Forum de Jeux de Rôle Futuriste - Inspiré des Mutants de Marvel (X-Men)
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Sujet: Re: [Scénar 5] Dernière scène... Mar 24 Mai 2011 - 0:44
A pas lents et réguliers, Daniel et Terry transportaient le corps de Kenjiss vers la sortie du complexe militaire, le plus dignement qu'il était possible de faire en de pareilles circonstances. Maria, la porte-parole, s'était placée au centre de la procession funèbre, non loin de Twikjeya. Quelques instants plus tôt, elle avait saisi le bras gauche ballant du leader et conservait maintenant sa main froide contre sa poitrine. Si souvent, elle avait rêvé de virer, d'un bon coup de pied aux fesses, Kenjiss de son fauteuil directorial, jamais –Dieu lui en était témoin- jamais elle n'avait souhaité un dénouement aussi tragique !
… Tout comme jamais elle ne s'était imaginée, un jour, pleurer la mort de ce dingue macho.
ET pourtant, ses larmes étaient bien là, étrangement sincères, inexplicables. Évidemment, ses chers confrères ne se gêneraient pas pour n'y voir là que de la comédie, qu'un mascara mal tartiné sur une âme bouffie d'ambition, on ne se refait pas une réputation en une après-midi...
La main de Kenjiss était glacée…
Avant de devenir inferiorophile – et ainsi déclencher le schisme au sein de ses troupes - cette brute avait été un modèle pour la russe. Elle avait adoré tout son côté sale connard, sa manière brutale d'envoyer paître les emmerdes à grands coups de fusils à pompe, ses sautes d'humeur volcaniques… Elle aurait même pu se laisser aller à tomber amoureuse de ce type-là… Si seulement…
Juste derrière elle, une voix éraillée par la douleur s'éleva : "Il ne nous reste alors plus qu'à exterminer cette humanité qui vient de signer son plus grand crime et son arrêt de mort d'un même tir… Je les veux morts, tous !"
Pauvre Twikjeya, c'est elle qui souffrait le plus ! Pour elle, Kenjiss n'avait pas seulement été qu'un leader, qu'un maître à penser… Il avait sans doute été ce qui s'était le plus approché d'un père dans ce cœur verglacé par les douleurs du passé.
Maria lui accorda un sourire triste, en hochant simplement de la tête.
La procession confrériste quitta le complexe militaire, le corps de Kenjiss, pour la première fois depuis des jours, était éclairé par la lumière du jour. "Nous n'avons plus aucune pitié à avoir à présent, n'est-ce pas ?"
Oleg surgit de nulle part et se chargea de la dépouille. Après un baiser mouillé de larmes, Maria relâcha à contrecœur la main froide du cadavre. Elle prit Twikjeya par les épaules et la regarda droit dans les yeux. "_ L’Humanité regrettera… Fit-elle très sérieusement, le compte à rebours est lancé ! Dans quelques années, nos historiens prendront la date d'aujourd'hui comme premier jour de l'ère superior, je te le promets !"
Quelle autre réponse aurait pu accepter à ce moment l'Ange de la Mort ? Et, elle-même, qu'aurait-elle pu dire d'autre ? Sa haine du Cercle et de l'Humanité n'avait jamais été aussi forte qu'en ce jour. "_ L'heure est venue pour la Confrérie de ressortir de son fourreau. La mort de Kenjiss ne doit pas être inutile !"
Elle enlaça la chirurgienne dans ses bras, consciente qu'elle ne provoquerait rien d'autre chez sa consœur que de l'étonnement. "_ Viens, il est temps de partir." Murmura-t-elle tristement.
A pas lents, elle guida Twikjeya vers le jet.
Almare Dashek
Type Alpha
Sujet: Re: [Scénar 5] Dernière scène... Ven 27 Mai 2011 - 17:35
Almare avait suivi les autres dans le bâtiment. Après avoir tiré toutes ses munitions, elle était restée sagement derrière Nakor et Luc, en faisant attention de ne pas s'empaler sur les épines de ce dernier. Ce n'était vraiment pas le moment de se blesser soi-même et ça risquait de faire mauvais effet sur son CV!
L'horrible odeur de chair cramée et de sang, au milieu de cette chaleur, lui donnait la nausée. Elle était sur le point de se trouver mal, mais elle devait tenir bon, après tout, c'est elle qui avait demandé de rejoindre le groupe, on ne l'avait pas enrôlée de force. Elle sortit un couteau de sa ceinture, en cas de mauvaise rencontre. Elle eut un pincement au coeur en le regardant. Il lui avait été offert par ses frères avant son départ. La lame était solide et bien aiguisée. Le manche en ivoire représentait un lion. Ce cadeau d'adieu comptait beaucoup pour elle. Elle sentait à travers cet objet la protection de ses frères, et elle l'empoigna fermement.
*Pour l'honneur...*
Ses oreilles bourdonnaient, et soudain l'ordre de retourner au jet fusa. Elle ne se fit pas prier et suivit le mouvement. Elle aperçut l'autre équipe trimballer un amas de chair et de sang. Le leader de la Confrérie était en piteux état... pas sûr qu'il survive.
En voyant arriver leur cerbère dans les bras de Virginie, elle eût les mêmes doutes à son égard. La pauvre Miss Lemington était dans un triste état, elle avait visiblement besoin de soins urgents, et la jeune fille se reprocha de ne pas avoir suivi de formation aux premiers secours. Heureusement les autres étaient plus âgés et avaient sûrement plus d'expérience dans ce domaine!!!
Elle pénétra dans le jet et prit à tout hasard une bouteille d'eau et un linge propre. Elle ne pouvait rien faire d'autre pour le moment.
Virginie Parish
Type Sigma
Sujet: Re: [Scénar 5] Dernière scène... Dim 29 Mai 2011 - 15:53
C’était une fausse alerte. Un soldat isolé avait été attiré par le son de leur course. Virginie n’avait plus les mains libres. Elle serrait les dents regardant Basile dans les yeux. Ils n’avaient pas le choix. Il devait tirer. Si cet homme sonnait l’alarme tout était perdu. Chance ou hasard le talkie-walkie le mit à l’arrête à quelques mètres d’eux. Un bref message le faisait revenir sur ses pas et sauvait le trio de mutants. Le cœur de la demoiselle se remit lentement à battre.
