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[RP] Il pleure dans mon coeur comme il pleut sur la ville-(terminé)

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Koji Ashton

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Koji Ashton

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MessageSujet: [RP] Il pleure dans mon coeur comme il pleut sur la ville-(terminé) [RP] Il pleure dans mon coeur comme il pleut sur la ville-(terminé) EmptyDim 22 Nov 2009 - 12:50

Son avion avait atterri tôt dans la matinée, et même avant l'aube, les aéroports de Londres étaient peuplés d'une foule indescriptible, où se mélangeait tout ce que la métropole pouvait compter d'hommes d'affaires, de vacanciers, des politiciens sur le départ ou le retard, et, probablement pouvait-on en trouver quelques uns, de criminels désireux de se faire oublier. Dans les couloirs, entre les magasins, dans les terminaux, des gardes circulaient, armés, prêts à contenir n'importe quel mouvement de panique. Peut-être les gens avaient-ils été choqués, jadis, quand ils les avaient vus circuler pour la première fois, avec leurs tenues militaires, leurs armes de guerre, dans les lieux publiques, mais désormais personne ne s'étonnait plus : c'était pour la sécurité.

L'avion en provenance de Paris venait d'ajouter au flot continu et informe des usagers en transit, des Londoniens enfin de retour chez eux et des touristes enfin arrivés à destination, la masse de ses propres passagers, parmi lesquels résonnait, de temps à autre, comme un parfum précieux que l'on aurait ramené avec soi par nostalgie, un mot de français, parfois deux, qui dessinaient l'ombre de la Tour Eiffel. Il y avait là des Français qui venaient à Londres pour la première fois, tout impatients de pouvoir goûter le charme si spécifique du Royaume-Uni, quelque chose de british, qui tînt à la fois d'une cuisine médiocre, d'un temps pluvieux et d'une politesse guindée, semblables aux ethnographes du dix-neuvième siècle, qui s'élançaient dans des équipées folles aux profondeurs de l'Afrique afin de ramener, des mois plus tard, quelques spécimens d'êtres quasi humains qui donnaient, aux Expositions Coloniales de Paris, la saveur délicieuse de la couleur locale.

En attendant aux douanes, son sac de sport jeté sur l'épaule, sous le poids duquel il semblait devoir s'effondrer, à moins bien sûr que la qualité antigravitionnelle de ses cheveux ne le fassent s'envoler, Koji observait distraitement un couple de Parisiens qui commentaient les boutiques des galeries marchandes de l'aéroport, que l'on pouvait apercevoir au-delà des détecteurs sophistiqués du poste frontière, et qui, quoique elles fussent parfaitement identiques dans tous les grands aéroports du monde, de Tokyo à New-York, leur semblaient avoir une coloration indéfinissable, qu'elles empruntaient à cette atmosphère particulière dont ils étaient tout prêts de croire qu'elle était due à la proximité de Big Ben plutôt qu'aux dysfonctionnements d'une partie du système de ventilation.

S'il avait été d'une humeur plus joyeuse, sans doute Koji se fût-il amusé de cet enthousiasme entièrement factice et néanmoins très efficace des deux Français ; mais il avait été voir à Paris un professeur et un ami, pour le sonder un peu sur la matière qui le préoccupait, et les réponses n'avaient pas été faites pour lui remonter le moral. La situation en France semblait bien la même qu'au Royaume-Uni : aux yeux des spécialistes, il était peut-être brillant, mais certainement pas méritant, et cela suffisait à lui interdire toute perspective d'avenir. Sans doute chacun songeait-il que, étant données ses capacités, il n'aurait aucun mal à trouver ailleurs ce qu'on lui refusait ici, et ainsi personne ne se faisait-il un scrupule de le décourager.

Sans doute aussi ne s'était-il pas fait beaucoup d'illusions, et le voyage de Paris n'avait-il été qu'un excuse pour repousser, de quelques jours, son entrée à l'Institut, avec lequel il avait déjà pris contact, qui l'avait déjà accepté, mais qu'il ne pouvait pourtant se résoudre à intégrer, parce que le simple fait d'y mettre le pied signerait définitivement comme un échec, comme un abandon, qui lui paraissait sans espoir de retour.

Les douanes passées, il fallait se faufiler entre les gens, dans les interminables couloirs bordés de magasins, éviter les personnes qui s'arrêtaient brusquement, parce qu'elles venaient de voir le sac exact qu'elles avaient tant cherché, mais sans succès, le long des boulevards parisiens, et qui se présentait soudainement à elles, étrange et comme miraculeux, dans la vitrine d'une grande chaîne internationale : c'est que l'on ne trouve vraiment ce que l'on cherche que chez soi.

A force de persévérance, Koji parvint à émerger du bruit et de la fureur, pour atteindre les rangées de taxis automatiques, invention brillante qui, depuis quelques années, épargnait aux voyageurs la compagnie, c'était bien connu, détestable d'un chauffeur et leur proposait une série de véhicules standardisés, aseptisés, dans lesquels il suffisait d'introduire une carte de paiement, d'annoncer sa destination, et de se réfugier loin de tout contact humain pour pouvoir atteindre sa destination. Le comble du luxe consistait dans ces vitres que l'on pouvait opacifier à volonté, de sorte à ne subir, durant le trajet, l'affreux spectacle du monde extérieur.

Après avoir jeté son sac dans le coffre du véhicule, Koji s'y installa, indiqua l'adresse voulue, et régla l'ordinateur central sur le mode « promenade ». Il n'était toujours pas pressé d'arriver à l'Institut. La tête appuyée contre la vitre, il regardait les gouttes d'eau qu'une brume matinale y jetait serpenter jusqu'au bas de la portière, il regardait les arbres, verts foncés, s'aligner sur les routes immenses où se bousculaient déjà les voitures, il regardait les rares passants à circuler encore à pieds, comme des pions d'échecs coulés d'un bloc dans leur pardessus noir et qu'un sculpteur aurait, par souci décoratif, surmontés d'un parapluie.

