Forum de Jeux de Rôle Futuriste - Inspiré des Mutants de Marvel (X-Men)
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Sujet: [Scénar 5] Somewhere in Hell... /! Lun 24 Mai 2010 - 21:18
15 décembre 2051
L’agent Quinn avait toujours été un bon soldat. Le visage carré, l’air assuré, il ne discutait jamais un ordre reçu durant une mission. Un excellent élément, sans aucun doute. Raison pour laquelle il fut d’ailleurs choisi. Mais tout bon soldat qu’il était, dévoué aux ordres, l’agent Quinn avait senti un infime frisson de terreur lui parcourir l’échine lorsqu’il avait pris connaissance de sa nouvelle mission. Ses traits d’ordinaire durcis par l’exercice de sa fonction se figèrent même un instant en une grimace stupéfaite. Une appréhension naissante qu’il se dépêcha de faire disparaître face à son supérieur. Avait-il perdu la tête ? Ou bien était-il certain de bien avoir entendu ce qu’on venait de lui confier ?
Lorsqu’il sortit de la base une heure plus tard, son visage avait retrouvé sa neutralité habituelle et n’exprimait plus rien. Seul un éclat au fond de ses yeux trahissait encore l’angoisse qui l’avait envahi. Une angoisse sourde qui ne le quitterait probablement plus jusqu’à la fin de sa mission. Les prochaines semaines promettaient d’être longues pour l’agent Quinn.
Car si l’agent Quinn se pliait volontiers aux ordres, il n’en était pas pour autant suicidaire, encore moins dénué de bon sens. Et surtout, il n’avait pas l’impression d’avoir commis une erreur lors de sa mission précédente. Alors pourquoi avait-il la désagréable sensation que son supérieur venait de l’envoyer dans un aller simple au casse-pipe ? Peu de gens, en effet, se révélait désireux de traquer des mutants réputés réellement dangereux…
L’idée même que ce fut parce qu’il était le meilleur élément de son unité lui effleura l’esprit, mais son sens du devoir la repoussa rapidement. Il n’avait plus le temps pour les éloges, il allait devoir rester concentré. Jusqu’au bout.
Master
Maître du Jeu
Sujet: Re: [Scénar 5] Somewhere in Hell... /!\ Lun 24 Mai 2010 - 21:21
20 janvier 2052
Message transmis sur le communicateur professionnel de l’agent Ortiz, humanoïde sous contrôle de la BCGCDA
Retour au pays immédiat. Requérons votre présence en Zone 56. Vos ordres de missions vous seront transmis sur place. Veuillez les suivre sans aucune objection. Il en va de votre sécurité.
Q.
Jack Ortiz
Humanoïde
Sujet: Re: [Scénar 5] Somewhere in Hell... /!\ Lun 24 Mai 2010 - 23:29
Jack suivait une piste qui l'avait mené à la frontière entre les Etats-unis et le canada. Il s'était infiltré sans trop de problème afin de liquider plusieurs activistes qui faisaient passer des mutants clandestins à travers les mailles du filet dressé pour empêcher toute fuite en dehors des US. Alors qu'il pensait arriver à son but, il avait reçu un message sommaire provenant du QG, et signé par un Q. L'ordre était prioritaire. Jack soupira. Qu'est-ce qu'ils lui voulaient pour qu'ils interompe comme ça une mission en cours.
Il rejoignit son hummer noir, et prit la direction vers la frontière. Il avait 12h de route, il ne fallait pas qu'il traine.
L'agent eu tout le temps de réfléchir au message succinct et énigmatique qu'il avait reçu. Il n'avait jamais eu affaire à ce "Q". Qui était-il? Que lui voulait-il? Quel genre de mission voulait-il lui attribuer pour qu'il lui dise de ne pas sortir des rails prévu par les futurs ordres de mission, sous risque d'y perdre la vie? Beaucoup de questions, mais aucunes réponses... pour le moment.
Le hummer roula à toute allure, laissant les limitations de vitesse aux simples civils. Pas de temps à perdre. Le trajet prévu fut réduit de 4 bonnes heures.
Jack pénétra dans le saint des saints, la zone 56. Des gardes partout, des postes de contrôle tout les 10 m. Il fut guidé jusqu'a une sorte d'antichambre, où on lui demanda d'attendre. Quelle allait être la suite?
Kenjiss
R.I.P
Sujet: Re: [Scénar 5] Somewhere in Hell... /!\ Mar 25 Mai 2010 - 1:34
La moto filait à une allure déraisonnable sur la nationale déserte. Trois cent kilomètres restaient à parcourir jusqu’à Vancouver, mais la Harley en avait déjà mille cinq cent dans les jantes et avalait la route avec une facilité déconcertante.
C’était son dernier petit moment de vacance à lui. Après avoir déposé June en Angleterre, plus bronzée qu’elle ne l’avait sans doute jamais été dans sa vie, le tatoué avait prit la direction du Canada, pour faire atterrir le jet dans un champs désert. Un champ où il avait sorti sa moto de la soute, avant de renvoyer l’appareil à la Confrérie. Les adieux n’avaient pas été faciles, loin s’en faut. Un mois entier passé rien que tous les deux, c’était plus de temps qu’ils n’en avaient jamais partagé. Et malgré quelques tensions bien naturelle pour un couple dans une telle situation, le séjour avait été merveilleux. Mieux que Kenjiss ne l’avait appréhendé à vrai dire. L’ennui, c’est que toutes les bonnes choses avaient une fin. Et la fin, pour Kenjiss, c’était renvoyer sa compagne enceinte de sept mois en Angleterre, s’en séparer pour revenir à la Confrérie où une bande de tarés n’en avaient vraisemblablement fait qu’à leur tête en son absence. Autant retarder autant que possible le moment où Twikjeya l’accueillerait d’un regard glacial, où Maria lui balancerait cinq kilos de dossiers d’un air dédaigneux, où Terry et Gray ne se priveraient pas d’un petit sourire entendu lorsqu’il les enverrait paître s’ils évoquaient ses vacances. Et retarder ce moment passait par un voyage de près de deux mille kilomètres à travers les forêts canadiennes… Seul, avec sa bécane.
Malheureusement pour Kenjiss, il n’allait nullement rester seul très longtemps. Tout commença par un semi remorque en travers de la route. Le tatoué fronça les sourcils, encore alerte malgré les kilomètres qui commençaient à peser sur sa vieille carcasse. Il y avait peu de chances qu’un camion de cette taille parvienne à se flanquer involontairement en travers de l’étroite route de montage, de façon à bloquer n’importe quel véhicule. Les agents du cercle ne savaient vraiment plus quoi inventer… Le mutant s’apprêtait à tourner la poignée des gaz pour faire décoller son engin lorsqu’il s’aperçut que quelque chose clochait.
Quelque chose de particulièrement désagréable. Le tatoué fronça les sourcils, recommença. Rien. Niet. Aucune particule de gravité ne parut décidée à s’envoler. C’était une sensation diffuse, invisible, quasiment imperceptible, mais l’évidence ne pouvait être niée. Ses pouvoirs ne fonctionnaient pas. Kenjiss bloqua les freins rageur. Un annulateur de pouvoir était vraisemblablement en fonction dans le coin. Les modèles confréristes fonctionnaient relativement mal, mais force était de constater que celui là était parfaitement efficace et que le mutant le plus puissant du monde était brutalement redevenu un simple inférior… Un inférior qui ne pourrait soulever une moto pour la faire voler par-dessus un camion, pas plus qu’il ne pouvait résister à un crash dans un semi remorque.
La harley s’arrêta en quelques mètres. Le tatoué retira son casque, jetant un regard aux alentours. La nuit tombait sur la forêt et les arbres d’une vingtaine de mètres qui l’environnaient ne lui facilitaient pas la tache mais il tint quand même à faire son tour d’horizon avant de dégainer son arme. Il ne paniquait pas encore. Les agents du cercle étaient certes doués mais lui avait plus de trente ans de guérilla dans les pattes et restait un adversaire coriace. De plus, l’armure qu’il avait prit soin de revêtir avant le départ le rendait quasiment invulnérable à toutes les armes conventionnelles. Le tatoué descendit de son engin, méfiant. Il tourna de la main gauche le bouton de son communicateur et ne fut pas surpris d’y entendre une joyeuse friture. Communications brouillées, évidement.
Monsieur Kenjiss ?
Il se retourna brutalement, braquant son arme sur la silhouette qui se faufilait entre les arbres qui bordaient la route. Un grand costaud visiblement… Intégralement revêtu d’une combinaison noire, casque inclut. Le tatoué haussa les épaules.
Les gars, vous êtes franchement mauvais. Vous croyez franchement que me priver de mes pouvoirs va suffire pour me capturer ? Bye bye beautiful...
Sans attendre de réponse, il braqua son arme sur l’homme qui marchait à présent vers lui, ses bottes claquant sur le bitume. Un déclic désagréable résonna.
Voyons monsieur Kenjiss, me laisserais je prendre pour cible si votre arme était encore fonctionnelle ? Nous appelons ça un annihilateur. Il suffit de le braquer sur votre arme à feu, peu importe sa forme et elle le neutralise. Plutôt pratique non ? Rare, cher et compliqué, mais tellement efficace…
Là c’était déjà plus mauvais. Kenjiss saisit son arme par le canon et se mit instinctivement en position de combat. Par chance, son dos se tenait tranquille en ce moment. De quoi calmer les ardeurs de cet abruti, de le prendre en otage et de décamper d’ici illico. Le soldat s’aperçut de son erreur puisqu’il s’arrêta à dix mètres de lui, mains dans le dos.
Monsieur Kenjiss, voyons. Pourquoi ne tentez vous pas de faire demi tour et de vous enfuir ? C’est ce que faites de mieux n’est ce pas ?
Le tatoué fronça les sourcils mais ne bougea pas. Se jeter sur son adversaire était la meilleure façon de se prendre une contre attaque dans les gencives. Attendre l’autre…
Pour que ton autre camion, sans doute à un virage d’ici, me bloque dans l’autre sens ? Oh quelle réflexion censée ! Je ne savais pas que les monstres comme vous savaient utiliser leurs neurones lorsqu’ils étaient privés de leurs pouvoirs ! Et vous comptez vraiment m’affronter avec votre pistolet en guise de massue ? Quelle délicieuse ironie n’est ce pas ? Vous voilà redevenu homo erectus ! Quelle dégringolade génétique ! Une massue, vraiment !
Kenjiss leva les yeux au ciel.
Une massue peut te péter les dents mon coco. Et vu que tu n’as pas envie de me tirer dessus –ce serait déjà fais sinon-, je garde de bonne chances de te démolir la tronche et de me tirer d’ici. T’as sans doute manqué un ou deux paragraphes de ma fiche hm ? « Expert au corps à corps », c’est pas marqué dans vos dossiers ça ? Allez ramène toi l’humain. Ca va faire bobo !
Cela fit bobo.
Trois minutes après, Kenjiss était solidement arrimé dans un hélicoptère de combat avec une épaule déboitée, muscles froissés, plusieurs côtes vraisemblablement brisées et un traumatisme crânien en prime. Mais les blessures physiques n’importaient guère. C’était son égo qui en avait prit un sacré coup… Se faire mettre massacrer par un humain. Kenjiss serra les dents lorsqu’un liquide âcre envahit sa bouche. Un humain plus vif, plus rapide, plus puissant. En un mot, plus jeune. Et ça, ça faisait plus mal que toutes ses blessures.
Ce n’était pas la première fois que le tatoué était fait prisonnier. Mais c’était la première fois qu’il laissait une compagne enceinte derrière lui, une Confrérie en ébullition et autant de vautours de l’Institut aux aguets. Pour la première fois depuis quelques mois, Kenjiss se mit à prier pour que ses camarades soient vraiment aussi efficaces qu’ils savaient l’être. Papa était parti les enfants. Et papa voyait un avenir sombre, très sombre, s’offrir à lui. L’hélicoptère décolla en embarquant sa précieuse cargaison à demi consciente. Il ne restait guère sur la route qu’une bande noirâtre de gomme brûlée.
Miss Lemington
Type Omega
Sujet: De larmes et de sang Mar 25 Mai 2010 - 3:51
Tous les cinq ans. C’était ce qu’elles s’étaient promis. C’était ce qu’elles n’avaient en définitive jamais fait. Avant ce soir.
Samarah avait quitté l’Institut au crépuscule, sans un mot, au volant de sa voiture. Une fois de plus, elle savait que la nuit ne lui apporterait aucun repos. Alors, autant en profiter pour retourner un peu dans son passé. La mutante ne conduisait pas souvent, mais l’endroit où elle se rendait se trouvait assez loin. Une bonne heure de route au moins. La nuit tombante et le silence du voyage lui furent agréables. Etre seule. Plus que par habitude, elle en avait aujourd’hui réellement besoin. Pour accuser le coup. Et tenter d’accepter. Si elle avait été plus que succincte, sa conversation avec Virginie au mois de décembre avait désormais laissé une porte entrouverte. Une porte que la mutante savait ne plus pouvoir refermer à présent… Avant de partir, elle avait encore relu la lettre de l'humaine. Cette fois, elle n'y avait plus répondu.
Aucune voix parasite résonnant dans son crâne. Ces derniers temps, c’était plutôt rare. Samarah savoura cette tranquillité presque inespérée. Fatiguée, la mutante avait senti son filtre télépathique céder plus d’une fois. Et quand ce n’était pas ses insomnies qui la tenaient éveillée, des voix et des murmures étrangers qui faisaient irruption dans sa tête s’en chargeaient volontiers. La jeune femme eut un sourire triste. Son pouvoir, redouté par certains et craint par d’autres était en vérité beaucoup plus instable qu’elle ne le prétendait. Depuis toujours. Surtout lorsque la mutante se trouvait être… sérieusement préoccupée, dirons nous. La barrière mentale et les retenues qu’elle s’infligeait en permanence se retrouvaient alors plus vulnérables. Samarah savait qu’à ces moments-là le danger était encore plus grand… Aussi se privait-elle du moindre usage de ses capacités.