Ils retournaient à l’air libre en guettant le moindre bruit suspect. Elle allait aussi vite que le permettait la situation. Son œil avisé repérait les débris assez vite pour les éviter. Une formidable dose d’adrénaline stimulait un peu plus ses sens. Elle avait l’impression d’être partout à la fois. Le poids de Samarah l’empêchait de s’inquiéter pour le reste du groupe. Elle marchait, droit vers le jet, droit vers la sortie. Les balles sifflaient autour d’eux. Le feu était partout.
La voix de Nakor lui paru malgré le carnage. Elle hochait fermement de la tête. Les yeux bleus dérivaient immanquablement vers la silhouette de Luc. Elle savait ce qu’ils allaient faire. C’était mieux ainsi. Pourtant une part d’elle-même aurait voulu arrêter le massacre. Il n’y avait peut être des innocents entre ces murs… A hésiter la demoiselle eu le temps de voir les confrériste approcher. Les deux hommes tenaient un corps. Le leader était inerte. Un simple… évanouissement… n’est-ce pas ?
Un doute –affreux- s’insinuait dans son esprit. Le visage de Maria, le rouge sur le visage de Kenjiss, la colère dans le regard du pilote. Tant de signe d’une tragédie qu’elle ne voulait pas voir. Virginie posait enfin un pied dans l’appareil. Elle se dirigea vers la première couchette et y déposa délicatement mademoiselle Lemington. Ses doigts allaient instinctivement vérifier le pou. Il était faible mais constant.
Pendant que les autres les rejoignaient Virginie commençait à fouiller la trousse médicale. Ses mains tremblaient. Elle n’avait aucune compétence médicale pour soigner une femme inconsciente. Désemparée et hantée par la vision du confrériste agonisant elle n’arrivait pas à réfléchir correctement.
-« Rhaaa mais pourquoi je ne sais pas autant de choses que Koji… »
Les larmes lui brouillaient à nouveau la vue. A fleur de peau elle sentait ses nerfs demander grâce. Pourquoi Luc n’était-il toujours pas là ? Où étaient Artie, et Gaël ? Elle voulait retourner dehors pour les aider. Mais elle refusait de laisser Sam’ sans protection. Sa main nerveuse remontait lentement une couverture chauffante sur le corps mal en point. Il fallait avertir Léa et June. Ses yeux suivaient les commandes de l’holophone. Son cœur se serrait à l’idée de ce qu’elle était sur le point de dire.
-« June. C’est moi. Voilà on a retrouvé Sam. Ils ont retrouvé Kenjiss. Ils ne vont pas très bien. Ils ont été torturés. Je ne sais rien de précis sur Kenjiss. Mais Samarah est sous mes yeux. On va prendre soin d’elle. Dés que j’en sais plus je te rappelle. Fais attention à toi. Je crois que ce serait bien que tu viennes à l’Institut. Tu serais plus en sécurité avec nous. Je t’accompagnerai voir Kenjiss si tu veux… enfin on en reparle dés qu’on est rentré ! »
Elle s’asseyait juste à coté de la jeune femme sans la quitter des yeux.
Artie Chastel
Type Alpha
Sujet: Re: [Scénar 5] Dernière scène... Dim 29 Mai 2011 - 18:30
Tout était terminé. Ils avaient trouvé ce pour quoi ils étaient venus, ils avaient risqué leur vie, et maintenant, ils devaient repartir. Artie se sentit une fois de plus tiré, par le bras cette fois. Aaron lui avait saisit le poignet et ils s’élançaient avec les autres le long du couloir jusqu’à la sortie. Autour d’eux résonnaient des cris, des coups de feu. Artie n’y comprenait toujours rien, ne voulait plus chercher à comprendre.
Aaron, d’un mouvement sec du bras, envoya un trait de plasma trancher la tête d’un soldat, dont le corps fut soufflé en arrière comme s’il avait reçu un boulet de canon dans le ventre. Artie se demandait comment il était capable de commettre une telle chose… comment il était capable de ne pas hésiter.
« Ce sont nos vies, ou les leurs. »
Il n’avait plus son pistolet. Son pistolet. Celui qu’il avait pris avec lui dans l’intention de… dans quelle intention ? L’intention de tuer ? Jamais il n’avait eu de tels desseins… mais a-t-on réellement besoin d’avoir une intention pour accomplir quelque chose ?
Ils sortirent du bâtiment. Nakor, le vieux professeur, hurla quelque chose. Il avait de la voix, pour un vieux débris. Retourner au jet. Artie n’eut pas complètement le temps d’assimiler l’ordre que déjà, Aaron l’entrainait vers l’engin alors que derrière eux retentissait le grincement menaçant des fondations du bâtiment. Luc et Nakor se chargeaient de livrer un souvenir écrasant à ceux d’en-face. Et il ne faisait pas bon de rester dans le coin.
Le garçon s’engouffra dans le jet et se jeta sur un siège, en face des couchettes. Sur l’une d’elles était allongée la propriétaire de l’Institut, Samarah Lemington. Artie la contempla, blanc comme un linge, la bouche entrouverte, des gouttes de sueur perlant légèrement sur son front, haletant. Si jamais il avait pu penser qu’elle pouvait être plus décharnée qu’avant… il détourna le regard et le posa sur Virginie. Il ne pouvait toujours pas croire ce qu’il l’avait vu faire, mais il ne lui en voulait pas. Ce n’était pas de sa faute. Elle avait été forcée… dans un sens. Pourtant c’était bien elle qui avait voulue venir. Mais pour sauver son amie.
Artie secoua la tête pour mettre fin à cette bataille mentale. Cela ne le regardait pas, après tout. Il était bien venu alors qu’il n’avait rien à faire ici, et qu’Ulrich, son meilleur ami, avait bien besoin de lui à un moment critique. Il porta une main à ses côtes en grimaçant.
- Ugh…
Dans l’action, son attention ne s’était pas reportée sur la douleur, mais maintenant qu’il était en sécurité, c’était pire. Ses côtes endommagées l’élançaient. Il avait l’impression qu’elles pulsaient sous sa peau. Une large main se posa doucement sur son épaule. Artie leva la tête, sentant ses vertèbres protester, ce qui le fit grimacer. C’était Aaron. Il lui sourit. Artie cligna des yeux. Ce qu’il voyait là était bien l’ombre d’un sourire. Il n’avait jamais vu ça chez le jeune homme auparavant. Ce dernier sembla se rendre compte de la surprise d’Artie car il se détourna aussitôt pour aller voir comment Miss Lemington se tenait. Le jeune mutant n’avait jamais remarqué à quel point il était grand. C’était bien visible dans cet espace exigu. Il se laissa alors aller sur son siège et enfourna sa tête dans ses mains.
