le Dr Velasquez ne devrait pas tarder à arriver et si elle voit qu’on te harcèle sur les évènements, elle ne va pas apprécier du tout. Tu la connais…"

Un maigre sourire se dessina sur le visage de l’humaine. Elle essuya ses larmes d’un geste rapide, en reniflant légèrement. Il ne fallait pas que Samarah s’inquiète davantage. Après tout, elle était en vie, non ? La priorité absolue restait la santé de son amie, celle-ci devait reprendre des forces. Cette préoccupation relaya au second plan les excuses timidement murmurées par Virginie. June n’avait pas voulu la blesser. Pas plus que les autres personnes présentes dans la pièce, mais la colère et la tristesse étaient capables de bien des ravages lorsqu’elles s’emparaient de votre âme…

Samarah essaya à son tour de le rassurer en lui confiant que Kenjiss s’était probablement battu jusqu’à son dernier souffle. Elle était sans doute la dernière personne ayant communiqué avec Kenjiss lorsqu’il était en vie, alors pourquoi ne la croirait-elle pas ? Parce que c’était humain de réagir ainsi, cette fausse confession eut l’effet escompté sur June. Son amie s’y raccrocha comme un naufragé à un bout de bois pour ne pas couler. Pour s’en persuader et avoir la force de survivre à la perte et l’absence de l’être aimé.

" Je sais…"

June suivit ensuite le regard de la mutante sur son ventre et murmura en posant sa main sur son ventre :

"On fera les présentations plus tard… je lui ai déjà beaucoup parlé de toi en attendant ton réveil"

Samarah ne tarda pas à se rendormir, épuisée et June la rassura, sa voix à nouveau brisée par la culpabilité

"Ne t’en fais pas, tu ne risques plus rien maintenant… On veille tous sur toi"

Il ne restait plus qu’elle et Aisling dans la pièce. Si June était bien décidée à ne pas quitter le chevet de son amie jusqu’à son prochain réveil, l’adolescente était en revanche libre de quitter la chambre de la mutante si elle le désirait… Elle lui précisa néanmoins

"Je ne sais pas ce que tu comptes faire, mais moi, je vais rester encore un peu"
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Aisling O'Hegarty

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MessageSujet: Re: [Chambre de Miss Lemington] [Chambre de Miss Lemington] - Page 2 EmptyMer 17 Aoû 2011 - 14:00

La chambre désertée, un étrange silence fit alors son apparition. Un silence à la fois apaisant, mais en même temps tellement pesant. Il ne restait plus que June et l’adolescente, semblables aux ancres d’un bateau placé de part et d’autre de la poupe. Lorsqu’elle avait appris pour la mort du leader de la confrérie, Samarah eu l’air réellement désolée… Certes pas pour cette mort en elle-même, c’était un fait plus ou moins certain. Mais au-delà d’une idéologie contradictoire, les deux dirigeants étaient lié par une chose commune… Et cette chose commune, faisait justement face à Aisling.

La télépathe était sincèrement désolée de cette mort, qui privait ainsi sa meilleure amie de, non seulement l’homme qu’elle aimait, mais aussi du père de son futur enfant. Etait-ce un mal, ou alors un bien.. ? Difficile à dire en vérité et l’adolescente ne se sentait pas vraiment le droit de statuer sur ce point. Kenjiss était qualifié de mauvais mutant, mais peut-être aurait-il fait un excellent père… Peut-être même, sait-on jamais et sous l’impulsion de l’humaine qu’il aimait tant, n’aurait-il pas commis l’erreur de bercer son enfant, sans doute mutant, de ses sempiternels refrains de haine et de destruction envers les non mutants. Oui, qui sait… Malheureusement, cette question ne trouverais jamais plus de réponse.

Bien que très affaiblie, Samarah tenta de questionner June sur le sujet. Elle demanda le nom du meurtrier de l’être aimé par son amie, les conditions de cette mort… Pourquoi ? Comment ? Dans quelles conditions ? Tant d’interrogations, certes légitimes, mais qui ne pouvaient que porter préjudice à son état de santé encore bien précaire en dépit de son émergence de son coma. Son amie n’en avait que trop conscience, c’est pourquoi elle l’encouragea vivement à ne pas s’en faire pour tout cela… Pour le moment tout au moins. Elle la rassura comme seule une amie pouvait le faire, tandis que la mutante allongée sombra, doucement mais sûrement, dans un sommeil qui se révèlerait cette fois-ci bien plus réparateur.