Elle arriva à l’orée du bois alors que les premières étoiles se mirent à scintiller dans le ciel. Samarah coupa le moteur et inspira calmement avant de sortir. Elle n’était plus revenue ici depuis des années. Mais ses pas ne tardèrent pas à la guider jusqu’à leur endroit. Un arbre au sommet d’une petite clairière. Celui-ci avait plutôt triste mine à cause de l’hiver, mais ce n’était pas tant son feuillage absent qui intéressait la mutante, que ce qu’il signifiait pour elle. Durant quelques secondes, un rayon de soleil tiré de ses souvenirs vint lui caresser la joue et elle se revit presque 25 ans en arrière. Ce jour-là, la mutante avait senti sa vie basculer pour la première fois. Cette après-midi de printemps-là, Samarah avait fait une promesse. Un acte noble et protecteur qui lui avait semblé innocent, presque normal sur le moment mais qui se révélait aussi aujourd’hui destructeur. A un point qu’elle n’aurait jamais imaginé. Elle frôla l’écorce de l’arbre d’une main tremblante. Rugueuse, celle-ci porterait à jamais les traces de cette promesse. Et sans qu’elle puisse la retenir, une larme coula le long de son visage.
"Je suis désolée, June. Mais je n’y arrive plus. Cette fois, je ne pourrai plus tenir ma promesse…"
*Et si un jour il m’en donné l’occasion… je ne m’en priverai plus désormais*
Son murmure, plus que son manque d’attention particulièrement inhabituel, lui fut fatal. Lorsqu’elle se retourna vers le bosquet d’arbres dans son dos, il était déjà trop tard. Une flèche hypodermique fichée dans le cou, la mutante s’écroula, inconsciente avant même d’avoir atteint le sol.
Une ombre surgit alors dans la nuit et pour la première fois depuis un mois, l’agent Quinn soupira de soulagement. Il avait traqué et suivi la mutante pendant près de 3 semaines. Noter ses habitudes, ses déplacements, sans que jamais elle ne s'en aperçoive, à son grand étonnement. Au début, il crut même s’être trompé de cible. Cette maigre silhouette était-elle bien le Cerbère ? C’était difficile à croire. D’autant qu’il ne l’avait jamais vue se servir de ces pouvoirs durant tout ce temps. Un mutant avec un pouvoir aussi utile qu’intéressant ne s’en servait-il donc pas tous les jours ? Pourtant, jamais l’annihilateur qui l’avait emporté avec lui –par mesure de précaution- n’avait affiché le moindre pic d’onde psychique.
Etrange. Tout comme sa venue dans ce bois perdu au milieu de nulle part. Qu'était-elle venue y faire ? Cette question ne faisait pas partie des ordres de sa mission, aussi l'agent Quinn la laissa en suspens. Lui avait remplit sa tâche. Mais cela l’arrangeait plutôt bien. Lorsqu’il avait compris qu’il devrait traquer cette silhouette affaiblie, l’agent Quinn s’était vite rassuré. Et avait revu son espérance de vie à la hausse. Impossible de se faire terrasser par ce petit bout de femme décharné, n'est-ce pas ? Sans grande délicatesse, il souleva le corps inerte de la mutante qui ne pesait plus grand chose. Avec la dose qu’il venait de lui injecter –capable d’assommer un éléphant- le Cerbère n’émergerait pas du pays des songes avant quelques heures, voire quelques jours vu son état de santé. Et à ce moment-là, elle serait aussi douce qu’un agneau…
Au final, cela s’était révélé être un jeu d’enfant. Un jeu anormal – une télépathe réputée puissante qui ne vous détecte même pas ?- mais un jeu qui lui avait permit de rester en vie. Mission accomplie. Pour le moment.
Master
Maître du Jeu
Sujet: Re: [Scénar 5] Somewhere in Hell... /!\ Jeu 27 Mai 2010 - 1:18
Jack eut un orgasme.
Pardon.
Reprenons le fil des évènements là où nous l'avions laissé. L'humanoïde fut amené dans une sorte d'antichambre bardée de gardes suffisamment nombreux et assez bien équipés pour prendre une bonne partie du globe d'assaut. Face à lui, une épaisse vitre de plusieurs centimètres, vraisemblablement renforcée par des microfilaments, bref du haut de gamme. De quoi résister à un tir nucléaire, au moins.
Etait il utile de préciser que l'agent avait été depuis longtemps débarrassé de ses multiples armes, fouillé intégralement et équipé d'un boulon modérateur qui l'empêchait de recourir à ses capacités mécaniques spéciales ? Sans doute. Et pourtant c'était ici, dans ce centre ultra sécurité, supra moderne et affublé de tous les superlatifs possibles et imaginables, que Jack eut sans doute la plus belle surprise de sa vie, lorsque la vitre blindée perdit ses cristaux d'opacité et que la pièce située derrière l'antichambre se révéla...
Samarah Lemington et Kenjiss étaient là. Devant lui. Solidement attachés à un bloc de béton moulé dans le sol, encore assommés et, dans le cas du tatoué, dans un état lamentable. Quoique la télépathe était affolante de maigreur... Ah oui, j'ai oublié de préciser. Les deux acolytes, les deux ennemis jurés, étaient en sous vêtements. Et ils faisaient face à une chaise de métal dans laquelle était assis un seul homme, entièrement revêtu de noir. Oui c'était une mode chez les agents du cercle, de même que la bonne vieille cagoule qui équipait tous le monde depuis le début du XX siècle. Dos à Jack, l'individu prit son temps pour ouvrir une petite mallette métallisée.
Kenjiss, Lemington, ouvrez les yeux je vous prie. On me signale que vous êtes parfaitement réveillés. A peine stressés, mais c'est bien normal... C'était dingue. Ce mec parvenait à rendre sa voix désagréable au possible, même pour Jack qui bavait vraisemblablement de l'autre côté de la vitre. Je ne vais pas me fatiguer à vous mettre mal à l'aise, à vous dresser l'un contre l'autre ou à vous perturber mentalement.
Je vais vous faire mal. Tout simplement.
Les supériors... (et venant de cet horripilant petit -oui il était petit- homme, c'était loin d'être un compliment) Vous êtes vraiment des parasites nauséabonds. Nous allons vous exterminer. C'est aussi simple que ça. Mais avant cela, vous allez me donner les codes de désactivation des armes qui protègent vos bâtisses de monstres. Et peut être pourrez vous mourir rapidement... Jack sentit soudain une présence imposante à côté de lui. Un général, bardé de décorations, impeccable dans son uniforme, s'arrêta à un mètre de la vitre, mains croisées dans le dos. Le vieil homme aux tempes grisonnantes soupira.
Ce type est un foutu malade. Il est petit fils de nazi savez vous ? Les repas de famille devaient être joyeux... Il haussa les épaules.Alors qu'en pensez vous Ortiz ? Nous avons les deux mutants les plus puissants de l'humanité devant nous. Pas si différents de nous hein ? De l'autre côté de la vitre, une petite flamme bleue jaillit. L'homme se mit debout en sautillant, chalumeau à la main.
Hihihi, les codes, vite, les codes ! Jvai vous roussir les doigts de pied savez vous ?
Le général leva les yeux au ciel.
Ortiz, si dans trois secondes cet abruti n'a pas eut ses infos, vous rentrez dans la pièce et vous menez l'interrogatoire. Il se chargera de les torturer, mais VOUS parlez. Je ne veux plus entendre sa sale voix de dégénéré résonner dans MA base, c'est compris ? Faites moi parler ces mutos!
Miss Lemington
Type Omega
Sujet: Re: [Scénar 5] Somewhere in Hell... /!\ Jeu 27 Mai 2010 - 22:50
Avez-vous déjà eu l’impression d’être fatigué alors que vous veniez à peine de vous réveiller ? Eh bien, lorsque vous émergez d’un sommeil artificiel et surtout forcé, c’est encore pire… car ce n’est pas du tout reposant. Samarah avait deviné avant d’ouvrir les yeux pour la première fois qu’elle avait un sérieux problème. Elle n’en devinerait l’ampleur en revanche que lorsqu’elle parviendrait à garder les yeux parfaitement ouverts. Premièrement, elle n’avait pas pour habitude de s’écrouler par terre sans raison. Ensuite, son dernier souvenir était une clairière au crépuscule et à présent, elle se retrouvait à moitié nue, solidement attachée à du béton armé dans une cellule, aux côtés de… Kenjiss.
Attendez. Y a un détail qui cloche là. Enfin non, plusieurs même. Mais… à moitié nue ?
La mutante avait tenté un regard vers son corps avant de refermer les yeux, aveuglée par la lumière ambiante, trop puissante. Un corps qu’elle savait marqué par le traitement autodestructeur qu’elle s’était infligée depuis plusieurs mois. Si elle avait su… La mutante eut une légère grimace embêtée. Certes, la situation était plutôt humiliante et avait d’ailleurs été orchestrée dans cet unique but, mais malgré sa pudeur, ce n’était pas le fait de se retrouver en sous vêtement devant des ennemis qui l’ennuyait singulièrement. Vu le peu d’estime qu’elle se portait, à la limite, elle s’en fichait presque. Non. C’était quelque chose de plus personnel encore. Elle avait tenté par tous les moyens de dissimuler son état physique lamentable au cours des derniers mois. Et voilà que ces imbéciles venaient de ruiner ces efforts en quelques minutes. Pour cacher sa maigreur anormale, c’était foutu !
Puis –sans grande surprise à vrai dire- Samarah nota un autre détail. Un détail qui avait néanmoins son importance et expliquait aisément l’attitude odieuse du petit homme exécrable en face d’elle. Elle était devenue totalement inoffensive. Si l’impression de vide laissée par la privation de ses pouvoirs qui avait à présent remplacé le contact permanent que la mutante entretenait avec son environnement était presque appréciable (combien de fois n’avait-elle pas prié pour ne plus ressentir ce lien au moins une fois ?), cela n’enlevait aucunement le côté dramatique de la situation. Samarah, toute puissante qu’elle pouvait l’être, était prise au piège. Elle s’était faite avoir comme une débutante. Combien de temps était-elle restée inconsciente ?
"Il est regrettable de constater que vous êtes également un spécimen particulièrement représentatif de l’espèce humaine et de toute la fourberie qui la caractérise".
La mutante ouvrit définitivement les yeux et malgré le rapport de force totalement en sa défaveur, son regard sombre ne perdait rien de sa dureté et de son arrogance naturelle. Quant à sa voix, elle était tout aussi désagréable que celle de leur ‘hôte’
Je vais vous faire mal. Tout simplement.
Non, sans blague ? Elle ne s’en serait pas doutée ! Par élimination, c’était logique. Elle était déjà en conflit avec le mutant et finalement… pas si mal à l’aise que ça de se retrouver en sous vêtement. La mutante soupira et regarda autour d’elle. C’est ainsi qu’elle constata l’état de Kenjiss qui était aussi passablement amoché. Et malgré le peu d’estime- la haine viscérale qu’elle portait au mutant, elle ne s’en réjouissait pas. Ils étaient tous les deux dans de sales draps. Néanmoins, la mutante eut un sourire mauvais à la requête de l’inferior
"Des codes… Rien que ça ? Dans ce cas, je crois que nous allons avoir quelques problèmes. Je vous les énumère ou vous préférez deviner ?"
Premièrement, elle n’était pas la directrice de l’Institut. Bien que cela ne soit pas particulièrement un problème en soi. L’accès aux codes par contre se révélait autrement plus problématique. La mutante n’était pas stupide. Et s’ils s’imaginaient pouvoir accéder aux codes de sécurités sur simple demande, même sous la menace de la torture, ils risquaient fort bien d’avoir une bien mauvaise surprise…
"Je vous suggère d’en finir rapidement, ça vous évitera de perdre votre temps. Je ne parlerai pas et dans un cas comme dans l’autre, le résultat sera le même. Vous n’aurez rien"
Elle n’avait de toute façon plus rien à perdre, ou presque. En revanche, la séance de torture, pour Samarah, c’était une nouveauté. En tant que victime, s’entend. Et elle ne put nier l’évidence. Cela fit mal. Oui. Très mal. Mais pas encore autant que cette seule et unique pensée. Une pensée dérangeante. S’ils étaient tous les deux enfermés ici, destinés à mourir, cela signifiait aussi autre chose. Une chose tout aussi désagréable qu’inimaginable pour la mutante. June se retrouvait à présent seule, dehors avec la Confrérie aux trousses. Elle n’avait plus de protection. Celle qu’elle avait juré de protéger se retrouvait à présent sans défense. Et pire que tout, elle était également enceinte. Du mutant taré emprisonné à ses côtés. Restait à espérer que les estimés collègues du tatoué estiment plus judicieux de venir secourir leur cher patron plus-si-adoré-que-ça plutôt que d’aller chasser de l’humaine
Cela, plus que le reste encore, fut sans doute ce qui fit le plus mal à la mutante lorsque le guignol qui leur servait aussi de tortionnaire se mit en devoir d’approcher son chalumeau des pieds et des mains de Samarah. Tout comme ce ne fut pas la charmante odeur de chair humaine roussie –sa propre chair !- qui ne tarda pas à envahir la cellule mais bien un dégoût profond pour l’être abject en face d’elle et surtout une peur immodérée et infantile du feu qui fit naitre un début de nausée au fond de ses tripes. La nausée eut au moins le mérite de l’empêcher de crier
Certes, un chalumeau, ce n’est pas encore comparable à un incendie meurtrier. Mais cela reste du feu quand même, n’est-ce pas. En plus de brûler et de faire atrocement mal, vous ai-je déjà dit que le feu demeurait l’ennemi n°1 de la Cerbère ? Le seul qu’elle ait jamais réellement craint ? Finalement, ces ordures du Cercle semblaient quand même bien informées pour savoir cela…
Kenjiss
R.I.P
Sujet: Re: [Scénar 5] Somewhere in Hell... /!\ Ven 28 Mai 2010 - 0:09
C’était la douleur qui l’avait réveillé. Son épaule déboitée avait été rabattue sans ménagement dans son dos, son bras vite verrouillé dans un étau de métal. Kenjiss rouvrit péniblement un œil –une seule paupière était encore en état de se rabattre, malgré la couche de sang séché qui la recouvrait- lorsque la voix la plus désagréable qu’il ait jamais entendu résonna dans la pièce. Douleur, encore. Lorsque la lumière crue de la cellule d’interrogatoire percuta une cornée encore mal réveillée. Le tatoué grogna et s’ébroua, laissant ses pupilles s’adapter peu à peu à la luminosité ambiante. Les formes se précisèrent peu à peu. Lemington à côté de lui. En meilleur état que lui. Une silhouette sombre en face. Et c’était tout. Les salles d’interrogatoires étaient toujours les même. Rien que du béton et du métal partout où vous posiez l’œil. Une petite grille au sol pour évacuer les saletés produites durant l’opération. Juste de quoi vous mettre mal à l’aise, que vous preniez pleinement conscience de votre vulnérabilité alors que vous gisiez, écroulés au pied des types qui vous avaient capturés. Brutal et simple. Putain.