Luc Treanez
Type Gamma
Sujet: Re: [Scénar 5] Dernière scène... Lun 30 Mai 2011 - 0:13
Le groupe s'était enfoncé dans les couloirs délabrés par les explosions. Le vieux professeur couvrait les arrières et les longues distances avec son pouvoir, et détruisait les armes ou arrêtait les projectiles, tandis que Luc taillait un chemin au corps à corps. Il profitait largement de son armure pour encaisser les coups qu'il ne savait ou pouvait pas parer, et renvoyait des coups de poing dévastateurs, écrasant comme une masse les os des soldats.
En même temps sur le chemin qu'ils parcouraient, il agissait sur les murs, surtout ceux qui avaient l'air les piliers porteurs. Il s'arrêtait un instant, et prenait le temps de trouver les failles dans les structures minérales. Pour un géologue, c'était l'enfance de l'art, ce qu'il apprenait en premier. Chaque minéral est constitué en général de minuscules tétraèdres ou d'octaèdres d'atomes, qui agencés différemment donnaient leurs propriétés aux roches. Le ciment ou le béton n'y échappaient pas, même si la formation était d'origine humaine. Il repérait les failles dans les structures, et en créait de nouvelles, sans qu'elles se propagent... du moins pas encore. Les fragilités causées par les explosions précédentes ne faisaient que lui faciliter le travail.
Le groupe avançait lentement, jusqu'à qu'un message leur parviennent. Virginie et Basile avaient trouvé Lemington. Il était temps. Luc commençait à fatiguer à force d'user de son pouvoir. Il avait beau être plus jeune que le professeur, il ne maîtrisait pas complètement son pouvoir au point de ne pas gâcher de l'énergie dans ses manipulations. Et il voyait que c'était aussi le cas pour leur protecteur. Nakor utilisait tout son pouvoir pour détourner les balles, arracher les structures métalliques des murs et des fondations, et repousser jusqu'à un missile. Il était impressionnant.
Allez y, je vais leur préparer une surprise.
Luc laissa le groupe repartir au pas de course vers la sortie, puis se tourna vers l'un des murs. Etant plutôt bon en orientation, il avait estimé qu'il était pas très loin du centre du complexe où il se trouvait. Il plaqua une main sur le mur, et se concentra. Il trouva rapidement une première faille, mais cette fois il ne s'arrêta pas là. Il continua sa besogne, et propagea les ruptures de réseaux, cherchant les structurent porteuses, les plus solides, celles qui tenaient encore bon malgré les assauts. Les cisaillements, les ondes de chocs, les erreurs de constructions, tout ce qui pouvait l'aider à propager son pouvoir il le prenait. S'il n'y avait pas eu autant de dégâts avant d'arriver ici, il lui aurait fallu des heures pour faire ce qu'il faisait actuellement. Mais là il ne lui fallut que 5 minutes pour couvrir les deux tiers du complexe. Luc jugea qu'il en avait fait assez.
En se redressant il s'aperçut qu'une partie de son armure avait disparue. Il avait tellement pompé dans ses réserves qu'il avait perdu une partie de sa protection. Son bras gauche était en partie découvert, ainsi que son crâne. Même s'il sentait que l'arrêt l'utilisation intensive de sa mutation venait de relancer la production de son obsidienne, il percevait un net ralentissement. Il avait besoin de repos, dès que possible.
Luc commença à marcher rapidement, quand au croisement d'un couloir il tomba sur un groupe de soldat. Tout le monde s'arrêta, tous autant surpris. Luc eu le temps de distinguer des galons luisant sur l'épaulette d'un homme plutôt vieux au centre du groupe de soldat... un gradé. Passé la surprise, l'un des soldats hurla:
Un mutant!! Abattez le!! Protégez le général!!
Le cerveau de Luc repartit au quart de tour, l'adrénaline aidant. Il se lança au contact des soldats de tête, tout en fouillant la sacoche qu'il portait à ses reins. Il en sortit une des grenades fumigène qu'il avait prit à l'institut avant de partir, et la dégoupilla. Alors qu'il tamponnait le premier soldat à la manière d'un joueur de rugby ( ou de foot américain ) il lâcha la grenade qui roula entre les pieds des soldats, qui lâcha de suite des volutes de fumée épaisse. Il frappa violemment le soldat à la tempe, lui faisant voler son casque mal attaché et le mit KO. Les autres soldats tirèrent à l'aveugle pendant de longues secondes. Tout devant eux fut réduit en charpie par les munitions meurtrières tirées par des armes tout aussi mortelles à une cadence infernale. Une fois les chargeurs vidés, le silence se fit.
La fumée commença à se dégager. Une ombre se détacha devant les soldats. Immobile. Prudents, les soldats avancèrent à pas de loup, canon pointé sur l'individu immobile. Quand la fumée fut suffisamment dégagée, ils s'aperçurent avec horreur que ce qu'ils pointaient était un tas de chair sanguinolente, portant ce qui restait d'un uniforme militaire. La seule chose qui maintenait debout le corps en charpie était une croix en roche noire.
Trois mètres plus loin ils virent un mouvement. Une armure noire, un genoux à terre. Des gouttes de sang bien rouges qui contrastaient avec les écailles noires tombaient sur le sol. Mais une lueur froide dans les yeux de l'ombre noire affrontait les canons. Un poing fermé était posé sur le sol. Un sifflement rauque s'échappa de sa gorge. Ce fut le signal de l'armmagedon. Les murs tremblèrent. Tremblèrent. Un morceau du plafond chuta. Les hommes regardèrent le plafond, pour le voir s'effondrer sur eux. Des tonnes de béton les ensevelirent sans leur laisser la moindre chance. Luc vit le regard haineux du général, qui ne bougea pas d'un pouce, fixant seulement le mutant qui venait de causer sa perte. Le jeune homme soutint le regard, jusqu'à qu'il disparaisse dans les décombres.
