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[RP] Ach. Mon ombrelle est cassée - terminé

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Virginie Parish

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Virginie Parish

Alias : Résilience
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MessageSujet: Re: [RP] Ach. Mon ombrelle est cassée - terminé [RP] Ach. Mon ombrelle est cassée - terminé - Page 2 EmptySam 17 Avr 2010 - 3:46

En quelques minutes le bureau retrouva sa configuration d’origine. Sans que les derniers vapeurs chocolatés réussissent à survivre à cette mise en forme. Le petit cocon disparaissait sans que cela ne l’attriste vraiment. Puisqu’il s’était ouvert sur bien trop de surprise pour résister à l’avenir le plus proche. A trois touts allait plus vite. Virginie, qui avait une place pour chaque chose, vérifia quelques fois que tel fauteuil était dans la bonne inclinaison, ou que tel objet n’avait pas souffert d’un déplacement intempestif. C’était l’un des traits obsessionnels de sa personnalité dont elle n’arrivait pas encore à se défaire. Un lieu visité doit être quitté comme on l’a trouvé. Tel chaque lieu sacré que chaque froissement peu parjurer. Il y avait également la règle tacite et si empoisonnante. Avec une mère ordonnée et rigoureuse il était impossible d’avoir droit au moindre chaos. Ceci dit les affaires s’accumulant la chambre 248 subissait elle quelques chambardements. Peu importe puisque de toute façon les Parish ne mettraient jamais les pieds à l’Institut.

Ce qui n’était pas le cas de mademoiselle Fichte apparemment ! Là sur le seuil de l’entre de l’artiste la possibilité était annoncée. Espérons que ce jour là Virginie serait bien présente. Le manoir londonien était sans doute le lieu le plus propice à certains projets. Plus encore l’élève aurait été sincèrement déçue de manquer ce personnage. La complicité esquisser entre elles, lui laissait une joie nouvelle et diffuse. Malgré tout son entrain et sa gourmandise l’assistante ne perdait pas de vue les réseaux souterrains. D’ailleurs celui le la lib corp réclamait beaucoup d’attention. Depuis trois semaines les demandes ne cessaient plus. La fin d’année était énergique et pleine d’exigence. C’est presque avec nostalgie parfois, qu’elle repensait à l’hiver dernier. Ou il ne fallait se soucier que de son petit boulot et des quelques cours du soir. Bien sûr elle avait gardé contact avec New York.

La situation que leur avait décrite la pianiste était entrain de réapparaitre de l’autre côté de l’Atlantique. Les rapports n’arrêtaient pas. Ce qui avait émergé avec l’ « accident » continuait d’enfler doucement mais surement. En voyant sa silhouette filer dans le couloir l’élève envisageait l’avenir avec appréhension. Faudrait-il de nouveau supporter des comportements dignes de la ségrégation la plus affreuse ? Miranda avait beau être déterminée sa mine était de plus en plus sombre. Les choses évoluaient en leur défaveur. Le gouvernement continuait de miner chaque terrain. L’EP était toujours en gestation quelque part. 1952 probablement souffrir de tentions. Cette projection peu rassurante n’eut pas le temps de l’atteindre toute entière.

La marée étudiante alluma ses alarmes sensorielles. La tranquillité du goûté était ruinée en quelques secondes. Ils étaient très nombreux à voler vers la suite de leur après midi. Artie et Koji ne pipait mot. Virginie qui connaissait maintenant un peu mieux les silences du jeune homme était naturellement tracassée. Qu’avait-il qui put éveiller une humeur si sombre chez lui ? Elle ne pensait pas que William puisse être la cause. L’automne avait jeté un voile sur l’artiste. Mais… qu’est-ce que sa contemplation avait déclenché ? En avançant prés d’eux Virginie enfilait un gilet artifice destinée à éviter les remarques bien pensantes de quelques adultes. S’était assez simple de suivre le sillage et assez reposant pour ses nerfs. Artie lui semblait plus détendu. Déjà prêt à affronter le froid.

