Forum de Jeux de Rôle Futuriste - Inspiré des Mutants de Marvel (X-Men)
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Le russe leva les yeux au ciel, dépité de voir Twikjeya tourner d'un coup sec le bouton du volume. Professionnel malgré tout, il jeta un coup d'œil sur l'écran radar et releva d'une seule main tous les leviers de sécurité. Un sourire mauvais déforma le visage du pilote.
Le jet avait avalé la distance qui séparait la Confrérie de la zone 56 en quelques instants. En dépit de sa charge extraordinairement lourde, les moteurs avaient arraché l'appareil du sol comme un fétu de paille, et grâce au mode furtif (qui avait coûté à lui seul la bagatelle de quelques dizaines de millions de dollar), l'énorme appareil de combat confrériste n'était apparu sur aucun radar, tant commercial que civil. L'oiseau noir était à présent à dix kilomètres de la zone d'attaque, et Oleg préparait le tir d'une main de maitre. S'il fallait bien reconnaître une qualité au russe, c'était son pilotage infaillible, bien aidé par son don mutant. Grâce à sa super vitesse, le grand blond pianotait à la fois sur les commandes du pilote ET du copile, et trouvait encore le temps de se gratter le nez entre temps. Pour les passagers du jet, les mains du russe étaient totalement invisibles tant elles filaient vite. On voyait des gâchettes basculer, des voyants s'allumer et des radars de tirs pépier discrètement sans même savoir ce qui les activait.
Twikjeya s'était assise dans le fauteuil du copilote voilà quelques minutes, le temps de se coiffer du casque de communication avant de revenir à l'arrière, laissant l'as du manche se débrouiller avec son joujou hors de prix. Elle jeta un coup d'œil aux passagers, ouvrit la bouche avant de la refermer, fronçant les sourcils en cherchant la fréquence de l'avion de l'Institut qui les suivait, quelque part dans l'immensité du ciel.
Ici Confrérie One Encore une lubie de Kenjiss... Nous allons commencer notre assaut. Vous pouvez vous mettre en route dès maintenant, pour débarquer sitôt que nos tirs auront frappé. Nous vous suivrons de près, terminé.
La robe noire ondula un instant lorsqu'elle ouvrit un des placards de la soute, décrochant sans se presser des pochettes de sang d'un conteneur réfrigéré. Tout en piquant les aiguilles des tuyaux dans le creux de ses bras, elle hocha la tête à l'attention de ses congénères.
Je n'ai rien de plus à ajouter. Nous allons neutraliser les défenses extérieures avant de nous engouffrer à l'intérieur pour trouver notre leader. Gardez simplement à l'esprit que lui seul importe et qu'il convient de le ramener en vie. Je passerais la première dans le bâtiment. Un bon dirigeant aurait ajouté un « bonne chance » aussi inutile que rassurant, mais Twikjeya ne croyait pas en la chance. Elle s'assura que le sang affluait bien dans ses veines avant de fixer les pochettes contre ses bras. Voilà quelques décilitres supplémentaires de mort pourpre à balancer sur leurs adversaires... Les tuyaux entravaient quelque peu ses mouvements mais Twikjeya n'était de toute façon pas apte à courir.
Oleg je te prie...
Le russe pivota dans son fauteuil, hilare.
« Je te prie ? » Hey Twikie, est ce qu'on prie quelqu'un de massacrer des gens ? C'est politiquement incorrect ! Oleg !
Le russe se retourna, non sans un beau gros clin d'œil lourdingue à la beauté blonde qui paraissait si troublée par son charme viril. Après tout, ça faisait fondre les culottes de ces dames les beaux pilotes casse cou qui possédaient une puissance à faire pâlir un gouvernement, non ? Et le mieux dans tout ça, c'est qu'il adorait ce job... Il pressa les détentes, trop rapidement pour qu'un œil normal ne l'aperçoive tout enclencher.
Ce furent d'abord deux missiles d'une tonne chacun qui se décrochèrent du fuselage. Trop rapied pour être interceptés par une défense surprise, ils filèrent droit sur leurs cibles, les systèmes qui bloquaient les pouvoirs mutants dans la zone 56... Les deux centrales explosèrent sans même que quelqu'un n'ait réagit aux missiles.
Puis vinrent les tirs de saturation. Quelques tonnes de roquettes guidées filèrent sur la zone au rythme infernal de dix par secondes, jusqu'à ce que les paniers soient vides. En un éclair, la zone d'atterrissage fut lavée de toute présente humaine, mais cette fois, la défense était sur les dents et les canons se mirent à tirer sur le point noir de l'avion qui grossissait rapidement.
Oleg hurla de rire en voyant les tirs anti aériens se déployer en l'air dans de larges éventails de balles traçantes qui flottèrent un instant dans les airs avant d'obliquer vers l'avion. Il saisit le manche à pleine main et lança l'avion dans un tonneau quasi suicidaire, pressant deux nouvelles gâchettes. Les canons situés sous la gueule acérées du jet eurent tôt fait de réduire au silence ceux qui le visaient...
La panique était complète sur la zone 56 à présent. Les humains tirèrent bien quelques missiles sur l'avion en approche, mais les réflexes du russe étaient tout simplement trop rapides pour des armes humaines, et les engins de morts explosèrent loin derrière le jet, se perdant dans les leurres qu'ils ne cessaient de balancer.
L'image de la gueule de requin surgissant d'un nuage de flammes allait hanter longtemps l'esprit des survivants... Si survivant il y avait.
Maniant son appareil d'une main de maitre, Oleg largua les munitions anti personnelles sur la base. Les anciennes bombes à fragmentation étant d'un barbarisme sans nom, Kenjiss avait opté pour de sages explosifs à plasma, qui carbonisaient la chair et les os en un flash de lumière morte, laissant s'écrouler des carcasses noirâtres sur le sol dans un joyeux festival de destruction indubitablement plus miséricordieux.
La zone d'atterrissage était tout à fait nettoyée à présent... en fait, il ne restait guère plus que les murs des baraquements qui paraissaient avoir été épargnés par la mort venue d'en haut. Ils abritaient sans doute des soldats fous furieux, mais Oleg n'avait pas l'intention de tuer Kenjiss, et retint donc le tir des vingt tonnes d'armements restant avec un soupir déçu. Même pas le droit d'utiliser des bombes incendiaires ou perforantes, vraiment...
L'oiseau noir déchira la fumée des explosions en rase motte avec un hurlement strident et entama un large virage pour s'aligner derrière l'appareil de l'Institut, prêt à atterrir à sa suite.
Nakor
Type Gamma
Sujet: Re: [Scénar 5] Dernière scène... Dim 17 Avr 2011 - 23:17
Le temps que tout le monde rentre dans le jet, Nakor put voir sur le seuil du vaisseau, le départ en furie du jet surpuissant de la Confrérie Moderne. Mais où diable d'enfer, Kenjiss avait-il trouvé tout cet argent lui permettant de fabriquer une telle structure. Le vieux professeur put même sentir un très bref instant la masse colossal de métal qui venait de quitter les lieux. Ils prirent donc tout de même le temps de prendre place tranquillement. Koyuki donna ses instructions, puis ils reçurent une communication venant de ... de Confrérie One?! Non mais franchement. Nakor se permit de saisir le bouton de communication et de répondre simplement, en levant les épaules dans un geste démontrant toute sa perplexité devant tant de ridicule
"Ici "Institut Force One", message bien reçu. Terminé"
L'accent de Nakor montrait qu'il se moquait tout de même ouvertement du nom du jet de Kenjiss, mais peut importait, il se tourna en direction de ses petits camarades, lui debout dans l'appareil, maintenu bien droit au milieu de toutes ses perturbations à l'aide de son pouvoir qu'il faisait chauffer petit à petit. Il prit ainsi la parole
"Nous allons bientôt passer à l'attaque, nos chers amis de la Confrérie vont semer le chaos en bas. Une fois que l'enfer se sera calmé, il sera temps pour nous d'y mettre les pieds. Une fois au beau milieu de ce foutoir, tous les plans les plus complexes ne valent rien si nous perdons notre sang froid. Le mettre mot est de ne pas se séparer, en tout cas pas tout de suite, et de ne jamais se retrouver seul! Lorsque nous sortirons, les mutants aptes à couvrir une grande zone d'attaque se mettront en première ligne, les autres un peu en retrait sur les côtés, notre angle de vision doit être le plus grand possible. Il est temps de sortir vos armes mes enfants et de vous y habituer. Et surtout, sur ce maudit terrain, communiquez un maximum, les uns les autres, que se soit entre nous ou avec la Confrérie, nous jouons ensemble cette fois ci! Le but est de récupérer Samarah et Kenjiss, une fois que c'est finit personne ne joue les héros, tout le monde court jusqu'à l'appareil et nous repartons."
Nakor se tut laissant ainsi les plus jeunes percuter et se rendre compte que cette fois les armes allaient servir, que les pistolets allaient faire feu et qu'ils devraient tous garder leur sang froid au milieu d'un feu qui faisait généralement perdre tout contrôle de soi, même aux plus expérimentés. Nakor arriva proche de la porte arrière. Pendant ce temps là, le vaisseau était devenu invisible, à tout type de radar. Le vieil homme prit une dernière fois la parole avant que la Confrérie ne lance l'assaut.
"Je passerai en première ligne, dés qu'il me sera possible de le faire j'arracherai de grand morceaux de métaux sur les structures des bâtiments en place pour nous protéger des attaques lourdes. Nous devons avancer, si nous restons proches du vaisseau jusqu'à épuisement des troupes nous y laisserons tous nos vies. Le maitre mot est l'attaque, tant que l'effet de surprise nous sert, nous aurons l'avantage. Je peux aussi détruire les armes métallique, arrêter les balles, par contre je ne peux rien faire contre les armes en plasma et autres pistolet à fluide sous pression. Le métal que j'arracherai fera donc un bon bouclier mais pas éternellement. A vous donc de viser juste et d'agir vite."
Le ton de Nakor était clair, car le vieil homme ne craignait plus la mort, il était trop vieux pour ça. Mais les autres intervenant n'avaient pas son âge, ainsi ils étaient peut-être un peu plus fébriles que ne l'était le vieux professeur. Il laissait aussi la parole à ses jeunes amis, afin qu'ils affinent le plan d'attaque. De toutes les façons les choses étaient claires, il fallait avancer, se dépêcher, car à découvert et sur une grande zone, ils pourraient être attaqué de tous les côtés alors qu'une fois entré dans le bâtiment principal, ils n'auraient que deux zones à défendre : l'avant et l'arrière. Soudain, le chaos se fit entendre, pendant plusieurs secondes, des secousses se firent même sentir. Ils purent tous voir sur les écrans la tentative sans espoir de la zone 56. Le jet de la Confrérie y répondit avec brio et même avec un peu de folie et finalement, le feu cessa rapidement. Le jet de l'Institut plongea donc en avant, rapidement et fit jouer ses turboréacteurs et les pompes anti-g afin d'atterrir sans choc. Ca y est, ils y étaient. Le vieil homme lança donc son dernier ordre, pour subjuguer la foule
"Aller les X-men à l'attaque!"
Puis Nakor fit s'ouvrir la porte du jet, ils purent alors tous sentir une énorme vague de chaleur que l'attaque de la Confrérie avait déclenché, ainsi que l'odeur de brûler. Le vieillard balaya tout cela de son esprit et tendit les mains en direction du bâtiment le plus proche. Il contracta ses muscles et fit se crisper ses vieilles mains. Soudain les portes lourdes et épaisses commencèrent à vibrer puis s'arrachèrent de leurs gonds. Elles volèrent à vive allure dans les airs et vinrent se placer devant Nakor. Deux grandes portes qu'il faisait voler dans les airs, en biais et qui commençaient déjà à supporter le choc de plusieurs tires de balles. Heureusement pour l'Institut et pour Nakor, ils n'étaient pas tous armés de pistolet à plasma. Le vieil homme garda son esprit en éveil ainsi que son pouvoir mutant et commença à avancer tout en abaissant la main droite. Il canalisait presque tout son esprit sur les portes au travers de sa main gauche. Ainsi il avait la main droite libre de mouvement et pouvait servir à autre chose.
"On avance!"
Puis il fit quelques pas, de plus en plus vite, tout en utilisant sa main droite pour faire partir quelques balles aussi vite que possible dans les articulations de ceux qui avaient, d'une manière ou d'une autre, participés à l'enlèvement de Samarah Lemington. Ainsi sa main droite donnait souvent des coups secs, dans tous les sens, afin de toucher certains soldats. Bien sur, avec la distance et les portes à maintenir en l'air, Nakor ne visait pas très bien et les balles arrivaient surtout dans le ventre ou dans la tête des soldats. Mais c'était surtout le maintien des portes en métal et la protection de ses camarades qui lui importait. Il jetait aussi un œil sur la Confrérie, car s'ils ressentaient le besoin de bénéficier d'une telle protection, Nakor laisserait tomber ses attaques et utiliserait sa main droite pour protéger la Confrérie. Ils trouveraient bien un moyen de lui faire signe.
Dernière édition par Nakor le Lun 2 Mai 2011 - 8:53, édité 1 fois
Luc était resté dans un coin de l'appareil, les yeux dans le vague tandis qu'il voyait le sol défiler à toute vitesse sous ses pieds. Une tension énorme commençais à naître en lui. Il la connaissait bien. Le même sentiment que lors de l'attentat du TransA. Son ventre se contractait, alors que son esprit semblait s'assombrir. Il ne réfléchissait plus vraiment. Il écartait ses pensées. Il avait peur. Peur d'y réfléchir, peur de voir ce qu'il allait faire. Il y aurait des morts. Il le savait. Il le savait depuis le début. Mais il avait toujours espéré y échapper. Son cauchemar allait recommencer.
Mais cette fois ce serait différent. Ils n'étaient plus les victimes. Ils étaient les assaillants. Ils allaient au front d'eux même. Il se rappela. Le gout du sang. Celui de sa victime. L'humanoïde qu'il avait affronté. Il avait été blessé dans le combat, mais ce n'était rien avec ce qu'il avait fait à son adversaire. Le jeune homme se rappelait chaque coup, chaque son, chaque goutte de sang qui volait sous l'impact de ses poings. C'était parfaitement clair dans son esprit. Et aujourd'hui... ça allait recommencer.