Le tatoué était presque nu. Et la lumière surpuissante qui éclairait la pièce ne laissait aucune parcelle de son corps dans l’ombre. Les cicatrices apparaissaient distinctement, traits luisants sur une peau plus matte. Des brûlures, plus larges. Des incisions, petits traits fins qui serpentaient dans un ordre incompréhensible. Des traces de piqures, petits points blancs… Kenjiss en était couvert. Ce n’était pas la première fois qu’il se faisait torturer. Le mutant ferma les yeux, écœuré. Chaque fois il croyait que c’était la dernière fois. Et chaque fois ils revenaient, plus acharnés que jamais. Mais là… Il serra les dents. Dix ans. Dix putains d’années où il s’était indéniablement ramolli. Près d’un an passé sur un lit d’hosto. Des muscles détendus, des réflexes amoindris. Une résistance en chute libre… Kenjiss ne put empêcher la poigne glacée de la peur lui broyer l’estomac. Dix ans après son dernier combat. Que lui restait il du colosse flamboyant qui avait craché à la gueule d’une armée entière, soutenant dix jours de combats sans jamais fermer l’œil, si ce n’était un vieillard recroquevillé sur lui-même, tremblant déjà du sort qu’on lui réservait ?
Lemington, elle, parlait. Pauvre folle. Il ne l’avait jamais aimé, mais chaque mot qu’elle croyait jeter à la figure du tortionnaire n’était qu’une preuve de sa faiblesse. Pour peu, il l’aurait prise en pitié. Tout en elle trahissait l’envie de parler, de se lâcher pour échapper à la petite flamme bleue qui s’allumait… Ne jamais ouvrir les lèvres. Se résoudre à hurler lorsque c’était nécessaire, mais ne jamais leur offrir le plaisir de vous voir parler. Fanfaronner, puis gémir, puis hurler… Et enfin, lâcher tout. C’était si facile lorsque vous aviez commencé à vous adresser à vos bourreaux…
Lemington. La ferme.
Et c’était la voix de l’expérience qui parlait. Une voix rauque, reflet des souffrances qu’elle avait déjà connue. Kenjiss serra les dents à s’en faire péter la mâchoire. Ne pas ajouter un mot de plus. Ne pas les laisser comprendre qu’il tentait de la sauver malgré ses opinions dépassées sur les inférieurs. La fourberie humaine ? Mais quelle conne… Qu’attendais elle d’une race issue de primates bêtement instinctifs ? Kenjiss serra les dents en sentant la flamme crépiter un instant sur sa peau. Ne penser à rien. Surtout ne pas penser à autre chose, dans un réflexe désespéré pour ne pas sentir la douleur. Lorsque vous hurliez dans votre inconscience, vous racontiez tout ce qui vous passait par la tête. Compter. Seule chose à faire. Atteindre les paliers. Dix. Pour commencer. Ne pas hurler avant dix…
Un… Deux… Trois… Quatre… L’odeur immonde de porc carbonisé emplit la cellule en quelques secondes. Kenjiss ferma les yeux en tressautant comme pour se soustraire à la flamme qui remontait à présent le long de son torse.
Neuf… Dix… Bien. Maintenant vingt. Sans hurler. Ce n’était que le début. Ne pas craquer maintenant. Putain. Ne lâche rien, loque faiblarde. Lemington n’a même pas gémi. Reste calme papa. Tiens le coup. T'es pas si faible. Laisse ta carcasse encaisser. Bonne vieille carcasse. A peine fonctionnelle. Elle ne le lâcherait pas.
Onze…
Jack Ortiz
Humanoïde
Sujet: Re: [Scénar 5] Somewhere in Hell... /!\ Dim 30 Mai 2010 - 23:04
Jack patientait depuis au moins une heure maintenant, et commençait à se demander si c'était pas une blague. Le seul truc qui l'en faisait douter c'était les gorilles surement gonflés aux stéroïdes et aux améliorations mécaniques, et le fait que l'on lui ai posé un boulon modérateur, lui empêchant toute tentative d'utilisation de ses câbles. Mais sa patience fut récompensée, et bien plus qu'il s'y attendait.
La vitre teintée perdit son opacité, révélant à l'humanoïde une scène qu'il n'avait vu qu'en rêve. Kenjiss, le directeur de la Confrérie Moderne, et Lemington, le cerbère de l'Institut. Deux des plus puissants mutants existants qui étaient là, immobilisés, rendus aussi doux que des agneaux par la technologie du Cercle. Aussi nu et vulnérables que le serait un humain normal. Quelle vision magnifique. Jack en était bouche bée.
Seule ombre au tableau, le bourreau. Pourquoi ce mec avait l'air aussi con? Et avait une voix si désagréable? C'est peut être pour ça d'ailleurs qu'il était interrogateur. Avec une telle voix, qui ne craquerai pas. Sauf que les deux en face n'étaient pas n'importe qui. Ce n'était pas un truc aussi simple qui les feraient parler.
Tout distrait par le spectacle, l'agent n'entendit pas le galonné qui s'approcha. Jack faillit sursauter quand le militaire prit la parole. L'humanoïde se retourna et tomba nez à nez avec un général, l'uniforme recouvert de décorations. Il devait plus trop savoir quoi en faire. Mais bon là n'était pas le sujet. Jack le laissa prendre la parole, se contentant d'acquiescer. Un petit fils de nazi? Mais où ils étaient allé le déniché celui là? En tout cas le général ne semblait pas le porter dans son coeur.
Mais la surprise ne s'arrêta pas là, et Jack cru à une foutue blague ou caméra cachée quand il entendit le général lui ordonner d'aller mener l'interrogatoire. Jack resta un instant figé, ne sachant quoi penser. Aller interroger et arracher les secrets de deux des plus puissants mutants de la planète? Il plaisantait là?! Incapable de dire quelque chose de sensé, Jack ne put que répondre un bref:A vos ordres général.
L'agent s'approcha de la fenêtre, observant les réactions des deux mutants face à interrogateur. Si Kenjiss semblait supporter la douleur de la flamme qui lui cramait les chairs, ce qui semblait plus ou moins normal vu ses antécédents et les cicatrices qui recouvraient son corps, Lemington avait eu un mouvement instinctif. Elle cherchait à fuir la flamme, qu'elle veuille le cacher ou non. Une piste à creuser.
Jack se tourna vers le général.
Excusez moi Monsieur, mais est-ce que je pourrais avoir accès à leur dossier, si jamais nous en avons sur eux?
Le militaire fit signe à un troupion qui restait en retrait, qui lui amena une tablette tactile.
Tout y est. Il n'y a malheureusement pas grand chose. Pour l'homme, la CIA a effacé son dossier il y a une vingtaine d'année, suite à un accord, et pour la femme, pas grand chose non plus, elle a réussie à rester très très discrète. Si vous trouvez quelque chose pour faire pression, ça sera dedans.
Jack hocha de la tête et ouvrit les deux dossiers. Il n'y avait effectivement pas grand chose, si ce n'est presque rien. Sur Kenjiss, juste quelques notes qui affirmaient qu'il était passé par un service médicalisé de la CIA pendant que le Cercle essayait de lui mettre la main dessus, malgré le refus de la CIA. Après peu de choses, si ce n'est qu'il a trouvé par des moyens inconnus suffisamment de fonds pour reconstruire une nouvelle confrérie. Il y avait un peu plus de données sur Lemington, notamment le fait qu'elle ai été orpheline à 2 ans après la mort de ses parents dans une explosion, tient une explosion, le feu... ça se tient; une période orphelinat avant de disparaitre, surement direction l'ancien Institut Xavier à Boston.
L'agent du cercle posa la tablette tactile, observa encore quelques secondes les deux mutants avant de prendre la direction de la porte d'accès à la salle d'interrogatoire. Un garde à l'entrée lui tendit une cagoule, que Jack refusa. Il rentra dans la pièce, et se retrouva caché derrière Lemington. Le bourreau le vit et s'arreta dans son mouvement. Jack lui fit signe de reculer un peu.
Il fit le tour de la structure qui immobilisait la femme, et se plaça juste à la limite de son champs de vision.
Allons, pourquoi lui dire de se taire alors qu'elle était si bien partie? Je suis sûr qu'au final notre chère amie acceptera de nous donner ce que nous voulons.
Il fit le tour lentement par derrière, et prit des mains du bourreau le chalumeau. Il continua à marcher derrière Samarah, approchant la flamme de temps en temps de son dos, de ses maigres cuisses, de son cou, dans jamais les toucher, testant les réactions de la femme. Jusqu'à quel point faudrait-il aller pour qu'elle craque? Il revint vers la malette, rendant le dangereux instrument à son propriétaire. Il jeta un coup d'oeil au contenu, cherchant s'il y avait quelque chose d'intéressant. Il glissa à l'oreille du bourreau:" Prépare un hallucinogène pour la femme, et de quoi lui faire croire qu'elle est en train de cramer". Exploiter la très possible peur du feu avec un simple chalumeau ne serait pas efficace. Mais couplé à des psychotropes ou produits hallucinogènes, et les effets serraient décuplés.
Quand à vous Monsieur Kenjiss, je voudrais vous poser une question. Comment sont les hopitaux de la CIA? J'ai cru comprendre qu'il y a une vingtaine d'année vous leur avez rendus visite.
Miss Lemington
Type Omega
Sujet: Re: [Scénar 5] Somewhere in Hell... /!\ Sam 12 Juin 2010 - 22:00
Que Kenjiss se rassure (ou pas), elle n’avait plus rien à dire. Aussi ne lui accorda-t-elle aucun regard. Tout comme elle évita soigneusement de suivre la flamme qui s’en prenait à présent à la peau du mutant. Samarah n'aimait pas le mutant, mais elle n'était pas sadique à ce point pour autant. Elle aurait presque pu l’oublier, cette flamme. Presque. S’il n’y avait pas eu cette crainte du feu ancrée malgré ses efforts au fond de son regard sombre. Sans oublier la douleur. Chaque parcelle de sa peau touchée par le chalumeau était devenue un terrain propice à la naissance de vives brûlures. Des milliers d’aiguilles microscopiques qui s’acharnaient à surcharger ses terminaisons nerveuses d’informations désagréables. Une bien triste ironie pour quelqu’un capable de manipuler, tromper, décortiquer ces mêmes neurones dans les moindres détails en temps normal. Bien pratique pour éviter certains désagréments. Désagréments que son corps déjà affaibli tentait d’encaisser tant bien que mal. Le corps du tatoué, bardé de cicatrices, avait au moins l’avantage de l’habitude sur le sien. Du moins, il en donnait l'apparence, comment la mutante aurait-elle pu deviner que le tatoué s'était à ce point ramolli ? Restait à savoir combien de temps cette longueur d'avance lui serait utile. On ne s'habituait sans doute jamais totalement à la torture...
Si le mutant avait choisi la technique de l’esprit vide pour résister, Samarah opta pour le parfait opposé. Penser. Sans arrêt. A n’importe quoi. Il n’y avait plus de sens précis aux fils de ses réflexions. Les annihilateurs empêchaient son pouvoir d’agir, ils ne lui interdisaient pas de penser. Et savoir qu’elle pouvait laisser libre cours à ses injonctions mentales, si cela l’empêchait de se libérer et d’envoyer ses bourreaux en enfer, la technique lui offrait également un moment de répit. Sans le savoir, ses ravisseurs venaient d’offrir à la télépathe ce qu’elle cherchait depuis longtemps. Ce calme intérieur paradoxalement atteint alors que l’esprit de Samarah pouvait enfin vagabonder sans s’arrêter. A cet instant, la mutante pouvait presque se relâcher. Abolir ses barrages… Grâce aux annihilateurs, son esprit ne risquait pas de les envoyer tous sur orbite s’il pensait soudainement à une explosion nucléaire. Autant chercher le côté positif dans cette situation désastreuse, non ?
Ce fut grâce à cette sensation que la mutante put faire face au chalumeau agité sous son nez par le nouvel arrivant. Il était arrivé dans son dos, sans aucune discrétion et s’évertuait à présent à la menacer avec le feu. La mutante ne bougea pas, du moins pas volontairement. Mais quand la flamme s’approchait trop près de ses jambes ou de ses cuisses, elle ne pouvait pas empêcher son corps de tressaillir, dans un réflexe de survie. Instinct de conservation. Samarah ne quittait pas des yeux la flamme, tentant l’impassibilité autant que le lui permettait sa phobie du feu. L’humanoïde testait sa résistance. C’était évident. Tout comme il devinerait bientôt qu’il en faudrait sans doute plus qu’un chalumeau pour que sa peur des flammes prenne réellement le dessus sur sa volonté.