Luc resta dans la même position pendant une minute, jusqu'à un message dans le communicateur lui fit comprendre qu'il fallait qu'il parte, et vite. Il se leva péniblement, une main sur la blessure au flanc qu'il avait reçu dans la fusillade. Il marcha le plus vite possible, n'ayant ni la force ni la possibilité de courir, sa blessure lui provoquant à chaque mouvement une douleur atroce. Il atteint la sortie, et vit Nakor. Celui ci lui proposa de passer au grand final. Luc approuva d'un signe de la tête.
Il est temps d'en finir avec ce cauchemar.
Il observa le vieux professeur se concentrer, et sentit par ses sens toute la structure trembler. Des morceaux entiers de fondations s'arrachaient, dans tout les sens. Luc sentit que Nakor y laissait ses dernières forces. Il le rattrapa au moment où il s'effondra, et posa doucement le professeur au sol.
Je vais terminer le travail.
Luc s'approcha du mur. Il posa la main dessus, doucement. Pendant une seconde il hésita. Toutes ces personnes à l'intérieur, qui n'avaient pas eu le temps d'évacuer. Et puis il se rappela... les jours de fuites, de peur, de stress, tout ce qui avait baigné son enfance. Une partie des causes se trouvaient ici. Une des sources de son enfance volée était là, sous sa main. Il n'hésita pas plus longtemps. Une fissure apparu sous sa main, et s'étendit, doucement, puis de plus en plus vite. Le choc se transmit à travers toutes les failles qu'il avait créé. Elles se relièrent, se multiplièrent, se décuplèrent. Et une fois qu'elles atteignirent le centre, tout s'accéléra. Luc recula, et saisit le professeur sous le bras.
Il ne faut pas rester ici, c'est dangereux.
Les deux mutants s'éloignèrent en claudicant. Derrière eux un grondement de plus en plus puissant fit trembler le site entier. Ils se retournèrent, et virent le complexe s'effondrer sur lui même, se brisant comme un château de cartes. Luc se laissa absorber par la vision, avant de repartir vers le jet, soutenant le professeur épuisé. Il fit fi de sa blessure, et l'amena le plus vite possible à la passerelle.
Bras dessus bras dessous, ils montèrent à bord du jet de l'institut. Luc posa Nakor sur l'un des sièges les plus proches. Il compta les gens à bord, et vit que tout le monde y était. Il appuya sur le bouton de fermeture, avant d'actionner son communicateur.
Tout le monde est à bord. On peut retourner à la maison.
Il alla s'asseoir sur un siège, pressant sa blessure, et ne tarda pas à s'endormir d'un sommeil profond. Cette fois il ne rêverait pas. Mais qu'en sera-t-il des prochaines fois??
Daniel Gray
Type Gamma
Sujet: Re: [Scénar 5] Dernière scène... Mar 31 Mai 2011 - 14:29
Daniel observait la scène sans vraiment savoir quelle étaient les émotions qui le traversait. Les deux femmes parlaient. Il n’écoutait pas vraiment le sens de leurs propos. C’était mieux car le délire mégalomaniaque du bras droit de la confrérie aurait sûrement eu droit à son sarcasme. Mais voir la blonde aussi inquiète pour la sorcière provoquait une petite mimique. On aurait presque dit que cette fille avait un cœur.
Il voyait bien que Terry était réellement affecté par cette mort. C’était naturel après avoir passé plusieurs années aux côtés d’un autre. Tout ce qui pouvait être dit ne comblerait jamais le vide. Aussi le mutant ne perdait il pas de temps en paroles toutes faites. Il acquiesçait et d’un mouvement approchait de la dépouille.
Les deux mutants portèrent le corps sur tout le trajet jusqu’au jet. Le double de Dany était affaibli par la blessure mais continuait de couvrir les arrières de son créateur. Les deux paires d’yeux se posaient parfois sur la silhouette de Maria qui à cet instant avait l’apparence d’une madone. Ils n’arrivaient pas à savoir si tout ce cirque était dû à de la comédie ou bien à de l’hystérie féminine. Bien sûr ce n’était pas le moment d’être désobligeant.
Fort heureusement la bataille était trop cathodique pour que la force ennemie ait le temps de les stopper. Le jeune homme avait la mine fermée et les yeux sombres. Il laissa au russe le bon soin de mettre Kenjiss dans la glace. Son cœur remontait au bord de ses lèvres. Daniel n’avait que vingt-cinq ans il n’avait jamais tué. Il était sans aucun doute un idiot et parfois même un méchant, mais jamais il n’avait voulu être un soldat.
Maintenant à l’abri il sentait le contrecoup le rattraper à grand gallo. Comme pour lui donner ses dernières forces son double s’asseyait à côté de lui avant de sourire et de se volatiliser. Quelques secondes plus tard les deux femmes entraient dans l’appareil. Dany les regarda à peine. Il transpirait un peu. Il avait le teint maladif. D’un geste nerveux il se cherchait… une cigarette. C’était tout ce qu’il avait à sa portée pour ne pas s’effondrer sur place. Il sentit son holophone vibrer. Un coup d’œil confirma son hypothèse : la grande sœur voulait des nouvelles. Il n’était pas capable de parler tout de suite et laissa l’appel filer.
L'odeur du cramé lui coupait l'envie d'allumer une flamme. Un peu plus loin dehors l’Institut se rassemblait également. Enfin ! Qu’ils quittent cet endroit au plus vite. Il voulait dormir et ne plus penser à rien. Le bruit assourdissant des murs lui fit serrer les dents. C’était une bonne façon de terminer cette foutu mission. Au moins ce ne serait jamais dans ce camp qu’ils seraient disséqués. Daniel se repliait un peu sur lui-même en se massant les tempes.
Nakor
Type Gamma
Sujet: Re: [Scénar 5] Dernière scène... Mar 31 Mai 2011 - 17:49
Nakor était tombé à genoux, heureusement que le jeune et puissant Luc le rattrapa pour amortir sa chute et sauver encore pour quelques années les vieux genoux du professeur. Nakor posa une main sur l'épaule de Luc et lui souffla, avec le peu de force qu'il restait
"Ne t'en fais pas pour moi, vas-y!"