Le mutant fut tiré de sa réverie par une explosion. Il vit par le hublot une boule de feu s'élever depuis le sol. La base était sous leurs pieds. Le jet confrériste entama un ballet mortel, pilonnant son adversaire sous une pluie de rockets. Les défenses répliquèrent, mais rien ne semblait pouvoir arrêter le rodéo mortel de l'engin de mort. Ce fut bref. A peine quelques minutes. A peine quelques minutes pour faire taire une centaine d'hommes.
La descente fut entamée. Le professeur donna les dernières consignes. Luc acquiesça d'un signe de tête. Son visage se recouvrit de feuilles de pierres, effaçant toute émotion. Seul le noir ténébreux de l'obsidienne semblait transcrire ce qu'il avait dans la tête.
Le jet atterrit. Nakor passa en tête, Luc juste derrière lui. Il fut prit par la chaleur et l'odeur de chair brûlées. Son estomac fit une nouvelle contraction, ce qui faillit lui valoir de rendre son dernier repas. Il se ressaisit. Les balles commençaient à voler. Nakor les intercepta à l'aide de son pouvoir, soit en les arrêtant directement soit en plaçant une énorme plaque de métal sur comme bouclier. L'adrénaline commença à couler dans ses veines. Tout devint plus clair d'un coup. Son corps s'arrêta de trembler, et son esprit devint plus lucide. Il aperçu des mouvements à gauche du groupe. Des soldats. Instinctivement, il plaqua une main au sol. Une, deux secondes s'écoulèrent sans que rien ne se passe, mais d'un coup quatres piliers jaillirent autour de la section, en biais, puis d'autres piliers plus petits en jaillirent, partant dans toutes les directions. Les gardes furent encerclés en un rien de temps par des colonnes de roches qui jaillissaient dans tout les sens. L'un d'eux voulu s'en extraire mais il fut perforé par une lance de roche qui lui traversa l'abdomen. Il mourrut en perdant son sang, suspendu comme un insecte que l'on venait d'épingler. Le reste du groupe se ressera au fur et à mesure que les colonnes et les lances se rapprochaient d'eux, jusqu'à ne plus pouvoir bouger. Ils étaient enfermés dans une prison de pierre. Luc voyait tout, sans ouvrir les yeux. La roche qu'il venait d'animer était ses yeux.
Le mutant se redressa, le visage sans expression. Il se tourna vers le reste du groupe.
Virginie, Almare, Basile, restez en arrière. Si vous voyez quelque chose, faut pas hésiter à le dire.
Luc reprit sa marche sur la gauche de Nakor. Il essayait de repérer l'orgine des tirs. Deux traits de plasmas frappèrent le bouclier de Nakor. A travers la fumée Luc put voir 3 ou quatres hommes. Il évalua rapidement la distance, et les envoya valdinguer avec un énorme pilier qui les faucha d'un coup. Une menace de moins.
La vision provoquée par Ishtar avait sacrément secoué Almare. Tous ces gens qui l’entouraient, en proie à la torture, la faim, la souffrance, emprisonnés dans des endroits absolument horribles qui ramenaient l’histoire si loin en arrière… Heureusement, il y avait eu cette lueur d’espoir pour elle et Virginie. Ce qu’elle avait vu alors lui avait redonné du courage, et lorsqu’elle sortit de sa torpeur, elle était résolue à suivre ses nouveaux compagnons jusqu’au bout. Si elle devait aider les mutants, autant commencer tout de suite et ne pas attendre que la situation empire ! Elle vit Virginie s’éclipser, et la suivit pour voir si elle avait besoin d’aide. Après tout, leur destin était lié maintenant. Elle lui sourit, et elles retournèrent ensemble près des autres.
Elle s’assura de la présence de ses deux couteaux. Ça faisait longtemps qu’elle ne s’était pas exercée au lancer, mais elle était plutôt douée, et elle ne pensait pas avoir trop perdu. Son lance-pierres était là aussi, mais elle n’avait que cinq galets, elle avait intérêt à ne pas rater son coup !
Elle suivit les autres membres de l’équipe à l’intérieur du jet de l’Institut, et ouvrit de grands yeux quand elle vit celui de la Confrérie. Ridicule, vraiment ! Ridicule mais drôlement efficace. Le pilote était un as et il visait bien. Ils s’approchaient, la bataille s’approchait… et la peur arrivait. Elle commençaient à avoir froid, et elle sentait la sueur couler dans son dos, glaciale. Ses mains tremblaient légèrement et sa respiration s’accéléra. Elle étouffa un grondement. Ce n’était pas le moment de perdre le contrôle.
*Inspire, expire, inspire, expire. Calme-toi, ça va aller. Au pire, c’est pour la bonne cause. Inspire, expire*
Elle jeta un œil aux autres. Ils n’avaient pas l’air beaucoup plus à l’aise qu’elle. Elle ferma les yeux et appuya sa tête contre le dossier du siège, essayant de se remémorer tout ce que son frère lui avait appris pour vaincre un adversaire. Finalement, ils arrivèrent à se poser sans encombres, et Nakor leur fit ses dernières recommandations. Au moins ce n’était pas ses dernières volontés… Elle faillit hurler quand elle vit Luc se recouvrir de son armure, puis se rappela que c’était normal. Il sortit derrière Nakor et elle se leva pour les suivre.
La bouffée de chaleur lui rappela instinctivement l’Afrique et la rassura… juste les quelques millièmes de secondes que l’odeur de chair carbonisée mit à arriver à son nez. Heureusement que le vieil homme les protégeait à l’aide de boucliers improvisés. Elle ramassait chaque grosse pierre qu’elle trouvait et en remplissait la besace qu’elle portait à son côté. Celle-ci s’alourdissait au fur et à mesure qu’ils approchaient de l’ennemi.
Luc leur recommanda de rester en arrière après une attaque spectaculaire. Elle le regarda de travers et utilisa son lance-pierres pour le premier jet. Elle désarma un soldat du premier coup. Mais il se dépêcha de ramasser son arme. Une pierre gâchée, et une leçon amère : désarmer l’ennemi n’allait pas suffire, il faudrait blesser, même tuer. La seconde pierre frappa un homme à la tempe, il s’écroula. La suivante passa à 20 cm du soldat suivant. Sa main avait tremblé. Elle baissa le bras et inspira. Le regard embué elle fit mouche une deuxième fois.
« Il faut qu’on accélère ». La voix de Luc la fit sursauter. Elle continua à viser les soldats, pierre après pierre, sans vouloir s’attarder pour voir si elle était efficace. Elle tremblait et les larmes coulaient sur ses joues, mais elle tenait bon et suivait les deux hommes devant elle.
Il n’avait pas décoché un seul mot de tout le trajet. Facile avec deux écouteurs il s’était coupé du reste du monde. Il n’avait pas besoin de taper le rythme du pied. Il voulait juste ne plus entendre les autres. Un bon morceau de batterie l’aidait toujours à canaliser ses pensées. Il pensait à tout ce qui les attendait. Dans tout ça le sourire de sa petite nièce était la seule petite lueur de joie. La volonté de protéger cette petite fille lui donnait un semblant de courage.
Si Twikjeya rejoignait le pilote c’était que les choses s’accéléraient. Un coup d’œil par l’un des hublots le confirmait. Ils survolaient la fameuse « zone ». Gray junior arrêta sa musique d’un geste sec. Il était curieux. Il n’avait pour ainsi dire aucune connaissance de la guerre. Il connaissait un peu de théorie. Il savait se débrouiller avec la petite racaille. Rien de très utile face à un complexe militaire.
Il écouta les ordres d’une oreille. C’était plutôt clair. Kenjiss passait avant tout. Ce n’était pas une surprise. Les intérêts de la Confrérie étaient toujours les premiers. Dany eu tout de même un pincement. Il ne connaissait pas cette Lemington. Mais qui pouvait vivre dans un tel endroit sans souffrir ? Le rire du russe lui faisait serrer les dents. Toutes ces personnes étaient sadiques et aimaient tuer. Ce n’était pas son cas !
Le carnage commença. Le son des missiles rendaient presque sourd. La fumée envahissait l’air. C’était… différent des simulations. Le tonneau de l’appareil le prit par surprise. Il s’agrippa de son mieux à son siège en retenant son souffle en même temps qu’une flopée d’insulte. Dan’ n’était pas fait pour ce genre de chose. Il préférait avoir les pieds sur la terre ferme. Il voyait les silhouettes s’agiter en dessous. Ils étaient très nombreux. De quoi avoir peur.
Il fût obligé de fermer les yeux plusieurs fois à cause des explosifs à plasma. Un grognement de mécontentement lui échappait à chaque vague de lumière. Et enfin le jet se posa. Le jeune homme eu besoin de quelques secondes pour retrouver ses repères sensoriels. Il voyait le véhicule de l’Institut et les mutants eux même entrain de sortir. La bataille avait déjà commencé !
Daniel retira sa ceinture en essayant de ne pas trembler. Il n’avait pas le choix. Il attendit que l’Infermière sorte comme convenu. Puis assit là. Les yeux fermés il chercha la concentration nécessaire. Son double apparu à sa gauche. Ils n’avaient pas besoin de parler. Un simple regard suffisait pour tout résumer. La règle était simple : Protéger les mutants de la Confrérie. Ils se levèrent en même temps. Une mitrailleuse pour chacun d’eux.
-« Go. »
Ils sortirent et marchèrent d’un pas ferme en se couvrant mutuellement. La performance de Treanez avait un peu déstabilisé les troupes armées. C’était ce genre de diversion qui allait les servir. Sans attendre les deux Dan’ commencèrent à canarder les soldats à leur porté. Ils visaient de la même façon. La main légèrement tremblante mais la cible était pratiquement toujours touchée. Sa copie intercepta juste à temps une première attaque. Il se prit une balle en pleine épaule à sa place. Gray eu une pointe de douleur comme si il avait été touché. Une vague de rage l’aida à avancer un peu plus et à liquider un autre tireur. Il devait entrer à l’intérieur.
Virginie Parish
Type Sigma
Sujet: Re: [Scénar 5] Dernière scène... Mer 20 Avr 2011 - 9:00
Elle s’était assise vers la queue de l’appareil. L’esprit encore embrouillé par l’avenir elle n’arrivait pas à chasser la peur qui en découlait. Elle surveillait les réactions d‘Arti qui, à son humble avis, n’aurait pas du voir toutes ces horribles choses. Elle veillait sur Gaël, comme toujours silencieux, qu’elle s’était promis de protéger. Maintenant Almare aussi profitait d’une surveillance discrète et silencieuse de la part de sa camarade. En résumer… Virginie voulait … sauver tout le monde. Ses doigts fins effleuraient le bras de Luc. Il était loin d’elle en cet instant.
Elle allait se retrouver en deuxième ligne puisque sa capacité était passive. Ce qui ne lui convenait pas du tout. Si elle ne se sentait pas prête à attaquer la demoiselle pouvait défendre. Être le bouclier humain des plus vulnérables. Mais pouvait-elle s’opposer à un homme qui avait déjà connu le combat et ses risques ? Elle aurait voulu que Koji soit là. Il aurait put mettre tout leurs potentiels respectif au service du groupe.
Nakor était réaliste, uniquement, réaliste. Son plan était simple. La présentation était claire. Tuer ou être tué.
-« Je suis fine et rapide. Je pourrais plus facilement passer les barrières. S’il vous plait… évitons que tout le monde prenne des risques… »
Dans ses yeux clairs brillait une supplique. Elle ne voulait pas voir l’un des leur blessé. Elle savait qu’elle avait raison. Sa résistance physique était un atout NON négligeable. Ils le savaient tous. Si pour sauver les siens… Virginie devait… affronter l’Enfer elle le ferait. Plus que n’importe qui ici elle voulait aider Samarah. Mais elle voulait aussi aider Kenjiss. Ces deux mutants comptaient. June avait besoin d’eux. Ce n’était pas pour être une héroïne qu’elle voulait faire tout ça. C’était pour ne pas devenir une endeuillée. C’était égoïste, quelque part, très égoïste.
Ils n’eurent pas plus le temps de s’appesantir sur les mots. La guerre était à quelques mètres en-dessous d’eux. A quoi c’était attendue mademoiselle Parish ? A l’horreur… Oui. Mais pas à une horreur si … complète. Elle avait la malchance de pouvoir tout entendre, tout voir, et tout sentir à la perfection. C’était difficile de ne pas crier en sentant l’odeur des corps brûlés qui montait dans l’air. Ses mains se contractaient sur les accoudoirs. Comment des êtres humains pouvaient-ils avoir un tel pouvoir de destruction ?
Les « X-men » ? Virginie n’était pas une x-men. Elle était une ado, amoureuse, qui avait du mal en cours, des problèmes relationnels avec ses parents et aucun désir de faire le mal ! La chaleur dû à l’implosion lui paraissait être une douce brise de printemps. Cette sensation lui fit d’ailleurs perdre quelques couleurs. Son cerveau actionnait tous les systèmes de survie à une allure inouïe. Sans un regard pour la sortie elle se dirigeait vers Artie. Elle l’observait de ses grands yeux bleus inquiets.
-« Artie... je ne veux pas que tu ailles là dedans… Promet moi que tu fera attention à TOI.»
L’ordre du professeur obligeait les deux élèves à se concentrer sur le chaos. Elle se tournait vers la porte béante du jet. Luc passait dans son armure de pierre. Il était très impressionnant. Il y avait quelque chose de surnaturel qui se dégageait de lui. Si elle n’avait pas intiment connu le jeune homme elle aurait eu peur. Virginie freina la sortie de Basile. Lui aussi il possédait un pouvoir inefficace pour l’action. Il allait se faire tirer dessus. Savait-il seulement se servir d’une arme ?
-« Qu’est-ce que tu vas faire ? »
Almare passait devant eux pour rejoindre le champ de bataille. Parish ne pouvait pas retenir les trois garçons à l’intérieur. C’était quasiment aussi dangereux que d’aller là bas. Elle inspira à fond. Elle lâchait son jeune ami. Il fallait qu’elle contrôle ses émotions ou tout était perdu. Elle essaya. Ses yeux devinrent un peu plus calmes. Elle leur adressait un dernier sourire et partie à la suite de la lionne. Les colonnes de pierres donnaient un air de ruine au paysage. Les jets de pierre une impression de fin du monde tout autour d’eux.