A côté d’elle, Kenjiss restait de marbre également, autant que possible. Les ennemis éternels semblaient à présent bel et bien unis malgré eux dans une nouvelle adversité. Aucun regard, aucune parole, mais un accord tacite. Imperceptible. Résister. Et ne pas faiblir. Ils devaient résister. Tous les deux. Une personne chère les attendait dehors… et cette personne ne leur pardonnerait pas une défaite commune
Kenjiss
R.I.P
Sujet: Re: [Scénar 5] Somewhere in Hell... /!\ Lun 14 Juin 2010 - 21:55
Trente...
Pas craqué. Toujours pas desserré les dents... Vas y mon vieux, tu peux encore en pren... Quoi ? La flamme se retire déjà, laissant la peau craquelée, desséchée, exhaler sa puanteur qu'il ne connaissait que trop bien. Amateurs. Putain d'amateurs. Le tatoué relève la tête avec un rictus moqueur. La dernière fois, il avait fait quinze arrêts cardiaques avant qu'ils ne daignent le transférer à l'hosto. Ces abrutis voulaient ils donc ménager le cœur d'un vieillard ? Kenjiss secoue la tête, dégageant tant bien que mal des cheveux poisseux de sueurs et de sang de ses yeux exorbités. La petite merde s'est repliée à l'autre bout de la pièce. Un autre entre. Et alors Kenjiss sourit... Cet imbécile n'a pas pris la peine de masquer son visage. Sans avoir la mémoire photographique de Twikjeya, le tatoué était amplement capable de le traquer malgré tout ce que l'autre pourrait inventer. Il ne connait pas son nom, il ne connait pas sa fonction mais déjà ce mec est condamné.
Et Kenjiss sourit encore. Lemington n'a pas craqué. Pas que cela lui fasse grand chose que l'asperge squelettique crache le morceau, mais lorsqu'ils lui auraient collé une balle entre les deux yeux, ils auraient deux fois plus de temps pour s'occuper de lui. Le tatoué observe le nouveau venu, ce petit génie, utiliser le chalumeaux pour faire flipper la mutante. Abruti. Elle vient de se faire cramer, mais rapprocher la flamme va la faire parler ? Un peu de bon sens mon petit...
Et Kenjiss sourit toujours. Ils ont arrêté de le brûler. Pour quelques secondes, sans doute. Mais c'est toujours agréable de se sentir respirer à nouveau. Sentir cette putain de carcasse se soulever dans quelques halètements douloureux, mais toujours rassurants. Il tenait le coup. Ses muscles d'acier tressautent encore sous l'effet de la douleur, mais ils refusent de lâcher. Ils sont d'attaque, tout comme lui.
Et l'autre le regarde et lui parle à présent... Il ne récolte qu'un regard noir. Parler, c'était avouer. Peu importait ce qu'il pouvait lui dire, il ne devait pas ouvrir la bouche. Ici, c'était le paradis en comparaison de la CIA. Mais il ne lui dirait pas. Il refusait d'ouvrir la bouche dix ans auparavant. Quinze ans auparavant. Dix sept ans auparavant. Vingt ans auparavant. Pourquoi l'ouvrir maintenant hein ? Il en avait traversé, des tortures... Il en avait souffert et il n'avait jamais ouvert sa gueule. Le tatoué avait salement morflé.
Et Kenjiss sourit une dernière fois. Il reste évidement la dernière solution. Donner ces foutus codes et accueillir comme une bénédiction la balle qui mettra fin à ses souffrances. Mais elle n'est même pas envisageable. Alors Kenjiss sourit, laissant ses zygomatiques infliger une brûlure au fer rouge dans l'esprit de ses tortionnaires, plus surement qu'un majeur dressé. Et il laisse retomber sa tête, abruti de fatigue. Ce n'est que le commencement, mais il s'est rassuré. Il est prêt putain. Il est prêt à encaisser tout ce que animaux peuvent tenter. Personne n'est aussi prêt que lui. A défaut de survivre, il ne condamnera personne.
Jack Ortiz
Humanoïde
Sujet: Re: [Scénar 5] Somewhere in Hell... /!\ Mar 29 Juin 2010 - 2:49
Aucun des deux n'avaient ouvert la bouche une seule fois. Même si on avait pu sentir que Lemington devait se concentrer énormément pour ne pas craquer, en face on pouvait voir Kenjiss qui se moquait ouvertement du regard en voyant les méthodes... enfantines des deux hommes du Cercle.
Le bourreau était partit chercher les affaires que Jack lui avait demandé. En attendant, l'humanoïde continuait de pianoter sur le PDA, à la recherche de nouvelles informations intéressantes. Un icône se mit à clignoter. Une mise à jour des données. Impatient, il téléchargea les données, et commença à les parcourir. Il y trouva quelques infos supplémentaires sur le passé de Lemington, qui pourraient se révéler intéressantes plus tard. Mais surtout il eu accès aux résultats des examens pratiqués sur les deux mutants. Pour la femme, pas grand d'intéressant, à part une maigreur excessive, mais c'était surtout l'homme qui retenait son attention. D'après les analyses, son sang était bourré de tranquillisants, assez pour assommer un troupeau d'éléphant. Soit il était un junkie, soit il devait avoir une ancienne blessure qui devait le faire souffrir... énormément, et depuis un moment, pour qu'il soit à ce point avide de médocs. D'ici quelques jours il ressentira un manque, comme un camé en manque de meth. Et la douleur devrait être très très importante. Puis vint une remarque: le scanner a repéré un objet étranger dans sa colonne vertébrale, coincé entre deux vertèbres. Vu l'image, il y a de fortes probabilité que ce soit une balle, de très gros calibre. Genre de la munition anti-blindage. Pour Jack, ce genre d'infos étaient du pain béni.
L'agent, un léger sourire poli tourna autour de Kenjiss. Son corps de bodybuilder était bardé de cicatrices, toutes plus impressionnantes que les autres. Il avait traversé pas mal d'épreuves, ça sautait aux yeux. Il ne parlerait pas facilement.
Dites moi, ça fait combien de jours que vous n'avez pas eu votre dose de calmants? Votre dos doit vous élancer un peu en ce moment non?
Il continua à faire le tour.
Si vous voulez, je peux vous trouver tout ce qu'il faut pour calmer la douleur, même peut être la retirer. On a fait de sacrés progrès en terme de chirurgie, bien plus que celle que ces pauvres chirurgiens civils que vous pourriez vous payer. Il vous suffit de faire une seule chose:Jack se rapprocha de Kenjiss, presque murmurant à son oreille. Je veux juste les codes. De simples codes, et plus jamais vous vous demanderez quand sera la prochaine crise, plus jamais vous devrez vous gaver à mort de calmants.
Le bourreau revint dans la pièce, et posa sur la table une petite valise dont il tira un flacon avec un liquide transparent, qu'il mit dans une seringue. Jack confirma d'un signe de tête, et regarda avec plaisir l'aiguille s'enfoncer dans le cou de Lemington, et injectant le produit. C'était un mélange d'hallucinogènes et d'inhibiteurs, qui devaient attaquer sa volonté et la plonger dans un état second, propice à réveiller de vieux démons. En attendant Jack glissa quelques mots au bourreau. Il acquiesça avec un sourire sadique. Il sortit un instant et revint avec deux barres de fer, bien épaisses. Il se dirigea vers Kenjiss, et en glissa une entre son dos, pile là où devait se trouver la fameuse balle, l'attacha pour qu'elle ne bougea pas malgré de possibles mouvements brusques, et prit l'autre en main.
Je vous le demande une dernière fois. Les codes, Monsieur Kenjiss.
Adam Everett
Sujet: Re: [Scénar 5] Somewhere in Hell... /!\ Mar 29 Juin 2010 - 19:31
En retard. C'était rare pour un homme tel qu'Adam Everett, ponctuel et même souvent en avance. Néanmoins, Il avait une raison, un mutant mineur en Amérique du Sud, Brésil pour être précis. Un satané galopin qui avait mis un temps fou à se faire avoir par le chasseur. Des jours d'espionnage, de fausses pistes, inconvénients divers et variés... Mais son rapport dut attendre à cause d'un appel urgent de la zone 56. Zone 56... c'est un mot impressionnant même pour quelqu'un qui montre difficilement ses émotions, cette zone là était particulièrement secrète au sein du Cercle, réputée introuvable. Cela doit être pour cette raison que le pilote de l'hélicoptère dans lequel était transporté Adam lui avait demandé, pour ne pas dire ordonné, de se bander les yeux. Quelques minutes plus tard, on l'autorisa à mettre pied à terre dans un héliport souterrain, et débander ses yeux à la fermeture du sas. Sa première vision fut celle d'un haut-gradé venu pour le guider jusqu'à son "objectif". "Bienvenue à la Zone 56, monsieur Everett. Le voyage a-t-il été agréable ?"
L'agent du Cercle mit un petit moment à lui répondre, pour attendre que ses yeux se réhabituent à la lumière artificielle...
"Sombre." "Heureux de l'apprendre. Venez on n'a pas le temps de parler de la pluie et du beau temps."
Adam suivit l'officier sans nom dans un dédale de couloirs et d'ascenseurs, sans un mot un seul, jusqu'à arriver devant une porte haute-sécurité. Tout près, la tête d'un soldat en uniforme se laissait entrevoir par un petit sas avec juste en-dessous une ouverture destinée à l'équipement.
"Veuillez nous remettre tous vos équipements, armes, bijoux, objets métalliques..."
Adam s'exécuta presque immédiatement et ouvrit sa veste. Les objets filtrèrent un par un à travers la glace blindée. Pistolet Glock, couteaux de lancer, seringues à effets divers et variés puis montre en argent. Rien que ça, les mutants comme il en chasse viennent rarement avec un lance-roquette. Enfin, la porte s'ouvrit et sa surprise fut magistrale : Miss Lemington et Kenjiss tous deux réunis dans la même salle d'interrogatoire, paralysés et en sous-vêtements. En témoignage de cette surprise énorme, de cette impression de puissance dégagée par la technologie du Cercle, Adam haussa un sourcil. Un sourire aux lèvres, rare de sa part, un sourire qui venait de lui et non pas d'un de ses alter ego orna ses minces lèvres. Ensuite il jeta un œil sur la salle d'interrogatoire et sur les deux mutants. Une belle prise, splendide même, maîtrisés et soumis, ils passeraient presque pour des martyres. L'interrogateur fut examiné en un instant par l'œil perçant d'Everett.
Jeune mais expérimenté, taciturne mais trop classique dans son approche psychologique, visant à déstabiliser en leur esprit même deux mutants puissants, lisant quelques rapports avec un sourire sadique, exploitant les failles des prisonniers. Cet homme était bon, mais pas assez direct. Dans un interrogatoire, la violence et la douleur doivent arriver sans prévenir, il ne faut en aucun cas laisser l'interrogé anticiper la souffrance, il faut être vicieux et ne pas faire attendre son "client". Mais au fur et à mesure qu'Adam observait le soldat, il se rendit compte qu'il avait des bras modifiés, un humanoïde, nouveau chouchou du Cercle, capable de rivaliser en force brute contre un mutant certes, mais cela serait inutile en interrogatoire. Spectateur de la scène, le "Chasseur" contemplait la scène à travers la vitre sans tain, et c'était aux tics, aux clignements d'yeux, aux grincements de dents, aux ressorts des veines qu'il accorda toute son attention...
(EDIT Sam' : Merci de garder le gras pour les paroles^^)
Miss Lemington
Type Omega
Sujet: Re: [Scénar 5] Somewhere in Hell... /!\ Mar 20 Juil 2010 - 19:30
Mauvaise idée. Très mauvaise idée, l’aiguille qui se rapprochait de son cou. Ils ne devraient pas. Non. Ils ne devraient vraiment pas. Mais elle ne le leur dirait pas. Cela ne servirait à rien. Et puis, c’était ce qu’ils voulaient, non ? La pousser à bout. Aux limites de sa volonté. Pour la faire parler et avouer. Des codes. Ils voulaient des codes ? Mais elle ne le leur donnerait pas. Samarah était têtue. Le futur immédiat de la mutante s’annonçait fort peu réjouissant, mais elle tiendrait bon. Elle résisterait. Elle n’avait pas le choix. Elle devait être forte. Elle ne leur offrirait pas le plaisir de la voir craquer. Non. Elle ne se plierait pas à leur volonté sadique, colorée aux envies d’extermination gratuite et sauvage. Inutile et raciste.
Lorsque l’aiguille traversa sa chair, un autre homme rentra dans la pièce d’à côté. Mais privée de sa télépathie qui lui offrait un système de détection infaillible, elle n’en eut pas conscience et le nouvel individu demeura soigneusement dissimulé derrière la vitre sans teint. La seule chose que Samarah sentit à cet instant fut le produit que le bourreau lui injecta s’infiltrer dans ses veines. La mutante ferma les yeux. Elle ne craignait pas les aiguilles. Mais elle savoura les dernières secondes de lucidité qui lui restaient avant de basculer dans un état qu’elle redoutait par dessus tout. Un état hors de contrôle aux confins de sa propre volonté, refuge de ses pulsions destructrices. Un état dans lequel elle s’efforçait de ne jamais sombrer. Qu’elle se retrouve privée de ses pouvoirs la consola à peine. Elle ne péterait sans doute pas les plombs mais elle ignorait jusqu’où elle pourrait supporter les effets du produit. Et parfois l’ignorance était bien plus effrayante que la connaissance.