Lorsque June interrogea Aisling sur ses intentions à venir, la jeune fille darda son regard sur la non mutante… Devait-elle quitter les lieux et la laisser seule avec Samarah, comme semblait vouloir l’indiquer plus ou moins consciemment la question, ou bien oserait-elle pénétrer honteusement l’intimité des deux femmes lié par les années.. ? Dans les faits, Aisling devait bien avouer qu’elle se sentait soudainement comme une sorte d’intruse. Sa relation avec Samarah n’était rien, comparée à celle que cette dernière entretenait avec June. Elle étaient amies, amies d’enfance peut-être, en vérité l’adolescente ne s’était jamais vraiment posé la question… Avait-elle le droit, de s’immiscer ainsi entres elles.. ?

Quelque part, elle les enviait… En dépit de ce point de discorde des plus épineux qui les avaient quelque peu fâché, les deux femmes étaient pourtant demeuré fidèle l’une envers l’autre. Elles pouvaient tout se dire, se confier leurs secrets les plus intimes… Oui, Aisling les enviait… peut-être même, les jalousait-elle secrètement. Elle aussi, aurait aimé avoir une personne à qui se confier… une personne à qui tout dire, tout confier, sans que jamais cela ne sorte du cadre de leur relation privilégiée. Certes, elle avait déjà sa mère qui remplissait ce rôle à merveille, mais comment avouer à celle-ci une cruelle vérité telle que sa mort prochaine.. ? Non, elle ne pouvait pas lui faire cela Aisling voulait que, après une vie de sacrifice en son nom, sa mère puisse enfin être pleinement heureuse… Le plus longtemps qu’il lui serait possible de le faire en tous cas.

Dans un souffle, l’adolescente posa son regard sur l’humaine… Elle lui sourit et lui dit :

‘’Vous êtes amies depuis longtemps, n’est-ce pas.. ? Vous avez de la chance, moi aussi j’aurais aimé avoir cette opportunité…’’

Les lèvres de la jeune fille se crispèrent très brièvement, comme si un profond regret s’était emparé d’elle. Elle resserra machinalement son étreinte sur la main de la télépathe endormie, puis elle ajouta :

‘’Samarah n’est pas une personne de très expansive… Elle paraît toujours être en retrait, voilée dans une impénétrable froideur vis-à-vis des gens qui l’entourent. Pourtant, c’est une personne chaleureuse et à l’immense générosité en réalité, même si elle se refuse à le montrer aux yeux de tous. Lorsque je suis arrivée d’Irlande, j’avoue qu’elle me faisait un peu peur du haut de mes onze ans vous savez… Elle est impressionnante pour les adultes, alors imaginez pour une enfant qui n’avait encore jamais vu d’autre mutant que sa mère jusque là. Lorsque j’y songe, je me trouve bien stupide maintenant. Même si ce fut de loin, elle a toujours veillée sur moi… Peut-être un peu plus que sur les jeunes mutants recueilli ici, de par le fait que je suis la fille de l’une de ses amies du précèdent institut… Enfin, j’imagine…Mais peut-être que je me fais des idées en fin de compte…’’

Acheva lascivement la jeune fille, tandis que son regard se détourna brièvement de June. Fort heureusement, Samarah ne pouvait pas entendre ses paroles autrement dieu seul sait comment elle aurait réagi devant cette démystification de son personnage froid et sans émotion qu’elle s’évertuait à entretenir envers et contre tous.

‘’Ce que je veux dire…’’

Reprit alors Aisling qui reporta à nouveau son regard sur June,

‘’… C’est que même si nous n’avons pas un lien aussi fort que celui que vous entretenez avec elle, je me permet de croire que nous en avons tout de même un… Peut-être est-il simplement en filigrane… Ou peut-être bien, n’est-il que le fruit de l’imagination d’une pauvre adolescente se berçant d’illusions… Mais quoi qu’il en soit, Je tiens énormément à elle… Elle est un peu comme… Une grande sœur, ou bien encore une tante… Comme une mère aussi, sans doute, mais je crains fort qu’elle n’apprécie pas particulièrement cette dernière comparaison…’’

Conclu la jeune fille, dans un bref clin d’œil en direction de la femme mature, éclatant d’un très léger rire amusée, presque nerveux. Après une poignée de secondes, elle se reprit toutefois et ajouta :

‘’Les O’hegarty prennent soin des leurs, c’est ainsi…’’
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June Appleby

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MessageSujet: Re: [Chambre de Miss Lemington] [Chambre de Miss Lemington] - Page 2 EmptyJeu 8 Sep 2011 - 20:18

Alors que son amie fut rattrapée par le sommeil, June ne l’avait pas quitté des yeux. Ce n’est que lorsqu’elle fut certaine que Samarah dormait qu’elle reposa délicatement la main de la mutante sur le lit. Les dernières larmes qu’elle avait vaillamment retenues face à son amie, s’écoulèrent enfin le long de ses joues. Un silence étrange pesait à présent sur la pièce. Le calme qui s’installait doucement après le remue ménage de la bonne nouvelle apportée par son réveil. Aisling avait décidé de rester. L’humaine ne l’en empêcha pas. L’adolescente observa elle aussi la mutante un instant avant de reprendre la parole, un simple murmure mais qui traduisait toute la curiosité qui agitait Aisling. L’humaine releva la tête, après avoir rapidement séché ses larmes et cessa de contrôler la respiration de la mutante endormie. Y avait-il encore besoin de protéger un secret qui n’en n’était sans doute déjà plus un ?