Il devait bien se l'avouer : il avait peur, un peu. De ce qu'il trouverait à l'Institut, de ce qu'il n'y trouverait pas. Des gens qu'il allait croisés. Cela faisait des années à présent qu'il évoluait dans les milieux intellectuels, entouré de spécialistes de telle ou telle chose, et qui finalement lui étaient bien plus proches que ne le seraient sans doute ses petits camarades qui, en dehors d'une singulière aptitude à se faire pousser des bras sur tout le corps ou à manger de l'acier sans renvoi, seraient des adolescents comme les autres.

Dans une angoisse toute juvénile, Koji avait moins peur de ne pas les trouver intéressants qu'eux-mêmes le dédaignent, parce qu'il serait trop rébarbatif, leur paraîtrait trop prétentieux, etc. Il lui semblait parfois qu'il quittait un fossé pour se jeter dans un autre plus profond encore, et qu'à tout prendre, il aurait bien plutôt fallu se retirer et vivre le reste de sa vie solitaire, condamné à ne trouver la familiarité que dans la compagnie de soi seul.

Pour achever de disposer son humeur le plus défavorablement possible, Koji commanda à l'ordinateur central du véhicule de diffuser un peu de musique classique, par exemple,
la Truite. Les notes tombaient comme la pluie comme ses réflexions. C'était parfait. Il goûtait parfois son malheur avec une complaisance malsaine et un peu romantique, qu'il lui faisait trouver du plaisir à se sentir brisé, meurtri.

« J'ai touché de mon front à la voûte éternelle
Je suis sanglant, brisé, meurtri pour bien des jours. »


Son esprit accueillait ces vers de Nerval avec une satisfaction semblable à celle de Rousseau, tout heureux d'être pauvre pour accuser les autres de leur richesse. Il lui semblait, comme à Emily Dickinson, qu'il ne pourrait guère goûter à la paix qu'enfermé dans une chambre, à regarder par la fenêtre passer les abeilles et les rouges-gorges ; et peut-être ce ne serait pas encore assez, et faudrait-il, comme l'Urashima des contes japonais, s'éloigner par-delà les mers, pour y trouver l'apaisement.

Son esprit s'emplissait peu à peu de références, une pensée en appelait une autre, et chacune charriait avec elle son lot de références et d'exemples, qui se pressaient en foule nombreuse, si nombreuse bientôt, et composée de milliers d'individus, de milliers de vers, de citations et de noms, qu'ils se heurtaient tous à la fois contre les parois de son crâne, comme cherchant à se faire de la place, pour ne pas s'entasser les uns sur les autres, pour que tel détail de la vie de Schopenhauer ne vienne pas empiéter sur l'espace vital de tel mot de Mademoiselle de Scudéry ; il y avait bientôt des ligues, des complots et des révolutions : La Rochefoucauld trouvait un allié insoupçonné chez Alcibiade, et tous les deux engageaient le Chat Botté dans leur cabale contre Kennedy, qui avait soudoyé Virgile pour s'en faire un ami.

Ce peuple de savoirs, qui n'avait pas trouvé dans son cerveau assez de place pour s'épanouir, d'autant moins de place, à vrai dire, que Virgile avait lui-même rameuté le Grand Schtroumpf dont la réputation n'était plus à faire, mais qui ne se déplaçait jamais sans son village, commençait de s'écouler dans tous les interstices de son corps, comme une nuée de parasites qui chercherait à absorber la moindre dose de son énergie.

D'une main légèrement tremblante, Koji fouillait dans sa poche à la recherche d'un cachet d'aspirine. De deux ou trois cachets d'aspirine. Ses yeux se fermaient doucement, alors qu'il commandait à la musique de s'éteindre, tentant d'endiguer tous les afflux de perceptions possibles, pour qu'aucun nouvel indice du monde extérieur ne vienne éveiller en lui d'autres pensées et d'autres souvenirs, qui vinssent grossir le flot des précédents, qu'il sentait en train de faiblir, et de s'espacer.

Parfois, il recourait à une ruse simple, et se lançait dans un calcul mathématique si rigide, et qui l'occupait entièrement, que les aspérités du raisonnement n'évoquaient rien que leurs propres données, et n'appelaient rien que des pensées qu'il avait déjà. Mais souvent, il ne trouvait même plus dans le fatras de bibliothèque mal rangée qui tempêtait dans son crâne un commencement d'idée pour mettre ses protections en place, et la partie ne pouvait se gagner qu'à coups de médicaments.

Au milieu de ces souvenirs qui s'éparpillaient, une idée germa soudain, qu'il n'avait encore jamais eue, et qu'il regardait comme une curiosité, alors que la voiture s'engageait dans sa dernière ligne droite, presque au ralenti, et c'était l'idée que l'Institut s'occuperait de ce dont il ne s'était pas soucié : de cette mutation, qu'il avait laissée se développer d'une manière si anarchique qu'elle échappait désormais à son contrôle de temps à autre, et surgissait dans son esprit comme une bête furieuse. Alors la perspective d'un soulagement, aussi lointaine fût-elle, fit naitre sur ses lèvres un léger sourire.

Le portail était là, il fallait descendre, il fallait régler la course, et prendre son sac, et déjà le taxi s'éloignait, qui le laissait seul, face au manoir. Il y avait une beauté toute anglaise et un peu intimidante dans cette grande bâtisse qu'une pluie légère soulignait dans la grisaille londonienne. Koji s'engageait dans l'allée de graviers, qui du parc menait à la porte principale, et ses jeux, grands ouverts, buvaient des détails qu'il n'avait encore jamais vus, et qui se gravaient, insensiblement, dans sa mémoire : la disposition des arbres, la forme des pierres, le nombre de fleurs dans un parterre. Il venait de découvrir ce parc, et il aurait presque pu le parcourir comme s'il y avait toujours vécu.