L’effet fut immédiat. La mutante sentit les molécules vicieuses envahir son corps bien avant qu’elles n’atteignent son esprit. Les hallucinogènes brûlaient ses veines, telle une vague déferlante et lorsqu’ils prirent d’assaut son cerveau, la mutante eut l’impression de vaciller. La sensation qu’une lame brûlante lui transperçait le crâne. Etait-ce cela que ses victimes ressentaient lorsqu’elle pénétrait leurs esprits et fouillait leurs neurones ? Samarah l’ignorait. Lorsqu’elle partait à la conquête d’un territoire mental, la mutante passait les frontières neuronales comme une vague déchainée franchirait la digue, entrainant avec elle les informations qu’elle recherchait. Samarah garda ses yeux fermés mais elle sentit la pièce tourner autour d’elle, d’abord imperceptiblement avant d’avoir l’impression de tanguer réellement.
Elle entendait des voix. Etaient-elles réelles ou bien issues de son inconscient ? Difficile de faire la différence. Samarah dut se concentrer. Un acte pourtant simple qui lui demandait de plus en plus d’efforts. Brûlure. Non, c’était la voix de l’un des tortionnaires. Il continuait d’interroger Kenjiss tandis qu’elle s’enfonçait dans les méandres d’une folie de plus en plus palpable. Une folie sciemment provoquée. Flammes. Une folie dans laquelle elle ne voulait plus plonger. Jour ou nuit ? Plus jamais. Songe du passé ou bien acte du présent ? Sa tête lui tournait. Impression ou réalité ? Elle aurait été bien incapable de le dire. La mutante sentait sa raison la fuir comme l’obscurité s’éclipse face à l’aube. Sa lucidité et sa capacité de réaction disparaissaient au profit de la drogue injectée dans son organisme. Samarah ne buvait pas et ne se droguait pas. Elle limitait les traitements médicamenteux au strict minimum. Toutes ses précautions avaient bien évidement une explication. Une raison… une justification. En l’espace de quelques minutes, ils avaient littéralement balayé ses précautions établies au fil du temps. Avant de sombrer définitivement, la mutante se surprit à leur souhaiter mentalement d’avoir pris leurs précautions… S’ils parvenaient à la libérer totalement… Samarah laissa échapper un faible soupir. Etait-il possible de ruiner vingt années d’efforts en quelques secondes ? Malgré elle, elle ne tarderait pas à le savoir. Ils le sauraient tous bientôt.
Sa tête lui tournait de plus en plus. Son esprit n’était plus qu’une plume balayée au gré du vent, en proie à ses caprices soudains. Impossible de se concentrer. De raisonner. De réfléchir. Incapable de penser. De bouger. La terrible mutante était devenue parfaitement inoffensive. Sans défense. Une cible facile. Et totalement vulnérable. A la merci de ses bourreaux. Lorsqu’elle rouvrit les yeux, la mutante ne put que constater –vaguement- combien les effets de la drogue agissaient avec efficacité. La cellule aux murs gris et nus avait disparu. Sa vision s’était troublée. Elle ne voyait plus les gens aux alentours, encore moins le mutant à côté d’elle, mais des choses plus redoutables encore. Elle savait, quelque part au fond de son esprit, que ce qu’elle voyait n’était qu’une illusion mais il était impossible de le lui faire admettre. Son esprit avait été altéré. A tel point que cela lui semblait si réel et si douloureux à la fois. Des souvenirs et des crimes commis dont elle se serait bien passé une remémoration forcée…
Les silhouettes des personnes présentes se sont à présent brouillées, laissant place à de la fumée. Illusion. Les murs se sont transformés en débris. Ceux d’une maison d’abord, d’une école ensuite. Altération. Toujours plus de fumée. Des flammes. Un incendie. La mutante se crispe. Elle sait ce qui l’attend. Elle sait ce qu’elle a fait. Des victimes. Une vision digne des pires cauchemars. Des cris résonnent dans sa tête, échos de souvenirs lointains et funestes. Mais ils se meurent avant d’avoir franchi ses lèvres. Car dans la cellule, c’est le silence. Pesant et mortel. Samarah est perdue dans un monde hors d’atteinte. Le monde de ses crimes, de ses craintes. Un monde qu’elle dissimule tant bien que mal, réveillé par de simples hallucinogènes. Mais elle ne crie pas. Pas encore. Malgré les goutes de sueur qui commencent à perler sur son front. Ses yeux sombres fixent le vide. Pourtant, ils voient quelque chose qui n’est pas ici. Une scène d’un autre temps, d’une époque lointaine. Ailleurs. Elle assiste à l’horreur, impuissante spectatrice de ses propres actes. Et pire que tout, elle sent sa présence, plus proche que jamais. Elle est là, qui rôde. Est-ce une illusion ? Ou bien la réalité ? Elle ne sait plus. La lucidité perdue, la voie vacille et la lumière se fait rare pour des sens mutilés.
Et bientôt, le murmure au fond de son esprit se fit voix naissante. Ricanante. Provocante
*cela fait longtemps… n’est-ce pas, Sam’ ? j’espère que tu ne m’as pas oubliée*
Alors seulement, la mutante se perdit et ferma à nouveau les yeux. Sa double nature. Sa crainte. Sa folie. Ses crimes. Ses meurtres. Elle en aurait pleuré si elle n’avait déjà pas pleuré toutes les larmes de son maigre corps pour… elle.
Ils venaient de réveiller son pire cauchemar. Et ce fut un faible gémissement qui accueillit son retour.
Kenjiss
R.I.P
Sujet: Re: [Scénar 5] Somewhere in Hell... /!\ Mar 3 Aoû 2010 - 2:00
Il savait que ce moment viendrait. Pas besoin d’être bardé de diplômes pour faire une radio correcte, et même un inférior aveugle et paralysé était capable de reconnaitre qu’un gros morceau de ferraille en travers d’une colonne vertébrale avait peu de chance d’être une mutation inconnue à ce jour. Cette foutue bastos faisait de toute façon hurler tous les portiques d’aéroport dès qu’il y foutait les pieds, et la presse –légèrement aiguillée par une bonne âme confrériste- ne pouvait faire un article sur le directeur blessé, terriblement mutilé par une main humaine, sans évoquer le courage extraordinaire de cet homme, et plus encore, l’immensité de sa générosité puisqu’il s’exprimait sans colère pour défendre une humanité qu’il avait pourtant toutes les raisons de haïr.
L’illustre Kenjiss, qui tenait plus du condamné à mort dans quelque prison reculée du globe que de l’humble et fier directeur mutant pour l’instant, ne put hélas que serrer les dents. Lors d’une séance de torture, les coups étaient rarement agréables. On s’arrangeait toujours pour vous briser une ou deux dents à chaque frappe, histoire que vous vous souveniez du coup quelques secondes après qu’une main bardée de métal vous ait déchiré la mâchoire, brisé le nez et arraché quelques lambeaux de chair. Quand vous pissiez le sang, écroulé par terre, mangeant vos dents et tentant désespérément de happer quelques goulées d’air, vous appréhendiez légèrement le SECOND coup. Malheureusement pour le tatoué, il n’allait vraisemblablement pas avoir droit à la raclée en règle. Kenjiss ne daigna pas relever la tête lorsqu’une barre métallique se posa précisément sur le bourrelet de chair recouvrant sa blessure. Un frisson le saisit. Cela partait toujours d’un petite douleur insidieuse au creux des reins, un pincement à peine digne d’intérêt… Puis elle remontait le long de votre dos, frappait le paquet de nerfs si sensible, si irrité… La Souffrance avec un grand S s’emparait alors du mutant. Quelque chose d’ahurissant de brutalité et de désespoir. Loin des cris et des larmes qui accompagnaient une vilaine fracture ou une déchirure, Kenjiss convulsait, bavait, incapable de faire autre chose que de hurler ou de ramper. Une attaque contre laquelle le plus puissant de ses muscles ne pouvait guère servir que de d’exutoire lorsqu’il cognait tout ce qui passait à portée, fou de douleur.
Alors il y avait les calmants. De magnifiques petites pilules qui vous transportaient dans un monde si beau, si doux, que c’était un crime de n’en prendre qu’une fois la douleur intolérable. Un simple geste vous préservait de la souffrance, c’était si simple, si efficace. Puis cela devenait nécessaire. Habituel. Perpétuel. Avaler des cachets était désormais aussi naturel que respirer. Twikjeya avait refait deux fois les tests lors de son dernier bilan sanguin, persuadée d’avoir commis la première erreur de diagnostic de sa carrière. Rien à faire. Le sang du tatoué était tellement chargé de drogues diverses qu’y plonger un organisme sain était l’équivalent d’un meurtre. Rien d’étonnant à ce que l’autre abruti, le suicidaire qui se livrait à visage découvert, se délecte en lui susurrant des mots doux à l’oreille. Kenjiss ne réagit pas. Il préférait garder des forces, laissant ses cheveux poisseux de sueur lui maculer le visage, masquant un rictus de douleur. Il ne fallait guère de temps à la balle pour réagir à la moindre stimulation… Dans quelques secondes, ce serait l’enfer. Sans même qu’ils aient à le frapper avec l’autre barre métallique. La première, solidement fixée sur sa blessure, enfonçant un peu plus le dard d’acier au milieu d’un paquet de nerf, suffisait amplement. Lemington, elle, basculait dans le monde des rêves. Salope. Qu’est ce qu’il n’aurait pas donné pour une seule dose de n’importe quoi. Il se serait même refait un cailloux dans cette situation… D’ailleurs son corps ne mentait pas. Ses doigts convulsaient malgré ses efforts pour les maitriser. Il suait trop, même pour quelqu’un qui venait de se faire cogner et brûler vif. Ses dents crissèrent.
C’était dans ce genre de situations qu’on commençait à envisager l’éventualité de donner à ses tortionnaires ce qu’ils demandaient. Une putain de série de chiffres, pour une paix éternelle .C’était pas beau ça ? Bien sûr, il ne faisait qu’envisager une possibilité. Il était hors de question que le plus radical des activistes mutants trahisse sa cause pour son intérêt personnel n’est ce pas ? Quand bien même, il avait tant donné à ce combat pour si peu de victoires, n’était ce pas justice qu’on lui accorde enfin le repos qu’il quémandait ? Et puis s’il donnait ces codes, la Confrérie serait anéantie. L’idéal pour repartir sur de bonnes bases. Des organisations parallèles plus discrètes, loin du doigt d’honneur qu’il se targuait jadis de brandir à la face des USA. Imaginer Maria piailler entre les mains de deux maniaques du briquet, c’était un plaisir gratuit après tout non ? Il avait déjà le spectacle (frustrant, hélas, un petit rail aurait aidé au plaisir), d’une Lemington déjà au bout du rouleau…
Malheureusement pour ses fantasmes, Kenjiss était un âne bâté. Et devant l’éventualité de crever de manque, massacré par des geôliers sadiques ou sauf mais contemplant les siens asservis, Kenjiss répondait de la plus stupide des manières. Ce n’était peut être qu’une carcasse à peine digne du colosse qu’il avait été jadis, mais son corps était toujours fonctionnel. Brûlé, meurtri, assommé par ses drogues et défiguré par ses multiples cicatrices, mais les efforts de ceux qui avaient tenté de construire un mastodonte avaient payé. Kenjiss banda ses muscles dans un dernier sursaut d’orgueil. Peu importe ce qui s’ensuivrait ensuite, il était mort depuis qu’il avait franchit la porte du centre de détention.
C’était le dernier râle d’un drogué aux belles illusions, mais quelle réaction. Des muscles se tendent, arquent des bras aux biceps saillant, tirant sur des chaînes bien loin de céder. Kenjiss rugit en relevant la tête, se mordant les lèvres jusqu’au sang pour ne pas hurler sous la douleur de son épaule. La souffrance l’embrasa, attisée par l’effort inhumain qu’il exigeait. Il eut l’impression qu’on lui enfonçait un tisonnier ardent dans le dos, qu’on lui disloquait une nouvelle fois l’épaule. Mais le tatoué ne cédait pas. Peu à peu, il se redressait devant ses geôliers, tremblant sur des jambes qui paraissaient brusquement frêles pour supporter le colosse vacillant. Une première larme roula sur sa joue déjà collante de sang, dégringola deux mètres plus bas. Il donna un dernier coup de rein, manquant de se briser ses poignets menottés, achevant d’enfoncer la balle au plus profond de ses nerfs… La douleur lui vrillait le cerveau, il s’en déchiquetait les lèvres, s’arrachait les paumes à coup d’ongles en gémissant sous l’effort mais le fait était là. Kenjiss était arc bouté, veines saillantes, bave aux lèvres. Le regard déjà révulsé. Un violent frisson l’agita et ce fut à peine un soupir qui s’échappa d’une mâchoire branlante. Mais la voix était ferme. Déterminée.
Je ne t’ai pas donné la permission de parler, animal.
Et c’était là bien tout ce que le tatoué pouvait faire… Trahi par son corps, le colosse ne tint guère plus sur ses jambes. Il s’écroula au sol, vaincu. Sa tête heurta le sol mais il avait déjà perdu conscience depuis quelques secondes, lorsque les hurlements de douleur de son dos avaient saturé un cerveau déjà à peine fonctionnel. L’inconscience l’accueillit. Une vieille amie. Sans doute sa dernière dans cet océan de douleur d’où il ne ressortirait jamais et où il s’interdisait d’implorer les souvenirs de jours plus heureux sous peine de trahir les siens. Et la sœur de race de celui qu’il venait de traiter d’animal.