"Nous nous connaissons depuis plus de 20 ans… "

Elle accrocha le regard de l’adolescente qui la détaillait. Il était curieux, presque envieux à entendre l’intonation de la voix de la jeune fille. June voulut la rassurer, ignorant tout de la maladie de l’adolescente, elle ne s’imaginait pas pouvoir la blesser encore davantage

"Quel âge as-tu, Aisling ? 16 ou 17 ans ? Tu es encore jeune, tu as tout le temps devant toi pour rencontrer des gens qui en valent vraiment la peine. J’étais à peine plus jeune que toi lorsque ma route a croisé celle de Sam’. Pourtant… "

June sembla un instant perdue dans ses souvenirs

"Ce jour-là rien ne me prédestinait à cette rencontre, la journée avait même très mal commencé à vrai dire… Alors, tu vois, il ne faut pas désespérer. La valeur n’attend pas le nombre d’années… " déclara-t-elle finalement

Lorsqu’Aisling lui confia ce qu’elle pensait de Samarah, elle ne put empêcher un léger sourire de se dessiner timidement sur le bout de ses lèvres.

"Sam’ a toujours été quelqu’un de très secret et assez renfermée sur elle-même. Elle… n’a pas toujours vécu des choses faciles… Je suppose que c’est une façon de se protéger. Alors si elle n’a pas décidé de parler de sa vie ou de ses problèmes, tu peux être certaine que tu n’en sauras jamais rien. Même moi, je n’arrive pas toujours à lui sortir les vers du nez"

Elle se souvint des circonstances de leur rencontre. Ce n’était nullement comparable à celle d’Aisling. A l’époque toutes deux enfants, aucune des deux n’avait effrayé l’autre. June s’était montrée fidèle à elle-même en se mêlant une fois de plus de ce qui ne la regardait pas. Quant à la mutante, elle tentait déjà d’expédier ses problèmes seule. Finalement, les choses n’avaient que très peu changé. Néanmoins, June ajouta :

"Oui, je vois ce que tu veux dire. Je crois que si je ne la connaissais pas, elle me semblerait tout aussi intimidante. Cela dit, même si elle reste distante, elle veille sur toi, sur Léo et tous les autres car vous représentez ce qu’elle n’a jamais eu…"

La jeune femme chassa soudain un nouveau sanglot. Les mots restèrent coincés au fond de sa gorge. Parler de famille maintenant lui était impossible alors que la sienne était à présent brisée pour toujours. Mais elle comprenait, ce qu’Aisling voulait dire. Oh oui, elle comprenait. Aujourd’hui plus que jamais ! Aux dernières paroles de l’adolescente, elle répondit seulement

"Pourquoi ne pas tout simplement lui en parler quand tu en auras l’occasion ? Cela mettrait fin aux doutes qui te tracassent, sûrement inutilement. Tu lui offriras sans doute l’occasion d’ouvrir une porte qui est restée fermée trop longtemps…" et qu’elle s’était résignée à laisser close, comprenant que Samarah ne l’ouvrirait pas en sa présence.

"C’est aussi une façon de veiller sur elle"
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MessageSujet: Re: [Chambre de Miss Lemington] [Chambre de Miss Lemington] - Page 2 EmptyVen 9 Sep 2011 - 15:57

En silence, Aisling hocha doucement la tête de haut en bas et de bas en haut, tandis que June lui expliquait qu’elle avait encore bien du temps devant elle pour connaître le genre d’amitié que elle-même entretenait avec la télépathe allongée dans le lit qui les séparait, tel un miroir légèrement déformant. Deux femmes différentes, deux générations qui l’étaient tout autant… Mais qui avait cependant un point commun… Oui… Même si il n’était pas fidèle, chacune était le reflet de l’autre… Une amitié naissante mais malheureusement éphémère et une amitié solide, éprouvé par le temps et les évènements mais en fin de compte, aussi solide que le roc le plus dur.