Du coin de l’œil elle vit leur droite assaillie par un groupe de quatre soldats. Ils voulaient investir leur jet. Celui d’où les garçons étaient entrain de sortir. Virginie alla à la droite d’Almare. Elle avança droit vers ce groupe. Y avait-il une petite chance de les dissuader ? Ils étaient armés. Ils ne tiraient pas encore. Leur avait-on demandé de garder vivant le plus de cobayes possibles ? Le souvenir du futur lui tordait les entrailles. Ils avaient ralentis. Ils étaient curieux devant cette petite blonde qui approchait sans arme.
-« Je ne veux pas faire de mal vous savez. Mais je ne peux pas vous laisser LEUR faire du mal. »
L’un d’eux la prit en joue. Virginie ne le quittait pas des yeux. Pour la première fois depuis des mois elle laissait sa mutation prendre toutes les commandes de son être. C’était… comme si elle était à la fois coupée du monde et plongé dedans. Son regard demandait encore la paix. Mais il y eu un tir. La balle rebondie au niveau de sa poitrine. Sa jolie robe avait un trou. Mais surtout son instinct venait de comprendre l’essentiel. Il fallait qu’elle se batte. Alors Virginie avança vers eux tout en extirpant lentement l’arme de son fourreau. Elle pouvait voir leur corps raidis par la surprise. Sentir la sueur acre de leurs peaux. Entendre les battements un peu inquiets de leurs cœurs. Un deuxième voulu l’arrêter d’un tir. A cette distance l’impact eu un petit effet sur sa clavicule.
-« ... Pardon. »
Sa main était armée et prête à tirer. Exactement comme face à l’humanoïde Jessie il y a quelques mois de cela. Excepté que cette fois… Virginie n’hésita pas assez pour sauver son adversaire. Un coup au niveau de l’épaule le força à lâcher son arme, un autre à la jambe le mit à terre. Sa silhouette était souple et vive et il lui fallut peu de temps pour tirer sur le voisin. Les deux autres avaient compris que les balles ne feraient rien. Ils reculaient pour un repli stratégique. Virginie baissa son arme en les observant fuir. D’autres étaient en approche mais trop loin d’elle. Alors elle rejoignit le groupe en silence. Après tout elle était bien restée en arrière. Elle avait tiré pour ne pas tuer. C’était tout ce qu’elle pouvait faire pour eux. Ses sens repéraient la présence de chacun de ses amis. Ils avançaient vers le bâtiment. Les yeux fixés sur l’entrée du bâtiment son esprit hurla un prénom.
*Samarah !*
Elle suivait la progression de Luc en surveillant ses arrières. Elle ne supporterait pas qu'il lui arrive quelque chose. Pas à lui. Son regard fouillait l'espace à la recherche d'une lueur d'espoir. Monsieur Turner pourrait-il entrer directement et ramener les deux chefs ? Il leur fallait un plan ! Ils ne pourraient pas tenir face au plasma. A chaque pas la jeune fille lançait un nouveau cri mental. Elle tentait de canaliser ses sens vers cette prison en approche. C'était dur. Mais elle s'obstinait. Elle avait besoin d'un signe ! Inlassablement le prénom envahissait son esprit. Une larme au coin de l'œil trahissait son angoisse.
Artie Chastel
Type Alpha
Sujet: Re: [Scénar 5] Dernière scène... Ven 22 Avr 2011 - 20:49
Lorsqu’Artie avait pris la décision d’accompagner les autres, il n’avait pas songé à la dure réalité qui l’attendrait une fois les portes du jet ouvertes. En premier lieu, ce fut l’odeur qui monta dans l’appareil lorsque la rampe arrière fut descendue. Portés par le vent, des effluves de chair calcinée montèrent jusqu’à ses narines. Il eut un violent haut-le-cœur et se tint un instant au siège qu’il venait de quitter. Le vieillard, Nakor, avait sonné l’heure de l’assaut. Mais c’était déjà fini pour le garçon : il ne voulait pas y aller. Les autres commençaient à sortir sans tarder. Nakor usa de son pouvoir pour former une protection de fortune, avec des pans de métal. Les autres avaient sortis leurs armes. La bataille avait enfin débutée. Artie porta une main à l’étui de son propre revolver. Il effleura la crosse noire aux courbes élégantes, et s’aperçut que ses doigts tremblaient légèrement.
« Allez, prends-le, allez… »
Il fallait prendre une décision, et vite. L’heure n’était plus à réfléchir. Sans même vouloir y penser, ses jambes se mirent en action et il s’élança dehors, délogeant l’arme de son fourreau. Il se rendait bien compte qu’il ne la tenait pas comme il fallait, mais si cela pouvait dissuader ceux d’en-face de…
Il cria. L’air résonnait du claquement irrégulier des échanges de coups de feu, parfois si proches qu’ils en étaient presque assourdissants. L’odeur était pire que dans le jet mais Artie se forçait à ne pas regarder par terre. Il était trop absorbé par la contemplation des défenses alentours de toute façon, essayant de suivre le rythme de course, restant derrière les boucliers de Nakor. Il ne se servait pas de son brolique et ne comptait pas en arriver là. Il laissait aux autres le doux plaisir de s’octroyer la vie d’autrui. Culpabilité zéro pour le petit Artie.
Une balle siffla près de lui, et pour la première fois, Artie pria. Pas religieusement car il ne croyait pas en Dieu, mais l’une de ces prières qu’on exécute en implorant la vie elle-même d’être gracieuse envers nous. Il pria pour que personne de sa connaissance ne soit tué, pour qu’ils rentrent tous le plus vite possible, pour qu’il se réveille de cette folie…
Un peu plus loin se tenaient ceux de l’autre clan, la Confrérie. Eux semblaient déjà bien entraînés pour ce genre de choses, rien qu’à voir la gueule de leur coucou. Malgré son statut mutant, Artie ne put s’empêcher de se sentir ô combien différent d’eux. Différent de tout le monde ici. Il n’avait pas sa place sur un champ de bataille, il ne savait pas pourquoi il s’était proposé, il ne savait même pas pourquoi sa proposition avait été acceptée.
Mais c’était trop tard. Plus de retour en arrière possible. Maintenant, courage ou dégage.
Il voyait les pouvoirs des autres à l’œuvre. C’était effrayant. Virginie avait déjà reçue sans broncher ce qui aurait été bon à déchirer un homme normal de part en part. Artie voyait bien qu’elle répugnait à tuer mais qu’elle en avait tout de même le cran, et l’adolescent en éprouvait une sorte d’admiration. Luc était devenu un genre de gusse recouverte d’une combinaison de roche. Ce qui fit instantanément penser au garçon ce qu’il allait lui-même devenir. Il ne voulait pas y penser, mais son cerveau faisait sans cesse revenir cette affreuse image devant ses yeux. Ses yeux marrons qui, un jour ou l’autre, tourneraient entièrement verts avec une fente noire pour pupille. Il se demandait comment il pouvait y voir ainsi, d’ailleurs.
Le plasma bouillant commençait à sérieusement entamer les boucliers de métal du vieux professeur. Et la seule chose qu’Artie pouvait y faire, c’était de prier pour qu’ils tiennent.
Basile Feuillade
Type Alpha
Sujet: Re: [Scénar 5] Dernière scène... Sam 23 Avr 2011 - 13:33
Les pensées de Basile s'égaraient dans un vaste tourbillon qu'il n'aurait su définir. L'arrivée à la Confrérie, ce tumulte d'horreur provoqué par cette étrange inconnue et son pouvoir si discordant... Oui, depuis que le mutant s'était réveillé de ce rêve aussi anonyme que redouté, il ne savait plus vraiment où il en était. Certes, Virginie et lui-même faisaient partie des rares survivants. Mais pour quelle destinée ? Pour quel futur tragique ? Là encore, Basile n'osait laisser s'aventurer son imagination devenue pessimiste. Ou peut-être était-ce de la pure lâcheté, une fuite désespérée vers un refuge qui n'existait pas. L'homme regarda autour de lui. Tous étaient assis dans le jet, en plein vol vers l'origine de cet éventuel carnage. Car si ils demeuraient tous là, le visage grave et marqué par la vision à laquelle ils avaient eu la malchance d'assister, c'était bien pour changer les choses. Paradoxale situation, car Basile était persuadé non sans raison qu'il ne serait pas aisé d'effacer ces images de sa mémoire. Ishtar leur avait offert un fantôme.
Mais n'était-ce pas trop tard pour s'apitoyer ? Basile ne pouvait plus reculer, et un instant, il eût peur d'avoir surestimé son semblant de courage. Merde, ils allaient tous au charbon, affronter des gars entraînés jour et nuit à les exterminer, eux, les mutants, et lui s'était embarqué dans cet élan d'idéalisme beaucoup trop fantasque pour lui.
* Comme d'habitude, n'est-ce pas ? * Pensa-t-il.
Il attarda un peu plus son regard sur les autres. La présence du gamin continuait à le choquer, le détachement de Nakor à l'impressionner, et Virginie continuait à... le rassurer. Basile compterait sur elle plus que sur n'importe qui une fois qu'ils seraient tous entrés dans l'arène. Elle serait la seule à qui Basile pourrait se fier, et l'aiderait à surmonter sa peur pathologique. Elle était un baume d'espoir.
Peu à peu, un vide salvateur s'empara de l'esprit du mutant, résultat de ses efforts pour ne plus penser à rien d'autre qu'à cette brèche d'espérance que représentait leur mission. Réussir ou mourir. Ce seul credo dissipait progressivement le moindre sentiment nuisible, et l'homme ne cessa pas de s'en renforcer.
L'avion marqua un arrêt. Ils étaient arrivés à destination, la zone 56. Basile se précipita sur le hublot. Le jet de la Confrérie avait d'ores et déjà débuté sa ballade macabre, effroyablement efficace. Les militaires du Cercle et leurs engins furent littéralement fauchés, malgré une légère résistance. Ce massacre conforta Basile dans sa fragile ferveur, mais il n'eût pas le temps d'en culpabiliser.
Les vapeurs de cadavres calcinés, et la chaleur. Voilà tout ce qu'il restait à la descente du jet. Basile, mécaniquement, s'arma des deux pistolets à plasma qu'il avait emporté avec lui. L'environnement avait sur lui une emprise étrange, comme si il était forcé, ou plus justement, séduit de participer à la chorégraphie meurtrière initié par la Confrérie. Nakor et Luc avaient ouvert le bal, pure démonstration du potentiel destructeur mutant. Basile ne faisait que suivre, et tirait vers les endroits d'où provenaient les balles qui les assaillaient, sans savoir si il tuait ou pas. La folie et l'adrénaline, corrélatives à cette opération suicide, devinrent son guide. Le bruit assourdissant du combat emplit ses oreilles, si bien qu'il ne savait plus vraiment s'orienter, participant ainsi à la cacophonie générale.
L'acharnement de l'ennemi se fit plus intense. Les protections métalliques crées par le vieillard ne tiendraient pas longtemps, pas assez. Les soldats d'en face empêchaient toute avancée rapide, suffisamment rapide. Il fallait faire quelque chose.
Basile dirigea son attention vers Virginie. Il découvrit un autre aspect de la jeune fille, celui de ses dons, de son sang-froid. Le mutant se sentait inutile au coeur du combat, mais une idée germa en quelques secondes dans son esprit.
- Virginie !! hurla-t-il. La mutante tourna la tête sans plus tarder, l'air affolé.
- Suis-moi ! Fais-moi confiance !
Le temps que Virginie l'eût rejoint, Basile courait prévenir Nakor.
- Nakor ! On va les chercher ! - Que ? - Virginie et moi, on va les chercher ! Il faut les distraire ! - C'est trop dangereux ! - On va tous se faire tuer si on reste ici, il faut que vous teniez bon ! Sans vous on ne peut pas réussir ! Le mutant observa Virginie. Elle avait tout entendu, et semblait approuver derrière un voile de détresse qu'elle eût tôt fait de dissimuler. Nakor, d'un regard compatissant, approuva à son tour.
- Faites attention, les enfants.
Sans un mot, Basile prit la main de Virginie.
- Fais-moi confiance, surtout. Je vais nous détourner de leur attention le temps qu'on infiltre les locaux, mais une fois à l'intérieur, c'est toi qui jouera le plus grand rôle. Il va falloir nous protéger Virginie, et les trouver vite, très vite. T'en sens-tu prête ? - Oui ! - Cours maintenant !!
A présent, ils couraient. Les balles sifflaient au-dessus de leurs têtes, mais ne faisaient pas mouche. Basile, haletant, s'accrochant avec désespoir à Virginie, dispersaient sa présence et la sienne aux yeux des militaires qu'ils croisaient, poussant avec un zèle inconnu son pouvoir à ses dernières limites. Arrivés à la première porte qu'ils avaient atteint, du sang coulait de ses narines.
Terry Nohlann
Type Omega
Sujet: Re: [Scénar 5] Dernière scène... Dim 24 Avr 2011 - 22:31
Terry n’avait pas ouvert la bouche une seule fois durant le ballet aérien orchestré par Oleg qui se traduisait sur terre par de mortelles salves enflammées envers les défenses de la Zone 56. Le mutant restait concentré, les mâchoires serrées tant par l’appréhension que par la détermination. Les choses sérieuses avaient enfin commencé. Lorsque le Jet de la Confrérie entama sa descente finale, toute crainte s’était effacée du visage du Caméléon pour ne laisser place qu’à un air déterminé sur ses traits.
Terry se leva et suivit Daniel. Il fut le dernier à sortir du Jet et il ne laissa qu’une parole aux autres membres de la Confrérie avant de disparaître de leur vue. Autant garder encore un avantage lors de l’assaut si cela était possible. Malgré l’apparente passivité de son pouvoir, l’avantage du mutant résidait dans sa potentielle invisibilité et l’effet de surprise que celle-ci pouvait jouer sur leurs adversaires. Il était en effet plus difficile de combattre un ennemi que l’on ne voyait pas et presque impossible de parer ses attaques "Je vous ouvre la voie et je vous couvrirai autant que je le pourrai"
Invisible, camouflé par le paysage environnant, Terry fila de l’avant. Personne n'aurait pu le voir, mais à présent, ce n'était plus le gars gentil que tout le monde connaissait. A présent, c'était un mutant en colère, prêt à tout pour survivre...
