Forum de Jeux de Rôle Futuriste - Inspiré des Mutants de Marvel (X-Men)
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Il y avait quelque chose de jouissif à voir un corps brisé s'écrouler au sol, de contempler ses muscles se crisper comme pour tenter de vaincre les vagues de douleurs qui se ruaient à l'assaut d'un cerveau sévèrement endolori par violence du choc. Twikjeya n'avait pas cherché à amortir sa chute et resta étendue environ deux secondes sur le bitume gras de cette rue. Elle n'aurait de toute façon pas pu encaisser la gifle sans s'écrouler, ou se rattraper sans se briser le bras. Une personne normale aurait à peine fléchit sous l'impact, et aura peut être tenté à son tour de décrocher la tête de la blonde qui venait de la frapper, mais Twikjeya était une anémique de trente sept kilos et la gifle de Maria avait sur elle l'effet d'un trente huit tonne dans un Kenjiss bourré.
Ce fut à ce moment là qu'une pluie aussi violente qu'inattendue se mit à pleuvoir. En quelques secondes, ce fut un véritable déluge qui noya toute la ruelle et Twikjeya se releva alourdie par les trombes, sa robe maculée d'un mélange dont il valait mieux ignorer la composition. Par chance, l'odeur était supportable. En outre, elle était blessée. Des dizaines d'enzymes gloutons s'étaient rués à l'assaut de la peau translucide de la sombre dame, et s'acharnaient à présent à creuser dans cette joue trop maigre une tranchée de boue sanglante. La balafre s'élargissait à vue d’œil et ce fut bientôt un filet de sang qui dévala au creux du cou de la brune, submergeant l'horrible collier d'un torrent vermeil. Encore quelques heures et Twikjeya pourrait prendre la relève d'un psychopathe à la veste violette et au maquillage de mauvaise qualité. Il ne lui restait plus qu'à acquérir cette capacité impressionnante à faire disparaître des crayons avec le concours malheureux d'un grand noir en costume bon marché.
Mais l'heure n'était pas à la plaisanterie et en dépit d'une boue douteuse et d'une joue au ketchup, Twikjeya conservait son teint de glace et son regard d'acier. Elle prit le temps de se relever, passa une main sur une masse de cheveux gorgés d'eau qui menaçaient de masquer ses fameuses rétines et posa un index sur sa joue. Le bout de son doigt commença à la démanger, mais l'eau eut tôt fait de laver les enzymes. Elle se frotta les doigts, indifférent à l'horrible sensation de l'acide qui lui dissolvait la joue. Derrière Maria, Gray tentait de résister à Chenkov et un clone gringalet montait sur le dos du géant, petite créature tentant d'étrangler le béhémoth...
Twikjeya soupira. L'étincelle de fureur qui l'avait embrasée s'était dissipée aussi vite, probablement noyée par une volonté de fer qui revenait au triple galop et à présent elle était glaciale, redevenue la femme qui aimait tout contrôler. Elle n'avait pas prévu la gifle de Maria, mais elle n'avait pas la prétention de comprendre ses consœurs. Aussi celle si n'était elle pas une surprise. Mais elle n'en avait cure car sa volonté s'imposerait de toutes les façons qu'elle estimerait nécessaire. Un frisson la saisit, et un nuage de vapeur s'échappa de ses lèvres blafardes. A vrai dire, elle hésitait à parler puisque personne ne la comprenait. Et la violence les choquait. Elle hésitait donc à poursuivre sur cette voie. Débarrassée de cette fureur, elle réfléchissait à présent librement. Froidement. Et enfin les mots amers s'échappèrent de ce bloc de glace, affûtés et mauvais.
Je ne suis pas folle... Loin de là. C'est toi qui devient folle Maria. Tu couche avec Nathaniel. Puis avec Gray. Après les inutiles, les traîtres ? Soudain, elle parut se rappeler de quelque chose et son regard se fit fuyant.
Chenkov ! Brise lui les jambes. N'autorise pas cet imbécile à te menacer, il n'est rien.
Et les menaces de Gray coulaient sur elle sans l'atteindre. Parce qu'elle se savait meilleure que lui, et que ses clones n'étaient guère que des cibles supplémentaires... Tel un caniche agaçant, il criait et glapissait, mais il ne pouvait guère mordre du haut de ses costumes sur mesures et de sa prétention démesurée. Twikjeya haïssait les satisfaits et les vaniteux. Chenkov était une montagne de muscle, et n'importe quel abruti qui observait la scène aurait rit des pathétiques tentatives de Gray. Il osait menacer le géant, alors qu'une simple torsion des bras du colosse lui briserait à jamais la colonne vertébrale... Sans le comprendre encore, Twikjeya effleurait la haine, cette séduisante maîtresse aux promesses si alléchantes. Elle sentait déjà cette froide méchanceté envahir ses veines, lui donnant l'assurance de paroles qu'elle n'aurait pas osé prononcer jusqu'ici. Mais elle le haïssait, et elle l'écraserait. Parce qu'il n'était rien qu'un parasite à la Confrérie. Et qu'il faisait basculer Maria dans sa ligne de mire, et qu'elle le détestait pour cela. Et elle la haïssait aussi pour l'avoir suivit, et pour l'avoir frappée sans remords. Et pour l'avoir rejetée pour ce jeune coq prétentieux. Et pour l'avoir ignorée alors qu'elle lui appartenait. Sans qu'elle s'en rende compte, mais peut être mettrait ont cela sur le compte de la douleur d'une joue à moitié dissoute, elle eut une grimace atroce.
Et maintenant Maria ? Tu compte continuer à lever la main sur moi ? Je t'ai toujours soutenue et tu ose me trahir à nouveau ? N'as tu pas eut assez de pouvoir ? Te faut il Gray pour davantage de richesse ?
Il était indéniable qu'une pluie violente, un vent froid et une ruelle glauque ajoutaient un côté dramatique exquis à la scène. Il était simplement dommage que le temps de Twikjeya était compté puisqu'elle ne pourrait davantage résister au poids de sa masse hallucinante de cheveux qui prenaient bien un kilos par minute en épongeant plus d'eau qu'un camion d'essuie tout balancé dans un lac.
Kostantin Chenkov
Type Alpha
Sujet: Re: [RP] Dernière cène ? [Tous] Lun 30 Jan 2012 - 22:40
Deux femmes qui se battent, par orgueil, par amour, par fierté, ou juste par vice. Tout cela était très russe et un instant Kostantin Karskilievitch Chenkov se sentit revenu sur les ports de Mourmansk, à se bagarrer pour de l'argent avec Alexeï Guruski Gordanov, un gros bras de Petrograd. Coincés entre un vieux sous-marin rouillant et une camionnette éventrée. Où qu'on soit dans le monde, on se bat. Sincèrement, Kopka ignorait que ses actes jouaient en faveur d'un camp ou d'un autre. Il ignorait ce qu'était vraiment la Confrérie, ce qu'étaient ses doutes, ses incertitudes, et en quoi ses actes auraient des conséquences. Il suivait son instinct, tant pis si ce dernier était bestial. Ce n'est pas à 40 ans qu'on refait un homme. Suivre la dame en noir c'était la promesse de ne plus jamais revoir la prison, et c'était tout ce qu'il voulait. Daniel Gray rampait à terre, sa gueule d'ange tutoyant les ordures du parterre crasseux. Kopka fut surpris plusieurs secondes de voir le pouvoir de Gray en action. Deux hommes, exactement comme lui, identiques, se dressèrent à quelques mètres. Des copies conformes. Même l'air arrogant était reproduit. L'un des clones s'était agrippé au dos de Kopka. Il le sentait monter comme un lémurien sur un arbre. Il prononça quelque chose, mais Kopka ne saisit pas tout. Gray tentait de se débattre? Très bien mais en quoi se démultiplier lui donnerait-il l'avantage contre une Carapace de 120 kilos? Daniel Gray était une crevette, et il démultipliait des crevettes.
Chenkov grimaça en bombant le torse, il fléchit ses genoux et poussa fort pour cogner le clone sur son dos contre le mur. Le clone s'écrasa, entre les briques du mur et les écailles épaisses du dos de l'homme-tortue. Sa chemise était ouverte jusqu'aux côtes. Un jour Kopka avait passé à tabac un bougre qui rapinait de l'argent à son frère Yanosh, pour l’impressionner. Il ne pensait pas le refaire un jour, sans raison. Il avança jusqu'à Gray, apparemment pas mal sonné, bien que ne se départissant à aucun moment de son incroyable flegme. Il tenta de se reculer bien sûr, mais que faire quand la force brute, implacable, stupide, vous agrippe par le col. Il traina Gray cinquante centimètre par le cou, pour s'extirper des poubelles. Kopka souleva Gray de terre, une main au cou, l'autre attrapant le torse. Gray était maigre, stigmate d'une vie à entretenir son corps et à ne rien manger, et il n'en coûta que peu d'efforts à Kostantin pour le hisser jusqu'à hauteur de ses épaules. Twikjeya et Mary, toute occupée à régler leur compte, ne purent retenir leur yeux de se poser sur cette scène sinistre et dérangeante d'un homme soulevé tel un fétu de paille. Par un accoup du poignet Chenkov souleva totalement Gray en renforçant sa prise, il pu le hisser plus haut que ses épaules puis lentement plus haut encore. Bientôt le pauvre homme était soulevé de toute la hauteur de Kopka, qui soufflait sous l'effort. Le russe avait été rapide mais pas tant que ça, Maria comme Twikjeya auraient eu le temps d'intervenir pour secourir Gray. Mais non, ni l'une ni l'autre n'avait eu d'égard pour le sort du jeune homme: Twikjeya avait précipité son destin et Maria s'était jetée sur elle. Maria avait choisi de frapper sa rivale plutôt que d'intervenir, plutôt que d'aider le pauvre bougre. Kopka comprit qu'il s’acquittait du sale boulot, mais en fin de compte, ils étaient trois à condamner ce pauvre Gray... Finalement, au bout du bout, Gray n'avait été que le jouet de la rivalité des deux dames de la Confrérie. Elles n'avaient eu aucune indulgence. Telle une impitoyable prise de catch, Gray allait être jeté à terre et le combat était navrant, injuste, et en réalité, purement cruel. Twikjeya avait-elle vraiment conscience de ce qu'elle avait désiré? Maria savait-elle vraiment ce qu'elle avait provoqué?
