[Hall]

Il ne fallut pas très longtemps au groupe de mutants pour parvenir à l'étage des chambres. Aussitôt les escaliers montés, Léon effectua un virage sur la droite afin de pénétrer dans l'aile Est du premier étage. Il fit rapidement face à un long couloir parsemé de portes tout le long des murs. Alors qu'il menait la marche, Léon expliquait quelques règles de vie:

« Pas de batailles dans les couloirs... pas après 22h en tout cas. Les douches sont communes MAIS pas mixtes, donc on nettoie après y être passé. Euh... je crois que c'est tout. Voilà vos cartes pour pénétrer dans vos chambres. Mérenbast, as-tu une préférence quant à ton colocataire? Une personne ici présente, un pensionnaire déjà installé (PNJ donc) ou bien vous préférez attendre l'arrivée de quelqu'un d'autre? C'est toi qui vois. »

Léon distribua une carte à chaque nouvel arrivant, avant de leur montrer les chambres correspondantes. Celles-ci étaient parfaitement identiques, aussi le directeur ne présenta entièrement que la première chambre. Une fois que Remiël, Mérenbast et Scott furent installés, Léon se rapprocha de Senji.

« Bon, il reste ton cas. Etant donné que tu es un adulte, tu as le droit d'avoir une chambre... d'adulte! Un peu plus grande, avec ta salle de bain personnelle et tout ça, située dans l'aile Ouest de l'étage. Tiens voilà, ta carte. J'ai une dernière chose à vous donner... »

Léon tira d'une de ses poches, plusieurs montres qu'il distribua à chacun d'eux. Avant qu'il ne soit bombardé de questions, le directeur anticipa et expliqua la raison de cette montre:

« Cette montre, en plus d'indiquer l'heure, émet une vibration à chaque fois que vous recevez un message vocal d'un des membres du Nouvel Institut. Il suffit d'appuyer sur le cadran pour entendre le message. Cela nous permettra de vous informer ou de vous avertir en cas de besoin. Voilà, je crois que tout est dit. »

Remiël, toujours sceptique, suivit le directeur de l’institut jusqu’aux chambres. Il l’écouta parler, se faisant subjuguer par l’offre qui lui est faite. Arrivé devant les chambres, sa mâchoire manqua de se disloquer devant son ahurissement total.

« Une chambre … une vraie … avec un lit … et des draps … et du manger … rien à payer … pas de méchants … pas de gang rival … un oreiller … d’autres mutants … du manger … tient, j’ai faim ? »

Pour lui, le père Noël ET le saint Sauveur venait de se réincarner dans Léon …
Le mutant accepta distraitement la montre, absorbé comme il l’était dans la contemplation de la chambre, puis rentra dans LA SIENNE … la première depuis qu’il avait quitté la sienne il y a 7 ans. Il posa son sac dans l’armoire, enleva la couverture du lit et s’en couvrit les ailes, contempla SA chambre, replaça bien l’oreiller, tourna un peu le réveil, joua avec les portes du placard, s’émerveilla devant la pendule, ouvrit et referma la fenêtre, réarrangea les draps, reprit son sac et sortit. Il resta ahuri devant la porte, et prit plaisir à la rouvrir, apparemment dans le seul but de voir son fonctionnement et de revoir l’intérieur de sa chambre.
Il avisa Léon, encore dans le couloir :

« Euh … s’cusez moi … j’ai faim … c’est par où pour avoir à manger ? Ca fait déjà une journée que j’ai pas mangé … enfin, j’veux pas déranger … »

Le mutant dit ceci avec timidité, n’osant ni élevé la voix, ni paraître trop insistant. Malgré sa craintivité encore persistante, il était visible que tant de bouleversements avait totalement chamboulé ses repères et qu'il ne possédait plus, ou très peu, les barrières qu'il s'était créer pour se protéger des gens.