Toutefois et bien qu’elles furent dénuée de toute malice sournoise et insidieuse, les paroles de June furent douloureusement cruelles et assassines au cœur de l’adolescente qui ne deviendrait jamais véritablement femme. Il était vrai qu’elle ne savait pas pour elle, pour sa condition de mutante qui impliquait son état d’éphémère… Alors, Aisling ne lui en voulait pas de ces propos merveilleux mais, dans le fond, tellement naïf. De toute façon, la jeune fille ne se considérait pas tellement comme étant à plaindre en dépit de sa situation. Certes, elle allait probablement mourir d’ici trois ou quatre ans, avec beaucoup de chance, mais sa mort n’engagerait qu’elle. Contrairement à l’époux de la non mutante qui lui faisait face, elle ne laisserait pas d’enfant derrière elle, pas de mari ou de compagnon. Certes, il y avait sa mère, mais celle-ci avait déjà sa propre vie, une vie qu’elle avait bien avant sa venue au monde déjà… Ce serait certainement douloureux pour elle, mais cela ne l’empêcherait pas d’avancer… De trouver quelqu’un pour la réconforter, pour lui offrir à nouveau un petit bout de bonheur afin de terminer sa vie en étant heureuse… Aisling aurait égoïstement aimé être cette personne, mais le destin en avait voulu autrement.

Bien entendu, elle savait que sa mère travaillait activement sur un remède aux effets secondaires mortels du vaccin. Mais l’adolescente n’y croyait pas vraiment… Ou plutôt, elle ne voulait pas y croire, afin de ne pas se laisser meurtrir par des illusions qui, sans doute, se révèleraient vaines. Ceux qui avaient conçu ce vaccin avaient visiblement fait du bon, quoique terrible, travail. C’était une manière assez efficace d’exterminer les mutants et de les faire progressivement disparaître de la surface de la Terre… Lentement, mais sûrement… Une éradication totale l’espace d’une seule et unique génération… Mais peut-être que sa mère trouverait un remède, une sorte de contre vaccin afin de neutraliser le premier. Aisling savait sa mère suffisamment intelligente pour y arriver, il n’y avait pas le moindre doute là-dessus. Mais si elle était persuadé de ce fait, preuve de son indéniable confiance en sa mère, l’adolescente était aussi persuadé du fait qu’elle n’y arriverait pas avant plusieurs années. Elle ne la sauverait pas, elle, mais au moins permettrait t’elle aux enfants nés récemment de vaccinés, de pouvoir avoir une vie longue et heureuse… Et ainsi, d’avoir la chance de connaître une amitié aussi profonde que celle qui semblait unir Samarah et June.

Alors oui, les paroles rassurantes de cette dernière à l’encontre de l’adolescente étaient délicieusement cruelles et assassines, mais… Aisling lui sourit, simplement, en portant son regard dans celui de la femme aux larmes séchées. Oui, elle n’était vraiment pas la plus à plaindre dans le fond. Ce fut toutefois un sourire un peu triste qui se dessina sur ses lèvres. Un sourire sincère, mais qui témoignait bien souvent d’une résignation dissimulée bien que finalement acceptée.

‘’Vous avez raison… J’ai encore du temps devant moi pour trouver une personne avec qui nouer ce genre de relation intense et indéfectible…’’

Lui répondit-elle alors, sans vraiment croire en ce qu’elle disait. De toute façon, il n’était pas nécessaire de la mettre mal à l’aise avec ce genre de confession qui plongeait bien souvent les gens dans un embarras des plus certain. La mort, n’était jamais un sujet plaisant ou les gens se sentait à leur aise… Surtout lorsque l’on venait de subir ce que June venait de subir. Comme un abandon inconscient, la main de l’adolescente se sépara de celle de la mutante endormie. Il ne fallait pas qu’elle se montre égoïste après tout, c’était l’amie de cette femme et non pas la sienne, elle ne pouvait pas lui voler, uniquement parce qu’elle ne pourrait jamais en trouver une bien à elle. Lorsque June répondit à son propos concernant la nature de la télépathe, Aisling s’amusa d’un nouveau sourire, cette fois-ci réellement amusée bien que teinté d’une certaine forme de tendresse et lui rétorqua tout simplement en un aveu de secret dissimulé non volontaire :

‘’On se ressemble sur ce point, nous sommes deux forteresses inviolables pour qui n’en possède pas les clefs. Deux tour de Babel, inaccessibles…’’

Un soupir fusa délicatement des lèvres de l’adolescente. Elle n’y avait vraiment songé, mais sa situation l’avait en effet rendu aussi lointaine que Samarah pouvait l’être avec les gens de prime abord. De façon plus maladroite en ce qui la concernait, mais elle était plus jeune, moins expérimenté en matière de dissimulation lointaine. Cependant, tout comme Samarah elle était devenue ainsi par la force des choses et non pas de sa propre volonté en fin de compte. Tandis que June continuait de lui parler, Aisling acquiesçait de brefs hochements de tête. Oui, elle comprenait ce qu’elle était en train de lui dire, puisque c’était aussi ce que l’adolescente ressentait au plus profond d’elle-même. Samarah et tous les autres adultes présent depuis son arrivé, ceux qui l’avaient vu grandir pour devenir la femme qu’elle préfigurait… L’institut et tous les jeunes mutants qui y étaient passé pour certains et resté pour d’autres… Oui, toutes ces personnes d’âges et d’horizons différents, était sa famille au même titre que sa mère… Bien que celle-ci conservait une plage privilégiée dans son cœur, bien entendu… Et pour les protéger, tous, elle n’hésiterait pas à leur mentir le plus longtemps qu’il lui serait possible.