Kopka projeta Daniel Gray à terre avec la force d'un casseur de pierre. Il cria peu mais on entendit par dessus le bruit de la pluie drue le fracas sonore des os qui se brisent. On ne sait guère si c'est la hanche, les chevilles, les rotules ou bien la nuque qui se cassèrent. Les clones disparurent. Mais pour le plaisir des dames ce sordide combat de gladiateurs était maintenant fini. Et Kopka n'en tirait aucune fierté.
Il faisait froid maintenant, et les deux femmes restaient secouées d'avoir été les témoins de se spectacle choquant. Depuis longtemps maintenant les marmitons dans les cuisines avaient fuit devant tant de violences. Kopka passa sa main sur son visage pour en enlever l'eau qui ruisselle. L'eau ruisselait aussi sur le visage de la dame en noir, alors qu'une plaie affreuse lézardait son visage. Il s'approcha en respirant fort et adressa dans son russe le plus froid à la froide dame en noir: "Другая вещь ?" (Autre chose ?)
Bloody Mary
Type Sigma
Sujet: Re: [RP] Dernière cène ? [Tous] Dim 5 Fév 2012 - 23:30
***Henri !!! Des renforts !! Des renforts !! Vite !! C'est urgent !! Rameute Terry, Doris, Emmett, Nath et tous ceux que tu trouves !!! Twikjeya a pété les plombs, elle nous a attaqués avec Kopka !! Ils vont nous tuer !! On a besoin d'aide !!***
Maria hurlait psychiquement à l'adresse du télépathe de la Confrérie. Sa panique n'était pas simulée, elle était vraiment sans défense face à ces deux brutes.
Daniel, dans ses bras, avait le tonus d'une poupée de chiffon, il respirait encore mais avait perdu connaissance… Et Maria n'était même pas en mesure de comprendre pourquoi ! Elle avait relâché sa position défensive et s'était jetée sur le corps démembré de Daniel quand Kopka en eut fini avec lui. "_ Mais merde, qu'est-ce que tu racontes Twik ?Hurla-t-elle par-dessus le vacarme du déluge,depuis quand Daniel est considéré comme un traître ? Qu'est-ce qu'il a fait à part être un sale connard ? Et puis, depuis quand tu t'occupes de mes histoires de fesses ?"
Le stress de la situation, le choc émotionnel et la colère ne lui permettaient pas de réfléchir correctement, d'analyser posément la situation… Et quand bien même, même en pleine possession de ses moyens, aurait-elle réussi à comprendre que la cause de tout ce drame n'était qu'un stupide cœur brisé ? Aucunement. Si, à une époque, elle avait senti le poids de quelques regards étranges soutenus, depuis quelques mois, dans son esprit, la photo de l'Ange de la Mort était soulignée de la légende : "Mortellement dangereuse, m'a fait de sérieuses menaces de mort". Et Twikjeya avait tellement bien dissimulé ses réels sentiments que même un télépathe n'aurait pu deviner. "_ En quoi le fait de baiser avec un frère mutant est une trahison ? Дэниел был только антидепрессантом для меня, одной антиболи, rien à voir avec le pouvoir, rien à voir avec l'ambition !! Tu mélanges tout !!" (Daniel n'a été qu'un antidépresseur pour moi, un antidouleur)
Même si Daniel était en ce moment en train de jouer de la harpe avec les hannetons de la stratosphère, Maria n'avait pu s'empêcher d'utiliser la langue russe pour parler de sa vision de leur relation. ***HENRI !! MERDE !!! GROUILLEZ-VOUS LES MICHES !!***
Les yeux de Maria se firent plus mauvais, sa langue plus acide. Elle tendit un index meurtrier vers sa consœur. "Другие собираются приземляться через несколько секунд. Вы и ваш монстр, вы не соответствуете против всех нас . Они идут все, чтобы осуждать эту агрессию, они собираются понимать включите, что вы - только бедная nutcase неподдающийся проверке, измученная жаждой для убийств… И если это не достаточно, если они все еще сомневаются относительно вашего безумия, они будут знать для Kenjiss! Это лучше для вас, что вы оставляете, Twikjeya! И берите вашего бульдога с вами!" (Tu t'es condamnée toute seule, idiote. Les autres vont débarquer dans quelques secondes. Toi et ton monstre, vous n'êtes pas de taille contre nous tous. Ils vont tous condamner cette agression gratuite, ils vont comprendre que tu n'es qu'une pauvre dingue incontrôlable assoiffée de meurtres… Et si ça ne suffit pas, s'ils doutent encore de ta folie, ils sauront pour Kenjiss ! On va t'enfermer dans un asile de fous jusqu'au jour du jugement dernier ! Mieux vaut pour toi et ton bouledogue que vous déguerpissiez tout de suite de la Confrérie, Twikie !)
Doris Léolagus
Type Gamma
Sujet: Re: [RP] Dernière cène ? [Tous] Dim 12 Fév 2012 - 20:30
Doris s'éclipsa. Il était difficile de dire exactement quand : c'est le principe même de l'éclipse. Il y avait plusieurs raisons à cela mais, plutôt que de les lister mentalement, la simple curiosité s'était montrée suffisante. Elle était en réalité double : il voulait savoir ce qui avait poussé les piliers de la Confrérie à se rendre précipitamment de hors et, en plus, il voulait explorer une autre limite de son pouvoir.
Abandonnant Terry poliment, Doris créa un trou au niveau du sol pour se rendre rapidement dans sa chambre. De là il aurait le loisir d'agir à sa guise. Il remarqua en entrant qu'elle avait été décorée avec goût : des flaques de vomi, des traces de vandalisme mineures ici et là, certains étudiants avaient eu l'idée de s'amuser un peu avant de quitter les lieux. Il nota mentalement d'aller se plaindre auprès du majordome.
Avec un flegme sans bornes, il s'assit sur son matelas et ferma un bref instant les yeux. L'extérieur serait une bonne idée.
Il créa donc un trou à la lisière du lit et s'allongea de sorte à ce que seule sa tête soit séparée du cou. Petit effet de style : son corps était à l'envers, sur le dos, alors que sa tête était à l'endroit, bien droite. En faisant cela, Doris voulait connaître l'effet d'une rotation d'un trou par rapport à l'autre. Il savait dès lors que 1) c'était possible et 2) que l'équilibre des forces entre le haut et le bas de sa nuque lui permettait d'être plus à l'aise. A ce moment là, un observateur avisé aurait vu, selon l'angle, une tête rigolarde flotter à quelques mètres de la façade du bâtiment principal. De là, la silhouette de Twikjeya, accompagnée du colosse, s'éloignait à l'extérieur de la propriété d'un pas énergique. Il n'y avait pas de trace de Maria, ni de Daniel.
Il se redressa sur son lit et referma ses portails. Le groupe de mutant s'éloignait. Il devait en apprendre plus, raison pour laquelle il réitéra la manœuvre en rapprochant un peu sa tête de l'assemblée spontanée. Surplombant la scène, difficilement visible tant à cause de l'éclairage que de l'obscurité et de la pluie, le scandinave rata peu de la conversation. Il assista impuissant au molestage dans les règles du riche héritier. C'était assez désagréable, comme vision, mais il faudrait qu'il apprenne à vivre avec, ce qui ne serait pas si difficile.
Les co-directrices se toisaient. L'une d'elles avait le visage ravagé par le sang et les enzymes gloutonnes, l'autre la main couverte de fluide vital. Des insultes fusaient, dans une langue vaguement familière, du russe.
* Décidément, j'aurais dû m'y mettre. Si ça continue ainsi, je vais apprendre ce beau langage. Comme ça a l'air drôle d'insulter en russe. *
Les relents de discordes qui planaient dans l'air avaient quelque chose d'entêtant. Doris comptait bien rester spectateur de la scène, étant trop frêle pour intervenir de quelque manière que ce soit. Quoique, son pouvoir pourrait les enfermer pendant bien trente secondes dans une cage, le temps qu'un ou deux vainqueurs sortent du lot. Une cage sombre, où se mêleraient le doute et la rancœur.
Non, Doris attendrait, voire tendrait simplement l'oreille. Il n'était pas un guerrier et n'avait rien à tirer de la situation qui se déroulait sous ses yeux. A la rigueur, en aidant le camp gagnant il pourrait monter en confiance et en grade, mais comment savoir qui allait sortir grandi de cette situation ? Il y avait d'un côté un tank conduit par une anémique aux pouvoirs surprenants, de l'autre une frêle russe aux gifles manifestement dévastatrices...
Hum, autant rester à l'abris.
Terry Nohlann
Type Omega
Sujet: Re: [RP] Dernière cène ? [Tous] Ven 17 Fév 2012 - 22:04
Il y avait parfois de ces personnes qui malgré leur petit gabarit avait le don de vous glacer sur place. Twikjeya Elkash faisait hélas partie de ces êtres aux capacités polaires extraordinaires…
Le sang du caméléon se figea lorsque la dame noire l’interpella –pardon- l’agressa. C’est que, depuis ses menaces de mort diverses et variées, il avait de plus en plus de difficultés à lui faire totalement confiance. Le regard du caméléon se détacha du jeune Daniel qui avait encore réussi à se pavaner malgré son retard et croisa celui de Doris afin de le rassurer (la mise en garde avait bien été notée) pour se poser enfin sur celui de la harpie. Sa bouche se fendit alors d’un sourire à la vos-désirs-sont-des-ordres !
