Forum de Jeux de Rôle Futuriste - Inspiré des Mutants de Marvel (X-Men)
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Twikjeya souleva le verre, enserrant le cristal de ses doigts osseux mais délicat, afin de répondre au toast (le troisième de la soirée) porté par le leader du club de foot. La jeune russe ne buvait évidemment pas d’alcool, mais s’était laissée aller à une folie, à savoir un verre entier d’un cocktail fruité. De mémoire d’étudiant, on n’avait jamais vu ça. La salle à manger de la Confrérie était remplie, les adolescents assis autour des grandes tables en bois massifs tandis que les adultes étaient légèrement à l’écart, au fond de la pièce, perpendiculaire aux jeunes pensionnaires. A à peine une portée de jet de bière d’une catastrophe aurait juré les mauvaises langues, mais Twikjeya et Emmett veillaient soigneusement à éviter tout débordement. Et c’était ainsi que le début de la soirée se déroula sans anicroche. A huit heure tapantes, les élèves avaient été convoqués, en tenue décontractée, dans la grande salle à manger et s’étaient attablés dans le calme. A huit heure une, Twikjeya Elkash avait fait une entrée remarquée, de par la longueur de sa robe bien évidemment, mais surtout à cause de son nouveau bijou.
Le collier était lourd, presque trop pour la filiforme dame des glaces. C’était un bijou magnifique, hors de prix bien entendu, mais d’une facture rare, chose qui n’intéressait généralement pas les adeptes de ce genre de parures, plus attirés par la visibilité du joyau que par son travail. Porté au ras du cou, le collier était pourtant tout sauf discret. C’était le cadeau typique des mafieux à leurs prostituées favorites, des maris infidèles à leurs épouses frustrées, une énorme masse d’or concentrée, à la limite de la vulgarité, un taquet au bon goût et à la discrétion qui n’avait qu’un but lors des soirées, être vu et attirer jalousies et convoitises. Mis en valeur par une peau de spectre et une robe sans ornements, surplombant un décolleté discret mais présent, l’énorme collier étonnait. Que faisait il au cou de Twikjeya Elkash, d’ordinaire si réservée, pour une occasion si peu importante ? La chirurgienne était bien payée, mais estimait elle nécessaire de claquer deux ans de salaires dans un ornement à laquelle elle apportait d’ordinaire peu d’intérêts en dehors de ses sempiternelles boucles d’oreilles, plus lourdes et visibles que jamais ?
Néanmoins, la grande majorité des convives n’avaient strictement rien à foutre de la dernière lubie de la prof qu’ils devaient désormais appeler co directrice. La nourriture était simple, mais succulente –des consignes strictes avaient été données aux traiteurs-, l’alcool coulait à flot et Emmett était autrement plus permissif que d’habitude, et cela suffisait à faire le bonheur des charmants jeunes gens qui vivaient à la Confrérie. Aucun discours rasoir n’avait entaché un repas qui s’annonçait suffisamment court pour être tolérable, et les adultes se tenaient loin des tables des adolescents qui profitaient à cœur joie des liqueurs offertes par la maison. En d’autres termes, l’objectif de ralliement des forces confrères était pour l’instant rempli.
Twikjeya s’autorisa une dernière gorgée de jus et observa les serveurs (Emmett était assis à sa gauche, lui aussi avait droit à une journée de repos) débarrasser les restes de l’apéritif pour apporter les viandes. Elle passa les doigts sur son collier, les reposa soigneusement le long de son assiette et résista à l’envie de décaler ses yeux à droite pour contempler Maria, préférant se forcer à sourire en survolant du regard les élèves et nota que la jeune Durden paraissait tant bien que mal réussir à s’intégrer parmi un groupe qui lui jouerait sans doute un mauvais tour de plus d’ici deux jours. Les jeunes avaient l’air heureux, et la dame des glaces se félicita une nouvelle fois d’avoir suivit les conseils d’Emmett qui connaissait bien les lubies des pensionnaires et l’avait patiemment découragé d’interdire les mauvais élèves à la soirée, arguant que l’eugénisme sauvage ne servirait pas ses intérêts. Les élèves murmuraient déjà que mademoiselle Elkash se décoinçait enfin et que ce n’était pas plus mal… Aucun pourtant ne remarqua que Twikjeya souriait plus que de raison, et seul Henry le télépathe, chargé comme toujours d’une surveillance discrète, mais constante, savait que ce sourire hypocrite couvrait un étonnant maelström d’émotions. Mademoiselle Elkash avait bien joué son coup, mais le mutant n’était pas dupe de la raison avancée pour s’assoir à côté de Maria. Henry se gardait néanmoins bien de fouiller davantage dans les neurones de mademoiselle Elkash, autant pour préserver son intégrité mentale que physique.
Nathaniel Albenco
Type Gamma
Sujet: Re: [RP] Dernière cène ? [Tous] Mar 6 Sep 2011 - 21:49
Il se préparait à partir. Dès demain matin. Une décision qu’il avait prise sur un coup de tête ; quitter la Confrérie quelques jours afin de rendre visite à ses parents, mais décision à laquelle il se tiendrait. Même si cela devait signifier abandonner ses confrères alors que ceux-ci traversaient une sombre période. Il s’en voulait un peu de les laisser ainsi, seuls et malheureux, mais des exigences l’appelaient ailleurs, il ne pouvait s’en détourner. Sa valise était prête, quelques habits, son masque bien évidemment, qu’il gardait toujours à portée, et c’était tout. Ce soir pourtant, il avait un programme tout autre. Après l’ascension fulgurante de Maria et de Twikjeya au statut de directrices de l’école, il avait été décidé que tous les membres de la Confrérie se réuniraient autour d’un dîner. Ce afin de resserrer les liens entre chacun et consolider la grande famille qu’ils formaient. Peut-être était-ce vraiment l’intention première des organisatrices, ou peut-être les raisons n’étaient que purement politiques, toujours est-il que Nathaniel avait tenu à y assister. Kenjiss maintenait une cohésion au sein du micro-univers que constituait la Confrérie. L’infirmier l’avait constaté, entre une Maria avide de pouvoir, un Terry apathique et laxiste, un Daniel indifférent et une Twikjeya franchement glaciale, le colosse avait eu de quoi faire. Désormais mort, son spectre ne suffisait plus à endiguer le trop plein d’ambitions personnelles, et comme partout ailleurs, les plus forts avaient battu les plus faibles. L’infirmier s’était sagement tenu à l’écart du conflit, ses intérêts étaient tout autres et il était de ceux à rester dans l’ombre tandis que d’autres se battaient en plein jour. Le pouvoir n’était pas son ambition, mais l’échec d’autrui il en faisait sa victoire. Il vérifia le nœud de sa cravate, les plis de sa veste, de son pantalon, puis quitta la chambre. Habillé élégamment, il irradiait de douceur et de maîtrise de soi, son sourire apaisant toujours peint au visage. Le couloir résonnait des conversations étudiantes, et bientôt il rejoignit le flux d’élèves se rendant au rez-de-chaussée. Quelques uns lui adressèrent un sourire poli, mais beaucoup ne s’aperçurent pas même de sa présence. Mais après tout il n’était qu’un modeste infirmier que la plupart croisait dans les couloirs sans réellement connaître son rôle. Un inconnu bienveillant, rien de plus. Et cela lui convenait tout à fait.
Un petit attroupement se forma dans le hall, principalement à cause de la masse d’élèves qui s’y était réunie et qui bloquait la circulation. Mais rapidement, le mouvement se fluidifia et on put de nouveau se déplacer sans encombre. Tous rallièrent la salle où était prévu le dîner, et dès que ce fut possible, Nathaniel se glissa hors de l’attroupement et se dirigea vers la table des enseignants. S’il n’en n’assurait pas la fonction, au moins avait-on jugé qu’il n’était pas encore réduit à manger parmi les adolescents. Il s’installa à une chaise libre, coincé entre deux autres adultes dont il ne vérifia pas même l’identité. Au premier toast, il leva son verre. Au second, également, avec bien moins d’entrain. Au troisième, il ne fit même plus cet effort. Il mangeait, il buvait, il discutait, il riait, il s’amusait, mais ses yeux, perles sombres sans âge, passaient d’un visage à un autre, les sondant tour à tour comme à la recherche de quelque chose qu’eux seuls pouvaient voir. Nathaniel se rendit compte à quel point il avait faim, mais pas de cette nourriture qui jonchait son assiette. Ses doigts se refermèrent sur sa serviette et délicatement, il se tapota le creux des lèvres.
Bloody Mary
Type Sigma
Sujet: Re: [RP] Dernière cène ? [Tous] Mer 7 Sep 2011 - 22:25
Maria était assise à la droite de Twikjeya, la tête posée dans la paume de sa main droite. C'est à peine si elle consentait à faire l'effort de se lever et de trinquer à la pérennité de la Confrérie quand cela s'avérait nécessaire. Régulièrement, d'un endroit ou d'un autre de la salle de réception, quelqu'un, élève ou adulte, lui jetait une rapide œillade à la dérobée pour baisser les yeux quand elle le surprenait. Les gens cherchaient à comprendre. A chaque instant, elle était regardée, détaillée, analysée… Elle le sentait, c'est pourquoi elle concentrait toute son énergie dans le simple fait de sourire. Mais c'était tellement peu naturel que personne n'était dupe. Quelque chose n'allait pas. Ce soir, Maria Aleksandrovna Yevgeniyen n'était pas elle-même. D'abord son apparence : tout le monde connaissait l'exubérance vestimentaire et démonstrative de l'ex porte-parole. Alors que l'entrée du bijou démesuré pendant au cou de Twikjeya attirait tous les regards, Maria fit la sienne très discrètement, seule, par une petite porte de service. Elle s'était habillée classe, indéniablement, mais d'une manière beaucoup trop sobre pour qui la connaissait un peu. Pas de blanc lumineux, pas de couleurs chatoyantes… Terne était l'adjectif le plus approprié pour décrire la teinte de son tailleur. Aucun bijou extravagant, des gants standards de dentelles blanches, aucun signe extérieur de richesse, un maquillage discret incapable de contrebalancer sa pâleur naturelle. Il se chuchotait aux tables des élèves qu'elle avait fait preuve de plus de coquetterie pour l'enterrement de Kenjiss. Comble de surprise, elle s'était coupé les cheveux. Exit la crinière flamboyante en rideau sur les omoplates, elle arborait maintenant un carré long beaucoup plus discret.
Et où était passé son enthousiasme, sa verve, son positivisme exacerbé ? A table, elle se révélait atrocement silencieuse, elle mangeait et buvait en évitant le regard des autres, répondait par des monosyllabes aux questions de ses voisins et distribuait des sourires forcés à ceux qui lui adressaient la parole. Elle semblait ailleurs, l'esprit perdu dans une autre galaxie.
Parmi les convives, les théories fusaient quant à la raison de cet état fantomatique. Migraine ? Deuil ? Soucis en rapport à sa nouvelle fonction ? Harcèlement moral de Twikjeya ?
Elle répondait à toutes les inquiétudes d'Emmett et d'Henry par un inaltérable : "_ Non, ça va… C'est la fatigue."
De temps en temps, elle jetait un coup d'œil discret à la seule chaise vide de leur table. La place de Daniel. Personne ne semblait s'étonner de son absence à l'apéritif… Daniel…
Il fallait qu'elle pense à autre chose… Tout à coup, sans prévenir, elle se leva et quitta sa place, comme prise d'un haut-le-cœur. Sans aucune explication, elle se dirigea d'un pas décidé vers Nathaniel Albenco qui était en train de s'essuyer les lèvres avec une serviette. Il la vit s'approcher, lui lança un regard interrogatif. Elle lui prit la main et le fit se lever sans douceur. "_ Viens !" Ordonna-t-elle sèchement.