Lorsque June proposa à Aisling de parler à Samarah et de lui avouer ce qu’elle représentait à ses yeux, l’adolescente regarda la femme avec un air assez surpris dans le regard. Elle ne craignait pas la télépathe, contrairement à la plupart des autres résidents de l’institut, mais de là à oser la mettre au pied du mur, il y avait tout de même un pas qu’elle avait toujours hésiter à franchir. Il y avait bien entendu la peur de se voir sèchement remis à sa place, ce qui lui causerait une peine immense dont elle n’avait pas vraiment besoin en ce moment. De plus, il y avait la réaction de la télépathe à prendre en compte… Comment, réagirait-elle devant ce genre d’aveu sans détour.. ? pour le peu de temps à vivre qui lui restait certainement, Aisling ne voulait pas perdre l’affection de la mutante, aussi secrète soit-elle.

‘’Pensez-vous que… L’inaccessible puisse accéder à l’inaccessible.. ?’’

Interrogea-t-elle alors June, sans vraiment avoir conscience de la porté philosophique de cette question. Mais en même temps, si elle disait vrai… Si elle arrivait à faire quelque peu s’ouvrir Samarah, alors peut-être qu’elle accepterait de se rendre plus accessible aux autres… Ne rien montrer de ce que l’on ressent était difficile, la jeune fille était bien placé pour le savoir elle qui souffrait en silence sans quiconque auprès de qui s’épancher, au risque de rendre cette éventuelle personne malheureuse. Mais l’idée de June était en vérité assez séduisante. En effet, ce serait là un moyen de quitter ce monde en se disant que, finalement, tout n’aurait pas été vain… Que avant de partir définitivement, Aisling aurait fait quelque chose de bien, d’utile. C’était peu, mais en même temps tellement réconfortant.

‘’Mais… Si l’occasion se présente… Pourquoi pas…’’

Conclu finalement l’adolescente, en tournant son regard en direction de la télépathe allongée et reposant du sommeil du juste.
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June Appleby

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MessageSujet: Re: [Chambre de Miss Lemington] [Chambre de Miss Lemington] - Page 2 EmptyMer 21 Sep 2011 - 1:12

Un fin rayon de soleil s’immisça par la fenêtre dans la chambre. Il illuminait le visage bien trop pâle de la mutante. June se releva sans faire de bruit pour aller fermer délicatement les tentures. Maintenant que Samarah dormait profondément, il ne fallait pas qu’elle se réveille. L’humaine veillait au grain afin que son amie puisse bénéficier au maximum d’un sommeil réparateur et surtout bienfaiteur.

"J’en suis certaine, oui !"

Elle posa ensuite son étrange regard bicolore sur l’adolescente. Non vraiment, elle n’avait aucune idée de la teneur assassine que pouvait avoir ses paroles sur le cœur d’Aisling. Celle-ci lui sourit maladroitement mais l’humaine mit cela sur le coup des émotions, ne comprenant pas la raison de ce triste sourire. La jeune fille se permit même quelques confidences. Tandis qu’elle parlait, le regard de l’humaine voyageait de l’adolescente à la mutante allongée. Des points communs, elles en avaient certainement toutes les deux, et même bien plus qu’elles ne pouvaient l’imaginer. June avait bien assez souvent répété à la mutante qu’elle n’était pas seule. Néanmoins, si Aisling montrait un caractère semblable à celui de Samarah, l’humaine crut bon de lui préciser un conseil tout en observant tour à tour la mutante et l’adolescente

"Je ne sais pas si se protéger en se tenant éloignée ainsi des autres est particulièrement bon, tu sais. On se sent vite seule…"


Y avait-il un message caché dans les paroles de l’humaine ? Cela aurait pu être le cas si elle avait été au courant de la situation de l’adolescente. Et si l’adolescente y percevait un quelconque message de la part de June, cela serait bien involontaire, mais sans doute bénéfique. Aisling semblait emprunter la même voie que la télépathe. S’écarter des autres pour les protéger. S’effacer pour ne pas les faire souffrir. S’éloigner pour ne pas souffrir à son tour. Mais était-ce vraiment une solution ? Malgré l’apparente attitude froide et lointaine que la mutante s’évertuait à vouloir renvoyer aux autres, June savait que son amie se sentait souvent bien seule. Car combien pouvait affirmer sans mentir avoir réellement confiance en elle ? La peur surpassait encore bien souvent la bonne volonté…

Si la portée philosophique passait largement au-dessus de la tête de l’humaine (elle n’avait jamais vraiment aimé la philosophie, ni les cours d’ailleurs), June se contenta d’une réponse beaucoup plus terre à terre

"Pourquoi pas ? Sam’ recèle bien des mystères protégés d’une volonté d’acier mais je lui ai toujours dit qu’à force de trop en porter sur ses épaules, elle finirait par s’écrouler."