Bientôt, il avait gravi les quelques marches du perron, il avait poussé la porte principale, pour pénétrer dans un hall majestueux et un peu froid. Son sac sur l'épaule, il fit quelques pas à l'intérieur, promenant son regard au plafond, comme si dans les hauteurs lointaines où se suspendaient les lustres gisaient les instructions quant à ce qu'il devait faire ensuite. Force lui était de constater, au bout de quelques secondes, que ce n'était pas exactement le cas, et il prit un parti de l'efficacité duquel il était tenté de douter.


« Euh... Bonjour... Il y a... Y a quelqu'un ? »


Dernière édition par Koji Ashton le Lun 23 Nov 2009 - 18:36, édité 1 fois
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Virginie Parish

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MessageSujet: Re: [RP] Il pleure dans mon coeur comme il pleut sur la ville-(terminé) [RP] Il pleure dans mon coeur comme il pleut sur la ville-(terminé) EmptyDim 22 Nov 2009 - 18:36

Une journée pluvieuse, comme seule Londres savait en faire, en plein printemps. Empêtrée dans ses dernières relectures Virginie s’était endormie sur ses cahiers. Elle avait arrêtée de surveiller l’heure, après son deuxième thermos de chocolat chaud. Bientôt le week end. Voilà la seule pensée, qui avait marqué son esprit, avant qu’il ne lâche la bride à des rêves étranges. Alors, quand le son strident de son réveil s’était immiscé dans ces songes, elle ne l’avait pas interprété à bonne escient. On disait souvent que le sommeil était une fuite. Assurément il l’était pour cette petite tête trop pleine. Vendredi matin, un réveil en panique. Presque Onze heures. Elle avait donc manqué le cours de génétique.

Faisaient appel à toute la vivacité dont elle était capable, la jeunette s’extirpa du cocon et fila sous la douche. Elle s’était un peu sur estimée cette fois. Sa mutation évoluait tranquillement, et Virginie lui faisait subir ses propres testes. Sa résistance à la fatigue étant avérée, le vice avez été de pousser la frontière, le plus loin possible. Mais apparemment -même pour elle- huit jours sans dormir c’était un peu trop… L’eau chaude éveilla tous ses muscles en quelques secondes. Bien entendu aucune courbature. Elle essaya de se remémorer son programme du jour. Mais elle avait faim.

Pieds nus sur le parquet la mutante ouvrit vivement sa penderie. Pas le temps de faire du chipotage se fustigea telle avant de passer à sa demie heure d’hésitation quotidien. En faisant une grimace elle attrapa la première tenue qui vint à sa main. Ha oui ! Cette robe rouge. Longue jusqu’aux mollets avec un haut en forme bateau et de jolies motifs sur les hanches. L’un des rares cadeaux paternels qui avait été de bon goût. Avec un sourire elle chaussa ses ballerines stylisées. Dernier détail… un collier. Virginie sans bijoux ce serait comme une friandise sans saveur. Cette pierre noire qu’elle avait trouvée dans une petite boutique voilà quelques semaines.

Un dernier regard sur sa petite chambrée. D’un geste énergique elle mit un semblant d’ordre sur son lit. A savoir remettre la couette sur l’oreille. Une pince pour retenir les cheveux dans un semblant de coiffure. Le sac en bandoulière. Un coup d’œil au réveil. Pas mal : 40 minutes. L’un de ses records. La porte claqua vivement derrière sa menue silhouette qui se dirigeait vers l’escalier. Fermer à clé… jamais elle n’y pensait. Peut être parce qu’elle se sentait un peu trop en confiance ici.

Premier arrête : la cuisine. Oui, oui c’était un détour. Mais cette jolie blonde sans l’estomac plein était capable de n’importe quoi. Olga était au fourneau déjà. Elle reconnue l’adolescente et leva les yeux au ciel avec bonne humeur. Son corps mûr et rond alla vers le grand placard. Avec son petit air complice elle en extirpa une brioche et la tendit à la quémandeuse. Puis la couvant d’un regard amusé la cuisinière en chef lui indiqua la sortie d’un clin d’œil. Là était leur pacte gourmand. Pas un mot. Ainsi rien n’avait réellement lieu.

Elle continua son chemin en mangeant son trésor à petites bouchées. Zut. Elle n’avait pas relu la leçon. A force de se concentrer sur autre chose. Le journalisme… sa mère… ses recherches. Elle n’en parlait à personne. Mais Mademoiselle était bien décidée à trouver. Plusieurs fois la jeune enquêtrice avait envisagé de se confier à quelqu’un. Mais… Luc était si loin. Tout comme la patiente infermière. Quant à Jimmy, plus de nouvelles depuis des mois. Le vieux professeur l’aurait surement écouté.

Au moment ou elle longeait le couloir pour rejoindre le cours de… de mathématique c’est ça, le crissement des graviers se faisait entendre dans la coure de devant. La salle trois. Un message passa en boucle sur la porte de verre. *Cours reporté. Une heure Trente se science naturelle dans le serre du jardin.* En voilà une bonne nouvelle ! Ni une ni deux, Virginie se rendit au rez-de-chaussée. Elle marchait vite et avec toute l’énergie de sa jeunesse mutante. Ses petits pieds frôlaient le sol de marbre sans un bruit. A l’entrée du hall ses yeux bleus, plein de vie, tombèrent sur le jeune homme qui entrait. Elle épia le reste de l’espace à la recherche d’un adulte.


A la façon dont il étudiait le plafond, à sa tenue et à son bagage… il venait d’arriver. Un nouveau ? A cette période de l’année ? Remarque elle n’était pas arrivée de bonne heure non plus. La fluette, approcha lentement de lui, se demandant si elle devait lui parler ou non. Miss Parish n’avait jamais été douée pour les premiers contacts. Mais… si elle pouvait éviter à cet inconnu de se retrouver perdu dès son arrivé… Le malheur des paradoxes mortels. Vouloir aider en étant incapable de le faire sans problème.