« Ou bien y a des horaires ? Et … euh … comment qu’on fait pour sortir si j’veux aller dans la ville ? Et pour le jardin, on peut y aller comme ça ? C’est parce que … j’suis un peu à l’étroit dans une baraque … et puis j’aime bien les arbres …»

Léon observa les réactions de ses nouveaux pensionnaires avec un sourire amusé. Si Mérenbast demeurait stoïque et ne montrait aucune émotion, Remiel ressemblait davantage à un petit garçon au matin de Noël. Il montrait tellement d'excitation à la simple idée de posséder sa propre chambre que Léon ne pouvait s'empêcher de se demander par quelles épreuves le jeune homme avait bien pu traverser. Lui demander aurait été trop impoli, alors même que les deux mutants venaient à peine de se présenter. De toute façon, une occasion se présenterait tôt ou tard aux deux jeunes garçons pour parler de cela. Pour l'heure, le jeune directeur ne souhaitait pas gâcher la bonne humeur de Remiel.

Une fois que le mutant ailé eut repris le controle de ses émotions, ce dernier ne tarda pas à poser des questions auprès de Léon sur les repas. Mérenbast en profita également pour demander plus de précisions sur le fonctionnement des repas au sein du manoir. Le directeur pensa que le moment était venu pour leur présenter Alfred.

Léon - Les cuisines et la salle à manger se trouvent tous les deux au premier étage. Suivez ce couloir et vous ne tarderez pas à tomber dessus. Impossible de vous perdre et si par malheur, cela vous arrivait, n'hésitez pas à demander à Alfred, le majordome de l'Institut. Alfred se fera un plaisir de répondre à la moindre de vos questions mais n'allez pas pour autant croire qu'il est un simple larbin. Le majordome n'est pas là pour répondre à vos caprices et s'il estime que ce n'est pas dans ses devoirs, il est libre de ne pas accéder à vos requêtes. Jusqu'ici, il n'y a eu aucun problème avec les autres pensionnaires aussi j'ose espérer qu'il en sera de même avec vous hein?

Pour les repas, il n'y a pas à proprement parler d'horaires à respecter. Oh bien sûr, il y a un horaire établi pour le déjeuner et pour le dîner où les repas seront assurés mais vous n'êtes pas obligés d'être présents. Mais en dehors de ces heures de repas, vous devrez vous débrouiller par vous-mêmes pour vous préparer votre repas. Les cuisines sont à votre disposition et vous êtes libres d'user tous les ingrédients présents dans les cuisines. Mais, pensez à nettoyer après votre passage. Autre chose ?

Apparemment oui puisque Remiel et Mérenbast ne tardèrent pas à question de nouveau le directeur, chacun sur un sujet différent. Léon décida de répondre en premier à Remiel, car sa question était la moins problématique.

Léon - Oui, je crois comprendre pourquoi tu te sens à l'étroit. Pour les sorties, vous n'avez pas d'horaires fixes non plus. Mais évitez de rentrer tard le soir. Si Alfred vous attrape, vous aurez droit à un de ses sermons et vous apprendrez bien vite qu'aucune sortie n'est assez bien pour supporter un sermon de notre majordome. Pour le parc, vous pouvez vous y rendre à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit.

Pensant avoir répondu aux interrogations de Remiel, Léon se tourna ensuite en direction de Mérenbast. La question sur les entraînements arriva sur la table bien plus vite que l'avait pensé le directeur.

Léon - Concernant vos pouvoirs... et bah, il faudrait d'abord que je connaisse vos capacités. Et si vous le souhaitez vraiment, bah je peux vous faire un entraînement personnalisé en fonction de vos pouvoirs respectifs. Si vous avez un problème par rapport à la maitrise de ceux-ci, dites-le moi ou à un des responsables de l'Institut et nous essaierons de trouver un moyen de régler ces petits détails qui vous gâchent la vie. Après tout, nous sommes la pour ça à la base.