Dehors la jeune fille continua le chemin le temps de descendre deux marches en voyant que l’un d’eux s’était arrêté. Alors par réflexe elle chercha la raison. Depuis quelques minutes il était totalement déconnecté du reste du monde. Pourtant là… La curiosité de Virginie était de plus en plus titillée. D’ordinaire elle aurait attendue qu’une occasion se présente pour comprendre. Mais pour une fois l’attitude du jeune mutant était véritablement étrange. Qu’avait-il vu ? A quoi pensait-il ? La discussion l’avait-il touché plus qu’elle ne l’aurait cru ? Son regard trop rapide lui donna pourtant un indice. La suite arriva donc. Quand Koji prenait une décision il était vain de chercher à l’arrêter. Alors elle lui adressa ce sourire tout réservé qui lui disait : « S’il te plais, préserve-toi. »

-« D’accord. A tout à l’heure, oui. Fais attentions aux trottoirs. »

L’escalier l’abandonnait à la neige traitresse. Ceci dit la résistante en formation n’avait pas pour habitude de s’attarder sur l’obstination de son ami. Elle était assez certaine de leur lien pour oser le gronder, parfois, ensuite. Avec sa maladresse d’amie soucieuse, en douceur, aimante mais tout de même. Parce que son bien être méritait quelques élans d’invasion du personnel, de l’intime. Artie fût le seul rempart à un sprinte instinctif. Ce soir elle irait le voir. Oui ce soir ils pourraient prendre le temps de se parler. Il y avait maintenant pas mal de sujets à éclaircir. Elle ne forçait jamais réellement ces choses là. Mais elle ne les laissait pas se faire sans les analyser non plus.

-« Oui, nous on rentre ! Tu vas te mettre au chaud et te reposer. »

Un autre sourire, pour Artie celui-ci. Ce jeune voisin de chambre qu’elle avait croisé pendant des semaines. Il avait l’air si frêle dans ce paysage. Il avait un air dépité en effet. Ce qui amena un rien d’amusement dans les yeux de son aînée. Il est vrai que les disparitions de Monsieur Ashton pouvaient créer ce genre d’état temporaire. La soirée allait débuter. Un climat si capricieux méritait un peu d’oisiveté. Elle le guida jusqu’à sa Cadillac toussotante. Elle lui demanda quelle était sa station de radio favorite. Et pour lui elle mit même du chauffage. Les rues reprenaient un peu de vie la bourrasque oubliée.

-« Tu sais, je suis contente. Qu’on ait un peu fait connaissance. Je ne vais pas naturellement vers les autres tant je suis… timide. C’est dommage, mais… on dirait que le hasard rend de sacrés coups de pouces. »

Peut être parce qu’il était plus jeune et fragile Artie la rendait plus entreprenante. Elle était sincèrement curieuse de connaître ce petit homme. Au fur et à mesure du trajet elle envisageait la meilleure façon d’adoucir son séjour forcé à l’Institut. Sans le vouloir, sans le prévoir, elle prenait des airs de grande sœur prévenante. C’était bien le début de quelque chose. Artie n’aurait pas réellement le choix de cette affection naissante. Comme à chaque fois que Virginie croisait la route d’une âme à laquelle s’attacher. Ce qui était si rare durant son adolescence et qui devenait le bel exercice de son aventure contemporaine. Celle qui tôt ou tard prendrait le pas sur tous les projets de sa vie: créer une relation.
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Artie Chastel

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MessageSujet: Re: [RP] Ach. Mon ombrelle est cassée - terminé [RP] Ach. Mon ombrelle est cassée - terminé - Page 2 EmptySam 24 Avr 2010 - 1:37

Se reposer ? Artie n'avait pas le moral à se reposer... en repensant à l'Institut, il repensa à son compagnon. A ce qui s'était passé*, avant son cours de dessin. Il se sentit tout d'un coup démoralisé, revenu à la dure réalité. Il s'installa à côté de Virginie dans la voiture. Elle lui demanda sa station de radio préférée.