Sans un mot, le mutant fit abstraction de ses pensées, se leva et prit la parole, du moins pour les quelques élèves encore aptes à l’écouter. La plupart était bien trop occupés à essayer de draguer leur voisin ou leur voisine, ou déjà bien trop entamés pour suivre ses paroles vindicatives avec assiduité. Tandis qu’il défendait l’honneur de la Confrérie malgré ses propres doutes (ils avaient été touchés en plein cœur avec la disparition de Kenjiss, mais nul doute qu’ils s’en relèveraient !), il se passa plusieurs choses dans la salle sans qu’il en ait réellement conscience.
D’abord Maria disparut, suivie de Daniel. Ensuite ce fut au tour de Twik’ et son nouveau chien de garde (qui avait délaissé l’invitation de Doris à leur table au profit de la chirurgienne), le russe en carapace. Pourquoi diable le pousser à déblatérer un discours devant une assemblée qui n’en n’avais visiblement plus rien à battre à cette heure tardive de la soirée pour s’éclipser de la salle ensuite ? A peine pas contrariante la sorcière des glaces… Terry était bien sûr à 1000 lieues de s’imaginer ce qu’il se tramait dans ce drôle de triangle amoureux Daniel-Maria-Twikjeya. Non pas qu’il était complètement aveugle, mais ces derniers temps, son esprit avait été afféré à bien plus grave qu’une simple et passagère histoire de fesses entre les jeunes représentants de la Confrérie (et puis d’abord, depuis quand pouvait-on concilier sentiment et Twikjeya dans la même phrase ?)
Lorsqu’il eut terminé, Terry rejoignit Doris à table. Ils n’avaient toujours pas fini leur conversation et finalement l’un comme l’autre savait toujours très peu de choses à propos de leur vie-carrière et objectifs tant personnels que professionnels. Mais il semblait écrit quelque part que tout deux n’apprendraient rien de plus ce soir car le mutant suédois finit par s’éclipser de la salle à son tour
Terry en était au point où il songeait à en faire de même, la soirée touchait visiblement à sa fin lorsque son cerveau fut assailli par des cris mentaux à vous péter les neurones. Le caméléon eut un bref sursaut. Les intrusions télépathiques d’une névrosée outre-atlantique n’étaient en règle générale pas très agréables, mais cette fois-ci, le relais assuré par Henry des cris de détresse de Maria fut encore pire ! Terry eut l’impression que sa boîte crânienne faisait furieusement concurrence à une caverne où résonnait un désagréable écho.
Il y eut un battement de quelques secondes durant lequel Terry se demanda s’il avait bel et bien compris le message du télépathe (il songea même un instant à la possibilité qu’Henry ait pu avoir la main un peu trop lourde avec la vodka ce soir) avant qu’il ne réagisse.
Twikjyea qui pétait les plombs ?
Le caméléon eut le temps d’imaginer tous les scénarios possibles de fin du monde. La chirurgienne était un glaçon ambulant, incapable d’émotions et en vérité, il se l’imaginait très mal en train de péter les plombs !
Il se précipita hors de la salle sans attendre et déambula dans les rues adjacentes à la Confrérie *Henry, qu’est-ce que c’est que cette histoire ? !*
Le télépathe semblait tout aussi désappointé que lui tandis qu’il bafouillait une tentative d’explications. Il put néanmoins l’aider en lui indiquant mentalement tant bien que mal où se trouvait la furie des glaces et ses acolytes. Par précaution, le mutant se dissimula de façon à arriver le plus discrètement possible pour avoir une première vue de la situation à l’abri d’une attaque. Malgré tout ce qu’il avait pu imaginer… il ne se serait jamais attendu à ça !
Maria, un index rageur pointé vers la chirurgienne ensanglantée semblait lui déverser ses quatre vérités. Terry n’y comprit rien du tout, mais l’intonation de la voix de la jeune russe suffit à lui laisser imaginer les insultes qu’elle déversait sur Twikjeya. Ce qui l’inquiéta davantage, ce fut l’état dans lequel se trouvait Daniel, inconscient, dans les bras de Maria. Sans attendre, le mutant toujours dissimulé escalada le mur pour rejoindre le blessé et s’approcher de Maria. En face, Twikjeya semblait encaisser les menaces et Kopka à ses côtés demeurait de marbre. Les deux acolytes, imperturbables, avaient quelque chose de dérangeant, tel un duo macabre. L'effet en était davantage renforcé que Twikjeya était blessée au visage, les chairs à vifs et qu'elle demeurait pourtant impassible face à la douleur que représentait une mâchoire exposée à l'air glacial de la nuit.
Le mutant dut se retenir d’intervenir sous l’impulsion de la colère, il avait encore à son avantage l’effet de surprise et la réaction de la chirurgienne face à ce déluge de menaces était totalement imprévisible. Autant garder un maximum de chance de son côté si l’affrontement était inévitable. Perché sur son mur, le caméléon gardait un œil sur le corps inconscient de Daniel. Il avait l’air bien amoché mais il ne serait sans doute pas la cible suivante d’une attaque. La personne désormais en danger, c’était Maria… Pour l'instant, il ne pouvait prendre le risque de lui signifier sa présence sans risquer de dénoncer sa présence, mais il était prêt à intervenir...
Terry retint un juron, la Confrérie tournait vraiment au grand n’importe quoi depuis la mort de Kenjiss… Leur bâtisse était-elle encore seulement viable si même les dirigeants n’étaient plus capables de s’entendre ? Si en plus, il avait sut que la meurtrière de leur leader était sous ses yeux…
Twikjeya Elkash
Type Gamma
Sujet: Re: [RP] Dernière cène ? [Tous] Sam 18 Fév 2012 - 1:37
La puissance monstrueuse de Kostantin contrastait avec les mots de Maria. Mais quand bien même le colosse serait retourné contre Twikjeya et l'aurait rompue comme une brindille, jamais ses poings n'auraient atteint l'ampleur des impacts que chaque phrase, chaque réplique acerbe, envoyait s'écraser contre un blindage réputé indestructible. Des craquelures naissaient peu à peu, des copeaux de métal se détachaient sous les assauts d'une puissance effroyable.
Twikjeya était trempée, mais ce ne fut pas la pluie qui l'agita d'un violent frisson. Elle posa son regard mort sur Maria qui enlaçait à présent Gray étendu sur le sol, incapable de rivaliser avec force brute de Kostantin. Elle l'avait voulu brisé et il l'avait vaincu. C'était bien. Pourtant, la sombre dame avait mal, et c'était rare. Quelque part dans ses entrailles, un serpent s'acharnait à coup de crocs sur un organe déjà exsangue. Elle plissa les yeux.
Kostantin, je vous remercie... Ce n'est plus votre combat, n'allez pas vous enferrer dans un règlement de compte.
La femme des glaces restait lucide. Ce qui arrivait à présent n'était guère plus que du ressors d'un garde du corps trop efficace pour mériter sordide engueulade dans une ruelle immonde. Oh, elle était affaiblie, indéniablement. Les derniers pans de ses murailles s'effondraient, révélant le trésor si longtemps dissimulé aux yeux de tous. Sa joue la faisait délicieusement souffrir, les enzymes creusant toujours un trou béant dans sa chair, rongeant sa joue avec autant d'efficacité qu'une giclée d'acide. Sa voix coassait désormais, l'air glacial brûlait la plaie à vif. Mais elle était Twikjeya, et elle avait déjà affronté bien pire qu'un cœurs massacré. Car en elle s'éveillait à présent quelque chose d'inconnu, une chose si séduisante qu'on ne pouvait que succomber à son parfum enivrant, chargé de violence et de méchanceté. Jouet du destin encore debout, Twikjeya n'avait pas l'intention d'aller au tapis sans combattre. Celle qui l'attaquait sans relâche à présent était incapable de rivaliser en confrontation purement physique. La moitié de la Confrérie ne suffirait à la faire plier, puisque personne ne pouvait s'approcher d'elle sans être lacéré. Il faudrait faire intervenir des élèves pour la maîtriser, mais ceux si étaient totalement ivres morts pour la plupart, ou trop peu impliqués pour les autres...
Alors Twikjeya reprit confiance. Elle avait vacillé sous les coups de boutoir, laissé l'initiative à son adversaire qu'elle se refusait désormais de considérer autrement. Mais elle était la dame de fer, l'Ange de la Mort que tous craignaient et il n'appartenait pas à une mortelle de se permettre pareils blasphèmes. Sa volonté était, et tous s'y pliaient. Elle allait la voir gémir et ramper.
Silence !
Elle croassa davantage qu'elle ne parla, incapable de tirer un son correct d'une bouche mutilée. Mais l'intonation glacée ne trompait guère. Elle soutint le regard de celle qui avait été une amie trop proche pour ne pas la faire paniquer. Car elle ne faiblirait plus. Et l'orgueil enflait en elle, désormais si sûre de triompher.
Qui es tu pour ordonner croisade? Comment ose tu ordonner à tes frères mutants de s'en prendre à moi? Pourquoi me juge tu alors que je n'ai fais que défendre la Confrérie quand tous l'abandonnaient? Pourquoi m'attaque tu lorsque je ne fais que te défendre?
On entendit à nouveau le sinistre cliquetis des morceaux de métal fichés dans ses oreilles alors qu'elle se déplaçait, insensible au vent qui faisait voler sa robe telle une cape immense. Elle n'avait plus rien d'humain, à marcher ainsi vers un corps inanimé avec son visage massacré accompagnée de son aura de ténèbres. La dame de l'ombre se rapprocha de Maria, doigt tendu, regard fixe.
Tu n'avais pas le droit de m'abandonner Maria, pas pour cet abruti arrogant. J'ai tout fais pour toi. J'ai tué lorsque tu n'en avais pas le courage, j'ai repris les affaires sordides de Kenjiss tandis que tu te pavanais devant ses associés. J'ai souffert et j'ai lutté pour nous sauver. Et je te retrouve dans les bras d'un autre, le pire de tous peut être, alors que ta seule tâche était de m'accompagner pour la pérennité de notre maisonnée ! Twikjeya n'avait pas remarqué les deux voyeurs discrètement spectateurs d'une scène de ménage version mutante. Mais il était peu probable qu'elle ait agit différemment devant eux, enflammée comme rarement par les assauts de sa consœur. Il y avait une lueur dangereuse qui dansait à présent dans des yeux fous, loin de la sagesse de leur azur attentif d'antan. Elle avait envie de l'étouffer, de la lacérer, de la briser et de la saigner à mort. Elle voulait la voir geindre et la voir supplier.