Il aperçut le jeune Luc dont il avait déjà pu voir le pouvoir à l’œuvre à bord de la TransAtlante. Avec Nakor à ses côtés, il tentait d’ouvrir un passage sécurisé pour les autres membres de l’Institut jusqu’aux bâtiments – du moins ce qu’il en restait. Un mouvement brusque sur sa droite attira son attention et il vit un soldat tirer en direction de son groupe. Il ne put empêcher la balle d’atteindre sa cible – le clone de Gray- mais le soldat avait tiré pour la dernière fois. Surgissant de nulle part, une balle surgit de l’arme que le mutant avait emportée et il s’écroula par terre. Son voisin n’eut pas le temps de comprendre non plus ce qui lui arrivait, il rejoignit à son tour le soldat agonisant sur le sol. Terry ne prit pas le temps de s’appesantir sur le sort de ses victimes et continua son chemin. Il était déjà loin devant lorsque les deux soldats expirèrent leur dernier souffle.
L’odeur de la chair brûlée, des corps carbonisés… de la mort, tout simplement lui retournait dangereusement les tripes. Pourtant, il connaissait déjà tout cela. Ce n’était pas la première fois qu’il combattait. Mais il y avait des choses auxquelles on ne s’habituait jamais. Tout au plus pouvait-on s’entrainer à en faire abstraction, concentré sur un objectif plus important… En l’occurrence, retrouver Kenjiss !
Plusieurs soldats tombèrent encore alors qu’il progressait. Pour l’instant, le Caméléon avait l’avantage avec l’effet de surprise. Ses adversaires ne se doutait de sa présence que trop tard, lorsqu’ils voyaient les leurs s’écrouler, grimaçant de douleur. Certains tentaient de se défendre quand ils comprenaient qu’une menace planait sur eux mais le mutant parait chacun de leur coup, qui ne trouvait comme résistance que l’air. Terry était trop rapide, trop agile pour eux. S’il répugnait la violence, le mutant n’en était pas moins capable d’y recourir et il fallait reconnaître qu’il se débrouillait plutôt bien
Un coup d’œil circulaire lui confirma qu’il avait éliminé les menaces les plus proches. Pour le moment. Une deuxième vague de défense ne tarderait pas à se manifester mais d’ici là… Terry avait une idée en tête et il comptait bien la mettre en application.
Les autres Confréristes arrivèrent à sa hauteur et il leur fit part de sa présence en parlant à nouveau (eh oui, il ne fallait pas être cardiaque avec un caméléon dans vos rangs)
"Je peux emmener avec moi, sous l’effet de mon pouvoir au moins une personne, 2 peut-être, au-delà… je ne sais pas, c’est à tester. Mais de cette façon, on pourra s’infiltrer à l’intérieur et chercher Kenjiss. Des volontaires ?"
Tandis qu’il parlait, il jeta un coup d’œil devant lui. Le groupe de l’Institut n’était plus qu’à quelques mètres devant eux. Eux aussi semblaient avoir réussi à se frayer un chemin au travers des défenses de la base et au loin ce qu’il restait d’une entrée se dessinait. Ils devraient tous passer par là. C’était la plus proche actuellement…
Ils avaient atterri… Après avoir écouté d'une oreille distraite les instructions de Twikjeya, Maria se leva en même temps que les autres de son siège, l'esprit ailleurs. Dans cette bataille aux allures de débarquement allié, quel allait être son rôle ? Son pouvoir mutant n'était utile qu'en corps à corps et elle-même n'était pas vraiment une as des armes à feu !
Dans ce genre de mission de destruction totale de l'ennemi, une petite porte-parole paraissait bien inutile ! D'une pression du bouton situé sur le pli du coude droit, les cellules chromoélectroniques de son costume passèrent du blanc resplendissant de sa fonction officielle au noir de jais du combattant discret...
Toujours en proie aux doutes, elle suivit Daniel à la trace jusqu'à l'arsenal du jet. Elle vit le mutant se multiplier et se distribuer une série de mitrailleuses… Classe ! A lui tout seul, il allait faire un carnage ! Après quelques secondes d'hésitation, elle se dirigea vers un lance-flammes léger et le mit en bandoulière Une arme qui ne requerrait pas des talents de snipers. Elle permettait de balayer une large zone s'étendant jusqu'à trente mètres et pouvait même cracher quelques grenades incendiaires.
Un peu plus confiante, elle se dirigea vers la porte béante du jet… Une odeur mêlée de chair brûlée, de mort et surtout de sang vint lui titiller les narines.
Et là…
... Tout changea !
D'une pression sur le bouton situé dans le creux de son bras, elle modifia à nouveau la couleur de son costume. De noir discret, les cellules chromoélectroniques passèrent à rouge sang. Elle rétracta ses gants pour libérer ses mains et se les frotta longuement paume contre paume.
Il ne lui restait plus qu'à suivre le mignon lapin blanc en redingote rouge qui bondissait hors du jet tout en regardant le cadran de sa montre à gousset.
Bloody Mary entra sur le champ de bataille en gambadant d'un pas léger. Devant elle, le groupe des institutaires traçait héroïquement la voie jusqu'à l'entrée du complexe, Nakor et Luc en tête. Protégée par le bouclier métallique du vieillard, elle batifola dans le no man's land désolé, lançant ça et là des grenades incendiaires.
La confrériste cherchait de quoi assouvir ses envies. Elle tomba en premier lieu sur les deux soldats blessés par balles par Virginie. Ils souffraient de leurs blessures aux membres. Bloody laissa son lance-flamme pendre à ses côtés et, l'un après l'autre, leur caressa délicatement le visage de ses mains nues. Leurs hurlements de douleur furent camouflés par les explosions de la bataille. La folle tortionnaire éclata d'un rire libérateur quand les joues de ses messieurs commencèrent à se trouer sous l'effet de ses enzymes. Elle se releva et partit, à cloche-pied, vers un autre endroit amusant.
Quelques mètres plus loin, elle découvrit une offrande à son intention ! Dans une prison de pierres étaient immobilisés tout un groupe de gardes. La sanguinaire s'en approcha un sourire ravi et curieux aux lèvres. Brave Luc ! Il avait laissé, exprès pour elle, des interstices suffisamment larges pour qu'elle puisse y glisser les mains. Les soldats emprisonnés et comprimés ne purent rien faire pour éviter les caresses acides de Bloody Mary, ils connurent eux aussi le tourment de la dissolution organique. Pour parachever son œuvre, la sadique jeta, parmi eux, une grenade incendiaire et repartit sur un pas de danse sans prendre la peine de se retourner.
Ainsi, papillonnant de places en places, folâtrant de blessés en blessés, la charognarde rouge sang donnait un douloureux dernier baiser aux soldats qu'avaient épargnés -à dessein ou non- ses frères superiors. Elle s'amusait comme une petite folle !
Puis, sans vraiment l'avoir planifié, elle se retrouva entourée de collègues confréristes. "Je peux emmener avec moi, sous l’effet de mon pouvoir au moins une personne,disait Terry sur le ton sérieux qui ne le quittait jamais, deux peut-être, au-delà… Je ne sais pas, c’est à tester. Mais de cette façon, on pourra s’infiltrer à l’intérieur et chercher Kenjiss. Des volontaires ?"
Bloody Mary leva la main bien haut : "Moi, moi, moi !! S'exclama-t-elle joyeusement, et avec Twikie !! Honneur aux dames !!"
Twikjeya sourit en sentant le vent nauséabond caresser son visage. La trappe du jet s'était ouverte sur une folie de destruction et de souffrance. L'air sentait la mort, et cette odeur la réjouissant. Ces chairs torturées, ce massacre monstrueux était l'avènement de l'homo supérior. Les malheureux humains gémissaient doucement dans un coin quand ils ne hurlaient pas en tentant de récupérer leurs membres amputés. La femme sombre sourit en observant une larve se tordre de souffrance alors que le plasma brûlant qui l'avait perforé en plein estomac le dévorait petit à petit.
Twikjeya descendit la rampe sans se presser. Dès qu'elle eut quitté l'appareil, Oleg redécolla pour ne pas offrir une cible immobile aux éventuels tireurs embusqués. La dame sombre s'inclina légèrement, resserrant la main sur son sabre aiguisé comme un rasoir. Puis elle leva la main. Des volutes de sang éclaboussèrent les airs, s'échappant de ses doigts martyrisés pour se transformer en autant d'aiguilles métalliques. Si les armures des soldats étaient trop épaisses pour être transpercées par de simples copeaux métalliques, c'était des centaines et des centaines d'aiguilles qui s'abattaient dans une pluie mortelle. Il y en avait toujours une grappe qui trouvait un point faible, et l'inferior fixait sa main transformée en une pelote sanglante, agrafée à son arme par des harpons de metal horriblement douloureux. L'humain devenait alors une proie facile pour les assaillants qui dévastaient le complexe. Et Twikjeya sortit du bouclier de Nakor.
Alors la mutante se déchaîna. Ses pas pressés devinrent précipités, calculés dans une danse sanglante qui n'admettait aucun aléatoire. En escrimeuse perdue dans ce monde d'armes à feu, Twikjeya ne se permettait aucune erreur. Elle virevolta, envoyant deux petites lames lestées frapper le soldat à sa gauche. Hocha la tête pour esquiver le jet de plasma brûlant qui rasa sa nuque avant de mourir derrière elle, en même temps que le malheureux touché à la fois par un jet de flamme brûlant et par sa propre arme. La dame sombre s'ouvrit le bras d'un coup sec pour matérialiser brusquement un voile métallique semblable à une feuille d'aluminium, juste à temps pour encaisser une série de tirs. Elle voltigea, écartant sa protection juste assez pour loger trois aiguilles dans les yeux du mitrailleur imprudent qui n'avait pas baissé sa visière. Il hurla et bascula, aveuglé pour le restant de ses jours.
Lorsqu'un commando plus doué que les autres émergea à sa droite, il n'eut que le temps de fixer la chaine sanglante qui apparut brutalement au bras de la prêtresse. D'une large ouverture du bras, Twikjeya envoya près d'un demi litre de sang durci mordre la gorge offerte de l'homme. Une chaîne sanglante décapita à moitié le malheureux et ne fut arrêtée que par un os que la sombre dame ne pouvait endommager en dépit de ses capacités. Elle libéra son arme improvisée qui retomba sur le sol, ruisselante d'un sang qui n'était pas le sien. Son regard glacial survola le chaos, et elle contempla impassible la folie furieuse qui semblait s'être emparée de chacun. L'Institut ne ménageait pas ses efforts, comme si ces mutants honnis comprenait où était leur place, en laquais de la véritable armée mutante.
Quelque part dans la réalité, Maria réclama sa présence à ses côtés pour libérer Kenjiss. Twikjeya haussa les épaules en fixant la perfusion fixée à son bras gauche. Vide hélas. Avec un soupir, elle libéra la pochette de sang qui s'écrasa par terre. Encore une pochette et elle devrait compter sur ses propres capacités, entamant dangereusement ses forces physiques... La voix froide de la dame des glaces s'imposa dans le vacarme du carnage, dominant la folie ambiante.
Séparons nous pour le retrouver plus facilement. Je m'occupe de l'aile ouest.
Ce fut le moment que choisit un autre soldat pour émerger d'un trou de bombe où il avait intelligemment plongé dès le bombardement. Twikejay virevolta. Elle frappa au point faible de l'armure, glissant sa lame sous le menton du soldat pour transpercer la mâchoire, redressa pour éviter les os et frappa le cervelet de plein fouet. L'autre s'écroula, proprement. La sombre prêtresse ne prit pas la peine de récupérer son arme, retira sa main poisseuse de sang de la poignée et laissa le soldat basculer à nouveau dans le trou qu'il n'aurait jamais dû quitter avec trois cent grammes de métal à travers la tête. Les larves retournaient en terre. Les inferiors redevenaient poussière. Ce fut maculée de sang que la sombre dame observa ses confrères, silencieuse, avant de tourner les talons comme si leur avis n'importait désormais plus.
Twikjeya se doutait bien que personne n'allait la suivre. En tout cas, pas quelqu'un de gênant. Si Terry Nohlann la suivait, il lui serait autrement plus difficile de mener sa mission à bien. Fort heureusement, le caméléon ne l'appréciait pas, et encore moins depuis leur dernière altercation. Nohlann était un faible et la vision du sang le ferait probablement tourner de l'oeil. Il ne la suivrait pas. Il ne devait pas la suivre, sous peine de ne pas revoir le soleil extérieur.
L'astre fut d'ailleurs éclipsés par le jet d'un Oleg déchainé qui envoya une volée de roquette élargir l'entrée, soufflant tous les soldats qui tentaient tant bien que mal de se ruer à l'extérieur du complexe. Et ce fut natte au vent, sabre à la main et au milieu d'une volée de fléchettes métalliques que Twikjeya disparut à l'intérieur, perforant un œil d'une main sûre avant de s'engouffrer à gauche.
Daniel Gray
Type Gamma
Sujet: Re: [Scénar 5] Dernière scène... Sam 30 Avr 2011 - 15:58
Il avait vu la silhouette de Terry disparaître. La fumée aurait presque donné à cette scène un air de cirque. Il y avait des soldats partout. Chacun de ses coéquipiers avait sa petite méthode. Ils étaient des tornades individuelles qui décimaient les rangs humains. Une vibration dans l’air avait prit par surprise le soldat qui lui avait tiré dessus. Le mutant regarda la menace s’effondrer. Bien sûr il ne pouvait pas voir le caméléon.
-« A charge de revanche. »
Malgré la pagaille visible les forces ennemies étaient entrain de s’organiser. L’effet de surprise ne fonctionnait déjà plus. Ils devaient faire vite. Daniel serrait les dents en continuant de libérer une voie vers l’entrée du bâtiment. De la sueur coulait le long de sa nuque. L’adrénaline n’arrivait pas tout à fait à étouffer sa peur. Il ne voulait pas mourir sur un champ de bataille mais dans les bras d’une jolie créature en pleine extase !