Il n’avait pas l’air méchant. Un jeune avec une coupe de cheveux délirante. Et… un regard un peu… triste, profond. Elle n’aurait sut le définir exactement. Il était parcouru de perle de pluie. Virginie n’avait pas pensé à prendre son coupe vent. Tant pis. De toute manière elle n’était jamais malade. Et la sensation de la pluie était aussi agréable que celle du soleil pour ses dix-sept ans encore innocents. Avec un timide sourire elle lui répondit en se rapprochant.

-« Bonjour ! Eh bien… il y a moi… mais je ne suis qu’une retardataire hasardeuse. »

Elle sourit de son piteux effort de dialogue. Pas douée vraiment. Devait-elle tendre une main ? Faire une bise ? Appeler ? Pour la cause et par bonne volonté la jeune blonde opta pour la première idée. Bien entendu sa poigne fût contrôlée au possible. Même si sa force naturelle valait celle d’un manutentionnaire actif. Elle jeta un coup d’œil derrière lui. Aucun autre bagage. Lui aussi avait le sens de l’économie de place pensa t elle amusée.

-« Je m’appelle Virginie et vous… et toi ? Bienvenu. Et heu… tu veux peut être voir la directrice. Ou quelqu’un enfin un adulte je veux dire.»

D’accord. Il a surement comprit là. Un soupire psychique lui échappa. Debout face à lui digne représentante des ado mal dans leur peaux elle l'observait un peu maladroite.
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Koji Ashton

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MessageSujet: Re: [RP] Il pleure dans mon coeur comme il pleut sur la ville-(terminé) [RP] Il pleure dans mon coeur comme il pleut sur la ville-(terminé) EmptyDim 22 Nov 2009 - 19:12

Dans l'espoir d'une réponse qui fût autre que l'écho de ses paroles qui résonnait contre les murs à l'épaisseur presque médiévale du manoir, Koji avait repris son observation méticuleuse des lieux, supputant la destination des couloirs qui s'échappaient dans le lointain, et dont l'extension indéfinie et un peu serpentine ne faisait que confirmer ce qu'il avait bien cru deviner des dimensions des lieux, en s'approchant par le parc, alors même que la disposition du bâtiment lui en dissimulait l'essentiel, hasard de l'implantation ou effort de l'architecte.

Il était tellement absorbé dans ses pensées, qui avaient insensiblement glissé vers l'histoire de l'architecture anglaise et ses moments forts, qu'il manqua de sursauter en entendant les premiers mots de Virginie, qu'il essaya aussitôt de rattraper de son regard ; et comme il était en train d'examiner le sol, et de deviser intérieurement sur celui de Buckingham, et sur le rapport qu'il existait entre les deux, il aperçut des ballerines assez élégantes, qui lui rappelaient un peu celles qu'il avait vu en vitrine d'un magasin parisien, quelques heures plus tôt, quoique quelques détails lui sautassent aux yeux, qui signalaient combien les deux paires étaient de facture différente.

Mais sentant bien que ce n'était pas le moment de discuter mode, fût-ce avec une personne aussi intéressante que lui-même, il mit en branle sa logique implacable, et déduisit en une fraction de fraction de seconde qu'il était fort improbable que deux ballerines se promenassent seules dans le vestibule, et que si elles étaient là, c'était que quelqu'un devait les porter : aussi son regard remonta-t-il lentement le long du corps de Virginie, qu'il se mit aussitôt à comparer avec une série d'autres corps féminins qu'il avait pu connaître, mais surtout, poussé par la même habitude qui fait trouver à Swann, chez Proust, des traits picturaux chez son valet de pied, à tous les corps féminins qu'il avait vu en peinture, à telle Marie-Madeleine du dix-septième siècle, à tel Renoir, à tel Rembrandt, et il trouvait même dans la disposition de la robe quelque chose de Picasso, sans pouvoir bien dire quoi, et sans avoir le temps d'y songer, quoiqu'il vînt de passer en revue les quelques études qu'il avait pu lire sur le sujet, puisque son regard venait d'achever sa remontée, et qu'il s'était trouvé un voisin, un homologue à qui parler, celui de la jeune femme.

Tout cela n'avait pas duré plus d'une seconde, et pourtant, si Koji avait su dessiné, il aurait pu produire quelques études Virginie. Les pensées que la jeune femme avaient éveillées dans son esprit miroitaient encore à la surface de son regard, dans lequel elles faisaient comme un abîme, et il avait l'air d'avoir sur un visage de pas même dix-sept ans les yeux d'un vieux sage pluricentenaire, comme on pouvait espérer en croiser au détour d'une montagne du Japon, assis au lotus sur une branche de cerisier, la barbe longue jusqu'au pied, et un rocher au bout du petit doigt.

Machinalement, Koji serra la main de la jeune femme, et comme elle n'avait pas exactement l'air d'un soudeur ou d'un charpentier, il fut assez surpris de la force remarquable qu'elle glissait dans une poignée si délicate, ce qui le rendit un peu soupçonneux.


« Je m'appelle Koji. Koji Ashton. »

Sa voix s'était glissé dans les interstices du silence avec beaucoup plus d'aisance que ne l'avait fait celle de Virginie, une voix douce, et qui avait quelque chose d'un peu ancien, sans qu'il fût possible de déterminer exactement quoi. Et lorsqu'il parlait, il ne détachait pas son regard de celui de Virginie, et son intensité si extraordinaire semblait lire en elle comme dans un livre ouvert, ou du moins le vouloir faire, sans hostilité néanmoins, mais avec une intelligence si aiguë qu'elle avait quelque chose d'inquiétant.