- En fait, je n'en ai pas vraiment... avoua-t-il, en essayant de ne rien laisser transparaitre de sa tristesse. Je n'aime pas tellement écouter la radio.

Virginie était vraiment gentille avec lui. Il commençait vraiment à lui éprouver une certaine affection. Malgré sa solitude, Artie savait s'attacher aux gens. Peut-être un peu trop vite. Preuve en était avec...

Il sentit sa gorge se serrer. Se la racla pour essayer de faire passer ça.

- Tu sais, je suis contente. Qu’on ait un peu fait connaissance. Je ne vais pas naturellement vers les autres tant je suis… timide. C’est dommage, mais… on dirait que le hasard rend de sacrés coups de pouces.

Artie la regarda. Son air maternel, bienveillant. Son sourire tout à fait charmant. Ses boucles blondes et ses yeux pétillants. Il acquiesça vivement et sourit à son tour malgré sa tristesse :

- Je suis très heureux, moi aussi. Si ça peut te rassurer, je suis aussi timide que toi... et je pense... que oui, le hasard fait parfois bien les choses. Comme...

Il s'arrêta, hésitant, et se gratta la nuque.

- ... comme il peut les rendre désagréables au possible, parfois.

Il jeta un coup d'œil dehors, pour voir le temps, et son regard tomba sur son reflet, dans le rétroviseur. Il avait le teint blafard, ses traits plus que jamais étirés, un peu plus profonds et adultes qu'auparavant. Il avait grandit depuis cet été, et pas que physiquement.

*Ulrich et Artie ont eu une violente dispute, que je posterais prochainement.
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MessageSujet: Re: [RP] Ach. Mon ombrelle est cassée - terminé [RP] Ach. Mon ombrelle est cassée - terminé - Page 2 EmptyDim 25 Avr 2010 - 16:52

Virginie n’avait pas un sens de la déduction aussi exacerbé qu’elle l’aurait souhaité. Ce petit talent qui permettait de voir les drames humains alors qu’ils essayent encore de se cacher. Tout ce qu’elle avait c’était une attention, une intention. Elle voulait, toujours, anticiper. Ainsi personne ne se retrouvait obligé de faire appel à elle. Il n’y avait pas à être redevable. Elle ne voulait pas qu’on le lui soit, redevable ! Il y avait juste à profiter de tous les bons soins qu’elle était capable de donner. Alors en donnant le programme, elle supposait qu’Arthur avait besoin de calme et de convalescence. Il avait beau se taire. Ces traits fatigués elle les avait débusqués, chaque jour, pendant des semaines sur le visage de son père. Elle savait maintenant dans que état pouvait se mettre un corps.

Et elle, elle qui n’était jamais fatiguée, se sentait coupable de ne pas l’être un peu avec lui. Quand il rentrait tôt le matin pour prendre le relai et la laisser aller suivre ses cours. Il ne savait rien. Il ne se doutait pas qu’il la laissait aller vers le monde qu’il abhorrait tant. Virginie n’aurait jamais dût accumuler toutes ses entreprises pendant l’été. Voilà ce qu’elle se disait avec le recule. Dans cette voiture où un petit garçon silencieux l’accompagnait. Elle aurait dû rester là-bas. Avec elle. Permettre à ce père de souffler, de se reposer encore un peu plus sur elle. Mais même Virginie n’était pas assez altruiste, ou bien pas assez autodestructrice, pour renoncer autant à ce qui la motivait.