Adam Everett
Sujet: Re: [Scénar 5] Somewhere in Hell... /!\ Mer 25 Aoû 2010 - 12:59
La méthode était bonne mais les résultats étaient absents. Les tortionnaires de Kenjiss avaient poussé la douleur si loin qu'il en tomba dans un état entre le coma et l'inconscience, heureusement pour lui, l'inconscience semblait être la théorie la plus plausible. "Idiots, ce n'est pas en mettant KO la cible qu'on obtient des résultats." pensait l'ombre cachée derrière la vitre sans tain, il n'était pas le meilleur dans le domaine de l'interrogatoire mais il savait déjà ça. "Un interrogatoire, c'est progressif, du plus petit au plus grand, la douleur va et vient en infini crescendo, lentement mais sûrement. Il ne faut pas pousser le sujet aux limites de son corps, mais de son esprit, le faire craquer avant qu'il en tombe, on n'obtient pas des réponses d'une personne endormie." Un petit sourire dédaigneux émana du chasseur orgueilleux, de tout temps et de toutes choses, il se croyait supérieur, les autres étaient faibles, il était fort, personne ne pouvait faire mieux que lui. C'était à la fois bien et mal, chaque victoire, chaque réussite lui donnait confiance en lui, le poussait à faire mieux, ou pire dans sa fonction, et à exploser ses limites pour montrer sa supériorité sur ses confrères. Mais à chaque fois qu'il échouait, la désillusion était cruelle, meurtrière, il en arrivait à la dépression, à l'autodestruction, à la scarification, à la pharmacodépendance... C'était là toute sa science et son esprit : "Tu gagnes, tu es, tu perds, t'es mort." On pouvait rapprocher cela au Killer Instinct, un esprit sophistiqué réduit aux lois primitives à l'origine même de la conscience animale. Il était une bête surdouée. "Le Syndrome d'Asperger est la concentration de tout le potentiel de l'être vers un domaine précis." disait le psy. Son domaine à lui, c'était la chasse, le mot "chasse" dans tous ses sens, traque, meurtre, stratégie, combat, réussite... Tout Adam Everett convergeait dans le même but, la chasse, et la réussite était le maître mot, la condition ultime à la survie d'Adam Everett, la réussite à tout prix, rien n'était plus important.
Si il avait été dans cette salle d'interrogatoire à la place de l'humanoïde et qu'il avait poussé Kenjiss à l'inconscience, il serait tombé dans une rage folle et aurait commis des actes irrationnels... ce qui aurait été une première mondiale. Rationnel, rationnel, toujours penser rationnel, Adam Everett considérait la rationalité poussée à l'extrême comme le meilleur moyen d'arriver à la réussite, il en perdait même sa définition d'être humain, cela le rendait plus infâme que le pire des prédateurs, plus cruel, la violence ne le gênait pas, il vivait avec sans en être dégouté, il aimait ça. Non... "aimer" n'est pas le bon mot, en réalité, il la considérait comme une arme, une aura meurtrière qui facilitait sa pratique spéciale de la chasse, son outil le plus efficace, symbole de son instinct du tueur. Mais la violence avait ici été poussée trop loin et, par faute de dosage, l'interrogatoire avait été fichu en l'air, la violence est une arme qu'il faut utiliser avec parcimonie, maîtrise, et sang-froid, sinon quoi elle ne deviendrait qu'un artifice enjolivant un cuisant échec. Par chance, Miss Lemington avait eu droit à une méthode plus subtile. Jack Ortiz avait comblé son échec avec Kenjiss avec la promesse de réussite avec l'esprit de la télépathe, qui devait être un esprit troublé par ses multiples pouvoirs spirituels. "Quand une personne voit la violence, elle l'imprime en elle comme un souvenir, si on l'emprisonne dans ses souvenirs, elle revivra mille fois la violence encore et encore, toujours plus intensément." Et d'ailleurs, elle gémissait déjà, de panique sûrement, de peur, de douleur peut-être ? Adam ne pouvait émettre que des hypothèses, l'esprit humain était encore un mystère pour lui, rempli à ras-bords de sentiments irrationnels et imprévisibles, Jack Ortiz semblait focalisé sur la même onde d'irrationalité, ce qui fit qu'il était le mieux placé pour comprendre la mentalité de la mentaliste. Il n'avait aucune raison de faire son entrée, le corps du tatoué confrériste fut transporté hors de la salle d'interrogatoire, bourré de sédatifs par pure prudence, pour le faire amener vers une chambre haute-sécurité, dans laquelle ses pouvoirs seraient paralysés et inutiles, en attendant qu'on le ramène sur son siège pour continuer l'interrogatoire avec une personne consciente. Quand à Samarah Lemington, la douleur ne faisait que commencer, à Ortiz de gérer la mutante...
Jack Ortiz
Humanoïde
Sujet: Re: [Scénar 5] Somewhere in Hell... /!\ Mer 1 Sep 2010 - 3:16
Le mutant avait fortement souffert. Même un peu trop. La méthode était trop brutale pour la blessure de Kenjiss. Mais son caractère de cochon tétu l'avait poussé à balancer une dernière insulte. Jack le regarda s'évanouir, songeur. Il fit signe au bourreau de l'emmener, mais précisa de ne lui donner aucun calmants ou sédatifs, sauf nécessaire pour le trajet jusqu'à la cellule. Il ne voulait pas que la douleur s'atténue.
Pendant qu'on bougeait le corps inanimé, l'humanoïde s'approcha de l'autre mutant. L'hallucinogène injecté par le bourreau semblait efficace, car ses paroles commençaient à friser le délire. Elle se plongeait dans ses souvenirs. Bien, très bien. Il écouta tranquillement ses paroles, cherchant le point d'attaque. Il eu ce qu'il voulait assez rapidement. L'école. D'après le dossier il y avait eu un incident à l'école de l'orphelinat où elle se trouvait quand elle était petite. Il avait son point d'accroche. Jack jeta un coup d'oeil à la glace sans teint, sachant pertinemment que le général l'observait.
Sam... écoutez moi. Ecoutez moi Samarah. Vous vous souvenez de l'école? L'école de l'orphelinat...
Jack bougeait doucement, murmurant presque ses paroles à l'oreille de la mutante. Il savait qu'elle l'entendait. Il n'y avait qu'a voir le mouvement de sa tête qui suivait la direction des paroles qui lui parvenaient.
Le jour de l'incident. Celui où vous avez perdu contrôle...
Rien de tel que de rappeller les mauvais souvenirs. Les moniteurs qui enregistraient les paramètres de son corps montraient une montée d'adrénaline, et une accélération du coeur. Elle se rappelait. C'était pour l'instant parfait. Jack prit son PDA et revisita les pages du rapport de l'incident.
Tout a explosé autour de vous. Les lumières se sont brisées, les vitres ont éclatées. Ce sentiment de force qui coule en vous.
Et maintenant il fallait inventer. L'orienter, la pousser dans une direction nouvelle.
Mais les étincelles ont allumés un feu, qui se propage très vite. Jack ralluma le challumeau. Il se tint dans le dos de la mutante, le rapprochant lentement. Il continua de murmurer.
Il faut fuir. Trouver une sortie... les fenêtres sont trop hautes, vous ne pouvez sortir. L'escalier est encombré par les élèves qui se marchent dessus pour s'éloigner de vous. Il faut trouver une autre sortie, et vite, regardez, le feu se rapproche.
Jack changea de position, et passa la flamme du chalumeau près de son visage. Il brula légèrement sa main gauche.
Trouvez une sortie, Sam, trouvez la.
Miss Lemington
Type Omega
Sujet: Re: [Scénar 5] Somewhere in Hell... /!\ Jeu 9 Sep 2010 - 1:25
« Et la barge ! Tes cheveux c’est naturel ou tu as fait exploser un pétard dedans ? »
Une petite boulette de papier atterrit sur l’épaule d’une adolescente à la longue chevelure brune ondulée et un rire qui se voulait malin accompagna la remarque fort peu délicate. Mais son propriétaire, tout aussi peu raffiné n’obtint aucune réponse. La jeune fille qui occupait le banc devant lui n’avait pas bougé, se contentant d’ignorer la raillerie. En apparence du moins. Car ses doigts crispés sur son crayon commençaient à trahir son manque de patience envers ses voisins de classe. Une autre boulette de papier s’apprêtait à rejoindre la précédente lorsqu’une main se posa sur le bras du chahuteur juste avant qu’un murmure ne se glisse à son oreille
-Fous-lui la paix, Peter. Elle est trop bizarre cette nana… « Justement ! C’est ça qui est bon ! Allez Alex, te bile pas et laisse-moi faire… »
Le dénommé Peter se dégagea d’un coup sec et envoya son projectile de papier sur la nuque de l’adolescente. Celle-ci se raidit légèrement lors de l’impact, plus irritant que réellement douloureux. Dans son dos, Peter continua
« Tu sais qu’il y a des endroits pour les gens comme toi ? Ceux qui entendent des voix ou parlent seuls, on les envoie à l’asile ! Chez les fous ! On sait que tu n’es pas nette ! »
A côté de lui, son ami -Alex- soupira. Peter allait trop loin. Certes, lui aussi ne se gênait pas de jouer des sales tours aux autres (surtout en compagnie de son frère, ils adoraient ça) mais cela restait toujours raisonnable. Il ne se permettait pas d’insulter ou de devenir réellement méchant. Jamais
-Ca suffit Peter… tu exagères. Laisse…
Il fut interrompu par une voix froide. L’adolescente avait relevé la tête dans la direction des deux garçons, effectuant pour cela un demi-tour sur sa chaise. Et malgré le regard sombre, teinté d’indifférence, qu’elle envoya à Peter, le jeune garçon ne se démonta pas. Il ricana bêtement
Taisez-vous !
…
Taisez-vous !
La mutante avait tourné la tête comme si elle tentait de fuir ses souvenirs ou même la voix de son bourreau. Elle entendait vaguement quelque chose. Mais la dose d’hallucinogènes était encore trop puissante dans son sang pour permettre à son cerveau d’interpréter correctement les données qu’il recevait. Elle sentait plutôt sa présence dans son dos. Que disait-il ? Samarah ne parvenait pas à donner un sens à ces paroles lointaines alors que d’autres qui lui semblaient beaucoup plus proches prenaient naissance dans son esprit. Et puis il y avait cette chaleur… étouffante… qui augmentait de plus en plus… Elle tourna à nouveau la tête pour fuir les flammes du chalumeau que l’humanoïde agitait à nouveau près de ses joues
…
L’adolescente s’était brusquement retournée, interpellée par son professeur. Si aucune parole ne franchit ses lèvres, son regard parlait pour elle
… si ce que je raconte ne vous intéresse pas Samarah, je ne vous retiens pas dans cette classe
Samarah serra les poings sur sa chaise. Trop… c’en était trop. Déjà, elle sentait son corps trembler. Elle devrait avoir l’habitude pourtant. C’était toujours la même chose avec cette bande d’imbéciles. Mais sans doute était-ce trop demander que de s’habituer à la méchanceté gratuite. De jour en jour, elle sentait sa fureur prendre le dessus sur sa raison. Cette voix qu’elle entendait… parfois… ou qu’elle croyait entendre ? Cette voix qui prenait par moment l’ascendance sur ses actes. Qui la poussait parfois au-delà de ses propres limites. Etait-il possible qu’elle soit réellement folle, à son âge ?
…
*...laisse-moi prendre le contrôle* lui soufflait aujourd’hui cette voix *tu ne sortiras pas d’ici si tu t’entêtes* cracha-t-elle dans le crâne de la mutante
Celle-ci referma les yeux. Lutter contre elle lui demandait un effort quasi surhumain dans son état. Il ne fallait pas qu’elle prenne le dessus. Surtout pas.
"Hors de question…"
La mutante serra les dents. Ce fut à peine un murmure, presque inaudible. Face à elle, l’Humanoïde continuait de lui rappeler l’incident. Bien que ce ne soit pas réellement nécessaire, la drogue qui coulait dans ses veines s’en chargeait depuis plusieurs minutes.
*je ne te laisserai pas… *
Hors du temps et de la réalité, Samarah ne réagit pas lorsqu’ils sortirent Kenjiss inconscient de la salle de torture. Ses ennemis étaient parvenus à briser le mutant une première fois mais ils ne tarderaient sans doute pas à recommencer. Encore et encore. Jusqu’à ce qu’il leur livre ce qu’ils attendaient
"De perdre le contrôle…"
…
Ce fut pourtant ce qu’il se passa dans la classe. L’humanoïde visait juste. Ce jour-là, elle avait perdu les pédales, pour la première fois. Et Peter venait de l’insulter pour la dernière fois. Il avait eu une parole de trop. Le bruit d’une explosion avait noyé son rire ingrat et la fumée qui envahissait à présent la classe répandait une panique à peine contenue au sein des élèves. La peur et l’agitation gagnait le groupe qui suffoquait à présent. L’adolescente sentait la chaleur des flammes sur sa peau. Pourtant et contrairement à la masse ambiante, elle parvint à garder son calme.
Seule la fumée la poussa à quitter les lieux après les autres. La fumée qui lui piquait les yeux. La fumée et la chaleur de plus en plus intenable. Les débris de verre crissèrent sous ses pieds
…
La mutante se crispa lorsque les flammes léchèrent à nouveau sa peau au niveau de son visage et de ses mains. Mais elle ne craquerait pas. Pas cette fois. Il y avait déjà eu assez de morts
* je ne te laisserai pas franchir la porte… je suis de retour, bientôt tu le feras*
…
Elle suffoqua. Dans sa fuite, la mutante ne trouvait pas de sortie de secours. Elle sentit une silhouette la frôler, la bousculer presque. Un jeune homme pressé qui s’engouffra dans la classe qu’elle venait de quitter. Elle ne lui accorda pas un regard. Elle devait sortir. Trouver une issue mais il n’y avait rien. Pourtant, il devait y en avoir une. Elle était parvenue à sortir…
…
Ses souvenirs se troublèrent. Sans doute sous l’effet de la drogue mais la mutante n’en avait pas conscience tandis que l’Humanoïde à ses côtés continuait sa manipulation mentale
…
Au bout du couloir, elle vit enfin une porte. L’adolescente s’en approcha. Mais elle ne se souvenait pas de cette porte. Celle-ci était fermée et refusait de s’ouvrir malgré ses efforts. A côté de la poignée, il y avait un boitier électronique sur lequel elle aperçut vaguement un début de combinaison à compléter. La suite des chiffres restaient floue. Elle ne se rappelait pas de ce système de sécurité dans l’établissement. Elle n’avait pas croisé cette porte durant sa fuite, non.