Sourde à toutes ses questions, elle le tira jusqu'à la petite porte de service, au milieu des bruits de conversations et des tintements de fourchettes. Ils sortirent de la salle de réception au moment où l'attention des gens était détournée par Stephen qui réclamait d'une voix alcoolisée un nouveau toast en l'honneur du capitaine de l'équipe de basket.
Maria emmena Nathaniel dans un couloir à l'écart. " _ Ferme-la !" Dit-elle sans même être sûre qu'il parlait.
Sans autres explications, elle le colla violemment contre un mur et se jeta sur ses lèvres pour les dévorer rageusement. Haletante, elle dégrafa sa veste et, de ses mains gantées, guida celles du pauvre infirmier vers des endroits stratégiques de sa personne.
Doris Léolagus
Type Gamma
Sujet: Re: [RP] Dernière cène ? [Tous] Ven 9 Sep 2011 - 1:38
La Confrérie Moderne n'était rien de plus qu'une grande famille. Un endroit où il faisait bon vivre, une école normale où picoler pendant les grandes fêtes était monnaie courante. Ou boire du jus de fruits, chacun ses goûts.
Doris avait été plutôt discret, mais efficace. Dans la journée, il avait participé à l'organisation en mettant ses dons à disposition. Il lui était possible de faciliter le transport des dizaines de bouteilles, des chaises, des tables... De nombreux objets et personnes étaient passés par ses trous et il en avait été satisfait. Il se sentait utile, il s'intégrait progressivement et discutait avec les adultes ou certains élèves, dont un doté de plus de deux bras. Il réfléchissait à un projet depuis quelques temps : il se demandait si ce serait utile pour ses enfants mutants de rejoindre une école spécialisée telle la Confrérie. Son but n'était pas qu'ils soient sous sa surveillance permanente mais de leur offrir une chance de s'épanouir dans un monde profondément mutophobe. L'ambiance semblait bonne et conforme à l'idée qu'il se faisait des études supérieures. L'alcool, après tout, était un élément de la vie courante à connaitre.
Accueilli depuis peu, le scandinave se taillait une place progressivement. Il connaissait les deux co-directrices, ainsi que Kostantin, qu'il n'avait pas encore aperçu, et Yasha qu'il avait laissée à l'entrée de la salle, en plus de quelques autres. Mademoiselle Elkash était étonnante, en arborant fièrement ses attributs de mauvais goût. Où étaient passées sa discrétion et sa simplicité ? Le suédois ne parvenait pas à discerner le pourquoi du comment d'un tel revirement. Ce n'était pas bien grave. Autre fait notable, Mademoiselle Yevgeniyen, qui était passée à la tête de l'organisation depuis l'époque où elle le reçut à l'entrée du manoir. Quelle fulgurante ascension. Elle se leva même et traina un malheureux infirmier hors de la salle dans le seul but de le violer. Peut-être ses prérogatives l'y autorisaient-elles ? Doris cependant n'y vit rien de tendancieux, simplement une femme tirant hors de la salle un homme, en urgence, sans doute pour discuter de quelque chose de très important. De plus, l'absence de Monsieur Gray ne lui échappa pas. En effet, ce dernier était connu, dans le monde des affaires, de part sa richissime famille. Il lui tardait de le rencontrer. La déception lui tendait de grands bras maigres et peu confortables.
Le patron Léolagus devait se concentrer sur l'instant présent. A sa gauche se tenait un homme à l'air un peu maussade. Peu importait que des personnes soient tristes, celui-ci lui rappelait quelqu'un, un souvenir enfoui si loin qu'il se craquelait douloureusement en se réveillant dans les méandres de son esprit. Et soudain une lueur vacillante illumina les ténèbres profondes : un ancien de la Confrérie, un adulte quand il l'avait rejointe, lui, ancien adolescent. Il serait intéressant de se lier à lui, pour en apprendre un peu plus. Vite, un nom !
- Bonsoir Monsieur, glissa Doris à son voisin de table. Il me semble que je vous ai déjà vu, il y a longtemps. Vous étiez déjà à la Confrérie il y a plus de vingt ans, c'est bien ça ? Vous êtes bien Jerry ? Moi c'est Doris Léolagus.
Puis, laissant la phase d'introduction se dérouler, il enchaina.
- J'ai l'impression que l'organisation a beaucoup changé, précisa-t-il en désignant discrètement les dames de tête. Peut-être avez-vous connu Marcus ? Je n'ai pas eu cette chance.
Il y avait cependant une pointe d'ironie dans ses propos. L'époque où la Confrérie luttait ouvertement contre l'humanité était heureusement, selon lui, révolue. Il n'y avait rien de mieux pour s'attirer la haine des semblables, l'histoire l'avait montré. Enfin il regarda l'homme à qui il s'adressait, un air tout à fait innocent et curieux sur le visage. Doris respirait la confiance autant qu'il le pouvait avant de poser une question très directe, avec assez de détachement pour ne pas attirer l'attention.
- Vous qui avez vu l'évolution sur plusieurs décennies, qu'en pensez-vous ?
Il était vraiment curieux d'en savoir un peu plus et de savoir à qui il s'adressait.
Terry Nohlann
Type Omega
Sujet: Re: [RP] Dernière cène ? [Tous] Jeu 15 Sep 2011 - 15:02
Terry promenait un regard vaguement absent sur l’assemblée. Twikjeya et Maria avaient repris la tête de la Confrérie et pour ceux qui n’étaient pas encore au courant, le repas de cette soirée venait de le confirmer. Loin de l’étonner ou de l’offusquer, la nouvelle était prévisible et ne faisait que confirmer les changements en perspective. Le mutant n’avait pas pris part aux discussions de succession. Il n’avait pas l’âme d’un meneur. Son boulot, il le faisait dans l’ombre. En toute discrétion et à l’insu de tous, loin des caméras ou du besoin d’entretenir une certaine image publique. Etait-ce une bonne idée d’avoir laissé les deux femmes prendre le pouvoir aussi facilement ? Seul l’avenir le dirait…
Pour l’instant, Terry s’était contenté d’être présent ce soir. Assis à la table des adultes, il avait hoché la tête avec à peine plus d’enthousiasme que Maria, lorsqu’il le fallait, portant un toast à la fin des paroles de chacun. Pour le Caméléon, le cœur n’y était pas vraiment. Doucement, les choses semblaient reprendre leurs cours, mais cela donnait le gout amer d’une simple impression pour le mutant. En apparence. Certes, la Confrérie se redresserait avec Twikjeya et Maria pour la diriger, de cela, il ne doutait pas. Mais cela impliquerait de gros changements. Peut-être pas visible, sans doute pas flagrant –pas autant que le collier qu’elle portait autour du cou !- aux premiers abords mais le mutant n’était pas dupe, il y aurait une modification du mode de pensée au sein de l’institution. Il suffisait d’observer l’allure de la chirurgienne et l’attitude de l’ex porte-parole pour s’en rendre compte. Tout cela n’était qu’un début… Terry, tout en ignorant encore la véritable nature de ces changements –quoiqu’en les devinant légèrement- en était certain.
Si Kenjiss s’était battu pendant des années pour reconstruire ‘sa’ Confrérie, sa mort signait également sa disparition et la naissance d’une nouvelle Confrérie. Et pour être tout à fait honnête, le mutant n’arrivait toujours pas à savoir si cela était un bien ou un mal… Ni s’il avait réellement envie d’en faire partie. Il avait rejoint la Confrérie de Kenjiss pour un idéal. Pour se battre auprès d’un ami avec qui, sans être toutefois toujours d’accord, il partageait certaines convictions. A partir du moment où les convictions de la Confrérie ne soutiendraient plus son idéal, était-il encore bien prudent d’y rester ?
Bien sûr, il en voulait aux humains pour les avoir privé de leur leader et comme tout crime, cela mériterait un jour justice. Mais était-il réellement prêt à partir en croisade et verser le sang d’innocents ? Seuls les coupables devraient payer. Terry était prêt à tuer désormais, mais s’en prendre aux innocents, des enfants ou même des humains pacifistes ne leur rendrait pas Kenjiss. L’extrémisme de Twikjeya et le dégoût profond de Maria envers les Infériors n’étaient pas vraiment un secret d’Etat. Alors oui, la Confrérie dès ce soir allait prendre une nouvelle direction. Un nouveau cap. Un changement magistral, dont la nouvelle coiffure et l’allure plutôt sobre et terne, loin de l’éclat qu’on avait l’habitude de lui associer, de leur ancienne porte parole n’en était qu’un simple aperçu…
Pour une raison qu’il ignorait, celle-ci ne semblait pas être au mieux de sa forme. Et Terry aurait été bien incapable de savoir si c’était en raison de son deuil, de ses nouvelles fonctions ou bien encore parce qu’elle avait ses règles ! Toujours est-il qu’il ne la vit pas quitter précipitamment la salle en embarquant Nathaniel avec elle. Non. A ce moment-là, il surveillait du coin de l’œil un groupe d’élèves qui tentait sans grand succès d’embarquer de l’alcool discrètement dans des bouteilles en plastique afin de continuer la soirée dans leur chambre.
*Henry ? Peux-tu t’en charger s’il te plait ?*
Il n’en fallut pas plus pour voir le majordome se diriger discrètement vers la table des petits voleurs pour mettre fin à leur plan foireux.
Ce fut à ce moment-là qu’il nota l’absence de Daniel. Où restait-il donc celui-là ? Malgré son caractère et son comportement insupportable aux yeux du mutant, il comptait encore parmi les rares personnes que le mutant pouvait qualifier d’allié au sein de la Confrérie. Mais il n’eut pas le temps de se morfondre davantage sur cette soudaine disparition car son voisin l’apostropha.
… Vous êtes bien Jerry ? Moi c'est Doris Léolagus.
Terry se retourna vers l’homme à ses côtés, un peu surpris
"Presque. C’est Terry, en fait Pardonnez-moi, Doris, mais je n’ai pas souvenir de vous avoir déjà rencontré auparavant."
Même en scrutant son visage, aucun souvenir n’émergea du fond de son esprit. Si leurs chemins s’étaient déjà croisés à Boston, le mutant l’avait oublié.
"Marcus ? Je l’ai très peu connu en vérité. Il a disparu peu de temps après mon arrivée à la Confrérie. Mais oui, pour avoir connu Kenjiss et Marcus, je peux vous assurer qu’ils étaient tous deux biens différents. Tout comme leur Confrérie… Des changements, il y en a eu durant toutes ces années. Et aujourd’hui, il y en aura encore… Vous pouvez en être certain", précisa-t-il en observant Twikjeya
"Puis-je vous demander ce qui vous amène ici ?" interrogea-t-il, soucieux d’en savoir un peu plus sur cet homme qu’il avait sans doute jadis croisé et aussi, pour entretenir la conversation et ne pas sombrer dans un ennui profond. Mais surtout afin d'en savoir un petit plus à son sujet avant de s'engager dans une discussion plus approfondie.