Tu me traite de folle, tu m'accuse d'être assoiffée de meurtre alors que je n'ai fais qu'éliminer un traître ! Tu l'aurais fais si ta conscience ne t'avais pas rattrapée, si ta faiblesse ne t'avait pas immobilisée. Et à présent ton orgueil te fais m'affronter, ta lâcheté appelle à l'aide... Alors que dois-je faire ? Dois-je te tuer quand tu me frappe, quand tu me bannis, quand tu te réfugie derrière des mensonges pour me faire massacrer par tes amis ? Tu rêve de me voir battue à mort, rouée de coups par des hommes avides de ta bénédiction ?
Elle étendit le bras, désignant la porte toujours ouverte derrière elle, ce petit halo de lumière dans l'obscurité, espoir fébrile d'un refuge illusoire d'où aucun renfort n'émergeait.
Et quand tu reste seule, dois je en profiter pour t'éliminer ?
Elle constata avec haine que Maria enlaçait toujours ce misérable tas de viande brisé recroquevillé sur le sol et haussa les épaules avec dépit. Elle voulait la voir pleurer, la voir pardonner et la voir s'esclaffer. La pluie redoubla de violence, comme si elle refusait de laisser le moindre répit aux malheureuses qui la subissaient. Le visage de Twikjeya ruisselait et sa voix se brisait. De fatigue ou de peine, on ne savait guère. Elle voulait la voir se relever et sa propre impuissance insupportait
La peur t'enlaidit tellement...
Kostantin Chenkov
Type Alpha
Sujet: Re: [RP] Dernière cène ? [Tous] Jeu 1 Mar 2012 - 13:12
Les deux dames, celle en rouge et celle en noire, semblaient animées par un contentieux qui faisait long feu. Leur petit règlement de compte, qui avait déjà coûté la motricité et l'amour propre du pauvre Daniel Gray, semblait s'envenimer encore. A ceci prêt que Kostantin acceptait volontiers la suggestion de Twikjeya de se retirer, et au vu du nombre faramineux de confréristes (zéro) qui accouraient au secours de Maria, cette bataille de poules d'eau ne mobiliserait plus personne d'autres que ses deux protagonistes. Ce règlement de compte semblait lasser même les confréristes concernés au premier chef. Quand à Kopka, même s'il persistait à ne pas comprendre tout l’intérêt de l'affaire, il avait aidé la dame en noir, avec bêtise et obéissance, mais maintenant les deux dames étaient libres, et devaient à tout prix, régler leur compte seules. Et si elles ne le faisaient pas ce soir, leur différent éclaterait un autre jour. Combien de genoux cassés pour satisfaire la rivalité des coqs de la Confrérie?
Kostantin n'avait en fait pas vraiment pensé à tout ça. Sa chemise était toute crasseuse et il avait un peu envie de dormir, la vodka retombant. Et comme à son habitude il préférait exécuter les ordres à la lettre. Elle voulait qu'il parte, il partait, et au contraire, ça l'arrangeait. Kopka retournerait directement à sa chambre, une bonne douche puis se coucher. Et si demain matin, quelqu'un venait lui réclamer des comptes, on mangera de l'os au petit déjeuner.
Et si demain matin, quelqu’un venait lui demander de partir, il partirait.
Bloody Mary
Type Sigma
Sujet: Re: [RP] Dernière cène ? [Tous] Sam 3 Mar 2012 - 4:25
Qu'on me donne le B !! Qu'on me donne le I !! Qu'on me donne le D !! Qu'on me donne le E !!
A mesure que, dans son esprit, la troupe de majorettes en tenues fluos brandissaient joyeusement les lettres, Maria sentait son moral sombrer dans les abysses du désarroi. Personne ? Son sort n'intéressait donc personne à la Confrérie Moderne ? Et elle était sensée en devenir la (co)directrice ? ***HENRY !!! MERDE !! MAIS QU'EST-CE QUE VOUS FOUTEZ !!?? Y A DANIEL QUI EST EN TRAIN DE CREVER DANS MES BRAS !!***
***J'essaie de calmer mentalement Twikjeya !***
***ET ??***
***Ben, ça ne marche pas, elle est calme… Cadavériquement calme !***
***ET LES AUTRES ? TU PEUX ME DIRE CE QU'ILS FOUTENT ??***
La panique prenait le contrôle de son mental. Elle n'avait pas prévu une telle défection de la part de ses confrères. ***Je les ai tous prévenus, Maria ! Mais Kyle est ivre mort dans un coin, Nathaniel est injoignable, Emmett doit gérer Stephen bourré qui menace de se suicider… Normalement Doris et Terry devraient être déjà arrivés, je les ai vus partir !!***
Maria se retint de quitter Twikjeya des yeux pour scruter les alentours. Il était clair que les deux autres étaient là, à se terrer quelque part dans l'ombre. Pour quelle sombre raison, elle ne le savait pas et n'avait pas vraiment le temps de jouer aux devinettes. S'ils restaient en retrait, c'était soit pour se repaître du spectacle des deux consœurs qui s'entretuent, soit pour évaluer la situation et pouvoir prendre Twikjeya par surprise. Elle les forcerait à se manifester ! Le vin était trop tiré pour qu'il ne soit pas bu, tout devait s'achever ce soir, il fallait pousser Twikjeya au combat, déclencher la bataille !! Et pour cela, il fallait écouter ce qu'elle avait à dire. Maria écouta… Et comprit… Les choses devenaient enfin claires dans sa tête. Un être aussi extrême que Twikjeya ne pouvait qu'aimer de façon extrême… Et c'était de cela dont il s'agissait. Twikjeya, la Princesse de glace, Twikjeya l'Ange de la Mort, s'était amourachée de sa consœur et ne savait pas comment gérer des sentiments aussi humains. La répartie allait être sanglante, Maria taperait exactement à l'endroit de la blessure.
Elle fit glisser doucement son index sur le dos de la main de Daniel pour récupérer quelques gouttes de sang. Délicatement, elle reposa le corps de l'anglais sur le sol et se releva pour faire face à sa consœur. "_ Les autres ne viennent pas m'aider, soit ! Tu vas pouvoir me tuer mais je suis prête à défendre chèrement ma peau. De toute façon, tu as déjà perdu, car ils sauront, Twikjeya…"
Terry ouvre bien grand tes oreilles ! "_ Ils sauront comment tu as assassiné Kenjiss, ils découvriront comment tu as fait massacrer Daniel par Chenkov avant de me tuer de sang froid… Et ils te pourchasseront pour cela ! Я боюсь смерти, но смерть собирается казаться мне мягкой по сравнению с жизнью. Поскольку знать что вас, Хрупкий, вы были способны иметь сочувствия я внушает отвращение мне! Я чувствую сделанным грязный, смерть добро пожаловать! Вы не были все еще ничто иное чем оружие для меня, без высокой температуры, без души… Едва действующий! И я говорю это вам ясно: если я должен был быть лесбиянкой, я буду все еще предпочитать быть с помощью Самарского Limington даже с Джуном Апплеби. Довольно чтобы предполагаться, чтобы быть для предателя, довольно отвергните все мои идеалы это к почве моя душа с являющийся столь же чудовищным как вы!" [HJ : J'ai peur de mourir, mais la mort va me sembler douce en comparaison de la vie. Car savoir que toi, Twikjeya, tu as pu avoir des sentiments pour moi me révulse ! Je me sens salie, la mort est la bienvenue ! Tu n'as toujours était rien d'autre qu'une arme à mes yeux, sans chaleur, sans âme… A peine vivante ! Et je te le dis clairement : si j'avais dû être lesbienne, j'aurai encore préféré être avec Samarah Lemington voire même avec June Appleby. Plutôt passer pour une traîtresse, plutôt renier tous mes idéaux que de souiller mon âme avec un être aussi monstrueux que toi ! /HJ]
Maria sentait le sang de Daniel couler sur ses doigts. Il était temps de donner le coup d'estoc final. "_ Сохраняемый тихий вдохновляют меня только отвращение и я понимаю, почему Nissa ошибается вам, вы ее мать!" [HJ : Tu ne m'inspires que le dégoût et je comprends pourquoi Nissja te méprise, toi sa mère ! /HJ] Cela devrait suffire… Elle était prête à porter les doigts à sa bouche pour sentir le goût du sang sur sa langue. Bloody Mary serait alors aux commandes pour le combat. Si elle n'était pas capable de survivre aux assauts de Twikjeya, au moins Maria ne serait-elle pas consciente si, par malheur, elle était tuée.
Elle pria pour que Doris et Terry soient assez prompts pour intervenir à temps.
Doris Léolagus
Type Gamma
Sujet: Re: [RP] Dernière cène ? [Tous] Dim 4 Mar 2012 - 22:58
Le spectacle se gâtait. Telle une dent truffée de caries, la dernière scène qui se déroulait sous les yeux de Doris prenait une ampleur insoupçonnée. Outre les révélations, qu’il garderait sous le coude au cas où, il envisageait sérieusement la décapitation pure et simple de la Confrérie. S’il devait arriver quelque chose d’incapacitant – un décès prématuré par exemple – aux deux codirectrices, non seulement l’établissement s’en verrait affaibli mais, en plus, de multiples cadavres jailliraient du placard. Sans parler, évidemment, de Twikjeya : elle seule ne remplirait pas un bidet.
Pour la relève, en supposant que ce soit possible, le scandinave n’arrivait pas à imaginer qui en serait capable, mis à part lui-même. Emmett était un suiveur, fidèle, Terry ne semblait pas intéressé, à première vue, Daniel était, eh bien… Daniel était, peut-être fallait-il parler de lui au passé ? Doris pourrait donc s’imposer en leader et reprendre les rennes de cet établissement « aux méthodes louches ». Le seul problème, c’était qu’il n’en avait pas envie. Il avait déjà suffisamment à faire avec sa compagnie et, bien qu’il fût ambitieux, ses envies ne le portaient pas à la direction de la Confrérie Moderne mais ailleurs, un peu à côté.