Il le lui avait reproché. Il l’avait fait une fois. Quand les nerfs ne retiennent plus les méchancetés les plus gratuites. Et sa fille avait enfin comprit. Ils étaient les mêmes. L’image qu’ils avaient d’elle était la même. Et ce qu’ils ressentaient pour elle était identique. C’était le même genre de coup, que celui Artie avait subit il y a quelques heures. Sauf que Peter Parish n’était pas un jeune mutant de treize ans. Et que même l’excuse de noël ne lui avait pas fait ouvrir la bouche. En eut-il conscience ou non, sa fille était entrain de se détacher de lui. Et aussi douloureuse que lui était cette coupure elle essayait de moins en moins de l’empêcher.

En tournant son visage vers son camarade de route la jeune fille la vie, cette tristesse. Elle se demanda ce qui pouvait en être l’objet. Etait-ce d’avoir quitté le conservatoire ? Etait-ce cette mutation qui le rendait si malade ? Les questions lui venaient aussi vite que d’habitude. Son père mit aux oubliettes. Elle n’oserait pas poser la question de bute en blanc. Parce qu’elle voyait qu’il essayait de le lui cacher, se trouble. Alors elle essaya de lui changer les idées. Un sourire s’était son petit début de dialogue. Elle fût heureuse de le voir réagir spontanément. Cette réussite l’encouragea à continuer. S’ils étaient aussi peu doués chacun, à deux, peut être pouvaient ils trouver de quoi s’approcher en douceur. Virginie, en regardant la route, cherchait un sujet.

L’hésitation d’Artie retint toute son attention. Pourtant elle ne dit pas un mot. Elle ne le regarda pas directement non plus. Ce n’était pas –que- par patience. Virginie savait pertinemment que le moindre signe trop visible d’écoute devenait un déstabilisateur. Savoir être à l’écoute s’était en premier lieu savoir laisser l’autre parler. Du moins est-ce toujours ce qu’elle avait pressentit. On interprétait ses silences comme de la discrétion (parce qu’on la savait timide) ou comme de la distance (parce qu’on la savait tranquille). C’était sans doute plus que cela. Un respect. Un respect de l’espace que voulait prendre l’autre. Que ce soit dans les actes, les non actes, les mots, les silences, les confidences. On lui avait demandé quelque fois. D’où lui venait tout ce respect. Comment faisait-elle ? Pourquoi. Et elle s’était sentit bête. Parce que pour elle la question ne s’était jamais posée.

« Désagréable » qu’est-ce qui avait put l’être dans la vie de ce petit mutant ? Virginie en savait trop peu pour que ses suppositions tiennent la route. En tournant vers la sortie de l’autoroute elle chercha l’indice pour une piste. Quand elle voyait Artie à l’Institut il était calme, trop calme. Cet aveu indirect lui permettait-il de se montrer curieuse ? Parce qu’elle se souciait sincèrement de lui, elle décida que oui. Peut être comprendrait-elle ainsi d’où venait cette tristesse.

-« Il t’a joué un mauvais tour ? »


Il y avait à peine une heure entre la ville et le manoir. La neige ralentissait un peu le trafic. Ils seraient de retour pour le service du diner. Le reste attendrait demain. Elle le laissa libre de parler ou non. Sa question avait été dite avec toute la gentillesse qui permet le refus. Elle pensa que dans deux jours il y aurait la fête du nouvel an. Que donc dans trois Koji serait majeur. Et qu’elle était contente d’être à l’Institut pour cette nouvelle année. Elle pensa aussi que s’était une occasion en or d’exprimer sa reconnaissance à tout cet univers qui l’avait accueillit, finalement. Mais surtout elle pensa à ce petit garçon à qui elle voulait redonner la force de profiter de tout ça !