Nathaniel Albenco
Type Gamma
Sujet: Re: [RP] Dernière cène ? [Tous] Sam 17 Sep 2011 - 22:45
Il fixa les restes de son repas avec un désintéressement total. Ce n’était pas de ça qu’il avait envie, ni même de tous les plats qui suivraient. Ce dîner le noyait déjà d’ennui, et il n’avait pas le cœur à chercher une quelconque source de distraction parmi les convives. Il n’avait qu’une hâte désormais, que tout ceci se termine vite et qu’il puisse aller se coucher. Ses beaux projets furent toutefois ébranlés par l’arrivée impromptue d’une personne dans son dos. Il sentit une main s’agripper à son bras, curieux il leva les yeux jusqu’à sa propriétaire. Maria se tenait au dessus de lui et l’empressait d’un ton cinglant à la suivre. Docile, il se leva et se laissa entraîner par la beauté russe. Il ne chercha pas à savoir, du moins pas tout de suite, les raisons de la jeune femme à l’emporter ainsi, loin du monde. Les conversations bruyantes et les bruits fracassants des couverts contre les assiettes, laissèrent bientôt place à des échos étouffés et des rires lointains.
« Maria ? », demanda-t-il alors qu’ils s’éloignaient encore davantage de la réception. Aussitôt, il se fit rabrouer par sa compagne, qui avait manifestement d’autres projets que celui de parler. Bien que cela ne l’estomaqua pas outre mesure, il fut tout de même surpris par la violence de sa réaction. Jamais encore elle ne s’était permis d’être aussi cinglante à son égard, et il n’avait qu’en de rares occasions eu à supporter ses humeurs. Qu’elle puisse perdre ainsi tout contrôle d’elle-même ne put que signifier que quelque chose était arrivé. Maria fit brutalement volte-face, le poussa brutalement dos au mur avant de l’embrasser avec une hargne et une fébrilité qu’il ne lui devinait pas. Ses lèvres avaient la texture du velours. Délicates, parfumées, il se les était toujours imaginées ainsi. Qu’il puisse les sentir ainsi, collées aux siennes, lui paraissaient tout à fait irréel, voire franchement invraisemblable. La soirée redevenait soudainement intéressante. Il vit les doigts gantés de la russe déboutonner presque hystériquement sa veste, comme sous l’emprise d’un besoin insatiable impossible à contenir. L’instant d’après, ses propres mains se retrouvaient posées fermement sur les hanches de la jeune femme. Nathaniel ne résista pas. En vérité, il savait exactement quoi faire. Il l’attira vers lui, collant son ventre au sien, l’amenant au plus près. Ses paumes glissèrent jusqu’au bas de son dos, et le baiser de la russe, il lui rendit au centuple. Sa bouche glissa des lèvres au menton puis au creux du cou. Dans une telle position, il ressemblait à cette célèbre image du vampire mordant tendrement la gorge de son innocente victime. Tout en l’embrassant, il huma l’odeur de ses cheveux, celle de sa peau et une autre, plus secrète. Il releva doucement la tête, sa joue frottant contre celle plus douce de son amante, et dans un souffle, il lui murmura quelques mots.
« Tu sens la mort, Maria. »
Interrompant ses caresses, il la repoussa sans violence, ne prêtant pas même attention à une quelconque réponse ou réaction. Il prit son bras et le glissa sous le sien, la tenant fermement à ses cotés.
« Remets ta veste, lui dit-il sans la moindre agressivité. Il ne faudrait pas que notre fabuleuse directrice soit surprise dans un apparat aussi débraillé. »
Il se mit en marche, la jeune femme plaquée contre lui, et ensemble ils rejoignirent le hall. Mais plutôt que de prendre la direction du réfectoire où se tenait encore la réception, Nathaniel entraîna Maria dans l’ascension du grand escalier menant à l’étage. Une fois en haut, ils ne rencontrèrent pas âme qui vive et l’infirmier emprunta sans hésiter les couloirs qui s’offraient à eux. Après quelques mètres, il se figea devant une porte, en tout point identique à ses très nombreuses voisines. De sa poche, il sortit une clé qu’il glissa dextrement dans la serrure. Il lâcha Maria et ouvrit le battant d’un air théâtral. La pièce qui se dévoila à leur regard était impeccable, parfaitement rangée et ordonnée, trop peut-être. Il aurait été aisé de croire qu’elle était inhabitée et laissée au silence et à l’obscurité.
« Voici ma chambre, nous serons tout à notre aise ici. Pour oublier. »
Il conclut sa phrase par un sourire amusé.
Bloody Mary
Type Sigma
Sujet: Re: [RP] Dernière cène ? [Tous] Dim 25 Sep 2011 - 0:37
Merde !
Mauvais choix… Nathaniel était un crétin fini, maladroit comme un ado soufflant sa treizième bougie !
Maria lui avait imposé un silence total, il bavardait... Maria avait voulu se laisser aller à ses impulsions, oublier, se perdre dans la déraison, il s'échinait à tout organiser, à remettre de l'ordre dans ce qui aurait dû être un chaos d'émotions, il bureaucratisait un caprice charnel. Maria avait voulu vivre et se sentir vivre, il lui parlait de mort…
Trois erreurs… Trois putains de retours à la réalité ! Nathaniel avait détruit le charme. Chirurgicalement, il avait procédé à l'ablation nette de la magie de l'instant. Ils étaient maintenant tous deux debout dans l'encadrement de la porte d'une chambre. Dans les yeux embués de Maria se reflétait un lieu trop propre, trop aseptisé… A des années-lumière du concept de bestialité. Et maintenant, l'avait-elle bien compris ? Était-il vraiment en train de l'inviter à user de son pouvoir sur elle ? Connard égoïste ! Rien que le fait de douter et de devoir réfléchir l'agaçait : elle ne voulait ni penser ni raisonner ! Nathaniel se révélait être un piètre déversoir à névroses... Aurait-elle dû jeter son dévolu sur Terry ? Sans prévenir, elle balança un violent coup de poing dans le sourire amusé que l'infirmier lui présentait et fit volte-face, sans un mot, sans une explication.
Les larmes aux yeux, elle parcourait à grandes enjambées les couloirs de la Confrérie, en haletant.
Merde… Maintenant, son cerveau reprenait du service. Les souvenirs qu'elle voulait enfouir étaient en train de refluer, comme des égouts nauséabonds.
Daniel… Daniel…
Comment en était-elle arrivée là ? Elle se repassa une fois encore l'ensemble du film, plan par plan, jusqu'à l'instant où tout avait basculé. Des images terribles l'envahirent. Elle s'accroupit au beau milieu d'un couloir et se prit la tête en criant. Ce n'était pas de sa faute à elle ! C'était LUI et ses gestes obscènes qui avaient tout commencé ! La crise dura deux secondes, puis elle chassa les images en secouant la tête, se redressa brusquement et revint sur ses pas.
Sa décision était prise. La porte de la chambre de Nathaniel était encore ouverte, quelques dizaines de secondes s'étaient écoulées depuis sa fuite. Sans doute l'infirmier venait-il tout juste de revenir de sa surprise. Elle entra et le pointa de l'index, en colère. "_ Seconde et dernière chance, lança-t-elle sur un ton brusque, la dernière ! Fais pas le con !"
D'un geste, elle retira entièrement son haut, libérant ses seins blancs de leur carcan de soie et s'approcha de sa proie, torse nu, le regard déterminé. Elle enleva minutieusement ses gants et les jeta au sol. Pour oublier, il allait lui falloir du sang… Des fontaines de sang !
Les effets de l'alcool commençaient à se faire sentir sur les élèves, et si les adolescents gardaient assez de maitrise pour éviter une débâcle éthylique, cela n'en empêcha pas certains de se lâcher. La jeune Durden ne se privait pas de draguer ouvertement un des arrières de l'équipe de foot, qui tentait désespérément de lui échapper en s'adressant à Stephen, qui lui même n'en avait cure puisqu'il s'appliquait à faire boire plus que de raison une autre demoiselle.
Si cela ne tenait qu'à elle, Twikjeya aurait renvoyé tout ce petit monde au goulag avec des punitions aussi dévastatrices que l'interdiction de fumer dans TOUTE l'enceinte de la Confrérie ou la coupure holonet de tout le bâtiment, mais la sombre dame faisait un extraordinaire effort de self control. Elle était frustrée, outre par la débauche manifeste des élèves (Pourquoi aucun d'entre eux ne refusait poliment un dernier verre ?!) mais également par l'absence de sa consoeur. Maria avait jugé bon de mettre les voiles quelques minutes auparavant,et Twikjeya n'avait pu que lui jeter un regard en l'observant s'esquiver avec Nathaniel. Une idée de dernière minute probablement...
Tout aurait pu en rester là, Twikjeya sourire tant bien que mal à des élèves qui adoraient de plus en plus ce diner, des liens fraternels se renforcer à grand renfort de vodka, les soucis de chacun s'oubliaient bien vite dans une débauche parfaitement autorisée, ce qui retirait le piment de la flasque discrètement planquée au fond d'un sac, mais autorisait à rentrer se coucher dans n'importe quel état sans risquer de se tromper de chambre et de débarquer chez Twikjeya (ce que même le plus bourré des quelques dragueurs invétérés de la Confrérie refusait d'imaginer...).
Malheureusement, rien ne se déroula comme prévu. Outre l'absence de Daniel -ce dont la sombre dame se félicitait intérieurement-, celle de Maria commençait à se faire sentir et la chirurgienne eut bien tôt fait de recourir à la plus infaillibles des méthodes de surveillance du XXIème siècle. En l'occurrence un Henry surchargé de demande qui traita toutefois celle de la directrice en priorité. La rumeur courait que le bataillon d'Oleg avait déjà recruté quatre membres supplémentaires, du genre maniaque du couteau, et pour rien au monde le paisible télépathe n'aurait oser commencer le règne de Twikjeya par un refus obtempérer.
Ce fut toutefois avec un hoquet mental plus que perceptible qu'il s'adressa à la mutante, laquelle leva une enième fois son verre à l'attention des convives, plus ravis que jamais.
*Hm... Twikjeya... * *Je t'écoute. * *J'ai retrouvé Maria. Et Nathaniel. * *Où sont ils ? * *Ils... hm... sont ensemble dans une chambre. En direction d'un lit si tu vois ce que je veux d... * Il n'en fallait pas plus pour qu'Henry ressente l'un des bruits les plus désagréables de son existence. Il lui sembla qu'on lui brisait une ampoule dans le crâne, et le télépathe jugea bon de se retirer illico presto des pensées de l'ange de la mort. Bien des années plus tard, lorsqu'il laisserait tomber un glaçon sur un sol dur, il retrouverait l'origine de ce son inédit.
Twikjeya ne bougea pas d'un millimètre, mais son iris se rétracta très légèrement. Elle attendit quelques secondes, reprit ses esprits et esquissa un nouveau sourire à l'attention d'un Stephen plus bourré que jamais. Là bas, la petite Durden venait de se faire jeter par quelques mots blessants qui faisaient naître quelques larmes. Twikjeya ne fit rien de plus qu'auparavant, strictement rien. Elle sourit aussi hypocritement qu'avant devant cette abondance d'alcool et de mauvais goût, et jugea même opportun de porter un toast elle même. En apparence, rien n'avait changé.
Les jours derniers à la Confrérie n'avait servi qu'à étoffer le vocabulaire anglais de Kostantin, suffisament pour savoir que ce soir se passait une "soirée" spéciale ou tout ce qui bougeait dans cet établissement allait se retrouver dans une même sale. Chenkov répugnait aux célébrations mondaines, peut-être parce qu'il était tout, tout sauf une bête de dandysme. Cependant, seul à ouvrir des bouquins qu'il ne lirait jamais, Kostantin sentit bien qu'il allait s'ennuyer sec, et il en avait assez de jouer aux poker tous les soirs avec ivanov_brucha444 sur son site favori de jeu en ligne.
L'intendance de la Confrérie avait eu la délicatesse de lui fournir des habits à sa taille (certains sur mesure) et même, comble du raffinement à ses yeux, une vraie chemise à sa mesure. Le dernier habit à bouton qu'il ai porté était son uniforme d'écolier...