Puisqu’il fallait agir et éviter le bain de sang, il s’y résigna. Le disque par lequel sortait sa tête fit un demi-tour sur son axe de symétrie : cela permit au reste du corps d’être dans le même sens que son chef. De là, il passa ses mains au travers et, avec beaucoup de grâce, il bascula toute sa personne dans la ruelle, en dehors de l’orifice. Le jury posté dans l’angle applaudit à tout rompre et lui décerna la note de quatre et demi sur cinq pour sa prouesse athlétique.
* Bon, c’est bien beau mais, d’ici, je ne vais pas arriver à grand-chose. Hum… Il faudrait commencer par les séparer tout en les empêchant de se déplacer. *
Tout en réfléchissant, le mutant tendit sa main gauche au dessus de la corniche. Un système à six portails serait suffisant pour une première approche. En revanche la surface nécessaire serait fatigante à générer. Il fallait tenter le coup. Sans prévenir, un disque apparut devant lui et cinq autres plus bas : quatre encerclaient les deux hystériques et un de plus les séparait dans deux compartiments différents, tous faisaient un rayon de deux mètres environ. Les cellules faisaient donc deux mètres de large, quatre de long et autant de haut, sans commodités. De fait, le scandinave ne prenait pas parti en cloisonnant équitablement les deux folles.
Il se jeta dans celui qui lui était proche et sortit avec élan du côté d’un Daniel légèrement aphone.
- Mesdames, je vous en prie, pensez que vous dirigez un établissement scolaire, lança Doris vers l’intérieur de la cage improvisée. Ne pouvez-vous pas régler votre différent autrement que par le sang ? Pensez à ce que vous incarnez.
Bien que pleine de reproches, sa voix s’était faite douce, apaisante. Il tentait par là de les ramener à la raison. Tâtant le pouls de l’héritier Gray – et rien de plus, n’en déplaise aux fâcheux lubriques –, il constata qu’il vivait encore. Son inconscience l’empêchait cependant de se redresser.
Les passages dimensionnels étaient ouverts pour encore bien vingt secondes, de quoi permettre un petit échange d’insultes. Tout objet lancé au travers d’un disque retournerait fissa à l’envoyeur, y compris son propre corps. En revanches, les correspondances étaient telles que lui pourrait rentrer ou faire sortir quelqu'un sans soucis.
Doris fit soudain son apparition dans la ruelle. Ainsi qu’une série de portails en même temps que lui. C’était toujours surprenant de voir surgir quelqu’un de nulle part mais Terry ne bougea pas encore. Le mutant assistait à l’échange acide entre les deux femmes. Il écoutait. Et petit à petit découvrait des choses qu’il n’était pas certain de vouloir entendre. Ainsi donc Twikjeya était capable d’éprouver des sentiments ? Il parvenait difficilement à le croire
Il ne s’attendait pas, en revanche, à l’aveu suivant. Sous le choc, ses doigts se crispèrent sur le mur lors de la révélation de Maria. Il n’avait jamais porté Twikjeya dans son cœur. Tout comme il avait parfois eu du mal à tolérer le comportement de Maria. Désormais, il avait une raison ultime d’haïr la dame de glace et d’œuvrer à sa disparition. Tout comme il était à présent certain qu’il ne pourrait jamais faire confiance à la jeune Russe. Si elle n’était pas directement impliquée dans la mort de Kenjiss, il était pourtant évident qu’elle savait des choses que le mutant ignorait. Et elle n’avait rien dit. En se taisant, elle était devenue complice de son assassinat.
C’était intolérable et surtout impardonnable aux yeux du Caméléon.
Si Terry était venu avec l’objectif d’aider Maria face à Twikjeya, ses priorités avaient désormais changé. Un élan de colère avait pris d’assaut son cœur et bandé ses muscles. Tel un serpent, il glissa le long du mur pour s'approcher à hauteur des deux femmes. La transformation fut rapide, sous l’impulsion d’une montée d’adrénaline et de sa colère grandissante. Et à vrai dire, sans qu’il ne s’en rende vraiment compte car ce fut la première fois que cette facette de son pouvoir se manifestait
Doris avait, semble-t-il, encore choisi la voie de la diplomatie. Le Caméléon doutait fortement d’en être toujours capable ce soir. Même si elles ne le voyaient pas encore à cause des portails de Doris, il gardait toujours un œil prudent sur Maria et Twikjeya. Lorsqu’il sortit lentement de l’ombre, il fut à peine surpris de ne pas reconnaitre sa propre voix.
"Dans le fond… j'aurais du savoir depuis longtemps qu'il n’y en avait pas une pour rattraper l’autre...."
C’est une voix qu’aucune personne présente dans la ruelle ne s’attendait encore à entendre qui s’était élevée, tandis qu’une silhouette large et beaucoup plus musclée que ne l’était le caméléon se découpait lentement de l’ombre. Des yeux noirs fixaient la scène. Et une carrure qu’on pensait à jamais disparue se dessina finalement devant les protagonistes "Je suppose que peu de victimes ont eu le privilège de se retrouver un jour face à leur assassin", déclara alors Terry à présent proche de Doris
Le mutant se voulait imperturbable, derrière un visage tatoué qui n’était pas le sien, mais au fond, il était révolté. Et profondément écœuré par toutes ces manigances, ces mensonges et ces trahisons.
"Donne moi une raison, une seule bonne raison, Maria, de ne pas te tuer aussi"
Twikjeya Elkash
Type Gamma
Sujet: Re: [RP] Dernière cène ? [Tous] Ven 6 Avr 2012 - 21:04
Oh ces mots, ces mots qui la transperçaient chaque instant un peu plus, qui brisaient ce qui restaient de son âme, piétinaient son cœur exsangue... Ces horribles phrases qui la lacéraient pour la laisser languissante dans une mer de sel qui la brûlait d'un brasier qu'aucune eau n'étendrait jamais. Elle vivait à présent, se mordant la lèvre pour ne pas succomber à cette nausée qu'elle sentait monter, pour ne pas pleurer sous la pression de ce poing d'acier qui lui tordait les entrailles. Elle sentait plus que jamais ses dents déchirer la fragile peau des lèvres, faisant perler des larmes de sang, sa joue qui se consumait lentement sous l'effet des enzymes glouton, le vent glacé qui faisait onduler ses cheveux lourds de pluie. Mais surtout, surtout, ce martèlement implacable sur son ventre et son cœur, cette impression atroce qu'un marteau percutait ses entrailles comme autant de syllabes destructrices, repassant sans pitiés sur les nerfs déjà à l'agonie, survoltés par un corps qui semblait se désagréger sur pied... La jeter dans un bain d'acide aurait été plus clément.
Et puis Twikjeya craqua.
Ce ne fut au premier abord qu'un gémissement sourd semblable à celui d'un chiot esseulé, à peine perceptible sous la pluie battante. Et puis ce fut trop pour elle, et celle qui n'avait jamais d'émotion ne put se retenir davantage. Sa gorge enfla sous la pression, comme si un être informe tentait de s'échapper de son corps, et cela n'eut bientôt plus rien d'humain. C'était un hurlement déchirant, un cri suraigu venu d'un autre monde, l'expression assourdissante d'une souffrance immense. Les rescapés de la Transatlante se souvenaient sans doute du cri poussé par la femme de l'ombre, qui avait résonné sur les trois étages... C'était cette même voix, cette même puissance de douleur, dix, vingt, trente fois plus puissante. C'était dix millions de fourchettes glissant sur des assiettes, une craie crissant sur un tableau de deux kilomètres que cette voix monstrueuse, déformée par une puissance vocale hors du commun sur le point de rendre l'âme. C'était intolérable pour les oreilles humaines, mais les cordes vocales ne tinrent pas le choc et ce fut avec un coassement tout aussi douloureux à entendre que se tut enfin la jeune femme. Vacillante sans que l'on sache si son hurlement l'avait anéantie ou si elle subissait encore les contrecoups des déclarations de Maria, la chirurgienne n'eut pas le temps de se ressaisir que déjà, des portails l'entouraient.
Et déjà, des gens parlaient. Twikjeya serra les dents en posant un genou au sol, encore sonnée de l'effort. Elle les haïssait. Elle les haïssait tous les deux, celui qui l'isolait et celui qui se découvrait un courage dont il n'était pas certain. Penchée en avant, indifférente aux flots de pluie qui achevaient de massacrer sa robe et à la boue qui montait à l'assaut de ses genoux, masquée par une masse de cheveux désormais tout à fait hideux, elle pressait ses bras contre son ventre, comme pour expulser l'horreur qu'il contenait encore. Elle tentait de vomir mais n'y parvenait pas. Elle tentait de parler mais ne le pouvait plus. Elle avait mal, et elle n'aimait plus cela. Alors elle décida d'agir.
Personne n'avait réellement vu son pouvoir utilisé à son plein potentiel. Tous la savaient capable de façonner des objets en métal et de transformer son sang, mais aucun n'avait réellement caressé l'entière étendue de sa puissance. Et lorsqu'une colonne de sang de deux mètres de hauteur s'éleva du portail pour se tortiller comme un ruban vermeil dans les airs, s'étendant telle une nappe de mauvais augure au dessus de tous les protagonistes présents, tous purent sentir cette horrible sensation qu'était l'épée de Damoclès. Ils observaient à présent une véritable marée pourpre flotter paisiblement au dessus d'eux, oscillant doucement dans la pénombre, transpercée par des milliers de gouttelettes de pluie sans jamais succomber à la gravité... Ils observaient, pétrifié, le vrai pouvoir de Twikjeya, la véritable sanglante. Et si la jeune femme n'était qu'une malheureuse créature, recroquevillée entre quatre portails, son beau visage ruisselant, il subsistait sur cette créature deux opales d'azur qui fixaient obstinément cette marée de vermeil, prête à la faire devenir tornade de douleur en une fraction de seconde. Ils la trouvèrent ainsi lorsque les portails se dissipèrent, ses bras croisés autour de ses jambes ramenés sous son menton. Elle paraissait très petite, perdue dans sa grande robe à demie détruite, fixant ce beau ciel rouge. Elle avait peur et elle avait froid.