« Eh bien, je ne sais pas. Je suppose que je suis censé signaler mon arrivée. M'inscrire à des cours. M'installer dans un dortoir. Ou une chambre. Signer un papier. Obtenir un matricule. »

Il avait dit les trois derniers mots avec une ironie froide, mais le sourire qui naissait sur son visage, et qui venait en souligner la plaisanterie, avait, contrairement à ses gestes, à sa voix, à son regard, un air si profondément insouciant et juvénile, qu'on aurait presque pu penser qu'il n'était qu'un adolescent perdu mais joyeux, en quête d'une direction à prendre et d'une chanson de marche à chanter.

« Si tu pouvais être assez aimable pour m'indiquer ce que je suis censé faire, et où, je t'en serais très reconnaissant, mais c'est que je ne voudrais pas te mettre en retard. »
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Virginie Parish

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MessageSujet: Re: [RP] Il pleure dans mon coeur comme il pleut sur la ville-(terminé) [RP] Il pleure dans mon coeur comme il pleut sur la ville-(terminé) EmptyDim 22 Nov 2009 - 21:44

Oups elle l’avait surprit. Ce n’était pas le meilleur moyen de démarrer cette affaire. Un juron interne pour se rabrouer avec vivacité. Crétine. D’autant plus, qu’elle détestait, qu’on lui fasse subir pareil désagrément. De quoi bousculer les sens et les penser, sans réussir à les rattraper tout à fait. Virginie ce serait excusée, si une petite voix ne lui avait pas rappelé de ne pas utiliser ce terme à tout bout de champ. Elle passait son temps à cela : s’excuser. S’excuser d’être la fille monstrueuse, d’être timide, d’être là. Un cercle infernal qu’il était difficile de ralentir à certaines heures.

Elle avait oublié le nom de famille. Elle l’oubliait souvent. Et pourtant voilà l’une des rares choses que ses parents avaient bien dues lui donner. Mais peu importe. Qui se souciait qu’elle se nomme Parish, plutôt que Black, ou tout autre patronyme aux consonances anglaises ? Bref voilà des digressions qui la perdaient sans raison utile. Virginie avait toujours ses yeux hésitants qui ne se posaient jamais vraiment avant d’avoir été apprivoisés.

Eh bien ! Prénom et nom de ce jeune homme avait quelque chose d’intriguant. Un mélange entre deux cultures pensa-t-elle ? Un métisse ? Son tempérament un rien rêveur porta rapidement cette hypothèse dans ces hauts faits. D’où venait-il ? Pourquoi lui aussi avait tant tardé avant de rejoindre cette école ? La curiosité l’un des rares stimuli qui l’avait poussée à sortir de sa bulle à la sortie de l’enfance. La détermination avec laquelle cet interlocuteur la regardait lui donnait une furieuse envie de revoir sa carapace.

Non pas qu’il y eut une quelconque hostilité à y entrevoir. Mais si le regard était bien la fenêtre sur l’âme, alors Virginie préférait qu’on laisse son âme dans son coin. Surtout que cet inconnu avait quelque chose de réellement intimidant. Il n’avait pas la stature d’un général. Encore moins les traits d’un aîné. Et pourtant aîné il le fût d’instinct. La mutante avait ce réflexe quasi inné de se laisser surpasser sans protester. Un comportement de couard diront beaucoup. Une éducation enracinée répondrait elle.

L’énumération des opérations lui rappela son propre débarquement. Tout c’était fait après l’entrainement. Et… un matricule. La petite pigiste tiqua illico. Ses prunelles brillèrent d’une force fugace. Elle connaissait toute la doctrine, concernant cette nouvelle race, dont elle faisait partie. Ces méthodes de barbares. Non. Ils étaient bien loin du système mondial. Un lieu protégé en quelque sorte. Comme si un voile les dissimulait de la sauvagerie humaine. Enfin d’une certaine manière… Songer à tout cela lui donna un peu d’aplomb. Réveillez les passions et vous effacerez les damnations.

-« Le Cercle n’a aucun pouvoir ici. Pour le moment. Sinon oui il vaut mieux te signaler. Les bureaux administratifs sont un peu plus loin. »

Sa silhouette se tourna vers la gauche inconsciemment montrant déjà la direction. Il lui demandait tout le mode d’emploi pour entrer dans ces ordres. Il ne fallait pas qu’elle se trompe. Ses sourcils s’inclinèrent légèrement alors que sa mémoire était mise à sac. Comment avait elle procédée ? Il y avait eut pas mal de paperasse après coup. Une visite médicale aussi. Toutes les étapes habituelles pour pouvoir vivre non stop avec d’autres individus. Ha et… le dernier « détail ».

-« Alors… heu il faut d’abord que tu ailles au bureau d’administration. Ils te feront remplir un questionnaire. Puis une visite médicale si nécessaire. Tout dépend de ta mutation. Et une rencontre avec l’un des directeurs pour faire le point sur tes objectifs, tes aspirations... »

Virginie faisait déjà chemin inverse pour le guider jusqu’au premier point de rendez vous. Logiquement la pose déjeuner n’avait pas encore sonnée. Mais on était vendredi… Il fallait tenter. Ses yeux l’observèrent à son côté. Sa silhouette était menue comparée à la taille de son sac. Il n’était pas très grand. Il avait un air si sérieux. Il avait les traits aimables. Même si la jeune fille ne prenait jamais vraiment ce dernier constat en première ligne de compte.

-« Pour les chambres c’est au deuxième. Il faut voir avec Alfred. C’est l’intendant de la bâtisse. Nous ne sommes pas très nombreux cette année. Donc les espaces individuels sont plutôt appréciables. »

Ils tournèrent dans un couloir et elle ajouta un sourire dans la voix. Ce qui ne dissimulait en rien la sincérite de son propos. Et en particulier de sa remarque pleine d'ironie.