Le groupe de l’Institut était déjà aux portes de la structure. Ils avaient fait vite ces morveux. Un coup d’œil circulaire lui permit de voir la blonde arriver dans sa direction. Une apparition pour le moins … troublante tant le rouge lui donnait un air de démone. Il eut un petit sourire en l’imaginant rôtir en enfer. Mais la vue d’un soldat planqué dans son dos arrêta tout net son fantasme. En une pensée son clone avait couvert la distance et tirait sur le traitre pour sauver la mutante.
Une vie en moins… La russe ne s’était rendue compte de rien tant elle se prenait pour la Candy. Daniel se retint de justesse de ne pas la traiter d’idiote. Elle avait faillit mourir à croire que ce charnier était son terrain de jeu. La sorcière n’était pas loin non plus. Dany eut une moue écœurée en découvrant son état. Cette fille était maso. Elle voulait faire bande à part ! Parfait !
-« Je prend l’arrière. »
La petite exécution en règle juste sous leurs yeux lui glaça le sang. Ces gens n’avaient donc aucun remords ? Gray fût soulagé de voir la sorcière s’éloigner de lui. Une nouvelle explosion le fit presque sursauter. Ils étaient en Enfer. Il n’y avait pas de temps à perdre. Daniel lança un regard vers l’avant. Deux autres mutants venaient d’entrer. Ils allaient s’occuper de la fille. D’un même geste lui et son double préparaient leur mitrailleuse. A la guerre…
Comme à la guerre… Il fit un petit clin d’œil moqueur à la blonde et partit sur le côté. Peut être y avait-il une entrée de service un peu moins surveillée. Il n’avait pas grand-chose à perdre. Son double en éclaireur tirait une balle sur chaque cible. Avec une grimace Daniel finissait le travail. Il évitait de regarder leurs visages. Il évitait de penser tout court. Marche ou crève Gray.
Nakor
Type Gamma
Sujet: Re: [Scénar 5] Dernière scène... Dim 1 Mai 2011 - 13:54
Le champ de bataille était vraiment devenu un enfer aussi bien psychologiquement que physiquement. En effet, Nakor ne menait pas sa première bataille, ne tuait pas ses premiers ennemis, et à son âge, la mort faisait moins peur, comme une sorte de vieille ennemie qu'on apprend à apprivoiser et qu'on sait qu'elle sera victorieuse, tout à la fin. Ainsi le vieillard tenait bon ses petites troupes, il devait garder la tête froide et montrer le chemin aux autres jeunes mutants, montrer qu'on ne devait pas courber l'échine contre le mal et que malheureusement, il fallait parfois assumer ses opinions au point d'en venir aux armes, que cela ne devait être extrême mais qu'il fallait quand même le faire. Et dans un combat, ce que le vieux professeur voulait montrer, c'est qu'il ne fallait rien lâcher, qu'il fallait se donner en entier, du début à la fin, surtout à partir de l'extrême début, dés la première seconde. Ainsi le vieux fou avait su attirer à lui de grandes planches métalliques qui servaient efficacement de bouclier contre les balles et contre les jets maudits de plasma. Le vieil homme savait que cette protection n'allait pas tenir longtemps. Déjà, Basile et Virginie avaient commencé à comprendre. Ils s'étaient décidés et voulaient avancer dans le complexe afin d'aller récupérer les prisonniers. Nakor s'était évidemment en un premier temps, inquiéter pour eux, mais il leur donna son autorisation, presque heureux de voir qu'ils avaient seuls, compris que sans l'attaque de frappe forte qu'ils étaient en train de mener notamment avec Luc et les autres Confréristes, ils ne pouvaient pas s'infiltrer. Dans le jet, il n'avait pas répondu à Virginie, qui semblait vouloir elle seule se rendre sur le terrain pour qu'aucun autre n'ait à prendre de risque. Parce que finalement, elle devait comprendre que, même avec sa super résistance, que ferait-elle contre une armée entière, à part être arrêtée et emprisonnée.
Nakor remarqua aussi que la structure de sa protection était sur le point de se rompre, déjà amené presque à la rupture de corrosion. Il fallait accélérer un peu la marche. Déjà sur sa gauche, Luc avait indiqué à toute la troupe qu'il fallait accélérer. Nakor prit la parole, en criant assez fort pour que tout le monde entende et surtout Luc
"Nous devons forcer la marche en pénétrer dans le bâtiment principale, mes protections ne vont pas tenir très longtemps Luc et nous serons alors tous en danger. Là bas, nous pourrons faire d'autant plus de dégâts en prenant moins de risque. Aller!"
Nakor continua donc à avancer en forçant la marche, courant presque sur le terrain, mais prenant garde à ne point choir. Le bouclier allait bientôt céder, c'est pourquoi le vieux professeur visa principalement les gardiens du lieu qui possédaient des armes à jet. Heureusement elle possédait à peu prés toute une partie métallique. Nakor cessa donc de prendre possession du contrôle des balles afin de flinguer à tire larigot des soldats, mais se mit à écraser certaines parties métalliques dans le cœur des armes sans que les soldats qui les tenaient ne puissent s'en rendre donc. Cela fit alors rapidement son effet, plusieurs soldats firent exploser leurs armes dans leurs mains, ce qui avait un effet très dérangeant. Après tout, perdre sa main dans un tel combat n'était pas une bonne chose. Plusieurs explosions se firent entendre et Nakor faillit même perdre le contrôle de ses plaques de métal tellement le travail devait être minutieux pour prendre possession d'une si petite entité métalliques dans autant de pistolets dangereux. Nakor ne prenait pas garde à l'arrière, tout simplement parce que Koyuki avait été chargé de couvrir les arrières de l'Institut, en effet, s'il y avait trop de zone à couvrir, les mutants ne pourraient pas tenir le choc, s'il fallait surveiller, l'avant, l'arrière, la gauche, la droite, ce serait vite impossible, car les pouvoirs des mutants présents étaient souvent des pouvoirs efficaces au corps à corps, ni plus ni moins. Ce n'était pas une sous mission, bien au contraire, c'était sur Koyuki que l'Institut se reposait entièrement. Elle même, ou usant du jet, elle pourrait mitrailler ou geler les gourgandins qui voudraient prendre la troupe en cisaille. Luc dévastait toujours les ennemis de loin, recouvert de sa structure organique de pierre. Ils étaient proches de l'entrée, mais elle était surveillée par une multitude de gardes et le métal protecteur de Nakor allait lâcher. Il n'y avait plus qu'une seule chose à faire. Le professeur hurla
"Courreeeeeeez!"
Puis Nakor leva les mains et soudain le reste de métal qui était devant eux, se scinda en une multitude de petits triangles de vingt centimètres de coté finement ciselés et allèrent voler à une très vive allure en direction des protecteurs du bâtiment. Certaines têtes du cercle s'envolèrent alors du reste de leur corps, d'autres y perdirent un bras, tout cela dans une giclée de sang plutôt glauque mais qui plairait certainement aux sorcières cinglés de la Confrérie. Instinctivement les gardes du cercle reculèrent. Si Luc frappait fort de son côté, toutes les troupes mutantes pourraient pénétrer dans le complexe. De son côté, Nakor se mit à sourire, le complexe était fait de béton armé. De la terre, du gravier et du métal. Le vieil homme s'approcha très prés de Luc et marmonna
"Du béton et de l'acier Luc ... à nous deux, nous pourrions nous assurer que notre départ d'ici se fera sans encombre ... gardons donc un peu de nos forces pour un grand final!"
Le vieil homme demandait ainsi ce qu'en pensait Luc et réfléchissait déjà à comment ralentir l'avancée des troupes dans le complexe et tenir une position sure. Il se dit alors que, si trop de monde venait à leur rencontre, il pourrait aisément arracher les tiges très longues d'acier qui étaient enfermé dans les murs pour créer une barricade qui empêcherait les hommes du cercle d'avancer. Et puis il lui restait ses deux bracelets métalliques qu'il portait à ses poigner, fait d'osmium, le métal le plus dense et le plus résistant de la planète.
Luc Treanez
Type Gamma
Sujet: Re: [Scénar 5] Dernière scène... Lun 2 Mai 2011 - 13:53
C'était l'enfer. Il ne sentait plus son corps, son esprit était comme détaché, comme un spectateur du de l'opéra sanglant qui se jouait. Il se voyait courir par dessus les cadavres calcinés ou découpés en morceaux par les explosions ou les pouvoirs mutants qui se déchaînaient. Il se voyait s'arrêter un instant pour envoyer une escouade se faire percuter par un mur de pierre hérissé de pointes surgit de nulle part. Il vit le sang gicler. Tout était comme dans un rêve, un cauchemar plutôt. Il ne savait plus que penser. Il ne savait plus qui il était...
Puis il vit Virginie. La jeune mutante marchait avec assurance, essayant de s'en sortir, comme tout les autres. Son esprit redevint lucide. Il était sur un champs de bataille. Il savait pourquoi il était là. Il l'avait choisit... il avait choisit de protéger son avenir, celui des mutants... celui de Virginie. Luc continua à courir aux côtés de Nakor. Le vieux professeur en plus de protéger son groupe faisait de sacré dégat. Une expression grave lui barrait le visage. Il était déterminé... comme tout le monde.
Luc balaya l'horizon autour de lui. La confrérie ne faisait pas dans les détails non plus, un cloneur tirait sur tout ce qui bouge à l'aide de son clone, doublant sa puissance de feu, tandis que la Russe se balladait comme un poisson dans l'eau. La chef du groupe était en tête et découpait tout sur son passage. Nohlan le caméléon usait de ses dons pour surprendre les soldats qui pensaient approcher sans être vus.
Soudain un mouvement attira son regard. Un blindé dépassa l'angle d'un bâtiment... non pas un, mais plutôt 4. Ils pointaient leurs armes lourdes vers le groupe d'assaillants. Luc ne réfléchit pas une seconde. Alors que le tank de tête allait tirer, il fut soulevé dans les airs. Une pique de roche le transperça en jaillissant vers le ciel. Le tank, ainsi punaisé, explosa quelques secondes plus tard, aveuglant les systèmes de ses camarades. Luc en profita pour créer une nouvelle colonne, qui jaillit à l'horizontale, et au moment de transpercer le blindé de tête, se sépara en trois et perça les trois véhicules. L'explosion qui suivit fut telle qu'une partie du bâtiment voisin se désintégra avec.
Sans un sourire, le mutant se releva et rejoignit le professeur en tête du groupe. Il vit Virginie et Basile se diriger vers l'un des plus grands batiments seuls. Ils avaient surement une idée en tête. Le prof lui continua dans la même direction. Celui ci lui conseilla d'économiser son pouvoir et de se rendre le plus vite possible dans le bâtiment principal. Ils pourraient concentrer leur puissance et l'économiser... tout en s'assurant que leur départ laissera la base en ruine.
Je suis d'accord. Je ferai en sorte que le ciel leur tombe sur la tête quand nous partirons.
Le professeur prit la tête de l'opération, et se chargea d'éliminer toute menace autour de la porte qu'ils allaient prendre. Les corps déchiquetés tombaient à peine au sol que le groupe de mutant rejoignit le bâtiment. Une partie de la porte métallique était effondrée, laissant un passage suffisant pour passer sans s'embêter à abattre le reste. Luc passa en tête, son armure noire s'hérissant soudain de piques de la même matière.
Almare! tu reste juste derrière moi. Prof, je vous laisse l'arrière garde. Je fais le ménage devant.
Le jeune mutant s'engouffra dans le bâtiment. Au moment où il passa le trou, il tomba nez à nez avec deux soldats qui s'apprêtaient à rejoindre leurs camarades. Le temps qu'ils comprennent ce qui leur arrivait, Luc les envoya bouler avec son inertie, augmentée par le poids de son armure. L'une des pointes sur son épaule gauche transperça le coeur du premier, tandis que l'autre de vit offrir une droite tout aussi piquante dans le plexus solaire. Luc n'était pas un pro du combat au corps à corps, mais les quelques cours de karaté qu'il avait suivit depuis l'incident de la TransA allaient servir... Le soldat s'effondra, foudroyé. Dans sa chute son doigt appuya par un réflexe nerveux sur la gâchette, et une rafale partit. L'une des balles percuta le bord de l'armure, arrachant un morceau de l'obsidienne, et un bout de peau avec.
Luc balaya du regard le couloir qui s'enfonçait dans les ombres devant lui. Rien... pour l'instant. Il sentit une brûlure sur son épaule. La plaie saignait un peu, mais s'était superficiel. Aussitôt il reforma la croûte de roche par dessus. Il vit aussi le sang du soldat qu'il venait de tuer couler sur son poing. Il comprit l'expression: avoir du sang sur ses mains. Il était devenu ce qu'il détestait: un tueur.
Luc se retourna, observa le reste du groupe rentrer dans le bâtiment, et lança un " on y va... "avant de reprendre sa course vers les ténêbres
Virginie Parish
Type Sigma
Sujet: Re: [Scénar 5] Dernière scène... Lun 2 Mai 2011 - 23:14
Le sol tremblait de plus en plus. Il se révoltait face au carnage imposé par l’espèce humaine. Et une jeune fille avançait tiraillée dans toutes les directions à la fois. Devait-elle regarder en arrière pour surveiller le jet ou était niché Gaël. Reculer un peu plus pour s’assurer qu’Artie soit protégé de tires assassines. Ou bien se mettre devant Almare pour être sûr qu’aucun coup ne la touche. Comment faisaient les hommes pour faire la guerre ?
L’appel de Basile avait propulsé une nouvelle dose d’adrénaline dans ses veines. Sans sa super résistance son cœur aurait déjà lâché dix fois. Elle obéissait trop désemparée pour objecter quoi que ce soit. Il avait le regard vibrant de détermination ce qui suffisait pour la pousser à avancer. Elle faisait confiance à ce jeune homme. Elle faisait confiance à chacun d’entre eux. Voir Nakor lutter de toutes ses vielles force augmentait une douloureuse empathie. Elle aimait ces êtres et ne supportait pas de les voir transformés en soldat. Ce n’était pas le but de l’Institut.
Alors ce nouveau plan lui plut immédiatement. Oui c’était une bonne idée. Il avait raison. C’était ce qu’elle avait demandé. Plus vite Samarah serait libérée et plus vite ils pourraient quitter cet endroit. Plus vite Luc et les autres seraient en sécurité. C’était tout ce qui comptait. Son seul problème était de devoir laisser les autres. Mais il fallait faire un choix. Agir. Malgré l’urgence Virginie ressentit le mal aise récurant au contact physique imprévu. Une claque mentale lui permit de respirer. C’était Basile. Ce n’était pas n’importe qui. Il avait un plan. Les yeux bleus étaient inquiets. Mais elle devait être forte.