Elle le lui avait encore rappelé dans les lettres qu’elle lui avait écrites, leur unique moyen de communication pendant leur dispute. Mais comme d’habitude, la mutante avait détourné le sujet, lui disant de ne pas s’inquiéter, qu’elle était capable d’y faire face et de se défendre. Elle avait aujourd’hui les preuves sous les yeux que non, Samarah ne pouvait pas tout affronter seule…

"Je ne le lui jamais souhaité mais cela est arrivé… peut-être que maintenant cela lui ouvrira un peu les yeux. Peut-être même… se rendra-t-elle enfin compte qu’elle peut se confier aux personnes qui l’entourent"

Il y avait une légère amertume dans ses paroles. June n’était-elle pas la première à s’être approchée de la mutante sans la craindre ? N’était-ce pas elle qui la connaissait mieux que personne après la mutante elle-même ? N’était-elle pas la seule à pouvoir affirmer sans hésiter qu’elle ne lui faisait pas peur et qu’elle était prête à lui confier sa vie, en toute confiance ? Et depuis tout ce temps, malgré leur complicité, leurs aventures et leur amitié, la mutante ne parvenait toujours pas à abattre totalement ce mur infranchissable qu’elle avait érigé durant son enfance pour se préserver. Loin d’être dupe, l’humaine savait que la mutante lui cachait des choses…

Mais June effaça bien vite cette amertume de sa voix. Son amie avait souffert. Elle avait même cru la perdre. Aujourd’hui, elle était avant tout soulagée de la savoir en vie. Samarah remua légèrement dans son sommeil. Par moment, son visage se crispait légèrement sous la douleur. Il lui faudrait encore du temps pour passer d’un sommeil agité par les souvenirs de la torture à un sommeil paisible, sans tourment. Si jamais cela était encore possible. Les blessures psychologiques laissaient bien souvent des marques dont on pouvait apercevoir les traces lorsque la conscience sombrait et laissait le pas à l’inconscient. Les cauchemars, cicatrices émotionnels et témoins de la souffrance, tentaient simplement d’extérioriser ces troubles

"Finalement, je crois qu’un silence absolu lui sera plus bénéfique. On devrait la laisser un peu. On risque de la réveiller avec nos murmures" chuchota l’humaine légèrement à contre-cœur, elle ne tenait pas spécialement à quitter la mutante des yeux, de peur de la perdre à nouveau…

A cet instant, son communicateur vibra dans sa poche. Elle s’en saisit et parcourut rapidement le message que Bernie lui avait laissé, en quête de nouvelles. Si elle ne savait pas que c’était impossible, elle aurait juré qu’il l’avait fait exprès pour l’aider à quitter le chevet de la mutante…
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MessageSujet: Re: [Chambre de Miss Lemington] [Chambre de Miss Lemington] - Page 2 EmptyDim 25 Sep 2011 - 13:03

June parlait juste, mais malheureusement le monde, lui, ne l’était pas… Tout en réfléchissant à ses paroles sages, bien que un peu trop empreinte d’un idéalisme naïf selon Aisling, l’adolescente laissa une fois de plus son regard se porter sur la silhouette allongée et immobile de Samarah. L’amie fidèle de la télépathe était doté d’un grand optimiste, mais ce n’était pas une mutante, alors peut-être n’avait-elle pas la capacité à appréhender les véritables problèmes qui se posaient à eux, en toute clarté. Bien qu’elle était en total accord avec ses propos, la jeune fille pouvait comprendre le comportement isolationniste de la télépathe. Par rapport à sa propre situation, bien entendu, mais aussi de par le fait que, comme sa mère le lui avait déjà expliqué plus d’une fois, sa génération avait connu des terribles bouleversements qui avaient définitivement changé leurs vies. Même si les jeunes mutants actuels n’étaient pas en complète sécurité, au moins pouvaient-ils vivre une vie tranquille sans craindre de voir débarquer l’armée ou bien encore un quelconque vaccin supposé les guérir.