Le paysage défila devant eux. Il faisait presque nuit quand le portail apparu au bout de l’horizon. La conductrice entra directement dans la cour. Tout le monde était à l’intérieur avec ce froid de tous les diables. Il y avait à chaque fenêtre la lueur jaune des lampes. Dans le coin droit elle fit un parfait créneau et arrêta le moteur. Koji n’avait pas dit combien de temps son expédition durerait. Elle espérait qu’il serait de retour pour profiter des madeleines que Gladice avait promises en dessert. Les madeleines étaient toujours la bonne excuse pour de fameuses discussions. En particulier maintenant que ce pensionna était le refuge des sans familles à l’heure de l’hiver. Egoïstement Virginie aimait cette atmosphère plus intime dans la bâtisse. En rangeant les clés, en ouvrant la porte, elle envisageait d’aller dans la salle de repos.

Sous le ciel noir elle inspira l’air nocturne. En attendant Artie elle se laissa porter par une sensation délicieuse. Celle d’être de retour chez soi. C’était sans doute un peu puéril. En marchant lentement jusqu’au perron la mutante savourait, ce qu’elle n’aurait cru possible, une place. Elle était élève au Nouvel Institut. Elle était une jeune fille qui s’ancrait dans ce monde. 2052 pouvait bien venir.
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Artie Chastel

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MessageSujet: Re: [RP] Ach. Mon ombrelle est cassée - terminé [RP] Ach. Mon ombrelle est cassée - terminé - Page 2 EmptyMer 28 Avr 2010 - 17:13

[Hero - Chad Kroeger]

- Il t’a joué un mauvais tour ?

La question se répercuta dans l’esprit d’Artie. Virginie l’avait posée avec toute la douceur et toute la gentillesse du monde. Le garçon observa la jeune femme. Ses yeux et son petit sourire charmant étaient chargés de compréhension. De toute évidence, elle avait déjà vécu ce genre d’expérience, et elle savait ce qui le tracassait. Et c’est ce qui poussa Artie à vouloir lui répondre le plus sincèrement possible.

Comment savait-elle qu’il s’agissait d’un garçon ? L’emploi du « il » ressortissait probablement d’un hasard plutôt que d’une déduction. Ou peut-être pas. Artie se gratta involontairement l’épaule. Sentit sa peau se mutiler un peu plus sous ses vêtements.


Promenant son regard par la vitre de la voiture, observant le crépuscule morne et hiémal tomber, il se demanda ce qu’Ulrich était en train de faire.
.
« S’il ne s’est toujours pas fait virer de l’école », pensa-t-il sombrement.

Bien sûr que non. C’était très peu possible qu’il se soit fait renvoyer. Il ne devait pas être le premier perturbateur que les dirigeants de l’Institut aient connu, ni le pire.

La question de Virginie était problématique. Artie ne saisissait pas bien le sens que la jeune damoiselle donnait à un « mauvais tour ». De ce fait, il ne savait pas comment entamer sa réponse. Il avait envie de lui parler. Il avait envie de placer sa confiance en elle. Peut-être saurait-t-elle quoi faire pour remédier à la situation.

Il réfléchissait encore lorsqu’ils arrivèrent à l’Institut. Virginie se gara dans un coin du parc et ils sortirent du véhicule. Artie plissa les yeux à cause du froid qui avait encore amplifié. Jetant un bref coup d’œil aux fenêtres éclairées du manoir, il suivit Virginie à grandes et lourdes enjambées à travers la couche de neige encore épaisse, les mains enfoncées dans les poches de sa veste fermée jusqu’au menton. Le silence prolongé ne semblait pas déranger la jeune guillerette. Elle attendait la réponse de son jeune interlocuteur avec la patience d’un roc. Ils étaient arrivés sur le perron qu’Artie, ne trouvant pas de réponse vraiment adéquate, décida d’aller droit au but :


- Il s’appelle Ulrich.

Virginie lui adressa un signe de tête encourageant, avant d’ouvrir les portes de l’Institut qu’ils franchirent, l’atmosphère glaciale et nocturne se transformant aussitôt en ambiance chaleureuse et apaisante. Le hall éclairé, dont les fenêtres se découpaient très nettement grâce à la nuit désormais totale, était encore occupé par quelques locataires affairés à diverses tâches. Artie croisa Alfred à qui il souhaita bonsoir. L’adolescent reporta alors son attention sur sa compagne.