- « Oui ! »
Elle n’osait pas serrer la paume de son ami. La crainte de lui faire mal empêchait tout. Et la demoiselle courue sur le champ de bataille. Elle pouvait aller vite. Elle pouvait aller plus vite que le mutant. Mais c’était son rythme qui les guidait. Ces pas et son inlassable appel vers les murs. Virginie voyait les humanoïdes passer juste à côté d’eux sans les regarder. Le pouvoir fonctionnait ! Ils étaient déjà devant la première porte. Elle s’arrêtait pour qu’il reprenne son souffle. Le bruit du combat était épuisant pour son oreille exacerbée. Ils pouvaient passer. Le complexe était grand. Il fallait choisir la bonne direction.
-« Tu saignes… »
Elle s’inquiétait pour lui. Ses yeux le lui montraient en même temps que cette sincère affection. C’était la mutation… ça ne pouvait être que cela. Basile était entrain de se mettre en danger. Où auraient-ils mit de prisonniers hyper-dangereux ? Des cellules, isolées, sous haute surveillance… Peut être au centre ? Virginie avançait en répétant le prénom jusqu’à ce que… Un écho ! Un intense et salvateur soulagement. Le cœur de la jeune fille se gonflait d’un espoir démesuré. Ils touchaient au but. Ils étaient là. Elle prenait une direction adéquate d’un pas ferme.
-« Elle est là ! Je l’entends ! Vite ! » *Oui. On arrive ! On arrive ! Dis-moi où tu es ?*
Elle essayait de comprendre la hiérarchie du bâtiment. C’était quelque part ici que Miss Lemington se trouvait. Ça ne faisait aucun doute. Un groupe de soldat les frôlait. La mutante reculait en retenant son souffle. Elle avait besoin de repère. Un plan ?
*Samarah ? Samarah ? *
Elles ne devaient pas perdre le contact. Parish avait bien sentit la fatigue de la prisonnière. Ce n’était plus qu’une question de minutes ! Elle devait l’aider à combattre l’épuisement. Ils allaient réussir. C’était indéniable à présent. Même si Virginie redoutait que le pouvoir de son compagnon ne se retourne contre lui. Elle faisait de son mieux pour gagner temps et énergie pour eux. Ses doigts faisaient doucement pression sur ceux du jeune homme. Encore un tout petit peu de courage. Il l'avait dit elle était la force. Maintenant il devait y croire.
Terry Nohlann
Type Omega
Sujet: Re: [Scénar 5] Dernière scène... Dim 8 Mai 2011 - 1:10
Sa proposition ayant été acceptée, Terry fit disparaître avec lui Maria et Daniel. Cela l’étonna à peine que Twikjeya parte seule de son côté pour l’exploration du bâtiment. Il savait la jeune femme capable de se débrouiller. Il en ignorait en revanche, la probable raison profonde… Auquel cas, il l’en aurait aussitôt empêchée. Le Caméléon franchit les derniers mètres qui le séparaient de la bâtisse sans encombre, aidé de son pouvoir. L’adrénaline, l’urgence de la situation, l’importance de leur mission lui insufflaient inconsciemment une force incroyable. Il sentait à peine ses ‘passagers’ dans son rayon d’action. Il pourrait sans doute ajouter encore une personne…
Lorsqu’ils ne furent plus à vue des soldats dehors, trois silhouettes se dessinèrent soudain à l’intérieur des couloirs enfumés. Terry préférait économiser son énergie pour la suite. Il ne savait ce qui l’attendait, ni sur quoi il pouvait tomber. Le groupe pouvait rencontrer des ennemis à chaque coin de couloir !
"Restez prudents ! " précisa-t-il inutilement à Maria et Dan
Il les observa quelques instants. Maria avait littéralement pété les plombs sur le champ de bataille et il vit briller un éclat particulier dans son regard. Un éclat dont il se méfiait car il reflétait la soif de sang. Quand la Russe se déchainait, elle pouvait devenir réellement dangereuse. Terry se reconcentra sur le but de la mission et laissa Maria à ses pulsions, tant que cela lui permettait de rester en vie…
Alors que le groupe avançait dans les décombres, Terry aperçut deux membres de l’Institut au loin devant lui. Il jeta un coup d’œil derrière lui, aucune trace de Twikeya. Il décida de suivre les deux adolescents. Ils avaient peut-être trouvé quelque chose. Une piste…
Terry trouva les couloirs vides, presque trop calmes… malgré les quelques cibles abattues par Gray-clone qui leur ouvrait la route. Soit, la plupart des soldats s’étaient rués dehors durant l’attaque surprise pour riposter (ou par peur), soit ils ne se trouvaient pas dans cette aile et ils faisaient fausse route… Il se tourna vers Daniel
"Est-ce que tu peux envoyer un de tes clones dans l’autre aile ? Vers Twikeya… au cas où ?"
C’était plus une idée pour assurer les arrières de la mutante dans l’hypothèse où elle en aurait réellement besoin. Terry était loin de se douter que cela lui mettrait peut-être des bâtons dans les roues si Dan pouvait envoyer un de ses clones jusque là. Lorsqu’une porte, qu’elle débouche sur un placard, une salle ou bien encore une cellule se présentait devant eux, le mutant inspectait scrupuleusement les lieux mais à chaque fois, il ne trouvait rien. Nulle trace de leur leader. Terry commençait sérieusement à douter. Étaient-ils arrivés trop tard malgré tous leurs efforts ? Certes, ils avaient perdu beaucoup –trop ?- de temps pour accorder leur confiance –relative- à Ishtar, mais cela était-il suffisant pour leur porter préjudice ? Avaient-ils tous subi les visions ignobles du futur qui les attendaient tous… pour rien ?
Terry accéléra le pas. Il refusait de croire à leur échec. Ils devaient retrouver Kenjiss ! Ils furent bientôt à hauteur des deux membres de l’Institut et Terry reconnut Virginie. L’adolescente était sur la TransAtlante. Par contre, le visage de l’autre personne ne lui rappelait rien. S’il l’avait déjà croisé auparavant, il l’avait sans aucun doute oublié. Au moment où ils allaient enfin les rattraper, ceux-ci accélérèrent soudain le pas. Terry ne comprit pas tout de suite. Pourquoi fuyaient-ils à leur venue ? Que craignaient-ils ? Puis, il eut un sursaut. Lemington était télépathe… Ils avaient peut-être réussi à établir une connexion. Il savait depuis leur mission dans le désert que la mutante en était parfaitement capable. Elle serait donc toujours en vie ! Et Kenjiss ? Il y avait encore de l'espoir...
Terry se mit à courir et cria à l’intention de Maria et Daniel
"On les suit ! Ils ont peut-être quelque chose ! Maria tiens-toi prête à réagir à la moindre menace…"
Artie Chastel
Type Alpha
Sujet: Re: [Scénar 5] Dernière scène... Dim 8 Mai 2011 - 18:27
Artie trébucha sur quelque chose, baissa les yeux et sentit sa gorge se serrer. Il avait buté sur le cadavre d’un soldat, pantin désarticulé qui trainait là, ses yeux vitreux fixant devant lui sans voir, des impacts de balles sanglants dans le torse. Il inspira bruyamment, secoua la tête et continua de suivre les autres, tentant de s’éloigner le plus vite possible du mort, comme si celui-ci allait revenir à la vie pour le poursuivre à cause de ce qu’il venait de faire.
Les tirs lui faisaient mal aux oreilles. C’était de pire en pire. Autant que de voir ses amis devenus de véritables machines à tuer. Il restait toujours dans l’ombre des autres, arquant le dos, regardant de tous les côtés avec affolement. Il tenait toujours son arme, mais elle commençait à lui peser et lui faire mal au poignet. Il se sentait tellement inutile…
Son regard s’arrêta sur un militaire, occupé à tirer sur les Confréristes. Il s’arrêta en plein milieu du champ de bataille, convaincu que ses camarades seuls constituaient les cibles principales pour ceux d’en face. Il ne voulait plus se sentir un poids à trimballer, mais un allié sur qui on peut compter. Il n’était pas venu pour rien.
Jamais il n’avait tenu d’arme de sa vie. Mais avec la télé aujourd’hui, les films d’action, d’horreur, tout se banalise. Il leva son arme. Elle pesait bien plus lourd que ce à quoi il s’était attendu. Il ferma un œil. Sa visée était encore trop instable à cause de sa respiration, qu’il bloqua avec une grande bouffée. Le soldat était immobile derrière ses sacs de sable, pensant être à l’abri en rechargeant son arme. Artie voyait sa tête chaussée d’un casque dans sa ligne de tir. Il ramena sa main libre sous la crosse de son arme, posa le doigt sur la gâchette. Ne pas trembler, ne pas penser qu’il allait exploser la cervelle de cet…
Il se sentit brusquement tiré en arrière, prit peur et lâcha le pistolet qui tomba par terre avec un cling inaudible dans le vacarme. Il se débattit, griffant le bras de son kidnappeur, mais celui-ci le traina en arrière avec force. Artie entendit une voix familière crier à son oreille :
- Mais qu’est-ce qui te prend ?! C’était Aaron. Il relâcha Artie, le remit sur pied et l’entraina par l’épaule vers les autres au pas de course. Une fois à l’abri derrière les murs de métal de Nakor, le jeune homme se pencha vers lui, dardant ses yeux bleus dans les siens :
- Nom de… tu foutais quoi ? T’avais l’intention de te faire descendre ?
Il leva la tête un instant pour balancer un trait de plasma violet sur un ennemi, qui s’effondra contre le mur derrière lui, un trou fumant au milieu de la poitrine. Il soupira, un coin de sa bouche formant un pli, puis reporta son attention sur Artie :
- Tu me colles aux basques, d’accord ? Si je vois que tu t’arrête encore, c’est pas à ceux d’en face que tu devras ta mort !
Il avait sifflé ces derniers mots d’un air menaçant et Artie n’était pas sûr qu’il faille y voir là qu’une simple motivation.
- Courez !
Le cri du vieux professeur le fit sursauter comme une décharge électrique. Ses boucliers s‘étaient désintégrés. Fin de la pause.
- Allez, allez ! lança Aaron en envoyant d’autres traits de plasma, vas-y !
Artie ne se le fit pas dire deux fois. Il fonça en direction des portes défoncées du bâtiment devant eux, laissant aux autres le soin d’en éliminer la garde, et s’engouffra à l’intérieur, espérant être hors de portée des tirs. Il s’arrêta près de Luc, qui dirigeait le groupe, et resta à l’affut, haletant, attendant que les autres arrivent. Aaron entra par la brèche, grimpant les gravats, un drôle d’air sur le visage. Artie l’observa plus attentivement, et s’approcha de lui :
- Tu es blessé… ?
Aaron regarda son épaule, comme Artie le faisait avec de grands yeux inquiets. Un filet de sang coulait sur sa combinaison noire, provenant de la balle qui l’avait frappé là. Le jeune adulte secoua la tête, le front en sueur :
- C’est rien. Rien qui ne puisse être guéri. Bouge.
Il passa devant le garçon en essuyant le sang sur sa combinaison. Artie fronça les sourcils. Il le trouvait bien plus distant que d’habitude… bien plus sec. Sans doute était-il comme ça lors des missions, pour garder la tête froide. Artie se dit que ce n’était peut-être pas une si mauvaise idée. Il expira lentement et attendit de voir la suite des évènements.
Basile Feuillade
Type Alpha
Sujet: Re: [Scénar 5] Dernière scène... Mar 10 Mai 2011 - 2:28
Basile éprouva une fatigue immense. Appuyé sur le mur qu'ils venaient d'atteindre, il reprenait difficilement son souffle, encore abasourdi de l'effort inédit qu'il venait de fournir et de l'étrange sensation qui s'était emparé de lui. Quelque chose au fond de lui, son pouvoir, avait drainé ses forces, et d'une certaine manière, continuait de le faire. Il frotta le dos de sa main contre son nez, et observa le sang qui séchait déjà. Il avait mis en marche une machine incontrôlable, inconnue, véritable cadeau empoisonné, et nul ne savait quand cela allait s'arrêter.
Mais mieux valait en profiter pendant qu'il en était encore temps.
- Tu saignes... - J'ai vu ça.
Basile observa Virginie, fidèle à elle-même malgré le carnage ambiant. Lui n'en avait plus vraiment l'occasion.
- Virginie, je vais pas faire long feu, et les deux gus qu'on cherche non plus. Tu as un moyen de les localiser vite fait ?
Touchée par une heureuse coïncidence, la mutante n'avait écouté que d'une oreille. Le regard ailleurs, elle semblait se concentrer sur quelque chose, ou plutôt sur quelqu'un. Avait-elle une piste ? Reçu un appel ? Basile s'en foutait. Tout ce qu'il voulait c'était sortir d'ici au plus vite en compagnie de ceux qu'ils recherchaient, et son amie semblait être sur la bonne piste. Déjà, elle s'était lancée dans les couloirs meurtriers, à l'affût du moindre signe, animée d'un espoir que lui-même avait du mal à partager ou à ressentir. Il la suivit, en pur automate qui lui aurait abandonné toute sa confiance et sa raison. C'était à elle de jouer, et elle n'avait pas le droit à l'erreur.
Virginie avait pressé le pas, se dirigeait avec plus de précision. Elle courait à une vitesse folle, analysait la moindre pièce avec la même vélocité. Basile lui, ne faisait qu'assurer ses arrières, s'efforçait d'éloigner les rares soldats restés dans l'enceinte. La course contre la montre dans laquelle les deux mutants s'étaient livrés transformait sa perception, l'obligeait à ne plus rien éprouver hormis l'ivresse de la précipitation, de la hâte. Elle lui prenait la main, lui redonnait du courage, et cela recommençait. Jusqu'à toucher au but.
Basile la vit et ne bougea plus, Virginie quant à elle fonça. Samarah Lemington les attendait à seulement quelques mètres, le regard perdu, l'esprit égaré, parfaite incarnation de misère et de douleur. Le mutant n'arriva pas à détacher son attention du corps mutilé, de son image cadavérique, jusqu'à ce que Virginie la prenne sur son dos avant d'entamer leur fuite conjointe. Les quelques confréristes qui les suivaient les rejoignirent rapidement, tout aussi surpris du spectacle que leur offrait la vision tristement indigne de la propriétaire de l'Institut, avant de faire demi-tour, l'air encore plus affolé.