Quelques minutes plus tard, Chenkov trouva l'endroit où se déroulait la fête. Et en plus, il y avait de la vodka.
Il serait prétentieux de dire que l'entrée de Kopka fut remarquée, mais il est certains que ceux qui constatèrent son entrée firent une moue dubitative, même avec les effets de l'acool (surtout avec les effets de l'alcool?). En effet la brute venue du Nord était aisément deux fois plus grande que le pensionnaire prépubère moyen. Il avait même effrayé deux jeunes filles. C'était en fait la première fois que Chenkov apparaissait officiellement devant tous les confréristes. Twikjeya était au fond de la salle, elle, sont regard de marbre et sa silhouette de clou de la croix du Christ. Elle arborait un collier affreux. Elle était entourée de ses petits soldats. Chenkov préféra rester discret et attrapa un verre d'alcool, qu'il se força à ne pas boire d'un trait. Il aperçu au loin la petite brune qu'il avait croisé il y a quelques jours, Norway. Elle le salua, il ne répondit rien, trop timide.
Dieu que tous ces gens étaient petits.
Daniel Gray
Type Gamma
Sujet: Re: [RP] Dernière cène ? [Tous] Mer 28 Sep 2011 - 9:44
L’odeur des viandes envahissait le foyer tout entier. L’animation de la salle à manger raisonnait dans tout le couloir. Ils avaient commencé la fête sans lui. Daniel ayant l’habitude systématique d’arriver en retard aux soirées, prenait le temps d’aller fumer une cigarette, à l’une des fenêtres. Il s’était changé. Autant pour faire bonne mesure que pour prendre le temps de retrouver un peu ses esprits. Il portait une chemise noire, assez entrouverte, pour exciter l’imagination pré-pubère et un pantalon, dont la coupe lui donnait un air de jaguar.
Un petit sourire ne quittait pas sa belle gueule. Il avait obtenu ce qu’il voulait et peut être même un peu plus. Cela ne changeait rien à ses projets principaux. Il voulait prendre un peu de distance avec la Confrérie. Mais rien n’interdisait d’en côtoyer un peu plus les membres. Dany savait pertinemment que cette histoire ne durerait pas. Il était un adepte du « laisser faire ». Les aventures imprévues étaient souvent les plus plaisantes.
Il poussait la porte de la salle avec la négligence d’un roi rejoignant son banquet. Il faisait une chaleur à crever. Tout le monde ou presque était là. Un regard à l’horizon lui permit de repérer la table des adultes. Il remarquait tout de suite l’absence de Maria… ainsi que d’Albenco. La première avait peut être fuie. Le second l’avait peut être suivi. Le mutant s’installait prés de Terry, en décalant sa chaise, pour avoir une meilleure vue sur l’ensemble.
-« On sait tous pourquoi on est ici. Le pouvoir. Cette chère « race » supérieure ! Allez Terry même toi tu dois le savoir. »
Ses yeux noirs narguaient immédiatement la co-directrice présente. Les beaux préceptes de recrutement n’étaient qu’une campagne de pub. Daniel n’y avait pas cru dés le début. Aujourd’hui il était même désabusé. Pourquoi venir risquer sa peau ici ? Alors qu’ils profitaient tous d’un alibi dans leurs domaines respectifs ! Il se concentra sur Doris en posant ses deux coudes sur la table.
-« J’espère que tu ne t’attend pas à des miracles. »
Autant prévenir que guérir les gars. Il jetait un regard en coin au géant. Celui-ci était nouveau dans le paysage. Gray tendait son verre vers lui pour un salut plein d’humour. Oh oui il était terriblement en forme ce soir. Il entendait, quelques une des élèves glousser, sur sa droite. La saveur de la victoire rendait toujours les gens plus éclatant. Dan était rayonnait. Son style ténébreux n’avait jamais été aussi séduisant. Il leur fit un clin d’œil.
Tout ça, risquait de vite l’ennuyer, sans un peu plus d’animation. Il débordait d’énergie. Rester assit à bavasser n’était pas dans ses plans. Il fit tout de même un petit effort de tenue, au moins jusqu’au deuxième plan. Il saisissait son cellulaire sous la table. Tout en écoutant les conversations il notait un message. Son petit air moqueur n’aurait rassuré personne et surtout pas une jolie russe.
Dany a écrit:
"Alors, on fuit, madame la Codirectrice ?"
Il rangeait l’appareil dans a poche en buvant une nouvelle gorgée. Ce nouveau petit jeu allait être amusant. Il n’y avait rien de mieux qu’un petit secret pour donner des idées. Il replaçait sa chaise avant de se servir une bonne portion. L’exercice donnait faim ! Sous la légèreté une petite question le titillait doucement.
Doris Léolagus
Type Gamma
Sujet: Re: [RP] Dernière cène ? [Tous] Lun 10 Oct 2011 - 1:06
Doris s'amusait comme un fou, dans son référentiel. Ignorant le stupre et la luxure dans lesquels se livraient certains de ses comparses à l'étage, ou même la jalousie profonde qui affectait d'autres. Il avait trouvé des contestataires, ce qu'il savourait lentement : rien n'était mieux pour en apprendre sur une organisation que de discuter avec ses détracteurs. Pour diriger sa société il avait toujours pris soin de consulter les fâcheux, pour comprendre où étaient ses faiblesses et y pallier. Terry, dans un premier temps, semblait traîner des pieds, faire montre de peu d'enthousiasme, le scandinave voulait savoir pourquoi, mais discrètement. Il n'oubliait pas que les murs lisaient les pensées, en ces lieux, et qu'il était facile de se faire taxer de lèse-majesté.
- Pardonnez-moi, Doris, mais je n’ai pas souvenir de vous avoir déjà rencontré auparavant. - C'est parce que nous ne nous sommes jamais rencontrés, répondit Doris. Enfin pas vraiment. J'étais un ado comme beaucoup, à l'époque, vous n'aviez pas dû faire attention à moi tant il y avait de jeunes à soucis.
Puis son interlocuteur évoqua les changements récents, ceux passés et à venir. C'est bien cette lutte perpétuelle du changement et de la prise de pouvoir que le suédois haïssait. L'ambition était bonne, en soi, mais pas au détriment de ses semblables, c'était absurde. Il aurait pu rebondir alors sur le caractère vicié et corrompu de l'humanité, mais au lieu de ça il se contenta d'ouvrir de grands yeux surpris et d'affecter un air innocent, un peu niais, limite enfantin.
- Puis-je vous demander ce qui vous amène ici ? - Oh, vous savez, je prends à cœur la cause mutante, dit-il en se détendant. La Confrérie, Moderne ou non, fut une sorte de maison pour moi, de famille. Je veux profiter de ma notoriété pour effacer les préjugés selon lesquels elle serait dirigée par un groupe de dangereux terroristes et mettre en avant le fait que ce soit une école et un refuge pour les jeunes déboussolés qui découvrent leurs nouvelles capacités. Mon influence en Europe pourrait être mise à profit dans ce sens et aider la jeunesse, voyez. Je suis persuadé que l'avenir est la clé.
Il sourit en prononçant cette dernière phrase, du sourire du saint absolu. Il ne mentait pas tout à fait, en disant cela, puisque son but à long terme était bien d'aider la population mondiale. Seuls les moyens – l'annihilation de la-dite population mondiale – était condamnable dans sa philosophie. Et encore, condamnable... Que valait la Morale face au Bien Commun ?
Ils furent promptement rejoins par un Daniel Gray qui rayonnait quasi-littéralement : des dents d'une blancheur immaculée, une plastique soignée et plaisante, une grâce – peut-être même une sagesse sans bornes – et un charisme indéniable. En deux mots : Daniel Gray.
Monsieur Gray, je vous attendais ! s'exclama Doris, visiblement joyeux de le voir débarquer comme une fleur.
Il était question de race, de supérieure, de miracles dans ses propos, une mise en garde. Pourtant le premier contact avec Twikjeya et Maria s'était bien passé. Les deux hommes semblaient peu enclins à l'allégeance, sans doute un schisme habitait la Confrérie. Le mutant, curieux, voulait en apprendre plus, mais pas ici, c'était trop risqué, trop de mentalistes surveillaient la zone pour qu'il puisse parler librement. Doris regarda sa montre et constata que ce ne serait pas un argument valable pour prendre congé de ses pairs. Daniel lança un signe en direction de la tortue géante qui rougissait aux appels des demoiselles.
- Oh, mais c'est monsieur Chenkov ! expliqua le passe-muraille. Un nouveau membre de la Confrérie que je suis allé chercher en Pologne, fort sympathique, très... Serviable, ajouta-t-il après un regard en direction de la co-directrice afin de témoigner de son orientation politique. Monsieur Chenkov, venez, si vous le voulez bien !
Il s'adressait à Kopka avec une certaine affection, se levant de sa chaise pour le laisser s'asseoir à sa place, soucieux que le moment soit bien choisi – pas pendant un discours solennel !
Terry Nohlann
Type Omega
Sujet: Re: [RP] Dernière cène ? [Tous] Dim 30 Oct 2011 - 19:36
Tandis qu’il écoutait Doris, le mutant se servit un verre. Il nota cependant, à son allure, qu’il ne devait pas être beaucoup plus âgé que lui lorsqu’il avait également côtoyé la Confrérie de Boston. Il y avait une bonne intention derrière ses propos, mais Terry pouvait-il encore réellement affirmer aujourd’hui que la Confrérie ne renfermait pas de terroristes ? Qui sait ce dont les deux nouvelles dirigeantes étaient capables pour venger la mort de leur ancien leader. Cela étant, il jugea opportun de ne pas s’engager sur le terrain de cette discussion avec Doris, car après tout, il ne le connaissait pas.
"Si je puis me permettre, vous me semblez avoir une certaine ambition mais que faites-vous donc dans la vie pour pouvoir compter sur votre renommée à travers un continent entier, pour faire passer un tel message ?"
Visiblement, Terry ne voyait vraiment pas à qui, il avait à faire en face de lui. Ce qu’il vit en revanche, ce fut le géant russe entrer dans la salle. Il était en effet difficile de passer inaperçu avec un tel gabarit. Le mutant avait eu vent de quelques arrivées récentes, mais il ignorait toujours l’identité des arrivants. Fort heureusement, Doris lui apporta les précieuses informations. Ainsi donc, cette carapace géante et ambulante répondait au nom de Chenkov. Le mutant se promit d’aller faire plus ample connaissance avec le géant plus tard dans la soirée… mais une fois encore Doris fut plus rapide et lui présenta l’occasion de le rencontrer dès maintenant, en l’invitant à les rejoindre.
Ce fut à cet instant que le jeune Daniel fit son apparition. Lorsque que Kostentin s’effaça pour aller se servir à boire, le jeune Gray apparut à la porte de la salle. Bien vite, il repéra Doris et Terry et les rejoignit, un étrange sourire collé aux lèvres
"Te voilà enfin ! Mais où étais-tu donc ? Tu n’es pas sans savoir que Twikjeya ne tolère pas le moindre retard !"
Le jeune homme arborait encore son air des grands jours. Qu’avait-il donc bien pu manigancer ? Si Daniel figurait parmi les personnes auxquelles Terry était en mesure d’accorder une relative confiance au sein de la Confrérie, il n’était toutefois jamais à l’abri d’un coup fourré de la part de l’excentrique et surtout horriblement égocentrique jeune mutant
"Foutaise tout ça ! cracha soudain le mutant entre ses dents, regarde donc où cela nous mène la quête du pouvoir de la race supérieure…"
Le caméléon eut alors un air dédaigneux, vaguement résigné et vida son verre cul-sec avant de promener son regard dans la salle. Tous ces jeunes… Bien sûr la Confrérie leur offrait une chance et une protection contre les menaces qui planaient sur les mutants à l’extérieur, mais son idéologie était-elle pour autant la meilleure ?