Lui donnant le peu de courage qu'il pouvait lui manquer pour oublier le nombre de personne qu'il allait tuer et mettre fin à cette folie inacceptable. Ainsi sur ses genoux, Nakor reprenait très difficilement son souffle, il paraissait soudainement très âgé, beaucoup plus qu'habituellement, une momie vivante, décharnée et vidée de ses forces, pouvant à peine rester éveillé et admirer le terrifiant spectacle que Luc lui offrait. Les murs commencèrent à se craqueler puis, n'étant plus soutenu par la structure métallique que Nakor avait détruite, l'édifice sombra très rapidement, dans un vacarme assourdissant. Le vieillard s'aida en forçant du mieux qu'il pouvait sur sa canne, mais rien n'y faisait, il ne pouvait marcher seul. Le jeune maitre de la pierre l'aida et c'est donc, bras dessus, bras dessous, que le couple de mutant quitta les lieux en se dirigeant vers le jet de l'Institut. Monsieur Treanez referma la porte et le jet décolla. Nakor prit lourdement place dans l'appareil, proche de Samarah, sur un fauteuil. Il s'effondra presque dedans et on put alors entendre sa respiration haletante. Essoufflé mais pas soufflé, Nakor garda son esprit de vieux patriarche en éveil : des massacres il en avait vu, assez pour ne plus dormir la nuit depuis longtemps, alors un champ chaotique de plus ou de moins ne lui ferait pas plus de mal qu'une longue vie de combat difficile ne l'avait déjà fait. Il pouvait donc affronter cela avec un peu plus d'expérience que les autres membres de l’équipe, certains étant très très jeunes. C'est donc de sa voix épuisé, qu'il donna ses dernières directives, afin que les jeunes cessent de paniquer et exécutent des ordres clairs.
"Mes enfants, nous avons réussi ... nous serons rapidement chez nous ... et nous ne pouvons pas faire grand chose ... pour Samarah ... si ce n'est lui donner ... les premiers soins. Il doit y avoir des réserves d'eaux ... dans l'appareil ... utilisez les pour déposer un linge mouillé ... sur les brulures de Samarah ... délicatement! Ensuite, assurez vous qu'elle n'ait pas de plaies ouvertes ... si c'est le cas ... refermez les plaies avec du scotch ... cela empêchera une infection ... nous serons ensuite plus efficace à l'Institut!"
Nakor ferma un peu les yeux et essaya de prendre un peu de contenance, car il était en train de vider ses dernières forces, un petit moment passa et il termina
"Vous vous êtes tous très bien battus mes enfants ... sans vous, Samarah serait morte à l'heure qu'il est! Pleurez si vous en ressentez le besoin, parlez ... ou dormez ... mais ne gardez rien de trop noir au fond de votre jeune cœur ... c'est là qu'est le salue de l'âme."
Puis Nakor souffla longuement, ferma les yeux et décida de reprendre doucement son souffle sans plus dire un mot. Aux commandes Koyuki avait déjà prit l'initiative, elle fonçait droit en direction de l'Institut, car ici, il y avait une passagère au moins, si ce n'est tous, qui nécessitaient des soins de qualités. Décidemment, ces jeunes avaient définitivement mit un pied sanglant dans le monde des adultes, si ce n'était depuis plus longtemps fait, pour certains mutants plus expérimentés. Et avec tout ça, Papy ressentait jusque dans ses os et ses cheveux, qu'il avait dépassé les quatre vingt dix années d'une vie mouvementé!
Basile Feuillade
Type Alpha
Sujet: Re: [Scénar 5] Dernière scène... Mer 1 Juin 2011 - 0:18
Sans décrocher du regard Virginie qui apportait son aide à Samarah Lemington, Basile perdait l'urgence de l'instant. Le mutant avait sous-estimé l'effet douche froide de la vision du corps inerte que son alliée portait désormais sur son dos, demeurant hagard au milieu de cet enfer de béton armé. Il ne savait littéralement plus quoi faire, hormis attendre. Une nouvelle fois, le mutant n'arrivait pas à justifier sa place, ni son rôle.
L'influence de son pouvoir, fardeau inexpliqué, se faisait quant à elle de plus en plus pesante. Les aléas de la fatigue et du dégoût laissèrent leurs traces, si bien que Basile ne faisait que suivre les seules instructions demeurées perceptibles dans son esprit. Permettre à Virginie, à lui-même, de sortir indemnes, de traîner de cet endroit la carcasse quasi réduite à néant de l'une des mutantes les puissantes qui soit. Essayer d'effacer tout cela en le fuyant.
L'homme ne percevait qu'en échos les cris de détresse des autres, et s'efforçait de suivre tant bien que mal Virginie qui s'était élancée vers la sortie, pressée par le temps et l'angoisse. Sa silhouette n'était plus qu'une ombre aux yeux de Basile, qui faiblissait au fur et à mesure que s'écoulaient les quelques minutes qui les séparaient du jet. Un groupe de soldats les pourchassait, mais sans plus y réfléchir, Basile dispersait leurs présences à tous sans en mesurer la moindre conséquence. Des tirs fusaient, dont ceux du mutant, visant le vague, dénués d'intentions meurtrières.
Ils avaient enfin atteint l'air libre. L'odeur répugnante qui régnait sur le complexe le révulsa une fois de plus. Une seule envie dominait toutes les autres, celle qui lui hurlait de rentrer chez lui une bonne fois pour toutes, de renier ces conflits d'intérêt si ridicules et si cruels. Pourtant, en dépit de ce qu'il s'évertuait à ressentir, la rage était indéniablement présente, pernicieuse, puissante et dangereusement inédite. L'homme se surprenait-il à rêver de destruction ? De vengeance ? De mort ? Il observa les alentours, et surprit le défilé mortuaire formé par la Confrérie, visiblement en deuil. Pas de linceul pour le cadavre du leader, mais du sang, en trop grande quantité. Une victime était donc à déplorer.
Sans réellement avoir pris conscience de la distance franchie ou des dangers encourus, Basile était enfin parvenu au jet en compagnie de tous les autres. La peur, la lassitude qu'exprimaient chacun de leurs visages étaient poignantes, véritables preuves irréfutables de l'effroi de l'épisode qu'ils venaient tous de vivre. Virginie avait d'ores et déjà placé le corps de la propriétaire de l'Institut sur la première couchette venue. Fébrile, penchée sur son amie enveloppée dans une couverture, la jeune mutante tremblait d'hésitation, d'appréhension. Basile s'approcha d'elle, lui posa une main secourable sur l'épaule.