Bloody Mary
Type Sigma
Sujet: Re: [RP] Dernière cène ? [Tous] Mar 24 Avr 2012 - 23:51
Sans quitter sa consœur des yeux, Maria frottait maladivement ses trois phalanges imbibées du sang de Daniel. En ces moments d'extrême tension nerveuse, elle trouvait du réconfort dans la simple sensation d'humidité chaude qu'elle percevait entre son pouce, son index et son majeur. Elle savait qu'à portée de langue, il y avait le goût de l'hémoglobine et, associée à lui, l'assurance d'une possible évasion vers une inconscience paisible.
A trois mètres devant elle, le visage de Twikjeya se transformait petit à petit en un masque de souffrance, l'acidité des mots de Maria supplantait celle de ses enzymes. Elle avait visé juste ! Elle avait réussi à décongeler le cœur de l'Ange de la Mort pour lui faire subir une dislocation façon robot-mixeur.
Elle la vit se serrer les tempes entre les paumes de ses mains et se mettre à hurler de douleur. Le cri suraigu la traversa de part en part et la figea sur place. Elle eut la désagréable impression de subir un effet larsen au niveau de ses synapses. Un frisson glacé de terreur naquit à la base de son coccyx et se mit à remonter le long de sa colonne vertébrale. En un réflexe désespéré de survie, elle porta ses doigts ensanglantés à sa bouche, comme si elle avalait une capsule de cyanure pour s'éviter les souffrances d'une séance de torture.
En temps normal, dès que ses papilles détectaient le goût du sang, Maria Aleksandrovna Yevgeniyen disparaissait, sa conscience subissait un brutal blackout. Étrangement, cette fois-ci, la sensation différa : ce fut un whiteout, un intense déluge de lumière hallucinatoire.
Tout autour d'elle, elle crut voir les parois d'une boîte de lumière l'emprisonner. Au moins éprouvait-elle le soulagement d'être coupée de la vision de sa consœur à l'agonie. Ç'aurait été parfait si ses oreilles avaient pu être elles aussi épargnées par les assauts du hurlement strident d'outre-tombe mais, il fallait se rendre à l'évidence, le cri anxiogène de Twikjeya était si puissant qu'il parvenait à percer les brumes de la réalité hallucinatoire.
Maria entendit ensuite la voix de Doris s'élever dans la tourmente, cela aussi faisait-il partie de l'hallucination ? La teneur de ses propos semblait cohérente… Peut-être un appendice de réalité ? Maria n'était pas à l'aise, elle ne se sentait pas tout à fait déconnectée, pas comme les dernières fois. Malgré les parois de lumière, elle avait toujours la sensation d'être consciente, elle se souvenait des moindres détails de la soirée et n'avait pas le goût du sang dans la bouche. Un doute émergea dans son esprit… Mais il fut vite dissipé quand la silhouette du fantôme de Kenjiss lui apparut… C'est bon, elle pouvait se rassurer, elle hallucinait bel et bien, aucun problème ! La voix ténébreuse du mort s'éleva : "Dans le fond… J'aurais dû savoir depuis longtemps qu'il n’y en avait pas une pour rattraper l’autre… Je suppose que peu de victimes ont eu le privilège de se retrouver un jour face à leur assassin"
Maria attendit en vain d'être submergée par l'habituel calme dément qui l'habitait toujours dans ce genre de situation… Il ne vint pas… Elle ne ressentait qu'un malaise profond et constant. Cette hallucination était trop réelle pour être normale… Exactement comme si elle vivait un rêve lucide. "Donne-moi une raison, une seule bonne raison, Maria, de ne pas te tuer aussi"
Répondrait-elle à une chimère ? En temps normal, cela ne la gênait aucunement. Mieux encore, avec l'hallucination lui venait un sens de la répartie complètement naturel. Mais en ce lieu entre le rêve et la réalité, les mots ne lui vinrent pas immédiatement. Elle balbutiait, accrochait les syllabes. "_ Parce que… parce que j'œuv… j'œuvre pour le bien du monde mutant… Et par… parce que j'ai considéré, une fois face au fait accompli… qu'un statut de mat… de "martyr" de la cause te… siérait mieux que celui de... "trahi par ses pairs" !"
Un nouveau grand bruit emplit l'irréalité, un geyser rouge sang se mit à jaillir au dessus de leurs têtes. Les panneaux lumineux s'estompaient petit à petit. A la source de cette fantastique apparition, une silhouette humaine et décharnée recroquevillée. Bloody Mary frissonna à la vue et à l'odeur du fluide vital rouge.
Bloody Mary ?
La crainte s'empara de Maria.
Bloody Mary ?
Si Bloody Mary frissonnait… C'est qu'elle devait être encore en stand by dans l'esprit de Maria ?! Comment cela pouvait-il être possible ? Maria regarda ses doigts, ils dégoulinaient d'une eau parfaitement transparente. Le déluge avait rincé le sang de Daniel. Ce qu'elle avait porté à sa bouche, ça n'avait pas été de l'hémoglobine, mais de l'eau de pluie… Bloody Mary n'avait donc jamais pu prendre le contrôle… Cela signifiait… Cela signifiait que tout ce que Maria avait pris pour une hallucination… avait été réel !
Mais alors ? D'où venaient ces panneaux lumineux ? Comment expliquer la résurrection de Kenjiss ? Et quelle était cette silhouette décharnée d'où jaillissait un geyser de sang ? Son cerveau se lança dans une analyse rationnelle de la situation, les réponses furent immédiates : c'était les manifestations des pouvoirs de Doris... de Terry... et de Twikjeya... Elle réalisa enfin la nature de la masse nuageuse écarlate au dessus de leur tête… Et de la menace façon Épée de Damoclès qu'elle représentait. Twikjeya était sur le point de métamorphoser ce liquide en milliers de pointes métalliques acérées pour les transpercer tous. Ils avaient tous leurs vies au creux de la paume de leur consœur.
Le visage de la porte-parole se décomposa, elle se jeta sur Doris : "_ Hors d'ici tout de suite,hurla-t-elle en le saisissant par le col,je t'en supplie, téléporte-nous au loin ou elle va tous nous tuer !!"
Doris Léolagus
Type Gamma
Sujet: Re: [RP] Dernière cène ? [Tous] Mar 1 Mai 2012 - 20:09
C'était une situation très intéressante que Doris vivait là. Kenjiss revenait d'entre les morts, un geyser de sang montait dans le ciel et une porte-parole semblait éperdument paniquée. Daniel gisait toujours à ses côtés, chanceux à la mâchoire brisée qu'il était. Le scandinave aurait aimé être à sa place, pouvoir se reposer tendrement à même le sol, embrasser la quiétude qui lui manquait tant ainsi que le gravier salle de ces sombres rues. A moins que le riche héritier ne fit semblant d'être dans les pommes ? Hum... C'était peu probable.
Bien que dépassé par les événements, Doris était content sur un point : il avait réussi à temporiser la Cène et faire-valoir un peu de bon sens. A moins que la situation n'ait empiré ? Nooon... Maria, qui le secouait vigoureusement, était sans doute un indice pour comprendre le contexte. S'il avait été un arbre, sans doute beaucoup de fruits seraient tombés de ses branches. Mais le directeur n'était pas un arbre, il n'était qu'un être humain fatigué d'avoir utilisé son pouvoir de manière si intensive.
Comprenant le sens de cette masse sanguine, il se leva et l'observa. Il pourrait très certainement téléporter cette substance loin, peut-être assez pour qu'elle tombe hors du contrôle de l'hémokinésiste. Sinon, il pourrait créer un portail qui permettrait aux mutants de s'enfuir. Autre option, il pourrait envoyer Twikjeya loin en la poussant dans un portail, ou la découper en deux. Le champ des possibles était vaste mais la réalité, elle, était très limitée. Tendant ses deux mains devant lui, dans une forme de cocon douillet, Doris se concentra. Rien ne se passa, aucune altération de l'espace n'avait eu lieu, même de la taille de la pointe d'une aiguille. La réalité, c'était qu'il était à sec et fatigué. Il s'était emballé et voilà où cela le mena : à la mort.
Il s'assit, ignorant la remarque de Maria et, très souriant, d'une voix haletante mais douce, lui répondit.
- Je n'en ai pas la force. J'ai trop utilisé mon pouvoir pendant la préparation du repas pour faciliter le transport de la nourriture. Je vous prie de m'excuser pour cet échec.
Il était calme et paisible, plus que d'habitude. Il était épuisé, c'est vrai, mais une autre sensation se peignait sur son visage : celle d'avoir bien vécu et d'être satisfait du chemin parcouru. Il avait, tout au long de sa vie, participé à alléger la peine de son entourage et de ses semblables. Son but final était bien sûr de les annihiler mais c'était seulement pour soulager les peines de tout un chacun, donc il avait partiellement réussi. S'il devait mourir ce soir, cela signifiait qu'il n'était pas parvenu au bout de son objectif mais il ne ressentait aucune frustration face à l'échec, sans doute parce qu'il était dénué de fierté ou d’ego.
Levant le visage vers une porte-parole secouée par la crainte, il sentit les gouttes de pluie lui ruisseler sur le visage. Ses traits étaient apaisants, candides, presque rassurants – ou inquiétants, selon le point de vue. A sa droite se prélassait Daniel, donc il tapota le sol de la gauche, créant ainsi de drôles de clapotis sur le bitume.
- Vous voulez vous asseoir ? La journée a dû être rude pour vous. Au fait, je vous ai dit qu'un certain Nakor vous passe le bonjour ?