-« Manqué pour manqué, autant donner un peu de repère. De toute façon les cours continueront très bien sans moi. »

Le seul cours que Virginie aurait été peiné de manquer n’avait pas lieu aujourd’hui. Elle n’était pas une rebelle des études. Elle était même studieuse. Mais du moment où son aide était appelée, toutes priorités personnelles devenaient caduques. Altruiste où bonne poire elle s’en moquait. Tant qu’elle n’allait pas à l’encontre des règles humanistes rien ne la ferait culpabiliser sur ce point. Personne ne remarquerait son absence.

-« Tu viens de loin ? »

Le « si je peux me permettre » allait franchir ses lèvres. La blondinette s’astreignait à lui barrer le passage. Oui c’était culotté comme question. C’était un exercice personnel. Peut être ainsi gagnerait elle un peu de confiance en elle. Elle le voulait tant. Et puis, Virginie se demandait si son intuition avait suivi le bon chemin. Une manière comme une autre de développer un lien de camaraderie. Il fallait bien commencer quelque part.

Sa pince glissa de ses cheveux dépourvus de structure. Ses mains vives et entrainées rattrapèrent l’objet en une seconde. Souvenir de la rigidité des cours de danse elle s’exécuta dans le façonnement d’un chignon artistique. Bientôt l’encadrement d’une porte apparu dans leur champ de vision.
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MessageSujet: Re: [RP] Il pleure dans mon coeur comme il pleut sur la ville-(terminé) [RP] Il pleure dans mon coeur comme il pleut sur la ville-(terminé) EmptyDim 22 Nov 2009 - 22:59

Koji n'imaginait pas, en s'inscrivant à l'Institut, qu'il dût passer tant de formalités, rencontrer tant de personnes, et se soumettre à tant de regards inquisiteurs, non qu'il estimât que tout cela fût inutile, mais simplement, comme il n'avait jamais vraiment eu l'intention de venir jusqu'ici, son imagination, comme il arrive lorsque nous formons des projets vagues auxquels nous croyons ne pas devoir donner de suite, s'était contentée de franchir une porte d'entrée quelconque derrière laquelle se serait tenue la « vie à l'Institut », toute entière et floue, comme un bloc monolithique qu'il n'avait pas cherché à détailler.

Et peut-être d'ailleurs était-ce plus la présence de Virginie à ses côtés qui le surprenait un peu, parce qu'elle donnait à sa nouvelle vie une couleur de chair, et que pour la première fois il songeait qu'il allait croiser de nouvelles personnes, entièrement différentes de celles qu'il avait connues, et qu'une existence nouvelle s'offrait à lui, avec son lot de contingences et de nécessités, dont il ignorait tout et ne prouvait presque rien inférer. Ce qui le surprenait le plus peut-être, c'était de constater que Virginie pût être nerveuse, qu'elle pût porter des ballerines et être en retard en cours, que pussent se concentrer en elle, et s'agencer de façon presque anarchique, une infinité de petits détails qui l'empêchait de la réduire à l'une de ces figures archétypales qui hantent nos rêveries, et qui n'ont pas plus de vie que des fantômes.

Il l'écoutait sans rien dire, mais avec une attention minutieuse, qu'il n'oubliait pas de peindre sur son visage, pour qu'elle ne se sentît pas ignorée. Il était difficile de dire s'il prêtait vraiment attention à ses propos, ou s'il écoutait plutôt les accents de sa voix, car il avait un tel air de concentration que l'on eût dit qu'il tentait d'en isoler la mélodie propre, comme tel romancier dans un salon essaye de capturer l'inflexion qui lui permettra de coucher sur le papier un personnage.

Il la suivait d'un pas en arrière, dans une distance respectueuse pour le guide qu'elle était provisoirement, distance qui lui était inspiré par cette éducation précise à la politesse qu'il devait aux origines japonaises de sa mère. Cela lui permettait aussi de l'observer, sans nul doute : la manière dont elle portait sa robe, la manière dont ses cheveux descendaient sur son épaule, la manière dont ses mains bougeaient quand elle parlait, et qui lui semblaient autant de détails révélateurs d'une personnalité qu'il n'aurait su décrire, mais qu'il avait l'impression d'appréhender, petit à petit.

Mais soudain, dans les accents multiples de la voix de Virginie, un mot terrible venait d'émerger, un mot sanguinaire et meurtrier : ce mot, c'était Alfred. Tiens, Alfred, se disait Koji, c'est drôle, c'est comme Alfred de Vigny. Ce qui le faisait songer à un vers des
Destinées. C'est comme Alfred de Musset, et une scène de Lorenzaccio en profitait pour surgir sournoisement dans son esprit. C'est comme Alfred Hitchock, et il avait l'impression de revoir Vertigo. C'est comme Alfred Dreyfus, et c'était ce qui était terrible, car le nom de Drefus lui faisait penser à Bloch, et avec Bloch émergeaient de sa mémoire des centaines de pages de Proust surpeuplées, où il y croisait la Marquise de Villeparisis qui intimait à Monsieur de Noirpois de parler de l'Affaire avec Bloch, tandis que Marcel était à la torture de ne savoir quoi dire à la Duchesse de Guermantes, elle-même très mécontente de trouver là son mari, et Madame de Marsantes qui regardait Saint-Loup qui regardait Charlus qui regardait Marcel, et Koji avait l'impression de s'y perdre.

Pendant que le monde de la
Recherche poussait les murs de son cerveau, Koji avait presque arrêté d'écouter Virginie, et ce n'était plus que d'un pas machinal qu'il la suivait, sans savoir bien où il se trouvait, à Londres ou à Paris, à l'Institut ou à Méséglise, à Combray, à Droncières, à Balbec. Tous les lieux du roman se peignaient en lui, et il revoyait les tableaux d'Elstir comme il les avait imaginés, et ces tableaux lui en amenaient d'autres, plus réels, une montagne de Cézanne ou une cathédrale de Monet, qui avaient la cruauté de refermer leur modèle, qu'il se figurait, avec son nom, ses particularités qui ne figuraient pas sur la toile, ses singularités géologiques.