- Laisse-moi m'en occuper. Tu en as déjà bien assez fait.
L'homme fouilla à son tour dans la trousse de soin pour y trouver de l'oxygène. A son tour, il examina la télépathe, dont les blessures avait été grossièrement désinfectées, faute de moyens. Lentement, il posa le masque sur son visage tuméfié, et sentit ses soupirs froids, saccadés. Virginie se tenait toujours à ses côtés.
- On ne peut pas faire grand chose de plus, Virginie.
Il attendit quelques instants, mais la jeune fille restait de marbre. Le jet avait démarré. Basile se leva, alla s'asseoir sur le siège le plus proche. Sa tête enfouie dans ses mains, des larmes inexprimables roulaient sur ses joues.
June Appleby
Humaine
Sujet: Re: [Scénar 5] Dernière scène... Mer 1 Juin 2011 - 1:39
Appel sur le comm' de Virginie :
Citation :
"Virginie… je… on fait demi-tour. Je ne sais pas… quand… on arrivera là-bas… peut-être poursuivi…Comment vont-ils ? Sam’ … est-ce qu’elle est consciente ? Et lui ? Comment va Kenjiss ? Virginie, dis-moi qu’il va bien, je t’en supplie. Dis-moi qu’il est vivant ! Je t’en supplie dis-le moi !"
Virginie Parish
Type Sigma
Sujet: Re: [Scénar 5] Dernière scène... Mer 1 Juin 2011 - 9:08
Elle entendait la voix de Basile. Elle comprenait ce qu’il disait. Mais dans son esprit l’inaction était inacceptable. Le visage penché vers Sam’ elle ne sentait pas cette main réconfortante. Cette fois elle ne faisait plus attention. Son cerveau était surexploité et n’arrivait plus à trier les informations correctement. L’insensibilité lui permettait de gérer les autres paramètres plus rapidement. Inconsciente du phénomène Parish affirmait d’une voix blanche, que ça allait, qu’elle pouvait aider.
Ce fût d’abord Artie qui surgi dans leur dos. Virginie se tournait vers lui et l’étudiait de pied en tête dans une analyse quasi automatique. Le petit garçon était sur ses pieds. Il ne saignait apparemment pas. Cependant les signes de douleurs sur son visage allumaient une sonnette d’alarme. Avant qu’elle approche Aaron était à leur côté pour s’enquérir de l’état de Samarah. Il n’y avait rien de très optimiste à dire.
La protestation terrestre accélérait le rythme cardiaque de la mutante. Ce n’était pas le signe d’un problème physique. C’était de l’angoisse à l’état pur. Elle savait que Luc était responsable de cet horrible bruit. Elle savait aussi ce que cela impliquait pour la sécurité de celui-ci. La peur était entrain de lui faire perdre le contrôle. Dans son regard brillait une supplique qu’elle adressait à son voisin.
-« Il faut que j’aille voir… »
Mais tandis qu’elle se dirigeait vers la porte le tandem destructeur montait dans l’appareil. Virginie alla immédiatement soutenir l’autre bras du professeur avec fermeté. Elle l’interrogeait du regard alors que le bruit assourdissant se répercutait dans chacun de ses os. La porte du jet se refermait sur cet enfer. Virginie remarquait que Gaël était assit un peu plus loin. Elle ne l’avait pas vu revenir.
Encore alerte le vieux Nakor donnait une fois de plus ses conseils. Koyuki se plaçait au poste de pilotage. Les moteurs s’enclenchaient. La petite londonienne voyait monsieur Turner s’installer sur un siège. Ils étaient tous, là, vivants. Elle partait à la recherche de ces bidons d’eau et les amèneraient près de la couchette pour seconder Basile. Luc était entrain de sombrer dans le sommeil. Elle essayait de ne pas penser aux conséquences de la blessure qu’elle avait aperçue sur le flan. Miss Lemington était dans un état plus critique.
Inutile comme assistante, pour l’instant, elle commença par servir des verres d’eau aux passagers encore conscients. Un timide sourire répondait aux félicitations du patriarche. Ces paroles réchauffaient un peu le cœur. Mais cette appréhension silencieuse ne la quittait pas. Ils avaient à moitié réussi. Ils ne savaient toujours pas ce qu’il en était dans l’autre camp. Une jeune mère attendait la réponse…
De retour près de l’indépendantiste elle ignorait volontairement le constat. Il ne pouvait pas y avoir rien à faire. Ce n’était pas possible. Les yeux de la jeune mutante parcouraient l’espace. Elle étudiait chacun de ces individus avec une attention presque effrayante. Elle pouvait voir chacun de leur hématome avec une précision désarmante. Elle pouvait entendre leur souffle difficile tandis que la fatigue les assaillait. Il y avait forcément quelque chose à faire. Incapable de se poser elle attrapait son T-W et lançait un message aux confréristes. Kenjiss ?
Une voix froide répondait quelques minutes plus tard. Ce fût comme si un éclair venait d’imploser dans l’esprit de la jeune fille. Elle était coupée de la réalité complètement incapable de gérer la nouvelle. Son regard allait des uns aux autres. Aaron qui prenait soin d’Arti. Gaël silencieux qui observait le vide. Le dos de droit de Koyuki qui surveillait le ciel.
-« Luc… Il est mort… Kenjiss est mort. »
Comme pour l’obliger à l’accepter June l’appelait. La voix désespérée créait une horrible douleur au fond de ses entrailles. Une douleur imaginaire qui lui prouvait à quel point elle était humaine. Pendant cinq longues secondes sa voix refusa de s’extirper de sa gorge. Elle allait les dire les trois mots les plus détestables de l’univers. Son empathie faisait trembler son dos. Ce n’était pas juste.
Citation :
-« Je ne peux pas. Parce que… parce que… June, je suis désolée… Mais… Kenjiss, il est… Kenjiss est mort. Il a été tué June. Il a été tué pendant l’évasion. Je suis désolée June ! Nous n’avons pas put… Je suis désolée ! »
Les sanglots prenaient le contrôle de sa voix. Elle ne pouvait plus parler. Trop fragile la jeune fille qui voulait sauver le monde. L’holophone dans une main elle tombait sur elle-même dans voir ce qui l’entourait. Pour la toute première fois depuis des mois Virginie pleurait devant ses frères. Elle pleurait comme cette petite fille à qui on refusait une fois de plus l’espoir. Elle ne pouvait plus empêcher son âme de protester contre cette vie. Elle se sentait si inutile.