Cependant, Aisling ne remettait pas en doute la sincérité de la non mutante mais en dépit de toute son empathie envers son amie ou bien les mutants en général, elle ne serait jamais qu’une simple spectatrice des destinées mutantes. Toutefois, Aisling devait lui reconnaître au moins une chose :contrairement à elle, l’humaine ne mentait pas. Sans trop savoir pourquoi, le fait qu’elle lui ai donné raison à propos de sa réflexion sur l’inaccessible lui causa un certain plaisir. Si elle avait raison, Si June disait juste, alors ce serait un certain réconfort pour l’adolescente au destin avorté. Beaucoup de gens voulaient quitter cette Terre en ayant accompli quelque chose, mais très peu y parvenaient. Alors, à son échelle bien humble, permettre à Samarah de devenir plus accessible à autrui lui serait d’un grand réconfort dans l’épreuve qui était la sienne. De plus, la télépathe était une personne digne de confiance et peut-être que alors l’adolescente pourrait lui parler d’elle… Si elle le lui demandait, elle garderait sans le moindre doute le secret, Aisling en était persuadée. Oui… Peut-être… Dans un souffle, la jeune mutante répondit à June :

‘’Toute chose a un prix vous savez…’’

Elle poussa un léger soupir las, puis elle porta son regard sur l’humaine en lui souriant paisiblement :

‘’Je suis d’accord avec vous mademoiselle Appleby, mais peut-être que la solitude des uns est le prix à payer pour que puisse exister le bonheur des autres… Prenons un exemple tout bête… Si votre mère était une mutante et qu’elle se soit fait vaccinée, voudriez-vous vraiment lui avouer votre mutation sachant ce que cela engendrerait comme souffrance morale pour elle.. ? Voudriez-vous qu’elle ressente un sentiment certain de culpabilité, même si la vaccination lui avait été faite contre son gré.. ? Voudriez-vous avoir la cruauté de lui rappeler chaque jour, que vous allez mourir avant vos vingt ans simplement parce qu’elle avait été dans l’incapacité de se défendre autrefois.. ? Voudriez-vous ressentir chaque jour ce regard triste et coupable, même si vous lui répétez constamment que ce n’est pas sa faute.. ?’’

Cela lui était venu comme ça, sans même y penser. Aisling avait tout bêtement calquer son propre cas sur une hypothétique June mutante, afin de lui faire passablement comprendre combien la solitude pouvait être une chose bénéfique pour la majorité. Oui, Samarah créait une distance infranchissable entre elle et les autres, sans doute pour ne pas souffrir… Mais aussi et surtout, pour éviter aux autres de souffrir à leur tour. C’était peut-être d’une cruauté sans borne, mais pour toute chose en ce monde il existait malheureusement toujours une contrepartie… Même si elle le regrettait, le bonheur universel n’était qu’une pure chimère traîtreusement rassurante. Dans un souffle, Aisling ferma brièvement les yeux et ajouta tout simplement :

‘’Ce ne sont pas les gens qui sont cruels, c’est l’amour…’’

C’était là une parole terriblement amère et rude, dans la bouche d’une toute jeune fille entrant à peine dans l’âge adulte en vérité. Elle avait voulu ajouter que June aussi savait de quoi elle parlait, mais elle ne voulait pas lui rappeler que c’était son amour pour Kenjiss qui la faisait réellement souffrir et non pas sa mort en elle-même. En fait, la solution était d’une simplicité désarmante : pour ne jamais souffrir, il ne fallait jamais s’attacher à quiconque… Aisling abaissa ensuite son regard sur le ventre rebondit de June et rajouta dans un sourire résigné :

‘’Mais je suppose que malgré tout, on ne peux s’empêcher d’aimer, n’est-ce pas.. ? C’est sans doute là, la véritable malédiction de l’être humain, que l’on soit mutant ou pas.’’

Se sentant soudain peut-être un peu trop philosophe pour être tout à fait honnête, l’adolescente décida de changer le ton de la conversation et de revenir à des propos plus classique. Elle se dirigea vers le bouquet de rose qu’elle avait apporté et en extirpa une avec prudence afin de ne pas se piquer à ses épines et la présenta à la femme qui lui faisait face :

‘’Samarah est comme cette rose… Aussi vive et bouillonnante que le rouge écarlate de celle-ci, qui se protège des individus grâce à ses redoutables épines. Pourtant, grâce à son génie l’homme a su débarrasser les roses de ces épines afin de les rendre plus accessible et pour que tous puissent profiter de leur grande beauté… Si je peux un jour débarrasser Samarah de ses épines, alors j’en serais sincèrement ravie, vraiment et je ferais tout mon possible pour que tous le monde puissent, à l’avenir, admirer la beauté intérieure de celle-ci.’’