Mais il lui sembla soudain que, dans le lointain, la voix de Virginie avait pris une inflexion particulière qui exigea qu'il y répondît, et cet accent précis de l'interrogation le tirait à toute force d'une inondation de gens très impolis, qui s'essuyaient les pieds sur le paillasson de la mémoire. Les yeux qu'il leva vers Virginia avait toujours de la profondeur, mais c'était une profondeur pleine de mondes qui orbitaient sans qu'il y pût rien, et où une souffrance qu'il aurait eu bien du mal à expliquer emplissait l'espace.

Il resta quelques instants silencieux, plusieurs secondes-mêmes, durant lesquelles il ne sentit même pas qu'il pouvait avoir l'air ridicule, tant il les employait avec énergie à faire déguerpir ces invités indésirables, quitte à ce qu'Oriane de Laumes oubliât son ombrelle dans l'entrée, et Palamède son chapeau, qui n'était d'ailleurs pas le sien, sur le tapis. Et maintenant qu'il avait fait de la place, il pouvait fouiller dans sa mémoire proche pour exhumer la question de Virginie, et entreprendre d'y répondre, d'une voix un peu fatiguée, comme s'il avait livré dans le couloir un combat acharné, dans le silence de son esprit.


« Ca dépend. J'ai vécu longtemps au Japon. J'ai voyagé un peu, pour mes études, dans les universités étrangères. Je reviens de Paris. »

Il y avait quelque chose d'étrange à entendre un si jeune homme parler de « ses études », et à l'imaginer circuler dans des universités étrangères. Mais la porte qui se dressait désormais devant eux coupait court aux questions, et avisant qu'il devait probablement la pousser, Koji adressa un sourire d'excuses à Virginie, un sourire encore pâle, et s'engagea dans un bureau où il retrouvait un peu du charme désuet de Cambridge, ce qui n'était pas sans le rendre nostalgique.

Fort heureusement, les secrétaires n'avaient pas tant de questions à lui poser que de formulaires à lui faire remplir, et comme Koji, dans l'esprit duquel l'ensemble du vocabulaire de la langue anglaise dormait à peine en attendant d'être convoqués, lisait un texte sans avoir à supporter cet infime temps qu'il nous faut pour déchiffrer les mots et les associer dans des phrases, il ne lui fallut que quelques secondes pour parcourir une dizaine de pages, et guère plus pour cocher les cases appropriées, prendre rendez-vous avec un médecin et les directeurs, et récupérer la clef de sa chambre.

Il ressortit de la pièce la clef à la main, et ses yeux se posèrent sur le visage de Virginie, sur les mèches blondes qui l'encadraient, et soudain dans une scène qu'il n'avait pas vue tout de suite, mais que son esprit s'était approprié et lui offrait désormais, il la voyait refaire son chignon, avec cette sûreté de l'instinct qui ne s'entendait pas à la timidité dont elle faisait parfois imperceptiblement preuve, et cette soudaine association, formant comme un paradoxe chez la jeune fille, s'imposait dans l'esprit de Koji, et il lui semblait que ce devait être ce qui faisait tout son charme. Ces réflexions qui lui avaient pris une fraction de seconde se cristallisaient dans son regard en une étincelle bienveillante.

En revanche, il ne parvenait pas à se souvenir de ce qu'elle lui avait dit de la disposition des chambres, si même elle lui en avait parlé, soit que les personnages fussent intervenus à ce moment-là, soit que l'un d'entre eux, en partant, eût emporté cette information avec son parapluie, et comme celui-là ne s'apercevrait de son erreur que bien plus tard sans doute, Koji se voyait contraint, mais gêné, de solliciter encore un peu Virginie.


« Je suis navré mais j'ignore où sont les chambres. Si tu avais la gentillesse, je ne dis pas de m'accompagner, parce que je ne veux pas te déranger, mais du moins de me les indiquer, ce serait vraiment très aimable de ta part. »

A mesure que les mots s'élançaient de ses lèvres avec cette intonation douce que les gens qui ont beaucoup vécu ont quand ils parlent avec de jeunes gens encore plein d'idéaux, qu'ils ne partagent plus mais pour lesquels ils ont encore une tendresse infinie, la fatigue douloureuse qui habitait encore la première phrase s'amenuisait, et sans disparaître tout-à-fait, car elle se lisait encore dans le regard éprouvé de Koji, le cédait à la force de son amabilité naturelle.


Edit Sam' : pense à utiliser la balise 'justify' stp ^^
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Virginie Parish

Type Sigma

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Virginie Parish

Alias : Résilience
Race : Mutante
Clan : Le Nouvel Institut
Age du perso : 18 ans
Profession : Employée de la LC et Membre du Contrepoison
Affinités : Ami(s): Institut
Ennemi(s): Anti-mutants
Points XP : 1171


-PERFORMANCES-
Pouvoir: Résistance physique et sens hyper développés
Type: Sigma
Niveau: 5

MessageSujet: Re: [RP] Il pleure dans mon coeur comme il pleut sur la ville-(terminé) [RP] Il pleure dans mon coeur comme il pleut sur la ville-(terminé) EmptyLun 23 Nov 2009 - 10:44

Koji ne dit pas un mot. Le silence l’aurait peut être dérangée. Mais quand elle croisait son regard de centenaire, la lueur qui y brillait la réconfortait. Oui il l’écoutait. Il n’y avait qu’à voir cet air sérieux. Il lui donnait l’impression d’être l’un de ces poètes, qui étudiait le monde, à l’orée du calme et de la contemplation. Virginie était tout aussi capable de se taire. Mais plus par marque de soumission qu’autre chose. Chez elle on ne parlait que par utilité. Son tempérament de bavarde ne se révélait qu’après le cap de l’inconnu passé.