Elle semblait soudain toute petite dans les haillons de sa robe d'hiver. Le corps secoué de spasme se vidait enfin de tout son désarroi.
-« Je suis désolée June. »
Terry Nohlann
Type Omega
Sujet: Re: [Scénar 5] Dernière scène... Dim 5 Juin 2011 - 0:01
La voix froide qui prit la communication de Virginie fut celle du caméléon. D’ordinaire, il aurait veillé à ne pas être malpoli, désobligeant. Mais nous n’étions pas dans une situation ordinaire. Kenjiss était mort. Assassiné. Et comme les autres, il accusait difficilement le coup. Inconsciemment, son esprit lui avait déjà dicté que justice devrait être rendue, que vengeance serait menée jusqu’à satisfaction. Il y aurait un coupable. Peu importe qui. Un crime d’une telle atrocité ne resterait pas impuni. Lorsque le groupe mortellement silencieux arriva au Jet, il confia le corps du mutant à Oleg. Terry ne comprenait pas un traitre mot de russe, mais il associa sans mal les profanations quasi fanatiques du pilote à de sombres menaces de mort à l’encontre du genre humain.
L’ironie voulut qu’il passe devant l’assassin de son vieil ami, le regard sombre presque voilé. Daniel s’était installé sur un siège en silence. Bouleversé. Bon sang ! Ce n’était qu’un gosse finalement ! Quant à Maria… Il avait vu ses larmes. Sincères ou bien reflet d’une signature d’une comédie tragiquement bien menée ? Il n’en savait rien. La porte parole semblait vraiment affectée. Mais cette douleur était-elle réelle ou bien parvenait-elle encore à jouer un rôle ? Sa soif de pouvoir et d’ambition n’était un secret pour personne au sein de la Confrérie. Combien de fois n’avait-elle pas souhaité prendre la place du chef à la place du chef ?
Terry se réfugia au fond du jet sans desserrer les lèvres. Il avait beau avoir aperçut le corps inerte, sans vie de leur leader, son esprit ne l’acceptait pas. Ne plus jamais entendre Kenjiss le rabrouer sur ses chemises, râler pour un rien, déambuler dans la Confrérie en ronchonnant parce qu’il manquait une pièce pour réparer sa moto… Non, impossible. Et parfaitement inacceptable. Pourtant…
Il sentit un nœud se créer au creux de son estomac et remonter doucement. Sa gorge se noua légèrement. Penser à autre chose, penser à autre chose. Terry s’était juré voilà des années de ne plus jamais pleurer un mort. C’était plus facile, pensait-il, que de cesser de le pleurer une fois qu’on avait commencé. Le mutant avait mis des mois à remonter la pente le long de laquelle il avait lentement sombré après la mort de son frère… Il refoula ses larmes. Il ne pleurerait pas. Penser à autre chose…
Faire appel à son pragmatisme. Et réfléchir. La Confrérie se retrouvait face à un problème d’envergure. Un très gros problème. Le fauteuil de la direction était désormais vide. Qui allait reprendre le flambeau ? La question était légitime. Quand Kenjiss l’avait retrouvé pour lui parler de son projet, le mutant l’avait suivi, sans hésiter. Parce que leurs semblables avaient besoin d’un refuge. Parce que, furieux contre le genre humain d’avoir détruit la Confrérie de Boston, cela représentait une sacrée revanche. Et puis, parce qu’à l’époque, il était tout aussi perdu que les autres, n’avait plus de repères, encore moins de buts. Reconstruire la Confrérie avait été pour lui une chance, un objectif. Une opportunité.
Et il ne laisserait pas l’homo inférior la détruire une seconde fois…
"Kenjiss ne sera pas mort pour rien… La Confrérie représente toute sa vie… Elle ne sombrera pas avec lui. Je refuse que sa mort reste vaine. Les responsables payeront leur folie et le reste de l’humanité en souffrira jusqu’à ce qu’elle comprenne !"
Ses paroles avaient claqué, sèches, sous le poids d’un cœur chagriné. Sa voix avait tranché le silence morbide, calme et sans trembler, presque acérée et amère. Terry avait toujours été quelqu’un de discret. Ne cherchant pas plus que ce dont il avait besoin. Mais lorsqu’il prenait une décision, il aurait été bien mal aisé de ne pas le prendre au sérieux…
Le Jet décolla, emportant dans son sillage la dépouille de l'un des plus grands mutants que la planète ait compté à ce jour et au moins un ami, réellement désemparé. Ils étaient désormais à la croisée des chemins et le monde allait entrer dans un nouveau tournant de son histoire. Une nouvelle ère serait bientôt sur le point de voir le jour…
Twikjeya Elkash
Type Gamma
Sujet: Re: [Scénar 5] Dernière scène... Lun 6 Juin 2011 - 23:52
Si Twikjeya ne comprit pas pourquoi Maria l'enlaça -les gens avaient une fâcheuse tendance à considérer qu'un contact chaleureux permettait d'évacuer les peines les plus vives avait elle toutefois remarqué-, elle ne put nier que ce contact était agréable. Mais peut être était ce la réaction de ses confrères qui lui permettait de savourer sa victoire. La haine de la jeune russe n'était pas nouvelle mais Terry le pacifiste (aussi surnommé Terry la tafiole, Terry la tarlouze et autres surnoms tout à politiquement incorrects par Kenjiss) se découvrait enfin une conscience et déversait à présent sa haine sur les inferiors. Tout allait pour le mieux, vraiment.
Étrangement, Twikjeya ne ressentait aucun remord. Elle avait paisiblement bouclé son harnais de sécurité une fois à bord du jet, s'assurant de s'assoir à côté de la plus extrémiste des confréristes (après elle évidemment), sans desserrer les lèvres pour bien marquer sa peine. Oleg lui aussi paraissait réellement touché et marmonnait depuis qu'il avait déposé le corps de Kenjiss dans le frigo (encore une invention du tatoué, ce panneau coulissant révélait un espace juste assez grand pour conserver d'encombrants cadavres. Ironiquement, c'était la première fois qu'il accueillait un homo superior.) Le pilote russe secoua les commandes à grand renforts de jurons qui laissaient entrevoir une peine réelle.