Aisling tendit ensuite la rose à June avec délicatesse et ajouta :

‘’Mais peut-être seriez-vous la plus adaptée à ce travail…’’

Car après tout, c’était elle son amie de toujours, Aisling n’était finalement qu’une parmi tant d’autre à l’institut, même si son statut particulier la différenciait légèrement des autres résidents. Après que l’humaine ai acceptée sa rose si aimablement offerte, celle-ci souffla l’idée qu’il était peut-être temps de laisser Samarah se reposer tranquillement, au risque de la déranger avec leur discussion à bâtons rompus. Elle avait raison, à force elles allaient finir par lui faire rouvrir les yeux alors qu’il lui fallait absolument du repos.

‘’Vous avez raison…’’

Se contenta de répondre Aisling, avant de se diriger vers la porte de la chambre tandis que June sortait son communicateur de sa poche afin d’en visionner le message. L’adolescente ouvrit la porte, puis elle s’écarta afin d’attendre que l’humaine sorte la première… Honneur aux dames après tout… Surtout aux dames enceintes…
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June Appleby

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MessageSujet: Re: [Chambre de Miss Lemington] [Chambre de Miss Lemington] - Page 2 EmptySam 29 Oct 2011 - 17:33

Toute chose avait un prix… Oh oui, l’humaine le savait bien et maudissait de toute son âme ce vieil adage. Kenjiss avait payé de sa vie pour qu’elle et leur fils puissent le rester. C’était injuste. Cruel. Et insupportable.

"Je t’en prie, appelle-moi June, j’ai toujours eu horreur qu’on m’appelle madame ou mademoiselle. D’autant que je n’ai plus 20 ans… "

L’humaine écouta attentivement l’adolescente. Mais dans son cas, l’exemple était mal choisi. Elle n’avait jamais connu sa propre mère et en tant que future mère, aujourd’hui plus que jamais, l’évidence lui sautait aux yeux.

"Je n’ai pas connu ma mère et je ne serai jamais mutante, je peux donc difficilement imaginer ce cas de figure et je dois bien avouer que je ne sais pas ce que je ferais. Mais je pense que l’amour d’une mère pour son enfant va bien au-delà de tout ça. Elle s’en voudrait certainement, se sentirait atrocement coupable mais aurait-elle pour autant le force de l’abandonner ? Ni de ne plus l’aimer ? Je ne crois pas"


June avait été abandonnée lorsqu’elle était enfant. Aujourd’hui encore elle en ignorait les raisons. Mais cet abandon avait créé une certitude. La solitude, quelque soient les raisons évoquées, laissait au moins toujours dans son sillage une victime. Dans son cas, une enfant ne comprenant pas pourquoi elle se retrouve seule. Dans le cas évoqué par Aisling, une autre enfant qui subit la solitude pour protéger sa mère. Personne ne devait souffrir de solitude, encore moins les enfants. Si elle avait douté au début de sa grossesse, elle savait à présent qu’elle ne pourrait pas laisser son fils aux mains de quelqu’un d’autre pour l’élever. Et si sa mère avait préféré son propre bonheur à l’éducation de sa fille, alors elle ne perdait absolument rien à ne pas la connaitre !

"Mais je suis bien d’accord avec toi sur une chose… l’amour est cruel et malgré cela, on aime encore et toujours. C’est sans doute ça, le plus dur… Oui, ne pas pouvoir s’en empêcher tout en sachant ce que l’on risque" murmura-t-elle

Savoir que l’on va souffrir mais prendre le risque malgré tout, parce que l’on a envie de vivre ces quelques moments de bonheur. Ces instants magiques. Et occulter le reste. La peur de perdre. La peur de vivre sans l’autre. C’est un risque qu’elle avait pris avec le mutant, en connaissance de cause. Une infime part d’elle se doutait que cela finirait sans doute comme ça, mais elle avait toujours été supplantée par celle qui y croyait malgré tout. Par celle qui refusait d’appréhender la réalité. Celle qui n’admettait pas que cette réalité les rattraperait aussi tôt !

"On prend le risque parce que l’on sait que malgré tout cela en vaut la peine… et que la perspective de belles choses surpassent la crainte de perdre tout ce à quoi on tient"

Kenjiss s’en était allé mais il lui avait laissé son bien le plus précieux. Sa vie et son amour au creux de son cœur, sa chair et son sang au creux de son ventre.

L’humaine prit délicatement la rose que l’adolescente lui tendait. Rouge écarlate. Les dernières qu’elle avait tenues en mains paraissaient bien ternes et sombre en comparaison.

"J’ai déjà essayé… pour Samarah… Peut-être que tu auras plus de chance que moi. Mais je suis certaine que tu ne perdras rien à essayer. Au contraire, vous aurez toutes les deux à y gagner"
murmura-t-elle simplement

Finalement Aisling parvint à la même conclusion qu’elle, mieux valait continuer de discuter ailleurs et laisser leur amie se reposer. Elles quittèrent donc l’antre de la Cerbère à pas de loup, refermant délicatement la porte derrière elles, après un dernier regard pour la maigre silhouette alitée.
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