Dieu des Euphémismes, entendez sa prière.
Terry Nohlann
Type Omega
Sujet: Re: [RP] Dernière cène ? [Tous] Dim 10 Juin 2012 - 2:17
Le mutant écouta à peine les justifications de Maria, qui de toute façon n’excuseraient jamais le comportement de la jeune femme. En revanche, il s’intéressa davantage à Twikjeya qui se révéla à eux, enfin, sous son vrai visage. Une âme déchirée et dévastée. Mais aussi complètement démente et qui menaçait désormais leur vie à tous. La colère s’était emparée du caméléon mais pas au point de brouiller sa raison. La dame des glaces était dangereuse. Et en l’occurrence, mortellement dangereuse. En homme averti, il n’était pas encore fou au point de s’en prendre à elle, seul.
S’il avait désormais l’apparence de Kenjiss, il n’en possédait pas pour autant les pouvoirs – ce qui, il faut l’avouer, lui aurait sans doute été très utile à cet instant. Lorsque les colonnes de sang jaillirent de la dame sombre pour se faire menaçante au dessus de leur tête, ce fut Maria qui réagit la première. On ne pouvait pas dire qu’une sacrée confiance régnait entre les deux complices du meurtre. Elle se précipita sur Doris, espérant sans doute qu’il pourrait les emmener loin d’ici grâce à ses portails. Ce fut une cruelle déception qui s’ensuivit pour la jeune Russe lorsque Doris, en s’asseyant par terre, lui avoua qu’il en était hélas incapable. Et il paraissait en être sincèrement désolé.
Il fallut moins d’une demi seconde au cerveau du mutant pour comprendre qu’un détail clochait dans le comportement du mutant devant lui (hormis les colonnes de sang toujours au-dessus d’eux, bien entendu). Parce qu’en parlant de ces colonnes sanguines, justement, est-ce que s’asseoir et s’exposer de la sorte à une vulnérabilité non négligeable face à l’ennemi était une réaction appropriée si on voulait rester en vie alors que des colonnes de sang géantes menaçaient de vous tomber sur la gueule ?
Non.
Vraiment pas.
Et Terry n’avait pas décidé de mourir aujourd’hui.
Le mutant retint un juron digne de celui dont il avait emprunté l’apparence et tendit les bras. Il ne reprochait strictement rien à Doris, hormis son attitude suicidaire du moment. Quant à Maria, elle devait encore rester en vie pour le moment s’il tenait à régler ses comptes avec elle. Pas question qu’elle meure de la main de sa complice. Ce serait trop facile. Deux fils jaillirent simultanément de ses mains en direction des deux inconscients assis par terre, à la merci du gourou vengeur vermillon. Tout se passa alors très vite. Les fils s’enroulèrent autour de ses deux ‘proies’ et Terry tira un coup sec tout en pivotant sur lui-même. L’impulsion propulsa les deux mutants derrière lui tandis que ses fils se rétractèrent. Il ne se préoccupa néanmoins pas de leur atterrissage, leur ayant déjà aimablement fourni le vol plané. Le mutant bondit ensuite à son tour sur le mur et rejoignit ses deux ‘confrères’ en moins de 10 secondes, trois bonds compris. L’avantage d’avoir des ventouses collées aux mains, c’est que vous pouviez être aussi à l’aise qu’une araignée sur un mur.
Des iris noirs se posèrent sur les confréristes qui se relevaient péniblement tandis que la voix de stentor du tatoué, si caractéristique retentit :
"La prochaine fois que tu as une idée aussi brillante que celle-là Doris, abstiens-toi !"
A moins que la vision de leur ancien leader usant d’un pouvoir de caméléon ne prête à rire, il devait être effrayant sous les traits de Kenjiss en colère. Lui qui pourtant ne l’était presque jamais, le tatoué avait été réputé pour les siennes. A croire que l’apparence de Kenjiss le transformait peu à peu en un réel tatoué. Elle lui avait déjà fourni bien plus de force qu’il n’en avait. A moins que tout cela ne soit causé par l’adrénaline… "Mise à part se coucher par terre, vous avez une autre idée pour la mettre hors d’état de nuire ? Parce qu’à part des poubelles, y a pas grand-chose pour la retenir dans cette rue… Et j’ai pas prévu de creuver ce soir ! Encore moins de la main d'une tarée !"
Twikjeya Elkash
Type Gamma
Sujet: Re: [RP] Dernière cène ? [Tous] Mer 13 Juin 2012 - 22:00
Chaque goutte était une souffrance inimaginable. Les trombes d'eau la martelaient sans relâche. Twikjeya ruisselait et frissonnait à chaque contact. Elle sentait ces traits acérés la transpercer, la lacérer. Lorsque l'eau explosait à la surface de sa peau nue, elle éclatait en autre de shrapnel acérés qui labouraient sa chair sans merci. Elle voyait sa blanche peau hérissée de multiples crevasses se creuser à chaque impact, manquait de hurler sous cette pluie d'acier qui la mettait en pièce. La dame sombre n'était plus que douleur et souffrance sous cette impitoyable grêle liquide.
Et cette douleur, cette douleur qui ne la quittait plus. En son sein s'enflammait un brasier qui dévorait chaque portion de son être avec une voracité insoupçonnée. C'était deux, trois, dix, vingt ans de souffrances accumulées qui se libéraient en elle maintenant que la vanne avait été rompue. Ces horreurs et ces terreurs s'emparaient de chaque morceau de chair pour le dévorer et n'en laisser que des débris sanguinolents pour bondir sur les suivants. Et elle aurait pu hurler, si ses cordes vocales n'avaient pas été rompues par le choc qu'elle leur avait fait subir.
Et enfin il y avait les vivants. Le peu de chose que ses iris exsangues parvenaient encore à saisir, son dernier ancrage dans la réalité, c'était ces petites silhouettes qui s'agitaient, qui hurlaient et qui parlaient... Elle y reconnaissait, sinon des amis, des connaissances. Et puis un ancien amant. Qui n'avait, en toute logique, rien à faire là. Et si Twikjeya n'accordait qu'une confiance tout relative à la logique, elle se fiait à sa main et à ses connaissances médicales. Et il n'y avait aucune raison qu'un individu au cerveau qui avait coulé à l'arrière de son crâne revienne à la vie. Simple affaire de bon sens.
Twikjeya était loin d'être belle à cet instant précis. Les enzyme de Maria avaient quasiment achevé de lui dévorer la joue et laissaient clairement apparaître une mâchoire ensanglantée ornée de quelques filament de baves qu'elle ne parvenait à contrôler et qui ruisselaient sur sa joue. Ses cheveux, ses longs cheveux qui faisaient autrefois sa fierté, pendouillaient, emmêlés aléatoirement sur son visage, masquant un œil vitreux et ne laissant que peu de champs à l'autre pour s'attarder sur ceux qu'elle haïssait désormais. La dame des ténèbres avait perdu cet aspect si soigné, si caractéristique de sa personne en toute circonstance. La grâce avec laquelle elle avait assaillit le camps de prisonnier avait disparu. Oubliée aussi, sa sanglante prestation sur la Transatlante, son hurlement de harpie et ses orbites vides. Perdue à jamais, sa prestance extravagante lorsqu'elle gravissait les escaliers d'une londonienne pour lui annoncer la disparition de son amant. Twikjeya était une loque. Les Confréristes voyaient une forme blanche recroquevillée dans une robe en lambeaux qui ne couvraient en rien les côtes saillantes, des cicatrices luisantes et des formes trop alléchantes pour n'être sorties que de l'imagination d'un mec persuadé qu'une anorexique pouvait avoir des nichons type Elaine.
Mais Twikjeya était atrocement lasse, surtout. Elle mourrait de douleur. Elle mourrait de peur. Elle mourrait de haine et ces gens ne l'intéressaient plus. A présent que ses émotions l'avaient dévastée, elle n'était plus qu'une carcasse vide. Et ces grands yeux qui fixaient le nuage sanglant pouvait balayer d'un clin d’œil toute cette vie encombrante qui l'avait fait tant souffrir. Et ce n'était pas Kenjiss qui, en retirant ses alliés de sous son épée de Damoclès, les sauverait longtemps.
Avec une violence inouïe, elle frappa. Le nuage frémit lorsqu'elle le remua. Puis il ondula, littéralement, oscillant sous la puissance de sa volonté. De petites vaguelettes apparurent, l'onde frémit... Et puis elle s'abattit. Symbole implacable de ce qui restait des vestiges d'une volonté de fer, l'impact fut terrifiant. Les larmes vermeils explosèrent au contact de la chair si palpitante, si chaude, si vivante, se répandant en un millions de gouttelettes toutes aussi mortelles, acérées et voraces.
Alors Twikjeya se releva, doucement. Elle vacilla sur ses jambes grêles, et l'on pu craindre un instant qu'elle s'écroule une fois de plus, mais elle tint bon. Courbée en deux, une main sur ce ventre qui avait tué, elle se détourna. Elle leur tourna le dos, leur offrant la vision répugnante de ses omoplates saillantes sur un dos flagellés dont les marques aurait fait blêmir le pire des romains, et elle se mit à marcher. Oscillant, ses hanches jouant exagérément pour parvenir à la stabiliser, elle fut peu à peu enveloppée par la nuit, masquée par les rideaux de pluie, laissant derrière elle trois litres de sang qui embaumaient l'air de la ruelle d'une odeur âcre si caractéristique, au goût métallique si agréable aux papilles...
Elle les abandonna, parce qu'elle ne pouvait se résoudre à les tuer. Parce qu'ils étaient tout et qu'elle n'était rien. Twikjeya fut surprise de sentir une goutte plus chaude que les autres rouler sur sa joue encore intacte. Elle était légèrement salée, cette eau.
Maria Aleksandrovna Yevgeniyen, la nouvelle et désormais unique directrice de la Confrérie Moderne se relevait péniblement, la tignasse blonde trempée collée au visage par la pluie et le sang. Son front était labouré à vif, son épaule et son bras droits sillonnés de rouge, râpés par un atterrissage violent sur les pavés… Quelques bobos, en somme, rien qui ne soit immédiatement réparable par les guérisseurs de la Confrérie et surtout beaucoup moins douloureux que les blessures psychologiques.