Twikjeya aurait pu pavoiser. Une réplique assassine quant aux accointances humaines de Terry aurait probablement achevé le caméléon et l'aurait dissuadé de même lorgner sur le trône encore chaud de son congénère. Elle aurait également pu se départir de sa façade de marbre pour s'écrouler sur le sol, en larmes grâce à quelques additifs chimiques, provoquant un électrochoc au sein du jet peu habitué à la voir manifester une quelconque émotion. Oui, Twikjeya aurait pu transformer ce jet en une masse d'individu irréfléchis et haineux. Mais ce n'était pas là son projet, et mieux valait attendre et réussir que de se précipiter inutilement. Celle qui ne ressentait pas d'émotions pouvait également ignorer les affres de l'impatience et les ténèbres de l'erreur stupide.
Il n'était néanmoins pas dit que la chimie moderne ne pouvait l'aider à incarner le nouvel espoir de la Confrérie. Ce fut au bout de vingt minutes de vol qu'un doigt arachnéen vint effleurer deux pupilles, masquant une larme imaginaire qui devint bientôt réalité sitôt que le produit eut fait son effet. Twikjeya pleura en silence, attendant patiemment que quelqu'un remarque sa peine. La dame des glaces garda un village de marbre, affectant de ne pas sentir les torrents liquides qui ruisselaient à présent sur ses joues. C'était probablement ce qu'elle aurait fait en ressentant de réelles larmes. Les gouttelettes tracèrent des sillons sur une peau maculée de la poussière du bombardement, mais aussi de quelques gouttelettes de sang dont il était impossible de déterminer l'origine. Twikjeya se força à regarder la paroi, à ne pas essuyer ces irritantes inconnues. Il ne restait plus qu'à espérer que ses voisins proches remarquent ce miracle -car c'était plus qu'un miracle de voir la sombre dame pleurer- pour s'apitoyer sur celle qui avait tué celui qu'elle adorait.
Ces derniers mois n'avaient guère été marqués par l'adoration sans bornes qu'elle avait autrefois voué à son mentor. Twikjeya avait classé l'affaire avec la froideur qui l'avait toujours caractérisé. Les traitres mourraient, les menteurs payaient. Elle était l'Ange de la Mort, frappant sans pitié les faibles et les lâches. Nul ne pouvait échapper à sa lame vengeresse et c'était pourtant sans haine que Kenjiss avait périt. Simplement parce qu'il avait faillit. Mais sa mort n'était pas inutile. Petit à petit, Twikjeya plaçait ses pions. Et à présent ces figurines de bois prenaient vies. Elles étaient Maria, Daniel ou Terry. Ils s'uniraient dans un même but, car les conflits internes n'avaient plus de raison d'être lorsqu'une cause s'imposait au devant de toutes les autres. Et maintenant il ne lui restait plus qu'à espérer que Maria remarque ces irritantes larmes provoquées avant qu'elles n'achèvent de la défigurer.
June Appleby
Humaine
Sujet: Re: [Scénar 5] Dernière scène... Jeu 9 Juin 2011 - 0:48
Message laissé sur le communicateur de Virginie
Citation :
« Bonjour… Euh… Je m’appelle Ernie, je suis un ami de June. Elle est avec moi… nous arrivons à l’Institut. Nous vous attendrons le long de la route. Ah… j’allais oublié, si vous avez un médecin… faites-le venir, elle va pas bien du tout. Et vu son état…Enfin, vous voyez ce que je veux dire. Rappelez-moi pour confirmer réception du message »
Bloody Mary
Type Sigma
Sujet: Re: [Scénar 5] Dernière scène... Sam 11 Juin 2011 - 18:48
Un flot de lumière pâle de néon se déversa dans l'appareil, la trappe du jet venait de s'ouvrir sur le hangar souterrain de la Confrérie. Après un long voyage retour baigné de morosité, les combattants étaient rentrés au bercail. Ceux qui n'avaient pas ostensiblement pleuré avaient les yeux brillants et le teint pâle. La fatigue de la bataille, mêlée au choc de la perte du leader, avait laissé des marques profondes sur les visages. Les yeux étaient bouffis et les traits tirés, tout le monde paraissait être sorti d'un film de Romero.
Pendant qu'Oleg et Terry extirpaient le corps de Kenjiss du compartiment réfrigéré, Maria sortit du jet, le visage fermé. Emmett était là, droit comme un I, en attente de nouvelles. Son visage était décomposé : il venait de voir passer Twikjeya, les yeux rouges et les joues humides. Ayant encore en mémoire un soir de chaos où l'infirmière s'était retrouvée l'épaule transpercée par une lame métallique sans même cligner des yeux, il avait compris que quelque chose de grave s'était produit. "_ Maria, pour l'amour du ciel, que s'est-il passé ?" Demanda-t-il d'une voix affolée.
La russe hocha négativement la tête puis leva le regard vers le majordome : "_ Nous avons échoué, Emmett, murmura-t-elle du bout des lèvres, Kenjiss est mort !" Elle n'avait même pas trouvé le courage de prendre des pincettes. Emmett resta bouche bée, il voulut se précipiter vers l'intérieur du jet mais le cortège funèbre descendit au même moment. "_ Je crois que ni Terry, ni même Twikjeya n'auront la tête à organiser les funérailles, ajouta-t-elle en détournant le regard, et j'avoue que moi non plus. J'espère qu'on pourra compter sur toi." A pas lents, elle se dirigea vers la sortie du hangar. "_ La cérémonie devra être à cercueil fermé !" Crut-elle bon de préciser avant de disparaître.
... Sauf si, évidemment, il réussissait à trouver des thanatopracteurs de génie capables de reconstituer la tête explosée de Kenjiss. Twikjeya mise sur la touche, Maria estimait qu'Emmett serait le plus fort d'entre eux face à cette situation. Tout le monde connaissait sa réserve de sang froid hors du commun, aussi ne culpabilisa-t-elle trop pas de lui mettre ainsi toutes les responsabilités sur le dos… Et puis, après tout, c'était un peu son boulot de s'occuper de ce genre de choses dans de telles circonstances !
Épuisée physiquement aussi bien que mentalement, elle ne trouva pas le courage d'aller mettre au parfum tous ceux qui étaient restés : Vanessa, Nathaniel, Henri et Kyle… Après un bain peut-être… Peut-être ferait-elle une annonce au micro.