Il était en retrait. Et si la petite blonde en fût étonnée, elle ne fit aucun commentaire. La distance ne la dérangeait pas. C’était plutôt l’inverse. Une agoraphobe par nature. Elle n’avait d’ailleurs jamais vraiment sut d’où lui venait cette hantise des corps. Une crainte qui compliquait la vie en collectivité. Mais elle progressait lentement. Du moins était-ce ce dont elle essayait de se convaincre. Reconnaître le mal était la moitié du chemin ? Celui qui avait fait ce calcul avait surement était le jouet d’une illusion d’optique.

Alfred oui c’est bien ce qu’elle avait dit. Et il y avait un peu de chaleur dans ce prénom qu’elle livrait. Ce mutant qui veillait sur l’Institut depuis des années. Cet oncle de toute la communauté étudiante. Virginie l’avait rencontré dans des circonstances pour le moins étranges. Sans jamais, l’avoir plus qu’entre aperçut dans les couloirs, elle s’était retrouvée à le soigner. Elle qui n’avait rien d’autre, que les scènes de quelques romans, pour la guider dans ses gestes guérisseurs. Ils ne s’étaient pas revus depuis…

Depuis la jeune mutante était devenue, bien malgré elle, une main soignante réactive. Le souvenir du Trans Atlante fût rapidement repoussé. Voilà certainement l’une des raisons de ses cauchemars. Tout était encore si frais. Elle n’arrivait toujours pas à y croire. Alors comme souvent elle était partie vers un sujet léger et sans conséquence. Que représentait une heure de cours à l’échelle des confrontations entre humain et mutant ? Rien. Elle ne cherchait pas à avoir un doctorat. Non pas qu’elle dénie les études non plus. Mais sa voie était entrain de se tracer. Pour le moment celle-ci ne réclamait rien d’autre que son courage.

Koji avait-il entendu sa question ? Un instant le doute s’empara de son minois. Avait-elle réellement dépassée cette limite avec laquelle elle jouait ? Son pas en fût un peu plus lent, pondéré même. Comme si, ses pieds, arpentaient en réalité ce lien qu’elle tendait de tisser avec lui. Elle écouta son silence en essayant de chasser son propre mal aise. Peut être avait elle mal jaugée ? Virginie préférait penser que le jeune homme l’avait abandonnée au profit d’une rêverie. Ainsi plus question d’échec mais de liberté de la pensé.

Dans sa réponse Virginie reçue deux informations avec entrain. Le japon. Voilà donc d’où il tenait peut être se prénom à la sonorité asiatique. La porte et le sourire, alors que la deuxième observation envahissait son esprit. La France. Paris c’était la première ville à laquelle on devait songer. Mais la jolie blonde se dirigea immédiatement vers une autre citée. Nantes. Où elle n’était pas encore allée. Mais ce projet là également allait aboutir elle s’en était fait la promesse. Il y avait assez d’argent de côté. Seules les contingences temporelles la retardaient.

Ils entraient, laissant donc la conversation au pied de la porte. La guide éphémère, salua les individus en présence, d’un sourire plein de déférence avant d’aller s’assoir. Pour sa part elle n’aurait pas aimée que quelqu’un soit derrière son épaule pendant cette étape rébarbative. Il devait dérouler toute sa vie en quelques croix, et phrases machinales. Si Virginie voulait apprendre à le connaître se n’était certes pas de cette manière.

Rapidité. Voilà le seul mot que la jeune fille aurait put retirer de ce court passage. De nouveaux seuls et parés pour la suite. Virginie lui adressa un sourire encourageant. Le plus fastidieux était derrière eux. Alors qu’elle allait reprendre son rôle le regard de Koji l’arrêta. Où avait elle vu cette lueur ? Il y avait comme de la douceur dans cette adresse volatile. Par pure réflexe la mutante détourna les yeux de cette fugace apparition. La bienveillance était encore une chose terrible pour elle.

Cela faisait aussi parti de son propre parcourt. La fille Parish n’avait pas été élevée dans l’optique d’être aimée. Elle n’était qu’une chose imparfaite, emprisonnée par toutes les névroses, du monde. L’œuvre parfaitement calculée de deux adultes amers et d’un égoïsme consumé. Elle avait acceptée le respect qu’on voulait lui donner, cela après de longs monologues internes. Et si elle entrevoyait –l’ombre- un sentiment positif chez quelqu’un alors elle devait le mériter. Voilà tout.

Elle éloigna tout cela en reprenant leur marche. Koji ne tarda pas à poser sa question. Son ton prenait un accent presque las. Cela dérouta la jeune fille plus que le reste. Comment pouvait-il être las, alors que cette nouvelle vie n’était même pas encore établie matériellement ? Ses pupilles aux reflets saphir se posèrent enfin sur lui avec moins d’appréhension.

-« Ca ne me dérange pas. C’est au dernier étage. Je peux te montrer. C’est dans l’aile est. »

Et voilà que Virginie refusait une nouvelle foi l’échappée qu’il lui proposait. De l’entêtement ? Certainement. Le plaisir de mener une mission jusqu’au bout. La bonne volonté maladive de son petit caractère. Elle leur fit traverser le hall. Rejoindre une porte qu’elle poussa sans le moindre effort pour lui libérer le passage. Mince. Elle avait le réflexe des escaliers. Mais… il était chargé. Sa trajectoire dériva souplement pour aller vers l’ascenseur.

Elle n’aimait pas ses choses là. Autant s’enfermer dans une cage cela revenait au même. Mais Virginie s’employa à ne rien montrer. Elle appuya sur le bouton, et cacha ses fines mains, dans le creux de sont dos, liées pour ne pas s’échapper. Sans même y songer ses pieds se soulevaient légèrement sur eux même dans un début d’assouplissement. Le meilleur rempart que la peureuse trouvait contre ses courtes angoisses. C’était surement risible. Mais ainsi elle n’embêtait personne. Une fois arrivée face au nouveau couloir du haut Virginie demanda gentiment.

-« Quel nombre as-tu ? »
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Koji Ashton

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