Sa rencontre brutale avec le plancher des vaches lui avait remis les idées en place. Finis les délires hallucinatoires, les confusions schizophrènes, maintenant elle détestait absolument tout le monde : Elle détestait Daniel, pour l'avoir embrassée et entraîné ainsi l'enchainement d'évènements menant à cette pagaille sans nom ! Elle détestait Konstantin pour avoir joué les gorilles sans cervelle d'une espèce de névrotique jalouse. Elle détestait Doris, parce qu'en premier lieu, il était lui, et surtout pour cette inertie suicidaire dont il avait fait preuve alors qu'ils risquaient tous leur vie. Elle détestait Terry, d'abord parce qu'elle ne l'avait jamais porté dans son cœur, ensuite pour cette métamorphose inappropriée en Kenjiss qui l'avait faite d'abord halluciner, puis flipper. Elle détestait enfin Twikjeya, pour avoir eu l'occasion de tous les transformer en steak hachés et qui avait préféré somme toute les épargner, comme un gosse abandonnant l'idée d'écraser un escargot sous sa semelle.
Si on ajoutait à cela qu'elle détestait, pour le plaisir, Henri, Emmett, Nathaniel, Kyle, Stephen et tous les autres résidents de la Confrérie Moderne, on pouvait affirmer qu'elle allait faire une directrice aussi chatoyante que l'avait été Kenjiss avant son décès.
Elle tira sur ses cheveux pour les essorer de toute l'eau sale qui les imbibait. Sadako était là-bas, debout dans le noir, fragile fantôme sous la pluie, elle s'éloignait d'eux autant physiquement que mentalement en boitillant, comme happée par les ténèbres.
Elle leur avait épargné la vie, soit, fallait-il pour autant épargner la sienne ? Ne serait-il pas plus sage de courir aux cuisines pour y dénicher un bon couteau bien aiguisé et profiter de sa faiblesse pour finir une bonne fois pour toute ? Après tout, il n'était pas impossible qu'elle trouve un coin pour lécher ses plaies et reprendre du poil de la bête. "_ Twikjeya Elkash !!! Hurla Maria à son intention par-dessus le vent et la tourmente,tu es virée !!!"
C'était dérisoire, mais ça faisait du bien ! D'un geste, elle s'essuya le coin des lèvres -elle sentait le goût métallique du sang dans sa bouche- et fit volte-face.
La pluie se mit à tomber plus doucement, le plus fort de la tempête était désormais derrière eux. Les yeux de Maria croisèrent en premier lieu le regard du colosse russe vert. "_ Konstantin, aboya-t-elle sans délicatesse, rattrapez-vous : montrez que vous savez utiliser vos muscles autrement que stupidement : emmenez Daniel à l'infirmerie. Demain matin, je veux vous voir dans mon bureau." Ça, c'était dit ! Elle fixa ensuite le téléporteur suicidaire, son ton descendit d'un cran : "_ Monsieur Léolagus, pouvez-vous rentrer, prendre le micro et annoncer gentiment à nos élèves qu'il est minuit passé et que le règlement nous oblige à terminer la fiesta… Ajoutez qu'on est fier de leur comportement, que l'ambiance est restée bonne jusqu'au bout et que, sans nul doute, on remettra le couvert très prochainement !"
Elle se promit que la prochaine petite sauterie ne serait pas si perturbée côté coulisses puis son regard tomba sur le caméléon : "_ Terry, fit-elle sans une once d'agressivité, par pitié, reprends ta forme initiale ou tu vas créer un mouvement de panique… Laissons la nuit se passer et retrouvons-nous demain matin dans le bureau de Kenjiss. La codirection Elkash-Yevgeniyen s'étant soldée par un "epic fail" au bout de quelques heures, il va falloir réfléchir à une nouvelle répartition des pouvoirs."
Elle tourna une dernière fois les yeux vers la silhouette de l'ex-codirectrice qui rapetissait. "_ Quant à elle… Qu'elle aille se faire pendre ailleurs !"
Elle sentait le froid humide de la pluie sur sa nuque, lui rappelant soudain qu'elle avait une nouvelle coupe de cheveux… Elle traina la jambe vers l'intérieur du bâtiment. La journée avait été rude ! Un bon bain bien chaud et le monde deviendrait parfait !
Doris Léolagus
Type Gamma
Sujet: Re: [RP] Dernière cène ? [Tous] Jeu 9 Aoû 2012 - 10:39
* Tout ça pour ça alors ? *
Dans l’esprit affaibli du mutant, tout se bousculait péniblement. Les insultes, la colère qu’il inspirait, les ordures avec lesquelles il jonchait le sol… Et tout ça pour voir Twikjeya éclabousser son sang à leur visage et se détourner, triste et seule comme la Mort ? C’en était navrant, dépitant. Heureusement, le mutant n’en était pas à sa première déception et il fit fi des castors juniors remarques déplacées pour vérifier rapidement son état. Bien que les moelleuses poubelles aient amorti son atterrissage, le mur, lui, ne l’avait pas épargné. Une douleur sourde tapait à son poignet droit qui protestait là contre le terrible traitement qui lui était réservé.
Il se releva péniblement, le visage maculé, l’air résolu. On lui avait donné un ordre, il ne lui resterait plus qu’à le suivre. Il hocha la tête, puis se dirigea vers Daniel pour aider à le transporter jusqu’à l’infirmerie. Quelqu’un s’occuperait bien de lui, et il était hors de question que ce soit Nathaniel.
Une fois rentré, il monta à l’étage, à sa chambre. Il prit une rapide douche qui, bien chaude, détendit les muscles endoloris de son corps abimé. Il eut envie de s’endormir sous le jet. Reprenant peu à peu ses esprits, Doris enfila un costume propre, proche de celui qu’il portait à la réception, et descendit au foyer où quelques adultes subsistait, dont le télépathe, Henry. Doris aurait besoin de lui très prochainement, il le savait. D’un signe de la tête particulièrement expressif, il le lui fit comprendre.
Puis il prit le micro. Sa voix était posée, calme, sans la moindre trace des événements précédents.
- Chers élèves, la soirée touche à sa fin. Un murmure se propagea dans la salle pour montrer qu’il captait peu à peu l’attention des gens. Nous vous remercions pour la bonne ambiance que vous avez aidé à instaurer ce soir et la direction assure qu’il y aura d’autres festivités à l’avenir, pourvu que l’opportunité se présente. Conformément au règlement intérieur, il est temps de ranger et d’aller se coucher. Toute l’équipe d’adultes et moi-même vous souhaitons une bonne nuit, n’hésitez pas à venir nous parler si vous avez le moindre souci. - Wéé, une voix ébréchée retentit du fond. T’es qui ? Tu crois que tu peux nous donner des ordres comme ça ?
Doris soupira de lassitude. Était-ce l’alcool, ou juste la bêtise ? Il aurait été prêt à parier que quelqu’un s’opposerait à sa demande, d’où le support de Henry en cas de débordement musclé.
- Je vais faire comme si personne n’avait ouvert la bouche à l’instant. Son ton était devenu plus autoritaire, inflexible. Selon le règlement intérieur, toute opposition à une décision de la direction est passible d’une exclusion, au moins temporaire. A vous de voir si vous voulez rentrer chez vos parents pour leur expliquer que, suite à votre comportement, aucune école ne voudra de vous, que ce soit à cause de votre bêtise ou de votre mutation génétique.
Un silence gêné s’installa, avant de laisser place à un bruit de chaise et à un murmure de désapprobation polie. Il attendit patiemment que tous aient quitté la salle avant de s’affaler sur sa chaise et de prendre un morceau de pizza qui trainait sur un plateau.
Le scandinave avait bien mérité un peu de repos, aussi salua-t-il toute l’équipe avant de rejoindre ses quartiers pour y dormir du sommeil du juste, de celui qui a accompli des épreuves éprouvantes aujourd’hui.
Terry Nohlann
Type Omega
Sujet: Re: [RP] Dernière cène ? [Tous] Mer 26 Sep 2012 - 22:52
Ils furent tous atteints par la pluie vermeille, dangereusement tranchante. Doux éclat de haine et de désespoir, elle n’épargna pas leur peau fragile, proie facile du courroux de la dame des glaces. Le mutant fut néanmoins surpris d’être toujours vivant. Elle ne les avait pas tués finalement… déjà, la sombre mutante s’éloignait d’eux, se confondant bientôt dans les ténèbres de la nuit.
Pourtant, malgré la retraite inattendue (inespérée ?) de la Confrériste, le caméléon ne décolérait pas. Le sentiment de trahison laissait un gout amer et ce n’était pas l’adrénaline qui allait aider à le calmer.
Et voilà que non contente de lui avoir délibérément menti en lui cachant la vérité, Maria se permettait encore de lui donner des ordres ? Mais pour qui se prenait-elle ? Terry retint un flot d’injures qui, toujours sous l’apparence du tatoué, aurait encore donné l’impression que le défunt était bel et bien de retour parmi eux.
Une nouvelle répartition des pouvoirs ? Qu’espérait-elle au juste ? Pour sûr, il y aurait du changement dans l’air. Mais de quelle nature serait ce changement, nul n’aurait pu le prédire à cet instant, hormis peut-être le mutant. "C’est ça oui, cracha le mutant au visage de la porte parole, avant de discuter de la moindre chose, tu me devras de solides explications Maria ! D’ici là, n’attend plus rien de moi !"
Et ce fut sur ses paroles que le caméléon tourna les talons, plantant là Maria et Kostentin ainsi que Doris. Toujours fulminant de rage, ce n’est que lorsqu’il disparut à son tour dans l’ombre de la nuit qu’il reprit peu à peu sa propre apparence.
Cette nuit-là, la ville accueillit la colère du mutant. Et le caméléon ne rentra pas à la Confrérie...