…
"Pas de code…"
Ses yeux fixaient le vide tandis qu’elle murmurait sans réellement comprendre ce qu’elle disait. Ca ne s’était pas passé comme ça… C’est une autre silhouette qu’elle avait vu fondre sur elle, pas une porte. Elle s’en rappelait à présent. Elle en était certaine. Les hallucinogènes l’avaient induite en erreur, mais ses propres souvenirs tentaient de reprendre le dessus sur les mensonges distillés dans son esprit. Après tout, ce n’était pas n’importe quelle silhouette qui avait finit par la rejoindre ce jour-là.
…
La silhouette attrapa la main de l’adolescente et l’entraina loin de la porte. Déjà les chiffres s’effaçaient…
Sam’ ? Tu m’entends ?
…
Vous m’entendez Samarah ?
Un faible sourire s’inscrivit sur ses lèvres. La mutante venait de retrouver sa volonté. Une infime partie seulement mais c’était suffisant pour ne pas abandonner. Si elle lâchait prise, elle les condamnait tous… y compris June. Son corps se détendit doucement. Ils pouvaient la tuer, elle ne leur donnerait rien. Quand elle fut capable d’articuler clairement sa pensée, elle déclara simplement d’une voix étrange "Ces imbéciles n’ont eu que ce qu’ils méritaient. Vous serez les prochains"
Adam Everett
Sujet: Re: [Scénar 5] Somewhere in Hell... /!\ Mar 21 Sep 2010 - 20:20
Entre temps, un caporal passa le sas d'entrée de la salle d'interrogatoire et fit appel aux chasseur de mutants du Cercle,, tout en le cherchant du coin de l'œil.
- M. Everett, vous êtes demandé en...
- Je sais. répondit Adam en coupant d'un ton presque las le soldat.
Avant que ce dernier ne puisse dire mot, Adam Everett sortit à la hâte et s'engagea dans les couloirs sans fin de la base militaire. Il savait déjà que l'on voulait faire appel à lui, il n'y avait rien de plus logique, la mathématique avait déjà avancé son propre pion. Le sujet Kenjiss avait perdu connaissance depuis déjà une petite dizaine de minutes, et, vu qu'il était évidemment hors de question de lui offrir du repos, voire même des soins, il ne pouvait que se voir transporté dans une autre salle de torture. La torture physique semblait être la meilleure tactique sur cet homme, et, étant question de mutilation corporelle, il était écrit que la réputation de chasseur sans pitié d'Adam Everett lui vaudrait une convocation dans cette même salle pour mener l'interrogatoire du tatoué. Et quoi de mieux pour cela que la salle n°6, ancienne chambre d'exécution à la réputation encore plus lugubre et répugnante que les méthodes cruelles et sadiques qui y étaient pratiquées, une petite chambre de rêve pour ce grand gars mal luné. L'entrée était presque semblable à un coffre-fort, qui était gardé par un scanner rétinien qui, sur autorisation exceptionnelle, laissa Adam pénétrer dans la salle où reposait -et peut-être reposerait-, ce confrériste craint et bien connu du Cercle. Cette "salle", était séparée en deux parties, un salle technique, et une salle pratique, Adam s'engagea d'abord dans le premier couloir allant vers le local technique, où il pourrait planifier sa séance avec Kenjiss...
Quelques instants plus tard... L'on retrouva l'agent du Cercle affalé sur un fauteuil miteux, à attendre la fin des préparatifs. Il semblait comme en plein sommeil, il avait le chapeau qui lui recouvrait entièrement les yeux et ses jambes croisées étaient posées sur un bureau tout aussi pourri et vieux que la chaise, qui ne tenait que sur deux pieds. Adam adorait cette position quelque peu désinvolte, mais après tout, il était d'abord un agent "civil", non régi par les codes et lois militaires. Son "sommeil", fut perturbé par le grincement d'une porte suivi de la venue d'une jeune homme en tenue militaire.
- M. Everett ?
C'était là encore le même caporal qui l'avait appelé la dernier fois, pendant l'interrogatoire de Miss Lemington. Adam Everett, avec un air tout aussi las, lui répondit exactement la même chose.
- Je sais.
Puis il se releva avec rapidité pour marché d'un pas décidé vers son "client" du jour : Kenjiss le confrériste, qui était encore en sommeil. Il était assis dans la même position que la dernière fois, et ses pouvoirs étaient neutralisés comme dans la précédente salle, mais il était assis sur un siège beaucoup plus rustre et inconfortable que l'autre, qui retenait ses poignets et chevilles grâce à des bracelets peu flashy imbriqués à même l'accoudoir de son trône de fer. Ce séant était relié à une multitude de fils épais et à un caisson bleu entouré de givre qui dégageait un nuage de vapeur, bien qu'étant fermé. C'était l'une des méthodes de torture préférées d'Adam, et ce mutant allait bientôt y goûter.
- Réveillez-le.
Aussitôt un assistant jeta un seau d'eau glacée au visage de Kenjiss, mais rien en se passa, le mutant était vraiment dans un sale état. Le prochain jet d'eau le réveilla en sursaut, guidé par ses réflexes primaires, l'interrogatoire pouvait commencer, et l'agent du Cercle prit la parole.
- Vous avez bien dormi, monsieur le confrériste ?
....
- Peu importe en vérité, je n'en ai rien à foutre. La seule chose qui m'intéresse, vous la connaissez...
Il se pencha vers le blessé et tira la tignasse de Kenjiss vers lui pour lui demander face-à-face.
-... Les codes.....
Kenjiss
R.I.P
Sujet: Re: [Scénar 5] Somewhere in Hell... /!\ Sam 25 Sep 2010 - 23:56
Kenjiss était dans un semi coma lorsqu'un sceau glacé l'arracha de sa torpeur. Il avait vaguement eut conscience d'être trainé sur le sol et attaché non sans quelques baffes, mais ce n'étaient que des sensations diffuses, qui paraissaient appartenir à un autre corps qu'au sien... Il ne savait plus s'il avait mal, s'il avait soif, s'il avait froid... L'eau l'avait tiré de cet état lamentable sans qu'il sache si c'était une bonne chose. Le mutant percevait avec une étrange acuité les liens qui lui mordaient la peau, coupant la circulation du sang. Ses mains devenaient peu à peu blanches sans qu'il puisse les apercevoir, mais il perdait toute sensation au bout de ses doigts... L'eau gelée n'était pas en reste. Être réveillé en sursaut n'était que la première partie des réjouissances. Le confrériste était gelé jusqu'à la moelle, et ce n'était pas les frissons qui l'agitaient qui allaient y changer quoique ce soit.
Ce n'était pas parce qu'il avait mal que Kenjiss était parfaitement réveillé. Adam se retrouva à fixer un œil vitreux incapable de s'accoutumer à la lumière crue de la pièce, tentant encore de comprendre s'il rêvait ou si on lui avait administré une nouvelle drogue... Un filet de sang gluant de morve dégringola sur le menton de celui qui se targuait de pouvoir écraser n'importe quel humain sans même lever le petit doigt. Il avait aussi mal à la tête tiens... Sans doute était ce lié à la main qui arrachait une masse de cheveux poisseux de sueurs. Le tatoué n'avait pas fière allure en dépit de sa force colossale qui laissait présager ses muscles bien mis en évidences par la loque qui lui tenait désormais lieu de caleçon... Il avait mobilisé toutes ses forces tout à l'heure pour se relever et lancer un dernier défi à ses tortionnaires. A présent... Kenjiss avait peur. Kenjiss avait mal. Et Kenjiss était loin des belles promesses qu'il tentait encore de respecter voilà encore quelques minutes...
Un frémissement des lèvres. Il était aveuglé par la lumière de la pièce, à demi paralysé par la douleur de son dos. Chaque frisson le disloquait un peu plus. Il ne sortirait jamais d'ici... Sans même parvenir à aligner deux pensées cohérentes, Kenjiss fit un effort monstrueux pour tenter de faire cesser ce supplice. Réfléchir. Tandis que ses neurones se remettaient en place, tentant désespérément de réanimer un cerveau au bord du gouffre, ses lèvres tuméfiées remuèrent. Il s'entendit parler.
21 73 61 21 41 32 31 31 63 62...
Jack Ortiz
Humanoïde
Sujet: Re: [Scénar 5] Somewhere in Hell... /!\ Dim 3 Oct 2010 - 12:55
"Ces imbéciles n’ont eu que ce qu’ils méritaient. Vous serez les prochains"
Elle résistait... Jack se redressa, non pas l'air surpris, mais pensif. Il savait qu'elle avait un mental d'acier, et que ça n'allait pas être facile de la briser. Jack s'écarta un peu, le bruleur toujours à la main... Il eu envie de la cramer véritablement, et non pas jouer à ce petit jeu... mais il ne pouvait pas. Du moins pas maintenant. Une fois qu'elle aurait révélé ce qu'ils voulaient, peut être que l'on le laisserait s'occuper d'elle. Il alla à la porte et appela le bourreau.
Augmentez la dose. Elle est encore trop lucide pour qu'elle nous donne ces foutus codes.
Mais... la dose risque d'être trop importante pour son corps. On risque de lui provoquer de grave lésions. Jack jeta un regard noir au bourreau, dont l'accent l'irritait de plus en plus. Il s'occuperai de son cas plus tard
Je m'en contrefous. Augmentez la dose... c'est un ordre.
Jack sortit un instant, pendant que le bourreau s'occupait d'injecter une nouvelle dose d'hallucinogènes. L'effet cette fois allait doubler voir tripler. L'humanoïde revint avec plusieurs bidons. Il attendit que le bourreau ai finit ses affaires, et le fit sortir illico presto, comme tout ce qui restait dans la pièce. Il dit aux gardes de se tenir prêt à rentrer dans la pièce et à faire feu si il les appelaient, et ferma la porte.
Jack resta un instant immobile, observant la mutante en train de ployer sous les effets du produit. Personne ne pouvait résister bien longtemps à ça. Il en avait fait lui même l'expérience. L'humanoïde saisit les bidons qu'il avait ramené, et en versa tout le contenu le long des murs, sauf près de la porte. Une fois ceci fait, il alluma le bruleur. Il s'approcha de Samarah, la regardant droit dans les yeux. Il ne voyait plus de lueur de lucidité. Après avoir jeté un coup d'oeil à la vitre blindée qui cachait le général, qu'il savait encore présent à observer le déroulement, il approcha la flamme de la mare liquide qu'il avait déversé, et l'enflamma. Des flammes hautes jaillirent presque instantanément, embrasant les murs de la pièce. Une chaleur terrible envahit aussitôt la pièce.
Samarah... Samarah. Il faut qu'on sorte d'ici. La sortie est juste à côté. Regardez... les flammes ne la bloque pas encore. Venez, il faut que l'on y aille et vite!!
Jack détacha une à une les sangles et les fixations qui maintenaient le corps de la mutante. Il soutint le corps flasque de sa pire ennemie, prenant sur lui pour ne pas l'étrangler immédiatement. Son ton se fit pressant. Il l'approcha de la porte.
Regardez!! Il y a un digicode!! Il faut taper le bon code pour l'ouvrir! Vous le connaissez Sam... vous connaissez le code. Souvenez vous! Sinon jamais on ne reverra nos amis... votre famille... l'institut... votre meilleur amie!!
Là Jack faisait un pari risqué. Il avait lu que l'on avait vu la cerbère pratiquement jamais en contact avec les hommes. Si une amie elle avait, ce ne pouvait qu'être une femme. Mais impossible d'en être sûr. Vous le connaissez ce putain code Sam. Dites le moi que je puisse ouvrir la porte et qu'on sorte de là!!!
Miss Lemington
Type Omega
Sujet: Re: [Scénar 5] Somewhere in Hell... /!\ Ven 15 Oct 2010 - 0:58
La nouvelle dose d’hallucinogènes foudroya littéralement la mutante, déjà affaiblie par son état de santé dégradé et la première injection. Malgré toute sa volonté, Samarah ne put résister à la déferlante anesthésiante qui parcourait ses veines. Elle se sentit basculer, bien malgré elle, le délire prenant possession de son esprit de plus en plus profondément. Tout devint trouble et confus. Elle perdit le sens de la réalité, du temps. Du lieu. D’ailleurs était-ce réel cette soudaine chaleur ? Et ces mains brusques sur ses bras ? N’était-elle pas simplement en train de rêver ? Et ces flammes ? Brûlaient-elles vraiment ?
Est-ce que tout ceci était encore réel ou bien, la mutante avait-elle plongé en enfer ? Samarah était-elle déjà morte ? C’était donc cela mourir ? Perdre pied, s’abandonner, n’avoir plus conscience de rien… La mutante se sentit vaguement relevée –avait-elle encore un corps ?- mais elle ne tenait plus debout. Plus toute seule, en tout cas. Quelle ironie… elle, la puissante mutante, se retrouver dans les bras d’un homme, son ennemi… aussi faible, aussi vulnérable. C’était lamentable. En temps normal, elle ne l’aurait jamais toléré. Samarah n’acceptait pas les faiblesses encore moins les siennes. Il aurait pu la tuer d’un seul coup. Il aurait pu. Mais l’Humanoïde avait une mission et il se devait, pour l’instant, de la respecter.