Le monde mutant serait-il dans le même état ?
Bloody Mary
Type Sigma
Sujet: Re: [Scénar 5] Dernière scène... Mer 11 Mai 2011 - 2:48
Le champ de roses baignait dans un épais brouillard rouge sombre. Bloody Mary était allongée confortablement dans les ronces et regardait béatement le ciel écarlate. Aucun bruit ne parvenait à ses oreilles, aucun souffle de vent, aucun chant d'oiseau, elle demeurait seule au milieu de nulle part, paisible. Lentement, elle se redressa et huma l'air les yeux fermés. De douces effluves érotiques mêlées à des flagrances de poudre vinrent lui titiller les narines. Elle se sentait bien.
Sans prévenir, un visage sortit de la couche nuageuse cotonneuse. Un visage sans corps, sans cou, sans matérialité. Mary reconnut les traits de son confrère Daniel. Il lui fit un clin d'œil moqueur et redisparut aussitôt. Seule flottait encore dans les volutes de brouillard, l'idée de son sourire.
Décidant qu'elle s'était assez reposée, Mary poussa sur ses mains pour se redresser. Les tiges épineuses des roses avaient creusé ses paumes de profondes écorchures sanguinolentes.
Un pan de brouillard se leva. Twikjeya se dressait fièrement devant elle. Elle était en train de retirer une perfusion vide de son bras gauche et la laissait tomber à terre. "_ Séparons-nous pour le retrouver plus facilement, clamait-elle d'une voix conquérante, je m'occupe de l'aile ouest."
Mais de quoi cette déséquilibrée parlait-elle ? Complètement frapadingue, la chirurgienne ! Au lieu de raconter des inepties, il aurait été plus judicieux qu'elle se méfiât : le Lièvre de Mars venait subitement de se matérialiser à ses côtés. Heureusement que la chasseresse à la natte noire savait faire preuve de ressources ! En un clin d'œil, elle sortit une lame, dépeça le rongeur et s'aspergea de son sang. Mary applaudit la performance à tout rompre ! Twikie lui jeta un regard étrange, tourna les talons et se fondit dans le néant. "_ Vas-y, marmonna la porte-parole, va jusqu'au bout de ton idée !"
Le ciel s'illumina soudain, des bruits d'explosion éclatèrent dans toutes les directions, la terre vacilla. Quel imbécile avait eu la stupide idée de tirer un feu d'artifice un jour de brouillard ? C'était immensément idiot ! En parlant d'idiot… Terry venait à son tour de faire son apparition, il l'invitait, en compagnie de Daniel, à passer de l'autre côté du miroir.
Le monde entier était-il devenu fou ? Ils n'étaient pas assez couverts pour ce genre de fantaisies : traverser la glace d'un miroir aussi peu habillés et c'était direct la pneumonie ! Mais Terry et Daniel paraissaient sûrs d'eux… Si elle attrapait la mort, ils lui rembourseraient ses médicaments ! De mauvais gré, elle baissa la tête et se mit à courir derrière les deux inconscients.
En moins d'une minute, ils parvinrent au fond du terrier : une immense cavité humide et sombre bardée de portes en bois de toutes les tailles. "_ Restez prudents !"
Conseil utile, Terry, vraiment ! Très pertinent… Avec toutes ces portes, quelle quantité de clefs pouvait-il y avoir ? Et qu'est-ce qui pendait aux trousseaux de clefs ? Des gardiens !! Au loin, dans un couloir s'enfonçant dans les profondeurs ténébreuses de la terre, Mary aperçut Basile et Virginie. Elle leva la main dans leur direction pour les saluer. "_ Est-ce que tu peux envoyer un de tes clones dans l’autre aile ? Vers Twikjeya… Au cas où ?"
Mary se mit à rire… Apparemment, les vapeurs de l'humus du terrier endommageaient les neurones du pauvre caméléon : Twikjeya n'avait jamais eu d'aile !
La russe se mit alors à exécuter un pas de danse vers une poupée laissée par Gray et la serra amoureusement dans ses mains pour la faire hurler... Au loin, Virginie et Basile accéléraient le pas. "_ On les suit ! Cria Terry, ils ont peut-être quelque chose ! Maria tiens-toi prête à réagir à la moindre menace !"
Nohlann débloquait à nouveau ! Mais pour ne pas le contrarier, (il est toujours périlleux de vexer un fou) elle brandit son lance-flamme avec une moue déterminée et commença à gambader derrière lui.
Une voix susurra à son oreille : "_ Twikjeya… A tous les confréristes, Kenjiss est mort dans sa cellule. Les gardes l’ont probablement abattu à notre arrivée… Repérez mon signal et rejoignez-moi !"
Douche froide.
...
...
Le terrier disparut en un instant, pour laisser place à un complexe militaire. Le brouillard rouge sombre qui floutait l'Univers se leva.
Maria reprit immédiatement possession de ses moyens. Elle sut exactement où elle était et ce qu'elle était en train de faire : elle courait derrière Terry et Daniel à la poursuite de Virginie et Basile qui avaient sans doute repéré Lemington. Dans son délire, son cerveau avait tout de même réussi à enregistrer les informations les plus importantes.
Les trois confréristes, à l'annonce de leur consœur, avaient pilé net. "_ On doit faire demi-tour, dit-elle aux deux autres d'une voix paniquée, vite ! Si ce qu'elle affirme est vrai, elle risque de péter une durite !"
Maria pensait bien connaître les relations liant Kenjiss et sa pupille et, de ce fait, craignait pour la vie de sa consœur. Cette allumée était imprévisible, peut-être était-elle déjà en train de s'ouvrir les veines à coups de dents ! D'une pression, le costume de la porte-parole redevint noir, elle se mit à sprinter en direction de l'aile ouest, sans chercher à savoir si les autres la suivaient. "_ Twikjeya ? Cria-t-elle sur un ton suppliant, les larmes aux yeux, Twikjeya, ne bouge surtout pas, on arrive !!"
Virginie Parish
Type Sigma
Sujet: Re: [Scénar 5] Dernière scène... Ven 13 Mai 2011 - 21:50
Une réponse, une simple petite réponse, lui servait de fil d’Ariane. La voix de Samarah nourrissait tout à la fois l’espoir et l’inquiétude. Parce qu’elle était vivante. Mais … Cette mutante était faible cela se sentait. Virginie savait à quel point ces derniers mois avaient vu les forces de cette femme décliner. Après plusieurs jours entre les mains des autorités… Il était impossible d’accepter son propre raisonnement. Elle frissonnait. « Les sous-sols » c’était cela réduisait les directions ! Il y avait sûrement un escalier, un ascenseur, pour s’enfoncer dans les entrailles du complexe.
Ils couraient presque à présent. La demoiselle ne regardait même plus les soldats. Elle faisait entièrement confiance à Basile. Elle ne pouvait plus réfléchir que dans un sens. Son esprit était accroché à celui de leur cible comme la méduse à sa proie. Dans toute cette agitation, ces bruits, elle craignait que le lien ne se brise. De la fumée et des corps… c’était quelque chose. Elle trouvait une porte qui menait vers le niveau inférieur et la poussait avec brutalité. Elle n’avait plus le temps d’être douce.
Le cri de douleur faillit faire exploser les tympans hyper-sensibles. C’était un pur et horrible hurlement qui glaçait le sang. Il confirmait néanmoins que la distance se réduisait. Au même moment l’air se réchauffait un peu sous l’effet du plasma. Ils étaient dans le quartier sécurisé. Une enfilade de cellules se dessinait. Virginie accélérait encore la cadence. Pourvu qu’ils n’arrivent pas trop tard.
*SAMARAH*
Mais leur connexion avait été coupée depuis plusieurs minutes déjà.
Au détour d’un énième couloir apparu enfin ce qu’ils cherchaient tous. Virginie ne comprit pas immédiatement que la silhouette complètement décharnée, à la limite de l’agonie, était celle de miss Lemington. C’était une image si… si inhumaine. Une vision qui s’enfonçait dans la mémoire pour ne plus jamais la quitter tout à fait. Le drame de l’oiseau blanc, ses victimes, n’étaient rien face à Elle. D’un pas vif la jeune fille rejoignait la prisonnière. Son cœur tremblait de peine et de honte. Ils n’avaient pas été assez rapides.
Virginie redevenait l’adolescente pleine d’attention. Les yeux brillants délivraient tout son effarement. Ces humains avaient été des… des bourreaux. Petite femme au corps menue, elle se saisissait de cette femme inerte, sans le moindre effort. Elle bénissait le hasard que Sam’ ne puisse plus rien ressentir en cet instant. Il lui fallu quelques mouvements pour s’assurer que sa prise soit sûre. Une fois lancés ils ne pourraient plus s’arrêter. Son regard s’encrait dans celui de son compagnon de route pour y puiser un peu de réconfort. Puis les lèvres tournées vers le micro elle murmurait la nouvelle.
-« On l’a trouvé. Préparez-vous à fuir. »
En disant cela c’était surtout à Artie et à Almare qu’elle pensait. Les plus jeunes et les moins préparés pour ce carnage. Qu’ils puissent enfin aller se mettre à l’abri. Elle se plaçait à côté de Basile en direction de la sortie. Elle n’osait pas dire tout haut ce qu’ils devaient tout deux pensé. Protéger trois individus allait en coûter beaucoup au jeune homme… Virginie était peut être indestructible. Mais elle ne pourrait pas gérer la protection et la défense des deux mutants en simultanés.
-« … Basile… si jamais tu ne tiens plus… promet moi de filer pour aller chercher de l’aide. »
Des bruits de pas lui parvenaient. Ils venaient d’en face. Virginie étudiait le couloir en reculant lentement. Il y avait des cadavres partout. En retournant sur les pas de la Cerbère ils allaient trouver sa cellule. Ce n’était pas une issue. Mais cela leur donnerait peut être assez de temps. La seule solution était que Basile et Samarah demeurent invisibles, assez longtemps pour que… Les tripes de la jeune fille combattaient la suite de toutes leurs forces. Assez longtemps pour que Résilience annule la menace qui approchait.
-« Par là… vite ! »
Pendant qu’elle marchait à bonne vitesse elle tentait de libérer un peu plus ses muscles. On lui avait donné des techniques. Le chemin était de plus en plus dégoutant. Un étrange picotement à la nuque elle continuait d’avancer. L’odeur de la chair brûlée lui arrivait par vague. Elle maudissait sa mutation. Que c’était-il passé par ici ? Ils n’eurent pas le temps de le découvrir.
Maria …
Daniel Gray
Type Gamma
Sujet: Re: [Scénar 5] Dernière scène... Sam 14 Mai 2011 - 15:50
Ni une ni deux dans le bâtiment. Inutile de se laisser distraire. Ils reprenaient leur souffle en symbiose. La présence de la copie donnait un peu plus de tonus au mutant. Le bon côté d’être en double. Chaque minute comptait. Dani eu un air sarcastique en entendant le caméléon. L’idée aurait put être astucieuse si seulement Gray avait été un gars altruiste. Le rire de Maria aurait put être le sien pour une fois.
-« Impossible. Je n’ai que celui-là. Je le garde avec moi. »
Entre l’autre folle et l’hystérique ce n’était pas facile d’avancer. Il se demandait sérieusement ce que la russe avait bien put prendre avant de descendre de l’appareil. A être complètement délurée elle allait tous les mettre en danger. A quatre ils fouillaient inlassablement chaque pièce sur leur chemin. Kenjiss n’était nulle part. Rien ne leur permettait de le retrouver. Le complexe était trop grand pour une équipe si restreinte. Il leur fallait un sérieux coup de main. Celui –ci se présenta sous la forme de deux membres de l’Institut.
-« Tu as de l’espoir. »
La transmission de la sorcière arriva quelques minutes plus tard. Les deux anglais s’arrêtèrent d’un seul mouvement dans le couloir. Kenjiss mort. Voilà un revirement inattendu. Dany n’était pas tellement touché par cette perte. Cependant les conséquences l’inquiétaient elles. Il regardait tour à tour Terry et la blonde. Ils devaient rebrousser chemin. La copie conforme reculait pour laisser passer son créateur.
Ils allaient vite maintenant qu’ils savaient exactement où aller. L’odeur de chair cramée lui monta à la gorge. Il dû se mettre une main devant le nez pour bloquer l’odeur. C’était répugnant. Il ne faisait pas le fier. Le corps du leader était à quelques mètres. Ça tête ne ressemblait plus à rien. C’était plus un morceau de chair en décomposition. Gray restait silencieux. C’était un fait. L’un des plus grand mutant de ce bas monde était mort.
-« Est-ce qu’on emmène son corps ? »
Des questions pratiques. Ils étaient toujours sur la zone 56. Le double faisait le guet. Ce n’était pas le moment de pleurer.
Terry Nohlann
Type Omega
Sujet: Re: [Scénar 5] Dernière scène... Mer 18 Mai 2011 - 0:55
"Evidemment qu’on emporte son corps !"
Terry s’entendit à peine répondre à Daniel d’une voix blanche. La gorge sèche. Il n’osait même pas imaginer ce que les humains étaient capables de faire avec le corps de Kenjiss si jamais ils le laissaient entre leurs mains.
Le Caméléon avait l’impression que le temps s’était soudainement arrêté. Il avait entendu un cri horrible, enregistré l’information morbide délivrée par Twikjeya. Puis, il avait perdu le fil. Il ne s’était pas entendu répondre à Daniel et à Maria. Il ne s’était pas rendu compte qu'il courrait à leur suite pour rejoindre Twikjeya. Seule la vision du corps de Kenjiss lorsqu’il lui fit face le ramena brutalement à la réalité. Une gifle monumentale. Un choc atroce.
Sous le choc. Il l’était, oui. Et c’était encore un bien faible mot pour décrire l’état du mutant.
Il dut poser une main sur le mur pour s’accrocher. La vue du sang ne le dérangeait pas en temps normal. Mais lorsque vous connaissiez la personne qui gisait à vos pieds, cela avait toujours le don de vous retourner les tripes. Et puis l’odeur des os et de la chair brûlée… c’était une toute autre affaire.