Kostantin Chenkov
Type Alpha
Sujet: Re: [RP] Dernière cène ? [Tous] Mar 1 Nov 2011 - 19:54
D'un autre côté de la salle, le hala Doris Léolagus, le Passe-Muraille. Ce dernier semblait prendre goût aux mondanités. Pas Chenkov. Plus cette soirée avançait plus Kopka se sentait mal à l'aise et résolument pas à sa place, comme un furoncle à carapace au milieu de ce grand concours de beauté.
Il s'approcha néanmoins du groupe, un verre vide à la main. Vide car tout liquide versé dans ce verre finirait inexorablement bu d'un trait, et même si Kopka tenait remarquablement bien l'alcool, la gêne occasionnée par la soirée était propice à l'emmener au delà-même du raisonnable...
Kopka ne se sentait vraiment pas raccord avec tous ces jeunes gens beaux et brillants, de vrais vedettes de show pour adolescent. Lui qui se sentait si étroit dans sa chemise, et qui n'avait participé en tout et pour tout dans sa vie qu'à deux soirées de cocktail: celle-ci et la soirée d'intégration à l'Académie de marine. Et autant dire que la deuxième n'avait pas le quart de la classe de la première...
Timidement et avec un accent désespérément marqué, Kopka tenta un:
"Messieurs, Passe-Muraille, le bonsoir." Kopka ne découvrirait que plus tard qu'en anglais on ne disait pas "le bonsoir", mais "bonsoir" tout court. Ce genre d'ânerie lexicale contribuait, il le détestait, à le faire passer pour l'idiot au gros bras de service.
Nathaniel Albenco
Type Gamma
Sujet: Re: [RP] Dernière cène ? [Tous] Mer 9 Nov 2011 - 22:25
Nathaniel encaissa le coup sans broncher. La réaction de Maria était inattendue mais les conséquences de celle-ci restaient minimes. Il se caressa la joue, rougie par la frappe et fixa le dos de la jeune femme qui s’enfuyait à toute allure. Malgré ses facultés, l’infirmier avait sous estimé le trouble dans lequel était plongée Maria. Il avait perçu de la culpabilité, de la colère et de la honte, et enfin ce qui ressemblait aux restes d’une fierté brisée. En revanche, qu’elle l’agresse si violemment le laissait pantois. Pour franchir ainsi la cordialité que tous deux entretenaient en temps normal, il avait fallu que quelque chose de vraiment grave arrive. Chose qui l’intéressait au plus haut point. Il pénétra dans sa chambre plongée dans l’obscurité. Sa silhouette se découpait dans la lumière du couloir et son ombre s’allongeait jusqu’à son lit. Il contempla cette flaque noire faite à son image, et se dit qu’elle était bien sinistre étalée ainsi sur ses draps, comme l’invitant à la rejoindre, et à y mourir. Soudain, sa compagne obscure se mit à bouillonner, agitée de spasmes avant de se scinder en deux violemment. Une autre silhouette se détacha sur le sol, plus petite que la sienne. Nathaniel lança un coup d’œil derrière lui et vit Maria s’avancer vers lui d’un pas furieux. Nathaniel se retourna complètement et lui fit face. Elle braqua sous son nez un doigt menaçant tout en l’invectivant. Puis la jeune femme fit ce qu’elle avait voulu faire depuis le début de cet entretien : envie qui tenait davantage du besoin purement bestial, débarrassé du moindre affect. D’un geste brusque, elle ôta son chemisier, ses gants et s’exposa à lui dans sa plus pulpeuse féminité. Il ficha ses yeux dans les siens, puis son regard glissa jusqu’à la poitrine d’albâtre, son ventre, son pubis et ses jambes avant de revenir à son visage. Pourquoi insistait-elle ? Pourquoi revenait-elle s’il l’avait froissée, à moins qu’elle ne puisse être encore en état de se contrôler. Il l’avait perçu troublée, mais pas vulnérable. Quand Maria voulait quelque chose, elle le prenait. Dans l’instant, ce qui sonnait comme un ordre, une exigence de princesse tenait davantage de la supplication. Si un désir ardent avait un jour animé les prunelles sombres de l’infirmier, il avait désormais disparu. Nathaniel tendit une main dans la direction de Maria et du bout des doigts, il effleura tendrement sa joue.
« À quoi joues-tu Maria ?, demanda-t-il le plus simplement du monde.Qu’as-tu donc fait pour te mettre dans cet état ? »
L’expression du mutant n’avait pas changé, et la douceur qu’il mettait dans sa caresse était la même qu’auparavant. En revanche, les inflexions de sa voix ne se dessinaient plus avec la délicatesse et le calme qui les caractérisaient habituellement. Ses paroles n’étaient plus celles que l’amant murmurait au creux de l’oreille de sa maîtresse, mais du juge face à l’accusée. Il laissa sa main retomber contre son flan.
« Maria, te souviens-tu de ce qui m’a poussé à venir à la Confrérie ? C’est toi. À toi seule tu es parvenue à me tirer de ma retraite, à toi seule tu es parvenue à changer ma vie et toutes mes habitudes. Le sourire qu’arborait Nathaniel n’était plus, tout comme la sérénité qui l’auréolait. Son ton était désormais dur et glacial. Si je suis venu, c’est parce que tu m’as séduit. Pas par ta beauté, pas pour ta verve mais pour la force que tu incarnais. Te souviens-tu de ma promesse, Maria ? J’avais pour désir de saper cette force, de détruire cette puissance lorsqu’elle atteindrait des sommets. Tu es désormais au sommet, tu as eu ce que tu voulais, la place de Directrice, une reconnaissance mondiale ; désormais tu incarnes le fer de lance des mutants comme tu l'as toujours souhaité. Et toi que fais-tu ? Tu triches, tu ignores les règles que nous avions posé ensemble, sa voix enfla considérablement et il était rare que l’on entende Nathaniel crier, tu te présentes face à moi, afin que je puisse satisfaire tes envies de contrôle et me conformer aux moindres de tes caprices ? Ce n’est pas ainsi que je te rêve Maria : cette chose tremblante, hystérique et faible n’a pas de commun avec toi. Où est le jeu ? Où est le plaisir si tu t’offres sans combattre, si tu tends la gorge sans te défendre ?
Je ne suis pas ton ami, Maria. Je ne suis pas une épaule sur laquelle il t’est possible de te reposer. Je te veux, mais pas ainsi, pas sans livrer bataille. »
D’un geste du menton, il lui indiqua la porte.
« Je dois maintenant réfléchir aux raisons qui me poussent à rester ici. Va-t-en, tu connais la sortie. »
Dernière édition par Nathaniel Albenco le Lun 21 Nov 2011 - 18:45, édité 1 fois
Bloody Mary
Type Sigma
Sujet: Re: [RP] Dernière cène ? [Tous] Jeu 17 Nov 2011 - 1:25
Le visage impassible, Maria ne répondit rien. Seule preuve d'une quelconque émotion : le scintillement de ses yeux bleus, dû à une fine pellicule de liquide lacrymal. Elle se pencha et ramassa ses vêtements épars dans un silence pesant.
Avec des gestes précis et calculés, elle se rhabilla lentement. Sous cette carapace à la limite de la neurasthénie, son esprit était en ébullition. Inutile de se voiler la face : ni plus, ni moins, elle venait de se faire jeter comme la dernière des clochardes toxicos… Avec classe, certes, mais jetée quand même. Sa fierté en aurait pris un sacré coup si son expérience de l'après-midi ne l'avait pas déjà réduite en miettes.
Nathaniel Albenco était un sombre idiot… Plus précisément, il n'était qu'une créature épouvantable sans cœur, sans compassion, ni âme… Un monstre, en somme, à l'émotivité d'un grille-pain électrique… Mais, malgré ce tableau peu reluisant, elle ne pouvait pas lui retirer le fait qu'il avait raison sur toute la ligne ! Elle avait été faible, s'était laissée envahir par le désarroi et ça ne lui ressemblait pas !
Baiser avec Daniel était une erreur exclusivement imputable à sa seconde personnalité, il fallait qu'elle, Maria Aleksandrovna Yevgeniyen, fasse front et se ressaisisse !
Le dernier bouton de son chemisier re-agrafé, elle regarda Nathaniel dans les yeux. Son expression était redevenue dure. "_ Merci, Nath', dit-elle avec un hochement de tête sec, j'en avais besoin !" Un dernier regard et la russe fit volte-face pour mettre les voiles, comme elle était invitée à le faire. Elle ne se sentait pas beaucoup mieux, mais au moins l'infirmier lui avait redonné l'envie de se battre… Et pour cela, il méritait de connaître la vérité… Elle s'arrêta dans l'encadrement de la porte mais ne se retourna pas. "_ Bloody Mary s'est laissée souiller par Gray, annonça-t-elle d'une voix quasi-éteinte, la main sur le montant, cette info, tu en fais ce que tu veux…"
Elle disparut.
Priorité actuelle : rejoindre la salle à manger, retrouver les fêtards et tenter de sauver les apparences. Tout en marchant à grandes enjambées, elle saisit son pendentif électronique et y jeta un œil… Mouais… Elle n'avait pas été absente trop longtemps, avec un peu de chance, personne n'allait avoir remarqué sa courte disparition. Une petite icône représentant une antique enveloppe postale, dans un coin de l'holo-écran, attira son attention… Un message… De Daniel… "Alors, on fuit, madame la Codirectrice ?"
Avec une pression rageuse du doigt, Maria éteignit l'appareil aux circuits profanés par les mots de Gray. Daniel se permettait d'être familier avec elle… Mais dans quel monde pensait-il vivre ? Croyait-il vraiment qu'il suffirait d'abuser de la fragilité psychologique de Bloody Mary pour dompter Maria ? Elle lui apprendrait que non. Elle entra dans la salle à manger par la grande porte, ostensiblement, un sourire décontracté aux lèvres, comme si elle revenait d'une simple séance de repoudrage de nez.
Tout de suite, son système de détection automatique se mit en route et cibla le détestable anglais, assis à la table des profs, à l'autre bout de la pièce. Il était gentiment en train de bavarder avec Doris, le nouveau ancien confrériste et, concentré sur sa discussion, ne l'avait pas encore repérée.
Elle s'avança, saisit en passant, de façon quasi-inconsciente, un couteau à pain posé sur une desserte. Il fallait qu'elle termine le travail qu'elle s'était juré d'accomplir quelques heures auparavant.
Fermement décidée, elle voulut s'approcher à grands pas de sa victime, mais, au milieu du chemin, son élan se trouva coupé. Une main ferme venait de lui saisir le poignet. Henry, le télépathe. Il ne disait rien, se contentant de hocher négativement de la tête. Il était au courant de tout, évidemment… D'une œillade noire, elle lui transmit télépathiquement un flot de menaces, le mettant en scène lui, avec elle, au cours d'une séance de caresses incluant une scie circulaire. Pourtant, elle n'insista pas et le laissa sagement la désarmer.
Un rapide coup d'œil lui apprit que personne n'avait rien remarqué, trop occupés tous qu'ils étaient à boire, à rigoler et à discuter. Bon, d'accord, elle n'assassinerait pas Daniel maintenant, devant tout le monde… Cela risquait de gâcher un peu la fête. Mais il fallait qu'elle tire quand même les choses au clair.