La mutante suivit Jack, entrainée par ses solides bras – elle n’avait plus vraiment le choix. Les effets de la drogue n’eurent plus les effets escomptés. Certes, Samarah était à présent parfaitement maîtrisée. Mais l’Humanoïde eut la main trop lourde avec les hallucinogènes. La mutante n’avait plus assez de conscience, plus assez de force ni d’énergie pour réellement paniquer à la vue des flammes
Des flammes… du feu… Et après ? Elle allait de toute façon mourir non ? Peu importait à présent que ce soit par celui qui avait jadis emporté ses parents.
Il faut qu'on sorte d'ici. La sortie est juste à côté.
Sortir ? Pourquoi ? Il n’y avait plus d’issue, elle le savait. A nouveau, l’Humanoïde la harcela pour récupérer les codes. Il était tenace dans le genre…
Regardez!! Il y a un digicode!! Il faut taper le bon code pour l'ouvrir! Vous le connaissez Sam... vous connaissez le code.
Mais quels codes ? Elle connaissait des codes, elle ? Si elle en avait su un jour, elle les avait à présent oubliés, noyés dans le brouillard de la drogue qui broyait son cerveau. Peut-être des chiffres défilèrent-ils dans son esprit à l’évocation de ce fameux code. Mais ils ne franchirent pas le bout de ses lèvres. Il n’était toujours pas complet… La mutante fut incapable de le prononcer.
Souvenez-vous! Sinon jamais on ne reverra pas nos amis... votre famille... l'institut... votre meilleur amie!!
Et voilà qu’il insistait en tirant sur des cordes sensibles. Le vil, il était habile manipulateur lui aussi et tentait de profiter de la perfidie des substances injectées qui embrumaient l'esprit de la télépathe
Des amis… en avait-elle encore ? En avait-elle seulement jamais eu un jour ?
La mutante remua légèrement la tête. Apparemment attristée.
De la famille… elle n’en avait plus. Depuis longtemps.
Sa tête, trop lourde, glissa sur son épaule
Votre meilleure amie.
Samarah eut encore un faible sursaut, de dépit. Non… il ne pouvait pas être au courant. C’était impossible. Et puis de toute façon… pouvait-elle encore considérer June comme son amie ? L’humaine avait à présent une famille… et la mutante n’en ferait pas partie. Vous le connaissez ce putain code Sam. Dites le moi que je puisse ouvrir la porte et qu'on sorte de là!!!
A ces côtés, l’Humanoïde s’agitait de plus en plus, visiblement contrarié. Mais seul un murmure, à peine un ricanement lui parvint aux oreilles :
"Sortez si vous voulez… je crois… que je vais rester ici..."
Ce furent ses dernières paroles. Résignée. Un aveu à demi-voilé. Que son ennemi saisirait peut-être, ou pas. Non, la mutante n’avait plus la force de vivre. Pourquoi ? Il n’en saurait rien. Mais elle était prête à mourir. Ici, elle n’avait plus rien… Plus rien ne la retenait. Rien ni personne. Samarah à peine retenue par son ennemi, s’écroula au sol dans un bruit mou. Inconsciente. Vaincue par les substances hallucinogènes qui prenaient d’assaut son organisme trop faible depuis maintenant presque une demi-heure. L’Humanoïde soucieux d’obtenir à tout prix les codes qu’il désirait avait été trop loin dans les doses. Et si à présent, elle était quasiment à sa merci, elle avait cependant réussi à emporter dans sa folie hallucinatoire les codes de sécurité de l’Institut.
En contrepartie de cette ‘victoire’… jamais, la Cerbère ne s’était retrouvée ainsi à la merci de ceux qui souhaitaient autant sa fin, aussi vulnérable… aussi proche de la mort.
Néanmoins, mourir d’une overdose, pour celle qui détestait prendre le moindre médicament serait finalement un comble…
Dernière édition par Miss Lemington le Lun 18 Oct 2010 - 19:55, édité 2 fois
Adam Everett
Sujet: Re: [Scénar 5] Somewhere in Hell... /!\ Ven 15 Oct 2010 - 16:59
- 21 73 61 21 41 32 31 31 63 62...
- C'est tout ?
- ....
- C'est tout ce que vous opposez comme résistance ?!!
Dans un élan de colère, Adam Everett frappa Kenjiss avec une droite remplie de rage, résultat d'une profonde insulte à ses compétences. En effet, le mutant avait parlé trop rapidement, sans même attendre que son bourreau sévisse, qu'était-ce ? De la faiblesse ou une piteuse moquerie ? En tout cas, l'agent de Cercle se sentit insulté, humilié, ridiculisé, il avait préparé la pire des tortures et comment a réagi sa victime ? Elle a craché le morceau avant le début même de l'interrogatoire d'Adam. Il ne lui avait pourtant rien injecté, il ne lui avait pas fait trop violence, il n'avait pas évoqué les points faibles du gaillard, alors pourquoi avait-il craqué si vite ? Il était pressé de mourir ? Il était trop lâche pour tenter de protéger ses camarades ? Il avait joué avec ses nerfs depuis le tout début ? Adam contorsionnait sa pensée par des questions sans réponses, il était blessé dans son égo, vraiment, très profondément. La cerise sur le gâteau, ainsi arriva le commentaire fatal.
- Ouah ! Bravo M.Everett, quelle efficacité !
Un simple lieutenant avait pensé que ses congratulations étaient méritées. Le mérite, c'était justement ça qui lui réduisait le crâne en bouillie, Adam, qui avait toujours mis sa fierté en jeu dans chacun de ses tâches sentit la pression monter...exploser... mais il radoucit ses traits et son visage grimaçant reprit sa neutralité habituelle, sa froideur éternelle. Il fit signe au lieutenant idiot qui s'empressa de se présenter à lui :
- Lieutenant Eddy Schofield, vous avez besoin de moi ?
- Donnez-moi votre arme.
- Pardon ?
- C'est un ordre.
Le mot "ordre" était inapproprié car bien qu'ayant reçu des entraînements au combat, Adam n'avait rien d'un militaire et il agissait en civil, logiquement, rien ne lui permettait de donner des ordres, à part la forte influence du Cercle au sein de l'armée. Le jeune soldat obéit aussitôt, il lui donna son pistolet et se recula d'un pas en voyant Adam pointer l'arme en direction du mutant. Il le regardait fixement avec ses yeux glacials et sans émotion, son regard était d'une noirceur aussi profonde que subjective, et son doigt se rapprochait lentement de la gâchette, chaque seconde les rapprochait d'une tuerie, d'un meurtre de sang froid, et enfin...
Une balle se logea dans le genou du lieutenant Schofield qui s'écroula sur le sol avec un hurlement de douleur pathétique. Adam n'avait pas tué Kenjiss, le tuer aurait été avouer sa faiblesse, non, il voulait laisser à d'autres le loisir de se charger de lui, mais sa méthode de torture demeurait inutilisée, il s'inclina sur Kenjiss et annonça à voix mi-basse, assez forte pour se faire entendre des autres soldats autour d'eux :
- M.Kenjiss, je vous remercie de votre aimable coopération. Je me sens même contraint de vous laisser expérimenter une mort aussi lente que douloureuse. Vous voyez cette boîte bleue ? Elle contient une bombonne d'azote liquide. Et ces tuyaux auxquels votre fauteuil est relié vous enverront des flux gazeux. Ces tuyaux sont reliés à ce joli caisson bleu... Vous connaissez le principe de la cryogénisation ? Alors écoutez-moi bien. Je vais partir d'ici et ces hommes vont enclencher tout ce petit système. Ce qui en résultera sera le gel pur et simple de votre corps, de bas en haut. Le gel sera si intense que lorsqu'il aura pris sur vos jambes... et bien... vous risquez de ne plus jamais pouvoir marcher. Il en sera de même pour vos bras, et on remontera lentement le torse, en réduisant la cadence, vous aurez un mal fou à respirer et votre cœur battra au ralenti, votre colonne vertébrale se fragilisera, au point de devenir aussi fragile qu'un morceau de verre. Et quand on arrivera au cerveau, on fera quoi ? J'ai une idée, on règlera la pression de manière à ne pas vous tuer, mais à vous transformer en légume, votre système nerveux sera tellement givré que vous n'aurez même plus conscience du monde qui vous entoure, vous ressemblerez à un lobotomisé, le regard vide, le corps inutile. Vous avez un corps fort bien entretenu, ça devrait faire mal si je vous condamnait à y rester emprisonné sans rien pouvoir en faire ? Ça ne va sûrement pas vous faire rire mais il nous faut bien un exemple pour taire les mouvements mutants, non ? Avec un peu de chance, il se rendront rien qu'en voyant ce que vous serez devenu, par peur de subir le même sort que vous. Je vous plains, vous aurez une fin de vie bien infâme, mon cher.
Ce discours horrible qu'il venait de lui faire était son dernier. Sa méthode d'exécution allait être mise à contribution sur l'un des mutants les plus redoutés de la planète. Avec un sourire malsain sitôt réprimé, Adam Everett ouvrit le sas puis sortit en ricanant discrètement. Le sort de Kenjiss était scellé, mais à dire vrai, Adam avait menti sur une infime partie de la ligne juste pour effrayer le mutant, l'azote pouvait brûler et à terme givrer les tissus de Kenjiss, certes, mais ils ne pouvaient pas condamner ses membres de manière permanente, même si le danger était toujours présent au niveau cérébral et respiratoire, sans compter le risque d'arrêt cardiaque. Mais ils s'en moquait, il avait réussi son coup et soigné son orgueil, il n'avait plus qu'à voir on en était le fameux humanoïde, avec la damoiselle...
Jack Ortiz
Humanoïde
Sujet: Re: [Scénar 5] Somewhere in Hell... /!\ Mar 26 Oct 2010 - 22:36
Elle était pas loin de craquer, Jack le sentait.... il l'avait même sentit tressaillir à la mention de sa meilleur amie. Mais il rangea cela de côté pour le moment. Elle allait lui donner le code, il le savait. Il en était sûr. Jusqu'à qu'elle lui fasse voler ses espoirs en éclat. Elle résistait? Comme était-ce possible? Personne, non personne ne pouvait rester lucide après de telles doses. C'était tout simplement impossible. Jack regarda le visage presque moqueur de la mutante, un air presque neutre. Seul un petit rictus nerveux agitait le coin gauche de ses lèvres.
"Sortez si vous voulez… je crois… que je vais rester ici..."
Jack resta un instant immobile, muet. L'idée même de la tuer, là sur place, de lui cramer le visage d'un coup, comme ça, lui traversa l'esprit. Il faillit même mettre son idée à exécution. Mais il se maitrisa. Il était et restait un soldat, et il obéissait aux ordres. Il n'avait pas le droit de les maltraiter de ses propres mains. Ceux qui lui avaient demandés de venir ici savaient très bien que sinon il les auraient réduit en état de chair à saucisse depuis longtemps.
Jack laissa tomber le corps inerte par terre, comme si c'était juste un sac qui ne contenait que des babioles sans importances. Il tappa le code d'ouverture de la porte, et laissa les soldats rentrer pour éteindre les flammes qui régnaient dans la pièce. L'air frais s'engouffra et souffla sur le visage sombre de l'humanoïde. Il n'en resterai pas là. La mutante avait peut être gagné le premier round, mais le suivant serait beaucoup plus dur... pour elle.
Ramenez la en cellule, et purgez l'hallucinogène de son sang. Il ne faudrait pas qu'elle meure d'overdose quand même. Puis mettez la sous sédatifs.
Il laissa les soldats s'en charger, et rejoignit la pièce où se trouvait encore probablement le général. Celui ci l'attendait, l'air visiblement contrarié.
J'espère que tout ce bordel a servit à quelque chose, Mr Ortiz.
Il a servit à au moins une chose Général. Elle a réagit quand je lui ai rappelé à son souvenir ses proches. Je pense qu'il y a quelqu'un qu'elle veut absolument protéger, qui est très important à ses yeux, ce qui lui permet de garder un objectif pour lutter. Quelqu'un qui n'apparait pas sur nos fichiers... pour le moment. Je suggère que vos fouineurs creusent de ce côté là.
Jack fit une pause, attendant que le gradé assimile ce qu'il venait de dire.
Et pour l'autre prisonnier? Quelqu'un s'en est-il occupé?
Adam Everett
Sujet: Re: [Scénar 5] Somewhere in Hell... /!\ Mer 27 Oct 2010 - 13:41
- 21 73 61 21 41 32 31 31 63 62. déclara Adam, adossé au mur près de la porte.
Voyant la surprise et le silence du général ainsi que de l'humanoïde, il continua.
- Il a parlé. J'ai le mot de passe des confréristes.
L'homme au chapeau jeta un bloc-notes à Jack Ortiz et lui laissa lire les dix numéros composant le code de Kenjiss. Adam Everett ne dissimulait pas sa vanité devant la preuve de son succès, les louanges étaient bien l'une des seules choses auxquelles il était sensible, son égo caractérisait entièrement sa manière de se tenir à se moment là. Certes, il n'avais pas vraiment le sentiment d'avoir "gagné" contre Kenjiss, après tout, ce n'était pas par peur qu'il avait balancé la Confrérie, c'était pour en finir, il était trop blessé par les précédentes tortures que lui avait fait subir l'humanoïde. Mais au moins, l'agent du Cercle avait accompli sa mission, et ça lui suffisait. Il termina avec un dernier propos empli de vanité.
- Général, Kenjiss ne nous est plus d'aucune utilité, je vous laisse le plaisir de donner l'ordre de son exécution, tout est déjà prêt.
Puis, il se rapprocha de Jack, avec un faux sourire de vainqueur, car Adam ne savait pas sourire sincèrement.
- En ce qui vous concerne, M.Ortiz, je vous conseille de faire vite avec Samarah Lemington, l'Institut peut changer ses codes à tout moment et il serait vraiment dommage que l'on soit pris de vitesse. Vous comprenez ?