Kenjiss était mort.
Impossible.
Kenjiss. Mort.
Impensable
Il ne parvenait pas à décrocher son regard du corps mutilé. Il n’avait pas le temps de comprendre. Il n’avait pas le temps de réfléchir, de découvrir ce qui avait bien pu réellement se passer.
Il ne pouvait tout simplement pas accepter cette triste réalité. Pourtant, leur leader n’était plus de ce monde. Malgré leurs nombreux points de désaccord, Terry venait de perdre un ami de longue date.
Et ils étaient tous à présent pressés par le temps. Ils devaient partir d’ici. C’était une question de vie ou de mort. Car ils ne tarderaient sans doute plus à passer du rang d’assaillants à celui de cibles lorsque les humains…
Les humains… D’après Twikjeya c’étaient eux qui avaient… Terry ravala un juron de colère. L'expression des sentiments, ce serait pour plus tard.
Sans plus réfléchir, Terry fit un pas vers le corps de leur leader et passa devant Maria et Twikjeya tel un automate. Déterminé mais le regard vide d’émotions, le visage inexpressif. Il évita autant que possible de regarder son crâne. Ou ce qu’il en restait. Kenjiss était plus grand et surtout plus massif que lui. Plus lourd. Il n’arriverait pas à le porter seul.
"Dan…"
Un murmure mais que le Confrériste comprendrait sans peine en pareille circonstance. Il devait l’aider à le porter pour l’évacuer. Le Caméléon se saisit du corps non sans quelques difficultés. Il s’obligea à marcher droit, la tête haute malgré tout, à refouler l’odeur du sang et de la mort nauséabonde. Ils quittèrent lentement la cellule, en silence. Funèbre procession…
Malgré tous leurs efforts, Kenjiss les avait quitté. Ils avaient perdu leur leader… Ils étaient dans la merde. Qu'en était-il pour l'Institut? Etaient-ils eux aussi arrivés trop tard ?
Et une humaine à l’autre bout du monde ne tarderait pas à s’effondrer… Il connaissait le caractère fort de la jeune femme mais il savait aussi qu’il est des chagrins qui restaient inconsolables malgré toute la volonté que l’on pouvait mettre à les combattre. Lui aussi avait perdu un être cher par le passé… Lui aussi venait de perdre une personne qu'il appréciait.
Nakor
Type Gamma
Sujet: Re: [Scénar 5] Dernière scène... Mer 18 Mai 2011 - 14:46
Luc était sur la même longueur d'onde que Nakor, lorsqu'ils partiraient, ils mettraient un terme à cette folie, en alliant les pouvoirs de la terre et du fer, ils pourraient à eux deux, dévaster le complexe du cercle, en brisant les fondations du bâtiment et en détruisant tout afin de pouvoir fuir en toute tranquillité de ce lieux maudit. Luc décida de se charger de l'avant du convoi, laissant à Nakor la surveillance de l'arrière garde. Le vieil souffla un simple
"Parfait! Attention à toi"
Puis se tourna, laissa passer quelques mutants puis se plaça en dernier, tout en conservant un œil sur le groupe et leur niveau d'avancement, Nakor s'assurait que les gourgandins qui pointeraient leurs nez dans l'enceinte des bâtiments subiraient son courroux de vieux fou. Il entendit alors, le combat qui se déroulait devant, et il priait pour que le plus rapidement possible Virginie et la Confrérie découvre Samarah et Kenjiss, et qu'ils fichent tous le camp d'ici. Après tout, ho vieillesse ennemie, Nakor n'avait plus cinquante ans et il allait commencer à fatiguer. Même si la vision du sang ne l'avait que moindrement perturbé ni même l'idée de tuer puisque ce n'était véritablement plus sa première fois, il n'aimait pas être là, en train de tuer et de marcher dans un chaos de sang et d'os brulés. De cadavres et de blessés agonisants. Il fallait rapidement quitter ce spectacle sanglant sous peine de perdre l'esprit et de se comporter aussi follement qu'avait pu le faire certains membres de la Confrérie. Des soldats arrivèrent enfin à l'entrée du bâtiment. Ces pauvres fous avaient des armes en plasma, qui étaient métalliques à souhait. Le vieux fou manipula de nouveau ces armes et les fit exploser ce qui eut pour effet une assez belle déflagration qui vint faire roussir les vêtements du professeur. Si cela continuait, cette chaleur ferait tomber Nakor dans les pommes, quand on est vieux on ne résiste pas longtemps aux changements brutaux de température. C'est donc un Nakor transpirant qui s'essuya le front avant de crier comme pour se donner du courage
"Non mais pour qui me prenez vous!"
Puis Nakor ouvrit rapidement les bras et pointa ses paumes en direction des murs. Ce béton était entièrement stabilisé à l'aide d'acier, soit sous forme de barre métallique de longue taille, soit en copeaux mélangé à la terre qui avait servi à la fabrication du mortier. Les mains de Nakor se mirent à trembler comme s'il était en train de produire un prodigieux effort. Soudain les murs explosèrent en partie, une grande saillie apparu de tout leur long, verticalement, sur chacun des murs qui se faisaient face et il en sorti des longues tiges d'aciers. Elles lévitèrent doucement jusqu'au mutant puis s'orientèrent horizontalement. Soudain il entendit une roquette partir en direction de ... par les dieux, de lui même et du groupe de mutant. Les soldats à l’extérieur tentaient le tout pour le tout, ils avaient compris que les balles ne servaient à rien et voulaient donc passer au niveau supérieur. Les tiges d'acier tombèrent au sol et Nakor plaça ses deux mains devant lui, s'aidant de tout son corps bien tendu et déploya une énorme vague de pouvoir. La roquette freina, s'arrêta presque à porté de main, puis en hurlant de rage, le vieux fou balança en sens inverse l'engin explosif. La roquette partie en arrière. Avec violence, le vieil homme donna un coup en direction du sol et l'explosif alla percuter la terre assez loin de l'entrée. Même s'il senti le souffle de l'explosion et la chaleur, il ne fut pas trop dérangé ... ce qui n'était pas le cas des soldats dans le complexe. Se disant que c'était plus qu'il ne pouvait supporter, Nakor était au comble de l'énervement, ce qui lui donnerait l'énergie nécessaire pour continuer le combat. Il entendit alors dans son commutateur Virginie. Il accueilli cette voix et son annonce comme une bénédiction : elle avait enfin trouvé Samarah, en vie et ils s'apprêtaient à quitter le complexe. Il usa de son commutateur et envoya à tout le monde
"Message bien reçu, je préviens la Confrérie et nous évacuons! Luc ça sera bientôt à nous!"
Puis Nakor bascula son commutateur et allait prendre contact avec les autres mutants pour savoir s'ils avaient trouvé Kenjiss quand une petite armada s'empressa de pénétrer dans les lieux. Ils courraient tous, dans le couloir devant lui, arme au poing et hurlant de rage
"Monstres, chiens, bâtards, vous allez crever!"
Crever? Mais quelle bonne idée. Nakor souleva les tiges de métal au sol et les propulsa à grande vitesse devant lui. Il embrocha chaque soldat, les transperça et les vit s'effondrer au sol. Il avait visé le crane, ainsi la mort fut subite et il plaça
"C'est vous qui êtes mort bande de chiens galeux!
Puis usant de son pouvoir, Nakor tordit les barres de fer et entoura les cadavres des soldats. Il les propulsa alors loin devant lui, afin que le chemin soit libre pour les mutants et que le passage soit obstrué pour les soldats qui voudraient encore entrer dans le complexe. La place était donc enfin libre pour quelques temps. Nakor s'adressa donc à son interlocuteur
"Terry, nous avons trouvé Samarah, qu'en est-il de vous?"
Peu de temps après, il obtint une réponse presque magique : leur mission était aussi terminé de leur côté.
"Parfait, quittez tous le bâtiment immédiatement, sous peu nous allons tout détruire ici. Terminé et bonne chance!"
Nakor ferma son commutateur et vit enfin les mutants revenir et repartir en direction de la sortie. Il leur fit signe et avança, les mutants étaient au complet et il y avait même Virginie, Basile et ... ho par les dieux, qu'avait fait ces monstres à Samarah. Une boule dans la gorge, il senti que son cœur venait de rater un battement avant de reprendre à un rythme effréné. Sortir, il fallait sortir, c'était impératif. Ils avancèrent, Nakor envoya valdinguer avec force le petit groupe de cadavre qu'il avait emprisonné dans les barres en métal et libéra ainsi l'entrée du complexe en bousculant avec violence les derniers soldats encore debout derrière la porte. Il comptait sur les autres pour les tuer, sinon il n'aurait plus assez d'énergie pour tout détruire et mourrait d'épuisement. Une fois l'évacuation terminé, Nakor poussa au loin les derniers mutants et hurla presque
"Dépêchez vous de monter dans le jet, nous arrivons aller!"
Puis il se retourna, au côté du fier et puissant Luc et ajouta
"C'est le moment, tu feras plus de dégât que moi, c'est certain, je vais faire ce que je peux pour briser les fondements du bâtiment, à toi ensuite d'y mettre ton grain de sel afin de tout dévaster ... après ça, je risque d'avoir besoin d'un coup de main pour marcher jusqu'au jet Luc ... aller!"
Puis Nakor concentra tout son pouvoir et toute son énergie restante, il prit une très grande bouffé d'air puis balança toute ses forces en direction du complexe. Accompagnant son pouvoir d'un geste brusque des bras il pointa ses mains en direction du complexe. Puis il hurla sous l'effort colossal qu'il devait fournir. Il avait prit la mesure de tout le métal présent dans le bâtiment, dans les murs, dans les machines, les portes et autre. Puis il déploya toute sa volonté afin de faire plier cette structure. Des fissures commencèrent à apparaitre et le complexe se mit à trembler, à l'intérieur, pour les soldats restant, c'était le début du chaos, des barres sortaient des murs, les machines se tordaient, partaient dans tous les sens, le toit s'affaissait et le sol vibrait. L'acier cédait sous la volonté du maitre du métal, explosait, se tordait et l'effet recherchait approchait de son terme. Nakor venait de fragiliser toute la structure, la touche finale c'est Luc qui devait la mettre, c'était à lui de jouer et il le saurait, tout simplement parce que Nakor venait de tomber à terre sur ses genoux, transpirant au possible, respirant avec difficultés et s'aidant de sa canne pour ne pas tomber de tout son long au sol. Il devait reprendre son souffle et ne plus user de ses pouvoirs s'il ne voulait pas mourir. Il tourna le visage vers Luc pour le rassurer et hocha de la tête, c'était à son tour maintenant d'exprimer sa rage contre le Cercle.
Twikjeya Elkash
Type Gamma
Sujet: Re: [Scénar 5] Dernière scène... Jeu 19 Mai 2011 - 0:20
C'était une chose étrange que de faire semblant d'être affectée par le meurtre que l'on venait de commettre. Si certains étaient passés maitres dans l'art de la simulation de sentiments, ce n'était pas le cas de Twikjeya qui se contentait de ne pas en éprouver, chose ô combien plus rentable. Néanmoins, l'appel paniqué de Maria avait provoqué une intense réflexion chez la jeune femme, qui décida au bout de trente trois centièmes de secondes de s'appliquer à imiter une pâleur morbide et de se décomposer sans trop en rajouter. La dame sombre ne se serait jamais effondrée en pleurs, même à l'annonce de la mort de son protecteur, sans courir le risque d'éveiller les soupçons chez des confrères habitués à sa réserve habituelle.
Ce fut donc une créature adossée au mur, blanche à faire peur (mais était ce davantage que d'habitude? ) et silencieuse que l'équipe récupéra. Twikjeya avait les lèvres pincés, et ses yeux restaient fixés sur le cadavre étêté comme si elle refusaient de croire à ce qu'elle voyait. Le pistolet à plasma utilisé pour le crime avait disparu depuis longtemps de la pièce. Inutile de se faire piéger par une erreur aussi stupide.
Mais ce fut lorsque Maria s'approcha d'elle, paniquée que Twikjeya se lança dans l'interprétation la plus difficile du millénaire. La sombre dame se détacha enfin du cadavre que Terry emportait, comme surprise de voir la russe auprès d'elle. Elle cligna des yeux deux fois, très rapidement, chassant un hypothétique mauvais rêve de son regard hypnotisé qu'elle posa sur sa consœur. Et la voix vibrante d'une émotion qu'on ne lui connaissait pas résonna, plus glaciale que jamais. Ces sonorités rauques sublimés par une agressivité inhabituelle devaient achever les plus sceptiques du chagrin réel de la mutante.
Il ne nous reste alors plus qu'à exterminer cette humanité qui vient de signer son plus grand crime et son arrêt de mort d'un même tir... Je les veux morts, tous. Ce ne fut que lors du trajet de retour que Twikjeya, tête basse en fin de cortège, se surpris à se demander si elle pourrait maitriser les conséquences de son acte. Tout était planifié, si parfaitement exécuté juste là que l'erreur ne pouvait apparaître. Mais Kenjiss avait été à deux doigts de tout faire s'effondrer, et il lui incombait de ne pas se laisser distraire. Qu'importait. Elle ne faisait jamais aucune erreur. Ce que beaucoup prenaient pour de la vanité n'était qu'une constatation....
La sombre dame jeta un coup d'œil à Maria, l'autre électron libre d'un plan qui n'en admettait pas. Elle se glissa auprès d'elle en émergeant dans la cour, le visage sombre.
Nous n'avons plus aucune pitié à avoir à présent, n'est ce pas ?
Par une étrange coïncidence, cette phrase survint au même moment où Oleg poussa un hurlement de rage en réceptionnant le corps désormais tout à fait froid du tatoué. Le russe si jovial quelques instants plus tôt paraissait réellement peiné de la mort de son camarade de combat. Twikjeya leva les yeux vers le ciel qui se découpait nettement entre les volutes de fumées noires. Une légère brise commençait déjà à disperser les particules de cendre, faisant voleter un léger tapis grisâtre au niveau des mollets. L'air était frais et on y percevait à travers les odeurs nauséabondes des corps calcinés la senteur d'un printemps qui s'annonçait radieux. Oui vraiment, songea la jeune femme en écartant une mèche rebelle, c'était une belle journée.