Serpentant parmi les quelques groupes de personnes préférant discuter debout, elle se faufila jusqu'à Daniel, gratifiant, au passage, son compatriote Chenkov d'une claque amicale dans le dos. Elle n'avait pas encore eu l'occasion de discuter avec le géant, mais elle ne l'oubliait pas pour autant.
IL était maintenant à sa portée, assis devant elle. Doris et Terry s'étaient tus et la regardaient maintenant d'un air interrogatif. "_ Daniel ? Fit-elle en se penchant sur l'anglais, tu as une minute ? Il faut que je te parle… En privé ! C'est urgent." Sans lui laisser le temps de répondre, elle l'attrapa par le bras et commença à tirer pour le faire décoller de son siège.
Daniel Gray
Type Gamma
Sujet: Re: [RP] Dernière cène ? [Tous] Jeu 17 Nov 2011 - 12:40
Léolagus était un nom reconnu dans la sphère financière européenne. La présence du PDG entre ces murs était surprenante et encourageante. Les mutants étaient bien partout. Les humains avaient de la chance dans le fond d’avoir l’avantage numérique. Sans cela la prise de pouvoir aurait été si facile.
-« Léolagus c’est un plaisir aussi. Quels sont vos derniers projets ? »
Ses yeux noirs se tournaient vers son camarade le plus ancien. Il ne cachait pas sa joie (un peu puérile). L’effet s’effacerait dés le lendemain, mais pour le moment, le goût de la victoire était bien trop délicieux. D’ailleurs Maria était sa première partenaire mutante. Une expérience qui méritait d’être renouvelée avec ou sans la russe. Il eu un léger froncement de sourcil et répliqua calmement.
-« Et alors elle va me mettre au coin ? » Oui la première question était éludée. Contrairement à son habitude Dany n’éprouvait pas l’envie de se venter. Etrange mais amusant. Il prenait une gorge de champagne les yeux pétillants de provocation. -« Je suis l’un des piliers elle a besoin que je sois là ce soir. » De fait ce petit repas était une façon de dire que tout allait bien. Même la scientifque voudrait préserver le statut-co pour ce soir. Il agrémenta cet argumentaire d’un clin d’œil tout simplement insupportable. -« Détends-toi un peu. C’est la fête. »
Daniel savait pertinemment que son discours « fanatique » ferait tiquer Terry. C’était la raison pour laquelle il l’avait tenu. Il n’y croyait pas. Ne serait-ce que, parce que sa famille n’était pas de la vermine à éradiquer du globe, mais des malchanceux de la génétique. Taquiner était bien la seule chose gratuite et sans douleur de ce bas monde. Il n’allait pas se priver. Et étant donné son état d’esprit le pauvre caméléon ne serait pas en paix de si tôt.
-« Devant des petits fours… » C’était toujours devant une table surchargée que se retrouvait les gens de pouvoir.
La voix du polonais le fit pivoter sur sa chaise. Il le regarde des pieds à la tête. La confrérie faisait provisions de mastodontes. Bien. Ils en auraient besoin au moment du « combat » final. Avec ces deux folles au pouvoir la guerre froide était ouverte. Une tornade blonde débarquait à leur table. Le sourire de Daniel devint un rien plus malicieux.
Elle s’était coupé les cheveux ! Mais pourquoi ? Cette tignasse lui allait bien ajoutant à son air de lionne. Il ne fit aucun commentaire se contentant d’observer ses traits fâchés. Son sms avait fait mouche. Il arquait un sourcil pour montrer toute son écoute. Parler. Maintenant… Etait-elle entrain de se faire un monde d’une boutade ?
-« Ca peut … »
Visiblement la jeune femme n’avait pas l’intention de lui donner le choix. Rien de bien étonnant venant de cette fille. Dany repoussa un éclat de rire sachant que ce n’était pas le bon moment pour mettre de l’huile sur le feu. En privé ce serait tellement plus drôle. Il quittait la table et la suivait clairement amusé. Pour ajouter un peu de piment, sa main glissait dans le bas de son dos, comme pour l’inviter à sortir de la salle à manger. Il pouvait deviner la courbe de ses hanches et sentait le léger picotement revenir dans le creux de sa nuque en songeant à l’après midi.
Il n’y avait pas vraiment d’espace privé dans cette partie du bâtiment. Le jeune homme, la laissa décider de la direction, en marchant juste à côté d’elle. Tout le monde était dans l’autre pièce. Il se rapprochait assez pour sentir son odeur et l’obliger à le frôler.
-« Tu ne crois pas que tu en fais un peu trop ? »
Il jetait un œil à son profil indigné. En fin de compte ce n'était pas si mal ce petit carré.
Twikjeya Elkash
Type Gamma
Sujet: Re: [RP] Dernière cène ? [Tous] Dim 20 Nov 2011 - 0:12
Twikjeya aurait juré voir le fantôme de Kenjiss rentrer dans la pièce, souffler entre les oreilles des élèves attablés avant de lui foncer dessus, animé d’une rage vengeresse et de lui rentrer dans les neurones. Car la sombre dame éprouvait à présent une furieuse envie de tout envoyer valser, à commencer par la table devant laquelle elle était assise, pour choper tous ces enculés d’ingrats et de leurs coller trois kilos d’aciers dans les valseuses avant de leur faire gouter l’eau des chiottes à grand renfort de coups de pompes dans le séant, et enfin de leur refaire leur sale trogne avec une râpe à fromage.
Mais Twikjeya ferait tout cela d’une manière indéniablement plus châtiée car elle était l’incarnation de la grâce glacée et du sadisme maniéré. Ou peut être parce qu’envoyer valser la table nécessitait probablement l’intervention de trois costauds ou d’un piston mécanique pour produire un effet appréciable et ne pas se résumer à une crevette tentant de renverser une planche de bois pesant environ six fois son poids. Il n’empêchait que Twikjeya avait une sérieuse envie de voler dans les plumes de 90% des participants à cette soirée. Elle avait néanmoins salué Chenkov d’un hochement de tête sincère, puisqu’elle n’avait rien à lui reprocher. Et c’était bien le seul… Tout d’abord, Gray, qui n’en faisait qu’à sa tête. Sa simple entrée triomphante suffisait à lui donner envie de lui faire briser les rotules par Kostantin. Ce type n’avait strictement rien fait pour aider la Confrérie et se considérait déjà comme propriétaire de la bâtisse… C’était avec une hargne dont elle s’étonnait elle-même qu’elle souhaitait le voir se briser les dents contre l’épais chêne des tables du banquet. Il n’en fut rien, et elle en fut contrariée. D’évidence loin d’être dans son état normal, madame la co directrice continua sa revue des troupes.
Léolagus ensuite. Trop excité pour être sincère, trop souriant pour être honnête, le malheureux partait d’office avec un handicap. Néanmoins Twikjeya savait être juste et lui accorda le bénéfice du doute. A ceci près qu’il appréciait Daniel Gray. Moins un. Mais l’attention de la jeune femme fut détournée par un Terry trop excité pour être à l’aise, et avec le recours d’un télépathe toujours disponible car il craignait pour sa vie, Twikjeya fut tout à fait capable d’entendre leur conversation… En véritable chienne de garde, elle reniflait et traquait les comportements inappropriés… Et le fusil à lunette ou la bombe dans le moteur que certains dictateurs réservaient à leurs ennemis ou à leurs simples soupçons pouvaient fort bien être des méthodes dignes d’une russe.
Monsieur Nohlann !
La voix avait claqué, trop sèche peut être pour faire croire à un réel enthousiaste de le voir mais elle n’en avait cure. Les apparences seraient sauves devant une foule trop alcoolisée pour comprendre à qui elle s’adressait. Et le verre qu’elle tendait en hommage au caméléon achèverait de convaincre les plus sobres d’entre eux. Et le sourire mielleux… proprement d’en inquiéter quelques un.
Vous n’avez pas parlé de la soirée ! Je suis certaine que nos élèves ont hâte d’entendre les opinions rassurantes d’un des plus acharnés défenseurs de notre cause ! Malheureusement pour une Twikjeya qui trempait un orteil prudent dans le monde des paroles mensongères et des tons mielleux, Maria déboula comme une flèche dans la salle. Et ce qui s’ensuivit fut suffisamment pour ulcérer celle qui niait ses émotions. Et la main de Gray fut le feu aux poudres. Tout au plus évita elle de briser le verre qu’elle enserrait toujours… Mais sa voix résonna, une fois de plus, abandonnant toute chaleur humaine pour retrouver son tranchant efficace.
Chenkov !
Bris de rotules ce serait.
Kostantin Chenkov
Type Alpha
Sujet: Re: [RP] Dernière cène ? [Tous] Lun 21 Nov 2011 - 18:34
Kopka était à deux doigt de partir de cette soirée. Le plan était déjà clair dans sa tête, il allait prendre congé très poliment, il avait déjà repéré une bouteille d'alcool à peine entamée sur le rebord d'une table, il l'aurait embarqué et il aurait filé plus vite que l'éclair dehors, siffler de l'alcool jusqu'à tomber et faire prendre l'air à ses écailles. Il détestait cette chemise. Et il détestait cette soirée, les gens souriaient, ils buvaient du champagne tellement cher que le prix de deux bouteilles aurait suffit à rembourser l'hypothèque de la maison de ses parents. De plus, Kostantin ne comprenait pas un foutu mot de tout ce qui se disait. Ils parlaient tous trop vite, avec un accent mondain pourri, et des mots compliqués. Kostantin savait décrypter le manuel d'entretien en anglais d'un moteur de sous-marin, mais il ne pigeait pas trois mots de vocabulaire mondain.
Il n'essayait même plus de sourire, il avait posé son verre et il s'apprêtait à donner l'impulsion à son pied pour décamper. Il salivait déjà à l'idée de siffler la bouteille à l'air frais. Mais une petite blonde à l'air mutin vint l'empêcher de fuir comme un voleur. Elle posa sa main sur l'épaule de Kopka. Enfin le bas de l'épaule, Kopka mesurait au moins quinze centimètres de plus que tout le monde. Qui était-elle? Surement Le Passe-Muraille lui avait présenté tout le monde, quand celui-ci avait promené Kopka dans toute la Confrérie, mais Kopka s'était montré très distrait. Et il s'en foutait un peu, aussi. En tout cas Kopka ne fit pas grand cas de la petite blonde à l'air mutin, elle ne lui avait même pas parlé et avait l'air bien plus passionnée par le beau gosse d'en face. Kopka remarqua d'ailleurs qu'il n'avait pas retenu son prénom. Les deux partirent au même moment qu'apparu, spectrale, Twikjeya Elkash la piqueuse. Elle s'approcha du groupe en posant ses yeux tranchant comme l'acier sur toutes ses ouailles, mais elle gratifia Kopka d'un regard moins dur. Kopka savait que ceci représentait un cadeau exceptionnel de la part de la dame. Kopka répondit à son salut de la tête, léger, en baissant les yeux avec respect. Ou peur.
Néanmoins Kostantin envisageait sérieusement de quitter les lieux, car entre adolescents et confréristes à couteau-tirés, il n'avait guère sa place. L'espace d'une seconde, Kopka envisagea même d'aller embarquer un sac à dos, d'y loger un oreiller, une serviette et une bouteille, et de se faire la belle, le Canada doit être un beau pays.
Mais l'air s'emplit soudain de vapeur, et de cendres. Une ambiance pesante comme si une fournaise s'éveillait. Décidément cette maison était bourrée de squelettes dans de le placard, et l'atmosphère était délétère. Twikjeya fulminait. Elle appela Kopka d'un ton martial et Kopka répondit en tournant la tête et en relevant le torse, les boutons de sa chemise bombés sous les muscles et les plaques rugueuses, prêts à craquer. C'était d'ailleurs, d'un certains point de vue, assez impressionnant.