- Il est arrivé ici en Septembre, raconta-t-il à voix basse. Je me souviens parfaitement, c’était le soir du premier jour de la rentrée. Tu sais… je n’ai pas beaucoup d’amis, ici. En fait, j’en avais pas du tout, avant son arrivée. On s’est très vite entendu. Il est vraiment génial… on n’a pas énormément de points communs, pourtant. Mais y’a des fois, c’est comme ça. Je saurais pas dire pourquoi. En tout cas, tout allait pour le mieux jusqu’à ce qu’il devienne récemment plus… distant. Plus désagréable. J’espère que c’est du à sa mutation, mais quand j’ai essayé de le raisonner, il…

Il déglutit.

- … oui, on peut dire qu’il m’a joué un mauvais tour.

Il ressentit un soulagement en constatant que ce qu’il avait dit tenait à peu près d’une réponse, attendant que Virginie lui donnât son avis. Imaginant déjà ce qu’elle pourrait lui dire, il leva la tête vers le grand escalier qui menait aux étages supérieurs. Son cœur rata un battement en même temps que ses jambes s’immobilisèrent instantanément. En haut des marches, à moitié caché par la rambarde qui cachait la vue à Artie, se tenait Ulrich. Si l’ombre du félin intimidant et indomptable avait été visible sur ses traits quelques heures auparavant, à présent, on aurait dit un lionceau que sa mère aurait abandonné, et qui cherchait une quelconque forme de compensation à cela. Une consolation, en somme. Sans doute parce qu’il était prêt à accepter le fait qu’Artie ne lui pardonne pas. Pas tout de suite. Dès qu’Artie croisa son regard, ils restèrent ainsi un petit moment, cherchant dans le regard de l’autre une intention, un signe.

Ulrich prit une grande inspiration et se mit à descendre l’escalier. Lentement. Artie le suivit des yeux. Son champ de vision s’était restreint à la vue de son ami. Il était conscient que Virginie était toujours là, à ses côtés – une partie de lui attendait toujours une réponse.

Ulrich entama la dernière volée de marches et se planta devant Artie. Les deux garçons échangèrent un long regard qui se passait de commentaire. Ni l’un ni l’autre ne baissait le regard. Aucune timidité. Aucune hésitation.

Les lèvres d’Ulrich remuèrent, et le regard d’Artie fut instantanément attiré par ce mouvement.


- Je suis désolé.

Artie ne bougea pas. N’eut aucune réaction autre que ses yeux qui bougeaient légèrement alors qu’il le dévisageait comme on dévisage un portrait, ou une peinture, tout en spéculant sur celle-ci.
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MessageSujet: Re: [RP] Ach. Mon ombrelle est cassée - terminé [RP] Ach. Mon ombrelle est cassée - terminé - Page 2 EmptyVen 28 Mai 2010 - 15:55

Il n’avait pas dit un mot de plus de tout le trajet. Virginie n’avait pas insisté. Tout vient à point. Et Elle savait très bien attendre. Il avait fallu attendre beaucoup de chose… La fin du lycée, le permis, la fin des mois, des cris, des angoisses. Mais aussi tant de choses savoureuses, la fin d’une cuisson, d’une journée, d’un air, d’un récit. Qu’elle soit juste. Cependant, en l’étant… en étant un tant soi peu honnête avec elle-même. A bien y regarder. Sa vie était ponctuée par d’autres... Attentes de mots, de gestes, de risques, qui en tant qu’absent avait redoublés de poids. L’impatience n’avait même plus quartier dans son esprit. Dés le premier jour, où Alison l’avait oubliée devant la grille de l’école, sa fille avait comprit. Alors cela faisait parti d’elle comme le reste. Et peut être plus tard éprouverait-elle le besoin de ne plus attendre et d’exiger. En attendant laissons là cette dérive historique.