Kopka fit quatre pas et se plaça immédiatement juste au côté de la dame, comme un soldat ou un garde du corps l'aurait fait; et il ne répondit rien à l'appel de la dame. Peu importe ce qu'elle voulait, acte d'obéissance serait sa seule réponse.
Doris Léolagus
Type Gamma
Sujet: Re: [RP] Dernière cène ? [Tous] Mar 27 Déc 2011 - 14:11
"Si je puis me permettre, vous me semblez avoir une certaine ambition mais que faites-vous donc dans la vie pour pouvoir compter sur votre renommée à travers un continent entier, pour faire passer un tel message ?"
La question était posée par le caméléon et traduisait le fait que, finalement, Doris n'était pas si connu que ça à travers le monde. Peut-être devait-il étendre son influence ou, au contraire, chercher à la conserver telle qu'elle est. Il en parlerait sans doute à sa femme. A la place il répondit de manière assez évasive.
- Je suis patron d'une des plus grosses entreprises suédoises, que je dirige conjointement avec ma femme. Il précisait toujours cette information pour montrer sa tolérance et son ouverture d'esprit. Et vous, vous êtes... ?
Cependant, Terry n'eut pas le temps de répondre, l'arrivée de Daniel coupant la discussion sur le coup. A ce sujet, le scandinave n'eut pas le temps de répondre à Daniel, les événements s'enchainaient à une vitesse folle. Sans prévenir la co-directrice entra et prit à part le jeune héritier pour discuter. Un jeune héritier, un jeune infirmier... Même pour Doris, le lien était facile à faire. A vrai dire, que des relations intimes se tissent dans un groupe tel que la Confrérie Moderne ne l'étonnait pas. Sans doute était-ce la même chose à l'autre bout du monde, au Nouvel Institut. En tant que PDG il avait eu vent de nombreuses histoires de jupon dans sa propre entreprise. C'était naturel. Cependant il n'imagina pas un instant que l'humeur de Twikjeya était influencée par ce qu'il se passait sous ses yeux, qu'elle aussi avait une dépendance affective envers la blonde sanglante. C'est la raison pour laquelle il ne saisit pas l'ensemble de ce qu'il se tramait. Au lieu de ça il savourait l'instant, tout sourire. Les univers de discorde lui seyaient merveilleusement, il se sentait réconforté dans ses convictions.
Malgré son contentement, Doris était plutôt déçu par l'attitude de la tortue. Sans aller jusqu'à l'ignorer, il rejoignit la reine de glace à son claquement de doigts. Alors que le PDG l'avait invité à sa place ! Il ne réalisa pas, par exemple, que Kostantin pouvait être mal-à-l'aise dans ce milieu. Le scandinave, mis à part au travail, faisait tellement peu de cas des titres que l'idée ne l'avait pas effleuré. Il prit note mentalement d'entourer le nom Chenkov et de le relier au nom Twikjeya en écrivant, au dessus, fidélité extrême.
Tant pis. Terry fut encouragé peu de temps à prendre la parole puisque, menaçant, Kopka se dressait tel une armoire aux côtés de Melle Elkash.
- J'ignore ce qu'il se passe, glissa-t-il à Terry en maintenant son sourire, mais en cas de gros soucis je peux nous faire sortir d'ici. Vous pouvez me croire, on aura du mal à maitriser Monsieur Chenkov.
Tout en disant cela, Doris reprit un petit four et un verre de champagne en signe de détente. Il était prêt à réagir au moindre geste déplacé mais il n’avait pas peur pour autant. Il pourrait s’enfuir au besoin.
Bloody Mary
Type Sigma
Sujet: Re: [RP] Dernière cène ? [Tous] Ven 30 Déc 2011 - 17:44
Tel le canon d'un magnum .44, l'index droit de Maria était pointé entre les deux yeux noirs de Daniel Gray, prêt à faire feu, inquisiteur, menaçant. Intimidation supplémentaire : elle ne portait pas ses gants. La russe avait tiré l'anglais à travers les cuisines en lui chassant d'une claque ses mains baladeuses. Ils avaient zigzagué entre les marmitons sans même leur jeter un œil et s'étaient dirigés droits vers la porte de service. Les deux tourtereaux étaient maintenant à l'extérieur, dans l'humidité et le froid de la nuit, à côté des conteneurs poubelles juste éclairé par un vieux tube de néon clignotant. Le lieu n'avait rien d'une retraite amoureuse romantique, que ce soit par son aspect gris ciment ou l'odeur de déchets qui y flottait…
Daniel continuait à faire le malin… S'il savait qu'il venait d'échapper de justesse à la caresse d'une lame de couteau dans l'abdomen…
"_ Tu en as parlé à quelqu'un ? Cracha-t-elle sur un ton qui n'admettait aucune plaisanterie en réponse, évidemment que tu en as parlé à quelqu'un ! Je te connais, tu t'en es vanté à tout le monde ! Sache que je nierai tout ! Il n'y a d'ailleurs aucune preuve, j'ai effacé toutes les traces, toutes les vidéos ! D'ailleurs il ne s'est rien passé, tu as juste halluciné, c'est notre combat : le manque de sang dans ta cervelle t'a donné des visions ! Tu croyais quoi ? Que je me laisserai approcher par un gamin comme toi ? Mon vieux, tu es à peine digne de me parler ! De toute façon, ce sera ta parole contre la mienne et personne ne sera assez bête pour te croire. Tout le monde me connait ici, tout le monde me respecte. Je te tuerai pour ça, tu sais ? Et je porterai plainte, oui, je porterai plainte pour viol. Mon père te tuera ! De toute façon, tu t'es fait avoir : Bloody Mary ne voulait que te saigner à blanc, rien d'autre ! Elle a profité de toi, elle aurait pu te tuer ! Tu es un idiot fini… "
Maria enchaînait les questions, les réponses, les menaces et les accusations à toute vitesse, sans prendre le temps de les assaisonner de cohérence. Les paroles et les idées se bousculaient au sortir de sa bouche sans passer par un centre de tri.
Alors qu'elle reprenait sa respiration entre deux insultes, un éclair de lucidité la traversa. Elle laissa le flot de parole se tarir, rengaina son doigt et se détourna, les bras croisés, une moue boudeuse aux lèvres.
Si elle n'avait pas été aussi en colère, elle aurait pleuré. C'est ce dont elle avait envie maintenant… Pleurer et, accessoirement, détruire le monde. Elle resta quelques secondes silencieuse, les yeux levés vers le ciel noir couvert d'une épaisse couche de nuages. "_ Bon… Et maintenant, on fait quoi ? Lança-t-elle tout à coup d'un ton maussade mais calmé, on se déteste toujours autant mutuellement... Alors on retente de s'entretuer demain ou on laisse tomber ?"
Daniel Gray
Type Gamma
Sujet: Re: [RP] Dernière cène ? [Tous] Ven 6 Jan 2012 - 19:19
Daniel voyait à quel point la co-directrice était à cran. Il s’en demandait la raison. Son hystérie était-elle développée à ce point ? Voilà qui était fâcheux. Il avait déjà essayé de côtoyer ces follasse. C’était épuisant et maintenant qu’elle avait encore plus de pouvoir dieu seul sait ce qu’elle allait faire. Il le saurait bien assez vite. Il piquait un petit amuse-gueule sur un plateau au passage en saluant l’un des gars avec qui il lui arrivait de jouer au foot.
Ils se retrouvaient dans la rue. Dany regrettait de ne pas avoir prit sa veste. Conscient que Maria devait déverser son fiel, avant d’avoir une réelle conversation, il se callait contre le mur. Ses yeux noirs l’observaient sans ciller. Il n’avait pas peur de ce doigt et se prenait même à vouloir en sentir un peu plus la force sur sa peau.
Il avait rarement assisté à une telle panique. Ou cette jeune femme donnait bien trop de poids à ce qui s’était passé. Ou elle savait quelque chose qu’elle ne partagerait évidement pas. Dan n’avait jamais été bon pour ménager la gente féminine. Mais peut-être ferait-il un effort pour cette fille là. Lorsqu’enfin il y eu assez de silence pour qu’il puisse parler il prit le temps de bien se faire attendre.
-« Je ne l’ai dis à personne. »
Maintenant que c’était clair elle allait pouvoir se détendre. Pour une fois il était sérieux. Il quittait son point d’appui, et se plaçait dans son dos, sans pour autant forcer au contact. Son regard suivait tranquillement la courbe de son épaule pour remonter le long du cou tendu vers le ciel. Il aimait bien la voir en colère. Il eut un petit sourire.
-« A quoi ça servirait ? Tu perdrais encore. »
Il la cherchait. Il voulait lui montrer que ce qui était arrivé n’était pas un drame. Ils pouvaient très bien oublier… ou imaginer autre chose. D’un mouvement vif il avait délicatement emprisonné les épaules de la jeune femme entre ses mains pour entamer un massage. Il massait sans hâte et sans sous-entendu dévoilant un petit savoir-faire. Les femmes aimaient qu’on prenne soin d’elles.
-« Une entente cordiale. »
Sa main droite s’égarait sur l’arrière du crâne de la mutante avant de s’éloigner. Il était un peu déçu qu’elle rejette ce qui était arrivé. Bloody Mary ou non ça avait été agréable. Cette dernière pensée le décidait d’ailleurs à faire un essai. Il passait devant elle, saisissait son menton, et capturait ses lèvres des siennes avec fermeté. L’autre main allait automatiquement entourer la taille mince et l’incitait ainsi à se coller contre lui. Pendant quelques secondes Daniel communiquait le désir qu’il lui inspirait et ignorait toute protestation. Ensuite il la libérait et reculait d’un pas.
-« Si Bloody Mary veut une petite transfusion, un jour, tu n’aura qu’à lui dire où me trouver. » Il la regardait droit dans les yeux pour ajouter. -« En attendant, toi, tu es la bienvenue. Quand tu sauras ce que tu veux vraiment de moi. »
Dan n’était certainement pas le genre d’homme à se compliquer la vie. Il n’allait ni la supplier ni attendre quoi que ce soit d’elle. Tout était dit et il avait froid. Il lui adressait un dernier sourire plein d’un humour à la Daniel et se dirigeait vers la porte sans se retourner.
Twikjeya Elkash
Type Gamma
Sujet: Re: [RP] Dernière cène ? [Tous] Ven 6 Jan 2012 - 20:10
Благодарю вас за вашу верность Chenkov сэр. Мы не будем долго. (Je vous remercie de votre fidélité monsieur Chenkov. Nous ne serons pas long. )
Twikjeya avait toujours aimé l'efficacité silencieuse, et cette obéissance instantanée et parfaitement muette du mutant caparaçonné ne pouvait que lui faire distiller quelques mots de remerciement dont le millésime était au delà de tout prix. Elle reposa soigneusement son verre et replia sa serviette en quelques secondes avant de se lever, minuscule petite forme sombre devant la taille imposante du géant silencieux qui la flanquait.
Par chance, les jeunes gens de cette soirée n'avaient que faire du départ de leur chère directrice étant donné leur état d'alcoolémie avancée. En fait, trois d'entre eux vomissaient déjà de concert dans les seules toilettes à proximité sous l’œil glacial d'un Emmet dûment pourvu de serviettes et d'une patience typiquement anglaise.
Twikjeya quitta donc la salle dans un mouvement de robe inimitable (parce que personne n'avait le mauvais goût de se draper dans une toge de trois mètres de nos jours), flanquée de ce qui s'apparentait davantage à un garde du corps qu'à un amant torride comme la mode des départs discrets instaurés par une blonde tout aussi russe qu'elle préconisait. Elle traversa le hall de la Confrérie sans un mot, et seule des pas trop rapides pour être calmes trahissaient le bouillonnement intérieur qui embrasait la femme de glace.
Henri. … Henri ! Oui... Désolé Twikjeya mais je pensais plutôt à ne pas te dérang.... Où sont ils ? Hm... Je ne sais pas si je peux te … Henri, si dans trois secondes je n'ai pas leur localisation, je fais un détour par ta chambre. Si tu pense que tes pouvoirs te permettront de garder le secret pendant plus de trois secondes, c'est que tu méprise mes aptitudes de chirurgienne. …
Trois secondes plus tard, Twikjeya pivotait dans un impressionnant angle droit parfaitement maîtrise et prit la route des cuisines. Slalomant entre les quelques marmitons toujours présents, elle fila vers la porte de service et l'ouvrit d'un geste sec pour pénétrer dans la ruelle la plus glauque des environs.
Là, dans la lueur glauque d'un lampadaire agonisant qui venait d'assister à une scène de ménage dans la norme, se tenaient Maria et Daniel Gray. Elle plissa les yeux en dépit de son mépris caractérisé pour les émotifs en tout genre qui laissaient leur visage trahir leurs pensées les plus intimes. Mais elle n'en avait cure à cet instant précis, parce que derrière elle, un monstre se découpait dans la lumière de la cuisine, et que ses intentions étaient on ne pouvait plus claires. Kostantin n'était pas là pour aider Dany dans sa rupture difficile avec son coup d'un soir à grand renfort de Vodka, et Twikjeya n'était pas la bonne copine qui partagerait un pot de crème glacé avec Maria pour éponger ses larmes de crocodiles. Il n'y eut pas d'insultes envers ce sale mec à la con-même-qu'ils-sont-tous-les-même-ces-salauds, et pas de cris de harpies liées par la solidarité féminine. Maria n'eut droit qu'à un regard vide.
Et un doigt osseux se pointa sur celui qu'elle avait toujours détesté et ce fut avec une certaine délectation qu'une voix glacée résonna.
Je veux que tu lui brises les jambes. Je veux le voir ramper et gémir.
Kostantin Chenkov
Type Alpha
Sujet: Re: [RP] Dernière cène ? [Tous] Dim 8 Jan 2012 - 18:26
Briser, ramper, gémir. Ah... ça rappelle la bonne époque!
Kostantin en était à ces considérations quand il constata que canadiennes, polonaises ou russes, toutes les ruelles glauques du monde se valaient. Et un milliard de fois il sauva ses frères et ses compagnons de permission des échauffourées, des règlements de comptes, des bagarres d'ivrognes. Un milliard de fois dans ce genre de ruelles toutes similaires. Et savez-vous, mesdames et messieurs, ce qui rend toutes ces ruelles du monde entier tellement similaires? Les odeurs d'urine, la fumée virevoltante des bouches d'aération des cuisines, les chats de gouttière? Les sacs d'ordures éventrés, l'eau croupie des caniveaux, la lumière pâle qui se reflète sur les murs gras et délabrés? Non, ce qui rend ces ruelles toutes similaires, ce sont les poubelles en fer blanc.
Kopka déboula de derrière la dame en noir, les yeux mi-clos et le souffle sonore, il bouscula le chambranle de la porte et s'empara avec brutalité de la poignée d'une des poubelles métalliques qui jonchait le sol de la ruelle, et dans un élan puissant fit percuter les quinze kilos de fer blanc en plein dans la face de jeune premier dudit Daniel Gray (Kopka n'était pas sûr du nom). Il n'aurait plus jamais le même sourire...
Tant la dame en noir et que la Marie en rouge s'écartèrent, soit par surprise soit par prudence, devant la charge brutale de la Carapace. Kopka avait tant été emporté par son élan qu'il écrasa son épaule de tout son poids contre le mur d'en face. Et il avait mit tant de force dans sa grande volée de bras que la poubelle de fer s'écrasa avec un bruit de batterie de casserole sur le sol suintant. Quel dommage, le boucan de la poubelle cacha un instant le bruit du crane du pauvre Gray tutoyant la taule, et cacha certainement ses tout premiers gémissement de douleur, du moins si sa mâchoire n'avait pas déjà cédé sous la sévérité du choc.
La chemise blanche de Kostantin était couverte d'une large tache noirâtre et grasse sur toute l'épaule. Décidément les beaux habits n'étaient pas fait pour lui. Si Gray était à terre, il ne faudrait pas trois minutes pour que cette affaire de "jambes brisées" soit conclue. Et s'il n'était pas à terre, il ne faudrait pas trois minutes pour que cela devienne le cas. Mais fallait-il insister? Kopka adressa un regard à la dame en noir, elle seule décidait jusqu'à quelle point elle voulait que la punition soit sévère...
Bloody Mary
Type Sigma
Sujet: Re: [RP] Dernière cène ? [Tous] Dim 29 Jan 2012 - 18:45
En dépit de tout ce que Maria avait imaginé, en quelques mots, Daniel était parvenu à l'apaiser et lui faire relâcher la pression. Merde, mais c'est qu'il était capable de se montrer à la hauteur, ce con !
Les yeux levés vers le ciel bouché, Maria se surprit à sourire à la piètre provocation aux relents fier-à-bras qui lui servit et ferma même les paupières quand elle put profiter du massage en douceur. C'était terriblement cliché, ça dégoulinait de romantisme mielleux et écœurant, comme dans les pires sitcoms de Bombay, elle s'en rendait parfaitement compte... Mais, même si c'était difficile à assumer complètement, force était de constater que c'était pile ce dont elle avait besoin à cet instant. Après la mission-suicide aux États-Unis, après la mort de Kenjiss, après toutes les tensions dues aux problèmes de successions de pouvoirs, après l'enterrement, après l'éprouvant rallye-sauvetage de Christopher White, après le tête à tête stressant avec Twikjeya, après le duel à mort, après la séance de sexe bestial, après l'humiliant rejet de Nathaniel… Un câlin ! Tout ce qui lui fallait, c'était un câlin ! Juste une minute où son cerveau pourrait se mettre en stand-by. Elle se laissa faire quand Daniel l'embrassa. A défaut de ceux d'un gros nounours en peluche, elle aurait voulu se blottir dans les bras de l'anglais, se laisser bercer dans la chaleur humaine et s'endormir.
Mais la colère des Dieux s'abattit sur elle. La porte s'ouvrit. Deux grands yeux perçants la dévisagèrent avec mépris. Derrière eux, le spectre de la Confrérie, l'Ange de la Mort. Comme foudroyée par le regard de la Gorgone, Maria sentit son visage se paralyser, sa mâchoire pesa soudain plusieurs tonnes. Une silhouette gigantesque apparut derrière Twikjeya. Le gros russe, Chenkov. Mais qu'est-ce… ?
Avec la grâce d'un troupeau de rhinocéros en rut apercevant la dernière femelle sur Terre, le monstre chargea Daniel et commença à lui démolir la tronche dans les règles de l'art à grand coups de poubelle dans les dents. Les bras croisés, un soupçon de satisfaction sur le coin des lèvres, la dresseuse admirait les exploits de son ours catcheur… Ce qui octroya une seconde de répit à Maria pour revenir sur Terre et se rendre compte qu'elle n'était pas en train d'halluciner.
Sa carapace de pierre se mit à craqueler. Les muscles de son visage retrouvèrent leur souplesse, son air ahuri de Pierrot-La-Lune disparut en même temps que sa bouche se refermait, que ses lèvres se pinçaient, que ses paupières se plissaient, que ses pupilles se dilataient… En une impulsion, elle se propulsa en avant et balança une violente gifle à l'Ange de la Mort, une gifle à lui envoyer les molaires en orbite. Sa main était dégantée –elle n'avait pas pris le temps d'y réfléchir- le claquement sec attendu fut remplacé par un bruit mouillé assourdi… Les enzymes allaient avoir de quoi se régaler.
Méthodiquement, Maria fit un pas en arrière, pour replacer ses appuis et serra lentement les poings. Sur son visage, une rage froide. "_ Espèce de cinglée !!!" Hurla-t-elle.
La tension nerveuse ne lui avait pas permis de trouver un qualificatif plus fleuri.
La Confrérie était aujourd'hui entrée dans une nouvelle ère : celle de la codirection… Et pour le premier soir, les deux codirectrices allaient peut-être s'entretuer. Kenjiss devait se marrer comme un fou du fond de son trou.
Toujours avide de combats épiques comme aux temps bénis des gladiateurs, Dieu, du haut de son perchoir, jugea que le combat serait encore plus grandiloquent avec une bonne grosse averse.
Tel Nosfératu se levant de son cercueil droit comme un I, Twikjeya commençait lentement à se redresser. Dans l'esprit de Maria résonnait le grincement de chacune de ses vertèbres qui se remettait en place. Décidément, la journée aura été pourrie jusqu'au bout…
Daniel Gray
Type Gamma
Sujet: Re: [RP] Dernière cène ? [Tous] Dim 29 Jan 2012 - 20:58
Si Maria voulait prolonger cet instant de paix elle n’avait qu’une chose à faire : le rejoindre. Voilà la pensée qui traversait le jeune homme tandis qu’il s’éloignait de ce corps chaud. Il passerait aux WC avant de retourner à… Ses yeux noirs tombaient enfin sur le tandem slave. Dany connaissait trop les ennuis de ce type pour ne pas avoir acquit une certaine expérience.
Son corps tout entier se préparait à recevoir l’attaque. Il avait été trop lent. L’esquive était impossible. Le vol plané l’envoyait contre une autre poubelle à quelques mètres. Le choc fut rude. Le béton était dur. C’était comme une claque. Un craquement sinistre annonçait les dégâts. Une douleur sourde se diffusait simultanément dans la boite crânienne et au niveau de la mâchoire.
Il était étalé. L’odeur des ordures rendait l’air, qu’il essayait péniblement d’avaler, désagréable. Pourtant il avait envi de sourire. Un sourire sarcastique devant cette preuve tangible qu’il avait raison. La sorcière en pinçait pour la blonde. Au lieu de se relever le mutant mobilisait son énergie pour déclencher sa mutation. Les yeux fermés il prenait le temps de remplir ses poumons d’oxygène et de se concentrer.
Un premier clone se matérialisait devant lui comme garde du corps. Un deuxième atterrissait juste derrière le soldat pour le prendre par surprise. Il passait un bras ferme autour de son cou de taureau prêt à une strangulation sommaire. Daniel n’était pas un homme exceptionnellement musclés. Mais il faisait du sport. Il avait aussi découvert que ses copies étaient meilleures que lui sur le plan physique.
N°2-« Chenkov. Je n’ai rien contre toi. Mais je n’hésiterai pas. »
Gray se redressait lentement. La tête lui tournait. Il vacillait sur ses jambes tremblantes. Un peu de sang coulait de son oreille gauche. Il n’était pas en forme. Le clone numéro un fixait très attentivement les deux femmes. Il avait un seul ordre. Il devait défendre l’une d’elle quitte à détruire l’autre. En bref la situation était tendue. Dany était en colère. Il était rancunier. Ça n’allait pas se passer aussi facilement que l’espérait la pupille de Kenjiss.
-« Ne sous-estime pas mon mauvais caractère sale garce. »
Une grimace de douleur déformait sa belle gueule amochée. A chacun ses menaces…