En détachant sa ceinture la demoiselle raisonnait. Après tout elle n’était rien d’autre qu’une camarade d’école. Ils n’étaient pas dans le même cours. Ils n’étaient pas dans les mêmes cercles. Ils n’avaient pas de raison de se faire des confidences. Aucun impératif pour les retenir l’un à bers l’autre. Rythme, d’une cueilleuse d’étoile aux côté d’un garçon épuisé. Cette énergie elle aurait voulu lui en passer. Que le trop plein, qui dévoraient ses désirs de paresse, puisse être offert. D’ailleurs depuis d’accident de sa mère cette idée c’était renforcée. Et dés que possible elle irait demander. Est-ce que son sang, par exemple avait des propriétés exploitables. Bien sûr il faudrait chercher auprès des bonnes personnes. Mais le saviez-vous ? Cette mutante était patiente !

Le prénom était son premier pas. En poussant la porte un sourire attendrit appelait la confession. Ulrich… le connaissait-elle ? Peut être de vue. Le jeune qui avait le teint pain d’épice… il se dégageait de lui quelque chose d’envoutant. Tel un esprit bohémien venu vous surprendre. L’Institut était encore calme. Et ils rencontraient le majordome alors que le couloir leur apparaissait. Nul besoin de salut de la part de Virginie. Ils étaient aussi économe l’un que l’autre. Pas pour tout malheureusement. L’épisode du parc avait tissé un lien paisible. Ce petit intermède eu un doux effet sur Arthur qui se livra dés que leur solitude fût retrouvée.

Le portait lui évoqua sa rencontre avec sa propre rencontre avec Koji. Elle non plus ne connaissait pas grand monde avant lui ici. Quelques adultes… Et il est vrai qu’ils n’avaient pas grand-chose en commun tous les deux. Si ce n’est cette douceur envers autrui, la patience attendrie et le goût des belles choses. Apprendre que ce jeune garçon s’était brouillé avec un ami si important était triste. Bien entendu en digne idéaliste et en esprit bienfaiteur la jeune mutante acquiesça immédiatement au raisonnement.

-« Quelqu’un avec qui tu te sens si bien ne peux pas être désagréable sans raison et puis… »

Il ne faisait plus du tout attention à elle. Non elle n’en était pas vexée. La scène qui était entrain de se dérouler sous ses yeux la laissait muette. Avaient-ils conscience tout les deux de la manière dont ils irradiaient en présence l’un de l’autre. Alors Virginie intuitivement n’associa plus Ulrich à Koji, mais à Luc. Naïve et spontanée à tel point que leur relation se dessinait sans qu’elle n’eut besoin de demander. Ces deux mutants s’aimaient vraiment. Qu’il y ait autant de force, dans un périmètre si réduit, lui donnait envie de se balancer sur ses pieds. L’amour n’était pas assez familier et reposant pour lui convenir. Elle n’avait eu pour modèle qu’un couple résigné et crieur. Le silence tendu faisait tressaillir son cœur de néophyte.


Peut être Artie n’oserait-il pas répondre tout de suite. Il l’avait oublié. Pourtant la demoiselle se sentait de trop. Ils ne la chassaient pas. Ils vivaient dans leur bulle scintillante de pardon. Comme rien ne l’obligeait à rester, Virginie se contenta d’un sourire poli vers l’inconnu et d’un regard optimiste vers son jeune compagnon d’art. Pour pourvoir ensuite s’éclipser dans sa tenue sport vers les marches du premier. Avant le diner elle allait retrouver sa garde robe. Plus tard ils pourraient en rediscuter si ce petit lézard en avait besoin. Il était entre de bonnes mains et c’était à tout ce qu’elle attendait. Quant à son ami mystérieux… peut être lui dirait-il ce qui le faisait vagabonder dans un paysage d’hiver.
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